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 Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]

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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyMar 26 Mai 2020 - 17:33

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli




Son regard embrumé se noie dans l'océan ambré. Sa grande carcasse recroquevillée sur elle même, l'anglais soupire juché sur son tabouret de bar. Si dans la journée il se force à garder une image de maîtrise, ce soir c'est la débandade. Il est mal, à un tel point qu'exceptionellement il a décidé d'appeler sa sœur à la rescousse pour qu'elle vienne s'occuper d'Alice. Le petite fille déjà perturbée par l'absence de Wesley n'a pas besoin de voir son père sombrer devant ses yeux innocents. Elle a déjà trop subit, connu assez de malheurs pour toute une vie. Tobias serait un monstre s'il ajoutait la charge de sa propre déchéance à son enfant.

Mais ce soir c'était trop. Il a fallu qu'il aille prendre l'air quand en rentrant de chez la nourrice il est passé par automatisme devant la libraire de Wesley. Fermée. Rien de nouveau. Mais ce changement de propriétaire affiché en lettres capitales sur la devanture c'était bien plus que ce que le tueur ne pouvait supporter. Cela fait plus de dix jours qu'il n'a pas pu parler à son ange blond. Treize plus exactement. Nombre maudit qui ne fait que rendre toute cette histoire plus véridique encore. L'anglais apporte le malheur à ceux qu'il aime. Les fait fuir, disparaître.  Soupir mué en sanglot au bord des lèvres, le professeur porte son verre à sa bouche pour mieux tenter de dissimuler son affliction. C'est un cuisant échec qui se prépare, mais aux conséquences si légères que l'esprit salit par la peine de Tobias ne prend même pas le temps de s'y attarder. Une longue lampée plus tard, son verre revient sur le zinc, vide. Claque loin du rond de carton. Puis les mains abîmées de celui dont cœur l'est tout autant reviennent se dissimuler entre les cuisses de ce dernier. Le contact tiède du tissu ébène de son pantalon pourrait être réconfortant s'il acceptait de s'offrir à un tel sentiment. 

-Monsieur Tobias je crois que ce serait plus raisonnable de vous arrêter là pour ce soir.  
-Combien ?

Tobias lève son regard noir sur le barman. Jerry. Homme gentil et parfois trop curieux. Il n'est certes pas un ami, mais ce n'est surtout pas un ennemi. Il semble inquiet. Le bar est remplit. Un esclandre ferait mauvais genre. Même si l'anglais a la réputation d'un homme docile et peu violent dans cet endroit, il est clair qu'en cet instant c'est le doute qui transparaît à travers les dires de l'employé d'Alessandro. Un long soupir échappe à Jerry. Puis enfin il répond, une pointe de jugement résonnant dans les quelques mots dont il se fend.

-Quatre. Le patron vous dirait que ce n'est pas raisonnable. Alice va être triste si elle vous voit rentrer comme ça.

Le professeur se fige. Il lui faut quelques secondes pour parvenir à refouler cet élan de colère qu'il sent poindre. Si proche. Bien trop pour que cet homme adepte du contrôle constant ne puisse l'accepter. Comme une femme à l’approche de la ménopause, il est à fleur de peau. Ses bouffées de chaleur ne sont dues qu'à l'éthylique qu'il consomme mais le résultat n'est pas plus doux. Un état peu glorieux qui ne convient guère à l'image d'homme posé qu'il tente de donner au monde. Quand il se sent finalement prêt à prononcer quelques mots courtois, il ouvre la bouche.

-Elle le serait encore plus si j'étais dans cet état devant elle. Jerry donnez moi ce cinquième verre s'il vous plaît.

L'inquisition se fait une place de reine dans le regard de son vis à vis. Si présente que l'anglais baisse à nouveau les yeux vers le zinc pour y trouver un échappatoire. Il est venu ici pour fuir ses soucis, pour oublier cette absence de vie dont lui fait don Wesley depuis déjà trop longtemps. Tant de jours sans l'homme qu'il aime, c'est un coup à rendre fou n'importe quelle personne normalement constituée. Et Tobias est loin d'être une personne normale. Quand finalement on daigne lui poser un nouveau verre sous le nez, l'anglais renifle bruyamment. Évite de songer aux larmes qui ont glissé le long de ses joues pour y laisser de larges traînées salines. Pour oublier ce sinitre spectacle dont il joue malgré lui le rôle principal, le chasseur attrape son verre, le porte à ses lèvres. Enivré par avance par le fumet de cet alcool qui devrait réussir à rendre plus douce sa vie. Au moins le temps d'une soirée. Quelques heures d'oubli pour pouvoir repartir du bon pied. C'est tout ce qu'il demande. Un caprice dépourvu d’égoïsme. C'est à sa fille qu'il pense et à personne d'autre. S'il évacue ce mal ce soir, demain il saura tenir le coup pour elle. Encaisser les misères du monde pour mieux la préserver.

Une gorgée d'alcool anesthésie son palais. Peut être suffira t-elle à engourdir son cœur par la même occasion ? Puis un grincement rejoint le chuintement d'un tabouret que l'on déplace. Sans avoir besoin de porter le regard sur son voisin, Tobias sait déjà de qui il s'agit. Des familiarités que son collègue échange avec Jerry. Des broutilles. L'art de la sociabilité poussé à son paroxysme. Aux limites du supportable. La simple présence de l'alpha nourrit la rage qui pétrit l'âme de l'anglais. C'est si facile de détester cet homme avec qui il ne partage rien sinon un lieu de travail. Ils étaient là ce jour là. Mademoiselle Jouve rencontrant sa filleule. Nommée à ce poste par le doux libraire dont l'absence ruine la raison du britannique. La française lui a proposé son aide, leur aide à tout les deux. Se donnant le droit de parler au nom de son couple sans même connaître les antécédents reliant les deux hommes. Une relation née sur fond de haine.  

Mais Tobias n'a jamais appelé. Peu enclin à imposer sa souffrance. Incapable de saisir une main tendue.  
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyDim 31 Mai 2020 - 14:56





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Mady m’a dit que j’étais empoisonnant ! C’est rare que ma tante se fâche, mais semblerait que j’ai dépassé les bornes avec Amance : étouffant, angoissant et tout un tas d’adjectifs en « ant ». J’ai voulu rétorquer quelque chose, mais j’ai senti que Keanus était contre moi aussi. Je sais qu’ils ne sont pas malveillants et me souviens d’un des anciens de la meute qui disait souvent « on ne se voit pas », autrement dit : on ne voit pas la place qu’on prend sur les autres.

J’ai pris ma veste et seul comme un con au milieu de la cour, j’hésite entre prendre la sente derrière la maison qui mène à la forêt ou aller en ville. J’opte pour le second choix, j’ai besoin de voir du monde et surtout ne pas me retrouver avec moi-même et ruminer comme une vache. J’ouvre la porte de la grange où Baby est garée. « Baby »… Poussin m’a fait la remarque, que le surnom que je donne à ma voiture allait maintenant porter à confusion. Nous avions décidé d’appeler notre enfant dont on ne connaît pas encore le sexe « Bubulle ». Elle m’avait proposé « Bidule ». J’avais trouvé cela étrange, très déshumanisant alors qu’elle me reprochait de personnaliser ma voiture.

L’impala décide du chemin et c’est au Pink que j’échoue sans en avoir conscience. Je ne m’attends pas à recevoir des conseils en paternité de la part d’Aless, mais parfois sa conception de la vie, sommes toutes binaires, donne matière à réfléchir. Je salue Jessie qui sert des clients en terrasse et entre dans le bar. Pas de bruyant propriétaire, mais une silhouette reconnaissable avachie au bar : mon collègue en littérature. Il est bien le dernier auquel j’aurais confié une enfant de l’âge d’Alice, ou de n’importe quel âge. Toutefois, lors du dîner pour introniser Amance marraine officielle, j’avais aperçu une autre facette de Tobias, celle d’un père. Ce constat semble encourageant et tend à me faire penser que si on ne nous apprend pas à devenir parents, on le devienne par la force des choses, enfin, c’est ce que j’espère. D’ordinaire, j’évite de m’installer à côté de lui, mais il me semble que nous avons quelque chose en commun qui peut justifier d’enterrer définitivement la hache de guerre. Amance et Wesley n’ont pas à être au courant de cette histoire digne d’un fait divers.

- Salut, Jerry, comment va ton fils ? Et donne-moi un verre de ce que tu veux.

Le fils de Jerry était tombé dans la drogue, assez méchamment pour contraindre Jerry à piquer dans la caisse. C’était avant qu’Alessandro prenne les commandes du Pink. Quand l’Italien s’en était aperçu, au lieu de virer le père, il avait collé le fils en cure de désintox. C’est avec ce genre d’anecdotes qu'il me confie parfois, que je suis devenu ami avec le mafieux local. J’ai une relation avec la loi un peu ambiguë avec la notion de moindre mal, comme les installations sauvages des caravanes de la meute tout en respectant l’environnement et le terrain que nous nous approprions pour quelques jours ou semaines. Avec un passé de voleur de poules, je ne me permets pas de critiquer un homme dont c’est le métier. De plus, mon travail de médiateur me montre souvent des gens honnêtes avec un comportement assez critiquable sans pour autant enfreindre la loi. Je m’installe donc sur le tabouret voisin de celui de Tobias pour me rendre compte que j’ai peut-être commis une erreur. Une aura sombre se dégage de mon collègue, comme un avis de tempête force dix.

Un instant, je pense au pire et fixe Jerry. J’articule sans prononcer un son le prénom d’Alice. Il secoue la tête et me répond de la même façon : Wesley. Ce n’est pas que je sois soulagé, mais en tant que futur père, savoir qu’Alice a de graves problèmes m’aurait sérieusement affecté.

- Bonjour, Tobias.

Le professeur me répond avec la main, tandis que Jerry pose un bourbon devant moi. Je réalise qu’il n’est pas encore au courant pour Amance et moi.

- Au fait, Jerry ! Amance attend un enfant.
- Mais ça se fête, mon vieux !
- Euh… Je préfère attendre la naissance. Et Mady m’a traité de futur papa fatiguant !


Cela amuse Jerry qui semble comprendre ce que veut dire ma tante. Je me tourne vers Tobias et lève mon verre dans sa direction.

- Comment va Alice ?




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Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyJeu 4 Juin 2020 - 18:10

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli




Sur fond de silence, il vide son verre par petites gorgées. Il n'ose imaginer quelles seront les prochaines réprimandes que Jerry lui servira lorsqu'il lui demandera le suivant. Il ne boit plus autant qu'il ne l'a fait pendant de longues années. Cette ville aura au moins eu ce mérite. Lui faire comprendre que l'alcool ne peut plus être une fin en soi quand on a épuisé toute la bienveillance que les bouteilles peuvent offrir à un homme qui y noie ses chagrins en espérant les troquer contre un peu de douceur. C'est un beau rêve même si les ivrognes n'ont que rarement une bonne place dans l'imaginaire de leur compères de vie. Tobias soupire, son regard noir et bouffit par les larmes qui ont été versées et celles qui reviendront sûrement dans quelques heures rivé sur le zinc. D'un geste las, il salue à son tour son collègue sans toutefois prendre la peine d'ouvrir la bouche pour nourrir ce bref échange de politesses.

Quand son collègue parle de sa future paternité, Tobias serre les dents. Le sujet est dangereux, glissant. S'il a lui même félicité les futurs parents, savoir ces deux là heureux ne rend l'absence de Wesley que plus dure encore à vivre. Coupé du monde après la mort de Maryssa, il n'avait pas eu à s'imposer le bonheur des autres. S'était contenté de se planquer dans un coin perdu de l'Écosse pour ruminer sa vengeance, pour mieux laisser Gabriel s’immiscer dans sa douleur. Un homme fou qui avait les traits et le nom d'un ange. Un ange sanguinaire qui se disait prêt à tout pour lui permettre de venger les siens. Un monstre dont les mains étaient couvertes du sang de Charles. L'anglais a eu si mal quand il a apprit la vérité. Sa culpabilité n'avait pas besoin qu'on l’alourdisse encore. C'est sans remords que le professeur songe à la mise à mort de Gabriel. Le contact des tripes frémissantes et chaudes de vitalité de cette ordure contre sa peau. Chatouillant ses doigts traumatisés par les sévices subis. Si l'anglais a oublié la plupart de ses victimes au fil du temps et des massacres, jamais il n'oubliera cet instant qui l'a fait se sentir vivant.

Il desserre les dents quand Willem pose une question. Cette fois le professeur de science s'adresse à lui et son interrogation ne peut demeurer sans réponse. Après tout il est le conjoint de la marraine d'Alice et les rancœurs passées laissent la place à quelque chose de nouveau entre les deux hommes. Même si l'anglais ne peut imaginer qu'un jour il puisse être ami avec un alpha, surtout celui là, il doit bien avouer que jouer le jeu de la cordialité devient indispensable. Sans daigner dresser l'échine et tourner la tête vers Willem, Tobias murmure une réponse. Concise et claire.

-Elle va bien.

Il pue l'alcool à plein nez et est aujourd’hui paré de sa plus belle mine de déterré. Willem devait se douter avant même de prendre la peine de s'adresser à lui que ses dires seraient allégés en nombre de mots. Du coin de l’œil, l'anglais fixe son collègue qui a visiblement envie d'en savoir plus. Quel entêté ! Rapidement le loup s'étonne de l'absence d'Alice, parle d'Avalon ce qui fait hausser les sourcils du britannique. Cette fois il repose son verre enfin vide sur le zinc, le pousse un peu pour faire comprendre au barman qu'il va lui falloir une dose d'alcool supplémentaire.

-Je n'allais pas déranger la gardienne d'Alice. J'aimerais éviter qu'elle voit la loque que je suis naturellement. La petite est avec ma sœur. Enfin disons plutôt qu'elle surveille sa tante.

Jasmine et les bébés. Même si dire que sa sœur est irresponsable ne lui viendrait pas à l'esprit, Tobias sait cependant qu'elle manque cruellement de maturité. Selon leur mère ce serait dans leurs gênes. Ce qui scientifiquement est impossible. Le professeur le sait, il s'est renseigné. Les gens trouvent souvent Jaz amusante. Parfois même ils vont jusqu'à dire qu'elle est charmante. Mais au yeux du brun elle tout simplement chiante.

-Jaz est très gentille ! Elle vient souvent boire son café ici en fin de journée. Je suis certain qu'elle va bien s'en sortir avec Alice.

Jerry file sans prononcer plus d'éloges à propos de la tatoueuse. Si le chasseur sait sa sœur habituée du Pink, il apprécie le fait de ne pas la croiser ici quotidiennement. Renouer avec son aînée a été compliqué après tant d’années d'absence de sa part. S'il a bien changé au fil du temps et des morts données, Jasmine ignore tout de sa vie. A tendance à le voir de la même manière qu'il y a vingt ans. Un jeune homme timide et sarcastique. De ceux qui vivent des rêves faits de mots couchés sur le papier. Et qui bien souvent oublient, qu'autour d'eux le monde tourne.

Tobias attrape le verre plein qu'on vient de glisser sous son nez. Sa main se serre autour du délicat objet, il fait glisser sa langue sur ses lèvres puis d'une voix peu assurée pose la question qui peut être soulagera sa peine.

-Est-ce que vous savez si Amance a eu des nouvelles de Wesley ? Je les sais très amis, c'est d'ailleurs avec une évidence certaine qu'il l'a choisie comme marraine pour Alice. Il ne répond plus au téléphone depuis plus de dix jours, je ne peux même pas contacter ses parents pour essayer d'en savoir plus.

Il fait une pause. Brève mais nécessaire. Chamboulé par son cœur qui saigne à la mention du libraire. L'alcool consommé en trop forte quantité embrouillant ses paroles et sa raison par la même occasion, il a besoin de ce court instant de calme pour parvenir à ne pas flancher avant d'enfin continuer.

-Ces gens. Ils le croient hétérosexuel. Ne savent pas qu'ils ont un gendre de presque vingt ans l’aîné de leur fils. Savent même pas pour Alice. Savent juste rien de leur propre gamin. Et moi j'ai que lui. J'ai ... J'ai jamais eu quelqu'un après... Après ma femme. Je sais même pas comment tenir seul avec Alice. Je l'avais trouvé sans le chercher et je le perds sans savoir comment le retrouver. J'peux pas être tout seul. Pas encore.

Sa voix tremble tandis qu'il bafouille les même mots. Encore et encore. Incapable de vivre ça une fois de plus. Proche du point de non-retour, pour ne pas éclater en sanglots dans cet endroit il tire brusquement son verre à lui, baptise sa veste avec un peu d'alcool avant de porter son ivresse en devenir à ses lèvres. En constatant l'absence de son ami en arrivant dans le bar, il avait fait une croix sur la possibilité de vider son sac ce soir. Jamais il ne se serait imaginé finir par se prêter à cet exercice humiliant en présence de son collègue.  
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyJeu 11 Juin 2020 - 19:54





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- Comment va Alice ?
- Elle va bien.


Tobias ne ment pas, du moins c’est ce que m’affirme la pompe qu’il a dans la poitrine. Le pauvre muscle peine à faire circuler son sang épaissi par la déshydratation due à sa consommation d’éthanol. Je cherche le regard de Jerry, pourquoi il lui a servi autant de verres ? Mais le barman est occupé sur le percolateur qui se fait récalcitrant. Mes relations avec le chasseur, ou ce qu’il en reste ne sont pas une franche amitié, tout juste une entente cordiale par défaut. Toutefois, quelques données ont changé depuis l’accident de Maxine. Puis Amance est la marraine de la petite, un engagement qui me lie également, car c’est une évidence pour moi. Peut-être pas pour l’Anglais qui n’a pas levé les yeux vers moi pour me répondre. Il y a un problème suffisamment sérieux pour qu’il replonge dans ses vieux démons. Son alcoolisme est un secret de polichinelle, il n’est d’ailleurs pas très discret dans sa voiture sur le parking du lycée. Mais il me semblait qu’après son passage à l’hôpital psychiatrique et l’adoption de ce bébé, Tobias avait retrouvé un fil assez solide pour poursuivre sa vie au mieux.

- Elle est avec sa nounou ?

Ma question est complètement indiscrète, mais l’état de mon collègue m’alarme. Il ne sera pas en état de gérer une jeune enfant avant demain matin. Pas avant demain midi, si j’en juge son verre vide qu’il avance pour être servi à nouveau.

- Je n'allais pas déranger la gardienne d'Alice. J'aimerais éviter qu'elle voie la loque que je suis naturellement. La petite est avec ma sœur. Enfin, disons plutôt qu'elle surveille sa tante.

Je me contente de secouer la tête, un peu surpris de cette franchise sans filtre. Il est clairement en mode autodestruction et en a pleinement conscience. Le pire des scénarios pour un médiateur.

- Jaz est très gentille ! Elle vient souvent boire son café ici en fin de journée. Je suis certain qu'elle va bien s'en sortir avec Alice.

Je capte un échange furtif de regard et des mini réactions qui me laissent penser que la sœur de Tobias est également un personnage. Mon degré d’anxiété pour le bien-être d’Alice augmente d’un cran. Je réagis comme un futur père qui serait prêt à construire un cocon de protection autour de sa femme et son enfant. Je fronce les sourcils quand Jerry remplit à nouveau le verre de Tobias. J’ai envie de faire une remarque, mais mon collègue serait en droit de me dire de m’occuper de mes bougies d’allumage.

-Est-ce que vous savez si Amance a eu des nouvelles de Wesley ? Je les sais très amis, c'est d'ailleurs avec une évidence certaine qu'il l'a choisie comme marraine pour Alice. Il ne répond plus au téléphone depuis plus de dix jours, je ne peux même pas contacter ses parents pour essayer d'en savoir plus.

Wesley ? Je me souviens d’une remarque d’Amance. Le libraire aurait laissé traîner son linge dans le lave-linge, violant ainsi une des règles de leur collocation. Je crois qu’Andy avait déposé le linge humide du pauvre gars en tas devant la porte de sa chambre, tas que mon Poussin avait mis au sèche-linge par compassion. Il y a là quelque chose de pas normal. Je sais que Wesley avait passé un cap difficile quand ils s’étaient momentanément séparés avec Tobias. Le libraire s’était méchamment laissé aller. Mais tout était revenu dans la normale et c'est un homme sérieux de nature. À côté de moi, Tobias semble pédaler dans la semoule, le raisonnement lent et difficile il continue sur une voie de plus en plus personnelle. L’alcool aide, car je l’imagine mal se confier à moi en étant à jeun. De mon côté, je commence à raccorder quelques dates qui me font craindre le pire.

- Ces gens. Ils le croient hétérosexuel. Ne savent pas qu'ils ont un gendre de presque vingt ans l’aîné de leur fils. Savent même pas pour Alice. Savent juste rien de leur propre gamin. Et moi j'ai que lui. J'ai... J'ai jamais eu quelqu'un après... Après ma femme. Je sais même pas comment tenir seul avec Alice. Je l'avais trouvé sans le chercher et je le perds sans savoir comment le retrouver. J'peux pas être tout seul. Pas encore.

Ses lèvres manquent des mots, la détresse de cet homme est poignante. Je serre mon verre entre mes mains, je ne peux pas rester indifférent. Il y a la vie d’une gamine en jeu, l’histoire d’un père à écrire. Et là, je me sens plus que concerné. Je décide de taire cette histoire de linge que Wesley a oublié quand il est parti en urgence voir sa famille.

- Je peux les appeler.

Tobias me regarde incertain.

- Prétexter que je cherche à joindre Wesley pour faire une surprise à Amance. Il a dû parler de ses colocataires à ses parents.

L’Anglais tangue doucement sur son tabouret et lorsqu’il avance la main pour reprendre son verre, je suis plus rapide et le lui retire pour le reposer hors de sa portée.

- Alice a besoin de vous !



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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyDim 14 Juin 2020 - 13:43

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli



Livrer son désespoir avec autant d'aisance n'est pas dans ses habitudes. Quand dans sa bouche les mots se mêlent, les mots s'emmêlent, il ne se reconnait plus. Fort heureusement pour lui, l'alcool qu'il siffle depuis qu'il est venu poser ses fesses sur son tabouret collé au bar lui enlève une partie de sa raison. Lui dérobe tout les remords qu'il pourrait éprouver alors que tel un livre ouvert, il laisse sa souffrance s'échapper en flot continu. Marée de mal être qui semble sans fin. Quand enfin un peu de liquide ambré coule dans sa gorge, vient tout brûler sur son passage, il se sent vivant à nouveau. Se faire du mal pour se rappeler qu'on est encore en vie. Il repose pourtant son vice sur le bar quand près de lui, son collègue lui propose son aide. C'est un regard perdu qu'il pose sur l'alpha. Instinctivement, il cherche le traquenard. Ivre de peine et de bourbon il n'oublie cependant pas de demeurer prudent.

Sans un mot, dans le silence le plus complet, il fixe Willem de son regard tremblant. C'est sans jamais couper l'autre qu'il opine doucement du chef. Il n'ose appeler les parents de Wesley. Terrifié à l'idée de ne pas savoir rester courtois. S'il se met ces gens là à dos, il a bien peur de perdre son doux libraire par la même occasion. La douceur s'apprend au fil du temps. Si son ange à su l'apprivoiser sans même chercher à le faire, il est certain que l'anglais reste un animal coriace. Dangereux. L'attaque reste selon lui la meilleure des défenses, la seule qu'il connaisse. Une méthode qui bien souvent lui a attiré des ennuis. Il bouge, se réinstalle comme il le peut, sa grande carcasse instable faisant trembler le tabouret quand ses gestes maladroits lui font frôler une chute. Sans broncher, sans rien dire, il tend une main vers son verre. Manque de s'étouffer quand ce dernier lui est dérobé par une main dont le propriétaire semble plus suicidaire que téméraire.

Sourcils froncés par la rage qui naît au fond de ses tripes, l'anglais crache sa stupeur.

-Ne touchez pas à mon verre ! Je me mêle de vos histoires moi ? Non ! Alors occupez vous de votre cul ! Et allez donc fatiguer Amance !

Il s'emporte. Dans un langage qui tout petit, lui aurait fait gagner le pire des châtiments. Le lavage de bouche au savon. Il faut dire que sa mère était souvent sèche dans la méthode, mais son père était pire encore. Pourtant laxiste sur de nombreux points, il ne supportait en rien les écarts de langage de ses enfants. Le mensonge et la vulgarité étaient fortement réprimandés. Une éducation parfois dure, mais qui a laissé des marques indélébiles dans la façon d'être de Tobias.

La fureur de l'anglais résonne dans le bar. Fait frissonner Jerry qui s'est figé un bref instant dans la préparation d'une nouvelle commande. Les colères de l'anglais sont rares. Et donc d'autant plus à craindre. Une seule fois, il s'est emporté dans cet endroit qu'il a tendance à voir comme son havre de paix. Alessandro venait de se donner la permission de parler au nom de Maryssa. Une injure pour le chasseur qui n'avait pas supporté de voir ses fantômes être utilisés d'une pareille manière. Sa main s'était dressée, sans qu'il ne le veuille, sans qu'il ne s'en rende véritablement compte. Avant de s’abattre sèchement sur la joue de celui qu'il considérait déjà comme son ami. Jerry était présent. Et ce souvenir doit être toujours bien inscrit dans la cervelle du barman au vu de sa réaction actuelle.

Alessandro n'est pas là. Dommage. C'est une voix de la raison que Tobias aurait peut être été prêt à écouter. Dents serrées, visage crispé par la colère il tend une main vers son verre qui a été audacieusement mit hors de sa portée. Manque de chuter dans la manœuvre. Il était donc là le traquenard ! Sang bouillonnant de fureur, Tobias se penche, manque de biser le zinc. Son équilibre n'est pas aussi bon qu'il aimerait le croire. Gabriel n'avait peut être pas tord. Sa vie de monsieur tout le monde et ses cachets le rendent mou. Gentil et trop permissif.

-C'est justement pour Alice que j'ai besoin de tout oublier ce soir ! Mais ça semble complètement vous passer au dessus de la tête. Vous croyez que tout le monde est comme vous, gentillet et avec une face de neuneu bienveillant. J'aimerais savoir à quel moment le monde des bisounours est devenu la nouvelle norme à suivre. Foutu pignouf !

Son esprit s'échauffe. Il tente une fois de plus d'atteindre son verre dont l'accès lui est refusé. C'est l’effort de trop. Dans la cervelle de l'anglais, la rage prend le dessus sur tout le reste. Son chagrin lui paraît à présent si loin. Il n'y avait que cet homme pour parvenir à un tel miracle, lui faire oublier sa peur d'être seul à nouveau. Remplacer tout cela par un élan de colère qui lui fait serrer les poings.

Il oublie tout. La flasque pleine qui repose dans sa poche intérieure. Si aisée à atteindre. Mais il faudrait qu'il soit encore doté de raison pour se souvenir de la présence de cet objet. Il se laisse tomber plutôt que glisser hors de son piédestal pour alcoolique notoire, poing gauche prêt à cogner. Le plus éloigné de sa cible pour espérer qu'un peu d'élan lui permettra de gagner en puissance. Puis c'est la débandade finale, chevauchée des walkyries médiocre quand enfin il s'élance et fonce vers le scandale.  Immédiatement son poing le lance, peu de répit après cet élan de fureur qui s'est achevé dans le nez de celui qui vient de tenter de l'aider d'une manière maladroite.

C'est un hurlement de rage mué en sanglot qui quitte la bouche du chasseur, tandis que de l'autre côté du zinc, Jerry sombre dans la panique.  
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptySam 20 Juin 2020 - 16:07





Feat :
Tobias


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J’ai croisé tant de misère, tant de famille déchirée, tant d’orphelins que le laisser-aller de mon collègue m’insupporte. Quand j’entre dans ma peau de médiateur, je dis toujours donner des conseils et non des leçons. Une nuance que hélas, peu de monde discerne. Les gens sont trop fiers et ça les perd.

- Ne touchez pas à mon verre ! Je me mêle de vos histoires moi ? Non ! Alors, occupez-vous de votre cul ! Et allez donc fatiguer Amance !

Tobias ne fait pas exception. La vulgarité dans sa bouche sonne faux, preuve que l’alcool a pris le dessus sur lui. Autant j’apporte du crédit à une parole d’homme, autant les mots d’un ivrogne n’ont que la valeur d’un verre vide : zéro.

- C'est justement pour Alice que j'ai besoin de tout oublier ce soir ! Mais ça semble complètement vous passer au-dessus de la tête. Vous croyez que tout le monde est comme vous, gentillet et avec une face de neuneu bienveillant. J'aimerais savoir à quel moment le monde des bisounours est devenu la nouvelle norme à suivre. Foutu pignouf !
- …

Je souffle par le nez, agacé par ses propos qui malgré tout me touchent. L’ivresse désinhibe l'expression et fait parfois dire tout haut, ce que l’on pense tout bas. Jerry est déjà en train de parer à la catastrophe en virant rapidement le cassable du giron de l’Anglais. Toutefois, je refuse de penser que Rapier s’abaisse à vandaliser le bar de son ami.

(…)

Erreur de jugement qui vaut à mon nez de pisser le sang. Rien de cassé, le coup de poing était trop mou, mais assez rapide pour me surprendre.

- Je plie et ne romps pas. Mais surtout, je persévère.

J’ai arrêté de tendre l’autre joue quand les miens se sont fait trouer la couenne au pistolet automatique. La voix de Tobias part dans les aigues quand il se met à hurler comme une bête enragée. J’essuie mon nez sur ma manche et entreprends de faire mon job : mettre les gens en sécurité. Et en sécurité, ils ne le sont pas avec un alcoolique furieux et armé. Après son verre, c’est au tour de son arme que je saisis d’un geste fluide alors que mon autre main le prend à la gorge. Jerry hérite du calibre et angoisse quand l’autre rage de le lui rendre. Mais un ivrogne, tout chasseur qu’il fut, ne résiste pas à la poigne d’un alpha.

Je sors Tobias manu militari en serrant son col de chemise au niveau de la nuque. Il a beau être plus grand que moi, il quitte le Pink sur la pointe des pieds pour ne pas être étranglé.

- Je plie et ne romps pas. Mais surtout, je persévère.

Le bisounours a épuisé son stock de béatitude. Dehors, les clients de la terrasse nous regardent, les yeux comme des ronds de flan. Je pousse Rapier vers la ruelle, où un jour j’avais fait la connaissance d’Arès. Ce n’est pas la première fois que l’on me cherche des crasses dans ce bar. Je relâche le pénible quand nous sommes enfin isolés du reste du monde. Je ne compte pas attaquer, mais je ne me laissais pas faire.

- Il n’y a aucune solution dans les verres d’alcool. Juste de la lâcheté. Vous être un lâche Tobias. Et Alice va en payer le prix fort ! Je ne le permettrai pas, dussé-je chier dans votre tasse de thé de casse burnes ! Amance est la marraine de la petite, je ne peux pas fermer les yeux quand je vois cette enfant en danger à cause d’un père incompétent.

Raisonner un homme saoul revient à pisser dans un violon, mais je n’ai pas la patience d’attendre qu’il décuve. Le fait que je vais être bientôt père joue dans ma réaction. Je renifle de travers, mon nez va mieux.


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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyJeu 25 Juin 2020 - 15:50

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli



 Il est trop furieux pour prêter la moindre attention aux dires de son collègue. Sa rage vient d'éclore aux yeux de tous, habituellement rangée au plus profond du cœur de l'anglais. Se mettre en colère ne sert à rien, hurler ne mène à rien. C'est là son avis à propos de ceux qui brassent de l'air pour un oui ou bien un non. À force de trop montrer sa rage, celle-ci perd tout crédit aux yeux des autres. Mieux vaut user de silence, de retenue. Pire encore que la politique de l'autruche, c'est celle de iceberg que joue normalement le britannique. Pour ne pas montrer à son entourage, à ceux qui se fraient un passage dans sa vie que leurs actes et pensées peuvent encore le toucher. Il se souhaite froid, imperméable à toute humanité.

Mais ce soir c'est la contradiction de trop. Le conseil bienveillant dont il ne voulait pas avoir connaissance. Et peut être, la mauvaise personne qui lui fait face. L'alcool aidant, le désarroi se mêlant à tout cela, il n'a pas su garder son flegme. Celui qui le fait passer pour le type pédant qu'il est aux yeux de ses compagnons de vie. Figé dans sa rage, il hurle. Et c'est pire encore quand une main se serre autour de son cou. Contact honnit qui fait voir rouge au diable. Quand on le soulage de son arme, il devient plus féroce encore. Enragé, il fixe Jerry qui vient de récupérer l'objet de mort. Furieux, il crie, encore et toujours sur le pauvre barman qui n'a rien fait pour mériter d'être le témoin d'une pareille scène.

La peur. C'est ce qui anime le regard de Jerry. Effrayé par celui qui depuis un an pose de façon presque quotidienne ses fesses sur le même tabouret. L'anglais n'avait jamais fait d'esclandre dans ce lieu, jamais il n'aurait osé. Jamais l'idée ne l'aurait effleuré. Agir de la sorte n'est pas dans sa façon d'être.

-JERRY ! Rendez moi ça !

Sa rage résonne dans le vide. Il finit par sortir, pitoyable quand l'alpha le tire par son col de chemise. Forcé de se tortiller pour ne pas finir étranglé, l'anglais ne porte attention à rien d'autre que sa fureur naissante guidée par son chagrin et l’éthylique dans lequel berce son sang. Des baragouinages du professeur de sciences il n'entend rien, même si en eux, inconsciemment résonne un souvenir que l'anglais voudrait ne pas avoir à revivre. Alessandro avait dit cette chose lui aussi. Sorte de mantra pour ne pas devenir fou, sorte de chemin à suivre pour parvenir à progresser.

Il est bien trop ivre, autant de rage que de whisky pour prêter attention à ceux qui occupent la terrasse.  Plus que jamais il se moque de ce que peuvent bien penser ces gens en le voyant agir. Demain ils l'auront oublié. Il ne sera plus que l'homme saoul qui a fait son numéro dans un des bars de la ville. Tobias les a déjà effacés de son esprit quand Shepherd le pousse dans une ruelle attenante. Machinalement il porte une de ses mains à sa gorge devenue douloureuse par la force des choses, tousse, évacue quelques miasmes. Restes de sanglots, mollards fait d'alcool, tabac et de vieux restes de son dernier repas. Il vomit presque à même le sol quand monsieur morale recommence. L'accuse, le juge et se mêle une nouvelle fois de ce que ne le regarde pas.

Plié en deux, occupé à faire sortir ce qui ne veut pas rester dans son estomac, Tobias trouve toutefois la force de darder l'autre de son regard le plus noir. Sa crédibilité, il fait une croix dessus. Il l'a fait voler en éclat en agissant de cette manière. Mais sa fureur, le peu de fierté qui lui restent lui donnent une verbe nouvelle. Bien loin de celle dont il prône la suprématie dans sa salle de classe. Franc comme jamais, aidé par l'alcool et sa détresse, il crache sa rancœur à l'autre.

-C'est ma fille. Elle va bien et ne manque de rien. Et croyez le ou non, vous êtes le dernier dont je suis prêt à accepter les conseils.

Un alpha, un ennemi qu'il a accepté de faire entrer chez lui pour les beaux yeux de son libraire. Sacrifice de plus. L'anglais a dit oui à tout ce qui pouvait faire le bonheur de son ange, comme si une réponse négative pouvait être le début de la fin. Il n'a pas pu expliquer clairement à Wes pourquoi ses dents se sont serrées lorsqu'il a nommé le prénom de son amie. En fait il n'a pas voulu le voir triste. Une marraine alors que Tobias n'avait même pas encore songé au baptême. La religion et lui ont prit deux chemins différents il y a maintenant seize ans. Incapable de croire en l'existence d'un dieu qui aurait prit sa femme et son petit garçon, il a fait une croix tout ça. Athéisme imposé par le désespoir. Si mademoiselle Jouve est un choix qui ne le dérange en rien de la part de Wesley, c'est plutôt le compagnon de celle-ci qui s'attire les foudres du britannique sans rien avoir besoin de faire pour attiser les braises de cette colère. Brasier encore fumant, la peur de l'anglais nourrit toujours ces dernières lueurs carmines.

Rouge. Comme le sang. Celui de Charles sur cette main qui lui transperce le ventre. Image mortifère qui ne quitte jamais les songes nocturnes du chasseur.

Rouge. Comme les yeux de cette ordure qui ce soir là, a brisé sa vie.  

Tobias se redresse et c'est sans peur, sans trembler qu'il fait un pas dans la direction de l'alpha.

-Je suis peut être un lâche comme vous le dites. Mais je suis avant tout une victime. Je suis certain qu'Alessandro vous en a parlé. Mon fils, il pleurait mon nom quand je suis arrivé ce soir là. L'autre... Ce monstre... Il avait déjà tué Mary. J'ai trouvé son corps. Son cœur comme une ordure, jeté au sol. Elle disait tout le temps qu'elle m'aimait de tout son cœur... Je ne sais toujours pas pourquoi il est venu chez nous. On n'ennuyait personne ! On ne savait rien de toutes ces histoires de monstres ! On parlait même de faire un autre enfant. Alors vous chez moi c'était comme-ci...

Sa voix se meurt, une boule enfle dans sa gorge meurtrie. Cette pièce infernale se joue dans sa tête, en boucle. Douleur infinie qui lui interdit d'oublier. Et prononcer ces mots à voix haute, face à cet homme qui n'en est pas un. C'est comme remuer un couteau dans une plaie qui peine à cicatriser. C'est sur un énième élan de rage, dernier cri de colère mêlé de détresse que l'anglais ajoute quelques  mots avant de s'écrouler sous le poids des souvenirs.

-Je vous déteste.
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyMer 1 Juil 2020 - 21:32





Feat :
Tobias


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- C'est ma fille. Elle va bien et ne manque de rien. Et croyez-le ou non, vous êtes le dernier dont je suis prêt à accepter les conseils.
- Je suis surtout le seul à avoir les couilles de vous dire en face ce qui ne va pas !


Sa mauvaise foi me fout encore plus en rogne. Tobias Rapier, ou l’une des rares personnes à Beacon Hills capable de me faire sortir de mes gonds. Il me hait alors que je ne lui ai strictement rien fait. Le comble est que si haine devait y avoir, elle devrait être de mon côté. J’admets l’accident pour Maxine, mais cela ne décharge pas Rapier de sa responsabilité. Une faute qu’il n’a pas payée.

- Je suis peut-être un lâche comme vous le dites. Mais je suis avant tout une victime.

Manque plus que les violons et un de ces adagios dont Mady raffole. J’ai envie de lui cracher ce que ma meute a vécu.

- Je suis certain qu'Alessandro vous en a parlé. Mon fils, il pleurait mon nom quand je suis arrivé ce soir-là.

Il pleure son fils, je pleure une meute entière. Pourtant, la douleur ne se mesure pas : elle est.

- L'autre... Ce monstre... Il avait déjà tué Mary. J'ai trouvé son corps. Son cœur comme une ordure, jeté au sol. Elle disait tout le temps qu'elle m'aimait de tout son cœur... Je ne sais toujours pas pourquoi il est venu chez nous. On n'ennuyait personne ! On ne savait rien de toutes ces histoires de monstres ! On parlait même de faire un autre enfant. Alors vous chez moi c'était comme-ci...

Dire qu’Alice serait certainement plus en sécurité avec moi qu’avec cette épave humaine… L’amalgame me noue le ventre. Est-ce que je le compare à ceux qui ont fait un génocide avec les miens à l’arme automatique ?

- Je vous déteste.

Ce corps imbibé d’alcool se laisse glisser au sol en flaque de désespoirs. Rien de ce que je pourrais dire ne lui rendra femme et enfant. La pitié remplace la colère. Mais j’ai du mal avec cet homme qui prend ses contemporains de haut, d’un snobisme très mal placé. De ses manies et tics au lycée, j’ai reconnu les signes d’une haptophobie. Les gens qui en sont atteints sont souvent désagréables avec autrui, une manière de s’assurer une distanciation qui les rassure. Le corollaire : dans les moments de souffrance, ils ne peuvent pas bénéficier du bienfait du rapprochement. De tout temps les hommes ont trouvé courage et réconfort au contact des autres.

- Nous aussi, nous n’ennuyons personne. Ils n’avaient pas de crocs ni de griffes, pourtant c’étaient aussi des monstres. Ils sont venus dans la nuit et ont haché ma meute à l’arme automatique. Tout ce sang… Le plus jeune avait trois ans, le plus vieux, soixante-dix-huit ans. Cela faisait plusieurs générations qu’aucun Shepherd n’avait eu du sang sur les mains sinon celui d’une biche ou d’un lapin. C’était un acte gratuit motivé par la méchanceté.

Je m’accroupis, le dos collé au mur qui fait face à Rapier à deux bras de distance.

- Ce ne sont pas les crocs et les griffes qui définissent le monstre. Et vous le savez parfaitement Tobias, sinon vous ne seriez pas ami avec un loup dont les prunelles scintillent du bleu de l’infamie.

Rapier ne daigne pas me répondre, ou ne m’entend pas vraiment. Comment savoir avec ce type aussi fermé qu’une huître ? Je me permets de parler d’Alessandro de cette façon, car une forme d’amitié me lie également au mafieux.

- Je vous raccompagne chez vous. Au pied de votre immeuble, ne vous inquiétez pas, j’ai reçu le message.




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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyLun 6 Juil 2020 - 13:01

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli



La fatigue physique des jours passés, celle mentale née par cette angoisse de ne plus avoir de nouvelles de Wesley depuis déjà plus d'une semaine. Le tout s'est mué en colère quand son collègue est venu se mêler de sa vie, débarquant avec ses conseils moralisateurs pour rendre la situation plus pénible encore. Goutte d'eau qui a fait déborder le vase déjà bien plein de la retenue constante de l'anglais. Serrer les dents au quotidien pour ne pas broncher face aux coups durs du destin. Toujours se contrôler, maitriser sa vie et son image. Ce soir il n'en peut plus, ce soir il ne veut plus subir tout cela. Il savait bien il y a un an en arrivant dans cette ville que chercher à renouer avec l'humanité ne serait pas une tâche aisée. Mais quinze ans à vivre avec la mort et un fou comme uniques compagnons, c'était presque déjà quinze ans de trop.

Échoué au sol sous le poids de ses peurs et de sa rage. Cloué sur place par la force des souvenirs qu'il voudrait pouvoir parvenir à oublier, Tobias ne lève même pas les yeux vers le professeur de sciences quand il lui dépeint une autre débâcle. Il songe un bref instant au fait qu'il aurait pu faire parti de ses chasseurs. Tueur de monstres, il a aussi mené bon nombre d'innocents vers leur fin. Mais jamais il n'a touché à un enfant. Seules exceptions, les progénitures de celui qui a ruiné sa vie un soir de mai. L'anglais se ferme un peu plus, doigts crispés contre ses cuisses, laissant sur leur passage des traces de poussière. Encore un souvenir, celui de sa déchéance qu'il retrouvera demain matin au moment de mettre son linge dans la machine à laver.

L'alcool ne l'aide pas à oublier. C'est un fait. Une cruelle vérité, une désillusion de plus. Il les collectionne elles aussi. Mais s'il affiche ses vinyles dans son salon, il aimerait pouvoir parvenir à cacher ses failles à la face du monde. Sa mâchoire se crispe quand l'autre nomme Alessandro sans avoir besoin de prononcer le prénom de ce dernier. Il pourrait répondre, dire qu'avec l'italien ce n'est pas pareil. Que face à celle du mafieux, sa propre noirceur semble s'équilibrer. Mais ce serait trop simple et trop imparfait pour être véridique. C'est son ami et ce sentiment ne se décrit pas avec des mots. Tout ce que Tobias sait, tout ce qu'il peut affirmer c'est que les monstres ne sont pas forcément ceux que l'on pense. Les crocs, les armes, les griffes, le manque d'empathie... Rien que des détails. C'est le dosage qui créé le danger.

Dans cette ruelle le monstre n'est pas celui dont les yeux peuvent changer de couleur. Le monstre, Tobias le voit chaque matin quand il se rase. Et le pire c'est qu'il est parvenu à se faire à cette idée, à cette fatalité. Après tout l'assassin de Charles n'est pas celui qu'on lui désignait depuis tant d'années. Encore une désillusion. Celle qui a failli être de trop, celle qui l'a poussé à dire merci quand il a cru que l'heure de son trépas était arrivée.

Merci. C'est le mot qui frôle ses lèvres, qui manque de lui échapper quand le loup parle de le raccompagner à son domicile. Il aurait pu le faire seul, il est venu à pied et il a déjà dû cheminer vers son point de chute dans un pire état que celui dont il est actuellement la proie. Dans un soupir, un geignement lancinant, il se redresse sur ses deux jambes après avoir prit appui sur le sol encore chaud suite à la journée d'été caniculaire qui vient de prendre fin. En Californie il fait tout le temps chaud, comme si cet endroit n'était qu'un vestibule de l'enfer. Rêve américain qui peut devenir cauchemar en quelques secondes.

Il essuie ses mains sur sa veste. Au diable sa peur panique de la saleté. Ce soir il la remise dans le même placard que sa dignité.

Le mot merci il le prononce enfin quand il s'installe à l'arrière de la voiture de son collègue. Son cœur ne fléchit pas. Même plus ivre que l'ivresse elle même, il ne cherche pas à modifier la vérité. Et puis l'autre le saurait de toute façon. Tobias ferme les yeux, sa tête part en arrière. Il ne dort pas, remet juste un peu d'ordre dans ses pensées. C'est paré d'une voix étrangement douce qu'il donne un signe de vie au bout du troisième virage.

-Je n'ai même pas prit le temps de vous féliciter pour le bébé. J'ai juste dit à Wes qu'il faudrait faire un autre repas sans lui annoncer la nouvelle. Ce n'était pas à moi de le faire.

Le silence lui répond. En tout cas c'est que qui lui semble. Il faut dire que Tobias n'est pas charmant la plupart du temps et que ses rares tentatives pour se montrer courtois ont un don pour mal se terminer. Il inspire, commence déjà à se maudire d'avoir tant bu se soir. Cela lui semblait pourtant être une bonne idée, mais entre sa tête qui tourne et ce goût de bile qui reste omniprésent dans sa bouche, qui ne fait qu'empirer à chaque fois qu'il déglutit, il comprend déjà que ce projet n'était pas brillants. Dire qu'avant il aurait tenu le coup facilement, que cette consommation exceptionnelle aujourd'hui était naturelle il y a un an. Cette vie le rend mou. Et ce soir il irait même jusqu'à dire qu'elle le transforme en bien faible bonhomme. Il inspire. Son crâne le lance déjà. S'il était encore croyant, il prierait pour que cette nuit Alice ne le réveille pas.

-Mais je crains que Wesley ne revienne pas. Donc je vous félicite. Même si un enfant, même si une nouvelle vie à chérir ne fait pas oublier ceux qui ne sont plus là. Et puis c'est normal d'être fatigant quand on s’apprête à devenir papa. Mary me le disait aussi. J'avais peur de tout, peur qu'il y ait un soucis avec Charles. Je frolais l'étouffement constant. Et elle se mettait en rogne régulièrement à ce sujet. J'aurais pu l'entourer de papier bulle si elle m'en avait donné le droit.

Tobias grimace un sourire.

-Elle vous fatiguera aussi quand elle vous réveillera la nuit pour manger des digestives trempés dans de la sauce soja. Ou n'importe quoi d'autre qui soit bizarre et mal assorti. C'est là qu'il faudra faire preuve d'instinct de survie. Rien dire ou se préparer à courir.   
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptySam 18 Juil 2020 - 14:09





Feat :
Tobias


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Je me tais, laisse le temps à Tobias de recoller les morceaux de son cerveau dans l’ordre. Il n’est pas de nature à se donner en spectacle, j’attends le moment où la raison gagne sur l’ivresse, la volonté sur l’alcool. Je me suis apaisé, c’est ma nature, celle qui me fait plier pour ne pas rompre. Cela n’ôte pas l’envie de secouer ce type, laisser cogner sa tête contre le mur une fois sur deux, pour que l’ignominie de sa conduite lui percute le crâne. Je peux être violent, en pensée. Rarement, je passe à l’acte, même quand les doigts de Maxine m’avaient échappé, et que j'avais vu le vide l’avaler, j’avais retenu mes coups. J’avais cogné ce visage qui maintenant est tordu de souffrances psychologiques. Si je l’avais tué ce jour-là, Tobias ne souffrirait plus. Mais ce serait moi qui serais à sa place, rongé par les remords comme la rouille ruine la plus solide des poutres en ferraille.

Ses lèvres s’animent, aucun son ne les traverse. Est-ce un merci ? Je ne m’attarde pas à cette idée, ce n’est pas le genre de ce type de s’excuser de faire chier le monde avec une vie de merde forgée par ses propres mains. Son mentor avait l’art de la torture subtile.

Le géant anglais s’ébranle enfin, relève sa carcasse, essuie ses mains sales sur le tissus précieux de son pantalon. Avec le prix des fringues qu’il porte, j’ai de quoi renouveler ma garde-robe pour les cinq prochaines années, pompes comprises.

Direction l’Impala. Je capte son haussement de sourcil au bruit que fait la portière arrière en s’ouvrant. C’est un bruit ancien qui fait résonner la tôle, loin du bruit feutré que doit faire son Européenne de richards. Il a choisi la banquette arrière, cela coupe la discussion, ou me prend-il pour un chauffeur de taxi ? Quoi qu’il en soit, cela ne me dérange pas. Il a oublié son arme, Jerry doit me maudire en ce moment. Je lui enverrai un message d’excuse. Alessandro saura bien rendre l’engin à son propriétaire sans que ce dernier se vexe d’avoir laissé échapper son flingue d’une manière si pathétique.

Je le guette sur le rétroviseur, plus que l’esclandre, je crains le retroussement d’estomac, sa bile sur la banquette, une matière basique qui attaque certains plastiques.

- Je n'ai même pas pris le temps de vous féliciter pour le bébé. J'ai juste dit à Wes qu'il faudrait faire un autre repas sans lui annoncer la nouvelle. Ce n'était pas à moi de le faire.
- Merci.


Wesley… Je pensais qu’Amance exagérait, influencée par ses hormones et la maternité. L’échéance du loyer à payer également. Mais l’absence prolongée de son colocataire semble de plus en plus suspecte.

- Mais je crains que Wesley ne revienne pas.
- Je vous ai proposé d’appeler chez ses parents, cela tient toujours. Pour être fixé…
- Donc je vous félicite. Même si un enfant, même si une nouvelle vie à chérir ne fait pas oublier ceux qui ne sont plus là. Et puis c'est normal d'être fatigant quand on s’apprête à devenir papa. Mary me le disait aussi. J'avais peur de tout, peur qu'il y ait un souci avec Charles. Je frôlais l'étouffement constant. Et elle se mettait en rogne régulièrement à ce sujet. J'aurais pu l'entourer de papier bulle si elle m'en avait donné le droit.
- Je vois que je ne suis pas le seul. Amance a crié quand j’ai parlé de garder les chips des colis que je reçois au lycée. J’ai même défiguré ma voiture avec ces ceintures de sécurité…


Le modèle 1967 n’a pas de ceintures de sécurité. Mes parents n’en sont pas morts, ni mes frères ni mes sœurs ni moi. Pourtant, je me suis percé le cœur en perçant la carrosserie de Baby pour installer ces foutues sangles et concédé à amener l’Impala dans un garage pour avoir l’homologation. Baby n’avait jamais vu un garagiste de sa vie, ou pas souvent, juste quand on ne pouvait pas réparer nous-mêmes. Ça ne compte pas.

- Elle vous fatiguera aussi quand elle vous réveillera la nuit pour manger des digestives trempés dans de la sauce soja. Ou n'importe quoi d'autre qui soit bizarre et mal assorti. C'est là qu'il faudra faire preuve d'instinct de survie. Rien dire ou se préparer à courir.  

Je souffle par le nez. Poussin commence à avoir des envies étranges. Je trouve cela amusant. Pour le moment. J’arrête la voiture devant l’immeuble de Tobias et coupe le contact pour me retourner vers lui, un bras posé sur le siège.

- Je suis mieux placé que quiconque sur les mécanismes de reproduction. Pourtant, je panique dans l’attente du jour J. J’ai géré tous les plus jeunes que moi dans ma meute sans crainte sur mes capacités à bien faire. Mais là, j’ai l’impression que je ne vais pas savoir élever mon propre enfant, le protéger de tout ce que nous savons de terrible dans cette vie. Les statistiques sont tellement contre nous…

Je me tais un moment en regardant dans le vide.

- Je vous ai vu l’autre jour avec Alice au Pink. Il y avait ce jeune homme que vous essayez de soûler avec Alessandro. La présence d’une enfant presque assise sur le zinc d’un bar était incongrue. Pourtant votre fille respirait le bonheur. Amusant aussi de voir l’Italien à l’aise avec elle. Comme quoi que les antécédents d’un homme ne changent pas sa capacité à élever un enfant. Enfin, c’est ce que j’essaye de me persuader. Si vous y arrivez, moi aussi. Non ?





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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyMer 29 Juil 2020 - 13:03

Tobias Rapier & Willem Shepherd


Voguer vers l'oubli



Il se tait. Parce que ses conseils n'ont que peu de valeurs. Ils sont juste le reflet de sa propre expérience qui s'est soldée par un massacre sanglant. Tobias a échoué et reste persuadé même après tant d'années que si ce soir là, il avait été chez lui, il serait parvenu à donner une fin différente à cette histoire. C'est là le jeu de sa culpabilité, des remords qui ne s'étouffent pas, qu'il ne cherche plus à faire taire à grand renfort d'alcool. Ce soir c'était une exception. Un peu de foi dans un allié qui pourtant ne l'a jamais aidé à changer le passé. Un dernier espoir quand la vie semble reprendre le même rythme qu'il y a maintenant seize ans. Demain en se levant il aura mal au crâne et il regrettera sans doute ses exploits de la veille. Peut être regrettera t-il même ce coup qu'il a donné à son collègue.

Cette soirée suit un fil que l'anglais n'avait pas prévu. Sur fond de confidence l'alpha lui conte une partie de ses troubles, de ses craintes. On ne donne pas de mode d'emploi aux jeunes parents. Certes on apprend à donner le bain à son bébé, à lui changer ses couches mais ces gestes pratiques ne sont en fait que peu de choses. Le reste, l'important, c'est juste une question d'amour et d’instinct. Tobias pourrait quitter cette voiture maintenant que son chauffeur l'a mené à bon port, mais pourtant il ne prend pas la poudre d'escampette immédiatement. Il détache simplement sa ceinture de sécurité dont la simple installation semble avoir crevé le cœur du professeur de sciences. Doucement il se redresse, lisse les plis de sa veste. Un peu de maniaquerie, soupçon d'élégance pour parvenir à oublier que ce soir il s'est donné en spectacle.

L'anglais sourit quand il est fait mention des aventures de monsieur McLear au Pink Print. Ramener ce jeune homme à son appartement étudiant a été une sacrée aventure dont il se serait bien passé et qui a rapidement fait regretter ses frasques au chasseur. À la mention suivante, celle d'Alessandro, le sourire de Tobias ne fait que grandir encore un peu plus. Son ami a certes rencontré quelques difficultés avec Alice la première fois mais l'italien semble finalement avoir prit le coup de main. La petite l'adore et la réciproque est certaine. Tobias n'a que peu d'amis et cela lui convient parfaitement, il n'a jamais cherché à s'attirer la sympathie des autres. Des gens qui au début vous acceptent tel que vous êtes, mais qui par la suite vous demandent toujours fatalement la même chose. Changer pour correspondre à des standards en lesquels vous ne croyez pas. Le chasseur n'aime pas le changement. Routine bien huilée, contrôle constant ou presque sont là ses habitudes de vie.

-Je ne suis pas plus mauvais qu'un autre vous savez. Enfin en tant que père.

Il est loin d'être un enfant de cœur et n’éprouve aucune honte sur ce sujet qui pourtant pourrait être un tabou. Un meurtrier ne se vante que rarement d'en être un, en tout cas pas s'il veut éviter de finir sa vie derrière les barreaux. Si sa propre famille ignore tout de sa nouvelle vie, ne connait rien de ces quinze années où il a presque joué au mort, c'est car il sait ce qu'il adviendrait de lui si la vérité devait éclater. Personne chez les Rapier ne pourrait tolérer un comportement aussi immoral. Une seule fois son père est venu lui parler pendant une de ses visites annuelles à ses parents après les fêtes de Noël. Cela remonte à il y a presque dix ans à présent. Des mots douloureux où le doute prenait le pas sur l'amour. Tobias était alors parti sur le champ se contentant de donner une brève explication beaucoup trop vague pour expliquer son départ précipité. Depuis son père n'a plus jamais osé lui parler de ce sujet douloureux.

-Mais en effet vous maîtrisez la partie pratique. Vos doutes c'est ce qui fait que vous y arriverez. Un père trop sûr de lui est un père qui va à la faute sans se remettre en question le jour où l'erreur est faite. Il y a seize ans mon erreur était simple. Je pensais que tout pouvait être remit à demain. Ce soir là j'étais absent car je savais que je serais là le lendemain, puis tout les autres soirs. Mais on est rarement plus con que lorsqu'on pense tout savoir.

C'est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. Et puis cet élan de vulgarité est presque celui de trop ce soir dans la bouche de celui qui tente de toujours maîtriser son langage à la perfection. Parfois lui aussi fait des infidélités à sa belle élocution. Mais de toute manière ce soir n'est pas un moment propice aux mots élégants et aux tournures de phrases alambiquées. Tobias ouvre la portière de la voiture de son collègue pour s'en extirper, puis alors qu'il est sur le point de s'en aller, il tourne la tête, darde une dernière fois son regard noir sur le loup.

-Vous êtes un alpha. Avec vous j'ai découvert que meurtrier n'est pas la seule façon de décrire ceux qui partagent votre statut. Vous protégez les autres, les vôtres. Comme ce gamin qui m'avait suivi avec Therence. Et vous n'allez pas être seul. Si j'ai accepté la nomination d'Amance comme marraine pour ma fille c'est que je la jugeais apte. Sinon j'aurais imposé mon veto. Vous étiez à mes yeux le seul défaut de cette jeune femme. Alessandro aussi a des défauts, c'est une bonne chose à mon sens d'entourer Alice de personnes qui sont imparfaites.

Cette fois il se lève et tire enfin sa grande carcasse un peu raide de la voiture de l'alpha. Une belle automobile bien loin du style de celle qu'il possède lui même. Un moyen de transport qui se remarque au milieu de ceux qui encombrent chaque jour le parking du lycée. Comme sa propre voiture ou bien la moto de la professeure de chimie.

-Merci. Pour ce soir. Et pour votre proposition. J'ai le numéro des parents de Wes chez moi, j'ai aussi les photos que j'ai pris quand vous êtes venus manger. Je pourrais vous les donner ce soir, mais ça implique de vous présenter ma sœur qui est assez...particulière.

Chiante et immature. Folle et décadente. Jasmine tout simplement.

-Elle ne sait rien du surnaturel. Ignore ce que j'ai fait durant ces seize dernières années. Je ne veux pas que les miens apprennent tout ça, ils ne comprendraient pas. Et comme vous l'avez mentionné je suis un lâche.
  
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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyLun 3 Aoû 2020 - 20:43





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Tobias m’avait envoyé le numéro des parents de Wesley sitôt rentré chez lui. Étrange moment que d’avoir échangé nos numéros de téléphone. J’avais mis du temps à ne plus craindre mon ombre après le drame et ne pas établir une généralité de l’action d’un groupuscule extrémiste. Par contre, la veille au soir, j’avais avancé sur un autre point : le repentir est possible. La reconversion, ou je ne sais quel terme est le plus approprié concernant mon collègue de littérature.

Arrivé à la maison, je n’ai pas changé mes habitudes. Amance est à une séance de relaxation proposée par l’hôpital. Je trouve cela idiot d’aller prendre une place à ces sessions quand on a une prof de yoga comme colocataire, mais les meilleures amies du monde doivent se redécouvrir depuis l’annonce de la grossesse de Poussin. Je gare Baby à sa place, traîne un peu dans la grange avant de rentrer. Maddy travaille, Kada’an également.

- Je suis rentré, on peut manger.

La table est déjà mise pour trois. Keanus je suppose. Le dîner patiente au chaud dans le four. Ma tante est la reine de l’organisation et avait failli défaillir devant la possibilité de programmer le four. Nous n’avions pas ce genre d’équipement dans nos caravanes. Mon frère sort de ce qui fait office de bureau au rez-de-chaussée. Il a encore sa chemise blanche et son pantalon de costume. Il fait pas mal d’heures supplémentaires. Nous sommes loin de la vie en plein air que nous menions et des jobs d’appoint. À l’époque, il offrait ses services pour dépanner les ordinateurs des particuliers e bossait en jean t-shirt. Il faut appeler trois fois notre cousin pour qu’il daigne descendre, un manga en main. Keanus me demande comment s’est passé mon week-end à Los Angeles avec Caracole. Je n’ai pas eu le temps d’en parler hier. Amusé, je remarque que mon cousin fait semblant d’être absorbé par son bouquin, mais qu’en fait, il écoute attentivement ce que je raconte. C’est vrai que je ne lui ai pas proposé de venir, mais honnêtement il aurait été un boulet blasé. Caracole est gentil, trop. Je voulais que ce moment soit pour lui sans ombre ni grincheux de service.

(...)


Vaisselle lavée et rangée, chacun vaque à ses occupations. Je conseille à Keanus de lever le pied et sors sur la véranda pour appeler les parents de Wesley. Je me répète l’histoire que j’ai prévu de leur sortir : une surprise de la part de ses colocataires qui ont besoin pour cela de savoir quand il compte rentrer à Beacon Hills. On décroche à la troisième sonnerie. Une voix de femme, terne et lasse.

- Allo ?
- Madame Beaumont ?
- Oui ?
- Bonsoir madame. Navré de vous déranger. Willem Shepherd de Beacon Hills à l’appareil. Je suis un ami de Wesley et…


(...)

Je raccroche et me laisse tomber sur le rocking-chair de Mady. Le décès annoncé n’est pas celui attendu. Je regarde ma montre : presque vingt et une heures trente. Madame Beaumont m’a longuement parlé de son fils et a voulu en savoir plus sur la vie de Wesley ici sur la côte ouest. J’ai donc parlé d’Amance, d’Andy et de Vicky. Expliqué cette collocation animée, mais bonne enfant. J’ai tu l’existence de Tobias. Mon collègue m’avait averti de l’étroitesse d’esprit de ces gens-là. La mère en deuil n’aurait pas accepté l’homosexualité de son fils en pareil moment ni Alice élevée par deux hommes. Je décide de garder cette triste nouvelle pour moi au moins jusqu’à demain : un banal accident de la route.

(…)

Je dois avertir Tobias avant Amance. Poussin ne pourra pas cacher sa peine au lycée. Et pour ménager le professeur qui ne se doute pas que j’ai appelé les parents de Wesley la veille malgré l’heure tardive, je lui envoie un message pendant sa dernière heure de cours.

Willem a écrit:
« J’ai l’information pour Wesley. Je vous attends dans ma voiture, sur le parking des profs à la fin des cours. »

Je sais qu’il attendra que les élèves soient sortis de sa classe pour consulter ses messages en absences. Cela lui donnera le temps jusqu’à demain matin pour encaisser et se recomposer une attitude. Toute la journée, j’ai donné mes propres cours dans un état second. Je crains la réaction d’Amance. Je la sais très attachée au jeune homme et inversement. Il l’avait choisie pour être la marraine de sa fille. Pendant le dernier TP, j’ai cherché la meilleure des manières pour annoncer ce drame à mon collègue. C’est quand je le vois s’approcher du parking, le visage anxieux que je sais qu’il ne va pas falloir que je tourne autour du pot. La portière grince un peu plus que d’habitude quand il l’ouvre pour s’installer à côté de moi, comme si Baby avait conscience de l’instant dramatique. Le regard qui m’est lancé est celui d’un naufragé qui attend une bouée. Mais c’est une enclume que j’ai à lui lancer.

- Wesley a eu un accident de voiture le jour de son arrivée chez ses parents… Il n’a pas souffert. Il est mort sur le coup.

Je me tais. La mère de Wesley m’a donné tous les détails de son analyse sur les derniers gestes de son fils. Peut-être a-t-il été distrait par son téléphone et a quitté la route des yeux quelques secondes, que la route se soit trouvée glissante à cet endroit, ou la pire des hypothèses : il aurait quitté la route à cause de la fatigue du trajet. Une conjecture plus que culpabilisante pour celle qui l’avait sommé de rentrer au plus vite. Je n’ajoute rien, pas de compassion ni que je reste présent s’il a besoin d’en parler. Car c’est évident et Tobias n’a pas besoin de l’entendre pour le savoir. Et je doute qu’il entende quoi que ce soit ce soir.

Amance sort à son tour du lycée. Elle a souvent des questions en fin de cours. Je sais que des élèves lui tournent autour. Je ne m’inquiète pas, elle sait garder ses distances, puis elle est très appréciée, même des filles. Je la vois froncer des sourcils en voyant Tobias encore assis à côté de moi. Je lui apprendrai la triste nouvelle quand l’Anglais aura récupéré son souffle et quitté ma voiture. Il est quasiment en apnée depuis que j’ai lâché ma bombe.





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MessageSujet: Re: Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd]   Voguer vers l'oubli [FT Willem Shepherd] EmptyLun 10 Aoû 2020 - 18:43

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-T'es saoul Toby ?

Sa sœur lui saute dessus alors qu'il vient à peine de remettre un pied dans son appartement. Il est sale, sent le vomi et l'alcool, du sang a séché sur ses doigts. Evidemment qu'il a trop bu et énoncer cette évidence à voix haute n'aidera en rien sa situation à s'améliorer. Il retire sa veste, fronce le nez à la vue de ce holster vide qui est toujours logé contre son flanc. Merde ! Dans la brume de son ivresse il est parvenu à oublier son arme au Pink. Un acte involontaire qui n'est que plus infantilisant encore quand sa mémoire lui relance en boucle la scène dont il a joué le rôle principal un peu plus tôt dans la soirée. Il rage intérieurement, prend son cellulaire pour envoyer un message alors que déjà sa seconde main part à la hâte chercher des documents au fond d'un tiroir.

"Arme oublie au Pink. JeRRy diraz la vériter. DsL;"

Il attrape une liasse de papier, cherche à la va-vite les coordonnées des parents de Wesley. Victorieux il lève enfin une main, sourire aux lèvres avant de se rendre compte que c'est le numéro de la compagnie qui gère l’approvisionnement en gaz de la boutique et pas celui de ses beaux-parents qui est inscrit.

-T'as trop bu ! Combien de verres ? Tu cherches quoi espèce d'abruti ?

L'anglais tape du pied pour faire taire l'agaçante qui lui sert de sœur. Jasmine ne se démonte pourtant pas, pince l'épaule de son petit frère à travers le tissu de sa chemise avant que ce dernier n'ait pu ne serait ce que penser à esquiver cette attaque. Le tueur feule et postillonne avant de cracher une réponse.

-Le numéro des parents de Wes.

Jasmin prend le relais en ce qui concerne les fouilles, Tobias la regarde faire sans vraiment s'en rendre compte. Dans son état il en viendrait presque à apprécier la présence de son aînée dans cette ville. Presque. Le désespoir qui l'habite n'est pas assez grand pour qu'il ne se permette d'avouer le réconfort que lui prodigue la tatoueuse en étant si proche de lui. Une main à la manucure aiguisée lui tapote la joue et cette fois la brune est presque douce quand elle adresse la parole à son petit frère.

-J'en fais quoi maintenant que je l'ai ?
-Faut l'envoyer à un gars. Shepherd. C'est l'ami de la marraine d'Alice, il s'est proposé pour contacter les parents de Wes. Pour savoir s'il va bien. La librairie affiche un changement de propriétaire et j'ai pas eu de ses nouvelles depuis qu'il est parti.

Quand un bras entoure la nuque du chasseur, il ne songe même pas à fuir cette étreinte. Il se contente de fermer les yeux, d'enfouir son visage dans la jungle capillaire des boucles brunes de Jasmine. Une paire de lèvres se glisse sur sa joue, il tremble un peu. Wesley lui manque mais le pire c'est qu'il commence à s'habituer à cette absence. Sa raison lui souffle que tout est fini chaque matin quand il se réveille dans son grand lit froid, son espoir gonfle à nouveau tel un ballon de baudruche dès que son portable vibre. Puis la solitude revient, jamais totalement partie. Tobias laisse un sanglot lui échapper, sanglot étouffé par une main qui se pose sur ses lèvres. Puis la question tombe. Comme-ci Jasmine savait déjà ce que le professeur de sciences apprendra un peu plus tard dans la soirée.

-Tu vas pas repartir ?
-Non je ne pars plus.

Jasmine attrape le téléphone de son frère, sourit en apercevant le message envoyé par ce dernier à son ami. Puis envoie les coordonnées des parents du libraire à Shepherd.

[...]

Il descend les stores tandis que les élèves viennent déjà de quitter la salle de classe sans perdre de temps. Sa main se serre autour d'une poignée de fenêtre, il la lève et la tire à lui. Rapidement ça se bloque. Un peu de sécurité pour éviter que des accidents ne se produisent. La vie est fragile, il serait dommage qu'un enfant perde la sienne en se penchant un peu trop pour mieux voir le paysage qui peut paraître idyllique en comparaison avec ce que l'on nomme lycée, mais qui bien souvent ressemble à un établissement pénitentiaire. Rares sont ceux qui semblent heureux de venir ici, élèves comme professeurs. Certains adultes comme Mafdet prennent même un malin à choisir la voie de l'école buissonnière. De toutes les explosions qui ont lieu dans la classe de sa collègue, Tobias est sûr que les plus toxiques sont bien souvent préméditées par la féline constamment à la recherche d'amusement.

Il quitte sa salle de classe, allonge le pas dans le couloir une cigarette déjà coincée au coin des lèvres. L'anglais attrape son cellulaire, cherche une urgence. Cette dernière n'est pas celle que craint à chaque instant un père. Le pas pressé de l'anglais se fait course, il crache sa cigarette intouchée dans la première poubelle qui passe près de lui. Cigarette vite adoptée par une main trop juvénile. Mais en cet instant Tobias n'a que faire de la délinquance en devenir. Son visage affiche son espoir. Certes il craint ce que son collègue va lui apprendre, il a peur que l'alpha ne lui annonce que Wesley ne veut plus de lui. Que Wesley s'en est allé et ne reviendra pas. Mais ne pas savoir le ronge de l'intérieur.  

Jubilation, crainte, espoir... Les émotions se suivent et ne se ressemblent pas sur ce visage habituellement flegmatique en toute circonstance. Tobias inspire une bouffée d'air pur, un peu plus de force avant de poser sa main sur la voiture de son collègue tout en prenant gare à ne pas abîmer cette pièce de collection. Dans un grincement dysharmornique, il ouvre. Dans un souffle feutré, il s'installe. Lève un regard noir qui se fait suppliant malgré la volonté de son propriétaire sur le loup. Quelque soit la nouvelle, elle ne sera que bonne. Elle apaisera les peurs du tueur, même la vie ne peut se montrer aussi garce. À 44 ans il devrait le savoir, mais sa paranoïa et son mental instable lui jouent bien souvent des tours.

Sa gorge se froisse, sa gorge se serre quand c'est son cœur qu'on incinère une fois de plus.

Il n'écoute plus, son être tout entier s'est figé à l'entente des premiers mots de l'alpha. Nul besoin d'en entendre plus pour savoir ce que signifie le mot accident. Accident, un jeune homme dans la fleur de l'âge. Son homme, son espoir pour une vie nouvelle. Le mieux après avoir vécu le pire, après avoir commit l'horreur. Tobias ne bouge plus, incapable de se mettre en mouvement tout en ayant la certitude de ne pas s'écrouler dans la seconde qui suivra. Son cœur saigne des larmes qu'il n'ose laisser poindre. Dans une heure il doit aller récupérer Alice, il ne veut pas que sa fille le voit dans un pareil état. Sa voix se fait sanglot quand il ouvre la bouche, quand la réalité du drame lui échappe.

-Il est mort ?

Le déni avant l'acceptation. Ne pas brûler les étapes.

Son visage se crispe un peu plus tandis qu'il cherche un coupable à châtier. C'est comme ça que cela fonctionne, c'est comme ça qu'il fonctionne depuis plus de quinze ans. Il lui faut un coupable. Un tueur, un assassin. Un responsable à qui reprocher ce qui se passe. Une personne à brûler, un salaud à briser quand son cœur se noie et que sa raison s'enflamme. Recroquevillé sur lui même, Tobias pleure. Quelques larmes mais pas plus. Le torrent de sa détresse ne s'affichera que quelques heures plus tard, quand il sera seul et que les spectateurs auront tous quitté la salle. Entre les larmes, il murmure, il supplie le messager. Cette missive ne peut être juste.

-J'peux.. Alice. J'peux pas craquer devant elle. J'suis désolé... Désolé de faire ça.

Ses larmes sont celles d'un enfant qui vient de perdre son innocence et sa candeur avant l'heure. La dignité ce n'est pas pour lui de toute façon, juste un jeu qu'il s'impose à lui même pour faire comme tout le monde. Mais une fois encore c'est ce monde qui lui vole ce qu'il a de plus précieux. Son visage se tord en une grimace douloureuse, puis il lève les yeux. Amance et ses grands yeux bleus le fixent à travers la vitre. Tobias fait glisser son regard plus rouge que noir vers son collègue, marmonne l'impensable.

-Merci.

Puis il prend la fuite.


  
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