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 Joue-la comme Wagner // FT Pat

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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyJeu 19 Nov - 18:23

Tobias Rapier & Patrick. J. Rapier (aka Jay)


Joue-la comme Wagner




Il fouille les environs de son regard noir, pose parfois son attention sur son compagnon. Un bref instant, suffisamment pour se rassurer. Pat est toujours là, chevauche près de lui à quelques mètres de distance. Le silence demeure roi, habité uniquement par des bruits, des sons devenus ceux du quotidien. Les sabots des chevaux qui cognent contre le sol à intervalles réguliers, son cœur, celui de ce petit être lové et fermement harnaché dans son dos. Alice dort du sommeil du juste, un repos bien mérité. Elle a parfois du mal à s'assoupir quand les rayons de l'astre solaire les réchauffent encore. Même si l'enfant ne connaît qu'un seul mode de vie, celui de nomade fuyant la mort et traquant celle qui se relève toujours, son corps conserve tout de même des habitudes qui auraient pu être les siennes. Le souffle chaud et mesuré de la fillette le réchauffe, l'apaise. Elle est près de lui, en sécurité. Jamais elle n'a vu son père quitter son champ de vision durant toutes ces années. Avant, il était protecteur. C'est tout naturellement qu'il est devenu étouffant. Le loup n'aide en rien ce sentiment à s'alléger, il est terrifié à l'idée de perdre la petite. Sa petite, celle que certains ont déjà tenté de lui prendre. Des fous qui ne sont plus là pour songer aux conséquences de leurs actes. Des fous dont le carmin fuyant n'avait d'égal que la lueur qui parfois éclaire le regard de celui qui a changé de camp.

Eclairés par cette lune qui se dessine au dessus d'eux, déjà presque pleine, ils chevauchent. Prennent la place des Walkyries dans ce morceau légendaire dont le mercenaire a oublié quelques mesures. Cela fait des années qu'il ne chante plus, il laisse ce rôle à Patrick. La musique est un souvenir d'un ancien monde, une des nombreuses pertes que l'anglais a connu depuis cette dernière décennie. Y songer le rend morose.

Dix ans, ou en tout cas pas loin. Il ne décompte plus le temps qui passe depuis très longtemps, sa vie rythmée par la lune. Parfois dans les colonies qu'ils rencontrent, des gens tentent encore de mettre des noms sur les jours qui passent. Des mois, des années. Dix ans, peut être neuf, peut être plus. S'il se fie aux tailles de vêtements de sa fille, il pense que celle-ci doit approcher de l'adolescence. Son bébé a bien grandit, est devenue une demoiselle calme, une enfant sage qui sait que de toute manière ce comportement est le seul qui soit acceptable dans leur situation. Il gronde doucement quand la petite remue dans son sommeil, son regard glisse sur son beta une fois de plus lorsque ce dernier lui demande si ça va. Sans se fendre d'un mot, l'alpha pose une main sur une des cuisses de sa petite humaine. Soupire sous l'afflux de sang chaud dont il perçoit la course à travers la peau bronzée de la petite.  

Un jour on lui a reproché d'avoir échoué une fois en laissant Charles périr. Un enfoiré à l'accent chantant dont il peine à se souvenir le nom mais dont il sait conter la légende à sa fille. Solidement harnachée dans le dos de son père à grand renforts de vieilles ceintures de cuir et de sangles de sac à dos, la fillette ne se rend même pas compte de l'accélération soudaine de leur rythme. Ils approchent. Il le sait, il l'a dit à Patrick il y a quelques jours. Des journées calmes, trop calmes pour que cela soit bon signe. Cela fait plusieurs nuits qu'ils n'ont croisé aucun ennemi, c'est donc qu'il y a un soucis. Les infectés sont légions, il y en a toujours qui sont prêts à leur tomber dessus. Leur disparition est anormale.

-Je sais où on va.

C'est succinct comme révélation, mais amplement suffisant pour attirer et attiser l'attention de Pat par la même occasion. Le Beta se fige quelques secondes, mettant sa monture à l'arrêt pour mieux observer le brun qui se sent pousser des ailes. La question ne met pas longtemps avant de se faire entendre, elle est évidente. Si Tobias sait où il mène inconsciemment sa meute depuis plusieurs jours, arguant la recherche d'infectés comme seule justification pour agir de la sorte, c'est pour une bonne raison. Une raison qui vient d'éclore dans sa cervelle alors qu'ils passent non loin d'une usine abandonnée. Un possible point de chute si celui-ci s'avérait sécurisant. Un tableau connu. Un vieux souvenir.

-Y a un Nemeton où je vivais avant.

... Il y aurait il encore des âmes vivantes et saines dans les environs de Beacon Hills ? Il a fuit l'endroit il y a des années, quand les flics se sont donné le droit de tirer sur des civils affolés. Tobias avait alors eu peur, une peur bien ancrée au fond de lui depuis presque trente ans. Celle de perdre son enfant. La petite chose qui ronfle dans son dos, c'est un de ses rares repères encore existants. Une ancre pour ne pas sombrer et chuter dans les bras des anciens démons qui dévoraient son âme dans une vie qui lui paraît à présent avoir été vécue par un autre homme. Il fait signe à Pat de le suivre sans perdre de temps, accélère la cadence, son loup comme seul guide. Son beta le connaît bien à présent, même s'il ne sait que ce qu'il a bien voulu lui dire à son sujet. Beaucoup de non-dits mais une confiance mutuelle que rien n'a entaché durant ces longues années de dérive.

Il mettrait sa vie entre les mains de son compagnon. L'a d'ailleurs déjà fait, et sait que cela arrivera à nouveau.

Il donne un coup de coude en arrière, réveille la petite qui de toute façon ne devait dormir que d'un œil. Prudence constante, c'est ce que ce monde a apprit à cette enfant qui n'a aucuns souvenirs du confort d'autrefois.

-... Papa..? J'ai mal aux fesses...

Tobias pourrait sourire à l'entente de cette déclaration. C'est quelque chose qu'il fait plus souvent qu'il y a dix ans. Un apaisement qu'il a au début voulu mettre sur le dos de son addiction à l'alcool qui ne pouvait plus régir sa vie de la même façon qu'elle l'avait fait par le passé. Puis l'évidence s'est offerte à son esprit, ce mode de vie dangereux lui plaît, la présence de sa fille tout contre lui l'apaise autant que celle de Patrick le complète d'une certaine façon. Il s'est trouvé une famille. Un point fixe.

Un autre visage lui revient en tête telle une image fugace. L'homme de la marraine d'Alice. Il n'a pas oublié ce nom qu'il a plus souvent craché que prononcé.

-Alice. Prend la hache. Pat. T'es prudent et à portée de voix une fois là bas.

Il ne sait qu'elle est la distance qui leur reste à parcourir entre cette ville et leur actuelle position. Et surtout il ignore ce qui peut les y attendre.
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptySam 21 Nov - 20:46


La charge des Walkyries ᵝ Tobias Rapier

Mes hanches ondulent au rythme de l’étalon sous mes fesses. Il y a longtemps, cette phrase aurait eu un tout autre sens. Aujourd’hui, c’est une habitude et le moyen le plus rapide de se déplacer. Mes sens percent une obscurité à travers laquelle même ma vision ne peut scruter. La casquette des Mets que je porte en permanence, pour protéger mon crâne et ma nuque rasés autant du soleil diurne que de la fraîcheur nocturne. Tout comme ma longue chemise blanche. Avec ma longue barbe, que Tob a le soin de tailler à son envie, j’ai désormais l’air de l’un de ces hipsters dont je me serais moqué avant que tout ne chamboule. Ça a toutefois son utilité. On m’a déjà comparé à un viking, avec cette apparence. Je dois avouer que malgré ma courte stature, évoquer ce type de guerrier sanguinaire m’aide à paraître imposant. Cela rend également nos services de mercenaires plus crédibles.

Du coin de l’oeil, je m’assure qu’Alice tient bien dans le dos de son père. J’ai accepté depuis longtemps ce coup du destin qui a voulu posé sur ma route l’enfant au même nom que ma sœur aînée, et si semblable à ma sœur cadette.  Notre drôle de famille arpente depuis des années le no man’s land qu’est devenu la côte ouest. Nous terrassons ces abominations en échange de quelques commodités dont nous aurions besoin. Nous écumons également les centre commerciaux abandonnés, pour trouver des marchandises à troquer dans ces colonies qui vivent en autarcie, fermées au monde hostile qui les attend à l’extérieur. Nous en remplissons alors les baluchons posés sur la croupe de nos bêtes. Nous en profitons également pour trouver des vêtements qui nous conviennent davantage.

J’ai toujours aimé le confort et, malgré la situation, je fais preuve d’autant de coquetterie qu’il m’est possible. C’est également le cas de mon partenaire. Ce n’est d’ailleurs que l’un des nombreux points que nous avons en commun et qui nous permet de vivre ensemble depuis si longtemps. Je me suis découvert une aptitude à la violence que mon éducation ne m’avait jamais permise d’entrevoir, et que j’assouvis amplement grâce à ces zombies. L’arc dans mon dos est mon premier outil contre ces créatures. Tobias a dû faire preuve de patience pour me l’enseigner, avant que je ne devienne suffisamment débrouillard pour me montrer utile. Ensuite il y a cette chose qui pend sur le côté de ma monture. Peut-être que les plus geeks de mes amis connaîtraient le nom de cette invention que je sais bien ne pas avoir imaginée le premier.  La lame d’une faux au bout d’un long bâton. Parfait pour décapiter un marcheur lorsque nos montures nous attendent en sécurité. Si ça ne suffit pas, ils ne sont pas les seuls à savoir mordre ou griffer.

La petite se trémousse et je reprend sa berceuse préférée, que je massacre certainement.  Entre le souvenir flou de ce que mon père chantait quand j’étais môme, et mon inaptitude au tchèque, j’ânonne des sons rythmés bien plus que je ne chante réellement.  Lorsque le silence me pèse, je me détend en entonnant des tubes de toutes décennies confondues. Des trucs que j’écoutais avec les femmes de ma vie, principalement. J’opte généralement pour des balades et des mélodies assez lentes pour ne pas m’accrocher la langue entre les mots et, quelques fois, j’ai surpris Tob à joindre sa voix à la mienne. J’ai trouvé qu’il chantait aussi bien que moi, mais ça l’a mis d’humeur morose pendant quelques jours. Ce n’est pas une disposition dans laquelle il est souhaitable de le trouver.

« Où ? »

Mon chant et mon cheval s’arrêtent simultanément. Je me contente de lancer un regard à mon alpha lorsqu’il m’affirme savoir où nous nous rendons. Je sais qu’il me dira ce qu’il jugera utile que je sache. La confiance que nous avons l’un pour l’autre est quasiment sans borne. Tant que je ne tente plus de lui rendre service en lui taillant les cheveux. Tout ça pour deux gouttes de sang sur son oreille. Depuis, il se les coupe lui-même, alors que je lui fais confiance pour glisser son coupe-chou sur mon scalp et cacher ainsi ma calvitie naissante.

Je dois m’avouer insatisfait de cette réponse qu’il me fournit.  J’ai réalisé bien trop tard que tout un monde m’avait été caché toute ma vie, celui de gens telles que cette femme retrouvée pendue chez mon ancien alpha. Qu’est-ce qu’un arbre mythique vient jouer dans notre survie, et pourquoi nous y rendre?  Si j’ai déduis que la vie antérieure de Tob avait été violente, je dois avouer ne pas en savoir énormément à ce sujet.  Le silence nous protège de nous-mêmes et des secrets qui nous hantent. Je ne me rappelle pas lui avoir déjà dit comment le prédécesseur de Claude était mort. À qui revenait véritablement la faute, et l’honneur.

« Je ne t’avais jamais imaginé chanter kumbaya sous les étoiles. »

Le grognement est presque immédiat, mais pas menaçant. Fier de moi, un sourire naît sur mon visage alors que mon dos se redresse légèrement. Je peux me permettre ce genre de remarques, de temps en temps : avec les années et la pratique, je suis devenu presque aussi bon à reconnaître les limites de mon partenaire qu’à concocter des stratégies pour abattre les aberrations qui hantent ce pays.

Je me rapproche de ma famille lorsque celle dont je suis devenu le tuteur se plaint d’avoir mal. Je n’ai rien besoin de lui dire pour qu’elle comprenne le conseil cent fois répéter, et elle change sa posture.  Lorsque nous mettrons pied à terre, je ferai des exercices avec elle. Je ne veux pas que ce mode de vie ne la rende ankylosée, mais Tobias refuse de lui trouver sa propre monture.  Il faudra bien qu’elle sorte de son harnais, éventuellement.  D’un mouvement, je m’étire au-dessus du vide entre nos chevaux et passe la main dans les cheveux de notre enfant, puis sur la nuque de mon compagnon. Un geste rapide, davantage une promesse de ma présence qu’autre chose, puis mon cheval s’écarte en piaffant sous ma commande.

« Toujours, mon canari.  Dans le bonheur et l’adversité. »

Je lui envoie un clin d’oeil voilé par la nuit, alors qu’un nouveau grognement m’indique qu’il ne tolérera pas de prise supplémentaire. Je n’ai pas osé faire référence à cette phrase supplémentaire des vœux matrimoniaux, car cela risquerait d’inquiéter Alice. Jusqu’à ce que la mort nous sépare.

L’anneau à mon annulaire, que je ne parviens plus à retirer tant il y est longtemps resté sans en déloger, glisse sur la sangle de la bride. Un jonc récupéré sur un cadavre, et nettoyé avant que je ne l’enfile. J’avoue que, bien que je n’aie jamais réfléchi au mariage, je me serais attendu à un peu plus de romantisme. Toutefois, comme le monde a basculé, je ne me plains pas des circonstances entourant ma prise de possession de l’alliance.  

La bride échappe à ma main gauche, qui va chercher l’arc dans mon dos. L’instruction de Tobias est sans équivoque sur ce qu’il prévoit nous attendre bientôt, et c’est le nez en l’air que je hume l’air, pour reconnaître l’odeur putride des marcheurs avant qu’ils ne nous trouvent. Plusieurs minutes plus tard, je suis surpris de constater que ce n’est pas leur effluve qui me parvient, mais une clameur martelée de cris. Je tourne la tête dans cette direction et je sais que, dans mon angle mort, Tob a fait de même, simultanément. En deux secondes, Alice est avisée des développements, et d’un claquement de langue j’indique à mon cheval d’accélérer l’allure.

Jay est mort il y a longtemps, avec le reste de la famille.  
En fait non.
Comme un serpent, Jay a mué et changé de peau.
Pat est sa nouvelle peau.
Je suis sa nouvelle peau.
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Dernière édition par Jay Knezevic le Mar 1 Déc - 1:58, édité 1 fois
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyDim 22 Nov - 19:25

Tobias Rapier & Patrick. J. Rapier (aka Jay)


Joue-la comme Wallace




Un grognement maîtrisé se fait entendre quand Pat ouvre une nouvelle fois la bouche. Si ce mode de vie leur a dérobé de nombreuses choses, le sens de l'humour de son compagnon semble toujours au rendez-vous. Des années de ce jeu de nerfs leur ont apprit à chacun les limites de l'autre. Ce qui est encore un jeu pourrait laisser place à de l'agacement facilement, la patience de Tobias n'a pas beaucoup grandit au fil du temps. Parfois, cela arrive encore, Pat dépasse les bornes de cette vertu dont l'anglais n'a jamais été bien pourvu. C'est devenu rare. La sanction est toujours la même. Un mutisme complet de la part du père d'Alice qui peut durer plusieurs jours. Il n'a jamais été bien loquace, s'entendre parler ne lui plaît plus depuis des années. Il se souvient de cette époque où pourtant, dans des salles de classes bien remplies, c'était en distribuant son savoir de manière mécanique qu'il gagnait sa vie. Un temps passé, une vie lointaine qui lui semble avoir été celle d'un étranger. Tout a changé depuis que lors de ce soir de réveillon les lumières se sont coupées. Il a vu ses amis partir, des inconnus périr. Cette solitude qu'il entretenait comme un luxe lui permettant d'établir une distance sécuritaire entre lui et ses contemporains est devenu son quotidien. La main chaude de son compagnon s'éloigne, il frémit. Son regard sombre glisse sur Patrick qu'il peine à percevoir correctement dans cette pénombre qui les entoure. Il entend les mots, ces paroles qui ne sont pourtant jamais prononcées à voix haute de peur d'effrayer leur petite humaine. Ce vœu qui est pourtant dans leurs esprits à tout deux lorsqu'ils s'apprêtent à courir au devant du danger.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Cette bague, cet anneau d'or blanc qui ceint son annulaire est toujours présent. Sa douce Maryssa apprécierait sans aucun doute Pat, elle le trouverait amusant. Cet anneau qu'elle avait passé au brun n'a jamais été retiré, a juste changé de signification. Il ne sait comment nommer cette affection, cet amour qu'il éprouve pour son beta. La morsure puis ce qui a suivi, la mise à mort rapide de celui qui lui avait offert ce cadeau. Ces quelques gestes, des évènements précipités ont changé la donne sur de nombreux sujets. Le fou qu'il a été n'est plus, ou plutôt a bien changé. Il est devenu cette bête qui le hantait, un être qui l'a rendu plus pacifique qu'il n'aurait cru pouvoir l'être un jour. Sa place au paradis il l'a perdue il y a déjà des années. La médaille qui ceint le cou gracile de sa petite humaine comme seul souvenir d'un Dieu en lequel la plupart ne croient même plus.

Pat se met en action, la petite Alice fait de même. Accrochée son père comme à son habitude, elle sait ce qu'elle doit faire en cas de besoin. Connaît les ordres à suivre, mille fois expliqués. Ce monde dans lequel ils évoluent a volé beaucoup de choses, l'innocence de sa fille n'est plus depuis bien longtemps. Dès qu'elle a su tenir une arme, dès qu'elle a pu les imiter, il a fallu lui apprendre à se défendre. Alice sait que si danger il y a pour sa vie, elle doit faire en sorte de se préserver avant de penser à la survie de ces figures paternelles qui l'entourent. C'est pour elle qu'il a sacrifié son humanité sans savoir que derrière ce geste se trouvait une inattendue quiétude de l'âme. L'alpha tend le museau pour mieux traquer la fragrance mortifère de leurs ennemis du quotidien. Il gronde doucement, remue l'échine quand la main vierge d'arme de sa charge se glisse près de sa nuque, griffe le cuir cheveu pour aller titiller le nœud de cheveux bruns parsemés de fils d'argent.

Immédiatement l'enfant cesse. Elle aussi a bien compris à l'entente des recommandations de son père qu'ils approchaient du danger.  

Ce n'est pas la senteur de la mort mouvante qui les prend au cœur. Une clameur rythmée, trop pour être celle d'infectés lambdas se fait rapidement entendre. L'espoir, celui de découvrir une nouvelle colonie étreint le cœur de Tobias pendant un bref instant. Puis bien vite il se reprend, tend la main vers la lance qui pend contre le flanc de sa monture. De son côté Patrick s'est déjà saisit de son arc. Le brun regarde dans la direction du bruit, se fige tout en sachant que son beta vient de faire de même.

-Il y a des gens là bas. Alice, tu restes calme. En cas de soucis tu coupes les sangles.

Pour mieux laisser papa aller vers la mort. Cela s'est déjà produit une fois, une seule fois ils ont cru qu'il était trop tard. Que leur meute se mourrait précipitamment. Cette unique leçon apprise à la dure leur a rappelé qu'ils n'étaient pas invincibles mais simplement moins fragiles que ces gens qui peuplent les colonies qu'il rencontrent parfois sur leur chemin. Dans un claquement de langue parfaitement synchronisé avec celui émit par son compagnon, Tobias fait comprendre à sa monture qu'il est temps d'accélérer le rythme. De pas rapide, ils passent à un trot maîtrisé qui met leur lombaires endurcies à l'épreuve.

Un vent chaud les accueille, des hurlements se mêlent dans ce tableau. Leur broient les esgourdes. La mort et la vie dans une sinistre désharmonie. Une lueur dorée leur apparaît au bout de quelques minutes, peut être moins.

Ils abandonnent le trot pour le galop. Le cheval rue à la vue des flammes qui encerclent ceux qui refusent de demeurer morts. Sa petite humaine crie sa terreur ce qui fait rougir les yeux de son père, ce qui faire surgir une masse de crocs à l'intérieur de la bouche de ce dernier. Il a peur pour elle. À chaque instant et ce depuis leur première rencontre qui n'avait rien de conventionnel. Alice ne sait rien de son passé, ne se doute même pas qu'elle puisse être autre chose que l'enfant naturelle de son père. Parfois dans les colonies qu'ils rencontrent, on note allègrement leur absence de ressemblances. Des mots innocents, qui souvent laissent rapidement place à la cruauté. Ils ne s'attardent que rarement auprès de ces gens qui sèment la discorde sous couvert de vouloir faire entendre une parole qu'ils jugent bonne.

L'enfant terrorisée serre une de ses mains maigrelettes autour de cou de son père ce qui a pour effet immédiat de faire rugir ce dernier. Trop occupé pour songer à une possible fuite de sa monture qui risquerait de causer leur perte à tout les deux, l'alpha impose sa volonté à la bête qui manque de s'écrouler sous l'aura colérique de son cavalier. Le loup serre les jambes autour de la croupe de l'animal, se fait violence pour ne pas enfoncer ses griffes dans l'encolure de l'animal. Il tire sur la bride, le cheval se tend, rue une dernière fois avant de se stopper.  

Dans son dos la fillette tremble, non loin de se mettre à pleurer ce qui n'arrange en rien l'état de son paternel. Pat se stoppe près d'eux, usant d'une souplesse dont Tobias aurait su faire preuve s'il n'avait pas eu peur pour sa fille. Le géant anglais saute de sa monture avec toute la délicatesse que lui permet d'entretenir son précieux chargement. Les sangles sautent en quelques instants, il fourre les brides dans les mains de son enfant non sans lui donner un dernier ordre. Celui de se mettre à l'abri.

Le vent se meurt, si vite qu'il devient évident que ce changement climatique n'avait rien de naturel. Les cris qu'ils perçoivent semblent humains. Des voix où des émotions puissantes demeurent. Du soulagement, beaucoup de peur également. Ils arrivent visiblement après que le gros de la bataille soit passé. Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils auront l'occasion de passer pour ces héros qu'ils ne sont pas.

Pat ne chante plus. Pat ne rit plus. Ce qui est généralement mauvais signe. L'anglais s'inquiète toujours lorsque son compagnon devient muet et remise son sens de l'humour au placard. Parfois il devine qu'il blesse son beta, lorsque de passage dans une colonie, il préfère les attentions d'une dame aux siennes. À une époque comme celle dans laquelle ils vivent, la monogamie n'est rien de plus qu'un vieux concept désuet et usé jusqu'à la corde.  Tobias serre sa lance, apprécie le piquant de celle-ci du bout des doigts. Ses mains couvertes de mitaines de cuir qui ne sont au final que de vieux gants abimés se resserrent sur le manche de l'objet meurtrier. Son regard sang roule sur sa fille, il espère juste que celui-ci n'est pas le dernier. Puis enfin il s'élance. Si les flammes semblent capables de contenir le plus gros de ce mal qui accable cette ville qui a été la sienne, d'autres engeances mortifères prennent le large pour contourner ce qui ressemble à des barricades faites de bric et de broc.

-Joli cœur, tu restes avec Alice. Promis je te chanterais kumbaya plus tard.

Il empoigne son beta, ses lèvres épousant avec force celles de ce dernier. Ils se sont déjà retrouvés dans des situations semblables à celle-ci, ont toujours survécu. Il n'y a aucune raison pour que cette bataille soit leur dernière. Lance en main, il pousse un dernier grognement enragé avant de ruer sur une poignée d'infectés. Tobias sait qu'il ne doit pas regarder en arrière et qu'il doit oublier cette peur qu'il ressent, celle que son enfant lui transmet malgré elle. Patrick est fort, suffisamment endurci pour savoir se protéger et agir pour le bien de leur petite. Pour ne pas périr, il doit tout oublier. Il hurle sa fureur quand un infecté lui tombe dessus, savoure sa brève victoire quand la lance acérée transperce le crâne d'un autre. Il repousse le fardeau au loin, prend garde à ne pas s'approcher des flammes. Lutte contre les bras de la mort qui se nouent autour de sa gorge, qui agrippent ses cheveux qui ne tiennent en place que par l'action de la crasse. Des dents contre sa peau, un rugissement quand sa chair s'échappe grâce à l'action d'une gueule puant la mort.

Alice qui pleure. Alice qu'il n'a pas le temps de rassurer.

Ses griffes enfoncent des yeux morts dans leurs orbites, d'un coup violent il envoie un autre zombie un peu plus loin.  Pour mieux en voir arriver deux autres sur lui. Il s'est jeté en pâture pour protéger les siens.




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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyMar 1 Déc - 1:57


La charge des Walkyries ᵝ Tobias Rapier

Cette fois, c’est à mon tour de grogner sur un timbre bas. Le sombre souvenir de ces sangles qui flottaient dans le dos de mon partenaire, alors qu’il bravait seul la mort, est une douche bien plus froide sur mon humeur que n’importe lequel de ses grognements amusés. Je n’ose même pas tourner la tête vers ma famille, de crainte de trahir dans mon regard l’inquiétude que ce simple avertissement de routine fait naître en moi. D’un ordre simple, je relance plutôt ma monture à la charge.  Elle calque sa vitesse sur celle de Tobias et je serre les cuisses pour rester en selle alors que je bande mon arc près de ma joue, prêt à décrocher au moindre signe de vie décarcassée.

D’abord ébloui par l’éclat des flammes et le vent sec qui nous apporte une odeur de brûlé bien peu réjouissante. Les cris du cheval à côté n’augurent rien de bon. Entre la panique de la fille et la rage du père, je crains une bévue. Pourtant, nous avons vécu milles fois ce scénario. Comme des danseurs sur la scène, les gestes à poser nous viennent naturellement. C’est moi qui ai appris à Tobias à maîtriser son loup.  C’est ainsi qu’il m’a adopté dans sa famille, bien plus que pour nos cabrioles passionnées. Sans être développé, ce point a pourtant toujours été clair à mes yeux.  Heureusement, l’alpha était déjà plutôt stable, et avait en Alice une ancre solide. C’est toujours le cas. Je l’ai guidé et je connais son loup aussi bien que lui-même. Peut-être même aussi bien que le mien. Si mon compagnon décide déjà de sortir les crocs, je préfère attendre. Les griffes ne font pas bon ménage avec mon arme. Et mon étalon est déjà suffisamment anxieux en raison de l’aura que Tobias dégage.

Une première flèche fuse et fend l’air, bientôt imitée par une seconde, et une autre. Je n’atteins pas systématiquement ma cible, mais mon regard acier m’aide à y voir plus clair. Je n’ai pas le temps de gaspiller mes munitions que je signale l’arrêt. Nous sommes suffisamment près pour que les bêtes soient bientôt terrorisées et n’obéissent qu’à leur instinct. Je ne m’attarde pas plus longtemps sur le dos de ma bête, et imite Tobias qui charge Alice de la responsabilité des chevaux. Les attaches retenant le fauchard au flanc de ma bête sautent et je me saisis de cette deuxième arme pour l’appuyer contre un arbre solitaire.

Le surnom que Tobias me donne et sa promesse me collent un sourire aux lèvres, le temps d’un baiser que je souhaite ne pas être le dernier. Si l’idée de voir mon alpha chanter kumbaya me semble aussi ridicule qu’improbable, je ne suis pas pour autant persuadé de vouloir ainsi ternir son image.  Je le regarde foncer tête baissée vers le danger, bien plus excité par sa bravoure que j’aie jamais pu l’être par son corps pourtant bien préservé. Je n’ai pas le temps de me pâmer sur mon amant et recommence à envoyer voltiger des flèches sur ses marcheurs infatigables, qui ne s’écroulent jamais à un rythme satisfaisant. Je les abats avant qu’ils ne rejoignent Tobias, mais me retrouve forcé à tirer de plus en plus près de lui, tant la vague est violente et me semble ne pas connaître de fin.

Alice pleure près de moi, alors que la silhouette de Tobias se distingue de plus en plus mal. Je ne peux plus attendre, et je dois agir pour le mieux. Je m’agenouille devant celle que j’aime comme le fruit de ma propre chère et lui embrasse le front.

« Pleure pas, ma grande.  Tout ira bien, je vais juste aider Daddy. Si les méchants t’approchent, suis l’enceinte. Quand tu trouveras une porte, tu leur demandes de te garder en sécurité. Compris? »

La petite proteste, évidemment. Ceux qui soulignent les disparités physiques entre son père et elle ne savent pas le nombre de qualités qu’ils partagent tous les deux.

« Compris ? » répété-je avec fermeté. La petite hoche la tête.

« On sera bientôt là. On t’aime fort. »

Du gras de mes pouces, je sèche les larmes de cette enfant trop bien pour cette vie et l’étreint fermement contre moi.  Un instant plus tard, je la dépose sur la selle de son père. J’attache rapidement mon propre cheval en convoi à l’arrière de celui de Tob.

Ma faux de guerre en main, je charge l’amas de créatures qui s’est abattu sur mon partenaire. Porté par ce sentiment que Tobias dit ne pas avoir d’équivalent chez les humains, ma transformation est fulgurante : la gueule proéminente assortie de crocs, les bras légèrement allongés, je galope à mon tour vers le champ de bataille. Pour éviter d’abîmer mon arme, je cours sur les jointures de ma main droite, avant de sauter dans le tas en rugissant contre ceux qui tentent de m’enlever mon alpha et mon compagnon. Tel une boule sur une quille, je fais sauter un bon tiers des marcheurs enchevêtré sur Tobias. Un bruit sec m’indique qu’au moins un des zombies a vu un de ses membres disloqué par la force de l’impact, et je me retrouve au sol sur ces cadavres mobiles que j’exécute sans perdre de temps. En me relevant, je regarde dans la direction de laquelle j’arrive, et ne voie aucune apparence de zombies égarés dans cette direction. À mes côtés, Tobias semble avoir repris le dessus. Du tranchant de ma lame recourbée, je tiens les morts-vivants à distance et les découpe comme des pantins, ou plutôt des piñatas pour impatients.

Je doute que Tobias me reproche mon comportement.  Il était submergé, et nous avons établi il y a longtemps quoi faire dans de telles circonstances. Je dois rester à proximité pour ne pas que son rang d’alpha ne soit perdu. Si je comprend son scrupule et acquiesce avec cette stratégie, c’est bien plus lui que ses yeux rouges que je refuse de perdre.

Je ne sais pas depuis combien de temps il fait jour quand, enfin, l’hémorragie semble se calmer. Tobias et moi sommes recouverts de sang, mais également de ces liquides putréfiés et à demi gélifier qui coulent dans les corps de ces décédés hyperactifs. Épuisés, nous poursuivons pourtant ce combat pour contre la mort. La seule issue possible est celle qui nécessite que nous restions sur nos jambes, à happer ces morts qui grouillent. Entre deux coups de griffes et un coup du manche de mon arme de fortune, je voie approcher un petit groupe. Je devine qu’il s’agit de miliciens, peu importe le nom que leur a donné la colonie qu’ils protègent. Deux fantassins et deux cavaliers. On nous hèle. Je ne répond que d’un grognement. On ne semble peut-être pas assez occupés, présentement?

Une fois les cadavres retournés à leur état naturel, la cavalière du groupe s’approche de nous pour nous demander de nous identifier. Pendant ce temps, l’autre cavalier retourner chercher leurs montures. Je lui lance un regard, soupire et décide de répondre avant que Tobias ne s’emporte. Je pointe l’arbre sous lequel j’ai indiqué à ma responsabilité de nous attendre

« Moi, c’est Pat. Lui, c’est Tobias. On doit retourner s’occuper de notre fille, si vous permettez. »

Je lui offre un sourire poli, malgré la saleté et la lassitude. La milicienne semble comprendre mon souci et fais signe aux autres de nous suivre. Sur la courte distance qui nous sépare d’Alice, je répond à ses premières questions.

« On a vu l’enceinte et on a voulu rejoindre la cité. On a des biens et des services à offrir. Puis, on a été surpris par la horde, et on a fait la seule chose qu’on pouvait faire : on s’est défendus. »

Pas besoin de dire e nous avons senti la présence des zombies et que nous avons délibérément décidé de nous diriger vers eux. Il paraît que ça fait mauvais genre.

En nous voyant arriver, Alice s’élance au cou de son père, et je rejoins leur étreinte en m’étirant pour lui embrasser la joue.  Elle râle que ça pique, et j’ai alors la conviction que tout est rentré dans l’ordre. Je tourne alors mon attention sur celui qui la porte et lui fait un baiser chaste. Nous voilà réunis de nouveau, comme nous nous le sommes toujours promis. Une fois de plus, nous avons rempli notre part du contrat, mais ce n’est pas la seule promesse qui était faite aujourd’hui. Un sourire de nouveau au visage, je reste encore un peu suspendu contre eux.

« Je chanterai avec toi, Tob » glissé-je à son oreille avant de retomber sur mes talons, à hauteur d’homme et non de géant.
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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyJeu 3 Déc - 14:00

Tobias Rapier & Patrick. J. Rapier (aka Jay)


Joue-la comme en 2020




L'apparition de Pat dans cette mêlée mortifère est un réel soulagement. Tant qu'il ne prend même pas le temps de s'inquiéter du sort de leur fille. Il sait que jamais son compagnon ne laisserait Alice seule face au danger sans lui imposer une directive lui permettant de se mettre en sécurité. Certes l'enfant est jeune, mais cette vie qu'ils mènent l'a aussi rendue bien plus dégourdie que ne le sont la plupart des adultes qu'ils rencontrent durant leurs aventures. Pat envoie voler une bonne partie de ces créatures qui submergeaient son alpha, lui offrant ainsi immédiatement un meilleur champ de manœuvre. Si seul il peinait à tenir les marcheurs à l'écart, à deux contenir cette hémorragie néfaste est plus aisé. La lutte reprend sans avoir réellement eu le temps de cesser. Ils ont vu des choses, des scènes horrifiques. Des hommes, des loups, des puissants finir dévorés par ces monstres dignes des plus grandes histoires d'épouvante. Ces visions ne les quittent jamais totalement. Les obligent à demeurer continuellement méfiants et prêts à combattre pour ne pas périr.  

Cette histoire, cet instant ne peut avoir qu'une seule fin. L'unique conclusion qui soit acceptable. Leur survie à tous, la survie de leur meute.

Tobias ne compte pas abandonner les siens aujourd'hui. La présence de son partenaire près de lui nourrit sa force et sa rage de vivre d'un nouveau souffle. Certes l'épuisement les accable, mais à chaque tête tranchée, au fil des membres arrachés le nœud constitué par les morts ambulants se fait plus faiblard. Par moment l'ancien professeur darde son regard sang dans la direction qu'il devine toujours être celle de l'endroit où leur fille les attend. Elle ne bougera pas, trop bornée pour son propre bien. Même si ces monstres qui sont devenus son quotidien la terrifient, elle a un fort caractère qui n'a fait que s'affirmer au fil du temps. Tobias s'autorise un demi sourire quand le ciel s'éclaircit, que l'atroce nuit qui donne plus de vigueur aux zombies rend sa place au soleil salvateur pour tout ceux qui restent attachés à la vie.  

Pourtant leur vigilance ne les abandonne jamais, ils doivent demeurer aussi méthodiques que possible car ils savent quand dans une pareille situation, il ne sont jamais à l'abri d'une mauvaise surprise. Quand l'anglais courbe la tête pour laisser Pat trancher celle d'une des créatures, il aperçoit un petit groupe en approche. Le fait que deux des membres de ce dernier soient juchés sur des chevaux suffit à lui confirmer l'humanité de ces gens. Les bêtes ne supportent que peu la puanteur funeste qui se dégage des marcheurs. Une odeur de rance, de viande avariée. Celle de la mort qu'on a laissé s'éventer trop longtemps. Le quatuor de vivants les hèle, mais ni Tobias ni son compagnon ne prennent le temps de leur offrir un peu d'attention. Ce n'est en rien le moment de se laisser distraire. Toutefois le père de la petite Alice gronde, à peine surpris de voir les renforts arriver après ce qui a été le gros de cette bataille. Ses griffes prennent place contre la nuque d'une des créatures, pénètrent les chairs putréfiées proche des restes de ses oreilles tandis que jamais la proie ne trouve bon de gémir sa souffrance. La douleur est un honneur que seuls les vivants connaissent encore. Un signal pour comprendre que les choses tournent mal. C'est sans voir son second trépas arriver que le zombie perd sa tête dans un craquement spongieux.

Une gelée de tripes, du sang qui est plus souvent celui des autres que le leur les couvre. Tobias se passe une main sur le visage, tourne la tête en direction de sa fille après avoir prit le soin de vérifier que toute forme de danger avait été éliminée. Dans ses veines roule encore une fureur de vivre que rien ne peut égaler. Son regard perd sa teinte sang flamboyante pour retrouver celle qui lui est naturelle, puis il avance sans jeter un seul regard dans la direction de ceux qui à présent tentent d'en savoir plus sur eux. À chaque fois c'est le même manège qui se joue lors de leurs arrivées dans des colonies. Même si la démonstration qu'ils viennent de faire est plus mouvementée que d'habitude.

L'habitude, ce sentiment routinier qui lui permet en toute simplicité de délaisser les conventions d'usage, pour offrir ce rôle, celui de créature sociable à son bêta. Le tact et la diplomatie ne sont toujours pas sa tasse de thé. Retenant un grognement lascif qui pourrait sembler agressif, il presse le pas pour aller retrouver sa petite humaine. Patrick répond aux questions, élude certaines vérités pour en livrer une plus acceptable qui ne les fera pas passer pour de fieffés tarés. Mais l'anglais n'a yeux que pour Alice qui retrouve son sourire en les voyant approcher. Sans se soucier des miliciens qui deviennent spectateurs de leurs retrouvailles, Tobias attrape sa petite qui lui tend les bras, fourre son nez proéminant dans les cheveux de celle-ci. De sa voix bourrue rendue plus rauque qu'à l'accoutumée à cause de l'effort, il murmure des paroles rassurantes à l'oreille de la blondinette. Savoure la présence de cette main qui s'accroche à son cou. Félicite la sagesse de la petite fille qui a su rester loin du combat. Ses lèvres s'enfoncent dans une joue maigrelette, s'il était félin il est même certain qu'il se laisserait aller à pousser une symphonie de ronronnements.

Pat ne perd pas de temps avant de rejoindre à son tour cette étreinte dans laquelle l'amour demeure roi. Alice grogne que son second père pique, ce qui tire un rire éraillé à Tobias. Si la petite fille trouve le cœur de ronchonner à nouveau au sujet de ce genre de désagréments, c'est que le pire est passé. Une des larges mains de l'alpha caresse une hanche, titille un flanc, chatouille finalement une aisselle pour faire se tordre de rire sa toute petite. Un soupir d'aise nait dans sa gorge quand la bouche de son compagnon se dépose sur la sienne.

Certes leur vie n'est pas aisée et souvent elle peut se montrer dangereuse. Mais Tobias se plaît tout de même à évoluer de cette manière, bien conscient que les choses auraient pu plus mal se passer. Il aurait pu les perdre il y a des années, sans doute une fois de plus abandonner sa raison sous toutes ses formes après ce deuil de trop. Son passif douloureux est la preuve que même le plus sain des hommes peut partir en vrille à cause d'une mauvaise journée.

Les quelques mots de Pat lui montrent, que non, cette promesse qu'il a prononcée avant de partir à l'assaut n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Tobias est sur le point de lever les yeux au ciel pour montrer son amusement quand une voix agaçante le coupe dans son entrain.  

-La ville n'ouvre plus ses portes aux étrangers depuis longtemps.

Avec tendresse l'ancien professeur se dégage de cette étreinte qui le lie toujours aux siens. Ses lèvres prennent un pli pincé avant qu'il ne daigne enfin desserrer les mâchoires.

-Cela tombe bien. Je vivais ici autrefois.

Il y a longtemps, si longtemps que cette vie lui paraît bien souvent avoir été vécue par un autre homme. La milice se fait septique, se tend dans l'attente de plus de dires de sa part. Pat est sur le point d'ouvrir la bouche. C'est certainement l'habitude d'avoir le rôle de monsieur Diplomatie qui le pousse à agir de cette manière. La voix de l'alpha tonne quand il se force à donner plus de renseignements à son sujet. Il n'a pas été le plus sociable des hommes avant de devenir un loup taiseux de nature. S'il a eu des amis, des gens qui pourraient prouver son identité dans cet endroit, la plupart doivent être morts à présent. Offrir le nom du parrain d'Alice pourrait l'aider s'il était capable de donner l'identité de ce Hugh Hefner à l'italienne, mais son ami est parti avant lui. Pour sans aucun doute mourir lui aussi de manière prématurée.

-Tobias Rapier. J'étais professeur au lycée de la ville, puis à la faculté durant quelques temps. La petite est née ici.

Il ne sait même pas s'il a déjà fait mention de ce qui était son gagne pain devant son compagnon jusqu'à aujourd'hui. Ce qui était son métier n'a plus de valeur depuis des années, alors que sa vocation est quant à elle devenue indispensable à leur survie. Quelques messes qui ne savent demeurer basses se font entendre de la part du groupe formé par les miliciens, puis ce qui ressemble à une approbation tombe sans sommation.

-Y avait bien un prof de ce nom quand j'allais au lycée.

Ah ! Son souvenir est donc peut être parvenu à s'imprimer dans la cervelle d'un esprit qu'il avait sans doute fait l'erreur de juger décevant à cette époque. Le rouquin qui vient de s'exprimer gagne l'attention de tous.

-C'était un sale con alcoolique. Mais il aurait jamais viré vagabond.

L'espoir qui venait d'étreindre Tobias vient de s'éteindre aussi vite qu'il n'avait fait son apparition. Il y a longtemps ces dires auraient fait naître un rictus déplaisant sur ses traits, il se serait fendu d'une pique acérée au charme critiquable. Sans doute aurait il osé une réflexion à propos de l'arbre généalogique de son ancien élève, mentionné les boucles qui devraient sans aucun doute orner un pareil ouvrage. Alice note l'usage d'un mot qu'on lui a toujours décrit comme étant vilain, Pat s'amuse de cette scène qui tourne mal. Tobias soupire, marmonne une petite vacherie amusante tout en espérant qu'elle se fera entendre. Sale il l'est présentement, après tout personne n'est vraiment propre à l'époque dans laquelle ils évoluent. Con, il peut aisément le redevenir.

-C'est un roux. Ces gens là n'ont pas d'âme. Même moi je ne les aime pas.
-S'il vous plaît... Restez respectueux.

En effet il a bien vite été entendu, et visiblement sans aucunes difficultés. Il lève une main en guise de symbole de paix, appelant ainsi à un retour au calme. S'il n'a jamais aimé les ordres, le lettré sait que parfois il faut savoir se montrer capable d'humilité pour parvenir à ses fins. Une notion qui même si elle est connue et approuvée par sa raison, déplaît tout de même à son loup qui ne tolère pas l'idée d'être tenu en laisse. Et cela encore moins par des étrangers. Il est incapable de reconnaître des traits familiers chez ces gens qui leur font face. Pat mentionne le besoin de se laver, en tout cas pour Alice même s'ils sont eux aussi dans un état de saleté avancé. Ils vont fatalement devoir se décrasser rapidement s'ils ne veulent pas que cette odeur de mort demeure incrustée dans chacun de leurs pores.  

Sentant l'urgence se faire, devinant sans mal que la vieille fabrique de fromage ne fera pas un logis convenable pour les siens, Tobias force un simulacre d'expression avenante à faire son apparition sur ses traits qui sont tant souillés que fatigués.

-Disons que je me suis arrangé avec les années. J'avais des amis dans cette ville. Des gens qui pourraient confirmer mon identité. Mon mari et notre petite ont besoin de se laver. Nous n'ennuierons personne.  

Il ne sait qui pourrait être encore en vie dans cette ville, il ne sait qui pourrait se souvenir de lui. Son regard noir se pose sur cette main qui cajole toujours machinalement la petite Alice, une main souillée où réside toujours un vieux souvenir. Une conséquence liée à ce qui pourrait être vu comme la pire de ses erreurs de jeunesse. Tobias frotte sa main contre son maillot sombre, montre celle-ci à la milice.

-Il y a un loup. Monsieur Wilder. S'il est encore en vie, il sait que Rapier est un homme aux mains trouées. Et cette femme sûrement increvable. Elle est sans doute partie. Moufette Mahes. Gros chat caractériel.

... Ou peut être un autre nom. Si elle est encore ici, si elle n'est pas morte durant son absence, il devra grogner plus fort qu'elle et mettre son écart de syllabes sur le compte de sa mémoire qui se fait bien souvent fuyante.



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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyLun 7 Déc - 17:26


L'accueil de Heimdall ᵝ Tobias Rapier

Alors que je profite de l'accolade pour tripoter le cul de Tobias, on nous interrompt. Je darde d’un œil sombre la personne qui nous annonce que nous ne sommes pas les bienvenus. Je me dégage de l’étreinte familiale. Après ce que nous venons de faire pour eux, un minimum d’hospitalité me semble être la moindre des choses. Le temps de se laver, se reposer et peut-être se remplir l’estomac. Avec le genre de biens que nous leurs ramenons, un repas devrait facilement nous devenir accessible, si les portes daignent s’ouvrir pour nous. Tobias leur affirme ce qu’il m’a déjà annoncé : avoir jadis vécu dans ce bled. Le silence se meut, pesant, dans l’attente d’explications supplémentaires.  Lorsque j’ouvre finalement la bouche, pour broder autour de cette vérité, Tob se fait plus rapide. Voilà un soulagement : je n’aime pas mentir, et certainement pas dans ce type de conditions. Je ne souhaite pas qu’un conflit explose. Nous avons peut-être la force brute, mais nous sommes désavantagés par la garde de notre princesse autant que par le nombre d’individus de part et d’autre.

Malgré ma surprise, une part de moi doit s’avouer ne pas être très étonnée de l’ancien boulot de mon conjoint. Si je le savais déjà intelligent et cultiver, l’idée de vivre avec un intellectuel vient raviver une fierté certaine dans mes entrailles. Je savais bien que je n’avais pas choisi le premier pignouf venu. Je ne sais pas comment l’enseignant en Tobias a pu être accablé d’un passé aussi violent que je lui ai deviné à travers ses rares et brèves déclarations, mais comme le reste, ce n’est pas important. Le passé est passé, et c’est dans le présent que j’aime cet homme. Depuis huit, ou peut-être neuf ans.

Un rouquin vient corroborer les dires de Tob, pour l’insulter aussitôt. Habituellement le diplomate du couple, je ne tolère pas un tel affront. Je sais que c’est un regard acier qui dévisage ce petit merdeux alors que je grogne, puis lui aboie au visage en un claquement de crocs.

« Tu ne l’insultes pas. »

L’homme qu’il décrit ne ressemble en rien à celui que j’ai rencontré et, surtout, nous ne sommes pas des vagabonds. S’il y a quelque chose, avant de rencontrer les marcheurs cette nuit, nous paraissions encore bien mieux qu’aucun de ces gardes. Sous la crasse, nos fringues sont probablement toujours en meilleur état, également. Je vais pour lever la main vers cet abrutis, mais me retrouve bloqué par le bras d’Alice, qui m’enlace.

- Pappa!

Elle lève vers moi ses yeux plein de charme, auxquels elle sait bien que je ne sais résister. C’est présentement sa manière à elle de me raisonner, et de nous protéger en évitant que la situation ne dégénère. Elle n’est peut-être qu’une enfant, mais son instinct de survie est bien présent. Je sens aussitôt mes traits se modifier, mon visage se restructurer doucement pour recouvrer les traits humains qui sont les miens, alors que mes griffes laissent place à des ongles toujours aussi sales. Cela n’empêche pas Tob d’y aller d’un petit commentaire sardonique qui a le don de faire briller mes pupilles d’un plaisir visible.

La cavalière tente manifestement d’apaiser la situation. Elle semble avoir la présence d’esprit de s’adresser autant au sans-génie à ses côtés qu’aux parents d’Alice. D’un signe de la main, Tobias signe la trêve et je sens pour ma part que je dois en faire un peu plus, pour prouver ma bonne volonté.

« Je suis désolé de ma réaction. Je n’ai jamais entendu mon conjoint mentir… Je le saurais. »

D’un mouvement de sourcil, j’attire l’attention à mes yeux. Bien qu’ils soient restés marrons cette fois, il n’y a aucun doute sur ce que j’implique ici. Je poursuis donc sur ma lancée en ignorant royalement le roux inopportun.

« S’il était possible de nous nettoyer, peut-être serait-il plus facile de reconnaître mon époux. Il doit bien y avoir un ruisseau ou un lac dans les environs, où cela nous serait possible. »

Tobias renchérit, répondant de manière détournée et réelle aux accusations de son ancien élève. Il suggère de demander à des gens en qui il semble avoir davantage confiance qu’en cette carotte humanoïde. Il souligne le point que je viens de faire, avant de montrer sa main brisée aux gardes et de leur balancer deux noms. Deux contacts. Deux chances d’être reconnus. Deux chances de pouvoir se reposer temporairement dans ce havre.

« Il doit aussi y avoir d’autres anciens élèves qui sauraient corroborer de l’identité de Tobias. Il y a bien un endroit où nous pourrions attendre que ces contacts se manifestent, n’est-ce pas? »

La garde qui semble posséder l’autorité sur le petit groupe acquiesce finalement. Nous la suivons alors qu’elle nous explique les mesures mises en place, les tests effectués sur tous les nouveaux-arrivants, voyageurs ou commerçants, avant de les laisser pénétrer l’enceinte de leur cité. Un troisième garde mentionne que nous pourrions y faire exception puisque les lycans ne sont pas affectés, mais que Alice devra s’y soumettre. Mes pupilles se dilatent instantanément, et je prend une grande inspiration. Mon ton est tranchant, mais dépourvu d’aggressivité.

« Nous ne voulons pas d’exception, et certainement pas d’être séparés de notre fille. Ce qu’elle subira, je le subirai également. »

La cavalière m’envoie un sourire satisfait. Nous parviendrons peut-être à ne pas faire une trop mauvaise impression sur elle. Si c’est le cas, elle pourra probablement glisser un mot en notre faveur à ses supérieurs, dans l’éventualité où Tob ait trop changé en une décennie. Lorsque nous arrivons au portail, elle me fait signe d’attendre en retrait avec elle.

- Vous comprenez, je dois vous demander si vous viviez à Beacon Hills, Monsieur…

« Rapier. »

Cette réponse ne se fait pas attendre. J’ai pris le nom de Tobias il y a bien trop longtemps pour hésité à donner celui que j’ai hérité de mon père.  Par contre, la véritable question qui m’a été posée reste quelques secondes sans réponse.  Je devine les implications que pourraient avoir un réponse honnête sur notre avenir. Je crois comprendre que le jonc à mon annulaire n’est pas une promesse infaillible de rester à jamais auprès de mon partenaire. Je soupire et me lance.

« Non. Je n’en avais même jamais entendu parlé. »

Un sourire désolé s’affiche sur le visage de la garde. Je me demande si elle n’aurait pas préféré que je lui mente, car je me doute bien qu’elle avait déjà compris à mon silence que je n’étais pas d’ici. Je n’en sais rien, et je ne compte pas me rétracter alors qu’elle me fait signe de la tête d’aller rejoindre les autres. J’entre donc dans Beacon Hills en me demandant comment annoncer à Tobias que je ne pourrai rester à ses côtés. Je pourrai toujours plaider que mon mari et ma fille ont besoin de moi, et que c’est inhumain de briser une famille. Toutefois, l’impression que j’ai de cette colonie me donne bien peu d’espoirs. Ses règles semblent strictes et sévèrement suivies.

« Je suis soignant. Une fois propre et reposé, je pourrai porter main forte à votre équipe médicale. Si cela me permettra de rester avec ma famille. »

Elle détourne la tête et je devine qu’elle tente ainsi de cacher un sourire plus honnête, mais ne me répond qu’une platitude vague. Ce n’est pas à elle de prendre de telles décisions. Soit. Je rejoins les miens dans la minuscule cellule où nous parvenons tout de même à nous entasser pour occuper le moins d’espace possible. La chaleur de ces deux êtres que j’aime est tout ce que je pourrais souhaiter, en ce moment.
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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyMar 8 Déc - 20:55



Le fils du vent et


les loups errants
Troisième cercle

With Tobias et Pat Rapier

La rumeur avait enflé dans la nuit, lents bruissements lancinants et râles asthmatiques. Là où une horde passe, il ne reste qu’un sillon de labour jonché de bout de gens en putréfaction. La tribu observe depuis le début ces migrations collectives. Les anciens y retrouvent les schémas migratoires des oiseaux, extrapolant sans pouvoir le confirmer que les marcheurs bougent comme un banc de poissons ou une nuée d’étourneaux. Des morts sans conscience, il en naîtrait une, collective. Tel un neurone qui n’a d’existence que par la présence de ceux qui l’entourent et qui auraient un unique but : détruire ce qui vit encore

Trois jours que nous suivons leur progression depuis les airs. J’ai la tête qui tourne d’avoir trop fumé. Le ventre en creux de trop jeûner. Mon compagnon a plume m’a éjecté de sa conscience, comme on lâche du lest ou qu’on se délivre d’un poids mort.

L’intégrité des palissades n’est pas notre souci. Nous sommes à l’intérieur, comme nous aurions pu être à l’extérieur. Je crois que c’est toutes leurs formalités aussi rigides que des pierres pour entrer et pratiquer le troc qui avait convaincu Ezéquiel de nous situer dedans plus que dehors et certainement pas le confort de la pseudo sécurité de la barricade. Car celle-ci n’est qu’une illusion, une tromperie qui provoque l’endormissement de la vigilance.


↑↓↑↓↑↓↑

Un brave est venu me réveiller, la tribu se prépare à bouger. La horde ne nous chasse pas, on la laissera passer si son chemin traverse notre village. Une prudence extrême, car la plus grande partie se trouve sur les contreforts escarpés des Rocheuses. Il serait aisé de bloquer sans trop d’effort le chemin d’accès juste large pour passer en chariot.

J’ai rejoint les guerriers sur l’à-pic qui surplombe la vallée éclairée par la lune et les étoiles. Certains sont en transe pour suivre la progression de la horde. La palissade vient de céder. Mur insensé par sa longueur. Une mise en œuvre qui ressemble à une construction hâtive et pour laquelle on m’avait demandé conseil. Quelques règles de base sur la portée des matériaux avec un résultat bien meilleur que je ne l’avais pensé au début et de mes mises en garde envers les responsables de la ville. Ce qui arrive ce soir était prévisible. La faute à personne, les terrains bougent, les rongeurs se mêlent à l’affaire, la météo... Les feux de détresse s’allument les uns après les autres, bientôt les cloches retentissent. J’imagine la panique. L’imperméabilité trop efficace de cette troisième barrière les a ramollis.

Un appel retentit du côté du village, cela ressemble au cri d’une chouette effraie : Ezéquiel a pris sa décision. On s’en mêle. Je laisse là ceux qui volent avec les oiseaux nocturnes et cours vers mon cheval. Nous partons à dix braves, guidés dans la nuit par une famille de corneilles. L’entraide s’arrête là, les oiseaux savent qu’un festin les attend et ce n’est pas la viande avariée qui les motive.

Quand les flèches sont épuisées, mon bâton acéré prend le relais. Ils sont là, les barricadés. Ils défendent chèrement leur havre de paix. Je suis agréablement surpris de leur courage. Mais la paix a émoussé les réflexes, les vivants tombent pour rejoindre la horde ennemie. Ma lance ressort d’un crâne, emportant un morceau de cervelle du fils d’un paysan avec qui nous avons des échanges. Son père me regarde, lèvres pincées. Il était incapable d’exécuter le geste qui empêcherait son fils de se relever.


↑↓↑↓↑↓↑

- Brian !

Je repousse un marcheur du pied et regarde en direction du cri. Cette voix ! Dans les lueurs tremblantes des feux allumés pour y voir clair, j’ai du mal à reconnaître celui que je n’ai pas croisé depuis des années. Je n’ai pas le temps de me réjouir de le savoir vivant ni d’analyser son rapprochement avec Brian O’Conner, la horde ne souffre d’aucune distraction.


↑↓↑↓↑↓↑

Le brasier stoppe enfin l’hémorragie. Des neuf braves qui m’ont accompagné, un est tombé pour toujours. J’ordonne aux autres de sécuriser la zone, l’incendie a eu l’effet de disperser les marcheurs encore dans l’enceinte, alors que l’aube tarde à pointer son museau. J’aide à boucher la brèche, mes connaissances permettent à parer au plus pressé tandis que quelques gardes s’occupent à dévier l’attention du reste de la horde restée à l’extérieur de l’enceinte.

Le soleil se lève sur un charnier. À l’amoncellement dressé dans l’urgence, je peaufine la réparation avec l’aide de cinq types qui ont encore un soupçon d’énergie pour déplacer de lourdes charges. Ce n’est qu’une rustine qu’il faudra reprendre plus sérieusement.

Le plus éprouvant est de trier les corps. D’un côté les marcheurs promis pour un nouveau bûcher pour ceux qui n’ont pas cramé dans le brasier contrôlé par O’Conner. Pour que leur pourriture de souille pas la terre et l’eau des nappes phréatiques. De l’autre, les braves gens venus défendre leur monde d’une nouvelle destruction. Pour le moment, ce sont les blessés que l’on évacue. Une dure réalité se profile pour ceux mordus à un endroit que l’on ne peut pas amputer. Villageois et gardes ont payé un lourd tribut. Le fils du gouverneur me remercie de notre intervention. Rien ne nous y oblige dans le traité signé avec les Kawaiisu, sinon un contrat moral.

- Nos soigneurs sont en route avec leur pharmacopée. Ils suivront les blessés jusqu’à l’hôpital et resteront le temps nécessaire.
- Merci Chad.
- Je retourne aider au charnier.

Les autres répugnent à toucher les chairs putréfiées. Le combat nous a tous blessés ici ou là, augmentant le risque de contagion. Ma nature m’immunise et c’est naturellement qu’il ne reste que des surnaturels pour cette besogne peu ragoûtante.

L’atmosphère est saturée d’odeur, celle de la fumée prime avec une odeur de viande grillée qui retourne l’estomac. Les cris des blessés répondent aux pleurs de ceux qui ont perdu un être cher. J’ai revu Alex qui aide de son mieux du côté des blessés en attente. Ce n’est pas le lieu ni le moment pour le saluer.


↑↓↑↓↑↓↑

Le soleil commence à décliner quand il est assuré que la brèche est solidement colmatée et que le bûcher immonde est réduit à des cendres rougeoyantes. Deux gardes vont surveiller la brèche et les cendres, histoire que cette victoire ne se transforme pas en nouveau drame avec un incendie.

Je suis harassé. Éric s’inquiète des rodeurs qui sont passés entre les mailles du filet. Difficile d’évaluer leur nombre. Mais là s’arrête notre aide. C’est leur problème. La nuit est tombée, quand nous réussissons à trouver le dernier de nos chevaux qui avaient fui lors de l’affrontement. Cheminer de nuit n’est pas un souci pour nous, même avec la nouvelle menace qui plane. Nous sommes tous fatigués et nous devons nous occuper des funérailles de celui d’entre nous tombé avec honneur. Ils savent à la tribu, ils ont vu par les yeux de nos amis à plumes. Sa veuve pleure déjà en tressant l’attrape-rêve qui sera accroché au bûcher de son mari. La tradition est l’incinération et la dispersion des cendres depuis un piton rocheux. Ma mémoire en belle traîtresse me rappelle un autre bûcher, celui de ma mère.

- Chad ! On a besoin de toi ! crie un garde qui nous rattrape au galop.
- Pour ?
- Des nouveaux venus.
- Ils choisissent mal leur moment…
- L’un d’eux dit te connaître. Il dit s’appeler Tobias Rapier.
- Ça ne me dit rien. Et j’ai un mort à honorer.
- OK. Tu peux quand même passer demain à la porte nord ? On les jettera dehors, si tu ne le reconnais pas.

Je soupire, lève la main en signe d’acceptation et tourne la bride de ma monture en direction des montagnes.

- Il a les mains crucifiées comme le christ, ajoute le garde avant de rebrousser chemin.
- Je ne connais aucun Jésus, marmonné-je.


↑↓↑↓↑↓↑

J’émerge d’un long sommeil réparateur quand le soleil est au zénith. Après un brin de toilette, je bourre une longue pipe avec le mélange d’herbes pris dans une bourse qui ne quitte jamais ma ceinture. Je la fourre dans ma besace et vais au réfectoire commun. En mémoire du défunt, il y a des mets variés et plus riches qu’à l’ordinaire. Je commence par saluer mon grand-père avant de me jeter sur la nourriture : je suis affamé. En trois jours, j’ai à peine avalé une poignée de tranches de viande séchée.

Autour, les discussions portent sur la horde, sur leur direction. Il est question de l’arbre sacré, mais aussi sur le fait que les marcheurs auront fait fuir le gibier que nous visions hors de l’enceinte. Des repérages la semaine précédente nous avaient confirmé l’installation d’une harde de cerfs.

- Éric m’a demandé d’aller à la porte nord.

Ezéquiel reste impassible, il attend la suite.

- Des étrangers sont arrivés cette nuit. L’un d’eux affirme me connaître. Un type avec des stigmates de crucifixion.

Depuis la disparition de Mick, j’ai tiré un trait sur ma vie d’avant. Je ne veux plus me souvenir de ce bonheur à deux cents à l’heure. Car ça fait mal quand cela s’arrête brutalement. Rapier ? Quel prénom a-t-il dit déjà ? De toute façon, je ne connais personne qui s’est pris pour le christ un jour ou l’autre. Je demande à la ronde ce dont on a besoin. Tant qu’à aller à la porte nord, je pousserais jusqu’au centre-ville troquer ce qu’il nous faut. Je verrais si je pousse jusqu’à me faire héberger pour la nuit au manoir. Derek aura peut-être besoin d’aide.

↑↓↑↓↑↓↑

J’arrive à la porte nord au milieu de l’après-midi. Sur le chemin, je me suis arrêté un moment sur le lieu de la bataille. Plus d’un jour et demi est passé, la terre fume encore.

Ambiance tendue à la porte nord. Les gardes sont à cran : aucune relève depuis que les cloches d’alerte ont sonné la veille. Celle qui semble être la responsable m’accueille avec soulagement, tandis qu’un rouquin a hâte de virer les intrus. À ce que je comprends, l’attente de ma venue a été l’objet d’énervement. Je réajuste mon poncho et descends de mon cheval, la sangle de ma besace en travers de mon torse. Je prends le soin d’attacher la mule chargée de marchandises qui me suivait au bout d’une longe à côté des chevaux des gardes.

Jusque-là, je suis prêt de la cabane des gardes, du côté opposé à la cage de quarantaine. Je ne vois pas les intrus, mais cela semble s’impatienter. Ils nous ont entendus parler. C’est à ce moment-là que je la perçois : une aura flamboyante qui me surprend. Ils ont oublié de me préciser que c’était des lycans ! Je ne connais aucun Jésus alpha ! Ça, j’en suis certain. Renvoyer des étrangers est toujours délicat, pour des surnaturels, cela complique tout. Les gardes en faction à la porte aujourd’hui sont tous humains et usés d’avoir enchaîné quatre factions. Ils pourraient avoir besoin de mon aide.

- Allons-y.

Je pose ma besace sur une table de planches grossières pour ne pas être gêné dans mes mouvements et rabats un pan de mon poncho sur l’épaule pour dégager mon ceinturon et l’accès à un poignard. Par le passé, j’ai appris d’un oméga à ne pas dédaigner les armes quelles qu’elles soient et ne pas tout miser sur mes capacités de loup. Cela m’a plutôt réussi jusqu’à présent.

Un trio incongru nous attend dans la cage. Deux hommes, deux loups avec une enfant qui n’en est pas un. La garde m’explique que ces types se disent mariés et que la fillette est leur fille. Je scrute le plus vieux, ce Rapier que je suis censé connaître. L’alpha ne me dit rien de familier. Quand mon regard glisse sur la gamine, je réalise qu’ils sont en cage depuis la veille à l’aube.

- Ce sont tes papas ? lui demandé-je, en ployant les genoux pour me mettre à sa hauteur.
- Oui !

Sa réponse fuse, claire, sans aucune hésitation. Je lorgne du côté de l’homme plus jeune que le dénommé Rapier. Comme son compagnon, il est couvert de salissures.

- On les a trouvés, ils venaient de dégommer un bon paquet de la traîne arrière de la horde, précise la garde.
- Tu vois, c’est du bluff, s’écrie le rouquin. S’il se tait, c’est qu’il est incapable de te citer un souvenir commun ! Rapier c’était mon prof avant, il ne lui ressemble pas. Il a parlé de Mafdet Mahes aussi. Ils ont dû entendre vos noms dehors par la féline, elle a dû jacter comme une…
- Il se prend pour Jésus, l’autre ! s’esclaffe un autre.

Je toise l’alpha. Ce n’est pas l’ignorance d’une quelconque histoire commune que je lis dans son regard, mais simplement l’effarement. J’ai aussi bien changé avec les cheveux aux épaules, ornés de deux plumes d’aigle qui marquent ma lignée directe avec le chef de la tribu des Kawaiisu. Tout m'est revenu à l’évocation de Maf’.

- Le Tobias Rapier que je connais s’habillait en Prada avec une nette tendance pour la maniaquerie de l’ordre et le rangement. Mais par-dessous tout, il possède un méchant accent anglais que dix années d’apocalypse ne pourraient effacer.


↑↓↑↓↑↓↑


Je suis retourné chercher quelques grappes de raisins dans les paquetages de la mule pour les offrir à celle qui se prénomme Alice. Comme la question de la relève de la garde reste en suspens et que je me dirige en ville, la responsable du groupe m’a chargé de les conduire à la mairie pour qu’ils se fassent enregistrer. L’identité de Tobias a été validée par le nom de celui qui lui avait transpercé les mains. Avant qu’il ne réponde, j’avais écrit, à l'intention de la garde, la réponse sur une pierre avec un bout de charbon : Gabriel.

Alice a partagé ses fruits avec ses papas. Dix minutes que je chevauche avec eux, l’évidence d’une famille unie me saute aux yeux. La fillette se plaint de ne pas avoir aimé passer une nuit dans une cage. À son rythme cardiaque qui s’accélère, je sais qu’elle parle pour les deux loups qui l’accompagnent.

- La horde n’a pas mis les gens dans de bonnes dispositions. Je me tourne sur la couverture qui me sert de selle pour regarder Tobias. Ils ont perdus des gardes…

Je me rappelle des liens de l’ancien professeur avec Alessandro. J’imagine que s’il a réussi à garder sa fille en vie dehors, c’est que le tueur qu’il était n’a pas perdu la main. Son compagnon fait une remarque qui fait rire l’enfant. Que sait donc ce Pat sur son mari ? La discussion ne porte pas sur ce que nous avons respectivement vécu. Peut-être qu’on abordera le sujet plus tard, quand ils seront installés, ou jamais. Je leur explique le fonctionnement de la communauté.

Nous arrivons devant la mairie. Je me laisse glisser en bas de ma monture et l’attache avec la mule à ce qui fut jadis un poteau téléphonique qui a été mis à l’horizontale pour y attacher ce qui a remplacé les voitures.

- Je vais vous donner un peu de vivres pour au moins ce soir, car j’ai peur que le gouverneur soit très occupé avec la pagaille que les marcheurs ont mise. L’idéal serait qu’on mette la main sur l’un de ses assistants pour qu’il prenne mon témoignage. J’ai des courses à faire. Mais vous n’échapperez pas à l’entrevue avec le gouverneur, c’est lui qui vous dira où vous pourrez vous installer et qui vous ouvrira à chacun un compte de crédits. Votre appartement au cinquième étage n’est plus viable, Tobias.

Nous sommes interrompus par ceux de ma tribu qui avaient suivi les blessés. Une courte discussion en Kawaiisu me fait part de nouveaux besoins. Je vais devoir ruser avec Rusard pour obtenir ce que je désire lui acheter. J’entre avec Tobias et sa famille dans le hall de la mairie.


Chad
© Méphi.



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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyVen 11 Déc - 11:42

Tobias Rapier & Patrick. J. Rapier (aka Jay)


Joue-la comme Papillon




Il suit un des gardes, cet homme roux qui ne l'aime visiblement pas beaucoup. Là où Pat a entendu une insulte, Tobias s'est contenté de reprendre conscience d'une vérité qu'il aimerait pouvoir parvenir à oublier. L'homme qu'il a été n'était pas quelqu'un de bien. Cet homme dont les amis se faisaient rares, si rares qu'il doute que quelqu'un puisse venir corroborer son identité dans cet endroit. Certes il n'est pas devenu un saint au fil des années, mais cette existence qu'il mène avec les siens lui semble plus juste que celle qu'il a vécu auparavant. D'une main il soutient Alice qui demeure accrochée à son cou, avance vers ce qu'il devine être plus cage que vestibule. Une idée qui rend déjà le loup nerveux, mais il ne peut envisager de laisser son enfant seule. Les siens ont besoin de lui, cette idée lui donne une force morale que rien ne peut émousser. De sa seconde main, il tient la longe et guide les chevaux à leur suite. Les bêtes piaffent, elles aussi inconscientes de ce qui les attend. Cette situation est inhabituelle, même pour eux. La longe change de main, Tobias pousse un profond soupir quand enfin il passe le seuil de cette cage qu'il pourrait briser sans difficulté. C'est là que repose une partie de la symbolique de cet instant. Devoir se jouer de ses instincts, se montrer courtois et faire preuve d'une docilité qui ne lui sied que très peu. L'alpha ne desserre plus les mâchoires depuis qu'il a prononcé les deux noms qui peut être leur permettront de rentrer dans l'enceinte de Beacon Hills.

Alice gigote tout contre lui, piaille après son lapin en peluche qui dort toujours dans une des sacoches accrochées à la monture de son père. Tobias souffle, pose ses lèvres contre la nuque de sa petite humaine pour l'intimer à plus de sagesse. Ses oreilles traînent ailleurs, ne loupent rien des dires qui sont en train d'être échangés entre Pat et cette femme qui lui a paru comme étant dotée de raison. Elle est peut être celle qui dirige ce petit groupe de miliciens, c'est ce que l'ancien professeur espère quand les inquiétudes soufflées par son compagnon deviennent les siennes. Il est hors de question qu'il ne laisse cette ville les séparer.

Si ce qui devait se tramer dans cette colonie impliquait leur séparation, c'est sans sourciller que le brun suivrait son mari. Ils ne sont pas un lot dont on peut dissocier les membres, mais une meute. Une famille. Cette famille que les imprévus, des farces du destin, a mit sur le chemin de Tobias. Il ne prononce pas un mot, se contente de serrer son enfant près de lui, de s'installer à même le sol en attendant que son mari vienne les rejoindre. Pat ne met pas longtemps avant de pointer le bout de son museau pour enfin se lier à cette étreinte. Tobias soupire, attire son beta à lui pour mieux lui intimer de se lover contre eux. La petite change de bras, et la porte de la cage se referme.

Le loup est furieux. Ne supporte que peu le son produit par ce geste, la symbolique de celui-ci devenant vite insupportable. Son regard vire au carmin un bref instant avant qu'il ne se reprenne non sans difficultés. Heureusement la prochaine pleine lune n'est pas pour tout de suite, les effets de celle-ci sur le caractère de l'alpha cumulés à cette situation rendrait cet instant invivable pour tous. Il se contente de gronder doucement, trop fatigué pour combattre. Il n'y a de toute façon rien à gagner dans une pareille lutte.  

Le soleil est haut, tire un bâillement à l'anglais qui habituellement songe à dormir quand la nuit trépasse. Il se calle un peu mieux dans cette cage, pose ses lèvres sur le front de sa fille, puis contre celles de son amant.  

-Il faut que tu dormes.

Il fera de même quand ils auront pu quitter cet endroit. Personne n'est assez sot pour laisser des loups moisir dans une cage. Même le plus idiot des imbéciles se douterait que c'est là une bien mauvaise idée.

[...]

Des imbéciles. C'est là tout ce qu'ils sont. Il n'a pu rester éveillé plus longtemps lorsque le soleil s'est à nouveau levé dans le ciel. Il a finit par faire signe à Pat, lui montrer que c'était à son tour de prendre le prochain tour de garde pour qu'il puisse s'offrir un peu de repos après une nuit interminable vécue comme un cauchemar. Ils ont été fous d'accepter de pénétrer dans cette cage, fous de croire qu'on viendrait rapidement leur permettre de quitter cet enclot solitaire qui était devenu leur chenil. Tobias étouffe un grognement quand le doigt de sa fille s'imprime sur sa joue, quand elle cherche à lui faire quitter le seul endroit paisible qu'il ait pu parvenir à trouver dans ce qui a été, il y a bien longtemps, son chez lui.

L'enfant apeurée par le regard sang de son père amorce un geste de recul, toute en prudence avant d'oser enfin se lover contre lui. La main de l'alpha se fait hésitante quand elle vient se poser dans les cheveux blonds cendrés de sa petite humaine, quand il l'attire encore un peu plus contre lui pour mieux se gorger de son odeur. Il soupire, soudainement aux aguets quand il saisit la raison de son éveil qu'il s'était pourtant permit de juger prématuré. Cela semble remuer du côté des gardes, visiblement l'arrivée d'un nouvel arrivant vient de faire sortir ce quatuor de tortionnaires de sa torpeur. Tobias se redresse, méfiant à l'approche de bruits de pas. Il s'installe tout contre son mari, croise le regard de ce dernier. Cette voix qui vient de s'ajouter à celles de leurs geôliers n'est en rien féminine. Elle semble lente, paisible. Peut être même un peu trop. Tobias peine à conserver une expression qui se voudrait sereine quand enfin une silhouette qui n'est en rien celle qu'il s'attendait à voir fait son apparition devant son regard. Deux billes redevenues noires habituellement blasées qui se font soudainement le logis de l'hébétude la plus complète.

Rouquin s'emballe seul, insupportable petit crétin qui ne semble pas se douter que sa vie ne tient en cet instant, et ce depuis déjà plusieurs heures, qu'à un fil. Un fil nommé Pat en l'occurrence. Tobias se dresse, hésitant, incapable de quitter des yeux cette sinistre blague qui vient de faire son apparition. Certes en dix ans il a lui même changé, mais cette vision que lui offre ce qui avait été une agréable connaissance n'est en rien comparable avec le souvenir qu'était parvenu à imprimer Chad Wilder dans son esprit.

Alice se fait enjouée lorsqu'elle confirme leur lien, sauve les meubles avec une candeur dont son père a lui même oublié les codes depuis très longtemps.

La garde explique leur situation en quelques mots impartiaux et justes. Les esprits s'échauffent et Tobias ne cherche même plus à retenir un grondement sourd lorsqu'une fois de plus, on le range dans la catégorie des conteurs de balivernes. Ces trop longues heures passées dans cette cage sont parvenues à faire muter sa patience en néant le plus complet. Pat se poste près de lui, à portée de doigts. Puiser un peu de calme dans cette main qui épouse parfaitement la sienne depuis des années, lors des bons jours mais aussi face à l'adversité est une chose tentante. Tobias ouvre la bouche, dans le vide. Puis ose un second essai après s'être efforcé de ne pas porter toute son attention sur les plumes qui ornent les cheveux trop longs de Chad.

-L'accent n'a pas changé. Le Chad Wilder que je connais m'a vu dans un pire état que celui-ci. Vos cheveux étaient moins longs.

De tout les changements qui s'imposent à son regard surpris, c'est là le moins notable de tous. Un point commun qu'il partage d'ailleurs avec cette ancienne connaissance. Tobias ne coupe que rarement sa tignasse, se contente d'en écourter la masse lui même depuis ce jour où il a bien cru que son compagnon tentait de lui offrir une ressemblance avec un peintre célèbre. Un lavage au savon de cendre suffit à les soigner, un peu de beurre de noix empêchant les parasites de venir y élire domicile. Tobias ose un pas vers l'architecte, marmonne au sujet d'une future sortie. Ses lèvres se retroussent lorsqu'il saisit qu'il devra montrer patte blanche pour regagner sa liberté.

Une liberté toute relative car finalement ce jeu ne sert pas à grand chose. Une liberté dans une cage plus grande, faites de barricades que sa courte expérience dans les parages lui a permit de juger comme étant volatiles.

[...]

Il lui aura suffit de prononcer un nom honnit qui n'avait plus quitté sa bouche depuis une décennie pour permettre aux siens de recouvrer un simulacre de liberté. Ils ne se font pas fait prier pour quitter ce sinistre enclot où on les avait parqués en attendant que quelqu'un daigne venir statuer sur leur sort. Chad a offert quelques grappes de raisin à la petite Alice, des fruits qu'elle s'est empressée de partager avec ses pères. À présent ils chevauchent de concert dans la direction du centre-ville. Alice a refusé sa place habituelle pour lui préférer la monture de Pat. Tobias ne loupe rien des dires de Chad même s'il peut sembler ne leur offrir qu'une attention limitée.

Ses mâchoires se crispent quand Alice se plaint à leur place de la mauvaise nuit passée dans cette cage. Elle sait la souffrance qu'un pareil traitement a fait subir à ses parents. Tobias ne pipe mot, pas plus loquace que lors de sa dernière entrevue avec l'architecte devenu depuis version adulte de Yakari.  

Tendu, il camoufle comme il le peut les signes de fatigue et de lassitude qui pourraient le trahir. Sa monture agit seule, capable de le guider à travers ces terres qui sont pourtant inconnues pour cet animal d'un naturel docile. Son regard sombre se fait illuminé par une pointe de vie lorsque son compagnon ose un mot léger, tirant sans difficultés un rire cristallin à leur petite humaine.

-Nous ne comptons pas rester. Nous ne nous attardons dans les colonies que rarement et partons lorsque notre présence ne peut plus nous apporter de bénéfices.  

Leur séjour dans cet endroit sera peut être plus long que ceux qu'ils s'autorisent en temps normal. Cette horde était impressionnante. A causé beaucoup de dégâts et a visiblement fait passer de nombreux soit disant braves de vie à trépas. Tobias ne peut s'empêcher de noter mentalement chacun des points évoqués par Wilder. Ils vont devoir se faire à ces règles de vie, plier au fonctionnement de cette communauté pour mieux se fondre dans la masse. Ils approchent du centre ville avant de se stopper devant la mairie qui n'a pas tellement changé malgré toutes les années passées. Autour d'eux la vie grouille. Cela change des colonies plus réduites qu'ils ont pu croiser jusqu'à aujourd'hui. Des règles pouvant sembler strictes paraissent avoir suffit à maintenir en vie un grand nombre d'habitants. Tobias descend de sa monture puis d'un geste parfaitement synchronisé avec celui orchestré par son compagnon, l'attache à ce qui a été un poteau téléphonique.

Alice trépigne, elle aussi épuisée par cette mauvaise blague qui paraît sans fin. Les lambeaux de la patience de l'anglais se resserrent pour prendre la forme d'un épais noyau. Il prend sa fille contre lui, avant de poser un regard surpris sur celui qui un jour a aidé à lui sauver la vie.

-Merci. Il semblerait que la dette que j'ai envers vous s'allonge encore un peu plus. Si vous avez besoin d'un secours quelconque pendant notre séjour, je saurais vous aider.

Cette proposition ne résonne pas dans le vent, l'alpha est resté un homme de parole. Ses promesses se font toujours aussi rares, le mensonge le débéquetant toujours autant. C'est un mince sourire qui effleure ses lèvres lorsque Chad mentionne ce qui a été son logis durant quelques mois. Le jour de son départ, il avait truffé son appartement de pièges divers après avoir emporté tout ce qui lui paraissait essentiel. Sa fille, quelques armes, de quoi les nourrir et aussi se vêtir pendant quelques semaines. Tout ces souvenirs qu'il s'était forgé à Beacon Hills sont restés sur place avant qu'il ne prenne la fuite sans un bruit. Son seul regret avait été l'abandon forcé de son piano. Trop imposant et décadent pour se marier avec justesse à cette apocalypse dont les premières mesures avaient déjà été jouées.

Quelques hommes dont l'accoutrement montre qu'ils doivent être faits du même bois que Chad font leur apparition. Des mots incompréhensibles sont échangés. Tobias profite de cette courte accalmie pour s'approcher de son bêta.

-Toi et moi. Il faut qu'on parle.

Le ton de sa voix est plat et ne porte pas à la négociation. Il ne s'enquiert pas de la surprise de son compagnon et se contente simplement d'attraper la main de ce dernier pour enfin suivre leur guide dans l'enceinte de la mairie. Des chaises dont l'inconfort semble certain dorment contre un mur. Vulgaires reliquats en plastique décolorés d'une époque révolue. L'architecte est déjà parti à la recherche d'un des assistants de ce gouverneur dont ils ne savent rien. Si ce n'est que ce dernier doit avoir un ego au moins aussi surdimensionné que celui de Tobias, car s'offrir un titre aussi pompeux à une pareille époque ressemble à un besoin né de la compensation.

Alice quémande le droit d'aller se dégourdir les jambes, chose que l'anglais autorise après un énième froncement de sourcils. Il se plie en deux pour laisser la petite fille gambader. Elle semble heureuse de cette rencontre avec une civilisation qu'elle ne fréquente que rarement. Ils n'avaient pas prévu de s'arrêter dans une colonie.... Mais après tout ce genre d'évènement ne se prévoit que rarement à l'avance.

Sans daigner poser son regard noir sur son amant, Tobias inspire avant de se lancer dans ce qui pourrait devenir une dispute. Les deux derniers jours ont été éprouvants. Tant moralement que physiquement.

-Je vous ai entendu. Toi et cette femme.

Pat est assez intelligent pour comprendre immédiatement de quoi il en retourne. Tobias l'attire un peu plus à lui avant de donner ce qui pourrait ressembler à une sentence mais qui n'est finalement que la marque de son affection bien souvent maladroite.

-Tu restes avec nous. J'ai déjà assez perdu. Je ne te laisserais pas partir. Pas sans me battre.

Il n'a pas que des amis dans cette ville, c'est même le contraire. Ce garde rouquin à la verbe agaçante montre une chose. Ceux qui peuvent se remémorer son existence n'auront que rarement un bon souvenir de lui. De vieilles histoires pourraient ressurgir, des anecdotes qui démontrent qu'il a été un bien mauvais homme avant de devenir un loup acceptable. De son passé il ne peut rien nier.




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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyMer 16 Déc - 23:01


L'audience d'Odin ᵝ Tobias Rapier

Je rejoins bientôt ma famille dans cette cage à laquelle je lance un regard rempli d’appréhension. Toutes les colonies ont leur forme de sas, de No Man’s Land où les nouveaux-venus doivent attendre, en une parodie de quarantaine. Rarement, toutefois, nous ne nous sommes trouvés entre les barreaux de la sorte. La tension de Tob est palpable, et je ne perd pas un instant pour me joindre à l’étreinte familiale. Le claquement sinistre du métal sur le métal, dans mon dos, ne laisse aucune place à l’imagination : nous sommes bel et bien enfermés. Je devine la couleur des yeux de Tob qui accompagne son grognement. La sensibilité d’un bêta et d’un amant pour son alpha et son amoureux m’y aident. Neuf ans de vie commune également.  Je lui saisis doucement le poignet, non pas comme on passe des menottes, mais comme on borde un enfant.

Nous faisons une toilette sommaire, sans se garder de commenter l’inhospitalité de ceux qui ne nous procure ni eau ni torchons pour nous nettoyer. Du revers de ma veste, j’ai essuyé les traces de gore que nous avions transféré sur notre enfant, avant de me décrasser sommairement.

Allongés sur le sol, appuyés l’un contre l’autre avec Alice entre nous, nous paressons un moment en silence. La fatigue nous gagne et bientôt notre chef nous ordonne le sommeil. Il nous embrasse pour nous préparer à rejoindre morphée, comme un marchand de sable post-moderne.  Je laisse ma tempe contre la sienne un moment après que nous ayons rompu le baiser. M’attarder ainsi contre lui me rend la situation plus viable. Son odeur est toujours présente, sous la crasse, comme le parfum d’un foyer migratoire. J’embrasse la courte barbe qui envahi sa joue.

« N’hésite pas à me réveiller. Si tu t’endors ou… autre chose. »

Je me décolle et nos deux regards se dirigent de concert vers nos montures. Là où se trouvent toutes nos possessions, notre vie et nos richesses. Je sais que je n’ai pas besoin d’en dire plus, que Tobias avait probablement déjà envisagé ceci. Je me lève pour retirer ma chemise, et la tourner à l’envers autour de la veste putride. Heureusement, ce qui la recouvre a eu bien suffisamment le temps de s’assécher. Le jus ne devrait pas suinter à travers le tissu. Je m’étend donc au sol, torse nu, avec cet oreiller de fortune à partager entre la plus précieuse créature de l’existence et moi-même. Un bras protecteur passé autour d’Alice, je m’endors finalement au son de son souffle ralentit, le nez dans le parfum ambré de ses cheveux.

<...>

Tob nous a laissé dormir longtemps, et je n’imagine pas l’épuisement qui l’accable alors qu’il tombe à son tour. Alice chigne et s’impatiente. Elle demande à se lover contre son Daddy, mais je l’en défend et lui explique que Tob a besoin de son sommeil, lui aussi.  Elle connaît pourtant la routine, et connaît notre cycle de sommeil décalé. Je tente de l’amuser et lui changer les idées comme je peux. Je dois fouiller ma mémoire à la recherche de nouvelles histoires à lui raconter. Elle a depuis longtemps passé l’âge où je pouvais mécaniquement lui répéter la même histoire pour enfants de quelques minutes. Je lui résume un film que j’ai vu, un livre que j’ai lu, une mésaventure que j’ai vécue avec sa tante du même nom. N’importe quoi, pour autant que cela lui fasse oublier notre situation. Quand cela ne lui sied plus, nous chantons à voix basse, faisons des jeux de mains, nous chatouillons, échangeons des histoires drôles. N’importe quoi pour faire passer le temps plus rapidement, sans que mon inquiétude ne transparaisse. Sans que je ne m’impatiente.

« Dites! Dites! Vous pourriez me rendre service? »

L’un des gardes viens nous voir. Je lui explique que j’aimerais qu’ils aillent fouiller dans une sacoche de l’alezan et m’en rapporte une brosse. Il appelle sa cheffe de son prénom, Karen. Je ne peux m’empêcher de sourire, mais me reprend avant de me retrouver dans son champ de vision. Je lui indique que la petite est lasse, et que cela lui ferait du bien de retrouver Monsieur Lapin, son toutou dont elle ne se souviens probablement pas de l’avoir déjà vu blanc. J’aimerais également lui brosser les cheveux, simplement pour passer le temps. Karen hésite, mais se dirige finalement vers l’étalon de mon conjoint en suivant mes instructions pour y retrouver les deux objets. Alice suit les mouvements du regard, le visage plaqué contre la grille, avant de s’en détourner subitement et de tirer ma ceinture. Je me penche vers elle, alors qu’elle le côté de son visage visible de Karen d’une main. Quel secret peut-être bien vouloir me dire?

« Je veux ma game boy »

Je soupire et m’agenouille à sa hauteur. J’ai horreur de décevoir Alice, et je sais que ma réponse l’attristera, même si elle s’y attendait. Sinon, elle n’aurait pas mis sa main.

« Tu sais que c’est interdit devant les étrangers, chérie. »

Je lui souris et replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille.  Nous avions trouvé le jouet il y avait des années, encore fonctionnel, avec un jeu à l’intérieur. L’enfant en moi avait été éveillé et la nostalgie m’avait poussé à le garder. Puis j’avais appris à Alice comment y jouer. Jamais plus de quelques dizaines de minutes, pour économiser les batteries.  Nous en trouvons encore lorsque nous allons faire les boutiques, mais nous préférons tout de même modérer la petite. Un jour, elle ne pourra plus profiter de son jouet, après tout. C’est le seul véritable luxe de l’ère précédente qu’il nous reste.

« Tu comprends, Alice? » Un hochement de tête penaud me répond, et je l’attire contre moi. «Sois sage et je la sortirai dès qu’on aura un campement tranquille, c’est promis. »

Les bras frêles de ma fille entourent mon cou. Nous sommes chanceux d’avoir une petite fille qui ne soit pas trop difficile. Notre princesse. Elle a beau ne pas être de mon sang, elle parvient toujours à gonfler mon coeur de bonheur et à illuminer mon visage de fierté.

<...>

Alice a fait une sieste contre Tobias, probablement davantage par lassitude que par fatigue, puis elle m’a demandé de la coiffer. Elle glisse des secrets au creux de l’oreille à demi arrachée de Monsieur Lapin alors que je termine sa tresse.  Ce n’est pas à ce qu’elle lui raconte que je laisse traîner mon ouïe, mais à ce qui se raconte dans la pièce à côté.  Je n’ai su glané que très peu d’informations, mais j’espère toujours entendre quelque chose d’utile. Je me redresse en entendant un nouvel arrivant. Je crois d’abord à la relève, comme les gardes ne cessent de râler qu’elle n’arrive pas. Lorsque je comprend de quoi il s’agit, je dois laisser paraître mon enthousiasme, car Alice tourne la tête pour me demander ce qu’il y a.

« Je pense que l’ami de Daddy est là. »

Toute excitée, Alice se dirige vers son autre père pour le réveiller. Je surveille d’un œil circonspect. Mon conjoint n’a jamais aimé les réveils soudains, et la situation n’est pas pour avantager son tempérament. Toutefois, je le sais aussi empli d’un amour inconditionnel pour sa fille, et j’ai confiance qu’il ne saurait lui faire du mal. Je les regarde se lover l’un contre l’autre, d’un œil attendrit, et je n’ose rompre ce beau moment, même par une aussi agréable nouvelle que notre liberté à venir. De toute manière, Tob ne met pas de temps à remarquer la motivation derrière son éveil. Nous nous retrouvons vite l’un contre l’autre, Alice dans notre giron, en attendant l’arrivée de celui que je devine comme étant Chad. Je passe un bras derrière mon alpha, pour le stabiliser et le supporter. Je sais comment ma présence seule semble parfois suffire à l’apaiser, et je devine l’excitation qu’il peut ressentir de retrouver un ancien ami qu’il croyait certainement perdu.

Quand ce Chad Wilder se montre enfin, je ne sais qui de nous trois est le plus surpris. Mes doigts caressent nonchalamment Tobias alors que je lui murmure mon étonnement sans me retourner dans sa direction.

« Tu m’avais pas dit qu’il était… » Je ne termine pas ma phrase, devinant que le garou pourrait l’entendre et ne voulant pas semer de malaise en le qualifiant haut et fort de canon. Je n’avais jamais imaginé Tob se lier d’amitié avec un autochtone, mais c’est principalement parce que j’ai toujours eu tendance à oublier leur existence.

Quelque part dans ma tête, il me semble entendre les railleries d’Alice et d’Angie. Il est vrai que de réaliser le charme que me fait cet homme ne fait que mettre en lumière mon appétit sexuel bien diminué en comparaison à ce qu’il a déjà été. J’aime toujours autant user de charme, et me la raconter, mais en vérité, je me suis bien calmé. C’est Tobias qui est désormais le plus libidineux de nous deux, mais cela ne m’empêche pas d’avoir également des sentiments, des désirs et des pulsions.

Je remarque le silence de Tobias, et quelque chose de palpable, que j’associe à de l’appréhension. Je ne sais pas ce que nous ferons si son ami ne le reconnais pas, mais il est hors de question que nous ne retournions dans la cage. Chad décide de s’adresser directement à Alice, et je ne peux m’empêcher de me tendre dans un réflexe paternel. Heureusement, notre petite diplomate gère.

Karen explique les circonstances de notre rencontre, et j’en profite pour préciser quelque chose dont notre geôle pourrait faire oublier la véracité.

« Nous ne sommes pas des criminels. »

Le roux persifle et en ajoute une couche. Il accuse le silence de mon mari d’être autre chose que son tempérament, et raconte une histoire de chat parlant. Je parviens à lui rétorquer d’un ton calme, et presque courtois.

« Nous sommes des loups-garous. Pas des menteurs. Et certainement pas des hippies ou je ne sais quoi qui parle aux chats sauvages. »

Quant au commentaire sur Jésus, je me contente de rouler des yeux dans leur orbite et ravale un commentaire que ma méconnaissance de la bible ne saurait assumer. Je n’ai jamais voulu demander à mon conjoint quelle était l’histoire derrière ces blessures, mais je me doute bien qu’elles trahissent un passé violent. Probablement illégal, également, si j’en juge à d’autres indices égrenés au fil des années par mon amant.

Le regard que Wilder nous lance, et principalement à Tob, ne me plaît pas. Je ne suis pas certain qu’il s’agisse de dédain ou d’autre chose, mais je commence à craindre qu’il ne décide de nous abandonner même si il nous reconnaissait. Je ne peux retenir un fou rire à l’évocation de Prada. Sous la crasse, nous restons mieux vêtus que les cinq locaux ici présents, mais il est clair que Tobias a abandonné le Prada il y a quelque temps. Quant à son accent, j’ai la chance d’en subir le charme quotidiennement renouvelé. Si au moins, Tob daignait parler, je crois que Chad le reconnaîtrait.

<...>

Je n’ai pris que quelques raisins, malgré la faim qui me tenaille. Il est plus important que l’enfant mange, comme elle est en plein développement. Je peux jeûner encore un moment. Quant au test pour déterminer ou non si Tobias ment, outre son pouls, il me permet enfin de mettre un nom sur cette personne pour qui je redéfinirai le terme souffrance, si un jour je venais à le croiser. Je ne connais toujours pas le détail de l’histoire, mais j’ai un nom à honnir, car je considère impardonnable de faire subir à Tobias peu importe ce qui a pu mettre ses mains dans cet état.

Lorsqu’il a monté sur sa couverture, j’ai bien remarqué le galbe du pantalon de Chad, qui venait à la fois confirmer mon impression première et me demander comment un tel postérieur avait survécu à l’apocalypse. J’ai pour ma part profité de ma sortie de la cage pour me mettre un haut propre. Je verrai si le baluchon qui nous a servi d’oreiller est récupérable, ou non.

Alice a demandé à chevaucher avec moi. Je la laisse prendre les rênes, mes mains derrière les siennes. De toute manière, mon cheval sait qu’il doit suivre celui de mon homme. La pauvre râle sur le temps que nous avons passé enfermés, exprimant clairement un sentiment partagé par la famille entière. Chad leur prête des excuses que je juge difficilement valables, bien que compréhensibles. Après tout, rien ne leur empêchait de faire preuve d’un minimum de civisme. J’ai toujours en travers de la gorge le nettoyage qui nous a été refusé, sans parler de l’odeur émanant du sceau qui nous a servi de pot de chambre.  Je n’en dépose pas moins un bisou sur la tête de ma fille et lui murmure :

« Ils pensaient que ce serait comme au zoo, si on restait dans la cage. »

Alice rigole, dit que c’est impossible par ce que nous ne sommes pas des animaux. Suite à ce petit intermède, Chad reprend ses explications que nous nous efforçons d’écouter. Il y a trop d’informations pour que nous ne les retenions toutes, mais à trois peut-être pourrons-nous parvenir à s’en sortir pas trop mal. Je n’ose pas trop m’immiscer dans cette conversation qui, bien que technique et formelle, m’apparaît également être importante pour les retrouvailles entre les deux amis. Je dois tout de même admettre être heureux que Tobias insiste sur la durée courte de leur passage. Il parle pour nous deux en le disant.Je remarque la politesse avec laquelle ils se parlent et cela m’intrigue suffisamment pour que je me demande si je n’ai pas fait erreur sur leur relation. Peut-être étaient-ils plutôt confrères, ou quelque chose du genre? C’est difficile à imaginer chez celui qui porte des plumes…

Wilder nous offre davantage de vivre et Tobias autant que moi nous empressons de lui promettre que nous lui retournerons la faveur, sous une forme ou une autre.  Après tout, nous possédons également des marchandises qui pourraient lui plaire. Je le laisse s’affairer avec les hommes de son clan tout en détachant les sacs de marchandise et les sacoches de nos bêtes. Les pauvres n’ont pas eu de repos depuis plus de deux jours. Elles méritent bien d’être délestées de ce poids. Et cela nous permettra de les avoir à l’oeil une fois à l’intérieur de la mairie.

-Toi et moi. Il faut qu'on parle.

Je redresse l’échine. N’y a-t-il pas une pire phrase pour attirer l’attention de quelqu’un? Je ne sais pas si je dois craindre le pire ou… autre chose.  Je passe sa part des sacs à Tobias et le suis à l’intérieur, ma main dans la sienne. Je n’aime pas voir notre alibi quitter la pièce, même si c’est pour aller chercher des bureaucrates. Notre enfant joue dans la pièce sans nous porter attention, et Tobias juge le moment opportun pour entamer cette discussion qu’il vient de me promettre. De m’imposer, également. Je le regarde alors qu’il fixe le mur d’en face, et soupire de soulagement lorsque je comprend de quoi il veut parler. Je laisse mon alpha m’attirer contre lui, et dépose ma tête sur son épaule. Ma main se dépose sur son genou et lui caresse l’intérieur de la cuisse, aimante et rassurante. J’ai également trop perdu pour vouloir me défaire de ma famille.

« Évidemment que je reste avec vous. Elle m’a posé une question, je lui ai répondu honnêtement. Tu sais que je ne vous abandonnerai pas, n’est-ce pas ? Où vous irez, j’irai. Je ferai tout en mon pouvoir pour. »

La main de Tobias s’est glissée dans la mienne. Même si il ya trois mots que nous ne nous sommes jamais dit, je pense que nous les savons vrais. Nous vivons simplement dans le déni, ou nous craignons qu’ils ne viennent tout gâcher. En une décennie de vie commune, avec une enfant dont nous partageons entièrement la charge, il n’est pas surprenant que notre affection ait grandi et se soit affirmée. Nous veillons constamment l’un sur l’autre, également. Je dépose un baiser sous son oreille.

« Ce n’est pas si facile de se débarasser de moi. »

Nous restons ainsi un instant avant qu’Alice ne revienne vers nous et se mette en tête de déterminer laquelle de nos quatre cuisse est la plus conforable. Elle termine évidemment à cheval sur nos cuisses, collées l’une contre l’autre, et se laisse choir dans les bras de son premier père. Il faudra encore un moment pour que l’on vienne nous chercher.

<...>

On nous a indiqué un plan d’eau où nous pourrons nous laver. En aval de toute habitation, pour limiter les risques de contamination de l’eau potable. Nous irons ensuite à la recherche de notre habitation temporaire. Le système de crédit me semble plutôt similaire à ce qui était jadis des billets de banque, alors que le troc me semble plus simple et semblable à ce que les autres colonies font. Nous devons apparemment nous considérer chanceux que Tob ait un cheval, car cela nous procure des crédits initiaux, comme le gouverneur n’a pas à nous en fournir un. Lorsque j’ai offert de servir la garde également, on m’a rabrouer. Pourtant, je ferais un aussi bon garde que Tobias. Je suis fort, vif, intelligent et immunisé à cette maladie. Cependant, il paraît que mon statut de soignant soit davantage intéressant. Tobias et moi nous étions échangé un regard : on avait déjà compris à quel point ils avaient besoin de gardes, spécialement pour renouvelé le personnel après l’attaque de la horde. Voilà qu’on me qualifiait d’autant plus nécessaire. Je n’aurais donc ni besoin de me séparer de ma famille ni de les forcer à fuir avec moi.

On nous a également donné un nom, celui d’un autre alpha, à visiter car nos étalons pourraient l’intéresser. Pour des raisons purement commerciales, comme il en fait l’élevage. J’ai dû rappelé à quelques reprises que nous ne nous installerons pas à long terme. Tobias était tendu et fatigué, ce qui est généralement signe que c’est à moi de prendre le micro. Enfin, les microphones sont disparus. J’ai donc pris le plancher, et l’initiative de représenter les intérêts de ma famille entière, la main de Tobias ceignant la mienne avec une pression allant de modérée à insoutenable.

Nous trouvons finalement le ruisseau qui nous a été désigné. Les vêtements que nous portons et ceux que nous avions gardé dans l’attente d’être nettoyés sont empilés ensemble. Tobias récupère savons et shampoings pour nous ainsi que pour Alice. Le cours d’eau n’est pas profond et c’est accroupis au fond de l’eau glaciale que nous nous toilettons. Le gouverneur nous a précisé qu’un système de canalisations parcours la ville, et permet aux gens d’y puiser l’eau potable, lorsque leurs réserves d’eau de pluie se tarissent. Il nous a également offert quelques maisons plus ou moins récemment devenues sans habitants, où nous pourrons nous installer. J’ai encore une fois insisté sur l’éphémérité de notre passage. Nous discutons sommairement des informations que nous avons reçues en nous nettoyant à tour de rôle le dos l’un de l’autre. Je précise à Tob qu’il connaît mieux la ville que moi. Je lui donne donc carte blanche pour choisir le secteur qui nous hébergera temporairement.

Nos montures paissent sereinement au bord de l’eau. Lorsque nous en sortons en frissonnant, elles viennent nous humer et je serais tenté de dire qu’elles sont heureuses de retrouver notre odeur naturelle, plutôt que celle de charnier qui nous collait à la peau. Je laisse Tobias s’occuper d’Alice et je retourne à l’eau pour y faire la lessive, les pantalons remontés au-dessus de mes genoux. Le contact de la civilisation m’est toujours plus facile qu’à mon partenaire et bien que je n’en sois pas inquiet, je suis toujours un peu triste de le voir dans cet état qui devient le sien dans les colonies. Sa main se pose sur mon épaule et, tout à ma besogne, je lui parle sans me retourner.

« On devrait manger ici avant de poursuivre. T’en dis quoi? »

Le vote d’Alice, en faveur de la motion, ne se fait pas attendre.  Elle le clame haut et fort. Quelque part sur ma gauche, un bosquet d’arbre laisse échapper des pépiements protestataires.
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyLun 21 Déc - 15:31



Joue-la comme Wagner
Feat : Patrick J. Rapier

Cette main qui glisse sur sa cuisse, qui cajole le creux de son genou sait se faire plus rassurante que toutes les promesses de fidélité que saurait lui renouveler son compagnon. D'un geste éprit d'une douceur qu'il sait parfois rare lorsqu'elle vient de lui, l'ancien professeur caresse la nuque de son bêta. Souffle son soulagement, son regard brillant d'une lueur bien plus significative que tout les mots qu'il saurait prononcer en un pareil instant. Taiseux de nature, l'alpha sait qu'il n'est pas tout les jours de bonne compagnie, parfois il peut se laisser sombrer dans un mutisme complet, sans même songer à ouvrir la bouche pour interagir avec les siens.

Mais en cet instant, des mots lui brûlent la langue, chatouillent ses lèvres. Trois petits mots qu'il sait pourtant prononcer à voix haute. Il le fait de manière régulière lorsqu'il s'adresse à Alice. Mais dans ce cas précis, lorsqu'il s'agit d'avouer des sentiments profonds à son bêta, ces trois petits mots deviennent tabous. Comme si avouer son affection, évoquer cette affliction qui le tourmente, pouvait permettre à la vie de tout venir lui dérober. Mary, ce jeune homme blond qui a lui aussi faire battre son cœur il y a maintenant plus de dix ans. Des pertes qui a chaque fois ont su faire saigner son être. Sa main jointe à celle de son mari parle pour lui lorsqu'il est incapable de conter l'évidence à voix haute. C'est finalement Alice qui lui sauve la mise en revenant vers eux. Elle pose son regard céruléen sur ses papas, cherche quelle sera la cuisse la plus confortable parmi celles qui sont prêtes à s'offrir à elle pour lui servir de siège.  

C'est sans surprise qu'elle opte pour une solution qui lui évite tout choix qu'elle doit juger cornélien. Juchée à califourchon sur une des cuisses de chacune de ses figures paternelles, elle laisse finalement choir sa tête contre le torse du loup le plus âgé. Tobias offre un clin d'œil à son amant, leurs mains toujours solidement liées. Cet instant est une bulle de douceur qui doucement apaise le loup après ce séjour tourmenté dans cette cage qui aura été leur premier logis dans cette ville. Un traitement qu'il ne tolère toujours pas, dont la longueur lui a paru être un châtiment pour un crime qu'il est certain de ne pas avoir commit.

[...]

L'homme qui tient les rênes de la ville, ce gouverneur a vite saisit qu'il allait devoir se faire aussi bref que clair. Il leur a débité des informations que l'anglais a souvent jugées farfelues. Emmuré dans un silence fait pour protéger tout les gens présents dans le bureau de celui qui pourrait être vu comme étant son semblable de par son nom et son statut, Tobias a toutefois peiné à museler ses instincts. Pour ne pas gronder quand le farfelu s'est offert une place de choix dans la conversation. À Beacon Hills le capitalisme n'est pas mort, il se nomme crédit. Une folie dans ce monde que de ne pas pouvoir palper les valeurs lors des échanges. L'anglais a serré les mâchoires à maintes reprises, tant qu'il a cru être capable de se les briser sous la force de son agacement auquel la majesté des mouches était parvenu à donner un nouveau souffle.

"Nous ne restons pas."

Les seuls mots qu'il a cru juste de prononcer. À plusieurs reprises, avec une froideur toujours renouvelée.

Les fesses dans l'eau froide, Tobias savonne les cheveux de sa petite humaine tout en retenant un rire nerveux qu'il a déjà exprimé un peu plus tôt dans le bureau du gouverneur. L'inconnu leur a offert du travail, enfin ce sont là les termes dont le bureaucrate a usé. Il a même en quelque sorte racheté Cheval à son propriétaire, manquant de faire éclater de rire ce dernier. En dix longues années, il a parfois su être surpris par son prochain, mais on ne lui avait jamais fait cette blague. Alice s'éloigne de ses papas pour aller jouer dans l'eau, sans se soucier de la fraîcheur de celle-ci. Une épaisse couverture attend déjà la sortie de l'enfant. L'alpha attrape le savon, frotte le dos de son bêta. Le décrassage en règle se transforme en massage. L'anglais soupire et finalement colle son corps chaud contre celui de son mari.

L'instant ne dure pas, car la chaleur corporelle à ses limites. Tobias quitte le ruisseau, nu comme un ver. Les chevaux viennent près d'eux, inspirent l'odeur de ce propre que leurs propriétaires sont parvenus à retrouver. Sans perdre de temps, le brun attrape un maillot de corps et le passe. Rapidement vient le moment d'enfiler un boxer noir distendu et un jean qui a encore la chance d'être dépourvu de trous. Il songe à son ancien élève qui a osé le comparer à un vagabond alors que les atours de ce dernier semblaient tout droit sortis d'une poubelle. Pat s'occupe de la lessive, Alice quant à elle ne juge toujours pas venu le moment de cesser de barboter dans l'eau glacée.

-Alice ! Tu vas tomber malade si tu restes dans l'eau.

Leur petite humaine vient vers lui, tête haute mais démarche traînante. Ses cheveux blonds presque trop longs dégoulinent dans son dos, elle rechigne pour la forme quand son père l'emballe dans la couverture avant de se mettre à la tâche pour la réchauffer. Il frotte énergiquement, trop selon les dires de la petite fille qui décide de se passer des bons soins de son père. La gamine s'éloigne, s'installe dans l'herbe avant de commencer à couvrir ses pieds avec une paire de chaussettes dépareillées. Ensuite ils iront se chercher une maison, selon le gouverneur un vaste choix s'offre à eux. L'habitude du nomadisme fait que les exigences du couple ne sont pas bien hautes.  

Cette ville est une cage, un enclot assez grand pour laisser croire en une liberté qui n'en demeure pas moins illusoire. Si Tobias se donnait en cet instant le droit d'être l'unique décideur de leur famille, il seraient déjà en train de prendre le chemin du départ. Il n'aime pas qu'on lui force la main, et cette impression que lui a donné Argent n'est pas sans le troubler. Certes ils disposent de talents dont l'utilité n'a pas besoin d'être prouvée. Un alpha qui côtoyait la mort bien avant que cette fin de tout ne leur tombe dessus. Un soignant. La mort et la vie dans la même meute, un arrivage appréciable pour cette colonie. Tobias darde son mari d'un regard doux, avant de finalement remonter les bas de jambes de son pantalon pour aller lui prêter main forte. Frémissant quand ses pieds dénudés retrouvent le contact de l'eau fraîche, il se glisse derrière son compagnon. Avec fermeté, il pose une main sur une des épaules de ce dernier. Tend la seconde pour récupérer un vêtement à nettoyer.

Une main tendue qui le reste, pas remarquée donc fatalement évincée par Patrick. Le ventre du britannique grommelle à l'entente de la proposition de son bêta. Alice qui n'a pas perdu une miette de leur échange argue qu'elle est affamée. Un sourire prend place sur le visage de l'alpha, expression simple de bonheur à l'entente de la spontanéité de leur enfant. Il renoue avec une stature droite presque fermée avant de donner lui aussi son avis sur le sujet.

-Il faut qu'on mange.

Car quelques grains de raisin ne suffisent pas à nourrir des hommes qui jeûnent depuis plus de deux jours. Le geste de Chad aura toutefois eu le mérite de donner un peu de douceur à leur existence après les mauvais traitements dont ils ont été les victimes. Un morceau de sucre pour aider la médecine à couler. Un air de festif et entêtant renaît dans l'esprit de l'ancien professeur. Il sort de l'eau sans s'en soucier et se dirige vers les chevaux.

Dans une des sacoches, celle réservée aux denrées alimentaires et aux affaires qui n'appartiennent qu'à Alice, les présents offerts par l'ancien architecte les attendent. L'enfant se serre contre son père qui doit l'empêcher de se jeter sur des fruits quand ces derniers font leur apparition.

-Tu dois manger doucement. Le jeûne ce n'est pas bon à ton âge. Si tu vas trop vite, tu risques de vomir et on ne peut se permettre de gaspiller.

Pat les rejoint pour partager un repas frugal composé de viande séchée et de fruits. Il en sont aux fioritures à l'instant où Tobias sort deux carrés de chocolat noir pour les offrir aux siens, non sans s'être donné le plaisir de lécher celui d'Alice pour en enlever la pellicule blanche. Le goût est sans doute altéré depuis toutes ces années, mais la fragrance amère de cette gourmandise suffit toujours à éveiller les papilles de l'alpha. Songeur, il observe les alentours. Apprécie le silence de ce lieu alors qu'ici la vie semble bourdonner sans arrêt.

-Il faut une maison avec un matelas sain. Une porte qui ferme. Il est hors de question qu'on vienne nous voler durant notre séjour.

La peine qu'il réserve à ceux qui osent s'en prendre à eux est toujours la même. La demie mesure ne sert à rien, sinon à laisser des chances d'esquiver un juste châtiment à ceux qui un jour les trahiront à nouveau. Seules les plus capitales des conséquences marquent les esprits. Le brun soupire, se redresse pour ranger leurs quelques richesses. Ils ne font de mal à personne, mais ne sont pas des anges pour autant. Seuls les faibles d'esprits et d'idées tendent l'autre joue. Tobias plie la couverture qui a eu le temps de sécher au soleil puis soupire en regardant son amant.

-Ils vont avoir besoin d'aide pour remettre leurs barricades en place. Il a dit que c'était du travail communautaire. Dans deux jours à ce rythme on va nous donner le lieu de rassemblement pour la partouze hebdomadaire.

Pat sourit. Alice est quant à elle trop innocente et pure pour songer à la signification de ce mot étrange.

-Sa majesté a aussi parlé d'une école.
-Oui ! Il a dit que je pourrais y aller. Ce sera mon travail ?
-On y va pour apprendre à lire. Et compter. Ils doivent penser qu'on est des sauvages. Il y aura d'autres enfants. Ils seront gentils avec toi. En cas de problème tu devras me le dire.




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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyVen 1 Jan - 22:12


Visiter Frigg ᵝ Tobias Rapier

Le père ours s’occupe de la petite, la surveille et l’encadre de mots et de conditions qui me tirent le sourire.  Plus que tout, c’est lorsqu’il prend la peine de démontrer son inquiétude que Tob nous montre son attachement. Je sais Alice entre de bonnes mains avec son père, malgré les plaintes de la fillette lorsqu’elle se fait sécher vigoureusement. Tobias est un loup qui possède un contrôle exemplaire, en particulier pour un mordu. Mon regard revient donc à mon ouvrage sans porter davantage attention à la famille qui m’a adopté.

« Reste sur la grève, Alice. Daddy vient de te sécher. Si je dois le faire, tu n’aimeras pas ça. »

Fausse menace qui fait rire la gamine et m’accuse de raconter des salades, ce qui a le bénéfice de lui changer les idées le temps que notre chef prenne une décision rapide.  Je souris à sa déclaration et tourne le menton au-dessus de mon épaule. Stoïque, flegmatique, inébranlable et fort de toute l’autorité que nous lui accordons. C’est là sa plus belle qualité en tant que meneur : il ne s’impose pas, et sait nous écouter. Comme Alice et moi lui faisons pleinement confiance, nous lui obéissons et nous permettons de donner notre opinion, parfois, car elle sera écoutée.

Mille fois je l’ai vu dans sa splendide nudité, et pourtant jamais n’est-il aussi beau que dans ces furtifs moments où il se montre un père aimant, un compagnon attentionné, un chef sage. Des moments fugaces que son naturel taiseux chasse trop rapidement, et que je collectionne pour les jours maussades. Je ressort de l’eau à sa suite pour aller étendre les vêtements humides contre la branche lisse d’un jeune arbre, le temps du repas.  Je n’ai pas envie de tirer des cordes pour quelques dizaines de minutes, avant que nous ne levions le camp. Du coin de l’oeil, j’observe mon amant, Alice décidée à ne faire qu’un avec son ombre – le temps d’être repue, du moins.  Il n’est toujours qu’en maillot de corps. Ce fait m’avait amusé dès nos premières semaines ensemble. Lui, le britannique habitué à la pluie et à la neige était plus frileux que moi, le californien. J’alterne les t-shirts et les chemises aux manches roulées, là où il préfère des habits moins légers. Selon les possibilités que nous offrent nos découvertes, toujours.

Je me souviens lui avoir fait remarqué, moqueur, que s’il ne s’acharnait pas autant à se découvrir de sa pilosité naturelle, il serait probablement plus confortable vis-à-vis de la fraîcheur. Le regard que j’ai reçu à ce moment m’avait fait craindre davantage encore pour ma vie que lors de mon accroc avec feu Russell. J’étais parvenu à ne pas me faire jeter hors de la meute en un temps record en lui promettant de le réchauffer dès qu’il en ferait la requête. Si la promesse n’a jamais été rappelée, presque dix ans plus tard, je l’honore toujours. Et plus je connais l’homme, plus je me demande comment il a permis que je m’incruste dans leur vie. Une fois notre accord initial abouti, il aurait facilement pu se débarrasser de moi. Je me plais à croire qu’il a succombé à mon charme entre temps, et a préféré m’apprivoiser une fois qu’il maîtrisait son loup de manière satisfaisante.  À l’inverse, je ne saurais dire à quel moment j’ai décidé de rester. D’endosser ce rôle de père que je ne peux un jour m’imaginer regretter. Depuis cette bévue, je lui ai offert de me raser également le corps, si c'était ce qu'il préférait, mais Tob a dit que cela ne lui importait guère. Seulement, depuis un peu plus d'un an, mes épaules ont commencé à se montrer velues et j'ai demandé à Tob de m'époiler le dos.

Je pends la dernière chemise avant de les rejoindre. J’espère que l’avertissement de mon partenaire ne va pas donner à notre fille l’idée saugrenue de remanger ses fruits si d’aventure ils tentaient de se faire la malle. Elle n’est pas un bête animal de compagnie pour agir de la sorte.  Je m’assoies en tailleur et prends sur moi de montrer l’exemple, en mangeant lentement, sous les récriminations sonores de mon estomac.  D’un œil sévère, j’accepte le carré de chocolat de mon amant et le casse avec mes incisives pour lui en tendre la moitié. Il y a tout autant droit que moi. Si, dans le royaume animal, l’alpha à le premier choix sur la nourriture et les meilleurs morceaux, je ne peux lui évoquer cette règle que mes tripes semblent pourtant reconnaître. Refuser un cadeau est discourtois, et je ne veux faire ce type d’affront à mon chéri, alors j’ai opté pour un compromis. En plus, cela donne un bon exemple à la blonde qui nous observe.

« Il y en a assez pour nous deux, Tob. »

Mon bras reste tendu, effrontément têtu, jusqu’à ce qu’il accepte ma contre-offre. Je lui souris, appuyant d’un clin d’oeil facétieux ma petite victoire. J’ai réussi à lui forcer une gâterie, cela doit faire de moi une personne horrible, et un bêta rebelle à garder à l’oeil. Tobias semble toutefois pris de considérations plus préoccupantes, qu’il égrène sans attendre. Un matelas et une porte : voilà donc ce qui le travaille. Mon humeur n’a pas eu le temps de changer, et je lui rétorque d’un ton qui se veut plus taquin que moqueur :

« Tu es exigeant, Daddy! Je sais pas si on pourra trouver tout ça... Quant à y faire, on pourrait demander un bain tourbillon et notre héliport personnel. » Je lui envoie un nouveau clin d’oeil. « Je pense que si on emménage là où c’est le plus récemment vide, on pourra être plus que confortables. »

Ce qui est parfait.  Rien n’est mieux qu’un court séjour à l’hôtel avant de reprendre notre mode de vie ardu. Quant à savoir si la porte ferme à clé, je suis optimiste que notre réputation soit suffisante pour éloigner les canailles. Deux loup-garous qui massacrent des zombies de leur propre chef. Qui se sont même attaqués à une horde : cela à de quoi refroidir les plus téméraires.

Tobias se met à râler sur le travail communautaire qui nous est demandé en échange du gîte. Cela me semble honnête. Du moins, si nous restons plus qu’une ou deux nuits. La conclusion de sa tirade me tire un sourire.

« Fais pas genre que ça te plairait pas. »

Sans aucun doute bien plus que de chanter Kumbaya sur ce néméton qu’il a mentionné avant-hier. Ou la journée précédente? Voilà que l’école devient un tracas. Je fronce les sourcils. Songe-t-il réellement y envoyer la prunelle de nos yeux, pour un si court séjour? Et si elle était envahie de cette folle envie de se faire des amis, et de geindre au moment du départ? C’est à mon tour de devenir sérieux.

« Évidemment qu’ils seront gentils. Je serai là pour m’en assurer. »

L’idée de perdre Alice de vue ne me dérange habituellement pas tant que ça, car je sais qu’elle reste dans le giron de son autre père. Mais l’envoyer seule dans un établissement clos, à l’abri de nos quatre yeux, voilà une idée qui me déplaît et me donne cette sensation étrange à l’abdomen. Une impression que je n’ai vécue qu’une seule fois, lorsque j’ai été largué. Celle de perdre quelque chose de plus grand que soit. La fillette rigole, pense que je fais de l’humour, et me rappelle que l’école ce n’est que pour les enfants. J’accroche le regard de mon alpha et lui laisse voir toute la détermination de mon âme. Je m’improviserai prof, s’il le faut. Je sais lire, écrire et compter. Ça ne peut pas être si difficile de l’enseigner!

<...>

Nous levons le camp. Certains vêtements sont encore légèrement humides. Je les range  temporairement. À notre prochain arrêt, je pourrai les ressortir et les secouer, puis les étendre de nouveau pour les aérer. Une main sur la longe, le laisse ma bête me guider, derrière celle de Tobias. Silencieux, j’observe les paysages, anciens quartiers, que nous traversons, et tente de m’en imprégner une carte mentale. Mon amant sait où nous allons, lui qui a déjà connu la ville qu’était cette colonie. Pour ma part, je découvre cette colonie dont je ne peux imaginer le passé.

C’est lorsque je surprend un regard inquiet d’Alice que je comprends que quelque chose cloche. Un nouveau regard et je saisis le problème : ils doivent croire que je boude, alors que je suis simplement concentré sur notre ballade. Je cligne d’un œil en direction de mon enfant, et entame une chanson qui, si j’étais un tourne-disque, serait rayée tant je la connais par coeur. Ainsi, Alice sera rassurée sans que j’aie à délester ma concentration pour autant. Ma voix enchaîne les chants simples sans que mon esprit n’y prête attention et, lorsque nous arrivons devant l’une des demeures qui nous avait été indiquée, je réalise que Tobias et moi avons oublié de parler d’un détail qui me semble crucial : souhaitons-nous avoir une chambre séparée pour nous deux, ou préfère-t-il également que nous ayons la gamine à proximité, pour que l’on dorme plus sereinement.  Je crains que d’évoquer ces options à voix haute ne cause un déluge verbal chez notre protégée. Qu’elle insiste pour donner son opinion, que je ne saurais deviner. Elle a l’habitude de dormir dans nos environs immédiats. De plus, cela me crèverait le coeur de constater qu’elle atteint déjà l’âge ingrat où les parents deviennent des boulets.

Je mets le pied à terre d’un geste habitué, et me dirige vers Cheval. Je tends les bras et saisis Alice par les aisselles avant de la blottir contre moi, libérant suffisamment d’envergure de mouvement à mon aîné pour qu’il rejoigne à son tour le plancher des vaches. Je jette un regard à la résidence que nous nous apprêtons à inspecter. Rien à voir avec celle qu’Angelica et moi possédions jadis.
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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyMer 6 Jan - 14:13



Joue-la comme Wagner
Feat : Patrick J. Rapier


Alice pense que son père plaisante lorsqu'il mentionne qu'il sera lui aussi présent à l'école pour s'assurer que tout s'y passe au mieux. Elle ne saisit pas l'importance de cette inquiétude qui parcourt Pat et Tobias à l'idée de la laisser entre les mains d'inconnus. Si elle est encore en vie, dans ce monde qui chaque jour s'échine à les mettre à mort, c'est parce que ses pères font tout pour la garder continuellement dans leur champ de vision. Celui qui leur dérobera leur enfant n'est pas né. Tobias garde ses lèvres scellées, se satisfait de ce silence qui est le sien alors que sous ses yeux, sa famille se plaît à argumenter dans un sens puis dans l'autre. Pat remportera ce combat qu'Alice est en train de mener pour gagner un peu d'indépendance. L'enfant est encore trop naïve pour être laissée sans surveillance.

Tout en appréciant l'amertume du carré de chocolat que son amant a tenu à partager avec lui, Tobias donne à son regard noir l'occasion de parcourir les environs. Cette bulle de solitude dans laquelle il se complaît à vivre, il en profite sans doute pour la dernière fois avant longtemps. À Beacon Hills la vie ne s'est pas arrêtée, au contraire elle fourmille. Il a pu apercevoir quelques enfants trop juvéniles pour avoir eu l'occasion de connaître le monde d'avant lors de leur bref passage en ville  Dans quelques heures ils auront eu aussi trouvé une maison dans cette ville qui a été la sienne pendant plus d'une année et qui au final lui a offert plus de bonnes que de mauvaises choses. Ils seront alors des citoyens presque lambda, des gens que l'on oubliera bien vite lorsqu'ils seront repartis sur les routes.

Sans un bruit il se redresse, déjà prêt à ranger les restes de leur repas. Ce mode de vie n'est pas plus mauvais qu'un autre et parvient, il l'espère, à satisfaire les siens la plupart du temps. Il ne peut de toute façon rien leur offrir d'autre, si ce n'est son affection maladroite. Pat se lève à son tour, range leurs atours qui n'ont pas eu le temps de sécher. Il faudra s'assurer que cet état ne perdure pas, pour éviter qu'une forte odeur de moisissure ne se développe et ne vienne ainsi attaquer leurs odorats sensibles. Cette fois l'alpha ne laisse aucun choix à sa fille lorsqu'il lui impose plus qu'il ne propose de partager sa monture.  Son compagnon a déjà énoncé une idée qui lui semble folle il y a quelques lunes de cela. Offrir la possibilité à leur fille de disposer de sa propre bête, lui permettre ainsi de ne plus vivre dans le giron de son alpha qui s'entête à l'accrocher à lui durant leurs voyages. Une bête de plus leur permettrait de transporter plus de choses avec eux. Parfois la place leur manque et les pousse à faire des choix qui sur l'instant peuvent paraître plus déchirants que raisonnables. Mais Tobias n'est pas prêt à voir son bébé devenir une jeune fille. Un éloignement, même passager, même minime lui semble être une montagne insurmontable. La voir prendre son indépendance, l'autoriser à agir ainsi est un choix dur qu'il redoute, une décision bien plus lourde que celle qu'il a lui même prise il y a dix ans de cela. Oublier son humanité, passer dans l'autre camp. Un acte simple car motivé par la plus belle des perspectives. Il voulait garder sa fille en vie, y est parvenu. Sans Patrick il ignore si cela aurait été possible, ne veut de toute manière pas se forcer à imaginer ces dix dernières années sans la présence de son époux.

Tandis qu'ils approchent d'un lotissement qui semble comme mort, Tobias songe. Car c'est là l'unique raison qui lui fait bien souvent garder le silence, un silence éreintant pour ceux qui vivent près de lui. Il pense, un acte comme un autre.

Il pense à cette parodie de mariage qui ne rime pas à grand chose. C'était au début un mensonge, une vilaine calembredaine pour rentrer sans mal dans des colonies qui tentaient parfois de disloquer leur meute à l'entrée. Un anneau facilement dérobé à un être qui n'en avait plus besoin. Une parodie de fiançailles dénuée de romantisme. Un petit coup derrière un buisson pour officialiser les choses. Tobias sourit comme un benêt à cette idée alors que derrière lui Pat chante. Ils approchent d'une maison d'où ne leur provient aucun signe de vie. L'habitat paraît dans un état pitoyable mais il est certain qu'ils ont déjà connu pire.

En 2030 la définition du pire a gagné en grandeur.

Tobias marque l'arrêt et Pat ne perd pas de temps à l'imiter, puis à venir le secourir en le libérant de la charge de leur petite humaine. Une fois l'enfant en sécurité dans les bras de son second père, Tobias ne perd pas de temps avant de se laisser chuter au sol tout en conservant une certaine grâce.  

Rapidement ils franchissent le seuil de cette maison dont évidemment la porte ne ferme pas. Pour ne pas permettre à Pat de faire une réflexion qui brillerait par sa justesse au sujet de la peur qu'ils peuvent naturellement faire naître chez ceux qui vont être leurs voisins durant leur bref séjour dans cette colonie, Tobias demeure silencieux. L'endroit est poussiéreux, ici et là des araignées ont tissé de larges toiles. Les malheurs de cette humanité rendue fébrile par un petit virus ont permit au règne animal de retrouver cette place dominante qui lui revenait. Tobias fronce le nez, soupire quand son regard noir glisse sur un escalier cabossé, en partie dévoré par des parasites. Les gens qui vivaient ici ne sont plus depuis longtemps s'il doit se fier à ce qu'il voit. Si le reste de cette habitation est aussi insalubre que ce qu'il observe pour l'instant, ce ne sera pas ici qu'ils déposeront leurs bagages pour quelques jours.

Il croise le regard de son mari, Pat se contente de hausser les épaules partageant visiblement son avis au sujet de cette maison qui n'en a plus que le nom. De l'entrée ils en arrivent à la pièce qui devait être celle de vie. Un vaisselier aux vitres brisées, des restes de céramiques irrécupérables sur le sol. Alice poussée par un élan de curiosité tente de se frayer un chemin pour doubler ses pères. Pat agit avant même que Tobias n'ait eu le temps de rappeler leur petite humaine à l'ordre.

Sauf si une bonne surprise devait faire son apparition, cette maison ne deviendra pas la leur, même pour quelques heures. Tobias devine sans mal qu'ils peuvent trouver mieux dans cette ville. La horde et son frais passage a dû causer la mort de nombreuses personnes, assez pour que certains des défunts aient laissé derrière eux un domicile viable. Et peut être un peu de nourriture dont ils pourraient profiter. Ici on a pillé plus que de raison, dans l'espoir de retrouver les miettes d'un confort disparu. S'il restait un matelas sain dans les parages, ce dernier doit avoir été embarqué depuis longtemps.

Avec la fin du monde, beaucoup ce sont donné ce droit : Celui d'aller voir si effectivement l'herbe n'était pas plus verte chez les voisins.

-Y a rien ici. Rien de bon en tout cas.
-Mewon

Mewon ?

-Oh le joli petit chat ! On peut le garder ?
-Non !

Patrick vient de joindre sa voix à celle de son alpha pour faire cesser au plus vite ce qui pourrait ressembler à un début de caprice. Tobias n'a rien contre ces boules de poils, en tout cas il ne les a jamais vraiment détesté. Certes ces animaux plus prétentieux qu'intelligents ne vont guère de paire avec les affinités que lui a offert sa nature lupine. Mais ce n'est pas là la raison de son refus immédiat. Il faudrait être sot pour vouloir conserver avec soi un animal qui ne peut rien nous apporter en retour. Il fixe la boule de poils, sourcils froncés. Juchée sur le vaisselier, place qui était il y a encore peu de temps, vierge de minou voyeur, cette sale bête les matte.  

Puis disparaît. Sans crier gare, sans que cela ne soit normalement possible. Alice crie sa joie à propos du chat magique dont elle veut devenir l'amie, Tobias soupire tandis que derrière lui son compagnon commence à s'amuser de cette situation. L'animal vient de réapparaître à un pas du pied gauche de l'anglais, faisant sourire ce dernier qui se fiche finalement de savoir comment cet inconscient a pu acquérir un tel pouvoir. L'animal feule, l'alpha prend son élan pour lui apprendre à voler.

La suite pourrait être décrite de plusieurs manières. Elles ont toutes un point commun. L'humiliation immédiate de l'alpha.

Alice hurle.

Minou disparaît.

Pat crie à son mari qu'il doit faire attention.

Le mari en question chute en arrière, son dos et son fessier tombant lourdement au sol. Le parquet craque, cède car les mauvaises blagues n'ont jamais de fin. Tobias râle cette douleur fulgurante qui grimpe dans son dos, lui remonte jusqu'au crâne. Un peu sonné il met du temps à réaliser que le chat dont le paternel se nomme sans aucun doute Satan, vient de revenir, se posant cette fois sur le torse du géant anglais qui a été soulagé d'une bonne part de sa dignité en quelques secondes.  L'animal feule, montre sa fleur à l'alpha avant de la laisser éclore pour mieux expirer un fumet écœurant.  

-Petite saloperie de chat je vais te tuer !

Le chat, loin d'être stupide disparaît immédiatement. Tobias ferme les yeux, l'arrière de son crâne reposant contre le parquet dont il vient de finir de causer la ruine.

-Pas cette maison ! Pas ce lotissement ! Pas ce foutu chat ! Je le bouffe si je le revois ! Pat... Je te laisse choisir la maison.    
:copyright:️ Fiche par Mafdet Mahes




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Dernière édition par Tobias Rapier le Mar 4 Oct - 19:41, édité 1 fois
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyLun 11 Jan - 20:03


Courtiser Frigg ᵝ Tobias Rapier

Derrière le panneau d’aluminium creux qui sert de porte, nous n’entendons pas le moindre son. Nous ne sentons la moindre fragrance humaine, ce qui indique sans équivoque que la résidence a été abandonné depuis quelques mois au moins. Une légère odeur chatouille mes narines, mais je n’en dis rien, dans l’espoir de me tromper : ce pourrait être autre chose que du mildiou. Alice nous accroche l’un par le pouce et l’autre par deux doigts. Elle se montre plus aventureuse que nous et semble décidée à franchir le seuil la première. Tob prend plutôt la tête et je clos notre groupuscule, sans parvenir à refermer la porte. Je tais mon amusement derrière un sourire.  Il fallait bien qu’on ait que deux critères pour qu’immédiatement le premier soit bafoué. La petite s’extasie sur une toile particulièrement imposante, dont la symétrie géométrique est perlée de fines gouttelettes.

L’étage est manifestement inaccessible, pas sans une sérieuse restauration de l’escalier. Mon alpha me lance un regard, mi interrogateur mi fataliste, et je ne sais que lui hausser les épaules en guise de réponse. Je ne sais qu’en penser.  Il y a une douzaine d’années, le courtier immobilier nous avait recommandé de visiter plusieurs demeures avant d’en choisir une : j’imagine que le conseil est toujours valable.

Notre fille tente de s’échapper, mais mon bras vient crocheter son menu corps avec douceur. Un instant plus tard, je ceins ses jambes autour de mes reins et elle m’étrangle de ses bras. Sa position nouvellement élevée, sans être non plus vertigineuse, lui permet de satisfaire momentanément sa curiosité en changeant son point de vue sur la pièce ravagée.  Pillée, plus vraisemblablement. Ma main se serre instinctivement sur l’avant-bras qui s’agrippe à mon cou, par instinct protecteur bien plus que pour respirer. Je longe prestement le mur, profitant de ma souplesse pour manœuvrer parmi le mobilier renversé, et passe la tête par l’ouverture orthogonale à celle par laquelle nous sommes entrés. Je pousse le battant de la porte entrouverte et une odeur forte me provient immédiatement au nez. Par réflexe, je le couvre, ainsi que celui d’Alice. Je m’apprête à aviser Tobias de la tache noire d’un mètre de diamètre, au plafond de la cuisine, quand il prend la parole.

Je me retourne, prêt à ressortir. Je lui raconterai l’infiltration d’eau durant notre prochain déplacement. Le toit a probablement cédé il y a un moment, et la pluie y à piéger de l’eau. C’est ma supposition de néophyte, à tout le moins. Nous fixons tous l’intrus, qui nous regarde après avoir miaulé, comme offusqué qu’on n’ait pas accordé d’attention à sa présence. Voilà que le sac à puce donne des idées à Alice. D’une négation simultanée, mon amant et moi sommes d’accord sans devoir nous concerter.  Je n’ai jamais compris l’intérêt des bêtes de compagnie. C’est sale, c’est bruyant, c’est encombrant, c’est cher et ça n’apporte aucun bienfait. Un truc inutile pour gamins et vieilles dames séniles. Des bibelots qui font du bruit, et du dégât, quoi!

Alice s’entortille autour de mon coup comme un mauvais sommelier sur une bouteille de champagne. Elle veut aller flatter la bestiole, me somme de m’en rapprocher. On risque d’attraper des puces, avec une telle bestiole qui traîne on ne sait où! Ça ne l’empêche pas de tirer les bras vers le sommet du vaisselier, en jouant des cuisses sur mes reins pour me faire bouger.  Elle est définitivement apte et mûre pour sa propre monture. On lui trouvera un poney éclopé avec un souffle au coeur, si l’on craint qu’elle parte au galop sans pouvoir la rattraper. Tant que je ne devienne pas son dada officiel.

Nous nous figeons avant que ma tête ne poppe, à mon grand bonheur. Le matou vient de disparaître. Non pas qu’il ait sauté, ou se soit caché. Je jure qu’il s’est téléporté, et les cris enthousiaste d’Alice, frôlant les ultrasons, laissent croire la même chose. Un pote d’enfance avait un clébard. Il torturait la pauvre bête avec un sifflet à ultrasons, supposé être utilisé simplement dans le but de le punir suite à une bêtise. J’ai failli virer fou et n’ai jamais remis les pieds chez ce gamin. Alice se rapproche dangereusement de cette fréquence maudite, et je dois trouver moyen de la calmer. Tout d’abord, je la pose au sol, bien que je sache qu’elle se ruera sur l’animal aux pieds de Tobias.

Je hoquette sous l’effort requis pour contenir mon fou rire, alors que ma main tendue aide Tob à se redresser. Le chat à feulé, j’ai vu mon alpha débuter un geste hostile, Alice a changé de fréquence pour s’interposer. Le chat a disparu de nouveau, j’ai lancé un avertissement et Tobias s’est retrouvé à travers le plancher. Le chat est revenu, l’air s’est vicié, et il est repartit pour de bon cette fois. Voilà pourquoi je n’aime pas les bestioles. Était-ce nécessaire que cette petite plaie de félin vienne encore un peu diminuer l’humeur de Tob, qui venait à peine de s’améliorer au pique-nique? Je le comprend d’être furieux, et je sais que mon amusement ne l’aidera pas, mais la situation était indubitablement cocasse.  Digne de l’un de ces vieux films de clowns.

« Relève-toi. On trouvera mieux ailleurs. »

Je croise son regard lorsqu’il daigne l’ouvrir et s’extirper de son siège indigne.

« Désolé, Tob. » soufflé-je à travers mes lèvres pincées Je dépose un bisou sur sa joue mal rasée en preuve de ma sincérité.  J’ordonne à Alice de sortir, mais elle traîne des pieds.

« Hop! Princesse! » Je raffermis le ton. Je n’ai pas envie qu’elle choppe la crève à cause de cette piaule.    Nous la suivons, et je passe un main à l’arrière du pantalon de mon conjoint, autant pour masser les muscles endoloris que pour déterminer l’ampleur des dégâts sur sa tenue.

« T’as mal où ?»

Mes paupières papillonnent un instant pour se réhabituer à la lumière solaire alors que je me montre plus bienveillant. Je vérifie sommairement son état, même si nous savons tous deux qu’il ne devrait en garder aucune séquelle physique. Quant à l’injure, Alice était suffisamment vive pour ne pas en reparler. Je ne serais pas surpris que l’histoire ressorte dans quelques années, par contre, s’ils se prennent le chou.

<...>

Nous avons passé la journée à errer dans cette bourgade en grande partie abandonnée, tombant de charybde en scylla dans nos découvertes.  J’ai songé à un moment nous contenter de la maison du chat. Ou peut-être l’une de celles sur la rue adjacente. J’ai vu une maison bordée de roses, qui semblait particulièrement bien entretenue. Toutefois, je crains que l’humeur de Tob ne s’assombrisse davantage à cette mention.

Nous abordons un quartier qui semble plus vivant. Trois enfants cessent leurs jeux en nous voyant arriver, leurs regards fixés sur Alice. Je leur envoie la main et souris, mais mon attention est rapidement déviée vers un mouvement derrière la maison suivante. C’est un homme, qui doit être un peu plus jeune que Tobias, qui vient finalement nous voir.  Il porte une salopette rapiécée et une scie pend nonchalamment au bout de son bras.  Avant qu’il n’ait le temps de nous héler, je m’adresse à lui d’un ton aussi jovial que les éreintantes dernières journées me le permettent.

« Pardon! Bonjour. Le gouverneur nous a permis de nous trouver une maison où loger pour quelques nuits. Sauriez-vous où nous pourrions en trouver? »

L’homme nous fixa un moment, l’air de réfléchir autant que de nous jaugé. Droits sur nos selles, nos tenues dans un état à faire jalouser quiconque y accorde encore de l’importance, nous dénotons certainement. Finalement il nous fait grâce d’une réponse et nous explique à reculons que la vieille McIntyre, ou un autre nom que j’ai sitôt oublié, était décédé dans son sommeil il y a une semaine. Que son gendre devait passer récupérer ses affaires, mais il n’est pas rentré hier. Qu’il supposait qu’on pourrait s’y installer temporairement.  Ce qu’il ne dit pas fend tout de même l’air avec plus de force que ses mots, et je sens les risques que Tob ne se bisque de nouveau et se braque.

« Nous prendrons soins de ce qui nous est prêté, et nous ne sommes pas du genre à fouiller dans les affaires d’autrui. Nous respectons les défunts. »

C’est techniquement vrai. Ce que nous trouvons dans les centre commerciaux et autres appartenaient à des corporations ou des entreprises, et non à des gens. Nous ne sommes pas des détrousseurs ou des voleurs de grand chemin, mais plutôt des marchands itinérants. Doublés de mercenaires. Je lance un regard à Tobias. Nous saurons bien rapidement si l’idée qui vient de me germer à l’esprit lui déplaira. Je veux simplement me montrer diplomate et faire patte blanche.

« Si vous vouliez nous aider à emmener un matelas au salon, nous pourrons rester circonscris dans le salon et la cuisine. »

L’homme semble rassuré, et je détourne le regard vers Tobias. Qu’en pense-t-il?

<...>

La différence entre cette maison et les précédents est plus que notable. Je devine Tobias aussi soulagé qu’éreinté et lui ordonne d’aller se coucher dès que notre voisin temporaire disparaît de notre champ de vision. L’homme s’est finalement montré loquace. J’imagine que cela fait du bien de voir parfois de nouveaux visages, qui ne soient pas à demi décomposés. Le charme enfantin d’Alice a fait le reste et le tour était joué. Il nous a expliqué qu’ils étaient cinq familles dans le coin, nous avait parlé des habitants de ce microcosme. Alice avait voulu savoir si elle pourrait rejoindre les gamins. Plus tard, avions-nous répondu.  Pour l’instant, je compte profité d’un brin de confort, et je crois que mon partenaire également.

« T’as pigé son nom, au fait ? »

Tobias est doucement en train de se préparer à trouver le sommeil, et nous bavassons légèrement. Enfin, je bavasse, et il intercède parfois. Alice fait irruption dans la pièce, un drôle d’éperon en main.

- Daddy! Papa! Regardez! J’ai trouvé une épée!

« Alice! On ne fouille pas dans les affaires des gens. »

- Mais elle est morte!

Je jurerais que j’ai vu Tobias sourire! Le gredin, il se moque de mon autorité ou je rêve? Nous nous devons toutefois de montrer un front commun, et nous tâchons de lui expliquer que la dame mérite tout de même notre respect, et que nous avons fait une promesse aux voisins.

« On va aller ranger ton épée. Où l’as-tu trouvée? »

Lorsque Alice ouvre la porte basse d’un meuble antique pour y ranger l’arme, je réalise ce dont il s’agit. Plusieurs balles de laine et ce qui me semble être un demi gilet servent de lit à l’aiguille qu’elle nous avait ramené.  La petite me presse de questions que je suis bien à mal de lui répondre, jusqu’à la dernière que j’esquive avant que le chaton soit remplacé par une nouvelle obsession.  Ou pire, qu’elles s’accumulent.

- Je veux tricoter ! Tu peux me montrer ?

« Je sais pas faire. Tu ne voulais pas aller jouer avec les autres enfants ? Daddy doit se reposer. On va lui faire un bisou, puis on sort jouer. D’accord ? »

- Oui! DADDYYYYY! Tu sais tricoter, toi? Papa peut pas m’apprendre !

Et voilà qu’elle fonce comme une furie hors de la pièce. Un instant plus tard, je rejoins ma famille et offre un sourire navré à celui qui partage mon lit et ma vie. Nous nous embrassons, je lui fais promettre de rêver à moi, puis je l’abandonne à Morphée, Alice dans les bras. Dès que nous voyons les autres enfants, elle se blottit contre moi, le visage caché dans le creux de mon épaule.  C’est vraiment le bon moment pour jouer les timides?
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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyVen 15 Jan - 16:13



Joue-la comme Wagner
Feat : Patrick J. Rapier

Il râle sa mauvaise humeur naissante lorsque son mari lui dit de se relever. Cette journée a mal commencé et est bien partie pour s'achever sur une note tout aussi amère. Depuis qu'ils sont arrivés aux abords de cette colonie, Tobias ne fait que regretter son choix qui finalement n'en était pas vraiment un. Se laisser guider par un appel surnaturel, mettre sa famille en danger, une fois de plus. En les confrontant à une horde alors qu'il aurait été si simple d'ignorer ce problème. Plus rien ne le relie à la ville de Beacon Hills, même si l'ancien chasseur mentirait s'il affirmait ne pas avoir été heureux de revoir Chad. En vie.

L'anglais ouvre les yeux à nouveau, ancre son regard dans celui amusé de son mari. Il pourrait grogner, il le fait si souvent que ce comportement ne chagrine plus les siens depuis bien longtemps. Mais cela ne servirait à rien. Il râle, attrape la main que Pat lui tend pour se redresser et ainsi s'extirper de son carcan de bois fendu. Cette maison était déjà dans un sale état. Un baiser sur sa joue mal rasée lui arrache un soupir. De son côté Alice rechigne à l'idée de quitter cette maison qui de toute façon n'était pas assez bien pour elle. Sans doute espère t-elle un retour du sac à puces. Tobias sourit lorsqu'une main glisse sur son postérieur endolori, se fait graveleux quand son amant le questionne au sujet de son état.

-Exactement à l'endroit où se trouve ta main. Ne te sens surtout pas forcé de la retirer.

Il ne livre pas l'entière vérité au sujet de son état. Son dos lui fait mal, comme s'il avait été brisé sous le choc. Mais dans quelques minutes cette douleur ne sera plus qu'un fantôme. Seul le souvenir de cette humiliation s'attardera dans l'esprit du brun, lui fera grincer les dents à chaque fois qu'ils croiseront un félin.

Ils quittent cette maison sans se forcer à y rester plus longtemps que nécessaire. Rien de bon ne subsiste dans cette baraque insalubre. On a déjà dû y piller tout ce qui pouvait avoir un intérêt, même minime. Tobias n'ose penser à ce qui était son appartement, un lieu qu'il a quitté sans jeter un regard derrière lui. Il fallait partir. Ce jour là cette certitude l'habitait, donnait une force à ce geste qu'il apprêtait à faire. Un geste fou, car c'était là presque du suicide que de partir à l'aventure avec un bébé, dans un monde peuplé par des morts qui ne cessaient de se relever.  Il n'avait toutefois pu s'empêcher de disséminer des pièges dans ce lieu qui avait été son chez lui durant quelques mois heureux. Les premiers inconscients qui ont voulu y tenter une virée ont dû être surpris, et finir leur vie dans d'atroces souffrances.

Alice ne pipe mot à propos du chat, ne prend pas la peine de mentionner les vilains mots qui ont été prononcés par son père. C'est une bonne chose car l'alpha n'est pas dans un état mental qui lui permettrait de gérer une mutinerie. En dix ans il n'a toujours pas découvert la notion de tact, pourtant parfois essentielle vu leur mode de vie décousu.

[...]

Lorsqu'ils arrivent dans une rue habitée par plus de vie qu'ils n'ont su en croiser durant cette journée,Tobias peine à croire qu'ils auront un toit au dessus de la tête pour la prochaine nuit passée dans cette colonie. Même si le vil matou magique reste ce qu'ils ont, en son sens, vu de pire dans cette journée, il lui faut bien avouer que le reste n'était guère plus glorieux. De Beacon Hills, une ville qui a pu sembler presque charmante au britannique il fut un temps il ne reste rien. Finalement ce fonctionnement dont on leur a vanté les mérites n'est que poudre aux yeux. Un homme les fixe sans même chercher à se faire discret. Avec sa scie bouffée par la rouille et sa salopette rapiécée, l'inconnu ne paie pas de mine. Mais ce pas grand chose que représente l'autochtone est ce qu'ils ont vu de mieux durant ces dernières heures. L'alpha laisse son compagnon prendre les choses en main, échanger quelques mots avec celui qui les observe comme s'ils étaient des bêtes curieuses. L'habitude fait que Pat sait y faire. Enjoué malgré ces derniers jours catastrophiques le mari de Tobias brille par son tact et sa sympathie. L'anglais force un sourire sur ses lèvres alors qu'il ne rêve que de sommeil. Alice quant à elle pigne au sujet des trois enfants qui jouent dans la rue.

L'anglais pose une main sur l'épaule de sa fille pour la retenir, écoute d'une oreille distraite ce qui se dit entre son mari et cet inconnu. À force de diplomatie Pat parvient à apprendre qu'une maison a été fraîchement libérée de son habitante. On attend son gendre qui doit venir vider cet endroit, un gendre qui ne reviendra peut être jamais au vu des récents évènements qui ont secoué la ville. Contre quelques promesses sur l'honneur qu'aucun vandalisme ne sera causé par leur présence, les voilà donc rapidement autorisés à occuper quelques pièces de cette demeure durant leur séjour en ville qui se veut bref.

Ces instants sont importants. Des manières douteuses ne feraient que donner naissance à de la crainte à leur égard. La peur appelle l'agressivité. Et cette dernière mène toujours à de tristes fins. S'ils veulent vivre ces quelques journées en paix il se doivent donc de montrer patte blanche et ce dès leur arrivée.

L'homme se fait moins méfiant et de plus en plus loquace tandis qu'il les aide à s'installer. Tobias prononce quelques mots, de rares paroles destinées à montrer qu'il n'est pas un mauvais bougre. Même si son humeur se fait maussade depuis ces derniers jours, il est pourtant heureux de ce climat apaisé qui se monte au fil des minutes passées avec ce voisin temporaire. Quand enfin l'homme les délaisse pour leur permettre de retrouver une certaine intimité, l'anglais ne se trouve même plus la force de faire semblant. Ce numéro de gentil ne se marie que très mal avec son actuel état nerveux que la fatigue empire au fil des minutes qui s'écoulent. Quand Pat lui impose d'aller se reposer, Tobias ne se fait pas prier. S'il prend son temps de sommeil maintenant, il sera en bonne forme lorsque les siens partiront à leur tour pour le pays des rêves.

Sans broncher il retire sa veste, son jean et chaussures de randonnée. Dépose ses vêtements en tas soigné sur un coin du canapé, range ses chausses près de la porte d'entrée.    

-Non. Mais je connaissais peu de personnes dans cette ville. Quelques collègues, Chad, le parrain de la petite...

Il serre les dents en songeant au dernier nommé. Un homme qu'il a cru son ami, qui l'a sûrement été d'ailleurs. Un type capable de débiter des belles paroles en usant de la ferveur d'un homme d'église. Un amico qui lui a promit d'être toujours là pour sa fille et qui finalement s'est révélé être aussi peu fiable que tout les autres. Tobias ne se rend pas compte que ses poings se sont serrés, imitant là à la perfection sa mâchoire crispée.  

Ce loup dont il a oublié le nom avec les années, il ne lui souhaite qu'une seule chose : Être mort depuis belle lurette. Le respect que Tobias éprouve envers les défunts est la seule chose qui l'empêche d'injurier cet homme lorsque Alice le questionne au sujet de la personne qui lui a offert cette médaille de baptême dont son père supporte difficilement la vision. Alice qui à présent court dans la maison, passe entre les pièces dont ils ont gagné le droit d'user temporairement. Pat parle, parfois Tobias répond. Il en est à se glisser sur le matelas, près à se couvrir pour son bout de nuit quand Alice fait irruption dans la pièce, usant d'une voix suraigüe sûrement bien plus létale que cette étrange rapière qu'elle a su dénicher.

Tobias ne peut s'empêcher de sourire quand la logique enfantine mais pas moins juste de sa fille résonne dans le salon. Toutefois il se reprend bien vite, essaie de passer pour un parent sérieux. L'autorité parentale n'a jamais été son fort. Cadrer les gamins des autres oui, ça il a su faire et ne doute pas d'être capable de renouveler la chose si l'occasion se présentait. Mais dire non à sa princesse...

-La dame est peut être morte, mais ça reste son bien. Tout ici lui appartient.  

C'est pas mal. Ça sonne même presque juste alors qu'il doit se faire violence pour ne pas rire.

-Soit sage.

Ou alors... File donc crier plus loin. Tout le monde se calme, enfin pas trop longtemps non plus. Histoire de ne pas laisser l'anglais s'endormir aussi vite qu'il n'aimerait être en capacité de le faire.

Alice et Pat parlent, Tobias se force à suivre le fil de cette conversation qui lui semble venue d'un autre âge. Le tricot. Tout petit, il allait sur les genoux de sa mère pour mieux observer ce qui lui semblait être un étrange tour de magie. Armée d'aiguilles et de simple laine, Margaret parvenait à habiller ses enfants, et même son mari lorsqu'il lui restait encore assez de temps pour le faire. Perdu dans ses songes à défaut de pouvoir s'évader dans de doux rêves, l'alpha sursaute quand sa fille se rue sur lui. Râle pour le plaisir de grogner.

-Je ne sais pas tricoter. Mais j'ai vu ma mère le faire.

Sa petite humaine fait la moue. Il doit bien y avoir quelque part dans cette maison un manuel contant le fonctionnement de ce passe-temps.  Le tricot est une passion nouvelle que la gamine risque de bien vite oublier, mais si celle-ci peut aider le souvenir de ce chat fumiste à s'effacer de l'esprit de l'enfant il ne faut en aucun cas négliger cette idée.

Il dit à sa fille qu'il l'aime, se mord les lèvres pour ne pas prononcer ces mêmes mots à l'égard de son mari. Ces quelques lettres inoffensives tuent ceux qui s'approchent trop de lui. Cette certitude s'est ancrée au fond de l'âme du britannique au fil du temps. Il pose sa tête sur un coussin fauché sur le canapé puis ferme les yeux sans plus attendre. Avec accroché aux lèvres, le souvenir de ce baiser échangé avec son bêta.

[...]

Un corps chaud se love contre le sien, un second bien plus petit gigote un peu trop. L'alpha encore ensommeillé peine à ouvrir les yeux, se contente simplement d'étouffer un bâillement derrière sa main. Réveillé et aux aguets, Tobias savoure cette proximité qu'il a avec les siens. Patrick dort déjà, n'a pas attendu comme à son habitude l'éveil de son mari pour plonger dans de doux rêves. Il faut dire que les dernières journées ont su se faire plus harassantes qu'à l'ordinaire. Le brun étend ses jambes avant de lever son regard noir vers la nuit qui se dévoile à travers une fenêtre. Son cycle habituel n'est que décalage avec celui dont on lui avait vanté les mérites avant que le monde ne juge bon de s'écrouler.

Il ne sait combien de temps il reste dans cette position, apaisé par la présence des siens autour de lui. Tobias choisit finalement de se lever à grand renforts de gestes doux pour ne pas être la cause de l'éveil de ceux qui sont devenus toute sa vie. Les seules raisons qu'il a encore de vivre. Un trésor dont il avait longtemps cru devoir être privé, et ce jusqu'à sa fin.

Une fois debout, il fixe sa fille qui dans son sommeil ne perd pas de temps pour aller s'accrocher à Pat. Rapidement les bras du loup entourent ce corps frêle mais heureusement pas famélique. On ne trouve plus d'appareil photo depuis des lustres, mais cette image s'imprime sans mal sur un support qui n'est pas prêt de jaunir. La mémoire du britannique ne se fait fragile que lorsqu'il est question du futile. Rapidement il s'habille.

Il fait du feu dans le poêle en puisant dans le stock de bois et d'amadou de la vieille dame qui vivait encore ici il y a peu. Puis enfin il quitte la maison, sort pour assouvir un vice qui tient plus du caprice qu'autre chose. Cigarette allumée aux lèvres il profite de ce calme ambiant, lève les yeux vers une lune qui ne sera pas pleine avant quelques jours. Au début cette même lune était source de crainte, faisait naître une terreur sans égal chez le britannique qui ne voulait pas devenir un danger pire que celui représenté par ces morts hyperactifs pour sa fille. Alice est une ancre qui lui permet de vivre au mieux ces passages d'un cycle à un autre. Mais son contrôle qui se veut exemplaire, il le doit aussi en partie à son mari. Tobias soupire, expire un long et fin nuage de fumée dont la pâleur tranche avec cette ville plongée dans le noir depuis que la fée électricité n'est plus qu'un souvenir d'antan.

-Monsieur ? C'est une clope ?

L'alpha perdu dans des songes qui ne concernent que lui n'a pas entendu l'opportun approcher. Un manque de méfiance qui aurait pu lui coûter cher. Il tourne sa langue sept fois dans sa bouche, puis une fois de plus avant de répondre. Sa voix chaude est habitée par l'apaisement tandis qu'il essaie de se faire charmant.  

-Oui s'en est une.

Il est trop tard, ou bien encore trop tôt pour que la présence de cet homme près de lui ne soit pas perturbante. Mais il décide de jouer la carte de la nonchalance. En se montrant avenant avec ce qui semble être un de ses voisins temporaires, il s'assure aussi que ce dernier ne viendra pas tenter de s'en prendre aux siens.

-Je fumais aussi. Mais on en trouve plus en ville depuis des lustres. C'est une cigarette avec filtre ?

Tobias sourit. Il connaît déjà la suite de cette scène avant que celle-ci ne soit jouée entièrement. Il conserve son mutisme pour l'instant, ne veut pas être celui qui lancera l'idée en premier. Idée qui ne tarde pas à se faire entendre.

-Vous en auriez une ou deux ? Pour moi.
-Ca peut se faire.

Le plaisir de ce vis à vis dont la pénombre lui dissimule le faciès se fait sentir immédiatement.

-Appelez moi Tobias. Par contre je vous préviens. Rien n'est jamais gratuit avec moi.

[...]

Dehors le soleil séduit la lune pour mieux lui dérober la place. Sur le matelas ça remue, visiblement l'odeur du pain qui grille sereinement semble être le plus doux des réveils qu'il pouvait offrir à sa famille. Sur un coin de table s'étale son trésor gagné au culot en échange d'une dizaine de cigarettes. La cartouche qu'ils ont avec eux parvient toujours sans mal à montrer son utilité. Un pot contenant une demie livre de beurre, du pain presque frais, du miel, quelques pommes. Leurs ventres qui avaient souffert du jeûne qui leur a été imposé vont enfin se faire rassasiés.

Alice achève de s'éveiller, se lève en douceur pour se lover contre son père. D'un doigt encore couvert du présent des abeilles ce dernier l'intime à garder le silence encore un petit moment.  

-C'est pour toi. Et papa. Tout à l'heure j'irais voir l'alpha aux chevaux. Et ensuite on cherchera un manuel de tricot dans la maison.

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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyMer 20 Jan - 21:02


La faveur de Beyla ᵝ Tobias Rapier

Les petits doigts dans mon cou, les cheveux dans ma bouche et ma barbe, j’ai l’impression qu’Alice tente de se fondre en moi alors que je la détache doucement pour la poser au sol. Elle bougonne et s’agrippe de plus belle. Le voisin m’envoie un sourire entendu avant de reprendre son travail. Il a troqué la scie pour un marteau, et donne des coups qui ne suffiraient pas à couvrir le jeu des gamins. Ça grommelle et fait sa timide dans le creux de mon épaule, puis se plaint que ma barbe la pique ou lui tire les cheveux, et change encore quelques fois de jérémiades, à la recherche de celle qui me fera plier.

« Vas jouer avec les autres enfants, princesse. Je te promet qu’ils seront gentils. »

- Comment tu sais ?

« Parce que sinon je vais les dévorer ! »

J’enfouis mon visage contre les reins de notre enfant et fais mine de mâchouiller ses côtes. Aussitôt, elle éclate de rire et se tend. Se tortille et se démène comme un diable dans l’eau bénite en jurant que c’est faux, et que je mangerais pas les enfants. Elle m’ordonne de cesser de la chatouiller, et je prend confiance qu’elle a oublié sa crainte précédente lorsque nous sommes interrompus dans notre jeu.

- Comment tu t’appelles ?

Les mômes ont arrêté leur jeu pour venir nous trouver.  Je dépose Alice sur ses pieds alors qu’ils battent déjà l’air. Elle se présente, et court avec les gamins sans un regard pour moi. Je souris à cette candeur qui a réussi à survivre à la rudesse de sa vie. J’observe un instant les enfants qui jouent, pour m’assurer que ma puce n’est pas mise de côté ou malmené d’une autre manière.

« Amuses-toi bien, Alice. »

C’est un ordre autant qu’un conseil et une manifestation de l’espoir que j’ai. Un peu de socialisation avec autre chose que deux loup-garous vagabonds dont, accessoirement, leur relation avec elle est la paternité, ne lui fera pas de mal. Je continue d’épier leur activité ludique durant quelques minutes avant de me diriger vers le charpentier amateur.

« Besoin d’un coup de main ? »

Je n’ai peut-être pas de connaissances ou d’habiletés particulières en ce qui à trait à la construction et à la réparation de toutes choses, mais j’ai des qualités, autant physiques qu’intellectuelles, à offrir.  Puis, j’aurais moins l’impression de passer pour un mec en vacances au regard de mon voisin temporaire. Tant que la petite merveille reste dans mon champ de vision, il me fera plaisir d’aider.  Peut-être que j’en retiendrai quelques apprentissages qui se révéleront un jour pertinent, aussi.

<...>

Je pose l’index sur mes lèvres alors que nous rentrons dans la maison. Alice ne cesse pas de me parler de ce que ses nouveaux amis lui ont raconter sur l’école, la maîtresse et les copains de classe. Elle baisse toutefois la voix en ce que je sais être sa meilleure tentative de murmure, sans perdre de son enthousiasme.  Tob mérite encore ces quelques minutes de sommeil avant que nous ne le rejoignions et qu’il prenne sa relève.

Lorsque je me glisse sous des draps qui ne resteront pas longtemps sur moi, je me love contre mon alpha et l’enserre d’un bras. L’autre me sert temporairement de second oreiller. Alors que je lui caresse la nuque du bout du nez, je ne dis rien. J’aimerais lui demander de rester contre moi encore un long moment. D’oublier nos précautions habituelles et de se laisser berner par le mirage de sécurité que sont ces murailles et ces murs. Sentir sa chaleur contre moi et discuter à voix basse durant un moment avant de s’endormir entre deux fous rires. C’est le souvenir que j’ai d’une relation normale. La seule que j’aie eue, à vrai dire, avec Oliver. Mais voilà, cette maison qui abrite les loups n’est guère mieux que celles de trois petits cochons, balayées par le vent. Mon esprit s’embrume et mes sens s’estompent alors que je vois les murs s’abattre sous les rafales autour de moi. Tobias hurle quelque chose et nous tentons tant bien que mal de refermer la pièce autour de nous, comme une boite en carton. Nous y parvenons, et la pièce se téléscope dans une autre, puis une autre, puis une autre. Une succession de boîtes en poupées russes, qui tournent sur elles-mêmes comme des engrenages et perdent leur plafond pour devenir une succession de murailles. Plus je m’éloigne du sol, plus je réalise que ses murailles sont le grain de la peau de Tobias. Des empreintes digitales qui deviennent des doigts, et une main qui tient une boîte noire. Elle s’ouvre d’elle-même et j’en reconnais le contenu : un doigt qui porte un anneau identique au mien. Je lève la main de surprise, pour comparer les bijoux et réalise que mon annulaire est tranché. Le coffret s’envole avec son contenu, toujours quelques centimètres hors de ma portée. Je hurle pour ravoir mon doigt puis réalise que je cours dans le vide et entame une chute vertigineuse.

Dans un sursaut musculaire familier, je me réveille de mon rêve étrange. Mon premier réflexe est de vérifier du pouce gauche que cette main possède toujours cinq doigts et une alliance. Ensuite, je réalise que je suis trempé de sueurs. Alice s’agite. J’embrasse le front de mon petit ange, sans cesser de triturer ce doigt qui a failli se faire la malle. Je ne voie pas mon partenaire dans la pièce, et je tend donc l’oreille. Sa voix à l’extérieur me surprend et me réconforte simultanément. Je ne prend pas la peine d’écouter ce qu’il dit où à qui il s’adresse et me recroqueville plutôt autour de ma précieuse enfant. Cette fois, le sommeil semble me bouder, alors que je repense à cette union qui n’en est pas une. Un plan né de problèmes rencontrés au contact d’une colonie. Le nom famille ne leur suffisait pas, pas sans preuve concrète. Nous sommes repartis et j’ai ramassé le jonc sur un cadavre. Je l’ai enfilé en approchant de prochain havre que nous avons trouvé, et nous avons répéter ce manège jusqu’à ce que je décide de ne plus l’enlever. Je ne me souviens même plus si nous avions fait un simulacre de cérémonie, avec Tob. Qu’on ait retiré nos bagues pour les mettre l’un au doigt de l’autre ou non. Je suis presque certain que nous ne nous sommes pas échangés de vœux. Tobias parle trop peu, et je ne connais pas suffisamment de mots pour décrire la nature de notre relation.  Tout ce que je sais, c’est que ces quelques grammes de ferraille à nos mains sont comme un œil-de-bœuf  pour le monde extérieur sur le lien qui nous unit. Notre union n’est pas un mariage, ni aux yeux de la loi qui fut, ni à mes yeux. Elle est plus subtile et plus puissante. Nous nous sommes choisis, et nous avons choisi de nous laisser la liberté à chacun. Nous vivons librement, ensemble.

Les doux soupirs d’Alice finissent par me bercer dans un sommeil bien plus tranquille et apaisant. Ce sont aussi eux qui me ramènent doucement au royaume des éveillés. Mes paupières filtres la lumière orangée du matin en un rosé étrange, alors que mes narines accrochent des parfums depuis longtemps oubliés. Mon estomac se plaint bruyamment et, comme je me retourne sur le dos, j’achève de réveiller Alice qui ne perd pas un moment pour retrouver son autre père. J’en profite pour m’étirer, un muscle à la fois, en écoutant distraitement leur échange. Alice saute à pieds joints dans le sujet du tricot, prête à fouiller la maison des combes au plafonds, mais à en juger par les pattes de chaise qui grincent légèrement sur le plancher, son estomac à priorité.

Je rejoins ma petite famille dans la cuisine alors que le sujet est tombé sur l’école. J’ébouriffe les cheveux de notre princesse, qui les replace sans lâcher son morceau de pain. Je me dirige ensuite directement sur Tob, que je ceinture de mes bras. Mon front s’appuie sur son épaule alors que d’une pression je ramène son bassin contre moi. Une main glisse sous sa chemise et je soupire. L’odeur de la cigarette me picote le nez, mais j’ai appris depuis longtemps à tolérer ce plaisir coupable qu’il ne s’offre de toute manière pas souvent. Tant qu’Alice ne respire pas les fumées toxiques, je n’en ai rien à redire.

« Bon matin mon canari. »

Mon visage se plisse d’un sourire coquin. Je sais que je dois faire attention à ce que je fais. Nous n’avons pas le temps d’aller jouer ensemble.

« Tu sens viril. »

Bon. Peut-être que j’ai réussi à m’adapter à cette odeur, ou à l’apprivoiser. Sinon, c’est la vue de ce festin qui vient me bousiller les sens. Les victuailles trop rares me donnent l’eau à la bouche : du miel et du beurre! Parfaites denrées pour accompagner la miche qui n’est pas contre mon estomac.

« George m’avait dit qu’ils seraient certainement intéressés par nos marchandises. Tu es tombé sur un fumeur ? »

George, c’est le mec à la salopette. Je n’ai pas passé plusieurs heures à l’aider sans apprendre son nom. C’est lui qui m’a expliqué le fonctionnement de l’école, et où elle se trouvait. Il m’a aussi dit qu’il parlerait avec les autres voisins pour venir marchander avec nous ce soir. Alice explique à Tob que ses nouveaux amis allaient venir nous chercher pour se rendre à l’école ensemble. Je m’étire le cou pour murmurer à l’oreille du brun.

« Est-ce que tu préfères que je t’accompagnes pour les chevaux ? »

Tobias a rarement le rôle de diplomate ou de marchandeur seul, mais comme le prouve sa rafle de cette nuit, cela ne veut pas dire qu’il en est incapable. Je dépose un baiser sur le cou de Tobias et retire mes mains de son corps. Je vais rapidement au salon pour me rhabiller, et passe à table. Je me dois de montrer l’exemple, et nous avons toujours insisté sur l’importance d’être vêtus et sans chapeau pour manger.

Il ne me manquerait qu’un espresso pour que tout soit parfait et que j’oublie la misère qui a décidé d’accabler le monde. Alice a entreprit de chercher immédiatement un potentiel manuel de tricot, et nous nous contentons de l’observer en rompant parfois le silence pour des raisons logistiques. C’est un coup à la porte qui interrompt les recherches et nous met en branle.

Cheval et Ragoût sont en caravane. Un dernier bisou à Tobias, au sol pour moi, et en selle pour la princesse sur mes épaules, et nos trajets se sépare. George a expliqué à mon prétendu époux comment se rendre au ranch de cet autre alpha. La marmaille me tourne autour et réclame un tour sur mes épaules alors que nous reprenons chemin. Je triture le jonc à mon annulaire en observant la silhouette qui s’éloigne. J’espère que l’institutrice me laissera assister aux cours. Au moins pour aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner // FT Pat   Joue-la comme Wagner // FT Pat EmptyDim 24 Jan - 16:23



Joue-la comme Wagner
Feat : Pat

Alice discourt au sujet de l'école. Les enfants avec qui elle a pu partager quelques jeux la veille lui ont dépeint un portrait charmant de cette institution qu'elle n'a encore jamais eu l'occasion d'approcher. Tobias écoute, prononce un mot par moment, pour confirmer à sa petite humaine qu'il ne loupe rien de ses dires où résident un enthousiasme certain. Couteau dans une main et tranche de pain dans l'autre il s'affaire à préparer les tartines de sa fille. Le beurre fond au contact du pain grillé encore chaud, un met rare pour ceux qui vivent sur les routes car périssable et ardu à conserver. Pour le miel le soucis est tout aussi grand même si la vie leur en a plus souvent offert. Pour déguster ce sucre ambré il faut être prêt à s'attirer la fureur des abeilles. Tobias songe, se remémore un cuisinier parfois mal léché qui assaisonnait tout ses plats avec cette friandise. L'alpha entend son compagnon qui s'éveille, qui doucement se met en marche pour venir les retrouver. Un bras qui se fait serre autour de son corps le fait frémir. Une main qui se fraie un chemin sous sa chemise lui arrache quant à elle un frisson.

Le sobriquet prononcé par Pat est désolant de mièvrerie, un brin moqueur sûrement. Il y a des années, il aurait fallu moins d'audace que celle qui se joue actuellement au britannique pour s'énerver, s'agacer. Mais au fil du temps il s'est habitué. Cela n'empêche en rien son regard noir de se lever vers le ciel, plus pour la forme qu'autre chose. Lèvres closes Tobias soupire, regrette presque que leur fille soit levée. Le sourire de son mari est un appel à la débauche. Pour ne pas le serrer contre lui plus fort encore d'une manière qui ne doit se faire que lorsque les enfants sont couchés, l'anglais murmure à son tour un bonjour. Se courbe pour fourrer son imposant appendice nasal dans le nuque de son bêta.

-Viril ? C'est le nouveau mot que tu as choisi pour me faire comprendre que j'empeste le tabac froid ?

Cette mauvaise habitude ne l'a jamais vraiment quittée après toutes ces années. L'addiction n'est pourtant plus présente, mais la gestuelle qui accompagne la cigarette n'a rien perdu de cet apaisement qu'elle offre à son âme parfois fatiguée. Ces derniers jours ont été éreintants, autant physiquement que mentalement. La présence des siens lui a toutefois permis de conserver sans trop de mal ce calme qui le décrit toujours aussi bien. Il sait parfois se montrer peu aimable, taiseux et d'un naturel peu avenant. Mais il est resté cet homme posé qu'il a toujours été. Pat s'habille pour mieux pouvoir commencer à manger. Vivre dans ce monde devenu folie ne les a pas empêché de conserver de bonnes habitudes d'êtres civilisés. La politesse ne doit jamais les quitter, jamais disparaître car avec elle ce serait alors tout le reste qui périrait. En agissant de la sorte ils offrent aussi un exemple que Tobias sait être le bon à leur fille.

L'anglais opine du chef pour confirmer qu'il a en effet fait une rencontre bénéfique cette nuit. En quelques mots et contre quelques bâtons de nicotine il est parvenu sans trop de mal à gagner de quoi les nourrir pour ce matin, et peut être le suivant. L'alpha s'installe sur une chaise, écoute sa fille qui lui parle déjà de ses projets pour la journée. L'école va lui permettre de rencontrer d'autres enfants de son âge, de fréquenter des personnes qui ne sont pas des mercenaires et encore moins ses pères. Il espère toutefois que sa petite humaine ne s'attachera pas trop à ses nouveaux camarades. Leur départ proche ne doit pas donner naissance à de déchirantes séparations.

Il n'a rien répondu à Pat, n'a pas désiré nourrir de possibles inquiétudes au sujet de cette rencontre qui va se jouer entre lui et l'homme aux chevaux. Certes il n'est pas un diplomate, mais il devine sans trop de mal pouvoir se sortir seul de cette situation. S'ils ne peuvent rien gagner de cet échange, alors ce même échange ne se fera tout simplement pas et cela n'empêchera pas l'ancien professeur de dormir le jour.  

Alice ne perd que peu de temps pour se remplir l'estomac. Après quelques tartines rapidement englouties et une pomme dévorée jusqu'au trognon, l'enfant s'échappe en quête d'un livre de tricot. Tobias devine sans mal que si d'ici ce soir sa princesse est parvenue à trouver ce foutu manuel, il devra se coller à la tâche et tenter de se remémorer les gestes dont sa mère a bien souvent usé sous son regard d'enfant facilement impressionnable.

Un coup donné à la prote de leur demeure provisoire les fait tous se redresser. Derrière celle-ci, une foule de marmots qui semblent attendre que leur nouvelle camarade daigne les suivre à l'école. L'homme à la scie de la veille est également présent, sans son instrument cette fois. Le voisin, ce George cité un peu plus tôt par Patrick prend sur lui d'expliquer à Tobias où se trouve la demeure de l'alpha éleveur de chevaux. Un métier dont cette nouvelle civilisation ne peut se passer. Le brun ose espérer que cette rencontre se passera au mieux et qu'il pourra en tirer de bonnes choses. Cheval et Ragoût en caravane n'attendent plus que lui pour quitter les lieux. L'alpha remercie l'homme qui les a déjà aidé la veille du bout des lèvres, puis apprécie le contact de la bouche de son compagnon contre ces mêmes lèvres.  

Il ne sait qui d'eux deux va avoir la journée la plus éreintante. Alice sait lire, écrire, compter. Certaines des lectures que lui a proposé l'anglais lui ont aussi donné des bases en sciences et en géographie. Des matières dont on peut parfois douter de l'utilité lorsque l'on voit ce que leur monde est devenu. Des hommes tel que Jules Verne ont offert à de nombreuses générations des mondes où le rêve et la réalité se marient à la perfection dans des fictions intemporelles.

-Soit sage à l'école et écoute bien la maîtresse.

Il ose un clin d'œil amusé suite à cette taquinerie. Tobias peine à se montrer démonstratif dans son affection, un homme secret qui ne sait pas vraiment comment évoquer à voix haute ce qui fait vivre son cœur. Alice juchée sur les épaules de Pat réclame à son tour un bisou, argue qu'elle sera en effet très sage à l'école. Un rire éraillé échappe au brun tant la situation sombre vers le cocasse. Il observe les siens sur le départ et c'est seulement lorsque la joyeuse équipée quitte son champ de vision qu'il se décide à les imiter.

Un manoir au fond des bois. Cela sonne comme un vieux souvenir. Un bon spot pour mettre en terre les gêneurs. Un homme armé d'un sabre, les soucis relationnels de ce même homme avec son grand père. Tobias ignore encore si avoir remit un pied à Beacon Hills était une bonne ou bien la pire des idées. S'il parvenait à faire l'impasse sur les mésaventures de la veille il devrait avouer que cette colonie en vaut bien une autre même si son fonctionnement lui paraît étrange.

[...]

Ragoût s'est montré dissipé, visiblement perturbé par l'absence de son cavalier. Le brun est soulagé lorsque face à eux se dessine un manoir. Ou plutôt d'impressionnantes barricades. Il ne peut dans son actuelle position rien discerner de ce qui se passe ici, ignore même si le loup qui vit dans cet endroit est chez lui ou non.

-Une cage dans une cage. Un masochiste...

Tobias se laisse glisser à terre, atterrit souplement sur ses deux jambes. Il approche les remparts majoritairement constitués de bois, hausse un poing avant de laisser son bras chuter le long de son corps en saisissant l'ampleur de la sottise dont il s'apprêtait à faire démonstration.  L'envie de partir sur le champ le prend, une idée qu'il oublie bien vite. Pat serait alors capable de se moquer de ce peu d'audace dont son alpha est en train de faire preuve. L'anglais ne voit que peu de méthodes pour se tirer de ce qui ressemble à une impasse.

Il se racle la gorge. Prend une profonde inspiration. Et finalement joue les crieurs malhabiles.

-C'est le gouverneur qui m'envoie !

De l'autre côté des barrières des bestiaux en tout genre répondent à son appel.


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Interlude avec Tobias Ici


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