Improbable famille || Tobias Amance Wesley

Feat :
Tobias, Amance, Wesley

Improbable famille.

Amance se méprenait sur la raison de l’inimité apparente qui règne entre le professeur de littérature et moi. Chaton mettait cela sur le compte d’une différence de milieu et d’éducation, le pédant d’un côté, le hippie de l’autre. Ce qui, sans le drame qui nous sépare, aurait été le cas. Ce type est lugubre, il porte sa consternation en costume, là où je rayonne de joie sauf quand j’aperçois sa grande carcasse.

« Il faut que je te parle d’un truc. » La demande d’Amance avait sonné comme une sentence. Non dans les mots, mais sur le ton qu’elle l’avait dit avec peu d’assurance.

(…)

Marraine de la môme de Tobias… Difficile de dire non quand la demande vient de Wesley. Le libraire n’y est pour rien dans ce qui m’oppose à son compagnon. J’ai d’ailleurs été un peu surpris de cette configuration de couple. Dans son austérité, j’imaginais le Britannique plus conventionnel dans ses mœurs. Le couple d’hommes, le bébé, ça je l’accepte sans avoir à me forcer. Mais confier cette petite aux bons soins d’un tueur, cela me dépasse. Mais bien évidemment, les services sociaux ne savent rien des anciennes activités du chasseur. Le dénoncer m’est bien venu à l’esprit, mais ce n’est pas mes manières ni mes convictions.

Amance semblait plutôt partante, elle apprécie beaucoup Wesley. J’ai donc tu mon ressentiment. Cette enfant n’a pas à faire les frais des colères des adultes. Je n’ai rien dit à Chaton de la vraie raison qui me fait me refroidir chaque fois que je croise l’autre croquemort. Elle ne pourrait pas comprendre pourquoi on laisse un tel type en liberté. Elle connaît pourtant Alessandro, mais l’Italien avec son bagout a su amoindrir le pire côté de ses affaires. Puis ce n’était pas comme si je n’étais pas pote avec un mafieux. Rien que cette amitié m’interdit à m’opposer que Chaton devienne la marraine d’Alice.

(…)

Je gare Bébé pas loin de l’immeuble où loge Rapier. Nous devons nous y retrouver avec le parrain et les « heureux parents ». Chaton me sourit, j’ouvre les bras, elle s’y réfugie. Le temps est à l’apaisement. Jamais, je n’avais imaginé mettre un jour les pieds chez le professeur de littérature. Je ne sais pas où va se passer la cérémonie ni si nous allons manger quelque chose. Dans le doute, j’ai une réserve de sandwich dans le coffre. J’ai peur que le côté guindé de l’Anglais nous condamne à des amuse-bouche rikiki. Je me demande qui est le parrain, bien que j’ai un léger doute sur son identité. Ce n’est pas comme si notre hôte s’était fait un tas d’amis en ville.

J’ai laissé passer Amance devant. Je reste néanmoins collé à elle quand elle sonne à la porte de l’appartement.

- Bonjour.

Pour l'occasion, j'ai revetu un costume, celui-là même acheté en France avec Chaton.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.

Invité

Tobias & Wesley & Amance & Willem

Improbable famille

Nous étions bien installé dans notre nouveau chez nous, j’étais content. Aujourd’hui Tobias avait invité Amance et son petit ami Willem à déjeuner. En même temps, j’avais décidé que la marraine de cette petite serait mon ancienne colocataire brune. Je ne pouvais décemment pas choisir Andy, vu ce qu’il s’est passé à la librairie avec son stagiaire et Alice. Je ne voulais pas que la petite soit en danger sous le caractère de mon amie.
La petite semblait toute guillerette aujourd’hui elle aussi, ma bonne humeur devait être communicative. Je la préparais, lui donnant le bain et l’habillant d’une magnifique petite tenue que nous avions acheté avec Tobias la dernière fois. Après avoir déposé la petite dans son parc, je passais par la cuisine afin d’aider Tobias à préparer le repas du déjeuner, celui que nous allions partager avec Amance et Willem. A voir son visage je ne savais pas vraiment si cela ne l’embêtait pas plus que ça ou si h’avais demandé une chose assez grave. Mais une fois qu’il avait remarqué ma présence près de lui, il semblait être plus léger. Je passe à côté de lui lui chipant un baiser avant de prendre les couverts et les disposer sur la table. En même temps j’haussais un peu la voix pour qu’il m’entende.

- Merci d’avoir accepter la présence d’Amance et Willem aujourd’hui. Je sais que tu ne t’entends pas forcément bien avec lui, mais ça me ferait plaisir de voir Amance et elle de voir aussi sa filleule.

La petite commençait à chouiner, je m’approche alors et la prends contre moi. Sentant une odeur forte désagréable je me dépêche d’aller dans la chambre pour rapidement la changer. Je ne tenais à présenter une bombe puante à mon amie et son petit-amie. Une fois cela fait, la petite ne chouinait plus et je la repris contre moi en revenant dans le salon alors que la sonnette se fit entendre. Au vue de l’heure je ne m’attendais pas à d’autres personnes que celles que nous avions invité pour le déjeuner.
Tobias alla ouvrir la porte à nos invitées.

️️clever love.

Tobias & Wesley & Amance & Willem

Improbable famille

L'arrivée officielle de Wesley dans l'appartement a mit de la vie dans cet endroit qui il faut bien l'avouer commençait à devenir aussi triste et sinistre que son propriétaire. À sa décharge Tobias pourrait dire que le cœur n'y était pas vraiment, après s'être fait enlever en pleine nuit alors qu'il dormait du sommeil du juste, persuadé d'être en sécurité. Après cela sa paranoïa avait rapidement reprit le dessus sur tout le reste. Regard morne sur un décor fait de noir et blanc, routine ennuyeuse d'un luxe réfrigérant. Deux semaines de convalescence, cela lui avait suffit pour faire le tour de tout ça. Les vinyles tournant en boucles, des livres dont le simple fait de les tenir était devenu douloureux, un piano fatalement relégué du côté des objets inutiles. Sa vie rangée et ennuyeuse lui avait même fait regretter le fait de ne plus vivre en colocation avec Lewis. Puis bien vite, le rossignol était venu prendre de ses nouvelles, vraisemblablement alerté par Alessandro, et Tobias avait cessé d'être nostalgique dès l’apparition des graines d'une nouvelle et énième dispute.

Wesley était arrivé. Inquiet, puis finalement soulagé en découvrant que malgré les cicatrices effrayantes, tout allait bien. Rassuré quand Tobias lui avait promis que désormais, il ne pourrait en être autrement.

Alice avait suivi. Quelques papiers signés, une visite de l'appartement par une des dames des services sociaux. Femme peu amène, et visiblement peu regardante par la même occasion. Elle n’avait vu que ce qu'elle avait envie de voir. Un homme prêt à adopter un enfant, prêt à lutter contre le surpeuplement des orphelinats et autres familles d’accueil. Un homme riche de surcroît, doté d'un emploi stable. L'anglais avait serré les dents pour ne pas devenir inconvenant quand la femme, récitant son petit laïus habituel, avait trouvé bon de lui expliquer qu'il pouvait revenir sur sa décision à tout moment. La folie de l'Amérique encore une fois. Tout y est en libre disposition. Armes, enfants et alcool. On ne prend plus la peine de s'attarder sur les souillures que ces hérésies pourraient offrir à l'âme humaine. Folie quotidienne.

Tout allait si bien, puis Wesley s'était emballé. Avait parlé marraine avant même qu'on ne prononce le mot baptême. Un nom. Aux conséquences déplaisantes. Certes Tobias n'avait aucun soucis avec la professeure de français, mais il ne pouvait pas en dire de même au sujet de l'ami intime de cette dernière.

Une invitation à manger pour faire bien, pour officialiser les choses. Deux ennemis naturels autour d'une même tablée. Pire même un alpha sous le même toit que sa fille. Certes le professeur semble plus tenir de l'agneau que du loup, mais Tobias ne peut s'empêcher de craindre un retour en force des drames du passé.

Fatalement il a donné son accord. Pour ne pas rendre Wes triste. Pour ne pas avoir à expliquer un refus. Tobias songe à la mince protection dont il a fait doter le lit de sa fille. Une simple plaquette de sorbier qui fait le tour du meuble. Il suffit d'une rapide manœuvre pour rendre tout cela inutile, mais encore faut-il être en capacité de le faire. Lèvres pincées par l'angoisse, l'anglais se refuse à laisser son regard vagabonder sur l'horloge de la cuisine. Il relâche le torchon posé sur son épaule, fait tournoyer la cuillère en bois dans la marmite ou repose le plat principal du repas dont l'heure ne fait qu'approcher.

Sur le point de tremper un doigt dans la sauce pour la goûter, il se fige dans ce geste quand la voix de son homme lui parvient. Wesley s'est mit à l'oeuvre, les couverts claquent en se déposant sur la table de bois noir.

-Tout va bien se passer. C'est juste que je ne suis pas très causant avec les gens qui travaillent au lycée.

Voir même les gens tout court. Fantôme de sourire aux lèvres, Tobias tente de chasser cette boule qu'il devine être de l'angoisse et qu'il sent gonfler dans son abdomen. Finalement c'est presque moqueur qu'il ajoute.

-Il fait un peu... Trop américain.

Fort heureusement pour lui, le libraire est déjà parti avant qu'il ne puisse achever sa phrase. Son ange aurait pu mal le prendre, étant lui même natif de ce pays que l'anglais ne peut se résoudre à considérer comme une terre d'adoption. Le chasseur attrape quelques morceaux de légumes divers et de viande, les met dans un récipient à part pour pouvoir les transformer en futurs repas pour sa fille, avant de finalement ajouter la dernière touche à son irish stew en y intégrant une bonne dose de bière brune irlandaise. Il ferme la marmite, ajuste le couvercle puis s'essuie soigneusement les mains, tout en tachant de ne pas toucher les odieux stigmates toujours bien présents. Il souffle, fier de lui. De ce pas qu'il s’apprête à franchir, puis sursaute quand la sonnette résonne dans tout l'appartement. Il tente de coller un sourire chaleureux sur son faciès, puis remarquant le piètre résultat obtenu dans son reflet sur la porte du four, il retrouve sans mal son expression favorite. La neutralité. Un peu de flegme tout britannique qui n'a jamais fait de mal à personne.

Comme convenu, c'est lui qui finit par aller ouvrir la porte à leurs invités. Selon son ange,c'est au maître des lieux que revient naturellement cette tâche que de faire entrer l'ennemi sous leur toit.

Sa neutralité fond comme neige au soleil. Ses pieds nus se crispent sur le parquet. Bouche bée, il laisse son regard glisser sur la charmante mademoiselle Jouve, vêtue comme à l'habitude d'une élégance rare et discrète. Mais c'est la tenue de son collègue qui se révèle être une véritable surprise. Tant, que sous le choc de voir cet hurluberlu en costume, il bredouille une salutation. Bien loin de cette éloquence qu'il fait toujours en sorte de maîtriser.

-Bonjour. Vous êtes élégants. Bien plus que moi qui ait été interdit de costume pour ne pas paraître comme étant quelqu'un de trop formel.

Wesley lui a simplement demandé de laisser sa panoplie de croque-mort au placard. Et avec Alice dans les parages, cela est devenu naturel de troquer les costumes de luxe pour laisser la place à de plus simples vêtements.

En jean ajusté et chemise blanche aux manches relevées, un torchon tâché de sauce jeté sur l'épaule, Tobias se sent l'âme d'un abruti. Un abruti mal fagoté.

Il fait un pas de côté, laisse leurs invités se faire une place dans l'appartement tout en s'efforçant de ne pas noter l'absence de présents entre les mains de ces derniers. Sans forcément être des plus matérialistes, il a tout de même été élevé par des parents aussi strictes qu'aimants. Des gens modestes mais fortement attachés à l'étiquette ainsi qu'aux bases de la politesse la plus rudimentaire. Tobias referme la porte, puis mène la troupe à travers l'appartement, débarque dans le salon, croise le regard aimant de Wesley, incapable de lui renvoyer autre chose que sa panique naissante.

Sa vie sociale n'est pas assez grande pour qu'il n'ait eu le temps de lier à nouveau avec les relations humaines. Lèvres soudainement très sèches, il agit pour ne pas perdre le fil des événements en cours. Laisse Wesley remercier leurs invités, Miss Jouve s'extasier devant la raison de leur venue. Shepherd est aussi muet que l'anglais et c'est ce qui rassure ce dernier. Au moins il n'est pas le seul à se sentir mal à l'aise. Tobias attrape ce qui est posé sur le piano, puis s'approche de la jeune femme. Si sa voix chaude tente de se faire agréable, il ne peut s'empêcher de se sentir mal quand il sent le regard de sa collègue s'attarder sur ses mains de martyr. Au lycée il s'efforce de les dissimuler, mais ne prend plus cette peine lorsqu'il rentre chez lui.

-Ce ne sont que de simples fleurs. Et je dois bien avouer que Wes n'a pas sut me décrire vos goûts de façon claire. J'ai donc demandé à la fleuriste quelque chose de charmant et féminin. Comme vous.

Les joues de la jeune femme s'empourprent légèrement. Tobias a également prit le soin de demander des fleurs non-odorantes à la commerçante, mais juge bon de ne pas le préciser à voix haute. Sa collègue semble sensible ces temps-ci, il s'en est rendu compte le jour où elle l'a presque bousculé pour pouvoir se rendre aux cabinets d'aisance dans les plus brefs délais. Sa charge accomplie, Tobias fait un pas en arrière, prêt à éviter toute effusion qui pourrait faire naître un possible contact physique indésirable.

Il finit par tendre les mains pour que son homme lui mette leur fille entre les bras. La petite ne se fait pas prier, rapidement niche sa tête contre le torse de son père, coince du tissu dans une de ses petites mains pour porter le tout à sa bouche et téter avec vigueur. En une fraction de seconde le tueur vient de se retrouver catapulté dans le rôle d'un doudou humain, et cela serait mentir que de dire que cela ne lui sied pas. Derrière lui, il sent la présence de son collègue, qui sans un mot de trop laisse vagabonder son regard à travers la pièce. Un demi sourire au coin des lèvres, le littéraire lance de sa voix froide habituelle une légère remarque quand il devine devant quoi l'alpha s'est figé.

-Je crois savoir que vous aimez la musique. Alice et moi même également. Nous pourrions vous faire visiter l'appartement et ensuite mettre quelque chose en fond sonore.

️️clever love.

Improbable famille || Tobias Amance Wesley 1

Improbable Famille
Feat. mon Loup, mr Rapier et Wes

Je rejoins Raymonde dans la cuisine. Malgré mon bonjour tout ce qu'il y a de plus amicale, elle se contente de marmonner un "ouais" froid et distant avant de quitter la cuisine, me laissant en plan avec ma tasse de thé et ma brioche grillée.

Quand je lui ai annoncé ma grossesse la semaine derniére, elle à eu une réaction bizarre, entre la géne et le dégout. Et depuis, elle ne me parle plus, ou tout du moins presque pas. Et le départ de Wes et de Vicky n'a rien arrangé à la chose. Je crains la fin du mois lorsque nous devrons payé le loyer et tous ce qui va avec. A moins d'un miracle, je ne pense pas que nous serons en mesure d'y arriver… J'avale mon thé, croque dans ma brioche. Je ne sais pas ce que j'ai fait, mais il faudra bien qu'a un moment nous remettions les choses à plat.

(…)

Le professeur de Littérature me tend une petite carte tous ce qu'il y a de plus sobre. Si je ne savais pas qu'il était également le petit ami de Wes, je me serais posé des questions. Je le remercie d'un sourire amicale, ouvre la carte et découvre avec surprise une invitation à venir déjeuner… Avec Willem. J'ouvre de grands yeux, les reléves sur le professeur aux allures de croque-mort qui les fuis. J'ai cru remarqué que ce n'était pas le grand amour entre lui et Will, alors que Wes m'invite je peux le comprendre… Mais de la à accepter quelqu'un qui ne semble pas supporter… Je balbutie plus que je ne parle:

-Euh… On sera présent… Merci…

Le professeur acquiesce, tourne les talons et j'observe la carcasse élancé de se dernier s'éloigner dans les couloirs.

(…)

J'ai appelé Wes, pour savoir ce que l'on pouvait ramener et aussi par curiosité. Je pensais que si il devait invité quelqu'un en premier, ça aurait été Andy et moi. Pas juste Willem et moi… Il m'assure qu'il n'a besoin de rien, me déconseillant de ramener quoi que ce soit. Mais la raison qu'il me donne me fait frissoner et je me laisse tomber dans le canapé en pleurant de joie:

-Tu rigoles?! Mais je serais tellement heureuse d'être sa maraine! Tu n'as pas idée à quel point tu me rends heureuse Wes! Rien que pour ça, tu mériterais que je te laisse gagné à Mario Kart.

De l'autre côté du fil, on se moque de moi, me narguant sur le fait que je suis nulle à ce jeu et qu'il pourrait me coller une raclée à n'importe quel moment. Je ris avec lui. Je pense profiter du repas pour lui annoncer ma grossesse, je ne voulais pas lui envoyer un message, trouvant cela trop impersonnelle. Il me demande quelques nouvelles de la coloc, je n'ai pas cœur à lui dire que c'est une catastrophe, alors je me contente de lui dire que ça peut aller, mais que sans lui ça n'est plus pareille.

Quand je raccroche, Andy débarque dans le salon. Je me léve pour lui annoncer la nouvelle, un sourire jusqu'aux oreilles :

-Wes m'a demandé d'être la marraine d'Alice! Tu sais, la petite fille qu'ils ont adopté avec son mec!
-…

La féline quitte le salon après m'avoir dévisagé comme si je venais d'une autre planète. Mon moral retrouve mes chaussettes, mes fesses le canapés. C'est Jared qui viens me réconforter à grand renfort de calin et de coup de langue sur les mains.

(…)

L'annonce auprés de mon homme n'a pas été simple. De toute évidence, déjeuner avec Mr Rapier ne l'enchante pas du tout. La bonne nouvelle dans l'histoire, c'est que je ne suis pas totalement folle sur le fait que ce n'est pas le grand amour entre les deux… Est-ce que les anglais auraient une dent contre les américains? Et vice-versa? Ou bien est-ce juste une question de caractère? Il est vrai que le professeur de littérature à tout d'un Edgar Poe moderne à côté de mon loup qui semble être branché sur la joie de vivre H-24.

J'ai revétu une petite robe noir, à la fois simple et élégante. Les cheveux laissé libre (l'avantage du court) je remercie le ciel de ne pas encore avoir de ventre trop gros pour m'empécher de rentrer dans mes vêtements. Et encore plus de m'avoir fait acheter une tenue qui cache ce qui ne pourras bientôt ne plus l'être. Par contre, je ne renonce pas encore à mes talons. Nous descendons de voiture une fois garer devant l'immeuble ou habite désormais mon ami et ancien colocataire. Je jette un œil à mon homme, lui aussi à fait un effort et à sortis son costard acheté en France. Je le trouve magnifique dedans et je n'arrive pas à m'empécher de le regarder. Aussi parce que ça lui fait des fesses à tomber. Je lui souris quand il se tourne vers moi, je fais de même avant de venir chercher un calin et une bouffée de son parfum. Un baisé tendre et on se décide enfin à rejoindre l'appartement.

Will collé aux talons, je sonne. Il ne faut pas longtemps avant que l'on vienne nous ouvrir… Et c'est avec surprise que je découvre le professeur en mode totalement décontractés, pieds nues dans son appartement, un torchon sur l'épaule. Je souris, à la fois génée de ma surprise et contente de découvrir une nouvelle facette de ce dernier. Willem lache un bonjour froid mais courtois alors que l'homme devant nous reste surpris :

-Bonjour. Vous êtes élégants. Bien plus que moi qui ait été interdit de costume pour ne pas paraître comme étant quelqu'un de trop formel.

-Wes à réussis à interdire quelque chose à quelqu'un?

Il en est capable? Ou bien est ce le professeur qui est trop docile avec le libraire? Le professeur s'écarte, nous laisse entrer. Je découvre avec une nouvelle surprise un appartement luxueux et lumineux. J'avais compris que Rapier avait de l'argent depuis longtemps, mais je ne m'attendais pas à voir quelque chose d'aussi luxueux. Maintenant c'est moi qui me sent stupide avec mon présent caché dans le fond de mon sac. Pas sur qu'il soit à la hauteur. Je comprend mieux pourquoi Wes à insister sur le fait qu'il n'avait besoin de rien…

Nous suivons le professeur dans un silence presque religieux, retrouvons mon ami dans le salon.Une petite bouille blonde me regarde avec de grands yeux, je fonds comme neige au soleil. Je dois combattre les hormones de grossesse pour ne pas pleurer. Je me dirige droit vers mon ami et la petite puce :

-Salut princesse… Tu sais que tu es encore plus belle en vrai qu'en photo… T'es à croquée ! Regarder moi cette beauté…

Je tend la main à la demoiselle qui l'attrape en souriant, je souris de plus belle avant de me tourner vers mon ami:

-Tu n'as pas idée de combien je suis contente que tu m'es fait cette demande! Tu ne pouvais pas m'offrir de plus belle chose! Je ne sais pas si c'est comme ça, ici en amérique, mais chez moi ça veut dire beaucoup.

Ca veut dire qu'il à une entiére confiance en moi. Et qu'il est prêt à me confier sa fille aux besoins. C'est à la fois un honneur et une grande responsabilités, un peu comme si on devenait une sorte de super héros… Sans la cape. Accaparé par la blondinette aux airs de poupon, il me faut un instant pour m'apercevoir qu'un bouquet de fleur à fait son apparrition dans mon champs de vision. Je tourne la tête, capte le regard du professeur de littérature qui semble coincé dans un rôle qui n'est pas le siens. Quand je vais pour attraper le bouquet, je remarque les marques sur ses mains. Je tente de ne faire comme si de rien était, mais j'ai laissé mon regard se poser bien trop longtemps dessus pour que cela ne passe inaperçu.

-Ce ne sont que de simples fleurs. Et je dois bien avouer que Wes n'a pas sut me décrire vos goûts de façon claire. J'ai donc demandé à la fleuriste quelque chose de charmant et féminin. Comme vous.

Je rougis et sourit en prenant le bouquet. J'observe avec admiration le bouquet composé de renoncules, de tulipes et de lisiantus, ainsi que d'autres fleurs dont j'ignore les noms, le tout dans un accord de rose poudré et de pourpre. Il à un côté à la fois très fleurs sauvage et élégance naturelle. Il me correspond très bien pour le coup.

-Je ne sais pas quoi dire d'autre que merci… Il est… Epoustouflant. J'en ai jamais eu d'aussi beau. Merci beaucoup.

Il semble satisfait de ma réponse et s'empresse de reculer pour finalement attraper Alice. Je lache un "Oooohhh…" attendris devant le comportement de l'enfant, jette un regard à Will : Moi aussi je veux une fille. Je tourne de nouveau les yeux vers le professeur qui viens de perdre toutes morosités soudainement, se transformant en papa modèle et calins. Je ne l'imaginais tellement pas ainsi…

-

Will s'occupe de lui répondre et j'acquiesce au fait de faire un tour de l'appartement. Quand finalement je me souviens de quelque chose. Je tend le bouquet à Wes pour qu'il le tienne et fouille dans mon sac pour en sortir une petite boite en velour rose. Je m'approche du professeur de littérature et lui tend :

-Je sais que Wes à dit de ne rien ramener… Mais je l'ai vu et … Et voilà. On offre en général ce genre de présent en France… Alors du coup… Enfin voilà, je vous laisse l'ouvrir.

Dans la boite, une gourmette fine en argent, adaptés aux poignets de la petite demoiselle. Sur la plaque arrondis, son prénom est gravée dans une écriture italique et élancée. Je souris gentiment :

-Les mailles sont renforcés, pour ne pas qu'elle puisse le brisé. Et si il est trop grand, je peux aller le faire ajuster. On à été la choisir avec Willem.

Alice semble remarquer que sa brille dans la boite, et avec une vigueur dont j'ignorais l'existence, elle essaye de retirer l'objet des mains de son pére en ronchonnant son mécontentement de ne pas y arriver. Je rit de la situation avant de me tourner avec Wes :

-J'ai craqué dessus… Tu ne m'en veux pas, hein?

(c) fiche par ocean lounge

Improbable famille || Tobias Amance Wesley Amance12

Sujet: Re: Improbable famille || Tobias Amance Wesley Lun 9 Mar 2020 - 13:46

Feat :
Tobias, Amance, Wesley

Improbable famille.

Je reste figé une fraction de seconde. Celui que je n’ai jamais vu autrement que vêtu de fringues aux prix indécents nous accueille pieds nus en jean et simple chemise. J’ai envie de dire à mon poussin que nous avons dû nous tromper d’étage que la voix de notre hôte se fait entendre.

- Bonjour. Vous êtes élégants. Bien plus que moi qui aie été interdit de costume pour ne pas paraître comme étant quelqu'un de trop formel.

Un comble ! Amance avait un peu insisté pour que je fasse un effort, ce que j’avais accepté juste pour contredire ce que Rapier imagine sur moi. Pas besoin de lire ses pensées, je le vois dans son regard chaque fois que je le croise au lycée.

- Wes a réussi à interdire quelque chose à quelqu'un ?

Je n’aurais pas formulé cela ainsi, mais plutôt « Rapier a réussi à écouter quelqu’un ? » Quand j’avais parlé de ce repas à Mady, elle m’avait conseillé de me taire un maximum. C’est ce que je fais, je pourrais pulvériser une barre de fer entre les dents tant j’ai les mâchoires serrées l’une contre l’autre. Je suis Amance dans le luxueux appartement. La décoration est froide comme son locataire, un noir et blanc sans âme et sans vie.

- Salut princesse… Tu sais que tu es encore plus belle en vrai qu'en photo… T'es à croquée ! Regardez-moi cette beauté…

Amance s’extasie et remercie Wesley de l’avoir choisie comme marraine. De mon côté, je suis bien incapable de garder les dents serrées devant ce poupon qui semble en pleine forme. Mes yeux se baissent sur le ventre d’Amance. Cela ne se voit pas encore, mais bientôt nous connaîtrons ce bonheur. Fille, garçon, j’avoue que cela me turlupine. J’aimerais savoir, non que j’aie une préférence, mais simplement pour me projeter. Je n’envisage pas une éducation sexuée, mais il est une évidence que chaque sexe possède des particularités qui influent sur sa vie. Le fait que Tobias ait une fille me rassure, car elles sont majoritairement moins violentes que les garçons. Cela ne signifie rien, mais disons que les statistiques vont dans le bon sens. En fait ça ne veut rien dire, Alessandro aurait quand même appris à tirer à Therence s’il avait été une fille. Quoique si l’adolescent avait été une fille, il ne se serait pas entiché de l’Italien. Je soupire, les laissant gagatiser sur Alice tandis que j’observe le reste du salon où trône un immense piano. Encore un truc de riches.

- Ce ne sont que de simples fleurs. Et je dois bien avouer que Wes n'a pas su me décrire vos goûts de façon claire. J'ai donc demandé à la fleuriste quelque chose de charmant et féminin. Comme vous.

Il fait du gringue à ma femme ? « Quelque chose de charmant et féminin » et patati et patata… Lénifiant. J’espère qu’il ne va pas nous noyer avec quinze fourchettes une fois à table. Amance a sorti son offrande pour le bébé, j’allais la rejoindre quand je me fige devant une étagère pleine de vinyles.

- Je crois savoir que vous aimez la musique. Alice et moi-même également. Nous pourrions vous faire visiter l'appartement et ensuite mettre quelque chose en fond sonore.
- Je peux ?

Je désigne les disques, le professeur accepte d’un signe de la tête. Avec soin, je fais défiler mon doigt sur les tranches parfaitement alignées pour sortir religieusement un album des Doors, leur premier. Je le tiens, les doigts à peine pressés sur la tranche pour ne pas laisser de traces sur la pochette, même si mes mains sont propres.

- C’est l’édition d’origine ! Ce vinyle a été gravé l’année de la fabrication de mon impala.

Un simple regard me confirme que Rapier prend soin de ses disques, la pochette intérieure est positionnée de façon à ce que le disque ne sorte pas de son étui tout seul. J’imaginais l’homme collectionneur, mais pas dans un genre qui me plaît également. Je me retourne pour lui en faire part, nouveau choc de le voir portant l’enfant avec la douceur d’un papa poule. Je repose le disque sa place, en prenant soin de ne pas le voiler. Avec cette impressionnante collection, l’appartement vient de gagner une âme à mes yeux.

- Amance serait ravie de visiter si cela ne vous dérange pas.

Alice fait une bulle de bave et avec la promptitude surprenante des tout petits se penche dangereusement pour se saisir du bout argenté du bolo qui me sert de cravate. Amance vient à mon secours, je n’ose pas toucher la main de la petite par crainte d’une réaction violente de son père adoptif. Une fois qu’Alice a lâché à regret sa nouvelle trouvaille, je la range dans ma poche et en profite pour faire sauter deux boutons de ma chemise. Le dîner n’est pas si guindé qu’il le paraissait. Je suis le troupeau dans l’appartement. J’admets que c’est meublé avec soin, mais la sobriété manque de vie à mon goût. La chambre de la petite fait l’exception fort heureusement.

Dans cette pièce, les couleurs sont gaies. Je fais un clin d’œil à Amance. Nous aussi il va falloir songer à aménager une chambre à la maison. Le berceau est magnifique. Cela me donne envie d’en fabriquer un, un peu similaire, car je sais que je n’aurais pas le budget pour un tel meuble. J’approche la main pour laisser courir mes doigts dessus et apprécier le toucher du polissage de finition, quand je me fais violemment repousser. Je serre les poings, ferme la bouche et les yeux pour ne pas laisser transparaître ma transformation partielle instinctive au contact du sorbier. Même chez un loup de nature calme ce contact provoque la colère. Je me reprends rapidement quand Amance s’inquiète de mon soudain recul.

- Je me demandais si je ne pouvais pas en fabriquer un dans le même style, j’ai les outils qu’il faut à la maison.

Même style, mais pas mêmes matériaux. Je fuis le regard du chasseur, car j’appréhende ce que je pourrais y lire, comme de la satisfaction. Je sors de la chambre d’enfant pour attendre dans le couloir qu’Amance finisse son tour. Je commence à redouter ce repas et sa composition. Je me rassure en me rappelant que ce qui est poison pour un loup l’est à minima aussi pour un humain.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.

Invité

Tobias & Wesley & Amance & Willem

Improbable famille

Je pouvais aisément comprendre le malaise entre Tobias et son collègue, mais pour le plaisir de tout le monde il fallait qu'on fasse tous, chacun à son niveau un effort pour s'entendre. Au moins pour cette soirée.
Lorsque nos deux invités entrèrent dans l'appartement que je partageais avec Tobias et qu'il découvrirent la petite, j'avais bien l'impression qu'ils étaient de suite tombés sous son charme et celui me fit un peu plus sourire encore.
La remarque d'Amance concernant mon compagnon me fit rire, mon coeur se réchauffait également lorsqu'elle s'adressait à la petite lui disant qu'elle était à croquer. Alice, quant à elle, était bien ravie d'avoir toute cette attention sur elle. Bien qu'en temps normal elle avait déjà l'attention du professeur et de moi-même, en recevoir d'autres personnes la rendait encore plus joyeuse que d'habitude.
Tobias donnait alors les fleurs à Amance, sa petite remarque me fit faire une petite moue boudeuse, pour un quart de secondes vu que je n'étais pas vraiment fâché. Amance avait l'air heureuse de recevoir des fleurs, cela me faisait aussi plaisir de la voir aussi contente. La soirée n'aurait pas pu mieux commencer. Mon compagnon me demande la petite à bras et je la lui donne, cette dernière contente de passer de bras en bras.

Laissant un petit peu à l'écart Tobias et Willem, Amance me ramène une petite boîte et m'explique que c'est un cadeau pour la petite. Quand je vois ce qu'elle m'avait ramené je souris grandement, c'était un super petit cadeau, j'étais certain que ça allait plaire à la petite.
Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, la petite s'agitait pour venir attraper la gourmette. Je fais des petits claquements de langues en refermant la boite pour signifier à la petite que je n'allais pas la lui donner de suite. Amance me demandait si je lui en voulais de lui avoir acheter ça.

- Mais que racontes-tu? Je ne vais pas t'en vouloir pour ça. C'est beaucoup trop adorable de ta part et je t'en remercie. Et je crois avoir compris que ton cadeau plait déjà à la principale interessée.

Je ris avant de venir déposer un baiser sur la joue de mon amie. Puis Willem déclare qu'en effet la visite de l'appartement les intéressait, et nous suivons tous alors Tobias, tenant toujours la petite dans ces bras. Le connaissant, je me contentais simplement de rajouter quelques détails sur l'aménagement de certaines pièces.
Une fois le tour finit, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je le sors et regarde le numéro. Un numéro inconnu, me fait un peu froncer les sourcils, je m'excuse de suite auprès de mes invités, en reculant pour aller dans un endroit plus calme.

- Excusez-moi je reviens dans un instant.

Une fois au calme, je décroche. J'entends de légers sanglots au bout du fil. Un "Allo?" un peu surpris s'échappe de mes lèvres et la voix qui tremble me semble familière. Après quelques secondes je me rappelle à qui elle appartient, autrement dit ma mère. Sentant sûrement que j'allais raccrocher, elle me supplie de ne pas raccrocher avant qu'il n'ait fini ce qu'il avait à dire. Ses mots me transperçaient le coeur. Ma mère était en train de m'expliquer que mon père avait fait un AVC un peu plus tôt dans la journée et qu'elle était toujours à l'hôpital. Pour une fois, depuis bien longtemps, elle semblait complètement désemparée, elle m'avait également dit que mon frère ne répondait pas. Mon coeur se serrait. Je raccroche et réfléchis un petit instant avant de revenir dans la pièce où tout le monde se trouvait. Le regard inquiet de Tobias s'était alors posé sur moi, normal vu la tête que je devais faire. Je prends mon sac, avec mon porte-feuille, mes papiers de véhicule et mon téléphone.

- Une urgence... Mon père est à l'hôpital... C'est assez grave et ma mère m'a appelé.

Je savais ce que Tobias pouvait me dire sur eux, au vu de ce que j'avais pu lui raconter sur eux. Mais ils restaient mes parents, et dans l'appel que j'avais reçu j'avais l'impression d'avoir entendu une certaine douceur dans la voix de ma mère, une douceur que je n'avais jamais senti depuis très longtemps venant de sa part. Je serre la main de Willem, enlace mon amie avant de déposer un baiser sur la joue d'Alice. Pour finir j'embrasse Tobias et caresse un instant sa main, sentant son inquiétude.

- Je t'appelle dès que possible.

Je les salue une dernière fois et sort de la maison pour rejoindre ma voiture. Une fois dans cette dernière je prends la route direction l'hôpital où se trouvait mon père.

️️clever love.

Tobias & Wesley & Amance & Willem

Improbable famille

Mademoiselle Jouve s'extasie devant le bouquet de fleurs, puis devant Alice qui visiblement apprécie le fait d'être le centre de l'attention. Shepherd quant à lui cherche dans les vinyles, dégote une perle. Un bébé et de la musique, leurs invités ne semblent pas avoir besoin de beaucoup plus de choses pour sourire. Ce repas que l'anglais appréhende depuis que son libraire lui a donné son choix pour la marraine d'Alice ne sera peut être pas aussi catastrophique que prévu. Tobias sourit gentiment. Pour ne pas fâcher Wesley, pour se montrer poli et charmant. En tout cas tout faire pour parvenir à un compromis entre ce que son homme attend de lui et ses propres habitudes, normalement réfrigérantes et faites pour éloigner les personnes qui voudraient se faire une place dans son petit monde. Sa vie privée et routine chérie qui ne se prête que difficilement aux changements.

-J'en ai de plus vieux encore. En bon britannique j'aurais tendance à me ruiner pour les Beatles. J'achète ce que j'aurais aimé avoir il y a une trentaine d'années.

À cette époque il n'aurait jamais pensé un jour pouvoir dépenser des sommes aussi folles pour quelques vinyles. La musique n'apparaissait pas dans les préoccupations de ses parents lorsque arrivait le moment de gérer les comptes de la famille. En dehors de Noël ou de ses anniversaires, il devait apprendre la patience. Ou espérer trouver de bonnes affaires à la braderie annuelle organisée à Amberley. Quelques livres en poche, il devenait alors négociateur. Presque pingre. Puis à Londres, il a découvert Camden et ses puces hétéroclites. Un nouvel univers où ses parents étaient loin de lui, suffisamment pour ne pas l'empêcher de dépenser son argent à sa guise. Parfois, il manquait de moyens pour régler le loyer de son minuscule studio mais tout cela lui importait peu. C'était la magie de la grande ville, éblouissante et attrayante pour un gamin de la campagne profonde.

L'amie de Wesley sort un présent élégant pour sa filleule. Puis s'en excuse aussitôt, visiblement effrayée à l'idée d'avoir pu commettre un impair en emmenant quelque chose pour le bébé avec elle. Tobias sourit, presque franc cette fois dans sa douceur face à tant de candeur. Alice se tortille entre ses bras, tente de se jouer de son papa pour attraper ce qui brille entre les mains de sa marraine. Une véritable pie qui ne cache pas son mécontentement quand son second papa referme la boîte sur l'objet de ses convoitises.

-Vous n'avez pas à vous excuser. Cette attention est des plus charmantes et je connais aussi cette tradition. Mes bijoux de baptême doivent toujours être chez mes parents. C'est une pratique que l'on retrouve aussi chez les anglicans. Alice semble ravie que vous ayez eu cette attention à son égard.

La petite se love contre son père, chafouine dans ses manières. Vraisemblablement elle tenait fermement à ce qu'on lui laisse un libre accès à cette offrande qui vient de lu être faite. Une bulle de bave éclate, une petite main part caresser nez et pommettes. L'enfant remue. Sociable par nature la petite est heureuse. Elle ne voit que peu de gens sur son lieu de vie en dehors de ses deux parents. Il y a juste Jasmine, Alessandro qui viennent parfois. Sa nourrice et les gens qu'elle voit au Pink sont à classer dans une autre catégorie. Des visages certes familiers mais qui n'empiètent pas sur son territoire. Comme son britannique de père Alice aime se sentir reine chez elle. Et ceux qui prennent le risque de s'y aventurer se retrouvent rapidement mit à la place de vassaux dans son esprit enfantin.

Toujours décidée à jouer les pies, la petite se contorsionne attrape le dernier objet brillant encore à portée de main. Le bolo qui pare le cou de l’alpha devient un jeu nouveau, mais cette situation fait immédiatement se tendre l'anglais. Comme une réminiscence de mauvais souvenirs de sinistres habitudes chatouillent sa conscience, lui dictent d'éloigner au plus vite cet homme s'il peut l'appeler ainsi, de son enfant. Sueur froide dégoulinant la pente de sa nuque, Tobias n'ose esquisser un geste. La dernière image qu'il ait de Charles prenant le pas sur tout le reste, il panique. Il oublie que ce sont les mentors à nom d'ange qui tuent les enfants. Il balbutie seulement quelques excuses quand c'est la française qui arrive, les libère de cette situation dangereuse.

Après tout il n'est pas le seul à s'être figé. Il ignore si c'est le respect ou la crainte qui a fait que son collègue n'a pas eu l'audace de toucher Alice, mais pendant quelques secondes, une fraction de vie, Tobias remercie intérieurement son collègue d'avoir agit de cette manière.

[...]

Bureau, salle de bain, cabinet d'aisance. La visite de l'appartement se faisait fluide avant qu'ils ne fassent leur arrivée dans la pièce la plus importante des lieux : La chambre de la princesse. Ici c'est un monde enfantin et fait de couleurs qui les attends. Des oiseaux aux plumes bariolées font leur apparition sur l'armoire et le meuble de lange, les peluches sont posées sur le confident installé près de la fenêtre. Tobias s'est lâché, n'a pas imposé son dogme habituel fait de noir et de blanc dans cette pièce qui se doit d'être aussi vivante que possible. Alice gazouille pour les beaux yeux de sa marraine. Le conjoint de celle-ci tente une approche sous le regard scrutateur du chasseur. Main tendue vers le berceau, le professeur de science se fait immédiatement repousser quand il essaie de poser une main sur le meuble. C'est satisfait que Tobias assiste à ce spectacle. En effet, l'homme avoue sans mal être sombré dans la paranoïa et n’éprouve aucune honte face à cette scène qui peut sembler cruelle. Sa confiance est dure à gagner. La française s’enquiert de la réaction de son ami, visiblement choquée de le voir agir de la sorte mais le loup ne s'attarde pas sur ce qui vient de se passer. Expliquer la présence d'une barrière de sorbier autour de la couche d'Alice demanderait à ce que d'autres histoires à la fin malheureuse soient elles aussi contées.

Wesley et Willem s'éclipsent. Le libraire est appelé à d'autres obligations par le biais de son téléphone, l'autre doit quand à lui se sentir de trop. Un intrus. Un loup venu se jeter dans le piège d'un chasseur.

-Ce n'est rien de grave mademoiselle. Voulez vous tenir la petite ? Je pense qu'elle serait heureuse de profiter des bras de sa marraine. Après tout vous êtes venue pour ça.

Sans se départir de son sourire qu'il tente de faire aussi naturel que possible, Tobias aide Alice à changer de bras. La jeune femme semble heureuse, laisse ses lèvres maquillées avec justesse toucher la joue de la petite qui se tortille sous cette nouvelle vague d'amour.

-Vous êtes magnifiques mesdemoiselles. J'ai un appareil photo dans le salon. Nous pourrions peut être en profiter pour immortaliser ce moment. Je ferais développer la pellicule en double exemplaire et vous donnerais les clichés si vous le désirez.

Mademoiselle Jouve approuve la suite des opérations. Le duo quitte la pièce, retourne dans le salon. Le professeur de science les y attend et alors que Tobias ouvre un placard pour attraper son appareil photo, c'est Wesley qui revient. Avec des nouvelles qui font éclater la bulle d'allégresse sur laquelle l'anglais commençait à flotter. Rendu muet par l'annonce d'un départ précipité du libraire, Tobias ouvre la bouche pour ne rien dire. Il ne sait pas grand chose des parents de Wesley, c'est un sujet tabou qu'il n'ose aborder. Des gens odieux à peine plus âgés que lui. Qui ignorent tout de leur fils, qui se moquent du bonheur de ce dernier. De mauvaises personnes.

-Chéri tu sais pour combien de temps tu...? Enfin je veux dire est-ce-que...

Ses interrogations trouvent une fin prématurée quand la bouche du libraire vient se poser sur la sienne. Tobias se baisse pour se mettre au niveau de l'autre, ferme les yeux pour dissimuler sa tristesse et la panique naissante qui éclot au fond de lui. Il ne sait comment faire, se voit déjà fauter dans son langage et son attitude. Le funambule perd son filet. C'est peu assuré que le britannique conclut, puis prononce un dernier je t'aime.

-Je t'aime. Sois prudent.

La porte claque sur le libraire. Le silence plane. Tobias n'aide pas ce dernier à prendre fin. C'est le loup qui se met à parler qui l'aide a enfin réagir.

-Willem. Je crois que nous allions faire une photo si cela vous intéresse aussi. La lumière dans la cuisine est jolie à cette heure de la journée.

[...]

Le repas a été comme mort. Tobias n'a pas su lancer la moindre conversation. S'est contenté de laisser la marraine d'Alice prendre ce rôle. Celui d'apporter un peu de joie de vivre à ce moment qui en manquait cruellement. Impoli dans son angoisse l'anglais a mangé avec son téléphone près de lui pour être certain de ne louper aucun appel de Wesley. Il n'a pu s'empêcher de croire en un retour de ce dernier. Que ce soit pour finalement lui dire qu'on avait pas besoin de sa présence en Lousiane ou juste pour revenir chercher un éventuel oubli.

Du bout de sa fourchette à dessert, Tobias joue avec sa part de tarte. Face à lui, un verre de bourbon presque vide qu'il a déjà remplit deux fois. Plus qu'il ne l'est socialement acceptable devant des invités. Près de lui Alice gazouille dans sa chaise haute, met beaucoup d'entrain à détruire sa propre part de tarte à l'aide de ses mains, à mille lieues de penser à utiliser sa cuillère en plastique qui vient de rejoindre le sol pour la huitième fois depuis qu'ils ont commencé à manger. Son père inspire quand des miettes volent et que fatalement c'est un morceau de tarte qui finit lui aussi sa course sur le carrelage anthracite.

-Je suis navré. À vrai dire avec Wesley nous avions un arrangement. Je préparais le repas et il faisait la conversation.

Il ne sent même pas le gout de la framboise quand il porte enfin un peu de nourriture à sa bouche. Le parfum de l'amande est effacé par son amertume et sa tristesse. La tarte bakewell de son enfance se fait bien fade aujourd'hui. Le feu de la joie qui résidait dans son cœur a donné un goût de cendres à tout le reste en s'éteignant.

-Je pense qu'il va rester de la tarte. Vous pourrez emmener les dernières parts chez vous si vous le souhaitez.

️️clever love.

Improbable Famille
Feat. mon Loup, mr Rapier et Wes

La chambre d'Alice ressemble à une bulle de bonheur dans cet appartement fait de noir et blanc. J'admire, émerveillée, les petites robes accroché sur une patère, le berceau et ses draps couleurs pastel, les peluches, doudou et autre… Je reste souriante, à observer tous ce qui m'entoure. Nous n'avons pas encore fait le tour de ce que nous voulions pour Bubule. Je pense que ça ne saurait tarder. Alors que Will approche du berceau, je le voit nettement reculer subitement, un éclair rubis traversant son regard avant qu'il ne ferme les paupières et les poings.

-Will? Ca va ? Tu t'es fait mal?
- Je me demandais si je ne pouvais pas en fabriquer un dans le même style, j’ai les outils qu’il faut à la maison.

Quand il se tourne vers moi, rien ne transparait. Pourtant je suis sur de l'avoir vu… En fait, je ne sais pas exactement ce que j'ai vue. Mon loup sort de la chambre, suivis de Wes qui s'excuse. Je me retrouve seule dans la chambre avec Tobias et Alice qui gazouille un charabia qu'elle est la seule à comprendre de toute évidence. J'essaye de m'excuser pour la réaction de mon loup, on me coupe avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit:

-Ce n'est rien de grave mademoiselle. Voulez vous tenir la petite ? Je pense qu'elle serait heureuse de profiter des bras de sa marraine. Après tout vous êtes venue pour ça.
-Oh euh… C'est que…

Je n'ai jamais tenue de bébé de ma vie. On m'aide pour que je me retrouve avec la petite bouille blonde dans les bras. Je n'ose plus bouger, mes mains se font plus forte pour soutenir le poids de cette petite puce et je finis par trouver une position confortable tant pour elle que pour moi. Je l'observe en silence, fond sous ses grands yeux bleus, admire le rose de ses joues. Elle sent bon et je ne résiste pas, pose les lévres sur sa peau toute douce. Ca fait sourire ma filleule, je suis aux anges.

-Vous êtes magnifiques mesdemoiselles. J'ai un appareil photo dans le salon. Nous pourrions peut être en profiter pour immortaliser ce moment. Je ferais développer la pellicule en double exemplaire et vous donnerais les clichés si vous le désirez.

Je reléve les yeux sur le pére de la petite demoiselle, accepte d'un hochement de tête. Je suis le professeur de littérature dans le salon, y retrouve mon homme a qui j'offre un énorme sourire. J'arrive au moins à tenir un bébé sans le faire tomber. Wesley revient parmis nous, blême. Je fronce les sourcils :

-Quelque chose ne vas pas?
[color=#009900]- Une urgence... Mon père est à l'hôpital... C'est assez grave et ma mère m'a appelé.

Un froid se répand sur la piéce, nous restons tous muet face à cette nouvelle. Je jette un coup d'œil à Will, puis Tobias qui semble porter le poids du monde sur ses épaules. Un baiser de mon ami s'écrase sur ma joue, j'ai a peine le temps de lui rendre. Il fait le tour pour dire au revoir a tous le monde, dont Tobias. Je détourne le regard pour ne pas leur voler leur intimité. Je m'attendrie malgré moi quand j'entend le professeur de littérature évoquer ses sentiments à voix haute. La porte claque sur le départ de Wes, nous laissant dans un mutisme commun. Will ose un mot sur le pourquoi le professeur de littérature tiens un appareil photo. La réponse est froide, dénuée de sentiment. Le départ de Wes vient de briser quelque chose.

(…)

Les gazouillement d'Alice et mon entrain a vouloir sauver un moment que j'espérais plein de vie sauve, si l'on puis dire, le moment. Will se contente de sourire quand je tente de lancer une conversation, mange en silence. Je parle de tout et de rien, allants jusqu’à parler de Jared et de sa manie de vouloir manger sur une chaise a côté de moi. Mais rien y fait. Tobias semble a dix mille lieux de son appartement, mange du bout des dents comme si chaque bouchée pouvaient soudainement l'étouffer.

Le morceaux de tarte d'Alice termine sur le carrelage. Je me demande si tous les bébés sont ainsi, à tout jeter partout. Je crois qu'elle a mis plus de nourriture dans ses cheveux et sur ses vêtements que dans sa bouche. Malgré tout je m'attendris, et lorsqu'elle se tourne pour m'offrir un sourire d’où dépasse une quenotte blanche, je ne peux m'empêcher de sourire et de rire.

-Je suis navré. À vrai dire avec Wesley nous avions un arrangement. Je préparais le repas et il faisait la conversation.

Will se contente d'un hochement de tête compréhensif. J'offre au professeur un petit sourire navrée:

-C'était très bon, en tous cas.

Et comment! J'aurais certainement choqué Wes si il avait été présent… J'ai mangé de la viande. D'ailleurs, je n'ai même pas eu le temps de lui dire que…

-Je pense qu'il va rester de la tarte. Vous pourrez emmener les dernières parts chez vous si vous le souhaitez.

Je tourne les yeux vers le professeur. Je souffre pour lui et mon instinct me dicte de lui offrir du réconfort, mais étrangement, je doute qu'il accepterais un câlin de ma part. Alice pousse un crie dans les aigues, quelque chose s'envole à côté de moi. Cette fois, le morceaux de tarte termine sur la manche blanche de Tobias. La petite blonde éclate de rire. C'est communicatif, je ris aussi.

(…)

Je ne cesse de déposer des petits bisous dans le cou de la poupée blonde, sur ses joues, son nez. La petite ri de bon cœur, ses mains se raccrochent à mes cheveux mais je n'en ai guère. Je lui offre un au revoir digne de ce nom. A la porte, Will m'attend, un disque sous le bras. Je ne sais par quel tour de passe passe il a réussis a faire céder le professeur pour qu'on lui prête. Je rend l'enfant à son pére, caresse sa joue potelé :

-J'espère que notre bébé sera aussi mignon que toi, princesse …

Regard du professeur en coin, je souris, pose ma main sur mon ventre a peine arrondis. Pas besoin de dire beaucoup plus en général, les gestes suffisent. Les au revoir sont bref, sans cérémonie. Alors que nous avançons dans le couloir avec Will, je me rend compte de mon étourderie. Ni une, ni deux, je fais demi-tour en demandant à mon loup de m'attendre pour l'ascenseur. Je frappe à la porte du professeur, il ouvre, je lui souris, génée:

-J'ai oublié mon téléphone sur la table du salon…

Il me laisse passer, je récupère mon téléphone, remarque une photo de Wes et Rapier qui traine sur un guéridon. Je soupire doucement, m'appréte a rejoindre mon homme:

-Mr Rapier…? Vous savez… On ne se connait pas beaucoup, mais… Si vous avez besoin d'aide, pour n'importe quoi… Vous pouvez comptez sur nous. On sera là.

Je lui offre un sourire, lui fait signe de la main avant de rejoindre mon loup. Dans l'ascenceur, j'appuie ma tête contre son épaule :

-Ne me fait jamais ce que Wes vient de lui faire. Si non tu passeras de Alpha dominant à eunuque dominé.

Je le regarde en coin pour voir sa réaction, souris, rit. Mes doigts s'enlacent aux siens quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

Le disque n'arrête pas de tourner depuis que l'on est rentré du diner.

(c) fiche par ocean lounge

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