L’année qui change tout | Ft Caracole

J’étouffe un bâillement et regarde mes élèves plancher sur le devoir que je leur ai distribué en début de cours. J’ai du mal à rester concentré depuis qu’Amance m’a annoncé que nous allions devenir parents. C’est une étape qui me plaît, je sais que je me débrouille bien avec les enfants, les plus jeunes comme les moins jeunes. Mais là, il va s’agir de mon fils ou ma fille, l’implication émotionnelle n’est pas la même. Je n’aurai pas le même recul qu’avec les enfants des autres.

Une main se lève, une question sur la question quatre. J’aiguille l’élève perdu, note que beaucoup s’affolent à ma réponse et revoient leur copie. Peut-être n’ai-je pas été clair dans mon énoncé ? Je note sur mon cahier de vérifier ce point. Je ne cherche pas à piéger les élèves.

La sonnerie délivre tout le monde, professeur compris. En salle des professeurs, c’est calme. Je m’installe sur l’unique poste informatique, profitant de ce qu’il est libre, pour entrer dans la base de données du lycée les dernières notes de mes élèves. Je viens de passer la ligne qui concerne Caracole d’au moins cinq élèves avant d’y revenir, comprenant ce qui m’avait interpellé : sa date de naissance. C’est bientôt son anniversaire, mon bêta va avoir dix-huit ans. Un cap, une étape qui se doit être soulignée. Je continue à remplir le fichier tout en laissant mon esprit vagabonder sur comment fêter cela dignement. Caracole souffre du syndrome de l’abandon, il est donc important que je me montre présent pour ce jour ordinaire pour les autres, mais pas pour lui.

(…)

De retour à la maison, j’en avise Mady. Je lui demande son avis sur un repas amélioré avec toute la meute. Ma tante me rétorque que c’est un peu ce que nous faisons chaque week-end. Nous invitons régulièrement Caracole et sa maman, même s’ils habitent séparément de nous, je trouve important qu’une meute mange ensemble de temps de temps, pour réaffirmer les liens amicaux qui nous unissent.

- Un super cadeau alors ? Mais je ne vois pas ce qui lui ferait plaisir.
- Tu peux le lui demander.
- Ça ne serait plus une surprise !
- Pourquoi faut-il que ce soit une surprise ?
- Euh, comme ça…
- Je crois que ce qui lui ferait plus plaisir que n’importe quel objet que tu lui achèterais, c’est de passer un moment privilégié avec toi.

L’idée de Mady tourne dans ma tête : un moment privilégié entre mecs, l’entrée dans la vie d’adulte… Je dois faire une drôle de tête, car Mady me reprend tout de suite.

- Pas ce genre de moments là, Will’ !
- Mais que vas-tu imaginer ?
- Je te connais comme si je t’avais fait.
- C’est bon ! Puis, je me vois mal l’embarquer dans un club homo…
- Tu aurais du succès !
- C’est ça ! Moque-toi !

Nous nous taisons quand Tobias et Kada’an rentrent ensemble du lycée. Je ne veux pas qu’il y ait de fuite et être celui qui annoncera la nouvelle à Caracole.

(…)

Nouvelle journée, je rattrape Caracole dans le couloir du lycée avant qu’il ne rentre chez lui et lui demande de me suivre dehors pour discuter un moment. Je veux surtout nous mettre à l’abri des oreilles indiscrètes.

- Tu vas me réserver ta journée du samedi de la semaine prochaine. J’aimerais, si tu le veux bien, que nous passions cette journée ensemble. C’est un jour spécial pour toi, non ?

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout ! 

 
Je claque des doigts, tapote du pied devant l’écran d’ordinateur, attendant avec impatience Stiles, avec qui je devais parler un moment. Son visage figé, trône sur la page, mais ce n’est qu’une photo de lui en costard cravate (un vêtement que je ne l’ai jamais vu porter). Je tourne ma tête vers l’horloge et soupire : il doit venir. Encore quelques secondes me dis-je quand un message s’affiche. Stiles apparaît. Un sourire se dessine sur mon visage.
 
— Stiles, hurlé-je content de lui parler, depuis qu’il vit à New York.
— Salut, Carri, alors tu deviens quoi ?
 
Je lui raconte ma vie, les changements opérés, surtout le départ précipité de Leoric… (Durant mon discours, je me suis senti mal, pourtant…), mais, Willem, inquiet de me voir triste, est venu me demander si j’allais bien. Une visite qui m’a fait du bien sur le moment, puis il m’a proposé d’entrer dans sa meute. Depuis, je me rends souvent chez lui…
 
Je souris à nouveau et termine mon récit, laissant la place à Stiles.
 
— Et toi, je veux tout savoir !
 
La discussion dura un moment. Stiles m’a parlé de ses devoirs, de son niveau, de sa vie à New York et de l’amour qu’il porte à tout cela. Même si mon don de loup-garou ne fonctionne pas sur un écran, je lis en lui facilement : la joie l’habite : il apprécie apprendre là-bas… puis, à cause de la fatigue et des cours le lendemain, nous décidons de nous revoir un autre jour… Mon sourire s’efface : le prochain jour sera dans longtemps, je m’en doute, avec tout le travail qu’on lui donne.
 
 
Les oiseaux chantonnent doucement et me réveillent sans grande difficulté. Un sourire apparaît sur mon visage et je me prépare à cette nouvelle journée. Une journée qui a débuté dans de bonnes conditions. Un étirement, un bâillement et je me lève, prêt. Fouillant dans son armoire, je prends de simples vêtements : jeans et tee-shirt et m’habille.
 
Descendu, je déjeune et informe la maisonnée de mon départ et m’envole vers le lycée. Je vais revoir mes rares amis, enfin, je crois... Ka’adan, Tobias — pas le prof, même s’il l’a marqué autrement avec son arme — et Jo. Elle vient chez Willem de temps à autre pour être en compagnie de Tobias, son chéri et parfois parler avec la meute, souvent quand son père ne désire pas laisser ses enfants seuls. Elle ne connaît pas l’univers surnaturel et je ne lui en ferais pas part, c’est à Dick de lui en parler.
 
— Salut, tout le monde !
 
Mais ils ne lui répondent pas, la sonnerie les interrompt : premier sujet est littérature avec le professeur Hale, suivit de deux heures avec la professeure Mahes et son assistant Cormier. Le druide qui m’a aidé lors que j’avais un problème. La journée se passe tranquillement : aucune menace surnaturelle. La seule inconnue a été le contrôle de chimie sur un cours. Leçon que j’ai révisée… Mais ce qui me rend le plus joyeux, c’était que bientôt, on irait manger chez Wil. Une tradition que je trouve géniale et qui permet d’en apprendre plus sur tout le monde, de les connaître et de partager nos expériences, ou nos histoires. C’est souvent lors de ses repas que je rencontre la famille Turner au complet.
 
— Caracole, c’est l’heure… m’informe Jo, en levant les yeux au ciel.
— Ah oui, merci ! dis-je en me levant, amuse-toi bien, je dois aller voir maman après l’école.
 
Dans mes pensées, je ne me suis pas rendu compte que le cours s’était terminé. Jo est parti, et je m’apprête à sortir, quand Willem m’interpella et me demande d’aller à l’extérieur avec lui. Dehors, je lui souris et attends de voir ce qu’il veut. « Réserve-moi ta journée de samedi. Je lève mon regard vers lui, sens une joie montée en moi, même si je ne sais pas pourquoi. Un moment spécial pour moi ?
 
— Vrai ? Oui, je préviendrais maman que je ne serais pas là ! On part quand ? Maintenant ? Ah non… c’est le prochain. Merci ! m’embrouillé-je un peu, trop joyeux.
 
Mes yeux pétillent de bonheur devant la demande de Willem. Je me retiens même de sauter de joie, mais mon dernier tête-à-tête avec Leoric me revient à l’esprit : il voulait voir ma puissance en combat… Puis, quelques semaines après, il était parti… Mais Willem n’est pas ainsi. Je peux lui faire confiance.
 
— Pour quoi faire ? demandé-je tout de même.
 
 
 

— Vrai ? Oui, je préviendrais maman que je ne serais pas là ! On part quand ? Maintenant ? Ah non… c’est le prochain.

La joie du louveteau me fait plaisir à voir. Il accepte spontanément. Une rapidité qui montre aussi le désert affectif qu’est sa vie. Caracole est trop naïf pour son bien, les autres en profitent et l’utilisent. Mais on ne change pas un tel comportement.

— Pour quoi faire ?
- À ton avis ?

Je suis étonné qu’il ne fasse pas le rapprochement avec la date.

- C’est pour ton anniversaire, voyons ! Tu vas être majeur, ce n’est pas rien. J’ai donc pensé à autre chose qu’un repas et un bon gâteau de Mady. Bien qu’on peut aussi faire un repas avec un bon gâteau en plus. Soyons fous ! Avertis ta maman, je t’embarque tout le week-end.

Caracole m’explique qu'il n'a jamais fêté son anniversaire. Je trouve cela d'un triste.

(…)

La semaine passe vite lorsqu’on a des projets. Je n’ai pas quelque chose de bien défini pour nous laisser la possibilité de vivre pleinement le moment au gré de nos envies.

Finalement pas de repas, car nous avons de la route à faire. Je passe prendre Caracole chez lui. Je ne peux rien dire à sa mère de notre itinéraire sinon j’éventerais la surprise. Je lui promets qu’il n’y aura rien de violent ni de malsain. Son sac posé dans le coffre, Caracole me rejoint dans l’impala et nous partons vers l’ouest. Musique Rock à fond, vitres baissées nous profitons de cette équipée sauvage, j’ai évité les autoroutes sans âme pour le réseau routier secondaire et emprunter un bout de la mythique route 66.

(…)

Cela fait un moment que Caracole se doute de notre destination à cause des panneaux : Los Angeles, la cité des anges. Je fais une halte au motel qui va nous héberger une nuit pour récupérer le passe et poser nos affaires dans la chambre.

- En route pour l’Universal Studios !

Je crois que mon idée fait plaisir à mon bêta.

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout ! 

 
Will me dit tout simplement qu’il désire marquer mes 18 ans lors d’une journée à deux, coupant court à mon incompréhension ; incompréhension qu’il récupère en un rien de temps. Pour répondre à ses questions, je lui explique ma vie, l’entraînement et rien d’autre. Nada, niete. Personne n’a jamais désiré fêter mon anniversaire et par, manque d’amis, je n’ai jamais rien connu de ce genre. Je ne savais même pas qu’on pouvait festoyer… Mais maintenant… L’envie de le remercier d’une simple embrassade me vient en tête, mais je me retiens. Des gens nous observent de partout !
 
— Je t’appelle dès que je lui parle, encore merci. On va bien s’amuser.
 
 
Une semaine à attendre. C’est trop long. Je n’y tiens plus, j’ai envie de savoir où on va, qu’a-t-il prévu pour ce week end ? Je me souviens quand, à peine rentré chez moi, je me suis jeté sur maman pour lui demander et une fois le oui reçu, j’ai appelé Will et l’ait informé de la réponse. Maintenant, je calcule le temps qui passe, chaque jour je barre une case de mon calendrier (soi-disant bon, pour contrôler son impatience).
 
Jour un : cours, rien d’inhabituel, je travaille sur les cours et, dès que je rentre, je finis mes devoirs. Ce Week End : pas d’exercice, rien de tout cela, vu que j’aurais passé ma semaine à tout terminer. Deux jours de liberté. Leçon apprise. Pause.
 
Jour deux : discussion avec Stiles, lui parle de l’anniversaire, reçoit des félicitations… Puis retour à l’attente. Devoirs, cours, jouer du temps avec mes rares amis.
 
L’impatience est toujours présente et me fait oublier les jours qui s’écoule, heureusement il passe plus vite, les cases sont barrées, la journée finale approche. C’est le dernier jour et bien sûr c’est le jour où il y a le plus de choses à apprendre. Excité, je prends ma pause pour finir le travail que je peux et rentre chez moi tout terminer : je barre le dernier jour qu’il me reste à attendre.
 
Jour-1 : Will va bientôt venir. Je ne tiens plus sur place, chaque bruit de voiture, m’oblige à regarder par la fenêtre. Lui pas lui ? Puis mes oreilles vibrent. C’est la bonne.
 
— Maman, il est là !
 
Je prends ma valise, faite le jour où il m’a dit de lui garder la journée, puis le Week-End entier. Je dévale les escaliers, ouvre la porte, avant même qu’il ne puisse sonner et le prends dans mes bras, content. Puis me tourne vers maman, lui sourit un moment et lui offre un câlin.
 
— Merci d’avoir dit oui…
 
Un signe de la main comme au revoir, et je monte dans l’impala, avec Will.
 
— En avant ! On va où ? demandé-je une dernière fois, même si je sais qu’il ne me répondra pas.
 
La voiture roule, les paysages défilent lentement. Le désert prend sa place. La route 66. Therence m’a parlé de cette route, encadré d’une terre aride : il veut un jour la parcourir en moto. J’admire le tout, souris contente et remarque des ombres, puis lève la tête.
 
— Oh regarde, des vautours, on se croirait dans le passé, en 1850, rigolé-je, imaginant un croque-mort, avec un oiseau sur son chapeau.
 
Puis un type qui lui rase la barbe…
 
Je secoue la tête, me demande pourquoi je pense à ça.
 
— C’est beau le désert ! au retour, faudra visiter, si c’est possible ?
 
 
La voiture quitte la route, suit le panneau vert, qui indique notre destination : Los Angeles. Je dis adieux au désert, pour retourner dans une cité. La première grande que je vois des Amériques.
 
— C’est immense ici ! Comment ils peuvent faire vivre la ville ? Ça doit coûter cher ça…
 
La voiture s’arrête devant le bâtiment où l’on dormira. Je le regarde un long moment, et y observe beaucoup de chambres, pas autant que certain immeuble que j’ai pu voir sur la route.
 
— Cool, je ne suis jamais allé à l’hôtel ! On va faire plein de première aujourd’hui. Premier annif, première hôtel.
 
 Will descend ; je l’imite et nous allons déposer nos valises dans le placard, puis repartons aussi vite. Destinations : Universal-Studio ! Je regarde Will, lui sourit encore une fois ; je crois même que je vais passer la journée aux anges. Mon cœur bat vite. Je ne sais pas quoi lui dire, tellement je suis content. Les seuls parcs que j’ai connus, son ce que Liam m’a parlé.
 
— Merci Will, pour le cadeau. C’est génial, on va visiter tout ?
 
Sur le chemin, j’observe, ébahis, différentes habitations de la ville, quand j’aperçois un gigantesque lieu. À l’intérieur, les gens rigolent heureux, s’amusent, son aspergé d’eau.
 
— C’est immense, ici ! dis-je, les yeux emplis de bonheur pailleté de je ne sais quoi. Merci, on y va ?
 
 
À l’intérieur, j’ouvre les yeux en grand devant le parc : le lieu me donne l’impression d’être aussi grand que Beacon Hill. Les gens, heureux, rigolent encore plus. D’autres font la queue pour faire un tour de manège, puis prennent le dépliant qu’une femme m’a offert à l’entrée.
 
— Oh, regarde, on peut aller faire ça, dis-je en pointant l’attraction Jurassic World ride, ensuite, on peut aller là, continué-je en montrant fast an furious — Supercharged, en plus il y a des voitures, c’est cool.
 
 
— Tu crois qu’ils vont réussir à créer un vrai parc comme dans le film ? demandé-je pendant que la queue diminuée devant nous.
 
Écoutant Willem, j’observe ce qui nous entoure, puis nos tours arrivent. Un bateau flotte sur l’eau et s’arrête vers nous.
 
— On monte devant ?
 
À l’intérieur, le véhicule démarre. Je lis sur un pan du mur, une simple phrase : quand les dinosaures régnaient sur la terre, puis nous fonçons vers une porte qui s’ouvre doucement devant nous. Puis les effets spéciaux imposent leur effet. Un mosasaure se balade dans un bassin (formée d’immenses écrans de TV) et nous suis à la trace. Puis, nous balance une gerbe d’eau. Gerbe qui se répercute sur nous et nous mouille.
 
— T’as vu ? C’est super.
 
Je le suis de près, tourne la tête partout et reste ébahi devant le spectacle. Puis le mosasaure passe de l’autre côté. Je me retourne à nouveau. Il bouge, comme réelle, puis se jette sur l’écran, le fissure un peu…
 
— Il veut nous manger ? plaisanté-je.
 
Puis on se fait engloutir dans une petite grotte, au plafond bas. Puis, une immense clairière, rempli de dinosaure se dessine sous nos yeux, les animatroniques bougent, nous crient dessus, mais sans que je ne les comprenne. Un stégosaure boit en face de nous, puis à côté, l’un d’entre eux cris. Ils hurlent en même temps qu’une voix nous parle. Pendant un long moment, je vois des dinosaures, paisible, paître, ou se prélasser. L’un d’entre eux, après avoir soulevé de l’eau, qui nous retombe dessus, se lève et brame. Hypnotisé, j’admire tout cela, pousse des cris de joie. Puis soudain tout change. Une alarme résonne. La voix panique. Un problème arrive. Le bruit des dinosaures devient plus sombre. Des griffes gigantesques apparaissent, comme si des loups-garous avaient attaqué, mais elles sont mille fois trop grandes. Je regarde Will, lui sourit, content.
 
— On se croirait presque à Beacon Hills, plaisanté-je.
 
Puis le calme de la balade laisse place à une immense montée. Les dinosaures, invisibles nous guettent presque. Ils sont là, tapis dans le noir, à hurler leur présence. Dans le bateau, j’entends des cris, rigole. La vitesse de croisière augmente. Sur un écran, le héros de l’histoire nous explique tout, nous parle (il s’inquiète et cela se sent sa voix), puis soudain, un pan du mur commence à s’effondrer. Quelques choses essaient de s’en échapper, deux fils électriques entre les mains. Je sursaute, n’ayant pas entendu son approche puis rigole. Une idée en tête. Puis la chute. Une longue descente. Nous tombons avec le bateau. Mon cœur bat plus fort, ravi, mais un peu inquiet. Quand soudain, nous atterrissons, un dinosaure sort, nous crache dessus, comme dans le film. Un vrai régal (pas l’eau qui ne semble pas très bonne). La nuit arrive. On ne voit presque plus rien, sauf si on se sert nos pouvoirs de loup, mais pourquoi les utiliser, à part gâcher le spectacle ? Je me tourne alors vers Will, et tente de lui faire peur, d’un simple « bouh », quand je sursaute. Une tête vient de descendre du toit… Des dents dégoûtantes, presque aussi sales que celle du vieux loup qu’a presque battu Therence avec des amis.
 
Le faux monstre qui s’est échappé du parc.


Le voyage continue, la peur reste présente, mais sans réelle danger : un plaisir. Ce n’est pas comme à Beacon Hill. Puis, je me rends que la voix a cessé de parler. Des dinosaures nous menacent de loin. Pour m’amuser, j’en salue un… Quand j’aperçois le monstre revenir à l’assaut, je sursaute, puis un autre foncer sur nous, droit devant nous. Il se jette sur nous sans peur ni reproche. Je l’observe, ravale ma salive. Le bateau ne ralentit pas. Un rien nous sépare, puis nous nous écroulons. Une chute bien plus raide que la première. Les gens crient derrière moi ; je les imite, regarde Will d’un rapide coup d’œil et lui sourit, pas totalement rassuré.
 
— On le refera ?
 
Puis avale de l’eau, que je recrache aussi vite.
 
— C’est dégoûtant ça.
 
L’attraction s’arrête, le beau arrive à bon port…
 
— C’était trop cool, génial. J’ai adoré. Et toi ? T’as vu les dinosaures qui nous attaquent ? C’était magnifique, presque réaliste.


(Pour ce qu'il veule l'attraction).




 

— Merci Will, pour le cadeau. C’est génial, on va visiter tout ?
— Oui, jusqu’à épuisement !
— C’est immense, ici ! Merci, on y va ?
— C’est bien ici qu’on va.

En fait, je n’ai jamais visité les studios de cinéma ni approché Los Angeles sauf une fois pour des raisons professionnelles. Cette ville est une mascarade grandeur réelle. Le lieu du rêve, du cinéma et des stars. Je mentirais si je disais ne pas être excité comme l’est Caracole à cet instant, mais il y a derrière les paraître et les sourires beaucoup d’espoirs brisés. Combien d’acteurs déçus pour un qui brille ? Nos stars sont souvent des étoiles filantes et quant à celles qui résistent, le prix à payer est cher, surtout quand l’âge et le temps font leur office.

(…)

J’ai payé les places, mon bêta nous organise déjà un circuit. La joie qui brille dans son regard vaut tous les remerciements. C’est sa journée, nous ferons donc ce qu’il veut. Nous commençons donc par Jurassic World ride. J’achète un paquet de friandises pour patienter dans la queue pour l’attraction. Il y a tant de choses à regarder autour, que le temps passe vite et l’organisation est bien rodée.

— Tu crois qu’ils vont réussir à créer un vrai parc comme dans le film ?
— Tant que cela reste factice. Il n’est pas souhaitable que l’homme arrive à ressusciter ces animaux du passé, car la terre leur est inadaptée.

Le bateau arrive devant nous, joueur Caracole souhaite s’installer à l’avant. Je sens que nous allons nous faire arroser, mais je suis partant pour cette aventure. Quand le bateau est rempli, nous avançons. La décoration est très bien faite, cela a dû coûter des millions, mais vu le monde le studio doit être déjà rentré dans ces frais. Tout n’est qu’illusions d’optique via des écrans géants, des ventilateurs et des buses d’arrosage. Nous voilà déjà aspergés et j’avoue que mes sens de loup se font leurrer par cette ambiance totalement reconstituée. Je gueule avec les autres quand un rugissement nous surprend sur la droite.

— T’as vu ? C’est super.
— Je suis bluffé !

Tout est pensé pour un maximum d’interaction et nous faire oublier l’aspect fictif de l’attraction avec l’écran qui commence à se fissurer.

— Il veut nous manger ?
— Tu te portes volontaire ? Quoi que tout maigre que t’es…

Nous sommes engloutis dans un tunnel qui nous recrache dans une grande clairière remplie d’animaux automates. J’en reste bouche bée. Je note quelques incohérences sur les races présentées, certaines ne se sont absolument pas croisées sur terre. Mais voir ces géants évoluer comme si de rien n’était reste fabuleux. Une alarme trouble la quiétude du moment.

— On se croirait presque à Beacon Hills.

Je lui réponds par une grimace. J’ai encore un très mauvais souvenir de la dernière menace létale qui avait plongé Beacon Hills dans un début de panique. Un scénario catastrophe se déroule sous nos yeux. Étant à l’avant, nous sommes aux premières loges. Caracole tente de me faire peur, mais au même moment une tête immense avec beaucoup trop de dents plonge sur nous et nous arrache un cri qui se transforme en rire crispé ensuite. Le bateau se cabre et nous chutons rapidement, nos estomacs remontent au bord de nos lèvres. Les gens hurlent pour de vrai, l’attraction a réussi son coup : nous faire réellement peur. La vitesse décroît annonçant la fin.

— On le refera ?
— Je ne sais pas si on aura le temps si on veut faire le reste.
— C’était trop cool, génial. J’ai adoré. Et toi ?
— Oui !
— T’as vu les dinosaures qui nous attaquent ? C’était magnifique, presque réaliste.
— Hyper bluffant oui ! On fait une petite pause et on s’arrête grignoter quelque chose au calme ?

Nous nous arrêtons à une boutique qui offre de quoi manger et une terrasse pour s’installer tranquille.

— Je n’étais jamais venu ici. Je ne regrette pas d’avoir choisi cette activité !

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout ! 

 
— Dommage pour le parc, mais tu as raison, pauvre animal s’ils vivaient à notre époque, rien que pour l’oxygène. Ils respiraient comme nous, si on se trouvait au sommet de l’Himalaya.
 
L’attraction dura une dizaine de minutes, mais nous étions tous deux bluffés par ce qui se passait sous nos yeux, même nos dons n’étaient pas épargnés par l’erreur. Erreur liée à notre cerveau, qui ne faisait pas la différence entre le vrai et le faux… Jusqu’au bout, délice et peur se mêlent à tout, mais à la dernière minute, la réalité revient, mais pas le bonheur que j’ai ressenti.
 
La joie se voit toujours à des kilomètres à la ronde. L’envie d’y retourner incruste dans mon cœur, mais comme l’a indiqué Will, refaire l’attraction nous empêcherait d’en faire une autre et les souvenirs resteront gravés à jamais dans mon esprit.
 
— Oui, tu as raison, il faut tout faire, et vu qu’on se fatigue moins vite, on pourra faire plus de choses.
 
Comme l’avait dit mon alpha, on était là jusqu’à épuisement. Cette phrase s’est collée dans ma tête. Un loup pouvait-il se fatiguer ? Combien de temps pour récupérer de cela ?
 
— Oui, je meurs de faim en plus, j’aurais peut-être dû penser à rajouter des moments où on va manger.
 
En chemin, nous cherchons un peu partout pour trouver une boutique et, quand Will en découvre une, il s’arrête et, regardant de l’autre côté, je percute Will. Un stresse m’envahit et disparaît aussi vite.
 
— Désoler, dis-je, une main derrière la tête.
 
Nous nous installons alors sur une table, en terrasse. Mes yeux se lèvent sur le ciel bleu, puis le meuble et Will en face de moi. Puis mon nez entre en action, capture les différents mets que vend la boutique. Je salive d’avance, rien qu’avec leur odeur. Cookie, gâteau. Du sucré, du salé. Ce parfum me rappelle alors notre première discussion. Cet instant où il était venu me parler quand Léoric est partie. J’en souris de voir deux points communs : la cafétéria et Will. Pour le reste tout diffère, surtout la météo et l’humeur. La pluie ne tombait pas, rendant ce déjeuner des plus agréable.
 
— Oui, tu as fait un bon choix, c’est génial ici, pour passer du temps. En plus, on est en train de créer une routine pour les moments importants avec les restaurants ? Comme quand tu t’es inquiété pour moi. Je suis ravi que tu sois venu me parler.
 
Un serveur, habillé comme les gardiens du Jurassic Parc, nous apporte une carte pour que nous choisissions notre nourriture. Chaque aliment porte un nom étrange, en rapport avec l’intérêt de l’attraction : les dinosaures.
 
— Tu crois que les biscuits auront la forme d’un dinosaure ? Je ne sais pas quoi prendre, il n’y a pas beaucoup de choix, mais le nom… Au fait, pourquoi tu as choisi ce parc ? La nuit, il est hanté ? Les robots viennent à la vie et se détraque, comme ils disent dans le film ?
 
Je souris, une seconde, repensant à un épisode de Scoubidou, mêlant la série du chien et Supernatural, puis me remémore ce que je lui ai dit lors du manège, de la grimace qui s’en est suivi.
 
— Désolé, si je t’ai rappelé de mauvais souvenirs, dans l’attraction.
 
Puis la discussion qui avait suivi et le silence forcé par la chute, quand Will avait commencé à parler me revint en tête.
 
— Ah oui, les dinosaures préféreraient te manger, ils te trouveront plus appétissant, plaisanté-je, mais bon, là c’est nous qui allons manger les dinosaures, pas d’inquiétude à avoir.
 
 
 

Caracole va dans mon sens : il est content d’être là et je sais qu’il ne dit pas cela pour me faire plaisir. Il est réellement heureux et sa joie est contagieuse. Il souligne le parallèle avec la première fois que nous nous sommes parlé en dehors des affaires du lycée. Qu’une routine est en train de se créer entre nous.

Mon bêta continue de parler, un vrai moulin sur ce que pourrait cacher le parc. Je reste attentif, mais une partie de moi est ailleurs depuis qu’il a parlé de routine. J’ai vécu un quart de siècle comme un nomade. Un mode de vie où l’on apprend à ne pas s’attacher aux gens, ou plutôt on apprend à apprécier le moment présent sans s’angoisser pour un avenir qui ne sera pas. J’ai croisé tant de gens et autant de caractère. J’ai ri, aimé, ressenti compassion et agacement. J’ai oublié bien des prénoms, mémorisé certains pour la vie, même s’il y a peu de chance que l’on se recroise un jour. Seulement, depuis notre installation à Beacon Hills dans une maison sans roues, ce kaléidoscope de rencontres a cessé.

- Désolé, si je t’ai rappelé de mauvais souvenirs, dans l’attraction.
- Pas de soucis. On ne va pas surveiller ce qu’on dit aujourd’hui : c’est ton anniversaire, ton jour à toi.

Je regarde ce presque jeune homme avec bienveillance. Je croise moins de monde et de fait chaque lien devient plus fort, plus sérieux. Caracole appartient à ma meute, ma vie sédentaire de maintenant ou nomade d’avant ne changerait rien à mon implication dans sa vie. Sans dire qu’il a déjà assez souffert d’abandons. Pour un loup c’est terrible et cela laisse de profondes cicatrices.

(…)

Une fois restaurés nous reprenons le chemin de la visite et le petit train qui nous ballade près des studios d’enregistrement. Cela consiste surtout en de grands hangars à l’intérieur desquels des spécialistes reconstruisent presque n’importe quel endroit du monde.

- Vive les fonds verts !

Je montre à Caracole un espace assez restreint et le rendu simultané sur un écran géant juste à côté. Des vingt mètres carrés de faux rochers et plantes tropicales, nous sommes projetés au pied des chutes Victoria. Cette partie-là de la visite est moins ludique, mais tout aussi fascinante. La bande-son qui s’écoule au fur et à mesure du parcours nous explique toutes les phases d’un tournage. Il est clair que tout est millimétré et chronométré. On nous arrête devant un faux tournage en cours. Des acteurs se donnent la réplique et font quelques cascades de base. Un écran au-dessus d’eux nous montre ce que donnent les images une fois assemblées par des logiciels extrêmement puissants.

- Cela ne doit pas être facile de jouer en devant compter ses pas et regarder un point imaginaire au bon moment !

Le petit train nous laisse non loin d’une attraction qui est la principale raison du choix d’Universal pour cette journée. Si Caracole était comme un enfant dans l’attraction avec les dinosaures, là c’est moi qui vais régresser. Nous montons dans un tram qui nous conduit à : Fast & Furious: Supercharged. Je tape des pieds d’impatience. Heureusement que Mady n’est pas là pour me voir. On va voir des voitures !

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout ! 

 
La bienveillance dans le regard de Will calme mon inquiétude en un instant.
 
— Oui, on va bien s’amuser ici, affirmé-je avec un clin d’œil.
 
Je lui souris juste après et mange mon repas, avant de reprendre la route des attractions.
 
 
Notre chemin nous conduit vers un petit bus que nous empruntons. Une fois dedans, il démarre et nous mènes vers des Hangars. Une série de grand bâtiment, qui pourrait englober plusieurs maisons.
 
— Tu crois qu’on va entrer… demandé-je avant de couper ma phrase.
 
Pour nous expliquer en détail ce qu’il se passe pour les acteurs et scénaristes, le bus entre dans l’un d’entre eux.
 
À l’intérieur, je regarde le tout avec admiration : le hangar est tout aussi grand pour contenir un immense décor. Will attira mon attention sur un point précis du hangar où l’on peut observer un paysage, puis le fond vert qui servira à embellir le lieu. Ce qu’il se passe en ce moment même avec le décor filmé, puis l’amélioration par ordinateur.
 
— Oui, c’est super beau de voir qu’à partir de ça, ils créent de beaux paysages, ou modifient un décor réel. Ils sont doués pour nous faire rêver.
 
J’observe les rochers, les bruits qui sortent de différents haut-parleurs et aide à nous imprégner du lieu qu’ils tentent de recréer. Les chutes du Niagara. Le son est fort, aussi, voire plus fort qu’une cascade naturelle, alors que devant nous, il n’y a qu’un fin filet d’eau.
 
La route continue et s’arrête devant un tournage. Des acteurs se donnent la réplique, déambulent, si on peut dire cela, sur leur scène miniature, qui au final nous est montrée avec les effets spéciaux.
 
— Oui, ça doit être dur de tout visualiser. Surtout quand il y a des personnages incrustés à la suite. Tu penses que tu y arriverais ? rigolé-je, moi je sais pas… Tu crois qu’il y a une zone où on peut jouer sur un fond vert et y mettre ce qu’on veut dessus ? Ça ferait un super souvenir.
 
 
Le bus nous laisse alors devant une autre attraction. Willem est déjà heureux rien que de voir le hangar. Utilise-t-il ses oreilles pour entendre ce qu’il se passe à l’intérieur ? Son pied m’indique son degré d’impatience. Je lui souris.
 
— On y va ?
 
Un nouveau car s’arrête devant nous, et après un temps de queue, nous arrivons à monter dans le nôtre. Installé, le bus démarre. Nous visitons un quartier, des véhicules trafiqués, sûrement en lien avec l’attraction, se présentent dans les parkings des maisons. Voiture que semble apprécier Willem.
 
Nous traversons un petit village typiquement américain, puis le quittons.
 
— On ira faire des photos à côté des voitures après la visite.
 
Un homme, sûrement un journaliste ou autre, apparaît sur les multiples postes TV du bus et coupe mon affirmation. Colérique, ou inquiet, il nous informe sur une personne mal intentionnée. Il nous l’explique un long moment puis tout disparaît, laissant place à un écran gris. Puis l’accusée apparaît. Il prend toute la place sur le téléviseur et nous regarde, nous parles… Le journaliste revient à la charge, dans un petit coin et s’attaque à l’inconnu. D’un claquement de doigts, il mute le présentateur et nous entrons enfin dans l’attraction elle-même.
 
Le hangar est sombre. Totalement noire, ou presque. Une voiture est là, en pleine réparation : un grand 4x4 blindé avec des mitraillettes dessus. Sur un des murs, encadrant notre chemin, des outils sont accrochés dessus. Je regarde le tout, me demandant ce qu’ils vont faire avec tout cela. À côté, Will est super ravi de tout ce spectacle. Puis, le car passe devant une fiesta. Un groupe de femme et d’homme danse, collé serré sur cette petite pièce. Arrêté, le bus nous permet d’assister à la scène, mais les fêtards se font éjecter. Pour qu’une autre équipe apparaisse. Une sorte de dispute éclate entre le mec seul et celui accompagné de femmes…
 
L’homme seul sort alors un pistolet et le pointe sur le type. Les deux femmes fuient, tandis que trois nouvelles personnes s’élèvent de sous une trappe. Un vrai micmac, mais avec l’apparition d’un dernier homme, le truand se rend. Tout le monde quitte la salle, avec en dernier le camion sorti du sol qui y retourne. Puis, un véhicule sort, suivi d’un autre, quelques secondes après. Pour montrer leur puissance, la première voiture se sert d’un lance-flamme, mais une voiture fonce droit devant et rentre dans le premier 4x4.
 
Puis, sans avoir eu le temps de se reposer, le bus démarre en trombe. Un mur se fait défoncer sur le décor. La voiture qui l’a détruit sort de la première scène, puis nous poursuit. Elle nous poursuit, les pneus crissent contre la route. J’entends des cris de joies, mais aussi d’inquiétude. À côté de nous, les voitures roulent toujours vite. La quatre-voie défile, en même temps que nous. De l’autre côté, l’équipe qui s’est fait avoir, tire. Les balles résonnent de mes oreilles. Les deux groupes se tirent dessus et nous sommes entre les deux.
 
Je ne sais plus où donner de la tête. Le décor, l’action se passe des deux côtés. Un camion entre en scène sur la droite, poursuivant la voiture qui a détruit le 4x4. Puis je regarde à nouveau à gauche, par peur de manquer quelque chose puis reviens sur la droite. Le poids lourd, avec une tractopelle, capture un 4x4, le soulève et le défonce sur une barrière en pierre. Le mur a été déchiqueté sur au moins un mètre, tout comme la voiture, qui est lâchée. Soudain, un hélicoptère apparaît, l’acteur principal de l’histoire, sort du véhicule, s’accroche et se laisse monter, puis disparaît. Derrière, un autre hélicoptère chute et s’écrase sur la route.
 
Puis, à gauche, un 4*4, armée d’une mitraillette, tirent sur son ennemi. Des flammes sortent du véhicule et le tireur se baisse.
 
Puis, je reviens sur la droite. Une multitude d’explosion a lieu. Pourtant les véhicules continuent de foncer. Le bus les suit, sans vraiment savoir comment, vu l’état de ce dernier. Soudain, à droite, une voiture est éjectée sur une autre. Des flammes sortent d’un peu partout. C’est la folie, autant à droite qu’à gauche. Les sens en alertes, mes yeux se posent sur les différents chemins que suivent les véhicules. Quand un son à gauche se fait entendre, je regarde à mon tour.
 
Les 4*4 blindés de droite décollent dans les airs, après avoir sauté sur quelques choses que je n’ai pas pu voir. Ils volent et atterrissent une seconde après…
 
Puis, le bus entre dans un tunnel, freine d’un coup. Le devant fume, un nuage totalement noir. La fin du spectacle.
 
Le car sort et nous montre le final de l’attraction.
 
Descendu, je regarde Will. Il semble tout autant que moi, conquis par le spectacle.
 
— C’était cool, même s’il fallait tourner la tête partout pour tout voir. À gauche, à droite, aucun temps de repos. Alors, ça t’a plu ? Ça tirait de partout. Je n’ai même pas eu le temps de réfléchir sur quoi que ce soit. C’était cool. Par contre, pourquoi les voitures explosent-elles toujours dans les films ?
 
 

L’animation de Fast & Furious déchire totalement. La production a réussi l’exploit de nous mettre au cœur de l’action et entendre rugir les moteurs m’a transporté au nirvana. Voir cette mécanique à l’œuvre est un régal pour mes yeux de mécanicien. J’ai bien évidemment vu les transformations et la tricherie mécanique, mais je suis bon public.

- C’était cool, même s’il fallait tourner la tête partout pour tout voir. À gauche, à droite, aucun temps de repos. Alors, ça t’a plu ? Ça tirait de partout. Je n’ai même pas eu le temps de réfléchir sur quoi que ce soit. C’était cool. Par contre, pourquoi les voitures explosent-elles toujours dans les films ?
- Elles explosent pour le spectacle. C’est rare que cela arrive en vrai. Il faut des conditions bien particulières.

Nous sortons du bus pour poursuivre notre périple dans le parc. Le temps passe vite quand on s’amuse et on a pu apercevoir de loin une célébrité, ou plutôt sa silhouette dans une voiture aux vitres teintées.

(…)

La nuit est tombée et notre entrain aussi. On a presque tout fait et je le sens dans les jambes. On termine sur une séance de cinéma en 4 D. Pendant que je fais la queue pour garder nos places, Caracole est allé acheter de quoi manger avec les billets que je lui ai donnés. Rien de bien sain, mais Mady et sa mère ne sont pas là pour nous faire des remarques. Il revient juste quand la file avance plus rapidement et que notre tour arrive.

(…)

Confortablement installé dans de grands fauteuils dotés de moteurs, je pioche dans le seau de popcorn. Les lumières s’éteignent rapidement et une série de trailers nous vantent les films qui vont bientôt sortir.

(…)

C’est une main sur mon bras qui me sort du profond sommeil dans lequel j’ai plongé peu après le début du film. Caracole m’affirme que nos fauteuils ont pourtant vibré et bougé, mais que j’ai continué à roupiller comme si de rien était. J’accuse la fatigue de la journée et avec nostalgie, je me rends compte que j’ai perdu le rythme.

- Je crois qu’on s’est assez gavés pour rentrer au motel sans passer par un restaurant.

On a mangé en discontinu presque toute la journée. De toute façon, si mon louveteau a une petite faim, il y a un snack juste à côté du motel où nous allons passer la nuit.

(…)

Caracole a été sympa et m’a laissé passer le premier sous la douche. L’eau tiède délie mes muscles et apaise ma fatigue bien réelle. Je sors de la salle de bain seulement vêtu de mon boxer. Entre mecs, je pense que nous pouvons nous permettre ce genre de familiarité.

- Demain matin, on a le temps de se balader un peu en ville, on mangera correctement à midi avant de rentrer à Beacon Hills. Je te dis bonne nuit, au cas où je dorme quand tu viens te coucher.

La porte se referme sur Caracole pendant que je me glisse dans l’un des deux lits que comporte la chambre. Par sécurité, je règle une alarme sur mon téléphone pour que nous ne nous levions pas trop tard pour profiter un peu de Los Angeles. Je ferme les yeux, des images de courses-poursuites en voiture défilent devant mes paupières et cela jusqu’au lendemain matin.

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout !

HRP:

 
— Je comprends pourquoi ils font ça alors, dis-je quand Will me répond sur les explosions de voiture. Ils auraient moins de spectateurs sinon.
 
Après l’attraction fast and furious, nous entrant dans les autres airs du parc. Nous marchons un long moment, nous amusons et la fatigue commence à se faire sentir. Pourtant, j’ai encore envie de rester et, avant le départ, nous décidons d’aller voir un film dans un cinéma 4 K. Will me donne un peu d’argent et j’en profite pour acheter différentes broutilles pour nous nourrir durant la séance. Popcorn, boissons… et d’autres aliments pas très convenables, mais une fois de temps à autre, cela ne fait pas de mal. Je reviens sur place et retrouve Will, quand tout avance.
 
Installé, je regarde le film, rigole, et souris devant les scènes d’actions, les moments comiques. Je sens les sièges vibrer, de l’eau nous mouiller… Pourtant tout cela n’empêche pas Will de fermer les yeux et roupiller.
 
Concentré sur l’histoire, je pioche dans le popcorn pour manger. J’attaque toujours la nourriture lors des scènes stressantes. Puis la dernière image s’affiche, Universal apparaît, la lumière s’allume les gens applaudissent. J’en profite pour réveiller Will qui s’était endormi. À moins qu’il ne désire parcourir le tout la nuit. Je souris à l’idée… Mais la trouve ennuyante juste après. Tout serait fermé et il n’y aurait personne. À part les gardiens. Il y a que dans les films que ce genre d’événement est intéressant.
 
Ma main est sur son épaule, je le secoue doucement.
 
— Le film est terminé, lui dis-je simplement en souriant.
 
Dehors, on apprend que la journée se finit. Les annonces de la fermeture pour la nuit commencent. Les files d’attente diminuent puis ferment une fois que les derniers spectateurs montent à l’intérieur.
 
Avec Will, nous sortons. De toute façon, on avait fait toutes les attractions et les refaire ne serait pas des plus intéressant.  De plus, on avait fait quelques photos pour se rappeler de tout. Photo qu’il me tardait de les montrer à mes amis.
 
— Oui, j’ai pas faim.
 
Dehors, je me tourne vers le parc souris content et prends une photo avec Will pour garder le souvenir sur papier.
 
— C’était une superbe journée. Merci Will.
 
Heureux, je regarde encore une fois le tout. C’est le premier parc d’attractions que je fais. Le premier voyage, sans autre but que de s’amuser. Je fais tout pour le garder en mémoire. Puis, je prends la direction de l’hôtel avec Will. Joyeux, je ne ressens plus la fatigue de la fin de journée.
 
Dans la chambre d’hôtel, je laisse Will se laver en premier et m’installe sur une chaise en attendant. Je zappe sur les chaînes pour découvrir un film intéressant, mais ne vois rien et coupe, lorsque Will sort. Je m’apprête à aller sous la douche, mais Will me propose de nous balader demain avant de rentrer. Je lui souris.
 
— Ouip, ça sera super. Je me demande ce qu’on peut trouver là-bas. Et bonne nuit à toi aussi.
 
Sous la douche, je me prélasse quelques secondes avec de l’eau. Je ne reste une dizaine de secondes à ne rien faire, à part sentir l’eau couler sur moi, puis me savonne et me rince. Hors de la douche, je me rhabille, lis les messages de mon téléphone et me dirige vers mon lit. Je regarde le plafond de la chambre et doucement, ferme les yeux et m’endors.
 
La nuit passe vite. Le réveil de Will sonne et efface le rêve que j’étais en train de faire. Une course poursuite, de voiture, de dinosaure et toute autre création découverte lors de la visite d’hier. Je me lève, repense à la discussion avec Will et sourit. Une nouvelle journée débute et on va se balader dans la ville. Sans attendre, je m’habille pour être sûr de partir à temps et laisse un message : je vais chercher le petit déjeuné. Je descends en bas et prends deux plateaux pour le petit déjeuné et remonte. Un café, un chocolat chaud et des croissants, pains au chocolat.
 
Je retourne à la maison et vois Will.
 
— Tiens, je suis allé chercher le petit déjeuné. J’espère que ça t’ira. J’ai voulu faire ça, hier, on a passé une superbe journée, et tu étais fatigué… Ça va mieux ?
 
On s’attable et mange.
 
— Tu sais où aller ? me demandé-je en me grattant le menton.
 
Je mange un croissant.
 
— Je me demande s’il y a des acteurs ou actrices en ville ?
 
 
 
 
 

J’ai vaguement entendu la sonnerie du réveil, mais je suis dans un rêve si super, que je plisse les yeux pour y replonger.

C’est une voiture qui klaxonne dehors qui me réveil tout à fait. J’émerge du lit avec moult étirements et je baille à m’en décrocher la mâchoire. Un rapide tour dans la salle de bain pour le pipi du matin m’indique que Caracole n’est plus là. Je trouve un message écrit de sa main : il va chercher le petit déjeuner. Brave bêta !

(…)

- Tiens, je suis allé chercher le petit-déjeuner. J’espère que ça t’ira. J’ai voulu faire ça, hier, on a passé une superbe journée, et tu étais fatigué… Ça va mieux ?
- J’ai dormi comme un loir ! Ça va bien mieux.

Je prends un pain au chocolat et me régale.

- Tu sais où aller ?
- Oui, on va aller flâner en bord de mer vers la plage de Santa Monica.
- Je me demande s’il y a des acteurs ou actrices en ville ?
- Sûrement, mais je suis certain qu’on n’en reconnaîtra pas la moitié. Sans le contexte, les habits et le maquillage, beaucoup ressembles à des gens ordinaires. On verra bien !

(…)

Nous avons libéré la chambre, mis nos bagages dans le coffre de l’impala et pris la direction du front de mer. Il me faut tourner pas mal de temps pour arriver à trouver une place pour nous garer. Ceci fait, je troque mes chaussures contre des tongs, j’avais déjà opté pour un bermuda en m’habillant. Direction : L’océan.

Il fait chaud, mais le vent du large nous rafraîchit un peu. Il n’y a personne dans l’eau. Ici la mer est froide, mais le sable brûlant. Une fois sur la plage, je prends plaisir à ôter mes tongs pour marcher pieds nus. C’est agréable de sentir le sable se glisser entre mes orteils. Nous allons nous mouiller les pieds croisant nombre de joggeurs qui filent parallèles au rivage des écouteurs dans les oreilles. Nous marchons un long moment presque en silence. Cela prend des airs de vacances.

- On va se manger une glace sur le bout de la route 66 ?

Je montre le ponton qui s’avance sur la mer avec un parc d’attractions dessus. Cette route mythique qui commence à Chicago pour venir mourir ici dans les flots du pacifique, je l’ai parcourue un nombre incalculable de fois. C’était l’un des chemins d’itinérance de la meute avant.

Il y a plus de monde que je ne l’aurais pensé. Et nous slalomons dans cette foule hétéroclite. Des femmes jouent aux actrices, feignant de se cacher derrière de grandes lunettes sombres et des chapeaux tenus par des foulards. Des touristes se laissent prendre au piège, se font photographier avec ces fausses vedettes par un vrai photographe qui fait son beurre. Avec Caracole nous guettons si nous reconnaissons une star, mais personne de célèbre n’est ici. Alors on s’installe en terrasse avec vue sur la mer. Un serveur nous apporte deux coupes glacées avec supplément Chantilly à un prix indécent.

Le temps s’égrène tranquillement. Nous commentons ce que nous voyons, l’océan, le sable immaculé, les gens qui s’y baladent. J’offre à Caracole un moment simple, sans enjeux, sans attente. Un simple moment de vie paisible.

(…)

Nous terminons la ballade dans un see food au bord de la plage. Je me dis qu’il faudrait revenir. Peut-être pas ici, car Los Angeles est un peu loin, mais l’océan n’est qu’à une trentaine de kilomètres de Beacon Hills. Il est vrai que je préfère la forêt, mais cela m’a plu de marcher dans le sable.

- Prêt pour le retour ? Je vais acheter des bouteilles d’eau. J’ai peur qu’on ait soif sur la route. Il fait chaud et le soleil n’est pas prêt à être caché par des nuages.

Je laisse Caracole m’attendre à l’ombre pendant que je rentre dans une boutique de souvenir qui vend un peu de tout. Lorsque j’en ressors avec un sac contenant de l’eau, je tends à mon bêta un petit paquet.

- Bon anniversaire !

Codage par Libella sur Graphiorum

L'année qui change tout Feat Willem

Un sourire s’affiche sur mes lèvres quand j’entends notre matinée d’aujourd’hui. Une balade dans la ville, puis à la plage. Une première pour moi. J’en souris encore plus.

— Cool, je n’ai jamais mis les pieds à la page.

L’idée de voir une star ne m’effleure même plus l’esprit. Je m’attable et mange le petit déjeuner. Un croissant et une tasse de chocolat chaud pour partir au plus vite. Willem doit sentir mon impatience.

***

Après avoir les clés de la chambre et ranger nos valises, nous prenons le chemin vers la plage. Une courte allée qui dure un long moment. La ville, immense, contient un nombre important d’habitants et les places sont souvent prises. Nous devons donc tourner dans la ville pour en trouver une. Une fois fait, je sors de la voiture et admire le paysage. Une étendue de sable blanc, coupé presque comme sur un tableau, par la ligne bleu foncé de la mer. Juste au-dessus, le soleil m’éblouit un temps et me réchauffe, brûle presque, mais le vent frais rafraîchit l’atmosphère. Je respire et sens l’odeur de la mer, mai une petite route de bitume nous sépare du sable. Je la traverse et imite Will quand je le vois ôter ses chaussures. Sur le sable, je sens la chaleur brûler mes pieds. Une étrange sensation qui augmente chaque seconde.

— C’est beau, mais le sable brûle bien.

Je cours alors vers l'océan et sens la différence. L’eau est froide et le sable devient collant, pourtant, j'attends là où je suis. Des vaguelettes viennent mouiller mes cuisses. J’adore cette sensation et je ne suis pas le seul. Willem reste aussi là et admire le paysage.

Puis nous marchons un long moment au bord de l’eau. Je m’amuse à passer de la mer froide au sable chaud et rencontre des gens qui courent eux aussi, sans nous voir. Ils écoutent de la musique. Moi, je préfère entendre le son de la nature. Les vagues qui grattouillent les grains bruns. Le vent qui soulève l’eau et fait s’envoler de petit morceau de sable. La journée file ainsi, mon ventre gargouille. Will propose d’aller se restaurer un peu, en montrant un ponton avec un glacier en vue.

J’en salive d’avance.

— Ouip !

Nous allons droit devant nous, du moins sur un court moment, puis nous slalomons entre les coureurs. Il y a bien plus de passants que sur la plage. Le bois est bien moins chaud que le sable, mais je remets mes chaussures. En route, je croise des gens, des personnes qui tentent de ressembler à d’autres acteurs ou actrices, qui parlent avec du monde et prennent des photos avec eux… Je regarde partout, mais ne trouve pas des célébrités que j'ai vu en films. Même pas niveau sosies. Je soulève les épaules. Tant pis. Le Week-end a été génial et continu de l’être, même s’il touche à sa fin. Arrivés au glacier, nous nous installons et commandons le dessert. Je lis la carte et ne sais pas quoi choisir. Puis, une fois prise, j'attends avec impatience le repas. Le serveur apporte notre plat assez vite.

— Ça à l’air bon.

Puis la discussion passe à autre chose. On bavarde de tout, de la journée, du sable chaud, de l’eau… Un moment agréable. Je mange la glace, parle avec Will, puis nous partons du lieu, après avoir pris une photo pour garder en mémoire ce moment.

***

Le soleil a évolué dans le ciel, il est bien plus haut et nous montre qu’on doit bientôt entrer. Will en parle aussi.

— Ouip, prêt à rentrer, même si j’aurais bien aimé rester plus longtemps, mais demain, il y a les cours.

Will se dirige vers un petit magasin pour acheter de l'eau. La matinée étant passée, le retour risque d’être très chaud, comparé à l’aller. Les rayons frapperont de plein fouet dans la voiture et me cache à l'ombre. Je l’attends sous un arbre. Quand il sort, je lui fais signe. Il tient les bouteilles et un troisième paquet qu’il me tend. Je l'examine une seconde et le remercie lorsqu'il me l'offre.

— Merci Will.

Je lui souris alors que je ne sais même pas ce qu’il y a dedans. C’est la première fois que je suis autant gâté. Je ne sais pas quoi dire. J’ouvre alors le cadeau et découvre une boule à neige. À l’intérieur, il y a tout pour que je me souvienne de cette journée. J’en suis ravie et prends Will dans mes bras en le remerciant. Puis je regarde la boule un long moment, la secoue pour voir la neige.

— Je n’ai jamais fait de surf, il faudra que je teste. Tu sais en faire ?

J’espérais un peu qu’il m’apprenne et qu’on puisse encore faire une sortie, à deux ou avec toute la meute.

— Tu crois qu’on pourra revenir à la plage ? Ça serait chouette pour jouer tous ensemble avec la meut… les amis, dis-je quand j'entends du monde arriver.

***

Nous retournons vers la voiture. En chemin, je parle beaucoup de notre Week-end. De tout ce que j’ai découvert, même s’il était avec moi. Je suis trop content pour me taire. Devant elle, je la regarde, un peu déçu de devoir rentrer, mais l’espoir qu’on s’amuse encore ainsi, avec tout le monde me fait monter dedans.

— En route ! On va peut-être voir des mirages, rigolé-je en me souvenant de mon rêve éveiller sur l’allée.

- Je n’ai jamais fait de surf, il faudra que je teste. Tu sais en faire ?
- Je me débrouille, mais c’est surtout grâce à mes capacités « non ordinaire ».

Il y a du monde autour de nous, je reste donc prudent sur ce que je dis. Los Angeles n’abrite pas que des anges.

- Tu crois qu’on pourra revenir à la plage ? Ça serait chouette pour jouer tous ensemble avec la meut… les amis.
- C’est une excellente idée ! Les filles adoreront. Tobias râlera pour la forme, mais sera content aussi.

Nous nous dirigeons vers la voiture en prenant notre temps. Il nous reste l’après-midi pour rentrer. L’intérieur de Baby est un enfer sur terre. J’ouvre toutes les vitres pour chasser la chaleur brûlante. Je me brûle les fesses en m’installant derrière le volant.

- Il faut qu’on roule un peu, ça ira mieux.

Mais il semble qu’il en faut plus pour entacher le contentement de Caracole. Il affiche une mine réjouie et me parle de ses impressions. Un peu d’attention et cela en fait le plus content des loupiots. À la périphérie de la ville, je délaisse l’autoroute qui nous conduirait rapidement à Beacon Hills, pour lui préférer les routes secondaires qui passent par des villages où le temps s’égrène avec la poussière, et dévoilent les fantômes de l’Amérique des années cinquante.

Sur le trajet nous parlons encore. On a laissé toutes les fenêtres ouvertes, le son des Stones peine à se faire entendre dans le radio cassette. Une halte pour vidanger l’oiseau et acheter de nouvelles bouteilles d’eau et un paquet de chips et nous déroulons à nouveau le ruban d’asphalte gris.

J’entends le soupire que pousse Caracole quand un panneau annonce Beacon Hills. J’évite le centre-ville pour aller directement à la maison de Caracole. La voiture de sa mère est là.

- Je rentre avec toi. Ta mère va certainement vouloir savoir comment cela s’est passé.

En fait, c’était inutile. À peine rentré, Caracole lui égrène notre week-end avec une lueur dans les yeux qui ne trompe pas. Je fais un clin d’œil à Althéya. Il était temps que du bonheur entre chez cette famille.

Spoiler:

Codage par Libella sur Graphiorum

L’année qui change tout ! feat Will

Je regarde une dernière fois la ville pour garder en mémoire tous les bons moments que j’ai passés avec Will et souris avant de m’asseoir.

— On s’est bien amusé… dis-je en ouvrant la porte.

À peine installé, je sens la chaleur s’abattre sur moi et vu que les fenêtres ne sont pas encore ouvertes, il n’y a pas le moindre vent. Je transpire et ouvre la fenêtre au même moment que Will. Quand il roule, une faible rafale rafraîchit l’habitacle. Impatient, je bois une gorgée de ma bouteille et me tourne vers Will. Je lui parle et lui fait part de tout ce qu’on a vu et surtout de ma joie. Une fois mon histoire tarie, je me tourne vers le désert et rêvasse jusqu’à ce que la voiture s’arrête. Je me tourne vers Will, puis le vois m’inviter à me dégourdir les jambes et à aller aux toilettes.

Une fois terminée, la route redevient la norme. Le désert défile, puis quittons la route principale qui nous ramène chez nous. Le désert s’efface doucement et laisse place à la verdure de la ville. Nous sommes arrivées. Will tourne le volant et se gare devant chez moi.
Je fais une moue un peu déçue, mais demain je devais revenir en cours. Will aussi, même si c’est en tant que professeur.

— Super, souris-je, content.

Quand je rentre à la maison, je vais directement parler maman et lui explique toute notre aventure, sans en rater une miette. Je ne sens plus la déception de la fin d’une bonne journée, vu que je la revis totalement. Je me tourne vers Will de temps à autre s’il souhaite rajouter quelque chose, mais il ne dit rien, puis la fin de la journée arrive. Will part, voulant rentrer chez lui et retrouver Amance.

Je lui souris et le salue de la main, espérant qu’on fasse d’autres moments comme ça avec toute la meute.

— À demain.

HRP: