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 La punition de Laïos

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Tama'Rangi Marama

Tama'Rangi Marama


Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : 240 ans

Brumes du futur : Kitsune
Meute & Clan : Turner's familly
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Alias : Le renard des marées
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MessageSujet: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyMar 22 Sep 2020 - 16:14


La Punition de Laïos

Le renard s'était assoupi, toujours inquiet de la disparition de son ami. Les recherches qu'il avait effectuées avec Chad, quelques jours auparavant, avaient été infructueuses, en dehors de cette brèche qu’ils avaient trouvée et colmatée. Malgré sa vigilance, il ne semblait pas avoir été suffisamment chanceux pour trouver des traces indiquant la présence de son ami. Ni suffisamment malchanceux pour se retrouver face à un Richard décérébré. À son habitude, son sommeil était lourd et il ne se réveilla pas au retour de Troy. Le son du verrou, suivi du grincement de la porte et des lattes du plancher menant aux lits des deux autres hommes de la maisonnée faisaient partie des sons usuels de la nuit. Par contre lorsque le jeune homme posa son postérieur sur le matelas, le géant des marées fut tiré hors du sommeil. il s’assit rapidement en tailleur alors que le jeune garde fixait silencieusement un point perdu dans les ténèbres nocturnes qui habitaient la pièce.

Les questions du polynésien, dont l’inquiétude semblait masquée par son calme habituel, rencontrèrent un silence buté. Le jeune entêtée ne répondrai visiblement pas aux interrogations du Maori, qui assuma qu’il devait en déduire le pire. Finalement, Tama décida qu’il était l’heure de se lever. Il s’habilla et ordonna à son jeune protégé de l’accompagner pour la journée. Toquant doucement à sa porte,  il avisa Joanie qu'il allait pêcher avec son frère, un grognement et un oreiller volant comme toute réponse.  Les deux colosses se rendirent ensemble à la mer sans s’attarder. Chargés de l’attirail habituel, ils marchèrent en silence alors que le soleil se levait sur eux, leurs ombres déjà imposantes s’étirant sur des mètres contre le sol aux allures dorées.

Il fallut que Tamara use de toute son ingéniosité pour tirer les vers du nez de son ami. Une décennie à faire partie de cette famille semblait avoir mis à plat deux siècles et demi de sournoiserie. Les Turner le connaissait désormais trop bien pour se laisser avoir aussi facilement par ses pièges. Lorsque Troy échappa enfin, à contre-coeur, qu'il avait retrouvé son père, sans donner plus d'indications, Tama le pressa. Était-il vivant ? Où était-ce  désormais un infecté ? Avais-t-il dû éliminer son père? Le visage du jeune homme se crispa davantage en une expression qui n’était pas de bon augure. Son aîné décida alors de ne pas pousser pour le moment et invita le jeune anciennement si candide à dormir au fond de l'embarcation : sa nuit avait été longue, et éprouvante.

Tout occupé qu'il était à chercher les bancs de poissons, et lancer ses filets, Tama n'en était pas moins inquiet pour son jeune ami. Ne sachant pas ce qui s'était passé précisément, il préférait ne pas tirer de conclusions hâtives et attendre davantage de confidences. Troy s’endormit rapidement, certainement car il était exténué de sa longue garde, mais probablement aussi car il se savait en sécurité tant que son ami était avec lui. Peut-être plus même ici que n’importe où sur la terre ferme.

Même dans le sommeil, les tracas donnaient à Troy une expression à la fois dure et troublée. Son sommeil était agité et entrecoupé de grommellements, comme il faisait manifestement des cauchemars. Le soleil était déjà bien levé lorsque le jeune garde sortit des bras de Morphée.

«La sieste t’a fait du bien? »

Troy hocha de la tête, l’air guère plus serein. Ensuite, d’abord timidement, il alla chercher un peu de réconfort chez son grand ami, qui accepta volontiers son étreinte. Le clapotis de ces mouvements soudains n'alerta pas le matelot, ni sa confiance inébranlable en son capitaine. Il ramena diligemment son filet à bord – il pourrait reprendre le travail plus tard – et passa un bras derrière les épaules du jeune garde.

«Tu peux me parler, je ne te jugerai pas, c’est promis » dit-il.

Doucement, Troy accepta enfin de se livrer. La patience du renard portait finalement fruits. Il avait bel et bien retrouvé son père, vivant qui plus est, et c'était bien là tout le malheur. Un garde qui ne rentrait pas de son quart était un garde mort. Tout le monde le savait, pas seulement les gardiens des murailles. On ne revenait pas, et certainement pas une semaine plus tard, d'entre les morts. Pas sans qu’il ne nous soit arrivé quelque chose de grave. Pas sans s’être relevé à cause de ce maudit virus. Ce n'était déjà pas le genre de Richard de disparaître et abandonner sa famille, sans un signe de vie, ni un mot; rien. Il avait suivi les consignes : il n'avait pas fait feu sans preuve qu’il s'agissait d'un infecté, mais avait été suffisamment miséricordieux pour lancer un coup de semonce, ou trois. Il aurait dû tiré en cas de doute. Il aurait pu être content de ne pas l’avoir fait, mais…

Tama le relança. Pourquoi diable pourrait-il être mécontent de retrouver son père, aussi sain et sauf que la situation pouvait permettre de l’imaginer?

Ils étaient à cheval, s’emporta-t-il. Mafdet et lui. Tama n’eut pas besoin de questionner davantage, cette fois, pour avoir droit à une explication. Il raffermit toutefois son étreinte, pour éviter que Troy ne les fasse chavirer, avec leur maigre récolte.

Mafdet et Richard avaient dû prévoir de prendre la fuite, et ils s’étaient faits pincés par la ronde de Troy. Après tout, le fils Cormier n'avait-il pas prouvé que c'était possible de survivre à l'extérieur, même pour un simple humain? Ils auraient abandonné ainsi la famille, sans se soucier de ce qu’il adviendrait d’eux. Qu'en était-il de cette belle parole que Richard leur tenait depuis dix ans ? De la solidarité ? Troy n'avait pas pensé qu'il reverrait un jour son père vivant, et il avait déjà commencé à en faire son deuil. Il aurait dû être soulagé de le retrouver, mais l'incrédulité avait pris le dessus pour être remplacée rapidement par l'horreur et la consternation, lorsqu'il avait compris l'impardonnable. Il aurait pu faire le deuil d'un père mort, mais pas d’un père déserteur. Ce type de trahison relevait du gouverneur et Troy espérait que la lâcheté de son père ne soit punie  pas par l'exil, car ce serait exactement ce que je souhaiterait Richard, et ce serait beaucoup trop clément.

Lorsque Tama demanda ce que Richard et Mafdet en avaient dit, Troy admit que les événements s'étaient bousculés trop vite pour qu'il ne le leur demande et que Mafdet les avait ensuite persuadé de ne pas les interroger immédiatement. Le renard souligna qu'il y avait peut-être une explication logique qui cadrait mieux avec le caractère de Richard. Bien qu’il ne l’admit pas à voix haute, il trouvait néanmoins la singulière requête de la panthère suspicieuse. Heureusement maîtrisait-il suffisamment ses émotions pour ne pas laisser transparaître ses doutes à ce sujet.

Manifestement furieux, Troy utilisa pour décrire sa belle-mère des termes dont Tama ne lui connaissait pas l’usage. L’océanien laissa son protégé vilipender sa belle-mère, loin des oreilles indiscrètes. Ils étaient suffisamment loin de la côte pour que même un alpha ne puisse les entendre. À moins de s’être suffisamment avancé en mer pour ne plus toucher le plancher océanique… Le mélanésien fut surpris d’entendre Troy ressasser de vieilles frustrations, qu’il avait  cru oubliées depuis des années. Que son père ait su pour le monde surnaturel, et pour sa petite-amie, et le leur ait caché, par exemple. Le kitsune jouait d’un avantage à cet égard : Richard avait été aussi surpris que le reste de la maisonnée quand Tama leur avait annoncé son appartenance au monde surnaturel. Peut-être même plus. Et comme il avait déjà une bonne relation avec le blondinet d’alors, pour ne pas dire qu’il le tenait en sa plus haute estime. Il le voyait déjà comme un héros, en somme, et le "coming out" du micronésien semblait davantage être venu renforcer le mythe que d’avoir nourri un quelconque sentiment de félonie.

«Je comprends que tu sois énervé. Si tu veux, on ira discuter ensemble avec Richard, pour connaître le fin mot de l’histoire. Quand tout le monde sera calme. Je serai avec toi. »

︵‿︵‿︵‿︵‿︵‿

Le fin mot de l’histoire n’avait pas vraiment plus à Troy, dont le ressentiment venait grandement alourdir l’ambiance de leur résidence, bien qu’il passait le plus clair de son temps à éviter d’y être, bien qu’il ait été exempté de travail pour une durée indéterminée. Sa suspension ne plaisait pas au garde, qui s’était réfugier dans la chasse pour s’occuper, et pour rester loin de la maison. Il accompagnait également son idole, lorsque celui-ci s’éloignait suffisamment des autres Turner-Mahes. Sa rogne ne semblait pas vouloir diminuer malgré les jours qui passaient, et le navigateur était franchement inquiet pour son ami. Troy avait été un enfant sensible, et son mentor refusait de croire que cette facette de sa personne pouvait être entièrement disparue. Où était passé le gamin qui s’était mis en tête d’apprendre au mélanésien à lire, alors que le monde entier s’était écroulé? L’enfant qui requérait chaque soir une histoire "de chez lui" au polynésien, avant de s’endormir? Tama refusait de croire que les muscles ou la mâchoire barrée de vingtenaire n’étaient autre qu’une cachette pour cet enfant qui n’avait pas pu vieillir à son rythme. Ils ne pouvaient pas avoir complètement engouffré; écrasé; anéanti cette âme innocente.

Tama fut soulagé lorsque, enfin, il se retrouva seul avec son ami et frère adoptif. L’ancien policier n’avait certainement pas survécu, avec sa famille entière, à dix années d’apocalypse et une transformation en mort-vivant, pour voir sa maisonnée exploser soudainement.

«Tu as un peu de temps?  Je voulais te parler de Troy. Je m’inquiète pour lui.»

© Fiche par Mafdet Mahes


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Dernière édition par Tama'Rangi Marama le Ven 9 Oct 2020 - 22:21, édité 1 fois
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Richard Turner

Richard Turner


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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyLun 28 Sep 2020 - 17:29




 


La punition de Laïos
FT Tama'Rangi Marama


 

Tout est allé très vite. Bien plus qu'il ne l'aurait cru possible. Ils n'ont rien caché au gouverneur, Richard ne souhaitant pas dissimuler la vérité plus longtemps. Pour oublier ce calvaire et transformer cette horreur en vague souvenir il se devait de tout raconter. Respecter les règles de leur petite communauté après avoir enfreint les plus importantes. Des examens médicaux, des prises de sang. Et des tests à n'en plus finir. Pour que le gouverneur soit certain de ne pas laisser un infecté revenir parmi les vivants. Depuis ces récents évènements Richard ne sort que peu de chez lui. Il connaît la méfiance de ceux dont il croise le chemin, il agirait sans doute de la même manière si les rôles étaient inversés. Il entend les messes-basses, des rumeurs à propos d'un possible traitement de faveur. Il y en a même qui réclament sa mort. Juste pour être sûrs.

Encore une fois, le canadien peine à en vouloir à ces gens qui craignent que leur survie déjà parfois bancale soit mise en jeu. Dick erre chez lui, laisse son fils faire sa vie comme il l'entend. Pas un mot ou presque n'a été prononcé entre les deux hommes depuis ce semblant de retour à la normale. Les regards noirs sont plus parlants que les cris et évitent une dispute dont Richard craint la finalité. Mafdet est repartie depuis une semaine, ne restant pas plus longtemps que nécessaire en ville. Ailleurs, au delà des barrières il y a tant à faire. Tant de miettes de leur civilisation à retrouver pour améliorer leur futur. Ceux qui espéraient naïvement un retour de l'électricité, d'internet et de tout le reste de leur petit confort dit moderne... Tout ces gens sont morts. Trop figés dans le passé pour parvenir à s'adapter. Les surnaturels sont toujours là. Intouchés par cette plaie car immunisés. Ceux qui les ont quittés leur ont été volés par les conséquences de cette situation.  

Dick ouvre un placard pour y ranger deux assiettes en terre cuite. Son nez se tord sous l'odeur agressive qui s'échappe de vieilles bouteilles en verre. Leur contenu est ardu à déterminer. De l'eau saumâtre, des brins de quelque chose, des morceaux de bidule et quelque bulles qui remontent à la surface pour finir mousse. L'ancien policier attrape une des bouteilles, porte le tout à une de ses narines, fourre un doigt dans le goulot au cas où ce serait bon à boire. Ou à manger.

-Boit pas ça si tu veux pas pisser par le derrière. Arrête de toucher à tout !
-Je m'ennuie.

Sa fille le fixe un bref instant, puis doucement vient se serrer contre lui. Elle n'a pas peur de lui et ne semble pas lui en vouloir pour son absence. Joanie est juste heureuse de le retrouver et ça suffit à réchauffer le cœur du canadien pendant quelques secondes. Elle attrape sa bouteille tout en faisant glisser une de ses mains sur son ventre qui s'arrondit doucement au fil des jours et des semaines qui passent. Le flic a apprit à supporter les expériences parfois étranges de son ainée. De toute façon plus rien ne sent bon à présent, mais c'est là une véritable puanteur que le dernier exploit de sa fille. Sans poser des questions qui pourraient amener des réponses qu'il n'est pas certain de comprendre dès la première explication, il laisse sa fille ranger son bien et refermer le vieux placard en merisier qu'ils ont dégoté dans une maison abandonnée quelques mois après leur emménagement. La vie en appartement n'était plus possible et nombre d'habitations avaient perdu leurs locataires. À l'époque c'était le shérif qui avait autorisé le clan Turner à venir vivre ici. Depuis le brave homme n'est plus, lui aussi parti rejoindre le lot des pertes dommageables.

-C'est normal que tu t'ennuies. Tu n'as pas pris de pause en dix ans ou presque. Voit ça comme des vacances. Essaie d'apprendre un truc nouveau. Un passe-temps te ferait du bien papa.

Ces quelques mots ne suffisent pas à rendre le sourire au canadien. Cette maison est la sienne, mais pourtant depuis son retour il a une étrange impression. Comme s'il était devenu un usurpateur. Un étranger dans cette ville qu'il connaît comme sa poche, dont il sait le nom de chaque habitant. Pire même, un étranger dans sa propre demeure. Un homme effrayé par son fils. Encore une fois, il regrette l'absence de Mafdet. Souhait égoïste d'un homme amoureux, il la garderait près de lui s'il le pouvait. Mais ce serait là risquer de la perdre. Donc il serre les dents à chacun de ses départs pour mieux savourer leurs retrouvailles.

Joanie s'éclipse hors de la maison pour aller rejoindre la ferme où elle travaille quelques heures par semaine, lâchant un dernier baiser sur une des joues de son père au passage. L'homme ne bouge pas, cherche comment s'occuper les mains et l'esprit par la même occasion. La maison est propre, le linge sèche près du feu qui vit dans la cheminée. Le flic se sert un verre d'une eau qu'on aurait jugée impropre à la consommation il y a dix ans. Il le vide sans sourciller. Puis lave le verre. Il agit dans le vide, il vit dans le vide. Attend simplement le jour où Mafdet reviendra dans les environs. Attend également le moment où on l'autorisera à retrouver ses fonctions. Trop de temps libre rend songeur ce qui ces derniers temps ne réussi pas au canadien. Il souffle un juron entendant une porte se refermer.

Troy leur fait l'honneur de sa présence pour quelques heures. Lui aussi s'est retrouvé écarté des patrouilles, mais pour d'autres raisons. Il est compliqué de faire confiance à un homme qui a tenté de tuer son propre père. Une ombre approche et se fait silhouette. Dick se tend un bref instant, ferme les yeux pour mieux reprendre un peu de force. Il doit bien lui en rester. Il a survécu à ce qui était nommé condamnation depuis le début. Lui, un petit humain plus proche de la fin de son cycle que du début. Son regard chocolat s'ouvre à nouveau sur la vie, il force un sourire sur ses lèvres en sentant la présence de son frère près de lui.

-Salut Tama.

L'ex-flic fronce les sourcils. Puis laisse le fond de sa pensée se faire entendre. Il n'a rien contre Tama et ignore si ce dernier est en train de jouer ou non les messagers.

-Je ne peux pas t'aider. On a pas échangé le moindre mot lui et moi depuis la nuit où il a tenté de me tuer.

Richard ne mâche pas ses mots, peu enclin à l'idée d'adoucir l'intolérable. Il ne sait pas ce que son garçon a pu dire au kitsune. Ils ont toujours été proches et cette relation n'a fait que gagner en profondeur au fil des années qui se sont écoulées. Dick n'écoute son ami que d'une oreille distraite. Il sait que son fils va mal, il sait que rien ne tourne rond dans cette maison. Mais leur cas n'est pas unique. Tout le monde a des soucis, personne ne traverse la vie comme si cette dernière était un long fleuve tranquille. On ne mange pas tous des raviolis le lundi et certains enfants pensent parfois que la violence est une solution tout à fait justifiée lorsqu'il s'agit de donner du corps à leurs idéologies.

-Il me déteste. Je ne sais pas ce que je lui ai fait. Mais il me déteste. Il déteste Maf'. Sa sœur le déteste. Tu sembles être le seul point fixe et neutre dans cette maison. Tu es comme notre Suisse. Enfin, si la Suisse existait encore.

Le verre essuyé rejoint ses frères. Richard soupire en sentant la présence de son ami qui se trouve toujours derrière lui. Il ne peut avouer aussi facilement qu'il est terrifié par son garçon. Un gamin gentil même si un peu turbulent devenu soldat sans cœur ni cervelle. Il l'a perdu et il ignore à quel instant ce drame a pu se produire. Son fils dont il se pensait proche il y a encore un mois est devenu son pire ennemi. Le père de famille dort avec une arme blanche, devenu paranoïaque par la force des choses. Il ne peux s'empêcher de craindre que son trépas ne dorme dans la chambre d'à côté. Le canadien se passe  la langue sur les lèvres puis songeur se tourne vers son ami.

-Il t'a dit quoi sur la nuit de mon retour ?

Le ton de sa voix se veut léger mais c'est un échec. Il appréhende malgré lui cette vérité qui peut avoir été prononcée dans son dos. Des propos faussés par un manque d'informations car il se doute que son fils été se confier à son ami dès le jour de sa réapparition. Ce n'est que quelques jours plus tard que la vérité a été annoncée. Depuis, Dick se cache et se terre dans son antre. Malgré lui il a peur de ses congénères. Peur. C'est le nom de se sentiment qui ne le quitte jamais depuis plusieurs semaines. Une peur différente de celle ressentie au fond de cette cabane qui a finit en cendres. Il ignore ce qui aurait pu plus mal se passer pour son retour. Sa mort aurait sans doute pu être pire. Celle de Mafdet était une option qu'il refusait d'envisager.

-Je me suis battu pour vivre. J'ai voulu gagner contre cette merde pour vous. Pour Mafdet. Pour que personne ne soit triste. Vous protéger et ne pas vous faire de mal en mourant en premier. Les gens devraient éviter de prier pour des choses aussi folles, car parfois les souhaits se réalisent. Ma vie serait clairement plus simple si ma femme m'avait tiré une balle dans la tête cette nuit là ! Je n'aurais pas à voir mon fils me tourner le dos pour peut être me trahir à nouveau.  









   

Codage de Liiloux





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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyVen 9 Oct 2020 - 22:23


La Punition de Laïos

C’est en voyant Richard se détendre que Tama’Rangi réalisa que celui-ci était devenu nerveux à l’arrivée d’un homme dans sa maison. Le renard conclut que le père avait craint de se retrouver seul avec son fils. Il devrait dorénavant songer à s’annoncer, quitte à ne scander qu’un simple bonjour à la ronde en passant le seuil de la porte. La pensée fut rapidement chassée par les propos durs de son frère, pour se confronter à un visage sévère. Le kitsune ravala ses mots, préférant les polir comme une huître plutôt que de risquer un conflit avec cet homme qui lui a ouvert la porte de sa vie et de son foyer sans la moindre hésitation.

Les phrases suivantes vinrent teinter ce masque austère d’une compassion méritée. L’amitié pouvait parfois se montrer rude, même dans son empathie. La fraternité permettait d’aller au-delà de ces jeux de coudes rudoyant pour dire les quatre vérités sans porter de gants blancs : c’était le pouvoir de l’amour. Ébranler les fondations ne devait pas servir à les démolir et les ruiner, mais à leur permettre de se renforcer, sur des bases saines et vives. Tama ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi on parlait de fondations plutôt que de racines, dans ce genre d’expressions. Il ne comptait pas chahuter son ami, pas s’il n’en avait pas besoin, mais il serait également toujours là pour l’aider à se relever, s’il le poussait trop fort, et à trouver une solution à ses problèmes.

D’un geste vif et impulsif, le renard fit un grand pas pour se rapprocher de son ami; il lui saisit les épaules et lui offrit une étreinte de trois-quart, sans chercher à accrocher le regard que son meilleur ami tentait sans subtilité de lui cacher. Un instant plus tard, l’accolade était terminée et le polynésien s’était reculé de quelques pas, se retrouvant le derrière appuyé contre le panneau de la table, les mains en soutient de part et d’autre.

« Je ne suis pas neutre. Si c’est comme dire que je suis ennuyant, j’espère vraiment que non! Je vous apprécie tous, chacun à votre manière. Et puis, je ne vis pas le passage du temps de la même façon que vous. Ça a cet avantage. »

C’était vrai. Même Mafdet avait cessé de partager son échelle temporelle. Il s’attachait moins rapidement aux gens, mais en contrepartie, son opinion changeait également plus lentement dans le sens opposé. En ce sens, Richard avait probablement raison de dire que le géant des marées était un point fixe.  

Un ange passa, et le père de famille accepta enfin de faire face à son aîné, qui lui offrait un sourire encourageant. Ils traversaient une tempête et devaient l’affronter ensemble, au risque de voir le navire couler. En l’occurrence, cela demandait présenter de discuter. Pas de ces discussions qu’on avait parfois, pour passer le temps, mais de celles où l’on se livrait, à coeur ouvert, pour régler les problèmes que les non-dits et le stoïcisme excessif pouvaient avoir causé. Du type d’échanges qui permettait de crever l’abcès et trouver le chemin de la résolution. Aucun d’entre eux ne savait quand les choses s’étaient mises à se polariser dans leur maison, sinon ils auraient aussitôt tout fait pour éviter que la situation ne s’envenime, et la question ne résidait de toute manière pas dans ce qui avait causé cet atmosphère malsain, mais ce qui en viendra à bout.  La première étape de ce chemin hasardeux était peut-être simplement de trouver quelqu’un, en face de soi, qui sache encore sourire, écouter et nous croire en soi quand cela devenait trop pénible pour soi-même. Tama espérait présentement être cette personne, et cette première pierre à l’édifice de la conciliation.

Lorsque la question de Richard déferla dans la pièce autrement silencieuse, comme un torrent qui meut en son lit une trombe de sédiments délogés par sa hâte, Tama soupira lourdement par les narines. Ce n’était pas le moment de nourrir ses ruminations à grands coups de qu’en dira-t-on et d’ouïe-dires. Il lissait toujours sa perle, cherchant les mots justes à employer dans cette langue qui n’était pas la sienne, mais qu’il parlait depuis bien plus longtemps que Dick, sans la maîtriser à la perfection pour autant. Le géant des îles y perdit probablement trop de temps, et son frère se relança dans une logorrhée qui alla cueillir le taciturne kitsune directement par les sentiments.

« Ne dis pas de telles choses! », tonna le renard, en se redressant pour se placer nez à nez avec son ami.  Malgré l’agressivité de sa voix, c’était plutôt l’inquiétude qui suintait par toutes les pores de son visage devenu sombre. Tama saisit les épaules du policier, voulut le rassurer et lui dire qu’il se trompait, que ça ne tenait pas la route, que jamais Troy ne ferait une telle chose, alors que le doute était également présent dans son esprit.

« Personne ne se serait mieux porté. »

Ça, c’était vrai. Il le croyait véritablement, du moins. D’un geste de la tête, le maori désigna une chaise, et il guida le garde pour qu’il y siège. Tama alla ensuite s’asseoir en face, et hésita un court moment supplémentaire avant de se jeter à l’eau.

« Tu m’inquiètes aussi », débuta-t-il, «mais pour des raisons complètement différentes. Tu es comme un fauve en cage. Tu as besoin de sortir. Tout à l’heure, on ira se promener...»

Tama hocha la tête d’un air entendu : ce n’était pas une suggestion, mais un ordre. Et il s’occuperait personnellement de quiconque lancerait un regard torve à son meilleur ami. Ceci étant dit, il pouvait poursuivre.

 « Je vais te dire ce que Troy m’a dit. Par contre, je pense qu’il serait plus important que tu lui dises ce qui t’es arrivé. Je ne l’ai pas fait, car je ne pensais pas que c’était à moi de le faire. Il l’ignore encore, ou pire, il a entendu des bobards en ville. »

Le micronésien puisa une longue inspiration au fond de ses poumons, comme s’il s’apprêtait à plonger pour quelques dizaines de minutes.

 « Ton fils m’a dit qu’il a cru que vous nous abandonniez. Il a mentionné d’autres choses également. Ce qu’il ne m’a pas dit, par contre, mais que je devine, c’est qu’il a cru que tu avais choisi Mafdet plutôt que ta famille; et que tu leur avais menti.  Encore une fois, dans son esprit. Je pense qu’il s’attendait à te trouver mort, comme nous tous. Chad m’avait même...»

Le grand costaud réprima un frisson à la pensée de ce jour lugubre où il avait appris la disparition de son frère. Des émotions, qu’il n’avait plus cru connaître jusqu’à ce que l’effondrement du monde ne le tienne en otage à Beacon Hills, vinrent tourbillonner en son coeur et l’étrangler un instant. Du dégoût, de la tristesse, un brin de colère, du soulagement, de la joie et de la grâce, également. Symptômes de son attachement aux mortels de sa famille d’adoption, après avoir vécu deux siècles sans famille.

« Il m’avait demandé si je voulais être celui qui te décapite. Ça te donne une idée de l’espoir qu’on avait de te retrouver vivant.  Tu dois lui parler, et lui expliquer ce qui s’est réellement passé.  Je suis certain que le petit garçon est toujours là, quelque part dans ce que Troy est devenu. Je sais que j’en aperçois encore parfois une lueur. Avec ses grands yeux émerveillés par un rien, sa bonté, et sa naïveté spontanées. Tu étais son héros, et je ne crois pas que tu as cessé de l’être quand il s’est mis à se promener avec une serpilière sur la tête et une cape. »

Du moins, le mélanésien l’espérait-il fortement.  Il ne souhaitait pas être, indirectement, la cause de la rupture entre le père et le fils, en volant involontairement ce statut d’adulé à son plus proche ami. Le micronésien poursuivit son plaidoyer, qui achevait presque.

« Tu sais à quel point il est important à mes yeux. J’espère vraiment que ce n’est pas mon affection qui voile ma vision, mais je suis persuadé qu’il y a encore du bon dans ton fils. C’est pourquoi je vous demande de discuter ensemble, calmement. »

Ce n’était peut-être pas la spécialité de la maison, qui était plutôt tournée sur l’action, mais ça valait le coup d’essayer. Ça n’avait pas besoin d’avoir lieu dans l’immédiat : Tama avait simplement besoin de savoir que les deux gardes discuteraient.

« Je vais te dire la même chose que je lui ai dit : je serai avec toi.  Et si ça ne fonctionne pas, j’admettrai que je me suis trompé. Et j’aviserai de la situation à ce moment. »

Un renard qui n’anticipait pas quelques coups d’avance : c’était bien là la preuve de la confiance qu’il avait en son protégé.

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyDim 18 Oct 2020 - 14:25




 


La punition de Laïos
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Il ne dit rien, même lorsque son ami le reprend avec une force qui n'a rien à voir avec le calme habituel du renard. Campé sur ses positions, aussi mauvaises peuvent-elles paraître, le policier qui n'en est plus vraiment un depuis déjà de longues années se fait violence pour ne rien ajouter. C'est douloureux, une pause forcée alors qu'autour de lui le monde continue de tourner. Enfin le monde... Leur monde plutôt. Un monde restreint, aux frontières faites de barrières censées demeurer infranchissables. Richard reste figé dans son inaction, trop perdu pour chercher à désobéir à celui qu'il appelle son frère lorsque ce dernier le guide vers une chaise au paillage abimé. Richard se laisse tomber, le poids qui pèse sur ses épaules le rapproche chaque jour de la tombe. 47 ans et humain, c'est déjà une chance qu'il ait survécu aussi longtemps de toute façon.

Il hausse un sourcil surpris et lève un regard terne vers son frère. Les prunelles chocolat cherchent une ancre. Quelque chose, un petit rien pour aider à tirer leur propriétaire loin des bras de cette dépression naissante qui l'afflige. Cela fait bien longtemps que de tels états d'âmes ne sont plus permis dans les environs. Se laisser aller à des songes aussi sinistres, c'est prendre le risque de se faire rattraper par des démons encore plus envahissants. Lorsque chaque jour on risque sa vie, on ne peut plus se permettre de penser à y mettre fin prématurément. Mafdet reviendra bientôt, dans quelques semaines. Les bras chargés de bric et de broc, elle viendra rappeler à tous ce qu'était le monde d'avant. Une époque confortable. Quand Tama impose plus qu'il ne propose une sortie à l'extérieur, Richard n'ose rien dire. Ses mains tremblent malgré lui, et il espère bien ne croiser personne dehors. Ces gens lui font peur. Cette ville lui fait peur. Il ne veut pas voir les regards se poser sur lui, refuse de se sentir jugé. Il a croisé Alex de loin quand il est allé passer des tests et n'a même pas osé adresser la parole à celui qu'il considère encore comme son ami et ce malgré les années d'absence. Le canadien s'autorise un soupir, regard baissé en direction du sol.

Tama déballe enfin ce qu'il sait. La curiosité du canadien s'éveille, une pointe de vie qui surgit dans cette léthargie qui ne le lâche plus depuis qu'il est revenu chez lui. Il a bien pensé à aller rendre visite à Brian, mais à présent même ses amis les plus anciens font naître chez lui un sentiment de terreur. Les mâchoires du père de famille se serrent au fil des mots prononcés par son frère. Troy ne sait rien de ce qui lui est arrivé, ce qui ne l'arrange pas. Il aurait trouvé plus simple qu'on parle à son fils sans lui laisser cette charge dont il ne veut plus. Une fuite loin de ses responsabilités de père car il ne parvient plus à se voir comme un pilier dans la vie de ses enfants. Jo a la tête sur les épaules, elle sait se gérer seule et ce depuis des années. La jeune femme a toujours su se faire respecter et imposer un ordre juste, et ce déjà bien avant que la fin du monde ne leur tombe sur le coin du nez.

Troy est passé de petit garçon turbulent à adulte psychorigide sans que son père ne puisse rien y faire. Trop occupé à tenter de sauver un monde dont il ne restait plus rien, Richard n'a pas su voir la catastrophe arriver. Le sang du père de famille se met soudainement à bouillir quand son ami prononce des sornettes. Des choses impensables, des histoires folles. Vexé que son fils puisse avoir eu l'audace de penser de pareilles choses à son égard, Richard se tasse un peu plus sur lui même. Pourtant cette fois il revit, habité par une colère mêlée de déception. Qui aurait cru que Troy puisse empirer sa situation déjà critique.

-Ce môme est encore plus con que ce que je pensais !

Tama continue sans se formaliser à propos de cette interruption. Richard se tait. Frisonne. Imagine le pire. Mourir était cette nuit là la meilleure des options, la seule qui soit envisageable dans une pareille situation. Ses mains tremblaient pourtant trop pour qu'il soit capable d'agir seul. Se tirer une balle dans la tête à l'aide d'une carabine lui semblait impossible. Son courage et sa raison ont failli, sa peur a prit le dessus. Maf n'a pas voulu l'aider, pas de la manière dont il l'espérait. Dans la pénombre de cette cabane, enchaîné comme un chien il lui en a voulu. En proie à la folie et à la douleur, il l'a détesté.

Son frère habituellement peu loquace discourt sur ce Troy d'une autre époque. Un gamin gentil, une boule d'énergie toujours prête à découvrir la vie. Un conte d'un temps pas si ancien que ça, mais qui paraît pourtant si lointain à Richard. Leur vie était étrangement plus compliquée à cette époque. Les fins de mois difficiles, une lutte constante pour ne pas se faire happer par le flot de cette civilisation trop rapide qui voulait leur fin prématurée tout en leur promettant une vie éternelle.

Parfois le canadien se demande si cette nouvelle vie n'est pas plus douce que l'ancienne. Plus saine en tout cas.

-Il aurait dû venir me parler lui aussi. Je suis son père, je ne pense pas avoir été plus mauvais qu'un autre à ce jeu là. Comment cet abruti a-t-il pu croire que j'allais partir avec Maf ? Alors que ça fait dix ans que je vous dis qu'on doit vivre ensemble pour ne pas mourir seuls. Le parent qui abandonne sa famille ce n'est pas moi !

Jamais il ne parle de Gloria devant ses enfants. Jamais il ne songe à cette femme qui a été la sienne. Pas quand il en aime une autre, pas quand il songe à épouser cette autre. Le mariage a perdu de son sens depuis dix ans, c'est même devenu un caprice dénué de sens. L'administration n'est plus que le pâle reflet de ce qu'elle a pu être et c'est une bonne chose. On a oublié le futile. Richard est un peu trouillard, il n'ose se lancer dans la gueule de la panthère de peur de se voir refoulé sans aucune douceur. Parfois il songe à cet anneau qu'il a dégoté il y a quelques années, sourit quelques instants avant de cesser de penser à ce qui semble être une folie.

-J'aime ma femme. Mes enfants. Toi. J'ai même la chance d'avoir encore quelques amis ici. Je suis né ailleurs mais c'est ici que vous m'enterrerez. Je vous interdis d'en douter.

Ces mots là, c'est à son fils qu'il devrait aller les dire. Mais il doute de pouvoir trouver une écoute sincère auprès de son garçon. Avec Tama c'est bien plus simple. Dans cette maison l'action semble souvent prendre le pas sur l'émotion. Ce serait pourtant une erreur que de croire que l'amour ne règne pas en maître entre les membres du clan Turner. Dick se passe une main sur le visage, se redresse avec une lenteur qui pourrait faire penser qu'il est bien plus âgé que ne le laissent croire ses papiers d'identité qu'il a perdus il y a des années.

-Je veux bien y aller. Mais pas tout seul. Il est dans sa chambre, je l'ai entendu rentrer. Et si je dois sortir de cette maison tout à l'heure, je refuse d'aller en centre ville. On peut aller caresser Truc chez Brian si il est dans le coin.

À l'aide de pas lents et mesurés, ils progressent dans la maison. Puis se figent de concert face à une porte à la peinture blanche écaillée. Richard soupire, dresse une main. Il hésite, puise un peu de courage dans cette main que vient de se poser contre son épaule. Dents serrées, lèvres mordues et rougies par l'anxiété, il frappe contre le panneau de bois. Trop sèchement pour que Troy ne puisse douter de l'identité de son visiteur. Avant que le quadragénaire ne puisse parler, la porte s'ouvre sans douceur.

-Papa. Qu'est ce que tu fous là ? T'es venu me foutre à la porte de la maison ?

La bouche de Richard prend un mauvais pli tandis que son fils ruine tout les efforts qui étaient sur le point d'être mis en œuvre, et cela uniquement en ouvrant la bouche. La prise de cette main sur son épaule se resserre, un peu plus de courage dont sur le moment le père de famille n'a que faire. Son fils le toise, le jauge de son regard vert qui autrefois a été si doux. Il oublie visiblement qu'elle est sa place dans cette maison. Tama tente d'adoucir cette situation en expliquant la raison de leur présence sur le seuil de la chambre du jeune homme. Richard n'en a que faire. Il lève une main, une gifle en devenir que son fils bloque sans difficulté. C'était prévisible. Juste une diversion pour laisser à une jambe le temps de se lever, à un genou le temps de se dresser pour heurter ce qui en aucun cas ne devrait mériter un tel traitement. Le gamin s'écroule dans un cri de douleurr tandis que l'ancien flic rattrape sa progéniture par l'oreille.

-Ça c'est pour avoir osé croire que j'allais partir petit crétin ! C'est pire que d'avoir tenté de me tuer ! Maintenant tu poses tes fesses sur ton lit, il faut qu'on parle.









   

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Tama'Rangi Marama

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyVen 23 Oct 2020 - 23:06


La Punition de Laïos

S’efforcer de ne pas réagir. Richard reprenait des couleurs, ses yeux vibraient de nouveau et la vie, la vraie : celle de l’âme, semblait lui être revenue, au moins temporairement. Que cela se fasse dans la colère était dommage mais il fallait bien s’avouer que c’était l’une des émotions qui poussait le plus les hommes à l’action. Les révolutions et les réformes ne naissaient pas dans le bonheur et la complaisance. Que Richard doive insulter l’intelligence au passage était plus difficile à passer sous silence. Tel père tel fils, aurait voulu glapir Tama, mais la formule lui échappa, et de toute manière il ne désirait pas antagoniser son frère. Un frisson se contenta de traverser le visage du néo-zélandais, comme si une drosophile venait de se poser sur sa narine, avant de poursuivre l’une de ses plus impressionnantes logorrhées.

Les traits du kitsune s’adoucirent de façon manifeste lorsque Richard admit qu’ils auraient tous deux tenter d’ouvrir la discussion. Ils étaient donc d’accord. Toutefois, il n’était pas question de jeter la pierre ou de pointer les torts, mais de les réparer. Il voulut le rassurer d’un rappel :

« Tu as joué les cartes que tu avais en main du mieux que tu le pouvais.»

Certes, Tama n’était pas parents, mais il pouvait bien se permettre cet infime sagesse en ce qui avait trait à la parentalité : il ne faut pas viser à être parfait, mais à faire de notre mieux. Le Mieux n’est-il pas l’ennemi du Bien? Celle-ci, il s’en souvenait. La référence à Gloria lui passa au-dessus de la tête. Ce n’était pas un concours et, surtout, le passé n’était pas garant de l’avenir. Non, là il se trompait. Ce n’était pas parce qu’un parent abandonnait le navire que cela empêchait l’autre de le faire également. En théorie, du moins.  En pratique, le navire était à quai, comme les enfants étaient tous suffisamment matures pour vivre seuls. En fait, c’était aussi en théorie. Dans un monde ou le vivre ensemble et l’entraide sont plus que nécessaire, "vivre seul" n’était peut-être pas la meilleure façon de désigner une autonomie à peu près adulte.

« Si j’en doutais, on ne serait pas ici, à avoir cette conversation.»

Tama sourit à son ami. Il le savait loyal et aimant.  S’il devait un jour quitter Beacon Hills, soit serait-il avec son clan entier, soit aurait-il enterré les membres manquant.

Richard accepta d’aller parler à son fils. Le géant des îles ne s’attendait pas à une réaction aussi rapide, mais cela l’enchantait, et il n’était pas question d’offrir à Richard de patienter un peu. On ne laissait pas passer une telle occasion de retrouver l’harmonie. Ou de faire un pas dans cette direction, à tout le moins. Ce n’était pas bisounoursland, non plus.

« Je ne comptais pas te demander de voir des gens.  Seulement te faire prendre l’air, avec un ami. Deux, si tu veux aller chez Brian.»

Un peu de compagnie ferait certainement du bien au mentaliste. Il avait perdu Machin et s’était retrouvé avec cet étrange humain dans les pattes. Un visiteur qui semblait lui apporter plus de mal que de bien. Pour l’instant, toutefois, ce n’était pas de Truc qu’ils devaient se préoccuper. Richard toqua à la porte et son géant de fils leur ouvrit presque immédiatement, les gonds se plaignant bruyamment.

Ça ne débutait pas particulièrement bien. Entre Troy qui vilipendait son père et l’accusait à tort de vouloir le mettre dehors, sans écouter son meilleur confident lorsqu’il lui expliquait pourquoi ils étaient là, et Richard qui, malgré le geste de Tama pour retenir toute réaction indésirable, rétorqua d’un lever de genoux, le renard ne prit même pas la peine de cacher un soupir découragé. Troy se relève rapidement de sa position foetale, l’oreille la première, sous l’ire paternel. Au moins, ils échangeaient. Ils échangeaient aussi des mots. Et ils étaient suffisamment près l’un de l’autre pour que Tama puisse leur lancer simultanément un regard noir.

« On avait dit calmement. » rappela-t-il en inspirant profondément. Quelques longues respirations plus tard, dans le silence tendu, Tama tentait de méditer un peu.  Il n’avait pas l’habitude de jouer les sirènes, et nécessitait un minimum de concentration. Les yeux clos, il activait la puissance de son renard pour apaiser l’ambiance de la pièce. Ils naviguaient en pleine tempête et devaient trouver un bout de mer plus clément, même s’il ne s’agissait que d’un œil d’ouragan, le temps d’ouvrir la discussion. D’abord, il ouvrit de nouveau les yeux. La tension lui semblait diminuée entre les deux Turner qui l’observaient en semblant s’attendre à un numéro de magie.  Le renard prit place sur le matelas et tendit la main vers le poignet de Troy pour l’attirer à ses côtés.

« Me touche pas! T’avais dit que tu prendrais ma part, pas la sienne! »

La main du mélanésien fut reposée, la douleur fulgurante promettant d’être présente pour quelques minutes au dos de ses métacarpes. Le plus douloureux était toutefois le sentiment de tristesse qui l’avait submergé. Tama échangea un regard avec Richard, pour l’intimer de ne rien faire immédiatement, et se releva en saisissant le jeune homme par la nuque, leurs regards plantés l’un dans l’autre.

« Je t’ai promis que je serais présent, pas que je prendrais partie. Tu sais que je veux ce qui est le mieux pour toi, n’est-ce pas. En ce moment, je pense que le mieux est de retrouver l’harmonie dans cette maison, et ça veut dire que je ne suis contre personne hormis ce malentendu. Tu… »

Tama envoya un regard en biais à son frère de coeur. La relation entre Troy et le renard était complexe. D’une part, elle avait évolué de celle entre un enfant et son héros à celle entre deux hommes complices. Ensuite, la différence entre leur âge posait parfois des soucis lorsque le géant des îles semblaient prendre trop de temps au goût de Troy, ou lorsque la tête bouclée apparaissait comme l’incarnation de l’impulsivité aux yeux de Tama. Puis, malgré toute l’affection du renard, leur relation était ternie par cette chose qu’il ne pouvait fournir à l’homme de dix-neuf ans, et qui était généralement reconnue comme un besoin presque vital à cette période. Enfin, par crainte de la réaction des gens, ils préféraient garder un profil bas. Après tout, ceux qui ne comprendraient pas leur relation ne risquaient-ils pas de l’accuser de pédophilie, ou de lavage de cerveau, sinon pire?  D’une voix plus basse, mais qu’il supposait toujours suffisamment forte pour que Richard ne l’entende, Tama se reprit, le regard fuyant et la main ayant glissée sur l’épaule de son titanesque protégé.

« Tu sais que je t’aime. N’en doute jamais. »

C’était un amour platonique, que lui-même ne savait s’expliquer. Une affection qui ne rivalisait qu’avec celle qu’il avait, un jour, eue envers sa mère, mais qu’il savait différente. Différente également de celle qu’il portait aux autres membres de ce foyer un peu étrange. Il désirait passer du temps avec Troy, appréciait sa compagnie taciturne, et serait prêt à tout pour lui. C’était la définition qu’ils avaient toujours entendu de l’amour, et ils l’avaient acceptée comme telle. Ensuite, tant que Troy ne s’attachait à personne d’autre, il pouvait bien faire ce qu’il voulait de son corps.

Au-dessus de son oreille, Troy émit ce qui semblait être un chuintement et Tama l’interpréta comme une approbation. Cette trêve conclue, il se racla la gorge et se dégagea pour être environ équidistant entre les deux membres de cette altercation.

« Donc… Nous allons recommencer.  Richard est venu pour éclaircir la situation. Il pensait que je t’avais donné certaines informations. Je pensais que ce n’était pas à moi de le faire. C’est à se parler qu’on se comprend. »

C’était une phrase que Jo lui avait pointée, une fois, dans une maison abandonnée pleine de citations supposées être inspirantes.

« Et à la prochaine agression, je détourne le canal. On verra ce qu’une douche froide vous fera. »

C’était dit d’un ton quasiment guilleret, et le renard souriait à ses amis.  Faire un remake des écuries d’Augias n’était pas vraiment dans ses plans, ce serait un peu trop draconien comme solution, mais cela restait possible.  Après tout, ils l’avaient tous deux vu au travail lors de la construction de ce canal qui relie le centre-ville. Puis, la référence à l’un des films d’animation de Troy avait été trop tentante.

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Richard Turner

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptySam 24 Oct 2020 - 23:48




 


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Ce n'est qu'au moment où lui et Troy ont enfin les fesses posées sur le lit de ce dernier que Richard et son fils lèvent les yeux vers le renard qui demeure comme figé sur le seuil de la porte. Les choses ont été vite et quelques notions élémentaires telles que la douceur et la diplomatie ont été oubliées en cours de route. Il faut dire que les Turner, quelque soit leur âge, sont connus pour leur mauvais caractère et leur impulsivité. Tel père tel fils. Habituellement Richard serait heureux de penser une chose pareille, mais pas aujourd'hui. Pas maintenant, alors que tout ses repères se font la malle les uns après les autres. Leur ami, son frère les darde tout deux de son regard le plus sombre, mais aucune honte ne traverse le cœur du policier. Il reste de marbre face à cette déception qu'il fait naître chez son ami. Richard serre les dents, cherche malgré lui quelles pourraient être les bonnes paroles à prononcer. Il n'est pas fautif mais se sent déjà sur le banc des accusés. Son seul crime c'est d'avoir survécu. Et cette constatation n'arrange en rien son moral déjà porté sur les idées sombres. Le père de famille se fige, respire à pleins poumons pour tenter de reprendre pied. Il ne voit pas par quel miracle toute cette histoire pourrait se terminer sur une note heureuse. Quand le lit s'affaisse encore un peu plus, visiblement près de son point de non-retour, le flic se sent un peu mieux. Comme apaisé alors que sous son crâne et dans son cœur la tempête régnait encore il y a une poignée de secondes. Son regard chocolat plissé par l'indécision retrouve toute sa noirceur quand Troy trouve que cet instant est le bon pour jouer la relance des hostilités.

Celui qui sait jouer avec les marrées se prend un vent magistral. Richard se ferme à nouveau. Les prémices de cette allégresse dans laquelle il semblait prêt à flotter sont à présent oubliés. Le policier jauge son frère d'un regard outré tout en se demandant combien de rôles ce dernier est en train de jouer. Dick se sent soudainement idiot. Un sentiment déjà éprouvé à de nombreuses occasions, mais cette fois cette désillusion se fait dans la douleur. Une trahison qu'il n'avait pas vu venir, qu'il n'avait même pas songé à craindre. Même s'il connaît la relation des deux autres tout en peinant à la comprendre par moment, il aurait voulu croire en la justesse des propos de son ami. Richard baisse les yeux pour ne pas avoir à soutenir le regard de Tama plus longtemps que nécessaire. Puis il s'efface, retrouve cette bulle qui ne l'a jamais vraiment quitté depuis cette nuit là. Celle où tout à changé. Il ne veut pas avoir à entendre ces mots qu'il redoute blessants malgré lui. Il a juste envie de leur hurler sa rage, cette colère qui broie sa raison et qui lui noue les tripes.

Puis il se souvient de cette bête qui lui fait encore peur. Une terreur vive, alors qu'à présent tout danger semble pourtant écarté. L'animal reste là, tapit dans l'ombre. Richard craint toujours un retour en force de ce monstre. Son unique compagnon, celui avec qui il a tant lutté au fond de cette cabane. Ses mains tremblent, sa mâchoire se crispe par instant. Des crampes. Son crâne le lance. Il a bien du mal à ne pas s'écrouler dans cette pièce. C'est une nouvelle forme d'angoisse qui le force pourtant à rester digne. Digne... Comme si ce mot avait gardé la moindre importance dans ce monde de mort qui n'en finit pas de crever.

Tama ne va pas le trahir, l'offrir en pâture à un Troy en colère après un père qu'il a cru capable du pire. Inconsciemment, le flic s'accroche aux dires de son frère. Des mots rassurants prononcés sur le ton de l'apaisement. La mâchoire de Dick ne tressaute presque plus quand il se décide à cacher ses mains sous ses cuisses. Il est bien loin de fier guerrier, l'homme qui défend les siens sans arrêt, sans jamais ne serait-ce que songer à se payer le luxe d'une pause. Cette scène qui se joue sous son regard bois, c'est une fenêtre ouverte sur l'intimité de son fils. Sur la vie des deux hommes qui partagent son quotidien depuis tant de temps. Détourner le regard serait trop proche d'une forme de jugement. Richard ne bouge plus et demeure muet, attend simplement que l'on daigne se souvenir de sa présence dans cet endroit habituellement fait pour la paix.

Tama se racle la gorge et met fin à cet intermède. Le plus facile est passé, ne reste plus qu'à faire preuve d'assez de courage pour parvenir à mentionner un passé qui peine à accepter de s'effacer. Richard soupire, son visage s'assombrit dans un rictus malhabile. Il ne sait par quoi commencer, doute de pouvoir tout expliquer sans se faire couper par son fils. Il aurait aimé ne pas avoir à faire ça, il voulait simplement qu'on lui laisse un droit à l'oubli. Son dos se courbe, sa posture fière n'est plus qu'un vieux souvenir.

La fierté. Ça aussi ça fait belle lurette qu'on en a plus entendu parler dans les environs...

Le ton de la voix de son frère change soudainement du tout au tout. Le sérieux de ce dernier est remplacé par une légèreté qui regonfle la confiance du canadien pendant un court moment. Suffisant en tout cas pour qu'enfin, il ose prendre la parole.

-J'ai eu des soucis pendant une patrouille. Celle avec Melvin. Il était terrorisé, clairement pas prêt à tomber sur des infectés. J'étais pas prêt non plus. On est jamais prêt pour ça de toute façon.

Sa voix tremble un peu, car même aujourd'hui parler de ceux qui ne sont plus là n'est pas une chose aisée. Ce gamin était un des amis de Troy. Il se remémore les mots de cet enfant alors qu'ils étaient en train de quitter la ville pour aller faire leur devoir. Un enfant qu'il a guidé vers une mort certaine. Un nouveau cadavre, un nouvel échec. Ce gamin qui lui faisait confiance. Gorge serrée, le père de famille reprend en se permettant de fixer son fils qui baisse immédiatement les yeux lorsque leurs regards se croisent.

-C'était trop tard quand je l'ai rejoint. Je lui ai dit de se planquer, il était terrorisé. Il pleurait. Je lui ai juste demandé de m'attendre, promis que je revenais rapidement. Je lui ai menti alors que j'étais persuadé de lui dire la vérité. Ils me sont tombés dessus. Et... Et... Elle est arrivée. On s'était presque croisés elle et moi, on s'est loupés. J'y arrivais pas tout seul, mes mains tremblaient et j'avais... J'avais juste peur de me louper.

Il fait une pause, son cœur s'affole. Son cœur s'affole et ses mots se perdent, se mêlent. Dans son esprit la douleur prend toute la place, il est de nouveau dehors. Terrorisé, éclairé par les étoiles, perdu dans cette nuit dépourvue de lune. Ses poings se crispent. Un rire nerveux traverse sa carcasse usée par la fatigue.

-... Tu connais Maf. Elle est complètement marteau. Elle m'a trimbalé, balancé au-dessus de la seconde barrière. Derek m'a mordu. Je sais même pas combien de temps j'ai passé dans cette cabane qui puait la merde ! Je me souviens de trop de choses, je sais que j'ai perdu les pédales. J'avais mal et ça me rendait cinglé. J'espérais juste qu'elle revienne, qu'elle finisse le travail. Je ne voulais pas devenir un monstre.

Cette fois sa colère vit à travers ses mots. Un exutoire parfait pour toute cette rage qui sommeille en lui depuis son retour parmi les vivants. Il fait l'impasse sur le reste, ne veut pas avoir à se remémorer sa folie. Ses yeux se remplissent de flotte malgré lui, il se racle la gorge avant de continuer.

-La morsure a prit le pas sur le virus, mais tout est passé pour me guérir si j'ai bien compris. Donc je suis toujours humain, et je crois que je suis pas très différent de l'homme que j'étais il y a un mois. On savait même pas que c'était possible, et je voulais qu'une seule chose : Revenir ici et vous revoir. J'étais si heureux quand j'ai entendu ta voix. On voulait me faire revenir, brouiller les pistes pour éviter de se faire canarder à notre retour. Un type qui revient pas d'une patrouille c'est un type à qui il est arrivé une couille. Un type qui revient pas, c'est un cadavre qui marche.

Il renifle. Cette fois sa rage se meut en autre chose, un sentiment plus vicelard encore. La tristesse. Le souvenir de cette intense déception qu'il a ressentie cette nuit là. Il se passe une main sur le visage, essuie des larmes qui lui ont échappé. Son fils se contente de le fixer, toujours aussi muet depuis que cette étrange épopée se fait entendre dans la chambre. On prononce son prénom, une voix rassurante et promesse de paix qu'il connaît bien. Son frère le soutient comme il le peut, Richard se force à ouvrir la bouche pour annoncer une sinistre fin.

-J'étais heureux d'être en vie. J'ai mes enfants, un frère. Je vais bientôt être grand-père et j'ai ma femme qui pense à rentrer à la maison de temps en temps. J'ai de la chance. Jamais j'aurais quitté ça, je ne vous aurais jamais laissé tomber. Tu veux que je fasse quoi derrière les barrières Troy ? Je suis juste un petit humain, un type de cinquante balais que la vie commence à user. Je serais jamais parti sans vous, pas quand j'arrête pas de vous dire qu'on doit rester ensemble pour rester en vie.
-Tu étais parti pendant une semaine ! Vous étiez en train de vous tirer ! Tu voulais que je réagisse comment ?

Richard inspire à travers ses larmes, tente au mieux de refouler ces sanglots qui obstruent sa gorge. Il crache plus qu'il ne prononce quelques derniers mots.

-Jamais je ne vous laisserai. Même si c'est clair, j'attendais autre chose qu'un fils parricide à mon retour.









   

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyJeu 29 Oct 2020 - 22:40


La Punition de Laïos

La main du géant massait doucement l’épaule de son plus vieil ami, pour lui apporter son soutient, alors que du regard il l’encourageait à parler. Tama avait déjà entendu l’histoire de Richard, mais la seconde écoute n’était pas meilleure. Des frissons glacés lui parcouraient toujours l’échine alors qu’il tentait de ne pas s’imaginer l’enfer que l’ex policier avait dû traverser. Troy semblait ouvert à écouter en silence et l’Océanien ne pouvait qu’espérer que ce n’était pas seulement pour faire bonne figure ou à cause de ses propres menaces. Lorsqu’il prit enfin la parole, Tama sentit de l’énervement dans sa voix, et peut-être un brin de hargne toujours présente. Il raffermit sa prise sur la cuisse du fiston, pour lui rappeler de conserver son calme alors que Richard répondait en haussant le ton.

Tama eut à peine le temps d’envoyer un avertissement du regard à son ami et hôte d’une décennie que Troy rétorquait avec impudence.

« Ouais, parce que les certitudes, ça s’effondre jamais hein! »

D’un ton impassible, Tama reprit son copain en relâchant sa poigne pour lui caresser plutôt l’avant-bras. Trouver un moyen de le garder connecter avec la terre pour ne pas qu’il perde les pédales.
« Sois respectueux envers ton père, Troy. On t’accuse de rien. »

« Alors pourquoi il dit que j’ai essayé de le tuer? »

« Qu’as-tu fait, alors, Troy? Ton père t’a donné ses explications, il a le droit de s’attendre à recevoir les tiennes. »

Le maori avait tranché. Troy ne savait pas quoi dire alors que de l’autre côté de sa crinière, Tama avait légèrement tiré Richard vers l’arrière. D’un millimètre ou deux, seulement pour lui faire comprendre d’attendre avant de reprendre la parole. Le renard gérait.  Il pensait qu’il gérait, du moins. Troy n’admettrait probablement pas qu’il avait effectivement tenté de tuer Richard, comme il était trop entêté et fier. L’adolescent cherchait plutôt comment s’en sortir sans donner raison à son père ni tomber dans le piège de Tama.

« Il y a un protocole, Tama. Papa, vous le savez, bordel! »

« Que stipule-t-il, bordel? »  poursuivit Tama, en reprenant ainsi l’enfant terrible.

« Désolé », débuta-t-il sans en avoir l’air le moindrement du monde, avant de répondre à la question. « De tirer en cas de doute. Et quand un mec revient au bout d’une semaine, il n’y en a pas, de doute. »

« Donc, tu as tiré ? »

« Ouais. Deux coups de semonce. C’était une entorse aux règles et j’ai eu peur que les mecs me dénoncent. Ou me prennent pour une mauviette. »

Tama plissa les yeux. Troy ne le lui avait pas dit cela, la dernière fois. Il faudrait qu’il lui demande, plus tard, ce que ses camarades avaient bien pu faire pour qu’il ait ce genre de craintes. Peut-être bien qu’ils n’avaient rien eu à faire, aussi : le gamin avait toujours aimé avoir l’approbation des gens. Voyant que le mélanésien ne disait rien et le pressait plutôt du regard à poursuivre, Troy continua sur sa lancée.

« Et puis, ce... »

Tama haussa un sourcil grave, que Troy sembla comprendre immédiatement, modifiant sa phrase au dernier moment.

« … père fabuleux s’est moqué de moi en disant que je savais pas viser, et que mon grand-père aurait honte de me voir gaspiller des munitions comme ça. »

Cette fois, c’était difficile pour Tama de ne pas sourire en voyant à quel point il était facile de chambouler le garçon. Ça avait peut-être été un coup bas de la part de Dick, mais cela restait légal. Surtout que son fils connaissait le tempérament de son géniteur.

« Qu’as-tu fais ensuite ? »

« Je lui ai ordonné de se coucher au sol. »

« Pourquoi ? » demanda-t-il. Il devait vraiment tirer les vers du nez du gamin.

« Il n’y a pas de protocole pour les gens qui reviennent, je savais pas quoi faire. J’étais furieux et paniqué. »

« Y’a rien pour quand c’est pas en cas de doute, Troy ? »

« Ben. Si tu doutes pas, c’est que c’est un infecté. Tu tues. » Trancha-t-il d’une manière aussi militaire qu’expéditive.

« Ton père t’avait parlé de manière intelligible. Aucun doute qu’il n’était pas infecté, dans ce cas. »

« Y’a pas de protocole, je te dis! J’ai dû improviser. » Plus qu’une pointe d’énervement perçait dans la voix du jeune garde.

« Tu n’as pas pensé au fils Cormier? Ils ont fait quoi quand il est revenu ? » interrogea le géant des îles, qui ne le savait sincèrement pas.

« Comme avec les étrangers. La cage et les tests habituels. » Tama crut percevoir du dégoût chez Troy, sans arriver à comprendre ce qui le dégoûtait.

« Vous n’auriez pas pu faire ça à Richard ?»

« Ouais mais sa connasse de petite amie, elle m’a provoqué et... »

« Elle s’appelle Mafdet. Respecte ta belle-mère » ordonna-t-il d’un ton sans appel. Il n’aimait pas cette facette qu’il découvrait à l’adolescent et qui le dérangeait plus qu’il n’aimerait l’admettre.

« Putain Tama, tu voies pas qu’elle le manipule comme un pantin depuis tout ce temps ? Avec ses potions, et tout! On sait pas ce qu’elle nous fait bouffer quand elle est là ! »

« Ça suffit, Troy, » imposa le renard des marées alors que Richard s’échappait de son emprise et pestait par-dessus lui. Les jointures blanchies du mélanésien n’avaient su retenir son ami plus longtemps.

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Richard Turner

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyVen 6 Nov 2020 - 12:43




 


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Le père de famille serre les dents pour ne pas se faire inconvenant. Son fils est en train de dévoiler une facette de sa personnalité qu'il ne lui aurait jamais soupçonné il y a encore un mois. La hargne de celui qui n'est plus un enfant résonne dans cette petite pièce qui lui sert de chambre. Chaque mot, chacune de ses paroles vibrent d'une rage que Richard peine à supporter. Quand son ami tend un bras vers lui pour l'empêcher de se jeter sur l'insolent personnage, Dick sent les restes de patience s'embraser. Dans la bouche de son fils il semble être un coupable parfait, un responsable pour tout les maux de la terre. Le canadien qui pensait naïvement son monde serein il y a peu de temps prend une douche froide. Il se tend, jette un regard noir à sa progéniture.

Troy tente d'expliquer l'impensable, raisonne ses actes qui ont bien failli coûter la vie à son père et qui à présent poussent à la ruine leur vie de famille. Richard se pensait chanceux, bénissait chaque jour ce bonheur :  celui d'avoir les siens près de lui, autour de lui. La fin du monde a brisé bien des familles et ici le deuil demeure dans chaque habitation ou presque. Les Turner sont une exception, comme oubliés de cette malédiction.

Cette fois la dépression passagère du père de famille est bel et bien oubliée, comme mise au rebut. Elle laisse place à un sentiment fort, un sentiment destructeur. Sa peur elle aussi s'est envolée. C'est maintenant une rage qu'il peine à étouffer qui coule dans ses veines, qui fait trembler ses mains. Ses mâchoires se crispent encore un peu plus quand il se fait violence pour ne pas hurler sur celui qui se donne le meilleur des rôles dans une pareille situation. Troy s'offre le statut de victime, celui de pauvre enfant influençable et influencé. Tama avait tord, il ne reste finalement plus rien de ce gamin qui a su être si gentil autrefois. C'est un être sans cœur que fixe Richard tandis qu'il se résout enfin à ne plus tenter de voir son fils dans ce grand bonhomme égoïste et à la logique malsaine qui lui fait face. Un bien triste luron qui semble oublier qu'un ex-policier est dans cette pièce, avec lui. Que ce même policier ne loupe rien des dires de celui qui salit une profession à laquelle le père de famille n'a jamais cessé de trouver des qualités.

Même dans les pires instants, même dans ces atroces moments où Richard savait qu'il se levait, qu'il quittait son domicile pour peut être devoir aller prendre des civils pour cible... Même quand tout paraissait sombre, que leur vie ne ressemblait plus à rien, si ce n'est à un mauvais film de genre, Richard n'a jamais cessé d'espérer.

Dick n'est pas un saint, mais il croit en l'humain. Une qualité dont il refuse de se défaire, même dans l'adversité.

Mais en cet instant, il ne croit plus en celui qui a longtemps été son garçon. Son adorable gamin, un môme qu'on a poussé à grandir trop vite. Finalement les Turner n'ont pas été épargnés par le deuil. La vie se fait juste plus sournoise avec eux, s'est jouée de mirages pour leur faire croire que le malheur les avait oublié. Rapidement il devient insupportable pour le quadragénaire de rester calme. L'étranger franchit une limite, dépasse encore plus ce point de non retour. Quand il se donne le droit d'injurier celle dont l'absence fait à chaque fois mal au père de famille, ce dernier se tend et se défend contre cette poigne qui ne parviendra plus à le tenir à l'écart bien longtemps.

Il ne peut pas tolérer plus longtemps un tel affront, se moque des remontrances de Tama à l'égard de Troy. Des remontrances qu'il juge bien trop douces à son goût, des réprimandes enrobées par un sentiment qui fatalement à un moment ou un autre finit par fausser le jugement des gens. Richard se débat encore plus, serre les dents à s'en faire mal quand dans les paroles de celui qui était encore son fils il y a quelques minutes résonne le fantôme d'une vieille blessure que le canadien pensait oubliée. Maf l'a déjà baladé, leur première rencontre, celle dont il était conscient. Leur premier rencard. Cette première nuit qui aurait pu être leur dernière si le destin n'avait pas décidé de jouer avec les dès du hasard.

Dick rue, passe au dessus de son frère pour atteindre sa cible. Se jette sur le fauteur de troubles tandis que sa main se crispe et se resserre autour du cou massif du gamin qui se défend. La surprise joue dans le camp du Turner le plus âgé, c'est ce qui l'aide à compenser la différence de carrure. Il serre, appuie longuement. Crache finalement sa fureur.

-N'insulte plus jamais ma femme devant moi. Ne fait rien qui puisse causer ma fureur. Et n'ait aucun doute sur le sujet, entre elle et toi mon choix serait rapide.

La poigne du renard se fait dure, le force à relâcher sa prise. Il ne comptait de toute façon pas tuer cet homme qui lui tient tête, qui insulte tout ce en quoi le canadien croit depuis des années. Des années de lutte pour parvenir à offrir à sa famille le meilleur, alors qu'autour d'eux le pire se déchainait.

-T'es aussi dingue qu'elle ! T'étais pas comme ça avant ! Tout ce que tu fais c'est me prouver que j'ai raison.

Les poings de l'homme de la maison se serrent, prêts à cogner pour faire valoir une loi qui va à contre-pied de ses manières habituelles. Pour ne pas perdre pied une fois de plus, le policer se redresse, quitte ce lit qui lui servait de chaise. Il se contente d'ouvrir un tiroir sans jamais donner plus de crédit aux paroles de son frère qui lui demande de se calmer. Des vêtements usés par la vie tombent en pluie sur ce lit qui dans quelques heures n'aura plus de propriétaire.

-Elle n'est pas là. Tu sais ce que ça prouve ? Que toutes tes belles théories ne sont qu'un ramassis de conneries. Sort de ma maison. Va vivre où tu veux, fait ce qui te chante. Je ne veux plus te voir chez moi. Mon garçon s'est fait bouffer par un monstre sans cœur.








   

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyDim 8 Nov 2020 - 15:01


La Punition de Laïos

Il existe en haute mer des endroits où l’eau est si calme qu’aucune ride ne semble capable de venir y naître, et où même le vent semble retenir son éternel souffle, dans l’attente d’une permission marine qui peut mettre des jours à venir. C’est un phénomène particulièrement fréquent sous les tropiques, où les navigateurs ont appris à s’en méfier, car ils savent pouvoir en rester prisonnier durant des jours s’ils n’ont ni moteur ni rame. Tout marin, du plus petit pêcheur en catamaran au plus gros transatlantique savent qu’il faut se méfier de ces eaux, car sous le miroir apparent de la surface,  nul ne sait ce qui se trame.  En effet, l’eau assombrie par son inaction dissimule des tumultes sous-marins imprévisibles sous l’astre solaire. Certains nomment ce phénomène où l’eau semble si lisse et sombre qu’elle apparaît huileuse, une mer d’encre. Toutes les cultures ont leurs adages à ce sujet. Méfie-toi de l’eau qui dort. Pire que le calme avant la tempête, ce phénomène peut durer si longtemps qu’il cause l’attrition et la panique. Combien de mutineries ont été causées ainsi, pour se transformer en bateaux fantômes, sans équipage, ou encore en naufrage au fond des mers, lorsque le vent eu enfin la permission de reprendre son souffle?

Une mer d’encre. C’était tout ce qui transparaissait désormais dans l’expression du mélanésien alors qu’il s’était reculé par réflexe et que sous son regard se déroulait l’ultime altercation entre les deux Turner. Tous deux avaient depuis un moment franchi les dernières limites de l’autre et il était désormais impossible que la situation ne se résolve avec quelque positif.  Spectateur prisonnier de la scène, Tama offrait un œil impassible à la violence qui passait de l’oralité au monde physique. Son expérience lui avait appris que, parfois, les Hommes avaient besoin de voir du sang couler pour passer ensuite à autre chose. Si le visage du renard était fermé comme une huître, il n’était pas réellement imperturbable, et alors que les longs membres du fils s’agitaient en tous sens, cognant presque au hasard le corps de son géniteur, le kitsune commençait à s’inquiéter.

Richard n’était pas un meurtrier. Et Tama ne laisserait pas Troy mourir sous ses yeux sans rien n’y faire. Il posa sa main sur le poignet de son frère, et serra les nerfs comme l’on pince une harpe, pour le forcer à relâcher sa prise.

« Ça suffit. Vous êtes à égalité et avez tous les deux voulu et failli vous tuer l’un l’autre une fois. »

Les insultes continuaient de pleuvoir du côté de Troy, et Tama dut insuffler profondément pour ne pas se mettre en colère. Un faux-geste, une parole malvenue, et il partirait lui aussi en vrille. Richard sembla le comprendre, ou alors il se montra simplement plus mature, et se releva. Ce qu’il fit ensuite aurait probablement dû être fait quelques années auparavant, peut-être quelques mois seulement, même. Sous de meilleurs auspices. Cela suffit néanmoins à désamorcer Tama. Troy était sur le point de s’invectiver, ruait déjà sur le matelas, mais Tama le fit taire de ses pouces sur ses lèvres. Le renard déposa son front contre celui dont il avait été le héros.

« Ne dis rien et va m’attendre dehors, Troy. »

Le géant des îles lui embrassa le front en lui faisant signe de déguerpir, comme s’il s’adressait encore au gamin de neuf ans. La porte claqua, et Tama vérifia que Dick ne partirait pas après son fils pour lui rappeler les bonnes manières.

« Ce que Troy a dit sur Mafdet était injuste, et dépassait certainement sa pensée. Mais tu dois accepter qu’il ne l’aime pas autant que toi. Tu ne peux pas vraiment lui en vouloir, non plus. Ce n’est pas comme si elle a fait de grands efforts pour gagner son affection… Ce n’est pas la plus chaleureuse des personnes. Enfin, sauf … »

Avec Dick. Tama haussa les épaules. Son frère ne devrait pas être surpris que les ébats du policier et de la panthère ne soit un secret pour personne. Pas même les voisins.

« Aide-moi à préparer un sac, Taku taina* », ordonna-t-il en se mettant lui-même à la tâche. Alors qu’ils pliaient, empilaient, rangeaient et engouffraient les vêtements dans le sac, ou le baluchon destiné à l’enfant rebelle, Tama instigua une discussion dans laquelle il n’avait aucune légitimité : une conversation parentale.

« Il aurait fallu qu’il parte avant. On aurait dû le savoir. Troy n’a pas pu vivre son adolescence, et se rebeller contre l’autorité, toutes ces choses. Souviens-toi comment tu étais à son âge, et quelques années plus jeune. »

Le coeur n’y était pas. Voir ainsi se dissoudre sa famille d’accueil rendait le mélanésien mélancolique, a minima.

« Il a étouffé ces sentiments, et il explose maintenant. Je sais que vous regretterez tous les deux cet épisode. Tu es un père aimant, et je sais que tu es incapable d’arrêter un jour d’aimer tes enfants. Vous avez besoin d’air, mais je ne te laisserai pas être le père qui jette son fils à la rue. Je vais le conduire chez les Fitzgerald. Il connaît leur fille, ils étaient amis, à l’école. »

C’était un euphémisme, mais il était inutile de dire à Richard qu’il aurait pu s’être retrouvé grand-père déjà.

« Et Henry se fait vieux. Il aura besoin d’un coup de main sur sa ferme. Je leur dirai que c’est ton idée, et je vais le rassurer s’il a des craintes. J’irai fréquemment rendre visite à Troy en me rendant à la mer, et je pourrai vous servir de messager. »

Si seulement il connaissait quelqu’un avec qui il aurait pu parier à savoir lequel des têtes de boucs allait flancher le premier et prendre des nouvelles de l’autre… Le polynésien s’assura que les sangles étaient bien fermées et ramena Richard contre lui, forçant la tête du canadien à se pencher contre son épaule. Un sourire naquit involontairement sur ses lèvres, lorsqu’il songea qu’il n’échangerait ces tarés pour rien au monde.

*:

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyJeu 19 Nov 2020 - 12:06




 


La punition de Laïos
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Il n'est pas le seul à inconsciemment craindre une nouvelle crise de nerfs provenant de Troy. Richard s'en rend bien compte lorsqu'une fois de plus Tama s'interpose entre les deux hommes pour éviter un conflit supplémentaire. Pourtant celui qui a vu la mort de près il y a quelques semaines ne prend même pas la peine de lever les yeux sur celui qu'il appelait encore son garçon il y a un mois. Un mois, c'est là tout le temps qu'il aura fallu à leur famille pour voler en éclat. Dick sort une boule de vêtements divers de la commode du plus jeune, évite de songer à ce qui lui semble être devenu de vieilles histoires, des disputes obsolètes. Il y a encore un mois, une poignée de jours, il reprochait à son fils son manque d'application au rangement. À présent tout ces songes lui semblent désuets, dépassés par des non-dits qui ont fini par éclater. Le père de famille ne sait pas à quel instant cette situation a commencé à lui échapper.  Une dernière pointe de culpabilité lui traverse l'échine. Il ne devait pourtant pas être un si mauvais père. Joanie est parvenue à devenir une adulte équilibrée, une jeune femme fiable. La fin du monde les a rapproché, tant qu'il ne pouvait penser au fossé qui se creusait insidieusement entre lui et Troy.

C'est sans rien répondre aux dires de son frère que Richard achève de déverser les effets de celui qui a longtemps été son fils sur le lit de ce dernier. Enfin sur ce qui était son lit il y a encore quelques minutes. Docile et presque trop calme dans une pareille situation, Richard se penche, attrape un grand sac noir abimé par la vie sous le lit, le pose sur ce dernier. Puis commence à plier consciencieusement les vêtements du gamin insolent.

-Ne me compare pas à lui.

Le ton de sa voix est neutre, une froideur assumée qui ne laisse transparaître aucune de ces émotions qui pourraient être néfastes en cet instant. Sa colère est toujours bien présente, a étouffé sans mal cette dépression qui le dévorait de l'intérieur. Demain ou même dans quelques jours, il regrettera sûrement ce qui est en train de se passer. C'est en cet instant qu'il faudra qu'il se montre fort. Il devra camper sur ces positions, ne rien lâcher pour ne pas laisser ce poison revenir troubler la quiétude de sa maison. Il devra aussi parler avec Mafdet, mettre à plat ce qui doit l'être. Voir même hausser le voix si le besoin devait se faire ressentir. Il ne le fait que rarement, leur actuelle situation ayant au moins réussi à changer ce trait de son caractère. Il n'est plus aussi impulsif qu'il a pu l'être par le passé. La fragilité de la vie, il la connaissait. Mais dans ce monde où le danger réside dans chaque recoin du paysage de leur quotidien, il a su comprendre que ses émotions pouvaient parfois lui jouer des tours.

-Il aurait dû m'en parler ! Maf n'est jamais là, il aurait pu profiter d'une de ses absences pour discuter avec moi ! Je ne voulais pas mettre mon fils dehors. Mais mon fils n'est visiblement plus là depuis longtemps et je ne m'en rend compte qu'aujourd'hui.

Si ses mains sont occupées, son esprit lui est libre de songer à mille scénarios. Il imagine beaucoup de choses, de possibilités. Des chemins à emprunter qui auraient pu les mener à des destinations plus idylliques que celle vers laquelle ils vont. Richard tente de se convaincre du bien fondé de ses actions, actuelles comme passées. Il ne sait de quoi le futur sera fait. Un futur incertain. Ce soir son fils ne dort pas ici et ce sera valable pour tout ceux qui suivront. Il ne compte pas empêcher Jo et Tama de garder le contact avec Troy. De toute façon son autorité a des limites et il sait bien qu'il ne pourrait pas prendre une telle décision sans que cela ne donne naissance à une nouvelle vague de rébellion sous son toit. Ce gâchis qu'ils sont en train de vivre est suffisant, nul besoin d'en rajouter.

-Je ne veux plus le voir, j'expliquerais à Jo ce qui vient de se passer. Si Henry veut en savoir plus et accepte de venir me parler, il pourra même venir à la maison. Je suis en congé forcé et je ne compte pas sortir.

Il referme la glissière du sac après que Tama y ait glissé un dernier jean. Un geste symbolique, une page qui se tourne dans le livre de leur vie à tous. Jamais il n'aurait cru devoir en arriver à de telles extrémités. Mais il ne veut plus vivre de cette manière, avec la crainte de savoir son fils dormant dans la chambre d'à côté. Il approche de ses cinquante ans, veut simplement vivre sa vie après avoir tout fait pour que celles de ses enfants soient paisibles.

-Je suis un paria dans cette ville, les gens parlent dans mon dos et me regardent de biais. Je peux même pas leur en vouloir quand moi même je crains qu'il revienne. Le monstre était là, avec moi. Il était dans ma tête. Tout le temps. Il me disait qu'il pouvait m'aider à ne plus avoir mal. Je le croyais. J'ai pleuré, hurlé pour qu'elle vienne finir le travail. Je ne suis sorti que deux fois depuis mon retour. Pour aller voir Pierre et passer des tests dont je ne sais pas à quoi ils vont servir. Je ne veux pas me sentir en danger dans ma maison. Le soucis c'est que le danger en question est en partie sorti de mes burnes.

Il tente encore une fois de se justifier mais le cœur n'y est pas. Il essaie toujours de se convaincre que dans ses actions les plus récentes réside une part de logique. Tama semble compréhensif, selon lui détruire leur famille est peut être leur unique chance de la voir se reconstruire. Certes les choses ne seront jamais plus comme avant, leur mode de vie va en prendre un coup. Richard sait que ce soir, il cherchera encore où il a bien pu fauter. Son fils ne lui a donné aucunes des réponses qu'il attendait, s'est contenté de lancer des accusations pour excuser son comportement qui demeure toujours aussi improbable aux yeux du père de famille. Il tend le sac à son frère, se retrouve prit au dépourvu une fois de plus lorsque ce dernier le serre contre lui. Dick inspire, se gave de cette odeur qui lui est familière. Le renard est au fil des années devenu un membre à part entière de la famille, un point fixe qui les a bien souvent, parfois sans s'en rendre compte empêché de couler sous le poids de ce monde apocalyptique.

Dick soupire, passe un bras autour d'une des épaules de son frère. Son regard brun se fait humide, plus qu'il ne le voudrait.

-Je suis désolé que ça se finisse comme ça. Je sais à quel point vous êtes proches, même si vous n'avez jamais jugé bon de m'en parler de vive voix.  

La fille d'Henry est certes une amie de longue date de Troy, mais ce n'est pas vers cette dernière que le cœur du jeune homme tend à pencher. Richard a toujours su qu'il ne pouvait rien faire pour aller contre cette situation, contre cet amour sur lequel il est incapable de mettre un nom. Il empoigne une dernière fois son frère, lui fourre le sac dans les bras quand finalement leur étreinte se relâche.

-Je veux juste... J'aurais aimé qu'il vienne me parler. Il y a cinq ans ou même deux mois. Je parlerais avec Mafdet quand elle reviendra.  






   

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MessageSujet: Re: La punition de Laïos   La punition de Laïos EmptyMer 25 Nov 2020 - 20:25


La Punition de Laïos

« Il aurait dû, en effet. » concéda le maori sans la moindre hésitation.

Il aurait également dû en parler avec Tama. En parler avec Jo. Avec Eric Argent ou n’importe quel pote.  Cela leur aurait épargné à tous ces surprises et ces soucis. Le silence se réinstalla alors que les deux cerveaux dans la pièce songeaient aux univers de possibles, aux ramifications du moindre geste, du moindre son, et aux milliers de façons par lesquelles ils auraient potentiellement pu éviter d’en arriver là, mais également aux manières les plus probantes de mitiger les conséquences néfastes qui se dessinaient devant eux.  Finalement, Dick trancha son verdict, et posa ses conditions. Le renard des marées se contenta de hocher la tête et ravala sa salive.  Une fois la fermeture éclair refermée, il lui répondit.

« Je lui ferai le message.  Je ne compte pas m’attarder, on pourra aller faire cette promenade ensuite.  Si tu veux, je pourrai aussi être là pour discuter avec Joanie. »

Le géant des îles jugea inutile par la suite de préciser à quel point il pouvait comprendre le sentiment de son frère. De voir des regards emplis de jugement posés sur lui, parce qu’il était différent, parce que son vécu ne correspondait pas à celui de la majorité, ou parce que sa pigmentation était vue comme inférieure ou sauvage, sinon carrément primitive. Comment il pouvait se sentir mal vu lorsque la créature à l’intérieur de lui, l’esprit quasi éternel qui l’habitait depuis toujours, avait été révélé au grand jour. Un monstre, comme Richard l’avait dit. Si la morsure des zombies et leur transformation faisait réellement cette saloperie de voix dans la tête, c’était à en frissonner d’horreur. Après, ce pourrait aussi simplement être un cas de délire ou de psychose. Ce que c’était d’être reléguer dans la marge. Que cela passait, que ça se tassait, que cela ne durait pas éternellement.  Il fallait simplement se prendre en main et démontrer le courage de reprendre sa place. Mais pour cette discussion, Richard n’était pas encore complètement mûr.  Il devait guérir encore un peu auparavant.

Richard qui s’excusait dans ses bras aurait pu être vaguement comique, mais ce n’en était aucunement le cas. Le mélanésien raffermit son étreinte amicale et posa sa main sur la tête du père de famille, comme s’il s’agissait d’un gamin un peu turbulent.

« Je n’ai jamais ressenti le besoin de nommer notre amitié aux gens non plus, taku taina. Je savais que ça se finirait un jour entre lui et moi, comme avec Jo, toi et même Mafdet. J’ai pris la décision de m’attacher à vous en connaissance de cause. La fin est trop courte pour que ce soit elle que je conserve dans ma mémoire. »

Alors que le micronésien s’apprêtait à sortir de la chambre, Richard le prit une dernière fois contre lui. Mal à l’aise, Tama n’osa pas y mettre un terme, car il savait qu’il s’apprêtait à abandonner, même temporairement, celui qui lui avait offert une vie familiale comme il avait cessé d’en espérer une depuis des siècles.

« Je sais. »

Il n’y avait rien de plus à ajouter que ce qui n’avait été dit, et le polynésien sortit rejoindre son partenaire, à une centaine de mètres le long de la rue. Il lui expliqua la situation et la décision qui avait été prise, et ne put s’empêcher de sourire quand Troy utilisa les mêmes mots que son père, se défendant d’avoir également la larme à l’oeil.

-Ne me compare pas à lui.

« Jamais je n’oserais. » rétorqua le basané en entamant la route pour cacher son sourire à celui qui se trouvais une demi-enjambée derrière lui.

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