Sujet: The Show Must Go On [ft Derek] Lun 21 Nov 2016 - 12:47
Un jour comme les autres
J’ouvre les yeux. Quelle heure est-il ? Je n’ai pas envie de regarder. Il fait nuit. Il n’est pas l’heure de me lever. Il est trop tôt. Minuit est passé. Je crois. J’espère, sinon ce sera vraiment une longue nuit. Je suis dans mon lit. Seul. Je ne vais presque plus chez Derek. Je reste ici, avec mon père et le souvenir de ma mère. Seul. Et, une fois de plus, je n’ai quasiment pas dormi. Comment le pourrais-je ? Depuis ce dramatique jour, tout a changé. La vie ne saurais rester la même après la mort d’une enfant. Nous avons tous du mal à nous remettre de ce jour. Nous avons repris nos vies, mais nous nous trainons, incapables de nous relever. Des robots programmés. Nous nous levons, nous allons en cours ou au boulot. Parfois nous nous croisons, mais nous rentrons et nous laissons la vie passer.
S’en prendre à une femme enceinte. Tuer un enfant. Quel monstre pourrait faire une chose pareille ? Comment peut-on y songer ? Comment peut-on exécuter ? Une enfant, qui n’a même pas eu le temps de naître. Ian sera surprotégé. Je me demande s’il peut sentir l’absence de sa sœur. Tuer….Je revois sans cesse la chute de Donovan. J’ai tué ce garçon. Même s’il c’était lui ou moi, c’est la première fois que je…il aurait pu survivre….mais ce geste….je savais la possibilité qu’il ne se relève pas, mais je….je l’ai fait quand même. Je l’ai tué…sciemment.
Je n’ose plus parler à Scott. J’ai toujours ce poids sur le cœur. Il n’est pas très attentif ce qui me permet de ne pas trop éveiller ses soupçons, mais j’écourte toutes nos conversations. Car j’en viens inévitablement à repenser à ce jour, à ces instants, et je sais qu’il ne louperait pas les battements de mon cœur. Lydia sait que je ne vais pas bien. Mais la journée en question est tellement saturée par une aura de mort qu’elle ne peut savoir précisément celle qui me trouble. Malia a senti ma blessure. Je pense qu’elle sait, mais elle n’a pas la même conception de la vie et de la mort que nous. Elle ne dira rien, car je ne souhaite pas en parler. Caracole s’inquiète. Il prépare à manger dès qu’on se voit. Par chance, il est doué, mais c’est vrai que je me force. Je n’ai pas faim. Liam me regarde toujours d’un œil suspicieux. Il sent qu’il y a quelque chose, mais il ne sait pas comment aborder le sujet, et je ne l’aide pas. et puis, il a bien assez à faire avec ses sentiments pour Caracole.
Derek…Je l’évite. Il peut sentir. Il pourrait, mais lui-même doit jongler en ce moment. Entre Ruby et Peter, il essaye de s’assurer que nous n’allons pas nous retrouver avec deux monstres que nous ne pourrions arrêter. Ils seraient capables de tuer sans discernement. Enfin, Peter, c’est sûr…Ruby, je ne sais pas. J’ai du mal à y croire, mais en même temps, son passé est sombre…Tuer… Moi aussi, maintenant, je suis un meurtrier. Derek…Que penserait-il de moi s’il savait ? J’ai envie de le voir. Il me manque, mais aujourd’hui, rien n’est plus pareil. Je veux dire, même sans parler de Donovan. Derek est un loup maintenant, un vrai loup. Son statut a changé. Je ne suis qu’un humain sans intérêt. Je suis jeune et je ne suis pas encore prêt à m’installer. Je n’ai même pas été diplômé, sans parler de la fac. Je ne sais toujours pas ce que je veux faire d’ailleurs. Mais lui, il a un travail, et il s’installe. Moi aussi, je peux m’installer avec lui. J’en ai envie, je crois. Je ne sais plus.
Je soupire, je me redresse en rejetant les couvertures avec violence. Mais ça ne me soulage pas le moins du monde. Je regarde mon bras. Ma peau est éclairée par la lueur lunaire. La marque a disparue. Comme celui qui me l’a apposé. J’aurais aimé pouvoir parler avec Luka. Il avait cette espèce d’aura sereine autour de lui. Avec Ruby dans cet état instable, il est celui qui semble le plus posé…Enfin, il y a aussi Mafdet, mais elle me fait flipper. Il faudra tout de même que j’aille la voir. Elle pourra peut-être m’aider à comprendre, à faire le point. Je soupire, non je souffle. Je tremble. Je suis à deux doigts de la crise de panique. J’en fais de plus en plus. Derek étant une des raisons pour laquelle je panique, j’ai du mal à me raccrocher à l’idée de lui pour me calmer.
Je ferme les yeux et je pense à ma mère. Je l’imagine, entrain de tenir Lilia dans ses bras. En train de la bercer et de la calmer. Je suis sûr qu’elle prend soin de l’enfant en nous attendant. Elle lui chantonne de mélodieuses comptines. Elle adorait les comptines anglaises. Enfant, j’aimais quand elle les chantait. Aujourd’hui, je les trouve parfois cruelles, mais n’est-ce pas le cas de toutes les comptines ? Non ? Vous avez déjà analysé « une souris verte »….Déjà, elle est verte. Il faut arrêter l’absinthe ! Ensuite, tu chope la bestiole par la queue, pauvre bête. Après tu la montres à des mecs, des vrais sadiques qui te disent de la tremper dans l’huile, en gros tu la fais frire, puis de la mettre dans l’eau, pour la noyer au cas où elle aurait survécu à l’huile bouillante — bon, ils précisent pas la température, mais du coup ça n’a pas de sens, si tu mets dans l’huile, mettre dans l’eau ça sert à rien, l’eau va pas rester, c’est pas miscible, bref !— et après ça fait un escargot tout chaud— ah bah si, il y a la température…..Si ça, c’est pas méga glauque, je ne sais pas ce qu’il vous faut !
Enfin, je digresse. Comme d’habitude me direz-vous. Oui, bah j’ai le temps hein, le réveil ne va pas sonner tout de suite….Et puis, là, au moins, je suis calmé... Maman…tu me manques.
Comme souvent maintenant, je me lève sans trop réfléchir. Je suis réveillé depuis bien longtemps déjà. Mais là, il faut que j’aille en cours. On s’approche de la fin. Je vais devoir me pencher sur ce que je veux faire. Où je veux le faire. La journée pas avec une lenteur exaspérante. Il ne se passe rien. C’est le calme plat….ou presque. Enfin, c’est arrivé hier, mais ça, ça me préoccupe aussi. Un type…un truc a essayé de s’en prendre à Scott. Je crois que ça a un rapport avec l’enquête que Lia, Therence et moi nous menons. Et IL est arrivé : Théo… Il était en cours de primaire avec nous. Et il s’avère que c’est un garou lui aussi. Un coyote d’après ce que j’ai compris. Pas besoin de ce que m’a appris la marque, il s’est montré sous forme semi-transformée avant de se montrer sous son visage humain. Et ce type, bah je le sens pas, mais genre, pas du tout. Et en plus, il a cet air quand il me regarde. On dirait qu’il sait quelque chose sur moi et je déteste ça !
Bon, il faut que j’aille voir Derek. J’en ai besoin. Même si je ne saurais encore pas quoi dire ni comment me comporter…Alors j’embarque à bord de Roscoe et je vais en direction du manoir. Mais comme prévu, une fois là-bas, je perds tous mes moyens. Je dois vraiment avoir l’air stupide. Je mets déjà trois plombes à sortir de la voiture. Mais je finis par bouger, quand Derek arrive à son tour, la voiture chargée. Ruby, Peter et lui ont déjà quasiment fait tous leurs cartons alors de temps en temps, il fait des allers-retours. L’avantage c’est qu’il garde son appartement et Ruby garde sa maison aussi. Ils sont propriétaire et ça pourra servir la meute, du coup, ils ont le temps….et aujourd’hui, ça me fait de quoi m’occuper.
Moi, je n’ai toujours pas commencé. J’ai bien un carton ouvert dans ma chambre…mais il n’y a rien dedans…Je sors de Roscoe et je vais à la rencontre de Derek.
— « Hey…
C’est ridicule, on dirait que j’ai peur de lui…peut-être un peu…
Dernière édition par Stiles Stilinski le Sam 3 Déc 2016 - 21:42, édité 1 fois
Derek Hale Administrateur
Brumes du Passé : Loup Alpha Meute & Clan : Hale's Pack Âge du personnage : 31 ans
Meute & Clan : Hale's Pack Âge du personnage : 30 ans
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Sujet: Re: The Show Must Go On [ft Derek] Dim 27 Nov 2016 - 20:36
The show must go on
L
e drame du mariage de Ruby et Peter est au niveau de celui du manoir incendié avec ses habitants. Les Hale semblent être condamnés à souffrir. J’ai retrouvé mes capacités de lycan, pourtant aucune joie n’éclaire mon cœur. Ruby… Mon amie, ma sœur de cœur, mon alpha… Son cœur saigne et toute la meute saigne. Toucher à l’alpha c’est nous atteindre tous. William savait ce qu’il faisait. Peter est à fleur de peau. Nous avons pour le moment évité le pire, mais je connais le caractère de mon oncle. La compassion n’est pas un sentiment qu’il connait. Le sentiment de vengeance brule dans ses yeux. Il nous a fallu gérer l’après mariage. Chad doit aller voir Ruby. La meute doit se rassembler de manière plus forte, en attendant de vivre sur le même territoire, Ruby, Peter et moi au manoir, Chad et Mick sur la falaise qui borde la propriété des Hale, et Miyavi dans sa maison qui jouxte aussi la forêt. Il restera Matrim et Mafdet en ville.
Nous sommes tous des adultes plutôt indépendants. Nous avons fait face au mariage, mais cela n’a pas été suffisant. Lilia et Luka y ont laissé la vie. Nous réagissons comme une meute, mais uniquement dans les coups durs. Il y a eu la lune rousse d’y a deux ans, puis l’enlèvement de Chad au Mexique. Nous devons vivre plus soudés et cela au quotidien. J’ai assuré à Ruby que Chad et moi tiendrons notre rang de bêtas de tête pour qu’elle puisse faire son deuil sans devoir exercer son rang d’alpha vis-à-vis des autres meutes qui passent et des autres lycans en général.
J’ai eu une longue discussion avec Chad. Je sais que Ruby place beaucoup d’espoir en lui. Il représente la nouvelle génération de loup. Depuis son retour de Boston avec Mick et Miyavi, il n’est plus le même. J’ai moi-même évolué, pourtant je ne parierai pas sur un duel entre lui et moi. Lors de mes entrainements avec Mick, j’avais eu une vision de Chad tuant son double. Je n’ai toujours pas réussi à interpréter cette scène. Lui et moi avions marché dans le bois qui est notre domaine. Nous avions évoqué notre ascendance qui était déjà liée bien avant notre naissance et notre lien particulier à tous les deux. Nous sommes les deux mains armées de Ruby, ses généraux en quelque sorte. Lors de l’attaque à l’église, Chad avait su se faire unificateur. Il est capable de chose que même lui ignore. Il a été un étudiant modèle, là où j’étais un rebelle. Stephan Wilder l’a formaté pour résister aux prédateurs en col blanc de la haute société de Boston. Ses gênes sont le confluent de trois forces. Il représente la trinité, Chad est un loup à part entière avec du sang de druide et de chasseur dans les veines.
Nous nous étions tus depuis un moment, marchant l’un à côté de l’autre pour déboucher sur cette falaise qui verra s’élever la demeure de Mick et de Chad. Alors que nous contemplions la plaine en contre bas, le visage balayé par un léger vent, un cri dans le ciel nous fit lever le nez. Un aigle royale tournoyait au-dessus de nos têtes. Dans un plongé gracieux, il vint se poser sur un piton rocheux et nous observa avec attention.
- Faudra que tu prévoies un perchoir à piaf, avais-je dis en désignant l’oiseau du menton. - C’est prévu, me répondit Chad. Fait attention à ce qui peut choir du ciel, si tu l’appelles encore une fois « piaf »…
Nous avions ris sur la menace à peine voilée. Lui comme moi savions que « le piaf » qui nous observait n’était pas un aigle ordinaire et que seuls les membres de la meute et ceux qui leur sont proches peuvent le voir et l’entendre.
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Peter et Ruby se sont finalement décidés à emménager au manoir. Le fait que moi aussi j’emménage avec Stiles les a décidé. Ma présence rassure Ruby. Elle ne sera pas seule quand Peter sera en cours. Mon loft est encore plus dépouillé depuis que j’ai emballé toutes mes affaires. Il reste toutefois habitable si quelqu’un en a besoin. La Camaro n’est pas la voiture idéale pour faire un déménagement, mais dans la meute personne n’a un utilitaire. J’aurais bien emprunté la Jeep de Stiles si celle-ci ne tenait que par le miracle du ruban adhésif. Autant dire que je préfère me payer des voyages supplémentaires que de rester en rade avec mes cartons.
Je suis content d’apercevoir justement cette fameuse Jeep quand je m’engage sur la voie qui mène au manoir. Nous n’avons pas trop eu le temps de parler depuis le drame. En fait j’ai l’impression que Stiles m’évite. Cependant j’avais trop à faire à garder un œil sur Peter et Ruby pour creuser plus sur le malaise de ce bout d’homme qui va partager ma vie.
- Hey…
- Tu tombes bien, j’ai besoin d’un esclave, répliqué-je en lui collant un carton pas trop lourd entre les mains.
Alors qu’il s’élance vers le manoir, je le retiens d’une main sur la nuque et l’embrasse sur la tempe.
- Tu es pâlichon Stiles. Tu n’oublies pas de manger tout de même ?
Pendant que je me charge d’un nouveau carton, il ronchonne, disant qu’il n’est pas tout pale. A l’intérieur ça sent le neuf. J’aime l’odeur de cèdre rouge qui se dégage des murs extérieurs. L’essentiel du mobilier est installé. Il y a quelques emplacements de libres pour des meubles que Ruby souhaite ramener de sa maison. Stiles me suit à l’étage et nous posons les cartons dans ce qui est notre nouvelle chambre.
- Ce week end, j’habite ici. Tu as commencé tes cartons chaton ?
Visiblement non, vue la manière dont Stiles trouve ses pieds brusquement passionnants. Pour redescendre, nous passons devant la chambre des jumeaux… de Ian. Il y a toujours les deux berceaux. Je proposerai à Ruby de me changer d’enlever celui qui est en trop. L’absente nous manque déjà assez. Il n’est pas nécessaire de l’ériger en icône. Mon petit cousin doit pouvoir jouir de sa chambre pleinement sans être accompagné d’un fantôme. Pourtant je comprends que pour les parents, il est difficile de se séparer des affaires prévues pour Lilia. Nous redescendons et finissons de décharger ma voiture. Stiles est anormalement avare de parole. Le drame du mariage l’a beaucoup affecté. Je sais que parfois il se sent inutile, lui l’humain au milieu de tous les métamorphes qui composent la meute.
- Hey ! Tu sais que j’ai hâte que tu habites avec moi ?
Je l’enlace tendrement. Il s’est élargi des épaules depuis la première fois que nous nous sommes rencontrés. Je perçois sa tension et son stress.
- Tu seras à l’abri. Je te le promets.
J’ai peur qu’avec ce qu’il s’est passé, qu’il ait peur de vivre avec moi. La mère de Chad est morte d’un carreau d’arbalète en plein cœur à peine à vingt mètres d’où nous sommes et cela il y a quelques mois à peine. Je tente de le rassurer en le serrant doucement contre moi. Depuis que je suis redevenu un loup, je suis bien plus calme et moins impétueux qu’avant.
Sujet: Re: The Show Must Go On [ft Derek] Mer 28 Déc 2016 - 22:19
Panique en carton
Ça craint. Je suis muet comme une carpe. Je ne sais absolument pas quoi dire. Ouais, hein, MOI. Moi qui ne sais pas la fermer, je ne sais pas quoi dire. Moi qui ai toujours trois idées à dire sans pouvoir toutes les prononcer, je n’ai pas un mot à expulser. Je n’ai rien à dire à l’homme que j’aime. Non. C’est simplement que je ne suis pas dans mon assiette. J’ai tellement peur de ce qu’il pourrait penser s’il savait. Il me fourre un carton dans les mains avec une plaisanterie. Il s’installe. Et je devrais m’installer avec lui. Je voulais m’installer avec lui. Pourtant, je n’ai pas fait un seul carton. Je regarde celui, monté, qui trône à côté de mon bureau chaque soir. Chaque soir, je me relève en me disant qu’il est temps que je m’y mette. Chaque soir, je reste immobile, un cadre à la main. Et puis, je le repose, je me recouche, sans pouvoir m’endormir, et rien n’est fait. J’ai juste…peur….c’est juste ça, c’est juste débile.
Je secoue mentalement mon esprit et je me dirige vers le manoir, mais je me retrouve stoppé net par un bisou sur la tempe. Ah mon Big Bad Wolf. Je l’aime. Il sait exactement quoi faire pour me rassurer. J’esquisse un sourire et je le rassure. Je le regarde et je souris franchement en quémandant un autre bisou.
— « Ne t’inquiète pas. Je manque juste un peu de sommeil. Et puis je suis pas pâle ! J’ai encore des traces de bronzage d’abord !
L’intérieur du manoir est magnifique. Chad a fait un excellent travail. L’endroit reflète parfaitement les différentes personnalités qui vont y cohabiter. Ça va faire du monde, mais c’est ainsi qu’est conçue la maison. C’est ce dont elle a besoin. Et c’est ce dont ont besoin les Hale. N’est-ce pas ainsi qu’ils ont toujours vécus ? Et je serais de la partie. J’en suis flattée et surtout intimidé. Ai-je vraiment ma place dans ce manoir ? Derek n’attend que moi, pour preuve, il me demande où j’en suis de mes cartons. Je n’ose répondre. Tiens….Il serait peut-être temps que je rachète des pompes. Les lacets sont bouffés, la couleur est passée et….ce ne serait pas un trou là ?
Il n’insiste pas et nous retournons à sa voiture pour récupérer les autres cartons. Dans la descente nous passons devant la chambre des enfants. Elle est prête pour en accueillir deux. Mais un seul l’habitera. Je m’arrête sans le vouloir et je fixe les petits lits. Les larmes me montent. Comment peut-on tuer un enfant ? Mais n’est-ce pas ce que j’ai fait ? Donovan n’était pas vieux, il avait des parents. Il était leur enfant…Et j’ai pris sa vie.
Je descends le reste des marches. Je m’exécute à décharger les cartons tel un robot. Mon esprit est ailleurs. Un ailleurs bien lointain, presqu’inaccessible. Je suis rongé par le doute. Ce n’est pas un scoop. Mais cela commence à se voir. Même Scott m’a demandé si j’allais bien….pardon, même Therence au détour d’un couloir me l’a demandé… pas étonnant que Derek le voit aussi. Ce serait même vexant qu’il ne le voit pas en fait. Ouais, ce serais carrément une cause de rupture je crois…Je veux dire, Scott, il ne le voit pas, mais c’est Scott. En dehors de sa nana du moment, il ne voit pas grand-chose, donc bon, ça c’est un fait. Mais Derek, lui, c’est un loup. Il sent tout plein de truc, alors ce serait tout de même inquiétant qu’il ne sente pas cette….gêne….
Alors ça, c’est bas ! Cette façon qu’il a de dire qu’il a hâte d’emménager avec moi. Mais…mais moi aussi j’ai hâte. C’est juste que, je sais même pas en fait….je n’ai aucune bonne raison de n’avoir pas commencé et même fini mes cartons. Juste ma lâcheté naturelle. Il me souffle que je serais en sécurité. Mouais, ça, j’en mettrais pas ma main à couper, mais je ne suis en sécurité nulle part à Beacon Hills. C’est pas ça que je crains…C’est lui…c’est moi….Il est si mature. Je suis si….moi….
Je fourre mon nez dans son cou et je profite de cet instant. Juste ses bras, comme ça, autour de moi. J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas simplement enlacé comme ça. Et j’ai ce terrible pressentiment….le genre qui te dit de profiter au maximum car peut-être….peut-être…. Je m’accroche à son polo et je ferme les yeux. — « Je sais, mais c’est un sacré pas. J’ai pris cette décision, mais avec la fin du lycée qui arrive à grand pas, je crois que j’ai pris un coup de flippe…Je me suis mis en mode Peter Pan…Tu veux pas être ma fée Clochette ?
Je souris, mais je sais que je manque un peu de crédibilité. Je suis dans le doute. Et pas seulement depuis Donovan. Je vis dans le doute depuis l’apparition du Nogitsune. Sa langue pernicieuse a su trouver les points les plus faibles de mon esprit et il a provoqué des fissures pour affaiblir encore plus la structure. Pour certains, j’ai réussi à colmater, Carglass est passé et a injecté une raison d’amour, de courage et de bon sens. Mais d’autres se sont propagées, accentuée par les vibrations qui rythment ma vie. Et voilà ou j’en suis, à attendre que ces fissures provoquent une brisure.
Une fois la voiture vidée, la panique se met à monter. Et maintenant ? Et maintenant, le téléphone de Derek sonne. Ces temps-ci, il ne cesse de courir. Sans lui et Chad, je ne sais pas où en serait leur meute si l’on considère l’état de l’alpha. Je ne connais pas la raison de l’appel, mais ça suffit à détourner l’attention de Derek. J’en profite pour me calmer. Je crains…
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Sujet: Re: The Show Must Go On [ft Derek] Mer 4 Jan 2017 - 15:44
The show must go on
Q
ue de chemin parcouru depuis notre première rencontre. Il n’était alors qu’un adolescent sapé pour être invisible aux yeux des autres. Et c’est bien ce qu’il était à cette époque pas si lointaine. Avec Scott, ils formaient un duo de loser comme il y en a dans chaque lycée. Et franchement, même moi je n’aurais pas parié une cacahuète sur eux. Mais ça s’étaient avant que le monde surnaturel leur tombe sur le dos. La confrontation avec cet univers dangereux avait fait éclore les chrysalides qu’ils étaient. Scott était devenu un true alpha, ce qui en dit long sur la face cachée de l’iceberg McCall. Quant à Stiles, il était resté Stiles, mais… le reste du monde avait ouvert les yeux sur lui. L’insignifiant fils du sheriff était enfin reconnu pour ses qualités et son humanité qui n’avait rien à envier au loup qu’était dorénavant Scott. Il m’avait fallu du temps pour reconnaître que derrière l’agacement qu’il m’inspirait, le fils du sheriff m’attirait indéniablement, irrésistiblement.
Stiles colle son nez dans mon cou comme à chaque fois que je l’enlace. Le temps où nous étions encore hésitants sur cette relation totalement improbable dans un autre temps est révolu. Il est mien et je lui dévoue ma vie. Le manoir est prêt à recevoir notre couple. Nous sommes à l’aube de notre vie. Certes tous les problèmes ne sont pas réglés, loin de là et je doute qu’ils le soient un jour. Beacon Hills est un lieu particulier qui concentre des forces qui nous dépassent. Nous pourrions aller vivre ailleurs pour être plus sereins et plus tranquilles, mais sans nous le dire, aucun de nous et personne dans la meute n’imagine aller vivre ailleurs. Je suis d’ailleurs heureux d’avoir cédé cette parcelle de terrain à Mick et Chad. Les savoir à proximité du manoir est un gage d’unité pour notre meute. Je pleure encore mon frère de cœur. Luka laisse un vide insondable. Pourtant je sais que mon ami ne voudrait pas que je m’apitoie sur son sort. Je m’efforce donc à regarder vers l’avenir. Ruby compte sur moi autant que sur Chad pour nous relever et vivre enfin cette vie qu’il s’ouvre à nous. Cela ne sera pas facile tous les jours, on n’efface pas les deuils et les blessures du passé facilement. Mais en restant tous solidaires et unis nous pouvons y arriver.
- Je sais, mais c’est un sacré pas. J’ai pris cette décision, mais avec la fin du lycée qui arrive à grand pas, je crois que j’ai pris un coup de flippe…Je me suis mis en mode Peter Pan…Tu veux pas être ma fée Clochette ?
- Chaton…
Je le sens presque trembler entre mes bras. Je ressers doucement mon étreinte. C’est vrai que cette accalmie malgré le drame récent, cette promesse de vie à deux semble presque trop belle pour ne pas être suspecte. Stiles a peur de grandir, j’ai peur qu’on ne l’arrache à moi.
- Je préférerai être ton loup qu’une fée clochette. L’image n’est pas assez virile à mon gout…
Son rire cristallin me tire un sourire et chauffe mon cœur. Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas chamaillés, lui me traitant de sour wolf et moi de lutin des bois. Cependant sa détresse est réelle. Il faut que j’arrive à lui redonner confiance.
En quelques voyages nous vidons ma voiture de ses colis. Nous déballons et rangeons à mesure. Enfin surtout moi, car le rangement et Stiles… Je devine que ce point sera souvent le point de départ de nos prochaines chamailleries. J’espère simplement qu’il ne va pas me tendre des fils de laine rouge de partout dans la maison.
|•|•|•|
Nous déplions les cartons soigneusement pour qu’ils servent à nouveau quand mon téléphone sonne. J’ai envie d’entamer une discussion sérieuse avec Stiles, mais je tergiverse depuis tout à l’heure comment amener le sujet de notre future cohabitation sans le faire paniquer. Je sors mon téléphone pour rejeter l’appel, quand je vois le nom d’Alex apparaître. Mon ami druide n’est pas du style à appeler pour parler de la pluie et du beau temps. D’ailleurs les nombres de fois où nous avons été en contact téléphonique sont rares. Nous préférons nous croiser par le biais du hasard de nos promenades respectives. Ce qui arrive relativement souvent, ayant le même gout pour les marches en solitaire. Parfois nous finissons notre ballade ensemble, parfois nous ne faisons que nous saluer pour mieux retomber dans l’isolation d’une balade seul. Je ne suis pas d’un naturel causant et Alex non plus. Quoi que parfois il lui arrive de s’animer et partir dans une diatribe dont il a le secret. Je pourrais le caractériser de taciturne, mais pas dans le mauvais sens du terme. Puis j’apprécie de marcher à côté de quelqu’un qui ne se sent pas obligé de commenter tout ce qu’il voit. L’inverse de Stiles que le silence semble effrayer.
- Oui ?
Je m’écarte un peu de Stiles. Ce n’est pas que j’ai quelque chose à lui cacher, mais mon amitié avec le fils de Gabriel Cormier est un lien binaire. Par exemple, je ne l’ai jamais invité quand il y avait d’autres membres de la meute au manoir. Ce n’est pas tant que le druide soit sauvage, c’est juste qu’il ne souhaite pas spécialement plus se lier à ma meute. Le passif entre nos deux familles y est peut-être pour beaucoup, mais le caractère de chacun aussi. Immédiatement, j’entends dans les vibrations de sa voix que mon ami est fortement agité.
- Gabriel ? Demandé-je simplement.
Les relations entre le père et le fils Cormier sont complexes, faites d’amour et de rejets. Le vieux druide avait consenti avec mauvaise grâce à nous expliquer à Alex et moi l’origine de son inimité pour ma famille quand son fils m’avait invité dans leur maison. Ses révélations m’avaient assez remué. Il n’est jamais appréciable pour un enfant d’apprendre que sa mère a eu d’autres aventures amoureuse avant celle qui concrétise sa naissance. Il y a trop de hasard de circonstances, trop d’autres possibilités qui auraient amené à une toute autre histoire et une naissance qui n’aurait jamais eu lieu. Que ce serait-il passé si Gabriel s’était battu pour garder la femme qu’il convoitait, ou si ma mère avait bravé l’autorité des siens. Je n’existerai pas, ou Alex et moi serions frères ? J’ai le vertige quand je pense qu’une simple décision, ou non-décision peuvent radicalement changer le cours de l’histoire. Je sais que c’est ce qu’analysait Mafdet quand elle était encore une sentinelle immortelle. J’ai le tournis rien qu’en pensant aux conséquences de ce couple qui n’a jamais abouti, que devait ressentir ma druide alors qu’elle faisait ça à l’échelle d’une ville voir plus ? C’est peut-être pour ça que la femme-chat est si glaçante de contact.
J’écoute Alex exploser au téléphone. Je ne dis rien. Y a rien à dire, juste à écouter, faire la soupape de sécurité. Me dire tout son agacement vis-à-vis de son géniteur ne changera rien à leurs querelles, cela libère juste le druide d’une frustration qui lui bouffe les tripes autant que la cervelle. Je ponctue les rares blancs qu’il me laisse d’un « hum » ou d’un « c’est sûr ». Ma voix se fait amicale et chaleureuse. J’épaule mon ami dans un moment de ras le bol. Nous savons tous deux qu’il sera désolé et presque honteux de s’être laissé aller de la sorte. Mais nous ferons comme d’habitude, c’est-à-dire rien, comme si l’évènement n’avait pas eu lieu. J’attendrai qu’il m’en reparle. Il y a peu de probabilité qu’il le fasse.
Cependant la crise conflictuelle est sévère. Je crois que Gabriel a menacé son fils de le mettre à la porte. J’inviterai bien Alex au manoir le temps que ça se calme, mais la situation serait explosive avec Peter, déjà que mon oncle a les crocs qui sortent trop facilement en ce moment.
- L’ours ? Dis-je au bout d’un moment.
Je ne construis pas ma phrase, Alex comprend ma pensée. Ils sont venus ensemble au mariage de Ruby. Officiellement se sont des amis de longue date. Officieusement… même eux ne savent pas ce qu’ils sont vraiment l’un pour l’autre. Je n’en dis pas plus, car Charlie a le même esprit de contradiction qu’Alex. Puis cela ne me regarde pas, s’ils souhaitent poursuivre sur une simple amitié qu’ils le fassent. L’important est d’être en accord avec soi-même. L’ours est de par sa nature un être solitaire, il n’a pas l’esprit de meute, alors quant à celle de couple… le temps de la saison des amours et encore.
Le temps passe et file sans que je ne m’en aperçoive. J’imagine Alex parler en faisant de grands gestes. Il doit marcher quelque part en forêt car j’entends le vent et le chant des oiseaux en arrière-plan. J’ai l’oreille toute chaude lorsque je raccroche de cette longue conversation ou plutôt de ce long monologue. En résumé de l’histoire, Gabriel est un vieux con. Seulement l’exprimer ainsi ne suffit pas à mon ami pour évacuer sa rancœur et son énervement.
- Stiles ?
Je me retourne et trouve le manoir bien silencieux. Je tends l’oreille à la recherche des battements de son cœur, en vain. Sortant sur le perron, je constate que la Jeep n’est plus là. Stiles est parti. J’ai un mouvement d’humeur, il ne pouvait pas patienter un peu ? Je regarde ma montre et constate que cela fait plus d’une heure que je parle avec Alex. Il n’a pas parlé que de son père, alternant ce qui le préoccupait avec des sujets plus neutres. Pendant tout ce temps, je n’ai absolument pas fait attention à Stiles, non pas qu’Alex soit plus important, juste que je m’occupe de tant de choses depuis l’attaque du manoir que mon attention finit par se relâcher. Je sors à nouveau mon téléphone et appelle mon humain préféré. Mais le bougre boude, il rejette mon appel. Sa messagerie me sort une bêtise de son cru, j’attends le bip et tente de me faire pardonner.
- Je suis désolé chaton. Je t’aime. Reviens demain, je te ferai des pan-cakes pour me faire pardonner.
Je raccroche avec amertume et un peu las. Oui tout n’est pas simple. Nous sommes en plein deuil. Ruby tente de s’accrocher pour son fils, pour la meute. Mais pouvoir enfin vive ensemble avec celui que j’aime, je voyais cela comme une bouffée d’oxygène dans cette bataille incessante. Cela devrait être un moment heureux et non une source de conflit. Je suis harassé et décide de passer la nuit au manoir.
Sujet: Re: The Show Must Go On [ft Derek] Ven 20 Jan 2017 - 5:10
Réservés
Je fuis. Je ne sais faire que ça. C’est ma devise, non ? Ignorer le problème jusqu’à ce qu’éventuellement, il disparaisse. Ignorer le problème…Non, j’ai bien trop conscience du problème justement. Et je le fuis. Je prends mes jambes à mon cou et surtout je ne me retourne sous aucun prétexte. Je suis lâche. Je le sais et le poids de cette lâcheté m’écrase alors que je m’engouffre dans la Jeep. Derek n’est pas prêt de lâcher son téléphone de toute façon.
Je n’ai pas su tout de suite qui était au bout du fil, ou l’ai-je su ? Cormier. Je suis content qu’ils s’entendent bien, je crois. Derek aime bien Alex. Moi, je ne le connais pas bien. Je l’ai juste vu au mariage. Il a l’air calme, naturel et mature. Et puis c’est un bel homme. Et surtout, c’est grâce à lui si Derek est en vie. C’est lui qui l’a aidé. Il a été son guide, sa lumière dans les ténèbres. Alex Cormier. J’ai eu la confirmation que c’était lui avant même que le nom de son père ne soit mentionné. Il conserve l’intimité qu’il a avec lui comme on conserve une perle rare. Son comportement change quand ils se croisent. Ce n’est pas arrivé souvent, mais c’est flagrant. Et dès qu’on parle de lui, son regard et son ton s’adoucissent.
J’arrive chez moi. J’ai fui. Il allait finir par sentir. Je ne supporte pas ce que j’ai fait. Je ne supporte pas ce que je suis. Je ne supporte pas cette voix si douce qui s’adresse à un autre que moi.
Plus tard, il essaye de m’appeler. Je ne réponds pas. Je boude. J’ai peur. Je ne suis qu’un gamin. Je fixe le téléphone que je viens de poser sur mon bureau après avoir décliné l’appel. Puis je repose mon regard sur le cadre que je tiens en main. Je tourne en rond autour du carton ouvert sur ma chaise de bureau jusqu’à user le tapis. Je pose, reprends, jette et rejette mon téléphone avant d’enfin écouter son message. Des pancakes ? Il m’a pris pour un gosse ? Un ventre plein et tout est effacé ?! Je souffle de rage. Je souffle exaspéré. Je souffle et pouffe. Il me connait bien l’animal. Je ne veux pas grandir. Je ris tout seul en repensant à sa réponse de plus tôt. Clochette, c’est clair que c’est pas viril. Je l’imagine un court instant dans une minuscule tenue verte avec des ponpons au bout des pieds. Je ris de plus belle. Il serait vraiment ridicule.
Je caresse le visage de Derek figé sur cette photo. C’est Matrim qui l’avait prise. Un moment simple. Nous ne l’avions même pas vu prendre ce cliché. Mais c’est surement ce qui le rend si beau. Nous rions. Nous nous regardons avec l’amour le plus fort et le plus simple du monde. Je l’aime. Je plie le pied du cadre et je range l’objet dans le carton. Il est temps.
Les traits tirés, je serre les poings sur le volant. Je rage ! Théo ! Ce type, bon sang, je ne l’aime vraiment pas. Raaaah ! J’étais de bonne humeur hier soir. Mais ce….grrrrrrr !!!! Je me suis retrouvé de sortie cette nuit. Mon enquête avec Liam et Therence avance à petit pas mais parallèlement, les chimères, elles, font de sacrés bons. Cette nuit, il fallait qu’on en maîtrise une. On était tous sur le coup. Scott, Lydia, Malia, Liam….Théo… Alors, de un, Théo m’agace avec ses yeux de coyote et sa perfectitude de beau-gosse qui a charmé Scott et Malia et deux, il sait beaucoup trop de choses !
« Je n’ai rien dit pour Donovan. »
…C’est ce qu’il m’a dit. Il était là. IL essayait d’entrer dans l’église après avoir entendu du grabuge. Il venait d’arriver en ville à ce qu’il dit. Et il a vu ce que j’ai fait. Et il a gardé le secret. Alors moi aussi. Moi non plus je n’ai rien dit sur comment il a réellement tué la chimère, sans lui laisser une chance. Il y a quelque chose de pas net chez ce type, mais personne ne veut me croire et ce soir, il m’a sauvé la vie…et il a sauvé mon amitié avec Scott en ne révélant rien sur Donovan….
Mais le pire, c’est ce qu’il a dit ensuite, quand on s’est posé un instant chez Scott après la bataille avant de rentrer chacun chez nous. Non…Ce sont des conneries. Il veut seulement me déstabiliser mais ce ne sera pas si simple mon petit Théo ! Oh non ! D’ailleurs, je vais retrouver mon loup et prouver à ce coyote de malheur que notre couple se porte très bien et que Derek n’a besoin que de mes bras ! On va vivre ensemble ! Et ouais mon pote, prends ça dans tes canines !
Déterminé de bon matin après un bien trop courte nuit, je m’en vais d’un pas ferme, en voiture, manger mes pancakes ! Quand j’arrive au manoir, j’ai la bonne surprise de voir Ruby confortablement installée sur le sofa en train d’allaiter Ian. Enfin, là il dort le bout de chou, coup classique du bébé nourris au sein. C’est que ça fatigue ! Je suis content de voir qu’elle a finalement trouvé le courage de venir ici. Je ne suis pas certain que Peter et elle parvienne déjà à dormir ici, mais il faut y aller petit à petit.
Elle me sourit et fait un signe de tête pour m’indiquer la direction à prendre pour retrouver mon compagnon. Elle a les traits tirés et les yeux bouffis. Nul doute qu’elle pleure encore souvent. Qui pourrait l’en blâmer ? Peter n’est sans doute pas loin lui non plus. Je continue mon chemin. Pas que je sois spécialement gêné. C’est un acte naturel et plein de grâce l’allaitement, mais je ne vais pas non plus m’attarder à regarder. Peter pourrait mal le prendre et il me fait toujours peur. Et puis, j’ai hâte de retrouver mon loup et ses pancakes ! L’alpha sourit en me voyant poser mon petit carton sur la table. Ce n’est pas grand-chose, seulement des babioles, des souvenirs de mes souvenirs avec Derek, mais c’est un premier pas.
Je sens l’odeur des pancakes. Quelques-uns sont déjà prêts et sont en train de refroidir. Il m’a entendu arriver ? Non, tout est éteint et une assiette est porte déjà des traces de sirop d’érable. Un petit creux de la part de Ruby ? J’en pique un dans la pile et je sors pour retrouver mon loup. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Je passe la porte fenêtre, et là, je m’arrête net. Le pancake fera plaisir aux fourmis. Mon sang ne fait qu’un tour. J’ai envie de pleurer. Ça ne peut pas être possible. Et pourtant…
« Alors comme ça, Hale est devenu un loup ? demande Théo « Oui. Il était à deux doigts de mourir mais Alex l’a sauvé, explique Scott « Alex ? « Il est fils de druide. Il sera sans aucun doute un bon druide lui aussi. Après tout, il a sauvé Derek, confirme Lydia. « C’est bien le type aux yeux bleus avec un air allemand ? « Yep, barbe de trois jours, cheveux ébouriffés un peu blond et l’air un peu brute mais mignon en fait plutôt timide, résumé-je. Tu as du le croiser au mariage. « Non, dans les bois. Il était avec Derek, donc j’ai supposé que c’était lui. Enfin, je les ai vus. Je ne voulais pas les déranger, ça aurait fait voyeur. Mais je vois qui c’est. Hale et lui, ça fait une drôle d’association. « Bah, tu trouves ? « C’est toujours plus logique que Hale et Stilinski, raille la coyote. « C’est pas la même association, Malia ! « Urgh, j’en reviens pas, tu vas être mon cousin pas alliance ! « Euh, attends, Hale et toi ? « Oui, Derek et moi. Je sais que ça surprend tout le monde, mais si vous pouviez retenir votre expression, c’est vexant. « Ensemble ? « Oui, ensemble. Pourquoi, ça te dégoûte ? « Non, c’est juste que… « Derek fait trop viril pour être gay, bah comme quoi, hein… « Non, non, c’est pas… « Je fais trop crevette ? J’ai des talents cachés ! « Non, non. Mais vu comment t’étais à fond sur Lydia quand on était môme. « Bah, j’ai rencontré Derek… « T’avais plutôt l’air du genre exclusif. « Je suis exclusif. « Et ça te dérange pas que ce soit que dans un sens ? « Non, mais t’as pas compris, Théo, on est exclusif tous les deux. Il n’y a que Derek et moi. Ensemble. « T’es sûr qu’il est au courant ? « Ahah !...Pourquoi tu dis ça ?
Un malaise s’était posé sur la pièce à ce moment-là. Malia et Scott connaissent bien notre passé avec Derek. La question de la fidélité est une corde sensible. Mais ce qu’insinuait Théo était complètement stupide. Complètement. Mais si ça l’était tant que ça, mon pancake serait encore dans ma main et je serais en train de rire au lieu de pleurer.
— « C’est renardesque comme façon d’annoncer les choses ! C’est pour ça que tu étais contrarié hier ? Tu espérais que je comprenne en t’entendant lui dire des mots doux au téléphone, mais comme je suis parti, t’as décidé de faire plus clair ? Suffisait de le dire dans ton message. J’aurais bien compris !
Avec Carry on plaisante souvent sur les similitudes entre Derek et Charlie malgré le fait qu’ils semblent se détester. Derek est un ours à sa manière. Un sour wolf. Il ne prend pas les gens dans ses bras…Moi seul arrive à tirer la tendresse qu’il y a en lui. Ça me fait me sentir spécial. Moi…mais ce n’est pas moi qu’il tient dans ses bras. Ce n’est pas moi non plus qui l’ai sauvé de la mort. S’il est devenu loup, ce n’est pas grâce à moi. Je n’ai pas été sa lumière. Je ne dégage plus de lumière depuis ce que j’ai fait. Et puis, il est un loup, un vrai loup, complet, puissant. Et je ne suis qu’un humain…faible…je n’ai même pas de connaissance pour aider Derek. Alex, lui, est son guide…et pas seulement par le Nemeton visiblement …il n’enlace que moi...Il n’enlaçait que moi…c’était mon privilège de…compagnon….et il enlace Alex.
— « Remarque, je devrais pas être étonné. J’ai joué l’aveugle, l’idiot, mais ça sautait pourtant aux yeux. Même à ceux d’un inconnu. Moi et ma paranoïa….Je veux tellement que ce soit un sale con que je l’ai pas cru, mais il te connais pas et il connait pas Alex, pourquoi aurait-il menti ? Comment aurait-il pu le décrire, s’il ne vous avait pas vu…
Je vois Derek s’avancer. Alex recule derrière lui.
— « Oh et ne viens pas me dire que c’est pas ce que je crois, Derek. Tu agis avec lui comme tu agissais avec Paige.
Je l’ai quasiment forcé à revenir avec moi. Si je l’avais simplement laissé choisir…serait-il toujours là ? Je m’éloigne, il me rattrape par le poignet. La torsion sur mon épaule me donne un violent réflexe de dégagement. La morsure de Donovan est toujours là. Elle ne saigne plus. Vu le carnage, ce n’était pas étonnant que je sois blessé et j’ai réussi à éviter que qui ce soit y regarde de trop près. Mais même si ça cicatrice, ça fait un mal de chien. Ou peut-être que c’est ailleurs que j’ai mal…
Je fusille Derek du regard. Je dois quitter cette baraque ! Je dois quitter...
Brumes du Passé : Loup Alpha Meute & Clan : Hale's Pack Âge du personnage : 31 ans
Meute & Clan : Hale's Pack Âge du personnage : 30 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Hale Familly Âge du personnage : 39 ans
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Sujet: Re: The Show Must Go On [ft Derek] Jeu 26 Jan 2017 - 21:06
Only once again
L
es placards commencent à se remplir et j’ai enfin basculé de lieu de vie. Le manoir est à nouveau ma maison. Cela aurait pu être un jour symbolique et partagé, celui d’un renouveau, et du premier pas vers un futur meilleur. Mais le jour où les choses se passent comme prévues à Beacon Hills que l’on me prévienne !
Sérieusement ! Stiles a réagi comme une gamine hier. Ok j’ai passé une heure au téléphone avec Alex. Mais mon ami druide était mal et rien que le fait qu’il m’appelle pour cette raison est une chose assez exceptionnelle chez le druide habituellement peu enclin à partager ses émotions. C’est mon ami, j’ai donc répondu présent. Que Stiles s’en vexe est une réaction puérile. Il a l’exclusivité de mon amour, mais il doit comprendre qu’il doit aussi me partager avec la meute et les rares personnes qui comptent à mes yeux. Alex en fait partie.
Je me reconnais dans le druide. Nous sommes un peu semblables dans nos réactions. Surtout celles de défense par rapport aux sentiments que l’on éprouve et aussi sur nos blessures intérieures. Nous n’extériorisons rien ou si peu. C’est notre mode de fonctionnement. C’est pour cela que nous nous entendons bien, car nous savons instinctivement si c’est le moment de se parler ou celui de simplement se croiser avec un salut de la tête. Rien d’inutile dans nos rencontres. Donc si Alex m’appelle c’est qu’il y a un besoin.
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Ruby m’a appelé la veille dans la soirée, me demandant si elle pouvait passer le matin. Je lui avais rétorqué que le manoir était aussi chez elle. La louve se reconstruit doucement. Elle a besoin de prendre ses marques et ses repères dans ce nouveau foyer. Ma présence la rassure pour lui éviter un débordement émotionnel.
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Le bruit de la voiture m’a fait sortir sur le perron. Dans la cuisine la pâte à pancake repose. Mon alpha me sourit, à son bras son fils Ian bien sage qui regarde la forêt qui l’entoure. Je m’avance pour la débarrasser du sac de langes et l’invite à entrer. Je lui explique que c’est mon premier jour ici en tant que résident permanent.
- Il me reste quelques cartons, mais j’ai déménagé.
Ruby m’enture de ses bras, elle comprend l’importance du moment. Enfin nous recommençons à vivre. Je lui montre les derniers aménagements et quelques autres détails, lui demandant son opinion. Je souhaite qu’elle aussi s’approprie cet espace. Je la vois inspirer longuement. Le manoir sent le bois et la résine de cèdre rouge et de pin Douglass. Je vois la plénitude se peindre sur son visage. Cette maison est faite pour une meute. Chad a été ingénieux sur les plans, alliant modernité, sécurité et authenticité.
- J’ai fait des pancakes !
- Ouiii !
Ruby s’installe sur un tabouret haut, tenant Ian dans ses bras pendant que je m’occupe à faire cuire les crêpes. Je demande des nouvelles de mon oncle et la questionne pour savoir s’ils pensent bientôt déménager eux aussi. Curieusement elle évite de me retourner la question vis-à-vis de Stiles, attendant que je lui en parle de moi-même. Mais mon compagnon n’a encore apporté aucune affaire au manoir alors que cela fait déjà presque quinze jours que je fais des allers-retours avec les miennes entre le loft et le manoir. Ça et sa réaction de hier me crispent un peu. Je ne dis donc rien sur la question.
A demi-mot, Ruby me fait comprendre ce qui les bloque elle et Peter. La place que prend la grande absente, Lilia. Sa chambre est prête ici. Personne n’a remis les pieds dans la chambre des jumeaux depuis le mariage.
- Ruby. Je vais me charger de réaménager la chambre de Ian, d’accord ? Je propose que nous fassions quelque chose pour Lilia, mais pas dans le manoir. Nous ne devons pas oublier nos disparus, mais nous ne devons pas vivre avec eux non plus.
Sous nos pieds, mêlées aux fondations se trouve les cendres des miens. Cela a été difficile, mais ils sont la base de notre vie, nos fondations morales. Je n’ai pas encore d’idée précise, puis il me faut l’accord de Ruby et de Peter. Matrim pourrait nous aider à créer quelque chose qui représente cette enfant sans en faire un mausolée à la gloire d’une martyre. Quelque chose qui ne nous rendra pas triste en le regardant mais qui au contraire nous aidera à avancer.
- Lilia vit en chacun de nous.
Pour couper court à l’émotion qui nous étreint tous les deux, je lui serre une assiette avec une crêpe toute chaude arrosée de miel. Ian fait un drôle de bruit, qui nous amuse et nous fait rire. Depuis tout à l’heure, il fait des bulles avec sa salive. Du bout du doigt, Ruby lui fait gouter la saveur sucrée du miel. Le bébé s’empare du doigt de sa mère goulûment. C’est sur ce tableau familial qu’Alex arrive. Je lui ai ouvert la porte avant même qu’il ne toque. Le druide ne se formalise pas, sachant qu’il est difficile de surprendre un loup. Mon ami se trouve gêné en trouvant Ruby et le bébé, mais la louve sait se faire chaleureuse et accueillante. En la regardant agir avec Alex, j’ai l’impression de revoir ma mère.
- Alex ? Un pancake ?
Je n’attends pas sa réponse pour le servir. J’offre du thé et du café pour accompagner les douceurs. Alex est un livre ouvert, du moins ses sourcils le trahissent, m’informant qu’il ne va pas bien, même s’il s’efforce à donner le change à Ruby. Une chance pour lui que dès qu’on lance une mère sur le sujet des bébés, il n’y a plus qu’à faire oui ou non de la tête et écouter.
- C’est l’heure de la tétée annonce Ruby.
Sans faire de chichi, elle attrape une serviette dans le sac qu’elle a amené et va s’installer dans le canapé. Nous voilà comme deux couillons Alex et moi, bien embarrassés par l’aperçu furtif de ce sein blanc. Je fais un signe de tête à mon ami, l’invitant à aller dehors sur la terrasse. Nous fuyons lâchement le salon pour le dehors.
|•|•|•|
Je hausse les sourcils pour exprimer mon embarra, Alex réplique en hochant la tête, puis sa mine s’assombrit.
- Gabriel ? Questionné-je.
Il acquise, serrant la mâchoire. Ses relations avec son père sont particulièrement intenses en ce moment. Gabriel est un homme bourru qui fait peu d’effort de sociabilisassions et Alex a besoin de trouver sa place autrement qu’en étant « le fils Cormier ». Ils en sont presque à un combat de coq, le jeune contre le plus vieux. L’enjeu n’étant point une basse-cour, mais simplement une reconnaissance. Alex n’est plus un enfant, ce qui est difficile à admettre pour son géniteur.
J’entends sa respiration se faire sifflante. Alex doit penser à leur dernière altercation, sa gorge se serre, son cœur prend un rythme anarchique. Le fils est soumis à des sentiments contraires. Il respecte son père et son savoir-faire, mais il étouffe sous cette autorité paternelle sans concession. Il ne veut pas être blessant, mais lui est blessé par ce joug que le plus âgé trouve banal et ordinaire.
Alex n’est pas de nature à se plaindre. Ce n’est pas un geignard, seulement chaque homme a ses limites et celles de mon ami sont atteintes. Ce n’est pas un geste prémédité de ma part, je commence par lui serrer l’épaule doucement. Mais ma sollicitude au lieu de faire refluer l’émotion, au contraire l’exacerbe. Je poursuis mon geste dans une accolade fraternelle. Le druide a beau tenter de se maîtriser, son corps l’abandonne et le lâche. Ses bras entourent ma taille, il s’agrippe, comme on s’agrippe à un point fixe et solide. Mon ami arrive à retenir les sanglots qui ne demandent qu’à sortir de sa bouche. Il reprend pied doucement, le front niché contre mon épaule.
- Je crois que ma mère et ton père se seraient bien entendus. On en aurait chié s’ils s’étaient mis ensembles et que nous serions frères !
Sans relever la tête, Alex pouffe à ma remarque. C’est une discussion que nous avions déjà eu après avoir appris de la bouche de Gabriel l’intimité qu’il avait eu avec Talia. Cela ne nous avait pas paru inconcevable que dans une autre vie nous aurions pu être frères. Franchement cela m’aurait plu, j’apprécie beaucoup Alex. Je suis incapable de dire combien de temps s’écoule ainsi avant de me faire doucher par une voix pleine d’acide et de fiel.
- C’est renardesque comme façon d’annoncer les choses ! C’est pour ça que tu étais contrarié hier ? Tu espérais que je comprenne en t’entendant lui dire des mots doux au téléphone, mais comme je suis parti, t’as décidé de faire plus clair ? Suffisait de le dire dans ton message. J’aurais bien compris !
- Stiles ! Bon sang !
Cela ne pouvait pas plus mal tomber. Alex est bien trop secret et sur la réserve pour que ce quiproquo avec le fils du Sheriff n’entache pas nos relations. Je sens mon ami sur le point de fuir. Je m’avance vers mon compagnon, pour lui dire que ce n’est pas ce qu’il croit.
- Remarque, je devrais pas être étonné. J’ai joué l’aveugle, l’idiot, mais ça sautait pourtant aux yeux. Même à ceux d’un inconnu. Moi et ma paranoïa….Je veux tellement que ce soit un sale con que je l’ai pas cru, mais il te connais pas et il connait pas Alex, pourquoi aurait-il menti ? Comment aurait-il pu le décrire, s’il ne vous avait pas vu…
- Mais de qui tu parles ?! Mince Stiles ! Alex est un ami !
- Oh et ne viens pas me dire que c’est pas ce que je crois, Derek. Tu agis avec lui comme tu agissais avec Paige.
Paige… ça c’est un coup bas. Alex n’est pas Paige ! Cela n’a rien à voir. Stiles se retourne avec la visible intention de s’en aller. Je le retiens par le bras, il se dégage violemment avec une grimace de douleur. Il me regarde presque avec haine. J’ouvre la bouche pour lui assurer que oui il se trompe, que le cœur d’Alex bat pour quelqu’un d’autre que moi et que nous sommes simplement en train de rattraper plus de vingt années de camaraderies qui n’ont pas pu se faire à cause de l’inimité entre nos deux familles.
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Quelque chose se brise. Paige au moins me faisait une confiance aveugle. Après tout ce que nous avons vécu ensemble, après tout ce que nous avons surmonté tous les deux, il met encore en doute mes sentiments pour lui… J’ai baissé toutes mes barrières pour lui. Accepté que l’on parle dans mon dos en me traitant de tarlouze. J’ai bravé mes propres tabous pour lui. Reconstruire le manoir a été un déchirement, pourtant je le voulais pour en faire notre foyer, pour lui offrir ce que j’ai connu enfant, une famille et une tanière où il fait bon vivre. Je donne et ne reçois que du doute en retour…
Je suis fatigué d’être le pilier de tout le monde. Dans le salon, il y a mon alpha qui donne la tétée à son fils, alors que ses bras devraient être encombrés de deux enfants. Je ne sais où, il y a mon oncle qui est une vraie bombe à retardement qui menace d’exploser. Mick a trouvé son ancien compagnon d’arme agonisant dans son salon une semaine avant le mariage et semble être ballotté par un certain Baron dont on ne sait rien.
Je n’ai pas besoin d’un ingrat pour compagnon. Une boule de colère gonfle dans mon ventre. Je me retourne vers Alex qui ne sait plus où se mettre. Je rage que mon ami soit gêné et mis mal à l’aise pour une jalousie d’adolescent immature. Malia se foutait de ma gueule, me disant que cette relation était contre nature. Non pas pour son homosexualité, mais par le désassortiment colossal que nous offrons aux yeux des autres. Il se pourrait bien que ma cousine ait raison.
Je fais un geste de la main vers Alex, pour l’apaiser et le rassurer. Il n’y est pour rien dans ce qui arrive. D’ailleurs n’est-ce pas une bonne chose finalement. Je regarde à nouveau Stiles qui marche en crabe en direction de sa Jeep. Comment bâtir un couple solide sur des bases si fragiles ?
- Stiles soit tu crois tes yeux, soit tu crois ton cœur. Je ne devrais pas avoir à m’expliquer.
Ma voix est bien plus sèche que je ne le souhaite, mais je suis furieux. Ruby apparaît sur le perron. Elle a senti ma fébrilité et elle nous a forcément entendus. Je lève la main vers elle pour qu’elle ne s’en mêle pas. Si Stiles pense que je le trompe avec Alex, c’est qu’il ne me fait pas confiance. Il est hors de question que j’envisage ma vie à devoir me justifier à la moindre de ses craintes. Soit il croit en moi, soit…
- Si ton cœur est en accord avec tes yeux, fais donc le choix qui s’impose. Si tu doutes de moi, inutile de continuer.
Je me retourne vers Alex que j’entraîne, le tirant par le bras en direction de la forêt. Et merde à ce que peut penser Stiles ! J’en rajoute une couche en lui tapotant l’épaule.
- Je te raccompagne Alex.
Il y a peu de chance que nos pas nous mènent à la maison des Cormier. Mais j’ai besoin de prendre l’air. Au bout de deux cent mètres parcourus dans un silence de plomb, je lâche un grognement de rage. Je me suis retenu, car je sais que j’aurai fait peur à Stiles. Et même si maintenant, je remets en cause notre couple, finalement plus bancal que je ne l’ai admis jusqu’à maintenant, je ne veux pas lui faire du mal.
- Bon, ben ça c’est fait, dis-je.
Alex est navré et se propose de parler à Stiles pour lui expliquer sa méprise. Je lui demande de ne rien en faire. Stiles a suffisamment potassé des bouquins sur les loups pour savoir que nous sommes de nature fidèle pour une grande majorité d’entre nous.
- Si ma meute a accepté notre couple, ce n’est pas le cas de celle de Scott. Stiles est encore un adolescent. Il est encore trop jeune pour ce type de relation avec… quelqu’un comme moi.
Puis il sera vraisemblablement plus en sécurité s’il n’a plus rien à faire avec la famille Hale. Je suis vexé de son peu de confiance à mon égard. A mes yeux de loup cela prouve que son amour pour moi est faux. N’a-t-il pas simplement cherché auprès de moi cette aura qu’il envie ? N’étais-je pas juste un faire-valoir ? « Regardez ! Je sors avec Derek Hale ! Moi le faible humain.»
- Oui tu es faible Stiles Stilinski. Dis-je en serrant les dents. J’ai besoin de gens solides autour de moi, des gens sur qui je peux compter, sans faille.
J’erre sans but dans la forêt avec Alex. Nous ne parlons pas… peu. Civet est à nouveau malade. Indigestion de carottes au miel. Crowley… J’envie l’ours et son détachement de ce qui l’entoure. Alex me parle d’une rencontre à la clinique vétérinaire. Je ne connais Brian que de nom, par Jordan.
- Moitié plante, moitié mentaliste ? Ça sonne comme un gros bill de RPG !
Nous finissons par nous séparer à la croisée d’un chemin.
- Alex, je ne veux pas que ce qu’il s’est passé entache notre amitié, OK ? Si Stiles s’arrête aux apparences, c’est que notre relation n’a pas lieu d’être. S’il ne me fait pas confiance, je ne peux plus lui donner la mienne. Et c’est peut-être mieux ainsi pour nous deux. Nous sommes trop différents…
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Ruby a attendu que je revienne pour prendre congé. Elle m’a demandé de reconsidérer ma position, de prendre sur moi pour rassurer Stiles. Je lui ai dit que j’avais besoin d’une chose sure et solide dans ma vie : la confiance totale et sans condition de l’être qui partage ma vie et mon cœur.
- Notre vie est trop soumise aux aléas pour se permettre d’avoir un compagnon qui vous lâche à la moindre suspicion. Nous ne sommes pas compatibles Ruby. Je ne regrette pas ce que j’ai vécu avec lui, mais… c’est fini. Il trouvera quelqu’un qui lui correspond mieux, plus souple.
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J’ai fini de démonter le lit de Lilia avant de le remiser à la cave. Je songe à demander à Matrim si avec ce bois qui aurait dû accueillir le sommeil de la fille de Peter et Ruby, il ne pourrait pas en faire autre chose. Un jeu pour Ian, ou je ne sais quoi qui nous pousse à avancer. J’ai pris sur moi de réorganiser la chambre du bébé de façon à ce que l’on ne puisse pas penser qu’elle devait accueillir deux bambins et non un seul. La décoration étant unisexe, Ian ne devrait pas trop sentir la présence de sa défunte sœur.
Quand le soir obscurcit la forêt, je sors pour humer l’air. J’ai appelé Alex pour m’assurer qu’il ne s’est pas étripé avec son paternel. Je n’ai pas de manie qui m’occupe les mains. Je ne fume pas, et je bois peu de café. Mais là j’ai besoin d’occuper mes sens, de les distraire, alors fait exceptionnel, je me sers un verre d’alcool. La bouteille est à Peter. Mon palais est peu habitué à ces saveurs amères. Je lève mon verre pour trinquer avec la nature. Le ciel est pourtant sombre, pourtant cela n’empêche pas un aigle majestueux de se poser près de moi sur la rambarde.