[Event] Full Moon Carnival : Equipe 2 Seth, Floyd, Fhury et Mason

J’étais là, paniquée, inquiète. Le vent c’était un peu calmé, m’empêchant de perdre complètement les pédale mais merde alors ! Le monde devenait fou, croyez-moi ! Je regardais Seth, sur le banc, inconscient. Je déchirais un bout de ma robe, déjà en lambeaux suite à ma transformation, et l’utilisait pour essuyer le sang de l’épaule de ce beau jeune homme. Je me souvenais de notre conversation chez moi, bizarrement il avait tendance à me voir trop souvent à moitié nue, suite à une transformation… Mais là, techniquement il ne me voyait pas. Et heureusement, je ne savais pas comment je réagirais si l’on me voyait ainsi… Comme l’avait si bien dit Braise, bien que se moquant de moi, je ne supportais pas de voir plus de peau que ne toléraient l'éthique et la pudeur du XVIIIe siècle. Alors en exhiber… Pendant que je tentais de soigner ce jeune homme, je repoussais mes démons intérieurs qui me poussaient à le laisser là, à son triste sort, pour courir rejoindre Miya. Mais ma raison m’ordonnait de trouver un moyen de le soigner. Je doutais qu’il apprécie de se réveiller chez moi.

Alors que j’étais là, comme une idiote s’occupant d’un cadavre, une odeur me glaça le sang. Elle était indescriptible mais pleine de danger. Mes entrailles se soulevèrent de peur, mes poils se hérissèrent et un feulement de terreur s’échappa de ma gorge. Seigneur, pourquoi le malheur et les problèmes s’acharnaient sur moi aujourd’hui ? Ne pouvais-je donc pas rentrer chez moi et tout oublier ? Redevenir la fille insouciante que j’étais ? Une rafale de vent me fouetta le visage, comme une gifle, pour me remettre face à la réalité de ma situation. Non. Rien de tout cela ne pourrait arriver. Pourquoi ? Simplement parce qu’un être supérieur en avait décidé autrement.

-Bonjour, je suis Mason. Je suis ce que l'on pourrait dire une connaissance de Seth. Que lui est-il arrivé ?

Je fis un bond monumental, sans pour autant m’écarter de Seth, le protégeant instinctivement. Cette odeur, elle venait de lui ! Il empestait la mort, comme s’il la semait autour de lui. Je me mis à trembler de peur en constatant qu’il ne dégageait aucune chaleur corporelle. Il était aussi froid qu’un… Serpent. Je repris contenance, me redressant un peu pour arranger les lambeaux de mes vêtements, cachant du mieux que je pouvais les courbes de mon corps.

-Il… Une tuile… Sur l’épaule…

Je le vois se rapprocher de la victime, mais mon corps refuse de bouger, paralyser par une peur ancestrale et raciale. Il ne fallut pas longtemps pour que mes yeux me confirment ce que me criaient mes entrailles. Une homme-serpent. Celui-là même qui avait agressé Seth avant que je ne le rencontre. Ce tueur… Je me reculais un peu plus, les larmes aux yeux, butant contre quelque chose de solide. En tournant la tête, je vis que c’était un torse, en levant les yeux, je croisais un regard. Il semblait perdu, comme dans un rêve. Dans une autre situation je l’aurais surement trouvé beau, mais là, je n’y pensais pas. Je voulais simplement fuir ce monstre qui embrassait Seth, se montre qui tuait par plaisir. J’étais une féline et bien que ma nature profonde soit joueuse et chasseuse, en ce moment même, je n’étais qu’une enfant terrifiée faisant face à un monstre de son enfance. D’un côté, si moi-même j’existais, pourquoi pas un homme serpent. Existait-il des hommes belettes ? Histoire que j’en contacte un ou deux…

Je me détachais de ce corps masculin… qui tenait une glace à la main. Mais pourquoi aurait-il voulu d’une glace par ce temps ? Il était étrange. Mais son odeur m’indiqua qu’il était humain et malgré tout, chez les humains, il y avait les chasseurs, les psychopathes, les sociopathes, tueurs en séries et j’en passe. Je préférais donc m’écarter un peu de lui, juste au cas où.  Je reportais donc mon regard vers cette créature sortie tout droit de l’un de mes pires cauchemars qui se relève difficilement, comme soudainement affaiblit.

-Oui, je suis un surnaturel aussi...

-Je l’avais bien compris, je ne suis pas idiote !

J’étais sur la défensive. Puis, prenant mon courage à deux mains, je me précipitais vers Seth en repoussant Mason, grimaçant à son contacte. Je me mis à genoux face à Seth, lui caressant le visage, l’appelant, je suppliant de revenir parmi nous, mes larmes coulant paresseusement le long de mes joues rougit par la peur. Puis un miracle se produisit, il ouvrit les yeux. Même si ceux-ci étaient encore plissés. Lentement, il glissa une main jusqu’à son épaule, je la suivis et mes larmes se calmèrent alors que je constatais qu’il était torse nue. Oui, je l’avais mis ainsi et je l’avais oublié. Je me relevais soudainement pour lui tourner le dos, complètement pivoine. J’entendis un bruissement de tissus derrière moi et me retournais pour voir le blessé se redresser et se mettre assit sur le banc.

-Seth, tu vas bien ? Mon dieu, tu fais tellement peur… Tu sais que…

Je fus coupée par le bond plein de rage de Seth. Il me fit presque peur et je me reculais pour ne pas être sur sa route. Je finis par hoqueter de surprise alors que l’humain renversa le serpent pour lui asséner coup après coup, une vengeance face à l’agression subite auparavant. Je fus tentée de l’arrêter, mais une partie de moi était satisfaite de ce que subissait le sang-froid. J’avais honte en y pensant, mais tel était la réalité de la chose. Mais Seth ne voulait pas abandonner sa vendetta, il continua encore et encore, le visage de son sauveur maculé de sang. Je pris sur moi pour attraper Seth par les épaules, lâchant ainsi les misérable pant de robe qu’il me restait. Je tentais de tirer doucement Seth, tentant de le ramener à la raison, le suppliant d’arrêter mais ne me prêtait pas plus d’attention qu’à,un misérable moustique. Alors j’utilisais la force de garou que j’avais. Et qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir que même un humain pour y résister. Mais après tout, nous connaissons tous les miracles de l’adrénaline : une mère capable de soulever à elle seule une voiture pour sauver son enfant coincé dessous… De fait pourquoi pas résister à ma force de mouche ? Je finis par le blesser involontairement à coup de griffe alors que je tentais de le raisonner. Son sange épais et poisseux coulait le long de mes doigts alors qu’il continuait avant de mettre à beugler plein de rage.

-Il doit payer ! C’est un meurtrier !

Puis tout s’arrêta. Le temps sembla suspendu quelques secondes, les deux maculés de sang. L’un du sien, l’autre de celui de sa victime. Puis l’humain se redressa et remit sa veste avant de nous prévenir qu’il avait fini. Je restais choquée de la scène à laquelle je venais d’assister. C’est là que le troisième protagoniste entra en action, prenant Seth et Mason par le bras pour les obliger à s’asseoir sur le banc avant de sortir son portable, se plantant devant eux et les dominant de sa haute stature, comme on le ferait avec des enfants prit en faute.

-Je vais appeler les urgences et nous allons dire que vous étiez tous deux dans la voiture pendant l'accident, je vais leurs dire que j'ai dû vous trainer ici avec l'aide de cette fille qui m'est inconnue pour qu'on puisse faire l'état de vos blessures. Et si quelqu'un demande pourquoi vous étiez ensemble dans cette voiture, vous leurs répondrez simplement, qu'à cause du mauvais temps, l'un a du raccompagner l'autre.

Ah mais non non non ! Ce n’était pas possible ! Certes, il était énervé mais ce n’est pas une raison pour que le monde sache que nous existions, où alors, nous serons tous chassés et exterminer. Miya le serait ! Et ça c’était hors de question. Pour la première fois depuis des années, je sentis la colère m’envahir. Ce sentiment froid, nous rendant si calme et pourtant si dangereux m’emplit sournoisement, me faisant feuler d’avertissement. D’un geste rapide, je lui griffais l’avant-bras, l’obligeant à lâcher son téléphone. Il ne bougeait pas, semblant indifférent à tout ce qui l’entourait, prenant conscience sans doute de son incapacité à pouvoir gérer une crise comme celle-ci. Le chat en moi prit le dessus sur l’humaine et je me redressais de toute la hauteur de ma petite taille, pupilles fendus. Un vilain sourire en coin étira mes lèvres tandis que je fixais l’homme-à-la-glace. Il nous fit remarquer qu’un amas de voiture accidentée et deux blessés attireraient l’attention. Il n’avait pas tort. Je me mis à réfléchir, me fiant à mon instinct et à ma connaissance de cette ville. En regardant aux alentours, je ne vis qu’une solution et elle ne me plaisait pas. Mais alors pas du tout. Le soleil se couchait, le vent soufflait et le seul abri qui nous ouvrait les bras était cette maudite forêt. Je m’étais juré de ne jamais y retourner. Mais n’y a-t-il pas un adage qui dit « Ne jamais dire jamais » ? Merde.

-Si tu as une bonne idée, nous t'écoutons.

Je serais les dents, mes yeux luisant de colère et de peur. Puis je me plantais devant Seth et lui mis une gifle monumentale. Il en avait la marque sur la joue. Je l’en voudrais plus tard, mais pour le moment, cela faisait du bien/

- Ecoute-moi bien Seth. Je comprends tout à fait pourquoi tu as agi ainsi à le tabasser et je mentirais si je disais que je n’avais pas apprécié que tu le fasses. Il empeste la mort ! Mais rend toi bien compte d’une chose : tu ne jures que par la justice. Crois-tu sincèrement que c’est ça la justice ? Tabasser quelqu’un à mort ? Quand bien même il t’a agressé avant ? Non. Ou alors, si c’est l’idée que tu t’en fais, je regrette de t’avoir dévoilé mon secret, car tu ne deviendras qu’un monstre tueur de garou, sous la bannière d’une prétendue justice pour la race humaine. Tu me déçois. Je sais que tu t’en fou, mais oui, ça me fait mal au cœur de te voir comme ça !

Ma voix se brisa et des larmes de rages coulèrent sur les joues. Je me tournais pour faire face à cet humain qui m’était inconnu. Et je lui mis aussi une gifle, moins forte qu’à Seth.

-Et toi gros malin ! Appeler les urgences ? Tu as bien vu ce qu’il était non ? Tu ne penses pas que les médecins s’en serait rendu compte ? Tu t’en fou sans doute, mais nous sommes chassés, traqués et décapités sous prétexte que nous sommes différents ! Nous ne sommes pas tous des tueurs comme lui ! A cause de ta bêtise tu as bien faillit mener la race humaine en guerre contre nous autres qui n’avons jamais demandé à naître ainsi ! Réfléchit un peu ! Tu es blond, mais ça ne veut pas dire que tu te dois de jouer au con !

Puis tremblante de rage et de colère et fis face au dernier de ses trois hommes. Et c’est sans aucune gêne que je lui mis la plus forte des trois gifles.

-Quand à toi petit serpent abruti ! Je me doute que tue, sinon Seth n’auraient pas réagi ainsi ! Mais te rends-tu compte de ce que tu fais ? Je ne sais pas pourquoi tu le fais et je ne veux pas savoir, mais penses aux autres membres de la nuit, tu nous mets tous en danger ! Et serpent ou pas, je te jure de t’émasculer si tu recommence !

Cela me faisait du bien. Pour la première fois depuis belle lurette, j’avais laissé libre court à ma colère et je bénissais le ciel de m’avoir laissé faire. Oh bien sûr, je n’allais pas tarder à m’en vouloir mais pour le moment, je devais éviter que l’on nous voie ainsi. De fait, j’ordonnais à l’humain d’aider Mason tandis que j’aidais Seth. Je pris la tête de notre petit groupe pour nous diriger vers la forêt maudite. Je tremblais de plus en plus à l’approche de celle-ci, mais elle semblait redevenue normale, ne cherchant plus à me chasser de là. Une fois dans les sous-bois, je m’arrêtais et jetais un coup d’œil à travers les branchages. Au loin, les policiers venaient d’arriver sur les lieux de la collision. Nous venions de l’échappée belle.

Puis la pression et l’adrénaline de la situation retomba brutalement et je me laissais choir sur le séant, les jambes rabattus de chaque côté de celui-ci avant de prendre mon visage entre mes mains et de me mettre à pleurer, de terreur, de soulagement, de fatigue. Mes nerfs venaient de lâcher et mon rôle de petit chef était aux oubliettes. Je redevenais Fhury l’humaine et non plus Fhury la chatte. Je hoquetais alors doucement en marmonnant le nom de Miya. Je voulais rentrer chez moi… Je mis un long moment avant de me calmer, puis lentement je me redressais, les yeux secs mais rougis par tant de larmes. Je leurs tournais le dos et commençais à partir ? En longeant la lisière des bois, j’arriverais rapidement chez moi et pourrais enfin retrouver mon chaton.