Le sang neuf ne coule pas à flots || feat Landon

Le sang neuf ne coule pas à flots
Ryan

Son briquet manqua de glisser sur le sol de béton sale quand Ryan le jeta sur le bureau après s’être allumé une Chesterfield. Son nuage de fumée rejoignit celui de Largo qui faisait les comptes des combats de la soirée. La main sûre, le frisé comptait l’oseille avec l’agilité d’un croupier qui mélange un paquet de trente-deux cartes. Si la routine s’était installée, le risque était latent qu’un parieur déçu ou un camé en manque tente sa chance pour braquer la recette. Amaro, le Patron, travaillait à la sicilienne, les méthodes de la Cosa Nostra : diviser le pognon, bouger les planques chaque mois à une date variable. Un à deux gardes par convoi accompagnant un homme d’honneur dûment recruté par Ryan, le chef de la Squadra et consigliere du Boss. L’équivalent d’un bras droit avec quelques subtilités en plus. Parfois les équipages ne transportaient rien, parfois un seul homme se baladait avec la moitié de la recette. Seule constante : toujours le même nombre de sacs en toile visuellement identiques. Des pas précipités dans l’escalier de métal qui grimpaient au bureau de Largo surplombant le ring fait se tourner Ryan vers la porte. C’était Finn, et vu sa trogne il n’apportait pas de bonnes nouvelles.

- Bob, Nick et quatre de nos hommes de main se sont faits serrer par la volaille. Pour une connerie ! Ils fêtaient l’anniv’ de Bob dans un bar. Une bagarre s’est déclenchée. Un mort, trois mecs à l’hôpital dont l’un des nôtres dans un sale état.
- Des risques de fuites ? questionna Ryan.
- C’était une soirée privée, rien à voir avec l’organisation. Ils ont voulu montrer qu’ils avaient la plus grande…
- OK. Je vois avec notre taupe chez les flics. Ce soir, la Squadra et la Stidda se collent au transport des fonds. Appelle les autres. On va en profiter pour bouger la trésorerie.
- Ça me fait des gardes en moins, remarqua Largo qui terminait ses calculs.
- Va falloir recruter, acquiesça Ryan.

(…)

Ryan regardait le sachet qu’un indic venait de lui donner. Deux pilules, une rose en forme de cœur et une jaune en forme de soleil se chevauchaient dans le petit étui. De l'ecstasy qui ne provenait pas de l’Organisation. Amaro allait être furieux. Après tout le mal que toute l’équipe s’était donné pour monter la triade chinoise contre les gangs afro-américains des quartiers nord afin d'éliminer une partie de leurs concurrents et récupérer le marché de la poudre blanche, voilà qu’ils se faisaient doubler par une bande de jeunes cons, pas si cons que ça, puisque ces étudiants en pharmacie synthétisaient leur propre came.

Le souci était que le Consigliere n’avait personne à mettre sur cette affaire. Il lui avait fallu redistribuer les troupes entre la surveillance du hangar du Fight Club, les taxis à pognon et monter la pression sur les familles et proches de ceux qui avaient été assez idiots pour se retrouver en taule pour une banale bagarre de bar. Il était temps de trouver du sang neuf.

Ryan fit circuler par son réseau habituel le numéro d’un téléphone prépayé qui finirait sa vie broyé dans une poubelle sitôt l’opération terminée. Le numéro s’accompagnait de quelques mots qui promettaient des portraits de Benjamin Franklin pour du travail musclé. La pêche fut bonne, Ryan récolta cinq appels. Il en élimina deux d’office et donna aux autres des rendez-vous échelonnés dans un coin discret au sous-sol du campus, exactement dans une ancienne chaufferie désaffectée depuis que le bâtiment qui la surplombait était passé au chauffage électrique.

L’ancien militaire avait ses habitudes pour tester les hommes ou les femmes qui se présentaient à lui. Cette fois-ci, il n’était pas trop exigeant. Il s’agissait de tordre quelques bras, de faire peur. Ensuite, on n’était pas à l’abri d’une bonne surprise, de la perle rare qui pourrait grimper dans l’organisation. Mais pour cela, il faudra passer par le boss qui n’était pas tendre. Amaro pouvait se permettre d’être exigeant, car il payait bien plus que la moyenne pour ce genre de job. L’argent rend fidèle.

Ryan avait chaud avec ses fins gants de cuir. Il rêvait aussi de s’en griller une. Mais ceux de la scientifique criminelle étaient doués. Éviter de laisser ses empreintes traîner partout, le B A BA du métier de mafieux. Un bruit de pas qui descendait les escaliers menant au sous-sol avertit Ryan de l’arrivée du prochain postulant : un étudiant de vingt ans se prénommant Landon. Ryan avait affirmé ne pas vouloir en savoir plus : il avait déjà la liste de tous les Landon de cet âge du campus. Il lui suffisait de mémoriser son visage et de le comparer aux photos de promo.

••• La Squadra et la Stidia •••

Le sang neuf ne coule pas à flot

La froideur morbide de son regard, a été à l'origine de bon nombre de disparitions, dont celle de mon frère. Je sais que ce n’est pas le cas, que c’est en partie mon crime, mais je cicatrise mes blessures en m’imaginant un autre scenario.
Loups-garous, jaguars-garous, tigres-garous, lions-garous, et … Les wendigos... C’est légendes qui pour moi avant aujourd’hui n’était encore que des histoires pour faire peur aux enfants qui n’écoute pas leurs parents.
Peu importe le nom de la créature, je sais que l’assassin fait partie de ses histoires, un jour je me vengerais, je dois devenir plus fort, trouver un moyen de me forger une armure qui mets à l’épreuve les plus coriaces.
La rage, le désespoir et l'amertume ont animés mon besoin de sang maintenant...
Un être capable de devenir le plus sanguinaire une fois poussé à bout.

Et lorsque je traque un vieil ennemi, une personne que je considère comme ma proie tous ceux ayant collaborés avec ce dernier se verront durement massacrés, pour avoir fait un choix de merde. J’utiliserais, je traquerais, je massacrerais tout ceux que je trouve indigne ?
Les malheureux forment des meutes, des clans, des groupes d’amis, moi je suis seul avec mon faux genre a qui je laisse croire que je suis avec lui ou pour lui.
Malgré ce qu'on pourrait penser, le goût du sang ne m’anime nullement. Au contraire, ce serait plutôt un trop plein de violence contenu en moi depuis ces dernières années. Je suis très contradictoire, à tout moment mon avis pourrait changer et les plans avec.
Il a toujours cette boule noire de rage et de douleur qui sommeille, bien ancré en moi. Et quand elle explose... Quelque chose c’est produit cette nuit-là, une partie de moi est fier et continue de dépasser ses limites et l’autre quand a elle est sombre et lugubre pleine de mauvaises intentions.

J’avais reçu une réponse, donnant un rendez-vous au sous-sol du campus dans une vielle chaufferie désinfectée.
Je n’ai pas cherché à tergiverser : je suis entré sur le lieu de rencontre sans plus tarder, j’ai commencé à descendre un à un les marches de cette bâtisse, le bruit métallique des escaliers raisonnaient…
Un par un, la tête droite, l’air confiant, commençant a distingué l’homme qui patientait plus bas. Plus j’avançais sans sourciller un seul instant à chaque pas, plus l’adrénaline s’emparais de moi.
Les 4 derniers marches qu’il reste et je me trouve face à lui, déterminé à conclure.
Je fis apparaître mes fameuses chaînes, c’est que mon frère portait pour jouer avec, je serais stressé ?
Je restais devant mon rendez-vous, les bras croisés, le fixant droit dans les yeux, tout en me concentrant pour mettre ma garde au cas où.

- Bonsoir. Je suis Landon.

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Le sang neuf ne coule pas à flots
Ryan

Ryan toisa le nouveau venu, se contentant d’acquiescer d’un bref hochement du chef les salutations de Landon. Muet, il détailla le jeune homme. Nota une teinture de cheveux inhabituelle, le roux étant une teinte qui attirait la dérision. Il en déduisit une personnalité forte qui se moquait des conventions, qui les affrontait. Comme les autres candidats, Landon arborait une mine confiante, la position qui se voulait nonchalante dénotait pourtant une erreur typique de gestuelle. Ryan s’en était mangé des thèses et essais sur le couplage émotions et gestes. Le choix de croiser les bras au lieu de poser ses mains sur ses hanches trahissait une volonté inconsciente au-delà de sa détermination à se montrer désinvolte : il protégeait ses organes vitaux. Preuve que Landon n’était pas si serein que cela. Une attitude somme toute normale, salutaire même. Ryan n’avait que faire des têtes brûlées et des suicidaires… Quoique cela pouvait être un bon plan pour une unique mission sans retour.

L’étudiant exhiba des chaînes, accessoires affectionnés par les gangs tant cela peut être utilisé pour frapper ou étrangler. Par contre cela laissait une signature aux légistes. Le môme se gonflait et faisait la roue tel un paon. Restait à savoir s’il avait déjà cogné quelqu’un, cogné une personne intentionnellement et non sous la colère ou l’émulation d’un groupe. Même si le job ne relevait pas du haut vol, Ryan préférait engager quelqu’un qui savait garder son sang-froid le cas échéant.

- Bonsoir, Je m’appelle Sean.

Un prénom bidon par affaires et par contact. C’était une méthode pour savoir d’où venaient les fuites, si une taupe se glissait parmi les candidats. Ou si l’un d’eux se dégonflait et allait vomir ce qu’il croyait savoir à la volaille. Ryan entra dans le vif du sujet :

- J’ai besoin que l’on intimide un groupe d’étudiants. Des dernières années qui ont trouvé malin de se faire du blé en synthétisant de l’ecstasy. Sauf qu’ils deal sur une chasse gardée. Il s’agit donc de leur faire peur pour qu’ils stoppent leur connerie. Pas de blessures qui pourraient les envoyer à l’hosto. Juste leur coller une peur de malade. C’est dans tes cordes ?

Tout en parlant, Ryan s’était approché nonchalamment de Landon, provoquant une réaction instinctive : celle de faire bouger l’étudiant pour garder un périmètre de sécurité. Ryan s’arrêta quand sa large silhouette bloqua de fait la seule issue. Il ne cherchait pas à retenir le jeune homme contre sa volonté, mais simplement à faire grimper son niveau de stress pour l’épreuve qui ne manquerait pas de suivre : voir ce qu’il avait dans le ventre.

- La première mission est payée cent dollars. Cinquante d’avance, cinquante une fois le job accompli.

Les mots étaient choisis avec soin, laissant libre cours à l’interprétation. Une « première mission » pouvait en appeler d’autres. La formulation donnait aussi l’espoir d’une meilleure rémunération si les missions s’enchaînaient. Ce qui en soi n’était pas faux. L’organisation n’était pas avare sur les salaires de ses membres. C’était un gage de loyauté et d’efficacité.

••• La Squadra et la Stidia •••

Le sang neuf ne coule pas à flot

Finalement, l’individu encore inconnu d’une certaine manière, savait qui j’étais. Donc inutile de rentrer dans les formalités. J’arborais donc une posture plus contrôle que fier dans cette pièce étroite, me préparent à un éventuel danger. Il s'approcha tout de même avec une assurance malsaine à mes yeux de moi condamnent l’issus, cherchant surement à m’intimider ou me faire réagir. Je ne comprenais seulement à moitié cette attitude, s’il prévoit que je tente de fuir ce n’est pas très futé, je ne serais pas venu si c’était le cas. Dans le cas présent si j’avais pu prédire quoi que ce soit et moindrement m’être renseigné sur le sujet. Mais rien ne me vint, aucun état d’esprit je faisais complètement face à l'inconnu. Il hésita à répondre à sa question, na sachant pas ce qui serait le mieux mais l'arrivée du sujet argent coupa court à ma réflexion. Aucun doute il sait comment me parler.

Secrètement tendu, je ne m’attendais pas à la suite du programme. Pourquoi en demander plus pour le moment ? Quel sont ses plans futurs ? La réponse me sera certainement rapidement divulguer quand j’aurais fait le nécessaire demander. Bon, voilà une chose de clair. Des affaires d’intimidations c’est dans mes cordes. Super. J’aurais encore besoin de me battre. J’apprécie ce petit emploi du temps. Dire que je m’attendais à beaucoup moins.

Bon, plus le choix maintenant. Sans réfléchir une seconde j’acceptais sa mission, large sourire illumina partiellement mon visage. Dire que dans la matinée, la simple idée d'aller à cette fête avec ses jeunes étudiants qui prétendent être mieux que moi ne m'enchantais pas des masses. En plus que toute la journée, tout le monde qui avait mon numéro et qui allait n'avaient pas arrêter de me texter pour m'inciter à venir. De quoi vouloir jeter son téléphone contre un mur pour ne plus l'entendre vibrer. Mais un texto me fis quand même bouger de chez moi, et savoir maintenant que je dois aller mettre sous pression les emmerdeurs qui m’entoure m’enchante grandement.

-Je suis votre homme pour cette affaire, vous ne serez pas déçus !

Je m’apprêtais à gentiment me frayer un chemin devant ce grand gabarit quand je me stoppai net à son niveau lui faisant tête, plongeant mes yeux dans les siens sans la moindre expression, de son coté il y avait une sorte de froideur assez brut qui pourrait sans aucune difficulté intimider les plus faibles. Un élément majeur me manquait.

-Une dernière petite chose me manque, je dois me rendre ou exactement ?

Pour l'heure, la raison pour laquelle je voulais me défouler sur ses dealers du dimanche n’étais pas pour la demande de menace mais pour mon envie personnelle, mon défouloir personnel. Je lui fis signe de tête pour lui indiquer de me suivre et avança la sortie, toujours un lui prêtant une oreille attentive.

-Alors Sean, Tant que je ne l’ai envoi pas a l’hosto je peux user de diverse manière d’intimidation, c’est ça ? C’est parfait. Tu peux compter sur moi pour envoyer ses jeunes jouer dans les jupes de leurs progénitrices.

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Ryan

Sans réelle surprise la proposition de Ryan était acceptée. Landon était trop novice en la matière pour émettre la moindre réserve sur le fait qu’il serait engagé dés son accord à l’énoncé du job. Ryan grimaça un sourire et hocha la tête. Le vrai entretien commençait.

L’étudiant, croyant la rencontre sur le point de s’achever, se bougea en direction de la sortie pour s’arrêter à la hauteur de son interlocuteur et s’enquérir du lieu de l’affaire. Il semblait connaître ses cibles sans que Ryan n’ait eu à les décrire ni énumérer des noms. Preuve qu’il était temps de s’occuper de ces jeunes audacieux qui n’avaient aucune conscience du milieu qu’ils envahissaient avec des maladresses de débutants. Le môme amorça même sa remontée de l’ancienne chaufferie, sûr d’avoir été recruté.

- Alors Sean, Tant que je ne l’ai envoi pas à l’hosto je peux user de diverse manière d’intimidation, c’est ça ? C’est parfait. Tu peux compter sur moi pour envoyer ses jeunes jouer dans les jupes de leurs génitrices.

Ryan ne bougea pas d’un pouce. Il ne jugea pas la légèreté de Landon. A son âge, il était aussi insouciant, bien loin de réfléchir aux conséquences… tout comme les jeunes, cibles de cette mission.

- Je n’ai pas dit que tu m’avais convaincu, Landon, avertit Ryan d’une voix mesurée.

L’effet fut immédiat : le jeune se retourna.

- Avant que je t’offre le job, tu vas devoir me prouver que t’es taillé pour.

Sans quitter l’étudiant du regard, Ryan recula de quelques pas, obligeant Landon de redescendre et de suivre s’il voulait le garder dans son champ de vision. D’un geste calme, Ryan ôta son Smith&Wesson de son holster caché sous sa veste. Devant le jeune homme, il en retira le chargeur, et d’un coup sec tira sur la culasse pour éjecter la balle déjà engagée. Il posa le tout sur une desserte poussiéreuse. Le sérieux de cette entreprise souligné sans la moindre ambiguïté, Ryan se décala et se positionna à deux mètres de l’étudiant. L’espace dégagé de la chaufferie mesurait environ quatre mètres sur cinq : un peu plus vaste que le ring du Fight club du Boss.

- Le but n’est pas de se cogner dessus, même si c’est cela qui va se passer, mais que tu m’impressionnes.

Ryan veut se rendre compte de l’impression que Landon peut donner en combat. Ce n’est pas une question de pratique de combat, quoique cela reste nécessaire pour pallier à toutes les éventualités. L’intimidation passe d’abord par l’aura que l’on dégage, l’assurance de son regard, et une langue peu volubile, mais assurée. Des qualités parfois innées comme pour Amaro, parfois issues d’un violent apprentissage comme dans le cas de son ami, le professeur Rapier. L’Anglais était l’exemple même de ce que cherchait le Consigliere d'Amaro. Pour le moment, Ryan ne demandait pas ce niveau de maîtrise, mais à minima une ébauche convaincante.

L’ancien militaire attaqua sans prévenir le jeune homme du plat de la main sur le plexus solaire de Landon, suivi d’un balayage des jambes. L’étudiant se retrouva au sol, le souffle coupé.

- Bouge avant d’être mort !

La menace était pour la forme, ou pas. Depuis qu’il était entré dans ce sous-sol, Landon était passible de la peine capitale s’il venait à jacter de cette affaire à la mauvaise personne.

••• La Squadra et la Stidia •••

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Il me place plusieurs coups bien placés sur diverses parties de mon corps, laissant une douleur bien profonde dans mon plexus coupe net ma respiration, et para de peine celui du deuxième coup qui me mit à terre sans aucune difficulté. Sans me laisser le temps de me rendre compte de ce qu’il m’arrivait instantanément, Sean m’adressa un message assez fort qui me prit aux tripes, les vieux souvenirs refirent surface.

L'adrénaline bien présente malgré moi il m'est impossible de reprendre mon souffle convenablement. Je fis l’effort le plus fort que je puisse fournir pour ignorer la brûlure de mon torse pour tenté du mieux que je peux lui donner une balayette au niveau des chevilles et faire un cumulait arrière pour me projeter de toutes mes forces loin de mon adversaire. Ne perdant pas de temps, je me suis mis face à mon adversaire, lui mis un coup de nouveau au niveau des chevilles pour tenter de le faire fléchir et lui inflige plusieurs coups sans ménagement. Ce dernier semble ne pas énormément broncher.

Je suis sans aucun doute en mauvaise posture, mais il y avait une chose dont j’étais sûr. Je suis très excité de cette situation, il était plus fort qu'un simple humain, comme un surhomme. Il était confiant de la suite. Je puisai dans mes réserves et pu lentement faire sortir un rire maniaque, mon souffle est revenu progressivement. Je me donnai un élan pour reculer et garder bonne distance de Sean, prenant une posture de boxeur, sautillant, faisant des jeux de jambes.

Je repris finalement mon souffle de manière correcte. Je porte ma main sur mon torse. Ouch. Ça prendra un peu de temps, mais ça va guérir. Je reporte mon attention sur l’autre. D'où il sortait ? Pour avoir une telle force et une telle adresse ? Quelle importance après tout. Il a décidé d’être mon adversaire, je ne vais pas flancher même si Sean est 2x voir 3x plus imposant et fort que moi. Je m'approche de lui, incertain de la marche à suivre. Devais-je craindre cet homme ou au contraire, me sentir heureux d'avoir un défi d'une telle puissance ?

« J’ai beaucoup d’énergie, tu ne vas pas me faire tomber si facilement. »

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Ryan Williams

L’entrée de jeu avec un plat de la main sur le plexus solaire était une technique d’entraîneur. L’impact laissera à peine un bleu, mais la pression exercée sur la cage thoracique avait malmené les poumons et le cœur. L’étudiant peinait à reprendre son souffle. Son diaphragme qui permettait une respiration ample s’était contracté suite à l’attaque.

Ryan jaugea le temps de reprise de Landon et sa stratégie immédiate qui se déroula par un repli puis une attaque en balayage. Le mercenaire apprécia de ne pas l’entendre geindre. Les coups reçus furent faciles à encaisser pour un homme de son gabarit et avec son expérience.

En deuxième phase, la temporisation. « Bien, pensa Ryan ». Landon ne s’était pas exposé lors de sa première attaque, mais avait réagi comme il était souhaitable de le faire face à une agression : répondre avec mesure pour planter le décor, puis se reprendre le temps d’adopter une stratégie qui dépend de son adversaire.

- J’ai beaucoup d’énergie, tu ne vas pas me faire tomber si facilement.
- C’est une bonne chose, répondit sobrement Ryan.

À cela suivirent quelques passes. Ryan laissa passer quelques attaques pour voir comment Landon était capable d’enchaîner. De l’énergie, l’étudiant n’avait pas menti, il en regorgeait. Toujours pas de plaintes. Ryan augmenta la cadence, mais pas la force de ses coups. La persévérance du plus jeune lui plut. Landon manquait de technique, mais visiblement il s’était déjà battu.

- Range tes pouces contre les index et le majeur si tu ne veux pas les briser. Et ne casse pas le poignet.

Ryan s’était arrêté pour montrer le geste. Puis, il singea une poignée de main en guise de conclusion, pour enrouler la main du jeune homme dans la sienne, imposer une torsion et appuyer de son pouce sur un nerf ainsi dégagé. Une prise qu’il avait appris à l’armée qui servait à mettre terre quelqu’un. La douleur suivait le nerf et envoyait un flash aveuglant au cerveau qui rendait les armes. Cela ne marchait pas sur un combattant aguerri, mais sur un étudiant sans pratique, si. Ryan relâcha la pression. Il ne cherchait pas à faire mal, juste à montrer à Landon combien il était aisé de se faire surprendre.

- Ça me convient ! T’en as dans le ventre ! Constata Ryan tout en récupérant son arme.

Il fouilla la poche intérieure de sa veste et en sortit une enveloppe avec la moitié de la somme convenue pour le job : cinquante dollars en coupure de dix.

- Dans l’enveloppe, il y a aussi une photo des troubles fêtes à impressionner, et la date où ça serait bien que ça se passe.

L’idée était de le regarder à l’œuvre. Voir s’il s’en sortait, pallier les emmerdes possibles, le cas échéant.

- Tu me recontactes quand tu as fait le job et je te donne le reste de ton salaire. Parle de ça à quelqu’un et il t’arrivera un accident. Fatal. Sors le premier, je suis dans quelques minutes.

Le visage de Ryan restait de marbre : ne jamais montrer ce que l’on pense. Mais le gamin semblait avoir un bon potentiel. Avec quelques leçons, il pourrait lui donner des missions plus palpitantes que d’effrayer des apprentis gangsters. L'idée d'avoir un "apprenti" ne dérangeait pas le mercenaire.

••• La Squadra et la Stidia •••