Sujet: Le loup et le Poussin Feat Amance Lun 13 Jan 2020 - 19:06
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
La visite de Paris imprévue organisée par Amance avait été le bouquet final de ce voyage. Ça et avoir pu cogner son ex. Il y a des choses dans la vie, des petits plaisirs coupables qui font extrêmement du bien. Je ne suis pas un violent de nature, mais toucher à ma femme, mal lui parler, la harceler me fait devenir un mâle alpha dans toute sa splendeur. Je suis aussi content que mon Poussin ait cassé le nez de sa connasse de sœur. Oui, ces quelques petits plaisirs restent gravés dans ma mémoire.
Je n’ai pas eu le temps de profiter plus longtemps d’Amance que sa Raymonde me l’enlevait pour un anniversaire à Phoenix. Les porcelaines que j’ai achetées pour Mady et la maman de Caracole sont intactes. Franchement, je n’y croyais pas. Pour moi ce n’est que de la vaisselle, mais lorsque j’ai vu les yeux des deux femmes briller comme si je leur avais offert un solitaire, je me suis dit que je ne comprenais pas trop le sens des priorités des femmes. J’ai évité le « c’est juste un plat » pour ne pas passer pour le lourdaud de la maison. J’ai dit que j’avais choisi avec soin et hésité entre une infinité de références. En vrai, j’ai acheté ce qu’Amance m’a dit d’acheter.
J’ai dû énumérer tout ce que j’avais mangé, miner la tour Eiffel et expliqur que les Français vivent les uns sur les autres. Je n’ai pas dit pour les chiens de Pierre ni pour Adam. Mady m’aurait fait la morale.
(…)
« Bien arrivée chez les parents de Raymonde. Tu me manques déjà. PS: Arrête d'apprendre à mon chien à marquer son territoire. Sinon je lui apprends à faire sur tes boots. <3 » « J’ai rien appris à ton chien ! Il n'a pa besoin de moi pour les conneries. :3 Tu me manques aussi Poussin. »
(…)
S’il n’y avait pas Dick qui m’aide pour la salle de bain, je tournerais comme un fauve en cage. En fait, je n’arrive pas à taire cette inquiétude qui me noue le ventre. Je donne le change aux autres, mais quelque chose m’empêche de dormir tranquillement. Pourtant les messages d’Amance sont rassurants. Elle a rencontré le parrain d’Andy et semble découvrir plein de choses sur son amie qu’elle préfère me raconter de vive voix. Elle a été impressionnée par le père d’Andy qui tient plus du grizzli que du Puma. À demi-mot je comprends qu’Alessandro va ramer pour se faire accepter par sa belle-famille. C’est comme si… ma sœur Janet avait ramené un mafieux à la maison. J’imagine bien la tête qu’aurait faite mon père, sans parler de l’alpha de la meute, Ted. Janet avait l’amour rebelle. Je ne sais pas si elle se cherchait ou se plaisait à offusquer les anciens de la meute. Ma cadette de deux ans de moins m’avait à peu près tout présenté, black, jaune, amérindien, latinos, mecs de vingt ans de plus, de huit ans de moins, et une fois une femme.
Je soupire, depuis mon retour de France, je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Je suis heureux d’avoir le consentement des parents de celle que j’aime. Je suis un homme comblé avec une femme qui m’aime sincèrement, une situation stable, un toit qui a su s’adapter à nos lubies de nomades qui étouffent entre quatre murs, un cercle d’amis qui commence à s’élargir en faisant un peu le grand écart entre un flic et un gangster. Pourtant, chaque geste simple du quotidien me renvoie, plus qu’à l’habitude, à des souvenirs de mon passé. Certains heureux, d’autres tragiques. Je pose quelques graines de millet dans la mangeoire fabriquée par Troy. Ainsi, elles prennent l’habitude de venir, ça fait plaisir à l’enfant quand il vient.
(…)
J’attends devant le terminal par lequel Amance doit revenir.(*) Je suis impatient de la revoir. Je tourne quelque chose qui est à l’abri dans ma poche. Un aboiement reconnaissable entre mille m’arrache un grand sourire : les voilà.
(*):
À voir comment cela vous arrange ou pas, mais on peut dire que je viens vous chercher toutes les deux, car vous ne vouliez pas reprendre le bus. Je suis resté flou à dessein.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mar 21 Jan 2020 - 14:12
Le loup et le poussin
Willem & Amance
Je fouille jusqu’au tréfonds de mon sac, derrière nous ça s’impatiente. Je suis pourtant persuadé d’avoir mis mon passeport dedans! Je jette un œil à Raymonde qui se moque gentiment de moi. D’habitude c’est elle le boulet, pour une fois que c’est moi qui n’ai pas ma tête... Je lui offre une grimace, reprend ma fouille. Je finis par le trouver, coincé entre un paquet de chewing-gum et les papiers de Jared. Je soupire, soulagée, tend mon passeport à l’hôtesse qui me lance un regard dédaigneux. Si je ne savais pas que la plupart des hôtesses dans les aéroport parlent plusieurs langues, je l’aurais insulté de connasse dans un bon français. Mon insulte reste mentale. Elle rentre mon nom dans l’ordinateur, ont peut enfin y aller.
(...)
Je reste pensive dans l’avion, les yeux dans le vague. J’ai prévenu par texto mon homme de notre heure d’arrivée avant le décollage. J’ai hâte de le retrouver, il commence à me manquer sérieusement. A côté de moi, ma meilleure et secrète amie dors sur mon épaule. Je la regarde avec bienveillance. Malgré le fait qu’elle me cache bien des choses sur sa vie, elle reste ma plus chère amie, presque une sœur. Un jour on devra quitter le cocon qu’est devenue notre colocation, Wes parle déjà de partir alors que nous deux, nous vivons plus souvent chez nos hommes respectifs qu’à la coloc. J’ai peur de perdre la personne dont je suis le plus proche après Will. Quitter la coloc sa voudrait dire finis les batailles d’oreillers, terminer les parties de Mario Kart endiablée, plus de film débile avec de la bière et des pop-corn, plus de piquage de fringue mutuelle, plus de danse idiote le dimanche matin en chantant a tue-tête... Mes yeux et mon nez me piquent subitement, je sens les larmes qui embue ma vision. Je renifle, me fait de l’air avec la main mais trop tard, je suis prise d’un gros sanglot que j’étouffe du mieux que je peux. Ça ne fonctionne pas. Ma meilleure amie se réveille, bat des cils en me regardant sans comprendre. Je me sens stupide, ris derrière mes larmes :
-Désolé. Je sais pas ce que j’ai. Ça va aller.
Un câlin, un ronronnement, mes larmes se tarissent. Je lui rend toute l’affection que mon amie peut m’offrir alors que le steward nous informe de l’approche imminente de notre destination.
(...)
Comme à son habitude, Jared ne supporte pas la cage de transport. Cette fois, il a trouvé judicieux de ronger les barreaux en caoutchouc qui le maintiennent à l’intérieur. Une heure de vol en plus et mon chien se baladait en soute. Je le sors de sa caisse, le laisse se secouer maintes fois avant de lui enfiler sa laisse. Il râle et tourne en rond, renifle les valises, les fesses des gens. Je le maintiens comme je peux tandis que nous récupérons nos valises avec Raymonde.
J’ai mal au ventre. Je n’ai pas dit à Will pour mes cheveux. J’ai préféré taire se moment ultra gênant de ma vie. Surtout que de ce que j’ai compris, Raymonde c’est fait un plaisir de prendre en photo ce dit moment. Je maintiens mon chien qui aboie tous ce qu’il peut, tire pour rejoindre la sortie. Andy lève le bras pour faire de grand signe. Mon homme est là, un grand sourire aux lèvres. Jared tire plus fort, la laisse m’échappe des mains alors qu’il court pour se jeter comme un dératé sur Will en geignant de bonheur. A se demandé qui est son véritable maître dans l’histoire.
Je me sens de moins en moins bien, j’angoisse et j’étouffe. Je suis partagé entre la joie de le retrouver et la peur qu’il n’aime pas mon nouveau look. Haut de coeur. Je fonce droit au toilettes les plus proches sous les yeux médusés de l’homme de ma vie.
(...)
Par je ne sais quel moyen, j’ai réussis à ne pas rendre ce que j’avais dans l’estomac. Et Will, malgré sa tête d’inquiet, semble apprécié mon nouveau look. Dans la voiture, Andy se bidonne a raconter comment je me suis retrouvé avec le gâteau dans le décolleté en brûlant au passage mes cheveux qui, grâce à la tonne de laque dont m’avait copieusement arrosé cette dernière, c’était embrasé en moins de deux secondes. Je ne prête pas attention à ses racontar ni ses moqueries, je me contente de caresser la main que mon loup a posé sur ma cuisse, créant de petits cercles du bout des doigts sur sa peau. Derrière ça en rajoute, imite quelqu’un qui vomis en me traitant de guimauve. Je ris de sa bêtise. Au fond, j’aime bien la guimauve, surtout avec lui. Jared se contente de geindre, quémande une caresse a Andy. La route jusqu’à la coloc se termine par de la musique et par moi qui rattrape un quottât de sommeil dont j'ignorais que je manquais.
(...)
J'ouvre un œil, puis l'autre, bas des paupières. Je suis ou? Je me redresse, m'étire légérement, regarde autour de moi. Toujours dans l'impala. Et Will qui me regarde. Je souris, me rassois correctement :
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mar 28 Jan 2020 - 22:05
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Jared tire si fort sur sa laisse qu’Amance ne peut que lâcher au risque de se déboîter une épaule. Mon pote arrive en galopant la langue flottant au vent. Je me suis baissé pour l’accueillir. Sous les regards amusés ou dégoûtés, j’ai droit à une toilette forcée. Je suis si content de le revoir que je ne le gronde pas pour son exubérance. Je me relève, Jared en profite pour vérifier si mon entrejambe a toujours la même odeur, pour voir Amance disparaître vers les toilettes.
- Couché !
Le chien obéit, je lâche l’emballage argenté dans ma poche. Ce n’est clairement pas le moment, mais elle m’a tant manqué. Je souris à Andy qui arrive traînant sa valise et celle de Poussin. Je m’enquiers du voyage, demande si Amance n’aurait pas une nouvelle coupe de cheveux. Andy ne se fait pas prier pour me raconter sa maladresse et ce qui a suivi. Je continue de sourire, mais mon cœur rate un battement. Avec ces idioties, mon Poussin aurait pu être défigurée. La puma rit de bon cœur ne voyant pas où est le mal, oubliant que son amie ne cicatrise pas comme nous. C’est bien parce qu’elle est la femme d’Aless que je tempère ma colère alimentée par un acte manqué qui aurait pu se révéler plus grave.
(…)
Amance revient, le teint verdâtre que je mets sur le compte de sa mésaventure. Elle me sourit, inquiète, une de ses mèches raccourcies enroulées autour d’un doigt.
- Cette coupe te va trop bien. T’as l’air plus sportive.
Je l’embrasse longuement accompagné par un concerto en wouf majeur de la part de Jared qui fait marrer tout le monde.
(…)
J’ai pris les valises des Miss et les dirige vers Bébé que j’ai garé loin, car les gens ne font pas attention aux vieilles voitures et se permettent de les érafler en ouvrant leur portière ou en y plaquant leur chariot à bagages. Andy est un moulin à parole, tandis que Poussin reste pâle et fatiguée. Dans la voiture, Andy continue, donnant moult détails de l’incident. J’ai envie de lui dire de se taire, mais Poussin finit par rire d’une de ses blagues que j’aurais pu apprécier si cela n’avait pas été si dangereux. Pour être honnête, pour n’importe qui d’autre j’aurai ahané comme la puma sur la banquette arrière. Mais là, il s’agit de mon Poussin. Je touche le contenu de ma poche quelques secondes. Amance n’est clairement pas en état pour cette folie. À la place, je pose ma main sur sa cuisse et conduis d’une main. De toute façon, c’est toujours tout droit.
(…)
Nous sommes arrivés, Andy jaillit de la voiture comme un diable à ressort. J’imagine qu’elle veut à nouveau raconter ses péripéties à Wesley. Je suis descendu pour ouvrir le coffre parfois récalcitrant. J’ai sorti leurs valises et refermé doucement, car Poussin dort. Je me réinstalle derrière le volant et la regarde dormir. Je regarde ses yeux clos, ses paupières ourlées de longs cils posés sur des cernes qui émergent. Le voyage l’a brassée, peut-être la nourriture ou un excès de sucrerie et de gras. J’effleure sa tempe du revers de mes doigts, ils noircissent légèrement. Mon geste la réveille.
- J'ai dormi longtemps…? - Tout le trajet ou presque.
Jared attend sur le trottoir à côté de sa maîtresse. Je sors de la voiture et la contourne pour lui ouvrir la portière et lui tendre la main pour l’aider.
- Jared ! Valise !
Le chien comprend et recule vers la maison, la poignée de la valise dans la gueule pendant que je cueille Amance sous les genoux pour la porter jusqu’à la maison.
- Tu dois te reposer Poussin. Andy oublie que tu n’as pas la même résistance que nous.
Je m’en veux aussitôt ai-je prononcé ces mots qui marque sa faiblesse par rapport à nous. - Je t’aime comme ça, nouvelle coupe de cheveux comprise.
(…)
Dans la maison, c’est animé. Je croise le regard déjà épuisé de Wesley. Je lui fais un clin d’œil puis du bout du pied j’aide Jared qui s’acharne sur sa valise bloquée par l’angle d’un meuble. Destination la chambre de Poussin que je referme et claque d’un coup de talon. Je me renverse sur le lit, mon précieux fardeau contre moi.
- Rappelle-moi de t’interdire de t’éloigner de moi si longtemps.
Je plonge mon nez dans ses cheveux, elle se blottit contre moi. De l’autre côté de la porte, Jared retrouve son domaine avec force de cavalcades et d’aboiements. Andy déballe sa valise dans le salon et non dans sa chambre au grand désespoir du libraire. Je souris. Difficile d’en vouloir à Andy très longtemps. C’est la meilleure amie de mon Poussin et je respecte cela. Les amis proches, ceux à qui on confie bien des secrets et des peines, sont indispensables.
- Tu sembles souffrante, Poussin. Tu es toute pâle et je sens que tu es épuisée. Tu devrais consulter un médecin. Ça me rassurerait.
La porte s’ouvre en grand. Je jure que ce n’est pas moi qui ai appris à Jared à ouvrir les portes. Nous voilà trois sur le lit.
- Je devrais lui apprendre à refermer les portes qu’il ouvre…
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Jeu 27 Fév 2020 - 22:55
Le loup et le poussin
Willem & Amance
Portée comme une princesse, je ris un peu en me raccrochant au cou de celui que j’aime. J’ai dormis mais si je pouvais dormir encore, ça serait merveilleux. Un ordre donné, mon chien obéis sans bronché. J’hausse un sourcil en voyant mon chien de cirque :
-Tu sais que je suis censé être sa maîtresse... C’est à se demander envers qui il a le plus d’allégeance… - Tu dois te reposer poussin. Andy oublie que tu n'as pas la même résistance que nous.
Je tourne le visage vers lui. Insinue t-il que je suis faible? Mes lévres se pincent, je tourne le nez, c'est dingue que je prenne autant la mouche pour rien ses derniers temps. Mais je ne suis pas faible. Mon homme se rattrape : Il m'aime comme ça. Je me contente de marmonner un "Mouais.", il a quand même insinué que j’étais une sorte de truc sans force.
(…)
La maison m'a manqué. Je respire a plein poumon l'odeur qui marque mon quotidien. J'adore cet endroit, j'adore la vie que je méne avec Wes et Andy… Mais je sais qu'a un moment donné tout ça se termineras, alors je profite de chaque instant dans cet endroit.
Dans le salon, Andy s'en donne à cœur joie pour me railler gentiment, tandis que Wes se contente de secouer négativement la tête, a la fois amusé et blasé de cette situation. Je lui offre un petit sourire, il me rend ma salutation d'un signe de main.
Will me porte dans ma chambre, claque la porte derrière nous. Il ne vient presque jamais à la coloc, n'y dors pas aussi souvent que je le voudrais. La plupart du temps c'est chez lui que l’on passe du temps ensemble, alors le voir ici est toujours précieux à mes yeux.
Je me niche contre lui une fois posé, le nez dans son cou, mes lévres sur la ligne de sa machoire à déposer un tas de petit baisé tendre. Le coup de la pauvre fille faible a été vite pardonner.
- Rappelle-moi de t’interdire de t’éloigner de moi si longtemps.
Je glousse à moitié. Lui aussi m'a manqué. Les yeux fermés, je profite de ses calins. J'ai été malade pendant toutes le séjour chez les parents d'Andy, je ne sais pas si j'ai laissé une super impression… Mais en tous cas, ça m'a profondément épuisée , tant moralement que physiquement. Je me niche un peu plus contre mon loup, mes doigts caressant negligament le haut de son torse tandis que je somnole.
- Tu sembles souffrante, Poussin. Tu es toute pâle et je sens que tu es épuisée. Tu devrais consulter un médecin. Ça me rassurerait.
Je marmonne un "oui,oui" , remonte pour poser un baiser sur sa joue. La mére d'Andy m'a conseillée la même chose avant notre départ. Je ne me sens pas forcément souffrante, mais je le ferais, si ça peut le rassurer.
(…)
Assise sur un fauteuil dans la salle d’attente, j’envoie un message à Will pour le rassurer. Depuis mon retour, il n'arrête pas de me pousser pour que j'aille consulter. Je ne m’en fais pas trop pour ma part, avec ma chance, ça n’est qu’un air de gastro, rien de bien grave en soit, donc. Je soupire et range mon téléphone en me laissant aller dans le fond de mon siège.
-Melle Jouve?
Je me lève, entre dans la salle de consultations, saluant le médecin d’une poignée de main. Il m’invite à m’assoir et sors des papiers qui porte mon nom. Les résultats de prise de sang, je suppose. Prise de sang que j’ai du prendre la veille quand j’ai pris rendez-vous. Il lit la lettre et me souris :
-Rien de bien grave mademoiselle. Tout ira mieux dans quelques semaines.
Je souris, soulagée. Je savais que ça n’était rien de grave. Je rattrape ma veste, me prépare a repartir aussi vite que je suis arrivée.
-Cependant… -Oui?
Mes fesses retrouvent l’assise du fauteuil. J’aime pas les « cependant » quand c’est un médecin qui parle. Maintenant je suis stressée.
-Il serait bien de prendre rendez vous chez un gynécologue plutôt que chez un généraliste.
Je manque de m’étrangler.
-Pardon? Un gynécologue? -Oui, ce que vous avez est plus de son ressort que du miens. -Euh... Pour faire quoi? Vous venez de dire que ça n’était pas grave. -Bien entendu, être enceinte n’est jamais grave, mais ...
Enceinte. Je n’écoute plus. Enceinte. Je regarde le médecin face à moi avec de grands yeux, bouche ouverte. Il se rend compte de ma tête d’ahuris :
-Vous l’ignoriez? -Non, j’étais au courant avant même de faire la prise de sang, c’est pour ça que je suis choquée.... Bien sûr que je l’ignorais! Et il doit y avoir une erreur, je ne peux pas être enceinte. J’ai un stérilet. Vous avez du vous trompé dans les noms...
Il verifie sa feuille en secouant la tête, je triture nerveusement mes ongles du bout des dents dans l'espoir d'une erreur de sa part :
-Non... Non il n’y a pas d’erreur... Et d’après les résultats vous êtes à peu près à 4 semaines...
Je calcule. Mes règles. Je les ai eu quand la dernière fois?? Avant la France. Il y a 5 semaines. J’ai du retard. Comment j'ai fait pour ne pas m'en apercevoir?! Bordel. Non non c’est pas possible, c’est pas possible...
(...)
A peine sortie du médecin, je sors mon téléphone. Il faut que je le dise à Will... Non pas au téléphone. Un texto rapide pour le prévenir de mon arrivé sera suffisant pour le moment.
« Sortie. J’arrive. »
J’hésite à envoyer un message à ma Raymonde pour la prévenir. J'ai envie de pleurer. Je me sens perdue et toute seule. Une main sur mon ventre, je n'arrive pas à croire ce qu'il m'arrive. Un bébé. Comment je vais dire ça à mon homme? Comment il va prendre la nouvelle? On en as parler, mais ca ne devait pas arriver avant longtemps. J'avais d'autres projets avant l'arrivée d'un bébé. Mon poing se resserre sur mon haut. Il faut que je lui parle, et vite.
-Du nerf, ma grande.
Je remonte en voiture, file à tout allure chez lui.
(...)
-Keanus?
Le jeune homme se retourne et viens m’accueillir en souriant. Je lui sourit, me pince les lèvres avant de demander :
-Will est là ? Il n’a pas répondu à mon texto... -Le nez dans l’impala. -D’acc, merci.. -Tout va bien? -Oui, oui...
Il me regarde, sourcil froncé. Le problème des loups: on ne peut rien leur caché. Je lui offre une grimace, il me l’a rend en riant. Je me dirige vers le garage, boule au ventre, le cœur qui bat bien trop fort pour que ce soit normal. Je suis nerveuse. Il va le sentir avant même que je n’ouvre la bouche. Je trouve mon loup le nez sous le capot de l’impala, du cambouis jusqu’aux épaules. Je croise son regard émeraude et lui sourit doucement en approchant. Il a de la graisse de voiture jusque sur le nez, j’attrape un chiffon et lui essuie en prenant soin de ne pas étaler la graisse . Il sait que je suis nerveuse, je n’ose même pas le regarder dans les yeux. Il finit par poser la question qui tue: Est ce que je vais bien.
-Oui, oui, ça va... Et je vais bien... Enfin si on veut...
Je lui jette un regard, terrifié parce que je dois lui annoncer. Et si il prenait ça très mal? On à parler d’enfant qu’une fois, lorsque l’on était à la neige... Deux si on compte ma mère qui a tenté une approche là dessus. J’ai l’impression que mon coeur pèse dans mon estomac, je ne sens rien d’autre que ce poid horrible. Je ne peux pas gardée ça pour moi! Et de toute manière, ça va finir par se savoir... Et se voir.
- Tu veux pas qu'on aille faire un tour à pied? J'ai besoin d'air frais… Et de te parler.
Je n'ai pas envie qu'il s'inquiéte, mais je n'ai pas envie que tous le monde dans la maison entende ce que j'ai besoin de lui dire. Il tente de chercher une réponse du regard, je fuis son contact, j’ai peur de me mettre à pleurer et de ne plus pouvoir articuler quoi que ce soit si il plonge ses yeux dans les miens.
(…)
Raymonde me harcéle de texto. Elle s'inquiéte que je ne lui ai pas donné de nouvelles après mon rendez vous chez le médecin. Je lui répond d'un simple « Je suis ok. Je t’explique en rentrant. » Will sors de la maison après avoir fait un brin de toilette pour retirer la quantité astronomique de cambouis qu'il portait sur le dos. A croire qu'il ce l'est étalé intentionnellement, en mode créme hydratante.
On prend un sentier pas loin de la maison, nous retrouvant rapidement entouré par la forêt. J'ai l'impression que je vais exploser d'un moment à l'autre tant la pression est forte. J'ai retourné toutes les façons de lui annoncer dans ma tête le temps qu'il se change. Et je ne trouve toujours pas la bonne solution. Je serre la main de mon homme dans la mienne, enlace mes doigts aux siens et décide de me lancer quand je nous sais assez loin de toutes oreilles indiscrètes :
- J'ai du faire une prise de sang avant d'aller chez le médecin… Et.. Je sais pas comment ça a pu arriver… Mais… Il se pourrait.. Non, en fait c'est le cas….
Je balbutie et begaye. Je ne suis même pas sur qu'il comprenne ce que je dis. Je ferme les yeux, inspire profondément avant de cracher enfin le morceau:
-Je suis enceinte.
Je l'ai dit. Me l'entendre dire à haute voix me fait prendre conscience de la situation. Enceinte. Je vais avoir un bébé. Dans 8 mois, je donnerais la vie. Je sens les larmes montés sans que je puisse y faire quoi que ce soit avant de fondre en larme, en mode pauvre fille paumée.
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Sam 7 Mar 2020 - 18:17
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
J’ai dû insister pour qu’Amance aille consulter. Le lendemain de son retour, elle avait toujours ce teint terreux et l’estomac au bord des lèvres. J’avais absorbé son mal un moment, mais celui-ci semblait venir d’une source sans fond. Son idée de gastroentérite me paraissait un peu faible, mon Poussin couvait autre chose.
(…)
Je rumine mon inquiétude en faisant une révision sur Bébé. Elle aussi a la durite fragile et a tendance à vomir de l’huile. Je connais chaque recoin de son moteur, chaque vis, chaque aspérité. Je peux savoir si Keanus a touché à quelque chose, il est le seul autorisé à poser les mains sur l’Impala. Mon portable vibre dans ma poche. Je m’empresse de me nettoyer les mains sur un chiffon.
« Sortie. J’arrive. » « Il a dit quoi ? »
Pas de réponse. Elle n’a pas dit qu’elle allait bien ! Je tourne en rond dans la grange imaginant le pire. Il faut que je m’occupe, sinon je vais devenir fou. Je retourne sous le capot de bébé pour démonter une bougie qui n’a pas besoin de l’être.
(…)
Je suis tendu quand elle arrive enfin. Je croise son regard, j’y lis une inquiétude, mais pas de peur. Rien de létal, je soupire alors qu'elle prend un chiffon pour me débarbouiller comme un enfant. Je n’en peux plus d’attendre le verdict, je lui pose la question.
- Ça va ? - Oui, oui, ça va... Et je vais bien... Enfin si on veut... - Comment ça ? Je vais t’emmener voir un autre médecin s’il le faut ! - Tu veux pas qu'on aille faire un tour à pied ? J'ai besoin d'air frais… Et de te parler. - Amance !
Mais elle fuit mon regard. Je suis fou d’inquiétudes, j’aimerais l’entourer de mes bras, mais je suis maculé de cambouis. Je file à la maison pour faire un brin de toilette rapide et changer de t-shirt. Je me traite de crétin, en voulant réparer une voiture qui n’a pas besoin de l’être j’ai retardé ce qu’elle a à me dévoiler. J’imagine une maladie orpheline qui va lui pourrir le restant de sa vie, ou pire : un cancer.
(…)
On a pris le sentier derrière la maison qui mène à la nature proche, une des raisons qui nous avait fait choisir cette demeure. Amance est tendue, elle en tremble presque. Je cueille sa main dans la mienne et la serre doucement. Je veux qu’elle sache que je suis là et que je ne la lâcherais pas quoiqu’elle m’annonce.
- J'ai dû faire une prise de sang avant d'aller chez le médecin… Et.. Je sais pas comment ça a pu arriver… Mais… Il se pourrait.. Non, en fait c'est le cas…. - Et ? - Je suis enceinte. - …
L’information tourne dans ma cervelle sans parvenir à se poser quelque part, comme si mon cerveau refusait d’assimiler ce fait.
- T’es sûre que c’est pas celui d’une autre ? Euh, non, tu ne peux pas être enceinte à la place d’une autre femme. Euh ? Enceinte, comme tu attends un enfant ?
Je demande une précision, des fois que j’ai mal compris. Amance hoche la tête. Mes jambes refusent d’avancer, ou ma cervelle est si occupée à traiter la nouvelle qu’elle n’est plus capable de me faire bouger. Un bébé !
- Mais ce n’est pas possible tu portes un…
… stérilet. 1 % de risque de grossesse… En bon professeur de SVT, j’ai évidemment un cours sur la reproduction et les moyens de contraception.
- Je vais être papa ?
Pas que je suis long à la détente, mais une ultime confirmation m’est utile. C’est là que je me rends compte qu’Amance est au bord des larmes. Je l’entoure de mes bras et la serre fort contre moi. Nous avions évoqué l’idée d’avoir des enfants, nous étions d’accord l’un et l’autre d’en avoir, mais avec l’option de pouvoir choisir le bon moment. La nature a décidé pour nous. J’espère que cette bousculade dans nos projets d’avenir ne va pas trop peiner mon Poussin.
- Si c’est un garçon on l’appelle Alphonse et si c’est une fille : Gertrude !
Je m’écarte un peu pour la regarder, son cœur comme le mien est malmené par des émotions contradictoires : joie, peur, stress.
- Je plaisante, hein. J’veux une fille jolie comme toi ! Ou un garçon pour jouer au basket. Je lui apprendrais le basket même si c’est une fille ! C’est bon pour la coordination. Y’en a qu’un ?
C’est trop tôt pour le savoir. Je serre à nouveau Amance contre moi. Un enfant, cela a tant de signification pour moi. Je croche son menton d’un doigt pour la regarder dans les yeux.
- Je suis heureux de cette nouvelle, c’est la vie, la nôtre.
Je comble l’espace qui me sépare de ses lèvres pour l’embrasser tendrement. Puis je me baisse et la soulève du sol pour la porter comme une princesse. - Il va falloir te ménager, sans arrêter tes activités, c’est aussi important que tu bouges. Fini la malbouffe et…
Un « Will » prononcé avec force m’arrête dans ma diatribe. Je la repose sur la terre ferme. Je l’embrasse à nouveau, je ne sais pas comment réagir. Mille choses me passent en tête. J’ai envie de la surprotéger. Je sens que je vais devenir impossible à vivre.
- Y a pas de ceinture de sécurité dans l’impala !
Il en faut pour fixer un siège auto. Devoir faire des trous dans la carrosserie de Bébé me crève le cœur.
- Un bébé ! Tu as des idées de prénoms ?
Si c’est un garçon, j’en ai un qui me trotte en tête depuis que je suis devenu un alpha. Mais je ne suis pas sûr que ce soit bien de rappeler le passé. Nous reprenons le chemin de la maison, mon bras sur ses épaules. Amance me livre ses doutes, ses craintes, mais également sa joie. C’est notre premier enfant à tous les deux, nous sommes aussi démunis l’un que l’autre devant cet événement.
- À l’aéroport, je voulais t’offrir quelque chose, mais tu étais malade et y avait Andy. Ce n’était pas le bon moment. Je crois qu’il est temps maintenant.
Amance me demande ce que s’est, je refuse de lui répondre. Keanus qui nous voit arriver dans la cour sourit à pleines dents sans qu’on ait besoin de lui annoncer la nouvelle : cela se lit sur notre visage. Je le lui dis clairement.
- Je vais être papa ! - Félicitation ! - Et Amance maman ! - Ça tombe sous les sens, Will…
Ma tante sort sur le perron la main devant sa bouche, les yeux écarquillés. Elle a entendu ce que j’ai dit. Elle se précipite vers nous, en larmes et nous serre très fort contre elle. L’émotion lui noue la gorge, l’empêchant de s’exprimer clairement.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Jeu 19 Mar 2020 - 19:51
Le loup et le poussin
Willem & Amance
- T’es sûre que c’est pas celui d’une autre ? -… -Euh, non, tu ne peux pas être enceinte à la place d’une autre femme. Euh ? Enceinte, comme tu attends un enfant ?
Je découvre un Will que je ne connaissais pas. Un Alpha qui a les yeux grand écarquillés, qui me regarde comme si je venais d’un autre monde... Et surtout qui attend confirmation de ma part. J’hoche faiblement la tête à l’affirmatif, j’ai peur de couiner plus que de parler si jamais j’ouvre la bouche.
-Mais ce n’est pas possible tu portes un… -Je sais.
De nouveau le silence qui s’installe, mon homme en proie à des réflexions qui m’échappe tout autant qu’elles m’inquiètent. Et si jamais il me quittait pour ça?
-Je vais être papa?
J’hoche de nouveau la tête. Est ce que ça veut dire qu’il accepte la chose ou tout le contraire ? Je vais craquer. Je vais me mettre à pleurer d’un moment à l’autre... Je me retrouve le nez contre son torse, ses bras autour de moi avec le droit à un gros câlin. Mes bras passent autour de sa taille, je me raccroche à son t-shirt en fermant les yeux, mon cœur se calmant un peu. Je ne vais pas le perdre, mais je suis terrifiée. Est ce que je suis à la hauteur ? Est ce qu’on est à la hauteur ? Un bébé, c’est pas comme un chien, c’est une responsabilité immense et.... Et c’est pour la vie. Je me serre un peu plus fort contre mon loup, cherche du réconfort et un courage dont j’ai peur de manquer. Je vais devoir le dire à mes parents... Mon dieu.
-Si c’est un garçon on l’appelle Alphonse et si c’est une fille : Gertrude !
J’ouvre de grands yeux. C’est une blague ? Je me détache, le regarde dans les yeux. Il a sa tête de vieille blague. Je ris gentiment, j’ai l’impression que c’est la première fois que je ris. Un soupire, mon sourire s’évanouit. On va devoir chercher un prénom... Moi qui voulait appeler mon premier chat PQ je vais devoir trouver un prénom pour un enfant... À noter tout de suite : ne pas tirer au sort dans un pot, aux risques d’avoir un enfant qui s’appelle Vanille ou Grenadine. Ou Impala.
-Je plaisante, hein. J’veux une fille jolie comme toi ! Ou un garçon pour jouer au basket. Je lui apprendrais le basket même si c’est une fille ! C’est bon pour la coordination. Y’en a qu’un ? -Euh…
Bah oui tiens. Est ce qu’il y en a qu’un ? Les loups ça marche comment chez eux ? Une image me passe en tête, moi avec une portée de bébé. Je veux pas d’une portée de bébés loups moi! Et d’ailleurs, il va tenir de Will? Ou de moi? Et si c’est un loup, comment je fais pour le gérer ? Je ne sais pas m’occuper d’un bébé garou, moi! Un vent de panique m’envahis, je commence à manquer d’air. Un comble quand on sait que l’on est dehors, au grand air. Will me sert de nouveau contre lui, la panique fond comme neige au soleil: il sera là. Will sera là, toujours. Mes yeux se plongent dans les siens quand il relève mon visage pour m’observer. J’espère que ce bébé aura ses yeux, des grands yeux émeraude. Je sourit tendrement, pose ma main sur la sienne.
-Je suis heureux de cette nouvelle, c’est la vie, la nôtre.
Je souris, lui rend son baiser en y mettant tout l’amour que je ressens pour lui. Je me retrouve de nouveau portée, mes mains posée sur ses épaules. Mais mon sourire disparaît rapidement:
- Il va falloir te ménager, sans arrêter tes activités, c’est aussi important que tu bouges. Fini la malbouffe et... -Will.
Je bouillonne. Pas question de changer quoi que ce soit à mes habitudes. La seule chose que je vais stopper c’est l’alcool. Parce que je sais que ça nuit au fœtus. Le reste, pas question de cesser quoi que ce soit. Je sais que mes pupilles ont du s’élargir à un point que mes yeux paressent noir, j’en ai la confirmation quand mon loup me repose à terre, cueille un baiser du bout des lèvres. Je ne sais pas comment réagir à cet élan de... Je ne sais quoi. Je n’ai pas besoin d’un gardien qui veille à mes côtés, juste d’un futur papa qui m’aide à gérer cette grossesse... Mon dieu, je suis enceinte. De toute évidence je n’arrive pas à imprégner cette information dans mon crâne, l’impression de le savoir sans le savoir. Comme un vieux rêve qui vous hante.
-Y a pas de ceinture de sécurité dans l’impala! -Hein?
Je ne vois pas tout de suite le rapport entre la grossesse et l’impala. Puis je fais le liens rapidement : bébé = siège auto = ceinture de sécurité. Si il n’y en a pas dans l’impala alors... Alors il va falloir que je trouve une voiture, coûte que coûte. Je laisserais celle que l’on possède avec ma Raymonde pour qu’elle puisse aller travailler sans problème, je m’en trouverais sûrement une petite d’occasion et...
- Un bébé ! Tu as des idées de prénoms?
Des idées de prénoms... Je n’ai déjà pas réfléchis au fait de faire un bébé maintenant, encore moins à un prénom ! Je lui fait non de la tête, son bras s’enroule comme un serpent autour de mes épaules, je me laisse trainé sur le chemin du retour. Si j’ai un poids qui viens de s’envoler de mes épaules, j’ai une boule dans la gorge qui ne veut pas partir. Je ne pensais pas qu’une grossesse m’effraierait autant… Et j'ai besoin de parler, urgemment, avant que ma tête n'éclate sous toutes les informations et questions qui m'assaillent :
-Ca me rassure que tu sois heureux... J’ai vraiment eu peur que tu me laisses tomber. Je sais, après coup je me rend compte que c’est stupide.... Mais je ne m’attendais clairement pas à attendre un bébé maintenant...
On va avoir un bébé. J’ai un petit blanc, un moment de flottement ou l’information grimpe jusqu’au bonne endroit avant de sourire et de sautiller comme une enfant. J’attend l’enfant de Will. Et malgré tout les doutes qui m’assaillent, je suis vraiment heureuse de ça. Je me défaits de son étreinte, enlace mes doigts aux siens en me raccrochant à son avant-bras, sourire aux lévres.
- À l’aéroport, je voulais t’offrir quelque chose, mais tu étais malade et y avait Andy. Ce n’était pas le bon moment. Je crois qu’il est temps maintenant. -De? Qu’est ce que tu voulais m’offrir ?
Un cadeau? C’était quoi? J’ai rien pour lui moi! Les lèvres de mon loup reste scellé.
-Will, c’était quoi ?
Je detourne la tête de mon loup en entendant les bruits de pas, voit un Keanus tout heureux accourir vers nous, un sourire jusqu’aux oreilles. Je ne peux m’empêcher de faire comme lui, son sourire est contagieux.
- Je vais être papa ! - Félicitation ! - Et Amance maman ! - Ça tombe sous les sens, Will…
Je ne peux m’empêcher de rire à la bêtise de mon homme, de toute évidence il semblerait que la nouvelle le bouleverse tout autant que moi. Est-ce que ça doit être un point rassurant? Mady sort de la maison, les yeux ronds, main qui cache ses lèvres sous le coup de l’émotion. Elle se précipite vers nous, les larmes aux yeux. Je ne peux m’empêcher de me remettre à pleurer. Elle nous sert fort contre elle, je crois avoir sentis un baiser dans mes cheveux, entend à peine ce qu’elle dit. Je me contente de lui rendre cette étreinte. Si mes parents réagissent aussi bien qu’elle, ce serait merveilleux.
(...)
J’ai l’impression d’être couvée. Surtout par Will. Je crois qu'il n'a jamais été autant à mes petits soins… Et ça ne fait qu'une heure qu'il est au courant. Assise dans la cuisine, je remercie Mady pour la tasse de thé qu’elle vient de me préparer.
-Merci. Ça, au moins, sa passe... -Tu es fort malade? -Assez... Mais j’aurais jamais mis ça sur le fait que je sois enceinte. -Ce sont les débuts. Ça passera par la suite.
Je souris. Je n’y connais rien. Ou tout du moins, pas assez sur le sujets. J’avale une longue gorgée de thé à la menthe et soupire un peu :
-Si Will ne m’avait pas pousser à consulter, je crois que je ne m’en serais même pas aperçu. Enfin… -Tu avais d’autres symptômes ? -Je ne sais pas si ça en fait partie mais... Je me met à chuchoter: J’ai tout le temps faim. Encore plus que d’habitude je veux dire. Et je re-mange de la viande.
Mady rit un peu. J’entend un hoquet de surprise derrière moi. Je me retourne pour voir Will tout étonné . J’avais oublié que chuchoter ne sert à rien quand on vit avec des loups.
-Ne me regarde pas comme ça. J’y suis pour rien. Ça me donne envie d’en manger. Tout le temps.
Mady continue de rire en secouant la tête, je ne peux m’empêcher de sourire également. Je me tourne de nouveau vers ma tasse de thé, glisse une main sur mon ventre. Dire qu’un petit être y est tapis tranquillement au chaud…
-Tu l’as annoncé à tes parents ?
Je me tends un peu. L’idée d’appeler mes parents pour leur dire que je suis enceinte... C’est encore plus stressant que de l’annoncer à Will.
-Non... Vous êtes les premiers à le savoir. Je pense faire un appel vidéo pour leur dire... Mais je ne me sens pas capable de le faire toute seule... Tu le feras avec moi, hein ?
Yeux de biche, bouche en petite moue je me tourne vers mon homme avec espoir. On l’a fait à deux. Normal qu’on l’annonce à deux, non ?
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mer 25 Mar 2020 - 15:22
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Je plane sur un nuage, c’est dans un état second que j’écoute Mady et Amance parler maternité. La semaine passée, je faisais encore l’andouille au cirque avec Dick.
Un bébé !
Une nouvelle vie qui prend forme dans le ventre de mon poussin. J’ai beau être professeur des sciences de la vie et de la terre, cette alchimie qui conduit à la naissance reste entourée de magie. J’ai beau connaître le cycle de fécondation des ovocytes du groupe des métazoaires, les divisions de méiose, mais tout le charabia technique n’est rien devant une nouvelle vie, un nouvel être qui sera autonome dans quelques mois, qui aura une conscience propre, un moi.
Amance chuchote à Mady qu’elle remange de la viande, je ne peux pas m’empêcher de hoqueter. J’avoue que la nouvelle me fait plaisir pour le viandard que je suis.
- Ne me regarde pas comme ça. J’y suis pour rien. Ça me donne envie d’en manger. Tout le temps. - Tu vas ressembler à Andy !
Nous rions tous de ces changements. Je suis encore dans cet effet d’annonce sans vraiment réaliser tout ce que cela implique.
Un bébé !
Mady rayonne de joie, Keanus aussi. Moi, je me sens dépassé par les évènements. Je regarde la main d’Amance posée par réflexe sur son ventre encore plat. Cette scène très harmonieuse et paisible me montre aussi la fragilité de l’instant. Une mère et son enfant à naître, le mien également. Le nuage s’efface et le poids de tout ça me coupe la respiration. Je pose mes fesses sur le rebord de la fenêtre pour soulager mes jambes qui flageolent. Keanus s’en rend compte et vient me serrer l’épaule et me caresser le dos. Sans mots, mon frère me rappelle que nous sommes une meute, que je ne suis pas seul devant ce nouveau défi.
- Tu l’as annoncé à tes parents ?
Je sens Amance se tendre à la question de ma tante. L’a-t-elle annoncé et ils l’ont mal pris ? Mais je suis heureux de comprendre que je suis le premier à qui elle l’a annoncé. Je me décolle de la fenêtre pour m’asseoir à côté d’elle et entourer ses épaules de mon bras.
- Non... Vous êtes les premiers à le savoir. Je pense faire un appel vidéo pour leur dire... Mais je ne me sens pas capable de le faire toute seule... Tu le feras avec moi, hein ? - Évidemment, Poussin ! Je ne me déroberai pas, jamais !
J’espère que Pierre et Anne-Marie prendront cela avec bonheur. À notre départ, ils m’avaient semblé un peu rassurés sur ma personne, mais j’avoue que là tout s’accélère. La faute à personne puisqu’Amance portait un stérilet. Je me penche et embrasse tendrement sa tempe.
Cette grossesse précipite aussi autre chose, je ne serais pas serin si nous n’habitons pas sous le même toit. Je sais Amance attachée à Andy, Wesley et Vicki, mais la jeune étudiante est déjà repartie pour les besoins de sa formation, quant au libraire, il emménage avec mon collègue, l’ex-chasseur. Seulement ma chambre est pour le moment dans son jus, telle qu’elle depuis l’achat de la maison. La chambre de Maxine a été refaire, mais je ne peux pas envisager d’y emménager. Il faut donc prévoir des travaux, pour ma chambre, celle du futur bébé, arranger aussi la salle de bain, même si cette pièce avait fait l’objet des travaux nécessaire pour passer d’une installation insalubre à quelque chose de conforme et confortable. Cela devrait se traduire par des étagères et un placard en hauteur pour y ranger ce qui doit l’être. Nous n’avions encore pas parlé de l’installation d’Amance ici, je ne sais pas comment amener le sujet.
- Je vais devoir faire quelques travaux de rénovation dans ma chambre et celle de notre enfant. Mais avec ton état, il serait préférable que tu évites les poussières de plâtre puis les odeurs de peinture. Mais, je serais rassuré quand tu habitueras ici.
Pour la protéger, pour voir son ventre grossir, pour être aux petits soins. Les travaux lui laissent au moins deux à trois semaines de répit avant que je ne m’impatiente de son emménagement avec le reste de la meute.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mar 14 Avr 2020 - 23:26
Le loup et le poussin
Willem & Amance
- Évidemment, Poussin ! Je ne me déroberai pas, jamais!
Je ne sais pas pourquoi le fait qu'il le dise à haute voix me rassure à ce point. Enfin, je le savais, bien entendu mais… Mais voilà, il y a ce doute en moi qui n'arrête pas de me taquiner, cette peur au ventre de se retrouver seule avec un enfant à élever. Ca va tellement vite. Si je ne m'imaginais plus vivre sans Will, j'ai peur que ce petit bout crée un quelque chose de bloquant entre nous. Et je ne sais pas quoi penser. Je ferme les yeux sous son baiser, sourit tendrement. Je repousse loin, très loin, l'idée que tout cela se passe mal. On ne décide pas de ses choses là, c'est comme ça, voilà tout.
- Je vais devoir faire quelques travaux de rénovation dans ma chambre et celle de notre enfant.
Notre enfant. Je crois que j'ai le tournis.
-Mais avec ton état, il serait préférable que tu évites les poussières de plâtre puis les odeurs de peinture. Mais, je serais rassuré quand tu habitueras ici. -Quoi?
Vivre ici? Non pas que ça me déplaise de vivre avec Will, mais à dire vrai je ne me sens pas prête à quitter la colocation. Il ne m'a même pas entendus, trop perdu dans ses pensées. Il est aussi bouleversé que je le suis et ça peut se comprendre mais… Mais moi aussi j'ai besoin de temps, du temps pour accepter tout ça, pour accepter ce… J'ai l'impression qu'une boule de démolition viens de percuter ma vie pour pouvoir construire autre chose. Sauf que personne ne m'a prévenue. Je glisse une main dans mes cheveux, les yeux dans le vide à regarder mon thé encore fumant. Quitté la coloc et Andy. Je me vois mal dire à ma meilleure amie que je m'en vais et que je la laisse seule, surtout que l'on viens de "perdre" Wes et Vicky…
- Tes parents vont vouloir qu’on se marie ?
Je reléve la tête vers mon homme bouche entrouverte. Je me revois presque 2 ans en arriére. Mes fiançailles avec Adam. L'emménagement ensemble. Et il m'a… J'ai un frisson d'épouvante d'un coup. J'ai toujours le cauchemar ou Will me trompe, en tête. Mady pose une main sur mon avant bras, me ramène à la réalités. Tous ça va beaucoup trop vite pour que j'ai le temps d'imprégner les choses, comme si j'essayais de retenir le vent. Je me tourne de nouveau vers mon homme, hausse les épaules en secouant la tête :
-Je… J'en sais rien Will. Je n'y ai pas réfléchis. En vérité, je ne voyais pas ça comme ça. Je pensais que l'on prendrait la décision ensemble, que j'aurais le temps de me faire à l'idée d'avoir un enfant et pas… Pas que ça nous tombe dessus d'un coup.
Je sens la main de Mady se resserrer sur la mienne, tente de me porter une aide quelle quel soit. Je la remercie d'un sourire, retire ma main pour prendre ma tasse de thé. Mes mains se sert sur la porcelaine jusqu’à faire blanchir les jointures. Je ne sais plus quoi penser de tout ceci.
(…)
Je tripote nerveusement mon téléphone, mon pied tapote le sol frénétiquement.
-Mes parents viennent de recevoir mon message. Ils ne vont plus tarder à m'appeler.
Will attend dans le canapé à mes côtés, un bras calé derriére mon dos. Je soupire douloureusement, laisse échapper un gémissement d'angoisse. J'ai un poids dans le cœur qui menace a tout moment de me faire vomir. Je me niche contre Will, ferme les yeux, le nez dans son cou, a respirer son odeur à plein poumon. Ca au moins ça m'apaise. Je dépose tout un tas de baiser sur sa peau, juste pour penser à autre chose. Et puis aussi, parce qu'on a pas vraiment eu le temps de se retrouver depuis mon retour. Je reléve la tête pour embrasser sa machoire pour finalement dévié sur ses lévres. Quand il m'embrasse, j'oublie tout le reste. Mon téléphone vibre et se met à déverser "Where is my mind" de Placebo. C'est ma mére qui appelle. Je me redresse d'un coup, quitte a regret les lévres charnues de l'homme que j'aime pour décrocher. Je met le haut parleur pour que Will puisse entendre aussi.
-Bonjour Maman. -Oh! Bonjour ma fille. J'entend mon pére se plaindre derriére que je ne prend pas la peine de parler Français.
-Rooohhh ! T'as finis oui, elle a surement ses raisons! -Euh… Oui, vous étes en haut parleur. Will est avec moi. -Ah! Bonjour aussi Willem! Comment allez vous ? La France vous a laisser bonne impressions?
Je laisse mon homme prendre le soin de répondre, même si je me doute que l'impression qu'il garde de mon pays ne se dit pas à voix haute. Mon pére se méle à la conversation :
-Vous allez bien tous les deux ?
Je jette un coup d'œil à mon homme.
-On va dire que oui.
Gros blanc de l'autre coté du fil, suivis de quelques messes basse que je ne comprend pas. C'est mon pére qui reprend :
-Quelque chose ne vas pas ? -En fait…
Je laisse Will annoncer LA nouvelle. Plus aucun son de l'autre côtés du fil. Je regarde Will, inquiéte, pense même que la ligne à coupé.
-Allo?
Un sanglot étouffé. Ma mère pleure? Je commence a stressé de plus en plus, serre le téléphone dans mes mains, me sentant démunis face à ça. Finalement c'est mon père qui lâche un juron bien français:
-Putain de bordel de merde. -Papa… -Je vais être grand-pére? -Oui…
Ma mère rit tout autant qu'elle pleure. Ça veut dire que c'est une bonne nouvelle. Voilà que j'ai envie de pleurer à mon tour. Ce bébé, il va grandir loin de ses grands-parents maternelle. Mes parents ne pourrons pas le voir autant qu'ils le voudraient. Je n'avais pas pensé à ça, et ça me sers le cœur.
-Oh mon dieu, ma chérie c'est merveilleux! C'est pour quand? Il va falloir réserver des billets, il faut que je sois la pour la naissance de mon petit fils… Ou petite fille. -On n'en sait rien encore, on l'a su aujourd'hui.
Mon père continue de jurer derrière ma mère. Je crois même l'avoir entendu se servir un verre. Je crois qu'ils le prennent bien.
(…)
Je profite que Will soit dans la salle de bain pour envoyer un message à Raymonde, l'a prévenant que je dormais chez lui. J'ai le droit à un smiley qui boude suivis d'un bonne nuit. Je ne lui ai toujours pas dit, pourtant elle attend depuis ce matin de savoir ce que j'ai. Je me sens comme une horrible amie à ce moment même. Je regarde mon homme revenir dans la chambre, retirer son maillot que je m'empresse de lui voler pour l'enfiler. Il porte son parfum et j'adore dormir avec ça sur le dos. Il me rejoint dans le lit et je me niche contre lui, la tête dans son cou. Mes doigts jouent nerveusement sur sa peau, je pense a beaucoup trop de choses pour dormir. Il s'en rend compte. Foutues sens de loup.
-J'ai peur.
Je reléve le regard vers le siens :
-Je suis terrifié à l'idée de tous ce changement. Et j'adore la coloc. J'adore vivre avec Andy… Et il y a Jared. Il t'accepte toi, mais il n'a jamais rencontrés Keanus, Mady, Tobias ou même Kada… Et je n'ai pas envie de m'imposer dans votre maison. Je n'ai pas envie de tous précipiter.
Je soupire, me serre contre lui comme si je cherchais à me fondre en lui. Non pas que l'arrivé de ce petit être ne me plaise pas, mais il fait accélérer certaines choses que je n'étais pas encore prête à affronter, dirons nous. Et Will? Est-ce qu'il se sent prêt? J'ai bien remarqué qu'il était étrange depuis l'annonce… Non. Depuis mon retour de voyage il agis étrangement. Ca me fait penser que…
-Will…? Tout à l'heure, tu m'as parlé de quelque chose que tu voulais m'offrir à l'aéroport… C'était quoi?
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Lun 20 Avr 2020 - 14:03
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
- Tes parents vont vouloir qu’on se marie ?
J’ai l’impression d’avoir une boule de fil à démêler entre les mains. Chaque fois que l’on tire sur l’un d’eux, un autre apparaît. Nous ne sommes pas les premiers ni les derniers à devenir parents, je sais que nous allons nous en sortir, mais il y a un pas entre la théorie et la réalité.
- Je… J'en sais rien Will. Je n'y ai pas réfléchi. En vérité, je ne voyais pas ça comme ça. Je pensais que l'on prendrait la décision ensemble, que j'aurais le temps de me faire à l'idée d'avoir un enfant et pas… Pas que ça nous tombe dessus d'un coup.
Amance est anxieuse, j’aimerais pouvoir la rassurer, mais je suis dans le même état. Heureusement que Mady est là et lui offre une présence apaisante.
- Ce bébé ne va pas sortir demain, nous allons prendre notre temps. Et nous ne sommes pas obligés de faire les choses dans un ordre établi.
Nous avons un peu moins de neuf mois pour nous poser. Après l’euphorie vient le calme. Je reste près d’Amance, mes pensées vagabondent. Je me fais doubler par le destin. Amance pianote un message à ses parents. Elle le corrige une dizaine de fois avant de l’envoyer. Je regarde ma montre, il est très tard en France. Nous n’aurons leur réponse que demain.
(…)
Ou pas...
- Mes parents viennent de recevoir mon message. Ils ne vont plus tarder à m'appeler.
Nous nous sommes installés sur le canapé, j’ai passé mon bras autour de ses épaules. Elle me semble si fragile et encore plus précieuse à mes yeux. Amance s’est calée contre moi, elle me voit en protecteur, j’en suis heureux. Combien de couples explosent avec une telle nouvelle, se rejetant la faute ? Notre réaction à tous deux prouve que c’est du solide. Papa, je vais être papa ! Je l’embrasse quand elle relève son visage pour me regarder. Elle est mon rayon de soleil. Et à mesure que je la scrute, je sais que cet enfant sera le plus génial de la terre. Le téléphone nous interrompt, Amance branche le haut-parleur et se serre encore plus contre moi.
- Bonjour Maman. - Oh ! Bonjour ma fille.
Pierre se plaint en arrière-plan qu’Amance ait parlé en anglais. Cela me fait sourire, car j’y vois un père frustré qu’un autre pays lui ait enlevé sa fille.
- Euh… Oui, vous êtes en haut-parleur. Will est avec moi. - Ah ! Bonjour aussi Willem ! Comment allez-vous ? La France vous a laissé bonne impression ? - Marvelous ! J’ai adoré votre petit pays ! C’est si coquet ! - Vous allez bien tous les deux ?
Amance me regarde, je hoche la tête.
- On va dire que oui.
Mon ouïe plus fine que celle de mon Poussin entend Pierre jurer qu’il est arrivé une catastrophe à sa fille et qu’ils auraient dû la retenir en France. Il n’est pas loin de la vérité, mais la catastrophe était déjà en route lors de notre visite.
- Quelque chose ne va pas ? - En fait…
Amance n’y arrive pas alors je prends le relais.
- Pierre, Anne-Marie, nous avons la joie de vous annoncer que nous attendons un bébé. Nous sommes enceintes, enfin, surtout Amance. Elle va très bien.
Je fais une grimace à Amance, l’interroge du regard pour savoir si j’ai été à la hauteur de la nouvelle. Puis nous nous inquiétons de ne plus entendre ses parents.
- Allo ?
Un sanglot nous répond, puis une phrase dont je ne capte qu’un mot : un juron de la part de Pierre. Je me tends. Une des astuces que mon père m’avait enseignée sur les affaires amoureuses était de se mettre le paternel de sa belle dans la poche. Là, je viens d’engrosser sa fille chérie et je la retiens loin de lui à des milliers de kilomètres…
- Papa… - Je vais être grand-père ? - Oui…
Le vieux encaisse la nouvelle assez bien, et Anne-Marie pleure d’émotion.
- Oh, mon dieu, ma chérie c'est merveilleux ! C'est pour quand ? Il va falloir réserver des billets, il faut que je sois là pour la naissance de mon petit-fils… Ou petite fille. - On n'en sait rien encore, on l'a su aujourd'hui.
Pierre rumine en bruit de fond, nous entendons clairement le bruit d’un verre qui claque. L’ancêtre semble avoir besoin d’un remontant. Amance et sa mère continuent à discuter un peu, pendant que nous, les hommes, sommes remisés à notre rôle qui est de nous taire quand ça cause péridural et épisiotomie.
(…)
Amance dort ici ce soir, il ne pouvait pas en être autrement. Elle m’a dit de prendre mon tour à la salle de bain pendant qu’elle avertissait Andy, ce qui pouvait être long. Je me lave comme un automate. Alors que je me savonne mon esprit calcule déjà les modifications à apporter à la salle de bain. Un bébé a des besoins propres à son âge et il y a trop de monde sous ce toit pour qu’une seule salle de bain reste viable. Celle que je construis dans la grange avec Keanus et Dick ne peut pas faire office de vraie salle de bain. Nous pourrons nous y doucher, mais pas nous y raser. Et cela reste à l’extérieur de la maison, si cela ne nous gêne pas Keanus et moi, ce n’est pas le cas de Tobias qui avait accueilli l’idée d’une moue dubitative. Des travaux plus importants s’imposent et investir le dernier étage de cette bâtisse s’impose. Il faudra mettre les jeunes en haut, leur créer une salle de bain. Cela nécessite des matériaux, de la main-d’œuvre, de la bonne volonté, de l’argent aussi, car tout n’est pas faisable en matériaux de récupération, puis je crois que nous avons dépassé ce stade de nomades. La vie confortable nous a contaminés.
Oui, l’arrivée de ce bébé va changer bien des choses.
(…)
Amance me chipe mon maillot. Elle n’a pas annoncé la grande nouvelle à son amie. Je comprends, cela va la toucher aussi, changer sa vie avec le départ de son amie de leur collocation. Je la rejoins dans le lit, elle se niche contre moi.
- J'ai peur. Je suis terrifié à l'idée de tout ce changement. Et j'adore la coloc. J'adore vivre avec Andy… Et il y a Jared. Il t'accepte toi, mais il n'a jamais rencontrés Keanus, Mady, Tobias ou même Kada… Et je n'ai pas envie de m'imposer dans votre maison. Je n'ai pas envie de tout précipiter. - Donne-nous une semaine pour encaisser. Je ne m’inquiète pas pour Jared. Je suis devenu son alpha, il réagira avec les autres comme avec moi. Tout le monde t’adore ici. Nous allons devoir nous réorganiser, mais les miens ont l’habitude du changement, c’est dans nos gènes. Ne te sens pas coupable, ou je devrais l’être aussi.
Avec le gras du pouce, je caresse sa joue. Je ne sais ce qu’il en est réellement pour Amance, mais j’étais déjà prêt à faire ma vie avec elle. Mais comme elle, j’aurais aimé avoir eu plus de temps pour y mettre les formes. Je n’en ai pas l’air, mais je suis parfois un grand romantique.
- Will…? Tout à l'heure, tu m'as parlé de quelque chose que tu voulais m'offrir à l'aéroport… C'était quoi ?
Je souris et la serre un peu plus fort contre moi. Un bisou sur sa tempe et je m’extirpe du lit à la recherche de mon blouson qui est accroché en bas sur le porte-manteau. Je n’ai pas pris le soin d’enfiler un truc sur mon boxer, je ne suis pas à poil non plus.
(…)
Quand je remonte, je cache mes mains derrière mon dos. Amance est assise sur le lit, la couette remontée jusque sous le menton. Son regard angoissé a fait place à une autre lueur !
- Ta-dam !
Je m’examine, je suis toujours en boxer… Je cherche ce qui pourrait me rendre plus présentable, puis un éclair de génie me traverse. Je regarde Amance avec une lueur malicieuse dans le regard, lui fais mon plus grand sourire et d’une main arrache la couette du lit sous ses cris. Alors qu’elle entoure son si joli corps de ses bras, je me ceints de mon butin, tel un prince charmant à la cape un peu trop vaste. Mon prénom est exclamé sous diverses nuances.
Je m’avance vers le lit, manque de me casser la figure avec ma cape improvisée, bats du pied pour arranger ça au mieux. Amance est hilare.
- Te bidonne pas ! Tu fais sauter notre enfant ! Ce n’est encore qu’un pois chiche là !
Cette fois, c’est moi qui m’esclaffe en imaginant un pois sauteur qui serait notre bébé. Un « Will ! » me ramène sur terre. Je prends une grande inspiration, j’ai le sourire, mais je n’en mène pas large, ma couette posée sur les épaules. Je pose un genou à terre, du côté du lit l’effet est immédiat.
- Hey ! Te cache pas derrière l’oreiller !
Ledit oreiller m’atterrir sur la tête pour tomber sur le sol. Je stresse un peu plus, car avec nos rires, j’imagine toute la maisonnée à l’écoute, sauf Tobias qui doit avoir son casque sur les oreilles.
- Chaton !
Je prends une grande voix. Amance se bouffe les doigts.
- Que tu as de grands yeux !
Le deuxième oreiller m’arrive en pleine poire.
- J’aimerais t’offrir ceci pour te prouver mon attachement.
Je ramène ma main droite jusque-là restée cachée dans mon dos et l’ouvre à plat sur son butin : deux carrés d’aluminium tagués au nom d’une enseigne réputée de préservatifs. Nous restons comme deux ronds de flans, la bouche ouverte prête à gober les mouches.
- Me suis planté de poche !
Je balance cape et capote au hasard et m’engouffre dans les escaliers que je descends un poil trop vite pour terminer sur les fesses dans le couloir du rez-de-chaussée. J’avais plongé ma main sans vraiment faire attention à ce que j’avais saisi. Je me redresse avec une grimace, prends ce qu’il faut dans la bonne poche et vole jusqu’à l’étage, retourne dans ma chambre en courant, glisse sur la couette pour terminer par m’écrouler au pied du lit. J’ai vraiment trop honte de moi ! J’avais imaginé cet instant des milliers de fois et voilà que je fais tout foirer. Je n’ose plus regarder Amance dans les yeux, alors je reste le dos à terre et me contente de lever la main en ouvrant la petite boîte qui contient une bague. Évidemment je la tiens à l’envers, je règle le problème avec un micmac des mains, toujours caché au pied du lit. Je brandis à nouveau mon trophée à bout de bras dans le bon sens.
- Tu veux bien rester avec moi pour toujours ? C’est une topaze, la pierre me rappelle la nuance bleu vert de tes yeux.
Pas de réponse, j’ose un regard et ma tête finit par dépasser du pied de lit.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mar 21 Avr 2020 - 10:09
Le loup et le poussin
Willem & Amance
Il me rassure, me réconforte. Je me laisse aller à sa tendresse. Cependant, pour toute réponse à ma dernière question, il se contente de quitter la chambre après un baiser sur le front… Je fronce les sourcils :
-Will…?
Je l'entend descendre les escaliers, fait la moue. Je suis a peu prés sur qu'il c'est défilé pour ne pas me répondre et qu'il est descendu dans la cuisine, surement pour reprendre un morceau de tarte. Je me laisse retomber sur l'oreiller en soupirant, m'amusant à tortiller une mèche de cheveux devant mes yeux, quand je l'entend remonter. Mince, soit il y a plus de tarte, soit je me suis trompé et qu'il ne se défile pas. Il entre dans la chambre, main dans le dos. Ouuuhhh c'est un cadeau? Je souris, caché derrière ma couette, curieuse à souhait.
-Ta-Dam ! -Très jolie surprise! Un homme en caleçon, j'en ai toujours rêvé !
Je ris gentiment, il s'examine. Est-ce qu'il vient seulement de se rendre compte qu'il ne porte que ça? Son regard change, je reconnais parfaitement cet air là sur son visage: il va faire l'andouille. Je m'apprête à tout, mais pas à ce qu'il m'arrache la couette des mains. Je lache un cri, surprise, pose les mains sur ma bouche. Je vais réveiller tous le monde. Je me cache comme je peux, tire sur le maillot que je porte. J'ai froid maintenant !
La couette se transforme en cape. Mon homme, en caleçon avec une cape improvisé, au pied du lit. Ca c'est du grand art.
-Willem. Will! Rend moi cette couette! Willem Shepherd! J'ai froid! Will!
Il n'en a guère, feins même de ne pas m'entendre. Il tente d'avancer, se prend les pieds dans sa cape improvisée, manque de se ramasser en beauté. J'éclate de rire, me laisse retomber sur le lit en tentant de contenir le fou rire qui menace de faire trop de bruit pour être discret.
- Te bidonne pas ! Tu fais sauter notre enfant ! Ce n’est encore qu’un pois chiche là !
Un pois chiche? Je cesse de rire doucement. Ca ne manque pas de faire marrer mon homme qui semble soudain plongé dans ses pensées. Je me remet à rire, tente de le faire revenir parmis nous :
-Will!
Il se calme, fait le tour du lit et pose un genoux à terre. Je lache un juron français, cesse de rire. C'est pas possible. J'attrape un oreiller, me cache derriére. Impossible. Je dois rêver. C'est ça, je me suis endormie le temps qu'il descende et je suis en train de rêver… Si il à mis un genoux à terre c'est que…
- Hey ! Te cache pas derrière l’oreiller !
Non je ne rêve pas. Je lui lance l'oreiller à la tête. Il a pas le droit de faire ça. Je ne suis pas… Enfin, je n'ai pas vraiment la tenue adéquate. Et puis… Et puis… Et puis je suis trop curieuse, et bien trop excité pour trouver une quelconque raison à ce que ne soit pas le bon moment. Je n'ose même pas le regarder, me contente de triturer mes ongles du bout des dents, les yeux rivées sur la porte de chambre.
- Chaton !
Après poussin, me voilà affublé d'un autre surnom de bébé animal. J'ose un regard timide en sa direction:
- Que tu as de grands yeux !
Je fais la moue, attrape ce qui me tombe sous la main, lui jette au visage. Mince, j'ai plus d'oreiller derriére lequel me caché maintenant.
-C'est censé être moi qui dit ça au grand méchant loup! - J’aimerais t’offrir ceci pour te prouver mon attachement.
J'ai le cœur qui bat la chamade, je crois même que je vais pl… Je cligne des paupières. Je ne sais pas si il se moque de moi ou pas, mais si c'est le cas ça n'a absolument. Rien. De. Drôle! Je manque de lui balancé la lampe de chevet cette fois, mais ce qu'il dit me rassure :
- Me suis planté de poche !
Mon loup détale comme un garenne, jette cape et capote a travers la chambre. Je le regarde fuir la chambre, l'entend descendre… Puis se ramasser dans un rafut monstrueux:
-WILL! Ca va ??
Pas de réponses, j'avance sur le lit à 4 pattes, prête à descendre voir si tout va bien quand je l'entend remonter à tout allure. La porte de la chambre s'ouvre à la volée, mon homme débarque comme un forcenée.
-Will attention à la cou…
Pas le temps de terminer ma phrase, il se mange les pieds dedans, je le regarde tomber sans pouvoir rien n'y faire. Je grimace, j'ai mal pour lui. Je m'approche du bord du lit :
-Tu vas bien?
Une main surgit, brandissant comme un trophée un écrin en velours noir. Il l'ouvre maladroitement, à l'envers certes, mais j'ai le temps de voir le bijoux qu'elle contient. Mon cœur manque un battement. Sa main disparaît, refait son retour en tenant cette fois le boitier dans le bon sens. Je crois que je pleure. J'essuie les larmes qui coulent sur mes joues. Je regarde, émerveillée, la bague glisser dans l'écrin. L'argent fait ressortir la topaze, elle est fine, délicate… Pas trop tape à l'œil, à la fois travaillée et brute. Il l'a bien choisie, me connais bien. Je souris, amoureuse au possible. Je ne me souviens pas avoir été aussi heureuse quand Adam m'a demandé en fiançailles. Toutes mes craintes viennent de s'effacer.
- Tu veux bien rester avec moi pour toujours ? C’est une topaze, la pierre me rappelle la nuance bleu vert de tes yeux.
Je souris de plus belle mais n'arrive pas à trouver comment tarir mes larmes. Je ne cesse d'essuyer mes larmes, tente d'efface le sourire stupide qui orne mon visage. Je vois le visage de mon homme apparaître. Il a un air de chien battu, attendant péniblement la sentence. Sa voix n'a plus rien d'assuré, il semble même inquiet. Je le rejoins au sol, attrape son visage pour l'embrasser avec tous l'amour que je peux ressentir pour lui. Mes bras s'enroulent autour de son cou, mon nez se frotte aux siens alors que je tente de balbutier une réponse qui me parait pourtant évidente:
-Bien sur que oui… Oui je veux rester avec toi pour toujours… Je t'aime, Willem.
Il semble soulagé. Ses lèvres s'écrasent de nouveau sur les miennes alors que j'entend nettement Madi et Keanus crié un "Yes!" beaucoup trop enjouée pour que ce soit feint. Je ris derrière mes larmes, caresse le visage de mon loup, suivant sa mâchoire du bout des doigts, perdu dans ses yeux vert. Je lui vole un nouveau baiser avant de me détacher lentement pour prendre l'écrin de ses mains. Je lâche un "waouh" avant de rire de plus belle. L'écrin glisse de mes mains avant que je ne puisse faire autre chose, Will prend ma main pour y glisser l'alliance. Je le regarde faire dans un silence presque religieux, remettant nerveusement une mèche derrière mon oreille. En plus il a pris la bonne taille. Je me remet à pleurer de joie, me jette à son cou pour finalement tomber à la renverse avec lui, le couvrant de bisous et de "je t'aime" à ne plus en pouvoir.
(...)
Niché au fond du lit, blottit dos à lui, ses jambes entremêlées aux miennes, j’écoute le ronflement léger qu’émet mon loup en dormant. Moi je n’arrive pas à dormir. Will c’est endormi une main sur mon ventre, protecteur. Ma main c’est posé sur la sienne, naturellement. Je repense à cette journée incroyable. Si en me levant ce matin, l’on m’aurait dit quelle journée j’allais passer, je l’aurais traité de fou. Will me ressert contre lui dans son sommeil, niche son nez dans mes cheveux. Je souris avec tendresse. Il marmonne quelque chose dans son sommeil. J’ai cru comprendre « Baby » et « durite ». Je ris en silence. Je suis capable de vivre avec un homme qui parle de sa voiture en dormant.
Tendant la main gauche devant moi, je regarde la lune se refléter sur la pierre. Il faut que je montre ça à Raymonde. Et que je lui parle du mini-loup qui ne tarderas pas à prendre de la place dans nos vies. Je m’endors paisiblement après un moment. Mes rêves sont peuplés de robe de mariée et de berceau en bois d’ébène.
(...)
Kada et Mady se sont précipités sur moi au réveil, me pressant pour leur montrer la bague et me couvrir de câlin. Will a dû partir avant moi pour le lycée. J’ai la chance de ne faire que très peu d’heure aujourd’hui, et elles sont toutes regroupées dans l’après-midi.
De retour à la colocation, mon chien m’offre une fête digne de ce nom à grand renfort de geignement et de léchouille, les pattes sur mes épaules. Je ris, le couvre de baiser et de caresses. Raymonde débarque dans l’entrée, une sucette dans le bec. Elle s’approche de moi, nous nous prenons dans les bras pour un énorme câlin.
-J’ai plein de choses à te raconter!
Le regard de mon ami se pare d’une lueur de curiosité. Je souris de toutes mes dents et lui montre l’alliance à mon annulaire. Pas de réaction, juste un blanc. Je perd un peu mon sourire :
-Tu sais ce que c’est quand même ?
Elle me répond comme quoi elle n’est pas stupide. Son ton est relativement froid. Je me mord la lèvre inférieure, tente de retrouver un peu de mon sourire :
-Et... Je suis enceinte... C’est pour ça que j’étais tous le temps malade...
Cette fois, la puma me toise comme si je n’étais qu’une inconnue. Je déglutis difficilement alors qu’elle tourne les talons en marmonnant un « Génial pour vous. » Elle disparaît dans le salon sans plus de mots. Je ravale difficilement les larmes qui menacent de s’échapper. Je file dans ma chambre, passe par la douche, puis après être préparé correctement, me rend au lycée. Je ne sais pas quoi penser de la réaction de ma meilleure amie. Elle n’a même pas répondu quand je lui ai dit que je partais au lycée.
(...)
Je fais les cents pas dans le couloir de la coloc. J’ai eu la chance d’avoir un rendez-vous rapide chez le gynécologue, et quand j’ai expliqué à Will qu’on allait pouvoir voir notre bébé sur écran, il n’a pas hésité pour venir avec moi. Et d’ailleurs il doit venir me chercher. L’impala se gare devant la coloc, j’embrasse le nez de mon chien et sors le rejoindre.
Sur la route, je me triture nerveusement les ongles du bout des doigts. Je ne comprends toujours pas la réaction de ma Raymonde. Voilà 3 jours qu’elle ne m’adresse même plus un mot, fait en sorte de ne pas être là quand je le suis... Et à dire vrai ça commence à me peser, j’ai besoin d’en parler :
-Raymonde ne me parle plus. Elle m’ignore complètement depuis que je lui ai annoncé pour le bébé et pour la bague. Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction de la part de ma meilleure amie...
Ma voix monte dans les aiguës au fur et à mesure que je parle, une boule se formant peu à peu dans ma gorge . J’ai l’impression de ne faire que pleurer ses derniers temps, même pour un rien! J’ai quand même réussi à éclater en sanglots parce que ma tartine de pain est tombé et que Jared l’a mangé . J’espère sincèrement que c’est la faute à ses foutues hormones.
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Lun 27 Avr 2020 - 13:28
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Elle pleure ! Poussin pleure ! J’ai gaffé, j’ai gaffé ! Non, non, non ! C’était trop tôt. Ou trop tard ? Mady ! Au secours ! Est-ce un sourire là, sous la morve ? Amance me rejoint sur la couette tombée au sol et se colle à moi pour m’embrasser. C’est oui ? Hein que c’est un oui, ça ? Ou elle veut me ménager ? Son nez se frotte au mien, c’est humide, comme son baiser salé.
- Bien sûr que oui… Oui je veux rester avec toi pour toujours… Je t'aime, Willem.
J’ai l’impression de me dégonfler, comme si un gros ballon prenant toute la place dans mon corps et écrasant tous mes organes venait de disparaître par enchantement. Mon soulagement est immense. J’écrase ses lèvres avec les miennes, fou de joie. Mon cœur aura fait de sacrés yo-yo aujourd’hui. Avec tendresse, je la regarde se saisir de l’écrin pour regarder la bague. Je guette ses réactions. Ai-je bien choisi ?
- Waouh ! - C’est juste un anneau d’or gris et un nésosubsilicate orthorhombique…
Après un moment de flottement, je reprends l’écrin des mains d’Amance et lui glisse l’alliance au bon doigt. C’est soulagé, que je constate que la taille est la bonne. Mady m’avait aidé en laissant mon poussin essayer sa propre bague de fiançailles. Ma tante avait jugé qu’Amance faisait une taille de moins qu’elle. Elle a le compas dans l’œil la tantine ! Poussin se remet à pleurer. De joie. Les hormones... Je suis aussi ému, l’œil humide. Sans les hormones…
(…)
Sentir Poussin plaquée contre moi sous la couette, la serrer doucement, une main sur son ventre fait de moi l’homme le plus heureux de la terre. C’est trop tôt pour que j’entende le cœur de notre bébé, mais je crois que lorsque ce sera possible, je serais toujours aux aguets. Je m’endors, mes jambes emmêlées aux siennes, le museau perdu dans ses cheveux. Est-il possible de se sentir si bien ? Apparemment oui.
(…)
C’est avec regrets que j’ai quitté le lit tiède et le corps sublime de ma Française : j’ai cours à la première heure. Je croise Keanus à la cuisine. Il n’est pas très bavard le matin, alors mon frère se contente d’une accolade pour participer à ma joie.
La matinée se passe sans heurt, je suis sur un petit nuage. J’ai toutes les peines du monde à tenir ma langue quand vient l’heure de manger à la cantine avec les collègues. On n’a pas discuté avec Poussin de quand on le dira aux collègues et amis éloignés. Je sais qu’il est préférable d’attendre la première échographie.
- Qu’est-ce qui vous fait sourire comme un benêt, Shepherd ? - Je souris à la vie, miss Amemiya.
La prof de math baragouine une interjection en japonais le nez hautain, mais elle n’arrivera pas à doucher mon bonheur. J’arrive à croiser Amance juste avant qu’elle n’entre dans sa classe. Je termine plus tôt qu’elle, je vais en profiter pour examiner les durites de Baby.
(…)
C’est arrivé sous mes yeux, je m’étais garé pour acheter quelques commissions. Mady m’avait envoyé un message plus tôt, me demandant de passer à la droguerie et chez l’épicier, elle finirait sans doute trop tard pour s’en occuper elle-même. Je marchais sur le trottoir quand j’ai vu l’enfant échapper à la vigilance de sa mère qui discutait avec une amie. J’ai hurlé, j’étais trop loin. Les voitures en stationnement m’ont caché l’impact, mais le bruit du crissement des pneus et celui du choc vont me hanter longtemps. L’enfant, à peine quatre ans, a été éjecté sur une dizaine de mètres. Le seul point positif, car il en faut un pour ne pas devenir fou devant une telle scène, est qu’il n’a pas compris ce qui lui arrivait. En d’autres temps, je me serais approché de la mère pour la réconforter. Mais, je n’ai pu que reculer, la main sur la bouche, horrifié et désemparé. Si elle avait tenu la main du petit…
Heureusement, la maison est vide quand je rentre. Je range les courses comme un automate, puis vais me perdre dans le moteur de Baby : j’ai entrepris une révision intégrale qui me mène jusqu’à la nuit. Je n’ai rien dit à personne du drame dont j’ai été témoin. J’ai enfoui ça au fond de mon crâne.
(…)
Le rendez-vous chez le gynécologue est assez rapide à obtenir. Toute la meute est euphorique. Mady a l’intention de tricoter de la layette et Keanus me parle déjà de livret bancaire à ouvrir au nom du bébé. Amance est radieuse, un sourire constant sur les lèvres, mais souvent au bord des larmes. J’ai fait la révision de Baby deux fois depuis l’annonce de cette maternité. J’ai aussi entrepris de ranger la grange au grand dam de mon frère. Il y a là plein d’objets tranchants ou coupants. Je débarrasse le dernier étage de la maison en vue d’y installer Kada’an et Tobias. Je n’arrête pas, je cours partout et tente de tout prévoir.
Amance sort et me rejoint dans l’Impala avant que j’aie le temps de descendre de la voiture. J’ai installé des ceintures de sécurité et attends que Poussin accroche la sienne avant de démarrer, non sans avoir mis mon clignotant et regarder dans le rétroviseur si la voie était bien libre. Amance se triture les doigts, les miens sont crispés sur le volant. Je prends mes distances avec les autres voitures, et freine bien en avance aux intersections.
- Raymonde ne me parle plus. Elle m’ignore complètement depuis que je lui ai annoncé pour le bébé et pour la bague. - Grumph… - Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction de la part de ma meilleure amie... - Je cherche une place pour nous garer.
Amance me dit que nous venons de passer plein de places de libres, mais elles ne me conviennent pas. Sa voix part dans les aigus, je tourne la tête trois secondes pour lui dire que je cherche une place sans pick-up à côté, car ils cachent la visibilité. Trois secondes d’inattention, j’évite un malade avec des béquilles de justesse.
- Ça va, Poussin ? La ceinture ne t’a pas écrasé le ventre ? Je vais me garer là, ça va aller. Oui, ça va aller.
Fébrile je sors, m’empresse du côté d’Amance pour l’aider à descendre de la voiture. Je lève une main devant moi pour signaler notre présence aux autres voitures qui circulent sur le parking, puis nous entrons dans le hall de l’établissement. Cela grouille de gens plus ou moins bien en forme, des fumeurs en robe de chambre poussent leur potence pour aller s’en griller une dehors. Je regarde d’un œil suspicieux les tuyaux qui leur rentrent dans les veines. Cela sent l’éther, la bouffe dégueux et la mort.
- Tu devrais peut-être mettre un masque, cela serait plus prudent. Et porter des gants !
Amance ne m’écoute pas, elle parle avec la femme de l’accueil qui nous dirige vers la bonne aile et le bon étage. Toujours la main en barrière devant elle nous nous faufilons vers l’endroit donné. Je grogne sur un gars qui ne se pousse pas assez vite.
- Pour un peu, il te renversait !
Il faut que je lui bricole une bouée, ça tiendra les gens à distance et amortira sa chute si elle tombe. Je scrute chaque personne, estime les trajectoires de tout le monde et nous fait rater l’ascenseur, car j’estime qu’il est trop plein et que Poussin pourrait avoir du mal à respirer.
- Attention là, l’autre avec ses béquilles ! Et la femme au gros ventre, elle peut regarder où elle colle ses pieds ! Oui, bon elle est enceinte, mais c’est pas une raison.
Je m’assois à côté d’Amance dans la salle d’attente, je suis épuisé pour avoir seulement marché cent mètres à peine depuis la voiture. Tout est un danger potentiel. Je tente de me calmer, regarde les affiches aux murs qui montrent des mamans et des bébés souriants. Ça va bien se passer. J’évite de regarder les autres futurs parents, contemple les néons au plafond. Il ne va pas se décrocher celui-là ? Il me semble mal mis. Je me lève et sur la pointe des pieds aligne le tube dans son embase.
- Monsieur ! Il ne faut pas toucher à ça. - Il était mal mis ! Il pouvait tomber et blesser Pouss… quelqu’un !
Je me rassois, offre un sourire crispé à Amance quand le cri d’une femme me relève, les sens en alerte.
- Oh mon dieu ! Je perds les eaux ! - Poussin ! Il te faut des bottes !
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Jeu 21 Mai 2020 - 11:32
Le loup et le poussin
Willem & Amance
- Je cherche une place pour nous garer.
Je tourne la tête vers lui. Est-ce moi ou mon loup a des airs de loup ronchon ? Est-ce qu'il a seulement entendu ce que je lui ai dit ? J'en doute. Est-ce qu'il fait la tête parce qu'il a dû installer des ceintures de sécurité? Je regarde le parking. Il vient d'en louper au moins 4. Je ne me gène pas pour lui faire remarquer.
-Tu viens d'en louper une... Encore une.
Il n'écoute pas. Il ne fait pas attention. Il J'ai juste le temps de voir l'homme en béquille sortir d'entre deux voitures, je lâche un "Will!" suraigue. Il freine de justesse, je me crispe sur mon siège, me retiens au tableau de bord. J'ai mon cœur qui bat a mille à l'heure. L'homme nous regarde tout aussi choqué.
- Ça va, Poussin? La ceinture ne t’a pas écrasé le ventre? -Non, ça va, mais Will… -Je vais me garer là, ça va aller. Oui, ça va aller.
Pas le temps d'en placer une, il descend de voiture, blême. Mais qu'est-ce qu'il lui arrive aujourd'hui? Je me détache, n'ai même pas le temps de descendre de voiture. Will m'escorte comme une super star jusqu'à l'entrée de l'hôpital, en mode G.I. Joe, prêt à en découdre avec le premier venu. Je me contente de froncer les sourcils et secouer la tête, incapable de dire s'il est sérieux ou s'il fait seulement l'andouille. Je me dirige vers le bureau d'accueil et me présente poliment :
- Tu devrais peut-être mettre un masque, cela serait plus prudent. Et porter des gants!
La dame de l'accueil regarde mon loup, suspecte avant de me regarder. Je souris, ris légérement gênée :
-Il est hypocondriaque.
La dame hoche la tête avec un regard désolé avant de m'indiquer l'endroit ou je dois me rendre pour mon rendez vous. Je la remercie d'un sourire polie avant d'entrainer mon loup qui recommence sa représentation de je ne sais quoi. Un homme d'au moins 90 ans tente de passer devant nous. J'entend nettement Will grogner, le regarde choquée.
- Pour un peu, il te renversait ! -… C'est un papy, je suis même pas sur qu'il est la force de renversait son verre…
Il ne rit même pas à ma bêtise. Mon homme est bien étrange aujourd'hui. Je me dirige droit vers l'ascenseur… C'était sans compter sur Will-le-bizarre qui m'empêche d'y monter. On va devoir se taper 4 étages par les escaliers donc. Je commence à perdre patience, prends sur moi. Dans le couloir pour aller au rendez-vous, même cirque:
- Attention là, l’autre avec ses béquilles! Et la femme au gros ventre, elle peut regarder où elle colle ses pieds! -Willem Shepherd! - Oui, bon elle est enceinte, mais ce n'est pas une raison .
Je soupire, secoue la tête négativement. Il va m'épuiser avant la fin de la journée. Nous arrivons enfin à la salle d'attente, je m'assois et sors mon téléphone pour envoyer un message à ma mère, lui promettant une photo du bébé dès que l'on serait sorti. Je ne remarque pas Will qui se relève.
- Monsieur! Il ne faut pas toucher à ça. - Il était mal mis! Il pouvait tomber et blesser Pouss… quelqu’un!
Je pique un fard alors que tout le monde nous regarde. Je cherche des yeux un trou de souris ou me cacher. Will m'offre un petit sourire crispé. Je me contente de l'assassiner du regard. Une femme cri de surprise, mon homme saute sur ses pieds.
- Oh mon dieu! Je perds les eaux! - Poussin ! Il te faut des bottes !
Cette fois, c'est trop. Je le rattrape par l'arrière de son jean et le force à se rassoir. Une infirmière vient à la rescousse de la dame qui est partie pour avoir son bébé d'ici les prochaines heures… Mon dieu, dire que je serais à sa place d'ici quelques mois. Je prends la main de Will, qu'il se tourne vers moi. Je ne parle pas trop fort pour qu'on ne nous entende pas, mais je suis relativement tendue:
-Je ne sais pas ce que tu as aujourd'hui, mais si tu te comportes comme ça pour rire, je ne trouve absolument pas ça drôle. Alors contrôle toi. Tu me stresses.
Je lâche un profond soupir exaspéré. Ça semble calmé un peu mon loup, tout du moins je l'espère. Un petit homme trapu sort d'une salle, lunette sur le bout du nez, blouse blanche sur le dos, il m'appelle. Bon maintenant on se reprend, si je suis zen… Peut-être qu'il va l'être aussi? Est-ce que je peux influencer son humeur avec la mienne? Où est-ce qu'il n'y a que les Alphas qui peuvent le faire avec leur meute? Je me lève en lissant ma jupe d'une main, attrape celle de Will et l’entraîne à ma suite. Je souris au médecin en entrant dans son cabinet, le salue gentiment.
Je n'ai pas super envie d'être là. Les rendez-vous chez le gynéco, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, enceinte ou non. Et je n'ai pas besoin d'un loup monté sur je ne sais quoi pour compliqué tout ça. Voilà, maintenant je suis en colère. Et j'ai encore envie de pleurer, parce que je m'en veux d'être en colère contre lui. Foutues hormones.
Banalités, questions sur comment je me sens. Examen médical, tout va bien. Il confirme que je suis bien enceinte de 7 semaines. Et le moment que j'attends le plus depuis 2 semaines que le je sais : l’échographie. Je crois que je suis pas loin de l'euphorie. Un coup d'œil à mon homme, est-ce qu'il est dans la même impatience que moi ou pas? Allongée sur la table de consultation, je grimace au contact du gel froid sur ma peau, me retiens de rire quand le médecin pose sur mon ventre la sonde… Et puis je vois juste une image en noir et blanc. Rien d'autre. C'est bizarre. Il n'est pas censé y avoir quelque chose sur l'écran? Autre qu'un cercle façon The Ring? J'ai peur. Je crois que je vais pleurer. Et si c'était un faux positif? Et si je n'étais pas enceinte? Et si… Le médecin bouge la sonde jusqu’à ce que l'on puisse voir sur l'écran une toute petite masse… Je penche la tête. C'est censé être… Un bébé? Le médecin remarque ma tête :
-Il est encore tout petit. A peine 1 cm. Mais il semble aller très bien. Vous voyez, là… C'est son cœur qui bat.
Je regarde sur l'écran le tout petit être… Et sursaute en entendant le son de son cœur qui bat. J'attrape la main de Will instinctivement, la serre. C'est trop réel d'un coup. Beaucoup trop. Mon nez et mes yeux me piquent, je vais encore pleurer. Mais j'ai quand même une question :
-Et… Euh… Il n'y a qu'un seul bébé? -Oui, un seul.
Donc pas de portée de bébé loup. Je me sens stupide d'avoir pu penser cela du coup. Je me laisse bercer par le son du cœur de notre bébé qui bat. Je souris derrière mes larmes. J'ai du mal à y croire, comme si c'était juste un doux rêve… Ma main serre un peu plus celle de mon loup, je caresse du pouce sa peau, relève les yeux sur lui et sourit de plus belle. Je murmure "On va avoir un bébé!" de sorte qu'il n'y ai que lui qui puisse l'entendre.
(…)
Je regarde l'ordonnance du médecin. Je suis sûr que la liste de courses de Raymonde est plus courte. Je balaye rapidement du regard ce que l'on me demande de faire : 3 ou 4 prises de sang différentes, vitamine… Je comprend la moitié des mots, mon anglais n'est peut-être pas aussi bon que ça, au final. J'aurais l'air bien tiens, pour apprendre au bébé à parler… Je lui apprendrais le français, je laisse Will lui apprendre l'anglais. Est-ce que ce sera un plus? Ou pas du tout? Est-ce qu'on sera de bons parents? Je me mords l'intérieur de la joue, nerveuse.
-Tu penses que l'on sera à la hauteur…? Je veux dire, pour l'éduquer. Et si on faisait tout de travers et que Bidule devient un psychopathe?
Silence.
-C'est le Bidule qui te dérange? Ou tu te poses la question aussi ? Non parce que si c'est le Bidule, c'est juste parce que pour l'instant il est tout petit et qu'on ne sait pas ce que c'est. Ça ressemble plus à un bidule qu'autre chose, tu ne trouves pas? C'est ça ou Bubule. Si tu dis bébé, je saurai jamais si tu parles de ta voiture ou de lui et ça va me perturber. J'ai pas envie de t'imaginer en train de changer une bougie ou carburateur sur notre bébé...
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mer 27 Mai 2020 - 16:16
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Un liquide nauséabond se reprend de la femme sur le point d’accoucher. C’est une odeur tiède mêlée à des senteurs corporelles intimes assez peu ragoûtantes qui saturent mon nez. J’avale ma salive pour faire passer la boule qui naît dans mon estomac et la menace de rendre sur-le-champ ce qui s’y trouve.
- Je ne sais pas ce que tu as aujourd'hui, mais si tu te comportes comme ça pour rire, je ne trouve absolument pas ça drôle. Alors contrôle-toi. Tu me stresses.
Rire ! Ai-je l’air de rire ? Je vais vomir ! Par contre, Poussin ne rit pas non plus, elle est au bord des larmes. Je me reprends et camoufle comme je le peux toutes mes angoisses. L’aiguille de mon stress repart vers le rouge profond, quand un sosie de Pancho Villa appelle Poussin. « Ça » un médecin ? Je le verrais plus à l’aise sur un âne avec une cartouchière en bandoulière. Il a eu son diplôme dans une piñata ? Je vais pour faire une remarque quand je croise le regard noir de poussin. Je ne sais pas quelle attitude prendre. Je prends tout son stress de plein fouet, alors que je n’arrive déjà pas à gérer mes propres émotions. Je me réfugie dans un silence confortable tout en surveillant les gestes de Pancho Villa.
L’image apparaît à l’écran en noir et blanc. J’ai déjà assisté à une échographie, c’était en sortie scolaire, les élèves avaient bien aimé voir le bébé veau. Je ne suis donc pas trop désorienté par la neige qui danse dans un quart-de-cercle. Toutefois, il faut les indications de Pancho Villa pour discerner les contours du bébé.
- Il est encore tout petit. À peine 1 cm. Mais il semble aller très bien. Vous voyez, là… C'est son cœur qui bat.
Ébahi, je regarde l’écran. J’ai beau connaître le principe des ondes acoustiques, tout cela garde un caractère magique. Poussin m’écrase les doigts avec sa main, mais je m’en moque. Cette petite chose qui tient plus du têtard que du loup est mon enfant. Je me dis que l’émotion qui me serre le cœur vient d’Amance qui peine à ne pas pleurer.
-Et… Euh… Il n'y a qu'un seul bébé ? -Oui, un seul.
Ah, je n’y avais pas pensé. Pancho Villa semble avoir l’habitude des jeunes parents et des primipares. Il fait ses mesures en silence tout en conservant un visage avenant et absolument pas inquiet. Car il est certain que le moindre froncement de sourcils pourrait être interprété comme étant une catastrophe par de jeunes parents stressés. Il est trop tôt pour déterminer le sexe de l’enfant. Pancho essuie le ventre de Poussin du gel qu’il avait mis pour la conduction de la sonde et imprime une ordonnance type pour femmes enceintes. Poussin a aussi des prises de sang à faire pour doser son fer et tout un tas d’autres éléments. La grossesse sera surveillée à la molécule près.
De retour dans la voiture, la pression retombe comme un soufflé au fromage. Avachis sur nos sièges nous restons pantelants, Poussin essayant de déchiffrer l’ordonnance. Ayant assez de connaissances en la matière, je lui explique simplement chaque ligne. Rien de bien sorcier, là les vitamines et des minéraux, là du fer en cas de carence relevée à la future prise de sang.
- Tu penses que l'on sera à la hauteur… ? Je veux dire, pour l'éduquer. Et si on faisait tout de travers et que Bidule devient un psychopathe ?
Bidule ?
- C'est le Bidule qui te dérange ? Ou tu te poses la question aussi ? Non parce que si c'est le Bidule, c'est juste parce que pour l'instant il est tout petit et qu'on ne sait pas ce que c'est. Ça ressemble plus à un bidule qu'autre chose, tu ne trouves pas ? C'est ça ou Bubule. Si tu dis bébé, je saurai jamais si tu parles de ta voiture ou de lui et ça va me perturber. J'ai pas envie de t'imaginer en train de changer une bougie ou carburateur sur notre bébé... - …
Je soupire. C’est vrai que j’appelle ma voiture Baby, mais c’est le genre de « Baby » qu’on sort à une fille, pas à un jeune enfant. Mais je comprends la confusion dans l’esprit de Poussin.
- Va pour Bubulle. Bidule ça fait encore plus mécanique ! Et pour l’éducation, ben on fera comme dans le livre qu’il te donne à ta majorité. Vous n’avez pas ça en France ?
Amance me regarde avec des yeux tous ronds. Elle me questionne sur l’ouvrage en question et sur quoi il se base, il y a tant de manières d’envisager l’éducation d’un enfant.
- Ben, la couverture est rose et bleue avec dessus écrit en grosses lettres : Démerdez-vous ! - WILLEM SHEPHERD ! - Poussin !
Amance me tape le bras tandis que je démarre totalement hilare. Je dois même m’arrêter, tant la charge émotionnelle accumulée depuis quelques jours se déverse dans un fou rire qui a du mal à passer. - On attend de savoir le sexe pour trouver des prénoms ? Ou tu veux garder la surprise jusqu’au bout ?
Je me gare non loin du parc, avec l’idée de marcher un peu et de manger une glace pour nous remettre de tout cela.
- Si c’est un garçon, j’aimerais bien l’appeler Ted. C’est un prénom emblématique dans ma famille… Mais si tu n’aimes pas du tout, on le mettra en deuxième prénom.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mer 15 Juil 2020 - 23:06
Le loup et le poussin
Willem & Amance
-Va pour Bubulle. Bidule ça fait encore plus mécanique !
J'hausse un sourcil, le regarde en biais. Il trouve que bidule ça fait mécanique, mais il continue d'appelé sa voiture Bébé… Cet homme est un mystère. Mais qu'est ce que je l'aime.
--Et pour l’éducation, ben on fera comme dans le livre qu’il te donne à ta majorité. Vous n’avez pas ça en France ? -Un livre ?
Je cherche dans ma mémoire si je n'ai pas déjà entendu parler de ça aux Etats-Unis. Mais à aucun moment je ne me souviens d'avoir vu, entendu ou lu cette information ou que ce soit. Je fronce les sourcils, range dans ma pochette l'ordonnance du médecin :
-Non, on a pas ça en France… C'est quoi cette histoire de bouquin ? Ils vous donnent vraiment ça à la majorité? Ils parlent de quoi dedans? Si ils parlent d'éducation, ils doivent bien se baser sur quelque chose, non? Enfin, je veux dire, y a plein de façon d'éduquer un enfant…
Mon homme à un sourire en coin dont je ne me méfie même pas :
- Ben, la couverture est rose et bleue avec dessus écrit en grosses lettres : Démerdez-vous ! - WILLEM SHEPHERD ! -- Poussin !
Ma main s'abat sur son avant bras, je boude alors qu'il rit aux éclats. Je viens de me faire avoir comme une débutante. Je fais la moue, croise les bras. Ce n'est pas drôle du tout! Moi je l'ai cru et lui… Lui… Je coule un regard vers mon loup. Le voir rire me fait sourire. Il a seulement essayé de me détendre. Je finis par rire gentiment alors qu'il démarre la voiture. Son fou rire est tellement énorme qu'il doit s'arréter. Je met ça sur le compte de l'émotion du jour, me contente de sourire en secouant la tête. Ah les hommes, je vous jure….
Le fou rire de mon homme se tasse, je lui essuie d'un geste du doigts les larmes qui ont roulé sur sa joue. J'avais lue quelque part, que les larmes pendant un fou rire sont une réaction du cerveau pour restaurer l'équilibre émotionnelle. Même les loups n'échappent pas à la science, dirait ont. J'en profite pour caresser sa joue négligemment tandis que du coin de l'œil, je reconnais sans mal la route qui méne au parc.
- On attend de savoir le sexe pour trouver des prénoms ? Ou tu veux garder la surprise jusqu’au bout ? -Je n'ai pas vraiment réfléchis à ça… J'ai peur de ne pas tenir jusqu'au bout pour savoir si c'est une fille ou un garçon…
Même si j'ai l'intime conviction que ce sera une fille. Mais ça je le garde pour moi. Et puis, qu'importe le sexe, j'aimerais cet enfant de tout mon cœur quoi qu'il arrive, et ça j'en suis plus que sur. Alors que l'impala trouve une place devant le parc, je jette un œil aux grilles et aux gens présent. Des familles sont avec leurs enfants, à jouer à je ne sais quoi, à pique niquer ou à leur apprendre à faire du vélos. D'autres sont avec des poussettes, ou avec un bébé à bras. J'ai l'impression de ne voir que des familles, comme si il n'y avait plus que cela qui existait autour de nous.
- Si c’est un garçon, j’aimerais bien l’appeler Ted. C’est un prénom emblématique dans ma famille… Mais si tu n’aimes pas du tout, on le mettra en deuxième prénom.
Mon attention se reporte sur mon Apollon. Ted. J'essaye de m'imaginer la tête d'un petit bout de chou aux lévres roses et aux yeux vert, avec des boucles brune. Je souris et hausse les épaules :
-Ted Shepherd… Pourvue qu'il soit plus sage que toi.
Un sourire espiègle étire mes lévres. J'ai le droit à la moue avant que l'on ne me propose une balade. Je décroche ma ceinture, vole un baiser du bout des lévres pour finalement descendre. J'inspire profondément, replace une méche de cheveux derriére mon oreille pour finalement faire le tour et venir glisser mes doigts entre ceux de mon loup.
Du premier jour ou j'ai mis les pieds au parc de Beacon Hills, j'ai aimé cet endroit. Des arbres et des haies, s'échappent les piaillements et les chants des oiseaux. Et j'avais toujours plus tendances à me concentrer sur ces derniers que sur les bruits alentours. C'est un point commun avec Will: notre amour pour la nature et le gout des choses simple de la vie. Pas besoin de fioritures et de futilités pour être heureux. Et puis, c'est dans le parc que j'ai rencontré pour la premiére fois Raymonde. Jared lui avait sauté dessus. On avait mangé une glace et avait appris à faire connaissance rapidement. C'était une évidence entre elle et moi, comme si on c'était toujours connue. Une boule amer me serre la gorge. Ma meilleure amie me manque.
Par contre, je suis gourmande, et ça n'est plus un secret pour personne. Et pour le coup, le stand de glace m'appelle plus que de raison, et je n'hésite pas à tirer mon loup pour qu'on y aille. Une fois avec un cornet de glace énorme versions 3 parfums et récouvert de chantilly, on se décide à trouver un coin pour s'assoir et déguster en paix notre achat. J'observe les gens autour de nous, la cuillére dans la bouche.
-Will..?
L'attention de mon loup se détache de ce qu'il peut mettre dans son estomac.
-Tu ne m'as jamais parlé de tes parents… Ils étaient comment? Ca devait forcément être des gens bien vu l'homme que tu es devenus mais… Je suis curieuse de savoir.
J'enfourne une cuillére de chantilly dans ma bouche en me nichant contre lui pour écouter tous ce qu'il a le cœur à me confier. J'aurais tellement aimé rencontré ses parents… Je suis à peu prés sur qu'ils auraient fait meilleurs impressions que les miens. Surtout avec l'accueille des chiens. De ma sœur. D'Adam… Au final, je crois que seule tante Elizabeth à réussit à sortir son épingle du jeu même si elle à tenter de draguer mon homme du haut de ses 80 balais passé.
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mer 29 Juil 2020 - 17:14
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
- Ted Shepherd… Pourvu qu'il soit plus sage que toi. - Je suis sage, moi, Madame ! Le plus sage du pays ? Poussin me coule un regard en biais. De la ville ? Non plus… De ma rue ? De ma maison ? Décidément non plus. De ma chambre !
Je ne comprends pas. Je ne fais pas tant le clown pourtant ! Je fais la moue, ce qui me donne droit à un bisou. Je refais la moue pour avoir du rab, mais Poussin quitte la voiture. Raté !
Amance glisse ses doigts entre les miens. Nous regardons le parc, un lieu à forte fréquentation de parents et d’enfants. Un endroit avec des gens comme nous. C’est idiot, mais voir ces mamans moucher un nez, ramasser un boudoir tombé dans le sable avant qu’il ne se fasse manger par un inconscient, ou jouer les infirmières sur un genou écorché me rassure. Si ces gens y arrivent, nous aussi.
Nous nous dirigeons lentement vers le marchand de glace. Je sens le cœur de Poussin rater des battements. Je serre sa main un peu plus fort pour la rassurer. Je serais là pour notre enfant. Peut-être un peu trop, même… J’observe l’agilité du glacier à empiler les boules de glace sur un simple cornet. Trois parfums, rien que ça que mon poussin à commander. Le challenge est de manger assez vite pour pas que cela dégouline sur les doigts. Mais je ne m’inquiète pas, Poussin bâfre comme Jared ! Je paie le monsieur avant de me saisir de ma propre glace qui commençait à se réchauffer sur un présentoir. J’ai pris trois parfums aussi avec un supplément chantilly. Nous devons faire quelques pas pour trouver un banc à l’ombre d’un arbre, le parc clos des tout-petits en ligne de mire.
- Will..? - Oui Poussin ? - Tu ne m'as jamais parlé de tes parents… Ils étaient comment ? Ça devait forcément être des gens bien vu l'homme que tu es devenu, mais… Je suis curieuse de savoir. - Euh, ils n’étaient pas sages du tout !
Amance a calé sa tête contre mon épaule. Je mange un peu de ma glace en fouillant ma mémoire.
- Je ne sais plus si je te l’ai déjà dit, mais ils m’ont conçu dans l’Impala.
Je revois un des campements de la meute, l’un de nos favoris. Il était en Alberta, au Canada, dans une réserve indienne qui nous accueillait en toute connaissance de cause. Là-bas, nous pouvions être nous, vraiment nous : des loups agissant à l’instinct. La cohabitation était excellente.
- Mon père était le mécanicien de la meute. C’est de lui que j’ai hérité cette passion. Il sentait l’huile de moteur. Ce qui n’a pas rebuté ma mère. Elle faisait partie d’une meute amie. Un jour sa moto est tombée en panne. Sa meute était nomade comme la nôtre. Quand les siens ont repris la route, elle ne les a pas suivis, prétextant attendre après mon père qu’il termine de réparer sa bécane. Elle ne les a jamais rejoints…
Je m’active sur ma glace qui commence à me poisser les doigts.
- Mon père était un cow-boy moderne. Il n’élevait pas des chevaux, mais des voitures, des camionnettes, des motos. Il affirmait qu’il y a une forme de vie dans une voiture et que c'est pour cela que chacun doit respecter l’amas sur roues qui vous transporte d’un point A vers un point B.
Poussin vient à ma rescousse avec un mouchoir en papier imbibé d’eau pour me nettoyer les mains aussi sales que celles des mômes qui nous entourent.
- Ma mère était la tête pensante du couple. Une gestionnaire qui s’assurait qu’on ait toujours quelque chose à manger. On a connu des moments de disette, quand nous avions du mal à rester assez de temps sur une place, le temps de nous trouver des petits boulots pour gagner quelques dollars pour les achats indispensables.
Les sourcils de Poussin s’agitent sur son visage si expressif.
- Nous n’étions pas malheureux ! Nous avions une vie simple. Pas comme celle des amish non plus. J’admets apprécier maintenant la douche toujours chaude, enfin quand tu ne passes pas en dernier, ou ne pas passer des heures, voir des jours en repérage pour un nouveau campement sans se coller les flics aux fesses. Mais c’était notre vie où en l’absence de biens matériels autres que nos caravanes, nous nous centrons sur les individus qui composaient la meute et des gens que nous croisions lors de nos migrations. Les rencontres étaient parfois éphémères, mais si enrichissantes. Nous vivions au présent.
Je me tais, soudain rattrapé par un constat. Depuis que j’ai appris la grossesse de Poussin, je ne pense plus qu’au futur. Arranger une chambre viable pour le bébé. Installer Amance chez nous. Acheter poussette, berceau et la montagne d’articles de puériculture qui va avec. Je me projette sur la naissance, les premiers mois avec ce nouvel être qui ne sait rien du monde dangereux qui l’entoure. Je me souviens des mots de mon collègue de littérature, des mots forts pour cet homme à qui je ne connaissais aucun écart de langage avant cette soirée mouvementée. « Mais on est rarement plus con que lorsqu'on pense tout savoir. »
Accepter de ne pas tout savoir, prendre le temps de savourer aujourd’hui avant d’angoisser pour demain. Je pose ma main à plat sur le ventre de la future mère. Le bébé est encore trop petit pour que je perçoive quoi que ce soit, même avec mes sens sur-développés.
- Mes parents t’auraient adorée. Et je pense que tu aurais aimé leur simplicité. Dans leur couple, en vrai, c’était ma mère qui portait la culotte, même si elle laissait mon père pavaner comme un paon. Bienveillance, c’est ce qui caractérisait notre meute.
Mais notre modèle n’était plus viable depuis des décennies. Bien avant le massacre. Nous avions de plus en plus de mal à trouver une place pour nous installer plus d’un soir. À chaque endroit où nous passions, on nous rendait responsables de ce qui n’allait pas, des cambriolages aux coupures d’internet.
- J’ai plein d’idée pour réaménager la maison, mais avant de commencer les travaux, je veux ton avis. Puis, on exposera le changement aux autres. Notre bébé ne doit pas prendre la place de quelqu’un. Il va falloir changer le cumulus ou en poser un deuxième…
Et il faut aussi refaire ma chambre. Elle baigne dans son jus, comme celle de Keanus. Nous nous moquons de la décoration tant qu’on peut dormir tranquille, l’essentiel est là. Mais je conçois que pour quelqu’un habitué à une vie sédentaire, l’apparence et la qualité du lieu de vie ont leur importance.
- Les meubles de ta maison, c’est toi qui les as achetés, c’était loué avec la maison ?
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Jeu 20 Aoû 2020 - 19:35
Le loup et le poussin
Willem & Amance
- Euh, ils n’étaient pas sages du tout !
Je ris gentiment, prend le temps de savourer ma glace alors qu'il commence le récit de sa vie. Je n'ai toujours eu que des bribes jusqu’à maintenant, quelques détails, le moment le plus horrible de sa vie…
-Je ne sais plus si je te l’ai déjà dit, mais ils m’ont conçu dans l’Impala.
Je reléve le regard sur lui. Non, il est pas sérieux là? On a eu notre premiére fois dans cette voiture et… Je secoue la tête. Vraiment, cet homme ne cessera donc jamais de m'étonner? Je croque dans un morceau de gauffre qui entoure ma glace, écoute attentivement la suite de son histoire, ses phrases entrecoupée par quelques bouchées qu'il prend sur sa propre glace. Je tente d'imaginer ses parents, la vie qu'il a eu. Il a quelque chose dans sa voix qui me dit qu'il admirait sa mére tout autant que son pére. J'ai envie de lui dire que pour l'odeur d'huile de moteur, c'est le cas pour lui aussi, mais je n'ai pas cœur a le couper dans son histoire. Et puis, moi non plus ça ne me rebiffe pas.
Sa glace fond, coule sur ses doigts. Je lache un léger soupire, sors de mon sac de quoi le nettoyer. Il est pire qu'un enfant parfois…
- Ma mère était la tête pensante du couple. Une gestionnaire qui s’assurait qu’on ait toujours quelque chose à manger. On a connu des moments de disette, quand nous avions du mal à rester assez de temps sur une place, le temps de nous trouver des petits boulots pour gagner quelques dollars pour les achats indispensables.
Je reléve les yeux sur lui, fronce les sourcils. Des moments de disette? Est-ce qu'il a connu la faim? J'ai le cœur qui se serre en imaginant un Will enfant qui n'a rien à manger… Moi qui ai toujours connu le confort d'un foyer fixe, j'ai du mal a me dire que ce fut une enfance heureuse…
- Nous n’étions pas malheureux ! Nous avions une vie simple. Pas comme celle des amish non plus. J’admets apprécier maintenant la douche toujours chaude, enfin quand tu ne passes pas en dernier, ou ne pas passer des heures, voir des jours en repérage pour un nouveau campement sans se coller les flics aux fesses. Mais c’était notre vie où en l’absence de biens matériels autres que nos caravanes, nous nous centrons sur les individus qui composaient la meute et des gens que nous croisions lors de nos migrations. Les rencontres étaient parfois éphémères, mais si enrichissantes. Nous vivions au présent.
Je lui souris avec tendresse, non, il n'a rien connu de malheureux… Ce devait être une vie incroyable qu'il a eu, riche en rencontre, en moment précieux. Qui à été le plus malheureux dans son enfance au final? Aucun de nous deux, mais nous avons grandis dans deux mondes totalement différent. Je me souviens de mon enfance, des dimanche en famille, de ma mére qui cuisine, des balades interminables en montagne ou en plaine avec mon pére. Le feu de la cheminée l'hiver, les soirs de télévision tous ensemble, les chiens. Les chiens, les chiots, la douleur quand ils partent dans leur nouvelle famille… Je termine de nettoyer sa main avec douceur, ne remarque même pas son soudain silence, totalement perdu dans mes propres pensées, mes propres souvenirs. Je me rassied correctement à ses côtés, sursaute légèrement quand il pose sa main sur mon ventre. Je souris, amoureusement, pose ma main sur la sienne. J'ai hâte. Hâte de sentir le bébé bouger, de rencontrer ce petit être qui sera le notre… Hâte d'être tous les trois…
- Mes parents t’auraient adorée. Et je pense que tu aurais aimé leur simplicité. Dans leur couple, en vrai, c’était ma mère qui portait la culotte, même si elle laissait mon père pavaner comme un paon. -Alors tu ressemble à ton pére, dans ce cas… Je ris légérement - Bienveillance, c’est ce qui caractérisait notre meute.
Bienveillance. C'est le mot parfait pour décrire mon loup. En plus de tous le reste, en plus de sa douceur, de sa gentillesse. Du sentiment de sécurité qui émane de lui sans cesse. Mady l'est tout aussi, cette deuxième mére qui a su m'accepter à bras ouvert dans sa maison. Sans parler de Keanus et son sourire communicatif. Kada'an et sa douceur… Ils sont tous bienveillant, à se protéger les uns les autres.
-C'est toujours ce qui vous caractérise, Will.
Je lui offre un large sourire, me niche contre lui en soupirant de bien être. C'est une famille avant d'être une meute. Et je me demande si, en quelques sortes, j'en fais partie… Je n'ai rien d'un surnaturel, rien d'un garou. Je suis tous ce qu'il y a de plus basique… Et je me demande si je serais capable d'élever un enfant qui aura les caractéristiques surnaturel de mon loup. Il y a forcément un tas de choses que j'ignore sur les garous…
- J’ai plein d’idée pour réaménager la maison, mais avant de commencer les travaux, je veux ton avis. Puis, on exposera le changement aux autres. Notre bébé ne doit pas prendre la place de quelqu’un. Il va falloir changer le cumulus ou en poser un deuxième…
Il me sort de mes pensées, je relève les yeux sur lui. Il prévoit de changer toute la maison pour moi? Pour nous? Mais… Et les autres? Il y a forcément un moment ou le fait que j'arrive dans cette maison, avec Jared et un bébé va poser problème. Et il faut que je parle a Andy de ce départ, également…
-Les meubles de ta maison, c’est toi qui les as achetés, c’était loué avec la maison ? -Non… On les a acheté avec Raymonde lorsque j'ai emménagé avec elle… Les meubles de ma premiére maison était loué avec, alors quand je suis arrivée à la coloc il a fallu que je me rééquipe… Mais tu as déjà tout ce qu'il faut, je pense plutôt revendre quelques trucs qui m'appartiennent, ça fera un peu d'argent pour le bébé… Parce que mine de rien, ça coute cher ses petits trucs là!
Et comment! J'ai bien cru faire une crise cardiaque en voyant le prix d'une poussette. Ils ont conscience que je compte acheter une poussette et pas une part dans leurs actions? Sans parler du lit, de la table à langer… Et j'ai cru voire un pyjama qui valait le prix des chaussures de Raymonde. Ce dernier fait me travaille, il n'y a pas que l'éductation, il y a le reste. Est-ce que l'on pourra subvenir à ses besoins? Bien sur on travaille tous les deux et… Travaille. Comment ça marche ici? Pour la grossesse et tous le reste? En France c'est simple, mais ici? Et pour ma carte de séjour? Et si j'étais renvoyer en France en pleine grossesse? Je ne pourrais pas demander à Will de me suivre? Je sens l'angoisse monter lentement. J'essaye de me calmer toute seule. "Avec des si, on refait Paris." C'est ce que me dirait tante Elizabeth si elle était là…J'inspire profondément. Ne pas penser au pire, c'est mieux pour ma santé mentale. Je me reconcentre sur les meubles. D'ailleurs, en parlant de meuble, je pense à mes lombaires. Je ne suis pas sur de survivre très très longtemps avec le lit de Will… Je grimace :
-Par contre, je voudrais garder mon lit. Pardon mon amour, mais ton lit… Non, c'est pas possible. Si toi tu le supportes, moi pas. J'ai mal au dos rien qu'en pensant y dormir.
Je fronce le nez, hausse les sourcils avant de sourire et rire de bon chœur.
(…)
-Je vais déménager. Pas tout de suite, hein, mais bientôt…
Assise dans le salon, je regarde ma meilleure amie droit dans les yeux. C'est compliqué d'annoncer à la personne avec qui l'on vit depuis presque 8 mois que l'on quitte le premier endroit en Amérique ou je me suis sentie chez moi. C'est tendue entre elle et moi depuis que je lui ai annoncé ma grossesse. Mais aujourd'hui, en rentrant de chez Rapier, j'ai décidé qu'il était tant de lui dire que j'allais quitté la coloc. Jared, allongé à nos pieds, ronfle de bon cœur. Je triture l'alliance à mon doigt, nerveuse. J'attend la réponse de celle que je considére toujours comme ma meilleure amie. Elle soupire. J'ai envie de pleurer. Non, je pleure, en fait. Je n'arrête pas de pleurer en ce moment, de toute maniére. Les mots sortent de ma bouche à vive allure :
-On savait que notre vie ici serait temporaire. Et puis, tu as Aless, tu ne seras jamais toute seule. Et on se verra toujours! Ca change rien, je ne comprend pas pourquoi tu es tous le temps silencieuse ! On peut rester amie, se voir pour regarder Wayne's World, même si ce n'est pas ici ! Et…
On me coupe la parole d'un geste de la main. Je renifle bruyamment, essuie mes larmes d'un revers de manche.
-Tu vas être grosse. -Oui, bah ça je suis au courant, merci hein… -Mais je t'aime quand même.
Je reléve les yeux sur mon amie. Elle me tend un truc. Mes sourcils se froncent, je prend ce qu'elle tiens dans sa main. Je souris et rit en lisant l'intitulé du pot, essuyant de l'autre main le reste de larmes qui ruinent mon visage.
-De la crème pour les vergetures… Vraiment ? -Je prend soin de toi.
Je croise son regard, un sourire puis je rit avec elle. Je tend les bras pour un câlin, câlin qu'elle me rend en ronronnant. Elle dissipe toutes mes inquiétudes en quelques secondes, je me laisse aller à moment de tendresse avec l'une des femmes que j'aime le plus au monde.
-Je vais pas pouvoir boire de biére avant tellement longtemps… Promet moi que la premiére que je bois, c'est avec toi. -Promis. -Avec murge de l'année. -Pochtronne. -Et sofa. -C'est une blague pourrie.
Je pouffe de rire, ravie de ma bétise. Will doit commencer à déteindre sur moi, je ne vois que ça comme explication. J'ai évité le sujet Wes, le fait qu'il soit partis en plein milieu de la journée ou je rencontrais ma filleule. Ca pourras attendre.
Le reste de la soirée se fait dans le canapé, en culotte t-shirt, avec du pop corn au caramel et des tortillas au fromage devant un film. Comme avant.
(…)
-Wes n'est pas revenu à la coloc.
Je vole une fritte dans l'assiette de Will, j'ai eu peur qu'il me morde mais en fait non. Je lui souris, croque la fritte. Ca fait 3 semaines que je n'ai pas de nouvelle de la drama queen de la coloc. Et je n'ai toujours pas pu lui annoncer ma grossesse…
-Il avait du linge dans la machine. Il a évité de peu la poubelle avec Raymonde, je lui ai fait séché, mis dans son panier mais il est toujours devant sa porte de chambre…
Mon loup me rassure. Il doit surement être très occupé chez ses parents et il n'a pas du rentrer. Je souris, met cette idée dans un coin de ma tête. Malgré le fait que Will soit relativement chiant ses derniers temps (c'est pas moi qui suis censé avoir des piques d'hormones?), il sait toujours comment faire pour me rassurer.
(…)
-Mademoiselle! Mademoiselle!
Je me retourne vers l'un des éléves de terminale qui me tend un papier. Je fronce les sourcils, remonte la bride de mon sac sur mon épaule. Je prend le papier qu'il me tend :
-Qu'est ce que c'est? -Mon DM mademoiselle, vous me l'aviez demander hier… -Oui, c'est vrai… Je verrais si j'ai le temps de le corriger ce soir pour que tu l'ai en même temps que les autres demain. Mais la prochaine fois, tu auras un malus sur ta copie. -Merci mademoiselle Jouve… Et ça vous va bien votre nouveau style.
Le jeune homme m'offre un large sourire avant de se sauver sur son skate. Je ne sais pas de quoi il parle exactement. Suite aux "brimades" de mon loup sur mes talons beaucoup trop haut et mes jupes trop serré ( " C'est pas bon pour Bubule!" qu'il dit!), j'ai décidé de mettre de l'eau dans mon vin afin de contenter mes envies et les siennes, par la même occasion. Si j'ai toujours des talons, ils ont perdu quelques centimètres, quand à mes jupes, les patineuses sont devenues mes nouvelles chouchoutes du moment. Je soupire, pose ma main sur mon ventre qui s'arrondis lentement.
-Promet moi que tu seras moins chiant que ton pére.
Je souris pour moi-même, sors du lycée tranquillement. L'impala est toujours sur le parking. Il ne m'avait pas dit qu'il finissait plus tôt aujourd'hui…? De là ou je suis, j'aperçois Rapier se diriger vers la voiture avant d'y pénétrer. Je fronce les sourcils. Qu'est ce qu'ils mijotent ses deux là? J'accélére le pas, m'approche de la voiture, coté chauffeur… Pour finalement trouvé le professeur de littérature les yeux rougis par les larmes, la mine défaite et les mains tremblantes. Mon cœur loupe un battement quand je croise son regard. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais c'est grave. Mon estomac se tord d'inquiétude, j'ai une boule dans la gorge. Est-ce qu'il est arrivé malheur a Alice? Qu'est ce qu'il se passe pour que le professeur si propre, si parfait se mette soudainement dans un état pareil? Dans la voiture de mon loup qui plus est? Mon loup me remarque, je l'interroge du regard. C'est très grave. Tobias quitte la voiture, sa carcasse s'éloigne, le dos vouté comme si il venait de recevoir un coup de poignard en plein cœur. Mon loup ouvre sa portière, sors de baby l'air grave. Mon pouls accélére.
-Qu'est ce qu'il y a? Pourquoi Tobias est comme ça? Il est arrivé quelque chose a Alice?
Les mots tombent comme une sentence. Mort. Mon regard s'embue plus rapidement que d'habitude, avant même que mon cerveau ne comprenne ce qu'il se passe. Je me met à trembler, je manque d'air. Je tente de respirer profondément, mais rien y fait. J'ai l'impression d'étouffer. Les bras de mon homme se resserre autour de moi. J'inspire enfant pour éclater en sanglot. Wesley ne reviendra plus. Notre ami et colocataire est mort.
(…)
-Pa'... tu te réveilles ? Il faut que tu te lèves... Pa'... viens on rentre…
Je renifle, me mouche, la tête caché sous la couette, roulée en boule devant mon pc. J'ai bien commencé à faire des cartons mais je n'ai plus le courage aujourd'hui. Et pour cause, je suis retombé sur une photo ou nous sommes tous les trois, Andy, Wes et moi, en train de faire la cuisine. Du coup, j'ai mis la seule chose que je regarde en ce moment pour oublier : Le roi Lion. Et bien entendu, le passage ou Mufasa meurt me fait pleurer comme une enfant. Je prend une grosse cuillére de glace, la met dans le bol de Jared à coté de moi avant d'en prendre une pour moi. Le chien regarde son bol en soupirant. Je crois qu'il n'en veut plus. Il pose sa tête entre ses pattes alors que les hyènes se mettent à poursuivre Simba. Je marmonne un "Bande de salope." la bouche pleine de glace Cookie Dough.
On toque à la porte, la tête de Raymonde passe par l'entrebâillement :
-Ton Will est là. -D'acc.
La porte se referme. Je ressemble à rien, les yeux rougis par les larmes, dans un t-shirt appartenant à mon homme et un pantalon de yoga que j'ai acheté avec Andy. J'attache mes cheveux comme je peux pour leur donner un peu de constance et tente de me rafraichir mais rien à faire : je ressemble à une clocharde insomniaque. J'ai même une tache de glace sur le maillot noir. Trop-bien.
Jared semble enfin réagir, déguerpissant à toute patte de la chambre en aboyant à tue tête. Je sors de la chambre, tente de me redonner constance un minimum, mais rien y fait. Quand j’ouvre la porte de la coloc, Jared réussis à se faufiler entre la porte et moi pour partir à la rencontre de mon loup... Qui est assis dans sa voiture. Je vois mon chien courir vers l’impala comme un garenne, pour se jeter sur la portière les deux pattes en avant, tentant de monter dans la voiture.
Je n’ai pas réellement le temps de comprendre ce qu’il se passe. Je réagis en entendant le bruit strident que font les griffes du chien sur le métal dû bijoux de mon loup. J’ouvre de grands yeux d’effrois, cours pied nue jusqu’à la voiture pour attraper Jared par le collier et le tiré vers l’arrière, finissant sur les fesses au passage. Je grimace légèrement sous la douleur qui émane de mon coccyx , mon chien me regardant sans comprendre, la langue pendante et la queue qui bat. Il voulait seulement dire bonjour lui, il ne voit pas le mal. Je relève les yeux sur la portière de baby... Will va péter un boulon en voyant les dégâts qu’il a causer. Je me remet sur mes jambes, tiens mon chien par le collier. D’énorme griffes blanche ornent la portière noir.
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mer 26 Aoû 2020 - 15:56
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Je suis heureux d’entendre Amance dire que ma meute représente encore à ses yeux la bienveillance. Cela me fait chaud au cœur, comme si j’avais la preuve d’avoir accompli ma tâche, alors que je n’y étais pas prédestiné. Elle m’informe aussi que ce sont bien ses meubles qu’il y a à sa collocation. Une partie sont à Andy. Je fais semblant d’être outrée quand elle affirme vouloir échanger son lit contre le mien. Je ne le lui en veux pas : il vient de la ressourcerie, comme plein d’autres meubles de la maison. Seul le lit de Mady est neuf. Elle avait râlé qu’elle ne souhaitait pas de traitement de faveur, je lui avais rétorqué qu’avec ses gardes à l’hôpital, il était important qu’elle ait un bon sommeil. Amance parle de vendre le reste pour nous faire un pécule pour l’enfant à naître. Effectivement, il y a moyen de se ruiner avant même que Bubulle atteigne ses cinq années. - Je lui fabriquerai son berceau et sa chaise haute. Je copierai les systèmes de sécurité dans un magasin pour bébés. Cela sera bien moins cher et j’aurais la satisfaction d’être un père qui œuvre pour son fils. Ce sera sûrement moins luxueux que le berceau de la fille de Rapier, mais tout à fait confortable et pour le bébé et pour les parents. J’ai bien fait mes premières nuits dans un panier à fruits…
(…)
L’annonce de la mort de Wesley crée un mini tsunami. Ils sont trois à le pleurer. Cela m’avait étrangement un peu rapproché de mon collègue de littérature. Il ne semble pas me reprocher d’avoir été l’oiseau de mauvaise augure, puis mon image ne pouvait pas vraiment plus se ternir à ses yeux. Hors de nos racines diamétralement opposées, nous n’abordons pas la vie sous le même angle. Je reste son hippie, et lui mon coincé des fesses.
Amance a du mal à s’en remettre. L’accident lui semble si injuste. Cela n’arrange pas l’inquiétude maladive qui m’étreint depuis que j’ai appris que j’allais être papa. La mère de Wesley m’avait donné tous les détails, jusqu’aux plus sordides, un besoin d’évacuer sa souffrance. J’avais gardé ça pour moi, commentant l’accident par un « malheureux concours de circonstance et que Wes est mort sans souffrir ». Une chance pour lui que le coup du lapin lui ait épargné ce que son corps a subi après : une bouillie, sans aucun organe vital touché : un calvaire s’il était resté conscient. Son visage d’ange avait été épargné. Cela a permis à ses parents de dire au revoir à leur fils et non à un corps mutilé.
(…)
Je viens chercher Amance pour aller nous balader. Je me débrouille seul avec mes travaux à la maison et ne la sollicite plus, le temps qu’elle fasse son deuil. Mais si je ne la sors pas de chez elle, elle s’enferme dans sa chambre à se morfondre. Ce n’est pas l’idéal pour une femme enceinte. C’est Andy qui m’ouvre. Je préfère ne pas entrer dans cette maison qui empeste le cafard et la tristesse. Je me réinstalle derrière le volant. Quand c’est Andy qui m’ouvre, je sais que je vais devoir attendre.
Plusieurs minutes plus tard, la porte s’ouvre à nouveau sur un Jared tout content. Il adore les sorties que je propose. D’habitude, il se contente de faire le tour de la voiture, puis de faire des aller-retour entre sa maîtresse et moi. Seulement aujourd’hui, il se dresse sur ses pattes arrières pour reposer ses pattes avant sur la portière avec un aboiement joyeux. Je ne prête pas tout de suite attention au bruit que font ses griffes sur la carrosserie, car en regardant Amance, je constate qu’elle a les yeux gonflés : elle a encore pleuré.
Je comprends l’infamie quand elle se précipite sur le collier du chien pour le tirer en arrière. Surviennent alors deux événements gravissimes : le bruit strident des griffes de Jared qui ne laisse aucun doute sur les dégâts causés sur Baby et ma femme enceinte qui tombe sur les fesses toujours à cause de ce maudit cabot. Je sors de la voiture comme un diable de sa boîte et contourne Baby la rage au ventre. Nous sommes en pleine rue, c’est la raison pour laquelle je garde une apparence humaine. Mais mon aura, elle, se fait écrasante. Jared a été élevé pour se battre contre des loups, pour les haïr. La peur que je lui inspire donne raison à tout ce que Pierre Jouve lui a enseigné. Il se met à grogner. Je gronde plus fort, montre Baby et Amance toujours les fesses au sol. Je veux approcher de ma femme, pour vérifier qu’elle va bien, la sentir avec la crainte de percevoir du sang. Jared interprète mal mon intention, se colle en obstacle et referme ses crocs sur mon poignet. La douleur attise un peu plus ma colère. La peur afflue juste derrière.
- Méchant chien ! Lâche- moi !
Il a blessé et défiguré ceux qui me tient le plus à cœur : Amance et Baby. C’est un crime impardonnable, presque plus que de me mordre. Mais en fait non, ça aussi ça ne passe pas. Faire lâcher prise à un tel chien sans qu’il ne me sectionne le poignet n’est pas chose aisée. Je n’entends pas les cris d’Amance à côté de moi, tout mon attention est concentrée sur le chien qui vient de retrouver ses instincts de tueur. Je sens mes os éclater sous la pression. Il est fort et conditionné à serrer la gueule quoi qu’il lui arrive. C’est un chien prêt à se sacrifier pour sa maîtresse. Je dois l’obliger à lâcher et il n’y a qu’une seule façon de le faire : le priver d’oxygène. Respirer est instinctif, personne ne peut retenir sa respiration volontairement, même un animal. C’est un réflexe qui ne peut pas être conditionné. Je pourrais le rouer de coups, il ne lâcherait pas.
Alors au lieu de tirer pour me dégager, j’enfonce mon poignet plus profondément dans sa gueule pour boucher son larynx, puis assis à califourchon sur son dos pour l’immobiliser, je lui bouche le museau de ma main de libre. Pour respirer, il devra écarter les mâchoires. Je vais devoir être rapide.
Ce que je ne m’attends pas, c’est de recevoir des coups d’Amance que j’entends enfin. Elle croit que je vais tuer son chien, alors que j’essaye juste de sauver ma main. Jared lui ne subit que des ordres conciliants de sa part. Il a pourtant défiguré Baby, fait tomber une femme enceinte et accessoirement il tente de me séparer de ma main droite.
- Il est en train de me bouffer le poignet ton corniaud !
Jared s’agite de plus en plus violemment au fur et à mesure que le manque d’oxygène se fait impérieux. Andy est sorti à cause du bouquant que l’on fait. C’est le moment que Jared choisit pour desserrer ses crocs de ma chair et de reculer un peu le crane pour laisser passer un filet d’air dans sa gorge. J’en profite pour me dégager. J’ai une seconde d’hésitation entre m’éloigner ou me placer devant Amance. Mais j’opte pour la première solution, misant sur la loyauté de Jared envers Amance : il ne devrait pas l’attaquer.
Je me tiens le poignet, c’est cassé et pas qu’un peu. Ma main ne tient plus seule. Je me prépare à un nouvel assaut de Jared : il est programmé pour attaquer tant que la « menace » reste présente. Je serre la blessure pour me faire un garrot de fortune. Je pisse le sang. Ne plus être coincé dans cette broyeuse à quatre pattes fait redescendre ma peur et la colère qui y était liée. Jared aboie, babines retroussées rouges de mon sang. Dire que je n’ai même pas sorti mes griffes… Je le vois bander les muscles de son arrière train. Il va attaquer. Je m’apprête à le cueillir avec le pied. Mais l’animal est mastoc et avec l’élan je vais avoir du mal à le repousser, surtout que ma main saine est occupée à garder l’autre accrochée à mon avant-bras.
Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
Amance Jouve
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 26 ans
Alias : Sylvie le poussin Humeur : Bien dans ses basquette Messages : 388 Réputation : 57 Localisation : Dans mon canapé avec Jared
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Mar 8 Sep 2020 - 18:26
Le loup et le poussin
Willem & Amance
C’est une scène d’horreur qui se passe sous mes yeux. Mon chien qui se souvient soudainement des leçons que mon père lui a appris et qui attaque mon loup. Et ce dernier qui tente de l’étouffer. Je me relève rapidement, tente de faire entendre raison à Jared pour qu’il lâche rapidement, mais tous ce que je vois c’est le sang qui coule de sa gueule. Et le bruit horrible des os qui craquent sous la pression de sa mâchoire. Je ne sais comment je réussis à garder ce que j’ai dans l’estomac, sachant que ses derniers temps je rends tout à la moindre contrariété.
Tentant tous ce que je peux pour que les deux se lâchent, j’en viens même à taper sur mon homme de peur qu’il ne tue le premier bébé que j’ai eu en l’étouffant. Il me répond que mon « corniaud » lui mange le poignet. Corniaud ? De où il insulte mon chien ? Cette fois, en plus de l’angoisse, c’est moi qui me met en colère. Je n’ai jamais dit que sa voiture était une épave sur roue, alors de où il dit que mon chien est un corniaud ?
Je me retrouve spectatrice, incapable de faire réagir mon chien qui d’habitude obéis au doigt et à l’œil. Derrière mes larmes, je tente de me souvenir des enseignements de mon père sur l’éducation des chiens. Il utilisait un truc là... Ce bidule qu’on utilisait pendant la guerre... Et qui sert de porte enveloppe dans l’entrée. Je remarque ma meilleure amie devant la porte de maison :
- Raymonde ! Le porte enveloppe, donne le moi!
Elle me regarde sans comprendre, j’insiste. Will réussit à se décoincer la main, et c’est vraiment pas beau à voir. J’ai envie de vomir cette fois, je salive d’amertume et je dois détourner rapidement les yeux pour ne pas rendre l’intégralité de mon estomac. Jared se relève, se secoue. Il semble déboussolé, me jette un œil avant de se positionner de nouveau, babine retroussée. Il a la gueule barbouillée de sang, les yeux emplis d’une rage dont j’ignorais l’existence : il est terrifiant. Mais je sais qu’il à été dresser pour ça, et si Will n’avait pas grondé... Raymonde revient, me jette le criquet et j’ai tout juste le temps d’appuyer dessus, il est prêt à attaquer de nouveau. Un coup pour stop. Jared me regarde sans comprendre. J’appuis une fois de plus dessus, il s’assoit. Je soupire soulagé. Je jette un œil à Will, évite de regarder là où , il y a quelques instants encore, les crocs de mon chien étaient plantés. Je m’approche de Jared qui attend, les yeux rivés sur mon loup. Quand je passe ma main dans son collier, je m’aperçois à quel point je tremble. Je murmure un « c’est tout, ça va aller, je vais bien » en français pour que Jared se détende un peu avant de le ramener à la maison pour l’enfermer dans ma chambre. Quand je ferme la porte derrière moi, je tremble de la tête au pied. Raymonde m’espionne du bout du couloir, ne dit rien. Je pose une main sur mon coeur, ma tête reposant contre le chambranle alors que mon chien couine et pleure. Pourquoi a t-il réagit ainsi ? Il n’avait jamais fait ça avant ! Je garde serrer dans mon poing le criquet et retourne dehors avec une serviette pour bander le poignet de mon homme.
Du sang macule le trottoir et la pelouse. L’odeur de fer me pique le nez, je tente de ne pas y penser. J’enroule le poignet de mon loup dans la serviette, tente de faire un point de pression.
- Je dois appeler une ambulance... Mais ils vont vouloir piquer mon chien... Mais merde pourquoi il a fait ça cet idiot ??
Mes yeux se tournent vers la portière de l’impala.
- Je te rembourserait les dégâts, ok? Lui en veux pas, il était seulement content de te voir... J’ai pas eu le temps de le retenir... Mais c’est pas un corniaud ! C’est mon bébé, c’est mon premier bébé, c’était le seul ami que j’avais en arrivant en Amérique, je peux pas me séparer de lui... Will je suis désolé, oh mon dieu, y a tellement de sang...
Je l’entraine à ma suite dans la coloc, attrape mon portable qui traîne dans l’entrée avant de nous diriger dans la salle de bain:
- Faire le 15... Non ça c’est en France... Bordel c’est quoi le numéro pour les urgences ici?!
Je n’ai pas le temps de réfléchir plus longtemps, la puma qui me sert de meilleure amie rentre en trombe dans la salle de bain avec la trousse de secours. Elle me jette un regard en coin qui en dit long sur ce qu’elle pense et mes larmes redoublent. Je ne sais faire que ça ses derniers temps : pleurer. Mais elle n’a pas tord, dans la précipitations je n’ai plus pensé au fait que ma Raymonde possède quelques bases en médecine avec sa mère, et puis une ambulance pour un loup, ça risque de créer quelques problèmes non?
Je triture mes ongles du bout des dents à regarder Raymonde soigner Will, compresser pour que ça arrête de saigner, bander pour maintenir... Et puis ses veines qui se noircissent quand elle pose ses mains sur Will, ça j’ai déjà vu faire : elle l’aide à supporter la douleur. Je reste en retrait, à regarder silencieusement un monde auquel je n’appartiens pas.
Raymonde termine, sors et nous laisse seule. Un silence s’installe. Pour la première fois, je me sens mal à l’aise avec l’homme que j’aime. Je regarde le poignet de Will. Tente un trait d’humour :
- Tu vas ressembler à une momie si on monte le bandage plus haut...
Sujet: Re: Le loup et le Poussin Feat Amance Sam 12 Sep 2020 - 13:35
Feat : Amance
Le loup et le Poussin
Alors que Jared s’apprendre à me bondir dessus à nouveau, un clic-clac étrange retentit et le fige. Je regarde Amance qui tient un cricket à la main. À cette seconde précise, je bénis Pierre et son dressage rigoureux, même si ce même dressage vient de nous conduire à cet accident.
Poussin est toute tremblante quand elle se saisit du collier de son chien. J’aimerais la rassurer, la tenir dans mes bras, mais si je bouge, Jared pourrait bien attaquer à nouveau. J’ai peur aussi que dans un mouvement de panique, Poussin tombe à nouveau. Inquiet, je me redresse, scrute les signaux que me renvoie ma Française préférée. Son cœur n’est qu’anarchie, et l’odeur de mon propre sang me cache les fragrances subtiles que son corps pourrait dégager et m’indiquer son état de santé. Elle emmène Jared dans la maison. La douleur pulse et remonte jusqu’à l’épaule. Je gère ma respiration pour calmer le rythme de mon cœur.
Quand j’entends le chien couiner, car il est enfermé, je m’avance vers la maison. Poussin revient à ce moment avec une serviette qu’elle enroule autour de mon poignet. Je retiens une grimace et serre les dents. Ce n’est pas joli à voir et je n’oublie pas qu’elle est enceinte.
- Je dois appeler une ambulance... Mais ils vont vouloir piquer mon chien... Mais merde pourquoi il a fait ça cet idiot ?? - Je n’aurais pas dû lui crier dessus. Il ne l’a pas fait exprès.
Mes paroles ne reflètent pas ce que je pense. Je reste furieux. Rayer Baby est un crime de lèse-majesté. Une offense à sa beauté. Un manque de respect.
- Je te rembourserais les dégâts, OK ? - T’inquiète pas pour ça. - Lui en veux pas, il était seulement content de te voir... - Je sais. - J’ai pas eu le temps de le retenir... - Ce n’est pas ta faute. - Mais c’est pas un corniaud ! - Si ! Il a rayé Baby ! - C’est mon bébé, c’est mon premier bébé. - Euh ! - C’était le seul ami que j’avais en arrivant en Amérique, je peux pas me séparer de lui... Will je suis désolé, oh mon dieu, y a tellement de sang...
Qu’elle appelle Jared son bébé me frustre, mais quand elle développe le lien qu’elle a avec son chien, je comprends. Et je suis mal placé avec l’Impala pour être jaloux. Poussin panique, elle veut appeler les urgences où je ne peux pas aller. Ils vont vouloir consolider les os avec de la ferraille, me recoudre avec du fil, alors qu’il suffit d’être patient. Seulement la douleur et le choc de ce qui est arrivé me laissent pantois. C’est Andy qui réagit et prend le relais. La puma assure, à croire qu’elle a fait ça très souvent. Prés de la porte de la salle de bain, Poussin sanglote. Le bouleversement de son taux d’œstrogène n’arrange rien. Elle est dans la phase sensible. Cela devrait s’arranger au fur et à mesure que son ventre s'arrondira. Vu son état émotionnel en ce moment, je crains un baby blues assez violent.
Andy a bloqué mon articulation de façon optimum. Il ne reste plus qu’à attendre que ma nature prenne le relais. Poussin est triste, tente un trait d’humour pour cacher son désarroi. Je l’attire à moi de mon bras sain et sauf.
- T’inquiète pas. Baby sera vite comme neuve, comme moi. Et on expliquera à Jared ce qu’il s’est passé. Je dois m’excuser auprès de ton chien. J’ai réagi trop violemment. Il reste un chien de chasse, je dois moi aussi tenir compte de sa nature. On va redevenir pote.
Je la serre doucement contre moi et embrasse ses cheveux.
- Par contre, il faut éviter que je le revoie tant que mon poignet est en vrac. Demain, ça sera un mauvais souvenir.
Je sens mes chairs commencer à cicatriser, cela me lance et pique pas mal. Nous restons un moment comme ça, serrés l’un contre l’autre.
- Toi comme vas-tu ? Tu es tombée.
Je pense à notre bébé. Les plaintes de Jared troublent la sérénité de la maison déjà bien entamée avec le grand absent qu’est Wesley.
- Ça ira mieux quand Jared habitera avec nous. Mais je crois qu’on va équiper tout le monde d’un cricket, le temps qu’il se fasse à sa nouvelle famille.
Poussin tient à son chien et pour rien au monde je ne bouleverserai son univers. C’est déjà bien assez qu’elle accepte celui que je suis.
- Il faut intégrer encore plus Jared à notre vie. Qu’il se sente aimé pour qu’il comprenne aussi les limites et accepte le rapport hiérarchique. Il ne peut pas y avoir deux alphas… Quand je serai guéri, j’irai lui parler de loup à chien, de pote à pote.
(…)
Keanus est venu me chercher, car j’étais dans l’incapacité de conduire et dormir dans la chambre de Wesley n’était pas possible, pour moi, pour les filles.
Mon poignet a retrouvé sa mobilité, cela m’a valu une absence injustifiée au lycée. C’est terrible d’être devant les aménagements en attente dans la maison et ne rien pouvoir faire. J’aime bien l’oisiveté, mais quand elle est choisie et non subie. Alors je fais des listes de choses à faire, à prévoir. Mon cœur s’emballe quand j’entends le moteur de la voiture de Poussin tourner à l’angle du bout de la rue.
Quand elle se gare dans la cour, je lui fais un coucou avec la main qui avait été blessée. Elle descend, mais laisse Jared enfermé dans la voiture. Le chien a les oreilles basses.