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 Jonas Knežević, le Prince

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Jay Knezevic

Jay Knezevic


Brumes du Passé : Chasseur
Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : 33 ans

Meute & Clan : Aucun
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Brumes du futur : Loup Bêta
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MessageSujet: Jonas Knežević, le Prince   Jonas Knežević, le Prince EmptySam 23 Juil 2022 - 2:04




Jonáš "Le Prince"
Kne
žević ”

Les PNJ qui m'entourent, vivants ou morts
Parents :Miroslav  Knežević, dit Keene (PÈRE, décédé)  & Brigid Knežević, née Von Schmidt auf Altenstadt (mère, décédée)
Fratrie & famille : Alice Keene (sœur aînée); Claudio Romano (frère de lait); Rosalind Keene (sœur cadette); Remy Keene (Frère cadet)
Luisa Keene, née Di Lollo (belle-mère, décédée)
Amis : Claudio Romano, ami intime
Les Renegados groupe de chasseurs au sud de la frontière mexicaine, au fonctionnement plutôt anarchique.
Ennemis : Ses victimes, passées et futures : des criminels qui ont échappé à la justice (spécialisation surnaturelle).
Employés / Employeur : Se considère un justicier divin (à son compte)
Amours (passés, présents, secrets) : Claudio Romano, nature incertaine
Alexandra Fatima Navarro-Gonzales, membre des Renegados dont il s’est entiché. Leurs infidélités ont eu raison de leur passion
Quelques femmes auxquelles il a pu, ou non, s’attacher au fil des années
Autres : N/A

Possessions
Moyen de transport : Miséricorde, une jument de race Morgan à la robe baie. Deux paires de Santiags.
Type d'habitation : Tente de prospecteur. A l’habitude de dormir en saloons.
Animaux utiles : Miséricorde (voir ci-haut)
Manny, la winchester
Sid, le colt
Diego, le derringer
Niveau de vie : Sans le sous / intermédiaire / riche : Bourgeois déchu (Vit au-dessus de ses moyens)


Histoire
Je voie le jour sous le dais damassé aux couleurs de ma noble famille. Une naissance sans complications, malgré son caractère prématuré. Je ne suis pas né chez moi, mais dans le château de mon oncle : le baron Martin Knežević. Mon père était au chevet de ma mère, alors qu’Alisa, ma sœur aînée jouait avec Luisa, notre nourrice vénitienne, à l’ombre d’un chêne au bord du lac du fief. Grâce au tableau dans le bureau de mon père, je garderai longtemps un vague souvenir d’un âge plus avancé où, sous le couvert de ce même arbre, nous sautions du quai qui s’y trouvait pour nous baigner dans l’eau froide.  

Ma mère tombe fatalement malade alors que je balbutie mes premiers mots. Vingt-trois mois plus tard, alors que je n’ai que trois ans, elle expire son dernier souffle, tout comme le soutien de sa famille en celle de mon père. Ce dernier ne m’a jamais confié à quelle maison germanique appartenait ma défunte mère, peut-être en raison de mon caractère vindicatif. S’ensuivent des jeux et autres racailleries politiques, mes cousins craignant que mon père ne réclame les terres de son vieux frère, ou une partie de celles-ci, à son décès. Si deux tentatives contre sa personne ne l’ébranlent pas plus qu’il ne le faut, ce sont les menaces sur ses engeances qui lui font choisir, en désespoir de cause, l’exil. Une fois son patrimoine rassemblé et sécurisé, nous prenons la fuite vers le nouveau monde, avec pour seule compagnie Luisa, notre nourrice devenue femme de chambre lorsque son époux a été emprisonné, puis exécuté.  

Nous séjournons à New York pour affronter ce premier hiver dans l’ancienne colonie néerlandaise. Au printemps, mon père installe la famille dans un jeune village du nom de Buffalo et s’assure d’angliciser nos noms : ses enfants sont désormais connus en tant qu’Alice et Jonas Keen. Je ne comprends pas encore le stratagème qu'il prépare, et ne le comprendrai que trop tard. Il nous y fait construire une demeure digne de notre famille et engage un précepteur pour nous apprendre l’anglais, et parfaire l’éducation du garçon que je suis alors. Déjà capable de converser en italien avec Luisa, et avec de solides bases de sa langue maternelle, Alice a bien plus de facilité que moi à apprivoiser l’anglais. Je préfère de loin les loisirs sportifs et me retrouve rapidement à apprendre l’équitation, entre autres sports raffinés. Je me fais sans difficultés des camarades, tant de classe qu’hors de ma classe sociale. Je convaincs souvent ces derniers de faire des bêtises pour moi.

Mon père passe une large partie de ma jeunesse dans son bureau où trônent ses deux plus précieuses toiles : le paysage croate que j’ai mentionné plus tôt, ainsi qu’un portrait de feu ma mère.  Il y rencontre nombre d’hommes cravatés, avec leurs cheveux poudrés et leurs hauts-de-forme.  Quelques irlandais, quelques américains et une bonne majorité d’écossais, la plupart rencontrés sur le parvis de l’unique église catholique de Buffalo. Ils signent des ententes, échangent des bons et des crédits, et Miroslav fait ainsi fructifier son capital en investissant à la fois dans la construction du canal Érié et dans diverses entreprises agricoles. Des choix qui se montrent, pour la plupart, judicieux. Son veuvage terminé, mon père se remarie, par amour cette fois, avec Luisa. Claudio, mon frère de lait devient ainsi mon demi-frère, et cette union engendrera deux enfants supplémentaires.

À notre cinquième année de vie en terre américaine, Miroslav demande et obtient la naturalisation pour sa femme, lui-même et, par extension, ma fratrie. Se voyant ainsi comme un visionnaire qui a compris que la noblesse européenne n'a plus sa place ici, et deviendra rapidement passéiste, il troque ainsi officiellement nos modiques titres pour l'aristocratie nouvelle et industrielle. Je lui en voudrai d'avoir ainsi abandonné notre histoire familiale, même si l'histoire lui donnera raison, et donc mes derniers espoirs de retourner vivre dans les manoirs familiaux. Je porterai à son égard un vif ressentiment jusqu'à son dernier souffle, et encore quelques temps, lorsque je découvrirai ma véritable vocation, mon appel divin. Alors seulement, tel un reptile qui se débarasse d'une vieille peau devenue inutile, j'accepterai de n'être qu'un citoyen parmi les citoyens, et non plus un noble parmi la plèbe.

Mon éducation aristocratique se poursuit, entouré de quelques autres jeunes hommes de mon rang. Mon père émet parfois des regrets de nous avoir éloignés autant du monde civilisé et de la vie à laquelle nous étions destinés, mais se rassure en pensant au legs qu’il peut ainsi nous offrir. Le village grandit bien et prospère, tout comme le pécule familial.  En 1832, l’année où le village devient ville, mon père offre la main d’Alice à un magnat du ferroviaire. Quelques semaines après la noces, Luisa et Miro sont invités à une soirée mondaine par l’un de ses partenaires d’affaires. Ils planifient la construction d’un théâtre à Buffalo; une troupe venue de la capitale vient même performer dans le jardin du gentilhomme.

Je profite de leur absence pour m’extirper de mes études de physique et sortir me délier les jambes. Je retrouve quelques garçons, des sans-le-sou pour la plupart, avec lesquels je peux vivre plus librement, me montrer espiègle et fanfaron, sinon canaille. Ils m’ont appris une variante de pugilat plus sournoise et adaptée à leurs conditions.  

Lorsque j’entends le clocher sonner onze coups, je m’excuse auprès de ma bande de sacripants et me dirige vers la résidence familiale, sachant que mon père sera furieux si je ne suis pas au lit à son retour. Malheureusement, je ne suis pas assez rapide. Je les voie dans la rue, devant moi. Alors que je me faufile dans une ruelle pour prendre un chemin parallèle, j’entends la voix d’une femme qui les apostrophe. Elle accuse mon père de lui avoir tout fait perdre. Son ton agressif m’alerte, visiblement tout autant que mes parents, qui tentent de la raisonner. Je décide de ne pas profiter de cette ouverture pour filer, et observer plutôt la suite des événements. Hélas! Au moment où je jette un nouvel œil sur l’allée, la femme change de silhouette et se métamorphose devant nos yeux, comme dans les romans que Luisa m’interdit de lire. Je plaque mes mains sur ma bouche et me retourne dans la ruelle sombre. Les cris affolés de mes parents, et de leurs pas, est englouti par un grognement. Je ne peux retenir un gémissement alors que mes genoux lâchent sous mon poids. Je glisse doucement contre le mur. Par un saint miracle, je parviens à ne rien toucher et ne me blesse ni n’ébruite ma présence.

Les cris de mes parents se taisent tour à tour, aussi soudainement et fatalement l’un que l’autre, et une silhouette détale à vive allure. Un monstre recouvert d’une pilosité rêche sous la pleine lune, plus animal qu’humain malgré les haillons qui s’agrippent à sa silhouette comme un voilier sur une mer houleuse. Je reste là quelques minutes. J’entends des voisins sortir, alertés par les cris, mais ne peux me résigner à me lever, à aller voir ce que je devine déjà. Lorsqu’enfin je me décide à tituber jusqu’aux corps de mes parents, la vue embrouillée par mes larmes, je ne voie que le cramoisi qui les mêle aux pavés. On tente de me tenir à l’écart. Je ne sais plus si je me débats ou si on m’accompagne quand je me retrouve à genou sur les cadavres. Voilà que ma destinée change sans prévenir. Je me retrouve désormais chef de la maisonnée, et sans y être prêt.  Un constable arrive enfin, et je lui raconte ce que j’ai vu. On ne me croit pas, pense que je fabule et invente ces histoires dans un délire quelconque. Les voisins confirment le cri bestial, mais aucun n’a entendu la moindre altercation. On clôt l’affaire : attaque de loup. C’est donc toute l’étendue de la justice américaine.

Deux ans passent. Je tente tant bien que mal d’offrir à ma fratrie orpheline le père qu’ils n’ont plus et dont ils ont besoin. Claudio m’y aide. Je crois avoir chassé à jamais le souvenir de cette nuit décisive dans un coin de mon esprit. L’illusion vole en éclat alors que j’attends ma chère sœur à la gare. Elle doit passer une semaine de vacances chez nous, avec ma nièce. Elle descend du train en discutant avec une dame d’âge mûr, qui tient sa fille. Mon sang se glace alors que je reconnais le timbre et le ton de la dame. Il n’y a pas de doute : je reconnaitrais cette voix entre toutes. C’est elle qui a occis mes parents. Vient-elle toujours venger je ne sais quelle lubie ? Oserait-elle s’en prendre à une femme enceinte et son jeune enfant ?

« Tout va bien, Jonny ? Tu as l’air malade. »

Le sang a quitté mon visage et mon teint livide ne doit pas sembler accueillant. Je marque une pause -le temps de retrouver mon sourire habituellement charmant- avant de lui répondre, dans notre langue natale.

« C’est elle qui a tué papa. »

Alice me jette un regard inquiet avant d’éclater de rire.

« Je vous présente mon frère, Jonas, miss Palicki. Pardonnez-lui son étourderie, je vous prie, il semblerait que nos frères et sœur l’épuisent plus que je ne l’avais cru. »

Miss Palicki tend sa main et se prétend enchanté. La mondanité du geste semble entraîner un réflexe acquis par mon éducation. J’agis d’instinct. Je lui fais un baisemain sans plus attendre.

« Tout le plaisir est pour moi, miss Palicki. »

Je passe les mois suivants à effectuer des recherches sur cette femme, et sa famille. Je découvre que leur maison a été démolie en raison d’un changement sur le plan initial dessiné pour le canal. Une modification suggérée par mon père. J’y apprends également par le truchement d’un entrefilet que monsieur Palicki travaillait sur le chantier du canal et y a perdu la vie, à la suite d’un accident déplorable. Une nouvelle comme tant d’autres qui n’aurait jamais attiré l’attention de qui que ce soit, pour être honnête. Je poursuis mes recherches, tente de trouver des informations sur les métamorphes, rejoins des clubs de l’occultisme en vogue, et m’y perd à moitié.

Je ne réalise pas que j’abandonne ma famille. Pas avant que Claudio ne me confronte à ce propos. Les larmes aux yeux, il m’implore de cesser de poursuivre cette quête folle. Il me saisit la main et me somme de penser à Rosie et Remy. Je lui explique que je ne peux pas laisser le meurtre de nos parents impunis, et il me rappelle que ce n’était qu’une attaque animale. Il me saisit la tête de ses deux mains et, à travers ses larmes, me jure de m’aimer et m’affirme avoir besoin de moi pour que sa vie ait un sens, et qu’il y trouve du plaisir. Ignorant qu’il avait de tels sentiments, la surprise le laisse m’embrasser, avant que je ne réprouve son geste : la luxure est un péché mortel. Son insistance me fait perdre le sens commun. Ma main s’abat sur son visage alors que les siennes cherchent à déboutonner ma chemise.
« Tu es mon frère », condamné-je. Le silence tomber sur nous et je quitte la pièce pour quérir un flacon de brandy.

J’offre un verre à Claudio, que j’observe avec dédain. Nous entamons une longue discussion durant laquelle nous nous entendons pour oublier cette soirée. Je décide qu’il est plus que temps que jeunesse se passe pour mon frère de lait : je le débaucherai pour sortir ces tendances perverses hors de son âme. Quant à la gifle qu’il s’est prise, j’accepte de prétendre m’être emporté lorsque Claudio a voulu s’ingérer dans ma gestion de nos affaires.

La distraction apportée par les bordels fonctionne, quelques mois du moins. Le hasard cogne à ma porte sous la forme d’un homme d’origine italienne, à en juger de son accent. Un dénommé Geronimo, qui prétend pouvoir m’aider à punir le meurtrier de mon père. Il m’apprend des secrets dont j’ignorais l’existence, selon une tradition ancestrale. Il m’initie à la chasse, et me recrute à la fois comme partenaire.

Claudio a vent de notre rencontre et de la nature du lien et des intérêts me liant à Geronimo. Cette fois, lorsqu’il me confronte, c’est en me présentant un acte notarié qu’il a fait préparer à mon insu. Il le pose sur le pupitre où je tente de balancer des comptes.

« Tu n’as pas tenu ta parole », m’annonce-t-il. « Va-t’en. S’il est plus important pour toi de poursuivre cette fantaisie, soit. Nous ne te retiendrons plus. Tu n’as qu’à signer ce document et tu seras libre de nous. »

Je sens l’émotion que la fermeté de sa voix cache. Ses yeux humides ne mentent pas, comme si tant de filles de joie n’ont su faire balancer son cœur. J’entame la lecture du contrat, sous la surveillance de Claudio, qui a pris place dans un fauteuil face à la cheminée. Il connaît les comptes aussi bien que moi, tout comme les jeunes personnes à ma charge. La lecture est longue, et liste ce qui restera en ma possession, puis ce qui reviendra à Remy, et à Rosie. Je lève les yeux du documents.

« Ton nom n’y apparaît pas. Outre que devient leur tuteur… »
« Il s’agit du legs de Miroslav, Jonáš, je n’y ai aucun droit. »
« Ne soit pas sot, tu es mon frère. »
« Nous n’avons pas les mêmes parents. Si j’ai encore un toit, c’est simplement grâce à ta bonté. »

Bonté qu’il a méprise pour de la tendresse, comprends-je. Il sait mon refus imminent derrière mon mutisme.

« Écoute, cette mission te consume de l’intérieur. Je ne peux te voir périr de la sorte sans en être également tourmenté. Poursuis ta quête. Tu auras besoin d’argent pour parvenir à tes fins. Règle cette affaire comme tu l’entends, et n’oublie jamais que ces portes te seront toujours ouvertes. »

Je vais rejoindre Claudio et m’agenouille à ses pieds. Je prends ses mains dans les miennes.
« Merci, mon frère. Je sais combien te coûte ce sacrifice. Souviens-toi seulement que je fais cela pour vous, et que jamais je ne saurai vous oublier. » J’embrasse humblement nos mains jointes. « Tu feras un meilleur chef de famille que je n’aurais jamais pu l’être, même si les circonstances nous avaient été plus douces. »

Le lendemain, je passe chez un notaire pour officialiser l’entente et prend ma part des finances. L’acte est distribué en quatre copies entre Rosie, Remy, Claudio et moi. Je les leur distribue en main propre avant de disparaître de leurs vies. Nos adieux sont déchirants, et je leur promets de revenir dès que j’en ai la possibilité. J’ignore alors qu’il me faudra plus de quinze ans pour tenir parole, si je la tiens. Mon premier arrêt est l’église, où je me confesse de tous mes torts, pour nettoyer mon âme de tout péché.

Avec Geronimo, nous parvenons à traquer cette miss Palicki, à déterminer où elle vit et quelles sont ses habitudes. Toutefois, lorsque vient le temps de lui rendre justice, au terme de trop longs mois, mon mentor m’exhorte d’attendre, et de venger le mal qu’elle m’a fait par un mal similaire. De sang-froid, il abat les enfants de la lycanthrope, à peine plus vieux que mes cadets. Elle hurle à la miséricorde, avant que Geronimo ne me fasse signe d’en finir avec la mère. Elle m’y implore aussi, quand elle réalise qu’elle a désormais réellement tout perdu. Le coup de feu retentit, et nous nous assurons de l’état des créatures. Je suis désormais certain de la sécurité de ma famille. Lorsque nous sortons, je ne peux que confronter Geronimo.

« Pourquoi avoir tué les autres, ça n’était pas d’eux dont je cherchais la vengeance. »
« Ils t’auraient poursuivi comme tu as poursuivi leur mère, et se seraient aussi vengés. Ces démons sont retournés dans l’enfer d’où ils viennent : pourquoi t’en plains-tu ? »

Je ne peux contrer cette logique.
Nous cachons les cadavres et brûlons la chaumière pour masquer nos pistes. Je crois avoir enfin mis un terme à cette folle histoire et verrouillé cette histoire aux confins de mon passé. Je m’apprête à remercier mon mentor, et à lui indiquer que je rentre chez moi, quand Geronimo me parle d’une famille en Illinois éradiquée par ce qui semblait être d’autres créatures surnaturelles. Une famille pour laquelle justice n’a jamais été faite.

Cette vie de traque et de meurtre devient mon quotidien. Comme un torrent infernal qui s’abat sur notre belle nation, il semble toujours y avoir un nouveau crime à venger; un nouveau monstre échappé à une justice qui se ferme les yeux sur leur existence. Je n'éprouve aucun regret à user tant de force que de séduction pour parvenir à mes fins. Geronimo et moi parcourons le jeune pays américain à dos de cheval, et je m’endurcis. Nous formons une bonne équipe, et malgré quelques moments critiques qui auraient pu sonner mon glas, je parviens à survivre sans plus que quelques cicatrices. Je me fais étrangement aisément à cette vie de bohème, loin de ce luxe que j’avais toujours cru indispensable. Pourtant, dès que faire s’en peu, je ne rechigne pas à dépenser des sommes rondelettes pour un peu de confort ou de chaleur féminine.

Je vais à la confesse dès que j’en ai l’occasion, environ une fois l'an.

Lors de notre deuxième passage en Virginie, Geronimo me demande de tuer une esclave mordue encore enfant par son contremaître, qui voulait ainsi gagner en puissance. L’homme bestial gît à une dizaine de mètres de là. Je regarde l’enfant un instant et sens quelque chose croître en moi. Un doute. Un sens moral que je croyais jusqu’alors engourdi par la volonté divine autant que par les plaisirs terrestres. Je revois les gamins Palicki, puis d’autres, et d’autres encore, dont l’innocence ne m’était jamais réellement apparue autrement que relative. Pourquoi celle-ci est-elle différente? Qu’est-ce qui me retient soudainement?

« Elle n’a rien fait de mal : elle est innocente », protesté-je, le canon de mon arme tout de même braqué sur la créature. La jeune fille pleure et prie la providence de lui venir en aide, ses jérémiades se mêlant en trame de fond à notre conversation.
« C’est un monstre, comme les autres. Souhaites-tu qu’elle fasse plus d’orphelins, comme la Palicki ? »
« C’est une enfant. Elle ne doit pas avoir plus de dix ans. »

J’entends le chien de l’arme de Geronimo se braquer. Je veux arguer davantage et, quand je tourne la tête, je voie qu’il me vise. Par réflexe, je le mets en joue. Je n’accepterai pas une telle menace de mon partenaire d’affaires. Il ne semble pas prêt à accepter la compassion dont j’hésite à faire preuve. Nous tirons au même moment. Il tombe à la renverse, sous l’impact de ma balle, et je laisse tomber mon arme au sol pour tenir mes côtes, où le sang fait surface.

« Fuis! » ordonné-je à l’enfant, qui se rapproche plutôt de moi, sans crainte sur son visage toujours mouillé. Elle pose les mains sur ma blessure, qui cesse de saigner et ne laisse voir qu’une estafilade. Abasourdi, j’observe ses veines noircies et je cherche à comprendre ce qu’elle fait.
« Vous m’avez sauvé la vie » dit-elle sur un ton qui me laisse croire qu’elle est choquée de ma miséricorde, habituée de n’être vu que comme une possession. « Il faisait ça quand on saignait trop et perdait connaissance », explique-t-elle ensuite son geste, le menton pointé sur son précédent alpha.

Elle ne s’attarde pas plus longtemps et prend ses jambes à son cou. Craint-elle que je change d'avis ? C'est pourtant précisément ce qui m’arrive : je comprends enfin que tous ces monstres ne sont pas des démons. Qu’ils ont aussi une part d’humanité Mais ceux qui commettent des crimes ne doivent pas rester impunis. Et si la Justice n’a pas le bras assez long, je l’aurai pour elle.

Ma nouvelle vocation, ainsi que la prime sur ma tête, m’emmènent de l’autre côté de la Frontière Sauvage. Je décide alors de reprendre mon nom croate et de ne plus répondre à sa version américanisée. J’apprends à revenir, lorsque nécessaire, dans les états de l’Est sous une fausse identité. J’arpente un demi continent à dos de cheval, armes en mains, défendant et vengeant les opprimés contre les créatures surnaturelles.

C’est en 1844, lorsque la république du Texas met ma vie à prix, et que je suis presque incarcéré lors d’un raid nocturne au saloon où je dormais, que je fuis vers le Mexique. J’y rencontre un groupe de chasseurs comme moi, connus sous le nom des Renegados. Je me joins à eux, adoptant certaines de leurs techniques et stratégies de chasse, ainsi que d’autres traditions variées, et leurs partageant les miennes. Ils me surnomment le Prince, en raison de mes manières parfois embourgeoisées et de ma propension à préférer les produits de qualité qu'ils jugent luxueux ou dispendieux. Notamment en ce qui a trait aux aliments et aux vêtements. J'accepte et embrasse même ce quolibet, mais garde pour moi l'humour que je lui trouve et qu'ils ne peuvent deviner.

Je trouve parmi ce groupe hétéroclite une convivialité et une chaleur humaine que je n’ai pas connue depuis l’abandon de ma famille. Je décide donc de rester en territoire espagnol durant la guerre américano-mexicaine, et attend plus d’un an après la signature du traité de Guadalupe Hidalgo pour retourner sur mes terres d’adoptions. Celles qui s’y sont ajoutées, plutôt, car ce sont maintenant les camps de chercheurs d’or que je surveille.

Ma fortune passée n’est qu’un souvenir. Je vis au jour le jour, survie plus souvent qu’il ne m’est possible de l’admettre, et ne m’enrichit temporairement qu’en pillant mes victimes. Jamais je ne dérobe aux leurs : une telle profanation m’apparaît insensée.

Une piste m’emmène sur les traces d’une créature qui semble s’être terrée dans une petite ville du nom de Calico. Pour me donner suffisamment de temps afin de me préparer à l’affronter, je m’installe dans une ville voisine, plus petite si c’était imaginable, du nom de Beacon Hills.

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MessageSujet: Re: Jonas Knežević, le Prince   Jonas Knežević, le Prince EmptyMar 26 Juil 2022 - 20:30

Voilà une version de Jay originale et tout à fait crédible.
Tu le dis de nationalité américaine, mais dans son histoire, il n'y a pas de passage de sa naturalisation à part une américanisation de son nom par son père. Ce n'est pas rien pour un noble Wink


Re bienvenue dans cette temporalité ♥

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MessageSujet: Re: Jonas Knežević, le Prince   Jonas Knežević, le Prince EmptyMar 26 Juil 2022 - 21:54

J'ai hésité pour la nationalité, puis me suis dit qu'il s'identifie désormais davantage comme un justicier américain qu'un exilé croate. J'ai tout de même ajouté le passage suivant, suite à ma lecture de la loi de naturalisation américaine de 1802. Jonas Knežević, le Prince 2454423552

Citation :
À notre cinquième année de vie en terre américaine, Miroslav demande et obtient la naturalisation pour sa femme, lui-même et, par extension, ma fratrie. Se voyant ainsi comme un visionnaire qui a compris que la noblesse européenne n'a plus sa place ici, et deviendra rapidement passéiste, il troque ainsi officiellement nos modiques titres pour l'aristocratie nouvelle et industrielle. Je lui en voudrai d'avoir ainsi abandonné notre histoire familiale, même si l'histoire lui donnera raison, et donc mes derniers espoirs de retourner vivre dans les manoirs familiaux. Je porterai à son égard un vif ressentiment jusqu'à son dernier souffle, et encore quelques temps, lorsque je découvrirai ma véritable vocation, mon appel divin. Alors seulement, tel un reptile qui se débarasse d'une vieille peau devenue inutile, j'accepterai de n'être qu'un citoyen parmi les citoyens, et non plus un noble parmi la plèbe.

J'en ai profité pour ajouté un détail qui m'embêtait sur l'époux de Luisa, et la raison pour laquelle elle a fui avec nous. Ainsi qu'une phrase sur l'américanisation de nos noms.

Ça fait plaisir d'être de retour. Les surnaturels devront bien se tenir! Marchez les fesses serrées, ou bien...


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MessageSujet: Re: Jonas Knežević, le Prince   Jonas Knežević, le Prince EmptyMar 26 Juil 2022 - 21:57

Parfait

Citation :
Les surnaturels devront bien se tenir! Marchez les fesses serrées, ou bien...
Tss! Même pas peur !


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