Tout s’était bien passé. Alex avait prit Andy au coin de chez elle. Il était arrivé avec quelques minutes d’avance, et elles quelques unes de retard, qu’il su mettre à profit en angoissant et en se demandant quelle étrange idée lui était passée par la tête de l’inviter de la sorte. Il s’était regardé environ soixante-vingt-douze fois dans le rétroviseur en se demandant s’il n’avait pas fait un effort excessif ou, au contraire, s’il aurait dû se mettre davantage sur son trente-et-un. Après tout, le mot rencard n’avait pas été prononcé, ni même sous-entendu, lui semblait-il, mais l’empourprement de ses joues, les maladresses d’Andy et sa vie romantique béante depuis la rupture avec Jenny, malgré ses tentatives infructueuses sur une pléthore de sites de rencontres, le poussaient à espérer que le mot tabou ait du moins été dans l’air.
Et il avait peut-être eu raison! Andy lui était apparue aussi resplendissante que son retard pouvait l’excuser et ils avaient filé au musée du cheddar. Ce n’était pas le plus grand musée que l’humanité ait connu, mais ils y passèrent tout de même quelques heures, à lire des panneaux explicatifs, goûter divers produits, lire davantage de panneaux, retourner goûter lesdits produits – ils étaient excellents à ce titre, tous les deux – et prendre des photos des lieux, du paysage aux alentours, des vaches couchées dans le champ, des veaux un peu maladroits qui courraient comme un cheval à bascule. Et Alex, biochimiste aguerri et généreux, s’offrit même pour expliciter quelques phrases nébuleuses à la professeure de yoga qui ne semblait pas mesurer l’ampleur de termes tels que « fermentation lactique aérobie », « lactase », et quelques autres encore. En s’efforçant d’être à la fois succinct et précis, afin de ne pas devenir lourd ou de tomber dans cette abominable dérive qu’était un ton un peu trop pédant.
La journée s’était très bien passée, dans le rire et la bonne humeur, et ils s’étaient retrouvés dans l’un des bars favoris du laborantin. Celui où il avait tendance à emmener ses seconds rendez-vous galants, lorsqu’il croyait que le courant passait. Car ils avaient une grande variété de boissons en tous genres, que ce soit de virils whiskys ou des cocktails plus délicats. Ou des plus classiques…
-Et un black velvet pour moi! Avec un nachos, s’il-vous-plait. ajouta-t-il après la commande d’Andy.
La seule ombre au portrait, c’était que toute la journée, il avait dû se concentrer pour ne pas mentionner son colocataire. Ou, pour être davantage précis, il avait éviter de le nommer, lorsqu’il racontait quelques anecdotes que ce soit. Il n’était pas question que ce pataud d’ours vienne ruiner ce lien spécial qu’il avait la chance d’établir avec la demoiselle par sa simple mention et un souvenir négatif qu’elle avait de leurs années lycéennes. Éventuellement, lorsqu’ils se seraient apprivoisés, le temps viendrait de faire sortir le chat du sac. Plutôt rapidement, espérait-il, car Alex devait se rendre à l’évidence : il n’était pas doué pour les cachotteries, et il craignait que ça ne lui explose au visage en un retour de flammes considérable.
Et puis, il y avait cet aura qui émanait distinctement d’Andy et qu’il n’arrivait toujours pas à cerner efficacement. Ce chat devrait également sortir du sac, mais… était-ce à lui d’aborder ce sujet ou bien était-ce à elle?
-J’suis content que le musée t’aies plu, en tout cas! lança maladroitement le franco-manitobain.
Dernière édition par Alex Cormier le Ven 9 Nov 2018 - 3:23, édité 1 fois
Andy Turing
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Mer 10 Oct 2018 - 14:20
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Elle avait cessé de compter le nombre de tenues essayées au bout de la quatrième. Peur de passer pour une fille désespérée, de venir trop bien habillée, ou bien pas assez. Elle se souvenait d'Alex comme d'un garçon simple, avec les goûts qui allait avec. C'est finalement vêtue d'une robe estivale blanche à motifs floraux bleus, et d'une paire d’escarpins outremer qu'elle l'avait rejoint dans sa voiture, sous les encouragements de Capucine lui hurlant qu'elle était en retard pour son rencard. C'était sûrement ce que c'était même si ce mot n'avait pas été prononcé, une chance de satisfaire la jeune Andy du lycée qui n'avait jamais eu le cran d'aller adresser la parole au tout aussi jeune Alex de l'époque.
Le sourire dont l'avait gratifié le jeune homme l'avait rassurée sur son retard, mais aussi sur son choix vestimentaire du jour et ils avaient filé en direction du musée. Enfin le garçon à l'odeur si particulière avait filé, connaissant le chemin pour aller jusqu'à leur destination du jour.
Cette visite avait été très agréable, ils avaient dégusté de nombreux fromages, découvert maintes choses à son sujet, les explications d'Alex venant s'ajouter à celles des différents panneaux. Elle n'avait jamais eu de grosses lacunes durant les cours de sciences au lycée, mais certains mots et notions s'étaient effacés de son esprit au fil des années. Ce musée regroupait deux des choses qu'elle aimait de plus : la nourriture et le fait d'apprendre de nouvelles choses. Même si ce lieu pouvait paraître incongru pour un rendez-vous à visée romantique, cela lui convenait parfaitement et lui occupait l'esprit. En tout cas suffisamment pour l'empêcher de gaffer. Sa maladresse habituelle lui laissa quelques heures de répit, et quand ils quittèrent le musée pour arriver dans un bar elle se sentait déjà bien moins stressée. Alex n'allait pas la manger, il avait l'air aussi stressé qu'elle et ne lui mettait pas la pression.
Le bar était charmant, mais ce lieu lui rappela aussi sa récente excursion de la veille dans un autre établissement de ce genre. Le Pink Print, endroit que le manitobain lui avait lui même fortement déconseillé, chose dont elle s'était souvenue à la fin de la soirée, au moment d'embarquer sa colocataire irréfléchie pour aller faire quelques points de suture sur la main qui avait serré trop fort un vulgaire verre d'alcool. Elle avait trop peu dormi par la suite, son esprit bloqué sur les quelques vagues indications que lui avait donné le roquet italien au sujet de la mort de son frère. Ce dernier voulait qu'elle évite de chercher plus loin, mais c'était bien mal la connaître. Impossible pour elle de laisser la mort de Taylor impunie, surtout avec de telles informations entre les mains.
Elle commanda un mojito, son regard se faisant plus brillant alors qu'elle voyait son cocktail favori sur la liste proposée par le bar. Alex passa sa commande à son tour, et elle ne put s'empêcher de sourire un peu plus à la notion de nachos. Du fromage, du bonheur sous sa forme la plus simple. Ils s'installèrent sur une petite table, leurs commandes les rejoignant en quelques minutes. Son regard dériva vers la nourriture avant de revenir se poser sur son date. Son verre à la main, prête à trinquer, elle stoppa son geste avant de faire un sourire rassurant à son ancien camarade de lycée.
-C'était très sympa, bien plus que le dernier que j'ai visité. La prison d'Alcatraz c'est pas l'endroit le plus joyeux du monde, mais c'était fortement recommandé par mon prof de droit pénal. Histoire qu'on comprenne bien ce qu'il se passe une fois que les criminels quittent le tribunal. Ça puait le désespoir, et la compagnie n'était pas aussi agréable.
Son verre alla cogner contre celui de l'homme et elle coinça sa paille entre ses lèvres pour boire une longue gorgée de ce liquide qui était à ses yeux la meilleure façon de s'hydrater au monde. Elle avait finalement réussi à comprendre d'où venait cette odeur si particulière que traînait Alex partout avec lui, derrière celle de la forêt et celle de son lapin. C'était en l'entendant parler de son colocataire et de quelques unes de leurs frasques qu'elle avait finit par faire le lien. Lien si incongru qu'elle avait mit du temps à réagir. Le fait de se retrouver face à l'autre corniaud la veille au soir l'avait sans doute aussi guidée dans sa réflexion. Tout comme le fait qu'Alex ne prononce à aucun moment le nom de son colocataire.
Des ours garou elle n'en connaissait qu'un seul, un gars qu'elle avait cherché en même temps que son frère il y a quelques mois à Phoenix. Un type qui avait disparu du paysage pour éviter que les flics lui tombent dessus si elle se fiait à la rumeur qui courait dans les mauvais quartiers de la ville.
Deux chips couvertes de fromage et une gorgée d'alcool plus tard, elle trouva enfin le courage de s'exprimer et fixa Alex, un sourire amusé au bord des lèvres.
-Si on m'avait dit que tu finirais en coloc avec Charlie-Winnie le casseur de dents-Crowley...
Ils vivaient ensemble, et elle imaginait très mal le délinquant cacher sa nature une fois rentré chez lui, lui qui n'avait jamais vraiment cherché à dissimuler ses instincts primaires. Alex devait donc être au courant pour le surnaturel si elle suivait cette logique.
clever love.
HRP:
Bon je le note ici, RP a poster chronologiquement avant les mexicains et autres joyeuseries. Mais après celui du Print avec mon ex coloc et Aless.
Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Ven 9 Nov 2018 - 2:34
Le musée du cheddar
Alex manqua s’étouffer de rire dans sa chips en entendant Andy lui débiter tout bonnement – ou peut-être un peu malicieusement, en vérité – que la célébrissime prison d’Alcatraz n’était pas l’endroit le plus joyeux du monde. Il lui aurait bien rétorqué qu’il s’en doutait un peu, mais que ce devait quand même en valoir le coup, n’étant jamais été lui-même dans la ville du Golden Gate.
-T’as fait droit? répéta-t-il à la forme interrogative. Les questions qui se bousculaient dans son esprit devaient être écrites en gros caractères sur son visage. Pourquoi enseigner le yoga alors? Et dans ce bled perdu? Elle avait réussi le barreau? Abandonné ses études? S’était juste tannée?
-Content de savoir que je suis plus agréable qu’un gardien de prison ou un ex-détenu! plaisanta-t-il. Il avait entendu dire que certaines prisons engageaient ces gens, parce qu’ils connaissaient mieux les lieux que personne, et pour favoriser, en quelque sorte, leur réinsertion sociale, pour servir de guide touristiques.
Le verre noir et mousseux cogna celui vert translucide en trinquant à ils ne savaient quoi. Eux, probablement. Ou leur soirée. Ou leur chance de se retrouver. Quoiqu’Alex eut mis un bémol sur cette dernière raison s’il l’avait pu : aucun garou ne se retrouvait à Beacon Hills par hasard. Affamés malgré tout le fromage qu’ils avaient déjà engouffré dans l’après-midi, le duo se lança sur l’assiette posée entre eux sans faire preuve de la moindre pitié. Du moins jusqu’à ce qu’Andy se lance et brise la glace.
Alex se figea, stupéfait, cherchant à comprendre comment… pourquoi… N’étaient-ils pas en train de passer du bon temps ensemble? Pourquoi fallait-il emmener déjà la discussion sur un terrain glissant, dont la pente était qui plus est raide. Une fois encore, son visage – et ses sourcils par-dessus tout – devait parler pour lui. Il plissa les yeux, sa main cognant mollement la serviette de papier sur la table.
-Qui t’a dit que…? Mais là n’était pas la véritable question qui lui trottait dans l’esprit, telle une bombe. Il tentait de se la jouer naturel et de déterminer comment emmener la question qui le tracassait réellement : avait-elle deviné la double nature de Charlie, et leur couverture à tous les deux, avant que lui-même ne détermine celle de la jeune femme? Puis l’inspiration lui apparut de nulle part, et eut-il décidé de chercher, il n’aurait certainement pas trouvé son origine non plus : il jouerait la carte de la jalousie.
-Wi… winnie? C’est original comme surnom. C’est parce que tu … tu le trouves… mignon ? En toute objectivité, elle aurait raison de trouver l’ours-garou joli, mais elle aurait dû lui offrir à lui de se faire des retrouvailles si c’était le cas, pas à Alex-jamais-premier. Le druide était peut-être en train de se prendre à son propre piège, mais il restait suffisamment lucide pour ne pas écarter l’autre hypothèse. Celle, beaucoup plus plausible, qui impliquait qu’elle savait.
Mais comment diable aurait-elle pu le savoir? Alex était persuadé que la prof de yoga ne devait pas particulièrement rechercher la compagnie de Crowley. À moins qu’elle aussi ait décidé de lui chiper son miel – ou sa ruche – et s’en soit pris plein l’orgueil. Si tel était le cas… Elle s’en était remise vachement rapidement.
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Mer 14 Nov 2018 - 18:44
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Elle souria quand Alex lui confirma son intuition grâce à son expression surprise. Entre ça et la fac de droit, il découvrait pas mal de choses à son sujet, et c'était réciproque. Elle trouvait l'idée de ces deux là vivant sous le même toit plutôt amusante, même si il y a quelques années elle aurait trouvé ça assez fou et surtout inimaginable. Elle reprit un gorgée de son cocktail, avant de chaparder un peu de nourriture. Le garçon quand à lui semblait mentalement absent, bloqué sur le fait que la puma venait de griller l'identité de son colocataire.
La blonde manqua de s'étouffer avec la nourriture qu'elle venait d'avaler quand elle entendit les questions d'Alex. Elle fronça un sourcil, s'essuyant la bouche du plat de la main tout en le dévisageant. Venait-il vraiment de lui demander la signification de ce surnom, qui normalement était automatiquement relié à l'image d'un ours jaune avec un gros soucis d'addiction au miel. Il n'était pas au courant pour Crowley et elle venait de lâcher l'information sans faire attention. Une boulette de haut niveau même pour elle. Pourtant elle ouvrit la bouche, s'enfonçant.
-Non. C'est comme le copain de Jean Christophe. Tu sais dans la forêt...
Il n'avait pas l'air de savoir. Andy soupira, se passant la main sur le visage avant de reprendre ses explications.
-Winnie l'ourson. Moi je suis comme Tigrou, Crowley c'est Winnie.
Drôle de langage codé pour communiquer dans un bar sur un sujet comme le surnaturel censé rester secret . En plus elle n'était pas proprement parler Tigrou, mais c'était le personnage qui se rapprochait le plus d'un puma dans ce dessin animé. D'ailleurs cela la fit penser au fait que les pumas étaient bien trop rarement représentés comme héros pour les tout petits. Elle but une nouvelle gorgée de son mojito, ses yeux ne quittant pas l'humain des yeux. La compréhension passa dans son regard quelques instants, avant qu'il ne retrouve son air perdu. Andy soupira avant de se redresser pour s'exprimer sur un registre plus bas.
-Alex. Tu pues l'ours et pas qu'un peu. J'en connais qu'un, et comme j'ai croisé le roquet dans un bar hier soir, j'ai pensé à Charlie en sentant cette odeur.
Elle fronça le nez en réagissant au fait qu'elle venait clairement d'avouer à Alex qu'elle était entrée dans le bar qu'il lui avait déconseillé. Le pourcentages de chances pour qu'elle puisse tomber sur Amaro das un bar qui n'était pas le sien en ville était faible. Au pire elle accuserait Capucine, Alex ne se souvenant pas d'elle alors il ne risquait pas de savoir que ce n'était qu'une partie de la vérité. Certes c'est son amie qui avait voulu aller boire un verre, mais c'était bel et bien Andy qui était allée chatouiller le loup avec ses regards noirs et son comportement de furie hystérique. Et au vu des informations qu'elle avait réussi à en tirer, aucun remords ne la traversait suite à son mauvais comportement.
Il fallait qu'elle parvienne à faire diversion, relancer la discussion sur un autre sujet sans donner l'impression de juste vouloir éviter de parler du loup. Elle souria, puis se lança, ouvrant la bouche, avant de se raviser, la refermant sans avoir prononcé un seul mot. Elle avait le choix entre parler d'un sujet bateau pour éviter de revenir sur un sujet pouvant rendre ce moment moins sympathique, ou bien parler de Charlie et de sa colocation avec Alex. Il venait de lui demander si elle trouvait l'ours mignon, et en fait elle préféra soulager ce doute immédiatement. Au vu de la puissance de l'odeur du garou sur Alex, ces deux là n'étaient peut être pas de simples colocataires.
Donc cette journée n'aurait en fait pas été un rencard, et elle se serait joué un film toute seule ? Pourtant elle ne pensait pas être désespérée au point d'imaginer des rendez-vous galants partout, et surtout là ou il n'étaient pas.
-Tu sais, Crowley c'est pas le type le plus laid qui soit, mais j'ai jamais tenté de l'imaginer comme un mec mignon. Taylor m'aurait séquestrée à vie si je m'étais entichée d'un de ses potes, et de toute façon j'aurais préféré jouer du ukulélé en combinaison de ski au coin de la rue que de sortir avec un des gars de cette bande. Pourquoi ? Toi tu le trouves mignon ? Vous avez un truc tout les deux ?
clever love.
Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Sam 24 Nov 2018 - 17:36
Le musée du cheddar
Oui, il était bien question de Winnie the pooh. L’ours qui se gavait de miel, était pas toujours le plus rapide, et aimait bien la glandouille. Ce pourrait aussi définir Crowley, effectivement, et la comparaison n’était pas mal trouvée. Toutefois, si Andy était Tigrou, le tigre sautilleur hyperactif – et… y avait-il autre chose qui le qualifiait? Jovial, bien sûr – était-ce simplement parce qu’elle était du genre à sautiller partout entre deux cours de yoga, et à être hyperactive – et joviale – ou était-ce aussi un code pour lui dévoiler sa nature de zoomorphe? Pendant un instant, Alex songea qu’il n’avait jamais entendu parler de tigres-garous. En fait, il avait bien l’impression que seulement des caniformes-garous n’existaient, puis il se souvint de sa lecture, dans le bestiaire familial, d’une entrée sur les naguals, ces jaguars-garous. Il y avait également Mafdet, qui venait en opposition à la précédente théorie, mais comme elle n’était pas pour ainsi dire une garou à proprement parler, mais une druide antique ayant conservé son pouvoir de métamorphose, il ne pouvait réfuter sa théorie basé sur elle seulement. Des féliformes-garous existaient donc. Et si il s’agissait bel et bien d’un tigre, Andy cachait bien ses origines orientales.
Le druide sirotait, interdit, son black velvet en tentant de rassembler et démêler les informations qui lui parvenaient comme un spaghetti un brin trop cuit et collant. Voyant sa comparse se redresser pour lui parler sur l’allure de la confidence, Alex se pencha au-dessus de la table et, d’une légère rotation crânienne, vint tendre l’oreille. Comment, il puait l’ours? C’était quoi cette façon d’insulte gratuite. Il empestait, tant qu’à y être? Il ne pouvait pas simplement sentir? Par réflexe, Alex colla le nez à la manche de sa chemise. Il ne trouvait pas qu’il sentait particulièrement étrange. Sauf que ce n’était pas ça le plus choquant, mais la mention d’Alessandro. Et pour le coup, le surnom qu’elle lui avait donné n’eut même pas l’effet d’allumer un sourire aux lèvres du laborantin. Amaro, dans un bar? Ce ne pouvait être que le Pink Print, celui-là même dont il lui avait conseillé de ne pas visiter. Et en même pas quatre jours, elle y avait mis les pieds.
-Crowley travaille aussi au Pink. déclara-t-il plus sèchement qu’il ne l’aurait désiré, ce qui trahissait son agacement.
Puis, Andy répondit à la fibre paranoïaque de l’homme, qui se montrait légèrement jaloux à l’idée de passer bon deuxième derrière sa brute de colocataire. Elle admettait qu’il lui plaisait. Ou du moins qu’il était mignon, ce qui était exactement la même chose. Et que Taylor l’aurait empêchée de sortir avec l’un des mecs de sa bande de Phoenix. Sauf que Taylor n’était pas dans les parages et la fougueuse avait donc le feu vert. Puis le retour de flammes, sous la forme d’un contre-interrogatoire, vint surprendre le canadien, qui grimaça de dégoût à l’idée qu’elle évoquait. Certes, le gros ourson n’était pas moche quand il laissait tomber sa façade de brute au cuir épais, mais de là à s’imaginer des fantaisies d’un tel genre...
-God, non. C’est mon colocataire et mon pote. Et, depuis quelques temps, Alex était également son émissaire, mais ça c’était inutile de le crier sur les toits Pourquoi tu voudrais qu’on ait un truc? Ça t’allume, ce genre de choses? Le biochimiste avait fait des guillemets avec ses doigts à la mention du truc, et se racla la gorge suite à la mention prude du trip à trois. Rougissement, et aveu s’ensuivirent. En fait, j’avais un peu peur que tu me dises que tu regrettais d’être en date ici, avec moi, plutôt qu’avec un mignon Winnie, s’il était dans les parages.
Le scientifique se saisit de son verre, cramoisi, et ne le sirota pas, cette fois, mais y enfouit son visage pour engloutir le mélange alcoolisé. Non, la confiance en lui, ce n’était pas encore tout à fait ça.
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Jeu 29 Nov 2018 - 23:17
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Elle fronce les sourcils en entendant Alex lui demander si ce genre de truc l'allume. Mais d'où peut bien lui venir ce genre d'idée et surtout elle a du mal à voir quel type de personne pourrait être allumée par ce genre de chose. Est ce qu'il la prend pour une voyeuse ? A t-elle la tête d'une perverse de première catégorie ? Elle espère que ce n'est pas le cas, elle sait bien qu'elle passe parfois pour quelqu'un d'étrange mais à ce point cela devient presque vexant. Et puis c'est quoi ce geste qu'il vient de faire avec ses doigts ? Ça ne sert pas à grand chose, si ce n'est rendre cette discussion encore plus glauque qu'elle ne l'est déjà. Comment ce qui était un bon moment à pu se retrouver à devenir un instant aussi gênant. Elle plisse les yeux d’incompréhension, oubliant les rides précoces qui risquent de finir par faire leur apparition si elle continue.
Un sourire lui échappe quand elle entend la suite des propos d'Alex. Ce garçon a un manque criant de confiance en lui et semble bien moins doué qu'elle pour jouer à faire semblant. Ses joues changent de couleur pour finalement virer au rouge cramoisi.
-Alex. Le gars que je trouvais mignon au lycée c'était toi. Et je n'aurais pas accepté cette sortie si ça n'avait pas plus été le cas.
Il redresse la tête, toujours aussi rouge pour poser un regard remplit d'incompréhension sur elle. Ça lui suffit pour se douter que la réciproque était vraie. Elle reprend son verre, le vidant à son tour avant de se sentir obligée de se justifier sur son manque de réaction à l'époque.
-J'étais une gamine bourrée d'hormones et de complexes. Ma vie était pas simple et accepter de sortir avec des nigauds de l'équipe de football c'était moins effrayant que de prendre le risque que tu m'envoies sur les roses. Mais je ne te lâchais pas du regard quand nos entraînements avaient lieu en même temps. Crowley je m'en fichais et c'est toujours le cas aujourd'hui.
C'est on ne peut plus sincère. C'est quoi cette histoire de rendez vous avec l'ours ? A t-elle l'air d'une fille qui accepterait de sortir avec le premier garçon qui voudrait bien l'inviter ? Elle plonge une main dans la nourriture, mangeant pour faire passer ce malaise qui est en train de naître au fond d'elle. Certes elle ne s'était pas dit que les choses finiraient forcément par un baiser, mais de là à se retrouver dans une ambiance aussi glauque. Ça lui apprendra à fermer sa bouche la prochaine fois, enfin si elle y arrive. Même si là elle commence à fortement douter de la possibilité d'une prochaine fois avec Alex. Alors elle continue, faisant ce qu'elle sait faire de mieux lorsqu'il s'agit de tuer la gêne, elle en remet une couche ou plutôt tente de changer de conversation.
Le cœur n'y est plus vraiment, et elle ne peut s'empêcher de penser aux questions que Capucine va lui poser quand elle va rentrer chez elle. Elle tente de sourire, son regard se posant sur l'humain qui semble aussi mal à l'aise qu'elle. Une de ses questions lui revient en tête et elle s'empresse d'y répondre.
-Donc oui j'ai été à la fac de droit de Stanford. C'était plutôt cool sauf la partie où je dois revenir à Phoenix en vitesse à cause de mon idiot de frangin et de ses bêtises. Me suis tirée juste avant de passer le barreau, et je l'ai passé à Phoenix en candidat libre. Puis y a eu des soucis et j'ai du partir, et je me retrouve à faire ce que je fais de mieux. Me plier en deux dans une salle de cours. Mais c'est moins de stress.
Bon pour l'instant elle dispense surtout ses cours à des personnes âgées à la recherche de nouveauté et à des femmes enceinte, donc l'exercice est limité. Son patron lui a promit que ça changerait dès qu'il arriverait à lui créer un groupe suffisamment conséquent de jeunes gens. C'est à croire que le yoga est surtout un loisir qui plaît dans les grandes villes, et là ou on peut trouver des cours à tout les coins de rues à Phoenix ou à San Francisco, ici elle a surtout l'impression d'être une extraterrestre quand elle dit ce qu'elle fait pour réussir à payer ses factures et les traites de son prêt étudiant.
Elle passe une main dans ses cheveux bonds, les décoiffant plus qu'autre chose. Son attention revient vite vers son rencard, même si la visée romantique de ces retrouvailles semble être en train d'agoniser entre leurs verres vides et ce qu'il reste de nachos.
-Et toi ? En presque dix ans il a du s'en passer des choses dans ta vie. Tu fais toujours de l'athlétisme ?
️️clever love.
Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Dim 6 Jan 2019 - 16:50
Le musée du cheddar
Le visage toujours excessivement irrigué de sang, caché derrière la pinte qui lui offrait le répit d’une lampée interminable qu’il avalait goulûment, Alex se sentait stupide, sinon pire. Il n’avait jamais été très doué dans les affaires du coeur, persuadé qu’il était le pire pichou de l’humanité, et il avait manifestement foiré de nouveau. Et puis, il semblait qu’il sache parfois se montrer jaloux dans des moments incongrus tels que celui-ci. Pourquoi? Se hurlait-il intérieurement, alors que la mousse beige essuyait les parois du verre dont il voyait désormais le fond.
Heureusement, avant qu’il ne pique du nez et tente de plonger dans sa pinte comme un pathétique nerd qu’il était, Andy avait repris les rênes de la conversation et l’avait redirigée sur des sols plus fermes, offrant une bouffée d’air frais figurative au druide qui n’en refusa pas l’arrivée.
Stanford, disait-elle. Un instant, Alex se demanda avec un frétillement de sourcils s’il s’agissait d’un campus de l’Ivy League avant de réaliser qu’il s’agissait en fait d’une université relativement près, sur la côte californienne. Le druide fronça les arcades sourcilières à la mention des bêtises du frangin à Phoenix. S’agissait-il des mêmes bêtises qui avaient poussé Charlie à venir se cacher à Beacon Hills? Bêtises dont il n’aurait rien su si son pote Eli… Ellias? Elliot? Ellis? Un machin du genre, n’était venu l’avertir d’un truc, devant le biochimiste désorienté. Puis la balle lui fut renvoyer d’un direct élégant et Alex parvint à la saisir au bond. C’était une question facile. Il avait l’habitude, désormais, d’y répondre et connaissait sa ritournelle.
-J’ai fait des études au Canada. C’était beaucoup moins cher, et je m’y sentais beaucoup mieux que dans la Grosse Pomme. J’y ai pas survécu un semestre! Puis avec les coupures budgétaires, et les subventions qui s’amenuisaient un peu partout, je n’ai pas réussi à me trouver un boulot. J’ai débarqué chez mon père et il m’a trouvé l’emploi à l’hôpital.
Le silence s’installa, quelques secondes amères durant lesquelles Alex repensa aux promesses d’opportunités florissantes et d’emplois valorisants dans un domaine en plein essors, puis il reprit en se ressaisissant.
-J’ai pas refait d’athlétisme depuis le début de mon master. Je fais toujours du jogging, mais c’est pas pareil, hein. Je me suis remis aux arts martiaux, par contre, et j’étais bien meilleur à onze ans!
Un faible éclat de rire plus tard, comme une lueur d’espoir que la soirée était retombée sur des rails solides.
-Tu veux en reprendre? désigna-t-il les carcasses sur la table, qui n’avaient manifestement pas résisté à leur carnage? Il ne savait pas comment naviguer vers le sujet Tigrou sans mentionner de nouveau Winnie, mais sa curiosité le démangeait.
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Jeu 10 Jan 2019 - 18:00
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Les études et leur coût, voilà un sujet qu'elle maîtrisait bien à présent. Elle avait l'impression de passer sa vie à faire ses comptes, pour tenter sans arrêt de trouver une meilleure solution pour rembourser son prêt étudiant qui ressemblait bien souvent à une épreuve insurmontable. Le Canada était certes moins onéreux sur ce point si elle se fiait aux dires d'Alex, mais il y avait un gros inconvénient aux yeux de la blonde avec ce pays.
Le froid. Pire même, la neige. Cette chose blanche qui signifiait qu'il faisait trop froid pour qu'il pleuve. Elle frissonne à cette pensée, elle la frileuse qui part en chasse d'une écharpe dès que la température descend un peu trop bas. Un léger silence s'installe, elle pense à cette horreur blanche, sursautant un peu quand Alex reprend la parole, la coupant dans ses songes.
Elle rit avec lui, l’atmosphère semble redevenir plus légère. Son changement brusque de sujet de discussion ne semble pas gêner son ancien camarade de lycée, et il a même l'air soulagé de voir l'ambiance s'alléger de cette façon. Son attention est ramenée à la nourriture grâce à l'intervention d'Alex. Nourriture qu'elle a presque dévorée elle même. Elle opine du chef, souriant face à sa proposition.
-Je vais régler ça, je mange comme quatre. Ce serait pas juste que je te laisse l'addition complète.
Elle tend la main, piochant dans les dernières chips, les trempant dans les restes de sauce avant de porter le tout à sa bouche, sa main passant sur ses lèvres pour essuyer les miettes qui pourrait s'y trouver. Puis elle sourit au garçon, un peu honteuse de sa goinfrerie.
-Heureusement que je fais assez de sport et que j'ai hérité d'une bonne morphologie de la part de mon père. Il est pire que moi sur ce point.
Chez les Turing on mange bien. Enfin on mange surtout en quantité. Andy cumule tout cela avec une addiction au sucre des plus sévères ce qui n'arrange en rien son soucis de surplus d'énergie. Un des employés du bar passe près d'eux, elle en profite pour passer une nouvelle commande, troquant son mojito habituel contre une bière, laissant Alex faire son choix. Ce dernier la fixe étrangement, et elle se demande si ce n'est pas du à une chose qu'elle a faite. Ou bien à quelque chose qu'elle aurait pu dire. Elle fouille dans sa mémoire, cherchant à quel moment son comportement peut avoir été étrange au point que le garçon en semble aussi troublé. Les battements de son cœur ont l'air réguliers, un peu rapides sans doute. Mais c'est tout à fait explicable avec la situation dans laquelle ils se trouvent. Ses doigts s'activent, jouant avec son dessous de verre alors qu'elle n'arrive pas à décrocher son regard de son date. Elle ouvre la bouche, prête à demander s'il y a un soucis mais est coupée dans son élan par leur seconde commande qui fait son arrivée.
Leurs verres s'entrechoquent, leurs regards se croisant à nouveau alors qu'ils prennent chacun une gorgée dans leurs nouvelles boissons. Le goût amère de la bière tranche avec celui sucré du mojito qui trône encore sur ses papilles.
-Alex... Tu as l'air songeur. Il y a un soucis ? Si c'est le cas il faut me le dire, je n'ai pas envie que notre sortie devienne bizarre à cause de moi.
Elle fronce les sourcils, l'encourageant à vider son sac. En fait elle n'ose plus parler, de peur de ruiner les progrès réalisés dans la conversation depuis qu'ils en ont fini avec le sujet Winnie et les questions sur qui est mignon et qui ne l'est pas.
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Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Mar 26 Fév 2019 - 0:25
Le musée du cheddar
-Hé! Mais… euh… C’est pas ce que je voulais dire... protesta-t-il alors que la demoiselle affamée se lançait pour piocher les derniers survivants des passages précédents de leurs mains. S’il s’était trouvé en face d’un mec, Alex aurait probablement utiliser le verbe "goinfrer" pour décrire la manière par laquelle Andy s’empiffrait. Mais elle parvenait à rester élégante, si on oubliait le lambeau de fromage qui s’était gracieusement coller sur son menton. Alex le signala d’un signe aussi peu subtil qu’il en rougissait avant de clarifier la situation.
-Je voulais dire qu’on pourrait reprendre un deuxième plat de nachos, si tu as encore un petit creux. Quant à l’addition, je serais pas un vrai gentleman si je ne t’offrais pas de la couvrir. Il aurait bien pu offrir qu’elle paie la dépense de leur prochaine sortie, mais quelque chose dans ses tripes lui laissait présager que ce serait peut-être un peu trop audacieux, ou arrogant, comme suggestion… Mais si tu préfères qu’on sépare, ça me va aussi, hein. On n’est pas en mille huit cents quatre-vingt-quelque non plus...
Le druide haussa des sourcils étonnés à la mention du métabolisme familial, et sursauta à l’arrivée du serveur. Mimant inconsciemment Andy, il opta pour une seconde bière ainsi qu’une nouvelle assiette de nachos.
Le silence s’installa de nouveau, Alex était perdu dans ses pensées, et fut ramené à la réalité par la lager qui se posa devant lui par magie. Un instant plus tard, il cognait son verre contre celui de la professeure de yoga et se désaltéra. Il reposa sa main, une expression vide et distante sur le visage, pour être tiré de sa torpeur par le questionnement d’Andy. Il avait l’air songeur, lui? Impossible! Ce n’était pas son genre d’oublier de vivre dans le moment présent. Pas son genre du tout.
-Hein? Pourquoi ce serait bizarre? Pourquoi ce serait ta faute? Était-ce un moyen détourné de lui dire qu’il agissait bizarrement et que c’était de sa faute, à lui, si la sortie devenait bizarre? Était-il encore en train d’analyser de manière un peu trop approfondie un commentaire plutôt banal et surtout pas offensif? Il se reprit en souriant timidement. Aussi bien se moquer un peu de lui-même. C’était la meilleure stratégie qu’il connaissait. -J’aimerais bien que tu me laisses ma part de responsabilités aussi, hein! C’est moins drôle, sinon...
Sauf que la diversion tomba à plat. Elle semble voir clair dans son jeu et attendait qu’il déballe ce qu’il avait sur le coeur – ou dans le crâne, plus réalistement – dans un silence inquisiteur qui mettrait n’importe quel criminel vétéran capable d’avouer tous ses péchés.
-Non mais, c’est rien. Juste je me demandais pourquoi tu avais choisi Tigrou plutôt que Bourriquet, ou Porcinet… En fait, non. Maintenant que je le dis, Tigrou est le plus sympa des trois. Y’a le lapin, aussi, là… Mais tu me sembles pas fan de carottes. Oh!! Les kangourous sont sympas, par contre! Et comme tu travailles au dojo, tu aurais pu boxer comme un kangourou!
Le laborantin lâcha un long soupir.
-M’enfin, désolé. Je remets pas tes choix de métaphores en question… J’ai juste la manie de toujours vouloir voir au-delà des apparences, alors qu’il y a probablement pas de sens caché. Et là j’étais à sec. À moins que tu me dises que le tigre c’est ton signe astrologique chinois. Ou que tu passes tes nuits à ronronner sur une branche d’arbre... Après tout, il y avait bien des Winnie-Garous...
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Jeu 28 Fév 2019 - 16:45
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Alex tente de faire diversion, mais cela ne change rien au fait que son expression est étrange, comme s'il était bloqué dans une intense réflexion. Elle ne répond rien, fait suffisamment rare pour qu'il puisse être souligné, se contentant de le fixer. Se servant de ce regard qu'elle réservait à son frère lorsque ce dernier avait fait une nouvelle bêtise et se refusait à l'avouer attendant que l'orage passe et que toute forme de soupçons disparaisse. Elle était très forte à ce petit jeu, obtenant gain de cause à chaque fois ou presque. Et ce pour le plus grand malheur de Taylor.
Elle retient avec difficulté un sourire victorieux lorsque le châtain commence à livrer le fond de sa pensée, gardant le silence alors qu'Alex lui explique la raison de son tourment. C'est visiblement le fait qu'elle se soit comparé au tigre rigolo de la forêt des rêves bleus qui le fait réfléchir, et un sourire naît sur le visage de la blonde alors qu'elle entend les théories de son ancien camarade de lycée. Sans un mot, elle prend sa bière en main, buvant une nouvelle gorgée, essuyant la mousse qui orne le dessus de sa bouche, laissant patauger Alex un peu plus longtemps avant de retenir un éclat de rire quand il lui parle de ronronner sur une branche d'arbre. Spontanément elle lui répond, sourire malicieux rivé au visage alors qu'elle repose son verre sur leur table.
-Pour tout te dire je préfère le faire vautrée sur le canapé. Question de confort.
Elle se délecte de l'expression de surprise qui fait une apparition brève sur le visage de garçon avant que ce dernier ne se reprenne. Il ne devait pas s'attendre à ce qu'elle soit aussi franche à ce sujet, et à vrai dire elle n'est pas comme ça en temps normal. Ses parents lui ont toujours dit que c'était un secret, qu'il fallait que ça le reste. Les gens ont généralement peur de la différence et surtout de ce qui à leurs yeux ne devrait pas exister. Et il y a ces gens dont sa mère leur a parlé à elle et Taylor quand ils étaient petits. Les chasseurs. Vrais personnages dignes de cauchemars pour de si jeunes enfants, et au final en grandissant elle en a fait ce qu'il sont, des êtres dont l'existence n'est faite que pour s'assurer du silence des plus jeunes face au reste de la population. Des légendes urbaines qui en effrayant les enfants leur inculquent prudence et respect de leurs congénères.
Mais à Alex elle peut lui dire. Il sait pour Charlie, le simple fait qu'il ait comprit quand elle a parlé d'ours lui prouve, et cela n'a pas l'air de le perturber outre mesure. De plus le doute n'est jamais une bonne chose lorsqu'il est installé, et avec sa réponse elle vient définitivement de confirmer à son rencard qu'il y a chez elle un truc qui cloche.
Elle se penche vers lui, avant de donner plus d'informations.
-Je suis une puma. Enfin on appelle ça un nagual pour être plus précis, mais c'est assez méconnu en comparaison avec les loups. Je suis née comme ça, mes parents en sont aussi, Taylor en était un également. Comme la majeure partie de la famille de ma mère. Mais y a pas de puma dans Winnie l'ourson. Donc j'ai opté pour le cousin le plus proche.
Elle apprécie sa nature, cela vient peut être du fait qu'elle n'ait jamais connu autre chose. Son père n'a pas une grande nostalgie de l'humain qu'il a été avant d'être mordu. Tout ça fait parti intégrante de ce qu'elle est. Capucine lui dit régulièrement que ses réactions sont celles d'un gros chat. Territoriale, très indépendante. Et en fait elle a même carrément l'impression d'être le chat de Capucine au vu de la façon qu'a cette dernière d'agir avec elle. Reste à savoir ce qu'est Alex Cormier exactement, il a bien changé depuis le lycée, et trimbale avec lui cette odeur de plantes, de nature qui couplée à celle de garou qu'il traîne avec lui ne le rend que plus intriguant. Cela l'avait troublée lorsqu'elle l'avait revu au dojo, et elle ne s'était pas privé de lui dire qu'il sentait bon. Cette histoire de déodorant n'avait pas suffit à calmer ses soupçons. Elle reconnait certaines odeurs, les reliant à des plantes que sa mère fait pousser dans le jardin d'hiver de la maison. Des plantes qu'elle cultivé surtout pour leur intérêt curatif. Andy l'a déjà vu s'en servir pour soigner des membres de leur famille en cas de besoin, mais aussi pour certains des patients qu'elle traite à l'hôpital.
Andy délaisse les nachos, ne se laissant pas distraire par la merveilleuse odeur qui s'en dégage, la mettant en appétit alors que son ventre ne crie plus famine depuis bien longtemps. Un sourire espiègle illumine son visage tandis qu'elle fixe le garçon, l’interrogeant sur les bizarreries qu'il semble lui aussi dissimuler.
-C'est là mon seul secret. Un héritage familial plutôt cool. Mais mon instinct et surtout mon nez me dictent que toi aussi tu dois en avoir.
Un de ses sourcils tente une ascension fulgurante sur son front, vite rejoint par son jumeau alors qu'elle se dit qu'elle devrait peut être éviter de brusquer le châtain dans sa quête d'informations. Avant de finalement se raviser. Au diable les convenances, elle est bien trop curieuse pour prendre le risque de ne pas avoir de réponses à ses interrogations.
-Les plantes dont je sens l'odeur sur toi, tu t'en sert au boulot ou alors c'est plus une sorte de vocation plus personnelle ?
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Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Mar 12 Mar 2019 - 1:38
Le musée du cheddar
-Ça se défend..., admit Alex avant d’engouffrer une nouvelle croustille de maïs dégoulinante de fromage râpé fondu.
Ou du moins, ce serait ce qu’il serait bien heureux de prétendre, en omettant l’arcade de ses sourcils qui s’étaient redressés d’étonnement face à la réponse du tac au tac de la femme face à lui. Il sentit presque ledit arcade résister avec tension, au point de risquer de se rompre. Et personne n’avait envie de séjourner à l’hôpital pour une fracture au visage. Pas aujourd’hui, à tout le moins.
Une fois donc remis de son choc initial, le druide voulut se la jouer innocemment en mode "comme si rien ne s’était passé", et avait répliqué avec un minimum d’esprit avant de dévorer l’objet (fermenté) de leur présence ici.
À la manière d’un reflet mal synchronisé, le scientifique se pencha vers Andy pour écouter la conspiratrice partager les informations sur sa nature surnaturelle. Cette fois-ci, Alex fut persuadé d’entendre un craquement, ou quelque chose du genre. Peut-être s’était-il simplement déboîté le sourcil, avec un peu de chance…
Une naguale, donc, se trouvait face à lui. À en juger par son expérience de vie dans le sud-ouest des États-Unis d’Amérique – et non pas ceux du Mexique – et à son sens de la déduction particulièrement sollicité ce soir, le laborantin conclut que le nom devait être un emprunt plus ou moins réussi aux langues indigènes de la région communément appelée le Mexique de nos jour.
-Méconnu, ça oui, tu peux le dire. J’avais jamais entendu parlé… J’veux dire, avec toutes les séries qu’il y a, pourquoi personne n’a pensé d’en faire une qui s’appellerait, je sais pas moi, Teen Puma?
Pas qu’il soit lui-même fervent des émissions telles que Supernatural et autres choses qui frappait un peu trop près de la maison, mais il ne vivait pas non plus sous une pierre, au milieu de ses sous-bois.
Une part de lui fut alors occupée à avoir honte, alors qu’une autre part de lui-même était excitée, pour ne pas dire empressée, d’aller vérifier dans son grimoire familial s’il y était quelque part mention de naguals. Il ne serait pas outre mesure surpris que ce ne soit pas le cas, comme ledit bestiaire n’avait parcouru le monde qu’en provenance des îles britanniques et de l’ouest européen pour se retrouver dans le grand nord américain. Son père ne se trouvait que sur la côte Ouest que depuis une quinzaine d’années, au plus, et bien qu’ilait déjà ajouté d’importantes notes sur diverses créatures provenant de l’autre côté du Pacifique, mais également des climats plus doux de leur continent, il ne pouvait pas avoir déjà répertorié toute la faune surnaturelle locale. Et c’était ce genre de pensées qui plongeait Alex dans la honte et l’embarras : ces créatures étaient pour la plupart avant tout des gens, et non pas des bêtes à étudier. Ou du moins, pas sans leur consentement éclairé. C’était ainsi qu’on divisait un scientifique : on le confrontait à une nouveauté intrigante et intéressante, mais on affublait la situation d’un dilemme d’ordre éthique.
Et une troisième voix, plus faible compte tenu des circonstances, s’élevait dans le crâne du biochimiste, culpabilisante, alors qu’il était en train de piocher seul dans leur plat à partager. Il s’était vaguement reculé, et son corps s’était décontracté, alors qu’il mangeait sans ménagement la friture gratinée. Puis, l’un de ses sourcils remonta sur son front, lui faisant lever la tête et le menton par le fait-même, et il fut bientôt rejoins par son besson.
-Je dois avoir quoi, moi aussi? questionna-t-il bêtement, un air particulièrement ahuri et peu flatteur sur le visage.
Oh, il était encore question de ces effluves et des interrogations olfactives qu’il provoquait chez Andy? Mmh. L’adulte se fit légèrement plus revêche et se laissa d’abord tomber au fond de sa chaise, les bras mollement croisés sur son ventre.
-Au boulot, les solvants et les réactifs ont plutôt tendance à laisser traîner une odeur bizarre sur mon linge… Charlie m’a déjà fait le commentaire, et je te garantis que t’es meilleure en compliments que lui. Alex roula des yeux, avant de rajouter préventivement : Et pas que!
Celà étant dit, cela n’empêchait pas qu’ils aient une discussion à peu près civilisée en ce moment, ce qui était une vaste amélioration en comparaison au froid qu’ils avaient éprouvé plus tôt. Et elle lui avait posé une question. Une question directe auquel il se devait de répondre franchement, puisqu’elle lui avait répondu avec franchise.
-C’est pas un hobby, si c’est ce que tu veux dire... Parfois, il considérait même son statut de druide comme un deuxième emploi, mais ce serait en réalité une comparaison exagérée et qui manquerait gravement d’empathie envers les gens qui doivent réellement cumuler deux salaires pour vivre. À son tour, il se pencha, mais ne baissa d’abord presque pas la voix. -C’est un héritage familial aussi, en quelque sorte. Ou une tradition familiale, en fait. Je me sers de différents produits pour guérir les gens comme toi ou Charlie, quand la médecine ne servirait à rien. C’est une espèce de … vocation, comme dirait mon père.
Alex pinça les lèvres. Il n’aimait pas vraiment ce genre de situations où il réalisait qu’il ressemblait de plus en plus à l’un de ses parents en vieillissant. Surtout pas à celui qui s’était montré plutôt absent et obscurantiste : après tout, il avait attendu plus de vingt-cinq ans avant de sortir Alex de l’ombre. Certes, il avait informé Michael plus jeune, mais tout de même : ils étaient tous deux des adultes accomplis.
Le druide sourit pour chasser l’expression sinistre de son visage. Il avait été bref et aurait pu ajouter quelques détails, comme de mentionner qu’il ne servait pas qu’à soigner, mais aussi à conseiller ou guider, si on le lui demandait – et donc qu’on avait confiance en la sagesse d’un mec de son genre – ou encore, de façon plus générale, à préserver l’harmonie. Mais lui aussi avait droit de conserver certains secrets de son cercle…
-Et ça camoufle bien les autres odeurs, comme le cheddar... lança-t-il à la blague.
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Lun 18 Mar 2019 - 15:56
Andy Turing & Alex Cormier
Le musée du cheddar
Son verre à la main, elle se fige quand Alex commence à lui répondre, faisant visiblement lui aussi preuve de franchise au sujet de ce possible secret qu'il trimbale avec lui. Même si elle lui a dit la vérité en ce qui la concerne, rien n'obligeait le garçon à faire de même. Elle se serait contentée de creuser un peu plus à la recherche de réponses satisfaisantes pour finalement se faire une raison. Au bout de dix minutes ou bien de six mois, même si elle sait bien qu'elle aurait été suffisamment têtue pour ne pas lâcher l'affaire aussi vite. Les mystères sont toujours intrigants. Même si certains perdent de leur magie une fois qu'ils sont révélés.
Les réponses données par le châtain lui montrent que sa réflexion n'était pas mauvaise. Il se sert de ses plantes dont elle connait l'odeur pour guérir les gens. Comme sa mère. Il aide lorsque la médecine ne suffirait pas à les guérir. Chose rare lorsque l'on a la chance de jouir d'une capacité de régénération particulièrement poussée, mais elle sait que lorsque le corps ne guérit pas seul cela signifie que les choses sont inquiétantes.
Elle reste silencieuse, profite des informations supplémentaires offertes par son ancien camarade de lycée avant de froncer les sourcils lorsque la bouche du guérisseur se ferme, ses lèvres serrées montrant sa contrariété. Lire les émotions des gens sur leurs visages est une chose utile lorsque l'on rêve de devenir avocate. Déceler les mensonges et les sentiments même si l’interlocuteur reste muet. La base de la communication non verbale.
Le père d'Alex et le fait qu'il commence à lui ressembler semble poser problème au garçon, elle peut comprendre ça. Elle même a ce tempérament survolté qu'elle a hérité de son père. Son parent fun si l'on peut dire les choses ainsi. Pourtant en vieillissant elle sait qu’elle commence à ressembler à sa mère. Sa force de caractère devient la sienne, son intransigeance et son manque de tolérance la mettant parfois dans des situations fort peu enviables. Comme l'autre soir dans le bar du Roquet, qu'elle a reconnu, presque prête à lui sauter à la gorge et l'accuser de tout les maux. Un coupable parfait dans son esprit pour le sort tragique qu'a été celui de Taylor. S'il n'avait pas été là au lycée, Taylor aurait sans doute retrouvé le droit chemin à un moment ou un autre. Mais finalement il s'est trouvé une bande d'amis si on peut appeler ça ainsi, aux mêmes passes temps douteux que les siens. Et il a continué sur cette voie, par facilité car pour lui il était devenu impossible d'envisager une autre vie. Dealer, petite frappe au casier bien rempli, braqueur sans ambition à ses heures perdues, il a finit par aller chatouiller plus fort que lui. Et ça l'a tué.
Elle suit son exemple, la loi de son côté. Avec les connaissances suffisantes pour pouvoir s'en servir et ainsi espérer arriver à ses fins. Elle n'attend plus qu'une chose, avoir des informations assez fiables entre les mains pour aller donner un grand coup de pied dans la fourmilière.
La blague de son date la fait sourire derrière son verre, de ce sourire éclatant qui dévoile ses dents blanches brillantes comme des perles. Une nouvelle gorgée de bière passe dans sa gorge et elle déglutit de façon aussi distinguée que possible.
-L'odeur du cheddar n'a pas besoin d'être camouflée. Selon mon père l'argent n'achète pas le bonheur mais peut servir à acheter du fromage, ce qui revient presque à la même chose.
Bon ce genre de phrase sonne toujours comme quelque chose d'un peu hypocrite pour ceux qui côtoient ses parents. En effet des gens qui parlent d'argent comme si ce n'était pas un vrai besoin alors qu'ils vivent dans une maison de banlieue chic sans avoir connu de problèmes de fin de mois depuis plus de 20 ans c'est un peu déplacé pour certaines personnes.
Sa main fouille dans les nachos, elle dévore la nourriture attrapée entre ses doigts avant de lécher le fromage fondu qui couvre ces derniers. Elle ne sait pas vraiment quel nom on peut donner à cet après midi qu'elle a passé avec Alex mais ce fut un bon moment. Sa langue glisse sur ses lèvres pour récupérer les dernières miettes de nourriture qui s'y sont déposées.
-J'ai vraiment de la chance d'être tombée sur toi au dojo. Tu as été un super guide. Et j'ai passé un bon moment.
Elle se sent un peu stupide quand elle repense au nombre de fois où elle a voulu aller parler à Alex alors qu'ils étaient encore tout deux lycéens sans jamais oser aller le faire. Elle est sincère lorsqu'elle lui dit qu'elle est heureuse de lui être tombée dessus dans cette petite ville perdue au fin fond de la Californie ou elle ne pensait pas trouver un visage connu et avenant. Bien plus qu'Amaro, qui lui a été une mauvaise surprise. C'est de sa faute, elle aurait dût se rappeler de ce que lui avait dit le châtain au sujet de ce bar. Toutes les coïncidences ne sont pas aussi charmantes que ces retrouvailles avec le biochimiste, mais il faut bien avouer que parfois le destin fait bien les choses.
Une nouvelle gorgée de bière la fait se rapprocher de la fin de son verre qu'elle a vidé comme si elle n'était rien d'autre qu'une assoiffée qui tombe sur un gourde d'eau au beau milieu du désert. Elle soupire, avant de souligner le fait qu'elle n'avait que peu de chances de retrouver autant de têtes connues dans cet endroit.
-C'est quand même fou. Quatre anciens de Phoenix qui ont fréquenté le même lycée se retrouvent dans la même ville, à plusieurs centaines de kilomètres des années plus tard. Mais soyons honnêtes, je suis dans ce bar avec le seul dont j'aurais pu accepter l'invitation.
Elle rougit. Un peu. Pas assez pour qu'Alex le remarque. Enfin elle l'espère.
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Alex Cormier
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Sujet: Re: Le musée du cheddar Mar 26 Mar 2019 - 1:41
Le musée du cheddar
Finalement, la poussière semblait être retombée et tout se déroulait comme sur des roulettes. Sur des roulettes qui n’étaient pas sur la poussière, en fait : c’était plus prudent. Peut-être vaudrait-il mieux préciser que ce n’était pas la poussière, mais bel et bien la tension, ou la vulgaire méprise, qui était retombée. Ou qui s’était envolée. Bref, en somme, l’important était que la soirée se passait de nouveau bien, et la franchise des deux protagonistes à table y était certainement pour quelque chose. Ni l’un ni l’autre ne semblait particulièrement doué pour les duperies, ou ne les appréciait pas.
-Je comprend donc que tu as hérité de la sagesse de ton père! répliqua le canadien au commentaire fromagé. Inutile de se demander si, derrière la farce, il s’agissait d’un compliment ou d’une insulte déguisée : Alex avait bien appris, en quasiment trois décennies de vie, à ne pas juger de la maturité ou de l’intelligence des gens, ce genre de choses, sans bien les connaître. Il devait bien avouer, d’ailleurs, que sa reprise de contact avec Charlie s’était aussi avérée être une importante leçon d’humilité à ce niveau!
Le rythme de prise de croustilles s’essoufflait enfin du côté hémicanadien de la table, alors qu’en face l’Amérique remportait les lauriers – ou plutôt la coriandre; et la salsa – et remerciait son hôte pour le moment qu’ils avaient passé ensemble.
-C’est moi qui est chanceux, voyons donc! Ça m’a fait bien plaisir de te voir aussi, c’était cool!
C’était son imagination, ou bien il entendait les douze coups de minuit commencer à résonner dans un coin de son esprit tortueux? Peut-être était-ce le glas de leur rendez-vous qui sonnait ainsi? En tous les cas, tous deux utilisaient un langage qui laissait conclure qu’il était temps de demander l’addition et de rentrer sagement chacun chez soi avant de se retrouver transformer en courge de verre. Il fit un signe à la serveuse, demandant deux additions séparées.
Si cela avait été aussi facile il y avait une douzaine ou une quinzaine d’années que ça l’avait été maintenant, et qu’Alex avait alors eu un moyen de le savoir, il n’aurait pas autant hésité à l’époque, et leurs vies serait peut-être différentes… Cela ne servait à rien vraiment de se perdre en spéculations. Peut-être qu’alors, cela aurait fonctionné. Peut-être que non. Quant au présent? Le biochimiste avait suffisamment d’expériences de vie pour se douter que, même avec beaucoup de bonne volonté et de nombreux efforts, les risques d’échec étaient élevés. Ils avaient tous deux un passé comportant son lot d’écueil, ainsi que des personnalités qui étaient à la fois compatibles et trop similaires. Mais surtout, ils ne savaient apparemment pas gérer les malentendus et chauffaient rapidement l’air. C’est le coeur empli d’amertume et de déception qu’Alex en venait à ces conclusions, dont il fut tiré par l’enthousiasme contagieux de la Nagual.
Alex sourit, et baissa le visage. À la fois du sourire doux de la connaissance, du regard bas et humble de celui qui ne veut briser le plaisir de l’autre, et du mouvement de sourcil circonspect et embêté de celui qui devrait se taire mais ne sait pas garder le secret : son visage empourpré fut pendant un court instant une mosaïque émotive.
-C’est un drôle de hasard, ouais. Et comme ma mère le dit toujours, le hasard fait bien les choses.
Inutile de faire une blague concernant le fait qu’il était également le seul mec parmi les anciens de Phoenix qui n’ait pas été dans la bande de son frère, et qu’elle n’aurait probablement pas aimé de sortir avec un pote de celui-ci. C’était un terrain miné, et un sujet délicat. Quant au hasard… peut-être qu’un jour elle aussi ferait la connaissance du Néméton et qu’il aurait alors l’occasion de lui expliquer que, à l’instar de son père plutôt que de sa mère, il ne croit pas vraiment au hasard.
Les additions leur parvinrent à peu près à ce moment et Alex s’en saisit rapidement.
-Je t’invite, si tu le veux bien. Mais si tu préfères payer chacun notre part, ça me va aussi. Ensuite, tu me diras si tu veux que je te raccompagne!
Ce n’était pas forcément la meilleure astuce de séduction, mais le scientifique se convainquait que ça avait au moins le mérite d’être à la fois honnête et pas trop poussif. Après tout, le choix revenait à Andy, au final!