Retour et rencontre [Feat Caracole]

Retour

Je déambule dans les rues d’Osaka. Ma ville me manquait. Mais bientôt, je vais devoir rentrer en Amérique. Mes élèves attentent avec impatience mon retour, et il faut dire que leurs bouilles concentrées me manque aussi. C’est le cœur lourd que je regarde le métro à la station d’Higobashi.  Un pas devant l’autre, je marche lourdement. Je fais tache au centre de mon propre peuple. C’est bien à Beacon Hills que j’ai commencé à marcher lentement. Avant, comme tout les Japonais, je marchais rapidement. Mais aujourd’hui, rien ne me presse. Je me sens chez moi. Au milieu des miens, dans la ville où j’ai vu le jour.

Demain. Demain, l’avion en direction de l’Arizona décolle. Un sentiment du mal du pays m’envahis soudainement, alors que je ne suis même pas encore parti. Peut-être devrais-je rester ? Non. J’ai mes élèves qui comptent sur moi. Par contre, cette fois, c’est terminé les cours particuliers. Après le premier cours, chaque élève n’a plus donné aucun signe de vie. Pourtant, j’espéré vraiment pouvoir les aider. Mais non. Seules les classes de mes jeunes élèves restent. Suis-je si effrayant ? Je me souviens de cette jeune femme.  Amy. Si timide. Elle est partie alors que le cours n’étais même pas encore fini. Et cette jeune japonaise. Elle m’affirmait qu’elle voulait vraiment apprendre avec moi. Mais après avoir donné le formulaire, je ne l’ai plus jamais revu.  Sans parler de Lindsey, qui est partie en plein milieu de son cours, sans donner d’explication. Je soupire, et vois les visages des mes petites classes. Eux, sont studieux, et tellement intéressant. Bien plus que leurs ainés qui ont disparu du jour au lendemain alors que je leurs offraient de mon temps pour qu’ils aient des cours seul. Plus pratique pour prendre chaque personne à son niveau  sans le bousculer par le niveau supérieur ou inferieur des autres. Enfin, c’est ce que je croyais. Et je me suis lamentablement tromper.

Je rentre à l’hôtel. Je n’ai même pas informé mes parents de mon arrivée. A quoi bon ? Ils n’ont jamais été réellement de vrais parents. Ni pour moi, ni pour ma sœur. La chance d’Atsuko, c’est qu’elle à très vite placé en famille d’accueil. Je n’aurais pas supporté qu’elle souffre comme moi.  Le fil de mes pensées divague, et je ne m’en rends compte que lorsque je tombe mon portable. Je jure, et soupire, avant de m’affaler dans le lit. Le petit restaurant ou j’ai pris mon repas m’a bien chargé. Mais j’avoue faire le gourmand. Ça faisait longtemps que ne n’avais pas mangé la cuisine de mon enfance. Renouer avec ses origines, ça fait toujours du bien.  Mes affaires sont prêtes pour le grand départ, et je n’ai plus qu’à m’endormir. Le réveil risque d’être rude, et l’avion assez long. Le visage de ma sœur passe devant mes yeux et je souris. J’espère qu’elle est heureuse.

[…]

Assis en classe économique, je me suis installé coté fenêtre. J’aime regarder à travers le hublot. Je n’ai pas le vertige, au contraire, j’aime beaucoup regarder les paysages lors du décollage. La femme à coté de moi semble excitée. J’ai appris qu’elle aller dans une université, à New York. J’ai discuté avec elle, et elle fut étonnée d’apprendre que je vivais là bas. J’appréciais sa compagnie, malheureusement, elle s’endormie rapidement. Sortant un livre, je rentre rapidement dans cet autre monde.  Puis, ce fut à mon tour de m’endormir, quelque heure plus tard.

-Shin-Kun ? C’est le terminus, nous sommes arrivés.

J’ouvre les yeux et vois le visage de ma compagne de voyage. J’aime son regard.

-Merci, Sakura-San. Ce fut un plaisir de vous rencontrer.

On se dit au revoir avant de prendre chacun notre chemin. Elle à encore de la route à faire, mais sa famille d’accueil vient la chercher si j’ai bien compris. Enfin bon. Affaire en mains, je décide de partir à pied. La route va être assez longue, mais j’ai besoin de marcher.  Pas envie de faire de la voiture après mes heures d’avion.
[…]

Le soleil est haut dans le ciel quand j’arrive enfin à Beacon Hills. C’est midi, et j’hésite entre le restau ou la nourriture que j’ai ramené. Si je ne la mange pas, elle va périmer, ça serais du gâchis. Mais j’en ai pris beaucoup trop. Enfin, ce n’est pas grave. 12h d’avion et 1h de marche, je n’ai pas envie d’allez au restaurant. Quand je rendre dans la ville, je me sens comme au premier jour. Perdu. Je sais où je vais, je reconnais l’endroit, mais je suis perdu. C’est sans doute cet air un peu paumé qui rencontrer quelqu’un que je n’avais jamais vu. Quand je pose mes yeux sur lui, le jeune homme semble attendre que je lui réponde. J’ai loupé un épisode ? Qu’est ce qu’il me veut… ? Ne me dit pas que c’est un fan boy de la culture japonaise… Quoique, je serais ravi de parler de mon pays.

- Excusez-moi… Vous disiez ?

Retour et rencontre

Les cours sont terminés pour aujourd’hui ; absence d’un professeur non remplacé. Hélas, cela devient une habitude ici…

C’est pourquoi je me balade dans la ville, seul, à la recherche d’un Dojo. Je sais que la commune à la chance d’en posséder un, crée par un jeune homme, un peu plus âgé que moi. Hélas, les week-ends sont réservés au plus petit que moi. J’espère que le coup dû sors me sera favorable pour pouvoir m’y entraîner.

Entraînement qui me permettra, sans le montrer, de contrôler ma force lupine. Enfin je le souhaite pour ne pas créer de gros dégât, même involontaire, dans ce temple du combat.

Mais suis-je prêt à cela ? Depuis le dernier tête-à-tête avec Leoric (en duel évidemment), je réussis à stopper la bête quand elle sort de ses gongs et, même s’il reste encore de la marge, les secondes s’amenuisent entre la perte de mon calme et son retour. Bientôt, en combat, je pourrais tout arrêter en un rien de temps et ne plus blesser personne. C’est un travail de longue haleine et sur la durée. Un changement surtout mental, vu que le physique n’a aucune importance dans ce genre de duel, sauf pour la touffe de poils qui pousse sur le visage. Cela modifie mon côté imberbe.

Je sors des quartiers et me retrouve dans une rue où je ne m’y suis jamais risqué. J’avance doucement et découvre une personne dans la lune, perdue ? Pourtant, entre l’expression qu’il montre et son odeur, je sens une grande différence, qui ressemble plus à de la nostalgie.

Je vais vers lui pour le saluer, et lui proposer mon altruisme, même si j’ai un bon nez, je peux me tromper.

— Bonjour, je peux vous aider ?

Ma voix, étrangement faible, n’arrive pas à le sortir de ses rêves. J’essaie une nouvelle fois de l’interpeller avant de le laisser tranquille.

– Excusez-moi… Vous disiez ? me questionne-t-il, vu qu'il a retrouvé ces esprits.
– Euh, je voulais juste vous aider, vous sembliez perdu… C’est tout. Après, je vous propose mon aide, mais je ne suis jamais venue dans cette partie de la ville. J’aurai dû mieux prévoir ma route, terminé-je en rigolant.

Rencontre

J'observe le jeune homme en face moi. Son air enfantin cache quelque chose de plus grand. Son regard naïf voile une sagesse qui ne semble pas coller avec son jeune âge. Son air gentil semble couvrir autre chose. Je ne serais pas dire quoi. Ses yeux attendent ma réponse. Poli, il ne brusque pas, il reste calme. Je souris. Mais je ne me voile pas la face. Sans oser préjuger ce garçon, ne me basant que sur mon expérience, j'ai appris à mes dépends qu'il faut se méfier des gens de cette ville. Par car ils sont méchants. Mais car ils n’hésitent pas à te laisser en plan alors que tu te démènes pour les aider. Un soupir de lassitude sort de mes lèvres, et pour seule réponse à ce jeune homme, je traîne les pieds devant moi. Le laissant en plan devant la route. Mon ventre me hurle de me dépêcher. Mais je n'accélère pas. Je me demande si...

Pas terminer mes pensées, les pas à la fois très discret et assez bruyant, viennent me retrouver. Je ne sais pas ce qui est le plus paradoxal ? Le fait qu'il soit bruyant et silencieux ou le fait qu'il continu à me suivre alors que mon altitude est dit clairement "laisse moi tranquille" ? Je n’entends pas ce qu'il me dit, ou plutôt, je fais exprès de ne pas écouter. Je continue ma route, un sourire toujours discrètement afficher sur mon visage. Au bout de quelque minute, il ne dit plus rien, mais continue de me suivre. Curiosité ? Énervement ?

- Dites-moi ? Vous n'auriez pas faim par hasard ? Je rentre de mon Pays natal avec des spécialités à ne plus s'avoir qu'en faire. Et elles risquent de périr rapidement si je ne les mange pas.

Oui. Ça ne répond pas directement à son "vous avez besoin d'aide ?" ou "êtes vous perdu ?" mais ça répond logiquement que "j'ai une maison, donc.. Ça ira" Je ne le regarde pas, et ne prend même pas la peine de répondre à ce qu'il me dit. Qu'il me suive s'il est curieux. Mon coté mystérieux me rend inaccessible tout en laissant la possibilité d'être très atteignable. Gardant ce coté affable je souris. Encore une aporie !  C'est "vivifiant de vivre" ça. Et je me cache bien de remercier le gamin qui, à ma plus grande joie, passe au dessus de mon air froid pour me suivre encore. Son intérêt m’intéresse.. Aha c'est amusant.

Cela fait quelque bien un quart d'heure que l'on marche quand, d'un coup je m'arrête. Je fixe mon Dojo, qui, derrière cette balustrade assez négligé, se dévoile mon sanctuaire, et celui de mes élèves.

-Nous sommes arrivé, j'espère que vous avez faim !

Je me retourne vers lui, et le salut avec un brin d'amusement.

-hadjimémash'té! Watashi wa Kiyomizu Shin dess. Maître de ce Dojo.  Allez, rentrez, ne soyez pas timide. Promis, je ne suis pas méchant.

Je lui fais un clin d'œil, curieux de savoir ce qu'il va faire. Puis je le laisse en plan, ouvre ma porte et entre. Je ne ferme pas. En chatonnant, j'allume les lumières qui, avec une douceur agréable me dévoile mon lieu de méditation quand je suis seul. Et celui de mes cours quand mes élèves sont là. L'odeur du neuf à pris le dessus sur celle de la transpiration qui avait réussi à s'immiscer dans les recoins de la salle. Je pose mes affaires dans un coin, et sans hésitation, je me pose au centre des tatamis pour méditer. Je n’en ai pas eu l’occasion dans l'avion. Ça me manquait. Ce lieu me manquait. Mes élèves me manquent aussi. Bientôt, les cours reprendront. Et quand ils seront prêts, nous monterons les échelons de la victoire. Et je pourrais ainsi leurs offrir de meilleures tenues, de meilleurs matériel.  

Après quelque minute, je me redresse, et me tourne vers la porte d'entrée. Je fus étonné de n'y voir personne.. Bon, bien je mangerais  ...

Mon regard croise alors celui du garçon. Il était en train de regarder les panneaux d'affichage qui se trouve un peu plus sur la gauche. Mon sourire s'agrandit, et je m'approche de lui.

-Content de vous voir ici. Venez, ma maison est au dessus.

Retour et rencontre Feat Shinigami

Après avoir proposé mon aide, j’attends devant le jeune homme en silence. Je ressens son regard sur moi. Il lit en moi, du moins essaie de me comprendre, chose que peu ou pas grand monde arrive à faire. Et pour tout éclaircissement, je n’obtiens qu’un sourire. Sourire qui impose son départ de manière gentille. Je sais qu’il ne me répondra pas. Le soupire qu’il ajoute me conforte dans mon idée. Ce départ que je ne l’accepte pas, pourtant il est déjà loin. Ses pas résonnent dans mes oreilles. Pourquoi s’enfuit-il ? Je le regarde un instant et le poursuis. Pourquoi ? Tout simplement, car, dans son soupir, j’ai senti une lassitude. Lassitude bien trop présente.

Je tente, à plusieurs reprises de rompre le silence qu’il impose entre nous puis stoppe mon flot de paroles. Ce n’est pas ainsi que j’améliorerai les choses. J’essaie de trouver un nouveau moyen d’engager la discussion, ou tout autre, mais c’est lui, sous mon silence qui me prend de court :

— Dites-moi ? Vous n’auriez pas faim par hasard ? Je rentre de mon Pays natal avec des spécialités à ne plus savoir qu’en faire. Et elles risquent de périr rapidement si je ne les mange pas.

Le vouvoiement me surprend, mes connaissances emploient plus le « tu » à mon encontre, mais pas autant que sa question. Je souris content, même s’il passe du silence radio totale, à une invitation directe. Une personne, qui me semble assez intéressante.

— J’accepte volontiers, si on se tutoie ?

À ma deuxième interrogation, il n’y répond pas encore, comme pour la première, aurai-je une explication détournée ? Décidé à le suivre, et mieux le connaître, je me calque sur ses pas pour ne pas le perdre de vue et souris à mon tour. La ballade, tout comme notre rencontre, se passe dans un silence ni froid ni chaleureux, un silence amusant. Drôle. Un silence qui peut faire naître autant le bonheur que le malheur. La musique de nos pas, unique son qui résonne dans mes oreilles se stoppent soudain. Devant moi, une maison, mais pas que cela. L’habitat se trouve en hauteur et en bas, j’aperçois un grand bâtiment qui ravive d’anciens souvenirs. Je souris.

— Nous sommes arrivés, j’espère que vous avez faim !

Je lui souris, admire la construction devant moi.

— Hadjimémash'té ! Watashi wa Kiyomizu Shin dess. Maître de ce Dojo. Allez, rentrez, ne soyez pas timide. Promis, je ne suis pas méchant.
— Moi aussi, je suis content de vous rencontrer, réponds-je en levant la tête pour regarder l’endroit.

J’entre dans le Dojo à mon tour, un sourire aux lèvres. Je pivote à 360 ° pour voir le bâtiment en entier. Et, quand il pousse le bouton de la lumière, j’en suis encore plus éblouie. Cette palestre ressemble à celui de mon enfance, mais, il me semble bien plu accueillant, comparé à ce où j’ai travaillé.

Shin s’installe au milieu des tatamis pour méditer. À cet instant, je me tais, ne voulant, absolument pas le déranger, et, sans bruit me dirige vers le panneau d’information. Puis quand il se réveille, et après m’avoir invité à entrer dans son antre, je pose mes questions, heureux et ébahi de voir tout cela.

— Tout cela c’est à vous ? dis-je admiratif devant le complexe devant moi. J’ai l’impression de retomber en enfance… Quand j’étais au Japon pendant les quatre premières années après ma naissance. Vous avez de la chance, terminé-je en le suivant dans la partie supérieure du bâtiment.

Une fois devant la porte, j’attends avant de rentrer, et lui propose tout de même :

— Par contre, si vous voulez, je préfère qu’on se tutoie… Et si tu as besoin… commencé-je avant de me taire, me rappelant qu’il a refusé la première demande.

Retour

Son admiration m'arrache un sourire. Je commence à apprécier cette frimousse, et une envie de lui ébouriffer les cheveux me prend au cou. Je me retiens, il n'est pas mon jeune élève. C'est un jeune adulte. Je lève les yeux avec amusement. Dans un mouvement de la main je l'invite à avancer. Je tourne la tête vers lui quand il m'informe avoir vécu au Japon, plus jeune, et que mon dojo lui rappelais son temps là bas. L'instinct m'aurais poussé à invité ce jeune homme ou ce n'étais qu'un simple hasard ?

-En effet, ceci est à moi. J'ai d'abord travaillé comme nettoyeur de rues pour en arriver là. Ensuite, j'ai réalisé ma promesse. Construire un lieu comme celui de mon enfance. C'est marrant qu'il te rappelle la tienne... Sasuko avait un style bien à lui...

J'ignore le reste de la phrase. De la chance... Je ne dirais pas ça. Je revois soudainement le visage de mes parents violent, de mes peurs et ma petite sœur.

-Atsuko...

Le regard du garçon me rappelle que je ne suis pas seul.

-c'est ma petite sœur. Elle me manque beaucoup.

Je ne veux pas en parler plus pour le moment. Cela reviendra à force à parler de mes parents. Et c'est bien la dernière chose que j'ai envie de faire avec inconnu. J'ouvre la porte de mon appartement et referme derrière mon invité. Lentement, je retire mes chaussures pour les troquer avec mes pantoufles. Par geste naturel, j'en donne une paire au jeune homme.

-Dit moi, le jour où un type que tu ne connais pas d'invite à manger, fait moi le plaisir de refuser. Les mauvaises gens sont partout. Rien ne confirme que le dojo n'est pas une couverture. Rien ne te conforte dans l'idée que je suis réellement prof et que je n'invente pas pour attirer des jeunes gens naïfs... Si tu veux bien, je vrai préparer tout ça avant que la chaine du froid ne soit plus respecter. Tu peux te servir de la télé, et les toilettes sont sur la porte gauche derrière le fauteuil noir.

Je lui tourne le dos en souriant. Je suis méchant quand même. Avec un arrière goût de sadisme. Mais ça reste une vérité. J’aurais pu être un type malsain. Et il m'a suivi sans stress. Ça peut être dangereux...
L'odeur commence à se faire sentir. J’hume les saveurs de mon pays en frémissant. Je viens de rentré, et pourtant le mal du pays m'envahi. J'ignore ce que fait le jeune homme. Dont j'ignore le nom pour le moment. Quand enfin le repas et près, j'apporte deux paires de baguettes et déposes les plat sur la table. Riz blanc et Sukiyaki. J’aime beaucoup ce plat. Si je n’avais que ça à manger, je serais heureux.

Puis-je connaitre ton nom, jeune homme ?

Retour et rencontre

Devant la porte d’entrée, j’admire toujours cette grande salle de combat. J’examine chaque recoin de la pièce : des tatamis placés au sol, aux murs qui encerclent le tout, puis mes yeux sont attirés par un escalier caché. Un élément qui diffère du Dojo où j’ai appris une bonne partie de mes connaissances en combat.

– En effet, ceci est à moi. J’ai d’abord travaillé comme nettoyeur de rues pour en arriver là.

Avec ce qu’il vient de m’annoncer, je regarde ce Dojo avec encore plus d’admiration, les yeux presque pétillants. Shin en a bavé pour concrétiser ses envies. Il doit être fier du chemin parcouru, il pourrait servir d’exemple pour beaucoup de monde.

– Ensuite, j’ai réalisé ma promesse. Construire un lieu comme celui de mon enfance. C’est marrant qu’il te rappelle la tienne... Sasuko avait un style bien à lui... dit-il pendant que je le suis vers le deuxième étage.

J’imagine, dans la salle du bas, des élèves qui saluent mon hôte surprise avant d’entamer le cours. Je souris devant le dur travail qu’il doit accomplir tous les jours, surtout après ma leçon foirée pour Stiles. Quand ce souvenir me revient en mémoire, je me mordre un peu l’intérieur de la joue pour m’empêcher de rire. Je n’étais réellement pas doué et je ne pense toujours pas l’être, même si mon alpha a réussi à lancer son premier couteau grâce à moi.

–Atsuko...

Au prénom annoncé avec une voix remplie d’une pointe de tristesse, je me tourne vers lui et l’observe un instant. La mélancolie émane de lui et imprègne un peu le bâtiment.

–c’est ma petite sœur. Elle me manque beaucoup.

Je baisse les yeux, comprenant parfaitement ce qu’il disait. Moi aussi, Cahir me manque beaucoup et, en ce qui me concerne, je ne l’ai pas connu longtemps. Alors, je n’ose pas imaginer ce qu’il endure, vu la distance entre lui et sa sœur.

***

Au palier de son appartement, il ouvre la porte et clôt, en même temps, le sujet sur sa sœur. Coupure que je comprends. Je ne lui pose aucune question, ne voulant pas l’effrayer et le forcer à en dire plus qu’il ne le souhaite. J’observe Shin ôter ses tennis, puis mettre des pantoufles et m’en prêter une paire. J’entre à mon tour, laissant mes chaussures dans l’espace fait pour.

–Dis-moi, le jour où un type que tu ne connais pas d’invite a mangé, fais-moi le plaisir de refuser. Les mauvaises gens sont partout. Rien ne confirme que le dojo n’est pas une couverture. Rien ne te conforte dans l’idée que je suis réellement prof et que je n’invente pas pour attirer des jeunes gens naïfs... Si tu veux bien, je vrai préparer tout ça avant que la chaîne du froid ne soit plus respecter. Tu peux te servir de la télé, et les toilettes sont sur la porte gauche derrière le fauteuil noir.

Je lui souris après ce qu’il vient de me dire et le regarde, le plus sérieusement possible, même si j’ai envie de rire et lui réponds, tandis qu’il part dans sa cuisine.

– C’est gentil de t’inquiéter pour moi, ça montre que tu ne ressembles pas à ces monstres.

Je soupire, un instant, me rappelant les rares moments où je vivais avec ma première famille et leur mimique quand quelque chose n’allait pas.

– Avec le temps, j’ai appris à les reconnaître et surtout, à les battre. Une habitude que j’ai acquise grâce ou à cause de mes anciens tuteurs, rajouté-je en observant le toit de l’appartement, avant de dire : Et tu étais un peu trop distrait pour imaginer un plan pour me capturer et m’enfermer dans ton dojo, non ?

En même temps, je m’approche du salon et n’ose pas allumer la télévision. Je scrute l’écran totalement noir et les reflets qu’il apporte, surtout le mien. Les minutes passent et je hume les bonnes odeurs qui sortent de la cuisine.

– Puis-je connaître ton nom, jeune homme ?

Trop obnubilé par la senteur du repas, je sursaute quand il m’adresse la parole, juste derrière moi et rigole sous le coup de la honte après lui avoir expliqué que j’arrivais à me défendre des assaillants. Je me tourne vers lui.

– Ah oui, désolé, je ne me suis pas présenté, dis-je en me grattant la tête, comme pour montrer une excuse : je m’appelle Caracole O’Brien.

Je m’approche de la table et m’installe, en prenant les baguettes.

– Tu dois être fier tout de même d’avoir réussir à créer ton propre Dojo par tes propres moyens, sans l’aide de personne. Et tu enseignes des cours pour quel genre d’élève ? Pourquoi tu as voulu devenir professeur ? Enfin, je ne t’oblige pas à en parler.

Le repas

Caracole. Quel nom improbable. Je n'avais jamais entendu un prénom si étrange en mon sens. Est-ce un prénom qui veut dire quelque chose ? Je m'installe en face de lui et commence à manger lentement, observant le visage qui semble si jeune. Le riz fumant m'appelle et j'oublie momentanément mon invité. Je ne suis pas très bavard de base, mais quand je mange, c'est pire. J'aime le calme et le silence pour profiter des saveurs et des senteurs.

Mais j'oublie que les Américains et les Européens aiment parler pendant les repas. Il semblerait aussi que cet homme aime parler en général. C’est étrange cette passion dévorante pour les mots. Pleins de choses sont dites par les gestes, les regards et les silences. Pourtant, l’être humain est une créature étrange qui a ce besoin de parler magistral. Et qui, paradoxalement, interdit à leurs animaux de compagnie de le faire.   L’humain est vraiment étrange…

– Tu dois être fier tout de même d’avoir réussir à créer ton propre Dojo par tes propres moyens, sans l’aide de personne.

Je relève la tête et le regarde à la fois calme, souriant et confiant. Oui je le suis. Pas besoin de le dire, je pense que cela se voit à mon regard. Il continu ses questions avec cette sincérité qui lui semble propre.

-Oui, en effet je suis plutôt fier de mon accomplissement ici. Surtout que poser un dojo dans une ville américaine n’est pas très simple et j’ai dû faire beaucoup de paperasse pour finalement arriver à construire dans ce bâtiment. Ce fut long.  

Je marque une pause avant de répondre à ses autres questions.

-J'enseigne à des enfants. J'ai essayé des cours particuliers pour les adultes, seulement sur cinq personnes… cinq sont parti du jour au lendemain sans dire au revoir. Donc le ras-le-bol d'être pris pour un idiot, j'ai abandonné cette idée. Et mon envie de devenir professeur me vient de mon ancien Maître. C'est une personne à qui je dois tout et c'est une manière de lui rendre hommage, en enseignant également. Et puis, j'aime beaucoup mes élèves. Les voir évoluer. Les voir grandir et prendre conscience de la force qu'ils ont en eux. Et surtout leur solidarité. Ils aiment s'aider et je suis encore plus fier de ça que du dojo en lui-même, car sans eux, mon dojo ne servirait à rien.

J'inspire profondément et continue de manger avec ma lenteur habituelle. Un léger silence s'installe après mes réponses et je ne suis pas contre ce moment de calme. Rassasié, relève ma tête et observe Caracole.

-Quel âge as-tu ? Tu sembles jeune avec une réelle maturité. C'est particulier.
Dans une heure j'ai mon premier cours. Si tu veux rester tu peux

Rencontre et retour !

Je regarde un long moment le repas qu’on me propose et capture mes baguettes. Je prends mon temps pour apporter la portion dans ma bouche, ayant perdu l'habitude de me nourrir avec cela. Une fois, un sushi embarqué, je porte le couvert à mes lèvres et déguste les spécialités du pays. Un maki part si un peu de pâte part là. Je dévore mon plat dans un mutisme omniprésent. Shin ne parle pas. Il mange tout simplement. Le silence s’est installé en un rien de temps, et j’éprouve l’envie soudain d’effacer le calme. Je lance la conversation sur un sujet qui nous intéresse tous les deux : le sport et son Dojo. Je lui demande alors comment il a fait pour réussir à en construire un ici ?

Shin mange encore une bouchée, puis un autre sans dire un mot. Le silence semble lui aller. Puis, il m'observe, un sourire sur les lèvres, le regard calme. Il se dégage de lui de la confiance, et surtout de la joie. Il est heureux d’avoir réussi son exploit.

— Oui, en effet je suis plutôt fier de mon accomplissement ici. Surtout que poser un dojo dans une ville américaine n’est pas très simple et j’ai dû faire beaucoup de paperasse pour finalement arriver à construire dans ce bâtiment. Ce fut long.

Quand il garde le silence, je lui souris à mon tour. J’entends sa joie dans sa voix et dans son corps. C’en est presque contagieux.

— J’enseigne à des enfants. J’ai essayé des cours particuliers pour les adultes, seulement sur cinq personnes… cinq sont partis du jour au lendemain sans dire au revoir. Donc le ras-le-bol d’être prit pour un idiot, j’ai abandonné cette idée.

Avec son discours, je me remémore le peu d’adultes que j’ai eu dans ma vie et le comprends assez facilement. Être abandonné après s’être donné à fond pour cela, c’est dur et cela enlève tout désir de continuer par la suite.

— Et mon envie de devenir professeur me vient de mon ancien Maître. C’est une personne à qui je dois tout et c’est une manière de lui rendre hommage, en enseignant également. Et puis, j’aime beaucoup mes élèves. Les voir évoluer. Les voir grandir et prendre conscience de la force qu’ils ont en eux. Et surtout leur solidarité. Ils aiment s’aider et je suis encore plus fier de ça que du dojo en lui-même, car sans eux, mon dojo ne servirait à rien.

Pour toute réponse, je lui souris pensant qu’il veut rester aux calmes durant son repas. Il mange alors son plat ; je le suis presque dans ses mouvements et termine mon assiette, peu après lui.

— Quel âge as-tu ? Tu sembles jeune avec une réelle maturité. C’est particulier.
Dans une heure j’ai mon premier cours. Si tu veux rester, tu peux.

Quand il m’a questionné sur ma vie, j’ai directement levé la tête et me suis senti content à la fin de sa phrase. Il m’invitait à regarder son enseignement. J’y réfléchis un long moment et trouve ma réponse. Étudier de nouvelles leçons ne pouvait que m’aider dans mon apprentissage.

— J’ai 17 ans, bientôt 18, lui dis-je tout simplement, et avec mon ancien tuteur, j’ai dû être mature avant l’âge… Et toi, tu as quel âge ? Ah et pour le cours, je veux bien y assister. Cela va me rappeler des souvenirs de quand je m’entraînais petit. Et tu leur enseignes quoi ? Enfin, où en sont tes protégés ? Tu veux te préparer avant d’aller donner ton cours ?

Les enfants

Caracole respecte mon silence et je lui en suis reconnaissant. Il ne parle pas trop et mange bien. Je l'observe, apprécie son effort d'utiliser les baguettes alors qu'il y a des couvert à côté. Il a du mal au début, mais très vite, son corps semble se souvenir de comment il faut faire.

J'ai 17 ans, bientôt 18, lui dis-je tout simplement, et avec mon ancien tuteur, j'ai dû être mature avant l'âge… Et toi, tu as quel âge ?
-J'ai tout juste 21 ans.

es autres questions fusent alors j'attends qu'il ait fini pour répondre. Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand il me demande où sont mes protégés. Par contre, je me demande aussi ce qu'il voulait dire en parlant de son tuteur. Son regard s'étant assombri en prononçant ces mots, je me doute que ce n'était pas de bons souvenirs. Je ne lui en parlerais pas. S'il voulait le faire, il n'aurait pas été si vague dans ses propos.

-Les enfants doivent encore être avec leurs parents pour leurs repas j'imagine. Le cours ne commence que dans une heure, j'ai tout le temps de me préparer. Et j'enseigne le Jujitsu. Mon Maître m'a donné tout son savoir et le transmettre à la génération future est un honneur pour moi. J'aime enseigner cet art.

La conversation s'enchaînent, pour finalement arriver sans conteste à Nathan.

-Depuis peu, j'ai rencontré un homme. Qui semble descendre d'une lignée de samouraïs. Et il me fait l'honneur de transmettre la philosophie du Bushido. Dans mon dojo. Peut-être en serais-tu intéressé. Il s'appelle Nathan Kitoshi. Je lui ai promis de lui commencer à parler de lui à mes connaissances et tu sembles être intéressé par ce qui se passe dans un dojo.

Les questions de Caracole vont bon train et j'essaie de lui répondre du mieux possible. Ce garçon est fascisant, curieux et instructif. Ses questionnements sont pertinents et intéressants. Il semble être plein de ressources et n'a pas honte de demander quand il ne sait pas. J'aime les élèves comme lui. Ceux qui ne prennent rien pour acquis, même ce qu'ils ont compris.

L'heure passe et je ne m'en rends compte que lorsque mon réveil sonne. Caracole comprend et je n'ai pas à lui dire que je vais me préparer pour qu'il comprenne. Je file dans ma chambre et enfile mon kimono. Si ceux des élèves sont aux couleurs de l'école, le mien est bleu gris, avec des motifs noirs. Celui que mon maître m'a offert avec ces mots "Tu ne le mettras que lorsque tu auras des élèves aussi assidus que toi." Il lui avait appartenu. Après son savoir, c'est la deuxième plus belle chose de son héritage.

Quand je reviens, je manque de m'étouffer lorsque je vois la vaisselle de faite et de rangée. Je regarde Caracole, qui, le nez plongé dans ma bibliothèque ne me vois pas arriver. Pour ne pas le faire sursauter, je fais bouger une chaise.

-Tu n'étais pas obligé de tout ranger. J'aurais pu le faire plus tard.

Sa réponse me fait sourire et je le remercie chaleureusement quand même. Nous descendons ensuite dans le Dojo. Là, est déjà présent cinq élèves. Lola m'informe que son frère ne sera pas là. Julia, elle demande qui est ce garçon avec moi.

-J'en parlerai quand tout le monde sera là Julia-Sama.

Les joues de l'enfant deviennent rouge et je rigole avec sincérité. Les autres enfants rigoles aussi et Caracole semble amusé.

-Seinsei ! Ne m'appelez pas comme ça !

-Bien Bien..

Les autres arrivent juste après cet échange et je salue les parents. Lorsque tout le monde est prêt, je leurs fait signe de s'asseoir. Caracole comprend le message et fait de même, je le remercie en silence.

-Je déclare le cercle de la Parole ouvert. Mais avant de vous donner l'allumette sacrée, je veux vous présenter celui qui est à mes côté et qui assistera au cours aujourd'hui. C'est Caracole. Il a déjà des bases solides, car lui aussi a eu des cours quand il était petit. Caracole, je te donne l'allumette de la parole. Présente toi...

J'avais complètement oublié de lui parler de ce détail très important, mais il s'adapte vite et commence à parler aux enfants, qui, en les connaissant, se retiennent de l'assaillir de questions.

 

Retour et rencontres

Shin garde son calme devant l’avalanche de questions, il n’a pas perdu son calme et m’écoute sans rien dire. Une fois mon interrogatoire terminé, j’attends, ses réponses avec impatience, tend l’oreille aux explications Shin qui s’y connaît bien mieux que moi en arts martiaux. Ma joie transpire de toute part, je me demande même si Shin peut la remarquer.

— Les enfants doivent encore être avec leurs parents pour leurs repas, j’imagine. Le cours ne commence que dans une heure, j’ai tout le temps de me préparer. Et j’enseigne le Jujitsu. Mon Maître m’a donné tout son savoir et le transmettre à la génération future est un honneur pour moi. J’aime enseigner cet art.

Je n’ai pas besoin de me servir de mon ouïe pour voir la passion qui anime Shin. Rien qu’à sa manière de conter ses désirs, je ressens tout cela, je pourrais même imaginer une lumière qui enveloppe son corps quand il en parle, mais on ne joue pas dans un manga.

— Depuis peu, j’ai rencontré un homme. Qui semble descendre d’une lignée de samouraïs. Et il me fait l’honneur de transmettre la philosophie du Bushido.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’apporte un nouvel intérêt aux interventions de Shin. Samouraïs, Bushido. J’ai toujours adoré me servir des armes blanches, plus que les armes à feu.

— Dans mon dojo. Peut-être en serais-tu intéressé. Il s’appelle Nathan Kitoshi. Je lui ai promis de lui commencer à parler de lui à mes connaissances et tu sembles être intéressé par ce qui se passe dans un dojo.

Je réfléchis un temps à son conseil et l’idée m’attire de plus en plus. Elle pourrait sûrement m’aider à changer… Et quand l’envie prend le dessus, ma réponse s’impose d’elle-même.

— Oui, cela pourrait être intéressant, même si ce n’était pas le type d’enseignement que je recevais… Cela me permettra peut-être d’apprendre tout cela d’un nouveau regard. Donc, pourquoi pas, s’il accepte.

Après le jeu de questions-réponses, l’heure fatidique approche et, après la sonnerie de son réveil, Shin part se préparer. En l’attendant, je m’occupe et fais la vaisselle pour le remercier de son invitation. Je lave même la nappe pour la débarrasser de ses poussières et miettes.

Quand il revient, je terminais de nettoyer la table avec un torchon trouvé à la vue de tous.
— Tu n’étais pas obligé de tout ranger. J’aurais pu le faire plus tard.
— C’est rien, ne t’inquiète pas, cela me fait plaisir, lui dis-je tout simplement.

Il me sourit à son tour et nous quittons sa maison pour atteindre son dojo qui s’est peuplé un peu avant. J’observe les élèves de Shin et souris, devant leur regard interrogateur sur ma présence ici. Une jeune fille prend les devants et pose lui la question.

— J’en parlerai quand tout le monde sera là Julia-Sama.

Au terme employé par Shin, la jeune fille se teint d’un rouge timide aux joues, ou un peu boudeur. Shin, en rigole, tout comme ses élèves, je souris devant la situation.

— Seinsei ! Ne m’appelez pas comme ça !
— Bien Bien.

D’autres élèves arrivent avec leur parent. Shin va leur parler, je pense même qu’il doit leur expliquer ma présence en ces lieux pour les rassurer, et quand, il revient, le cours commence.

Sous un signe de main, tout le monde s’installe sur les tatamis et je les imite. Un cercle est formé en un rien de temps et les élèves attendent la suite.

— Je déclare le cercle de la Parole ouvert.

Je ressens chez les enfants, avant même le début du cours, une envie grandissante sur l’apprentissage, et aussi sur ma personne.

— Mais avant de vous donner l’allumette sacrée, je veux vous présenter celui qui est à mes côtés et qui assistera au cours aujourd’hui. C’est Caracole. Il a déjà des bases solides, car lui aussi a eu des cours quand il était petit. Caracole, je te donne l’allumette de la parole. Présente-toi...

Je prends l’allumette et réfléchis aux textes que je vais leur raconter, oubliant certains détails, qu’ils ne doivent pas connaître, outre mon côté surnaturel bien évidemment. Par quoi serait-il intéressé sur ma vie ?

— Hmm, je m’appelle Caracole O’Brien. Comme vous l’a dit votre sensei, j’ai suivi différent cours de combat : karaté, judo, krav maga, même si pour ce dernier, je n’ai pas suivi beaucoup de cours, car j’ai déménagé ici, il y a de cela trois ans. Je pratique tout seul chez moi pour ne pas perdre la main.

J’oublie certains apprentissages, comme le lancer de couteau, ou le kendo. Après mon monologue, je rends l’allumette à Shin et écoute l’impatience des élèves pour poser leur question. Ce dernier le donne à un des enfants et la série de demandes arrive et, discipliné, chaque petit attend son tour, presque un interrogatoire de police.

— Comment tu as rencontré notre sensei ?
— De manière assez banale, en marchant dans la rue…
Je me tourne vers Shin, ne sachant quoi dire d’autre… surtout ne voulant pas donner des ennuis à Shin…
— Tu as quel niveau pour tes arts martiaux ?
— En karaté, j’étais marron 3e kyu, en kendo Ninda niveau 5 et j’ai commencé assez tôt, 4 ans pour le karaté, et je devais m’entraîner souvent… Pour le Kendo j’avais 5 ans…
— Comment ça se fait que restes avec nous ?
— Hmm, tu devrais demander à ton sensei.
— Comment s’écrit ton prénom ?
— C. A.R.A.C.O.L.E, tout simplement
— Et ça veut dire quelque chose ?
— En Français, c’est lié à l’équitation… Quand on fait tourner les chevaux en cercle.
— Tu as quel âge ?
— 17 ans, bientôt 18.

Les questions continuent, puis change de sujet et vogue vers Shin :

— Pourquoi il reste là sensei ?

Les enfants

Caracole semble être à l'aise avec les questions. Ce qui me rassure. Je sais qu'ils peuvent être déstabilisant au début. Mais le jeune homme s'en sort. Il me lance des regards par moment, et je hoche la tête. Il est calme, avenant, et il a toute l'attention des enfants. J'écoute avec attention moi aussi, tout en les surveillant. Lola et Nathan on arrêter de se disputer. J'en suis content. Farid semble apaisé. Le Ramadan est terminé. Les autres sont fidèles à eux même.


— Pourquoi il reste là sensei ?
Je les regarde à tour de rôle. Il n'y a pas de raison particulière, mais il faut que trouve quelque chose à leur dire. Quelque chose qui les ferait sourire au moins. Je ne peux juste pas répondre "Je lui est proposer, il a dit oui". Ils seraient tristes d'une réponse comme celle-ci.

-Il reste pour vous regarder, et pourquoi pas, vous montrer ce qu'il sait faire ?

Ma question était destinée à Caracole, mais les enfants ont tous oublier le cercle et ont crier un "oui !" Collectif. Je les observe, et ils se calment, comprenant que l’intéressé n'a même pas encore dit oui. Je leur offre un sourire réconfortant. Ils ne sont pas méchants, juste beaucoup trop vif quand ils sont passionnés.

Après qu'il est donné sa réponse, je m'incline devant les enfants, et ils en font autant. Le groupe de parole est donc fini, place au cours. Comme à leur habitude, ils se mettent en binômes. Ils tournent, ne se disputent pas et se mettent en face.

-Nous revoyons le geste de la dernière fois, avant mon départ en voyage. Qui s'en souvient ?
Nathan : Moi !
-Alors toi et ta camarde, montrez nous.

Ils s'exécutent. Après s'être salué, les enfants ont commencer leur démonstration. C'était presque ça. Je corrige leur posture, et les laisse continuer. Très vite, les autres suivent, et je souris. Toujours à capter mes demandes avant que je les donne.

-Farid ! Attention !

Le jeune musulman n'a pas vu qu'il reculait dangereusement contre le mur. À ma grande surprise, il esquive l'attaque d'Innaya. J'arrive juste à temps pour qu'elle frappe mon bras plutôt que le mur.

Ouf. Personne n'est blessé. Inna ne semble pas comprendre ce qui se passe. Je lui souris et les invite à s'éloigner du mur. Revenant vers Caracole, je me demande ce qu'il en pense.

[...]

L'heure approche à la fin et les enfants fatiguent. Ils se tournent dans ma direction et je comprends qu'ils ne veulent plus. Je leur fais signe d'aller boire. C'est le moment où Caracole pourra, s'il a envie, faire une démonstration. Même s'il a besoin de moi pour. Les enfants reviennent avec une boisson et s’installent pour la pause. Je lance un regard au jeune homme. Les enfants sont curieux de savoir ce que Caracole et capable de faire.

La démonstration !

Pour une première fois avec des jeunes, je m’en suis bien sortie et, au vu des réactions de Shin, il pense la même chose que moi. Les enfants à la manière d’une nouveauté dans une classe se sont beaucoup intéressés à moi, puis, ils sont passés à autre chose et se sont jetés sur leur sensei pour assouvir leur besoin de connaissance : la curiosité des gamins.

— Pourquoi il reste là sensei ?
— Il reste pour vous regarder, et pourquoi pas, vous montrer ce qu’il sait faire ?

Je l’observe et souris, ne sachant que répondre à sa dernière question. Leur faire découvrir les techniques que j’ai appris ? Je dois trouver quelque chose de pas trop brutal, comme les combats que mon tuteur me forçait à pratiquer… Ou le sport de Connor ? Je souris à Shin. Et je souris encore plus devant le oui des enfants qui n’avaient même pas entendu une réponse de ma part, comme si j’allais dire oui. L’envie s’invite en plus de leur montrer quelque chose… Et, j’aurais le temps d’y réfléchir, lors de leur cours.

— Pourquoi pas, ça pourrait être intéressent, en plus je suis un peu rouillé, depuis le temps.

Juste après ma réponse, et un sourire, Shin s’incline devant ses élèves et débute la leçon.

— Nous revoyons le geste de la dernière fois, avant mon départ en voyage. Qui s’en souvient ? demande Shin.
— Moi, informe un enfant, en levant la main.
— Alors toi et ta camarde, montrez-nous.

Les petits, en plein centre du tatami, se saluent, prêts pour la démonstration. Je ressens la joie de montrer qu’ils ont bien appris leur leçon. Shin, après une première présentation, s’approche des disciples et, d’un geste rassurant, corrige leur posture, et m’offre d’anciens souvenirs, où, on me recadrait souvent quand je me trompais, mais pas avec autant de sympathie.

Puis, une fois la démonstration terminée, les élèves s’installent deux par deux, comme habitué sans attendre l’ordre de leur professeur et les entraînements se succédèrent les uns après les autres, sous le regard bienveillant de Shin, améliorant les gestes, ou les positions…

— Farid attention, hurla Shin, soudain inquiet.

Je me tourne vers la voix de Shin, qui, par chance, et surtout grâce à ses réflexes, put protéger la jeune fille qui avait failli frapper le mur, en lui opposant le bras, moins dur. Sauvés, les deux enfants suivent le conseil de Shin et se réinstallent plus au centre du tatami.

Shin, s’approche de moi et attend, qu’un élève demande un renseignement. Il continue à observer ses disciples, pour s’assurer qu’ils ne retournent pas vers le mur.

— Tu es un bon professeur, toujours a regardé ce que font les tes élèves au cas où. Ils doivent aussi te faire confiance, et bien te connaître pour savoir ce que tu veux avant que tu ne leur dises.

***

Les élèves stoppent, épuisés par leur travail de longue haleine. Ils observent leur professeur pour l’arrêt du cours. Une heure d’entraînement, normal qu’ils soient fatigués. Je souris, et stresse un peu aussi. Je n’ai pas réfléchi à ce que je pourrais leur montrer, qu’est-ce qu’il leur plairait ?

Je me tourne vers Shin et le regarde un moment. Je ne pense pas me servir des sports les plus brutaux que j’ai appris. Et me décide pour une présentation solo. Des techniques simples.

Je m’installe sur le tatami et salue les élèves — ma main gauche ouverte qui accueille le poing de la droite. Puis, je m’échauffe un peu, avant de débuter par une série de saltos, trois exactement, qui me permet de joindre l’autre bout du tatami, avec un grand écart. Puis, je me lève et, prépare une attaque, les bras en avant, la main ouverte, prêt pour agripper une partie du corps. Je me bats face à un ennemi imaginaire, puis, changeant de position, lui donne un coup de pied latéral. Puis termine, par un petit jeu, montrant la souplesse que des techniques.

Puis, je m’arrête et salue à nouveau le groupe, espérant que cela leur a plu.

vidéo sur les techniques:

Démonstration

L’avis de Caracole m’arrache un sourire amical. C’est vrai que cette classe commence à bien me connaître, moi et mes habitudes. Ils savent comment je vais réagir la plupart de temps. Et aujourd'hui, il est rare que j’arrive à les surprendre. C’est pour ça que je suis heureux d’avoir rencontré Nathan et Caracole. Andy n’a pas encore croisé mes élèves, mais peut-être qu’un jour, ils la rencontreront aussi. Devant Nathan, les enfants ont été fascinés. Et je suis sûr que cela sera aussi le cas devant Caracole.

-Oui. Ils me connaissent que trop bien. Ils sont extrêmement attentifs à tous ceux qui les entourent. La plupart du temps. Mais je suis aussi très attentif à eux. Ce sont mes élèves. Mais parfois, je les vois comme mes enfants. Je me suis beaucoup attaché à eux, et je ne supporterais pas qu’il leur arrive quoi que ce soit. Les parents me sont reconnaissants, ainsi que les professeurs de leurs écoles. Certains comme Farid étaient de véritable chercheurs de problèmes. D’autre, comme Inna n’avaient aucun but. Aujourd’hui, ils ont changer, et c’est là que je me rend compte que la différence demeure une réelle force. Ce sont des enfants chaleureux, pourtant, quand les parents les ont inscrits, certains m’ont prévenu de ne pas me laisser faire, qu’ils pourraient facilement être méchants.

Je marque une pause dans mes paroles, pour m'intéresser à Karla. Elle a réussi un mouvement parfait. Je lui lance un sourire gigantesque ravi, et elle m’observe, très fière d’elle.

-Le groupe de paroles, je l’ai instauré de suite. Mais les premières fois, ont étaient sincèrement… Chaotiques. Il n’y avait aucun ordre, aucun respect, aucune envie d’être copains. Aujourd'hui, je sais qu’ils se défendaient, si l’un deux était victime d’une injustice. Et j’en suis assez fier. J’ai réussi à enseigné le respect et l’entraide à travers le jujitsu.

L’heure passe, et les enfants fatiguent, ce qui est parfaitement normal. Je leur fais signe d'aller boire et certains s’allongent même. Je souris.

-Après, ça sera à Caracole de vous montrer ce qu’il sait faire…

Cette simple phrase semble les requinquer et ils courent boire. Pendant qu’ils s’en vont, je vois que Caracole me regarde. Il a changé d’avis ? Il ne veut plus ? Il a le trac ? Il ne sait pas quoi faire ? Je plaque une main sur son épaule et lui sourit. De toute façon, même si c’était que de la gym, ils seraient ravis. Mais je ne révèle rien. Je ne lui lance qu’un regard d’encouragement.

Finalement, quand les élèves reviennent, il s'installe devant eux et les salue. Je m’assieds aussi et attends qu’il commence.. Ce qui ne se fait pas attendre. Les mouvements du garçon sont fluides, rapides, et sûrs. Il est donc partit sur du Wushu kung fu. Cette représentation en solo est magnifique, mais.. Je vois bien à quel point, il se retient. Il n’y va pas avec toute sa force, ni avec toute sa vitesse. Il y a quelque chose de fascinant dans ses mouvements. Une grâce d’enfant, mais une force bestiale. Son regard et sévère. Comme s’il avait grandement souffert en apprenant. Comme je m’en doutais, les enfants sont attentifs, et les yeux de tous brillent de curiosité et d'émerveillement.

Quand finalement, il s’arrête et les salue de nouveau, je me surprends à être aussi curieux que mes jeunes. Où, quand, avec qui il a appris à combattre ? Pourquoi se retient-il ?

-Comment ça s’appelle ?
-Comment vous avez fait ?
-C’était quoi les derniers mouvements ?


Les questions commencées à fuser de nouveaux. Mais finalement, il ne reste qu'à 6. Toutes du même registre. Ils n’ont pas encore l’esprit adulte qui demanderait des choses autres. Là, ils sont sur l'apprentissage.. Ils ne pensent pas aux combats, à savoir qu’elle technique est plus forte que l’autre. Et cela me rassure vraiment. Caracole répond à toutes et me contente d’écouter cette fois..

Retour et rencontre !

Un sourire se dessine sur le visage de Shin. Un regard bienveillant qu’il lance à ses élèves. Ils n’ont plus besoin d’entendre ses ordres pour se mettre au travail. Ils lisent en lui, habitués, et confiants et se mettent au boulot.

Je souris à mon tour quand il m’explique l’histoire qu’il a vécue avec ces étudiants. Tout ce qu’il me dit, je le remarque assez facilement dans leur regard, dans leur façon d’agir. Ils sont joyeux, aiment montrer ce qu’ils ont appris le cours d’avant. De plus Shin parle de tout cela avec passion, je n’ai même pas besoin de fouiller en lui, sa voix me suffit, tout comme ses actes.

Il arrête son discours pour féliciter une de ses élèves ; un sourire immense, un éloge mérité.

Je ne l’interromps pas, ne voulant pas gâcher ce moment bien précis. Une fierté, autant pour l’enfant que pour le professeur. Puis, il m’explique les débuts, leur première rencontre chaotique. Cette période où tous élèves tentent de découvrir jusqu’où ils peuvent aller, mettre au défi leur nouvel enseignant. Défis qu’il a parfaitement révélés. Et, vu les changements d’avec ce passé, je comprends qu’il a fait un bon travail.


— C’est normal qu’ils aient changé, ils ont un bon professeur, à l’écoute et attentionné, ce que certains parents n’arrivent pas à donner. Ils ont confiance et te le prouvent chaque jour, tout comme tu leur prouves chaque jour qu’ils le peuvent.

L’heure passe assez rapidement. Shin aide et améliore les techniques de ses élèves. Je l’écoute et regarde faire sans intervenir. Je n’ai absolument pas les méthodes pour leur apprendre un style de combat. J’en serais incapable. Surtout que l’approche que j’ai étudiée n’est pas aussi douce que celle-ci. Enchaînements qui restent tout de même épuisants après une heure de pratique.

Assoiffés ou fatigués, certains élèves s’allongent ; d’autres vont boire de l’eau pour se requinquer. Mais, bizarrement, après l’explication de Shin, ils retrouvent leur force d’avant. Ils attendent réellement de voir ce que je sais faire. Un doute s’insinue en moi, surtout ma démonstration qui sera différente de ce qu’ils font. Ils risquent de me poser des tonnes de questions, mais j’ai promis. Je vais le faire. Et, une main sur mon épaule me rassure un peu.

Je me lance, puis termine mes enchaînements libres. Je ne ressens pas de fatigue, mais me demande ce qu’ils en ont pensé, surtout ce que Shin en a pensé, lui qui doit connaître le genre de combat que j’ai dû pratiquer par le passé. Et des questions doivent l'assaillir. Mais, après quelques minutes, ce sont les élèves qui se lèvent pour me poser une série de questions : « Comment ça s’appelle ? Comment vous avez fait ? C’était quoi les derniers mouvements ? » Chacune de leur demande obtiendra une réponse, mais je les laisse finir, avant de me mettre à parler. Qui sait, l’une d’elles pourrait être mélangée avec une autre.

Je m’assieds à mon tour et les regarde tous.

— Alors, pour vous répondre, j’ai pratiqué un sport différent : le Wushu kung-fu, un sport venant de Chine. Les mouvements faits sont des mouvements libres. Je faisais ce qui me passait par la tête, même s’ils y avaient des mouvements récurrents.
— Un peu comme Kung-fu panda ?
— Oui, mais sans la magie, même si les noms des animaux sont bien des mouvements pour se défendre, la technique du tigre…

Je continue à leur expliquer les différentes techniques que j’ai utilisées, parlant aussi de certains mouvements, montrant que je savais bien tomber pour avoir moins mal, ce qu’ils devaient avoir appris avec Shin… Shin, qui pour le moment garde le silence.


Puis les parents arrivent pour récupérer leur enfant. Ces derniers, saluant leur sensei, écoutent ses explications pour le prochain cours et courent vers leurs parents, contents et joyeux. Je souris quand j’entends qu’ils parlent des techniques que je leur ai montrés.


Puis, une fois toute sortie, je me tourne vers Shin et lui souris. Je ne sais pas comment réagir face à son silence. Il a des questions qu’il a retenues quand ses élèves m’observaient, mais maintenant, je devrais y répondre.

— Tu as des questions ? demandé-je pour l’empêcher de garder le silence, avec une pointe de stresse dans la voix.

Vers la fin..

Quand les parents viennent récupérer leurs enfants, je m'octroie une pause rafraîchissante. Silencieux comme un soir d'hiver, je cogite de mon côté. Peut-être que je me suis trompé ? Peut-être qu'il y est allé normalement. Après tout, c'était une démonstration, ce n'était pas un combat. Je bois une grande gorgée d'eau, puis une seconde avant de m'arroser le visage. Tous les enfants ne sont pas partis quand je reviens. Caracole les observes et je m'approche de lui, doucement. Regardant dans sa direction. Toujours dans mon mutisme.

Quand tous les enfants sont finalement avec leurs parents, je n'ai toujours pas sorti un son. Caracole s'est tourné vers moi. Attends t-il que je lui donne mon ressenti ? J'observe les traits de son visage. Il est calme, serein. Mais aussi un peut curieux. Finalement, il brise le silence que j'ai laissé.

Il me demande si j'ai des questions. J'en ai. Mais sont telles légitime ? Je regarde le jeune homme avec insistance. J'ai ressenti sa légère monté de stress. Pas besoin d'être magicien. Pourquoi stresse t-il ?
-Pourquoi stresses-tu ? Dis-je en écho à mes pensées.

Je marque une autre pause avant de reprendre.

-J'ai une seule question.. Ton apprentissage.. Semble avoir été éprouvant... Tu as souffert ?
J'en avais d'autres. Beaucoup d'autres. Mais peut-être que j'aurais des réponses plus tard. Sinon, il gardera son secret. Je n'ai pas à entrer dans sa vie. Je le connais à peine.

-Si tu le veux bien, un jour, j'aimerais connaître un peu ta façon de te battre... Voudra -tu faire un combat amical contre moi ? Pas aujourd'hui cela dit. j'ai pas mal de chose à régler...  

Retour et rencontre : the end ! 

 
Je regarde Shin un long moment, un peu mal à l’aise. Que va-t-il demander ? Que devrais-je lui répondre ? La vérité sur l’entraînement ? Ou bien édulcorer mes cours de combats ? Je ne sais pas et hésite. Ai-je bien fait dire cela comme ça ? Je scrute le moindre de ses faits et gestes, mais il reste calme un long moment. À quoi pense-t-il ? Cherche-t-il ses questions ? Bientôt, je le serais : ses lèvres bougent.
 
— J’ai pas vraiment l’habitude d’en parler en fait… répondis-je, une main derrière la tête.
 
Puis la question vient : mon entraînement a-t-il été difficile ? Sûrement ? Je ne sais pas ! Je n’ai connu que cela. Je trouve surtout que c’était épuisant, mais en voyant Shin s’amuser avec les petits, leur apprendre plusieurs notions de combat, je ne peux penser qu’à une chose.
 
— Oui, par rapport à ce que tu enseignes, c’était plus compliqué. Les professeurs étaient moins tendres que toi… dis-je en gardant des éléments pour moi.
 
Un silence s’installe un court instant, puis Shin, me demande un combat amical. Je le regarde, souris, ne sais quoi répondre.
 
— Euh, pourquoi pas, si tu veux, lui affirmé-je, simplement.
 
Le fait que le duel ne se passe pas aujourd’hui me rassure un peu. Je ne me suis encore jamais battue, en mode humain garou, sauf, quand je me suis battu avec Léoric, mais là, je devais user de toutes mes forces…
 
— D’accord, lui dis-je alors plus rassuré, au fait, si tu veux, je te donne mon numéro de téléphone, ça sera plus simple pour s’appeler ?
 
Sans attendre, il le prend, puis je le laisse à son travail.