[PNJ] Alice Rapier

Joues potelées, cheveux blonds et grands yeux azur, Alice est un bébé qui ressemble à n'importe quel autre enfant de son âge. Elle se montre très souriante, d'une nature calme tant que son père adoptif est dans les environs. Mais elle sait faire savoir à son entourage quand quelque chose ne lui convient pas. Alice a de bonnes cordes vocales et n'hésite pas à s'en servir pour montrer son désaccord. La musique, les câlins et son doudou lapin se font experts lorsqu'il faut calmer ses chagrins.

Père inconnu au bataillon. Mère junkie. Alice passe les premiers mois de sa vie dans un appartement aussi insalubre que petit. Un jour c'est le drame, maman entre dans les WC, n'en ressort jamais malgré les pleurs déchirant de son bébé. Maman a mal dosé son dernier fix, se noie dans son vomi. Et c'est un voisin acariâtre aux bras accueillants qui finit par intervenir. En quelques heures, la vie de la petite fille prend un nouveau tournant des plus inattendus. La protection de l'enfance vient de confier sa garde temporaire au drôle de monsieur. Même si l'adulte semble réfractaire face à cette idée au début, il finit par céder, et apprécie même la situation au bout de quelques jours.

Il la promène, change ses couches, éloigne sa terreur grâce à quelques chansons murmurées. Et parfois même il ose. Il dépose un baiser sur cette peau douce comme la soie. Elle l'aime déjà d'un amour indéfectible, et ce sentiment est réciproque même si l'homme échaudé par un échec cuisant, un drame vieux de 16 ans n'ose s'avouer les sentiments qu'il éprouve pour la petite.

L'homme en plein questionnement finit tout de même par la rendre à la protection de l'enfance. Des larmes, hurlements de terreur pour l'enfant, peine mal dissimulée pour l'adulte. La petite fille est confiée à une famille d’accueil. Le professeur ne délaisse pourtant pas celle que dans son cœur il nomme déjà sa fille. Régulièrement il vient pour la gâter, la serrer dans ses bras, lui donner ce trop plein d'amour qu'il ne sait correctement exprimer. Un dossier d'adoption remplit repose désormais dans le bureau de l'homme. Il n'ose faire un pas de plus dans cette direction, bouffé par ses angoisses.

C'est après avoir frôlé une fois de plus la mort qu'il franchit le pas.