Code d'honneur. PV Mathieu & Willem

Code d'honneur

Beacon Hills n’est pas une ville de tout repos. Et pourtant je ne peux pas m’y cantonner. De toute part des conflits éclatent. Cacher le surnaturel, protéger la population ignorante ou couvrir des surnaturelles victimes de chasseurs trop zélés m’écartèle antre le Mexique et nombre de régions américaines. Je suis revenu à cause d’un appel étrange. Un jeune loup, Matthias Lunsford m’a contacté pour me demander si je pouvais intercéder auprès des autres familles de chasseurs pour faire une trêve. Lui et son ami Chad Wilder affirment que le monde surnaturel devrait être en mesure de gérer les siens, si on les laissait tranquilles. Je les avais trouvés totalement utopistes et pourtant… Chad m’a convaincu. Il m’a d’abord expliqué qui il était, qui était son père biologique. Nous sommes cousins germains. J’avoue que découvrir qu’il me reste de la famille, une famille qui n’est pas vouée à la chasse comme le sont mon père et ma sœur m’a réchauffé le cœur. Chad ne remplacera jamais Allison. Pourtant je vois chez ce jeune homme le même désir d’agir que ma fille. Le concile avec les autres familles a été un échec. Elias Argent, mon oncle, a déversé son fiel habituel. Sournois, sans en avoir l’air, il a distillé quelques mots ici et là, telles des escarbilles sur une flaque d’essence. Seul Araya et moi avons vu son action. Les autres se sont gonflés comme des baudruches sans se rendre compte qu’ils étaient manipulés. Leur mot d’ordre est presque de tirer à vue. Tenter de les raisonner en assemblée plénière était une erreur. Je dois les raisonner en les prenant à part, sans l’influence des plus extrémistes.

Je suis sur la piste de ceux qui ont tué trois chasseurs. Ce que je ne comprends pas c’est que les gars se sont fait descendre à l’arme blanche et plus particulièrement au sabre. Après enquête, ces chasseurs traquaient une meute écossaise. Beacon Hills est un peu loin de l’Écosse pourtant. De fil en aiguille, je remonte jusqu’à une nouvelle meute qui s’est installée récemment dans la ville, celle des Shepherd. Je ne les ai jamais croisés, pourtant je connais leur histoire. Elle est semblable à ce que la famille de Derek a vécu. Discrètement je surveille Willem et les siens. Il semble étoffer sa meute. Je ne crois pas qu’il souhaite prendre la puissance, car il me semble plus faire office de refuge. Willem Shepherd entre dans la catégorie des surnaturels à protéger. Je l’ai suivi dans sa vie quotidienne. C’est un loup très stable et plutôt gentil. Alors quand j’ai compris que c’est son bêta qui a tué les chasseurs en parfaite légitime défense et que Willem l’a sauvé d’une mort certaine en le mordant, j’ai décidé de détourner les autres chasseurs qui tenteraient de remonter sa piste.


Je traque James MacAulay. Il a disparu de la maison des Shepherd. Première lunaison foirée ? Je ne sais pas ce qui a poussé l’écossais à quitter sa meute. Il avait l’environnement idéal pourtant.  Seulement je perds sa piste. Je me mets donc en planque dans un appartement vide situé dans un immeuble qui jouxte la maison de la meute. Peut-être que James va revenir.

La lune en est à son dernier quartier. Je consulte mes mails puis regarde par la fenêtre. J’aperçois une lueur furtive. Le reflet de la lune obombrée sur ce qui ressemble à des lunettes infra-rouge. Seul un humain a besoin d’un tel équipement. La meute de Shepherd a de la visite et je ne crois pas qu’elle soit amicale. Je me glisse dehors.


Connaissant les lieux pour avoir surveiller Willem et sa famille, j’arrive à prendre l’intrus à revers.

- Bonsoir l’ami. Cette demeure est paisible. Qu’est qui t’amène ?

Code d'Honneur

Feat Chris et Willem

La réunion de chasseurs n'a rien apporté de concluant. Entre les jeunes qui veulent partir à l'action de suite en quête de vérité mais aussi de justice, les plus vieux qui pensent qu'il ne faut pas faire de la dentelle avec ces meurtriers surnaturels, ceux qui arrivent à l'improviste en mode "coucou c'est moi" et qui repartent comme si de rien n'était. Et moi qui ne supporte pas dès que je suis entouré de plus de 2 autres chasseurs.. Un véritable fiasco. Et après, on s'étonne que je préfère travailler en solo. Enfin. Quoiqu’il en soit, cette réunion c'est fini aussi vite qu'elle à commencer. Tout ce que j'ai réellement appris c'est que nous somme quand même pas mal. J'ai serré la main du jeune Douglas. Calme et discret. J'ai salué les autres avant de partir de là. J'ai assez perdu de temps..

Les jours ont passé lentement suite à cette soirée des plus étranges. J'ai envie de laisser les loups tranquilles. Depuis un moment maintenant, ils n'ont pas recommencés. Ils ont tués des chasseurs. Mais dans quelles circonstances ? Pour quelle raison ? Et puis, était-ce vraiment des surnaturels ? Je n'ai jamais vu les corps, je ne connais rien en fin de compte. Je grimace et secoue la tête. Non. Je ne deviendrais pas ce chasseur, qui ne réfléchit pas. Mais j'ai besoin de savoir. De comprendre. Finalement, peut être que cette réunion qui n'a jamais eu lieu est une bonne chose. Je soupire et regarde mon arbalète posée sur mon bureau. Et prend ma décision. Seul, je partirais en quête de vérité. Pas de chasse. Juste pour comprendre. Et aussi pour surveiller. Certain n'avait pas l'air très d'accord pour laisser "ces meurtriers" en cavale.

Nous arrivons au temps ou mon travail de Paysagiste est moins important. La période creuse, va me permettre ne me remettre à ce d'ont j'aspire. Protéger. Et là, ce sont des loups que je vais devoir protéger de possible attaque suite aux informations échangé. Où du moins les prévenir. Bon sang.. Comment je vais m'y prendre.. Je fixe m'on arbalète, mes flèches, et secoue la tête. Non, pas celles à l'aconit. J'en prendrais cinq au cas où que ça parte en bordel et en attaque, mais les autres seront mes carreaux d'entrainement. Celle qui ne risque pas de tuer, juste de blesser. Mais pour un loup, ça serait plus proche d'une piqûre de guêpe.

J'observe mon visage à la salle de bain. Partagé entre y allez et oublier cette histoire. Cette meute à tuer trois chasseurs.. Mais combien de loups sont morts sous les balles de ses mêmes chasseurs ? Rah, Mathieu. Tu te poses trop de questions. Va l’à bas si tu veux des réponses.. J'attrape un rasoir passe mon menton sous la crème et lentement, je coupe cette barbe finement perler de poil blanc. Je ferme les yeux un instant, et arrive à capter le sourire rayonnant de mon frère. Julien.. Que le Code reste à jamais dans nos cœurs.. J'espère avoir quelqu'un sur qui compter si reviens en France..

[...]

Cela commence à faire quelque jour que je tourne dans les rues des quartiers résidentiels, à la recherche d'une possible maison de loups. Mais le quartier est calme. Il commence à faire très nuit, et les lampadaires ne sont pas encore allumés. C'est une belle impala qui capte mon regard. Elle est vielle mais sans aucun doute, très très bien entretenue. Je commence à ne rien voir, alors j'attrape mon arbalète, non chargée, pour me servir de ma lunette infrarouge, que j'ai bricolé. Je n'aime pas les fusils. Ils laissent moins de chance de survis que mon arme. Je m'avance, curieux par cette voiture. Pas plus tard que 5 min, une phrase me fait sursauter.  

- Bonsoir l’ami. Cette demeure est paisible. Qu’est qui t’amène ?

Je me retourne lentement, baissant l'arme pour évité d'aveuglé l'homme avec le rayon infrarouge.
J'éclaire ses pieds et regarde son visage. Le miens affiche un sourire à la fois serein et amical.
Je ne suis pas là pour me faire des ennemis. J'observe l'homme. Il semble avoir beaucoup vécu de chose pas forcement facilement. Son allure me fait d'abord pensé à celle d'un chasseur. Mais si c'est le cas, un chasseur qui à le code dans le cœur. Ses yeux ne sont pas meurtriers. Mes protecteurs. De mon accent bien français, pas encore habitué à celui américain, je lui répond avec un large sourire.

-Bonsoir ! Qu'est qui m'amène ? Deux choses. La première c'est la Vérité. Mais je n'ai pas encore de réelle maison qui pourrait être celle que je recherche.. La seconde, qui me fait viser celle ci, c'est leur voiture. Elle est sacrement belle ! je voulais la voir de plus près. Vous savez, on ne se refait pas à notre âge.

Son regard fixe mon arbalète. C'est vrai que comme ça, mon histoire est totalement absurde et sonne comme un mensonge. Je lui tends sans inquiétude. De toute façon, elle est vide.

-Pas chargée. Et voici les carreaux que j'ai en ce moment. Des flèches pour l'entrainement. Elle ne blesserait pas un sanglier. Alors encore moins un loup.

Là, c'est le moment. Soit c'est un chasseur et il comprend l’illusion, soit c'est un homme lambda et il pensera que je suis allez tirer quelque flèches pour m’entraîner. Et si c'est un flic, j'ai toujours les papiers quand je sors avec. Je le laisse peser la vérité de ce que je lui raconte.
 

Code d'honneur

L’inconnu a la délicatesse et la courtoisie de braquer le faisceau de son pointeur laser ainsi que son arbalète vers le sol. Signe d’apaisement à ne pas en douter, ou ruse sournoise pour endormir ma vigilance. Je reste sur mes gardes, prêt à parer ou riposter.

- Bonsoir ! Répond celui que je viens d’interpeller. Qu'est qui m'amène ?

L’accent français est prononcé. Beacon Hills n’est pas une destination touristique. L’homme ne s’est pas perdu.

- Deux choses. La première c'est la Vérité. Mais je n'ai pas encore de réelle maison qui pourrait être celle que je recherche.. La seconde, qui me fait viser celle-ci, c'est leur voiture. Elle est sacrement belle ! Je voulais la voir de plus près. Vous savez, on ne se refait pas à notre âge.

Je regarde l’Impala. C’est un vieux modèle des années soixante. J’esquisse un sourire. Il n’y a pas à dire Shepherd est un homme plein de nostalgie. J’imagine qu’il conserve cette relique car elle doit lui rappeler des souvenirs, ou quelqu’un.

- Un homme qui prend autant soin d’un tel collector, ne peut pas être foncièrement mauvais.

Mon regard s’attarde sur son arbalète.

-Pas chargée. Et voici les carreaux que j'ai en ce moment. Des flèches pour l'entrainement. Elle ne blesserait pas un sanglier. Alors encore moins un loup.

La perche est à peine voilée. Je secoue la tête. Quel homme étrange. Un chasseur a n’en pas douter, mais un chasseur qui se lie lui-même les mains. En tant que vendeur d’arme, j’ai du mal à comprendre son raisonnement. L’arme que je porte sous ma veste est chargée, comme celle accrochée à ma cheville. Dans ma poche, une poignée de balles parfumées à l’aconit. Les loups restent et resteront des prédateurs.

- Je me nomme Chris Argent, dis-je en tendant la main. La famille qui vit ici est paisible.

J’ai sciemment évité le nom de meute. Car Shepherd gère celle-ci comme une famille et non comme une meute où l’alpha a une ascendance forte sur ses bêtas. Willem Shepherd est un gars atypique. Il m’intrigue, c’est la raison qui me fait roder ici. Je veux m’assurer qu’il sait se défendre. Mon nom de famille semble éclairer l’inconnu.

- Peut-être que nous pouvons nous présenter autour d’un verre, dis-je en français.

Seulement, je crains que nous n’en ayons pas l’occasion. Mon regard suit mon instinct et finit par deviner la silhouette qui nous observe silencieusement dans le noir. Depuis quand est-il là ? Willem Shepherd ne semble pas si inoffensif qu’il en a l’air. Il a réussi à me surprendre. J’éloigne les mains de mon corps en signe de non-agression.

- J’élargis mon invitation au maitre des lieux. Je suis curieux de connaitre l’histoire qui lie un homme de votre âge à cette antiquité, si belle soit-elle.

L’invitation est amicale. C’est le moment où jamais d’en apprendre plus sur cette meute.

Spoiler:

Code d'Honneur

Feat Chris et Willem

Je ne suis pas là pour la guerre. Encore moins pour me faire des ennemis. Et même si je commence assez mal, je n'ai pas envie de spécialement passer pour le méchant, même si mon allure prouve assez le contraire. Mais je ne m'attendais pas à tomber sur une maison protégé par un des miens.
L'arrivée de l'homme m'a assez surpris mais je n'ai pas vraiment eu le temps de préparer un discours rassurant. Je lui stipule juste que mon arme n'est pas chargée. Par contre, ce qu'il ne sait sans doute pas, c'est que mes carreaux sont rangés dans ma manche, et que très vite, je peux en encoché un. Technique des Lamy d'ont j'ai eu sacrément de mal à apprendre. Le mouvement est complexe et pas vraiment naturel. Mais quand on le connaît bien, il devient fluide et rapide.
Quand il se présente, mon cœur loupe un battement. Un Argent ! A l'instant, c'est le petit garçon qui refait surface alors que serre la main tendu.  Je suis ému. Sans doute cela ce voit t-il mais je ne le cache pas. Je suis quelqu'un d'assez émotif. Heureusement qu'il fait nuit, mes expressions du visage s'en trouve un peu caché.

-Mathieu Lamy. C'est un honneur de vous rencontrer.

Sous le coup de l'émotion, c'est le français qui prend le dessus alors qu'il vient tout juste de m'inviter boire un verre, avec notre langue d'origine. Je vais pour répondre, quand je capte un changement dans le regard de mon confrère. Je suis son coup d'œil et aperçois la silhouette approcher. Je fais en sorte également de ne pas lever la lunette infra rouge. Malgré le fait de savoir qui nous sommes, le maître des lieux, comme l'appelle Argent, semble serein. En apparence.

- Je ne suis pas contre pour un verre. Quand à mon attachement à cette voiture, c’est à l’intérieur de celle-ci qu’a commencé les premières secondes de ma vie.

Je le regarde avec attention, sans doute avec un air d’incompréhension car il se sent obligé de rajouter

- J’ai été conçu dans cette voiture…

Mon regard navigue entre la voiture et son propriétaire. Et un sourire s'affiche sur mon visage, me rendant moins méchant comme aime dire le fils d'une cliente. D'ailleurs; elle à un jardin vraiment magnifique et..

- On va le boire ce verre ? Willem Shepherd, l'alph... le chef de famille de cette maison.

Le fait qu'il dise encore plus ouvertement que moi sa nature cachée m'arrache presque un petit rire sympathique. Jusqu'à maintenant je n'étais même pas sûr d'être vraiment sur le territoire d'une meute. Que Mr Argent les surveille, ne confirmait pas le fait que j'avais bien mis les pieds chez des loups.

-Je vous suis. Je vais ranger mon arbalète dans mon camion de boulot.

Le regard de l'alpha passe de plusieurs émotions. Je lui souris grandement

-Je suis Paysagiste.


[...]

HRP:

[...]

Je m’installe au coté de Chris, en face du fameux Willem. J'observe avec attention le second, et soupire en silence. Pas besoin de le connaitre pour savoir que je suis en face d'un "gentil".

-Bon, j'imagine que je dois prendre la parole étant donné que je suis l'élément perturbateur de ce soir. Je ne vais pas tourné autour du pot. Cela fait quelque temps que je suis arrivé dans cette ville. Mais j'ai entendu parler d'une certaine "vendetta écossaise". Ne connaissant pas les chasseurs de cette ville, je me suis senti démuni face à un nouveau, arrivé d’Afrique, qui m'a posé des questions, d'ont je n'ai pas pu répondre. Suite à ça... Nous avons organisé une réunion, seulement, l'unique chose que j'ai pu apprendre c'est que.. Beaucoup trop sont poussé par la colère.

Je marque une pause pour boire une gorgée, avant de reprendre.

-Suite à ça, j'ai voulu laisser tomber, ça ne me regardais pas. Puis, je me suis souvenu de la phrase de l'africain  "Protèges l'homme et la bête ; si celle ci goûte le sang du premier : abats là". Le sens était clair. Il fallait tuer cet "animal". Sauf que je ne pouvais tout bonnement pas laisser une famille se faire abattre sans réagir. Ce soir, je ne pensais pas tomber sur vous. Et je ne me serais sans doute même pas arrêté si votre bijou automobile ne m'avait pas fait de l’œil ! Puis, vous connaissez la suite.

Je n'avais pas donné trop de détails, mais au moins les choses étaient poser sur la table.




 

Code d'honneur

L’alpha s’avance vers nous. Pendant quelques secondes je reste prêt à dégainer mon arme. Mais comme je le pensais, l’homme est de nature plutôt paisible. Son visage montre la surprise de s’être fait repérer. J’écarte les mains de mes hanches en signe d’apaisement. J’observe cette famille depuis son installation à Beacon Hills. Dans une moindre mesure, Willem me fait penser à Talia Hale. Il ne possède pas sa force de caractère, mais a cette rare qualité chez les loups alpha de non-agression. Il y a deux chasseurs à côté de sa maison, pourtant à aucun moment il ne nous fait sentir sa puissance. Il se présente comme étant l’alpha, comme il mentionnerait son métier. Il nous donne l’information sans aucune revendication latente.

- J’ai été conçu dans cette voiture…

A l’instar de Mathieu Lamy je souris à l’anecdote. Elle souligne une vision de la vie très familiale. J’ai peu d’information sur le passé de cette meute. Les Shepherd semblent avoir été insaisissables avant de venir ici et de s’installer dans cette maison qui ne paye pas de mine.

- On va le boire ce verre ? Willem Shepherd, l'alph... le chef de famille de cette maison.
- Je vous suis. Je vais ranger mon arbalète dans mon camion de boulot.
- Il y a un pub sans prétention à une centaine de mètres au bout de la rue, je vous propose d’aller là-bas.

J’apprends que Mathieu est paysagiste. Sa profession lui fait une bonne couverture. Sous couvert de tailler une haie, il peut rester des heures en planque.


Il y a quelques habitués dans le pub. On nous a dévisagés lorsque nous sommes entrés, mais d’un simple regard chacun a compris qu’il ne valait mieux pas nous chercher des noises. Chacun est donc retourné causer à son verre. Nous nous sommes installés dans un coin tranquille. Mathieu prend la parole, s’estimant être l’élément déclencheur de cette rencontre.

-Bon, j'imagine que je dois prendre la parole étant donné que je suis l'élément perturbateur de ce soir. Je ne vais pas tourner autour du pot. Cela fait quelque temps que je suis arrivé dans cette ville. Mais j'ai entendu parler d'une certaine "vendetta écossaise". Ne connaissant pas les chasseurs de cette ville, je me suis senti démuni face à un nouveau, arrivé d’Afrique, qui m'a posé des questions, dont je n'ai pas pu répondre. Suite à ça... Nous avons organisé une réunion, seulement, l'unique chose que j'ai pu apprendre c'est que.. Beaucoup trop sont poussé par la colère.

Je soupire en songeant au concile où Matthias m’avait accompagné. Il y a du mouvement parmi les chasseurs, les plus extrêmes cherchant à provoquer un véritable génocide. Je ne connais pas le gars dont il parle. J’ai dû m’absenter de Beacon Hills pour une affaire avec Araya Cavalera. Mathieu continue, expliquant qu’il pensait laisser tomber cette affaire de vendetta écossaise. Puis il rapporte une parole de ce chasseur venu d’Afrique.

- "Protèges l'homme et la bête ; si celle-ci goûte le sang du premier : abats là". Le sens était clair. Il fallait tuer cet "animal". Sauf que je ne pouvais tout bonnement pas laisser une famille se faire abattre sans réagir. Ce soir, je ne pensais pas tomber sur vous. Et je ne me serais sans doute même pas arrêté si votre bijou automobile ne m'avait pas fait de l’œil ! Puis, vous connaissez la suite.

Je lorgne du côté de Shepherd. Il semble prendre conscience ne pas être si protégé que ça des chasseurs. Il a réagi aux propos de Mathieu. Je mettrai ma main à couper qu’il connaît l’identité du responsable de cette vendetta.

- Il est sage de mesurer ses actes et de ne pas diluer la faute d’un seul loup à son entourage.

Je regarde tour à tour Mathieu et Willem. Je félicite le premier de sa tempérance et préviens le deuxième que je le suspecte non pas d’être parti pris dans cette vendetta, mais d’avoir une idée sur le coupable potentiel. Après j’aimerais démêler les liens qui ont conduit ce fameux coupable à agir ainsi. Par expérience il existe deux types de loups garous. Ceux qui sont violents de base et qui seront toujours problématiques. La chasse s’applique à leur cas. Puis il y a les autres, la majorité – quoiqu’en pensent mes confrères – qui ne souhaitent qu’une chose, celle de vivre le plus normalement possible. Mais qui en cas de danger peuvent éventuellement riposter et se défendre. La meute appartient clairement à cette dernière catégorie.

- A votre avis, cette vendetta était-elle justifiée ? Dans cette affaire, quel camp est le plus dangereux et en dehors de ses prérogatives ?

Je regarde Willem intensément. Je ne pose pas la question franchement, car je souhaite qu’il parle de lui-même de ce qu’il sait.

Code d'Honneur

Feat Chris et Willem

Quand la réponse de Willem se fait entendre, je respire profondément. Déjà pour rester placide en apparence, mais surtout pour ne pas nous faire remarquer par les autres tables. Mentalement, je frappe dans un mur. L'avantage c'est que je ne me blesse pas. Le désavantage c'est que ça ne me calme pas. Je sais que je ne pourrais pas cacher ce soudain bouillonnement à l'alpha. Je suis en colère. Contre ces trois chasseurs qui ont décimée une famille. Détruit un homme. Je prends mon verre et bois une longue gorgée d'eau. Mais rien ne soulage le feu qui s’installe.

-Je vois.

Ma voix est retenue. Elle est plus grave, et j’ai parlé en français. Je suis rassuré d'apprendre que le loup, qui n'en était pas un à l'époque, n'a agis que pars vengeance, et pas en acte de violence gratuite. Mais je soupire aussi d'apprendre qu'on ne peut définitivement pas faire confiance à un bon nombre de chasseurs, qui s'immiscent dans la vie de famille simple, sous prétexte qu'ils ont des surnaturels dans leur entourage.

Sans que je m'en rende compte, ma chevalière familiale se trouve être mon nouveau centre d’attention. Je la fait tourner entre mes doigts, regarde les gravures dans l'argent et les petits défauts qui font d'elle un objet unique avec une grande valeur sentimentale. Je me souviens lorsque mon père me l'avait offerte. A cette époque, le code était intense dans son cœur. Il me répétait sans cesse que la haine ne devrait jamais me guider. Et qu'au moindre doute, je devais toujours faire la part des choses. Il m'avait donné cette chevalière pour que jamais je n'oublie. Aujourd'hui, ça va faire bientôt 13 ans qu'il a lui même sombré dans ce qu'il blâmait. Je secoue la tête et reviens à la réalité.

-Alors heureusement que les autres ne savent pas où se situe votre maison. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, s'ils continuent leurs recherches, mais au moins deux sont un danger potentiel pour votre ami.

Je connais l'hôtel où Issa a séjourné à son arrivé, mais rien ne me dit qu'il soit resté dans sa chambre. Etant celui à qui j'ai eu à faire le plus longtemps, j'ai pu constater que ce n'est pas un homme qui abandonne ce qu'il croit juste. En l’occurrence, pour lui, celui qui a tué les chasseurs mériterait la mort. Je regarde Willem, sans jugement, juste mauvaises intention. Cet homme est quelqu'un de bien. Nous sommes deux à être remonté assez facilement jusqu'à sa famille. Moi, ce fut un pur hasard mais Chris semble les observer depuis plus longtemps. Combien de temps faudrait t-il aux autres de faire de même ?

Je fixe mon verre, en pleine réflexion. Le bruit environnant me rend la tâche difficile. Solitaire de nature, la foule, même minime, me rend mal à l'aise, et ma concentration compliquée. De plus, mon coté hyperactif n'arrange rien. Bon sang, heureusement que je ne suis pas lycanthrope, sinon je serais déjà hors contrôle.

-Et, savez vous où ce trouve votre ami ?

Mon devoir de protecteur est aujourd'hui pour un loup, et bizarrement, je suis plus décider à le protéger qu’à devoir tuer un garou dangereux . Heureusement, ce sont la minorité.




 

Code d'honneur

L’alpha est mal à l’aise sous mon regard. Pourtant, je n’exprime aucune menace. Il semble hésiter à me répondre. Cette temporisation me laisse penser qu’il est impliqué de près ou de loin à cette affaire. Mais quelle est la nature de cette implication ? Willem Shepherd se lance.

- C’est un humain qui a vengé le meurtre de sa femme. Une louve sans histoire…

Je ne m’attendais pas à une telle révélation. Le loup peut se targuer d’avoir toute ma curiosité tournée vers ce qu’il va nous révéler. Il nous explique qu’il est arrivé sur la scène du combat quand celui-ci était terminé. Pour le moment, je ne mets pas sa parole en doute. Les victimes portaient des blessures faites à l’arme blanche et non par des griffes ou des crocs. Cela donne de la force à ce qu’il affirme. Des chasseurs s’en sont pris à une femme, une louve. Son mari a fait sa justice, car aucun tribunal ne voit passer ce genre de procès. Je relève mentalement le prénom cité, James.

- …. Je l’ai mordu. C’était du quitte ou double. Dans son état, il ne pouvait pas me donner son consentement éclairé. J’ai pensé qu’un homme qui se bat contre des chasseurs, ne m’en voudrait pas trop de lui donner une chance de survivre par le seul moyen à ma disposition.

Le loup n’est pas à l’aise. Je l’imagine, confronté à un dilemme, mordre ou pas ? Il n’avait pas le consentement de la personne, peu d’alpha se préoccupe de ce point. C’est honorable. Mais finalement le choix s’est fait entre, laisser ce James mourir ou risquer qu’il rejette la morsure.

- C’est la première personne à qui j'ai offert la morsure. J’ai agi dans l’urgence. Appeler les urgences aurait été trop long.

Je fixe son regard, il vacille un peu, embarrassé. Mais pour surveiller cette meute depuis quelque temps, je sais que Willem est quelqu’un de pacifique. Il affirme que c’est la première fois qu’il mord quelqu’un et je veux bien lui croire. Je lève mon verre pour un toast.

- Je crois que nous venons d’élucider cette enquête. Vous n’aviez pas beaucoup d’option en effet. Qu’est devenu ce bêta ?

Implicitement, je démontre que je sais qu’il ne vit plus avec la meute de son alpha d’origine.