Sujet: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Jeu 5 Déc 2019 - 21:59
Les couleurs sont trompeuses
Chad ft. Tobias
J’ai recroisé Tobias une fois en coup de vent au Pink Print. Il arrivait, je sortais. Nous nous étions salués sobrement. Sans grandes démonstrations, le professeur a cela en horreur. Mais comme deux individus ayant reçu une éducation un peu élitiste. Peu de gestes, un mot seulement murmuré, mais un profond respect de part et d’autre.
Le chantier de notre maison à Mick et moi a bien avancé. Le gros œuvre est terminé, reste l’aménagement intérieur. Sur ce point, Mick peut me seconder voire même me remplacer, car il s’agit simplement de vérifier la conformité aux plans et non de régler des problèmes techniques demandant quelques connaissances en normes de construction.
Je n’ai pas attendu d’avoir mon espace de travail prévu dans notre future demeure pour enregistrer ma société d’architecture. Mon père m’a aidé sur les aspects administratifs en me renvoyant vers un de ses amis spécialisés dans ce domaine. La recommandation fait que je fais confiance dans cet homme pour me choisir les meilleures options de montage en fonction de mon projet et de ce que je vois dans l’avenir comme évolution. Clairement, je vise un marché de niche : la demeure de luxe. L’état de Californie se prête bien à ce niveau de prestation. Et contrairement à la côte Est, ici on est moins frileux sur les audaces architecturales. L’état est bien moins conservateur que le reste des États-Unis.
Mon premier client est un banquier, une connaissance à mon père, encore. Je débute par piston, c’est clair. Mais c’est aussi ainsi que fonctionne ce métier. J’ai la chance d’appartenir à une famille bourgeoise qui a quelques influences dans le milieu bancaire, mais également dans celui de la justice par ma mère qui est avocate. Je soigne donc ce premier client en écoutant ses envies pharaoniques. J’essaye de trouver une harmonie entre idées un peu foldingues, esthétisme architectural, normes de construction et environnement. Ce client est clairement un test, un examen de passage que je dois réussir pour me faire une réputation et trouver mes clients grâce à mon mérite et non par le carnet d’adresses de mon père.
J’accompagne Mick dans une armurerie. Pendant qu’il regarde les nouveautés, je cherche parmi l’archerie des carreaux d’arbalète. Tobias Rapier ne m’a rien demandé, mais je compte bien remplacer ce que j’ai brisé lors de notre deuxième rencontre. Un vendeur me renseigne. Je suis obligé de commander, car ce n’est pas un article usuellement demandé. Ceci fait, direction le supermarché pour les courses.
*
Une semaine est passée. Je vais chercher mes carreaux d’arbalète à l’armurerie, puis je passe sonner chez le professeur : personne. Je ne m’inquiète pas. J’imagine qu’à cette heure-ci, il est peut-être en train de faire de courses, ou tout simplement de boire un verre au Pink Print. Je repasserai à l’occasion quand je serai dans le quartier. Et au pire, j’irai demander son numéro de téléphone à Alessandro.
*
J’ai fait une première ébauche de plan pour le fan d’Égypte. Quelques vues conceptuelles pour dégager une atmosphère et une idée des volumes. Avec le chantier de notre maison, mes journées sont bien occupées. Mick me soigne à coup de petits plats mijotés. Nouvelle tentative chez le professeur, nouvel échec. J’insiste sur la sonnette bien que je n’entende rien de l’autre côté de la porte. C’est vide, je ne sens même pas son odeur.
*
Mon client exige une pyramide… Cela jure avec l’ensemble que j'ai dessiné et qui s’inspire des mastabas de l’ancien empire. Je tente de dévier la faute de goût avec une structure verre métal comme il y a à-côté du Louvre à Paris. Je retourne à l’appartement du professeur, toujours personne. Je commence à avoir de sérieux doutes. Par acquit de conscience, j’appelle Mafdet.
- C’est Chad. - Oui, c’est écrit sur l’écran du téléphone « Loulou 1 ». - Tu as croisé Tobias Rapier aujourd’hui ? - Non. - Il est absent pour une raison particulière ? - Non.
Je hais quand elle fait ça et qu’il faut lui tirer les vers du nez.
- D’ailleurs, il pourrait se faire virer pour absence non justifiée. - Depuis quand il…
Mafdet m’a raccroché au nez. L’empathie et elle font deux. Je décide d’appeler Alessandro. Il n’a pas vu son « amico » depuis plusieurs jours. L’Italien semble débordé entre un souci de cuisinier, de femme et d’enfant rebelle. J’arrive à lui arracher le téléphone de l’Anglais. J’appelle une première fois et tombe sur la messagerie. Je raccroche. Puis rappelle en ayant préparé mon message.
« Bonjour professeur. C’est Chad Wilder. C’est Alessandro qui m’a donné votre numéro. Je vous appelle pour convenir d’un moment pour que je vous rapporte vos flèches et remplacer celles que j’avais brisées. Appelez-moi. »
J’ai un sentiment mitigé. Le chasseur est un type un peu particulier, mais ma surveillance m’a appris une chose : c’est un homme qui dévie peu de ses habitudes. Il est maniaque, je le vois donc mal s’absenter du lycée sans avoir justifié son départ. Après, je peux me tromper. Je laisse passer la soirée et s’il ne me répond pas, demain j’irais défoncer une nouvelle fois la porte de son appartement.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Jeu 12 Déc 2019 - 17:47
Tobias Rapier & Chad Wilder
Les couleurs sont trompeuses
Il rentre dans son appartement, claque la porte derrière lui sans chercher à être discret. Puis commence sa routine habituelle, celle qu'il met en place tout les soirs lorsque sa journée au lycée a prit fin et qu'il est allé boire ses deux verres quotidiens au Pink Print. Il a terminé de corriger ses copies en retard au lycée, fourré dans la salle des professeurs avec ceux qui comme lui, ne pouvaient échapper à cette corvée qui consiste à corriger des sottises écrites par des élèves rarement attachés au savoir que leurs aînés tentent de leur transmettre. En vain la plupart du temps. Il ne s'est pas éternisé, coincé avec Mafdet Mahes affalée sur une table, s'offrant une petite sieste entre deux copies et le couple en vogue, Jouve-Shepherd, noyé dans son éternelle guimauve.
Il allume la télévision, sélectionne la chaîne musicale avant de changer d'avis quand la dernière chanteuse à la mode se met à brailler son tube du moment. C'est finalement avec CuisineTV en guise de fond sonore qu'il se dirige vers la salle de bain, passage obligatoire avant que sa sœur ne débarque pour venir lui tenir compagnie pour la soirée.
[...]
Jasmine n'est finalement pas passée, envoyant un message à son frère au dernier moment pour lui dire qu'elle devait voir un ami. Amusé par l'idée qu'un pauvre fou décide de lui même de passer du temps avec sa frangine, Tobias s'est pourtant abstenu de tout commentaires à ce sujet, ne voulant pas en savoir plus.
Dans le fond de son lit, Jane Eyre entre les mains, il savoure ce silence dans lequel il se plaît à vivre. Puis quand un premier bâillement le surprend, il tend la main vers les cachets et le verre de whisky qui attendent sagement sur sa table de chevet. Engloutit le tout sans broncher. Une autre facette de sa vie quotidienne, ces petites pilules aux couleurs pastels qui lui offrent un sommeil sans rêve depuis son passage à l'asile de la ville. Il fait glisser un marque page dans son libre, range ce dernier sous son oreiller, s'assure de la présence de son arme par la même occasion. D'une main tâtonnante, il cherche l'interrupteur, peste un peu quand ce dernier se fait introuvable, puis ferme les yeux pour la nuit.
[...]
Il geint dans son sommeil. Remue dans son lit avant de finalement ouvrir grand les yeux quand il sent une main se poser sur son visage. L'anglais se redresse brusquement, fouille sous son oreiller pour ne trouver que le vide. L'urgence se fait plus pressante encore quand on revient à la charge, qu'une main se serre autour de son cou, sans qu'il ne puisse l'éviter. Dans la pénombre il lui semble distinguer une silhouette, puis il hurle quand cette dernière se met à parler. Trahissant son identité par la même occasion.
-Bonsoir Tobias. Ça aurait été tellement plus simple si tu étais resté endormi. -Gab... Gabriel ?
Le brun balbutie finalement sa surprise, avant de se réveiller de sa stupeur. S'il ne se défend pas, il est fichu. S'il ne tue pas en premier, il est bon pour le boulevard des allongés. Il repousse l'autre, frappe sans savoir où, certain d'avoir atteint sa cible quand un bruit sourd lui parvient. Qu'un grognement échappe à celui qu'il a cru son ami pendant des années, avant de finalement comprendre que le monstre n'était pas celui qu'on lui avait apprit à tuer.
-Ça aurait été moins drôle aussi...
Le professeur ne prend pas le temps de répondre à son ancien mentor. Fuit aussi vite qu'il le peut, écrase de son talon nu cette main qui tente d'attraper sa cheville pour l'entraîner dans une chute qui se révélerait fatale. Sa respiration rendue vive par la terreur, le brun ne voit qu'une seule façon de se sortir dans cette situation qui se présente à lui. Donner la mort en premier. Rapidement. Fuir ne servira à rien face à Gabriel. La présence de ce dernier dans cet appartement prouve que le blond est suffisamment fou et obstiné pour le retrouver, quelque soit l'endroit choisi par l'alcoolique pour se planquer.
Sa course folle à travers son appartement le mène jusque dans la cuisine. Il ouvre un tiroir à la volée, toutes lumières allumées, se jette sur la première arme blanche qui lui tombe sous la main. Manque de peu de se faire éclater le crane par une crosse de fusil qui finit par abattre sur la cafetière, la brisant en milles éclats sous le choc. Il fait volte face, se baisse dans la foulée pour éviter un nouveau coup avant de se faire cueillir par une vulgaire jambe tendue qui le fait trébucher.
-Tes cachetons et ta vie de monsieur tout le monde t'ont rendu lent. Décevant Tobias.
Sans qu'il ne puisse l'empêcher, c'est cette fois sa tête qui se fait heurter par la crosse. Un coup sec qui le fait sombrer, sans même lui laisser la possibilité de lutter plus longtemps pour sauver sa peau.
[...]
L'obscurité. La moiteur étouffante de ce tissu qui lui couvre le visage. Ce morceau de papier collant qui lui ferme la bouche de force. Sous son crâne se joue la mélodie fracassante de ce qui ressemble à s'y méprendre à une commotion cérébrale. Il remue, tente de se libérer tout en sachant que ce n'est là que dépense d'énergie inutile. Il se force à rester aussi silencieux que possible, un détachement apparent pour cacher sa terreur depuis son éveil. Sa position actuelle lui faisant clairement comprendre que le retour fulgurant de McNeal dans sa vie n'est pas un simple cauchemar.
Une poigne dure attrape le sac de tissu qui lui couvre la tête, arrache des cheveux au passage. Son mentor ne connait pas la pitié, et Tobias sait que la clémence n'est pas dans les habitudes du blond. Sans être forcément pessimiste, il se doute que ces derniers instants n'ont jamais été aussi proches qu'en ce moment. Sa vie va toucher à sa fin, et il n'ose espérer une mort douce et rapide. L'homme qui lui a tout apprit lui fait face, derrière lui, une lumière aveuglante qui fait plisser les yeux à celui qui un jour a rêvé d'une vie nouvelle.
Le professeur fait de son mieux pour ignorer la lame serrée entre les mains de son vis à vis, frissonne seulement quand cette dernière vient caresser sa joue, entaille la peau fine située sous son œil, pour faire couler une larme de sang.
-Ça faisait longtemps. Au moins un an. Et plus de six mois que je te vois faire tes petites affaires. Te faire sauter par ton libraire, vider des verres dans le bar de l'autre chien, donner des cours à des gamins que tu ne supportes pas. Dire que tu m'as trahi pour ça.
Le brun suit du regard cette main qui repose le couteau sur une table non loin de là. Puis sans crier gare, cette même paluche s'abat sèchement sur le visage de l'ancien chasseur, lui coupant le souffle dans la foulée. Il retient un geignement derrière son bâillon, redresse doucement la tête pour ne pas faire s'accroître cette douleur qui lui scie déjà le crâne. Une main posée sur une des siennes, solidement liée à sa chaise le fait se tendre un peu plus. Une caresse précède un coup sec qui force le professeur à ouvrir grand la main. Et quand sous son regard exorbité par la peur, des instruments se dévoilent, il comprend le but de la manœuvre.
Entre les mains de son bourreau, pic à glace et marteau. Tobias tente de se défaire de ses liens, l'énergie du désespoir parcourant ses veines. Quand la pointe de métal se pose contre sa main, il hoche la tête négativement, gémit des appels au secours. Sa pomme d'Adam bouge à toute vitesse, suit le rythme de sa respiration qui s'emballe encore un peu plus quand une voix trop calme fait redoubler son inquiétude.
-Ne t'inquiètes pas. Ce sera juste douloureux. Comme ce que tu as fait à mes jambes.
C'est un hurlement à peine étouffé qui envahit la pièce quand le marteau se lève, puis s'abat brusquement sur le manche du pic à glace.
️️clever love.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Dim 22 Déc 2019 - 15:35
Les couleurs sont trompeuses
Chad ft. Tobias
Le professeur ne répond toujours pas à mes appels. Je décide de passer au Pink Print pour en avertir Alessandro de vive voix. Il est encore tôt, pourtant l’Italien est déjà sorti. Ne sachant pas trop dans quels genres d’affaires il trempe en ce moment, et imaginant qu’une sonnerie de téléphone pourrait le déranger, je lui envoie un message texte.
« Tobias Rapier ne répond pas à son téléphone et il est absent depuis presque une semaine au lycée. Cela ne lui ressemble pas. Je devais lui rendre quelque chose. Dans le doute, je vais me permettre d’entrer chez lui de force. Je te rappelle en fonction de ce que je trouve. »
J’ai attendu le milieu de l’après-midi pour me glisser dans son immeuble. Il y a peu de monde dans le bâtiment. Par précaution, j’emprunte les escaliers plutôt que l’ascenseur. Sa porte d’entrée a été consolidée suite à ma première intrusion. Je n’y connais rien en crochetage de serrure et forcer sur le battant ferait trop de bruit. Frustré, je ressors de l’immeuble pour en faire le tour. L’escalier de secours m’est facile à atteindre, mais cela n’est guère discret à cette heure-ci. Je décide de reporter mon intrusion en soirée. Entre temps, je reçois un message d’Alessandro qui me dit être occupé pour le moment, mais il veut que je le tienne informé sur ce que je trouve c’est son « amico ».
*
Le crépuscule, il y a du monde dehors, mais le changement de luminosité et les préoccupations de chacun font que j’arrive d’un bond à me hisser sur le dernier tronçon coulissant de l’escalier de secours. Je patiente quelques secondes, j’écoute la vie autour de moi, puis commence à grimper furtivement. J’ai même emprunté un briquet et un paquet de cigarettes à un collègue du cabinet d’architecte pour avoir de quoi me donner contenance, si jamais je me fais pincer là. Sortir fumer sur les escaliers de secours est assez rependu de nos jours.
Cinq minutes que je patiente, le dos collé à la brique du mur extérieur qu’un couple aille s’engueuler ailleurs que devant la fenêtre de leur cuisine. Monsieur traîne dehors après le bureau. Madame l’accuse d’infidélité. Il rétorque qu’elle se trompe. Il ne ment pas. Mais de toute évidence, ce type n’aime plus sa femme. Est-ce cela l’amour ? Un sentiment puissant capable de déplacer des montagnes pour finir par se déliter ? Comment réagirais-je si un jour Mick venait à m’avouer que ses sentiments se sont tout simplement éteints ? Je secoue la tête pour chasser ce spleen qui m’envahit depuis que j’ai eu mon diplôme. Derrière la vitre cela parle de faire une pause. La femme y voit une avancée, l’homme l’amorce d’une fin. Il sort de la pièce, sa femme le suit ébauchant des plans sur une réconciliation qui n’existe que dans ses rêves. Je poursuis mon ascension.
*
Je suis au bon étage. La fenêtre à guillotine s’ouvre sans que j’aie besoin de la forcer. Quelqu’un l’a fait avant moi. J’examine les traces, rares. Du travail de pro. Une lointaine fragrance flotte dans la pièce dès que je saute par la fenêtre. Je referme pour conserver les odeurs.
Sur le sol, des débris de verre. Une poignée de plastique noir gît plus loin. Je me contente des lueurs de la rue pour examiner la cuisine. On s’est assurément battu ici. Un tiroir ouvert sur une batterie de couteaux. Un couteau repose sur le sol, propre. L’odeur de Tobias est présente, une autre l’accompagne, mais n’est pas identifiable, comme aseptisée. Le professionnel qui a réussi à atteindre le professeur doit être au courant de ses activités et donc de la faune qu’il peut fréquenter.
- Il s’est fait surprendre, murmuré-je. Il devait dormir.
Avec prudence, je m’enfonce dans l’appartement et rejoins la chambre du professeur, point de départ de ce qu’il s’est passé ici. Le lit est défait, le drap gît en faisant comme une virgule qui désigne la porte. J’imagine la scène. Le professeur qui se réveille repère son agresseur. L’autre a dû lui prendre ses armes, puisqu’il est allé jusqu’à la cuisine pour en trouver d’autres. Je m’accroupis et laisse mes sens englober la pièce : rien. La fuite continue dans le couloir, la porte de la chambre dédiée à l’enfant a été poussée et a rebondi contre le mur. Quelques bibelots sont tombés sur une commode. J’imagine l’épaule du professeur heurter le meuble, retrouver son équilibre et s’élancer vers la cuisine. Comme dans la chambre, je m’accroupis, regarde sous les meubles, c’est là que je vois une trace, celle du pied nu du professeur sur le carrelage sombre. L’empreinte de son pied gauche en plein appui sur l’intérieur. Le sol est très propre, il devait l’avoir lavé juste avant de se coucher. Une autre empreinte écrase un deuxième pas du professeur un mètre plu loin. Une semelle épaisse et sculptée comme des chaussures de montagne, ou militaire. J’allume la lampe de mon portable, mais cela fait disparaître les traces qui ne sont pas vraiment des salissures, mais juste un désordre du film que laissent les produits d’entretien.
De retour à la cuisine, j’examine à nouveau la pièce. Des bouts de verres ont été déplacés. Je ne vois pas de traces de sang, peut-être effacées. La disposition d’une chaise, la poubelle qui a changé de place depuis ma dernière visite : l’agresseur a embarqué le professeur par la fenêtre de la cuisine et de là, par l’escalier de secours. Le professeur est un homme grand et bien bâti. Il est lourd à porter. Je commence à douter de la nature de celui qui s’est introduit chez lui. Une ancienne de ses cibles ? Trop de questions. J’envoie un message à Alessandro. « Je suis dans l’appartement du professeur. Il s’est fait enlever. Traces de luttes dans la cuisine. Sont passés par la fenêtre de la cuisine et l’escalier de secours. »
C’est en écrivant le message que je me dis que si ce n’est pas un surnaturel, cela peut être deux hommes. Alors que j’enjambe la fenêtre pour ressortir, mon téléphone vibre : Alessandro.
Il me demande de chercher à plusieurs endroits de l’appartement de Tobias. Apparemment, le loup connaît quelques cachettes des armes de Tobias. Je le rappelle quelques minutes plus tard.
- Il n’y a plus rien là où tu m’as demandé de chercher.
Alessandro me donne rendez-vous à son hangar de combat. Cette fois, je sors de la cuisine et redescends par l’escalier de secours. C’est en me réceptionnant les mains au sol que je me coupe légèrement.
- Un débris de verre… Il a dû s’incruster dans la semelle du ravisseur, ou les vêtements de nuit du professeur.
Je scrute le sol et la ruelle qui mène à des garages et au local des poubelles. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Pourtant, je trouve un autre débris grâce au reflet de l’éclairage public. Je tente de me mettre à la place du ravisseur. Tobias pèse son poids, il ne devait pas être garé très loin. À un endroit qui n’attire pas l’œil. Il y a bien un espace de libre près du local des poubelles à l’abri des regards de l’immeuble. De là, je vois la rue qui dessert l’immeuble. Il y a une barrière pour arriver jusqu’au parking. Cela affine mon analyse comme quoi nous avons affaire à un professionnel. Je prends quelques photos de la place où je suspecte l’autre de s’être garé, et du chemin pour arriver là avec la barrière du côté de la rue.
*
Cela hurle dans le hangar. L’odeur qui règne me donne envie de vomir, un mélange de sueur, de mauvais alcool, d’haleines de chacal et de sang. En plus il fait chaud et moite. Par chance, je croise l’un des hommes du mafieux qui me connaît. Il me laisse monter au bureau qui surplombe le ring. Sous le plafond de tôle, la chaleur est encore plus étouffante. Dans le bureau, Alessandro est assis dans un fauteuil entouré de mecs que personne n’a envie de froisser.
- J’ai quelques éléments. C’est un professionnel. J’écarte l’idée d’une de ses anciennes cibles qui aurait voulu se venger. L’enlèvement est trop « propre ».
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Sam 28 Déc 2019 - 12:07
clickAlessandro & Tobias & Chad xxx« Les couleurs sont trompeuses. »J’ai rejoint Ryan dans sa voiture. Il planque depuis la veille dans la zone portuaire d’une ville côtière. J’ai roulé de nuit, partant de Beacon Hills alors que le soleil n’était pas encore levé. Je baille, me sers un café du thermos que j’ai apporté pour ravitailler mon bras droit. Mes nuits sont bien trop courtes pour des journées harassantes. Avant de partir, j’étais passé par la chambre de Therencio. Il dormait, roulé en boule, son oreiller dans les bras. J’avais caressé ses cheveux du bout des doigts et remonté la couverture sur son torse nu après avoir effleuré sa tempe de mes lèvres.
- Alors ? - Pas mal de va-et-vient cette nuit. J’ai identifié cinq types. Je ne sais pas encore qui est le chef. - OK. Qui prend ta relève ? - Sam. Il ne devrait pas tarder d’ailleurs.
Alors que le ciel commence à se colorer des lueurs de l’aube, je fais le point avec mon second sur le reste de nos affaires. Je me suis déplacé pour lui éviter de rallonger sa garde en devant venir me voir pour faire son rapport avant de sombrer dans un sommeil mérité. Un homme sort du bâtiment que nous surveillons. Ryan l’observe à travers des jumelles qu’il me passe ensuite.
- C’est celui que j’appelle numéro quatre. Il semble être le chauffeur de la bande.
J’observe numéro quatre s’étirer les bras au ciel puis aller soulager sa vessie contre un poteau téléphonique. Il allume ensuite une sigaretta et se met au volant d’un vieux van qui ne tient que par la rouille. Il semble attendre quelqu’un.
(…)
Je roule en direction de Beacon Hills, la fenêtre ouverte pour laisser s’échapper la fumée de ma sigaretta. Je viens de recevoir un message de Chad assez inquiétant. Le bêta cherchait après mio amico il y a quelques jours, je lui avais donné son portable.
« Tobias Rapier ne répond pas à son téléphone et il est absent depuis presque une semaine au lycée. Cela ne lui ressemble pas. Je devais lui rendre quelque chose. Dans le doute, je vais me permettre d’entrer chez lui de force. Je te rappelle en fonction de ce que je trouve. »
J’ai l’intention d’aller voir Wesley et l’interroger quand mon portable sonne avec insistance : Ryan. Un kilomètre plus loin, je fais demi-tour, cela bouge du côté de l’océan.
(…)
L’opération est un échec. On s’est fait déranger par une patrouille de flic. Mon retour sur Beacon Hills a été une longue suite de tours et détours pour brouiller les pistes. Alors que je patiente sur le bas-côté attendant l’heure de pointe pour ma faufiler dans la circulation, j’envoie un message à Chad, lui demandant de m’informer sur ce qu’il trouve sur Tobias. Mon jeu du chat et de la souris avec la volaille m’avait fait oublier la disparition de mio amico.
(…)
Quand je rentre au Pink, Therencio aide au bar, je le gratifie d’une chaste accolade devant les clients avant de filer dans mon bureau traiter les urgences du Pink. Il a dû voir ma mine fatiguée, j’ai à peine commencé à expédier les commandes pour réapprovisionner le stock qu’il entre avec un plateau-repas. Sans un mot, il me donne la becquée pendant que mes mains sont occupées sur le clavier. Quand mon estomac est plein, Therencio s’installe sur mes genoux et se colle à moi. Je prends le temps de le serrer dans mes bras, d’embrasser son front, son nez, ses lèvres avant de poursuivre mon travail de gestion tout en le gardant contre moi. L’intendance terminée, je me redresse, provocant des protestations de figlio mio.
- J’ai été sorti toute la journée, il faut que je montre ma tête au bar et aide Jerry. Ne te couche pas trop tard, tu as deux interros demain.
Même si je passe mon temps à courser une bande de trafiquants, je suis toujours au courant de la vie de Therencio. Depuis qu’il a rencontré Andy, je multiplie mes attentions à son égard.
(…)
Quand je vais me coucher, je trouve Therencio dans mon lit. Je me déshabille, prends une douche rapide et le rejoints. Il me demande si j’ai des soucis.
- Rien que je ne sais pas gérer.
Mon téléphone vibre sur la table de nuit : un message de Chad.
« Je suis dans l’appartement du professeur. Il s’est fait enlever. Traces de luttes dans la cuisine. Sont passés par la fenêtre de la cuisine et l’escalier de secours. »
- Merda ! Tobias a des emmerdes.
Je réponds à Chad, lui demandant de regarder à des endroits précis où je sais que Tobias cache ses armes les plus létales. J’attends sa réponse, Therencio lové contre moi. Le bambino a lu la conversation. Je ne la lui ai pas cachée. Chad me rappelle quelques minutes plus tard.
- Il n’y a plus rien là où tu m’as demandé de chercher. - Je vois. On se retrouve au Fight Club.
J’embrasse Therencio, le rassure sur le fait que je vais faire attention et ne pas me mettre en danger.
- Tobias m’a sauvé la vie une fois, je lui dois bien ça. Et j’ai une petite idée de ce qui lui est arrivé.
Je quitte l’appartement, dehors il n’y a personne. Il est plus de minuit.
(…)
- J’ai quelques éléments. C’est un professionnel. J’écarte l’idée d’une de ses anciennes cibles qui aurait voulu se venger. L’enlèvement est trop « propre ». - Je confirme avec ses planques d’armes nettoyées. Tobias a tout appris du métier avec une seule personne. Son ancien mentor qui le connaît par cœur. Il est temps de régler son compte à ce Gabriel McNeal. Je n’aime pas servir de cible.
Je raconte à Chad l’épisode devant le Pink, du cadavre sans mains et de la copie de cours d’un des élèves de Tobias, avec la marque de la mano negra dessus, laissée à l’intention des flics pour nous mouiller Tobias et moi.
- Ryan ? Tu appelles la Stiddia. Ils abandonnent leurs activités présentes et se chargent de fouiller les coins que nous connaissons et qui pourraient servir à détenir quelqu’un et le torturer sans être dérangé.
McNeal a un style particulier : il reste à l’affût, ne tue jamais sa cible à la première occasion qui se présente. Au contraire, il aime jouer avec ses victimes.
- Chad, on retourne à l’appartement de Tobias. J’ai les clés. Connaissant l’oiseau, cela me surprend qu’il n’ait pas laissé un indice.
(…)
Ma montre m’indique qu’il n’est pas loin de deux heures du matin. Quand je vois le lit défait de Tobias, j’ai une furieuse envie de m’y installer et de dormir. Mais ce n’est pas le moment. Chad me demande ce que nous cherchons.
- Je ne sais pas. Mais je mettrais ma main à couper que McNeal nous a laissé de quoi le trouver. Volontairement.
Nous fouillons silencieusement l’appartement pendant une demi-heure. C’est Chad qui trouve l’indice dans le piano. Nous somme attendus, Chad et moi et personne d’autre sinon Tobias est mort. Ce salopard avait repéré l’architecte quand il filait mio amico.
- On retourne au Fight Club prendre des armes. Et vu que tu as appris à tirer depuis notre excursion avec Therencio, toi aussi tu vas y aller équipé.
Chad proteste, mais je lui rétorque que McNeal est un putain d’excellent chasseur et qu’il ne fera qu’une bouchée de deux loups. Qu’il est indispensable de lui compliquer la donne en agissant également comme des chasseurs en élargissant notre panel d’attaque.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Mar 31 Déc 2019 - 2:09
Tobias Rapier & Chad Wilder & Alessandro Amaro
Les couleurs sont trompeuses
Un grognement sourd lui échappe quand le morceau de papier collant qui couvre sa bouche lui est retiré sans douceur, pour être bien vite remplacé par le goulot d'une bouteille d'eau. Tobias boit, s'étouffe presque avec le liquide qui coule dans sa bouche. La main qui presse sa nuque, pinçant plus que soutenant ne lui laisse pas vraiment le choix de toute façon. Et c'est depuis que Gabriel lui est tombé dessus la seule possibilité qu'on lui a donné pour remplir son estomac. Tromper cette faim qui le dévore de l'intérieur. Une torture supplémentaire qui s'ajoute à la longue liste de celles qu'il subit depuis ce qui lui semble être une éternité.
Il avale de travers, tousse, s'étouffe. Petit jeu qui semble amuser son tortionnaire qui ne se lasse plus des cris de celui qui a été son élève. Hurlements qui ont commencés à se faire entendre quand les mains de l'ancien chasseur se sont retrouvées transpercées de part en part pour finir solidement accrochées à ce qui semble être le trône qui verra sa mort.
Une toux sèche de plus, un peu de bave mêlée à l'eau et ce qui semble être du sang au vu des fragrances métalliques qui envahissent le palais du professeur. Il refuse de lever les yeux vers McNeal, défie ce dernier de l'y forcer. Tente de ne pas donner de crédit aux paroles de son bourreau quand elles résonnent dans la pièce.
-Tu étais divertissant autrefois. Plus combatif en tout cas.
La bouteille finit écrasée entre les mains du blond qui est devenu grisonnant au fil des années passées. Un long frisson parcourt la colonne vertébrale du repentit quand une main vient se glisser sur son visage. Il attend le coup, presque surpris quand ce dernier ne vient pas. Son silence comme seule arme, le brun fixe un point au loin. Cherche un mirage. De quoi s'accrocher, oublier la douleur, l'inconfort de ce sang qui pulse à travers les marques causées par les sévices qu'il endure depuis que sa quiétude a prit fin. Depuis que ce cauchemar ambulant lui est apparu alors qu'il commençait à se croire tiré d'affaire.
-Mais eux le seront. Enfin j'espère. Même si je vais finir par croire qu'ils t'ont oublié.
Le silence s'abat dans la pièce comme la hache sur la nuque du condamné. Tobias ferme les yeux un bref instant, sent son cœur accélérer sa course folle quand la mention de tierces personnes se fait entendre. À bout, il finit par souffler, se fendre de quelques mots. Le ton de sa voix est cassé, éraillé. Et quand une main se pose sur ses doigts, souvenir doucereux d'un châtiment qui pourrait être jugé comme pire que le crime, un sanglot lui échappe.
-Personne. Personne ne viendra pour moi. -Bien sur que si. Wilder traîne déjà autour de chez toi. Et je suis surpris que l'autre chien ne soit pas déjà venu sauver tes fesses. Je leur ai même laissé un petit mot.
Le professeur serre les dents, souffle une insulte. Il n'a même pas le temps de reprendre son souffle que son bourreau se rappelle à lui. Pose la cigarette qui était paisiblement dans son cendrier contre le coude du brun. Appuyant. Patient. Jusqu'à cet instant où sa victime se laisse aller à un gémissement rauque. Trop de douleur. Même le geste le plus infime lui est devenu insupportable. Tobias serre les dents, fait de son mieux pour ignorer Gabriel qui déblatère sur ce qui dans son esprit tordu doit avoir des airs d'idée de génie.
-Tu es tombé sur un sacré filon en venant ici. Tu deviens même un appât de choix. Un des deux voudra sauver son pote, et le second jouer au gentil garçon en venant aider son prochain. Ensuite je me ferais ce gamin. Celui qui se drogue. Pas le plus futé non plus. Sa mère a pas du avoir le temps de lui apprendre à ne pas parler aux inconnus avant de claquer. J'aurais pu le tuer facilement, mais ça n'aurait même pas été drôle. -Mon dieu Isaac... C'était toi. -Bien sûr que c'était moi. Franchement ? T'enticher d'un loup pour jouer au papa ? Le bébé encore je dis pas. Mais là ça m'a vexé. C'était comme si tu avais voulu ruiner tout les efforts que j'ai fait pour toi.
Le brun ne prête déjà plus attention aux dires de son ancien mentor. Les paroles prononcées effleurent tout de même son esprit, tandis que sa lucidité qui se fait de plus en plus vacillante cherche inconsciemment quelque chose pour s'y accrocher. Une ancre. De quoi alimenter sa haine, lui insuffler un peu de rage de vivre. De quoi se battre, pour peut être voir son ami et l'architecte débarquer. Sortir victorieux des plans de Gabriel. Qu'on retrouve ce qui reste de sa carcasse avant qu'il ne soit trop tard pour qu'il y ait encore quelque chose à sauver.
Un peu d'espoir.
D'égoïsme. Wesley. Alice.
Les revoir une dernière fois. Ou bien retrouver Maryssa et Charles. Cruel dilemme qui sème le doute dans son esprit. Il y a quelques mois encore le choix aurait été si simple, alors que si peu de choses le retenaient dans le monde des vivants. Mais tout a changé, il a fait cette erreur. Sombre erreur. Merveilleuse erreur que de suivre à nouveau son cœur.
Cette rage de vivre nouvelle se retrouve muée en nuance de douleur quand la voix de Gabriel résonne. En filigrane de l'horreur, c'est le grésillement de l'aiguillon à bétail qui se fait entendre.
-Charles serait devenu un monstre sans moi. Tu aurais été capable de te faire berner, croire que ton microbe était encore là malgré la bête. J'ai toujours cru que tu le savais.
Silencieuses. Les larmes glissent sur les joues devenues creuses du martyr. Dents serrées. Il grince quelques mots. Le cœur devenu froid. Les morts. Il vient de faire son choix. Celui d'un père coupable d'avoir fidèlement, pendant quinze ans, apporté soutien et compagnie à l'assassin de son fils. Celui qui s'est montré comme un sauveur. S'il y a un traître dans cette pièce, ce n'est pas celui que l'on condamne pour ses pêchés.
-Tu mens.
Sa voix, faible, ne lui a pourtant jamais semblé être aussi sûre d'elle. Le juge, ce sera finalement lui. Il accuse. Une décharge lui coupe la chique un bref instant, puis son hurlement qui devrait n'être que douleur se fait vengeur.
-TU MENS ESPÈCE DE MONSTRE !
Il récidive. Plus enragé encore à chaque fois que l'aiguillon entre en contact avec sa peau. Quand ce dernier trop proche de sa gorge lui coupe la respiration un bref instant. Tobias espère voir sa fin arriver, puis déçu se constate toujours en vie.
-J'ai fait ça pour ton bien Tobias. Pour t'aider.
Nouvelle décharge, suivie d'une autre. Cela s'enchaîne de plus en plus vite. Puis les hurlements de rage de Gabriel, la souffrance, tout s'efface quand le supplicié finit par sombrer dans l'inconscience.
[...]
Fin du sixième jour.
C'est ce qu'a dit l'autre avant de quitter la pièce, non sans avoir remit en place le sac de tissu sombre sur la tête de sa victime. Jouant avec une autre de ses peurs. Celle du noir.
Mais Tobias n'a plus peur. Il se contente d'attendre. La mort sans aucun doute. La fin de tout. Son esprit brisé vogue, se perd entre les vivants et les défunts. Plongé dans un mutisme que seule la douleur parvient encore à entacher. Il attend.
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Chad Wilder Administrateur
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Mer 1 Jan 2020 - 15:48
Les couleurs sont trompeuses
Chad ft. Tobias
Alessandro a confirmé mon analyse sur le fait que c’était du travail de pro, pire il pense connaître celui qui a fait ça : l’ancien mentor du professeur. Nous sommes retournés à l’appartement. Encore une fois, l’Italien vise juste : le ravisseur a eu l’audace de nous laisser une invitation.
***
De retour au Fight Club, Alessandro sonne le branle-bas de combat. Je grimace à l’idée de porter une arme, mais Alessandro dépeint notre cible comme hautement dangereuse. Nous sommes entassés à nouveau dans le bureau qui surplombe le ring. L’endroit est maintenant désert, si ce n’est les hommes du mafieux. Il regarde sur Google Map l’adresse offerte par McNeal : un bâtiment miteux, mais excentré de la ville. Alessandro et Ryan débattent sur l’endroit et de la meilleure tactique à employer. Un autre type, Sam, revient de je ne sais où et me tend deux flingues similaires à ceux que possède l’Italien et avec lesquels j’avais appris à tirer.
- Tu es capable de tirer des deux mains ? me demande-t-il. - Avec une seule, ça serait déjà bien. - Je ne te demande pas si t’es capable de viser avec ta main gauche, juste de tirer.
Sam m’explique que contrairement à ce qu’on voit dans les films, ceux qui utilisent deux armes en même temps ne sont pas forcément ambidextres comme Alessandro.
- La deuxième arme te sert de couverture, ça te donne le temps de viser avec l’autre. En gros, d’un côté tu arroses, de l’autre tu fais des cartons. - Oui, je dois pouvoir tirer avec la main gauche sans trop d’écart. À la force. - Parfait.
Il me montre le maniement des armes : la sécurité, comment la recharger, puis il me fait enlever ma veste pour régler l’holster jusqu’à ce que mes gestes soient souples pour dégainer.
- Deux puissances de frappe, même différentes, valent mieux qu’une, me dit-il.
Je regarde Alessandro et Ryan, ils ne sont pas d’accord sur l’approche de la planque de McNeal. Je m’approche d’eux et regarde la carte affichée en vue satellite de l’endroit. Je rumine les conseils de Sam.
- Il faut des approches différentes, dis-je.
Comme personne ne réagit, je réitère ma phrase et pousse Ryan sans brusquerie pour m’installer derrière le clavier.
- Tu veux m’armer pour surprendre MacNeal, il faut aller au bout de ton raisonnement.
Aless me demande de m’expliquer.
- MacNeal s’attend à deux loups, dont un gangster et un autre plus « gentil ». M’armer c’est bien, mais pas suffisant. Ce qu’il faut lui envoyer, ce n’est pas deux surnaturels qui se fient à leur sens, mais deux chasseurs. Ce type est un spécialiste de la traque des surnaturels. Il s’attend donc à un certain angle d’attaque de notre part lié à nos capacités.
En quelques clics j’ouvre des fichiers contenus sur un clood. Je télécharge Autocad, un logiciel qui permet de lire des plans. Tout un réseau apparaît à l’écran.
- Qu’est-ce que c’est ? demande Ryan. - Les réseaux de distribution de fluides et les égouts de la ville. - Comment t’as eu ça ?
J’explique en quelques mots que pour la construction de ma maison, j’avais besoin de connaître les réseaux disponibles. Et que par flemme ou méconnaissance du logiciel, l’employé technique m’avait envoyé la totalité des plans au lieu de la partie qui m’intéressait.
- Pour torturer quelqu’un, la victime doit pouvoir hurler sans alerter. Or, autour du bâtiment visé, il y a quelques sociétés et du monde, au moins le jour. Il faut vraiment des murs épais pour stopper les cris de quelqu’un qui hurle avec toute sa conviction. Pour limiter la propagation du son, il faut se mettre en sous-sol et calfeutrer les bouches d’aération. De plus, vu le personnage, il aura prévu plusieurs points de sorties. Donc, je l’imagine mal se faire coincer dans un sous-sol. Je pense donc que son bâtiment est relié à des égouts assez larges pour laisser passer un homme.
À la grimace d’Alessandro, je comprends qu’il se souvient de sa traque à la bête dans ce genre d’endroit. Je superpose le plan des égouts à celui des bâtiments. Un conduit d’un mètre soixante de haut court sous le bâtiment visé. La discussion reprend de plus belle entre Ryan et Alessandro.
- Ça doit être bourré de piège, murmuré-je.
Je repense à mon cousin Chris et à ses méthodes : toujours une longueur d’avance sur son adversaire. Je pose quelques questions à Ryan sur le matériel qu’ils ont à disposition et leur propose un plan. Il est accepté avec quelques améliorations. Tout le monde se met au travail.
***
Je suis harnaché comme un gars d’une section d’assaut. Les deux flingues que Sam m’avait donnés ont quitté mes flancs pour mes hanches. Alessandro et moi avons été équipés comme ses hommes lors de leurs opérations à risque, comme des humains. Un maître mot : se méfier de nos sens surnaturels. En tenir compte, mais éviter de se précipiter dans ce qui pourrait être un piège. L’exercice est plus difficile pour moi que pour l’Italien.
***
J’ai hérité des égouts, parce qu’étant architecte, je sais me repérer dans ce maillage plein de culs-de-sac, ou qu’Alessandro n’avait pas envie de revisiter un tel endroit. L’odeur est abominable et cela grouille de vie. Il y a des rats si gros qu’ils n’ont rien à envier à un chat. Je suis équipé de deux lampes, dont une en ultraviolet. Ryan affirme que ça me permet de repérer bien plus de chose qu’en lumière ordinaire. Et en effet, la différence de ce que je vois dans le halo des deux lampes est significativement différente. C’est bien plus crade avec les UV. J’avance doucement, les pieds dans dix centimètres d’eau saumâtre. Le premier piège se présente avec un capteur de mouvement trahi par les légères vibrations qu’il émet. J’ai eu un cours sur la protection des bâtiments, car il n’est pas idiot de faciliter la tâche à ceux dont c’est le métier dès la conception. Or, dans ce genre de boîtier, rien ne peut vibrer. J’écoute plus attentivement : le bruit est en dessous de ce qu’une oreille humaine peut entendre. Et comme par « hasard », il y a une zone non couverte par le capteur qui me permettrait de passer sans me faire repérer. Je braque alternativement mes deux lampes. Un circuit électrique court dans l’eau sale, prêt à m’électrifier si je pose les pieds par là. Le plafond me semble une bonne option, il y a une conduite d’eau qui y est accrochée. À mi-parcours, je rencontre un fil tendu que j’évite au prix d’une incroyable acrobatie. Je retrouve le sol. Rien ne semble avoir été déclenché.
- Premier piège passé au point K425.
Oreillette et micro, rien n’a été oublié. Alessandro m’informe que pour le moment, il ne rencontre aucun obstacle. Je poursuis mon chemin qui n’est pas direct, car nombre de couloirs ont été condamnés au fil du temps.
***
Sans ma montre, je perdrais vite la notion du temps dans ces souterrains seulement éclairés par mes lampes. J’ai évité plusieurs pièges, tous dirigés en attirant l’attention d’un surnaturel aux sens sur-développés. J’allais me dire qu’un simple humain aurait pu faire le trajet sans problème quand la lampe UV révèle une forêt de câbles tendus sur plus de vingt mètres. Un passage obligé et assez proche de la tanière de MacNeal.
- Aragog est passé par là.
Alessandro me demande si je vais m’en sortir.
- C’est un passage obligé que Mac Neal doit pouvoir emprunter pour fuir. Il y a donc un passage. Il a dû l’apprendre par cœur, à moi de trouver le chemin. Prie Saint Benoît pour moi. - Qui ? - Le saint patron des architectes. - T’as plutôt besoin de Saint Dismas. - C’est qui celui-là ? - Le saint patron des voleurs. - …
Je soupire dans le micro, mais dans le doute, j’envoie une pensée à ces deux braves hommes et croise brièvement les doigts. Je plaque correctement sur mon corps tout mon équipement et m’avance dans ce dédale de fils où j’imagine l’holocauste derrière chacun d’entre eux. Au milieu du couloir, je fais une pause et essuie mon front noyé de sueur. Ma concentration est à son maximum et je commence à avoir des crampes un peu partout. Je souffle profondément et continue ma laborieuse progression. J'espère qu'Alessandro s'en sort de son côté.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Dim 5 Jan 2020 - 14:59
clickAlessandro & Tobias & Chad xxx« Les couleurs sont trompeuses. »Le bâtiment que nous cible McNeal a une vue sur trois côtés de celui-ci. Je propose de passer tout bonnement par la porte d’entrée, trouvant l’idée suffisamment culottée pour devenir une surprise pour l’enfoiré qui a enlevé mio amico. Mais Ryan me soutient qu’une approche par le toit serait plus judicieuse. Chad se mêle de la discussion, je n’y prête pas d’attention, il ne peut pas être pertinent dans un domaine où mes hommes et moi excellons. Mais l’architecte s’impose et se saisit des commandes de l’ordinateur. Je fais un signe d’apaisement en direction de mon bras droit. Il est somme toute normal que le bêta s’intéresse aussi au piège où nous sommes tous les deux cordialement invités.
Toutefois, mon blasement se transforme vite en grand intérêt.
- Tu veux m’armer pour surprendre McNeal, il faut aller au bout de ton raisonnement. - C'est-à-dire ? - McNeal s’attend à deux loups, dont un gangster et un autre plus « gentil ». - C’est exact. - M’armer c’est bien, mais pas suffisant. Ce qu’il faut lui envoyer, ce n’est pas deux surnaturels qui se fient à leur sens, mais deux chasseurs avec des capacités humaines. Ce type est un spécialiste de la traque des surnaturels. Il s’attend donc à un certain angle d’attaque de notre part lié à nos capacités. - L’idée est bonne. Ses pièges vont être dirigés contre deux loups.
Des plans apparaissent à l’écran: une mine d’or pour mon organisation. J’ai compris ce que c’était avant que Ryan pose la question.
- Qu’est-ce que c’est ? - Les réseaux de distribution de fluides et les égouts de la ville. - Comment t’as eu ça ?
Je souris de la facilité qu’a cet apparent fils à papa d’obtenir bien plus que nécessaire. Sa tête de gentil lui ouvre des portes qui me sont fermées dès que j’ouvre la bouche. Chad nous donne sa vision d’architecte. Il n’analyse pas le lieu comme un voleur qui veut s’y introduire, mais à sa conception et à ce que McNeal choisirait comme disposition : un sous-sol, et plusieurs possibilités de fuite. Je grimace à l’idée de devoir à nouveau patauger dans les égouts. Ma dernière incursion dans ces lieux a failli voir ma fin.
- Ça doit être bourré de piège. - Oui. Il a eu le temps de se préparer.
Chad explique son idée. Je ne sais pas si c’est de l’admiration ou de la jalousie que je vois briller dans le regard de Ryan, mais clairement l’architecte nous propose un plan solide et ingénieux. Nous faisons quelques corrections et améliorations avec nos possibilités d’équipement.
C’est dans une autre planque que nous finalisons notre préparation. La Stiddia est venue nous aider, Milan, Jade et Dante sont particulièrement entraînés à ce genre d’exercice. Avec Chad, nous écoutons comment eux s’y prendraient. Leurs tactiques sont à la hauteur des capacités d’un humain entraîné. Pendant que Chad s’introduira par les égouts, je passerai par les toits. La Stiddia restera en couverture un peu plus loin et n’interviendra que si nous ne pouvons plus rien pour Tobias.
(…)
J’ai trois fois plus de matériel qu’il ne m’en faut pour grimper sur le toit du bâtiment, mais j’ai ordre de ne pas aller au plus simple à la facilité du loup. Me voilà donc en train d’escalader la façade, après avoir envoyé avec une arme adaptée le bout du filin se planter dans le mur, juste sous la corniche qui borde le toit. L’approche a consisté à ramper sous les quelques voitures garées là et continuer à découvert avec une sorte de couverture de camouflage sur le dos. Laborieux, surtout que je pouvais arriver sur le toit facilement en grimpant sur un poteau téléphonique puis rejoindre le sommet avec un bond un peu puissant.
Les deux pieds contre la façade, le corps plié à l’équerre au niveau du bassin, je manœuvre le mini treuil qui me hisse vers le sommet. Une fois au sommet je vais pour me réceptionner quand je suspends mon geste, la main à dix centimètres de la corniche. Un câble court le long du bord. Je décale mon micro et prends mon téléphone pour envoyer un SMS Jade.
Moi a écrit:
- J’ai un truc bizarre en haut, un fil métallique semble faire le tour du toit.
Jade a écrit:
- Une idée du métal ?
D’ordinaire, c’est toujours elle qui est dans ce genre de position. J’allume brièvement ma lampe pour mieux voir.
Moi a écrit:
- Apparemment, c’est un câble dénudé en cuivre. Je risque de prendre le jus ?
Jade a écrit:
- Non, c’est une antenne. Un système capacitif qui t’aurait repéré si tu étais arrivé là en bondissant.
L’idée de Chad prend toute sa signification. Gabriel attend deux surnaturels, pas des experts du cambriolage.
Moi a écrit:
- Je fais quoi ?
Jade a écrit:
- Il est fixé ?
Moi a écrit:
- Non.
Jade a écrit:
- Repousse-le en veillant à ne pas faire dépasser quoi que ce soit de métallique à l’intérieur de la boucle que forme le fil, genre ta chevalière ou ta montre.
Moi a écrit:
- OK.
Je m’exécute avec des gestes lents, même si l’impatience me gagne. Presque une semaine que Tobias est entre les mains de l’autre taré. Je n’ose pas imaginer l’état dans lequel il est. Je pense aussi qu’il ne possède pas les capacités régénératrices d’un loup. Contrairement à moi, après les bons soins des Chinois, il gardera des séquelles que l’espère non invalidantes. Il a déjà perdu un morceau avec un autre chasseur très pervers.
Enfin arrivé sur le toit, je ne bouge plus. Une autre des recommandations de Jade. Les protections vont toujours par trois. Je viens de passer la première.
- Premier piège passé au point K425.
Chad progresse de son côté. Je consulte le plan enregistré sur mon téléphone pour savoir où il se trouve. Il a encore du chemin à faire. De mon côté, je m’avance avec prudence vers la porte de métal qui mène à une cage d’escalier et de là à l’intérieur du bâtiment.
J’ai beau examiner le battant à la peinture qui s’écaille, je ne vois rien de suspect. Ce qui ne présage de rien.
- Aragog est passé par là. - Tu vas t'en sortir ? - C’est un passage obligé que McNeal doit pouvoir emprunter pour fuir. Il y a donc un passage. Il a dû l’apprendre par cœur, à moi de trouver le chemin. Prie Saint Benoît pour moi.
La voix de Chad me parvint comme s’il était à côté de moi alors qu’il est sous terre. Ceci grâce à un réseau de relais qu’il a disposé au fur et à mesure de sa progression. Je m’active, me rappelant le protocole dicté par Andrew. Le timing est minuté.
- Qui ? - Le saint patron des architectes. - T’as plutôt besoin de Saint Dismas. - C’est qui celui-là ? - Le saint patron des voleurs.
Je regarde ma montre et après un décompte j’actionne le bouton du boîtier que je tiens en main. Un léger flash émerge de la serrure, mais le bruit de mon intrusion, car la gâche s’ouvre sans résistance, est masqué par une énorme explosion qui gronde depuis la terre. J’entends quelque chose s’effondrer.
- Chad ? - … - Chad répond !
Un grésillement, quelques tapotements, puis un silence de mort.
- Chad ? Réponds-moi bordelo !
Rien. Je me suis contraint à parler à voix basse, mais… Dans ce malheur, une seule chose est bonne : mon intrusion passe inaperçue vu le bruit monstrueux de l’explosion. Aragog a pris son dû.
Pour ma part, j’ai passé vivant le deuxième piège. J’ai plus de chance que l’architecte. Je suis plus déterminé que jamais pour sauver mio amico et faire payer cher McNeal. Il n’est pas le seul à savoir tuer lentement et douloureusement.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Jeu 9 Jan 2020 - 15:49
Tobias Rapier & Chad Wilder & Alessandro Amaro
Les couleurs sont trompeuses
L'autre est revenu, marmonnant à propos d'un nouveau jeu qui est en train de débuter. L'esprit hagard du professeur a mit un long moment à comprendre de quoi son tortionnaire faisait mention. Avec une lenteur effarante, l'évidence lui est finalement apparue. Les secours sont là. Un peu de terreur supplémentaire s'est installée dans l'esprit du brun suite à cette conclusion qui ne peut rien augurer de bon. Il connait suffisamment son ravisseur pour savoir que ce dernier ne laisse jamais rien au hasard. À ses côtés il a apprit à ne jamais rien laisser entre les mains de la destinée, pour éviter que cette dernière ne faute.
Près de lui, le bourreau s'agite, visiblement moins heureux quand un imprévu lui tombe dessus. C'est Tobias qui fait les frais de cette rage soudaine. Des coups tombent, le font geindre. Il prie pour que tout cela cesse au plus vite. Ne plus avoir mal, réussir à s'échapper de cet endroit qui n'est que douleur. Parvenir à sombrer dans le grand oubli. Son cœur, éventré par l'horreur, sa raison perdue. Mais pas assez pour lui faire oublier les erreurs du passé.
Dans les sombres nuances de sa solitude, il se tend quand un bruit fracassant lui fait délaisser ses sinistres pensées. Ses oreilles sifflent, son cœur bat fort. Trop mais pas assez pour lâcher. Les cardiaques ne sont plus ce qu'ils étaient. Près de lui, il devine que Gabriel se noie dans l’allégresse. Quelques applaudissements, puis un souffle brûlant, réfrigérant. À travers le tissu qui le coupe du monde extérieur, des mots filtrent, s'impriment dans le crâne du professeur que l'explosion vient de ramener dans le monde des vivants.
-Le gentil vient de quitter la partie. Benoit et Dismas ont choisi leur camp.
Une tape sur l'épaule donne envie au brun de rendre un repas qu'il n'a pas eu la possibilité de prendre depuis des jours. Cela ne rend cette nausée que plus insupportable encore, tandis que des larmes éparses mouillent le sac de tissu noir. Une vague pensée pour Wilder l'étreint. Il ne peut toutefois s'empêcher d'être rassuré en apprenant que ce n'est pas Alessandro qui vient de se faire piéger. Mais son soulagement ne dure guère. Brisé par la voix doucereuse de Gabriel qui parvient à le maintenir éveillé.
-Le chien continue à l'appeler. Touchant. On va rire quand il va avoir les oreilles ruinées par les balises que j'ai mit sur son chemin.
Tobias ouvre la bouche, puis la referme. Frissonne à la pensée de ce qui attend son ami. La mort sans doute. McNeal est bon à ce petit jeu. Trop pour que cela reste décent. Meilleur que le brun ne l'a jamais été, même si ce dernier a toujours fait en sorte d'être un bon élève. Devenir un bon soldat pour s'attirer les faveurs de celui qui a tué son fils. Une bien triste vie. D'une voix morne, presque inaudible, le professeur lâche son verdict du bout des lèvres.
-Tu finiras en enfer Gabriel.
Rire froid pour seule réponse. Une main glisse sur une des cuisses du professeur qui s'interdit de frissonner de terreur sous ce contact. Il n'a plus peur. Il ne veut plus avoir peur. Le geste de Gabriel se meut en une claque sèche qui fait remonter les odeurs des fluides corporels qui ont échappé au supplicié. C'est bientôt fini.
-Tobias, tu étais un homme bien, jusqu'au jour de ta trahison. Maintenant je vais donner une preuve de bonne fois à ton ami. Lui confirmer que mon appât est toujours en vie. Mais il ne verra jamais ton cadavre et les trente deniers qui l'accompagnent.
D'un geste sec le sac est retiré. Les yeux noirs du professeur mettent un peu de temps à s'adapter à cette lumière à laquelle il n'avait pas eu le temps de se préparer et qui lui brûle les rétines. Il souffle, inspire lourdement quand des mains se posent sur les siennes, touchent les instruments de torture qui y sont toujours enfoncés jusqu'à la garde. Tout cela ne lui fait plus aussi mal qu'il y a quelques jours. L'esprit humain est vraisemblablement capable de s'habituer à tout si on lui en donne le temps.
Puis il se fige, pose son regard sur Gabriel qui s'éloigne. Ce dernier sourit. Tobias également quand il discerne l'objet de l'attention de son ancien mentor. Le grésillement du générateur fraîchement mit en marche lui tire une larme de soulagement. Il n'est pas docteur, mais sait que dans son état il ne tiendra pas la cadence bien longtemps avant de passer l'arme à gauche. Le brun murmure un remerciement, puis finalement se fige dans un hurlement inhumain quand la première décharge secoue son être. Quand elle prend fin, il convulse encore sur son siège, sent le sang chaud brûler ses mains glacées malgré sa torpeur. À peine le temps pour lui de reprendre son souffle et la douleur revient. Imperturbable.
Mais pas encore fatale.
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Dernière édition par Tobias Rapier le Mer 15 Jan 2020 - 0:07, édité 1 fois
Chad Wilder Administrateur
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Mar 14 Jan 2020 - 23:11
Les couleurs sont trompeuses
Chad ft. Tobias
- Aragog est passé par là. - Tu vas t'en sortir ? - C’est un passage obligé que McNeal doit pouvoir emprunter pour fuir. Il y a donc un passage. Il a dû l’apprendre par cœur, à moi de trouver le chemin. Prie Saint Benoît pour moi. - Qui ? - Le saint patron des architectes. - T’as plutôt besoin de Saint Dismas. - C’est qui celui-là ? - Le saint patron des voleurs.
Je sens le fil résister puis se libérer. Ce n’est pas le tonnerre de l’explosion qui m’incommode le plus, mais la poussière. Je laisse tomber le filin que j’avais accroché à l’un des fils de la toile d’araignée mortelle de McNeal. J’avais poursuivi son jeu de contorsion avec ce fil d’Ariane qui se déroulait à ma suite. Une idée de Nolan : déclencher volontairement un piège pour satisfaire l’ego de McNeal. J’avais attendu d’être à l’abri pour avertir Aless par message codé avec des noms de saints que j'étais en place pour le feu d'artifice et tirer d’un coup sec après un décompte de dix, sa réponse m'avait confirmé qu'il était prêt de son côté. La réaction ne s’était pas fait attendre.
Je réajuste mon casque antibruit électronique qui englobe mon oreillette. J’entends Alessandro m’appeler, feignant la panique. Nous sommes quasi certains que Gabriel nous écoute. Il prononce trois fois mon prénom m’indiquant qu’il a réussi à ouvrir la porte de son côté. Pour ma part, j’ai tapoté mon micro trois fois après la deuxième mention de mon prénom, ce qui signifie : en vie, aucune blessure.
Nous avions mis au point toute une stratégie basée sur l’arrogance de McNeal. L’équipe d’Aless’ s’était mise à la place de ce type et avec les données sur le bâtiment et les égouts, avaient imaginé tous les pièges possibles tendus pour deux surnaturels. Une dizaine de cerveaux de professionnels contre un homme, certes doué, mais seul.
Je dois continuer dans ce dédale fumant sans déclencher de piège ou d’alarme. À intervalle régulier on se « parle » Alessandro et moi. Trois coups sur le micro égalent que tout va bien, un seul équivaut à un retard. Le timing est important.
Un hurlement retentit. J’en ai froid dans le dos, la voix déchirante du professeur me glace l’échine. J’imagine sans mal ce qu’il doit subir, j’ai été à sa place deux fois, deux fois de trop. Je dois me calmer, mes crocs sont sortis tous seuls. Ma colère contre ce Gabriel est sans noms. Si Aless ne le flingue pas, je m’en charge sans aucune hésitation.
***
Je suis bientôt arrivé. J’ai contourné les pièges prévus, même grimacé de pitié sur les occasions que ce maudit chasseur a ratées. Ce mec va finir sa carrière non par les crocs d’un loup, quoique je me demande comment Aless va s’y prendre. L’Italien s’était abrogé le droit de descendre le mentor de son ami, il était convenu que j’intervenais s’il était incapable de le faire. Mais au-delà d’Aless ou de moi, McNeal va se faire baiser par la mafia. Et il est bien question de le lui faire comprendre.
Un bruit strident m’agresse soudain les oreilles. Mon casse met un moment pour couper la fréquence. Je récupère les mains sur les genoux. Plus de temps à perdre. Il était évident qu’Alessandro rencontrerait un problème, mais nous ne savions pas lequel. J’avance presque accroupi, trouve la bouche d’égout qui me permet de remonter non à la surface, mais dans la cave de l’immeuble. Je n’ai pas le temps de jauger de l’état du professeur. Comme prévu, McNeal s’est jeté dans l’escalier pour récupérer Alessandro. Je suis caché par la large chaise en bois où est crucifié le professeur, une fabrication maison qui m’offre la meilleure des cachettes. Je l’entends venir. Fier de lui, il annonce à Tobias que son ami va lui aussi crier en cœur avec lui. J’attends qu’il lâche Aless’ pour dégainer le taser fourni par Ryan. 50 000 volts secouent Gabriel et le laissent gisant au sol soumis à des convulsions. Alessandro récupère doucement, mais les sondes le laissent encore paralysé. Je montre un autre taser à McNeal qui jure entre ses dents.
- Un autre, bien chargé, on nous a dit que tu étais résistant.
Aless’ met du temps à récupérer. Je ne peux pas me permettre de secourir le professeur avec un McNeal qui peut se reprendre. Je réfléchis pour me rappeler dans quelle poche Sam a rangé la seringue. Je n’ai pas l’habitude d’être une armurerie ambulante. Une piqûre plus tard à la base du cou paralyse le cinglé, le gardant en vie pour de futures réjouissances. Aless’ me fait un signe, il récupère, mais je dois aider le professeur.
***
- Ça va le faire ! Tenez bon. C’est fini. OK ?
Je ne comprends pas ce que le professeur marmonne. Je ne sais pas par où commencer. Retirer les poignards provoquerait une nouvelle hémorragie. Commencer par le plus vital : son cœur. Les pilules, quelle poche ? Ça, c’est Aless’ qui y a pensé. Il avait pris le tube avant de quitter l’appartement de Tobias. Je pose deux pastilles dans la bouche du supplicié et l’aide à avaler avec un peu d’eau. Puis je plaque mes deux mains sur son torse. McNeal s’est chargé de l’alléger en vêtement. Mes mains noircissent aussitôt. L’Italien se redresse enfin. Il retourne en arrière chercher son sac à dos. Le docteur de son organisation lui a donné de quoi soutenir un blessé qui a été captif. Nous allons jouer les apprentis médecins, car une chose que souhaite Alessandro, c’est que le professeur puisse profiter de la fin de son mentor. Tout en appliquant mon soulagement, je veille à mes arrières. Dans un doute, je lâche le professeur et vais fouiller McNeal. Bien m’en a pris, lui aussi c’est une armurerie ambulante. L’Italien revient.
- Aide-moi à soulager sa douleur, puis on lui colle la perfusion.
Quatre mains, on tente d’être le plus efficaces possible. L’effet commence à se voir sur le visage de Tobias qui se détend un peu. Il veut savoir comment on a fait, pour lui nous étions morts ou en passe de l’être. Alessandro lui murmure qu’on lui racontera plus tard. Il place la perfusion, il semble qu’il a déjà fait ce geste médical une ou deux fois. Quand je dis à Mick qu’avoir un mafieux dans sa poche cela peut être bénéfique… Il se redresse et me demande de continuer à m’occuper de son ami. C’est le moment où McNeal va recevoir la monnaie de sa pièce.
- Tobias ? Je vais enlever le poignard de la main droite, OK ? Y a un antalgique dans la perf, du glucose et une anti bio large spectre.
Je ne lui laisse pas le temps de se préparer et retire la lame. J’emprisonne sa main entre les miennes en la tenant plus haut que son cœur pour limiter l’hémorragie. Un autre cri prend le relais de celui de l’Anglais. Alessandro est en train de faire une installation un peu particulière, « artistique ». Je pense que Gabriel vient de trouver quelqu'un d'aussi cruel et imaginatif que lui. Un nouveau cri me fait baisser les yeux. Je ne suis pas à l’aide avec ça, même si à l’instant présent, je cautionne cette violence à 100 %.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Ven 17 Jan 2020 - 16:19
clickAlessandro & Tobias & Chad xxx« Les couleurs sont trompeuses. »Les trois tapes dans le micro me rassurent sur l’état de Chad. Nous suivons son plan amélioré du matériel que je possède. Ce ne sont pas deux loups qui donnent l’attaque, mais deux hommes, des chasseurs, voire même deux soldats tant j’ai d’équipements sur le dos ou à la ceinture.
Je commence ma descente de l’escalier. J’esquive un premier piège, puis un deuxième. Chad progresse aussi de son côté et nous continuons de communiquer par code. Soudain, un bruit violent me cloue sur place. Des relais ultra-son qui me font chuter au sol. Je retire mon sac à dos pour y prendre le casque, mais ce bruit me paralyse. Je n’ai que le temps de voir une paire de jambes se rapprocher de moi et la matraque électrique qui termine de me paralyser.
Impuissant, je me sens soulevé sans ménagement. Gabriel exulte. Il me traîne plus qu’il ne me porte jusqu’à la cave où Tobias est retenu. Je sens tout de suite l’odeur de son sang, de sa peur et le reste de ses fluides corporels. Je n’ai qu’un vague aperçu de sa position que McNeal me pose contre le mur comme on lâche un sac de linge sale.
Un soulagement me libère quand j’entends Chad intervenir. Le timing était parfait. Le piège que je me suis pris lui a permis d’arriver dans la cave, de remonter des égouts sans se faire prendre. Je ne peux pas bouger sinon à peine serrer les poings, mais c’est un délice de regarder Gabriel convulser à mes pieds.
Chad prend les choses en main et termine de mettre McNeal hors d’état de nuire avec une bonne dose de paralysant en injection. Je viens d’arriver à m’asseoir et de m’adosser contre le mur. Je n’ai pas besoin de rappeler à l’architecte de commencer par soulager le cœur de mio amico. C’est en trouvant son flacon de pilule chez lui que je m’étais dit que si ce n’était pas le chasseur qui le tuerait, son cœur allait s’en charger tout seul. Je me force à bouger, récupérer du choc électrique et des ondes sonores. Chancelant, j’arrive à me redresser. Je pars chercher mon sac que McNeal ne s’est même pas donné la peine de fouiller, trop confiant dans ses méthodes.
(...)
- Aide-moi à soulager sa douleur, puis on lui colle la perfusion.
J’avance jusqu’à la chaise où est maintenu mio amico. Gabriel aime faire dans le spectacle dirait-on. Je plaque mes mains derrière la nuque de Tobias et sur son torse pour puiser tous les signaux de douleur et être aussi le plus efficace dans le soulagement que Chad et moi pouvons lui apporter. Cela sera la seule démonstration surnaturelle qu’il y aura dans ce lieu. Gabriel s’est toujours attendu de mourir sous des griffes ou des crocs. Je lui réserve bien pire : la mort donnée par un homme est bien plus cruelle que celle d’une bête. Quand ses traits se décrispent un peu, je fouille mon sac et sors une poche qui contient un soluté qui devrait soutenir Tobias. Je prends le soin de désinfecter sa peau avant de piquer, puis je tire une étagère près de la chaise pour y faire tenir la perfusion. Chad explique le plan d’action.
- Tobias ? Je vais enlever le poignard de la main droite, OK ? Y a un antalgique dans la perf, du glucose et un anti bio large spectre.
J’ai capté le regard de Chad et pose ma main au niveau de l’épaule de mio amico pour bloquer un maximum la douleur. Puis je laisse Tobias aux soins de Chad, pour me tourner vers McNeal.
- Gabriel, le messager de dieu ! Laisse-moi me présenter : Alessandro, messager de Lucifer.
Depuis le sol, le chasseur me toise avec arrogance. Il cherche à me montrer qu’il n’a pas peur et ne craint pas de mourir. Mais tout le monde a peur de mourir, même les cinglés de son genre. Je déplace un établi et quelques étagères.
- Tu connais l’œuvre de Léonard de Vinci ? C’était un grand Italien, un génie. Je voudrais rendre hommage à l’homme de Vitruve.
Je soulève le chasseur et l’attache de façon à représenter la vieille illustration. Et comme il ne s’était pas embarrassé de corde pour attacher Tobias, je me sers de quelques tournevis plantés entre les radius et cubitus de ses avant-bras, pour que cela tienne quand il dansera une chorégraphie macabre. Je prends soin aussi que mio amico ne perde pas une miette de son supplice. Le paralysant l’empêche encore de hurler, mais le cri est bien là au fond de sa gorge. Je prends ensuite un long poignard à la lame effilée.
- L’anatomie s’étudie dénuée de vêtements, très cher.
Je glisse la lame entre sa peau et ses vêtements que je découpe méthodiquement, mettant sa chaire à nue. Le son est revenu. Gabriel clame son fiel. Je me recule pour voir ce que cela donne. Les lambeaux de ses fringues restent coincés dans son dos. Du bruit nous fait lever le nez : Ryan arrive avec Sam.
- Zone sécurisée. Le corbillard est prêt quand il sera le temps…
Un salut discret et mes hommes vont reprendre leurs positions au-dedans et autour de l’immeuble. Je vais me placer derrière le trône de mio amico. C’est le nouveau statut de sa chaise de souffrance. J’aide Chad à le soulager quand il retire la deuxième dague de sa main.
- On ne pourra pas lui prendre tous les cris qu’il a arrachés à ses victimes, mais nous allons lui faire payer ce que son corps pourra résister.
Je regarde Chad.
- Ne te sens pas obligé de rester jusqu’au bout. Simplement, ne reste pas loin au cas où Tobias ait besoin de soulagements.
(…)
Chad est sorti depuis longtemps. Je fume avec Tobias, j’ai approché un tabouret de la chaise où il est toujours installé. J’ai changé sa perfusion. L’antalgique fait son effet, mais lui embrume un peu l’esprit. Toutefois, il a bien entendu les cris de son bourreau et n’a pas manqué de me donner des directives pour améliorer mon œuvre d’art.
- C’est toi qui l’achèves, ou on peut prolonger son agonie. Il est prévu de le jeter dans l’océan, le lac devient dangereux. On peut le balancer encore en vie avec un sac plastique autour de la tête pour qu’il ait le temps de voir la fin de sa chute. Entre autres idées…
J’aide Tobias à se relever. J’ai apporté quelques affaires de rechanges qui m’appartiennent. Des vêtements de sport faciles à enfiler. J’aide mio amico à reprendre figure humaine.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Jeu 23 Jan 2020 - 13:50
Tobias Rapier & Chad Wilder & Alessandro Amaro
Les couleurs sont trompeuses
Il est encore tout à sa douleur quand les décharges se stoppent, le laissant péniblement entre deux eaux. Tobias souffre, ses membres se crispent encore, malgré le fait que l'électricité vienne d'être coupée. Quand Gabriel s'échappe, le professeur ne lui prête aucune attention. Paupières closes, il tente d'oublier son cœur qui résonne si fort dans sa cage thoracique. Il est certes toujours envie, car la douleur laisse les morts en paix, mais il veut que ça cesse. Il faut que cela cesse, d'une manière ou d'une autre. Que son martyr touche à sa fin, avant que sa raison ne le fasse en premier.
Tobias sursaute, tente de canaliser son attention défaillante quand Gabriel refait son apparition, se fourvoie de ses exploits qui n'ont rien de remarquable. En tout cas pas de manière positive. Le regard vacillant du brun se pose sur son ami, traîné comme un vulgaire déchet pour finalement être abandonné contre un mur. Le professeur tremble, s'en veut. Il est en train d'entraîner un de ses rares amis dans sa déchéance. Son esprit trop éberlué par sa stupeur ne trouve pas de logique à la suite des événements qui se jouent sous son regard défait. Un mort se dresse, met l'ennemi au tapis.
Quand le mort s'adresse à lui, Tobias ne sait quoi lui dire. Des mots sans sens quittent sa bouche, marmonnés, la douleur brise sa voix cassée depuis des jours. Trop de peine, de chagrin, de souffrance l'ont rendue encore plus rauque qu'à l'accoutumée. Fort heureusement on ne lui tient guère rigueur de son élocution faiblarde, dénuée de toute logique. Il se contente de fermer les yeux à nouveau, donne son accord pour ce qui semble être la suite des opérations quand on glisse quelque chose dans sa bouche. Il avale, difficilement, tousse quand l'eau coule dans sa gorge meurtrie par les cris. Il n'a pas réussi à voir ce qu'on vient de lui donner, mais se dit que de toute façon plus rien de grave ne peut lui arriver. Le pire est déjà passé, même si on vient de l'empoisonner, il n'en tiendra pas rigueur au revenant qui vient de l'aider à prendre quelques cachets.
Deux mains chaudes, presque brûlantes se posent sur son torse qu'il devine glacé. Il s'est habitué au froid de cet endroit. Les mains s'échappent, puis reviennent, accompagnées. Des mains qui soulagent, qui dérobent la souffrance pour la remplacer par une douce torpeur. Regard noir, presque déjà mort. Tobias se force à balbutier quelques mots tandis qu'il ne parvient pas à quitter l'architecte des yeux.
-L'explosion. Vous étiez mort... Il a parlé du bon larron et de l'autre...
Monsieur Wilder semble pourtant bien en vie. Trop pour qu'il ne soit qu'une hallucination crée de toute pièce par l'esprit fatigué du brun. Tobias frémit à peine quand une main glisse sur un de ses bras, frissonne toutefois quand une aiguille transperce la peau. Trop fatigué pour tenir la conversation plus longtemps, il ferme les yeux pour les rouvrir immédiatement quand on parle de retirer une des horreurs qui transperce une de ses mains. Il se meut, essaie d'échapper à ce qui il le devine sera douloureux. Il a fait ses adieux à ses mains quand Gabriel l'a cloué à sa chaise de torture. Mais on ne lui laisse pas le temps de réfuter cette proposition qui ne semble pas se prêter à la négociation. Un hurlement traverse sa gorge, quitte sa bouche, se meut en sanglots quand sa main droite est libérée.
Sa poigne se retrouve empoignée, levée. Le brun geint, inspire pour retrouver un peu de contenance quand la douleur s'évade à nouveau, redevient supportable. Bénis soient les loups et leurs dons. Contre le mur, un spectacle se prépare sous les yeux de l'anglais. Le sort du second britannique de cette petite assemblée n'aura rien de doux lui non plus. Douce vengeance. Voir son ancien mentor souffrir, se faire promettre milles sévices. L'assassin de son fils va périr sous ses yeux, cela ne suffit pas à faire oublier ces derniers jours au professeur, mais allège son cœur qui se bat toujours vaillamment pour retrouver un rythme plus apaisé. Le brun ne bronche pas, même quand le blond termine accroché à un mur, des tournevis en guise de liens. Il ignore si Alessandro est véritablement le messager de Lucifer, mais en cet instant, ses mains font ce que Tobias aimerait pouvoir faire par ses propres moyens. Gabriel se met à brailler quand Alessandro le soulage de ses premiers vêtements. Vitruve n'en porte pas.
De nouveaux participants à cette folle intrigue font leur apparition dans la cave. Tobias reconnait sans mal Ryan, et même s'il n'arrive pas à redonner un nom à celui qui l'accompagne, il sait qu'ils se sont déjà croisés. Un des hommes d'Alessandro. Si les loups sont venus ici seuls, ils ont pourtant eu l'intelligence de couvrir leurs arrières. Gabriel, comme Tobias avant son arrivée en ville, avant qu'il ne devienne proche de l'italien, ne sait rien de la Mafia et de son univers. Si le professeur a finit par s'y intéresser par acquis de conscience, pour mieux comprendre certaines des motivations de son ami, ce n'est pas le cas de son mentor qui jusqu'à maintenant n'avait jamais été se frotter à une pareille organisation.
Les deux hommes ne s'attardent pas. Un nouveau cri de douleur échappe à l'anglais quand sa main gauche se retrouve libérée à son tour. Les anti-douleurs, la présence des deux loups qui aspirent sa souffrance aident fortement à rendre cette action plus supportable. Un pâle sourire effleure les lèvres de l'anglais quand Alessandro s'adresse à lui. Sa bouche s'entrouvre, il murmure quelques mots. Sa voix est fatiguée, bien morne.
-Que sa mort soit mémorable. C'est tout ce que je souhaite.
Alessandro attrape une matraque électrique. Une de celles qui a fait hurler le professeur ces derniers jours. Instrument aussi vicieux que l'aiguillon à bétail qui l'a tant fait crier depuis le début de sa détention. Son mentor ne reste pas impassible bien longtemps, se met à hurler à pleins poumons quand l'objet caresse ses parties intimes. Le jeune Wilder semble éprouver de plus en plus de difficultés face à ce spectacle qui prend de l'envergure à chaque minute passée. Quand le loup relâche sa main gauche, Tobias murmure quelques mots à son intention.
-Je crois que vous devriez sortir avant que tout cela ne dégénère.
C'est déjà trop tard. Alessandro a trouvé une utilité des plus novatrices à la matraque. Les hurlements du monstre résonnent dans la cave, font frissonner Tobias de bonheur. Son regard noir ne quitte pas le meurtrier de son fils tandis que ce dernier se perd dans sa douleur mêlée de terreur.
[...]
Ça sent la pisse. Mais pas celle de Tobias cette fois. Chose surprenante, Gabriel est toujours bien conscient, même si les secousses qui traversent son corps brisé démontrent que ce n'est là que la douleur qui doit le maintenir éveillé. Ses phalanges ne sont plus qu'un lointain souvenir, et pourtant il est encore trop tôt pour que tout cela prenne fin. Ce serait trop doux. Un châtiment trop agréable pour celui qui a contribué à semer tant de malheur durant son existence.
Sourire doucereux aux lèvres, Tobias murmure tout en sachant qu'on entendra sa proposition.
-Il me semble que Vitruve a un pied qui part sur le côté. Comme cassé.
Il n'a pas besoin d'en dire plus. Un craquement retentit. Le pied de Gabriel pend sur le côté lamentablement, l'articulation brisée. Tout comme cette voix qui n'en peut plus d'hurler son supplice.
[...]
Il plane un peu. Les antalgiques sans doute. Une cigarette salvatrice coincée entre ses lèvres fines, il recrache deux fins nuages de fumée par le nez. Alessandro et lui discutent comme les bons amis qu'ils sont, comme si tout ce qui se passe dans cette cave était une chose des plus normales. Ce qui est peut être le cas finalement. Le loup parle de la façon dont ils vont se débarrasser du corps, l'anglais impassible se contente de porter une de ses mains fraîchement bandées à sa bouche, attrape la cigarette entre ses longs doigts fins tout en s’efforçant de ne pas trop serrer. Ne pas faire revenir la douleur au grand galop. S'éviter tout effort inutile. Et quand Alessandro l'aide à se relever, il reste dans cette optique. Ses jambes fatiguées par trop d'immobilisme flageolent, manquent de le lâcher. C'est l'épaule de son ami sur laquelle il prend appui qui l'aide à ne pas chuter et lui permet de faire quelques pas hasardeux.
Alessandro lui offre son secours quand le moment d'enfiler des vêtements propres est venu. Le contact du tissu doux sur sa peau fait frémir le professeur. Puis il murmure, d'une voix froide, son regard sombre posé sur son ancien mentor.
-Il a tué Charles.
Le dire à voix haute donne toute sa véracité à cette atrocité. Lui même a encore du mal à y croire, il ne parvient pas à ruiner des années de folle croyance aussi aisément. Pourtant il le sait, Gabriel ne lui a pas menti. Il n'aurait eu aucun intérêt à œuvrer de la sorte. Son ami laisse sa surprise lui échapper. Aux dernières nouvelles Charles avait été tué par l'alpha qui est entré cette nuit là chez les Rapier. Tobias souffle une réponse, crue. Rendant pire encore l'acte du blond.
-Mon fils vivait encore quand j'ai sombré ce soir là. Je me souviens de ses pleurs. Mon petit garçon m'appelait. Ce monstre a eu peur que je reste avec mon fils si ce dernier était devenu un loup.
Sa voix tremble un peu. Mais ce n'est pas le cas de sa main quand elle s'empare de la dague qui a servi à soulager McNeal de ses vêtements. Le professeur s’approche de l'abject personnage, le pas aussi déterminé que chaloupé. Sa fatigue attendra. Sa douleur fera de même. Il disposera de tout le temps nécessaire pour se remettre des sévices subits lorsque cette histoire aura trouvé sa fin. Sa voix cassée claque dans les airs, tandis que sa main armée glisse le long du visage de celui qui ne lui a apporté que du malheur. Gabriel a cru créer un pantin à son image, une marionnette monstrueuse prête à donner vie a sa folie. C'est de la main de sa création née dans le sang que va venir sa déchéance déjà bien amorcée par les soins d'Alessandro.
-Supplie moi.
Comme Charles a supplié son incapable de père cette nuit là. Comme il a dû supplier pour qu'on le sauve. Supplié pour sa vie. En vain. Aucun mot ne sauvera McNeal, mais Tobias a besoin de l'entendre prier pour un peu de pitié.
La lame glisse, effleure, entaille. Le sang égaille le visage encore vierge de meurtrissures jusqu'ici de Gabriel. Rictus douloureux aux lèvres, Tobias attend. L'ordure demande grâce quand son sourire se retrouve brusquement agrandit.
Avec des gestes mesurés, le professeur délaisse le faciès de son mentor. Sans un mot de plus, sans un mot de trop, il enfonce sa lame dans le bas ventre du monstre. Puis remonte brusquement la dague, tranche le muscle censé protéger les entrailles. Sa main lui fait mal, ses jambes n'en peuvent plus de le soutenir. Il est en train de caresser ses limites. C'est le visage crispé par la douleur qu'il achève de créer une large ouverture. McNeal qui n'a imploré qu'à l'heure de sa fin, sans jamais regretter ses actes hoquette, s'étouffe dans sa mort. Se cambre contre le mur, puis cesse tout mouvement quand la main du professeur se glisse dans l'ouverture fraîchement crée.
C'est comme avec ce jeu destiné aux enfants. Il faut sortir le maximum de choses sans faire réagir le bonhomme. Le guérir.
Guérir Gabriel de ces horreurs qu'il a commises pendant tant d'années.
Tobias relâche finalement l'arme dans un souffle. En un fracas métallique, celle-ci échoue sur le sol. Le professeur fait un pas en arrière, son regard sombre rivé sur le désastre de fluides et de tripes qui orne le sol. Puis il sourit, faiblement. Il grogne un rire éraillé où la joie ne demeure pas.
-Je pense que j'arriverais à vivre avec ça. Et peut être même à tourner la page.
L'homme ne se crispe pas quand une main se pose brièvement sur son épaule gauche. Tout ce qu'il désire, c'est rentrer chez lui. Voir Wesley. Retrouver Alice et tout faire pour ne pas faillir une fois de plus dans son rôle de père.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Lun 3 Fév 2020 - 18:30
Les couleurs sont trompeuses
Chad ft. Tobias
Ryan et Sam arrivent et nous confirment que la zone est sécurisée avant de repartir certainement au niveau au-dessus. Gabriel est dans une position grotesque. Je perçois sa souffrance, mais l’homme n’abdique pas. Il sait qu’il a perdu, mais ne compte pas supplier. Il pense pouvoir supporter la douleur de la torture, car il croit la connaître pour l’avoir mainte fois pratiquée. Je ne sais pas de quoi il est capable, mais je sais de quel bois l’Italien est fait. Lequel triomphera dans l’horreur ?
- Ne te sens pas obligé de rester jusqu’au bout. Simplement, ne reste pas loin au cas où Tobias ait besoin de soulagements.
Je me contente d’un hochement de tête. Je ne comptais pas rester, juste assez pour soulager le professeur et stabiliser son état. Je suis remonté de la cave et avant d’avoir le temps de sortir du bâtiment, j’entends Gabriel hurler. La douleur qu’il exprime me fait frissonner. J’accélère, j’ai besoin d’air frais, j’ai la nausée.
***
J’ai dû aller au bout de la rue pour ne plus entendre le calvaire du chasseur. À cet instant, je maudis la finesse de mon ouïe. Je ne sais pas si Tobias sera vengé, s’il se sentira soulagé que ce type ne soit plus en état de faire du mal.
J’ai rendu mon attirail à Sam. Il me propose de garder les flingues, je refuse. J’espère bien ne jamais avoir besoin de ce genre d’arme. Puis Mick tire bien mieux que moi au cas où, et il aura bien un calibre à me coller entre les doigts, si cela s’avérait nécessaire. Je regrette aussi de ne pas être fumeur, car je crois qu’en griller une aurait calmé mon stress. J’envoie un message à Mick pour dire que je vais bien que l’opération est bientôt terminée.
***
Un sifflement met tout le monde en alerte, Alessandro vient d’ouvrir la porte. Gabriel n’est plus. La squadra va s’occuper à effacer le crime. Je me suis avancé pour voir dans quel état est le professeur. Il avance péniblement soutenu par son ami. J’aide en le soutenant du côté libre. Il grimace quand Alessandro l’installe dans sa voiture. Je me glisse à l’arrière et pose mes paumes sur les épaules du professeur. Je sais qu’il abhorre le contact, alors je me fais léger, la pression suffisante pour le soulager de sa douleur.
***
Alessandro a fait un détour par son hangar de combat. C’est là qu’est garée ma voiture. Je prends congé des deux hommes. Avant de descendre, je croise le regard fatigué du professeur. Pas besoin de long discours. Un simple hochement de tête de part et d’autre scelle ce lien tissé de respect mutuel. Il est la preuve qu’un chasseur peut changer.
Avant de grimper dans ma voiture, j’envoie un message à Mick que j’ai récupéré ma voiture et que je rentre. Le pense au professeur, il va lui falloir du temps pour se remettre.
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Sujet: Re: Les couleurs sont trompeuses PV Tobias Lun 10 Fév 2020 - 14:15
clickAlessandro & Tobias & Chad xxx« Les couleurs sont trompeuses. » La sigaretta est appréciée par mio amico. Il y a des détails insignifiants ou pas qui vous change une situation catastrophique en situation catastrophique supportable. Les cachets pour le cœur et une sigarreta, pour le moment c’est ce que Tobias a besoin et l’eau de la bouteille qu’on lui a apportée.
-Il a tué Charles.
J’ouvre la bouche pour dire un mot, puis la referme en comprenant l’abîme de détresse et de remords dans lequel cette information a dû le plonger. Il me semble voir l’ombre d’un sourire sur le visage torturé de souffrances de ce fou qui a entraîné Tobias dans une descente aux enfers.
- Mon fils vivait encore quand j'ai sombré ce soir-là. Je me souviens de ses pleurs. Mon petit garçon m'appelait. Ce monstre a eu peur que je reste avec mon fils si ce dernier était devenu un loup.
Je reste silencieux. La compassion n’est pas pour tout de suite, le « travail » n’est pas terminé. Je l’ai aidé à enfiler les vêtements que je lui ai apportés. Je me tiens à côté de lui pour prévenir toute chute et tenir le flacon de sa perfusion. Le dernier acte est pour lui. Cela ne lui rendra ni son garçon ni sa femme, cela ne le soulagera pas de sa peine, mais l’esprit a besoin de boucler les boucles et terminer les histoires par un point final. Point qui se matérialise par la dague qui m’a servi à déchirer les vêtements de McNeal.
- Supplie-moi.
Je me tiens un pas en retrait. Je n’ai jamais eu à faire supplier un homme, d’une part parce que ça venait tout seul quand je me retrouvais dans cette situation et d’autre part, je n’ai jamais eu de vengeance à assouvir. Lyly c’était de l’euthanasie, si je ne m’en étais pas occupé, elle ne serait pas morte tout de suite, trop jolie pour cela…
Gabriel hurle et se tord de douleur. Son regard fou nous montre ses pupilles réduites à une épingle d’aiguille. Il lutte pour ne pas donner satisfaction à Tobias, pour emporter dans la tombe cette ultime torture, mais l’élève a bien écouté son maître et pourrait même l’avoir surpassé, car Tobias sait donner la mort de mille façons sans y prendre plaisir. Je sais qu’il veut se ranger, faire sa vie avec la petite. Mais on n’oublie pas quinze ans de traque et de chasse, son corps a besoin de cette drogue, l’adrénaline du chasseur. Je lui offre quelques opportunités en la matière, mais je sais qu’un jour la source se tarira et que je devrai demander à quelqu’un d’autre.
Enfin, les mots sont lâchés, le mentor supplie son disciple de l’achever. Ce qui était Gabriel McNeal se repend sur le sol dans un bruit obscène et d'odeurs fécales. Il a offert la douleur, c’est la douleur qui l’accompagne sur sa dernière route.
- Je pense que j'arriverais à vivre avec ça. Et peut-être même à tourner la page. - Amen.
Tobias refuse que je le porte, alors je le soutiens pour partir de cette cave et remonter à la surface. Arrivé en haut, je siffle. Mes hommes s’activent, chacun sait ce qu’il a à faire. Chad vient m’aider à soutenir Tobias que ses jambes trahissent. Aucun mot n’est prononcé, l’architecte s’est mis derrière et absorbe la douleur de mio amico pendant que je conduis. Nous le laissons vers le Fight Club à côté de sa propre voiture.
(…)
Son appartement sent le renfermé. Je conduis Tobias dans sa salle de bain, retire sa perfusion et ses affaires et le colle sous la douche. Mio amico est trop las pour protester, puis avec ça on se trouve à égalité pour la vision du corps pitoyable de l’autre. Je fais vite, car il a besoin de repos. Un bas de pyjama plus tard et au lit. Sur sa table de nuit, ses cachets pour le cœur, des antidouleurs, une bouteille d’eau et une autre de whisky.
- Je t’envoie un médecin dans la matinée, sois aimable avec la dame où elle t’achève. Elle fera le nécessaire pour ton absence au lycée, recoudra ce qu'il y a à recoudre, elle a l'habitude... Elle te fournira les médicaments. Je reviens après le rush de midi avec des provisions pour que tu n’aies pas à bouger. Repose-toi. Ciao’ Amico.
Je remonte la couverture sous son menton, me penche pour un baiser sur son front. Il maugrée quelque chose incompressible, je m'éclipse sans un bruit et sors avec le sourire aux lèvres. Je pourrais bien me reprendre une claque s'il se souvient de mon geste à son réveil. À moins que ça aussi soit en passe de guérison.