L'homme s'affaire en cuisine, autant que son poignet toujours immobilisé le lui permet. Son plâtre qui fut blanc à ses débuts a prit des airs d'œuvre abstraite depuis qu'Alice s'est donnée pour mission de rendre la vie de son père plus colorée. Les premiers dessins de la petite fille ont bavé, les feutres à l'eau ne sachant résister bien longtemps aux affres de leur quotidien bien chargé. Tobias tend sa main droite, la seule dont il puisse dire qu'elle est adroite, sortant une assiette en mélanine habillée de chats et sa cuillère assortie du placard. Il dépose le tout sur le plan de travail, manquant de bousculer celle qui est venue à sa manière égailler le morne quotidien de son oncle il y a trois jours.
Plus que 27. C'est à cela que songe le professeur tandis que son regard ébène glisse sur la fille de sa sœur ainée. Sa nièce donc... Jude ose un sourire, Tobias rétorque par un rictus froid. Il a dû cacher ce qui se doit de rester dissimulé avant l'arrivée de cette jeune fille dont il avait presque eu le temps d'oublier l'existence. Les armes sont en grande partie allées trouver refuge dans l'appartement à présent désert de Lewis. Le rossignol n'aurait rien aimé de cette idée mais il n'est plus là pour faire part de son désaccord suite aux actes parfois étranges de son ancien colocataire. Quand Jude transvase une étrange purée rose qui sent la marrée dans l'assiette de sa cousine, le tueur fronce le nez. Il doute que les expérimentations de la jeune femme sachent plaire à sa cousine. Sans prononcer le moindre mot il offre une vague écoute à la fille de Leo qui déblatère sur le début de son stage. Il ne sort de la bouche de cette grande enfant rien qui ne sache réellement intéresser le littéraire. Une fois de plus il se demande pourquoi il a accepté que Jude vienne séjourner chez lui durant un long mois, puis bien vite Tobias se souvient qu'il n'a guère eu le choix. Judith se fige, posant sur cet oncle dont elle ne sait rien un regard amusé.
-Jamais tu ne souris Oncle Tob ?
Oh si, cela lui arrive parfois. Il peut même prédire sans risquer de se fourvoyer que dans 27 jours il laissera un frêle sourire apparaître sur ses lèvres lorsqu'il aura déposé son fardeau à l'aéroport pour qu'elle retourne ennuyer ses parents. Tobias ouvre la bouche, songe à énoncer ce qui lui semble être l'évidence avant de se raviser. Jude est une vilaine cafteuse. Et pour preuve elle a déjà tout dit à sa mère et sa grand-mère de l'état de son oncle qu'elle a trouvé diminué en arrivant en Californie. Si Tobias se montre crispant nul doute que toute sa famille le saura bientôt.
-Avoue que ça t'arrange que je sois là. Tu as gagné deux mains pour remplacer celle qui t'est devenue inutile.
Judith appuie son argument d'un clin d'œil malicieux. Elle sait manier les mots pour agacer et mettre le monde à ses pieds. Une Rapier en bonne et due forme. Tobias se ferme, il ment à ses proches depuis des jours, depuis des semaines. Cela ne fait que quelques jours qu'il a osé faire une claire mention de son bourreau et de ses particularités les plus douteuses à Alessandro. Malone a gagné à la suite de ces brèves confidences un nom et même une profession. Légiste, une bonne blague lorsque l'on sait de quelle viande aime se repaître cet homme qui n'en mérite pas le nom. S'il se fie aux dires de son ami, Tobias déduit que ce cher monsieur Doyle n'est plus de ce monde. L'anglais l'espère dans un ravin, les tripes à l'air et le cœur truffé de balles en argent. Il ne regrette qu'une chose : Ne pas avoir eu l'occasion d'être l'instrument de cette fatalité.
Des lèvres glissent sur la joue de Tobias, y déposent un baiser trop affectueux. Jude se saisit de la liste de courses, la carte bleue de son oncle et les clefs de son allemande par la même occasion.
La porte claque sur l'agaçante énergumène. Les petits pieds d'Alice se précipitent vers la cuisine. S'ensuit une chute qui était prévisible. Sans prendre le temps de pleurnicher sur son sort, la petite blonde se redresse en se servant d'une chaise comme appui. Puis bien vite se love contre les jambes de son père. L'homme se penche, glisse son poignet plâtré sous la couche de sa petite pour mieux la soutenir de sa main valide. Glissant Alice dans sa chaise haute, il passe rapidement un bavoir autour du cou délicat de sa petite blonde.
-Alice vouloir manger patates ! Alice aimer patates et cookies. -Je crois que tu vas être déçue, mais si tu manges bien tu auras un cookie.
[...]
Alice joue sereinement dans le salon tandis que son père récure la cuisine qui semble avoir été le théâtre d'une guerre dans laquelle tout les coups furent permis. Le sol est jonché de taches pourpre qui disparaissent lorsqu'une éponge qui demeurera souillée passe sur elles. Le t-shirt blanc de l'homme paraît avoir subit les foudres de la créativité d'un hippie, il souffle et persiffle en se courbant un peu plus. C'est une catastrophe ordinaire, un drame quotidien qui vient de se jouer dans cette pièce et ce pour le plus grand malheur du maniaque qui tient les rênes de cet appartement. Pour ne pas songer à ce désastre Tobias marmonne au rythme des Doors. Puis se cogne le crâne contre l'ilot central sous lequel il s'était glissé quand la sonnette de l'entrée maltraitée résonne dans tout l'appartement et brise ce cocon de douceur coloré dans lequel il évoluait.
-Rrrraaaahhh !!!
Alice galope en direction de la porte.
-Alice ouvrir. Papa manger purée de beurk.
Tobias se lève, sans entrer en collision avec le mobilier cette fois et jette l'éponge dans l'évier. Il double sa fille tout en pestant après celle qui a dû oublier son double des clefs. D'un geste sec il fait sauter chaîne et verrous, ouvre la porte et la bouche par la même occasion prêt à faire subir à sa nièce les foudres de son habile verbe.
-Mais c'est pas po...
Le géant se fige, sa surprise en rencontrant une autre. L'agacement qui habillait ses traits laisse place à l'indécision tandis que son regard noir caresse les courbes d'une inconnue au visage poupin. Inconnue qui ouvre la bouche pour bien vite la refermer. Alice brise le silence de sa voix cristalline.
-Bonjour !
Tobias fronce les sourcils, ne sachant que dire. Son naturel ne tarde cependant pas avant de refaire son apparition. D'une voix plate qui ne va guère de paire avec l'étonnement qu'affiche toujours son faciès fatigué, il offre une navrante salutation à celle qui doit s'être trompée d'étage.
-Nous n'avons pas besoin d'un aspirateur et nous connaissons déjà Jésus. Au revoir mademoiselle.
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Messages : 33 Réputation : 26 Localisation : ça dépend du voyage
Sujet: Re: L'étrange soirée de l'Oncle Tob [FT Juliette] Dim 24 Avr 2022 - 11:38
l'étrange soirée de l'oncle Tob
feat. Tobias & Juliette
Une partie du boulot que Juliette déteste, c'est bien la paperasse. Trier, ranger, garder toutes traces de ses clients et facture n'a jamais été son fort. Malgré son perfectionnisme à toutes épreuves, celle-ci est un véritable calvaire. Devrait t'elle engager une secrétaire pour ce genre de travail ? Pour le moment, elle n'a pas les moyens décents pour embaucher quelqu'un. Elle soupire et abandonne pour ce soir. Elle ferme les yeux cinq minutes… Et se réveille le lendemain à son bureau. C'était pas le projet…Elle grince les dents en voyant le bazar qui lui a servi de coussin… En voilà une journée qui commence bien.. heureusement elle a de quoi faire sa toilette au studio. Après s'être débarbouillée, Juliette se motive. Elle doit ranger tout ça avant l'arrivée des clients. Il y a là-dedans beaucoup de choses confidentielles. Elle s'attelle à la tâche, déjà plus réveillé que la veille. C'est arrivé à la partie des stagiaires qu'elle fronce les sourcils. Il lui manque un document concernant Judith. Elle n'a pas le temps de le chercher. Elle fera ça ce soir. Elle boit un coup et ouvre la boutique avant de boucler l'armoire des documents.
La journée se passe relativement bien. Contre toute attente, personne ne remarque son manque de douche. Tant mieux cela dit. Ayant pris l'habitude d'avoir un stagiaire, Juliette se tourne sur sa gauche et le siège vide lui rappelle qu'elle est seule. Et oui petite. Démerde-toi seule. Elle regarde sa montre. Son client est un peu en retard. Sa journée va encore être décalée. 5 minutes. 10… 20. Son téléphone sonne. "Désolé j'ai un empêchement je peux prendre un nouveau rdv ?" Juliette soupire fort. Retenant une vague de vérité qu'elle préfère éviter. Pour finalement répondre "pas de soucis. Quand est-ce que vous voulez ? ça ne sera pas avant 3 semaines car je n'ai plus de place. La prochaine fois prévenez plus tôt. J'aurais pu contacter quelqu'un pour lui dire qu'une place s'était libérée." Il s'excuse encore une fois et lui donne une nouvelle date.
Elle lui souhaite une bonne journée et raccroche. Sa nouvelle cliente est arrivée légèrement en avance. Tant mieux. Ce sera rapide car c'est seulement des photos d'identité dont elle à besoin. Elle lui raconte qu'elle part en France pour une année d'étude à l'étranger. Juliette l'écoute un instant.
-Pour les photos, je vais vous demander de reporter votre récit, vous devez être le moins émotive possible. -Oh bien sûr ! Navrée je me suis emporté… -Aucun problème.
Pendant que les photos sortent, la jeune femme lui parle de son envie de devenir avocate. Elle veut apprendre comment ça se passe dans différents tribunaux de différents pays Juliette hoche la tête.
-Voilà vos photos. Elles vous conviennent toujours ? -C'est parfait. Combien je vous dois ?
Après avoir payé, la cliente part. Juliette est assez sociable et aime bien discuter avec les autres. Mais parfois les clients sont un peu trop bavards. Ça peut devenir rapidement fatiguant pour la photographe qui finalement passe surtout son temps à écouter.
Vient enfin la fin de journée. Elle récupère l'adresse de Judith. Il n'y a pas de numéro, elle ne peut pas prévenir de son arrivée. Tant pis. La jeune femme n'était restée que quelques jours, et toutes les deux étaient sûres d'avoir laissé les deux numéros de téléphone. Faute de constater que non.
Elle passe d'abord chez elle pour faire ce qu'elle n'avait pas pu faire ce matin. Se doucher et se changer. Après avoir enfilé un chandail couleur sable part dessus un débardeur blanc, car le décolleté est trop ouvert malgré son amour pour ce vêtement, et un jean noir, elle adapte son maquillage qui passe de ses teintes violette habituelle à … Un simple contour des yeux au crayon noir. De nouveau dans sa voiture, elle rentre l'adresse dans son GPS et allumé le lecteur CD. C'est un disque des Beatles. Elle monte un peu trop le son. Et chante avec eux.
Elle arrive plus tôt qu'elle l'aurait cru. Elle prend le dossier de Judith et se retrouve devant la porte indiquée assez facilement. Elle sonne. Elle n'attend pas longtemps avant de se retrouver nez à … plâtre. Jude n'était pas si grande dans ses souvenirs pourtant pas si lointains.
Elle comprend que ce doit être l'oncle de la jeune femme. Elle ne fait pas attention au début de phrase de l'homme mais baisse la tête quand un bonjour enfantin se fait entendre.
-Bonjour! -Nous n'avons pas besoin d'un aspirateur et nous connaissons déjà Jésus. Au revoir mademoiselle.
D'abord interdite, Juliette cligne des yeux. Aspirateur ? Jésus ? Elle s'incline par réflexe.
-Oh… Toutes mes excuses il y a méprise… Je suis Juliette Crown.. Dernièrement maître de stage de Judith. Il me manque un document important pour finaliser son dossier que voilà. J'aurais aimé appeler avant de débarquer à l'improviste, mais il manque également les numéros..
Elle tend ledit dossier à l'homme pour qu'il puisse vérifier s'il le souhaite. La musique qui parvient à ses oreilles la fait sourire. Sa main libre se risque a tapoté sur sa jambe en rythme.
Dubitative à l'entente de cet accueil des plus particuliers, l'inconnue ne se démonte pourtant pas. Tobias se rend vite compte de son erreur lorsque la jeune femme se présente, annonçant la raison de sa venue dans l'appartement du britannique. Jude n'a certes pas oublié ses clefs mais elle n'a su remplir entièrement tout les documents liés à ces stages qu'elle est venue faire en Californie. Tandis qu'Alice offre un large sourire à la photographe, Tobias mire cette dernière sans desserrer ses lèvres scellées. Il ne peut décemment pas se montrer impoli avec celle qui prend de son temps pour aider sa nièce. D'un geste machinal de sa main valide l'anglais se saisit du dossier sans avoir l'intention de le parcourir. Il doit s'avouer prit de court, lui peu amène à l'idée de découvrir les joies des expériences sociales en dehors de ses heures de travail. Alice s'en retourne à ses occupations, probablement son coffre à jouets, abandonnant ainsi son père à son devoir d'oncle bienveillant.
En tout cas pour les apparences car lorsque sa nièce reviendra elle n'échappera pas à quelques remontrances bien senties. Tobias n'aime pas son prochain, se préférant méfiant et prêt à attaquer pour faire face à un possible danger. Les imprévus lui font peur depuis qu'on lui a arraché le droit de croire en son bonheur éternel.
Sa voix plate se fait entendre lorsqu'il se décide enfin à justifier l'absence de sa nièce.
-Jude est sortie faire les courses.
Et il ne sait quand sa nièce refera son apparition. Armée de la carte bleue richement garnie de son oncle ainsi que de la voiture de ce dernier, la jeune femme pourrait être poussée sur la voie de la frénésie. La jeunesse est bien souvent imprévisible et Tobias connaît peu cette nièce avec qui il n'avait pas eu de contacts durant seize longues années. Étrangement la gamine de Leo l'apprécie et ne semble pas craindre cet oncle plus sinistre qu'amusant, avare de sourires autant que de compliments. Sarcastique la jeune femme parvient même à plaire à son oncle qui lui trouve un esprit suffisamment aiguisé pour être stimulant. Il n'y a pas de doute, Jude est bien une Rapier même si le nom affiché sur ses papiers d'identité est celui de son père. L'œil aguerrit de Tobias remarque un tic mélomane, une main qui bat une mesure juste. Cette constatation lui arrache une expression de sympathie qui même si elle demeure malhabile, n'en est pas moins sincère.
-Je peux repasser si je tombe au mauvais moment.
Tobias baisse les yeux vers son maillot blanc tâché de purée. Il doute que ce moment soit le bon. Mais le statut de père célibataire lui a apprit que l'instant choisit n'est qu'un mythe. De plus celle qui lui fait face prend de son temps peut être précieux pour venir récupérer ces quelques renseignements que Jude a oublié de lui transmettre. Ne sentant aucune animosité venir de la jeune femme, Tobias se décale pour laisser cette dernière entrer dans l'appartement.
-Je vais tâcher de vous aider, au moins en vous donnant le numéro de Jude.
Ce n'est pas grand chose mais il doute de pouvoir aider la jeune femme à remplir correctement les documents manquants, n'ayant lui même que peu d'informations sur sa nièce. Mais ça, la photographe n'est pas obligée de le savoir. Le linge sale est une chose délicate qui ne se lave qu'en famille et chez les Rapier on renâcle même à cette tâche en préférant chérir secrets et non-dits. Tobias s'efface, fermant la porte derrière mademoiselle Crown avant de se ressaisir.
-Je suis navré du manque de courtoisie dont j'ai pu faire preuve.
Chose rare le chasseur s'excuse, mais ces mots sont justifiés. Rien ne tolérait cet excès de froideur naturelle dont il a fait preuve. Une première impression, même si dans ce cas précis elle est vouée à rester unique, est un poids lourd à porter si elle a été mauvaise. Fort heureusement la photographe ne tient pas rigueur de son comportement à l'anglais qui se dirige vers la cuisine. En bon hôte il s'exécute pour se montrer sous son meilleur jour.
Il sort un verre, la bouteille qui lui est assortie avant de se verser deux larges doses d'or ambré. Puis renouvelle l'opération pour son invitée. L'alcool est bon, plus que cela il est même exceptionnel. Un cadeau d'Alessandro qui fut livré par Chad lorsque le tueur se terrait chez lui après sa cuisante rencontre avec un charmant monstre aux yeux clairs. Pour faire ouvrir sa porte à un alcoolique qui peine avec la notion de repentir nulle carotte n'est plus douce qu'un flacon aguicheur.
Tobias glisse les deux verres sur l'îlot central, invitant celle qui comme lui a abandonné ses chaussures près de la porte d'entrée à se servir. Dans la salon Alice s'amuse en chantonnant, visiblement bienheureuse qu'une distraction imprévue ait su éloigner de sa personne son père surprotecteur. Soudainement agité à l'idée qu'un drame puisse se produire en son absence, Tobias se reprend.
-Allons dans le salon si cela vous sied.
Juliette reprend son dossier, puis son verre en constatant que son hôte pourrait peiner à tenir les deux avec son poignet plâtré.
-Alors j'ai le numéro de Jude, le mien aussi si vous le souhaitez. Elle part pour LA dans deux jours et je crains qu'elle ne revienne que pour avoir du linge propre.
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Messages : 33 Réputation : 26 Localisation : ça dépend du voyage
Sujet: Re: L'étrange soirée de l'Oncle Tob [FT Juliette] Mar 2 Aoû 2022 - 8:18
l'étrange soirée de l'oncle Tob
feat. Tobias & Juliette
D'un naturel bon vivant et peut-être un peu naïf, Juliette oublie vite la froideur de l'homme. Elle a surgi à l'improviste. Elle fait un petit coucou à la petite avant de reprendre conscience qu'elle est là pour le travail. Ce n'est pas une visite amicale, elle ne devrait pas vraiment avoir ce genre de geste, mais c'est bien plus fort qu'elle. L'enfant retourne à ses jeux et la jeune femme relève le regard vers son père. Il l'informe que sa nièce est partie faire des courses. Elle hoche la tête, sans poser plus de questions. Ce qui l'inquiète c'est de déranger cette famille. Elle n'aime pas l'idée d'être là où elle ne devrait pas être.
Elle essaie de se faire la moins invasive possible, évite des mots inutiles et se garde de faire des mouvements brusque. C'est un exercice compliqué quand elle ne tient pas un appareil en main. Et finalement, ça se passe plutôt bien. L'homme à l'air de capitulé et l'invite à entrée. Elle penche la tête et fixe ses chaussures.
-Je vous remercie Monsieur Rapier. Ah... Puis-je les laisser à l'entrée ? J'ai du mal à entrer dans les maisons avec des chaussures ...
Bonne ou mauvaise habitude ? Elle ne serait le dire. Chez certaines personnes garder les chaussures aux pieds en rentrant chez eux et plus naturel que de rentré sans. Juliette penche la tête sur le côté et offre un sourire.
-Il n'y a pas de mal. Je suis simplement confuse d'avoir débarqué à l'improviste. Ce n'est pas une méthode que j'affectionne...
Elle aurait pu faire comme chez Monsieur Wilder et laisser un mot dans la boite aux lettres pour prévenir Judith... Ah... C'est trop tard pour y penser maintenant qu'elle suit son hôte jusqu'à sa cuisine. Il lui propose à boire et Ju' hésite un instant, avant de ce dire qu'un petit verre de Whisky ne lui ferait pas de mal.
-Un petit Whisky ne serait pas de refus.
Quand elle voit la bouteille, Juliette écarquille les yeux. Elle n'est pas une grande connaisseuse cependant elle reconnaît là une belle couleur. Elle observe les gestes de l'homme et se dit que celui là, elle va le déguster le plus longtemps possible.
Elle prend son verre et hoche la tête quand il propose de joindre le salon. Elle n'y voit évidemment aucun inconvenant. Il serait malaisé de trouver quelque chose à redire. -Je prendrai bien vos numéros, ça évitera ce genre de situation si Judith décidait de revenir faire un stage… Ou plus.
La photographe lève les yeux au plafond. Elle ignore les projets professionnels de la jeune fille mais elle avait bien apprécié sa présence. Et maintenant qu’elle commence à se faire un nom dans le milieu prendre une apprentie à temps partiel est plus réalisable qu'il y a deux ans. Elle devra se résoudre à embaucher quelqu'un un jour ou l'autre.
-Judith à vraiment beaucoup de potentiel, je suis sincèrement heureuse de l'avoir rencontré.
Juliette sourit, en espérant que ce ne soit pas vu comme une tentative de charme. Elle pense sincèrement ce qu'elle à dit. Elle trempe délicatement ses lèvres dans le liquide ambré et s'exclame.
-Oh! Quel goût remarquable ! Je me risquerais presque à revenir à l'improviste ! Puis regarde les numéros qu'elle vient d'écrire. Ah… ou pas !
Un petit rire espiègle et un peu enfantin lui échappe. Puis elle se gratte la tête doucement.
-Pardonnez-moi, reprenons… Juliette fouille dans son sac et sort une clé USB. J'ai ceci pour elle, ce sont tous ses travaux . J'en ai développé certaines, elles sont encore dans la chambre noire. Soit elle passe les récupérer soit je peux lui envoyer ou venir les déposer chez vous…
La jeune femme n'est pas contrariante ce qui convient à Tobias qui aime pouvoir agir comme s'il était chez lui, surtout quand comme ce soir c'est le cas. De la cuisine ils passent donc au salon dans lequel Alice joue sans ce soucier de la présence des adultes qui sont venus lui tenir compagnie. L'enfant est facile de caractère, plus que ne l'est son père en tout cas ce qui n'est pas compliqué. Tobias prend place sur le sofa, conviant celle qui s'est invitée chez lui à l'imiter. Il choisit de tout ignorer des dires de Miss Crown quand cette dernière suppose qu'un jour peut être Judith voudrait revenir en Californie pour faire de la photographie son métier. Il espère bien que cette audacieuse prophétie ne se réalisera jamais mais se garde bien de le dire pour ne pas passer pour un homme plus impoli qu'il ne l'a déjà été. L'homme est froid et n'aime pas montrer les émotions qui peuvent traverser sa grande carcasse, pareilles à de dévastatrices étoiles filantes dont il craint la seule existence.
Un homme qui ne s'attache pas inutilement à ses congénères est un homme qui survit dans ce monde qui se révèle bien souvent être plus cruel qu'on aurait aimé le croire. Tout en se faisant violence pour passer pour l'homme charmant qu'il n'est point, Tobias porte son verre à ses lèvres, le soulage d'une gorgée qui n'est que délices lorsqu'elle coule dans sa gorge après avoir enflammé son palais. Il écoute cette jeune femme qui discourt au sujet de sa nièce sans se montrer avare de compliments. Sans avoir eu l'occasion de le constater de ses propres yeux, il devine sa nièce douée car les Rapier ne supportent généralement pas autre chose que la perfection lorsqu'ils décident de se donner corps et âme à une passion qui leur permet de faire vibrer cette corde sensible que tout être vivant doué de raison possède. Une étincelle qui donne aux amas de chairs qu'ils sont tous son humanité.
Pour Tobias c'est la musique qui remplit sans mal cet office, puis la tuerie lorsque vient le moment d'offrir à son âme la douce caresse du sang. Il semblerait que la photographie soit ce violon d'Ingres autour duquel tournera l'existence de la jeune Judith.
Le tueur dicte son numéro sans craindre un seul instant que ses coordonnées puissent être utilisées à mauvais escient. Il n'a que peu d'ennemis qui pourraient songer à venir lui faire la peau, cette jeune femme qui lui fait face ne ferait pas le poids face à lui dans une lutte qu'elle soit loyale ou non. Lorsque la photographe s'extasie en constatant par elle même la qualité de l'alcool Tobias n'a nul besoin de se forcer pour afficher un sourire qui pourrait être décrit comme étant charmé.
-En effet il est excellent.
Tout comme l'est l'ami qui lui a fait ce présent ou encore celui qui a été chargé de le lui livrer. Cette pensée pousse Tobias a songer au seul ennemi connu qu'il ait actuellement. Un triste sire, odieux légiste qui se délecte de la chair de ses pauvres patients ou encore de coups d'un soir trop peu méfiants. Dans quelques jours ou encore semaines Doyle ne sera plus que de l'histoire ancienne.
-Je n'apprécie pas à leur juste valeur les visites imprévues.
Mais Miss Crown semble être d'une compagnie agréable, suffisamment polie pour craindre de se montrer intrusive. Si cette première impression devait se confirmer Tobias pourrait envisager de lui ouvrir sa porte à nouveau. Et ce rire cristallin qui prend soudainement la jeune femme n'est pas pour déplaire à celui dont le quotidien est souvent morne. Alice mais aussi Judith depuis quelques jours emplissent cet appartement que l'on pourrait trouver sinistre de joie et d'innocence. Une innocence que le britannique ne sait parodier lui même. Il se saisit de la clé USB tendue, la tenant en main durant un bref instant avant de répondre quelques mots à celle qui doit avoir l'impression de parler pour deux depuis qu'elle est là.
-Je ne connais réellement Judith que depuis deux mois. Elle me semble en effet être une jeune femme brillante et déterminée à avoir ce qu'elle veut.
Il suffit à Tobias de se remémorer la manière dont sa nièce l'a manipulé pour qu'il en vienne à accepter sa présence chez lui pour être certain que la jeune femme est loin d'être sotte. Ces manigances, soufflées par la mère mais aussi la grand-mère de la jeune femme, ont su porter leurs fruits. Si le professeur s'en veut de s'être fait berner avec tant d'aisance, il ne peut nier l'intelligence dont la jeune femme a su faire preuve.
-Si vous voulez revenir, pensez simplement à me contacter.
La jeune femme qui se tient près de lui aime le bon alcool mais aussi la musique si le britannique doit se fier à ces rythmiques qui ont été battues par la main de la photographe. Moins méfiant qu'il ne le fut par le passé, l'ancien chasseur se sent prêt à laisser de nouvelles personnes pénétrer son intimité pour que celles-ci puissent colorer de leur joie de vivre le morne paysage de sa vie. Si Wesley, son tendre et regretté Wes, n'est malheureusement plus de ce monde il aura toutefois su lui apprendre qu'entrouvrir la porte de son intimité peut offrir même au plus sombre des hommes de belles surprises.
Les minutes s'égrènent, les verres se vident sans que personne ne trouve juste de briser ce doux silence qui s'installe. Cette bulle de calme n'est pas faite de gêne mais uniquement de quiétude dans le cas du professeur. Alice se rappelle l'existence de son père en venant à sa rencontre. Le pas hésitant et la lèvre supérieure tremblante, la petite fille tend les bras vers celui qui lui a donné son nom mais également tout l'amour qu'il est capable de ressentir.
-Papa y a pu Jude ! -Elle va revenir bientôt, je pense qu'il est l'heure pour les jeunes filles de ton âge d'aller faire dodo. -Alice pas vouloir le dodo !
Tobias se saisit de son enfant, la porte tout contre son torse tiède et encore tâché de purée. L'enfant s'apaise et c'est quand contre lui il sent tout le poids de sa fille reposer que le professeur murmure quelques mots à l'intention de leur invitée.
-Je devrais aller la coucher. Faites comme chez vous, servez vous un verre, changez le vinyle si vous le souhaitez. Je reviens dans une minute.
Judith semble s'être perdue en chemin, armée de la carte bleue de son oncle ce qui pourrait coûter cher à ce dernier.
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Messages : 33 Réputation : 26 Localisation : ça dépend du voyage
Sujet: Re: L'étrange soirée de l'Oncle Tob [FT Juliette] Mer 1 Mar 2023 - 16:20
l'étrange soirée de l'oncle Tob
feat. Tobias & Juliette
Avec cette visite imprévue, Juliette se demande si elle ne passe pas à côté de quelque chose dans sa vie. Combien de personnes peuvent la recevoir de cette manière sans qu’elle n’ait peur de déranger ? En dehors de sa famille, il n’y a pas grand monde. Personne ne l’attend à la maison. Il y a bien le gérant du bar qui connaît ses habitudes matinales. Mais sinon, c’est le vide absolu. Ses clients sont sa seule source de sociabilité journalière. Seul Jung-Hwa a réussi à passer la muraille autour du cœur de Juliette. Elle est reconnaissante au coréen de lui avoir fait connaître l’amour. Et elle s’en veut de ne pas réussir à l’oublier. Oui, elle passe à côté de beaucoup de choses. Son regard se porte un instant sur la petite fille et un sourire s’affiche sur son visage.
Juliette ne rajoute rien de plus concernant le Whisky. Elle lui aurait volontiers demandé d'où il vient mais un quelque chose la retient malgré elle. Elle sourit, plonge son regard dans son verre admirant les jeux de nuances de couleurs et de lumières. Juliette ne peut que comprendre le sentiment de l'homme face aux visites imprévues. Elle non plus n'est pas du genre à apprécier que des gens viennent dans son intimité sans qu'elle en soit avertie au préalable. Elle hoche la tête préférant ne rien dire que dire quelque chose de déplacer. Et puis il n'est pas exclu que la raison soit différente pour lui.
Elle a de toute manière plein de chose à dire concernant la jeune Judith, raisons pour laquelle elle est venue ici. Le reste est du domaine privé. Elle n'a pas vraiment pour habitude de poser plus de questions que nécessaire surtout quand ça ne la concerne pas. Elle finit enfin par donner la clé USB avec le travail de la jeune fille. Et quand l'homme prend la parole, elle est étonnée de la confidence qu'il lui fait. Une pointe de curiosité manque de lui faire demander pourquoi il ne la connaissait pas d'avant. Mais elle se souvient que toutes les familles ne sont pas aussi soudées que la sienne. Que beaucoup de personnes ne connaissent pas forcément les leurs.
– Elle ne manque pas de ressources c'est certain.
Et puis un silence réconfortant s'installe dans la pièce. Ce n'est pas s'en rappeler à Ju' ces moments avec son premier et unique amour. Ils ont passé beaucoup de temps sans échanger le moindre mot. Seulement un moment de partage silencieux. Juliette ferme les yeux et se laisse bercer par la musique qui elle, est toujours là.
Jusqu'au moment où la bouille d'ange vient retrouver son père. Juliette affiche un sourire attendrit par la petite fille et l'amour qui circule entre ces deux personnes. La photographe hoche la tête quand il lui indique qu'il va la coucher. Elle regarde l'homme partir et fixe la platine vinyle. Elle s'en approche, curieuse de voir ce qu'écoute l'homme. Chaque jaquette lui arrache un sourire plus grand que l'autre. Elle a toujours le nez dans les jaquettes quand elle reçoit un appel de sa mère. Elle décroche.
– Oui, M'man ? Tout va bien ? C'est rare que tu appelles si tard. – Je voulais savoir si ça te dit de passer demain midi ? Je prépare un chili. – Oh m'man ! Bien sûr que je vais venir si tu parles de chili ! – Très bien alors à demain. Bisous ma chérie. – Bisous m'man. À demain.
Juliette sourit et range son téléphone. Elle adore le chili végétarien de sa mère. Puis elle replonge dans les titres que possède Monsieur Rapier. Elle à toujours le nez dedans quand il revient après avoir couché sa fille. Elle se tourne vers lui en pointant du doigt les objets de sa contemplation les yeux brillant d'admiration.
– Je n’ai pas réussi à me décider. Soit je vous l’emprunte, soit je vais devoir souvent venir ici pour tout écouter... Nous n’aurons pas le temps ce soir et votre enfant est couchée.
Si la passion vous anime, laissez la raison tenir les rênes.
~ Benjamin Franklin
️ sensitive
Tobias Rapier
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 55 ans
Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: L'étrange soirée de l'Oncle Tob [FT Juliette] Jeu 16 Mar 2023 - 14:23
L'étrange soirée de l'Oncle Tob
Feat : Juliette
Alice ne s'est pas réveillée durant le trajet entre le salon et sa chambre, mais lorsque son père se lance dans l'hasardeuse mission de lui passer un pyjama en s'aidant de sa seule main valide, elle s'éveille et le fixe quelques secondes avant de bien vite refermer les yeux après avoir marmonné quelques mots.
-Papa... Alice pas vouloir faire dodo.
Tobias sourit tendrement à celle qui est la prunelle de ses yeux, amusé par l'entrain faiblard que cette dernière met à refuser de retrouver le confort de son lit même si sa fatigue est flagrante. La couche sale termine rangée dans la poubelle créée pour cet usage, Tobias tourne la manivelle qui emballe soigneusement la bombe chimique que sa fille a su produire puis finalement porte sa petite tout contre son torse. Il la berce avec douceur, murmurant une tendre berceuse dont il invente la cadence de manière intuitive. Son souffle sème le désordre dans les cheveux blonds de sa princesse, ses lèvres glissent sur le front de sa fille et il finit par déposer Alice dans sa turbulette. Après avoir refermé le vêtement de nuit et vérifié que la veilleuse était bien branchée, il met l'instrument en route.
Vivaldi envahit la pièce, une nuit étoilée éclaire de sa douceur le plafond de la chambre de la petite fille. Un rituel ordinaire, si banal que Tobias pourrait un jour oublier à quel point ce dernier lui est précieux. Il a perdu un fils, une épreuve dont il ne parvient toujours pas à se remettre et ce même dix-sept ans après cette atroce soirée durant laquelle on lui a tout prit. Depuis il a vécu le pire, sans se permettre de songer au meilleur. Il est devenu une bête, plus mauvaise encore que celles qu'il chassait avec application.
Puis sa seconde chance lui est apparue lorsqu'il a eu le courage de reprendre sa vie en main. Certes sa retraite est imparfaite et jamais il ne pourra redevenir l'homme qu'il était par le passé. Mais cela lui convient. Il est un tueur, un homme dont les manières ne sont pas tolérées par les mœurs, la justice de ce pays ou même d'un autre. Si ses remords sont bien maigres, voir inexistants, il refuse de regretter cette époque dont il est heureux qu'elle soit révolue. Gabriel n'est plus et rien ne saurait faire ombrage à son actuel bonheur.
Il rejoint le salon et cette inconnue qu'il a laissé entrer chez lui. Une chose étrange, il y a encore deux mois il aurait claqué la porte au nez de cette invitée qui n'a pas prit la peine de prévenir de sa venue dans son appartement. Mademoiselle Crown est une compagnie qui semble être agréable, peut-être que Tobias s'il était attiré par les choses de l'amour et en mal d'affection pourrait-il tenter de se faire dragueur face à cette jeune femme qui semble avoir le goût des bonnes choses. Mais les dames et leurs charmes donnent à Tobias la rude impression qu'un simple sourire qu'il pourrait leur destiner serait une trahison complète de ces vœux qu'il a fait le jour de son mariage. Maryssa n'est plus là mais il craint son courroux. Et il faut ajouter que la dernière récréation de ce type que l'anglais s'est offert ne s'est pas bien terminée pour lui. Ni pour la disquaire dont la disparition a fait la une de certains journaux des environs.
Il constate avant que miss Crown n'ait eu besoin d'en parler qu'elle n'a pas changé le vinyle et qu'elle n'a pas non plus osé se resservir un verre sans la présence du propriétaire de la bouteille dans le salon. Sans afficher la plus moindre de ses émotions, Tobias devance la jeune femme et se saisit de la pochette du disque qui arrive à sa fin. À voix basse mais en usant toutefois d'un volume de voix assez haut pour être certain d'être entendu, Tobias répond quelques mots sans chercher à rendre le ton de voix qu'il utilise narquois.
-Je ne suis pas du genre prêteur. Vous allez donc devoir revenir.
Alice dort en effet mais cela n'empêche en rien son père de vivre librement lorsque c'est le cas. Il pourrait même aller jusqu'à affirmer que c'est quand sa fille s'endort qu'il se permet enfin de mener sa vie d'homme. L'arrivée d'Alice dans le morne paysage de son existence l'a forcé à s'adapter. Ses insomnies lui servent désormais à la préparation des cours qu'il donne à l'université et il fréquente moins le Pink Print qu'il ne le faisait lors de son arrivée à Beacon Hills. Il se sert un nouveau verre non sans oublier de remplir celui également vide la jeune photographe, puis vient se poser aux côtés de celle-ci pour l'aiguiller dans son choix.
-Un malheureux contretemps me prive de ma main gauche pour encore une semaine, en temps ordinaire j'aurais pu régler seul ce problème d'ambiance musicale. Nous devrions pouvoir nous mettre tout deux d'accord sur un vinyle. Judith ne devrait plus tarder.
[...]
C'est une véritable bataille qui s'est jouée dans l'appartement avant qu'ils ne parviennent tout deux à trouver un accord. Un féroce combat dans lequel les seules armes autorisées furent des mots mesurés et des mimiques lourdes de sens. Tom Jones rugit désormais dans l'appartement du professeur. Un choix qui n'a su plaire à aucun des deux mélomanes mais qui parvient toutefois à les satisfaire. Ils sont à leur second verre, ou bien quatrième, lorsque la porte de l'appartement s'ouvre sur Judith.
-Désolée pour l'attente ! J'ai croisé des gens sympathiques qui ont trouvé mon accent exotique. J'ai donc atterrit dans une sorte de fête. J'adore l'Amérique ! -Nous ne sommes pas exotiques mais désuets et naturellement orgueilleux. C'est ainsi que l'on qualifie les britanniques ma chère !
Judith avance dans l'appartement sans avoir encore prit connaissance de la présence de la photographe dans ce lieu. C'est en passant dans la cuisine pour y déposer les deux sacs en papiers qui lui encombrent les bras qu'elle découvre que Miss Crown est ici. Judith manque d'échapper un des sacs ce qui fait se lever Tobias qui craint l'arrivée d'une catastrophe.
-Oh bonsoir Juliette ! J'ai oublié des affaires au studio ? J'espère que l'oncle Tob s'est montré sympathique. C'est un chouette gaillard. Un poil aigri mais je ne l'ai pas encore vu mordre quelqu'un. -Cesse donc de brailler, ta cousine dort... -Merci de confirmer le côté aigri de ta glorieuse personnalité.
Tobias souffle tout en rejoignant sa nièce. Le regard noir qu'il destine à l'insolente progéniture de sa sœur ne suffit pas à faire taire cette demoiselle qui doit sottement songer que son oncle n'oserait pas élever la voix sur elle tant il craint les répercussions que cela pourrait avoir sur l'étrange harmonie qui règne dans leur famille. Il attrape un des sacs, commençant à le vider tandis que Miss Crown explique à sa nièce la raison de sa venue dans l'appartement. Les sourcils de Tobias se froncent lorsqu'il découvre au fond d'un sac deux paquets de cigarettes légères. Il montre un des paquets à la vilaine gamine qui lui sert de nièce, ses prunelles noires demandant à ce qu'on lui explique la raison de la présence de ces choses chez lui.
-C'est pour reculer la date d'arrivée de ton futur cancer. Tu sais, grand-mère aimerait que tu cesses de fumer. -C'est hors de question. Cesse donc tes manigances si tu ne veux pas dormir chez tes nouveaux amis ce soir.
Brumes du Passé : Humaine Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 30 ans
Messages : 33 Réputation : 26 Localisation : ça dépend du voyage
Sujet: Re: L'étrange soirée de l'Oncle Tob [FT Juliette] Lun 12 Juin 2023 - 7:28
l'étrange soirée de l'oncle Tob
feat. Tobias & Juliette
Avoir eu sa mère au téléphone lui a fait plus plaisir qu'elle ne l'aurait cru. Juliette a toujours été très proche de sa famille, et les liens qui l'unissent à elle sont très forts. Petite, elle se souvient des critiques des gens qui voyaient ses parents comme des personnes laxistes et parents poules. Que leur fille unique allait devenir un cancre, ou un voyou. S'ils la voyaient aujourd'hui... A.. S'ils la voyaient... Elle aimerait leur faire ravaler toutes leurs bêtises et leurs méchancetés.
Juliette regarde une pochette de Vinyles avec attention puis la repose avec délicatesse, passant à la suivante sans réussir à se mettre d'accord avec elle-même. L'image de son père incapable de choisir quelle musique mettre lui revient en mémoire et un petit rire nostalgique sortent de ses lèvres. Comme quoi... Les chiens ne font pas des chats...
Son hôte revient, et il réplique de manière neutre qu'il n'est pas prêteur. Elle sourit, se rend compte qu'elle est bien familière avec l'oncle de Jude. Ju' n'aurait jamais deviné ce qu'il allait se produire par la suite. En effet, le choix du prochain vinyle se transforme en une bataille de mots qui se termine par un match nul et Jones qui chante. Ce n'est pas son chanteur favori mais il reste dans les classiques qu'elle aime beaucoup. Elle ne se souvient pas d'avoir déjà été aussi difficile pour choisir quelques choses à écouter. Pourtant, les gens qui la connaissent vous diront qu'elle est généralement toujours très pénible quand il s’agit d'un débat pour la prochaine chanson. L'homme qu'elle considère encore comme celui de sa vie, abandonnait toujours pour lui faire plaisir mais Tobias ne lui donna pas cette satisfaction. Ce qui est logique. Jung-Hwa et son son hôte sont deux personnes différentes en tous points.
Juliette ne sait pas si c'est une bonne idée de boire autant alors qu'elle est en voiture pour rentrée. Peut-être qu'elle devrait s'arrêter ? Elle regarde le fond de son verre où il reste encore beaucoup de boisson.
-Dites, si ma voiture reste devant chez vous pour la nuit est-ce risqué ? Je pense que je ne suis plus en état de prendre le volant. Rentrer à pied ne me fera sans doute pas de mal, je repasserai la prendre avant d'aller au travail demain.
Juliette n'avait pas prévu de boire, sinon elle serait autrement. Le fait de ne plus savoir combien de verres elle a pris ne lui plaît guerre. Elle aime garder le contrôle sur ce qu'elle fait et là, elle ne sait plus...
Judith finie par enfin revenir chez son oncle et Juliette soupire. Elle va pouvoir rentrer chez elle. Bien qu'agréable et sympathique, la rencontre avec Tobias commence à durer. Elle fatigue un peu et elle à hâte de retrouver son petit cocon d'appartement.
La photographe regarde la scène que sa présence à provoquer avec un demi-sourire. Le fait qu'elle n'est pas eue de réflexe à la presque chute du sac prouve qu'en effet, prendre la voiture n'est pas une bonne idée.
- Bonsoir Judith. Pas exactement, il manque des documents pour finaliser ton dossier de stage. Ainsi que tes numéros. Et tout s'est bien passé avec ton oncle, bien que mon arrivée ne fût pas prévue et qu'il a pensé que je venais prôner la parole de Jesus... Ce qui aurait pu être évité si j'avais bien vérifié ton dossier avant que tu rentres.
Avec le dernier échange entre l'oncle et la nièce, Juliette se sent de trop. Elle n'est pas assez proche d'eux pour rentrer dans cette conversation intime et familiale. Elle se redresse doucement de sa chaise et sans s'en rendre vraiment compte, elle incline la tête devant Tobias.
- Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé. Judith, tu préfères passer me ramener le dossier rempli où tu préfères que je passe le récupérer ? De toute façon, ma voiture dort dans la rue devant la maison de ton oncle cette nuit. Je rentre à pied. La marche me fera du bien.
Juliette remet ses chaussures après avoir dit au revoir et prend congé de la famille Rapier. L'air de la nuit emplit ses poumons lors d'une longue inspiration. Elle passe devant sa voiture, vérifie qu'elle est bien fermée et qu'il n'y a rien de personnel dedans avant de rentrer chez elle. Quand elle y arrive enfin, elle s'écroule toute habillée sur son lit et s'endort aussi sec.