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 Les fils du vent et le Renard des mers

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Ezéquiel Jefferson

Ezéquiel Jefferson


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MessageSujet: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyJeu 6 Fév 2020 - 14:13



Les fils du vent et


le Renard des mers
Troisième cercle

With Tama'Rangi Marama and Chad Wilder

Je pose mon calumet sur la pierre plate où je suis assis en tailleur. De ma position, sur les contreforts des Rocheuses, je domine la vallée qui mène au territoire des Kawaiisu et par-delà, la plaine et Beacon Hills. En dix ans, le panorama a bien changé, moins de lumières déjà. Moins de bruits aussi. Il m’est encore plus facile de voler, à moins que ce ne soit l’âge. Mon père m’avait dit que plus on vieillissait, plus il était facile de détacher son esprit de son corps.

Enfin, je recrache la fumée,  je clos mes paupières et je vois. Je vois les champs qui défilent tout en bas, je sens l’air glisser sur mes plumes et trouve le courant chaud ascendant. Je tourne et tourne, me laisse porter par la masse d’air chaud jusqu’à dominer les montagnes. Plus d’avions à guetter. Plus de chasseurs, car le Gouverneur a institué une loi protégeant l’aigle royal et les autres rapaces mineurs.

J’incline mon aile et vire à droite. La sensation est divine, loin des pesanteurs de la terre. C’est addictif, d’autant que c’est sous cette forme que je peux La trouver et pas autrement. Je La cherche, elle qui se fait rare ces temps-ci. Elle avait l’intention de remonter au nord, passer le Canada pour chasser en Alaska. Ma fille, mon unique enfant qui est morte, abattue d’un carreau d’arbalète en plein cœur. Depuis ce jour sinistre il y a onze années, elle vole, aigle majestueux libéré du poids des mortels. Elle est retournée au vent, son corps a été incinéré pour permettre à son âme de s’en détacher complètement pour rejoindre l’oiseau totem, pour s’unir à jamais à l’un de nos compagnons maîtres du ciel. Je ne sais pas quelle est l’étape suivante dans ce cycle de vie. Iona le sait ou le saura, quand le rapace qui la porte mourra à son tour.

Je continue de planer, je regarde les hommes trimer en bas. Ça aussi ç’a changé. Ceux qui avant étaient dans leur voiture sont dans les champs. L’épidémie a rendu un service à l’humanité en lui apprenant l’humilité. Terminé le salaire d'un travail qui ne sert pas à vivre, mais à surconsommer ou s’abrutir. Aujourd’hui l’homme économise son geste pour l’utile et bannit le futile. Le virus a aussi été bénéfique à la tribu. Nous avons repris nos vêtements traditionnels et reconstruit notre habitat tel qu’il était il y a une centaine d’années. Ce que nous faisions de neuf heures du matin à dix-huit heures le soir pour les touristes en mal d’authenticité est redevenu notre normalité. Nous vivons à nouveau comme nos ancêtres et nous volons mieux.

Un lièvre détale dans les hautes herbes, cent mètres plus bas. Il m’a repéré. Je replie les ailes et parts en piquet. Mais je me fais doubler par un plus jeune, ailes rabattues, le bec en avant Chad me double dans un piquet audacieux. Il déploie ses ailes à l’ultime instant, cueille le taxon avec ses serres et remonte à tire-d’aile pour venir vers moi. Il me salue d’un cri rauque, je réponds à mon petit-fils de la même façon. Brusquement, il virevolte et lâche le lièvre à mon intention. La pauvre bête vit encore et panique encore plus quand son corps amorce une chute libre.

« Chad, j’ai passé l’âge de ce genre de jeu ! »

Je plonge à la suite du lapin et le rattrape serrant fort sa nuque jusqu’à la briser. Nous rentrons au village, ce n’est pas aujourd’hui que nous La trouverons. Le cœur de Chad est sombre. Il vole trop. Un signal de fumée m’avertit de la visite d’un ami, je lâche le lapin, laissant le soin à mon petit-fils de le ramener au tipi principal.


↑↓↑↓↑↓↑

J’ouvre les paupières, il me faut quelques minutes pour retrouver mon équilibre alors que je suis toujours assis en tailleur sur cette pierre plate chauffée par le soleil. Je me fais vieux, quatre-vingt-et-un hiver, ma carcasse grince quand je me relève. L’aigle qui m’a permis de voler quelques heures passe en rasant pour me saluer, le bout de ses plumes effleure ma joue. Peut-être ce sera lui qui m’accueillera lorsque mon âme se détachera à jamais de mon enveloppe charnelle. Je ramasse ma longue pipe au mélange maintenant consumé et froid. C’est un mélange d’herbe, de résine et de fluides animaux issus d’une recette ancestrale transmise de chefs en chefs. Je l’ai enseignée à Chad comme bien d’autres choses de la vie et du passé. Il a été un élève brillant, trop même. Il est jeune pour faire un chef, mais le temps arrive. Après un dernier au revoir à mon compagnon de vol, je redescends la piste où j’ai attaché mon cheval. Les hommes de la tribu montent à cru, mon âge et mon arthrite me permettent de poser mon fessier sur une large selle de cow-boy sans perdre la face.


↑↓↑↓↑↓↑

Je repousse la main aidante d’une squaw et descends de cheval avant de rejoindre mon très vieil ami. Tama'Rangi Marama, mon honorable ami. Depuis que je le connais, il n’a guère vieilli en apparence, six ou sept ans, là où soixante-dix années ont pris leur tribu sur moi. Je ne crie pas à l’injustice, Tama vit sur une autre échelle de temps. Il n’y a pas à être envieux.

- Paix sur toi mon ami. Allons fumer.

La tradition chez les Kawaiisu, la pipe de bienvenue. Un mélange de plantes séchées qui apaise et met en joie. Depuis le grand changement, la tribu s’est adaptée, nous avons gagné notre autonomie. Nous commerçons avec les enfermés, c’est ainsi que nous appelons ceux de Beacon Hills. Nous les aidons en cas d’invasions dans le troisième cercle, ce qui arrive rarement depuis la consolidation des barricades. La grande vague de contamination est terminée. Si on arrive à tenir ou éliminer mes mutants qui restent, ce douloureux passage sera dernier nous. Les Kawaiisu ont payé leur tribut d’infectés, mais seulement deux cas contre bien pires en ville.

- Raconte-moi les nouvelles. Chad doit descendre dans la semaine livrer un chariot de foin au manoir Hale. Du miel dans ton infusion ?

Je regarde le géant des mers. J’avais à peine dix ans quand il était venu ici pour la première fois. Il m’avait fait peur par sa taille, mais il était vite devenu un compagnon de jeu pour les enfants de mon  âge.



Ezéquiel
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Tama'Rangi Marama

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyMer 19 Fév 2020 - 1:20


Les fils du vent et du ciel

Tama avait profité de vents favorables pour partir un peu plus longtemps, et surtout un peu plus loin. Ça n’était pas la première fois qu’il tentait de retrouver Papa ou son père, et chaque tentative de reprendre contact avec sa famille se concluait d’une façon similaire : teintée de désillusion et de déception. Non seulement n’était-il pas toujours le bienvenu auprès des communautés qui ne le connaissaient ni d’Ève ni d’Adam et qui craignaient une nouvelle vague d’épidémie, mais il ne retrouvait pas toujours les villages qu’il avait côtoyés pendant deux siècles. Sans compter les pistes qu’il laissait aux siens et qui semblaient passer inaperçu. Papa était certainement restée sur Aotearoa, mais Rangi… Tama n’avait pas hérité de son inaptitude à resté en place de nulle part.

En dix ans de réadaptation, beaucoup de choses avaient changé.  Si l’adaptation avait été rude pour tous, ceux qui avaient connu un mode de vie plus modeste parvinrent à s’y habituer plus facilement.  Le renard avait rapidement repris de vieilles habitudes qu’un peu plus d’un siècle d’occidentalisation n’avait pas suffit à faire disparaître complètement. Le clan Turner l’avait accueilli en son sein et ils avaient résisté à cette décennie de cauchemar ensemble. Tama s’était fait d’autres amis et laissait parfois quelques braves l’accompagner en mer lorsqu’il allait pêcher sur un esquif à l’apparence frêle.

Dix ans de pénitence et, parfois, de repentance n’avaient toutefois pas suffit à renverser la vapeur de deux siècles d’industrialisation, et s’il était impossible de mesurer désormais les divers indices que braquaient jadis les scientifiques comme des épouvantails ignorés, il était certain que les changements climatiques s’étaient poursuivis sur leur lancée. Combien d’archipel n’avait-il su retrouver au sein de l’océan qui l’avait vu naître, engloutis et noyés sous le niveau d’une mer montante.  Heureusement que les feux de la Côte Ouest s’étaient amoindris avec les années, faute de campeurs inconscient pour les initier par mégarde.

Bredouille de ce qui lui tenait à coeur, Tama était tout de même revenu à la terre ferme avec deux tonnelets de saumon frais, en avait échangé un contre des crédits, et était rentré avec le reste, pour rejoindre sa famille d’adoption. Il échangea quelques mots avec Jo, qui choisit quelques poissons à fileter, avant de partir vers le territoire Kawaiisu avec le reste. Il s’y trouvait là quelqu’un qu’il n’avait pas visité depuis de trop nombreuses semaines.

Le kitsune s’avançait sur le chemin qui le mènerait à la tribu de son ami. Au loin, il observait la forme de deux oiseaux qui se pourchassaient, jouaient avec un lièvre, remontaient en grands ronds. Il y avait fort à parier que le chef s’était trouver un prétexte pour quitter son corps douloureux et en emprunter un plus souple et confortable.


«Paix sur toi également.»

Les traits du vieillard exprimaient toujours les mêmes mimiques que ceux du gamin que le géant des îles avait connu. Malgré les rides, la porosité rêche de la peau et les autres marques de vieillissement. Derrière ce masque, donc, Tama reconnaissait toujours les expressions de l’enfant qui fut. On ne peut changer l’essence d’une personne, lui avait jadis dit le prédécesseur d’Ezequiel, mais le renard n’avait pas écouter : un jeu se préparait du côté des enfants. Un jeu qui n’attendait forcément rien d’autre que d’être bouleversé par l’espiègle personnage. Un jeu qui vit naître une amitié, un peu comme celle qui liait désormais Troy à son ancien baby-sitter.

Assis en tailleur, Tama’Rangi fixait les prunelles intemporelles de son interlocuteur alors qu’il répondait à son invitation miélifère, trahissant de ce fait ses propres états d’âme.

«Non merci, mon ami. Aujourd’hui je préfère sentir toute son amertume.»

Il y avait des décennies que le deuil était débuté. Dès qu’il s’attachait à quelqu’un, Tama avait appris à se préparer à perdre cette personne.  Cela ne rendait pas la disparition plus facile, ni les signes avant-coureurs plus supportables. Et ce couperet-ci, qui attendait patiemment son heure, sans donner de véritable signe de son impatience, venait ajouter aux humeurs du micronésien qui se résignait à reculons de n’avoir perdu les deux seules personnes pour lesquelles il ne s’y était jamais préparé.

« Je vous ai emporté un boisseau de saumons. On m’en a débarrassé à mon arrivée. »

L’austronésien pointa l’habitation où se trouvait désormais le poisson, puis l tira une longue bouffée sur la pipe que lui avait offert son vieil ami, en le scrutant par-dessus celle-ci. Enfin, il soupira et résuma les informations qu’il avait eues à la maison.

« Jo est inquiète. Son père a disparu sans donner de nouvelles.  Ce n’est pas son genre. »

Inutile de mentionner ce que la jeune femme elle-même n’avait pas nommé, mais qui était du niveau de l’évidence dans leurs esprits à tous. Le père monoparental venait-il de céder également à cette folie? Ou pire...

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyVen 28 Fév 2020 - 13:40



Les fils du vent et


le Renard des mers
Troisième cercle

With Tama'Rangi Marama

Les fers de mon appaloosa claquent sur les rochers. Orné d’une robe blanket, c’est un cheval adapté à la région et aux sentiers escarpés des Rocheuses, son pas est sûr et c’est en toute confiance que j’ai laissé filer les rênes sur son encolure, les mains occupées avec mon arc. Je pourrais chasser transformé en loup, mais c’est contraire aux règles de la tribu. Non qu’ils rejettent ma nature, mais simplement pour donner une chance au gibier. « Si le chasseur ne rentre jamais bredouille, un jour il rentrera toujours bredouille. » Une formule philosophique pour la préservation de notre écosystème. Je crois aussi que c’était une façon pour Tunkasina* Ezéquiel de canaliser ma rage et mon chagrin après la disparition de Mick.

Toute la meute s’était regroupée chez Derek. Sans électricité, la maison que j’avais construite pour Mick et moi était devenue un cercueil de béton situé en dehors de la deuxième palissade. Qui aurait pu prévoir que l’apocalypse allait frapper à notre porte ? Avec le recul, je me sens honteux de mon arrogance avec cette construction ultramoderne. Peu polluante certes, mais invivable sans électricité. C’est vrai, nous aurions pu forcer les volets automatiques et les autres accès, mais seuls, à deux au milieu d’une forêt hantée par les infectés, ce n’était pas vivable. Derek n’avait pas voulu retourner en ville à la construction de la première palissade qui isolait le manoir de toute protection. Il avait donc décidé de s’en occuper lui-même. C’est ainsi que nous avons peu à peu construit notre propre rempart en cercles concentriques de plus en plus grands avec le manoir au centre. Puis la deuxième palissade avait inclus le manoir. Le pouvoir central voulait surtout protéger l’élevage de chevaux de Derek. La vie redevenait plus paisible.

Un soir, Mick n’était pas rentré de la chasse. Nous avons fouillé chaque bout de terrain en vain, après deux mois de recherche j’avais quitté le manoir pour vivre hors de la protection des palissades dans la famille de ma mère : la tribu des Kawaiisu. Trois ans plus tard, une troisième palissade nous entourait également. Je n’ai jamais eu de nouvelles de Mick ni trouvé son cadavre errant sans fin.


↑↓↑↓↑↓↑

Un lapin détale sous mes yeux, je bande mon arc, vise, mais ne tire pas. L’ombre d’un aigle royal qui glisse sur le sol me fait lever les yeux. Voler est devenu un besoin. C’est la seule façon que j’ai pour communiquer avec ma mère assassinée avant l’infection. Son esprit cohabite avec celui d’un aigle, passage intermédiaire entre la vie et la mort qui dure le temps de vie de l’oiseau. Un temps donné pour se dire adieu sans tristesse. Mais depuis des lunes Iona n’est plus là, elle avait exprimé le souhait de joindre l’Alaska pour voir si la vie y était plus sure. Des lunes que je n’ai plus de nouvelles. Je lui en veux de gâcher ce précieux temps qu’il nous reste. J’ai ma meute, même si nous n’habitons pas ensemble, mais après la disparition de Mick, je n’ai plus qu’elle en famille proche et Tunkasina Ezéquiel qui commence à avoir un âge avancé. Rien du côté de Boston et mes parents adoptifs. Je ne sais pas s'ils sont encore en vie.

J’ai attaché mon cheval à une branche d’arbre, puis escalade un raidillon qui, je sais, me mène à une corniche en milieu de falaise. L’endroit est inaccessible aux infectés peu lestes dans leurs mouvements. L’endroit est sûr pour prendre mon envol. Je sors ma pipe de ma besace et tasse méticuleusement le mélange d’herbes. Je ne fumais pas avant, maintenant cela me permet de m’évader. Assis en tailleur, le dos collé à la paroi chaude de la falaise, je plisse les yeux pour ne pas me faire aveugler par la fumée que j’exhale. Je ne porte plus des vêtements de marque, mis à part quelques jeans qui tiennent encore le coup. Je porte une tunique tissée par les squaws de la tribu et un poncho aux motifs géométriques qui représentent notre totem : l’aigle. Mes pieds sont chaussés de solides chaussures de marche. Dix ans d’une vie au plein air ont réussi à tanner ma peau à l’origine claire.

Il est là, c’est souvent le même qui répond à mon appel, ou son frère de couvée. Comme à chaque fois que nous entrons en communion, il replie ses ailes pour partir en piqué, c’est l’instant où il me cède les commandes de son corps, confiant. L’angoisse et la terreur que j’avais ressenties lors de mon premier vol sont bien loin, je bats des ailes alors que les hautes herbes effleurent mon plumage.


↑↓↑↓↑↓↑

Tunkasina Ezéquiel est là, en vol prudent et paresseux des anciens qui recherchent les courants ascendants. Il me reproche d’abuser de cette faculté génétique des Kawaiisu, mais il fait bien pareil, lui pour s’extirper d’une enveloppe charnelle qui le fait souffrir, moi pour chercher ma mère et contempler le monde de haut.

L’ancien pique au sol, il a repéré une proie, je glisse sur un courant d’air froid qui me permet d’accélérer ma descente et de choper le taxon sous le bec de mon grand-père. Je remonte dans sa direction et le salue d’un cri rauque, il me répond. Joueur, je m’élève un peu au-dessus de lui et lâche ma proie. Elle vit encore, je n’ai pas serré fort.

« Chad, j’ai passé l’âge de ce genre de jeu ! »
« Tu resterais sur ta selle si ce jeu ne t’amusait pas, Tunkasina. »

Le lapin est cueilli par la nuque, le mouvement lui brise les cervicales, il ne souffre plus. Un signal de fumée nous indique une visite au camp. Tunkasina Ezéquiel lâche le lapin à son tour, il est attendu. Je plonge pour le récupérer. Tunkasina râle, mais c’est le jeu préféré des guerriers et d’après ce que m’ont raconté mes cousins, Ezéquiel n’était pas le dernier dans ces joutes en plein ciel.

Je reviens vers mon corps à force de battements amples et souples. Le corps d’un aigle n’a pas la rigidité de celui d’un homme. Le retour à la terre ferme est souvent frustrant. L’appaloosa ne bronche pas quand un lapin tombe du ciel pour choir sur sa selle. Il sait.

Quand je reviens à moi sur mon bout de corniche, j’ai la peau moite, le soleil tape. Je me coiffe du chapeau de cow-boy que j’avais laissé sur mes cuisses. Une erreur que je ne mentionnerai pas, car si j’avais volé plus longtemps, j’aurais pu me déshydrater. Mon cheval m’accueille en soufflant par les naseaux. Je crois qu’il a vu le signal et est impatient de rentrer.

- Finalement, je n’ai pas eu besoin de mon arc…


↑↓↑↓↑↓↑

Je donne mon butin à une squaw. Rien de sexiste dans ce geste, ici chacun a une tâche en fonction de ses aptitudes, même s’il est vrai que la chasse et la protection du camp sont plutôt gérées par les hommes de la tribu. Puis je ferai un carnage avec ce lapin, c’était Mick qui cuisinait avant… Le fait est aussi que je suis celui qui succédera au chef Jefferson.

Si j’en montre les capacités. Si je réussis les tests. Être son unique petit fils n’est pas l’assurance que ce rôle me reviendra. Je dois prouver ma valeur. Je vais donc voir qui est ce visiteur.


↑↓↑↓↑↓↑

Ils sont en train de fumer la pipe de bienvenue. Tama'Rangi Marama le kitsune. Tunkasina Ezéquiel lui porte un immense respect. Avant, il n’était qu’un nom sur les lèvres du compagnon de Mafdet, la nounou des enfants du policier. Depuis le virus et la mise au jour du monde surnaturel, bien des choses avaient changé. Tama'Rangi était connu des Kawaiisu bien avant que ma meute entende son nom.

Je m’avance, le visage souriant. Il sent toujours le poisson, je me garde de plisser le nez, car souvent il nous fait cadeau d’un peu de sa pêche. La tribu s’en tient aux poissons de rivière et de lac, nos pêches sont moins fructueuses que celles en mer. Tama parle de l’inquiétude de Jo. Je les rejoins et frappe mon torse avec mon poing droit : la manière de saluer des braves.

- Bienvenue Marama.

Je souhaite donner une information, mais respecte le protocole en me servant un bol de l’infusion. Grand-père fronce les sourcils quand j’amorce le geste d’une deuxième cuillérée de miel en direction de mon breuvage. J’obtempère, remue mon bol avant d’en boire une longue gorgée. J’avais effectivement soif. Je réitère mon geste dans le silence des deux autres et pose le bol de poterie sur le plateau devant moi. Je me réinstalle plus confortablement sur la couverture qui me sert de siège. Chaises et tables ont un peu disparu de notre quotidien sauf pour des taches spécifiques comme la cuisine.

- Il y a une brèche dans le troisième cercle au nord. Du ciel, j’ai vu plusieurs cadavres d’infectés. Il y a eu une bataille. C’était il y a trois jours.

Toujours laisser une pause entre les faits et les actes qui peuvent en résulter. Je sors ma pipe et la bourre d’un mélange pris dans la bourse en cuir que me tend Tunkasina Ezéquiel. Quelques bouffées plus tard, je poursuis.

- Nous pouvons partir en reconnaissance, mais cela ne presse pas.

C’est à nouveau le silence. Je lis l’approbation dans le regard de mon ancêtre. La tempérance fait un bon chef. Je leur ai laissé le temps d’assimiler les conséquences de la brèche. Nous ne nous occupons pas de la muraille et la tribu n’a jamais rien demandé. Nous acceptons l’idée de croiser le chemin des infectés. Chaque membre de la tribu sait comment les abattre. Nous aurions pu avertir le gouverneur de cette brèche. Seulement nous limitons nos contacts avec ceux d’en bas, c’est ainsi que nous surnommons ceux qui se terrent derrière les palissades. Par contre, aider un ami nous tient à cœur.

Le temps ne presse pas, car si le père de Jo s’est fait infecter rien ne changera son état sauf de croiser le chemin d’un de ses compagnons d’armes, et là, Jo sera fixée sur le sort de son père.

- Il y a du castor et de la sagamité* au repas, si j’en crois les fumés que j’ai croisés en arrivant.

Le repas est un moment qui rassemble toute la tribu. C’est important pour échanger entre nous et veiller les uns sur les autres avant que chacun retourne à sa tâche.


*:
Chad
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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyMer 11 Mar 2020 - 15:02


Les fils du vent et du ciel

La cérémonie fut rapidement agrémentée de la présence du petit-fils de son ami. Le visage de l’ancien vint se plisser d’un sourire taquin, du coin des yeux à celui des lèvres. Il attendit le moment opportun pour répondre à la salutation du cadet par le même geste.


«Bonjour fiston. Paix sur toi.»

Tama observait le manège de son ami et son descendant avec un amusement qu’il tentait de cacher, alors que d’autres taisaient le jeu d’impatience et de remontrances qui s’était installé entre eux. Masquant le pétillement de son regard derrière une lampée du breuvage chaud, Tama attendait que le tour de parole ne soit repris par l’un de ses hôtes. La lenteur de leur rencontre ne lui posait pas de problème : non seulement avait-il, pour ainsi dire, tout son temps, mais c’était également un fonctionnement très similaire à celui dans lequel il avait vu le jour et avait grandi. Sans l’empressement constant de la modernité occidentale; avec pour principale source d’adrénaline la nature sauvage à dompter, une vague à la fois, un jour à la fois. Savoir que le temps pris à avoir conscience du temps n’était pas une façon de le perdre, mais de le faire fructifier en apprenant à lire ses entrailles pour mieux connaître ce qui était, ce qui avait été et ce qui aurait pu être. Comment apprendre à réagir à toutes sortes de situations lorsque l’on ne faisait que courir à tout va, sans s’arrêter pour non seulement compléter l’oeuvre de la vie, mais également pour réfléchir et méditer.

Chad annonça qu’il y avait une brèche au niveau de la dernière muraille.  Ça n’était pas choquant en soi : cela arrivait probablement plus souvent que le gouverneur ne voulait l’admettre à la population du premier cercle.  C’était inévitable, de par la taille de la structure ainsi que des limites en ressources matérielles autant qu’humaines que connaissait l’époque. Ce qui signifiait que Chad ne mentionnait la brèche qu’en raison de l’information qui suivit et de la déduction que les trois hommes purent établir à partir de là. Chad sous-entendait sans contredit que c’était la piste à suivre pour retrouver des indices sur la disparition de Richard. Qu’il y aurait eu un conflit la troisième nuit précédente et qu’il n’en serait pas revenu. Ses collègues avaient dû mentionner son absence auprès de leurs supérieurs, et comme Richard n’était pas du genre à jouer la désertion, ils avaient certainement assumé le pire…

Alors que les pipes s’allumaient de légers tisons, le renard des marées se contenta de pencher le tête sur le côté en fixant le vide. Il puisa à son tour sa part d’herbes brûlés, inspirant ce mélange favorisant la réflexion et l’ouverture des esprits, ce calumet de bienvenue qu’il pouvait sentir sur sa langue alors qu’il dérivait au milieu de l’océan, tant il lui était devenu familier. La déclaration de Chad surprit le kitsune, qui n’était pas venu pour glaner une aide physique, mais morale.  Les Kawaiisu et la population de Beacon Hills marchaient dans des chemins parallèles, évitant de se mêler des affaires de l’autre. Tama’Rangi ne comptait rien y changer, et certainement pas forcer une alliance entre les deux forces. La paix paresseuse entre elles était déjà bien suffisante. Il n’était pas très difficile pour le mélanésien de s’imaginer le mélange complexe d’émotions qui pouvait habiter les coeurs de ceux qui avaient été toujours repoussés par les colons pour se retrouver éparpillés dans des réserves, souvent divisés et séparés de leurs proches, maintenant qu’ils voyaient ceux qui avaient ériger des clôtures autour de leurs Premières Nations en construire autour d’eux-mêmes, passant volontairement et servilement au rang de bétail à protéger. La tribu avait recouvré sa liberté et c’était certainement sur cette heureuse nouvelle qu’elle se concentrait.

«Je ne veux pas que vous vous sentiez obligés de vous impliquer. J’irai en bas et leur passerai l’information.  Il est apprécié, ils ne resteront pas les bras croisés.»

Tama les y forcerait, s’il le fallait, mais il était hors de question que la dépouille de Dick n’erre infiniment cette terre sans trouver le repos ni apporter une réponse à ses enfants. Ils l’inhumeraient, dusse-t-il falloir que ce soit la dernière chose que le géant ait à faire de sa longue vie.  Richard l’avait accueilli à bras ouverts sous son toit à une époque où tous se repliaient sur eux-mêmes, pour graduellement devenir ce qui se rapprochait le plus d’une famille aux yeux du renard.

Pour l’instant, c’était bientôt le moment du repas et Tama comptait en profiter pour faire discuter avec quelques gens. Il était sociable et aimait la présence de personnes en tous genres autour de lui, mais il devait avouer que les gros groupes, à la manière des meutes, lui convenaient bien moins sur le long terme que des noyaux plus petits, comme celui des Turner.

«Ça m’a tout l’air alléchant.» fit-il avant d’aller se laver les mains à l’instar du reste des convives.

Le géant des îles discuta donc paisiblement tout en piochant avec sa main droite dans les plats qui se présentaient à lui.  Les nouvelles allaient vite au sein d’une communauté aussi soudée et il était certain que, bien avant la fin du repas, tous ici sauraient la raison de sa présence, ainsi que la nature de son échange avec le chef et son potentiel successeur.

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyVen 20 Mar 2020 - 14:32



Les fils du vent et


le Renard des mers
Troisième cercle

With Tama'Rangi Marama

- Je ne veux pas que vous vous sentiez obligés de vous impliquer. J’irai en bas et leur passerai l’information. Il est apprécié, ils ne resteront pas les bras croisés.

Tous se contentent de hocher de la tête. Je jette un regard à Tunkasina, Turner est tout de même le compagnon de Mafdet. Il cligne lentement des yeux, j’accompagnerai le fils de l’eau.

- Ça m’a tout l’air alléchant.
- Le temps est clément, les saisons se retrouvent.

Dix années sans moteurs ou si peu et la nature avait repris sa domination en imposant en premier lieu le silence. Il n’y avait pas qu’en ville que le bruit de la civilisation couvrait tout. Maintenant, chaque son avait une profondeur. J’aime cette vie pour cet aspect naturel. Le repas est l’occasion d’échanges. Le poisson apporté par notre visiteur est longuement salué. Varier notre alimentation est un souci permanent pour éviter les carences. À une époque où les soins sont réduits aux plus élémentaires des moyens, prendre soin de son corps est une priorité.

Tunkasina distribue les tâches qui ressortent de la discussion. Pas de rôles prédéfinis de chacun, le travail est fait selon les accointances de chacun, Tunkasina veille à ce que le plus ingrat tourne de mains en mains. Je ne regrette pas non plus d'avoir quitté le système de « l’homme blanc », même si à Beacon Hills ils s’organisent au mieux, cependant certaines mentalités changent peu. Il n’y a pas beaucoup de femmes le long des palissades. Mafdet est la seule à s’aventurer à l’extérieur, mais elle fait figure d’exception sur bien des points.


↑↓↑↓↑↓↑

La fin du repas est suivie d’une décoction à la saveur amère. Il y a là des extraits de plantes, de la macération de racines et quelques jus de baies. Cela ne remplace pas le café, mais cela a pris sa place. Pour apprécier, il faut oublier ce que l’on connaissait avant. J’avais grimacé les premiers temps, maintenant j’apprécie ce breuvage sombre et âpre. Il a des qualités dépuratives et dynamisantes idéales après un repas. Comme je le disais plus haut, prendre soin de son corps est essentiel, manger ne suffit pas.

- Je vais t’accompagner. On longera la palissade jusqu’à la brèche. Tu as de quoi repousser les marcheurs ?

C’est ainsi que nous nommons les infectés, car ils semblent inlassablement marcher. Nous ne sommes pas tous d’accord sur l’état de conscience des marcheurs. Il est vrai que l’état de cadavres mobiles reste peu concevable.


↑↓↑↓↑↓↑

Tama'Rangi me suit sur le cheval qu’on lui a prêté. Il a fallu lui seller sa monture, car définitivement le renard des marées est plus à l’aise sur l’eau que sur le dos d’un équidé. Cela a fait sourire au camp, car les selles sont l’apanage de l’homme blanc, des handicapés ou des anciens trop rouillés pour se contenter de la couverture traditionnelle.

Le sentier descend sur une terre ocre qui s’effrite par endroit. Le mieux est de laisser le cheval choisir son passage. J’ai fait le plein de flèches pour cette mission, mon arc en bandoulière. Mais le plus efficace contre les marcheurs reste ma lance que je tiens fermement de la main droite. Cela permet de garder une distance de sécurité, car le danger est de se faire dépasser par le nombre. Ensuite, quand le corps à corps est inévitable, il reste le poignard que je porte à la ceinture. Je songe à ce que nous ferons si nous retrouvons Richard. Quand le sentier nous le permet, je chevauche à côté de l’ami de Tunkasina.

- Si nous le retrouvons en marcheur, tu veux que je te laisse l’honneur de le libérer ? C’est bien quand cet acte est fait par un ami. Si tu ne t’en sens pas capable, je m’en chargerai.

Je lis de la détresse dans les yeux du kitsune. Tuer un marcheur est une chose, quand c’est un proche, c’est bien plus difficile.

- Tu penses quoi d’eux ? À la tribu, les avis divergent. Personnellement, je penche pour une altération conséquente du cerveau et un virus qui donnerait des capacités surnaturelles comme la résistance à la mort définitive si le cerveau n’est pas irrémédiablement détruit. Je crois donc que ces gens sont encore vivants, mais totalement absents comme les fous dans un asile.

Un bruit devant nous nous fait stopper nos montures. Par réflexe, j’ai basculé ma lance, la pointe en avant. Nous faisons silence à l’écoute de la nature. Une branche craque, les feuilles bruissent sur le passage de quelque chose qui s’avère être une biche. Je redresse ma lance. Je ne la chasserai pas, même si l’occasion est en or. « Prendre ce que l’on a besoin ». Le temps semble s’arrêter, l’animal agite ses oreilles, hume le vent et nos odeurs, puis disparaît en deux bonds dans les fourrés. J’attends encore un peu, écoutant le vent, pour m’assurer que les bruits de l’animal n’en cachaient pas d’autres. Un de mes cousins s’était fait voir ainsi. Je talonne doucement le flanc de ma monture, elle avance de nouveau paisiblement.


*:
Chad
© Méphi.



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Tama'Rangi Marama

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyLun 23 Mar 2020 - 19:23


Les fils du vent et du ciel

Tama’Rangi prit donc part au repas en observant et écoutant les convives autour de lui. Il échangea quelques paroles avec ses nombreux hôtes, et respecta le silence lorsque son vieil ami prit la parole pour diviser les tâches entre tous. Vint ensuite le temps d’une nouvelle boisson.  Prendre le temps de prendre son temps était un art avec lequel les gens avaient appris à renouer, certains plus rapidement ou plus efficacement que d’autres. C’est à ce moment que Chad présenta le plan d’action qu’ils avaient établi en silence, son grand-père et lui. Tama se contenta de hocher de la tête en guise d’assentiment, et noua sa tignasse à l’arrière de sa tête. Il n’avait pas le temps de quérir quelqu’un pour lui tresser les cheveux, mais c’était tout de même signe que les choses devenaient sérieuses.

« J’ai laissé ma lame à l’entrée du village. »

C’était un signe de respect dans la plupart des traditions qu’il avait connues. Il avait troqué son harpon de pêche de nombreuses années auparavant, lorsque Mafdet lui avait révélé quelque chose que lui-même ignorait sur sa propre nature. Il n’avait pas non plus abandonné complètement son harpon : d’une part, il en avait toujours besoin pour pêcher certaines espèces, et d’une autre part, c’était toujours agréable de pouvoir contenir les marcheurs à distance, sans risquer de se faire atteindre par leurs griffes ou leurs crocs.  Même lorsqu’on ne risquait aucune infection et que l’on bénéficiait d’une guérison accélérée.  La souffrance n’en était pas moins vraie pour autant. Et puis, en dernier recours, il avait dû, à quelques reprises, reposer entièrement sur le couteau qu’il utilisait pour fileter le poisson. On n’était jamais trop armé pour bien se protéger, dans ce nouveau monde étrange.

Le regard porté sur l’horizon, le renard des marées s’efforçait de conserver son équilibre alors que le corps de l’équidé balançait d’un côté puis de l’autre.  Personne n’osait se moquer ouvertement de son inconfort à monter à cheval, probablement trop conscients qu’aucun ne saurait naviguer comme lui sans mal de mer ou inconfort. Après tout, n’était-il pas lui-même un ancien?  Les chevaux étaient une nouveauté, pour ainsi dire, à l’échelle de sa vie, et il n’avait jamais vu l’intérêt d’apprendre l’équitation avant que tout ne parte en débandade.  Ça avait été tour à tour l’apanage des blancs, et un sport désuet pour mélancolique. Avant de mettre le pied à l’étrier, le géant des îles avait salué son vieil ami de la meilleure manière qui soit, promettant de prendre soin de son héritier et de le lui ramener en santé.

- Si nous le retrouvons en marcheur, tu veux que je te laisse l’honneur de le libérer ? C’est bien quand cet acte est fait par un ami. Si tu ne t’en sens pas capable, je m’en chargerai.
« J’ai confiance que mon sabre trouvera le chemin. Mais je ne sais pas si mon coeur en trouvera la force. »

Il était une chose que de voir des êtres chers disparaître, mais c’en était une autre entièrement de les voir dépérir, ou pire encore, de devoir leur enlever la vie. Lui qui, comme une grande partie des survivants, n’avait jamais été un guerrier, avait dû apprendre à en devenir un s’il voulait passer au travers les plus sombres années. Ça ne voulait pas dire que c’était une adaptation facile quand on avait passé la plus longue partie de sa vie à contempler un mode de vie s’apparentant davantage à celui du diplomate ou du pacifiste, de l’artiste bohème ou de la muse providentielle.

Chad interrogea le renard des marées, cherchant à connaître son opinion sur les infectés et le processus derrière leur déplorable état. Le maori se permit un instant pour réfléchir à sa réponse. Ce moment fut mis à profit par une biche qui crut bon de leur faire une petite frayeur.  Ils l’observèrent silencieusement, mystifiés par cette paisible apparition qui venait leur rappeler que même les moments qui peuvent paraître les plus sombres apportent leur part de lumière. Lorsque le cervidé fut hors de portée d’oreille, le mélanésien répondit avec honnêteté alors que les montures reprenaient la route.

« Je n’en sais rien. Ce n’est pas une question que je me suis posée. Ou pas suffisamment pour chercher à y trouver une réponse satisfaisante. Tout ce que je sais, c’est que ces pauvres gens ont perdu leur humanité, et qu’ils méritent de retrouver leur dignité. C’est la moindre des choses que de s’assurer qu’ils sont inhumés et paisibles dans la mort. »

Malgré le temps qui avait ralentit depuis une décennie, et l’instinct qui pourrait laisser croire que cela laissait plus de temps pour la discussion, la parole semblait être devenue une denrée rare, les gens bien en verve étant soit depuis longtemps trépassé, soit ils avaient changé drastiquement de niveau de loquacité. La discussion entre les deux cavaliers ne s’éternisa pas et laissa place aux sons ambiants, dont le claquement des sabots sur le sol et le chuintement des herbes hautes dans le vent.

L’ambiance pesait sur le renard d’ordinaire si jovial, au point où, par le temps qu’ils mirent à atteindre la brèche, il avait perdu tout sourire. Trouver et exécuter Dick lui semblait beaucoup trop militaire et martial pour ne pas lui sembler surréaliste. L’inspection sommaire des lieux leur permis de trouver des traces de passage qui semblaient récentes, et les montures furent dirigées pour les suivre, jusqu’à ce qu’elles ne s’embrouillent dans ce qui sembla être une confrontation. Tama mit le pied à terre pour mieux observer les traces, et distinguer celles qui arrivaient vers le combat de celles qui en repartaient.  Certaines semblaient se diriger vers un boisé clairsemé à quelques mètres d’eux. Lorsque le kitsune releva la tête pour partager cette information au petit-fils du chef Jefferson, il décida plutôt de prononcer une parole d’avertissement.

« Chad! À ta gauche! »

Quelque chose crapahutait hors des bois. Quelque chose qui ne semblait pas naturel. Quelque chose que le loup-garou avait certainement déjà senti, avant même que le renard n’ait eu l’instinct de parcourir les environs du regard, alors que l’ombre forestière s’allongeait sur eux comme un funeste édredon. Alors que sa main saisissait son katana, Tama sondait les alentours afin d’identifier des sources aqueuses qui sauraient se montrer utiles. En position défensive, le micronésien attendait de voir si la tête de l’infesté était reconnaissable avant de ne s’avancer et d’assaillir le moindre coup dans sa direction

© Fiche par Mafdet Mahes


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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyDim 29 Mar 2020 - 14:12



Les fils du vent et


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Troisième cercle

With Tama'Rangi Marama

Tama'Rangi parle d’humanité et de dignité quant à notre relation avec les marcheurs. L’idée de ne pas profaner leur corps trouve un écho dans mon cœur, car il y a un corps parmi tant d’autres auquel je ne souhaite pas être confronté : celui de Mick. Le silence retombe au profit des bruits de la nature. Une autre forme de vie à laquelle je me suis habitué et que j’ai appris à aimer. À mes côtés, le renard semble s’assombrir au fur et à mesure que nous avançons. Je ne cherche pourtant pas à détendre l’atmosphère. Le temps des faux-semblants, des mots prononcés pour ne rien dire ou se conformer à une norme sociale n’ont plus lieu d’être. On y perd peut-être en chaleur humaine, mais celle qui reste n’a jamais eu autant d’authenticité.


↑↓↑↓↑↓↑

Nous arrivons à la brèche. L’herbe est froissée, témoin d’un passage. Je m’engage sur les traces, l’oreille attentive. La végétation se dégage, les tracent partent dans tous les sens. Je stoppe ma monture et tente de « lire » le sol. Les marcheurs traînent des pieds, leurs traces sont caractéristiques de leur démarche. Parmi l’herbe couchée, je ne trouve pas de traces humaines, tout est piétiné. Je descends de cheval à l’instar de Tama'Rangi. Nous ne sommes pas seuls, pourtant je n’entends aucun cœur battre sinon les nôtres.

- Chad ! À ta gauche !

Je tape la croupe de ma monture pour la faire dégager de là. L’attacher serait lui faire courir un grand danger. Je préfère avoir à prendre du temps pour la récupérer, voire même rentrer à pied que de lui faire prendre un risque. Le cheval du renard suit son frère dans un hennissement craintif. Je resserre les liens de mon carquois, la futée ne se prête pas au tir à l’arc. J’ai baissé ma lance, prèt à agir.

Le premier marcheur arrive, la démarche mal assurée. Ce n’est pas Turner, j’entends presque le soupir de soulagement de son ami. Je fais un pas et plante la pointe de ma lance dans sa bouche. Le corps des marcheurs devient spongieux avec le temps. Ma lance se fraye un chemin sans que j’aie à forcer, endommageant le cerveau avant de ressortir à l’arrière du crâne. Je la retire d’un geste brusque.

- D’autres arrivent. Cinq minimum.

Par prudence, je recule vers le renard, il est important de ne pas nous séparer. Le marcheur qui pointe sa carcasse est une femme, une infirmière si on en croit ses vêtements, ceux qui la suivent portent l’uniforme de l’armée. Deux ont encore leur fusil en bandoulière. Leurs cadavres errent comme s’ils n’avaient pas stoppé leur travail. Tama'Rangi a sorti son sabre, il a de loin l’arme la mieux adaptée à la configuration du terrain et une lutte qui va vite finir en combat rapproché. Je sors mon poignard, en prévision de devoir abandonner ma lance.

- Ils ont des gilets pare-balles, il va falloir viser la gorge, ou trancher leurs membres inférieurs pour les mettre hors d’état de nuire.

La bataille s’engage ponctuée des râles des marcheurs, du bruit particulier du sabre du renard quand il tranche net, et des organes qui dégoulinent de manière obscène sur le sol.

- Richard n’est pas avec eux, dis-je pour rassurer Tama'Rangi.

Sa façon de se battre montre qu’il agit avec réticence, par nécessité, pour sa survie et celle de ceux qui sont de ce côté-ci de la barricade. Aucun plaisir de mon côté non plus, mon visage reste fermé, concentré sur mes gestes à veiller à ne pas nous faire déborder. Au final, ils sont une petite dizaine.

- Il va falloir qu’on rebouche temporairement la brèche. Ces marcheurs sont là depuis pas longtemps. Je ne sais pas ce qu’il est arrivé à Richard, mais je doute qu’il n’ait pas réussi à en abattre plusieurs. Ce ne sont pas là les marcheurs qui lui sont tombés dessus. Attention ! Derrière toi !


↑↓↑↓↑↓↑


Chad
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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyDim 5 Avr 2020 - 20:26


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Les montures détalèrent sans attendre, et Chad semblait confiant qu’ils les retrouveraient.  Si elles étaient suffisamment bien traitées, elles reviendraient à leurs propriétaires. Ce devait être la logique du future chef des Kawaiisu.  Ça, et de les protéger des horreurs qui s’avançaient sur eux. Les épaules du renard des marées s’affaissèrent de soulagement en reconnaissant pas son ami et hôte d’une décennie parmi les morts qui venaient vers eux. La main du géant des îles raffermit instinctivement sa prise sur Tsunami, son sabre japonais, alors que le loup-garou s’avançait d’un pas pour administrer à la défunte le repos éternel. Si les teintes des uniformes des hommes derrière elle pouvaient rappeler la couleur qu’avait déjà employée la police de Beacon Hills, il était aisé de reconnaître les militaires pour ce qu’ils étaient.

Le polynésien hocha de la tête, le pompon derrière son crâne rebondissant mollement,  pour signifier qu’il avait bien saisi l’instruction de son ami, alors que celui-ci resserrait les rangs.  On ne pouvait jamais vraiment savoir sur combien de marcheurs on tomberait simultanément, et mieux valait ne pas se laisser submerger, et faire front commun face à la vague qui s’approchaient d’eux.  Ils seraient le dernier écueil contre lequel ces monstruosités allaient s’abattre.

Tama’Rangi avait pris plusieurs chapeaux au court de sa longue existence : il avait été tantôt muse, ou barde, ou guide, ou divinité, ou humble amuseur, ou voyageur itinérant; et depuis quelques années, il s’était improvisé Toa. Le kitsune laissait la lame guider ses gestes pour trancher les assaillants, sans réfléchir autrement que pour garder à l’esprit la consigne de Chad. Du mieux qu’il le pouvait, il prenait un pas d’écart pour éviter que les entrailles ne s’écoulent sur lui, donnant au combat l’aspect d’une danse grotesque et complètement improvisée. Il ne fallut pas trop de temps pour que la puanteur des cadavres profanes ne viennent empester l’atmosphère.  Lorsque le calme revint brusquement sur le duo surnaturel, le micronésien s’écarta un peu pour reprendre son souffle, ainsi qu’une bouffée d’air.

Chad indiquait qu’ils devraient réparer le mur. Avec leur force à chacun, ils n’auraient pas trop de mal à consolider le rempart, en attendant une véritable réparation avec des matériaux plus appropriés.  Il se retourna vers le loup-garou lorsque celui-ci mentionna le policier canadien. L’air sombre, il écoutait le pronostic du lycan. Tama voulait également croire que Richard ne se serait pas fait avoir comme un bleu, mais se le dire ne faisait que les rassurer : ils n’avaient aucun moyen de savoir si le garde n’avait pas été malchanceux, ou pire.

Le renard s’apprêtait à répliquer qu’il faudrait également brûler les carcasses, mais son partenaire de combat lui héla d’abord de prendre garde à lui. Le mélanésien pivota immédiatement, sa lame levée devant lui, prête à s’abattre ou à contrer un coup, selon le besoin. Un infecté déboula d’un escarpement et chut dans un fourré, alors que trois autres s’avançaient encore. Les altercations étaient rapides, mais décourageantes.  Au bout de dix ans, était-il permis de croire que ces rencontres allaient un jour cesser, ou était-ce ridicule de l’espérer?

Une fois que les trois corps se retrouvèrent inertes, Tama alla trancher celui qui s’était empêtré dans les buissons.  Il attendit une longue minute avant de rengainer son katana dans son fourreau. Il se saisit ensuite des débris du mur effondré pour colmater temporairement la faille. Il n’y avait là rien de magique, mais les marcheurs étaient à la fois trop bêtes et trop maladroits pour que ça ne suffise pas à les ralentir.

« Il faudra les cramer. » désigna-t-il les corps purulents et suintant au sol, toujours humides et gorgés de liquides, pendant qu’ils poursuivaient leurs efforts sur la brêche.   Le maori avait bien un briquet sur lui, mais il manquait de combustible pour compenser la moiteur des corps, ou pour que leur crémation ne vienne pas empester à des milles à la ronde.

Lorsque, une nouvelle fois, Chad s’arrêta net dans ses gestes pour tendre l’oreille, intimant au renard, d’un geste de la main, de rester sur ses gardes, Tama déposa la pierre pesante qu’il transportait, aussi silencieusement que possible. Il ne put cependant cacher une expression exaspérée.  Ça n’était plus drôle. Les morts-vivants commençaient à sérieusement l’embêter, et il allait réellement perdre patience s’ils continuaient d’interrompre ses recherches de son ami!

Lorsque l’oreille du géant blond saisit également quelques sont tapis dans la forêt, il porta le regard dans cette direction, tentant de distinguer la forme humanoïde qui en sortirait. La main déjà posée sur son sabre, Tama manqua éclater de rire en voyant la source de leurs inquiétudes. Ce n’était pas trivial, ou complètement sans danger, mais il y avait là quelque chose de paradoxal. Un puma les observait du haut de ce même talus d’où un marcheur avait chuté. S’il ne désirait aucun mal au fauve, l’inverse n’était pas forcément le cas. Ce qui amusait le renard, toutefois, était le paradoxe de la situation. Une décennie plus tôt, la police de la région prétendait à des attaques de pumas pour cacher au monde l’existence de créatures surnaturelles, alors qu’aucun de ces félins n’arpentait réellement la forêt. Et maintenant que la nature reprenait ses droits, voilà que deux surnaturels se retrouvaient face à leur couverture de l’époque. Le monde surnaturel ayant éclaté au grand jour, ils n’avaient plus besoin d’un tel écran de fumée derrière lequel se cacher.

Il ne restait qu’à espérer que ledit écran de fumée ne décide pas de leur sauter dessus.

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyMar 21 Avr 2020 - 13:57



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Je n’eus pas à aider le renard dans cette nouvelle bataille. Ses gestes étaient économes et précis. Il se débarrassa des derniers infectés qui avaient profité de la brèche avec une facilité déconcertante, mais son visage n’offrait aucune joie à cela.

Tama attaqua sans attendre de colmater la brèche avec les débris à disposition. Sans un mot, je me mis à l’ouvrage joignant ma force à la sienne pour coincer les troncs et branches en travers de l’ouverture créée par le temps, les intempéries et les animaux. Cela stoppera les marcheurs le temps que ceux de la ville s’emploient à une réparation plus pérenne.

- Il faudra les cramer.
- J’ai ma pierre à feu. Et cela va nous demander du travail à ramasser des herbes sèches et du combustible. Il faudra faire le bûcher sur une pente pour que les fluides n’étouffent pas le feu.

Une bonne demi-journée de travail, si j’évalue le nombre de corps. Un bruit suspect me fige dans mes gestes et la voix. J’espère que nous ne sommes pas confrontés à une horde, nous ne ferions pas le poids. À côté de moi, je vois la mine lassée de Tama’Rangi. Ce n’est qu'un pêcheur de poisson pas un combattant. Je me saisis de mon arc, les bruits de pas sont bien trop contrôlés pour être ceux d’un marcheur. On cherche à se faire discret, ce qui n’augure aucune bonne intention.  


↑↓↑↓↑↓↑

Le prédateur se dévoile enfin : un magnifique puma. Il nous observe, le museau en l’air pour humer les odeurs. Sans gestes brusques, j’encoche une flèche sur la corde de mon arc. Je sens Tama’Rangi se tendre, je libère la corde avant que quiconque ne bouge. L’animal au poil ambré chute sur le flanc, ma flèche s’est glissée dans son œil lui transperçant le cerveau.

- Il n’a pas souffert. Malheureusement pour lui, il ne peut y avoir qu’un prédateur de ce côté-ci de la barricade. Avec les braves, nous avons un projet pour aller capturer du gibier au-delà du mur pour renouveler les espèces, mais c’est compliqué avec les marcheurs. Nous avons commencé à installer des pièges. Sa peau et sa viande seront bien employées.


↑↓↑↓↑↓↑

Nous nous sommes remis au travail, le renard termine de consolider la brèche, pendant que je prépare le bûcher. J’ai terminé l’installation faite de pierre de branches croisées et de paille qui permettra une arrivée d’air constante au pied du brasier. C’est primordial quand ce que l’on souhaite brûler est humide et gorgé de liquide. Vient ensuite le labeur le moins ragoûtant : disposer les corps en pile homogène tout en veillant à la circulation de l’air.


↑↓↑↓↑↓↑

Nous nous sommes placés de façon à ne pas sentir l’odeur de ce charnier embrasé. Nous restons vigilants à ne pas créer un incendie. Par deux fois déjà, j’ai dû piétiner un départ de feu issu d’une braise emportée par le léger vent qui s’est levé.

- La fumée va attirer les gardes. Au final, on n’aura pas besoin d’aller au centre-ville pour les avertir pour la brèche.

Nous parlons peu, écoutons beaucoup : le bruit des flammes, celui du vent qui les attise, le silence aussi. Un aigle passe haut dans le ciel, il tournoie un moment autour de nous puis s’en va vers les contreforts des Rocheuses. Je regarde en direction de la forêt à l’ouest de la ville. De là où nous sommes, nous pouvons voir les modifications que Derek a imposées au paysage, dégageant de larges clairières, replantant les arbres en futaies alignées au cordeau. L’endroit est devenu une forêt apprivoisée, mon regard se décale vers là où se trouve la carcasse vide de ce qui aurait dû être mon futur. La cime des arbres me cache ces reliques du passé. J’ai beaucoup médité sur la signification de tout cela.

- Parfois j’ai l’impression que nous subissons un nouveau Déluge divin, sauf qu’en guise d’eau, il nous noie sous les morts.

Et je cite ce passage de la genèse que j’avais lu pour la première fois quand toutes mes certitudes s’étaient envolées laissant la place à un grand désarroi. « Et l'Éternel vit que la malice de l'homme était grande sur la terre, et que toute l'imagination des pensées de son cœur n'était que mauvaise en tout temps. Et l'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il en fut affligé dans son cœur. Et l'Éternel dit: J'exterminerai de dessus la terre l'homme que j'ai créé; depuis l'homme jusqu'au bétail, jusqu'au reptile, et jusqu'à l'oiseau des cieux; car je me repens de les avoir faits. Genèse 6:5-7 »

- Je ne suis toujours pas croyant, pas dans ce bouquin, pas avec ma nature de loup, druide et chasseur à la fois, pas avec le Nemeton qui pulse sans arrêt. Mais pourtant, je trouve des similitudes entre la vieille punition divine et ce qui nous tombe dessus. Car au final, il y a à nouveau eu une table rase sur l’humanité.

Je regarde mon compagnon qui a vécu bien plus que moi et qui ne semble pas avoir plus de réponses. Y en a-t-il seulement une ?

- Tu serais partant pour rabattre du gibier dans les grands enclos que nous sommes en train de construire à l’extérieur ? Un brave de plus immunisé contre les morsures des infectés ne serait pas un luxe. L’existence des barricade perturbe le cycle de reproduction des espèces. Nous avons marqué le pelage des prédateurs qu'on laisse en vie pour qu'ils s'occupent des bêtes malades. C'est important. Au dernier recensement, il faut rapidement réintroduire des herbivores.

Deux gardes s’approchent à cheval, coupant Tama’Rangi dans sa réponse. Je lui laisse expliquer ce qu’il s’est passé.


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Tama'Rangi Marama

Tama'Rangi Marama


Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : 240 ans

Brumes du futur : Kitsune
Meute & Clan : Turner's familly
Âge du personnage : 250 ans

Alias : Le renard des marées
Humeur : Calme
Messages : 195
Réputation : 59
Localisation : Beacon Hills

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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyMer 29 Avr 2020 - 16:17


Les fils du vent et du ciel

La flèche fut aussi fatale qu’inattendue pour l’austronésien, qui se retourna lentement vers son ami. Il ne savait que penser. La menace était disparue, mais le maori n’en ressentait aucune satisfaction. Le dessein de la bête avait été scellé dès qu’il avait croisé des humains à l’intérieur de leurs remparts, comme le manifestait le loup-garou. Tama reprit son ouvrage en se demandant à quelle vitesse l’humanité retomberait dans ses vieux torts. Il faisait confiance en Chad et son grand-père, en sa famille chez les Turner, et en certains amis, le marin O’Conner et le docteur Lockheed par exemple, mais pour ce qui était de l’Humanité en entier, il ne savait guère qu’en penser. Les jeux de puissance n’avaient jamais arrêté au cours de la dernière décennie, à l’exception de trêves aussi rapidement trompées qu’oubliées. L’on avait abattu la bête pour des raisons de protection. La leur d’abord, mais également celle de quiconque se trouvait à l’intérieur de l’enceinte.  Les kawaiisu ne gaspilleraient pas la dépouille, il en avait la certitude.  Toutefois, un jour quelqu’un pousserait si loin la frontière mentale de la protection qu’il franchirait cette ligne théorique et abattrait ces créatures auquel le territoire appartient autant qu’aux humains. La question était de savoir quand l’humanité aurait-elle reprise assez de force pour tenter à nouveau de s’imposer en maître incontesté d’une planète qui n’avait besoin que de liberté. C’était le principal avantage de ces distances gigantesques qui séparaient désormais les fragments de civilisations restants. Sous forme de clans et de villages, l’humanité restait tapie, comme une bête apprivoisée et docile qui attendrait son tour pour demander ses restes de table. On avait réappris à craindre la Nature, mais également la nature. La vie sauvage revenait hanter les murmures et les rêves des enfants, redonnant aux contes de fée une dimension trop longtemps perdue.

Toutefois, ce n’était pas sur le corps inerte du cougar que la parole du navigateur voulut s’attarder, mais  sur la vivacité du chasseur.  Les craintes d’un demi-dieu n’étaient généralement pas source de conversation agréable, et Tama savait préférable de garder ses présages pour lui-même.

« Rappelle-moi de ne pas te mettre à dos. Je tiens à mes yeux. » échappa-t-il plus tôt du ton léger que l’on connaissait de son humour habituel. Car à l’endroit de la médaille, il fallait bien avouer que la communauté n’avait eu d’autre choix que de se resserrer, de telle sorte que tous se connaissaient désormais à Beacon Hills, même si ce n’était qu’indirectement. L’effort de survie avait renforcé les liens entre les gens, faisant naître un sentiment d’appartenance renouvelé.

Assis devant le bûcher, Tama était occupé à méditer ou, plus exactement, à revivre des évènements de son passé, se rappeler des histoires qu’on lui avait racontées, répéter les mots que ses proches avaient utilisés pour lui raconter leurs histoires. C’était une activité qui faisait partie de ce que Papa appelait le devoir de mémoire. De plus en plus, l’austronésien comprenait pourquoi sa tante y avait accordé autant d’importance, et voyait de lui-même ce que l’esprit pouvait créer comme histoires et mythologies pour trouver les réponses à ce qu’il cherchait. Déjà, quelques groupes marginaux avaient fait renaître d’étranges cultes en y ajoutant des notions liées aux êtres surnaturels, presque toutes aussi fausses les unes que les autres. L’Église, ou ce qu’il en restait, ne pouvait plus se permettre de traiter ouvertement  les loups et les renards de créatures démoniaques, mais allez changer deux millénaires de rhétoriques et  d’éducation ainsi faite. Il savait que s’il avait eu l’audace de se présenter en tant que créature divine, il aurait certainement pu se trouver des gens pour le vénérer et démarrer son propre culte. N’était-ce pas ce que son propre père avait fait, en quelque sorte?

Les pensées convergentes de Chad se manifestèrent, référent au Christianisme des occidentaux, et Tama dut se creuser la cervelle pour se souvenir de ces liturgies et ces missions dans lesquelles les colons tentaient d’enrôler et de convertir la jeunesse du Pacifique. Ces histoires de déluge et de désert l’avait si longtemps laissé perplexe. Allez comprendre ce concept étrange de plage immense tantôt décrite comme dépourvue d’eau, tantôt comme dépourvue de vie, tantôt d’une chaleur impossible sans possibilité de se rafraîchir. Quant à la pluie. Si dévastatrice qu’elle puisse être, l’océan en avalait toujours tous les excès. L’ancien architecte lui cita un passage de la génèse, et l’Océanien se dit qu’il n’avait pas besoin de cette bible pour savoir qu’il y aurait toujours une part sombre chez tout homme. Par contre…

« Il y a également du bon partout et chez tout le monde. Aucun livre n’a besoin de me l’apprendre. À savoir à qui la faute… Même si je le savais, ça ne changerait rien au présent. »

Prenant appui pour se relever, le fils de la pluie se contenta de hausser les épaules en manifestant la limite de son savoir. Il fit quelques pas pour s’éloigner du brasier alors que le jeune aspirant chef lui faisait une offre. Bien qu’il connaisse déjà sa réponse, le renard des marées prit un long moment à tourner autour de Chad en faisant mine de réfléchir, avant de manifester enfin son intention, l’oeil pétillant d’amusement.

« J’aurais d’abord une condition à émettre, si tu veux...»

Le regard de Chad, de nouveau suspendu dans le vide, alerte, coupa la parole au géant des îles, qui tendit également l’oreille. Il fut bien soulagé d’entendre le bruit de cavaliers et se retourna prestement dans leur direction pour les accueillir. Le loup-garou avait eu raison : ils n’auraient pas besoin de se rendre au centre-ville pour aviser de la brèche.

Le kitsune fit un pas vers les gardes en ouvrant haut les bras dans un geste internationalement accueillant. L’une des miliciens sembla le reconnaître et murmura quelque chose à son compagnon d’arme alors que, toujours souriant comme s’ils étaient de vieux amis qui se retrouvaient dans un lieu paradisiaque au bout d’années d’absences. Il s’assura d’abord de clarifier qu’ils ne courraient aucun risque, car ils n’avaient pas été touchés par leurs assaillants.  Face à l’air sceptique du second garde, Tama précisa que Chad et lui-même étaient immunisés de toute manière. Celle qui connaissait le pêcheur valida l’information alors que l’expression de son ami changeait, et pas forcément pour du soulagement. Certains obtus ne s’étaient toujours pas habitués à la présence du surnaturel et s’en méfiaient presque autant que des marcheurs. L’obtus en question leur demanda donc ce qu’ils faisaient là, et semblait trouver particulièrement douteux qu’ils soient tombés sur les cadavres errants.

Sans perdre de son charisme, Tama expliqua qu’ils étaient à la recherche de leur ami. Plutôt que de mentionner les éclaireurs Kawaiisu, il prétendit être tombés sur la brèche par hasard et avoir pris sur eux de la colmater sommairement avant d’aller aviser la mairie. Il expliqua qu’ils avaient été bloqués à trois reprises dans leur tentative de reconstruction, et qu’ils avaient pris sur eux d’incinérer les cadavres, parmi lesquels ne se trouvait pas leur ami, avant d’aller aviser le gouverneur de tout cela. Si le garde semblait chercher une faille à cette histoire, et parut amer de n’en trouver point, sa collègue les félicita pour leurs initiatives, avant de déceler, elle, ce qui pouvait être problématique dans leur récit. Elle demanda à connaître l’identité de cet ami disparu, afin de s’assurer qu’il soit répertorié en tant que tel. Un éclat mutin dans la prunelle, Tama lui répondit sans se faire prier.

« Oh. Je crois bien qu’il y figure. Il s’agit de mon frère, Richard Turner. »

- Dick est mort. fit le garde. Cela suffit à transformer l’expression de l’amical renard, qui se fit hargneuse aussi subitement qu’une lame de fond apparaissait sur un rivage. D’un ton cassant, il coupa net les sarcasmes de cet abruti et balaya ses propos d’une voix tempétueuse.

« Avec des gardes comme toi, c’est étonnant que la ville ait survécu aussi longtemps. Richard est disparu et sera mort quand on l’aura retrouvé en errance. Je n’abandonne pas les miens. »

Le garde avait porté la main à son arme de service, mais sa collègue s’interposa au sein du conflit, rappelant d’une part les présomptions de vie et les durées réglementaires avant de considérer quelqu’un comme étant mort. De l’autre côté, elle rappela avec emphase et compassion que Richard était disparu depuis plus de quarante-huit heures. D’un signe de tête autoritaire, elle signala à son collègue qu’ils repartaient et elle fit pivoter son destrier en saluant les deux surhommes qui veillaient le brasier.  Tama se cloîtra dans un silence blessé, accroupi au sol, n’en ressortant qu’au moment où il perçut le malaise de Chad. D’une voix douce, il lui donna son congé.

« Tu devrais rentrer, fiston. Je veillerai sur le feu. Et je viendrai t’aider avec le gibier; promets-moi seulement de continuer de faire de ton mieux pour mériter la place de ton grand-père quand le temps sera venu. Il ne faut pas laisser tomber. La tribu aura encore besoin d’un homme de la trempe d’Ezéquiel. »

Le renard des marées se releva, dépliant sa longue charpente, pour prendre le jeune Wilder dans une étreinte aussi paternelle qu’elle ne pouvait l’être.

Lorsque la silhouette de Chad fut disparue depuis quelques minutes, Tama’Rangi retira le lacet dans ses cheveux, et entreprit de démêler sa tignasse à l’aide de ses doigts. Perdu dans ses souvenirs, il ne réalisa pas qu’il s’était mis à chantonner la berceuse qu’il avait réclamé à sa mère en des temps oubliés et qu’il avait lui-même chanté à Troy pour l’apaiser, dix ans plus tôt, alors que le garçon passait trop rapidement de l’âge où les cauchemars n’hantaient que les nuits à celui où ils hantaient également le jour.

© Fiche par Mafdet Mahes


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Chad Wilder
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Chad Wilder


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MessageSujet: Re: Les fils du vent et le Renard des mers   Les fils du vent et le Renard des mers EmptyLun 4 Mai 2020 - 11:06



Les fils du vent et


le Renard des mers
Troisième cercle

With Tama'Rangi Marama

La pensée du Kitsune est plus nuancée que le manichéisme de la bible. Volonté divine, coup de malchance ou conséquences inévitables de l’arrogance des hommes, comme les autres, je n’en sais rien. Et comme le souligne Tama’Rangi, quelle que soit la source de notre malheur, ça ne change rien à l’état actuel des choses. Je regarde le ciel limpide et les aigles qui y tournoient. Le géant ne semble pas pressé pour répondre à mon invitation de capturer du gibier pour renouveler la faune de l’intérieur des barricades.


↑↓↑↓↑↓↑

Je les observe parlementer ma main non loin du manche de mon poignard. Je ne fais plus partie des leurs. Je suis vêtu comme les Kawaiisu, j’ai adopté leur langue en premier langage, embrassé leur coutume et leur croyance. De fait, « l’homme blanc » me regarde avec méfiance, une cautèle que je rends au plus sceptique des gardes. Pendant que Tama’Rangi brode sur le pourquoi nous sommes ici, un faux mobile pour camoufler le désintérêt des miens à cette palissade. Ne pas signaler cette brèche plus tôt pourrait être vu comme de la haute trahison de leur point de vue.

Je les laisse palabrer tandis que je reste accroupi à bonne distance du brasier. L’absent dont ils parlent avait presque eu le temps de faire partie de notre meute, puis le virus avait changé la face du monde. Je pense à Mafdet, elle doit encore être dehors, sinon elle sillonnerait la zone pour retrouver Richard.

- Dick est mort, clame le défiant.

Il n’aime pas les surnaturels et nous le fait comprendre. Rien d’étonnant, cette haine est nourrie par la jalousie et l’envie de posséder nos facultés qui nous rendent plus forts et plus résistants. Toutefois, c’est la réaction du renard qui m’étonne. C’est la première fois que je le vois perdre son calme.

- Avec des gardes comme toi, c’est étonnant que la ville ait survécu aussi longtemps. Richard est disparu et sera mort quand on l’aura retrouvé en errance. Je n’abandonne pas les miens.

L’autre la joue menaçante. Flèche et arc trouvent place entre mes bras tendus avec un geste fluide et rapide. Je ne vise pas le cœur, trop de problèmes en perspective, mais son bras. La femme garde s’interpose le bon sens aux lèvres, la pointe de ma flèche s’incline vers le sol, mais je ne relâche pas la tension de la corde. Quelques mots encore, puis les deux gardes s’en retourne vers la ville. Le message a été passé.


↑↓↑↓↑↓↑

Tama reste morose, accroupi comme moi, il rumine l’incident. Cela doit être terrible pour lui de s’attacher à quelqu’un quand on a une espérance de vie si différente. Il était un jeune homme quand il a vu mon Tunkasina naître. Combien de générations de Jefferson a-t-il connu ? S’attacher aux gens, les voir vieillir, puis partir vers la terre de leurs ancêtres pour toujours. Ezéquiel semble trouver cela sans gravité, mais ce n’est pas lui qui reste. L’humeur de Tama’Rangi n’est pas au beau fixe pour que nous évoquions cet aspect-là de sa vie.

- Tu devrais rentrer, fiston. Je veillerai sur le feu. Et je viendrai t’aider avec le gibier; promets-moi seulement de continuer de faire de ton mieux pour mériter la place de ton grand-père quand le temps sera venu. Il ne faut pas laisser tomber. La tribu aura encore besoin d’un homme de la trempe d’Ezéquiel.

Je me remets debout à la simple force des cuisses, tape mon derrière de la poussière qui s’y trouve et hoche la tête. Je pointe l’horizon et les cheminées qui fument signalant les points de vie.

- Les Kawaiisu n’ont rien à craindre, je perpétuerai ma lignée. Je suis déjà bien différent de celui que j’ai été et cette métamorphose n’est pas terminée. Seulement, je crains que ceux d’en bas recommencent les mêmes erreurs. Ils ont goûté à la technologie, ils feront tout pour la retrouver et se faciliter la vie.

Tama’Rangi se lève à son tour et m’offre une étreinte paternelle. C’est un honneur pour moi, je mesure l’intérêt de cette respectable créature qui a dû voir en défiler des jeunes fougueux dans sa vie. Les mains en appuis sur le dos de mon cheval, je lance mon corps pour atterrir souplement sur la couverture qui ceint son dos. Pour respecter les hommes, il faut commencer par respecter tout le reste. Un simple signe de la main et je tourne la bride en direction du village de la tribu.



RP terminé.
Chad
© Méphi.



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