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 Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]

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MessageSujet: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMer 12 Aoû 2020 - 21:30

Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-17 Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-14

Pas de public ce soir. Tant mieux ! Scipion était moyennement réveillé. Il rêvait tout haut, en parlant tout seul. Après le départ du bandit, il s'était endormi. Il en avait besoin. Hors de question qu'il soit épuisé ce soir et qu'il pique du nez en milieu de film. Pour la première fois depuis très longtemps, son repaire d'éternel célibataire avait un invité d'honneur. Il s'était réveillé pour mettre sa tenue de spectacle, une redingote sombre aux rayures bordeaux qui allongeaient encore sa silhouette interminable, et lui donnaient des airs de spectre en promenade dans son cimetière.

Le pantin avec lequel il était dormi représentait un lord anglais qui apparaissait parfois dans ses représentations. C'était un bel homme fier et élégant, une part brun ténébreux, une part aventurier flamboyant ; sa main de poète tenait une longue plume de cygne et son foulard, soutenu par une armature en fil de fer, semblait perpétuellement voler derrière lui. Ce n'était clairement pas le seigneur de Thornfield. Cette dénomination était abandonnée. Niglo, quant à lui, resterait, tant que son énigme ne serait pas élucidée.

Tout en faisant le tour de ses stands, allumant les lumières autour desquelles venaient valser les moustiques, démarrant les petits airs de musique qui tourneraient en boucle toute la soirée, et souriant d'avoir été admis au service de la mafia locale, le bonimenteur jetait de petits coups d'oeil au pantin qu'il avait assis au beau milieu de la scène. Sa roulotte ouvrait son auvent sur ses mystères voilés de décors peints, comme une maison de poupées ouvre sa façade sur ses petites pièces à doubles fonds. Le Lord désarticulé reposait contre un arbre de papier où chantait un oiseau immobile. Il n'avait pas l'air de s'ennuyer. Il attendait, et sans doute qu'il composait un poème dans sa tête. C'était bien son genre.

Scipion tourbillonna sur ses souliers vernis, échoua face à la petite scène, et envoya de sa main tendue un baiser qui, sans nul doute, fut réceptionné par le petit visage de bois. Puis, en chantonnant, il regagna son atelier, de l'autre côté de la roulotte. Extérieur au cercle magique des stands, ce côté était celui où avait lieu toute la basse cuisine. Il y bricolait, préparait les snacks, et les mangeait lorsque personne ne venait s'en charger. Au moindre bruit de pas sur les graviers, de conversations ou de moteur, il se serait précipité pour assurer l'accueil de ses attractions ; mais rien ne vint. Les premiers soirs, c'était souvent ainsi.

Il resta donc seul, attendant un public qui n'arrivait pas, et il croqua des chouchous en réfléchissant à l'amour. Epineuse notion.
Haha.
S'il y avait un mot pour ça, c'est probablement que ça n'était ni une forme d'amitié, ni une forme de passion. Quoique : il y avait un mot pour les autruches et c'était pourtant une forme d'oiseau, l'un n'empêchait pas l'autre. Ah ! Il se faisait des noeuds à la tête. Il s'esquivait lui-même, une danse des plus épuisantes, telle celle du garçon qui tente de capturer son ombre, laquelle le fuit sans pouvoir réellement lui échapper. Il voulait à la fois savoir et ne voulait pas. Une chose était sûre, ce soir ils auraient quelque chose à fêter. Le pacte avec le diable était définitivement avéré. Et, accessoirement, il ne serait pas sacrifié à la prochaine pleine lune par l'ami Sandro, ce qui était toujours bon à savoir.

La voiture familière arrive au bout du terrain, et se gare sur le parking mal délimité. Scipion retire son tablier ; c'est celui de son atelier de travail, rien d'aussi délicat que le vêtement qui l'aurait couvert dans une cuisine respectable. Juste une pièce de cuir avec des bretelles et une ceinture, et une grande poche à l'avant pour entreposer ses outils qu'il ne peut pas pincer entre ses dents, tant qu'il n'est pas en train de s'en servir.

Il le retire en catastrophe tandis que s'ouvrent les portières, et s'avance avec un grand sourire qui fend son visage en deux moitiés disparates : commercial et chaleureux. Allons, idiot, il avait bien dit qu'il viendrait.

"Thornfield, c'est du passé. Lord Byron," sourit-il en saluant d'une longue révérence, au point que ses cheveux errants caressent presque le sol.

Aucune explication pour la soeur. Il n'a pas particulièrement l'intention de se faire passer pour quelqu'un de sensé ou normal. Ces réputations-là sont un poids, il faut les casser ensuite, toute une opinion à refaire... il a déjà bien assez de nouvelles responsabilités sur le dos, pour s'embarrasser en plus avec le maintien d'une telle façade.

La ressemblance lui est apparue dans son sommeil, alors qu'il attrapait machinalement son joli pantin à l'étagère voisine, et le ramenait sur son oreiller pour s'y accrocher ; et depuis, il n'arrive plus à se l'ôter de la tête. C'est peut-être parce que l'accent de son nouvel ami le berce de ces images d'ancien monde, qu'il n'a jamais vues de ses yeux, et qui sont pour lui autant de mythes. Il en vient, de ces rivages imaginés. Certains ancêtres de Scipion en viennent aussi, mais c'était il y a si longtemps et tout s'est tant perdu dans les méandres de leurs racontars, qu'il n'a aucune idée de leur provenance précise.

"Hydromel ? Raki ?"

Bien sûr qu'il boit de l'hydromel. Miel et épices, tout ce qu'il aime. Cette recette éthiopienne plus forte que du brandy donnera un coup de fouet à ses invités, en toute amitié. Et bien sûr qu'il fait du raki, c'est tellement facile ! Aucune inquiétude ne transparaît sur ses traits ce soir : la chenille ne rampera pas dans leurs pattes. Tout le reste n'est que formalités, c'était elle le grand obstacle. Pour cette fois, il sera inutile de penser à elle, de toute la soirée. N'est-ce pas ?
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMar 18 Aoû 2020 - 16:04

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Depuis qu'il est passé la récupérer à son travail, elle n'arrête pas de parler, de questionner. Tobias sait que quoi qu'il fasse, rien ne pourra stopper sa sœur qui a toujours fonctionné de cette manière. Il a monté le volume de la musique pour ne plus l'entendre, enfin moins en tout cas. L’atmosphère est redevenue supportable maintenant que la voix de la tatoueuse a été remplacée par celle de Freddie Mercury. L'anglais jette un regard dans les rétroviseurs, termine par le central. À l'arrière Alice dort déjà dans sa coque, elle rattrape sa courte nuit tandis que son père peine à refréner un bâillement. Puis c'est sans crier gare que la serre qui tient lieu de main à sa sœur s'abat sur l'autoradio. La musique se meurt alors qu'ils arrivent sur la route qui les mène à la roulotte de Scipion.

L'anglais crache sa désapprobation suite à cette mutinerie dont le départ vient d'être sonné.

-Jasmine ! Range tes vilaines mains !
-Tu n'as qu'à me dire où tu vas ce soir.
-Chez un ami.

Le professeur refuse d'en dire plus. Ce serait inutile alors qu'ils sont déjà si proches du lieu de vie du coyote. Si sa sœur ne comprend pas par la suite, c'est qu'elle est bien plus sotte qu'il ne l'aurait cru. La brune a un peu râlé pour la forme quand il l'a appelée en fin de matinée, ne voulant pas se dévouer pour garder sa nièce sans connaître les raisons de l'absence du chasseur. Mais c'était bien mal connaître Tobias que de croire qu'il lâcherait l'affaire aussi facilement. Il a donc insisté autant que nécessaire, refusant de faire faux bond à Scipion une fois de plus. Assez lucide pour deviner que cela risquerait déjà d'être celle de trop. Le droit à l'erreur est faible dans une relation naissante. Le professeur qui se sait peu diplomate par nature et donc particulièrement sujet au bourdes en tout genre ne veut pas prendre de risques inconsidérés. Il s'offre ainsi une marge de progression pour permettre de mieux faire pardonner les maladresses futures qui pourraient être les siennes. Qui seront les siennes.

Quand Jasmine souffle qu'ils ne sont pas sur la bonne route pour se rendre au Pink Pirnt, Tobias laisse un rictus effleurer ses lèvres. Lorsqu'elle continue à débiter le fruit de sa réflexion à voix haute en mentionnant sans filtre que le chasseur n'a pas d'autres amis que l'italien, le solitaire serre les dents pour ne pas se faire parjure. Plus que son asociabilité, c'est le fait qu'il craigne naturellement son prochain qui le pousse à demeurer en marge de la société.  Il gare sa berline devant la roulotte de Scipion, coupe le moteur en faisant claquer sa ceinture de sécurité pour se libérer de l'emprise de cette dernière. Tout en ouvrant la portière de la voiture pour s'extirper au plus vite hors de cette dernière et fuir loin de sa sœur, il marmonne.

-C'est mon ami.

L'expression qui honore soudainement les traits de la tatoueuse est un véritable bijou. Cette fois elle ne pipe plus un mot, se contente de fixer son petit frère, sourcils haussés sur le front de manière asymétrique. Un mélange de surprise et d'incompréhension éclaire son regard tandis que la bouche de la femme prend la pose, puis joue une imitation presque parfaite de la carpe.

-Mon dieu ! Tu vas baiser ce soir !

Le raccourci est aussi rapide que réducteur, mais cette lueur de terreur qui se fait un nid dans le regard de la tatoueuse est un véritable délice aux yeux de son frère. Sans un mot de plus, sans celui de trop qui pourrait tirer la femme de cette stupeur dans laquelle elle vient de se laisser tomber contre son gré, Tobias referme la portière de la voiture derrière lui en tentant de faire le moins de bruit possible. Alice dort encore et il ne veut pas la réveiller. Il laisse cette place à sa sœur qui après s'être échappée de la berline, se penche au dessus de sa nièce pour réussir à la tirer hors de son cocon.

Le chasseur mène la danse, ses pas en avance sur le tempo de ceux de sa sœur qui peine à le suivre. Rapidement Scipion vient à leur rencontre, offre une révérence amusante à leurs regards fatigués. Lord Byron. Le surnom est amusant, peut être plus au goût du britannique que ne l'était le précédent. Le professeur ravale pourtant ce sourire qui était sur le point de faire son apparition sur ses lèvres habituellement faites pour la sévérité. Le bonheur est plus doux encore quand il bat sa mesure loin de tout spectateurs. Il se contente de désigner sa sœur d'un geste las tandis que cette dernière peine à détacher son regard de cet homme que son frère vient de lui présenter comme étant son ami intime.

-Ballmeyer, voilà la fameuse Jasmine. La bienheureuse gardienne d'Alice pour la soirée.

La petite dort toujours tout contre sa tante, une main crispée autour des boucles désordonnées de cette dernière. Ce soir ce sera une épreuve de parvenir à endormir la petite à une heure régulière, mais ce n'est pas le soucis de son père qui compte bien offrir une bulle de tendresse encore novatrice à son quotidien parfois morne. Jasmine lâche un bonsoir presque timide, visiblement pas encore remise de son dernier choc en date. Elle détaille de son regard noir, la marque des Rapier, celui qu'on vient de lui présenter comme étant son nouveau beau frère. Quand elle ouvre la bouche pour parler plus que de raison, Scipion la coupe.

-Raki s'il te plaît. Et de l'eau pour Jasmine. C'est elle qui ramène ma voiture avec la petite. Je lui ferais payer cher toute imprudence.

Tout comme la tatoueuse compte lui faire payer cette soirée baby-sitting. Tobias sait bien que ce soir, tout sera une excuse pour de futures représailles. Chaque coup tordu et les ratés cardiaques qu'ils pourraient faire naître. Le moindre mot mesquin, la petite virgule déplacée, la plus infime des minutes que sa sœur devra passer avec sa nièce. Si Alice chie dans sa couche en compagnie de sa tante, le tueur sait que dans dix ans on lui parlera encore de cette échappée belle qu'il est sur le point de jouer en harmonie avec le forain.  

Ce verre d'alcool que Scipion va lui offrir, Tobias compte bien le savourer. L'éclat de cette nuit passée et ce petit déjeuner sans saveur sont à eux seuls une leçon. Une partition à suivre pour conserver la quiétude de ces instants aussi frivoles que puissants. Ce verre d'alcool que Scipion est en train de lui servir, c'est le dernier qu'il va pouvoir toucher avant d'être de retour chez lui. En distiller la dégustation est son objectif premier s'il veut que cette soirée se passe aussi bien que possible. Jasmine louche sur son verre de flotte, ne manque que le pain dur pour parfaire son numéro de bagnarde. Elle soupire à s'en fendre l'âme, fixe son frère, puis rapidement son regard glisse sur le forain. Ce jeu tourne en boucle, dans le vide comme un disque abandonné que sa platine, devient rapidement lassant. Puis la voix de Jasmine se fait entendre, presque timide.

-Qui a fait tes mains ?

C'était prévisible mais malgré tout le professeur avait osé espérer que cela ne viendrait pas si vite dans la conversation. Naïvement il pensait que la tatoueuse se sentirait rapidement comme étant de trop, prendrait la poudre d'escampette sur le champ une fois le prélude des politesses d'usage franchit. La timidité ne dure pas, Jasmine tend une main pour agripper une de celles appartenant au forain et la tirer à elle. Baisse les yeux sur l'oeuvre qui couvre la peau. Sourcils froncés sous le poids d'une concentration qui doit se vouloir intense, elle s'agite. Bien trop vite aux yeux de son frère doté d'un tempérament plus posé.

-C'est plutôt joli. Trait fin et assez régulier. Bon ça devait pas être ton premier, on choisit rarement les mains en premier. Je tatoue peu de mains. En tout cas pas pour un premier projet. Ça pigne parce que ça fait mal, c'est comme-ci on me demandait de faire des parties intimes pour une personne qui vient pour sa première séance de pique.

Jasmine parle seule, enfin presque. Scipion lui répond par instant, passionné ou bien juste trop poli pour envoyer sur les roses la sœur de Tobias. Tobias qui pose finalement une main sur l'épaule de son aînée avant de la secouer. Légèrement pour ne pas effrayer Alice qui dort toujours dans les bras de sa tante, mais bien assez pour faire réagir celle qui semble avoir oublié les bases de la politesse.

-Jasmine ! On ne dévisage pas les gens qu'on ne connaît pas !

Sans jamais relâcher son trophée, la brune lui répond.

-Pas son visage. Ce sont ses mains que je regarde.

Un ange passe, Samael sans doute. Tobias excuse le comportement de la femme tandis que cette dernière reprend.

-Le visage ce sera après les mains.    
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 16:46

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Quelque chose de bizarre plane sur l'échange entre le frère et la soeur, une sorte de tension qui évoque plutôt deux collègues forcés de se supporter. Scipion n'y connaît rien depuis des années, bien sûr, et le ton monterait vite entre lui et "les autres" s'il se retrouvait piégé avec eux dans un périmètre réduit. Mais il y aurait une toute autre passion. La colère qui vient de hautes attentes pas forcément satisfaites aussi vite que prévu. L'exhortation à se dépasser, construite sur une sorte de confiance sourde qui ne s'avoue pas.

Sa famille à lui est peut-être un peu trop volcanique et emportée. Il ne sera pas fâché d'avoir un point de comparaison, et puis, si un jour il visite l'Angleterre, il faudra qu'il soit amplement préparé à un type de rapports sociaux dont il n'a sans doute pas idée. Tiens, un jour ils pourraient s'amuser à les présenter, tous. Autour d'une grande table, les faire asseoir et les regarder s'engueuler joyeusement, et s'éclipser dans la roulotte pour faire des câlins. Il en sourit d'avance, en distribuant les verres.

"Tu sais, si tu as si peu confiance, pour quelques arrangements je pourrais peut-être me résoudre à garder la chenille ce soir..."

Que le professeur profite bien de son verre : ce sera le seul de la soirée. Un apéritif avant de passer aux choses sérieuses. Il plaisante, bien sûr, et il murmure, le saltimbanque, de peur que la nouvelle venue l'entende et se mette soudain à le détester franchement. Il y a au moins une chose dont Tobias l'avait prévenu : elle se passionne pour son épiderme encré. Scipion s'en amuse, prend des poses, exhibe ses mains tel un prisonnier que l'on va conduire à l'échafaud, dans un abandon dramatique. Pourquoi ses mains ? Il ne les trouve pas spéciales. Pas ce qu'il préfère. Plus de boulot sur le biceps gauche, ou disons, l'emplacement où il devrait se trouver. Mais il est trop habillé pour que ça se voie. C'est le moment du strip-tease ! Ah, et que Monsieur ne s'en plaigne pas. Monsieur en était bien satisfait hier soir.

En secouant sa crinière de cheval sauvage, il détacha la boutonnière de sa redingote ; il en avait marre, de toute façon, d'être tellement habillé. Au-dessous, ni gilet, ni chemise, ni marcel. Il ne portait rien.

"Oh, ne tenez pas compte de mon visage. Je l'ai déjà donné à quelqu'un."

En se rapprochant d'un pas, il s'appuya contre son professeur préféré – le seul qu'il appréciât, pour être franc – et se lova dans le creux de son épaule sans chercher à cacher quoi que ce soit. Il n'était pas certain que tout ait été dit, mais sûrement l'essentiel : Tobias allait passer la nuit avec quelqu'un et souhaitait être tranquille, c'était une sorte de message, en soi. Comme cette pancarte "ne pas déranger" qu'on accroche à la porte d'une chambre d'hôtel ; il n'y avait pas trop de manières différentes de le comprendre. Et puis, il était bien là, calé contre la chaleur qui lui avait manqué au cours de sa sieste. En ouvrant son haut débraillé, il montra une petite place de peau vierge, sur l'angle d'une aile d'aigle qui ne payait pas de mine. C'était ça, le premier dessin sur la surface de sa peau. Et le dernier en date viendrait s'y superposer. Parfait.

Puis il tendit à l'artiste un petit dessin. Un losange dont s'élevaient deux triangles, comme deux ailes ; un petit oiseau extrêmement stylisé, comme un tatouage sur l'aile de cet aigle, quelque chose qui se faisait dans le monde dont il venait ? Non, c'était un peu plus compliqué que ça, bien sûr. Mais ça l'amusait de se dire qu'il allait tatouer un de ses tatouages.

"Il me faudra ça, là. On se verra pour en reparler ! Oh ! Et Nola........... le monsieur qui devait passer, il est passé. Tout va bien. Je suis adopté. Je reste."

Il s'était tourné vers Tobias pour l'enlacer par la taille, mais s'était un peu ratatiné sous son regard, un sourire d'excuse sur ses traits mobiles, comme s'il se tenait prêt à fuir ; il n'était pas certain que l'aveu involontaire soit de son goût. Nolan, il devait voir qui c'était. Et il devait très bien calculer, en ce moment, dans quel cadre s'était faite sa charmante visite, et à quelles fins.

Le sévère professeur pouvait refaire son apparition ; il pouvait décider que Scipion n'était qu'un vil dissimulateur, et s'en retourner comme il était venu, avec sa chenille, sa soeur, sa voiture... la main du forain s'entrelaça dans la sienne avec appréhension, dans un mouvement préventif. Une petite lueur de panique se partageait son regard d'ambre avec la malice habituelle du joyeux petit fauve, qui a fait un faux pas et tente de retomber sur ses pattes.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyVen 21 Aoû 2020 - 21:56

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Sur le point de rabrouer sa sœur avec toute la délicatesse dont il est prêt à faire preuve dans un pareil cas de figure, l'anglais perd soudainement l'usage de sa langue et de sa cervelle quand sous son regard ébahi, son coyote commence à déboutonner sa redingote. Jasmine ne dit plus un mot, cette action imprévisible aura eu moins eu ce mérite. Bouches bées, les Rapier matent sans chercher à se cacher, sans même songer à faire preuve de discrétion quand sous leurs yeux surpris, un peu de peau nue se dévoile. Beaucoup de peau nue même ! Tobias ne sait quoi dire pour mettre fin à ce moment des plus étranges. Sa sœur comme témoin de ce qu'il nomme aisément son intimité.

-Oh je comprend mieux.

La tatoueuse est la première à retrouver l'usage de la parole tandis que Scipion s'approche, pour mieux se lover contre le professeur qui soudainement se sent un peu mal à l'aise. Il assume sa sexualité et le romantisme qui peut aller avec. Mais c'est cette démonstration devant public qui parvient à lui couper le sifflet. Tobias n'est pas sorti du placard. Il aurait fallu qu'il soit conscient d'y être entré pour se cacher pour que cela puisse être possible. Un beau matin, il s'est contenté de déposer des fleurs en catimini devant la porte d'une librairie. Un soir il s'est laissé sombrer dans un regard or, s'est tout simplement offert à la caresse de cheveux longs tout contre son torse. Il ne sait quelles règles régissent la logique de son cœur et cela lui convient parfaitement. Ne pas transformer des émotions simples en des mots compliqués. Pour ne pas ruminer plus longtemps à propos de cette étrange situation, il ferme les yeux pour oublier la présence de sa sœur. Demain elle voudra sans doute lui parler de cet étrange jeune homme qu'il lui présente ce soir.

Peu de répit, c'est tout ce qu'on veut bien céder à sa cervelle amorphe et à son cœur surexcité. Ça bouge, il ouvre les yeux. Quand un morceau de papier passe entre Jasmine et Scipion tel un secret mal dissimulé, il se cambre pour mieux voir. Un dessin connu dont la signification est une énigme pour celui qui ne sait pas. Sur l'échelle du sérieux un tatouage est bien plus haut que le mot chéri, cette formule magique qui semble détenir un pouvoir puissant sur le forain. Tobias peine à camoufler son étonnement. Peut-être est-ce pour cela que Scipion est aussi tatoué ? De coups de cœur en coups de folie son corps aurait ainsi aisément gagné toute son encre ? Puis les visages s'effacent, les corps s'éloignent pour laisser champ libre à la nostalgie. Ne reste que des cicatrices pleines d'encre. L'anglais refuse de finir souvenir.

Tout ces songes myosotis sont tués dans l’œuf. Le professeur se tend lorsque le coyote se reprend après en avoir dit suffisamment. Un bras passe autour de sa taille, ce corps se serre encore un peu plus contre le sien. Presque indécent. Enfin non, c'est indécent surtout dans un pareil instant ! Hier soir c'était le pire, les angoisses et les peurs en songeant aux bêtises du forain qui venait de lui dire qu'il avait été se jeter dans la gueule du loup. De paisible, le visage du tueur se fait plus froid que la glace elle même. Sa mâchoire se serre tandis que ses narines frémissent sous cette fureur naissante qu'il sent naître au fond de lui. Une colère encore sourde mais qui bientôt ne le sera plus. Une rage implacable qui se prépare. Le calme a prit fin pour mieux laisser place à la tempête.

Dents serrées, il impose le préambule de la dispute qui se prépare en coulisses.

-Jasmine tu t'en vas.

Silence. Coupé rapidement pas une inconsciente.

-Je n'ai pas encore fini mon verre d'eau...

Il récupère le verre et le vide sans conviction. Sa voix se fait plus rauque encore quand il reprend. Autoritaire comme il n'oserait même pas l'être avec le plus insignifiant de ses élèves.

-Maintenant tu dégages. J’appelle dans une heure pour dire bonne nuit à Alice.

Jasmine comprenant que le moment n'est plus à la négociation tente de croiser son regard une dernière fois, pour y lire la raison de ce retournement de situation sans doute. Un tempérament posé, un de ces êtres qui ne hausse que rarement la voix. C'est ainsi que l'on pourrait décrire le professeur sans prendre le risque de se tromper. Mais là plus rien ne va. Les lèvres serrées de l'anglais se posent contre le front de l'enfant toujours endormie dans les bras de sa tante qui soudainement se font un peu tremblants. Quand celles de Jasmine se posent sur une des pommettes du tueur, quand elle s'excuse plus qu'elle ne salue Scipion, Tobias sait que demain il devra assumer cette colère froide dont la puissance se fait plus palpable à chaque seconde qui s'écoule. Sa mère va l'appeler, inquiète. Il va devoir s'expliquer et tricher car toute vérité n'est pas bonne à dire.  

La voiture démarre, les filles s'en vont. Tobias fait un pas, pour s'éloigner de ce bras qui ne l'a pas lâché. Puis enfin sa colère tonne, brise la lourdeur de l'instant. Sa voix nourrie par ces éclairs faits de rage et peur devient sentence.

-Tu te moques de moi ! Nolan ? On pourrait croire que tu as fauté en parlant uniquement pour me faire réagir. Et tu as osé me faire la leçon hier soir pour un peu d'alcool ? La paille dans l’œil du voisin mais surtout pas la poutre dans le tien ?

Il allume une cigarette et la porte à ses lèvres. Impulsif, il embrase ce qui avec son train de vie n'aura jamais l'occasion de causer sa mort. Son foie, ses poumons, son cœur, sa raison plus rien ne fonctionne convenablement de toute façon dans sa grande carcasse. Il est parvenu à tout faire pourrir avec passion. Pour oublier cette mort qui n'a pas voulu de lui il y a des années et qui pourtant n'a pas rechigné au moment de lui prendre sa famille. Il se penche, attrape son verre et le vide. Sans conviction une fois de plus, même si en toute logique cette flotte là devrait lui faire plus d'effet que celle qui avait été servie à Jasmine. Il inspire, exhale sa rage dans le but de la faire taire, puis approche à grand pas du coyote. Sa main se dresse, sa main serre. Un menton pour forcer son propriétaire à poser ses lèvres sur les siennes. Un baiser froid aux accents de mort, aux notes de nicotine et d'alcool. Ses dents agrippent, mordent. Un peu de sang pour apaiser son courroux tandis qu'il est en train de perdre pied.

Puis aussi rapidement que tout avait commencé, cette étreinte, ce duel de force qu'il ne pouvait pas accepter de perdre prend fin. Un pas en arrière suit pour briser la tentation, pour ne pas se laisser avoir par ce bonimenteur.

-Tu ne veux pas être adopté, tu veux mourir ! Le patron de Nolan est mon meilleur ami. Je ne veux pas risquer de me mettre en froid avec lui à cause de toi ! Et je veux encore moins te voir traîner dans ses affaires ! Jamais deux sans trois ? C'est ça le jeu ? Mais ma parole tu veux battre le record des précédents en allant tout seul vers la mort ? Et je suis censé assister à ton suicide sans rien dire ?

Il pourrait rappeler Jasmine, lui demander de revenir le chercher. Donner à cette dernière les explications qu'elle voudrait entendre, qu'elle serait prête à tolérer. Mais ce serait tricher et sortir du jeu avant de n'avoir eu le temps de se faire éliminer. Toujours aussi furieux, c'est à pied qu'il s'éloigne. Ses mains tremblent, trop pour que ce ne soit bon de rester près de Scipion. Il doit reprendre ses esprits pour ne pas se risquer à faire une folie.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptySam 22 Aoû 2020 - 13:44

Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-3


Bon, sur le moment tout se passe bien... jusqu'à un certain point. Scipion avait laissé sa garde retomber, il ne ressentait qu'un peu de stress naturel, un peu d'agacement électrique de part et d'autre, rien qu'un câlin confidentiel une fois le public éloigné ne pourrait éteindre aisément. Il accepte la petite réprimande, fait son timide et attend d'être pardonné ; ce ne devrait pas être plus difficile.

En regardant la cigarette qui s'allume, il fronce les sourcils mais ce n'est pas si cher payé, à condition que... enfin, Tobias revient dans ses bras et il s'agrippe à lui avec soulagement, cherchant à caresser la bête furieuse qui se cabre sous les cheveux noirs. Le baiser est brusque et rageur, il y répond avec toute la douceur dont il est capable, même si la passion s'est embrasée d'un coup quand il l'a vu se rapprocher si soudainement, l'adrénaline de se figurer une attaque imaginaire. Et le froissement du vêtement contre sa peau nue semble chercher à lui chatouiller le coeur.

Mais à nouveau, son invité lui échappe. Et on dit que c'est lui, l'être des routes et des chemins ! Il est face à un sédentaire qui ne tient pas en place. Ni physiquement, ni mentalement. Au point que c'est le coyote lui-même qui en a le tournis. Ses yeux d'ambre luisent d'une lueur dorée tandis qu'ils suivent le papillon de nuit agité, et que son esprit tente de s'accrocher à son raisonnement. A nouveau, les fantômes viennent lui disputer le coeur de son nouvel ami. Scipion est jaloux. C'est idiot, c'est même mesquin, ça n'a pas grand sens, et ça n'aidera pas. Mais dans ce sentiment comme dans tous les autres, il se jette à deux pieds, comme dans une flaque.

"Putain, Tobias ! Je sais ce que je fais ! Je ne suis pas con, je sais qu'ils sont dangereux ! Tu crois que c'était quoi, ma vie, jusqu'à maintenant ? C'est mon monde ! Ça ne va pas me tuer, c'est comme ça que je vis ! Et si j'étais plongeur, tu viendrais me gueuler dessus que les requins ça pique ?"


C'est plutôt de l'indignation que de la colère, mais elle ne tarde pas à suivre. Ses bras s'agitent dans l'air frais du soir, en se débarrassant de ce qui reste encore à vêtir ses épaules. A grands pas, il marche à la suite du fuyard, en se laissant embraser par son foutu mégot de paranoïa. C'est peut-être la seule chose à faire. En tout cas, c'est la seule dont il se sente capable. Il se sent trahi et abandonné et pour qui ? Pour des gens qui n'existent pas. Intolérable. Il crache cette sensation hors de lui, c'est un venin avec lequel il se refuse à cohabiter trop longtemps. Tiens, il est même jaloux d'Amaro, tant qu'il y est. Il est jaloux des bons élèves à qui Tobias a fait des sourires aujourd'hui. Si la chenille lui revenait à l'esprit en cet instant, il serait jaloux d'elle. Tous ces gens avec qui le professeur vit si bien, au quotidien. Les rouages de sa petite machine bien huilée. Mais pas lui, oh non ! Ce serait trop simple. Lui qui a littéralement déposé sa vie à ses pieds, il n'est bon qu'à essuyer des reproches et des discours de fin du monde. Des accusations gratuites. Magnifique, ça fera bien dans sa collection. L'ironie vient habiller le venin, alors qu'il s'échappe de ses lèvres, presque incontrôlablement.

"Ton super copain, je ne suis pas censé le voir. Ça règle ton problème. Je ne te ferai plus honte devant lui. L'autre, il est satisfait de mon installation, même si ça te semble impossible. Eh oui, prof, il y a quelqu'un dans cette ville qui pense que j'ai le niveau. Incroyable hein ?"

Marchant à reculons, il se place devant le fuyard pour l'arrêter. Enfin, il espère qu'il s'arrêtera de lui-même. Qu'il le reprendra dans ses bras, pourquoi pas ? Sa crinière échevelée cascade sur son torse nu, empli d'un souffle furieux, à chaque mouvement de tête qui la secoue, et il sent monter lui aussi l'envie de mordre. Par chance, pour le moment, l'envie de râler est plus forte. C'est en même temps une envie de se justifier désespérément, de plaider sa cause face à un juge qui a déjà statué son sort avant même de l'entendre. Pourquoi, se justifier ? Il se dégoûte même d'essayer. Quelle autorité ce mec a sur sa vie ? Aucune. Il n'est rien du tout. C'est juste un foutu sédentaire timbré avec un bébé en bas âge dans ses basques, des trucs flippants qui traînent dans sa cuisine, et... Non, quand il essaie de se faire un résumé de Tobias, les pensées aimantes ressurgissent malgré lui, et il se sent faiblir. Ce n'est pas du tout le moment.

"Ils vont me payer un terrain bâti pour monter une maison des horreurs. Je suis probablement un psychopathe qui ne devrait jamais approcher ta fille. Je rêvais de ça depuis tout petit. Je l'avais mis de côté parce que... pour des raisons dont tu te fous royalement."


Une poussée contre la poitrine du fuyard. Il faut qu'il s'arrête. Il faut qu'il revienne à la roulotte. Ce soir, il faut qu'ils y arrivent. C'est une vérité qu'ils doivent regarder en face, pas un film. L'altercation a l'air d'une bagarre de foire, et peu importe si ils doivent rouler dans l'herbe en échangeant des coups, ça ne fait pas peur à Scipion, qui en a vu d'autres – et quelques belles réconciliations à la clé, parfois. Il saisit son ami par le col dans un mouvement impulsif, puis desserre aussitôt son étreinte ; il ne veut pas lui faire mal. Surtout pas. Il se sent capable de fondre en larmes, s'il en vient à lire dans le regard de Tobias la moindre crainte d'être sérieusement en danger de mort.

"Maintenant je vais pouvoir le faire, je vais pouvoir faire tout ce que je veux, je planquerai juste leurs affaires de temps en temps, et je m'amuserai comme jamais. Je vais rester dans cette putain de ville et je vais avoir un putain de succès, et tu reviendras me voir en t'excusant."

Ses mains s'ouvrent ; haut les mains, l'innocence incarnée. L'air de dire, tu es libre, ça ne me regarde pas. Rattache ta cravate, prof, elle est un peu débraillée.

"Mais rien ne t'oblige à me supporter, d'ici là, si c'est trop dur pour toi. Vas-y ! Fais-toi des scénarios catastrophe. Chacun son style de cinéma. Si tu ne me fais pas confiance, alors..."
Va-t-en !
"Alors..."
Impossible. La voix retombe comme un soufflé.

Il ne peut pas le renvoyer vers la ville. Il a besoin de sa présence ici. Encore une fois, il se sentait si fier et victorieux, et il voulait simplement faire la fête, imaginer des projets fous, se raconter n'importe quoi sous les étoiles... Est-ce que ça va être comme ça à chaque fois ? Tous ses efforts sonnent-ils donc si faux ? Le découragement l'abat d'un coup. Il détourne les yeux du regard sombre qui le transperce, un peu trop douloureusement. Il fixe l'épaule à laquelle il meurt d'envie de s'appuyer. Mais il ne se sent plus le droit de le faire. Sa gorge lui fait mal d'avoir crié tout à coup sans échauffement sérieux. Sa fureur a brûlé toute la mèche, il s'éteint et sa voix aussi, tombée dans un murmure blessé. Il range ses mains dans ses poches ; il ne sait plus quoi faire de ses bras.

"Mais pourquoi tu m'as embrassé, si ça te fait autant de mal ? Tu veux que je sois ton nouvel alcool favori ? Mais je veux pas d'une relation amour/haine moi ! Je veux juste qu'on s'aime ! Comme... les gens normaux."

Est-ce qu'ils existent, ceux-là ? On lui en a tellement parlé. Mais au final, il a parcouru le pays en long et en large, et il ne les a jamais rencontrés. Il faut croire qu'ils étaient partout, mais pas sur son chemin. Plus rien de doré, seulement des fils d'argent qui s'envolent sous la lune inquiète, dans le ralenti des secondes d'attente, et qui brillent dans ses yeux, éteints avec tout le reste. Spectacle fini. Pantin immobile. A peine le balancement du dernier geste qui refuse de mourir.
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMer 26 Aoû 2020 - 21:33

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes





Sa tentative pour fuir la réalité et cette rage qui dévore toute sa raison se solde par un échec des plus cuisants. Et c'est entièrement de sa faute. Celle de Scipion qui refuse de lui laisser le temps suffisant pour se reprendre. Peu habitué à s'offrir tout entier à la colère, l'anglais peine à retrouver un calme qui lui semble être soudainement devenu une notion idyllique. Dents et poings serrés pour ne pas se faire méchant, pour ne pas se perdre dans une violence qui serait sans doute uniquement contre-productive, Tobias fait de son mieux pour parvenir à étouffer la présence de l'autre. Oublier le coyote quelques secondes. Penser de manière simple. Simple et efficace. Tout problème finit par hériter de la solution assortie, c'est une vulgaire question de logique. Il faut qu'il trouve cette solution, mais toutes celles qui en temps normal lui sembleraient bonnes lui paraissent actuellement comme étant tout simplement inimaginables. Sans freiner sa démarche malgré Scipion qui avance à reculons devant lui, Tobias demeure aussi impassible que possible. Son visage s'est fermé, muraille infranchissable pour tout ces arguments fous que lui sert le coyote.

Le tueur ne veut plus rien entendre, il désire juste que tout cela cesse. Un retour à la normale improbable car il signifierait la disparition du forain dans le paysage rangé de sa vie. Enfin... Même cette notion est devenue fausse depuis quelques jours, depuis que comme un idiot il s'est donné le droit de déroger à sa routine qui jusque là le protégeait de tout ce que la vie pouvait lui offrir de nouveau. Une poussée contre sa poitrine le fait se stopper, se figer. Il devine sans mal que tout ces efforts qu'il est en train de faire pour parvenir à gagner un peu de solitude, un peu de temps pour que son cœur et sa cervelle s'allient pour parvenir à repartir sur de meilleures bases, sont en train de prendre fin.

Après sa patience, après sa quiétude c'est son calme que le coyote achève de canarder.

-Tu n'es pas un psychopathe mais juste un foutu inconscient !

Une poigne autour du col de sa chemise, mais qui ne s'attarde pas assez longtemps qu'il ne puisse la déloger lui même. Son regard noir n'est que dureté, tandis que son sang bouillonnant transforme sa fureur en passion. Une puissance nouvelle, celle des cris et des mots cruels. S'il ouvre la bouche, s'il se fend de quelques mots supplémentaires c'est tout ce qu'il voulait pour cette soirée qu'il jette aux oubliettes. Tout ça à cause d'un mot malheureux, d'une langue qui fourche pour se faire porte-parole de la vérité. Ce sentiment le rebute, cette colère qui entache son flegme chéri. C'est comme-ci une fois de plus la vie le poussait à se fourvoyer. Comme un test de plus imposé à sa raison déjà fragilisée. Deux choix se dessinent à l'horizon. Écouter son cœur, vile pompe à sang qui lui dicte que pour son bonheur il doit rester ici ce soir, puis ceux qui suivront. Et ce quitte à prendre le risque de voir le passé, douloureux passé se répéter une fois de plus. Ou bien partir, mettre fin à cette folie même si cela implique souffrir durant un temps. La souffrance et lui sont de bons amis de toute façon. Comme-ci à chaque fois qu'il tentait de s'arracher des griffes de cette dernière, l'anglais ne faisait rien d'autre que de lui donner plus de force encore.

Le psychopathe, le méchant de l'histoire c'est lui. Gabriel mort, il est devenu son propre ennemi. Il ne s'excuse jamais, il aimerait le dire à Scipion, lui hurler cette vérité au visage mais il doute que cela aiderait cette situation à s'améliorer. Le forain creuse seul la tombe de leur relation, détourne le problème. Ne comprend pas. Puis voilà le moment du défi, la tentative de plus pour faire plier l'anglais qui ne se démonte pas pour autant. Ses lèvres se haussent dans un sourire froid, se froissent et s'habillent d'un peu de cruauté. Un jeu que Tobias connaît bien. Faire mal à l'autre, lui permettre de croire que se relever est possible. Suffisamment pour lire un peu d'espoir dans son regard avant de mettre fin à cette plaisanterie douteuse.  

-Alors quoi ? Je m'en vais. Ou alors je te pique ton idée. Je laisse les choses dégénérer, puis j'attend le malaise et la fin de l'histoire en souriant ?  

C'est sans la moindre compassion qu'il lui ressert son speech de la veille. La paille dans l’œil de l'autre mais pas la poutre dans le sien. Ces quelques mots, ce vieux proverbe biblique. Athée assumé, Tobias aime pourtant user et abuser de ces paraboles. De jolies histoires qui bien souvent renferment la vérité dans son plus simple appareil. L'anglais se fait statue, seule la lueur enflammée de la colère qui perce son regard habituellement neutre montre que le cyclone de la rage est loin d'avoir achevé son passage. Ses lèvres se pincent plus qu'il n'est acceptable de le faire. Sa grande carcasse se tend encore un peu plus à l'entente du mot de trop, de cette déclaration qui tombe au mauvais moment.

Comme si Scipion se jouait volontairement de lui, comme s'il ne cherchait qu'une seule chose. Voir à quel moment les derniers fragments de la retenue du britannique vont voler en éclat. Tobias serre compulsivement les poings, cherche à enterrer toute sa fureur. La contenir autant que possible pour ne pas se laisser glisser dans les bras rassurants de la violence.

-Nous ne sommes pas des gens normaux. Je suis un tueur multirécidiviste avec un sérieux problème mental et toi un inconscient qui trouve que jouer avec la mafia pour monter la version gothique de disneyland est une chose anodine.

Sa voix vit du ton de l'affirmation. La normalité ce n'est pas intéressant, juste un rôle que l'on s'impose pour rentrer dans un moule qui ne convient réellement à personne. La normalité c'est le désir des faibles, de ceux qui ne veulent pas prendre de risques avec le destin. Sauf que la vie ne s'enquiert pas de votre avis sur le sujet, elle ne cherche pas à savoir si oui ou non, vous êtes partant pour un peu d'aventure. Tobias renifle, laisse se remplir les gouffres qui lui servent de narines d'un air nouveau. Sa rage gonfle, se nourrit d'un peu de force. De la nouveauté, de l'audace. Puis une de ses mains se dresse, plus dure qu'aimante quand elle revient se poser sur cette gorge famélique qui ne cesse de déblatérer des âneries. Il serre, pas assez pour blesser mais suffisamment pour imposer son désir de silence. Ses lèvres forment un rictus peu rassurant. Contre son flanc, son arme qui dort dans son holster. En cas de problème cela peut toujours être utile. S'il se fait dangereux Scipion devra parvenir à le calmer d'une manière ou d'une autre.  

-Je suis furieux. Que tu trouves juste de me quémander de la normalité alors qu'il est clair que ce n'était pas dans les petites lignes du contrat. Tu le savais en plus ? Tu as donné mon nom là bas, comme-ci c'était une garantie pour mieux vendre ton âme au diable.

Il ignore ce que cela peut encore impliquer et ne veut pas avoir à l'imaginer. Sa plus grande crainte serait qu'Alessandro lui demande de s'occuper du coyote si ce dernier devait devenir un soucis. Il est passé au Pink plus tôt dans la journée. A prit sur son heure de pause de mi-journée un peu de temps pour vider un verre, puis deux avant de s'arrêter alors que du fond de son écrin le troisième l'appelait déjà. Mais devant la clientèle venue engloutir les délices de l'ours, il n'a pas voulu prendre le risque de parler avec son ami.

-Tu veux que j'arrêtes de boire ? Me fait des scènes et comme l'homme charmant que je suis je ne dis rien. Je plie comme un roseau. En quelques jours tu mets le bordel dans ma vie et je te laisse faire.

Résilience. Le voilà qui se met subitement à penser avec cette logique qu'il vient inconsciemment d'emprunter à Shepherd. Tobias sombre dans la vulgarité également, mais ce défaut là il ne sait de qui il le tient. Mais si une certitude s'impose à lui, c'est ce bien être que vient de lui procurer l'usage de ces vilains mots. Il doit se faire violence pour ne pas raffermir sa poigne autour du cou délicat du coyote, pour ne pas secouer ce dernier pour l'aider à se réveiller. Cela soulagerait certes ses nerfs mais n'aiderait en rien le dialogue à se renouer. Un dernier regard sur ce visage qui faisait naître en lui tant de tendresse la veille encore puis il relâche Scipion comme si ce contact était devenu brûlant.

Sa voix redescend d'un octave, se fait presque douce quand il achève de donner un peu plus de force à ces arguments.

-Je ne veux pas rentrer chez moi ce soir. Sauf si tu m'y forces et que tu me fiches à la porte. Mais si tu le fais, c'est la dernière fois que l'on se verra. Ne juge pas mes habitudes de vie si tu ne tolères pas mon avis à propos des risques que tu prends.

Son cœur se serre, la puissance de sa colère née de l'inquiétude devient désarroi en une fraction de seconde. C'est un ultimatum, celui que Scipion n'a su prononcer. Une dernière bravade dont les conséquences pourraient être douloureuses. Il pense sans vouloir s'y attarder à cette soirée, à cette nuit humide et glaciale qu'il a passé après cette séance de cinéma. Mâchoire crispée, Tobias attend la sentence tout en se faisant violence pour ne pas embrasser le coyote. Pour ne pas jeter au feu toute cette rage, et la remplacer par quelque chose de plus productif mais tout autant passionné.  
©️️clever love.


Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] 1
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyJeu 27 Aoû 2020 - 15:41

Are you lonely ?
Our fingers dancing when they meet
You seem so lonely
You're the ground my feet won't reach
Darling, you're glowing
Come be lonely with me
(Coyote Theory)



Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-4




Rien à faire. Des mots qui s'enfilaient comme des guirlandes et qui s'envolaient dans l'ouragan, des efforts qui s'épuisaient dans le vide intersidéral. Et plus d'oxygène. Ce n'était pas si mal, c'est hautement inflammable, ce truc. Avec l'ambiance électrique qui régnait sur le terrain vide, une catastrophe serait vite arrivée. Scipion se laissait secouer comme un épouvantail dans le vent, de plus en plus vidé de ses forces, et tout ce qu'il attendait à chercher la confrontation, à provoquer l'éclatement, ne venait pas.

Il avait l'impression d'être en face d'un trou noir qui absorbait toute énergie et ne dispensait qu'un contrôle absolu, un négatif imperturbable. L'incarnation de tout ce qu'il avait toujours détesté. C'était comme si le professeur lisait dans son âme et lui renvoyait précisément le masque étudié pour lui faire regretter sa décision. Mais ce n'était pas de la colère, ça. Un bourreau peut torturer en sifflotant.

"Tu te fiches de moi, t'es pas furieux du tout. Tu me la caches, ta colère. T'es encore très loin de te donner à moi. Ce venin-là, c'est pas de la colère, c'est un bonbon pour faire patienter les enfants. Attends un peu qu'on soit rentrés, ce genre de chose. Oh, je sais... On a peut-être un problème d'incompatibilité humain/animal."

Aucune jubilation particulière dans cet eureka. Si c'était réellement le cas, ce serait difficile à franchir, comme obstacle. Mais il aurait pu le formuler autrement ; ils avaient des repères différents, des univers différents, des valeurs différentes... ces choses qu'on croit pouvoir surmonter par amour, en renonçant totalement à son mode de vie par exemple, et en signant un engagement, de ceux qui ne se brisent pas, pour débuter une nouvelle existence. Et leur différence refaisait surface dans leur difficulté à interpréter un désaccord de la même façon.

Elle était toujours là, et il n'y avait aucune solution miracle : aucun tueur de la mafia sur les lieux pour pointer son arme sur Scipion, le faire rentrer dans le rang et le rendre soudain acceptable. Aucune baraque en dur sortant du sol pour faire rempart aux craintes d'abandon du Niglo. C'est ce qui abattait surtout le forain en ce moment : il avait fait une véritable folie et elle n'avait servi à rien. Pire, comme dans les mythes grecs auxquels ses spectacles empruntaient parfois leur fatalisme, c'est cette folie même qui les séparait maintenant. Alors... A quoi bon s'agiter encore ?

"Si un truc me fâche, mon côté animal s'en empare, du coup... c'est plus franc. Je sais, j'ai une drôle de gueule pour utiliser ce mot-là. Oh et puis... je suis pas thérapeute conjugal. J'ai pas de beau discours pour toi. Je peux juste te montrer comment je marche. Un jour, si tu veux. Mais ça serait très bizarre de le faire alors que toi, tu ne le fais pas. Ce serait comme si j'étais tout nu et que tu restais tout habillé."

Sa voix s'était éteinte. Il s'était assis au sol. Il parlait dans un murmure, tout seul, les bras repliés autour de ses genoux, les cheveux retombant devant son visage comme un rideau. Aucune larme visible ; elles s'accumulaient dans sa gorge, il en sentait la pression et le goût salé. Peut-être que le professeur était parti, maintenant. Méditer au fond des bois histoire de revenir dans cinq minutes en exigeant que l'on agisse comme si rien n'était arrivé. Oh, ce serait le pire, ça. Rien que d'y penser, Scipion avait l'impression de la sentir déjà, la balle dans le crâne, qu'on viendrait lui tirer parce qu'il serait resté comme ça jusqu'à la fin du mois. Roulé en boule dans l'herbe, sans travailler, sans rien faire, en attendant que le temps passe.

Le contrôle. Oh, on avait essayé de le lui apprendre. Surtout au pensionnat. Depuis lors, les représentants de l'ordre qu'il avait croisés et qui s'étaient mis cette idée en tête avaient rapidement renoncé, en comprenant qu'il suffisait d'attendre qu'il s'en aille. Mais au pensionnat, ils étaient motivés. Ils voulaient faire de lui un bon citoyen, c'était pour son bien et au pire, ça ne le tuerait pas. Qu'ils disaient. Mais se contrôler en forêt ! Ça, c'était inédit. Presque blasphématoire. Il n'y avait personne pour les regarder, ici ! A moins de croire au gros oeil du Bon Dieu qui flotte derrière un nuage, prêt à froncer les sourcils ?

Il aurait encore préféré que la colère éclate un peu trop fort, et que son amant lui colle une baffe. Sa pauvre fille, quand elle serait ado. Il la traiterait peut-être comme ça aussi, par l'absence et le silence. C'était tellement beau, le silence, quand tout allait bien... mais quand ça n'allait pas, ça faisait plus mal que tout le reste, l'imagination tournait à vide, et le spectacle envisagé était pire que tout. Et retour "quand ce sera calmé", bien sûr, comme un chantage à la contagion. Avec un enfant ça marcherait probablement, avec Scipion c'était trop tard pour lui apprendre ce genre de tour, et puis même enfant... De quoi il avait peur ? De les tuer ? Il était un peu cinglé, certes, mais pas à ce point-là. Scipion était absolument certain qu'il ne risquait rien de physique, même en ce moment.

Il se laissa tomber sur le côté et enfouit sa tête dans ses bras. C'est lui qui se roulait comme un hérisson, maintenant. Plus question de voir ce qui se passait dehors. Il était trop tendu pour y réagir. Il se sentait fragile comme une marionnette en papier de riz.

"Je mettrai toujours le bordel dans ta vie, et je ferai toujours pression sur toi pour que tu te préserves. Si tu détestes tout ça, alors dis pas que tu m'aimes. Baise-moi et envoie-moi au diable. Tu l'as pas dit, d'ailleurs, moi je l'ai dit, je veux qu'on s'aime comme les gens normaux. Normaux par rapport à moi, abruti. Les gens qui restent ensemble. Ce que j'essayais d'être pour toi."

Le fait de devoir traduire ses propos pour qu'ils ne lui soient pas retournés déformés, c'était très mauvais signe. S'il avait dû expliquer ses blagues au public, il aurait arrêté le spectacle. Ça ne valait pas le coup de s'obstiner, dans ces conditions. Tobias ne râlerait pas, il ne ferait pas pression en sens inverse, il ne lui rendrait pas taquinerie pour taquinerie. Ils ne deviendraient pas un vieux couple qui se joue des tours et s'arnaque joyeusement au quotidien. Tobias ne se lâcherait pas, il ne serait pas naturel – il n'avait pas confiance. Et il ne l'aimait pas. Pendant une minute, Scipion ne ressentit plus rien. Il avait l'impression d'être mort. Ce n'était pas douloureux, au final, c'était presque reposant, et ça ne faisait pas peur. C'était juste vide, comme une plaine sous la neige.

Qu'est-ce qui lui avait pris ? La question ranima la peine tout à coup, ses doigts se crispèrent dans ses cheveux en s'accrochant à son crâne, de peur qu'on lui retire cette protection. Un cri sourd et prolongé lui échappa et il se mit à sangloter, incontrôlablement. Il s'en fichait d'être mort, c'était le jeu, mais... qu'est-ce qui lui avait pris, qu'est-ce qu'il avait fait de mal ? Pour que l'homme qui l'appelait "chéri" ne lui accorde pas même une simple dispute.

Une envie de demander pardon l'envahissait et l'empoisonnait à la fois, presque une envie de terminer la chute qu'il avait engagée et de se conformer totalement, de promettre des choses qu'il serait incapable de tenir. Non, il ne mettrait plus le bordel, oui, il serait parfait, non, il ne serait plus lui-même, il ne sourirait même plus, tout ce qu'il faudrait pour que l'espace entre eux s'efface.

Dis-moi juste ce que tu veux, et je t'obéirai. Donne-moi des ordres avant que je détruise le monde. Contrôle-moi, pour que je ne fasse plus jamais d'erreurs.

Il était profondément humilié de découvrir cette tendance dans une âme qu'il avait toujours crue tout à fait indépendante. C'était immoral et il ne fallait surtout pas céder. Mais à chaque seconde la tentation devenait plus forte.

D'ailleurs, quel orgueil abdiquer ? A quelle révolte renoncer ? Ce n'était pas une révolte, c'était sa nature. Du bordel ? C'était sa présence. Non, martelait la lame dans son coeur, Tobias ne l'aimait vraiment pas, et pire ; sa nature, sa présence, avaient l'air de lui faire du mal. Ses cadeaux lui faisaient du mal. Son instinct protecteur lui faisait du mal.
Tout ce que son rire dissimulait, son angoisse de ne pas être suffisant, son horreur de se vautrer dans ses imperfections, sa haine des chemins qu'il avait suivis, le froid des nuits solitaires qui n'en finissaient pas et la cruauté de cette liberté exigeante, cette maîtresse armée d'un fouet... tout ce monstre se dessinait à travers le paysage de neige, face à lui, impossible à fuir à présent. Un monstre qui avait son visage, et qui, lui, riait. Peut-être qu'il était un monstre, au bout du compte.

Mais alors, pourquoi Tobias l'avait-il embrassé ?
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMar 1 Sep 2020 - 17:25

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Scipion ne dit plus rien. Un fait qui pourrait faire naître du soulagement chez l'anglais, mais en cet instant c'est plus préoccupant qu'autre chose. Assit à même le sol, le forain semble perdu et son cas n'est pas isolé. Si le tueur tente de se montrer froid tout ses efforts ne sont que de la poudre aux yeux, une forteresse de solitude de papier qui peine à faire illusion. Satané flegme britannique qui ces derniers temps se fait de plus en plus absent. Comme si à force de vivre dans cette ville, à trop longtemps évoluer parmi ses congénères, l'anglais en venait à s'approprier les codes de tout ces gens qu'il juge habituellement plus gênants qu'autre chose. Lèvres scellées il attend une réponse à sa question. Veut savoir si sa présence dans ce lieu est encore acceptée, voir même tolérée. Il veut être certain de ne pas avoir brûlé son droit au bonheur en haussant la voix.

Tobias ne bouge pas, refuse d'esquisser le moindre geste, de jouer les prémices d'une fuite qu'au fond de lui il refuse d'entreprendre. Ce rôle, cette situation, tout cela lui est inconnu. Les ruptures, les fins d'histoires et les séparations à l'amiable, c'est un luxe que la vie ne lui a jamais offert avant ce jour. Ses mains ne tremblent plus à présent et les préoccupations liées à l'inconscience de Scipion ont laissé la place à un désarroi plus complet encore. La rage a disparu aussi vite qu'elle n'était venue. La peur quand à elle gagne en force au fil des secondes qui s'écoulent, au fil des mots prononcés par le coyote. Peur viscérale, sentiment vicieux qui noue le ventre et pousse sur la voie de la folie. Faire marche arrière est-il encore possible ? Il faudrait un mode d'emploi pour qu'il parvienne à trouver les mots justes, ceux que veut entendre le forain. Mentir devient une option. Finalement c'est peut être ça le mensonge. Rendre les armes et renier tout ce qui hier était des principes pour le plus grand bien. Abandonner un peu de sa fierté pour ne pas tout perdre. Une concession pour satisfaire tout les partis. Tobias soupire tandis que son visage demeure froid.

-Je ne t'ai rien demandé. Et surtout pas de devenir normal, ou bien même de mettre ta vie en danger. Alors s'il te plaît ne me rends pas responsable de cette situation.

Le ton utilisé est calme, trop pour être celui d'une dispute. Et cela lui convient. Il ne veut pas voir son bonheur être terni par de vilains mots, par de vilaines manières. Crier c'est pour les abrutis. Serrer les dents et ne rien dire, c'est une façon de se protéger. La seule qu'il connaisse et elle ne lui paraît pas être plus mauvaise qu'une autre. Tobias se passe une main sur le visage, incapable de lâcher le fond de sa pensée sans risquer de retomber dans les bras réconfortants de la fureur. Sans même y penser, il allume une nouvelle cigarette et pompe dessus avec acharnement. Pour occuper ses lèvres. Ne pas les poser à nouveau sur celles du forain. Pour ne pas revenir prendre ce qu'il juge être à lui. Pour occuper ses mains, ne pas commettre d'impairs malheureux. Ne pas le gifler, ne pas le secouer, ne pas le déshabiller pour remplacer cette passion bouillonnante par une autre.

Pourtant ce serait aisé de manœuvrer de la sorte, si facile et habile. Une jolie pirouette pour mettre fin à tout le drame qui se joue sur ce terrain vague. Et puis après ce serait plus simple, il lui suffirait de jouer les amnésiques. Ne plus parler de ça. Gagner un peu de temps pour préparer en douce la prochaine dispute. Car si ce soir tout ne prend pas fin, si ensemble ils continuent cette drôle d'aventure, ce conflit ne sera pas le dernier.  

Un sanglot douloureux brise les réflexions du britannique. Écrase les rêves de couardise et étouffe les songes peu catholiques. Pire qu'un sanglot c'est un déchirement de l'âme qui éclate au grand jour quand Scipion ne cherche plus à camoufler son désarroi. Trop émotif. L'anglais serre les dents, noie son cœur dans la nicotine. Il faut que cela cesse au plus vite, il faut qu'il trouve comment faire pour améliorer cette situation qui ne fait qu'empirer. Il finit par jeter son bâton mortifère à moitié consumé au loin, s'assied à même le sol à son tour. Son regard noir devenu penaud glisse en direction de l'être aimé. Ça doit être ça, de l'amour. Un étrange amour qui ne ressemble à rien de connu, une relation où rien de tourne rond. Deux antagonistes qui se rencontrent et se tournent autour. Pour fatalement se faire du mal.

Ça c'est un truc de gens normaux. Se faire du mal. Puis ensuite on joue à faire semblant. Parce que c'est plus simple ainsi.

-Je suis désolé.

Ce n'est pas un mensonge. Mais Tobias ignore tout de même ce qui le désole dans cette situation. L'impasse dans laquelle ils se trouvent, les larmes du coyote ou bien même ce sentiment de culpabilité qui étouffe son cœur sous une vague de remords ? Il a loupé quelque chose et pourtant demeure incapable de situer son erreur. La faute doit sûrement lui revenir. Il tend un bras, puis un second. Enveloppe l'autre dans une étreinte qui ne laisse de place à la discussion ou même à la rébellion. En silence il pose ses lèvres dans cette jungle de cheveux décolorés. Tobias ne sait que dire, ne connait pas la formule magique qui rendrait cette scène obsolète. Le silence c'est rassurant bien plus que ces mots qu'il chantonne machinalement. Sur un vieux rythme de variété française, sur fond de poésie façon Gainsbarre, doucement ses bras bercent celui qui tressaute toujours tout contre lui de manière saccadée. Quand le regard noir du professeur s'ouvre, quand il croise celui doré de son coyote il murmure à nouveau.

-Je suis vraiment désolé. Mais je doute de savoir te donner ce dont tu as envie. La normalité n'est pas un but que je vise. Ma vision du bonheur à l'heure d'aujourd'hui n'est pas compliquée. Moi, un verre de bourbon dans une main, une oeuvre qui me titille dans l'autre. Voir ma fille grandir et toi près de moi si tu le veux bien. Je ne suis pas le plus gentil, pas le plus marrant des hommes... Et sans doute pas le plus expressif.

Ses lèvres glissent, se déposent sur celles qui la veille ont été si douces, si parfaites une fois liées aux siennes. Puis clin d’œil amusé à l'appui, il ajoute quelques mots. Un peu de légèreté pour prononcer une sinistre vérité.

-Je suis aussi un assassin mais c'est juste un détail.  

L'annoncer à Wesley avait été compliqué, pire même ce fait avait suffit à mettre leur relation en péril, au point mort pendant quelques mois. Le doux libraire l'était sans doute beaucoup trop pour parvenir à vivre avec cette idée. Trop lumineux, du bon côté de l'angélisme alors que le britannique a réservé sa chambre à Géhenne depuis tant d"années en offrant son âme à la caresse langoureuse du sang. Se coucher chaque soir auprès d'un meurtrier, un homme brillant pouvant devenir sanguinaire en une fraction de seconde demande une certaine force. Plus qu'une dichotomie de l'esprit, c'est devenu au fil des années la nature véritable de l'anglais. Une nature assumée et qui ne laisse aucune place au remord et à toutes ces sottises sentimentales.  Tobias soupire, puis s'appuie sur une de ses jambes tout en passant un bras sous les genoux de l'autre. Dans un grincement de dents et un soupir appuyé, il se redresse. Serre son bien, l'intime à passer un bras autour de son cou. Le pas léger il emmène son trophée de chasse en direction de la roulotte.

Puis il s'excuse, encore. Bien trop de la part d'un homme qui nomme toutes ces agaceries futilités en temps normal. Mais personne n'est là pour voir ses beaux principes voler en éclats le temps d'une soirée. Les automates sont silencieux et le chat vagabond qui fuit à leur approche ne sera pas un grand bavard. Du bout des lèvres, il efface les larmes, avale la tristesse dont il est coupable de la naissance. Sa langue se fait taquine et redessine des contours qui étaient là bien avant lui. Une main tire sur sa cravate, défie le windsor impeccable de le rester plus longtemps.

-On a un film à voir. En fait tu as toute mon éducation à refaire. Et je ne compte pas m'échapper une fois de plus. Tant que tu veux bien de moi je reste.

Lors de leur première rencontre, après leur séparation c'est l'anglais qui pleurait. Il apprenait à assumer les conséquences. Aujourd'hui ce n'est pas le long de ses joues que les larmes ont roulé et ça le bouleverse. Une faute dont il ne veut pas subir la responsabilité, une erreur de parcours qui lui apparaît comme étant fatale. Le baiser suivant se fait fougueux, pénitent. Plus vivant que les précédents, nourrit par une autre forme de rage. Celle qu'il éprouve envers lui même. L'anglais arrache un pardon à Scipion, une clémence qu'il refuse de s'accorder lui même.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMar 8 Sep 2020 - 14:24

Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-9



Le hochement de tête n'est même pas surpris ; eh bien oui, Tobias est un assassin. Il aurait été difficile de se faire des illusions là-dessus, après avoir exploré ses effets personnels et y avoir décelé les articles de sa profession... son hobby ? Sa compulsion ? Ça ne change rien. Il a de quoi tuer chez lui, il traîne une vie marquée par la mort, il a un caractère disons fluctuant, et son meilleur ami est un gangster ; et il sait un peu trop bien, pour un simple humain qui sent l'alcool et le tabac, comment vivent les créatures de l'ombre. C'est un tueur et peut-être même un chasseur, et Scipion est un type déraisonnable, aucune surprise dans tout ça. En fait, c'est presque un soulagement de l'entendre dire à voix haute.

Il faut dire qu'en ce moment, tous les soulagements sont les bienvenus. Même être emporté comme une peau de bête dans laquelle il ne se passe plus grand-chose de vivant. Même regagner la maison de poupées qu'est devenue sa roulotte, et qui semble trop petite pour son grand chagrin. Bientôt il aura une maison de poupée à taille humaine, grâce à ce plan dont il était si fier et dont il se sent brusquement si honteux. Pendant un temps, il n'arrive plus à être content de rien, comme si le ressort était cassé dans son âme. Il faut bricoler un peu pour rajuster les pièces disloquées, et remettre la machine en marche. Heureusement, c'est son métier.

Et puis, il y a des lèvres sur son visage et ses yeux se rouvrent, collés par le sel. Il a l'impression de revivre toute une vie en quelques secondes – celle que l'on voit défiler quand on meurt, à l'envers et vertigineusement jusqu'à l'éblouissement du premier big bang – mais dans le bon sens cette fois, de l'impuissance molle et flottante des premières secondes aux grands feux de l'été.

Scipion reprend conscience, s'ébroue, s'empare d'un mouchoir en dentelle qui pendait à une pince à linge, au fil du plafond, entre deux chaussettes. Il essuie son nez et ses yeux, soigneusement, comme un animal fait sa toilette, puis balance le carré de tissu dans une corbeille au bout de la pièce. La force de l'habitude. Ses globes oculaires rougis roulent timidement en direction de l'objet de ses attentions, arborant, étrangement encadrés, des prunelles qui luisent d'une lueur d'ambre. Trop d'émotions. Trop de folie à la fois, même pour lui. Les plus grands buveurs atteignent leurs limites tôt ou tard.

Un rire hésitant refleurit sur son visage et il s'accroche au cou de son invité, revenant chercher d'autres baisers. Il est peut-être temps d'expliquer l'affaire du Niglo ; ou ces poupées à l'effigie de ce qui occupe ses pensées, ici et là dans le petit habitacle encombré, qui a plus l'air d'un atelier tolérant une présence vivante, que d'une pièce à vivre où l'on travaille occasionnellement. Un mécanisme ouvert est étalé sur la table. Des retouches à apporter.

"Bien sûr que tu ne m'as pas demandé d'être normal, sinon je me serais sauvé. C'est moi qui ai envie de t'offrir ça, c'est plus fort que moi. Appelle ça autrement si normal te gêne. Les mots, ça m'est égal. Je sais ce que je ressens."

Le lit, couchette fixée à la paroi, au-dessus et au-dessous de laquelle s'articulent des rangements, est aussi une banquette ; la tablette qui se déplie du mur pour servir de table de chevet est aussi la table basse. A quoi bon s'encombrer de tout un mobilier antique lorsque l'on peut avoir des gadgets, qui disparaissent sitôt leur usage terminé, ou en adoptent un autre. Voilà comment Scipion a vécu jusqu'ici. Cette visite de son lieu de vie, c'est une sorte de présentation. Un aveu circonstancié avec tout un dossier qui révèle qui il est, du plus acceptable au plus condamnable. Qui il était jusqu'à arriver ici, et ce à quoi il renonce, également. Car c'est dit, pour lui : un de ces jours il ne vivra plus dans cette roulotte. C'est exactement comme s'il invitait son ami dans sa chambre d'enfant.

Sa voix cesse d'être rauque et hachée, pour reprendre le ton d'un conteur, tandis qu'il arrange vaguement les coussins brodés et y fait asseoir Tobias en continuant à s'accrocher à lui, par moments. A sa main, dans ses bras, à sa nuque, contre ses lèvres. Tout ce qui peut le rassurer sur la présence matérielle et bien réelle de l'homme à ses côtés.

"Tu es un hérisson roulé en boule et j'ai envie de me coucher à côté de toi sur la route, te parler tout doucement, et approcher ma main sans te faire peur, jusqu'à ce que tu te balades sans t'inquiéter de ma présence. J'en sais rien, c'est pas ma faute, je l'ai pas décidé. C'est comme ça. C'est l'effet que tu me fais. Mais je te le reproche mais, je suis content d'avoir connu ça, c'est un nouveau paysage à explorer. Je ne te donne pas ma liberté en sacrifice. Tu comprends ? Je l'utilise pour être avec toi. C'est différent."

Tout est calme, dehors. Les arbres s'inclinent et reconnaissent la décision définitive de leur oiseau de passage. Il fallait bien qu'il fasse son nid quelque part, un jour, sans doute. Ce sera ici, dans un lieu encore mystérieux et inconnu, où il pourra se fixer sans pour autant cesser d'être lui-même. Toute la nature approuve. Et le ciel ne cessera pas de lui être ouvert pour autant. Cela, c'est ce qui regarde Scipion, et sa volonté inflexible de se placer à disposition d'un inconnu au coeur brisé. Quant à la suite, il faudra en décider à deux. En discuter, ou pas. Par moments, il a l'impression qu'il le blesse encore davantage, avec son envie de discuter. Alors, juste se taire et observer, dans un premier temps ?

Ce ne sera pas facile, mais il peut toujours essayer. Pas ce soir, d'abord il doit profiter du glissement de son masque habituel. Il y a beaucoup de choses qu'il n'osait pas lui expliquer et qui doivent trouver le chemin de son oreille avant que le masque ne se remette en place. Qui sait pour combien de temps. Qui sait quel masque exactement, car il aura changé. Il a déjà changé, il le ressent en ce moment. Une sorte de scrupule inconnu se débat dans son coeur quand il a l'impression de reconnaître, dans l'avalanches des baisers qui l'éloignent de tout visionnage filmique imminent, une tentative pour se faire pardonner par une comédie d'amour alors que le volcan couve toujours sous la peau. Dans d'autres contextes, il pourrait être ravi de cette solution. Là, elle lui mord le coeur comme un remords.

Scipion capture les mains baladeuses et les ramène à ses lèvres pour les couvrir de baisers à leur tour. S'il le pouvait, il les embrasserait couvertes de sang. Ça lui ferait un sacré maquillage, tiens. De vraies peintures de guerre. C'est aussi pour les interrompre ; il n'est pas une créature de pureté et d'innocence auprès de laquelle Tobias doit excuser ses crimes. Ça ne marche pas comme ça, il n'est pas taillé pour le rôle, et il refuse le rapport hiérarchique. Lui aussi est vénéneux. Lui aussi met les doigts dans la prise. Lui non plus ne devrait pas être là. Ils sont exactement pareils, au fond, et il est hors de question que cette impression de déchéance personnelle continue à hanter son tueur adoré.

"C'est pas grave si tu fais des conneries. Je me chamaillerai avec toi mais c'est pas méchant. Si je ne t'aimais pas, je te laisserais ta vie exactement comme elle est. Je la regarderais de loin, et un jour j'irais voir autre chose. Quand je mets les mains dans le mécanisme, c'est que ça m'intéresse. Ça marche, ça marche pas, c'est pareil, c'est du bricolage, c'est pour le plaisir. Mais il ne faut pas que je te fasse mal, il faut que tu m'empêches, d'accord ?"


C'est une supplique, un accord solennel. Il faut que tout soit réciproque. Cette union est bien plus profonde que les premières secondes ne l'avaient laissé présager, elle transcende les plaisirs légers d'une amitié avec bénéfices et les échanges passionnés d'un contact entre cinéphiles, elle dépasse largement le coup d'un soir avec présentation plus ou moins accidentelle de quelques membres de la famille. Elle est absolue et il faut qu'elle le reste. C'est important, c'est précieux. C'est magnifique. Elle est là, leur oeuvre, à tous les deux. La lueur dans ses yeux se fait exaltée, alors que chaque nouveau battement de cils chasse les larmes et fait oublier jusqu'à leur souvenir.

"J'aime être avec toi et c'est ce que je veux, peu importe ce que je devrai trahir par ailleurs. Là, je ne joue pas, je le pense vraiment. Tu ne me chasseras pas, je le sais. C'est tout ce qui compte. Le reste, c'est la route, je la prendrai comme elle viendra, comme j'ai toujours fait, et je trouverai toujours à rire."

Le soleil sur sa route, c'est cette vague petite phrase, prononcée peut-être pour qu'il cesse de se rouler par terre comme un gamin capricieux : et toi près de moi si tu veux bien.
Accoutumé à une vie frugale, à une survie faite de bouts de ficelle, Scipion n'a pas besoin de davantage.
Il s'échappe un instant, enclenche la lecture du film qui attendait déjà dans le magnétoscope, revient se blottir contre la silhouette dont il n'arrive plus à détacher ses mains, et pousse un soupir de soulagement. Le bout de la route, c'est un moment de joie aussi. Ça ne veut pas dire que tout s'arrête ; juste qu'on est arrivé où on le voulait.

"On est ensemble, Tobias, cette fois on est ensemble pour de vrai. Je te promets, tu me promets, et on ne remet plus jamais ça en question."
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyJeu 10 Sep 2020 - 12:11

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Scipion se mouche et assèche les marques de son désarroi. Mais Tobias n'oublie pas que ces larmes viennent de rouler sur les joues du coyote à cause de lui. Il casse et abîme tout ce qu'il touche. Son affection sonne comme une condamnation pour ceux qui osent l'approcher suffisamment pour qu'il se risque à les apprécier. Son monde n'est qu'ombre et douleur sous-jacente. Folie douce qui le rend violent en cas de contrariété, imprévisible dans ce qu'il aime à nommer sa petite routine. Il est bien mal assorti à la roulotte du coyote dans laquelle ils viennent tout deux de pénétrer. Il dénote avec cet environnement qui lui est encore inconnu. Ses vêtements, sa posture, même sa taille ne fonctionne pas dans ce décor fait de vie spectaculaire et de bouts de ficelle.

Tobias se laisse pourtant embarquer facilement dans ce nouvel univers qui s'offre à lui. Son regard noir fouille les environs, cherche un objet qui pourrait lui être familier. Puis dégote sa convoitise en la personne du forain qui revient à la charge, qui à nouveau dépose ses lèvres fines sur les siennes. L'anglais demeure muet, songe même à faire vœu de silence pour ne plus être tenté de crier sur celui qu'il a eu peur d'être parvenu à effaroucher. Il s'installe à l'emplacement choisi par son hôte, pose ses mains sur ses cuisses et attend patiemment. Puis les mains reviennent le cajoler, cette bouche revient l'aimer. Apaiser son courroux qui déjà s'est étouffé. De toutes ces émotions trop fortes, ne reste plus que la crainte et la curiosité naissante du professeur face à ce spectacle décadent qui se joue pour lui. Ses grandes mains amochées glissent, caressent des hanches fines. Des hanches si douces contre les siennes. Le coyote, ce vil animal esquive la cajolerie quand elle s'attarde et prend la fuite temporairement face à l’attaque de cette paire de mains baladeuses.

Pli soucieux affiché sur le front, le tueur écoute l'histoire du niglo, prend des notes mentales instinctivement. C'est une manière originale de voir les choses, jamais encore il n'avait été décrit de cette façon. En tout cas pas directement. Il ignore ce que les gens pensent de lui, enfin disons plutôt qu'il s'en moque allègrement la plupart du temps. Ses manières qu'on pourrait décrire comme étant réfrigérantes et parfois un peu précieuses l'amusent et sont une partie de lui. Il aime ce masque qu'il porte sans s'en rendre compte. C'est une carapace agréable, un vide émotionnel ancré et porté comme un fanion dont il est presque fier. Rester imperturbable en toutes circonstances. Ne pas donner d'armes à celui qui demain deviendra peut être un ennemi. Gabriel l'a vacciné sur ce point, les déboires et les trahisons vécues auprès de ce dernier également.

Finalement cette histoire de hérisson n'est peut être pas si folle.

Ses mains qui étaient en train de revenir à la charge sont capturées puis baisées avec passion. Ses affreuses mains qui ne ressemblent plus à rien, ces choses mutilées qu'il est parfois tenté de cacher pour s'éviter les regards gênés de ses congénères. Il se sent presque penaud dans cette situation où il n'ose plus rien dire de peur de commettre une erreur. Pourtant d'un naturel taiseux, l'anglais se sent mal. Comme muselé. Il ne maîtrise pas le tact qu'il juge plus mensonger qu'autre chose. Un concept qui l'horripile, un vice qu'il se refuse à adopter. Même s'il s'est laissé tenter alors qu'il étaient encore dehors, quand à ses pieds celui qu'il a aimé cette nuit pleurait, criait son désarroi. Il l'a fait pleurer. Cette idée ne lui plaît pas. C'est comme une insulte à la joie du forain, à cette fierté éprouvée par ce dernier quand il se sont rencontrés, lorsqu'il a rabroué sans mal l'anglais aux mots sévères. Sévères mais justes. Il ne s'imagine pas emmener Scipion dans un restaurant gastronomique, a bien du mal à voir celui qui demeure l'intriguant à ses yeux, aller à l'opéra avec lui.

De toute façon l'opéra c'est ennuyeux, les gens chantent trop fort des paroles que personne ne comprend. Rien ne vaut un bon vieux rock, un classique qui vous prend aux tripes et qui fait battre la mesure à votre pied.

Il se contente de hocher la tête machinalement quand Scipion lui parle à nouveau. Le coyote près de lui, son forain qui ne le fuit pas. Qui ne le met pas dehors avec l'ordre de ne plus jamais revenir, c'est tout ce qui lui importe en cet instant. Se rendant compte que son mutisme peut passer pour autre chose, le chasseur ouvre la bouche quand il est fait mention de ses bêtises. Des conneries, c'est le nom que l'on donne à l'art du meurtre de nos jours ?

Puis il se coupe, se contente d'approuver les dires de celui qui veut bien de lui et qui enjolive le pire. Tobias a l'impression d'être vu comme un enfant trouillard. Et c'est il faut bien l'avouer, une fois de plus novateur.

Finalement le hérisson est une riche idée. Faites que personne d'autre ne se mette à percevoir son comportement de cette manière. Ce serait dommage et foutrait tout ses efforts pour paraître détestable en l'air.

Il tend le bras, attire l'autre à lui. Ses lèvres courent sur la peau de ce dos vierge d'encre, redessinent creux et bosses.

-Reste juste près de moi.

Scipion s'échappe à nouveau et lance sa machine infernale datant d'un autre âge. Le magnétoscope vrombit sa vieillesse. Une véritable relique qui ne se serait sans doute même pas branchée au poste de télévision de l'anglais. Quand les choses tardent à tomber en panne, l'homme parvient à les rendre obsolètes avant l'heure. Le professeur râle pour la forme, lâche un grincement qui se veut ricanement quand l'intriguant, le sien, revient se nicher tout contre lui.

-S'il te plaît, cesse de remuer autant. Je ne pars pas. Je ne compte pas le faire. Si je ne parle pas c'est que c'est bon. Enfin... Dans un contexte où tu es présent, c'est bon signe. Disons que parler pour citer l'évidence me dérange. Je suis forcé de le faire à longueur de journée au travail et j'ai l'impression que mes élèves pensent que j'aime juste m'entendre parler.

Son regard se fige un bref instant en direction de l'écran avant qu'il ne se contorsionne pour retirer ses effets les plus dérangeants. Il sort paquet de cigarettes, briquet et cellulaire pour les poser non loin d'eux, ne voulant prendre le risque de louper un appel de sa sœur. Il a d'ailleurs promis qu'il appellerait bientôt pour souhaiter bonne nuit à sa fille, lui rappeler qu'il l'aime également. Le confort qu'offre le réconfort des êtres aimés n'a pas son égal.  Puis c'est sa cravate et un bouton de sa chemise immaculée qui sautent à leurs tours. Il jette le morceau de tissu dans un coin, le planque entre deux coussins délicatement brodés.

-En fait je parle en classe pour couvrir la stupidité de mes élèves avec mon esprit que j'ai l'audace de trouver brillant.

Sa veste achève sa course pliée délicatement dans son dos, du bout des doigts il vérifie que la sécurité de l'arme qui dort contre son flanc est bien en place. Puis enfin s'affale, s'installe en ramenant son forain tout contre lui. Cette fois il ne dit plus rien, retrouve sa sagesse habituelle et son calme légendaire. Il veut oublier les récents mots, les larmes et les cris. Il veut passer sa récente colère au second plan de ses préoccupations. Juste profiter de cet instant. Rien de plus, une belle pause dans sa vie décousue. Son épopée brodée de sang et de tristesse.

Il pourrait souffler un je t'aime en retour de celui dont il a été l'objet quelques minutes plus tôt. Mais il craint qu'une déclaration prématurée ne fasse tout voler en éclat. Le bonheur, une chose fragile par excellence qui ne tolère pas l'approximation. L'aimer c'est le condamner, le passé et sa raison ne cessent de lui souffler ces quelques mots. Comme une rengaine narquoise dans sa cervelle, une voix moqueuse tout près de son oreille. Une voix fantomatique. Même mort son propriétaire continue à lui gâcher l'existence. Sans un mot, il fixe l'écran. Trouve en cet homme qui suit la piste désignée par le bon bout de sa raison un véritable modèle à suivre.

Regianni n'est pas trop mauvais, peut être pas aussi percutant que Podalydès, mais il fait toutefois son effet sans mal. Sinclair glisse au second plan tout en conservant l'efficacité qu'on lui connaît et dont on ne saurait se passer. Puis Larsan arrive. Monsieur Larsan ! Tobias ne peut s'empêcher de sourire tandis que ses mains se baladent machinalement sur le corps de l'autre. Il sait tout de cette histoire et de ce qui l'entoure. Mais le plaisir demeure toujours aussi fort, la surprise ne perd rien de sa superbe.

Le littéraire se meut en cinéphile pour convenir à sa drôle de muse. Dire que cette situation lui déplaît serait mentir.
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Dernière édition par Tobias Rapier le Jeu 10 Sep 2020 - 15:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyJeu 10 Sep 2020 - 13:26

Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] Sans-titre-2



A chaque fois qu'un vieux film commence, il y a cette sorte de magie qui s'empare d'un coup de Scipion, et le transforme en enfant émerveillé. Il n'y réfléchit pas en termes clairs, mais c'est ce qu'il essaie de créer quand il travaille. Ce moment où le léger malaise d'attendre un spectacle sans avoir si on saura l'aimer, bascule tel un wagon sur les rails qui commencent à plonger dans le vide, et s'envole pour laisser la place à un début de fascination.

Pas de publicités criardes pour une assurance moralisatrice ou un cornet de glace sexy. Pas de bandes-annonces pour le blockbuster de l'été et sa musique qui semble toujours être la même. Juste le grésillement de la vieille télévision, les encadrés gris qui se succèdent en affichant quelques noms oubliés du monde. Et la sensation d'arriver sur une planète aux visuels léchés, rehaussés d'encre de Chine, argentés de fines nuances, aux dialogues accentués comme on ne le fait plus.

"Je suis près de toi ! Ici, c'est tout petit. Au maximum je suis à quelques mètres, et tout ce qui me cache c'est un décor en carton... Ah oui, y a pas vraiment de salle de bain, je t'expliquerai si tu veux prendre une douche, ya les installations municipales au bout du parking,... mais je pense que tu préféreras faire ça chez toi."

Un petit coup d'oeil en coin. Oh, il ne veut pas se plaindre, surtout pas. Rien ne justifie de se plaindre. Plus aucune réclamation, c'est un risque qu'il ne serait pas prêt à prendre, de peur que son invité n'en fasse une offense personnelle ; et il aurait bien raison après tout, rien de ce qu'il a montré jusqu'à présent ne justifie un soupçon de snobisme. Tobias est probablement très à l'aise avec la notion de douches de camping. Aussi vite qu'il avait formulé la phrase à double tranchant, Scipion se rattrape, la voix timide :

"Je veux dire, tout le monde préfère faire ça chez soi, sans doute. Enfin sauf moi, je m'invite très volontiers."

En repensant à ces minutes étranges où, de part et d'autre d'une porte de salle de bain close, ils se tournaient autour sans le dire, un sourire s'étire sur ses lèvres et il ferme les yeux quelques secondes, à écouter les dialogues qu'il connaît par contre, la tête appuyée contre l'épaule de son voisin. Un bras passé autour de sa taille, presque l'envie de se lover sur ses genoux comme un chat pour récolter quelques caresses dans ses cheveux défaits, un peu sales de s'être roulé dans la poussière comme un gamin capricieux.
Comme il aurait aimé le faire au cinéma. Comme il l'a fait ce matin sur la banquette.

Après quelques scènes, il se souvient que son invité ne parle pas français – il connaît l'histoire, mais tout de même – heureusement, il y a les sous-titres. On savait les écrire avec spiritualité, dans ce temps-là. Etrange fierté d'un homme qui n'a pas vécu l'époque et qui y aurait sans doute été terriblement malheureux. Scipion a complètement cessé de réfléchir. Il s'est blotti au chaud, contre un professeur qui se repose et n'a aucune envie de parler, et leurs regards sont portés dans la même direction, à nouveau. L'harmonie dépareillée de leur rencontre au cinéma est pleinement restaurée. Il faut qu'ils regardent des films très souvent. Tous les soirs. Il faut absolument que cette ambiance devienne la norme entre eux, c'est presque une question de vie ou de mort.

"Tu peux te déshabiller, cela dit. Je ne suis jamais habillé quand je regarde un film. J'ai mon plaid, ça me suffit. Et, promis, je te laisse regarder le film, c'est juste... je vis vraiment tout nu chez moi, c'est pas une stratégie."

Le rouge lui monte aux joues. Toutes ces grandes résolutions, c'est bien beau, mais à rester ainsi accrochés l'un à l'autre comme deux marins en perdition dans la tempête, dans cette ambiance feutrée et maintenant nus qui plus est, l'attention accordée à l'intrigue risque de faiblir tôt ou tard. Il se connaît et il commence à connaître celui qui lui rend visite. C'est un peu inquiétant, cette attraction soudaine et ardente qui se déclenche dès qu'ils se côtoient dans un périmètre restreint. Ce n'est pas raisonnable du tout. Et ce n'est pas... normal ? Scipion s'est solennellement promis de ne plus jamais utiliser ce mot.

Mais il ne va tout de même pas regarder un film tout habillé. C'est contraire à toutes ses habitudes. Tiens, il n'a pas éteint ses automates au-dehors, il y songe soudain avec un petit rire qu'il laisse inexpliqué, en commençant à défaire toutes les attaches qui le contraignent encore. Ils sortiront tout à l'heure, au clair de la lune, faire la tournée de cette petite ville fantôme peuplée de créatures héritées de ses parents, ou sorties de son imagination. Bien sûr qu'il en est fier. Bien sûr qu'il doit les présenter à son nouvel ami. Et la nuit brillera lorsqu'il éteindra les lumières, sauvage et illuminée comme elle ne l'est jamais au-dessus des villes. Tout cela est nécessaire à cette visite de son lieu de vie, qui n'est jamais que la réciproque légitime à ce que Tobias lui a déjà offert.

Un moment de promenade dans l'intrigue, rien à observer, rien à suivre avec attention, lui donne l'occasion de se lever pour traîner sur leurs corps la couverture à carreaux. Autant dire un doudou pour adulte. Si Tobias porte sur lui de ces objets qu'il tient à cacher, il peut les retirer pudiquement, à l'ombre de ce grand voile, comme on se déshabille à celle d'une serviette de plage.

"Tes élèves je les emmerde, ce sont des idiots... Tu es brillant. Passionnant. Un bel homme à tous points de vue," sourit Scipion en faisant semblant de ne pas l'observer. "Je ne pourrai jamais me lasser de toi. Même si tu te mets à dire tout ce qui te passe par la tête. Je ne pourrai jamais me passer de toi."

Un instant, il a presque les larmes aux yeux à nouveau, la récente altercation l'a laissé sensible, le coeur à nu. Vite, il attache ses cheveux en chignon déstructuré sur le sommet de son crâne, ça lui donne l'air plus correct, sans doute, et ça lui laisse le temps de se remettre les idées en place. Tout va bien ; tout est réglé. Un beau mécanisme qui va fonctionner maintenant. Personne ne va disparaître. Personne ne va se retrouver seul. Encore un baiser pour chasser le goût des larmes – et pourquoi pas quelques cookies ? Sucre contre sel. Ça ne les distraira pas longtemps de poursuivre ce qu'ils découvrent sous leurs mains promeneuses, à l'abri de la grande couverture.

Autour de l'écran lumineux où dansent des pantins d'argent, il y a un immense paysage, le monde entier, mais nulle part le voyageur n'aimerait s'exiler, nulle part il n'aimerait se trouver qu'à l'endroit précis où il est, en cet instant.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyLun 14 Sep 2020 - 11:57

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Lorsque le coyote rougissant lui propose de se déshabiller, Tobias se contente de le gratifier d'un sourire amusé. La veille les choses n'ont pas tardé à déraper lorsqu'il s'est dénudé lui aussi. Enfin lorsqu'il a quitté ce plaid qui couvrait une vertu à laquelle il ne tient que très peu. Sans se presser l'anglais défait ses boutons de manchettes, les glisse dans une de ses poches de son pantalon. Il faudra juste qu'il se souvienne de leur emplacement pour éviter de les perdre. Jamais il ne quitte l'écran des yeux tandis qu'il opère avec des gestes aussi minutieux que précis. Ceux de l'habitude. Un peu de son monde personnel dans ce lieu étrange. Il en est à se pencher pour dénouer les lacets de ses chaussures quand le forain ose enfin se mettre en mouvement. L'empressement chez l'un, le calme imperturbable chez le second. Deux caractères qui peuvent sembler incompatibles, qui le sont certainement en fait. Cela n'est pourtant pas un frein dans l'esprit du chasseur qui se rappelle qu'en amour comme en toute autre chose, tout est une simple question d'équilibre.

L'équilibre. Amusante notion elle aussi, presque aussi vague que celle que l'on relie au mot normalité. C'est ce qui permet aux opposés de s'attirer, de se supporter. Parfois même de s'aimer. Et grâce à ça la vie met en place des tableaux qui pourraient sembler impensables. Un mafieux qui finit avec une avocate, un professeur dont le cœur flanche pour ce qui au premier abord peut faire penser à un vagabond, un sans le sou. Un tueur a qui l'on confie un bébé, ce même homme qui après moult hésitations devient père de la petite fille en question. Rien ne s'accorde dans cette histoire. Une logique défaillante et qui bien souvent donne tord à la raison. Celle du cœur.

Scipion est déjà nu tandis que le professeur achève tout juste de quitter holster et chemise. Reste à deviner lequel des deux ne respecte pas le rythme. Qui est donc celui qui se met à dos la logique du temps, qui freine la course des aiguilles ? Qui joue pour son sursit. Tobias se dresse à l'apparition d'un plaid à carreaux, déboutonne sa braguette, quitte son pantalon puis finalement son boxer. Fesses à l'air et offertes au regard mordoré du coyote, le chasseur s'amuse de la réaction de son ami. Amant. Bref, quelque chose d'encore indescriptible. Vouloir mettre des mots sur tout est une mauvaise habitude.

-Ce sont des enfants. Des enfants qui n'aiment pas venir au lycée, des enfants qui n'aiment pas grand chose. Si tu dis à un jeune de seize de ne pas mettre sa main dans le broyeur à ordures, il le fera par simple esprit de contradiction. Ils se laissent guider par leur besoin de rébellion alors qu'il serait plus aisé pour eux de suivre le bon bout de leur raison.

Son accent transparaît légèrement à travers les mots qu'il vient d'utiliser. Même en quittant l'Angleterre durant seize longues années, il n'a pas perdu cette manière de parler si caractéristique des gens natifs de son pays. Le tueur gratifie son coyote d'un clin d’œil amusé. Il sait qu'il vient de le surprendre, mais devant ce film, c'était bien plus aisé pour lui de maîtriser la langue de Molière. Certes il y a bien quelques sous-titres, mais cela force à ne pas lâcher l’écran des yeux ce qui peut devenir fâcheux pour la suite des opérations. À présent nu comme un ver, si l'on fait exception de cette paire de chaussettes noires qui habile toujours ses pieds, le professeur reprend place tout contre son amant. L'histoire qui défile sur l'écran vieillissant, il la connaît déjà. Chacun de ses rouages, chacune des scènes importantes. La fin c'est ce qu'il préfère. L'intelligence éclatante de tout les acteurs qui prennent place dans cette folle et perturbante intrigue. Et puis Larsan, Monsieur Larsan. Ce dernier joue tout les rôles depuis le début. Peut-être se doute t-il déjà que c'est le fruit de ses ébats passés, de ses amours interdits qui va finir par se retourner contre lui.

Mathilde, pourtant personnage fort de ce conte novateur paraît bien fade en comparaison. Peut-être est-ce l'époque à laquelle cette histoire prend sa place qui veut cela. Ou bien de manière plus logique, c'est juste l’actrice qui manque de vie. Elle joue certes, mais perd la justesse au fil de ses répliques, sombre dans l'ombre à chaque mimique décalée.  

Cela n'enlève rien à la passion de ce film, à ce rythme où tout est si propre, si calculé qu'il ne reste plus qu'au spectateur le devoir de se laisser porter par ce conte mystérieux. Les minutes passent, les amants restent muets. Les minutes glissent, le temps se figé dans cette roulotte.

Comme lors de cette soirée au cinéma. Ce qu'il avait cru devoir laisser devenir un souvenir malheureux, une déception de plus, a prit une autre tournure. Aussi imprévisible qu'attirante. L'intriguant est ce soir là parvenu à faire ressentir de sentiments presque oubliés au professeur. Des émotions qui touchent presque à l'interdit. Le pire de maux, celui qui ne vous lâche plus, celui qui vous rend aussi fou qu'idiot. Comme dans ce film. Une histoire riche qui a toujours su titiller l'esprit de l'anglais. Pour de multiples raisons, il aime ce conte défait. Plus qu'un polar, c'est devant eux une vieille histoire sordide, un fait divers malvenu et des erreurs de parcours, qui se dévoilent pour leurs regards ébahis.

-J'aime ce livre. Rien n'est plus imprévisible que cette histoire qu'on ne comprend jamais vraiment. Cette idée me plaît.

Ne pas courir après le savoir. Être capable de se figer quelques secondes, une petite heure. Uniquement pour prendre le temps de savourer l'instant. L'anglais sent ses poumons le titiller, ses mains s'agitent et ses doigts se font prise autour d'une cigarette imaginaire. Des gestes fantômes pour satisfaire la plus avouable de ses addictions. Dans un mouvement lent, suffisamment pour laisser à Scipion le temps de réagir, il attrape son briquet, puis un de ces bâtons de cancer qu'il chérit tant.

-L'interdit est amusant. Flirter avec pour mieux jouer avec les limites des bonnes mœurs. L'art est à mon sens une bonne manière de déjouer des règles dictées par des culs-bénits à l'esprit fermé.

Les meilleures rebellions demeurent celles qui se jouent sans heurts. La colère ne sert à rien, si ce n'est à faire naître la haine ou bien la moquerie la plus désinvolte qui soit.

-Je ne me met jamais en colère. Enfin presque. J'ai tendance à juger ce sentiment comme étant inutile. Mais cela ne veut pas dire que je ne ressens rien pour autant. Les gens préfèrent les mines affables et lisses à celles qui ne savent qu'être colériques. Mes idées passent toujours sans mal, mais uniquement par l'action.

Il se rend muet quelques instants, soupire sous l'effet de cette vague de nicotine qui vient de pénétrer l'antre de ses poumons.

-Mon psy appelle ça des troubles de la personnalité limite. Pas tout à fait fou, mais jamais complètement clair non plus. Quand je suis venu me sédentariser dans cette ville il y a un peu plus d'un an, j'étais prêt à repartir sur le champ. Puis j'ai compris que je pouvais être prof le jour et faire lire Sade aux enfants sans que l'on vienne m'ennuyer. Ils aiment ça. C'est pourtant un défi de les faire lire. Ils ne voient que le sexe dans ces lignes, mais j'y vois la bravoure d'un auteur qui a révolutionné le monde et son époque. Puis il y a l'autre Tobias, celui qui vide ses multiples verres quotidiens. Il n'est pas très aimable et ça lui convient parfaitement. Depuis quelques mois papa est même revenu dans la liste de mes fonctions. Puis parfois je tue, pour rendre service généralement. C'est ce qui permet à la cafetière de fonctionner.  

Il passe sa main vierge de cigarette dans les cheveux du coyote, oublie ce film dont il connaît déjà la fin sans même avoir eu besoin de la voir. Se passe la langue sur les lèvres. Un geste presque innocent malgré leur actuelle position.

-Je ne suis rien de plus que ça. Je n'ai que peu de secrets, juste des histoires dotées de fins que certains pourraient juger sordides, mais que je trouve délicieuses la plupart du temps. Tu en sais beaucoup sur moi, la réciproque est fausse cependant.


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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMar 15 Sep 2020 - 22:55

Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] LALA



"Les psys c'est comme les profs, faut pas trop les écouter, ils ont la tête plein de livres."

Un baiser sur la joue pour se faire pardonner cette petite pique ; il y en aurait bien d'autres. Au fond Scipion ne le pensait pas. Le savoir que pouvait avoir accumulé son amant au cours des années lui était d'avance précieux, et il ne doutait pas qu'il y ferait appel tôt ou tard, pour agrémenter ses spectacles. C'était une mine de contes et de mystères dont ils tireraient des univers entiers, en bavardant, en plaisantant, en chahutant. Comme autrefois avec sa soeur la plus proche, autour de leurs films préférés. Internet n'existait pas, à cette époque. Même aujourd'hui, il ne s'en servait pas tellement. La joie de découvrir des trésors par hasard et de les toucher, d'essuyer la poussière avec sa main, surpassait tous les agréments de la facilité, qui semblaient risquer de la faire disparaître. Fallait-il expliquer tout ça ? Il n'avait pas envie de se donner en spectacle ce soir, juste de savourer celui qu'il avait sous les yeux.

"Tu es magnifique. Je n'ai pas besoin de savoir des choses sur toi pour savoir ça."

Dans un soupir tragique, il s'offrit à son tour à la curiosité, roulant sur le dos pour s'étaler sur les genoux de son compagnon de visionnage. Ils étaient donc condamnés à se raconter l'un à l'autre, avec tous les artifices, volontaires ou involontaires, que cela supposait. Il ferma les yeux et dispensa quelques baisers sur les jambes à sa portée, le temps de rassembler ses mots.

"Enfin si tu veux savoir ! J'ai rien d'intéressant à raconter, je fais ces petits spectacles depuis quinze ans, avant ça j'ai vécu au pensionnat et chez une copine, et encore avant, avec ma famille, qui faisait des spectacles du même style. Un peu plus ambitieux, parce qu'on était nombreux."

Son bras tomba comme un vestige de fanion abandonné à la fin d'une bataille. L'oriflamme de ses cheveux ne caressait pas les jambes de son compagnon, c'était un scandale. Déjà qu'il lui cachait ses pieds ! Le bout de ses doigts prit donc en charge cette caresse, suivant la peau légèrement, comme s'il remontait des lignes telluriques connues de lui seul, des tatouages qu'il devinait sur l'épiderme pâle. Il cherchait que raconter d'autre. Généralement, il s'arrêtait là. Mais on ne lui demandait pas son curriculum vitae, ou son arbre généalogique. C'était de lui-même qu'il fallait parler. Y compris le sujet qui aurait pu s'avérer gênant...

"Je ne tue pas des gens, sauf s'ils font une réaction allergique ou s'ils meurent d'ennui devant ma scène... Je suis un coyote, enfin, un skinwalker comme disent les tribus concernées, je me contrôle assez bien, je suis né comme ça. C'est pas dangereux, je peux te mordre, il t'arrivera rien."

Déterminé à manquer les dernières minutes du film, Scipion roula sur le dos pour lever les yeux vers son convive, attira sa main et mordilla doucement le côté de la paume. Il était curieux de savoir si c'était douloureux. Ça n'avait pas l'air... il fallait essayer pour en avoir le coeur net. Les doigts errants remontèrent jusqu'au visage qui le surplombait. Les joues, la mâchoire... les lèvres... Qu'on le morde en retour, il n'en avait cure ; s'il y avait bien une chose qu'il aimait, dans les premiers temps d'une relation intime, amoureuse ou non, sexuelle ou non, c'était jouer à la bagarre. Il n'avait pas la carrure, mais il avait la malice. Un certain ring local en avait déjà eu un aperçu. Mais chut ! Ça, c'était un autre sujet qui fâche, ils n'en avaient pas besoin maintenant.

"J'ai une sensibilité d'artiste... sûrement qu'un psy dirait aussi que je suis un peu timbré, mais faudrait qu'il coure vite pour m'attraper. Je suis interventionniste, un peu chiant parfois, un peu provoc, pas toujours rationnel. Pas du tout prudent. J'aime les gens, j'aime les observer. J'ai toujours rêvé d'ouvrir une maison hantée, je l'ai jamais fait parce que..."

La main qui caressait la joue du professeur acheva sa course en lui volant sa cigarette.

"Mes parents ont jamais arrêté la route, jusqu'à ce qu'on nous colle au pensionnat. Pour nous voir. Et ils se sont étiolés à toute vitesse. Un jour ils sont morts tous les deux. C'est encore un peu mystérieux, cette affaire, mais on a jamais eu le fin mot, et mes frères et soeurs ont pas voulu creuser. Je suis brouillé avec eux, enfin pas vraiment, on s'aime bien, mais disons que je leur téléphone pas. Je te les présenterai, si tu veux faire un tour en Louisiane, on fera la fête !"


La cigarette aurait pu s'écraser sur un cendrier improvisé avec un élément du décor. Au lieu de cela, Scipion la porta à ses lèvres pour inspirer la fumée. Ah, ce n'était pas aussi plaisant que ces cigarettes électroniques qui avaient un goût de bonbon, ou ces herbes légèrement hallucinogènes qu'ils avaient déjà partagées.

"Je vais fumer et boire autant que toi. Si tu tombes malade, je m'empoisonnerai. Si je ne trouve pas comment, je me tirerai du sang, un peu plus chaque jour. Oh, je ne t'abandonnerai pas ! Au contraire."


Fini, le film. Scipion se redressa. Il ne plaisantait pas, il était sérieux.

"Je veux qu'on me couche dans ton lit d'hôpital. Je veux qu'on me couche dans ton cercueil. Je veux être à toi, quoi qu'il arrive. On est faits l'un pour l'autre. C'est peut-être juste une histoire que je me raconte, mais c'est la plus belle que je peux me raconter, alors c'est celle que je choisis. Tu sais, comme dans ce film avec John Wayne... si c'est pas vrai, ça mériterait de l'être."

C'était son métier en tant qu'artiste et inventeur, faire exister ce qui le mériterait. Il prenait cela très gravement, il ne l'aurait jamais négligé, et n'aurait jamais cherché à le fuir. Enfin, il pouvait concevoir que si Tobias le lui réclamait, si c'était nécessaire pour rester auprès de lui, il cesserait même son travail. Peut-être même qu'il se mettrait à travailler à l'usine, c'était terrifiant quand il y pensait. Un gouffre dans lequel il avait plongé avec bonne humeur. Il n'y avait plus de retour en arrière possible, et pas moyen de savoir ce qui l'attendait tout en bas, mais il assumait pleinement et joyeusement son choix.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMer 23 Sep 2020 - 13:50

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


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C'est sans broncher qu'il devient divan pour coyote. Machinalement il laisse une de ses mains se perdre dans la jungle capillaire de l'autre. Il porte la seconde à son visage, sa cigarette à ses lèvres sans se fendre de nouvelles paroles. L'anglais a déjà bien assez parlé pour ce soir. Scipion le rend loquace, transforme le flegme en souvenir lointain. Un peu d'humanité apparente, des sourires francs. Ses lèvres habituées aux rictus hautains redécouvrent les mille et une expressions qu'il leur est possible de prendre. Demeurer muet c'est plus simple. Ne pas cesser de jouer la carte de l'indifférence même si les dires du coyote l'intriguent.

Pourtant cette histoire est assez simple. C'est celle d'une vie qui ne ressemble à celle de personne d'autre. Celle d'une vie qui auraient pû être celle d'un autre. Les premières mesures sont amusantes presque ennuyantes pour la curiosité de l'anglais qui réclame un scoop. Un peu de croustillant dans cette relation qui commence à se noyer dans la guimauve. Parfum sirupeux de l'allégresse qui apaise avant de fatalement se mettre à agacer. L'anglais n'est pas innocent dans cette affaire, il a laissé les choses se faire. Ce mot aux nuances d'interdit, c'est lui même qui l'a prononcé ce matin. Un premier matin où il a fait en sorte de refermer son piège sur forain. Amour. Sans aucun doute le plus charmants des poisons. Une sottise qui rend déraisonnable, une bêtise qui pousse à la folie. Fou, Tobias l'est déjà un peu. Si proche du trop et pourtant tellement loin de ce point de non-retour. Ses nuits sont comme ces vieux films d'horreur. Prévisibles, trop cheap pour que l'on y croit vraiment. Pourtant la bobine brisée de ses souvenirs tourne encore. Année après année, il n'oublie pas et doute de pouvoir le faire un jour. Pire même il ne veut plus oublier, juste apprendre à vivre avec le poids du passé.

Douces caresses. Une véritable invitation à l'évasion. Tobias connaît déjà les coyotes, sait aussi que ses dents qui jouent avec la peau d'une de ses affreuses mains ne pourront rien lui faire de mal. Être mordu, finir dans ce camp qu'il a longtemps jugé ennemi est une idée qui lui paraît comme étant intolérable. Tout a des limites, même sa bienveillance. Surtout sa bienveillance.

Les regards se croisent et s'embrasent. Les corps tendus songent à la suite, en tout cas c'est ce qui se passe du côté du britannique. Il demeure un homme. Un homme qui est parvenu à rester quinze ans fidèle à sa défunte épouse. Mais qui n'a pourtant pas oublié le pouvoir de certaines pulsions. Un homme qui redécouvre la vie, un jeu aux règles pas toujours claires. Sa cigarette lui est enlevée sans même qu'il ne songe à faire quelque chose pour contrer ce larcin. Dans les paroles de Scipion, c'est la solitude qui résonne. Les drames familiaux ne laissent personne intact. Le cas de la famille du coyote n'est pas rare. Le fond change mais la finalité demeure bien souvent la même pour tous.

-Je vais en Angleterre dans moins d'un mois. À part Jasmine et mes parents, je n'ai vu personne depuis seize ans. Ils veilleront à ne pas me brusquer, les premiers sourires manqueront certainement de naturel. J'ai hâte d'y être.

Nul sarcasme dans ses propos. Le téléphone, internet, c'est grâce à ces outils qu'il a reprit contact avec sa famille depuis son bref mais éprouvant internement. Toujours aussi impassible, il observe son coyote, fixe ce qui était sa cigarette et qui est devenu mégot fumant. Son front se barre d'un large pli quand son amant reprend. Des idées qui semblent folles, tout droit sorties d'une pièce de théâtre que Tobias n'est jamais parvenu à apprécier à sa juste valeur. L'anglais rirait de bon cœur si Scipion ne lui paraissait soudainement pas aussi sérieux. Le piège claque et se referme brusquement sur le chasseur qui n'avait pas vu cette mauvaise blague arriver. Il ouvre la bouche, prêt à stopper le forain qui se perd un peu plus à chaque phrase dans de folles pérégrinations mentales.

Le film est fini et personne ne regarde le générique de fin. L'anglais cherche ses mots, les bons. Peu enclin à user de tact ou de douceur, il laisse son avis éclater dans la roulotte qui venait de retrouver son silence.

-Je n'aime pas Roméo et Juliette. Je n'ai jamais pu les supporter. Ne me demande pas de jouer une parodie de leur histoire. Je fais ce que tu pourrais appeler des bêtises, souvent. Et j'y met toujours le même entrain. Parce qu'on ne sait jamais, peut être que demain sera meilleur qu'aujourd'hui. J'ai perdu espoir. Pendant des années j'ai songé à mettre fin à ce jeu macabre qu'est ma vie. Ce n'est plus à l'ordre du jour depuis que je suis arrivé dans cette ville que j'ai tant détesté au début.

Lors de sa seconde journée passée en ville, il était déjà prêt à repartir. La visite du lycée lui était alors parue comment étant une montagne infranchissable. Un retour à la normalité, revenir vivre dans le monde des vivants après avoir si longtemps flirté avec la mort. Il s'était mit en quête d'un bar, d'un lieu de vie où assouvir son vice le plus connu. L'alcool. Dans ce bar il avait trouvé un type, un inconnu devenu depuis un ami. Ce soir là il ne savait pas encore s'il allait rester. L'anglais lui même peinait à mettre de la force dans ses nouvelles espérances. Vivre comme tout le monde, retrouver les bonheurs simples. Cesser de se voir comme un monstre, oser quémander une seconde chance à la destinée.

Puis cette chance s'en est allée. De la douceur, des étreintes volées au fond d'une réserve sentant la poussière et le savoir dans son plus simple appareil. La candeur de Wesley lui a échauffé le cœur. Il a eu si peur de le perdre, a tant montré sa terreur que la vie a décidé de lui dérober ce présent merveilleux.

-Ce soir là. Je ne devais pas aller au cinéma. C'était un couac dans ma routine. Je déteste ça. Mais j'en avais besoin. On a tous besoin d'une grotte où se terrer parfois. Et puis tu étais là. Un emmerdeur de première catégorie. Et ne parlons même pas du message que tu as laissé sur mon répondeur. Je voulais juste t'oublier et tu as eu raison de ne pas me laisser le choix.

L professeur n'aurait jamais osé rappeler cet intriguant qui était parvenu à se faire une place dans sa vie et son cœur en si peu de temps. Trop effrayé par cette vulnérabilité naissante qu'il savait sur le point de poindre, il avait décidé de tout arrêter sans laisser le temps à leur histoire de débuter. De la peur, c'est ce qu'il a ressenti ce soir là, une fois de retour dans son grand lit froid, les joues couvertes par un déluge de détresse. Sa peur, son désarroi qui ce soir là, l'a une fois de plus poussé à boire plus que de raison.

Puis le lendemain, malheureux matin. Il avait appuyé sur cet agressif bouton clignotant pour connaître l'identité de celui qui avait échouer dans sa tentative pour le joindre. Habituellement on le contacte sur son cellulaire. Seule sa mère l'appelle sur sa ligne fixe.

-Ta voix sur mon répondeur ce matin là, ça a suffit pour me bouleverser. Je ne comptais pas te rappeler. C'était sans doute une bêtise toute cette histoire de fuite. Je me suis drogué à ta voix, je venais de le faire quand tu as débarqué chez moi. J'étais furieux, déçu. Et pourtant je t'attendais.

Il se coupe naturellement lorsque son cellulaire se met à vibrer. Tobias attrape l'objet délicat. Deux messages. Sa sœur attend toujours un appel qui aurait dû être passé il y a déjà une heure. Le tueur envoie quelques mots. Il a juste besoin de quelques minutes de plus avant d'appeler sa fille. Pour alléger le poids de ses propos souvent durs. Le littéraire n'aime pas parler pour ne rien dire. Les ronds de jambes et l'hypocrisie sont à ses yeux le contraire même de la politesse. Froissant il l'est souvent, mais il use toujours d'un langage courtois. Une vérité exprimée joliment fait toujours plus mal que si elle était évoquée avec neutralité.

-Je ne veux pas changer. Je sais que tu t'imposes un changement pour rester ici. Mais je refuse de suivre cette voie.

Le ton de sa voix demeure implacable.

-Je bois. C'est un fait. Je le fais moins qu'autrefois, mais je ne compte pas arrêter. Cette addiction est un des rares points fixes de ma vie. Je peux tenter de diminuer ma consommation. Mais sache qu'à tes yeux, ce sera toujours trop.

Et à ceux de l'anglais sans doute pas assez. Il grappille du temps, ne promet rien qu'il n'est pas sûr de parvenir à offrir à son coyote. Doucement il se penche, pose ses lèvres sur une tempe ornée d'une illustration macabre du meilleur goût. Celui de l'ancien temps. Il ose un soupir, s'essaie au murmure.

-Ne fais rien de stupide pour moi. Mon âme est déjà fichue, je l'ai vendue à un homme doué du nom d'un ange. Et je vis avec cette idée. Elle est rassurante. Ma place est déjà réservée en Enfer. Si je le pouvais, je volerais celle du roi des lieux pour que les règles du jeu soient miennes. J'aime l'odeur du sang, les cris, la douleur. Je ne serais pas dépaysé. Ne t'inquiètes pas pour moi.

Son portable vibre, encore. Il décroche. Crache quelques mots. Puis met fin à l'appel au plus vite.

-Deux minutes Jasmine, juste deux minutes !

L'anglais fait glisser son amant sur la couche, doucement se redresse.

-Vis ton rêve. Cette maison, ton univers. L'idée reste mauvaise à mes yeux, mais c'est sûrement à cause de la méthode utilisée. Alessandro n'est pas banquier, Nolan n'est pas un enfant de cœur. Je ne le suis pas non plus, mais ce n'est pas moi qui gère les conséquences dans un pareil cas de figure.

Lui qui ignore encore s'il aura la force de mettre fin à la vie de sa sœur le jour où immanquablement, elle découvrira le pot-aux-roses ne veux pas songer à ce qui lui paraît comme étant l'impensable. Nu ou presque il quitte la roulotte, agitant son portable pour excuser sa fuite temporaire des lieux.

Une cigarette se fige entre ses lèvres pleines. Il embrase ce qui n'aura sans doute jamais l'occasion d'avoir sa peau.

-C'est bon tu peux me passer ma princesse.

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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyMar 6 Oct 2020 - 12:42

S'il y avait eu quelqu'un d'autre dans le cinéma avec Tobias, cette nuit-là, que se serait-il passé ? Si cette autre personne l'avait aussi trouvé intéressant, et avait cherché sa compagnie... Scipion se retrouva soudain seul dans sa roulotte, libre pour ainsi dire, et il détesta aussitôt cette sensation. Il avait envie de rester immobile, complètement, chaque muscle paralysé, le regard lui-même fixé sur l'écran mort et incapable de cligner, comme un enfant qui se réveille au milieu d'un cauchemar et craint que le moindre mouvement, le moindre tremblement, déclenche l'attaque du monstre. Rester sans vie jusqu'à ce que la vie reprenne son cours, pareil aux poupées et aux peluches rangées au long du mur.

Il n'y avait pas de mur chez lui. Il n'y avait que des constructions fragiles et tout pouvait s'effondrer maintenant. Il n'avait jamais réalisé à quel point cette roulotte était vieille et usée. Et lui-même... quel âge avait-il soudain ? Et la roulotte avait l'air d'un cercueil. Il se prépara psychologiquement à bondir vers la porte restée ouverte. Si il était assez rapide, le monstre ne pourrait pas le retenir. Et dehors, il y avait une présence amie auprès de laquelle il pourrait se réfugier. Tout irait bien. Il entendait la voix au loin, trop loin pour qu'il entende clairement les paroles, trop loin pour que ça lui suffise.

En quelques secondes, il eut rejoint la silhouette nue qui arpentait le sol devant "chez lui". La vision lui coupa le souffle un instant, et il resta à quelques centimètres, parcourant du regard la peau nue, retraçant ce qu'il avait pu observer dans cette fameuse cuisine pleine de parfums sucrés.

"C'était ta fille ?"

Plus de chenille, cette fois. Un petit chaton, peut-être, gris et prudent, qui s'aventurait dans une clairière, sous le nez d'un animal des bois étonné de sa présence, prêt à le renifler et à le toucher de la patte, puis à s'enfuir en bondissant dès que la petite créature intrépide ferait mine de passer à l'attaque. Mais au moins, pas une chenille. L'évolution s'était mise en marche. Lentement, Scipion attira le téléphone dans sa direction et y déposa un baiser rapide, après s'être assuré qu'il était éteint. Puis un baiser sur la main qui le tenait ; puis un sur la joue voisine.

"Je ne te demande rien, promis, je vais faire ce que j'ai en tête, c'est tout. Je vais m'efforcer de le faire de manière civilisée, pour ne pas te déranger. On n'a pas besoin d'âmes ou de planification, on peut juste vivre comme des animaux, tu vas voir : c'est libérateur. Je peux te pardonner absolument tout, au nom de ta liberté. Mais je ne veux plus vivre sans toi."

Ils étaient nus sous la lune, l'un pied nu, l'autre en chaussettes, sur le sol battu du parking désert, au milieu d'une arène d'arbres qui balançaient leurs mains levées. Un amphithéâtre, pardon, Monsieur le Professeur. Des témoins qui ne répéteraient rien, mais qui vivraient vieux et se souviendraient. Une sorte de cercle de métal, illuminé d'une lumière argentée, mais bien trop vaste pour qu'ils le distinguent, de leur faible perspective de petites créatures grouillantes à même le sol. Ses mains s'accrochèrent à la taille de l'homme et il sembla un instant prêt à le faire danser, sur ce sol imprudent où se cachaient tant d'épines et de petits graviers piquants. Mais il voulait juste l'attirer face à lui, le regarder dans les yeux au moment de parler.

"Ce n'est pas un ultimatum pour faire broder ton nom sur l'oreiller à côté du tien, t'en fais pas, c'est plus général que ça. C'est un cadeau. Et tous mes cadeaux sont de vulgaires bricolages, c'est la vie. Toi, fais-moi les cadeaux que tu voudras. Ne m'en fais pas si tu n'as pas d'inspiration. Fais ce que tu veux, mais ne me chasse pas."

Encore un baiser. Une légère traction pour regagner la chambre à roulettes où il vivait sa vie avant de le connaître. Il ne pouvait même pas réclamer que l'assassin lui fasse confiance ; qu'est-ce que ça signifiait, dans son monde ? Même le langage pouvait les trahir, lui qui aimait tant en tisser des toiles et des cocons autour de ceux qui l'approchaient.

"Tant que tu ne me chasses pas, je reviendrai toujours. Tu as ma parole d'honneur."

Sa main se posa sur son coeur marqué de vieux dessins d'adolescent. Il inclina la tête, et ses cheveux se balancèrent autour de son visage, comme la cape de ses personnages d'aristocrates lorsqu'ils prêtent serment avec une jolie révérence. Tout cela aurait pu être une mise en scène, une plaisanterie, comme ce contrat gribouillé au dos d'un croquis taché, au fond d'un bar... A Tobias d'en juger.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyVen 9 Oct 2020 - 17:23

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Il raccroche après avoir soufflé une dernière fois à sa fille son amour. Il a bien sentit son coyote approcher même s'il n'a pas prit le temps de poser son regard sombre sur ce dernier. Pour toute réponse à l'interrogation de Scipion, il se contente de baisser la tête légèrement. Les promesses de l'anglais sont rares, il a pour habitude de ne jamais rien offrir sans se savoir capable de tenir sa parole. Une ligne de conduite qu'il souhaite irréprochable alors que sa vie est parcourue par le vice. Un drôle de mélange, un fonctionnement particulier. Des miettes de son honneur qu'il a longtemps cru perdu à tout jamais. Lorsque des lèvres se posent sur sa peau nue, il doit se retenir pour ne pas frémir. Tobias se sent bien, apaisé par cette simplicité qui habite ce lieu. Une légèreté qui pourtant lui est presque inconnue. Ici le contrôle ne sert à rien, devient désuet quand son bonheur se trouve à portée de baisers.

Vivre comme des animaux, cette idée ne lui sied guère. Mais il fait pourtant en cet instant une parfaite démonstration de ses besoins les plus primaires. Il ne dit rien car il ne sait quoi répondre à Scipion. Son mutisme n'est pas pas là pour montrer une possible indifférence. C'est juste dans sa manière d'être. Parler pour ne rien dire ne sert à rien, c'est là un simple gaspillage de bave et d'énergie pour rassurer les gens qui bien souvent se moquent de ce qui vous pourriez avoir à leur raconter. L'anglais n'a jamais prit la peine de s'intéresser à ces coutumes qu'il juge inutiles et dérangeantes. Il veut juste savourer ce moment, cette soirée passée loin de sa vie quotidienne. Telle une bulle où se dévoiler sous un jour nouveau est permis. Il pose ses lèvres sur le front du forain, un doux baiser pour s'offrir un peu plus à l'autre. La tiédeur de cette peau qu'il effleure ne l'écœure pas, bien au contraire. Elle le rassure. Une trêve avec l'extérieur, loin de toutes ces responsabilités qui ne manqueront pas de se rappeler à lui demain.

-Je ne chasse plus personne. Tu es assez fou pour m'accepter près de toi, je ne comptes pas te laisser partir. Et te pousser à me fuir serait une hérésie dont je ne souhaite pas avoir à porter la responsabilité.  

Il passe un bras autour de la taille presque trop fine du forain, l'attire un peu plus à lui. Ils sont en train de vivre un moment précieux dont il ne veut rien louper, un instant qu'il ne veut pas gâcher. Un sourire se fraie enfin un passage sur ses lèvres fines habituellement faites pour la sévérité. Il fourre son nez dans la jungle capillaire du coyote, dérobe un peu de cette fragrance rassurante. Comme la veille dans la cuisine, il découvre et cette fois se remémore les courbes et les creux de ce corps qu'il a tant aimé. Sa main droite glisse, cajole des hanches, une chute de rein. Puis doucement il s'intéresse à l'avant de ce corps qui s'offre à ses mains baladeuses. Le téléphone portable chute au sol dans un son mat. Il porte le coyote, le serre contre lui. Si léger dans ses bras musculeux, si fragile contre lui. Ils entrent dans la roulotte.

Tobias n'en peut plus, il dépose ses lèvres sur cette nuque qui l'appelle. Marque de ses dents cette peau diaphane à peine dissimulée par l'encre. Un soupir, une ode tout juste soufflée pour ce vibrant plaisir.

-Je te garde près de moi. Comme un trophée.

Ses mains s'agitent, vibrent d'une énergie primaire que rien ne peut faire taire. Son cœur palpite, si vite que ce dernier semble sur le point de s'envoler hors de sa cage faite d'os. Un nouveau soupir se fait entendre mais il ignore s'il en est l'émetteur.

-Je ne suis pas gay. Je ne sais pas si une case de ce genre est faite pour moi, je crois que je m'en fiche un peu. Je veux juste être heureux. Rien de plus.

Ils passent près du vieux poste de télévision qui tourne dans le vide après avoir été l'objet de toutes les convoitises. À la hâte mais pas sans faire preuve d'une tendresse nouvelle, le chasseur pose son trophée sur la couche. Cette fois ce n'est pas par choix qu'il devient muet, mais disons simplement que sa bouche est occupée à assouvir d'autres besoins bien plus attractifs. À deux ils jouent les prémices d'une mélopée à quatre mains. Une douce mélodie du bonheur. Cette idée fait naître un léger rire qui demeure figé dans la gorge de l'anglais. Lorsque Scipion s'enquiert de cette hilarité naissante, Tobias relâche ce qu'il avait en bouche. Il soupire un rire avant de s'autoriser un sourire qui en d'autres circonstances aurait pu être candide.

-Je pense au cinéma. Cet affreux film avec cette bonne femme et tout ces mômes. Une notion du bonheur qui ne doit pas convenir à beaucoup de monde. Je lui préfère ce bonheur que nous sommes en train de jouer.

Ses lèvres glissent, se déposent sur la poitrine du coyote. Puis c'est une de ses oreilles qui se couche contre l'épiderme qui frémit pour lui.

-Ton cœur qui bat ce rythme qui m'enivre...

Une main passe dans sa nuque, le tueur frissonne et se cramponne à cette ancre qui se fait si tendre pour lui. Il souffle, s'égaille des réactions qui cela procure à son coyote. Tobias gémit son amour pour ce corps tandis que plus au sud, c'est une autre partie de lui qui bat la mesure. Métronome de cette passion naissante, il est la preuve s'il en fallait une de l'effet que lui fait le forain. Ses mains reviennent à la charge alors qu'il chevauche presque son compagnon. Passion. Cette alliance de leurs deux mondes qui n'en forment plus qu'un, le leur, se joue sans témoins. Nul besoin de filtre ou de retenue. Le flegme du britannique n'est plus qu'une histoire passée, un souvenir qui s'efface pour laisser la place à un peu de vie. La roulotte se prête sans mal au jeu de leur amour. Des jeux de grands enfants. Une insouciance totale qui fera sans doute peur à l'anglais demain. Il se remémore à voix haute ces mots prononcés par son agaçante collègue.

-"Vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Parce qu'un jour, ce sera vrai." Une emmerdeuse de première catégorie m'a dit ça il y a quelques semaines. Je pense qu'elle avait raison.

... Vu son grand âge, Mafdet doit souvent avoir raison de toute façon.


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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyDim 25 Oct 2020 - 11:28

Entrelacés comme des lianes, la température qui monte comme dans une jungle à l'approche de la mousson. Le téléphone est oublié. La dispute aussi, pour autant que c'en ait été une, pour autant qu'elle ait jamais existé, au-delà des peurs exprimées à l'idée d'être mal aimé, de ne pas être aimé, de ne pas savoir aimer. Un rire au milieu des soupirs, sons de délivrance, de remparts qui cèdent ; une remarque murmurée d'une voix équivoque, à mi-chemin entre la supplication des minutes précédentes et l'extase des minutes à venir :

"Tu traînes souvent avec des emmerdeurs non ?"

Des mots qui s'envolent comme des oiseaux, et des gestes tout aussi libres. Les doigts crispés dans la peau marquée, l'exploration au long des cicatrices qui sont devenues des routes familières, celles qui mènent lentement mais sûrement jusqu'au soleil secret qui se cache dans toute cette nuit... Les silhouettes qui se mélangent et qui dansent, à l'horizontale, ou selon tous les autres angles qui leur semblent plaisants ; et l'esprit embrasé qui refuse dorénavant de se poser des questions. Et les lèvres qui font disparaître à coup de baisers le goût des larmes, et le froid de la solitude. Le grincement de la roulotte qui les fait rire comme s'ils avaient vingt ans. L'ultime étreinte qui retient les corps au moment de l'assaut final. Pas question de manquer un seul détail du plaisir de l'autre.

"Fais-moi l'amour comme si j'étais le dernier."

Scipion n'est pas gay non plus, a priori, mais dernièrement il pourrait faire une exception. Il pourrait totalement cesser d'être une ombre délicate, à peine réelle, présence éphémère comme l'éclat d'un feu follet, qui erre sur les franges des campements humains, et s'empare de la proie qui lui tombe dans les bras, quelle qu'elle soit. Il pourrait s'ancrer dans cette identité-là, y rester et y survivre. Il serait totalement gay au besoin, et même monogame, avec une petite bague arc-en-ciel... c'est ça qu'ils portent, ces gens, non ? Et aller à la gay pride avec la petite fille sur ses épaules dans un t-shirt "I love my dads" et ce genre de mièvreries, qu'il trouvait ridicules une semaine plus tôt. Il pourrait jouer toute la comédie, toutes les facettes du rôle, pour le droit d'occuper cette scène en compagnie de l'homme qu'il serre dans ses bras.

Pendant quelques minutes, on pourrait croire qu'il s'est endormi contre lui, brisé de plaisir, ébloui de soulagement, de se sentir autant désiré par un homme qui le captive. S'il veut en faire son trophée, il peut le promener en laisse, Scipion suivra. Dans un moment pareil, il promettrait n'importe quoi. Heureusement, personne n'en profite. Ils parlent de cinéma. Ça leur ressemble davantage. Et les premiers mots qui reviennent à Scipion sont des mots qui semblent sortis de nulle part, comme les esprits distraits, envahis de scénarios entrecroisés. Toutes ces histoires qui avaient l'air d'illusions flottantes dans les airs, loin au-dessus de leurs têtes, dessinées par des magiciens armés de caméras... Et qui les concernaient soudain.

"Je ne déteste pas les enfants, promis. Pas vraiment."

Scipion aurait pu en rester là – au moins le temps de réfléchir lui-même à ce qu'il disait – mais ça réclamait des explications. Il chercha comment il en était arrivé là, au milieu des sensations qui l'assaillaient, la chaleur, l'embrouillamini des membres entremêlés, le parfum de la peau toute proche qui appelait ses baisers avec une régularité envoûtante.

"Et en ce moment, j'aime bien ce film. La Mélodie du Bonheur. Enfin, dans l'idée. On va pas le regarder, t'inquiète pas."

Non, ça réclamait encore des explications. Et alors qu'il se dégageait doucement de leur emmêlement douillet, juste assez pour regarder son amant droit dans les yeux, Scipion reprit son souffle et son débit de paroles habituel, signe qu'il reprenait clairement goût à la vie. Son accès de désespoir précédent avait disparu de sa mémoire; effacé sous un bienheureux afflux d'endorphine. Il ne voulait plus jamais y penser.

"Tu vois, je le comprends mieux, maintenant que je te connais. La bonne femme en question... Elle ne voulait pas avoir de gosses, elle était au couvent, bien tranquille. Et puis elle a rencontré quelqu'un qui en avait déjà, et qui avait un sale caractère, et besoin d'amour. Un Niglo de Thornfield. Et elle s'est dit : dans ces circonstances, je pourrais accepter d'avoir des gosses dans les pattes. Je n'y avais jamais pensé."

Etait-ce lui qui n'y avait jamais pensé, ou était-ce le personnage auquel il faisait allusion ? Bah, ça n'avait pas d'importance. Son nez retourna s'enfouir contre le cou de son compagnon, alors qu'il réprimait avec difficulté une envie grandissante de le mordiller. Il s'amusa au lieu de cela à étaler ses cheveux blonds sur sa tête pour lui faire une perruque. Plus ils se mélangeaient et plus il était heureux. Il n'avait pas envie de le demander en mariage, mais il n'aurait pas dit non à une petite cérémonie du sable.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyVen 30 Oct 2020 - 13:08

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Un rire s'offre une place de choix entre deux soupirs qu'il ne cherche même pas à étouffer. Un rire heureux, un rire joueur. Son bonheur ainsi livré sans filtre, loin de tout jugement et spectateurs trop curieux pour leur bien. L'anglais n'est pas lui même dans ce lieu, tout contre cette peau qui s'échauffe pour lui. Ses mains se font caresses quand sa bouche se contente d'être taquine. Il devient un autre, le temps d'une soirée et cela uniquement pour le plus grand plaisir du coyote qui l'enserre un peu plus entre ses longs membres fins. Une poupée de porcelaine, un bijou fragile dont le professeur se doit de prendre soin s'il ne veut pas voir ce dernier se briser. Il ne peut se permettre de montrer son naturel odieux et meurtrier dans un pareil instant. Pas s'il veut préserver cette union, cette alchimie qui se joue dans cette roulotte perdue aux abords de la ville.

Il n'écoute rien de ce que lui conte son compagnon. Un emmerdeur de plus dans le paysage paisible de sa vie. À croire qu'il aime leur compagnie, qu'il est parvenu à apprécier au fil du temps le défi qu'ils représentent. D'un naturel solitaire, l'anglais avare de démonstrations de sentiments humains en tout genre s'est finalement prit au grand jeu du vivre ensemble. Le boulot, le Pink Print, ici même. On a prit cette fâcheuse habitude, celle de ne jamais le laisser seul avec ses idées noires. C'est peut être ce qui le force à se lever chaque matin, ce qui lui donne ce courage dont il manque parfois quand vient le moment de se prêter au jeu des grands bains de vie quotidiens. Avant, il n'a pas si longtemps, la mort était sa seule compagne. La plus fidèle de toutes, une de celles qui ne vous laisse jamais tomber. S'attacher c'est aussi savoir avec certitude qu'un jour un abandon surgira. Au moment où l'on si attend le moins. C'est ainsi que la vie fonctionne. La case mort comme dernière étape de ce sinistre jeu de l'oie.

Il savoure cette chaleur contre lui, autour de lui. Murmure des paroles insensées. Tobias s'attache. Comme un idiot qui n'aurait rien retenu de ses précédents malheurs. Il ne peut plus partir ni même fuir, il est presque certain que cela ferait mauvais genre. Et puis l'instant ne devrait pas être à la terreur. L'anglais remue la tête, chasse ces tristes songes qui encombrent sa cervelle. Il pense au pire alors qu'il s'offre le meilleur.  Puis c'est rapide, fulgurant comme la foudre qui s'abat sur un arbre. Il se cambre, sa voix encore plus rauque qu'à l'accoutumée tandis que l'exclamation de sa jouissance lui échappe. Ses mains s'accrochent au mat, s'assurent que ce plaisir n'a pas été solitaire. Il rit. Encore une fois. Un peu jaune peut être. Des mains griffent son cuir chevelu. Des mains qu'il baise avec passion. Il doit bien se souvenir, quelque part dans sa grande carcasse doit encore se cacher une partition du bonheur parfait. Des notes qu'il se refuse à avoir totalement oublié. Il se songeait perdu il y a encore un an, pensait que ce monstre qu'il voyait dans sa glace au petit matin était une fin presque parfaite. Son conte de fée n'est pas bien beau, la conclusion est souvent triste et les péripéties finissent toujours de la même façon. Dans le sang et les larmes.

Trop essoufflé pour se risquer à souffler le moindre mot, il s'accroche à ce bonheur qui se love contre lui. Descend un peu plus bas pour offrir les bienfaits d'une toilette de chat prodiguée avec attention. Les douches publiques sont bien loin et dehors il fait frais. L'anglais est un grand gamin, un triste môme dont on a bien vite canardé l'innocence. Et il est aussi un peu frileux.

Sa voix se fait plus guillerette, presque fausse quand il en rajoute une couche.

-Je n'ai plus vingt ans...

Il s'affale sur cette couche qui n'est pas assez grande pour accueillir sa grande carcasse sans que cela soit inconfortable. Ce simulacre de lit qui n'est même pas assez large pour que deux hommes puissent s'y tenir sans se grimper dessus. Cette idée ne le dérange en rien, fait même naître un léger sourire sur ses lèvres. Scipion le gronde sans conviction à l'entente de la réflexion qui vient de lui échapper. Le tueur rit, encore.

-C'est une chance pour nous deux. J'étais assez sensible...Et j'avais l'éternuement encore plus rapide...

Tobias se moque de lui même, facilement prompt à faire usage d'un peu d'auto-dérision. Surtout dans une telle situation. Il étouffe un bâillement dans la jungle capillaire de son forain, sa position est inconfortable mais sa fatigue se fait bien présente. En cuillère, il ne met que peu de temps avant de fermer les yeux, trop bien installé pour songer à aller dehors pour assouvir une dernière fois son vice. Scipion murmure, des mots que le professeur ne perçoit pas réellement mais qui font que son cœur se serre une fois de plus. Sa bouche s'ouvre mais sa langue demeure muette quand il tente de répondre quelque chose à son amant. Le tueur se contente simplement de raffermir sa prise autour de ce corps qui vient de vibrer pour lui.

[...]

Du bruit. Des graviers qui dansent à l'extérieur, des pas qui feulent dans la nuit. Sournois avant que l'intrus ne prenne la peine de se faire connaitre. Le silence ainsi entaché par une vie humaine a eu bien vite raison du sommeil de l'anglais. Il se dresse, manque de chuter alors qu'à tâtons il se lève pour quitter le lit. Scipion remue quand Tobias trouve son arme et raffermit sa prise autour de cette dernière. D'une simple pression sur l'épaule du coyote, le chasseur fait comprendre à ce dernier qu'il gère la situation. Des années de traque l'ont rendu sensible. Et peut être un peu paranoïaque.

La porte s'ouvre à la volée. Arme portée à bout de bras devant lui, Tobias ne frémit qu'à peine quand derrière les lueurs trop vives d'une lampe torche il discerne un homme affublé de l'uniforme qu'il sait couleur crasse de la police du comté. Rapidement la volaille sort elle aussi son arme, le cible sans aucune honte. Tobias ne sait s'il fait face à un héros des temps modernes ou à un habitué des bavures policières.

-Monsieur baissez votre arme.
-Je vous laisse me montrer l'exemple.

Un pas en avant pour ne pas déranger le dormeur et propriétaire de la roulotte. Tobias passe près du téléphone qu'il a abandonné quelques heures plus tôt, sourit sans même chercher à dissimuler sa joie quand le flic hésite entre avancer et reculer.

-J'ai un permis pour mon arme. Vous savez, ici tout le monde en a une. Vous avez une bonne raison d'être ici, en pleine nuit ? On ne dérange pas les honnêtes gens à une heure aussi tardive.
-Monsieur baissez votre...
-Non !

Lui qui espérait pouvoir rester discret est en train de perdre son calme et sa patience par la même occasion. Le flic ne tremble plus, et hésite encore moins lorsqu'il fait un pas en avant, attisant encore un peu plus l'agacement de l'anglais.

-Monsieur l'agent. Je ne saurais que vous conseiller de quitter cet endroit. Vous devriez peut être aller voir si un vendeur de beignets ne serait pas prêt à vous ouvrir ses portes et ainsi vous aider à oublier cette idée qui implique une intrusion chez mon ami.

La volaille se tend, panique plus qu'elle ne se sert de sa logique. Les génies se font rares dans cette profession. À croire que l'on se contente d'embaucher des abrutis faciles à lobotomiser.

-Vous êtes en état d'arrestation. Je vais vous demander de lâcher votre arme, de lever les mains bien haut au dessus de votre tête.
-Je ne crois pas.

C'est rapide, comme une caresse sur cette gâchette chérie. Tobias n'a jamais apprécié que l'on se permette de lui donner des ordres. La balle fuse et part se loger dans la gorge de l'imprudent. Ce dernier s'écroule, pas encore mort mais non loin de l'être. Derrière l'anglais, on s'agite. Scipion hurle quand le professeur conserve son calme et lâche, presque amusé, quelques mots.

-Je dirais à Alessandro que c'est de ma faute. Ma patience à ses limites.

Le tueur franchit les quelques mètres qui le séparent de celui qui est en train de traverser la mince frontière entre vie et trépas. Le courageux et obstiné policier se noie dans son propre sang, vision délicieuse offerte au regard froid du britannique. La lune est presque ronde, les étoiles brillent, veilleuses silencieuses de la fin de cet homme qui à su lui donner une bonne raison de tirer en premier. Sans jamais ressentir le moindre remord, sans se soucier de cette main qui tente de le tirer en arrière, le chasseur pose son pied tout contre la pomme d'Adam de celui qui ne sera jamais rien de plus qu'une victime de plus. Un cadavre anonyme, un flic mort pour rien.

Il appuie, longtemps, sèchement. En bas ça s'étouffe tandis qu'il se perd dans sa jubilation.  Puis un craquement sinistre fait résonner la fin de cette courte, mais amusante péripétie.


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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptySam 31 Oct 2020 - 14:01

Le sommeil est pesant et chaud, comme une bonne grosse couette en peau de bête qui assomme en même temps qu'elle protège. Rythmé par leurs deux respirations qui se répondent, comme s'ils ne formaient qu'une seule machine parfaite. Scipion rêve, il y a des milliers d'années dans son rêve qu'il partage sa roulotte avec son ami et qu'ils dorment ainsi collés l'un contre l'autre, agrippés comme deux animaux au sommeil léger, qui veulent être certains de bien se situer mutuellement, même dans l'inconscience.

Une image aperçue dans un magazine de science lui passe par l'esprit, et vient se superposer à la leur : un reptile et un mammifère de l'époque des dinosaures, ou quelque chose comme ça, retrouvés blottis l'un contre l'autre, fossilisés au fond de leur terrier pour l'éternité. Il avait trouvé ça adorable. Enfin, un peu glauque en même temps, c'est quand même deux squelettes qui se font des câlins. Mais il n'avait rien contre. C'est ce qu'ils étaient eux aussi. Deux carcasses d'os et de muscle en tension, un peu de cervelle pour aller avec, de la peau pour emballer le tout. Et la pompe de sang pour faire remuer tout ça.

Le coup de feu le fit sursauter. Il était seul. Son instinct lui disait de courir, et de ne s'arrêter que lorsqu'il s'estimerait en sécurité. Il se maîtrisa, tâtonnant autour de lui – sa roulotte, intacte – pas d'odeur de sang. Il ne la sentit qu'en mettant le pied dehors, encore nu et enveloppé de justesse dans le plaid qui porte maintenant leurs odeurs mêlées. Le sang, c'est cette menace qui, dès qu'elle se fait reconnaître, est soudain partout et éclipse tout le reste.

"Tobias, non !"

On va s'arranger. Je vais tricher. Je vais trouver quelque chose à dire, quelque chose à faire, et il s'en ira.
Pas le temps.
L'homme est mort. Il y a un mort à leurs pieds. Bon... Recommencer à réfléchir n'est pas un automatisme. Le coyote se mord la lèvre, se force à rester immobile, cohérent et rationnel. Mais il se hérisse de peur et de cette envie de se battre qui surgit quand on est traqué. Déjà, ça c'est un flic, et ça là-bas c'est une voiture de flic ; vide, heureusement, pas de collègue à gérer. Le très mauvais plan, cela dit. Le pire plan de la Terre.

"Qu'est-ce qui t'a pris, bordel, t'étais pas obligé ! Au pire on finissait en cellule et au matin on arrangeait tout ça, c'est pas la fin du monde !"

Son visage se crispait de dégoût à prononcer le mot cellule, cela dit, mais il avait vécu toute sa vie dans des Etats et dans des communautés marginales où il fallait bien prendre cette habitude. Son art de l'esquive l'avait sauvé du pire – il faudrait vraiment qu'il apprenne ça à son compagnon. Il se passa les mains sur le visage, et alors seulement, réalisa qu'elles tremblaient. Les tueurs de flics, ça s'abat à vue. C'était comme si Tobias venait de lui arracher sa peau humaine et de dévoiler le garou à la face du monde, avec une pancarte en forme de cible autour du cou. C'était une trahison. Sa famille, si elle avait appris l'affaire, l'aurait interprété comme ça. Il entendait son sang s'indigner au fond de son être, de mille voix furieuses.

Stop. Il fallait agir, vite. Puisqu'il avait à ses côtés un psychopathe irrationnel, il ne pouvait pas lui demander de prendre la tête des opérations. Tournant son amant face à lui, il le secoua par les épaules, pour s'assurer d'avoir son regard et toute son attention.

"Tu diras rien à personne ! On va le faire disparaître dans la nuit, il sera jamais venu là. Mais quelle connerie, bon Dieu ! Alors, on a deux problèmes, lui et sa bagnole..."

Au fond, la marche à suivre s'imposait d'elle même, ça n'avait rien de compliqué. La voiture devait disparaître, elle aussi. Il n'y avait pas trente-six solutions pour ça. Il suffisait d'agir vite. Scipion se le répétait, pour s'en donner la force, tout en passant un pantalon et des chaussures – le reste des éléments habituels d'une tenue décente attendrait une prochaine occasion, moins urgente.

"Tu as bien enregistré sa voix ? Tu pourras l'imiter si sa radio appelle ? Bon, fais de ton mieux. Embarque la voiture, va... non, trop long à t'expliquer. J'y vais. J'improviserai, pour la voix, il aura pris froid et une vilaine toux. Et puis le truc bête, le cerf qui traverse la route, le lac, pas de bol. Me faut une minute pour y aller, dix minutes pour revenir à pied, peut-être un quart d'heures."
Il tapa sur sa propre voiture au passage, et l'indiqua du pouce.

"Tu as une hache dans le coffre à l'arrière. Ça fera des brochettes, tant pis. Et retire les dents, on les coulera dans des blocs de résine, faut pas que ça se retrouve. Ah mais merde, Tobias ! Il était pas là par hasard, quelqu'un l'a envoyé, quelqu'un savait qu'il venait nous voir !"

Il faudrait aussi effacer la trace des pneus sur le sol meuble... et renverser quelque chose de fort, partout où l'homme était passé, pour virer ces stupides traces ADN que les clébards et les hommes en blanc savaient retrouver partout de nos jours... La fin de la nuit allait être mouvementée. Pas forcément le genre de mouvement qu'il avait imaginé, en s'endormant dans les bras de son cinéphile préféré. Bon. En passant devant lui, il lui vola un baiser, enjamba d'un bond le corps inanimé, et s'embarqua dans la voiture orpheline. Non, la radio n'était pas en marche... pour le moment. Pourvu que ça dure.
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyLun 9 Nov 2020 - 11:19

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Scipion a un peu paniqué. En prenant du recul, Tobias s'est rapidement rendu compte que cette réaction était prévisible. L'anglais n'avait pas prévu de sortir son arme en venant ici, et encore moins songé au fait qu'il devrait peut être se servir de cet objet dont il ne se sépare jamais. Plus qu'une habitude, c'est devenu une réalité. Un besoin viscéral, presque une addiction de plus à ajouter à la longue liste de celles qui sont les siennes. Jamais le professeur n'a laissé son arme derrière lui depuis plus de quinze ans. Un rituel devenu symbole de sécurité. Pour ne plus jamais être prit au dépourvu. Il soupire en voyant son amant partir sur le champ pour régler un soucis auquel il n'avait pas songé. Prit dans l'action, mal réveillé il a mal supporté que l'on se donne le droit de lui tenir tête sur ce qu'il considère un peu comme son nouveau territoire. Il lève un pied, tangue un peu en ronchonnant après sa chaussette désormais poisseuse de sang. Il faudra qu'il la lave rapidement, sinon le coton délicat va subir les conséquences de son empressement à donner la mort. Le flic observe la nuit de son regard mort, Tobias soupire encore. Observe ce qui était peut être une bêtise. C'est dans un râle de lassitude qu'il se penche, attrape le poulet qui n'ennuiera plus jamais personne et le passe par dessus son épaule tel un sac.

-Monsieur l'agent, vous venez de gâcher cette nuit que j'espérais paisible.

Seul le silence lui répond. Il pense à la hache dans le coffre, sourit à la mention des brochettes qui ne sont qu'une folie venant entacher cette nuit tranquille. L'anglais n'ose imaginer les conséquences qu'aurait la vente d'une telle viande sur la population de wendigos potentiels dans les parages. L'idée amusante, du même type que celles qui sont légions dans de vieux films d'épouvante lui arrache cependant un simulacre de rire. Ils trouveront bien une autre manière de se débarrasser de cet imprudent policier et les collègues de cet homme se feront enragés quand la découverte du cadavre sera faite. Triste conséquence de la condition de sédentaire à laquelle il est revenu il y a plus d'un an, Tobias doit maintenant apprendre à assumer ses sautes d'humeur. Ou plutôt à les camoufler.

[...]

Les vieux gants de plastique d'un rose criard qu'il a trouvés dans un recoin de la roulotte lui collent aux mains, glissent sur le bois du manche de cette hache qu'il tient. Il se cambre une nouvelle fois, fait cogner le cul de l'objet sur le visage du policier. Cet homme qui a confondu courage et témérité ne ressemble plus à ce qu'il était lors de son arrivée aux abords de la roulotte. Tobias a fouillé la peau éclatée pour retrouver sa munition, il a retiré les dents comme le lui avait demandé Scipion. Des gestes simples et instinctifs qui pourtant rebuteraient la plupart de leurs contemporains. L'anglais ne prête aucune attention à ce filet de sueur qui dégouline le long de la pente de sa nuque, il souffle son effort. Recule d'un pas, puis d'un second. Fixe son œuvre macabre sans broncher. Il attend le retour de son amant, espère malgré tout que ce dernier n'est pas allé le dénoncer aux autorités.

Un tel acte aurait des conséquences navrantes, causerait la fin de cette relation naissante. Mais pas seulement. Tobias chérit sa liberté et ne compte pas s'en séparer. Et encore moins laisser un tel drame arriver. Cette vie qu'il s'offre depuis qu'il a posé ses valises au fin fond de la Californie est agréable. Si différente de celle vécue dans son pays natal. Mais il a changé durant toutes ces années, et ce retour à la vie, même s'il est souhaité avec sincérité ne peut se faire avec aisance. Il ne sera plus jamais ce doux professeur, un homme timide et sarcastique. Un homme bon la plupart du temps pour ceux qui parvenaient à se frayer un chemin dans sa bulle d'écorché.  Impossible de finir déçu quand on se refuse à mettre sa confiance dans son entourage. Il y a tout de même quelques exceptions à ce jeu de la solitude, des cas à part dont la désharmonie se mêle à la sienne pour former une mélodie qui résonne avec justesse la plupart du temps. Alessandro est rapidement devenu un ami et ce sans que le professeur ne s'en rende réellement compte. Un confident, un homme qui ne le juge pas. Chad est une connaissance agréable, mais ce dernier désapprouverait sans doute ce qui vient de passer quelques dizaines de minutes plus tôt.

Le chasseur satisfait revient vers la source de tout ses ennuis du moment. Retrouve la hache. Arme ses bras, se cambre.

Tchak, tchak.

La main vole un peu plus loin, du bout de son pied nu il l'envoie rejoindre le tas que forment les membres inférieurs du défunt encore tiède. La hache reprend son ballet, inlassable complice.

Tchak, tchak...

L'anglais joue de son pied nu pour détacher l'épaule du reste du tronc, mais cela résiste encore. L'animal est donc coriace malgré sa faible carrure. Il dresse son arme, se tend quand un son lui parvient. Ses pieds glissent hors de la bâche qui préserve le sol, il se fait aussi souple et silencieux qu'un chat au moment de se glisser derrière la roulotte. Il espère secrètement un retour solitaire de son amant, mais préfère ne pas prendre de risques. Les tueurs de policiers sont généralement mal aimés.

Un éclair de lucidité de la part du forain reste toujours envisageable...

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Dernière édition par Tobias Rapier le Lun 9 Nov 2020 - 20:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyLun 9 Nov 2020 - 12:09

C'est seulement au moment de quitter le volant que Scipion se rendit compte qu'il était toujours nu. Il s'était enroulé dans le plaid mais il l'avait laissé sur place en montant dans la voiture ; sa seule précaution avait consisté à s'attacher les cheveux. Son humeur animale était réveillée et il n'avait qu'une envie, aller courir à travers les bois jusqu'à se sentir en sécurité. Il n'aurait même pas eu l'idée de passer des vêtements. Heureusement la radio ne lui adressa pas la parole, et il ne croisa personne sur la route de campagne qu'il remontait à reculons.

Il arriva auprès du plan d'eau qu'il avait repéré, pas un lac ou une rivière grondante, juste un étang ; mais il y avait de quoi se noyer, c'était le principal. Et de quoi fouiller longuement à la recherche d'un corps, surtout. Sans réfléchir, il ouvrit la portière, détacha sa ceinture, prit une grande inspiration en fixant le reflet de la lune sur l'eau, et sortit de la route dans un coup de volant désespéré, pour s'assurer que la marque des pneus soit concordante avec le scénario qu'il tentait de créer.

La voiture resta suspendue dans les airs quelques secondes, et s'écrasa sur la surface. Scipion regretta immédiatement d'avoir détaché sa ceinture en avance quand son front heurta la vitre. Ce n'était qu'un petit choc, mais il avait si peur qu'il eut l'impression de s'ouvrir la tête. L'eau affluait déjà dans l'habitacle ouvert et la voiture coulait à grande vitesse. Il s'échappa en repoussant cette horrible carcasse de métal à grands coups de pieds, et se retrouva au milieu d'un enfer de vase aveugle, où le haut et le bas n'existaient plus.

Enfin, il creva la surface, encore étourdi. Au lieu de sortir de l'eau par la rive la plus proche, il traversa l'étang en nageant et chercha un endroit parmi les roseaux où il pourrait s'échapper sans laisser trop de traces. Il se retourna, frissonnant. Ses empreintes de pieds étaient bien visibles. Il ne savait pas quoi faire. Il les recouvrit de boue et se retrouva parfaitement sale. En s'enfonçant entre les arbres, il pria pour que la pluie achève de dissimuler les signes de sa présence ; et il se mit à naviguer dans le petit bois qui longeait la route, pour remonter en direction de son terrain de camping actuel, sans rendre sa silhouette pâle trop visible pour l'éventuel automobiliste attentif.

Il était couvert de terre, d'épines et de branchages accrochés à ses cheveux lorsqu'il arriva enfin. Il ne savait pas s'il y avait une caméra de surveillance sur ce terrain, tiens. Avec un peu de chance, le coin reculé où il avait garé sa roulotte n'était pas visible... Avec beaucoup de chance, on n'avait pas jugé utile de laisser une caméra ici, ou l'un des anciens usagers du lieu l'avait déjà trouvée et endommagée. Enfin, il était un peu tard pour penser à ça. Ou plutôt, Scipion était un peu fatigué. Il détacha ses cheveux pour tenter de les démêler, en restant tapi parmi les arbres, hésitant à sortir à découvert. Son ami s'occupait à découper le corps avec une joie apparente, tel un sportif qui trouve une occasion de pratiquer sa discipline de prédilection.

Scipion était perplexe. Qu'est-ce qu'il y avait de si agréable à regarder sous la peau d'un être humain ? Même les employés de boucherie qu'il avait connus accomplissaient le geste de façon mécanique, sans jubilation particulière. Tobias devait avoir un côté artiste que le coyote ne comprenait pas. Et au fond, il n'était pas sûr de vouloir comprendre. Il sentait un bleu qui commençait à apparaître sur le côté de son front, et il attira ses cheveux vers l'avant pour former un rideau. Puis il songea que ce n'était pas le détail le moins présentable de son apparence. Il fallait qu'il aille se laver. D'ailleurs, Tobias aussi. Le sang giclait moins sur un corps dont la pompe centrale ne fonctionnait déjà plus, mais tout de même.

Scipion ferma les yeux. L'air de la nuit avait cette odeur épicée des retours de chasse. Mais il fallait revenir sur terre, il y avait encore du travail. D'une voix lasse, il demanda :

"Où tu as mis ses affaires ? Vêtements, papiers ? Je m'occupe de ça."

Il fallait être très prudent avec ces articles ; autant qu'à la viande en soi. Elle, il la laissait volontiers à son amant. Il n'était pas attiré par ce type de consommation. Ça avait une odeur bizarre et c'était sans doute bourré de toxines. Surtout un flic. Un métier qui respire le stress, merci bien. Pendant quelques instants, il tomba en contemplation devant le visage écorché. Quel genre de type ça pouvait être ? Qui le connaissait, en ville ? Combien de temps en parlerait-on autour de lui ? Scipion n'avait pas très envie de s'enliser dans ce genre de mensonges. Ni de se réfréner de se faire des amis au cas où ils soient les prochains sur la liste, juste pour éviter des tensions avec son compagnon.

"La prochaine fois, c'est moi qui me lève," dit-il mécaniquement en sortant de l'ombre. Comme si ça changeait quelque chose à l'avenir qui l'attendait.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptySam 21 Nov 2020 - 18:52

Tobias Rapier & Scipion Thalberg


Mystery of the yellow eyes




Hache toujours en main, il lui faut quelques secondes pour accepter de se dévoiler au nouvel arrivant. Son amant est de retour, seul comme il avait osé l'espérer. Sans montrer son soulagement suite à cette constatation, le professeur revient vers son œuvre, dresse son arme sans prononcer un seul mot. Déjà peu loquace d'ordinaire, le voilà à présent plongé dans un mutisme complet. Il ne boude pas, ne se cache pas derrière une fausse culpabilité pour tenter de se faire pardonner son dernier exploit. Les remords il ne connaît pas, ou alors si peu qu'il ne veut pas leur permettre de venir se faire une place dans cette douce nuit bercée par la lune qui les baigne de ses rayons frigides. Noyée dans la chaleur du sang frais. C'est presque un sourire qui habille ses traits, une expression calme et détendue. La hache cogne. Encore une fois. Puis une autre, et enfin quand il se penche pour ramasser le morceau de viande, ce dernier accepte de se décrocher du reste de la carcasse étalée sur la bâche. Dans un geste souple le britannique envoie le manchon qui atterrit lourdement dans un son spongieux qui pourrait retourner l'estomac de la plupart de leurs contemporains. Tobias se passe une main sur le visage, pensif. Puis se tourne pour faire face à son amant quand ce dernier le questionne. Mécanique, il offre l'information qui vient de lui être demandée. Cet imprévu lui fait un bien fou, donne un second souffle à son quotidien parfois étouffé par la routine.

-J'ai trouvé un baquet dans un recoin de la roulotte. J'ai tout mit dedans et j'ai emprunté des gants. Il faudra aussi qu'on s'en débarrasse après. Et que nous trouvions un moyen de nettoyer ce sang qui a un peu coulé sur le sol.

Un peu. Il tente de rendre cette situation plus facile à vivre pour son amant. Une pensée fugace lui traverse l'esprit. Serait-ce là le premier face à face que son coyote vit avec la mort ? Au cinéma, dans ces films qu'il chérit tant le forain n'a vu qu'une seule des facettes de cette grande dame qu'on reconnaît à sa faux et à ses sombres atours. Une vision douceâtre de cette fin qui nous guette tous, de cette fin qu'on vivra tous un jour ou l'autre. Dans deux heures, dans six mois, dans trente ans. La vie n'est rien d'autre qu'un parcours jonché d'embûches. Une course pour laquelle on donne tout. En connaître la finalité donne des ailes à certains Hommes.

Scipion ne connaît peut être pas l'odeur métallique du sang, celle froide de la poudre. Le claquement d'une lame contre l'os, son mélodieux d'un jeu qui prend fin. La faucheuse portait ce soir des chaussettes noires.

Tobias se fend d'un rire espiègle tandis que la lame détache la tête du reste du tronc. Un balancement du pied transforme la boule en ballon amusant.

-La prochaine fois j'ose espérer qu'on ne se fera pas réveiller par un tel énergumène. Il m'a mit de mauvaise humeur. C'est juste un mort, tu ne devrais pas t'inquiéter pour ça. Ce cher monsieur savait que son métier était dangereux, il a juste manqué de tact.

C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. Si Tobias tente encore d'amoindrir cette situation, les faits qui viennent de se produire, c'est uniquement pour ménager le forain. Le voir fuir serait douloureux, le pousser à le trahir aurait des conséquences néfastes sur leur relation naissante. Il doit donc se faire discret, essayer d'approcher son amant avec des termes plus rassurants. Cette presque naïveté dont il fait preuve actuellement l'amuse, mais il sait que si cela devait durer trop longtemps, c'est alors l'agacement qui prendrait la première place dans les sentiments que lui inspire ce cas de figure.

Tobias ne regrette en rien la mort de ce flic, et son cœur bat la mesure de la vérité sur ce sujet. Il ne ment pas, mais se fourvoie presque quand il trouve des excuses à cet homme qui avait visiblement décidé de venir troubler leur quiétude post-orgasmique. Le chasseur attrape le dernier morceau, jauge son poids. Il n'aura sans doute pas besoin de détailler ce curieux animal en parts plus menues. Une bonne chose à cette heure qu'il devine avancée de la nuit. Le britannique aimerait si possible ne pas rentrer trop tard chez lui, demain il doit travailler en début d'après midi. Et il a sa fille à gérer et à mener chez sa nourrice avant de se rendre à l'université.

-Pour la carcasse. Il y a un porcher à quelques kilomètres de la ville. La bâche devrait éviter les fuites dans ta voiture. Le lac est déjà plein.  

Disons qu'Alessandro a de son côté épuisé cette fosse nautique depuis longtemps avec ses activités. Ce n'est pas un gros problème en soi. Cela signifie simplement que Scipion et lui vont devoir se montrer aussi inventifs que possible.

-Les brochettes sont une mauvaise idée, sauf si tu veux assister à une recrudescence de la population de wendigos dans les parages. Tu fais triste mine devant ce tas de viande, je n'ose imaginer ta réaction si je commence à t'en amener quotidiennement.  Mais ce qui est certain c'est que si wendigos il y a à Beacon Hills, il faudra à un moment ou un autre que quelqu'un se dévoue pour régler ce problème.

Il ne sait combien de chasseurs ont posé leurs valises dans les environs, ne connaît que très peu ceux qui à un moment ou un autre de leur vie ont pu partager son statut. Le sanguinaire jette la hache sur le monceau de mort, soupire.

-Les porcs mangent tout, tu peux croire le campagnard que j'ai été jusqu'à mes vingt ans sur ce point. Et puis ils seront contents de cet apport de protéines. Il faut voir ça comme une bonne action.

Il sourit cette fois, resplendissant dans sa joie. Il baisse finalement les yeux sur son propre corps. Un peu de rouge, de carmin qui dans le nuit noire semble presque gris. Luisant comme un ver. Éclaboussures artistiques. Son amant est lui aussi dans un drôle d'état.

-L'eau chaude des douches publiques est optionnelle je suppose ?  


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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptySam 2 Jan 2021 - 16:28

Il y a des coeurs qui se réparent avec des cadeaux et des sourires, d'autres qui ont besoin de temps et de silence, d'autres encore dont le seul baume est la colère instantanée. Il y a ceux qui aiment les promesses lointaines et d'autres les gestes immédiats. Scipion se remettait de son choc en courant dans les bois et en se construisant des rêves. Son amant avait commis un meurtre et il faudrait qu'il agisse en fonction. Distraitement, il répondit en tournant autour de lui, l'observant avec une sorte de curiosité animale :

"Je la fais chauffer moi-même, l'eau. Je remplis des casseroles, je les chauffe ici et je les jette dans le baquet au fur à mesure, comme au moyen-âge, tu vois ? Beaucoup de choses ici sont comme au moyen-âge."

Son regard se posa sur la viande fraîche, très brièvement, puis sauta à nouveau au visage du professeur. Tellement calme, et toujours tellement... comment dire. En représentation. Il connaissait ça, il le faisait aussi, quand il se mettait à plaisanter et à jouer le bonimenteur de foire devant des inconnus dont il voulait s'assurer qu'ils ne lui feraient pas de mal. C'était comme ça qu'on attachait les gens. En soignant les tournures de phrases, et en s'accrochant un masque bien lisse sur la figure, pour ne présenter que l'expression qu'on avait choisie. En ce moment, le message était : je suis un assassin mais ce n'est pas bien grave, c'est un hobby comme un autre. Tu n'as aucune croix de tourments à porter en y pensant.

Et l'expression sur le visage de Scipion répondait : tu n'as pas à me ménager. Il s'habituait peu à peu à regarder ce corps sanglant, et son propre corps griffé par la course dans la forêt semblait y répondre lui aussi. Ce n'était pas un miroir, ils étaient deux, leur différence s'inscrivait en lettres de feu dans l'espace qui les séparait. Mais il aimait cela, cette exaltation de la découverte et du danger perpétuel, cette électricité dansante de deux corps rompus au péril, qui osaient se rapprocher et se toucher. Il trouvait leur entente poétique. Ils étaient beaux ensemble. Rien à changer.

"Je ne suis pas un chasseur, je ne vais pas le devenir. Je vais rester exactement ce que je suis, et toi, ce que tu es," sourit-il en venant frôler le sang du bout des doigts, pour le ramener à sa joue. L'un des rares endroits de son corps où il pouvait encore dessiner. Des lignes, sombres et irrégulières, comme des peintures de guerre. Comme des lignes de vie. "Je vais aussi rester un romantique. Tu ne te débarrasseras pas de moi. La nuit prochaine, on dort chez toi, d'accord ? Après j'aurai un vrai logement, à la maison hantée, on pourra être tranquilles, mais... en attendant..."

C'était sa faute si c'était arrivé. Si je n'étais pas un sale forain que la police vient emmerder en pleine nuit... Tobias n'aurait pas eu à...

Non, ça lui avait fait plaisir. Comme un fauve met à mort tout intrus qui s'aventure dans sa tanière, il n'avait fait qu'affirmer sa domination sur le territoire environnant, et sa protection de ce qui s'y trouvait ; il avait agi comme un loup, un vrai, ceux qui ne se changent jamais en créatures bipèdes pour venir hanter les centre-ville. Scipion se blottit contre le sang qui formait corps. Voilà ce qui lui apportait la paix : il s'était trouvé un humain qui était plus fauve que ses congénères eux-mêmes. Ses lèvres happèrent à nouveau celles du professeur pour un long baiser. En attendant, ils allaient improviser, ça ne lui posait pas de problèmes.

Le cadavre disparu et le sang lavé, il était un peu tard pour chercher à faire une bonne nuit de sommeil. Mais la pâleur grisâtre du ciel étoilé indiquait que, si l'on voulait profiter un peu de la couche délaissée, c'était maintenant ou jamais. Et l'épuisement d'une activité soutenue avait cet effet sur le corps, que les esprits plongeaient instantanément dans le rêve, fût-ce pour quelques petites heures. Au diable les craintes laissées au dehors, les risques pris, et les épées de Damoclès qui pesaient sur la roulotte. Ses occupants avaient besoin d'être remisés dans leur boîte pour un temps, comme deux marionnettes.
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MessageSujet: Re: Mystery of the yellow eyes [PV Tobias]   Mystery of the yellow eyes [PV Tobias] EmptyJeu 7 Jan 2021 - 10:52



Mystery of the yellow eyes
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En effet beaucoup de choses ici étaient comme au moyen-âge. Rien que la méthode suggérée par le chasseur pour se débarrasser des restes de ce gêneur nocturne qui était venu troubler leur sommeil jusque là paisible n'était pas sans rappeler un autre âge. Une époque régie par d'autres manières, des us et coutumes ne laissant que peu de place à l'hésitation et à la compassion lorsque l'urgence se faisait pressante. Tobias n'a jamais été attiré plus que nécessaire par cette matière passéiste où seuls les vainqueurs se font conteurs des batailles. Du passé il ne connaît que la fiction dont leur a fait don certains de ses auteurs favoris. Des grands hommes, pour la plupart habités par des vices qui à présent sembleraient décadents. Des hommes qui se sont permis d'offrir aux générations futures ce que les livres d'histoire ne savent pas conter de manière impartiale.

Ce qu'ils viennent de vivre, cet instant sanglant sera une drôle d'histoire, une anecdote comme une autre. Un simple cadavre de plus pour l'anglais. Un choc entre deux mondes : Le sien, monde trouble rendu opaque par le sang mais aussi celui plus coloré, presque folklorique de son forain.

Un mélange qui a su faire sourire Alessandro. Mais un mariage qui pour le moment semble plus heureux qu'inconvenant. Par une étrange coïncidence, les dires de Scipion rejoignent les songes du chasseur. S'ils survivent à cette nuit, ce compromis, celui de rester soi-même sans tenter de changer l'autre plus que ne le voudrait le bon sens ne sera pas compliqué à respecter. Ce sourire sur les lèvres du coyote en fait naître un plus énigmatique sur celles du britannique. Il est prêt à signer pour un peu d'innovation, accepter de laisser une pointe d'improvisation se glisser dans les rouages bien huilés dans son quotidien si cela lui permet de passer la prochaine nuit, et celles qui suivront, près du forain. Sa peau bigarrée d'encre tout contre la sienne. De jolies cicatrices faites pour embellir et se souvenir, si différentes de celles qui honorent le corps du chasseur.

Tobias ouvre la bouche, prêt à prononcer un mot. Un assentiment pour mieux se lier à cette proposition qui vient de lui être faite. Puis il se fige, presque outragé à la simple idée de parler pour ne rien dire quand son corps peut répondre d'une manière plus douce à son forain. Il se contente alors de faire glisser un de ses bras rougeoyant de carmin autour de la taille de ce dernier, colle sa proéminence nasale dans cette jungle capillaire qui se présente à lui.

Cette nuit qui devait être la leur, une nuit de douceur, ne va pas tarder à se faire agressive matinée. Ils ne peuvent se permettre de se perdre dans des étreintes de ce genre alors que bientôt, le soleil se fera témoin des méfaits du tueur. Il soupire pour regretter durant un bref instant ce qui pourrait ressembler à une bêtise. Il suffit alors d'un langoureux baiser pour lui faire oublier ce songe idiot qui vient de lui traverser l'esprit, telle une comète composée d'une éphémère culpabilité.

[...]

Le ciel n'est plus aussi sombre qu'il ne l'était il y a encore quelques heures lorsque l'anglais achève de nettoyer les restes de ce sang qui s'était incrusté sous ses ongles. De la mort de cet audacieux gardien de la paix il ne reste plus rien, si ce n'est des images qu'il aura tôt fait d'oublier. Dans quelques heures son dos se rappellera peut être à lui, car il est vrai qu'il n'avait pas joué de la hache depuis bien longtemps. Tobias veut se ranger, c'est pour cette raison qu'il est venu vivre dans cette ville il y a plus d'un an et demi de cela. Il espérait alors retrouver une vie normale, en tout cas tout faire pour parvenir à se fondre à nouveau dans la masse créée par ses congénères.

Il est alors compliqué pour lui d'avouer son échec. Le professeur aime ces instants, ne se sent jamais plus vivant que lorsqu'il offre la mort sur un plateau d'argent. Un jeu malsain qui un jour pourrait bien voir sa perte. Mais la victoire, cette puissance qui coule dans ses veines à chacune de ses rechutes volontaires, n'a pas son égal lorsqu'il s'agit de le plonger dans un état d'allégresse. Son regard noir se lève, fixe ce ciel gris dans lequel demeurent encore quelques étoiles. Tobias baille comme un bienheureux dans sa main, il faut qu'il dorme. Une petite heure, peut être deux. Plus est inconcevable mais s'il ne s'offre pas un peu de repos l'anglais sait bien qu'il risque de s'écrouler durant cette journée dont il devine déjà qu'elle sera éreintante.

-J'ai besoin de dormir un peu. Je pense que c'est aussi ton cas.

Il se doute que ce besoin est partagé par son amant. Sans crier gare Tobias soulève de terre le coyote avec autant de facilité que si ce dernier n'était de plus qu'un fétu de paille, le passe sur son épaule pour pénétrer l'intérieur de la roulotte sans perdre plus de temps. Une fois face à la couche, il y dépose son précieux chargement amusé par cet élan de spontanéité dont le tueur vient de faire la démonstration.

Lové tout contre le forain, entourant ce dernier de ces bras musculeux, il ne lui faut que quelques secondes pour se laisser happer par ceux de Morphée. Sa respiration s'apaise tandis que bien vite, son esprit glisse vers le pays des rêves.

Des rêves bruyants. Des rêves où vivent bien trop d'enfants.

:copyright:️ Fiche par Mafdet Mahes




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