Brumes du Passé : Chasseur Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 33 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 34 ans
Brumes du futur : Loup Bêta Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 43 ans
Alias : Urban Wolf Humeur : Confiante Messages : 224 Réputation : 111 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Jonah P. Knezevic [Terminé] Sam 24 Oct 2020 - 15:44
“ Jonah Patrick Knezevic ”
Les PNJ qui m'entourent, vivants ou morts ★
Parents : Miroslav Knezevic, père (décédé) Brigid McCollins Knezevic, mère (décédée) Luisa Armstrong Knezevic, belle-mère (décédée) Fratrie & famille : Alice Deirdre Knezevic, sœur Claude Fowler, frère adoptif Rosalind Jessyca Knezevic, demi-sœur Remy Jonathon Knezevic, demi-frère Angelica Romano-Thompson, "cousine" (décédée) Amis - ennemis : Je possède un important réseau d’amis et de connaissances sur lesquels je sais me reposer. Des contacts importants qui peuvent souvent se démontrer utiles. Collègues : Le centre sportif engage plusieurs personnes. Amours : Oliver Nahas, ancienne flamme et seul ex petit-ami. Autres : Laëtitia Miller, élève du primaire qui est ma patiente, je l’apprécie beaucoup. Ian Hale, jeune louveteau que j’accompagne (patient) Monsieur Eriksson, un patient prolixe
Possessions ★
Moyen de transport : Subaru BRZ bleue, vélo, diverses godasses de sports, marche, etc Type d'habitation : Locataire d’un appartement spacieux Animaux de compagnie : Aucun. Êtes-vous fous? Niveau de vie : Je me considère être de la classe moyenne.
Histoire ★
Je suis ce qui se fait de plus américain, incluant la tarte aux pommes. Melting-pot issus d’immigrants aux horizons variés et oubliés, dont le plus récent en lice est mon grand-père auquel je dois mon patronyme. Il est arrivé de Croatie alors qu’il était un môme et sa famille s’est installée à Chicago. Là, il a repris la boutique de son père, une cordonnerie réputée parmi la communauté slave. Il a insisté pour que ses enfants apprennent un autre métier, sentant que sa spécialité deviendrait désuète en quelques décennies. C’est ainsi que Miroslav, son plus jeune fils, devint boucher. À 26 ans, Miro s’est fait attaqué par un loup errant, alors qu’il attendait le train en fin de soirée. Il ne savait pas ce qui venait de lui arriver, et qu’il laisserait sa vie derrière lui pour suivre un instinct de meute, et un coup de foudre. Il avait tenté de garder contact avec ses parents, mais ils étaient désormais loin et se faisaient vieux. Ils sont décédés avant de rencontrer le plus charmant de leurs petits-enfants : moi. Mon père a alors coupé les ponts avec le reste de sa famille, pour se concentrer sur celle qui l’avait adoptée et celle qu’il avait fondée.
Mais ça, c’est leur histoire, pas la mienne.
Mon histoire débute réellement à Oak Harbor, dans l'état de Washington. Je ne conserve que très peu de souvenirs de cette époque, tout comme de ma mère biologique. Seulement une vague impression que certains parfums me laissent. Quant à ma mère, je connais sa voix et son apparence grâce à des vidéocassettes que mon père a conservées. Je ne les ai pas revues depuis des années, et je dois avouer que ma mémoire s'émousse. Je sais que nous avons migré vers le sud lorsqu'elle est disparue, ainsi que deux des bêtas de la meute. Je présume que notre alpha les a su morts, et a voulu protéger le reste de la meute en nous éloignant de peu importe ce qui les avait attrapés. Nous nous sommes installés dans un quartier paisible et sans histoire, en banlieue de San Francisco. Un quartier réputé sécuritaire et familial. Si nos voisins savaient qu'ils côtoyaient quotidiennement une demie douzaine de maisonnées de loup-garous, je ne sais pas ce qu'ils en auraient dit.
Tous les membres de la meute habitaient à moins d'un demi-mile les uns des autres. Je les ai toujours appelés mes oncles et tantes, mes cousins et cousines, bien qu'il n'y ait pas forcément de liens de sang entre nous. Ils sont tout de même la seule famille que j'aie eue. J'ai rencontré maman pour la première fois dans cette maison. C'est la seconde épouse de mon père, et la femme qui m'a élevé comme son fils. Je devais avoir sept ans, et papa l'a invitée pour le souper. Il avait fait livrer de la pizza! En pleine semaine. Ma grande soeur, Alice, a immédiatement détesté maman, et leur relation a toujours été plus difficile. Il faut dire que, contrairement à moi, Alice se souvenait de notre mère. Elle a fait une crise à mon père quand il nous a dit que maman deviendrait notre mère, et elle m'a empêché de dormir durant des nuits, à force de pleurer, de grogner et de renifler. Maman a toujours été généreuse avec nous, et si sœurette l'accuse d'avoir voulu acheter notre amour, je m'en fiche. Au moins, j'ai eu plein de bidules sympas et j'ai pu frimer avec à l'école!
Maman avait déjà un enfant de son précédent mariage, Claude. Bien qu'il soit de trois ans mon cadet, nous nous sommes immédiatement bien entendu. Après tout, il m'adulait! Alice aussi l'aimait bien, et nous n'avons pas eu de difficulté à le considérer comme notre petit frère. Qui aurait pu résister à ses airs d'angelots, sous ses bouclettes frisées et ses sourires à qui mieux-mieux? Six ans plus tard, notre famille était complétée, après l'arrivée de Rosalind, puis de Remy dans la meute.
Russell, notre alpha, refuse de mordre les humains. Ce n’est pas lui qui a transformé mon père. Il l’a récupéré dans la meute lorsque l'alpha qui l'avait mordu et le reste de sa meute ont été éliminés. Papa n'avait pas encore subi sa première pleine lune, et était sans repères. Il est encore l'un de ceux qui tolèrent le moins bien cette affliction mensuelle et, pour l'apaiser, il a établi une sorte de rituel. Depuis le plus loin que je me souvienne, il nous rassemble dans une pièce du sous-sol, et nous serre contre lui, en répétant quelques mots en croate. Il nous dit que nous sommes son ancre, ce qui lui permet de rester en contrôle de lui-même. Personnellement, je préfère n'avoir besoin de personne et ai décidé bien jeune que mon ancre ne serait pas quelqu'un d'autre.
Sandra a toujours fait partie du paysage de la meute. Je me souviens que, gamin, je disait volontiers qu’elle puait. Papa me grondait, mais c’était vrai, et ça l’est toujours. Elle sent un drôle de mélange de terre et d’herbes, ou peut-être de légumes pas frais. En somme, elle sent le bouillon de légumes expiré. Aussi humaine que le plus banal des humains, on ne comprend pas trop ce qu’elle fait à passer parfois chez Russell. Entre gamins, nous nous demandons si ce n’est pas une amoureuse secrète de l’alpha, et ses fils n’ont pas apprécié que Claude les nargue à ce sujet. Heureusement que Angie n’était pas loin et les a séparés avant que la cour d’école entière ne se rassemble autour des garçons. La principale qualité de Sandra est son chalet, à une vingtaine de minutes hors de la ville, en pleine forêt. C’est souvent là que nous allons pour les congés plus courts, comme le jour de Christophe Colomb, ou encore la Thanksgiving, Noël, le réveillon du Nouvel An, ou Pâques. C’est aussi un endroit où les adolescents de la meute adorent aller flâner et faire exactement tout ce que vous pourriez penser que des adolescents font, loin de la supervision parentale.
Angelica est la seule cousine de mon âge et nous sommes pratiquement inséparables. Ses parents nous ont même trouvé un surnom de couple : Anjay. Habituellement affublés d'Alice et Claude, qui sont les plus près en âge, nous vivons notre enfance comme des enfants, à faire les quatre cent coups dès que les adultes ont le dos tourné, jouer à s'en épuiser, et se chicaner pour des trucs particulièrement futiles. À l'école, Angie réussi naturellement et, pour pouvoir rester dans les mêmes classes qu'elles, je m'efforce de performer également, même si le seul cours qui m'intéresse réellement est celui de sport. Heureusement, elle est une excellente mentore.
Tous les étés, la meute passe quelques semaines en camping. Généralement, nous nous rendons dans un parc national. Les adultes doivent souvent alterner leurs présences, en raison de leurs obligations et de leurs carrières. Si j'adore les bivouacs, l'hébertisme et de pouvoir jouer et faire du sport tous ensemble sans avoir à retenir nos pleines capacités, le confort de la maison me manque suffisamment pour ne jamais être excité de m'y rendre. Entre les chalets miteux et les sanitaires dont la simple mention suffisent à me lever le cœur... Non, merci! Heureusement, il y a généralement des compétitions amicales de sports, et des stages de tir à l'arc ou d'équitation! Je pense que nous devons être le groupe d'enfants que les chevaux ont le plus détesté de toute leur vie!
À mon arrivée au collège, deux choses se produisent. D'abord, un professeur mentionne mon deuxième prénom durant l'appel. Mes amis commencent alors à m'appeler Jay Pee. Quelques années plus tard, le Pee tombera et je suivrai le courant. La plupart des gens qui ne m'ont rencontré qu'après le lycée pensent que je m'appelle Jay, simplement, et rare sont ceux qui me demandent de quel prénom c'est le diminutif. Ensuite, je me dispute violemment avec mes parents. Je veux rejoindre l'équipe de football de l'école, mais ils jugent que c'est trop risqué. Quand je dis que je sais me contrôler, ils argumentent que je risque de m'ennuyer si je dois constamment réfréner mes capacités, et que c'est injuste envers les autres enfants. Furieux, je les laisse en plan et claque la porte derrière moi si fort que les gonds sont arrachés du mur. Heureusement que l'oncle Henry est bricoleur. Le lundi suivant, la porte est comme neuve, et j'accepte à contre-coeur un compromis : je pourrai pratiquer n'importe quel sport à deux conditions. La première, c'était de ne m'inscrire à aucun sport d'équipe, et la seconde, de ne participer à aucune compétition. En gros, les médailles et les trophées, ça ne sera pas pour moi. Le sport doit rester un simple loisir. Les options en parascolaire me sont quasiment toutes impossibles sous ces conditions, à l'exception d'une seule. Angie me suggère que je rejoigne l'équipe de cheerleading avec elle. Le pire, c'est que j'y songe désormais! Je suis sur le point de me résigner à cette idée lorsque Todd, un cousin du double de mon âge, m'offre de l'accompagner lorsqu'il fait de l'escalade. Je kiffe immédiatement. Ce n'était pas si difficile au départ, mais dès que je me montre un peu trop sûr de moi, il m'impose de nouvelles limitations, ou de nouveaux parcours, et je découvre rapidement que l'exercice en est aussi un mental. Avec le temps, je sens mes articulations devenir plus souples, et mes réflexes plus aiguisés.
À quatorze ans, je fais mon coming out à la famille. Je suis étonné que cela surprenne quelques oncles et tantes. Avec mes cheveux décolorés et la patience que je mets à maquiller et coiffer Angie, je pensais que ce ne serais qu'une simple formalité. Heureusement, tout le monde réagit bien, et se montre ouvert et inclusif. Peut-être que c'est l'avantage d'être un lycanthrope, déjà marginalisé. Ça enlève le goût de marginaliser les autres. Peut-être est-ce sinon l'avantage de vivre si près de San Francisco. Alice et Angie enchaînent sur ma déclaration en annonçant qu'elles désirent tenter le végétarisme. Ça ne fait pas long feu, et il faudra que Alice quitte la meute, des années plus tard, pour qu'elle retente le coup. Apparemment que la viande commerciale est infecte.
Angie et moi entrons à la fac ensemble. Après quelques cours de tronc commun, je m’oriente vers la physiothérapie, et elle la médecine pure. Elle désire devenir chirurgienne. Ou oncologue, selon ce que ses notes lui permettront. C’est moi qui la sort des bouquins pour aller profiter un peu de notre jeunesse. Que ce soit aux fêtes sur le campus ou dans Le Castro. Nous expérimentons également, et concluons tous deux de notre préférence nette pour les hommes. La première année, Alice nous accompagne dans nos virées, puis elle part vers la côte Est et ce n’est plus que Angie, Claude et moi. Nous n’avons aucun scrupule à le fournir en alcool, considérant son immunité, et à le faire entrer dans les bars avec nous. Nos parents ont cessé de s’inquiéter lorsqu’on ne rentre pas un soir. Du moins, c’est ce qu’ils disent. Remy m’annonce candidement que maman dort parfois sur le canapé lorsqu’il manque l’un de ses louveteaux. Même si je planche durant quatre ans, et diverge de mon parcours initial pour m’orienter plutôt en thérapie sportive, les souvenirs que je garde de cette période sont bien davantage ceux de nos sorties, en cours de trimestre mais surtout à la fin de ceux-ci. En plus de mes stages à rémunérations variables, je bosse dur les étés, pour accumuler une dette qui ne soit pas trop immense. Spoiler : elle le sera tout de même. Heureusement, la meute a quelques bons investissements et promet de soutenir ses membres, une fois un diplôme en main. Lorsque je termine la license, je choisis de me lancer immédiatement dans ma carrière plutôt que de débuter un master. Le plus tôt l’école sera finie pour moi, le mieux ce sera.
Je me déniche un emploi dans une salle privée où certaines célébrités que je ne peux mentionner sont d’éminents clients. Ça me permet de poursuivre sur le même rythme que j’avais à la fac, peut-être même un peu plus fêtard encore. J’y découvre également le crossfit, puis les arts martiaux mixtes. Je parviens tout de même à économiser un peu d’argent en restant dans le nid familial. Je me permet mêmes quelques gâteries : cigarettes électroniques, drones, et autres colis en tous genres arrivent devant la porte au rythme de mes dépenses. Les études d’Angie et mon emploi nous empêchent de passer autant de temps ensemble. Toutefois, nous trouvons souvent le temps de regarder un film ensemble et ragoter sur ma vie intime devant une pizza. Nous nous rejoignons religieusement le samedi matin pour bruncher. Notre trio également formé de Claude s’élargi rapidement avec l’arrivée de Rosalind et Remy dans l’adolescence. La fratrie d’Angie préfère pour sa part traîner avec d’autres cousins davantage de leur âge.
Éventuellement, je me lasse des coups d’un soir et Angie décroche son diplôme. La génération précédente nous pousse alors pour acheter une demeure qui vient de tomber en vente, dans le quartier. Le prix nous semble ridiculement élevé, mais pire : les responsabilités qui nous incomberaient. Ni elle ni moi ne nous sentons prêts à nous établir, et encore moins à fonder une famille. Nous apprécions toutefois l’intimité que nous procure d’avoir notre propre logis.
Mon trentième anniversaire me tombe dessus comme le son des cors sur le mur de Jéricho. Je le vie très mal. Des potes se foutent de moi en me disant que c’est le désavantage d’être homo : la crise de la cinquantaine arrive en avance. Pour la première fois de ma vie, j’envisage d’avoir une relation stable avec un autre. Malgré mon charme, ça ne se fait pas si facilement. Je dois admettre que mes standards sont peut-être élevés. Lorsque finalement je me fais un petit ami, la relation ne dure que quelques mois. Ce que j’ignore alors, c’est que mon coeur brisé, c’est ainsi qu’on le désignera pour la postérité, sera le moindre de mes soucis, à peine quelques semaines après ma rupture.
Tout a dérapé un soir où Angie était restée à dormir chez ses parents parce qu’ils devaient se lever tôt pour se rendre à l’aéroport. Plutôt que de risquer de me réveiller au milieu de la nuit et d’avoir à endurer mon caractère exécrable au lever, ils avaient opté pour cette stratégie. Le problème est qu’ils ne se réveilleront jamais. Pour ma part, je me réveille au son des sirènes, stridentes, des premiers répondants. C’est la panique dans le quartier alors que les corps inanimés, encore en pyjamas, de mes tantes, mes oncles, mes cousines et mes cousins sont sortis de la maison. L’avis officiel du coroner est une fuite de gaz, mais nous soupçonnons autre chose. Un empoisonnement à l’aconit semble plus probable. J’ignorais qu’il était possible d’en retrouver sous forme gazeuse!
Trois jours plus tard, je reçois un SMS de Russell. C’est la panique. Il a retrouvé le corps de Sandra, pendu au pêcher dans sa cour et visiblement meurtri, selon son message. Il m’enjoint de récupérer les jeunes et de les attendre au chalet de Sandra. Claude et Rosalind m’écrivent presque instantanément et nous nous distribuons les passagers, avec 2 autres cousines ayant le permis. Au chalet, l’ambiance est pesante. Comment des chasseurs ont-ils pu nous retrouver? Nous avons toujours été prudents et tenons à ce code d’honneur de la meute, pour éviter de mettre des vies innocentes en danger. Personne ne comprend. Quelqu’un a dû nous vendre. J’opte pour Sandra, comme elle était humaine, mais Remy croit que ça n’a aucun sens de l’avoir tuée dans ce cas. La conversation s’emballe, quelqu’un parle de ce mec que j’ai laissé il n’y a pas si longtemps. Comment aurait-il pu apprendre toutes ces choses sur la meute? C’est impossible. D’autres accusations sont lancées, en l’air, pour être réfutées aussitôt. La discussion s’anime, pour passer le temps qui semble pour sa part y mettre toute sa mauvaise volonté.
Nous entendons la voiture se garer. Par réflexe, c'est moi qui ai pris les rênes en attendant le retour des "adultes". Russell sort seul, sans aucun de ses bêtas. Je sens mon estomac se nouer. J'avais espéré m'être trompé, mal avoir compris mon instinct. Par automatisme, je vais lui ouvrir la porte. Il entre dans la pièce principale d'un air lugubre et s'affale sur une chaise. Quelqu'un lui demande ce qui s'est passé. Un cousin rétorque, voulant savoir où sont les autres. Ses parents, ajoute-t-il nerveusement. Lorsqu'au bout de longues secondes, il relève la tête, notre alpha semble des décennies plus vieux qu'il ne l'était avant de nous séparer. Son regard est éloquent, avant même qu'il ne déclare qu'il est le seul rescapé. C'est comme si le chat a mangé ma langue. Je suis sans mot.
"Il fallait nous faire confiance! On aurait pu aider." Je regarde mon benjamin, qui, du haut de ses dix-neuf ans, ne semble pas avoir saisi l'ampleur de la situation : notre chef a abandonné ses troupes.
Le chat vomit ma langue, une boule de poils accrochée dessus. Je gronde plus que je ne parle, accusant le doyen sans détours.
"Tu devais protéger la meute! Tu nous as failli."
Russell me répond que c'est ce qu'il a fait, qu'il ne pouvait pas tous nous envoyer au combat en même temps. Il argumente qu'il aurait risqué de générer ainsi la fin de notre meute. Souligne que les plus jeunes peuvent ainsi avoir leur chance à leur tour, que c'est une maigre consolation, mais qu'il faut se raccrocher aux vivants, et non aux morts. Il argumente qu'on est en sécurité, ici.
Dans ce taudis miteux qui pue la forêt, me dis-je.
Foutaises! Tout cela n'est que de la poudre aux yeux, pour éviter d'avouer qu'il a eu tort. Ou pire, qu'il espérait purger la meute. Nous ne savons rien des intrigues qui avaient lieu au sein de sa génération, et je me prends à douter. Avait-il plus de rivaux que l'harmonie apparente le laissait présager? Je sens que je ne suis pas le seul de la cousinerie qui ait des doutes sur le leadership de notre aîné, mais aucun ne semble vouloir m'appuyer ouvertement.
"Ça valait la peine de sacrifier mes parents? Et Angie?"
Pendant que Russell se lève, comme pour se redonner un peu de contenance, je l'entends prononcer des mots diffus, estompés par la colère sourde qui croît en moi. Des excuses entremêlées de regrets et de justification dont je n'ai rien à faire.
"Jonah Patrick, ne fais rien que tu risques de regretter", m'avertit-il en pulsant son aura d'alpha.
Je ne peux m'empêcher de reculer d'un pas, mais me reprend rapidement pour me repositionner au même endroit.
"Je ne m'inquiète pas pour ça"
"Ce n'est pas le moment de nous diviser! Ce serait le plus beau cadeau que nous pourrions faire à nos traqueurs!"
Pour toute réponse, je grogne de manière sonore en sa direction. Mes lèvres retroussées exhibent farouchement mes crocs et mes gencives, alors que mes griffes apparaissent, prêtes à frapper, et que mon regard doré observe l'alpha me répondre de la même manière. La cousinerie, à travers nos menaces, nous intime de nous calmer, de cesser ce manège, de ne pas nous battre. Je sens pourtant dans leurs voix que certains d'entre eux se demandent également si la meute ne serait pas prête pour la relève.
"Écoute-les, Jonah", m'ordonne-t-il en appuyant ses propos de son aura.
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je bondis en sa direction, et lacère l'air, manquant de peu son visage. J'entends les sifflements et les cris de mes cousines et de mes cousins. Je parre son poing, saute au-dessus d'un coup de pied, tourne autour de ce dernier oncle qu'il me reste, et l'attaque de nouveau. Je parviens éventuellement à lui couper le souffle d'un coup de poing au bide et m'apprête à attaquer de plus belle, pour profiter de l'avantage que j'ai désormais, quand Claude s'interpose, en me hurlant quelque insulte. Déstabilisé, je tombe à la renverse et, au moment où mon cul touche le sol, je sens l'aura de mon oncle s'évaporer, pour revenir presque immédiatement, comme une bougie qui refuse d'être soufflée. Je dois mettre une seconde avant de comprendre pourquoi mon demi-frère me regarde d'un air horrifié, le regard rubis. À ses pieds git notre oncle, un tisonnier enfoncé derrière l'oreille. Le sang coule également par sa bouche. Je devine qu'il a bousculé le quinquagénaire en voulant nous séparer, et que cet avorton a ainsi volé le rang qui me revenait. Ni une ni deux, je m'élance à la taille de mon demi-frère pour le renverser, propulsé par la rage de m'être fait subtiliser aussi éhontément ce statut qu'il ne saurait même pas honorer. Ce bon à rien n'aura jamais la fibre d'un meneur d'hommes. Pourtant, lorsqu'il me glapit de me taire, je ne peux m'empêcher de frissonner de tout mon soûl. D'où lui vient ce soudain charisme?
J'entends alors les grondements de la cousinerie, qui m'encercle d'un air menaçant. Je frappe à nouveau, me battant pour devenir l'alpha et ainsi me mériter leur respect et leur loyauté, plutôt qu'à ce stupide enfant gâté. Il me pare et me gifle. Cette fois, je m'étale de tout mon long, et je sens les mains de ma famille s'emparer de mes membres pour me retenir en place. Mon demi-frère s'approche doucement de moi, plus menaçant que je n'aurais jamais imaginé sa tête de chérubin capable de l'être. Ses traits lupins se rétractent, à l'exception de ses crocs qui continuent d'encombrer sa bouche alors qu'il m'apostrophe de façon rhétorique.
"Tu voies ce que tu as fait? Tu es fier de toi?"
On l'enjoint de m'achever alors que d'autres s'épouvantent de faire couler plus de sang et d'amaigrir encore les rangs de la meute. Je sens sa main griffue me saisir le menton alors que d'un hurlement il m'impose de redevenir humain. Il a l'approbation de ce qui reste de la meute. Les doutes envers mon oncle ne sont plus, ne se sont pas transposés à lui. Je m'étire légèrement le cou en grimaçant, et rabaisse mon menton contre sa griffe. Je sens une goutte de liquide chaud couler le long de ma mâchoire alors qu'il rétracte son doigt. Je ne peux retenir un rictus défiant, alors que j'arque un sourcil tout aussi provocateur.
"Finissons-en! Tu sais ce qu'il te reste à faire, faux-frère!"
À en juger par son pouls qui s'accélère, je sens que ma provocation a fait mouche. Mon rythme cardiaque est également rapide, je dois l'admettre, alors qu'il tambourine dans mes tempes. C'est mon instinct de survie qui se débat, couplé à l'adrénaline, je suppose. Lentement, je sens ma tête s'élever, forcée par la poigne de mon demi-frère qui ne partage aucun lien de sang avec moi. Je sens bientôt son souffle contre ma gorge. Il va sectionner ma jugulaire! Malgré le sentiment d'impuissance et d'inévitabilité qui s'empare de moi, je dois admettre que je suis impressionné. Bien que ce soit très caricatural, je ne le croyais pas capable de quelque chose d'aussi audacieux. Ce doit être son amour pour le drame et le théâtre qui...
Ma tête percute violemment le sol alors qu'il la rabat sur le parquet. Sonné, je mets un instant à retrouver mes repères. Outre la douleur lancinante à l'arrière de ma tête, je ne semble rien avoir. Je sens bien qu'il n'avait pas l'intention de défoncer mon crâne, sinon je saignerais, au minimum. On retrouverait mes méninges jusque dans la cheminée, au maximum. Je grimace et lui envoie un regard glacial, alors que les quolibets se sont tus autour de nous. Le silence semble même s'être étendu à la forêt entière. Ou peut-être que le choc a détruit mes tympans et que je suis devenu sourd? Cette théorie est rapidement réfutée alors que Claude se penche sur moi et me dit la chose la plus atroce qui soit, en mettant bien l'emphase sur le premier mot de sa phrase.
"Tu nous as trahi, Jay. Les traitres ne méritent pas de mourir. Tu as jusqu'au lever du soleil demain pour récupérer tes affaires et disparaître de nos vies à tous."
Son jugement me scie les jambes, et j'en serais certainement tombé au sol si je n'y étais pas déjà. Pire encore que cette peine, c'est lorsque je réalise que le châtiment a déjà lieu. Comme si une corde à l'intérieur de moi avait rompu. Je ne ressens plus la présence de l'alpha, ni d'aucun autre de mes anciens acolytes, bien que je les sente me remettre sur mes pieds et me pousser à l'extérieur. Dès que la porte se referme derrière moi, je les entends s'inquiéter de l'autre côté du panneau, se demander si je ne risque pas de me faire piéger par les chasseurs et les trahir. Calmement, mon petit frère leur répond que non, qu'il a confiance en moi et, étrangement, je sais qu'il a raison. Être banni de ma meute ne réduit en rien l'affection que j'ai pu éprouver pour ma famille. Après tout, c'est la raison pour laquelle je me suis dressé contre le précédent alpha. Parce qu'il n'était plus en mesure de veiller sur ma famille.
Je m'installerai à Sacramento le temps de retomber sur mes pattes, et ferai des contrats à la pige en attendant de trouver davantage de stabilité. Heureusement me reste-t-il Alice, qui m'appelle de Providence pour me soutenir et m'assurer qu'elle prendra le premier avion pour moi, si j'en ai besoin. La première chose que je lui dis, c'est qu'elle a bien raison et que le végétarisme me tente pour la première fois de ma vie. Je trouve plutôt un boucher local : ce n'est pas aussi bon que la viande de papa, mais ça va. C'est Alice qui m'apprend que la meute a vendu les maisons. Nous nous retrouvons entièrement sans famille. Enfin, surtout moi. Alice pourra toujours les recontacter si elle le désire. Les pleines lunes ne m'ont jamais été si difficiles. Par deux fois, je me réveille, épuisé, le salon jonché de bourrure et d'éclats de bois, et je dois retourner acheter de nouveaux meubles. Des mois plus tard, alors que je commence enfin à m'habituer à cette étrange solitude qu'est l'absence de meute, je décroche un boulot régulier dans une ville perdue. Je risque de m'y ennuyer à mourir, mais je me concentre sur le positif : je m'y suis trouvé un appartement sympa pour presque la moitié de ce que je paie à Sacramento. Surtout, rien ne m'oblige à m'y installer à long terme. Je me convaincs que je trouverai rapidement un meilleur boulot ailleurs. J’espère également, pour le temps de mon séjour, que la ville ait mieux à offrir qu'un gym miteux et un petit pub de village, sombre et aussi malpropre que mal famé, où le barman connaît tous ses clients par leur nom, sans exception.
Who I Am
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Je suis aussi actif dans : Dans le futur dans une déclinaison différente
L'Univers...
Les Brumes du présent : 2022
Behind
Vous pouvez m'appeler Gilvert et j'ai 35 ans. J'ai connu le forum par mes propres moyens. Si tu as lu le règlement quel est le mot à donner pour que ta fiche soit validée ?
Dernière édition par Derek Hale le Mar 14 Juin 2022 - 22:28, édité 5 fois (Raison : Fiche complétée)
Derek Hale Administrateur
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Sujet: Re: Jonah P. Knezevic [Terminé] Dim 25 Oct 2020 - 22:48
Whaou! Je me suis laissé absorbé par ton histoire. Une base solide pour une psychologie de Jay riche et complexe.
Tu as donc droit au traditionnel coup de tampon sur la fesse gauche
et l'intégration au groupe des
Bienvenue beau gosse
I want answers. Did you ?
Tobias Rapier
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Sujet: Re: Jonah P. Knezevic [Terminé] Dim 25 Oct 2020 - 23:35
Une histoire riche que je n'ai pas su lire autrement que d'une seule traite. J'ai hâte de voir l'évolution de ce personnage en jeu. Bienvenue chez les fous !
Jay Knezevic
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Sujet: Re: Jonah P. Knezevic [Terminé] Lun 26 Oct 2020 - 18:08
Merci Derek! Indélébile le tampon?
Merci Tobias! C'est le moment de mentionner que je ferais un piètre trophée de chasse?
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: Jonah P. Knezevic [Terminé] Mer 4 Nov 2020 - 20:46
Bienvenue sur le forum amico. J'espère que tu t'y plairas