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 Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]

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MessageSujet: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyVen 28 Jan 2022 - 1:05



Coucou, c'est moi.


Voilà maintenant quelques longues semaines que je n'ai pas vu mon ami Tobias. Car oui, maintenant je peux considérer cet être rempli de muscles et de désires, comme tel. Je ne sais pas s'il me considère lui aussi comme cela, mais deux êtres qui ont un grain de folie dans le cerveau ne peuvent que s'aimer. Ce n'est pas de l'amour, ni de l'amitié en réalité. Je pense plus, que c'est "aimer" dans le sens charnel du terme, tout en y appliquant une dose de respect. Car oui, je respect cet être humain. Malgré ma dominance lors de notre dernière rencontre, il s'est très bien défendu. Ses aptitudes sont hors du communs, et en plus de cela il tient fortement le choc. J'ai cru à plusieurs reprises que j'allais le perdre, mais cela n'a pas été le cas. Le britannique détient un mental à tout épreuve, bien que chaque homme a son point faible. Mon enfance doit en être un ?

J'ai décidé, en ce beau dimanche, huit heures trente du matin, d'aller rendre visite au bon brun. Juste avant cela, un petit passage se veut plus que nécessaire chez le tabagiste afin de faire le plein de cigarettes. Des Marlboro rouges, un classique qui fait très bien l'affaire. Je pense qu'il est à noter que la nicotine est comme l'endorphine procuré après avoir effectué un effort considérable. Les deux éléments, sont une drogue qu'il est bien difficile de se passer. L'endorphine est bien entendue liée au sexe, après m'avoir accouplé avec un orifice masculin ou féminin, j'ai un peu cette sensation de bien être. Ce soupirement en "haaa" me rend lucide et surtout joyeux. Et bien la cigarette, c'est un peu la même chose. Après avoir fumé, on se sent bien.

C'est un peu pareil avec Tobias d'ailleurs. Après avoir tiré un coup avec lui, on se sent bien. Que cela soit une bonne bagarre, une bonne étudiante ou alors ses bonnes fesses. Tout ce qui me rappel Rapier, me rappel le bien être. Étrange, non ? Il est possible que je déraille. Je n'ai pas couché avec quelqu'un depuis maintenant cinq jours, je ne me sens pas bien. Le britannique va prendre pour son compte.

Pour l'occasion, je me suis habillé sobre. "Sobre", tel un tueur à gage quoi. Un beau manteau de couleur noir, un gilet sans manches de la même couleur ainsi qu'une chemise blanche et une cravate bleue foncée. Mon berret habituel sur la tête, un pantalon de la même couleur que la tenue et de belles chaussures de ville.

Bien entendu, un Wendigo doublé d'un tueur à gage ne sort pas sans son artillerie. Surtout, en allant chez un homme aussi dangereux que le britannique. Car oui, rien en me dit à l'heure actuelle qu'il ne va pas me tirer une balle en argent entre les deux yeux une fois qu'il va voir la lueur de mes iris bleutées devant sa porte. De ce fait, un double holster port discret que j'ai pris le soin de mettre après mon gilet, dissimulant dans chacun de ses ports deux armes de poings classiques. Du 9mm, cela fait toujours l'affaire. Sous mon pantalon, au niveau du mollet droit se trouve un couteau retranscris dans un étuis. Et bien évidemment, dans le coffre de ma berline se trouve une mallette de jeu avec l'intégralité d'un arsenal de guerre.

Je suis tellement content de le voir. J'en ai le coeur qui palpite, et surtout l'entrejambe qui frétille. Comment cela va-t-il se passer ? En plan baise ? En tuerie ? Ou en simple discussion amicale. Je ne peux le dire pour le moment, mais le verdict sera déclaré d'ici quelques minutes.

Je me contente alors de partir de la maison en voiture, dernière cigarette de mon paquet disposée entre les lèvres, vitre ouverte, direction le centre ville.

Je décide d'ailleurs de m'arrêter quelques mètres à côté de mon tabac habituel pour acheter un bon whisky Irlandais à mon ami, ainsi qu'un beau bouquet de fleur. Il va être super content, boire un verre d'alcool fort à huit heures du matin est tout ce qu'il y a de plus normal, non ? Nous ne sommes plus des gamins !

Je ressors de mon tabac après avoir acheté deux paquets, et me hâte vers ma voiture pour ne pas être en retard. Certes, il n'est pas au courant de ma venue, mais je déteste ne pas arriver à l'heure. C'est psychologique, courir dans tous les sens et me presser est une chose qui me met hors de moi. A vrai dire, beaucoup de choses m'énervent, il ne faut pas avoir inventer l'eau chaude pour me faire sortir de mes gonds. Il n'y a que quand je suis au boulot. Par boulot, j'entends à la foi tueur à gage, et médecin légiste. Ces deux activités me permettent de me concentrer, et donc de me canaliser. Le fait d'avoir une activité cérébrale intense est essentielle à mes journées. Je ne suis pas comme ces jeunes à la con qui passent leur temps à regarder des téléréalités. A un détail prêt, tu n'es plus jeune Malone, tu as 40 ballets.

---

Arrivé devant la demeure de mon anglais préféré, un petit stress s'installe dans ma poitrine. Levant le regard azur vers la porte, je monte les petites marches menant à cette dernière la boulle au ventre. Le bouquet de rose dans la main droite, la bouteille d'alcool tenue sous ce même bras, tandis que ma main gauche arpente fermement l'une de mes armes de poings. Comme je l'ai dis, sait-on jamais. En ouvrant la porte, mon arme sera dissimulée par l'angle de cette dernière, Tobias ne verra que ma tête ainsi que le bouquet de fleur.

Tic... Le compte à rebourre est lancé. Je toc d'un simple coup de main sur la porte, et patiente calmement la venue du propriétaire de la maison. Le temps parait vachement long.

Tac... Il est peut-être trop tôt ? Huit heures trente un dimanche ? C'est déjà grasse matinée ! Il se fou de ma gueule ou quoi celui là ?

Tic... Ou alors, peut-être qu'il se prépare ? C'est vrai, il m'a peut-être vu dans l'œillet de la porte, et s'est donc fait une beauté.

Tac. Ou alors, il est allé s'équiper pour me trouer le corps ?!!!

La porte s'ouvre. Je sors alors de mes pensées, tenant fermement mon arme en main tout en affichant un sourire. Mes yeux bleutés scrute méticuleusement l'homme, tentant de prévoir tout comportement suspect.

- Bonjour Rapier !

Dis-je en m'exclamant, le mettant dans les bras le bouquet de fleurs ainsi que la bouteille, tout en restant du côté extérieur de la maison l'arme dissimulée derrière la porte.

- Tu m'as manqué l'ami. Du coup, je me suis dis qu'un petit verre de Whisky en ce bon petit matin ne ferait de mal à personne, n'est-ce pas ?

Attends, mais il a la tête dans le cul ?


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Tobias Rapier

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Brumes du Passé : Humain
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MessageSujet: Re: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyVen 28 Jan 2022 - 17:47



Et flûte, c'est lui
Feat : Malone



Allongé de tout son long sur le canapé Tobias tente au mieux de faire abstraction des bonds de sa fille qui s'est juchée sur son abdomen. La fillette sautille en cadence avec sa famille de cochons favorite dont les cris de joie rugissent à travers tout l'appartement. Ce dessin animé, véritable tourment pour tout les parents d'enfants en bas âge n'est pourtant pas pire que celui qui l'a précédé. Les chiots hyperactifs de Ryder ne savent se rendre compte qu'ils sont exploités par ce dernier. Se contentant de quelques friandises sans doute avariées en guise d'unique salaire. Pourtant ces programmes aussi sots soient-ils font le bonheur d'Alice qui se plaît à suivre les aventures de toutes ces sales bestioles parlantes.

Il est huit heures passé, bien trop tôt au goût de l'anglais qui baille, mal-éveillé suite à cette nuit compliquée qui a suivi un coucher tardif. Il a souhaité profiter d'un des rares moments de calme qui s'offrait à lui pour corriger une pile de copies en souffrance. Sa rigueur a mit les voiles avec le retour de son statut de père fraichement retrouvé. Tobias n'est plus une machine et en retrouvant une part de son humanité, il a aussi su hériter de certains des défauts de ses congénères. Il est devenu semblable à ces étudiants horripilants dont la ponctualité se montre parfois défaillante. Le britannique ferme un œil, espérant pouvoir retrouver au plus vite les bras rassurants du charmant Morphée.

C'est sans compter sur Alice qui se laisse tomber en arrière, en proie à un nouvel éclat de rire cristallin. Son biberon lui échappe, chutant sur le torse de son père qui exprime son mécontentement après avoir été éclaboussé par du lait maternisé.

-Alice fait attention ma belle.

Une petite main aux ongles trop longs caresse son visage, griffe ses joues puis ses lèvres. Le regard azur de sa blondinette personnelle se veut sévère. Un petit jeu qui ne dure que peu de temps car bien vite l'amusement illumine les yeux clairs de la petite tandis que son père gobe sa main en guise de représailles.

-Papa ! Pas manger Aly !... Papa non !

L'enfant se tortille pour échapper à la prise de son père qui trouve que l'instant est venu de chatouiller sa princesse. L'italien en peluche qui leur tenait compagnie chute dans l'indifférence totale. Basculant en position assise le chasseur maintien sa proie sous son emprise, caressant les cuisses potelées qui débordent hors du body parme d'Alice.

-Aly aime pas les guillis ! Non papa !

Toc

Tobias se fige. Non pas parce que sa fille le lui demande, mais simplement car un coup vient d'être porté contre le battant de bois qui sert de rempart entre un lieu réconfortant dans lequel il sait dérober ses manières à un joyeux luron et le reste du monde. Alice prend la fuite, ses petits pieds frôlant le tapis moelleux du salon tandis qu'elle se laisse glisser au sol pour être hors de portée des mains malicieuses de son père. Sourcils haussés sur le front l'anglais peine à deviner l'identité de leur impoli visiteur. Qui pourrait bien venir leur rendre visite à une heure si matinale, un dimanche de surcroit. C'est là un véritable sacrilège que d'agir ainsi lorsque le jour du seigneur est celui affiché par le calendrier. Tobias n'est pas le plus assidu des croyants, tout cela à cause d'un sérieux différent avec Dieu. Un incident qui n'en est pas un et qui a transformé toutes les prières qui pouvaient sortir de la bouche du britannique en obscènes blasphèmes. Tobias a déjà une chambre à son nom en Enfer, écouter les sermons fatigués d'un pasteur ne changerait rien à sa situation. Rapidement un nom lui traverse l'esprit. Sa sœur qui saurait se faire assez effrontée pour venir le déranger de la sorte sans avoir prit la peine d'annoncer sa venue.

Tobias se lève, pestant après la tatoueuse dont il ignore encore toute l'innocence dans cette affaire. Il se dirige vers la porte, le pas lourd et déjà épuisé à l'idée de devoir montrer patte blanche à son ainée. D'un geste agacé il tire sur le bas de son boxer noir pour le remettre en place et enfin fait sauter verrous et chaîne. La porte s'ouvre en grand tout comme la bouche du tueur qui demeurera bée durant un trop long moment. Son cœur s'essaie à la chute libre, sans juger utile de songer à utiliser un parachute ou encore le moindre élastique. Son visage se vide de son sang tandis que son rythme cardiaque s'emballe. L'ordure anthropophage est revenue lui pourrir la vie après avoir joué au mort durant quelques semaines.

Malone aurait dû songer à pousser son jeu de tragédien à son paroxysme car cela aurait évité bien des ennuis à celui qui espérait ne jamais avoir à refaire face à son erreur. Une sottise qui ne peut même pas être excusée par la jeunesse. Tobias ouvre la bouche, se mord la langue lorsqu'il saisit que son instinct allait lui dicter de crier à Alice d'aller se cacher. Malone est de retour. Il va lui prendre son trésor. Il sait que Tobias a dévoilé une partie de cette scène inavouable qu'a été leur rencontre. Mais l'anglais n'a rien le temps de faire. Un bouquet de roses inconvenant et une alléchante bouteille lui sont offertes. Un geste qui le force à renouer avec la réalité tant il nourrit sa fureur.

Tobias n'a plus peur. Il se contente à présent d'être furieux. Et pareil à une bête enragée il lance les fleurs au visage de celui qui attend visiblement d'être convié à entrer, un odieux sourire de nigaud énamouré rivé aux lèvres. La bouteille termine quand à elle rapidement échangée contre l'arme qui attendait patiemment dans le holster suspendu à la patère installée dans l'entrée. Malone ne cesse de sourire. Une chose qui en temps normal ferait naître de l'inquiétude chez le professeur, mais l'instant n'est plus à la raison.

-Ce sont des balles en argent. Fallait pas revenir espèce de pourriture.

Elles le sont toutes depuis quelques semaines. Tobias a su attendre son heure, celle de la vengeance. La vermine qui lui fait face lui donne des envies de vocation. Ou plutôt de renouer avec d'anciennes habitudes dont il peine à se détacher : Celles d'un sévère et cruel exterminateur. Le professeur se choisit une mire distrayante. Un pied. Malone aura bien du mal à courir en étant handicapé de cette manière et cela suffirait sans doute à le faire brailler comme un porc qu'on mène à l'abattoir. Un projet des plus satisfaisant. Prêt à tirer, l'anglais serre les dents, se faisant ainsi violence pour ne pas sourire plus que de raison. Il oublie sa fille et la présence de cette dernière. Tant qu'il sursaute lorsqu'une petite voix se fait entendre dans son dos.

-Bonjour monsieur ! Regarde papa, le monsieur a des joulies fleurs.



© Fiche par Mafdet Mahes




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Dernière édition par Tobias Rapier le Mar 1 Fév 2022 - 21:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyLun 31 Jan 2022 - 1:02



Coucou, c'est moi.


La réaction de mon ami anglophone était à prévoir. C'est vrai quoi, quel homme serait content de voir celui qui quelques semaines auparavant lui avait botté les fesses dans tous les sens du terme ? Personne. Sauf les sadomasochistes, mais apparemment Tobias n'est pas de cette trame. Du moins, pas avec autant de violence, il préfère sûrement les choses plus douces. Je pensais qu'on allait passer au delà de ce petit échange de coups, et de coups de couteaux. Je pensais aussi qu'il allait oublier que durant quelques instants, le Wendigo avait pris le dessus sur moi et qu'il aurait potentiellement voulu dévorer ce tas de muscle d'un seul trait. Se sont des petits détails, que des hommes comme nous nous devons de mettre de côté.

Je sais qu'il passera outre ! Après une partie de jambe en l'air, une bonne cigarette et un verre de whisky, tout ira bien. Le fait que je me sois pointé si tôt chez lui joue peut-être en ma défaveur.

J'abaisse par la suite mon regard azur sur l'arme apparemment chargée de balles en argents pointant mon corps. Mes lèvres ne peuvent s'empêcher de se relever tandis que mon regard jongle entre celui de Tobias, et mon arme braquée derrière la porte directement dans le bide de l'homme. Allons nous faire une deuxième partie de fightclub tous les deux ? Apparemment, c'est ce qu'il souhaite. Je vais partir avec un sacré désavantage, mais lui aussi. Nous pouvons dire que pour le coup, nous allons être à égalité presque parfaite. Mise à par ma force surnaturelle bien entendu.

- Je t'invite, mon beau brun, a te pencher en avant pour admirer ce beau petit Colt 45 chambré, pointant directement l'un de tes points vitaux. Je ne suis pas venu me battre, mais simplement voir un ami un bon dimanche, jour du seigneur. Mais, si tu veux qu'on se foute sur la gueule, allons-y.

Le regard de mon interlocuteur semble anormalement déterminé. Il est apparemment, prêt à lancer les hostilités. Soupirant longuement tel un gamin ennuyé, je place lentement mon index sur la queue de détente de mon arme, le regard toujours fixé vers Rapier. Le premier qui tire a gagné, comme dans les westerns n'est-ce pas ? Je reste de marbre, et attend le déclique qui fait que le premier tirera.

Le déclique qui venait d'arriver, n'était pas le bon. En effet, le sursaut ténébreux manque de me faire tirer accidentellement devant moi. Une petite voix féminine s'incruste durant notre discussion, créant un malaise entre l'homme et moi même. Tout, Malone, mais pas les enfants. Encore moins l'enfant d'un homme que tu respectes. Je glisse immédiatement en faisant signe du regard au propriétaire des lieux que tout ira bien, mon arme dans son emplacement initial et ouvre entièrement la porte. Je me glisse entre le papa qui semble être tétanisé et sa petite fille, me mettant à sa hauteur en tailleurs pour sourire à pleines dents, l'air totalement positif.

- Bonjour jolie blondinette. Ce bouquet, il est pour toi et ton papa. On a fait un peu de boxe l'autre fois tout les deux, et je lui ai fais un petit bobo... Donc, j'ai décidé de me faire pardonner tu comprends ?

Fis-je, glissant délicatement tout en prenant en compte les réactions de l'homme derrière moi, jugeant son rythme cardiaque pour ne pas me faire descendre devant sa fille, ma main sur sa chevelure blonde.

- Tu as une sacré jolie fille, Tobias.

Dis-je d'un ton totalement sérieux. Fouillant dans mes poches, il se trouve comme par hasard un petit paquet de mentos à la menthe neuf que j'ai l'habitude de consommer avant mes rencards avant la gente féminine et masculine. Je le tend alors ainsi, lentement à la gamine se trouvant à mes pieds, tout en souriant.

- Tiens, c'est cadeau. Je m'appel Malone. Et toi, comment tu t'appelles ?

La petite, me répond d'une parole maladroite qu'elle s'appelle Aly. Je lui adresse un sourire, et m'installe comme si j'étais chez moi dans le canapé du salon de l'homme.

- La déco est plus sympa que lors de ma dernière visite. Du moins, c'est moins le bordel on va dire. Comment vas-tu depuis ces quelques semaines ? Remis de tes petits bobos ? Tu m'as donné du fil à retordre tu sais !

Marquant un petit temps de pause en raclant ma gorge, glissant une cigarette entre mes lèvres.

- Je suis désolé de m'être emporté comme cela, je ne savais pas l'homme que tu étais. Ni, que tu étais papa. Si j'aurai su, je ne l'aurai pas fait. Je me serai arrêté, à la partie "sympa" de la soirée.

J'adresse un simple sourire à l'homme, approchant le briquet de ma bouche.

- Puis-je fumer chez toi ?

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyMar 1 Fév 2022 - 21:39



Et flûte, c'est lui
Feat : Malone



Il se tend lorsque derrière lui résonne la voix cristalline de sa petite princesse. Ses lèvres se tordent, prennent un vilain pli tandis que chez lui se joue le début d'une scène qui lui semble être tout droit sortie de son cauchemar le plus récurent depuis quelques semaines. Si durant des années ce fut la fin de sa femme et celle de son fils implorant pour que son incapable de père lui vienne en aide qui hanta ses nuits, depuis quelques mois ces songes mortifères s'apaisent. Laissant progressivement la place à une rédemption dont la lumière se dessine pour celui qui a depuis bien longtemps sombré pour s'offrir tout entier à la douce caresse prodiguée par l'appel du sang.

Il y a un mois tout allait encore parfaitement dans la vie du professeur qui profitait des bienfaits de cette existence nouvelle et navrante de banalité qui s'offrait à lui. Une destinée partagée avec sa fille dont l'apparition dans sa vie avait suffit à rattacher certains des derniers fragments de sa raison. Un équilibre. Précaire certes. Mais dont nul n'aurait pu nier l'existence. Un équilibre fragile auquel il aura fallu bien peu pour voler en éclat. Car depuis ce jour où le tueur s'est offert tout entier à une de ses plus primaires pulsions, rien ne va plus. Plus que sa vie, c'est celle de sa petite Alice, sa précieuse enfant qui se trouve dangereusement menacée depuis qu'il a accosté le mauvais homme. Ses dents se serrent, mâchoires crispées il peine à retenir un hurlement rageur lorsque Malone passe près de lui pour se frayer un chemin près de l'innocente poupée qui ne sait se douter du danger que représente l'intrus qui vient de frapper à leur porte.

Le visage pâle, plus encore que ne le serait le spectre de la mort lui même, Tobias manque de s'écrouler au sol sous le poids de cette terreur qui l'envahit. Là où le chasseur flanche, le cannibale se présente en se mettant au niveau de l'innocente enfant. Fait démonstration d'une sympathie que l'anglais devine être montée de toutes pièces. Le cœur fendu par l'angoisse, Tobias voit une main caresser les fins cheveux blonds de son trésor. Le tempo de sa pompe à sang se stabilise enfin. Il pointe son arme sur le crâne de Malone. La menace n'est pourtant pas véritable car jamais il ne prendrait le risque de blesser sa fille. Entre ses dents serrées il grogne un avertissement.

-Ne la touche pas.
-Tu as une sacré jolie fille, Tobias.
-Malone. Sors de chez moi.

Le ton dont il use demeure calme. Pour ne pas affoler Alice qui sentirait bien vite que la situation est en train de dégénérer si son père se départissait de son flegme naturel. Le britannique ne loupe rien de cette scène qui se joue devant lui, de cette étrange lubie qui est celle du cannibale qui tente de se montrer amical avec celle qu'il doit déjà voir comme un futur repas. Il échange bonbons pour adultes contre sourire, prénom contre prénom. Puis finalement se relève et se dirige vers un des canapés en cuir camel du salon comme s'il était chez lui. Certes Tobias a souillé de son carmin le mobilier de Malone, mais jamais il ne se serait permit de telles familiarités si son sinistre coup d'un soir n'avait pas lancé le début de sanglantes hostilités.

Le chasseur porte sa fille, la coinçant contre son torse. Rassuré que le pire n'ait pas eu le temps d'arriver. Il tire machinalement sur la manche de son large pull noir pour dissimuler l'atèle avec laquelle il va devoir apprendre à vivre encore quelques jours lorsque le cannibale fait mention de son état. L'objet demeure moins handicapant que le plâtre posé par Mafdet qui lui a permit de complètement bloquer son poignet pour s'assurer qu'il n'en perdre pas l'usage. Mieux même, Tobias peut même ôter l'objet de résine bleue par moment lorsqu'il désire rendre un peu de liberté à ses mouvements.

Un pianiste incapable d'user de ses dix doigts sans en souffrir c'est risible. Un tueur qui ne peut utiliser ses deux mains, c'est tout simplement du suicide. Aussi laides soient-elles, ses mains demeurent fonctionnelles. Heureux d'avoir pu en conserver l'usage après l'amputation d'une phalange et une expérience trop intime à son goût avec la crucifixion, Tobias se satisfait de son sort. Alice se débat pour récupérer son pochon de bonbons, son père la berce. Cache comme il le peut la vue qu'il pourrait offrir à son visiteur sur son trésor.

-Je suis désolé de m'être emporté comme cela, je ne savais pas l'homme que tu étais. Ni, que tu étais papa. Si j'aurai su, je ne l'aurai pas fait. Je me serai arrêté, à la partie "sympa" de la soirée.  
-Je ne te crois pas. Sans elle j'aurais flanché. Et j'aurais fini dans ton garde-manger.

Les roses, la bouteille ou encore le charmant sourire qui les accompagnait ne sauront être suffisants pour compenser l'affront contenu dans ces instants que le chasseur a cru être ses derniers sur terre. Il se penche au dessus de Malone et arrache la cigarette que ce dernier était sur le point d'allumer.

-Non.

Un joli mensonge car le professeur ne se gêne pas pour s'allumer une cigarette lorsqu'il est isolé dans son appartement et qu'il sait que sa fille n'est pas près de lui pour absorber toute la nocivité qui s'en dégage. Mais il ne compte pas offrir l'intimité de sa chambre au wendigo, et son bureau qui lui tient généralement lieu de fumoir est encombré des affaires de sa nièce qui ne devrait pas revenir pointer le bout de son nez insolent avant mardi. Jude possède cet indéniable talent, celui de savoir se faire discrète. Elle ne vient chez son oncle que pour dormir ou prendre ses repas. Plus pratique encore, elle est actuellement à Los Angeles en compagnie d'amis dont elle aura oublié l'existence dès que ses pieds retrouveront le sol britannique. L'Oncle Tob n'est aux yeux de sa nièce rien de plus que le propriétaire d'un réfrigérateur bien rempli et d'une machine à laver. Bébé sous un bras et arme toujours fermement tenue dans sa main droite, l'anglais jauge son inconvenant visiteur de son regard le plus noir.

-Je pensais que nous pourrions régler cette affaire comme de grandes personnes. Des gens raisonnables.

Il semblerait que ce qualificatif ne convienne à aucun des deux adultes présents dans cette pièce.

-Trois semaines. Une pour être terrifié. La seconde pour panser mes plaies, la dernière pour enquêter à ton sujet. Une quatrième semaine m'aurait suffit pour te traquer et tuer. Malone Doyle, légiste. C'est presque amusant.

Tobias se fige, songeur. Puis enfin les mots claquent. Des paroles qui ne sont pas les siennes certes, mais cette rengaine ne sait se faire muette depuis qu'il a fait la rencontre de Doyle. Ce nemeton attire la vermine bien plus vite qu'il ne saura jamais l'exterminer.

-"Je tuerais devant toi tout tes proches." Il est hors de question que je laisse passer ça. Tu as signé ton arrêt de mort en la menaçant. Ignorer l'existence de ma fille ne soulage pas ton péché de son ignominie.

Il dépose Alice près de sa caisse à jouets après avoir été récupérer la bouteille de whisky posée sur le guéridon installé dans l'entrée. Sans jamais quitter sa cible des yeux le chasseur tire deux verres en cristal d'un vaisselier. Tobias n'a plus beaucoup de points communs avec la loque qu'il fut, l'ivrogne qu'il était lorsqu'il est arrivé dans cette ville presque deux ans plus tôt. Certes les vapeurs de l'éthylique l'appellent toujours, telles des sirènes dont le seul souhait serait de dévorer son âme mais il a apprit à résister à leur appel. Et cela en partie grâce à Alessandro qui a su lui inculquer une grande leçon : Bien souvent le flacon prime sur l'ivresse.

L'anglais remplit les verres sans s'attarder à compter les doigts. En fait glisser un vers celui qui n'est toujours pas vu comme un invité à ses yeux. Non, Malone n'est qu'un rat. Un squatteur qui ne sait à quel moment la tapette qui causera sa perte va se refermer sur lui.

-C'est presque dommage. L'alchimie dans un lit était distrayante.

Ils trinquent. Un verre offert à un condamné d'une certaine manière.






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MessageSujet: Re: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyMer 16 Fév 2022 - 0:33



Coucou, c'est moi.


Le propriétaire des lieux est bel et bien déstabilisé. Le petit être qui se présente à nous est loin de se douter de la relation que son père et moi entretenons. Ce n'est pas une relation habituelle, elle a tout d'une série américaine atypique visant à mettre en avant que les opposés s'attirent. Opposés, pas réellement enfaites, plutôt que même si deux personnes sont radicalement opposées sur les idées, elles peuvent très bien coucher ensemble. C'est vrai quoi, ce britannique est une bête de muscle, et une pile à revendre de l'énergie sans se fatiguer.

Pour un être humain, j'avoue être bluffé. Il a beaucoup de mérite, et le fait qu'il panique ainsi en ma présence avec sa descendance est normale. Mais surtout, qu'il soit rassuré : je ne lui ferai rien de mal. Les mots que j'ai pu avoir lors de notre dernière rencontre a dépassé mes pensées, j'étais sous le coup de la colère, de la faim, et surtout du wendigo. Mister, s'il pouvait mangerait n'importe qui, n'importe quand ! C'est d'ailleurs ce qu'il fait, nous n'allons pas s'en cacher.

Je reste stoïque assis sur le confortable siège du maître des lieux. Son rythme cardiaque démontre encore une fois qu'il ne maitrise pas cette situation si inattendue, mais son intelligence et son instinct le pousse à réagir comme il se doit. L'instinct qu'il soit animal ou humain, est pour moi la meilleure des choses. Il reflète ce qu'un homme ne se croit pas capable de faire. Ce même instinct, peut sortir quiconque d'une situation plus que critique s'il sait l'écouter. Cela m'a sauvé la vie plus d'une fois, et je pense que cela vient également de sauver la vie de Tobias. Une chose qu'il ne faut pas dire, quelque chose de menaçant à mon égard et je réduis lui et sa fille en happy meal pour mon prochain casse-croute. Ce n'est absolument pas ce que je veux, mais il ne faut quand même pas oublié qui je suis : Malone Doyle, tueur à gage d'exception.

---

L'individu ne veut pas me laisser fumer tranquillement chez lui. D'après l'odeur dégagée de toute sa pièce à vivre et particulièrement son bureau, il fume bel et bien ici. C'était à prévoir, après avoir braqué une arme sur mon crâne dés que je me suis approché de sa chose. Je ne dis rien et me contente de ranger mon paquet là où il était.

La première partie de la tirade de l'anglais ne m'intéresse pas, ce ne sont que des foutaises. Des gens raisonnables, nous ? Il sait pertinemment que nous ne sommes pas des gens raisonnables. Des êtres comme nous sont uniques et surtout très dangereux. Rien ne peut-être réglé aussi facilement à l'amiable comme un simple accident matériel entre deux véhicules.

- Trois semaines. Une pour être terrifié. La seconde pour panser mes plaies, la dernière pour enquêter à ton sujet. Une quatrième semaine m'aurait suffit pour te traquer et tuer. Malone Doyle, légiste. C'est presque amusant. Je tuerais devant toi tout tes proches. Il est hors de question que je laisse passer ça. Tu as signé ton arrêt de mort en la menaçant. Ignorer l'existence de ma fille ne soulage pas ton péché de son ignominie.

Le moment est venu de jouer mon numéro favoris. Après avoir eu une mine accueillante et souriante, mes lèvres se rabaissent tandis que mon regard se montre froids. Aucune émotion particulière ressort de mon visage lorsque l'on me regarde. Le père maladroit dépose sa fille à côté de son coin jouer et revient à moi, deux verres en mains qui ne respectent pas la dose autorisée pour que cela puisse être savouré.

- C'est presque dommage. L'alchimie dans un lit était distrayante.

Je ne dis rien et me contente de trinquer, engloutissant une petite gorgée du contenant alcoolisé. Je dépose ce même verre sur la petite table face à moi, et croise mes jambes l'une sur l'autre, inspirant profondément.

- Que l'on soit très clairs, Tobias.

Dis-je dans un premier temps.

- Je suis effectivement médecin légiste, tu as bien fait ta petite enquête qui n'a aucune utilité. Tu as omis un détail, qui est le suivant : tu ne me tueras pas. Pourquoi ? Car je te verrai venir à des kilomètres à la ronde, ton odeur est encrée en moi. Tu n'as pas affaire à un simplet qui s'amuse à bouffer des gens quand bon lui semble, c'est plus profond que cela. Donc reste à ta place et ne devient pas hautain, s'il te plaît. Cela commençait bien, mais je vais finir pas te détester.

Je marque un temps d'arrêt, soupirant afin de reprendre.

- Ensuite, je ne savais pas que tu avais une fille. Nous étions dans le feu de l'action, je n'allais pas te souhaiter tout le bonheur du monde, cela me parait logique non ? Intimider et prendre l'ascendant psychologique sur ton ennemi est une tactique basique, ce n'était pas voulu. Mes mots ont dépassé mes pensées.

J'abaisse la voix soudainement.

- Si j'aurai voulu te tuer toi et ta fille, je l'aurai fais depuis longtemps. J'aurai repéré les lieux à plusieurs reprises à des intervalles réguliers pour adopter ta routine. Et je t'aurai liquidé toi et elle. MAIS, ce n'est pas ce que je veux. Donc ne me menace pas, et ne me reproche pas l'irréprochable. Je ne dis pas que je suis vierge dans l'histoire, mais tu ne peux me reprocher ces paroles. Le wendigo parlait, la faim parler. Mais je t'ai épargné, et c'est pas pour rien.

Je glisse une cigarette entre mes lèvres, ma mine s'éclairant de nouveau. La froideur et le trouble s'échappe des expressions de mon visage, mon visage se voulant une nouvelle fois accueillant.

- Je sais que tu fumes ici, t'es pas sympa de me laisser en manque de nicotine.

Fis-je, allumant ma cigarette.

- Alice, surtout toi ne fume jamais de cigarette, c'est mauvais pour la santé et... ça shmout !!

Dis-je rigolant bêtement.

- Et d'ailleurs, je te retourne le compliment. L'alchimie dans le lit était plus que distrayante.

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Tobias Rapier

Tobias Rapier


Brumes du Passé : Humain
Meute & Clan : Rapier's Familly
Âge du personnage : 45 ans

Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : 46 ans

Brumes du futur : Loup Alpha
Meute & Clan : Rapier's Pack
Âge du personnage : 55 ans

Alias : Le Freak
Humeur : Dantesque
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Réputation : 289
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MessageSujet: Re: Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur]   Coucou, c'est moi. [Le Wendigo et le Chasseur] EmptyJeu 17 Fév 2022 - 13:01



Et flûte, c'est lui
Feat : Malone



Tobias boit comme si ce verre était le dernier qu'il pourrait savourer sur terre. En une large lampée il décharge son verre de son contenu, tend sa main valide vers la bouteille pour se servir une nouvelle fois. Il n'est pas encore neuf heures et l'anglais est bien conscient qu'il ne devrait pas chercher à s'enivrer à une heure si matinale. Mais cette journée commençant d'une étrange manière lui fait oublier ce qui est bon ou non. Il se tend sans chercher à dissimuler son trouble lorsque Malone visiblement mécontent de l'accueil qui lui a été réservé annonce la couleur.

Le wendigo paraît sûr de lui. Rien d'étonnant là dedans car il faut bien l'avouer leur première rencontre s'est soldée d'une manière plus que désavantageuse pour le britannique. Les tueurs qu'ils dévorent ou non leurs victimes ont tendance à sombrer dans l'orgueil au bout d'un temps. Il faut dire que la tentation est grande. Avoir le pouvoir de vie et de mort sur son prochain, agir contre la loi et la morale sans se faire pincer, cela peut finir par faire enfler tête et chevilles. N'étant lui même pas une exception à cette règle, le chasseur force son flegme pour ravaler le sourire amusé qui risque de poindre sur ses lèvres. Il ne loupe cependant rien des dires de son visiteur, évaluant les menaces et le danger. Une certitude lui apparaît dans toute cette histoire : Il ne veut être détesté d'un wendigo qui connaît la localisation de son logis, l'existence d'Alice et qui peut aisément découvrir tout de sa vie.

En cessant de chasser, en venant vivre dans cette petite ville dont il n'a jamais osé croire qu'elle pourrait être paisible, le professeur s'est offert le luxe d'une existence navrante de banalité. Ses faits et gestes ne sont guère plus compliqués à tracer que ceux du boulanger installé au coin de sa rue. Une faiblesse qui n'inquiète généralement pas Tobias et ce même si ce train de vie discret a permit à Gabriel de le retrouver facilement il y a plus d'un an. Après avoir donné la mort à son ancien mentor le professeur avait cru à tord que sa vie serait désormais loin de tout dangers.

Il ne peut cependant pas excuser l'impardonnable. Pas lui, un homme a qui on a déjà prit un enfant. Un échec qui le hante toujours à ce jour, plus encore depuis qu'il sait à qui appartenait la main qui a causé le trépas de Charles. Ses dents se resserrent sur le verre de cristal qu'il porte à sa bouche pour ne pas injurier celui qui ne semble pas voir où se situe le problème dans cette situation. Malone se justifie, allant même jusqu'à se donner le beau rôle dans tout cette histoire. Le pauvre homme, soumit à des pulsions liées à une nature redoutable n'a su à quel point ses mots étaient cruels. Ignorant avec superbe l'impact que pourraient avoir ces derniers sur le mental déjà fragile de son jouet du moment. La belle affaire !

Le regard aussi sombre que mort, l'anglais fixe sans vraiment la voir sa fille qui joue avec ses peluches.

-Tu m'as épargné car j'étais une victime non-consentante. Tu attendais des supplications que je ne t'aurais jamais donné ce qui t'as intrigué. Tes règles du jeu je les connais, j'utilise les mêmes depuis des années.

Tobias s'est lui aussi fait berner par sa conscience. Une unique fois. Lewis n'est plus là mais il se souvient de cette vieille bicoque perdue dans les bois. Un théâtre malsain habité par les cris de terreur du rossignol, par de nombreuses insultes également. Un jour le chasseur n'en pouvant plus avait flanché, libérant l'oiseau presque mort pour mieux lui ordonner de prendre la fuite avant le retour de Gabriel. Lorsque ce dernier était revenu Tobias avait dû assumer seul les cuisantes conséquences liées à cet excès de faiblesse dont il avait fait preuve. Ses retrouvailles avec Lewis avaient su lui montrer que son geste était le bon. Le rossignol est désormais reparti sur les routes, laissant un vide dans la vie de son ancien bourreau qui prend bien soin de donner régulièrement des nouvelles à celui qu'il est heureux de pouvoir appeler son ami. Leurs échanges font penser à ceux d'un vieux couple qui ne cesse de se prêter au jeu de la dispute. Nul doute que Lewis n'apprécierait pas Malone Doyle.

L'odeur de la fumée titille les nerfs du professeur. Les déductions de Doyle sont faussées.

-Alice, surtout toi ne fume jamais de cigarette, c'est mauvais pour la santé et... ça shmout !!
-C'est parce qu'elle est là que je t'ai interdit de fumer !

Malone se marre, visiblement bon public quand il s'agit d'approuver ses propres traits d'humour. Tobias a quant à lui l'impression d'exprimer son mécontentement dans le vide. Lassé il se lève, ouvre la fenêtre en grand pour permettre l'évacuation de la nocivité qui s'échappe du wendigo. Un regard jeté vers le vide qui s'offre à sa vue lui inspire un questionnement qui tend à la recherche scientifique.

Les wendigos savent-ils voler ? Dans le cas contraire combien de temps leur faut-il pour se remettre d'une chute du cinquième étage. L'idée de procéder à cette expérience se fait alléchante. Une réflexion entachée par Alice qui vient de trouver le plus bruyant de ses jouets. Le xylophone, cadeau maudit fait par Andy pour le premier anniversaire de la petite. La petite blonde tambourine les lames de métal avec ses baguettes, puis avec tout les jouets qui ont le malheur de lui passer entre les mains. Tobias grimace de concert avec le wendigo.

-Les gens sans enfants sont agaçants dans leurs choix de présents.

L'anglais se vengera lorsque son meilleur ami et sa fiancée deviendront parents à leur tour.

-J'avais espéré ne plus te revoir. En tout cas pas sans être l'instigateur d'une nouvelle rencontre. Qu'est ce que tu es venu chercher chez moi aujourd'hui Malone ? Du sexe, une simple prise de nouvelles, que j'appelle pour qu'on te fasse livrer un repas comme la dernière fois ?

Ses interrogations ne demeurent pas sans réponses bien longtemps. Le sourire du wendigo, la pétillance du regard de ce dernier parlent pour eux mêmes épargnant ainsi à celui qui semble aimer s'entendre parler le fait d'avoir à s'expliquer. Malone venait visiblement chercher tout cela à la fois. De son côté Alice revient vers le canapé, s'installant près de leur visiteur. Tobias réagit avant que sa fille qu'il sait trop sociable ne juge bon de grimper sur les genoux du fumeur.

Il l'attrape, ignorant avec superbe le mécontentement de celle qui se tortille entre ses bras. La gamine insouciante tend les bras à l'inconnu.

-Alice vouloir jouer ! Papa lâche Aly.

Sans se préoccuper des manifestations de frustration de sa fille le professeur cale cette dernière contre son torse. D'un coup de dents il ouvre un paquet de cookies et en donne un à celle qui se fait rapidement distraire par la nourriture. Le biscuit parvient à faire son effet sans difficultés.

-Tu es venu ici pour rien. Je suis le seul fou dont je tolère la présence près de ma fille. Si tu souhaites me revoir ce ne sera pas ici. Pas sans arme. En venant ici tu sais tout de moi. Tobias Rapier, père célibataire affectionnant le piano, la cuisine indienne et Baudelaire. Penses-y et fais toi pardonner pour le reste si tu veux me revoir dans ton lit. Fréquenter un cannibale ne troublera pas ma conscience si j'ai l'assurance que ni moi ni ma fille sommes au menu.



© Fiche par Mafdet Mahes




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