[PNJ] Tama'Rangi Marama

C’est un homme grand, calme et souriant. Ce ne sont ni ses airs avenants, ni son corps zébré d’encre et de veines saillantes que l’observateur externe remarquera d’abord chez cet énigmatique homme, mais la crinière de cheveux qui jaillit hors de son crâne comme une fête au milieu de l’hiver. Son corps svelte trahit le temps passé à profiter du plein air, là où sa dégaine exprime sans contredit la nonchalance de cet homme difficile à impressionner. Certains parleraient probablement d’indolence. Deux siècles d’existence ont transformer ses perceptions et ses opinions en des certitudes. S’il apprécie et trouve même vitale la compagnie des gens, ainsi que les flatteries qui en découlent, ce grand barbu n’est pas du genre à s’attacher pour autant. Les prunelles brunes du kitsune cherchent constamment à rire avec légèreté, car il a appris a contenir ses sautes d’humeur, ne devenant lourd et maussade, ou agité et tempêtueux que sous des émotions très vives et des sujets particuliers qui lui tiennent particulièrement à coeur. Ses lèvres charnues sont également généreuses en mots amicaux, comme si elles étaient le porte-étendard d’un charisme naturel, souligné de clins d’oeil et de sourires complices. Quant à sa garde-robe, restreinte, elle est à son image : simple et sans chichis ; festive et confortable.

Spoiler:

Tama’Rangi était un voyageur. Jamais il n’avait trouvé un port d’attache où s’établir indéfiniment et s’y fixer.  C’était bon pour les balanes, pas pour les demi-dieux dont il était. Lorsqu’il avait mis le cap sur le nord-est, en partance d’Aotearoa, sur un itinéraire qui lui permettrait de saluer les diverses îles qu’il connaissait comme des amies, il savait qu’il se dirigeait en Californie – quel meilleur endroit pour fouler le sol américain une première fois? - , mais ne se doutait pas qu’il se retrouverait à Beacon Hills. Rapidement, il parvint à trouver des gens peu fréquentables qui lui fournirent de faux papiers, et il put ensuite se trouver une courte succession d’emplois. C’est du haut de sa chaise de maître-nageur qu’il rencontra son dernier employeur en date, et meilleur ami dans cette bourgade : Dick Turner. Ce que le policier ne sait pas forcément, c’est que l’océanien aime occuper son temps-libre à des affaires qui, bien qu’elles ne fassent de mal à personne, frôlaient la limite de la légalité.  Dormir à la belle étoile sur des embarcations empruntées en était un exemple parmi tant d’autres.

Comme auparavant en Nouvelle-Zélande, car c’était ainsi qu’il fallait désormais nommer ses îles d’adoption, il avait enrichi son existence de nombreuses autres rencontres qu’il chérissait toujours, mais qui ne dépassaient jamais le stade embryonnaire. Le plus criant exemple était la petite équipe de la soupe populaire, qu’il avait rejointe et dont il connaissait suffisamment intimement tous les membres pour prévoir leurs comportements ou pour parvenir à les taquiner par un bon angle, mais avec lesquels il n’avait toujours jamais passé de temps hors de la cuisine communautaire. Alors que tout à l’opposé, il se plaisait à partager de longues discussions, voire même un repas, avec de parfaits inconnus, comme au parc.

Parmi les autres aventures que lui réserva son arrivée en amérique, Tama avait rencontré un photographe aussi joueur et chafouin que lui-même, Matrim Damodred, dont il avait servi de modèle pour un projet mélangeant art et capacités surnaturelles.  Il avait également accompagné Matrim ainsi que son ami de coeur et son ami de bras aux Tibet pour le libéré d’un ancien pouvoir mystique. D’une manière similaire, un ami tatoueur, Nikolai, lui demanda de se rendre ensemble en Afrique pour visiter une dernière fois l’un de ses amis mourant. De cette aventure, le mélanésien ne garde aucun bon souvenir, entre le climat désertique, les attaques qu’ils subirent, et son retour seul à Beacon Hills.