Brumes du futur : Kitsune Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 250 ans
Alias : Le renard des marées Humeur : Calme Messages : 197 Réputation : 61 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Mer 17 Avr 2019 - 12:55
Le bain libre
Juqué* sur la chaise de surveillance, vêtu d’une chemise débraillée, d'un rouge vif et aux boutons consistant manifestement davantage en des accessoires esthétiques bien plus qu'utilitaire, nonchalamment ouverte sur un débardeur blanc au faîte duquel s'échappait librement une pilosité frivole et éparses, presque invisible sinon par l’ombrage qu'elle apportait apportait au vêtement et aux encrages de la peau, d'un short de bain noir, ceint d'une bande tricolore au centre de laquelle un cordon blanc était noué, et de sandales dont l'usure semblait trahir l'âge, sinon l’utilisation exclusive que leur propriétaire en faisait, Tama'Rangi observait la piscine d'un oeil paresseux. Un observateur externe pourrait même croire que le regard, qui planait sur la piscine intérieure pour se déposer furtivement sur les adolescentes qui lui entretenaient la conversation, à ses pieds, était endormi, ou détaché. Il n'en était rien. Le kitsune sondait constamment l'eau tranquille qui n'était agitée que par le clapotis des baigneurs de tous formats. Tama était toujours impressionné de la relative harmonie qui réussissait à régner dans ces enclaves aquatiques artificielles. Entre les enfants qui jouaient avec la prévisibilité qui leur était caractéristique, les nageurs plus ou moins émérites qui se voyaient crouler sous les médailles olympiques, les jeunes qui papotaient à la piscine du lycée à défaut d'avoir accès à une plage municipale donnant sur la mer, et les plongeurs qui sautaient à l'eau, cantonnés à la section qui leur était réservée, avant de glisser sous l'écume pour aller chatouiller les jambes d'un ami ou d'un membre de la famille, il y avait réellement de quoi être impressionné. Et au milieu de ce capharnaüm, le bicentenaire répondait à des questions sur ces îles mystérieuses qui parsemaient le Pacifique, elles qui l'avaient vu naître et regarder grandir comme on observe un navire de la côte, avec un signe chaleureux de la main en guise de salut.
Le frisé donna un coup de sifflet en guise de semonce, et le coupable redressa aussitôt l'échine, conscient de son entorse aux règles. Tama réajusta ensuite l'élastique lâche qui lui retenait les cheveux ailleurs que dans son champ de vision. Il sourit. Il était heureux de s'être trouvé ce petit boulot. Du genre qu'il avait toujours eus et accumulés. Il aurait préféré le grand air, lui aussi, plutôt qu'une pièce suffocante à l'odeur surchargée de chlore, mais c'était déjà bien. Cela l'aiderait déjà à payer son loyer, du moins en partie.
Rayonnant de toutes ses dents, le Mélanésien souhaita une bonne journée aux lycéennes qui s'en retournaient aux vestiaires, le torse solidement emmailloté dans leurs serviettes telles des burritos humains. L'une d'elle boudait de s'être vu refuser de toucher les cheveux de l'Austronésien. Les autres gloussaient à voix basse, et lancèrent quelques regards flatteurs à l'Océanien. Décidément, il se plairait à passer ses samedis ici.
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Mer 17 Avr 2019 - 16:28
Le bain libre FT Tama / Libre
Il avait voulu faire plaisir aux mioches qui lui servaient de progéniture. Il avait regretté au moment même où il avait fallu faire les sacs pour partir en virée à la piscine. Joanie avait crié au crime, hurlé à qui voulait bien l'entendre qu'il faisait ça pour lui coller la honte face à de futures fréquentations du lycée. Et pour cause, cet endroit était situé juste à côté de l'établissement scolaire. La gamine avait peur que la présence de son père et surtout dans ce cas de figure de son jeune frère ne transforme ce moment en catastrophe. Troy quant à lui s'était contenté de vider des cartons au beau milieu de l'appartement, à la recherche de son maillot de bain. Qui finalement était déjà rangé dans la commode du gosse.
Dans la voiture, il y avait eue une accalmie, bien vite brisée par leur arrivée devant la piscine. Troy s'était mit à courir partout, Joanie était partie marcher deux mètres devant le reste de la famille. Grosse Ambiance chez les Turner.
Il noue son caleçon de bain, pour éviter de le perdre en chemin, laisse passer Troy devant lui. Le gamin s'impatiente devant la porte, prêt à sortir depuis quelques minutes. Il a ouvert à plusieurs reprises pendant que son père se changeait. Dick a crié sur le gamin, et maintenant c'est Jo qui s'impatiente dans le couloir.
La porte s'ouvre, le gosse part en courant sa serviette nouée autour du cou comme une cape. Il est déjà parti sous la douche quand le flic fixe sa fille, mine outrée face à la façon dont elle se montre en spectacle.
-C'est quoi cette horreur. Regarde y a des trous partout ! Cache ça ! Comment j'ai pu acheter ça ?
Il jette une serviette sur sa môme quand un troupeau de garçons passe près d'eux. Les deux gars commençaient déjà à regarder la rouquine quand il a dissimulé l'intolérable.
-C'est Gloria qui me l'a payé. -N'appelles pas ta mère comme ça.
La gamine s'éloigne sans même prendre la peine de retirer la serviette éponge qui la couvre.
Grosse ambiance chez les Turner.
[...]
Ils auraient du rester à l'appartement à manger des chips devant un match. Tout cela aurait été bien plus appréciable pour les nerfs de Richard. Du coin de l’œil il voit sa fille. En compagnie de gamins beaucoup trop vieux. Impossible que ceux là soient en première, où même encore au lycée. Dick inspire par réflexe avant de plonger, la main de son môme lui maintenant la tête sous l'eau. Jouer à se couler, encore une de ses idées de génie pour amuser le petit. Et surtout le garder à portée de cris. Sauf que pour l'instant il est le seul à trinquer. Il a bien tenté de couler le petit, mais une vieille dame l'a enguirlandé, le traitant d'abruti fini.
Depuis Troy s'amuse et Dick boit la tasse. Il se redresse quand la main se retire de sur son crâne, repoussant le gamin pour mieux reprendre son souffle. Celui-ci est déjà partant pour un nouveau round.
-Va jouer... Papa est fatigué.
Et c'est le cas, mais ce fait n'est pas encore à mettre sur la liste des priorités qu'il doit régler rapidement. Il se redresse entièrement, dominant la foule de son presque mètre 90. Cherche une masse de cheveux roux. Joanie a bougé sans le prévenir ! Il tourne la tête vers Troy pour lui demander s'il n'a pas vu sa sœur. Catastrophe ! Plus de gosse !
Il quitte le bassin en catastrophe, puis se met à courir, oubliant tout règlement. C'est quand un coup de sifflet se fait entendre qu'il réagit. Il tourne la tête, cherche le surveillant un instant. Puis pique un sprint dans sa direction. Arrivé près de lui, il le hèle de sa voix la moins discrète.
-Toi là haut. Avec tes cheveux et ton sifflet.
Il grimpe sur la chaise à son tour, son cœur battant à tout rompre. Alarmé par cette situation dans laquelle il se révèle impuissant.
-J'ai perdu mes gosses. Gamine de seize ans rousse et petit brun de neuf ans. Des canadiens.
Alors qu'il prononce ce dernier mot inutile, une petite voix appelle plus bas.
-Papa. C'est nul. J'ai pas le droit de courir autour de la piscine et toi oui.
Dernière édition par Richard Turner le Ven 14 Juin 2019 - 23:27, édité 1 fois
Tama'Rangi Marama
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 240 ans
Brumes du futur : Kitsune Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 250 ans
Alias : Le renard des marées Humeur : Calme Messages : 197 Réputation : 61 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Jeu 13 Juin 2019 - 3:36
Le bain libre
Tama’Rangi pencha la tête sur le côté en envoyant un nouveau coup de sifflet. Ce mec avait-il cru que c’était le coup d’un pistolet de départ et qu’il était en une concurrence imaginaire pour un sprint autour du bassin? Le géant austronésien se prépara à héler le malotrus de toute la puissance de sa voix, mais il réalisa que le coureur amateur le fixait. Tama en conclut qu’il veindrait à ses pieds pour se défendre et peut-être même feindre quelques larmes afin de se sauver de ce qu’il devait imaginer être une contravention natatoire. Il avait l’air d’un flic, peut-être, sur sa chaise, avec son short de bain et sa chemise rouge? Prêt à rabrouer gentiment le fautif, l’Océanien se pencha en appuyant ses avant-bras sur ses cuisses. Si seulement il était né kitsune-kawa plutôt que kitsune-umi, il aurait pu s’assurer que le malheureux ne glisse pas dans une flaque d’eau, alors que pour l’instant il n’avait qu’à attendre pour voir ce qui arriverait. Le suspense était mortel, mais aucune chute n’eut lieu.
« M’sieur, il est interdit de cou… »
-Toi là haut. Avec tes cheveux et ton sifflet.
Tama pencha la tête de l’autre côté. C’était une façon plutôt étrange de l’apostropher, alors qu’il avait le pouvoir absolu de sortir l’impertinent de l’édifice au gré de sa seule bonne volonté. Et qu’il n’avait aucun code de déontologie professionnel à suivre. Tama n’en perdit toutefois pas son air neutre et paisible pour autant. C’est lorsque l’illuminé décida d’escalader son trône que le néozélandais d’adoption eut une moue surprise, un clignement d’yeux trahissant son incompréhension du comportement immature de l’adulte en bas. Un instant, le kitsune songea à l’empêcher de monter davantage en lui déposant une sandale sur le visage, mais se ravisa : il ne devait pas imiter le comportement infantile du père de famille. Cette attitude n’était digne que d’un renard qui n’aurait pas encore mérité sa troisième queue. Ce qu’il était toujours relativement récemment. Environ lorsque cet importun personnage devait être au berceau, à en juger par son apparence générale, l’âge de ses enfants et son absence d’aura surnaturelle. Il se contenta donc de poser le pied sur l’avant-bras du baigneur pour l’empêcher de gravir les échelons.
-Papa. C'est nul. J'ai pas le droit de courir autour de la piscine et toi oui.
« J’ai trouvé votre fils… Vous pouvez relâcher ma chaise? » annonça le sauveteur avec une fausse fierté, souriant de toutes ses dents en sachant très bien que le père de famille sentirait la moquerie passer. Sauf que le mioche avait marqué un point, et c’est lui qui se mérita désormais l’attention du géant, pendant que le clown se dépêtrait du trône aquatique.
« Tu as bien raison, mon ami. Dis-moi, comment tu t’appelles? » -Troy, m’sieur. « Et dis-moi, Troy, qu’est-ce qu’on fait avec les gens qui courent autour de la piscine? » -On les envoie en prison!
Tama’Rangi éclata d’un grand rire face à la sincérité naïve et à la spontanéité du gamin.
« Je me sens généreux, on va oublier la prison pour cette fois. Ton père il ferait quoi si il t’avait vu faire? »
Avec une attention qu’on aurait eu du mal à imaginer sur le visage nonchalant du surfeur, celui-ci écouta la punition désignée par Troy et hocha gravement de la tête.
« Eh bien, ça me semble plus raisonnable que la prison. Et comme ton papa n’a pas suivi le règlement, ce sera sa punition. »
Tama avait bien remarqué le regard de Troy qui, comme il en avait l’habitude, dérivait de son visage à sa crinière blonde avec la subtilité d’un troupeau de rhinocéros dans un salon de thé, mais ce n’était pas le moment d’y porter attention. Du moins, pas encore.
« Mais d’abord, on doit retrouver ta sœur. » Le renard des marées sonda les lieux du regard, une ébauche de blague se formant dans son esprit. « Comme je ne voie personne qui soit venu avec son caribou, ou qui ne porte un maillot à carreaux, ou qui transforme l’eau en sirop d’érable, j’imagine que c’est la rouquine qui me fait de l’oeil depuis qu’elle est arrivée. Il n’y en a pas d’autre. »
Le natif du Pacifique fut certain d’avoir entendu quelque chose craquer dans la région buccale du père de famille. Était-ce un plombage, une dent ou sa mâchoire? Il était complètement inutile de le déterminer, puisque Tama en avait déjà conclus qu’il avait peut-être franchi une limite trop rapidement avec son humour moqueur. Aussitôt, il reprit la parole, de son ton naturellement lent et zen.
« Je rigole, m’sieur. Il y en a bien une qui fait sagement des longueurs, et une autre qui discute avec des potes. Aucune ne m’a dans l’oeil, pour autant que je sache. »
« Et de toute manière, c’est beaucoup trop jeunes pour moi. Vous avez pas à vous inquiéter. » admit-il avec une justesse insoupçonnable, après une brève pause.
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Ven 14 Juin 2019 - 23:15
Le bain libre FT Tama / Libre
Il lève des yeux fatigués vers le surveillant de baignade, pousse un soupir à fendre l'âme alors que sur le ton de la moquerie l'homme vient de soulever une évidence. Dick laisse son regard vagabonder en direction du sol, croise le grand sourire de son môme qui semble fier de lui faire remarquer son manquement aux règles. Règles qui ont été rappelées pas loin d'une douzaine de fois depuis que la décision de venir passer l'après midi dans la flotte a été prise. Le canadien finit par sauter du perchoir qui n'est pas le sien, son pied glisse sur le sol mouillé. Il évite une chute ridicule et potentiellement dangereuse de justesse alors que son gamin se présente.
Il se pince l'arrête du nez quand le môme laisse sa sentence tomber, le surveillant se marre, Dick se noie dans son désespoir. Entre le gamin qui violait soi-disant Jo dans sa chambre et ce coup là il se dit qu'il va falloir qu'il apprenne la demie mesure au marmot. Ou alors qu'il arrête tout simplement de parler boulot à la maison en faisant passer le mot à son propre père qui a une nette tendance à radoter en vieillissant. À raconter en boucle de vieilles histoires pas vraiment faites pour être entendues par de jeunes oreilles. Oreilles reliées directement à une bouche qui s'empresse de déformer certains propos sans s'en rendre compte.
Un sourire immature sur le visage, il craint le pire quand l'homme coincé en haut de la chaise demande au gosse qu'elle serait la punition réellement appropriée. La réponse ne se fait pas attendre, le regard désabusé du père de famille passe du sauveteur à son fils, cherchant une possible faille dans ce jugement trop hâtif à son goût.
-Il me priverait de dessert. En plus ce soir il va nous faire une tarte aux pèches avec du caramel.
De dépit, le flic ferme les yeux. Il se retrouve coincé avec une punition qui il le sait ne sera pas négociable, car le gamin sera bien trop heureux de le voir être prit à son propre jeu. Il va donc devoir cuisiner un de ses gâteaux favoris tout en sachant qu'il n'aura même pas le droit d'y toucher en guise de récompense. S'il n'était pas le père de deux gouffres à nourriture sur pattes, il oserait espérer réussir à chaparder un morceau de tarte demain matin, mais il sait que ses gamins vont se liguer contre lui, ne rien lui laisser, même pas des miettes.
La prochaine fois il laissera ses gosses livrés à eux mêmes. Enfin sans doute pas. Il se connait bien. Il sait qu'il a réagit de façon débile aujourd'hui et qu'il le fera à nouveau sans soucis demain si la situation venait encore une fois à exiger un tel comportement. Non. Il va faire plus simple.
La prochaine fois il n'y aura plus de piscine.
L'homme à la crinière blonde regagne l'attention du flic sans mal quand il se met à parler de Jo. Le sourire du flic s’efface en un clin d’œil quand les blagues laissent place à des allusions qui ne lui conviennent pas. Dents serrées, visage figé dans la colère, il redresse la tête. Sa petite fille, sa princesse n'est pas une traînée. Et a d'autres pensées que les garçons qui lui trottent dans le crâne. Certes elle pourrait couvrir son corps avec plus de tissu, se tartiner le visage avec un peu moins de maquillage mais ça reste une môme innocente. En tout cas ça l'est toujours dans les songes idylliques de son paternel. 37 ans c'est trop jeune pour prendre le risque de finir grand père.
Il ne souligne pas le fait que la blague n'était pas drôle, certain que c'est déjà bien ancré sur son visage. Il adore rire, mais pas au sujet de certaines choses. Ou personnes en l’occurrence.
S'il pouvait coller sa fille dans la plus haute chambre de la plus haute tour de Beacon Hills, il le ferait sans hésiter. C'est juste le côté illégal de cette idée de génie qui le freine dans ses élans créatifs pour réinventer l'éducation à la Dolto façon Turner.
-Elle est bien trop jeune tout court. Mais je m'inquiète quand même.
C'est le job que lui a filé la vie depuis qu'on lui a collé ses enfants dans les bras alors qu'ils n'étaient pas beaucoup plus grands qu'un ballon de rugby. Un job a perpétuité, totalement non payé. Celui qui fait sa plus grande joie.
Il se penche vers son fils, son regard plonge dans les yeux vert pleins de malice qui le fixent.
-Je vais voir qui sont les potes de ta sœur. Ne bouge pas. Sinon on sera deux à être privés de dessert. Clair ? -Comme d'la pisse.
La surprise passe sur le visage du père, puis l'effarement pour ensuite laisser place à une honte qui lui donne envie de se planquer sous terre. Il passe ses mains sous les aisselles de son gamin, le soulève de terre avant de le présenter au sauveteur. Qui visiblement met un peu de temps à comprendre le but de cette manœuvre. Dick sourit, il est certain que son fils fait de même.
-Je peux vous le laisser ? Juste cinq minutes. Il est un poil turbulent mais je crois qu'il vous aime bien.
C'est même certain. Le gamin vient d'obtenir la permission de punir son père. La personne qui vient de lui donner ce droit est au moins un demi dieu dans l'esprit du môme. Un signe de tête suffit à faire comprendre au canadien que c'est bon pour ce deal, la marmaille passe de mains en mains pour finir par trôner sur les genoux du surveillant. La flic hoche la tête en guise de remerciement, sourit à son gosse, un dernier regard de mise en garde pour la route et il s'efface, non sans laisser quelques dernières consignes derrière lui.
-Ah et je m'appelle Dick. C'est pas certain que je réagisse si vous m'appelez à coup de sifflet. En cas de besoin, hurlez mon nom un bon coup et je rapplique dans la minute.
Cette fois c'est bon, il tourne le dos aux deux autres, cherche à visualiser sa gamine. Pas la rouquine qui nage, celle-ci il est on ne peut plus sûr que ce n'est pas la sienne. Il bénit mentalement le gardien d'enfant improvisé quand celui-ci comprend son trouble et donne l'information d'une voix des plus détendues. Sans se retourner, il part en quête de l'enfant numéro un, un dernier rappel à l'ordre lui échappe, plus pour la forme qu'autre chose.
-Surtout t'es sage Troy !
[...]
C'est sans s'annoncer qu'il apparaît derrière sa fille. Il pose une main sur l'épaule de la gamine, elle sursaute. Le regard noir du flic a suffit à empêcher la petite troupe composée des amis de sa fille de divulguer sa présence.
-Mais t'es qui t... PAPA ! -C'est moi. T'avais disparu ! Je fais comment moi pour vous retrouver si vous vous barrez ?
Il compte les filles, les garçons. Tente de faire un pourcentage de chaque groupe. Comme il est nul en maths ça ne prend pas longtemps avant qu'il ne lâche l'affaire. Bon ça va, pas mal de jeunes filles, peu de garçons. Il sourcille tout de même un bref instant face à la disposition du petit groupe.
-L'est où Troy ? -Perdu aussi. Mais je l'ai retrouvé. Bouge pour te mettre entre les deux filles en face. -Pourquoi ? -Oh oui pourquoi m'sieur ? -C'est une décision purement tyrannique. On ne négocie pas. On obéit.
Ça grogne à propos des abus de pouvoir, mais se met en mouvement sous les yeux du flic. Oreille tendue il guette un possible cri. Un Troy bien motivé est une véritable machine à catastrophe.
Brumes du futur : Kitsune Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 250 ans
Alias : Le renard des marées Humeur : Calme Messages : 197 Réputation : 61 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Mar 16 Juil 2019 - 0:11
Le bain libre
Doucement, au rythme des clapotis de la piscine, Tama’ hocha de la tête, la bouche en indicateur de son amusement. Privation de dessert, c’était plutôt universel. Et la publicité faisait paraître ledit dessert comme un délice inédit. Par réflexe, le renard s’en pourlécha les babines. Il avait peut-être la dent un peu sucrée. Ou simplement une curiosité pour les nouvelles choses, y compris les mélanges de saveurs inédits. Il ne lui fallait plus que trouver une manière de mettre la main sur la pâtisserie promise. Ça n’inquiétait pas trop le demi-dieu, qui avait généralement tendance à savoir se montrer futé et qui savait profiter des occasions qui se présentaient à lui.
Le jeune père ne semblait pas trop être d’humeur à apprécier l’humour, ce qui n’abîma aucunement le sourire pacifique qui trônait sur son visage halé. Inutile de commenter que ce n’était pas seulement l’âge de la fillette qui était trop court, mais également son accoutrement. De toute manière, la piscine n’était pas tellement l’endroit de prédilection des pudiques, à l’exception des pères de familles qui s’inquiétaient pour leurs gamines davantage que pour la surimpression de leurs gonades dans leur caleçon de bain. Évidemment, le père poule irait vérifier que sa fille ait des fréquentations respectables et, par le fait même, détruirait probablement son statut social, observa le micronésien.
Ce fut la réponse du gamin qui tira un hoquet de surprise et d’amusement, similaire à l’étranglement d’une lame téméraire dans un goulet, au sauveteur. Ça, c’était de la bonne éducation, monsieur. Et à en juger par la stupeur paternelle, ça n’était pas le géniteur qui lui avait enseigné de telles réponses. La mère? Probablement des copains de classe, ou de garderie ou d’ailleurs. Les parents modernes laissaient traîner leurs enfants un peu trop pour ne pas qu’ils attrapent toutes sortes de microbes, de drôles d’idées et d’expression à foutre la honte.
À force de se retenir d’éclater de rire, Tama’Rangi ne réalisa pas immédiatement à quoi jouait le paternel. Ce n’était pas comme ça qu’on faisait faire l’avion à un enfant. Et Troy était certainement un peu trop vieux pour ça. Puis, c’était un peu trop statique, avec cette paire de sourire machiavéliques qui le fixaient.
Reprenant contenance dès qu’il comprit quelle était la requête du père, l’austronésien se contenta de secouer ses cheveux en approbation, avant de rattraper l’engeance aux yeux verts et l’asseoir sur les genoux du géant des îles.
« Je ne charge le Troysitting qu’à partir de quinze minutes. » déclara-t-il de son ton à la fois sérieux et malin.
Le père déguerpit. S’arrêta. Dick reprit. Se retourna. Imposa à Troy de se montrer sage. Le regard toujours occupé à scruter les eaux, Tama’ fit un signe nonchalant de la main.
« Vous inquiétez pas pour lui. »
Tout en s’enquérant de la saveur de glace favorite de Troy – il y en avait plus de huit – et de son jeu préféré, l’Océanien observait du coin de l’oeil le manège du père, de sa fille qui sursauta, de la discussion qui sembla s’animer, des pirouettes et rotations des potes dans le cercle qui devait davantage tenir de l’heptagone.
Lorsque Troy tenta d’escalader les mollets du néo-zélandais d’adoption dans le but clair d’aller rejoindre son père – en usant de moults détours –, le renard des marées concentra un peu de son aura sur le gamin pour l’apaiser. Pas de quoi anesthésier un morse, mais de quoi garder un enfant aussi sage et obéissant que sa nature puisse le lui permettre. Quant à ce que sa nature ne pouvait pas lui permettre…
« Ça te dirait de t’asseoir sur mes épaules? » -J’pourrai toucher tes cheveux? « Si tu gardes un bras agrippé à moi en tout temps, c’est certain que tu peux. On fait ça? » -Oh oui, m’sieur! « À quelle condition? »
Le gamin récita le terme de leur entente et se retrouva rapidement propulsé encore plus en hauteur. Les genoux repliés sur sa gorge, en une position qui aspirait être celle du tailleur, Troy entourait le front du kitsune d’un bras, comme un diadème potelé, et fouillait sa crinière de sa main libre, allant ratisser et labourer le crâne du surveillant au passage. Celui-ci se contenta de déplacer le talon qui était venu se loger contre sa proéminence laryngée. Mine de rien, il se cramponnait fermement, le petit koala.
« Troy, tu ne m’as pas dit quel était ton dessert préféré! » relança le géant pour s’assurer de conserver l’attention du singe sur ses épaules, tout en s’intéressant à lui.
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Lun 22 Juil 2019 - 17:53
Le bain libre FT Tama / Libre
Il retient un sourire fier quand le petit groupe prend enfin une disposition acceptable. En tout cas selon ses critères personnels de père de famille un brin surprotecteur. Il ne se fait pas d'idées à ce sujet, sait qu'il peut facilement avoir tendance à étouffer ses enfants à grands renforts d'attentions, plus où moins déplacées. De l'eau fouette sa jambe, il fixe la coupable. Joanie le regarde, un pli qui lui barre le front, le nez retroussé. Dick se force à rester muet, rappeler à sa fille qu'elle vieillira précocement si elle continue à faire la tête n'est pas une bonne idée. Cela ne l'ait jamais à vrai dire, mais à cet instant il sait que ce serait s'engager dans une bataille qu'il est certain de perdre.
-Tu viens de péter l'ambiance. Et en plus t'as encore paumé Troy. -Nope.
Sourire fier du père qui sait que cette fois, non, il n'a pas failli. Le gamin est entre de bonnes mains. Il s'empresse de préciser ce fait à la petite impertinente qui lui tient tête pour se faire mousser devant ses petits camarades.
-Il est avec le gars qui gère la surveillance.
Son infernale progéniture le fixe, avant de rire. Ses amis l'observent comme si elle était une bête curieuse, sur le front du flic deux sourcils viennent de grimper d'un ou deux étages. Son regard se fait noir, alors que les explications arrivent sans qu'il n'ait besoin de les demander à voix haute.
-T'as laissé Troy à un gars que tu connais pas. Et tu viens vérifier que moi, je ne fasse rien d'immature ? -Il va crier mon nom si y a un ...
Il a laissé son fils à un parfait inconnu... Lui qui est pourtant bien placé pour savoir ce qui peut se passer dans la vie de tout les jours. Les faits divers il les côtoie au quotidien, il sait bien que non, cela n'arrive pas qu'aux autres. Bouche figée sur la fin de sa phrase qu'il ne prononcera jamais, il remue un doigt inquisiteur pour faire comprendre à sa gamine qu'il la tient à l’œil, vérifie une dernière fois que Nabot brille bien par son absence avant de s'enfuir hors du bassin. En courant.
[...]
Trois coups de sifflet plus tard, preuve incontestée que le surveillant ne s'est pas fait la malle, il arrive devant son fils et le géant à qui il en a confié la garde. À bout de souffle, plus à cause de la frayeur qu'il vient de se faire tout seul qu'essouflé du sprint qu'il vient de piquer, il lève une main pour montrer que ce n'est pas le moment de lui faire des réprimandes quand deux voix lui font remarquer qu'il vient à nouveau de courir autour du bassin comme un dératé. Pour la seconde fois en moins d'une demie heure. Transgressant le règlement de l'espace aquatique.
-La faute de Jo. Privée de dessert elle aussi.
Il lève les yeux vers son fils qui n'en finit plus de sourire, jambes agrippées autour du cou du sauveteur, une main enfouie dans les cheveux de l'homme. Ce dernier n'a pas l'air d'être contre ce traitement. Au contraire il semble même plutôt amusé par la situation. Dick se redresse de toute sa haute taille, passe une main sur l'élastique de son maillot de bain pour s'assurer que ce qui doit rester caché ne tente pas une sortie impromptue. Ses yeux bruns se plissent alors qu'il demande sur un ton posé. Même s'il a de gros doutes sur la réponse que va entraîner sa question.
-Il a été sage ?
Il a peut être été un poil en dessous de la vérité en disant que son fils était un peu turbulent. Troy est une pile. À énergie solaire sans doute, car la nuit il dort comme un loir. Comme si sur lui les pyjamas avaient un effet soporifique. De bonnes nuits d'au moins neuf heures, ça doit être nécessaire quand on passe ses journées à courir dans tout les sens. Le canadien est surpris lorsqu'on lui confirme que oui, la marmaille a été adorable.
-Vous êtes sûr ?
Le flic se demande quelques secondes s'il n'est pas en train de devenir fou. L'homme qui lui fait face à visiblement un don avec les enfants. Une perle rare sur laquelle les parents de Richard auraient adoré mettre la main quand celui-ci n'était encore qu'un enfant. Dans son cas c'est le jour où il a apprit qu'il allait de venir père qui lui a fait mettre les deux pieds dans la maturité, mais il ose espérer qu'il n'en faudra pas autant pour que son fils devienne un peu plus calme. Il s'approche du duo, tend les bras pour récupérer sa progéniture. Il réfléchit une dernière fois en fixant l'homme sur la chaise avec le petit qui est toujours fermement accroché à lui. Il vient de trouver une perle rare.Il ne peut pas se permettre de la laisser lui filer entre les doigts sans réagir. Madame Wilson est ok pour surveiller les enfants quand il ira boire un verre avec la jolie Mafdet, mais sa voisine n'a pas un stock inépuisable d’électroménager en quête de réparation. Un jour ou l'autre cette solution ne sera plus viable.
Il se passe la langue sur les lèvres, puis demande.
-Vous le chargeriez à combien le Troysitting ?
Le surveillant est surpris, et le canadien est presque choqué par le culot dont il vient de faire preuve. Il continue avant de laisser l'autre répondre, joue sa dernière carte.
-La nourriture serait fournie. Et ma fille se garde seule, il faut juste empêcher un certain Therence de venir la rejoindre dans sa chambre.
Son ton est posé, mais ses yeux hurlent un grand "Pitié dit oui !".
Brumes du futur : Kitsune Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 250 ans
Alias : Le renard des marées Humeur : Calme Messages : 197 Réputation : 61 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Mer 7 Aoû 2019 - 2:58
Le bain libre
Tout se passait bien avec Troy. Doucement, avec l’expérience de décennies à travailler avec toutes sortes de jeunes, des plus turbulents aux plus calmes, Tama’Rangi résorba l’influence apaisante qui trônait au faîte de la chaise de sauveteur, sur les épaules mêmes dudit sauveteur. Une fois calmés, les enfants restaient généralement dans cet état facile à surveiller durant un certain moment, qui variait de l’un à l’autre… et qui ne serait probablement pas si long au vue de la description de l’énergie de Troy. Cependant, Tama n’aimait pas abuser de cette capacité, car il considérait que c’était un peu de dénaturer les gens. Aussi respectait-il un code d’honneur qui lui était propre et qu’il serait trop complexe d’expliquer ici. Le résultat de réflexions séculaires, vous comprendrez…
Aussi Troy avait-il fini par se tanner et réclamer de redescendre de sa haute position, non sans lorgner vers la piscine dans laquelle il voyait bien d’autres enfants patauger dans la félicité. Et les questions du géant du Pacifique ne parvenaient que de moins en moins à raccrocher son attention volatile sur l’homme aux cheveux jaunes. Le kitsune devait bien s’avouer qu’il commençait à se demander quand le père aurait terminé son sermon dominical, car il avait beau être doué avec les mômes, cloués sur une chaise haute, les options de divertissements étaient fortement limités.
Heureusement, le père choisit ce moment pour se rappeler de la présence de son fiston et abandonner sa fille au pas de course. Un soupir plus tard, il insufflait de toute la force des zéphyrs austronésien dans son sifflet. Troy battait des mains en réclamant son tour, toujours assis sur une cuisse du mélanésien et retenu par le bras sans sifflet. Les sourcils sauvages pointés sur Dick comme deux vecteurs accusateurs, la voix basse du gardien retentit, avec celle criarde de Troy en trame de fond.
« Monsieur Dick, je vais être obligé de... » -PRIVÉ DE DESSERT DEMAIN AUSSI! Et tu pourras nous faire le pudding chômeur de mamie, dis?
Le visage faussement angélique du cadet Turner, de grands yeux implorateurs et un sourire aussi innocent que celui de la Sainte Vierge, il ne se tut pas lorsque son père intima le duo de le laisser s’expliquer. Tama, pour sa part, ravala ses paroles en se penchant encore plus près du visage de celui qui remettait son autorité princière en question, un sourire aussi bonace qu’imposant aux lèvres. C’était donc l’aînée qui l’avait forcé à courir? Tama passa une main dans sa crinière, puis se massa le menton en une mimique de réflexion sur son jugement. Si Troy avait donné le sien prestement, Tama savait qu’il valait parfois mieux faire mijoter le ragoût un peu plus longtemps avant de le servir. De nouveau à demi juqué sur son baby sitter pour imiter le geste de celui-ci, Troy se tenait en équilibre en s’accrochant coûte que coûte à une mèche du blond, alors qu’un seul genou n’avait franchi la muraille des épaules micronésiennes. D’un geste réflexe, Tama l’avait agrippé pour s’assurer qu’il ne tombe pas, tout en répondant aux inquiétudes parentales.
« Très sage. » -Sage comme une image! -Vous êtes sûr ? « Puisque je vous le dis. »
Le visage toujours fendu d’un sourire benêt, Tama hocha doucement de la tête. Celle de Dick semble complètement septique et incrédule. Comme si un gentillet du style de Tama’Rangi pouvait mentir. Allons donc. Troy escalada le dos de Tama à reculons, plaçant ses petits orteils pointus directement dans la chair tendre juste au dessus des hanches du renard, qui le prit et le passa au père. Il s’apprêta à aviser l’homme qu’il était expulsé pour le restant de la journée lorsqu’il remarqua un quelque chose de… timide dans sa façon de sortir la langue pour humecter ses lèvres.
« Qu’y a-t-il? » -Vous le chargeriez à combien le Troysitting ?
Tama se contenta de sourire. Ainsi, l’idée qu’il avait semée avait germé dans l’esprit du baigneur, qui offrait désormais un contrat au surveillant. Penchant la tête sur le côté, Tama se contenta de changer de sourire. Il y eut un silence au milieu duquel Troy claironna d’un "Papa, quand je vais être grand, je vais être Tama!, ce qui eut l’effet de surprendre le principal intéressé. Le renard des marées mit donc une seconde supplémentaire avant de répondre enfin. Seconde mise à profit par le père pour ajouter des conditions.
--La nourriture serait fournie. Et ma fille se garde seule, il faut juste empêcher un certain Therence de venir la rejoindre dans sa chambre. ?
«Je ne peux pas vous répondre pendant que je travaille. C’est un conflit d’intérêts, vous voyez. Par contre, je peux vous garantir que vous serez satisfait, et que ce sera un prix honnête. Si cela vous convient, je pourrai même empêcher tout éventuel jeune homme de visiter la chambre de votre fille.»
Les yeux noirs posés dans les bruns, Tama abaissa lentement le menton, pour encourager le père désespéré avec son regard de biche devant les feux d’une voiture à accepter ce préambule d’entente.
«Par contre, je suis dans l’obligation de vous demander de quitter la piscine pour le reste de la journée. Vous pourrez rester, une fois que vous serez changé, pour surveiller vos gamin de l’estrade. Votre fils devra également être expulsé : il est trop jeune pour être laissé sans la surveillance d’une personne responsable. Sa sœur ferait l’affaire.»
Tama fit un sourire entendu à Dick. Si sa sortie de la piscine était non négociable, il lui offrait une porte de sortie pour éviter une crise Troyenne.
«Si c’est bien compris, je vais devoir vous demander d’obéir rapidement, je dois continuer de surveiller la piscine : c’est pour le bien-être de tous.»
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Lun 12 Aoû 2019 - 16:02
Le bain libre FT Tama / Libre
Il hoche la tête suite à la réponse du sauveteur. En effet, débaucher quelqu'un sur son lieu de travail est une chose qui ne se fait pas. Mais le flic retient surtout une information, l'homme est d'accord pour garder ses enfants. Heureuse nouvelle. La première de la liste car quand Tama ouvre à nouveau la bouche c'est pour dire à Dick qu'il va avoir le droit à un peu de tranquillité. En tout cas c'est de cette façon qu'il prend sa sanction pour avoir couru autour du bassin, et récidivé peu de temps après. Air faussement déçu collé au visage pour ne pas se faire griller par son gamin qui vient de se trouver un nouveau plan de carrière et héros au passage, il opine du chef. Richard n'a jamais été un grand passionné de sports nautique. Lui son truc c'est plus le hockey. Chausser des patins et filer à la patinoire. L'après match et ses quelques bières qui parfois sont de trop. La piscine c'est pour faire plaisir aux mômes, les arracher à leurs chambres et écrans. Et dans le cas de Troy, lui permettre de se défouler à l'extérieur de la maison.
Il serre son fils dans ses bras, les jambes du petit fermement agrippées autour de la taille de son paternel. Richard répond au sourire du sauveteur avant de confirmer à Troy le changement de programme pour la suite des hostilités.
-Tu vas aller jouer avec Jo. Je n'aurais pas dû courir autour de la piscine. Et encore moins le faire une seconde fois. Donc je suis puni. Compris ? -Dis, tu vas faire un pudding chômeur demain ?
Le père de famille hausse les yeux au ciel alors que déjà il s'éloigne du siège du sauveteur non sans un dernier geste. Un au revoir de la part de Troy, cumulé à un envoi de bisou. Chez l'adulte c'est tout aussi subtil. Il mime un geste finalement pas si facile à décrypter. Montre les vestiaires et articule muettement avec exagération.
"On se voit après."
Il est tombé sur le perle rare. Hors de question qu'il laisse le sauveteur lui échapper. Arrivé près de l'emplacement de Joanie, il lâche son fils dans l'eau. Puis siffle sèchement pour attirer l'attention de sa fille qui semble en pleine discussion avec ses amis. Il gagne un regard noir, puis c'est au tour du petit frère de s'attirer les foudres de la rouquine.
-Jo, tu gères ton frère. -Non. -C'est pas négociable. Je suis expulsé du bassin.
Si la bouche mâchoire inférieure de l'adolescente n'était pas aussi bien accrochée, elle chuterait. Près d'elle Troy s'est déjà agrippé à son nouveau surveillant. Tente de grimper sur le dos de sa sœur pour la forcer à boire la tasse. Tirant sur les longs cheveux roux au passage. Vraisemblablement l’accalmie s'est effacée alors qu'ils s'éloignaient de Tama.
-Tu t'es fait virer ? T'es flic. T'es pas censé connaître les règles et les respecter ? -J'ai oublié qu'on avait pas le droit de courir autour du bassin. -Il l'a fait deux fois. Tama a sifflé très fort ! Et pourtant papa a continué.
Joanie fusille son père du regard. Il le sait, elle pense sincèrement en cet instant que le flic est un abruti. Et il n'a pas envie de démentir. Il se contente de hausser les épaules, faussement penaud alors que Troy continue sa grande démonstration d’âneries, poignée de cheveux roux en main pour force à tout essayer de couler sa frangine. Le père s'éloigne, les amis de sa fille aussi visiblement.
[...]
Il sursaute, yeux écarquillés, mouvement de défense hasardeux, pâle copie de ceux d'un ninja. L'odeur de chlore l'agresse immédiatement, il cherche une seconde dans quel endroit il se trouve. Puis se remémore l'après midi en voyant ses deux enfants face à lui. Enveloppés dans leurs serviettes de bain. La main de Troy trop proche de son nez, en position pour une nouvelle pichenette qu'il n'aura pas l'occasion de donner. Le père de famille louche, baille, s'étire avant de gémir quand sa nuque lui fait remarquer qu'elle n'a pas apprécié la posture inconfortable qu'il avait durant cette petite sieste dont il vient de se payer le luxe. Il ouvre la bouche, laisse son intelligence lui échapper.
-Keskispass ? Léouléjen ?
Deux paires de billes vertes le fixent. Le flic ne s'y attarde guère. Il baille à nouveau, manque de mourir asphyxié à cause de sa propre haleine puis se redresse, un poil château branlant. Une petite victoire pour l'humanité en général, un pas de géant pour la dignité du flic, il parvient à ne pas chuter, puis escalade les places devant lui pour amorcer sa descente. Sans réponses à ses précédentes interrogations, il réitère. De façon plus compréhensible cette fois.
-Y a plus de gens ?
Il avance vers les vestiaires, sa joyeuse troupe derrière lui, alors qu'on l'informe qu'en effet les gens sont tous partis. Le bassin est fermé depuis dix minutes. Il a été plus dur à réveiller que prévu. Sans un mot superflu il ouvre le casier, donne les affaires à ses enfants en tâchant de ne pas se tromper de sacs durant la manœuvre. Il attrape ses chausses, puis quitte les vestiaires en direction de l'entrée de la piscine.
-Vais chercher à boire. Je vous attend à l'entrée. Z'avez dix minutes donc on traîne pas.
Il n'est pas loin de chuter dans le pédiluve. Mais réagit seulement au moment où ses pieds sont bien douillets dans ses baskets, quand face à lui se dessine cet être merveilleux. Le distributeur de boisson chaude. Le café y est toujours infâme, même si trop doux en comparaison avec celui du poste de police. On approche de la perfection. Dick sort son portefeuille en baillant, grommelle quelques indications à l'appareil avant de faire entrer sa pièce dans la fente prévue à cet effet et enfoncer le bouton de sa commande. Il martèle celui qui est relié à la dose de sucre, puis geint quand on lui demande s'il a bien dormi.
-L'estrade manque de coussins et mes enfants de douceur pour me réveiller.
La personne près de lui rit doucement, Dick hausse un sourcil avant de se tourner vers Tama.
-Vous avez vu Troy. Vous l'avez gardé quelques minutes. Je gère ça depuis neuf ans. C'est fatiguant. Encore plus lorsqu'il est dans son environnement naturel. Si vous voulez vous faire une idée de la charge de travail et que vous aimez la tarte, venez voir ce qu'il en est ce soir.
Brumes du futur : Kitsune Meute & Clan : Turner's familly Âge du personnage : 250 ans
Alias : Le renard des marées Humeur : Calme Messages : 197 Réputation : 61 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Re: Le bain libre [Ouvert et libre :P] Jeu 22 Aoû 2019 - 4:38
Le bain libre
Un éclat de malice jaillit au coin des prunelles de Tama, alors qu’il observait la moue faussement dépitée du paternel. Si Troy se montrait assez crédible pour se faire avoir par la supercherie, le Mélanésien en avait vu d’autres et s’abstint de commentaires. Le pauvre homme semblait exténué et méritait probablement un moment de répit. Quant à la fille, elle semblait avoir de la difficulté avec la maîtrise du respect de l’autorité parentale, et le destin venait de lui porter une leçon. Leçon qui avait étrangement le visage de chérubin de son frère et le pouvoir émérite de faire fuir les adolescents.
Lorsqu’une respiration rythmée de râles sourds se fit entendre parmi les bancs réservés aux spectateurs de compétitions locales et régionales, et davantage encore lorsqu’elle se transforma en ronflements hoquetant, Tama garda un œil sur la marmaille Turner davantage encore que sur le reste de la population présente. Pourquoi avait-il décidé de se les apprivoiser était un mystère. Probablement que le côté farfelu et attachant du père autant que du fils y était pour quelque chose, et qu’il se doutait que la fille saurait se montrer à la hauteur. Peut-être simplement parce qu’il s’ennuyait et avait envie de causer quelque chaos dans le poulailler que devait être leur logis. Peut-être aussi, simplement, parce qu’il était hautement sociable et n’avait pas noué de nouvelles relations depuis quelques mois. Et voilà que sa fibre collectrice le démangeait.
Une fois les premiers instants passés, l’adolescente vérifia que son père ne leur prêtait plus attention avant de se détacher de sa moue et de se mettre à participer aux jeux de son frère avec une attitude qui démontrait une bienveillance sincère à l’égard du benjamin. Ils ne semblèrent pas voir le temps passer et, alors qu’il faisait partir les dernières familles d’irréductibles, il leur permit de patauger dans la section pour enfants encore un instant, le temps qu’il nettoyait la grande piscine. Finalement, lorsqu’il eut presque terminé et en était rendu au bassin pour les petits, l’austronésien renvoya les gamins à leur père.
Les pieds humides et les sandales trempées, toujours vêtu de la même chemise, du même débardeur et du même short, Tama verrouilla le bureau qui lui était assigné, pour se diriger à la machine à café. Il avait cru y voir l’ombre lugubre du zombie mal éveillé qui lui servirait d’hôte pour la soirée. Tel que promit lors de la subtile expulsion de l'homme plus tôt, le surfeur allait l'y rejoindre pour parler affaires. Se plaçant nonchalamment à côté du père de famille, appuyé d’une épaule sur la distributrice, un sourire indéchiffrable aux lèvres, Tama interrogea celui dont il s’apercevait qu’il était presque son vis-à-vis. Si leurs yeux étaient environ à la même hauteur, Dick manquait du panache que la chevelure du renard des marées lui offrait, tout autant que de cette confiance surnaturelle qu’on développait au détour d’un deuxième siècle de vie.
« La sieste a été bonne? »
Quand on dormait aussi longtemps, on pouvait difficilement qualifier ce sommeil de sieste, mais ce n’était pas du genre de Tama de faire des chichis. Dick se plaignit avec humour, ce qui déclencha une fine cascade de rire chez le maori d’adoption.
« Je leur ai déjà dit d’ajouter des coussins et un petit bar, mais c’est comme s’ils ne m’écoutaient pas. Peut-être que si quelqu’un d’autre le leur suggère, par contre… Pour la douceur, j’imagine que cela s’apprend.»
Les yeux plissés d’amusement, Tama’Rangi écouta la réplique de Dick. Certes, son fils semblait être un réservoir infini d’énergie, mais la pomme ne tombait jamais très loin de l’arbre, comme disent les colons, en Nouvelle-Zélande et probablement ailleurs également.
« Vous m’imaginez devenir père, il y a neuf ans? Ou plus encore? » Plaisanta-t-il à l’adresse de celui qui semblait dire qu’il ne saurait quoi s’imaginer. « Cela me fera plaisir de retarder l’apparition de vos cheveux blancs, quitte à ce que j’en aie moi-même. Je me suis toujours demandé à quel âge j’aurais mon premier cheveu blanc. » Nouveau sourire, cette fois pour une raison que lui seul pouvait comprendre. « Et puis, je ne serais incapable de refuser du dessert. » conclut-il alors qu’un boulet de canon lui fonçait dessus en hurlant son nom. Au cœur de la frénésie Troyenne, Dick et Tama parvinrent à s’échanger leurs coordonnées avant d’attendre que Jo ne sorte à son tour des vestiaires. Elle se permit de dévisager longtemps celui qui jouerait désormais les nounous chez elle, jusqu’à ce qu’il n’aille vérifier que les vestiaires étaient vides avant de les verrouiller et de rentrer. Il serait probablement judicieux de changer de vêtements pour le souper.