De pot de colle en pot de colle [PV Derek & caracole]

Je leur ai encore faussé compagnie. Ruby, Peter et ce… Stiles. J’en ai assez qu’ils me regardent comme une bête de foire. Je n’aime pas l’air moqueur de Peter, ni le regard maternel de Ruby. Depuis quand se-t-elle prend pour ma mère ? Et même si je sens mon loup en accord avec ça, j’ai du mal à l’accepter comme alpha. Et je ne parle pas de Stiles… Je ne sais vraiment pas comment me situer vis-à-vis de lui. Déjà que cette histoire de rajeunissement et d’amnésie est assez difficile à avaler, si j’en avais pas la preuve avec la ville qui a changer, Peter plus vieux et l’état du manoir… Comment on peut oublier que la quasi-totalité de sa famille a brulé dans cet incendie criminel ! Mais cette histoire de relation gay ne passe pas. Si j’ai déjà regardé les autres mecs, c’est uniquement pour les toiser de haut et non pas pour… Haaaa ! J’en ai des frissons. D’un autre côté, je sais que celui qui semble être aussi le fils du Sheriff est sincère pour ce qu’il ressent pour moi et une part de moi est vraiment désolée pour lui. C’est vrai qu’il n’est pas bien épais, j’aurai presque envie de le protéger  mais je ne veux pas qu’il se fasse des idées sur ce que je… Non ! Je ne suis pas attiré par les autres mecs !

J’en ai assez. Ils me regardent comme si j’étais malade, alors que je me sens en pleine forme. Je n’aime pas que l’on soit sur mon dos, j’ai donc encore filé en douce et traîne dans les rues de Beacon Hills. Je ne sais pas quoi penser de ce qu’il m’arrive, j’erre en ville pour tenter de retrouver ma mémoire ou quelque chose qui me donnera des réponses sur ce qu’il m’arrive. Je passe devant une boutique d’antiquité. Je m’arrête quelques secondes car j’ai un air de déjà vu, mais j’ai beau me concentrer, pas moyen d’éclaircir cette impression.

Mon ventre gargouille, j’ai la dalle. Ou vais-je pourvoir trouver un bon hot-dog ? Celui chez qui j’allai habituellement semble ne plus exister ou alors il a changé de place. Je suis comme un étranger dans ma propre ville, cela me fait enrager et m’attriste à la fois. Soudain je vois un type qui passe avec ce que je convoite dans une main, des livres dans l’autre. Je regarde dans la direction d’où il semble venir et en effet une bonne odeur de saucisses me chatouille les narines. Ma main serre les billets sagement rangés dans ma poche de jean, argent que j’ai subtilisé dans le portefeuille de Peter.

D’un pas assuré je m’approche de la roulotte, il n’y a qu’une seule personne devant moi, c’est bien car je n’aime pas attendre. Alors que le vendeur me demande ce que je souhaite, quelqu’un me bouscule et me passe devant. C’est le type que j’ai croisé juste avant.

- Vous pouvez me mettre de la mayo ? J’ai oublié de vous le demander dit-il sans considération pour ma personne.

Je ne réfléchis même pas, l’attrape par le col et le pousse violemment derrière moi.

- Tu fais la queue comme tout le monde, mec ! Dis-je avec irritation.

Nos regards se croisent, d’emblée je ne l’aime pas. Puis qu’est-ce ? Cette légère odeur que je sens sur lui. Cette fragrance m’est familière, mais d’où ?

J’ai une faim de loup ! Je commande donc deux hot dog, un avec de la mayonnaise et l’autre au ketchup et je fais accompagner le tout d’un  coca. Je paye le vendeur avec l’argent que j’ai subtilisé à Peter et cherche un endroit pour savourer mon festin. De l’autre côté de la rue il y a un petit square avec des bancs. Le seul qui est libre est en plein soleil, mais je m’en moque. Je pose ma veste en jean sur le dossier et un des sandwichs et la boisson sur le banc. Cette veste est la mienne, mais portant elle est un peu trop grande. C’est à mon moi adulte… Je n’arrive pas à me faire à cette idée de rajeunissement et de perte de mémoire.

— Bon avance.
— Je rencontre que des colériques ici.

Je n’y prêtai pas vraiment attention, mais ne peux m’empêcher d’entendre l’autre mal poli. « Boulet » pensé-je très fort. Puis j’attaque à pleine dent le sandwich qui me reste dans la main. Le jus de la saucisse coule dans ma bouche, je mastique avec délectation. Arrivé à la moitié, je me désaltère avec une longue gorgée  et replonge mes dents dans le pain garni de sa saucisse. Je me demande, si je n’aurais pas dû en prendre trois quand il ne me reste plus que le papier dans les mains.

Alors que j’attrape mon dernier sandwich, une ombre vient me cacher le soleil. Je lève les yeux et reconnais le pénible de tout à l’heure. Je fronce les sourcils, il est de très mauvais ton que de venir m’ennuie lorsque je mange. Puis de nouveau je sens cette odeur et cette fois cela fait tilt. C’est celle de Stiles. D’une manière ou d’une autre, c’est deux-là se connaissent. Bordel ! Mon moi adulte a vraiment de drôle de fréquentation.

- On se connait ? Dis-je à l’autre qui me fixe.

Ce type devait venir d’une autre planete ! Il était là à me cacher le soleil… N’avait-il pas compris tout à l’heure que je n’étais pas d’humeur à supporter les pénibles. Il ressemblait à… Stiles. La bouche toujours ouverte sur un flot de paroles, vous inondant de paroles inutiles. Au-delà de la relation gay, c’est bien ça qui me disait que c’était impossible. JE ne pouvais pas être amoureux d’un type qui parle tout le temps.

— Non, je ne crois pas. Je connais un Stiles, un Mickael et c’est tout je crois. Ah non, il y a un Therence, mais il ne te ressemble pas. Du moins, je n’ai jamais vu ta tête… C’est ta première fois dans cette ville ? Moi j’y suis depuis trois jours…

Si je ne répliquais pas, ce n’était pas pour faire le mal poli ou le mettre mal à l’aise, mais là il venait de me scotcher. Ok c’était donc l’odeur de Stiles ou de Therence que j’avais sentie sur lui. Je ne connaissais pas le Mickael dont il parlait. Ce mec n’est là depuis que trois jours et il connait déjà les deux chieurs que je connais aussi depuis mon « amnésie ». Je les attire ou quoi ?

Il s’installa sur le banc en face de moi et attaqua son hot dog. Je fis de même sans avoir encore repris la parole. Je ne savais que penser de cette situation. Qui était ce type ? Et pourquoi il venait me coller ?

— T’es pas bavard toi. Je te dérange ? Toi aussi tu aimes biens les Hot Dog ?

Je levai un sourcil interrogatif pour toute réponse. En effet je ne suis pas causant. Cela fait une moyenne entre nous.

Alors que j’allais attaquer mon deuxième hot Dog, je lui demandai :

– C’est Stiles Stilinski et Therence Garnet que tu connais ? Et toi t’es qui ou « quoi » exactement ?

Je plongeais les dents dans mon pain attendant sa réponse.

— Oui, c’est bien eux. J’adore Stiles, il est sympa. Très gentil même. Adorable. Et Therence, il est amusant aussi. Il aime faire les caïds, c’était marrant…

Je hausse un sourcil. Stiles et Therence sont aussi différents que le jour et la nuit, le feu ou la glace. Comment cela pouvait-il se faire que ce type qui est en ville que depuis quelques jours connaît ces deux-là ? Et où avait-il pu bien les rencontrer ? Je le lorgne un peu, son allure, son âge me disent que le lycée peut-être le dénominateur commun entre eux.

— Et moi ? Tu ne devrais pas donner le tien avant de demander le mien ?

Bah tu peux courir mon gars. La politesse et le formalisme sont bons pour les moutons de ton genre. Et je parie que tu vas me donner ton nom malgré tout. Ce qui arrive dans la seconde qui suit. Ce type est comme Stiles : incapable de se taire.

— Je suis Caracole O’brien. Par contre, je ne comprends pas la fin de ta phrase ? Pourquoi tu me demandes ce qui je suis, et surtout pourquoi tu dis « ou quoi ? »

Sa réaction m’apprend qu’il est encore vierge. Vierge de tout contact avec le surnaturel… s’il savait qu’en face de lui il a un loup garou amnésique et rajeuni brutalement de neuf années, comment réagirait-il ? Car c’est certain, en ce moment, je les accumule les bizarreries.

— En fait, ce n’est pas si bon les Hot Dog.

Je considère la fin de mon deuxième hot dog. Je trouve cela bon moi et hésite à aller m’en acheter un troisième.

- C’est au lycée que tu as croisé les deux autres zouaves ? Dis-je en me levant du banc.

J’attends sa réponse avant d’aller me payer un troisième hot dog. J’ai les crocs.

— C’est au lycée que tu as croisé les deux autres zouaves ? Demandai-je.

Il hésita quelques seconds avant de me répondre, mais cela ne dura pas. S’en suivit un flow de parole continu.

— Oui, c’est bien au lycée, le premier à la bibliothèque. Il m’a pris comme entraineur, il en avait marre… je me tu, euh, désolé je ne dois pas parler de la vie des autres sans leur accords.

Je haussai un sourcil, d’où Stiles avait besoin d’un entraineur ? Je m’apercevais que j’étais loin de le connaitre… Ou alors c’était quelque chose qui était parti avec ma mémoire.

– Therence aussi, c’était avant le sport. Tu les connais donc. Sinon tu ne t’intéresserais pas à eux. Au fait, tu veux manger autre chose ? J’ai fait quelque chose. Je préfère la cuisine française pour l’instant, même si j’aimerai bien gouter certaine spécialité de ton pays, genre, le gratin de courgette du Texas… Si tu veux, j’ai un reste de rata. Un genre de plat en sauce tomate. Avec saucisse, pomme de terre, olive, champignon de paris…

– Je n’aime pas les légumes…

— Je ne connais pas ton nom encore…

– Derek, dis-je en me bougeant pour retourner vers le vendeur de Hot Dog.

— J’ai des rousquilles aussi, lui dis-je en sortant les dit gâteaux, entouré de sucre glace.

Je m’arrêtai, curieux.

– C’est bon ?

— Seul toi peux dire si ça te plait. Perso, j’aime bien, mais il ne faut pas en abusé, ça devient écœurant.

Il me tend un espèce de donut blanc. Je ne le prends pas, méfiant. Puis j’ai encore envie de salé. Je repars donc m’en acheter un. J’hallucine car il me suit. Pourquoi n’est-il pas resté sur son banc pour manger son repas ?

Je retourne donc m’installer avec « pot de colle ». Ce surnom rime avec son prénom après tout. Une fois fini je lorgnai sur ses gâteaux.

— Je te promets qu’il n’y a pas de poison dans ce biscuit. Si tu veux, j’en mange un pour te le prouver ?

Aussitôt il enfourne un de ces gâteaux pour me prouver ses dires.

Je renonce à l’idée de gouter quand je vois la « décoration » blanche que ça lui fait sur les lèvres. Et le revoilà qu’il m’assassine à coup de questions. Il est bien curieux et franchement sans gêne.

— Tu vois, je ne suis pas mort, souris-je. Alors, tu vas faire quoi aujourd’hui ? Te promener ? Chercher une copine ? Un copain ? Rentrez chez toi ? T’amuser ? J’en ai aucune idée moi.

– Je rentre chez moi, dis-je.

Peter avait dit qu’il passerait vers 14h. J’avais intérêt à être au loft avant qu’il n’arrive, sinon bonjour a prise de tête. Puis j’avais plus de fric, il fallait que j’arrive à lui subtilise son portefeuille une nouvelle fois…

– J’suis sorti de chez moi en cachette. Je me suis enfui, pour faire simple.

– Ah ! Dis-je pas spécialement impressionné par ce qui est en fait mon quotidien.

— Faudrait que je me trouve un endroit au calme pour dormir ?

– Y a un vieil hangar dans la basse ville. Pas loin du chenil, tu ne peux pas le manquer. C’est tranquille quand y a pas d’autre squatteur.

Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça. Ce type bavard m’insupporte. Peut-être c’est parce qu’il connait Stiles ? Je m’essuies les mains sur mon jean. J’ai mon lot d’emmerdes, assez pour ne pas me charger de celui des autres.

– Salut ! Dis-je en partant.

Je quitte le parc, un coup d œil sur ma montre me dit qu’il faut que je me magne.

HRP: