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 La Bête odieuse [pv Maf]

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Richard Turner

Richard Turner


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MessageSujet: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyMer 26 Fév 2020 - 23:47




 


La Bête odieuse
FT Mafdet Mahes


 

Sac de courses sous les bras, clés tenues entre les dents, il fixe sa porte et se demande, comment il va bien pouvoir faire pour entrer sans tout faire tomber. Une solution s'impose à lui. Enfin même deux s'il est prêt à se la jouer demie-portion.

Poser ses sacs sur le sol pour aisément ouvrir la porte et ainsi ne pas prendre de risques inconsidérés. Ou bien lâcher délicatement les clés, lever un genou pour positionner sa main droite de la bonne façon pour les attraper, caler deux sacs pleins sur sa cuisse, droite également, et ouvrir la porte, ce quitte à voir le contenu de ses achats finir au sol. Et peut être même partir dans une folle descente à travers les marches de la résidence. Sourcils froncés, le père de famille cherche, hésite entre le défi et la sécurité. Puis lève une jambe, cale son genou contre la porte. Et étrangement part en avant...

Il sacre alors qu'il manque de trébucher au beau milieu de l'appartement. D'une main il se rattrape au porte manteau qui lui chute au sol dans un grand fracas. Dick ouvre la bouche, furieux et laisse son mécontentement éclater sans filtre.

-Jo ! T'aurais pu me dire que tu serais rentrée !

Pas de réponse. Sa fille est très certainement dans sa chambre et n'a rien vu de la cascade improvisée de son paternel. Richard soupire de lassitude, claque la porte derrière lui avant de débarquer dans la cuisine. Il manque de lâcher tout ses sacs face à la vision d'horreur qui s'offre à son regard. Un rouquine est dans la cuisine, vide les placard, sans se gêner. Pas la rouquine habituelle. Le visage crispé par la stupeur, le père de famille marque un temps d'arrêt, puis fatalement ouvre la bouche, laisse un cri horrifié lui échapper. Un cri de fillette. Qui au moins a le mérite de faire sourire l'abomination bordélique qui est venue semer les graines de la discorde chez lui.

Vision d'horreur qui fait peur:

-Bordel de merde de sac à trou de bite Glo ! Qu'est ce que tu fous chez moi ?
-Je cherche du thé.

Pas de doute possible sur la personne qui lui fait face. Il reconnaîtrait son expression mesquine entre mille. Son ex-femme continue, ne semble pas prête à lui donner plus de réponses, alors qu'elle devrait être loin. Très loin. Cette adresse elle n'est même pas censée la connaître après tout. Alors en ce qui concerne les clés de l'appartement, il est totalement impossible qu'elle ait pu les avoir entre les mains. Richard s'approche, pose ses sacs sur la table avant de lever les yeux au ciel, déjà fatigué par l'immaturité profonde de la mère de ses enfants. C'est cette fois avec plus de tact et surtout une voix bien moins aiguë qu'il poursuit son interrogatoire.

-Comment t'as fait pour entrer ? Et surtout quand est-ce-que tu repars ?
-T'as pas changé tes habitudes et je cherche toujours du thé Dickey.

Elle a au moins eu la politesse de répondre à la première des questions du canadien qui s'en veut de n'avoir en effet, à aucun moment changé la planque de la clé de secours. Collée dans la boite aux lettres, il suffit d'avoir les doigts assez longs et fins pour réussir à les attraper sans mal une fois qu'on connaît l'emplacement. Il a commencé à agir de cette manière alors qu'il habitait encore chez ses parents, pour justement permettre à Gloria de pouvoir débarquer à toute heure chez lui alors qu'ils étaient encore jeunes et presque innocents. Et en ce qui concerne la seconde question, Richard devine sans mal qu'il n'obtiendra pas de réponses tant qu'il n'aura pas joué le jeu de la furie résolue à dévaliser ses placards. Il contourne la table, passe près de son ex, ouvre un placard et lui colle une boite noire entre les mains.

-Répond maintenant sinon j’appelle les collègues pour entrée par effraction.
-T'as pas ce qu'il faut dans le froc pour ça et c'est du thé pour vieille. Je veux du détox à la cerise.
-J'ai pas ça.
-Va en acheter.

Instant de silence. Duel de regard. Vert contre brun, c'est à celui qui tiendra le plus longtemps face à l'autre sans se barrer la queue entre les jambes. Gloria est douée à ce petit jeu et Dick est fatigué. Mais ce qui est certain, c'est qu'il n'ira pas faire les courses pour son ex-femme. Son fichu thé, elle n'avait qu'à le prendre avec elle si elle y tenait tant. Encore mieux, elle aurait du rester chez elle, à Vancouver avec son nouveau mec et le gosse que ce type lui a fait. Du coin de l’œil, il mate ce qu'il a longtemps eu le droit de toucher. Tente de comprendre cet acharnement de la part de Gloria. Dick traque le bourrelet disgracieux, prêt à appuyer dessus. Juste pour la faire suer. Et l'aider a regretter d'avoir fait le voyage.

-C'est vrai que t'as prit du cul. L'eau c'est encore mieux pour toi.

[...]

Feuille de papier entre les mains, il fixe le poster épinglé sur la porte de toilettes. Une forte envie de faire la grosse commission lui a prit alors qu'il discutait avec son ex-femme. Et même s'il ne veut pas être méchant sans raison avec celle qu'il a un jour aimé, Dick doit bien avouer que c'est là une étrange coïncidence. Il essuie son popotin, frotte bien contre sa raie pour éviter toute trace de frein sur son boxer noir, se lève sur ses deux jambes, une main prête à tirer la chasse. Une porte claque, il fronce les sourcils, gueule pour la forme avant de sortir de sa cachette, une main sur sa braguette.

-C'était qui Glo ?
-Une secte.

Ah. La rousse fait donc comme si elle était chez elle, mais cette fois le père de famille a bien du mal à lui reprocher un tel comportement. Dick appuie sur le bouton de la chasse, s'offre une dernière séance de grattouilles avant de cette fois remonter complètement la zipette de son entrejambe. Il poursuit son petit bonhomme de chemin, lave ses mains dans l'évier de la cuisine, retient un commentaire acerbe à l'attention de Gloria qui pique des biscuits dans un sac de courses. Alors que le savon à main parfum barbe à papa commence à embaumer à travers toute la cuisine, Dick se dit que finalement, la rouquine doit bien les aimer ses bourrelets. Il glisse un regard moqueur sur son ex femme, se dit que cette garce en puissance à quand même eu de sacrées qualités par le passé. Il est sur le point de lui dire que sa gourmandise ne va pas l'aider à rester mince quand on recommence à frapper à la porte. Surpris, sourcils froncés, il se dit qu'en général les gens des sectes comprennent tout de même le sens du mot non. Le doute naissant au fond de lui, il éteint le jet d'eau, puis se tourne vers sa femme, ses mains encore couvertes de mousse.

-T'es sûre pour la secte ?
-Oui Dickey

Pourtant cette affirmation n'efface pas les doutes du flic, bien au contraire. Il se met à marcher en direction de la porte, Gloria sur les talons.

-C'était une meuf. Trop belle pour toi. Elle avait une tête de nana glauque !

C'est le retour du cri de fillette. Richard se rue sur la porte, aboie des remontrances sur son ex par la même occasion. Cette cinglée a fermé la porte au nez de Mafdet. Mafdet qui n'a pas l'air contente du tout une fois la porte ouverte à nouveau. Dick essoufflé se mord les lèvres, cherche une solution tandis que derrière lui, son boulet personnel, son erreur de jeunesse se dresse pour mieux profiter du spectacle.

-Maf je peux tout t'expliquer. J'savais pas qu'elle venait. Elle repart tout de suite.  











   

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Mafdet Mahes

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyVen 6 Mar 2020 - 16:14

La Bête odieuse
Mafdet
ft.
Dick

Cours annulés à cause d’un exercice de sécurité au lycée qui s’est révélé défaillant. Et ça ne plaisante pas avec cela, la responsabilité du proviseur est en cause. Donc, pas de cours tant que les ouvriers dépêchés en urgence pour mettre l’installation électrique aux normes n'aient terminé. Je me suis éclipsée de la réunion interminable qui listait les points de défaillances, la direction du lycée cherchant clairement des responsables parmi les professeurs.

Au poste de police, Brian m’apprend que Dick n’est pas de service, c’est donc plutôt contente que j’enfourche ma ninja pour me diriger chez lui. Je sais que Jo va bien se garder de rentrer et profiter de ce temps libre impromptu pour aller traîner soit avec Therence ou Tobias. Troy est à l’élémentaire. Ce qui signifie que mon Dick est tout à moi.

*

Le hall d’entrée de l’immeuble de Dick fouette le parfum pour poufiasse, ce genre d’odeur qui comme les déodorants pour w.c. vous sature le nez en deux inspirations. Des notes trop appuyées pour être un parfum de qualité. Je fronce les sourcils quand la trace olfactive s’arrête pile devant la porte des Turner. Dick aurait recruté une nouvelle baby-sitter ? Le géant des îles me semblait parfait pour ce job, une résilience à l’épreuve de tous les Troy de la terre.

*

Une gourdasse rousse vient de me claquer la porte au nez : brise de chiotte en personne. La porte est trop mince pour filtrer ce qu’il se dit dans l’appartement.

- C'était qui Glo ?
- Une secte.

« Glo »…

Ce n’est pas tant de comprendre qui est la rousse malodorante qui me peine, mais le surnom affectueux que lui donne Dick. J’aimerais prendre une grande inspiration pour éviter de défoncer la porte, mais je me retiens de l’une pour ne pas être plus intoxiquée par ce parfum nauséabond et de l’autre, car je ne souhaite pas grever le budget de Dick qui est déjà mal en point même s’il tente de me le cacher. Je toque à nouveau, prête à balancer mon pied dans le ventre de celui ou celle qui l'ouvrira.

- T'es sûre pour la secte ?
- Oui Dickey

« Dickey »… Une porte, ce n’est pas si cher.

- C'était une meuf. Trop belle pour toi. Elle avait une tête de nana glauque !

Elle est morte ! Ce ne sera pas si grave. Jo ne peut pas encadrer sa mère et Troy ne la connaît pas. Je vais lui épargner ce tourment. La porte s'ouvre, je repose mon pied qui était prêt à une frappe de kickboxing.

- Maf, je peux tout t'expliquer. J'savais pas qu'elle venait. Elle repart tout de suite.
- Ah ! J’ai cru un instant que tu faisais l’aumône à la catin du quartier nord.

J’attrape Dick par le devant de son t-shirt et lui rince les amygdales à la recherche d’un goût qui ne serait pas à lui. En bon félin, je marque mon territoire en terminant par une main sur son entrejambe.

- Je vérifiais que tout est là, car elle ressemble beaucoup à la pute du quartier nord, la rousse au gros-cul.

La rouquine hurle des insultes. Elle manque de synonymes. Je ne comprends pas ce qui a pu plaire à Dick dans cette femme de mauvais genre.

- Mêmes bourrelets, même parfum brise de chiotte, même langage ordurier. Tu prends combien pour une pipe chérie ?

« Glo » me fonce dessus ongles en avant, pitoyable attaque où elle termine sur le sol, les deux poignets emprisonnés dans une poigne féroce. Dick s’est précipité, mais je le stoppe d’un index levé en guise d’avertissement.

- Heureusement que Jo n’a hérité que sa couleur de cheveux, tout le reste est bon à jeter.
- Conasse ! Tu t’es pas vue.

Dick s’inquiète, à raison, du mal que je pourrais faire à son ex. Une lueur meurtrière passe dans mon regard, mais la rousse est trop occupée à me traiter de noms d’oiseaux qu’elle ne comprend pas le danger jusqu’à ce que ses dents s’impriment dans mon avant-bras jusqu’au sang. Dick hurle tente de nous séparer.

- Laisse-moi te débarrasser de ce boulet qui te coule, ma belle souris.

Je lâche la furie et dégaine mon téléphone, afin de prendre la morsure en photo avec, en arrière-plan, sa trogne de folle, mon sang encore sur les lèvres. J’aurais cicatrisé bien avant d'avoir le temps de faire constater l’attaque et de déposer plainte. Mais ça, l’autre guenille ne le sait pas.

- Abandon d’enfant, refus de payer la pension alimentaire, attaque manifeste sur la compagne de ton ex-mari, violation de domicile… Je ne suis pas flic, mais je crois que l’addition risque d’être sévère avec un bon risque de taule à la clé.

Je me réfugie dans les bras de Dick changeant d’attitude du tout au tout : de fauve dangereux, je passe à femme apeurée.

- On appelle tes collègues pour qu’il la coffre ? Cette femme est un danger public.

Le regard assassin de Gloria vaut son pesant d’or. Elle vient de comprendre que c’est ma parole contre la sienne et au cas où elle en douterait encore, j’agite mon téléphone.

- On a la preuve qu’elle m’a agressée chez toi…

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyJeu 12 Mar 2020 - 18:16




 


La Bête odieuse
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Avant d'avoir pu donner des explications qu'il n'a pas en sa possession puisque Gloria n'a toujours pas prit la peine de lui expliquer la raison de sa venue en Californie, il se sent tiré en avant. Rendu muet par la bouche de sa belle collée contre la sienne, il frémit, ferme les yeux un bref instant pour les ouvrir à nouveau immédiatement quand une main se pose au niveau de son entrejambe. Mafdet est directe et en temps normal il rirait en l'entendant parler de la pute des quartiers nord. Mais malgré tout il ne peut le faire, incapable de rabaisser à ce point la mère de ses enfants. Même si Gloria est devenue au fil des années la reine des pestes il est pour lui impossible de se mettre au même niveau que la rousse.

Glo s'excite toute seule, répond à la provocation de la féline comme elle sait si bien le faire. En l’insultant. Et alors le flic oublie toute retenue et remise au rebut le peu de respect qu'il parvienait encore à éprouver pour son ex-femme. Qu'elle lui pourrisse la vie passe encore, mais il est hors de question qu'elle s'en prenne à la professeure de chimie. De concert avec sa belle, Dick ouvre la bouche pour tenter de calmer le jeu alors que la brune s'amuse à jeter encore un peu plus d'huile sur le feu de la colère de Gloria.

-Gloria ! Si t'es venue ici pour me gonfler tu dégages de suite ! C'était pas nécessaire que tu prennes l'avion, t'arrives déjà à être chiante quand t'es à Vancouver ! Et je t'interdis de t'en prendre à Maf !

Cette dernière sait certes se défendre seule mais il est intolérable que Dick laisse son ex s'en prendre à celle qui l'a fait renouer avec la notion de couple. Celle qui réchauffe son cœur par sa simple présence, la femme dont la spontanéité se marie à merveille avec la sienne.

Mais toutes les paroles de Richard sonnent dans le vent alors que déjà Gloria se rue sur Mafdet pour l'attaquer. La suite est aussi prévisible que pitoyable. La rousse finit au sol, les poignets bloqués dans une prise qui ne lui permet pas de réitérer son attaque. Partagé entre fureur et terreur le père de famille se baisse, tente d'intervenir pour séparer ces deux femmes qui représentent son passé et son présent. Mais rapidement il se fige quand Mafdet lève un doigt autoritaire pour lui faire comprendre qu'il doit rester en dehors de tout ça. Dick n'ose faire un geste de plus alors que sur le sol la rousse se débat en vain, se tortille contre le lino. Elle est en train de perdre le peu de crédibilité qui lui restait.

-Lui fait pas de mal s'il te plaît. C'est une abrutie qui sait juste pourrir la vie des gens qui l'entourent.

Mafdet est en rogne, ses prunelles vertes le montrent sans mal. Et il y a de quoi. Elle vient tout de même de se faire claquer la porte au nez par l'ex-femme de Richard. Une nana peu recommandable qui l'insulte car c'est tout ce qu'elle sait faire. Sombrer dans la vulgarité dès qu'on la pousse dans ses retranchements. Même Dick qui sacre trop souvent et qui jure comme un charretier a toujours trouvé que Gloria avait l'insulte un peu facile. Le flic devient blême quand les dents de la mère de ses enfants se referment sur l'avant bras de Maf et instinctivement il craint le pire pendant quelques secondes. En trop peu de minutes son entrée est devenue un ring de catch féminin. Un combat de nanas sans l'option boue. Richard hurle et cette fois rue vers les deux femmes pour les séparer coûte que coûte. Sur ce coup là aucun doigt levé ne se mettra en travers de sa route.

La féline lâche la rousse et c'est Richard qui prend le relais pour remettre son ex droite sur ses deux jambes. Cheveux défaits, visage rougit et sang sur les lèvres cette dernière a juste l'air d'une folle. L'homme est furieux à présent d'avoir laissé la situation dégénérer à ce point sans oser intervenir plus tôt. Et ne voit même pas Mafdet prendre une photo de ce qui ressemble à une scène tout droit tirée d'une mauvaise série. Il remet les vêtements de son ex en place, cache son ventre avec son haut qui est remonté durant cette parodie de lutte dont il vient d'être le malheureux spectateur.

Dents serrées pour ne pas crier sur les deux femmes, il ne prête qu'une maigre attention à sa belle. Elle est en train de jouer les flics, donne les antécédents de Gloria une joie presque malsaine habitant sa voix. Son ex-femme il la connait déjà et n'a pas vraiment besoin qu'on lui rappelle les défauts de cette dernière. Quand il observe la mère de ses enfants, il cherche, tente de retrouver les raisons qui ont fait qu'à un moment de sa vie il a réussi à se persuader que ce serait elle et personne d'autre. Mais avec le temps tout les moments heureux, tout ces fragments de bonheur marital ont été gâchés un à un par des disputes en chaîne. Une fuite que jamais il ne saura lui pardonner. Quand Mafdet vient se lover contre lui il reprend pied. Serre un peu plus ses bras autour de son futur. Puis agacé par ces gamineries il fauche le portable que Mafdet agite et le pose sur le meuble le plus près.

-Si je l'ai pas encore fait c'est parce que je veux savoir ce qu'elle fout ici. Chez moi. Soit disant que tu serais fauchée et pourtant t'as trouvé les moyens de venir mettre la merde dans ma vie. T'as fais le trottoir à Downtown pour te payer l'avion ? Ta cousine doit être contente de partager sa plaque d'égout avec toi.

C'est aussi mesquin que vrai. Rappeler à son ex que même si elle tente de jouer les grandes dames, elle est pourtant loin de venir d'un milieu d'exemplaire. Même si elle a déménagé et changé de lieu de vie pour un endroit plus propret, elle reste une gonzesse de quartier crade. Rien que son langage et la façon dont elle a attaqué Mafdet avant de partir rencontrer le sol est une preuve que non, rien a changé pour Gloria. La rousse le traite de tocard en guise d'unique réponse. Encore une fois elle manque d'imagination mais fait tout de même moins la maline. Dick sent sa belle se tendre contre lui, doucement il serre son bras un peu plus fort contre sa peau. Il est heureux qu'elle soit là, même s'il ignore comment elle a bien pu faire pour fuir le lycée aussi tôt. Nez enfouit dans les longs cheveux bruns de la professeure il fixe celle qui a encore du sang sur les lèvres.

-Ma cousine vend peut être son cul mais ta nana est cinglée Dickey. Je suis sûre que je vais avoir de belles traces de ses mains autour des poignets. Des trucs à montrer à tes collègues. Ils vont adorer savoir que t'as laissé cette garce me faire du mal sans réagir.

Gloria ouvre la bouche pour donner un avis qu'on a pas prit le temps de lui demander, le père de famille se contente de serrer les dents avant de cracher un ordre.

-Réponds. Qu'est ce que tu fous là ? T'es quand même pas venue ici juste pour vider mes placards.

Gloria le fixe, se mord les lèvres. Mafdet quant à elle a cessé de parler d'appeler les flics. De toute façon la rousse à raison sur ce point, jamais Richard n'aurait osé agir de cette manière. Il aime garder sa vie privée et a trop peur de voir les choses déraper à nouveau pour prendre le risque de permettre à son ex de faire un scandale sur son lieu de travail. Sans être forcément quelqu'un de secret, il aime à garder une certaine distance avec ses collègues. Brian est sympa et il faut dire qu'avoir manqué de mourir ensembles les a en quelque sorte rapprochés. Mais l'ancien marine est la seule exception que Dick s'autorise. Face à l'absence de réaction de la part de la rousse Richard ne reste pas calme bien longtemps. Le ton monte rapidement et les deux femmes sont prises d'un léger sursaut quand il aboie un nouvel ordre.

-GLO ! Ta grande gueule c'est le moment de t'en servir !
-Tu promets que tu vas pas crier ?

Sourcils froncés Dick relâche Mafdet, fait un pas vers la mère de ses enfants. Puis finit par promettre les deux mains levées en signe de paix.

-Promis.
-Vraiment promis ?
-Bordel Gloria...

Mafdet pouffe un peu alors que le canadien fait de son mieux pour conserver son calme. En tout cas c'est l'image qu'il tente de donner quand avec un sourire voulu encourageant aux lèvres il fait signe à la rousse pour lui confirmer qu'elle peut enchaîner avec la suite. C'est comme s'il tentait de convaincre Troy de manger ses légumes verts et il n'est pas certain que Tama soit capable de dompter la mère du petit avec la même aisance que celle dont il a fait preuve face au fils du flic. Trio d'inspirations profondes puis enfin Gloria parle. Pour dire quelque chose qui a du sens pour changer.

-Je suis venue te faire signer des papiers. Enfin à toi et à Joanie. Je veux récupérer la garde de ma fille.

Même si le flic aurait voulu ne jamais entendre ces mots. Même s'il aurait cru ne jamais avoir à se retrouver dans une pareille situation. Sa respiration se bloque, ses oreilles bourdonnent. Comme si un son désagréable, sourd et continu était la seule chose encore capable de lui parvenir. Bouche ouverte, aussi furieux que terrifié à l'idée que la mère de Jo ne la lui vole, il ne se sent pas partir en arrière quand sa cervelle décide que se mettre en mode veille est la meilleure des solutions qui lui reste pour encaisser cette révélation. Il est déjà en train de sombrer dans le noir le plus total avant même de n'avoir pu toucher le sol.









   

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyJeu 19 Mar 2020 - 15:12

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Mafdet
ft.
Dick

Je feule lorsque Dick me fauche mon téléphone d’un geste rodé par l’habitude de côtoyer une adolescente récalcitrante. Seule sa réplique suivante gèle ma réaction.

-Si je l'ai pas encore fait, c'est parce que je veux savoir ce qu'elle fout ici. Chez moi. Soit disant que tu serais fauchée et pourtant t'as trouvé les moyens de venir mettre la merde dans ma vie. T'as fait le trottoir à Downtown pour te payer l'avion ? Ta cousine doit être contente de partager sa plaque d'égout avec toi.
- Tocard, crache la rousse.
- Momie défraîchie, ajouté-je à cette joute qui volait bien bas.

Seul Dick pouvait comprendre l’humour de ma réplique. Il resserre son étreinte autour de ma taille et enfouit son nez dans mes cheveux. Ce seul geste vaut toutes ses déclarations passées. Il fait front avec moi contre sa gourdasse d’ex-femme. Il souligne une unité qui ne peut que déstabiliser Gloria.

- Ma cousine vend peut être son cul, mais ta nana est cinglée Dickey. Je suis sûre que je vais avoir de belles traces de ses mains autour des poignets. Des trucs à montrer à tes collègues. Ils vont adorer savoir que t'as laissé cette garce me faire du mal sans réagir.

Elle est vraiment irrécupérable, elle a déjà oublié ses lèvres pleines de mon sang, mon poignet meurtri, le tout sur une belle photo. Seulement, je sais que ce n’est pas de ça que Dick a peur, mais de l’étalage de sa vie privée

- Réponds. Qu'est ce que tu fous là ? T'es quand même pas venue ici juste pour vider mes placards.

La tension est à son paroxysme. Non, Gloria n’est pas là que par bravade, je sens une catastrophe pointer.

-GLO ! Ta grande gueule c'est le moment de t'en servir !
-Tu promets que tu vas pas crier ?

Ok, nous y voilà. Dick s’écarte de moi, son cœur joue une musique bien trop rapide. Sa respiration est devenue superficielle, il montre tous les symptômes d’un stress intense.

-Promis.
-Vraiment promis ?
-Bordel Gloria...

Je ricane, Dick est bien trop tolérant, à sa place j’aurais déjà secoué la rousse comme un prunier. C’est son métier de flic, je suppose, qui lui permet d’être aussi tempérant, mais c’est aux dépens de lui-même.

-Je suis venue te faire signer des papiers. Enfin à toi et à Joanie. Je veux récupérer la garde de ma fille.

L’annonce est si irréaliste que je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire.

- Tu crois encore au père Noël…

J’ai juste le temps de me porter au niveau de Dick pour amortir sa chute. Les yeux révulsés, la respiration sifflante, il est en catatonie.

- Apporte-moi un torchon humide.
- Je…
- Bouge ta graisse !

J’installe Dick au mieux en position de sécurité. Le torchon humide ne sert à rien sinon à occuper le « témoin », une astuce donnée par le médecin urgentiste de ma dernière remise à niveau de secouriste. Gloria revient avec ce que j’ai demandé. Son regard pour une fois ne ment pas : elle est inquiète pour Dick.

- Merci. Et un verre d’eau pour quand il revient.

Je garde une voix posée et un air sérieux avec mes doigts à la base du cou de Dick. Je n’ai pas besoin de ça pour vérifier l’état de son cœur, c’est juste un tableau rassurant que j’offre à la responsable de ce malaise vagal.

- S’il te plaît…

J’ai envie de l’étriper, de la baffer, de la découper en fine rondelle… Pourtant, mon envie de meurtre meurt dans cette formule de politesse. Ma souris a eu sa dose d’émotion, pas besoin d’en ajouter. Gloria revient et pose le verre d’eau pas loin de moi.

- Surélève ses jambes avec un coussin. Non, pas celui-ci, l’autre plus plat. Ne t’inquiète pas, il va s’en remettre.

Gloria m’offre un pâle sourire, la situation la dépasse. Est-ce une once de remords que je lis dans son regard ? Rien n’est moins certain. Elle reprendra ses bassesses dès que son ex aura repris ses esprits. Le front du flic est chaud, finalement le torchon humide sert à quelque chose. La scène a quelque chose de surréaliste entre Dick étalé au sol, moi agenouillée vers sa tête et Gloria à ses pieds.

- Tu ne penses sérieusement pas que les deux vont signer ton papier ?
- Ce n’est pas tes oignons !
- Depuis que je fais partie de leur vie : si. Jo est mon élève. Je suis sa prof de chimie. Je n’ai rien dit à Dick, mais elle présente les signes d’une dépression. C’est léger, mais si tu l’arraches au peu de stabilité qu’elle a avec son père et son petit frère, tu vas bousiller ta fille.

Gloria objecte qu’elle a tous les droits d’avoir sa fille avec elle.

- Sauf quand tu as manqué à tes devoirs de mère. On ne choisit pas l’enfant qu’on a envie d’élever. Jo te rejette pour protéger Troy et Dick aussi que tu colles dans une sacrée merde en oubliant de payer ta part pour l’entretien des mômes.

Gloria se répand de déni en déni. Pendant ce temps, le cœur de Dick varie d’une fréquence à l’autre. Je me retiens de mordre, car c’est la seule réaction que cette femme égoïste m’inspire.

- Tes papiers, jamais ils ne les signeront, et avec dix ans d’abandon familial aucun avocat ne pourra t’aider.

J’ai fait mouche et finalement avoir gardé mon calme porte ses fruits. Je suis impulsive de nature, mais cinq millénaires m’ont appris à prendre sur moi. Je suis aussi aidé par la patience intrinsèque des félins.

- Je comprends ton besoin de mère, mais tu n’y arriveras pas en privant Dick de sa fille. Jo t’en veut à mort de les avoir abandonnés, ce n’est pas avec des procédures que tu recolleras les morceaux avec elle. Fais-nous un thé, il dort là.
- Comment t’es certaine ?
- Il vient de coller son poing contre sa bouche…
- Ah oui, il faisait ça avant.

Je mets un coussin sous la tête de Dick puisqu’il n’est plus en malaise et ramène Gloria vers la cuisine.

- Il est fatigué aussi. Beacon Hills est une petite ville, mais la police est bien occupée.

Je montre à Gloria où se trouve le thé et entreprends de faire quelques sablés. Cela nous occupe le temps que l’homme de la maison récupère de son choc. Finalement, Gloria m’aide avec les emporte-pièce.

- Troy aime bien aider à la cuisine et comme Dick se débrouille plutôt bien, il lui apprend. Jo par contre pourrait mourir de faim devant un placard plein.

Tout en chargeant les petits morceaux de pâtes sur la plaque de cuisson, j’égrène des anecdotes sur la vie de ce qui a été un jour sa famille.

- Troy est une pile d’énergie. Il vit tout à cent à l’heure, car il a simplement peur que ça s’arrête brutalement…

La rousse rumine un peu. C’est difficile d’avaler la pilule que je lui sers avec tout le tact dont je suis capable. A elle de faire le choix entre son ego et son désir de ne pas passer à côté de ses enfants.

- Pour s’en sortir, Dick a réglé leur vie comme une partition de musique. Ne fous pas tout en l’air, mais tu peux t’intéresser à ce que font tes enfants. Par contre, Jo ne t’acceptera pas tant que tu renieras Troy.

Soupir de la rousse qui est bien moins idiote qu’elle ne le paraît.

- C’est comment Vancouver ? Ça se passe bien avec ton mec ?

Ça me fait suer de jouer les assistantes sociales avec cette femme qui ne le mérite pas. Mais Dick, Troy et Jo, eux le méritent. Cette famille serait plus sereine si ses relations avec Gloria étaient plus cordiales. Nous avons eu le temps de faire deux fournées de biscuits quand nous entendons Dick émerger. Je retiens Gloria qui veut se précipiter vers lui.

- Laisse-le souffler. Passe-moi le tube de jaune.

Car en plus de prendre le thé ensemble, de confectionner des biscuits, nous nous occupons à les décorer avec du sucre coloré que j’ai trouvé dans le placard « dessert ». Je dois admettre que Gloria sait mieux dessiner que moi.

- Tu est dessinatrice? Car tes fleurs sont très réalistes !

De mon côté j'ai dessiné des molécules et des pyramides...


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Richard Turner

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyLun 23 Mar 2020 - 14:10




 


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Un grognement sourd au bord des lèvres, il remue un peu. Ses paupières toujours closes alors qu'il quitte pourtant les bras de Morphée, Richard sourit derrière ce poing fermé qui caresse son nez. Vieux vestige de l'époque lointaine où il suçait son pouce pour s’endormir. Même si cela fait presque trente ans qu'il n'a plus ce besoin de succion rassurant au moment de trouver le calme, la gestuelle est toujours la même. Son second bras, le gauche, glisse pour partir caresser le sol froid. Rien d'alarmant pour l'esprit du canadien qui n'a pas encore émergé. Il vire de bord, se replie sur lui même en espérant grappiller quelques minutes de sommeil supplémentaire.

Mais sa cervelle, fourbe outil de la réflexion et entrepôt à souvenirs se réveille. En première ligne un visage qui a été longtemps aimé avant de se retrouver détesté avec tout autant de ferveur. Puis rapidement c'est tout le reste qui se fait une place dans l'esprit embrumé du père de famille. Des mots qu'il avait toujours cru que jamais son ex-femme ne prononcerait. Des mots terrifiants. Qui achèvent de réveiller l'homme en sursaut et quand sa bouche s'ouvre enfin c'est pour hurler le pire des sacres accompagné par un des nombreux synonymes de fille de joie existant.

Les coussins volent au loin, l'homme se redresse sans perdre plus de temps. Qui sait ce qui a bien pu se passer pendant cet instant où il était momentanément absent. Mains tremblantes de peur autant que de rage, il tourne la tête, cherche l'odieuse bonne femme rousse.

-GLORIA !

Il hurle. Se fiche soudainement de déranger ses voisins. Lui qui aime tant sa discrétion, qui habituellement fait tout pour préserver sa vie privée autant que possible se moque du fait que tout le voisinage puisse se retrouver auditeur de ses soucis et de ses crises de nerfs. Dick se fige quand une voix lui répond. Si l'une des femmes qui se trouve dans son appartement semble décidée à faire de sa vie un enfer, cela ne peut être le cas pour Mafdet. Mafdet c'est tout le contraire. Une fichue boule de poils qui est venue cherche un peu de chaleur sur ses cuisses et qui a finit par rallumer la flamme de son cœur. La personne qui a réussi à lui faire comprendre qu'il pouvait encore être autre chose qu'un simple père de famille. Il se précipite dans la cuisine, se fige un bref instant face au spectacle qui s'offre à sa vue. La chose rousse et sa belle discutent, des biscuits sur la table. Plein de biscuits. Et deux tasses de thé. Lui qui avait craint pendant quelques instants que son ex-femme ne soit plus est surpris par cette scène folle. Celles qui se sont battues dans le vestibule le fixent à présent. La brune lui sourit et la peste se contente de se tasser sur elle même. Richard ne tient plus, bat des bras, exprime sa fureur avec des gestes nerveux. Certes il avait promit de rester calme, mais comme tout homme il a ses limites. Pour ne pas secouer son ex comme un prunier, il abat ses deux poings sur la table avant de cracher des horreurs au visage de Gloria.

-C'est ma fille ! Si tu voulais être sa mère t'avais qu'à remuer ton derche avant ! J'ai essayé de faire en sorte que ça se passe bien alors que toi ça fait neuf ans que tu me pourris la vie. Tu crois quoi ? Que c'est moi qui lui ai dit de ne plus te parler. Ta fille te déteste et c'est plus mon soucis. T'avais qu'à assumer plus tôt.

Lui qui fait toujours en sorte de rester calme, pour ne pas laisser son impulsivité prendre le pas sur sa raison n'en a plus la force. Plus l'envie non plus. Il préfère être en colère. Sa seule autre option est la détresse et il ne veut pas permettre à Gloria d'avoir cette vision de lui. Fondant en larmes car terrorisé à l'idée de voir sa fille lui être prise. Dents serrées, il ne parvient même pas à esquisser un sourire quand Mafdet lui tend un biscuit. Son regard chocolat noyé dans un mélange de peur et de fureur croise les prunelles vertes de sa belle un bref instant. Assez longtemps pour que le temps de quelques secondes il reprenne pied. Suffisamment pour accorder un peu de répit à sa rage. Il baisse les yeux vers les biscuits, choisit sans hésiter. Les fleurs sont signées Gloria. Fines et gracieuses, la marque de son talent de dessinatrice qu'elle met au service des clientes de l'onglerie où elle bosse.

Richard fourre une pyramide dans sa bouche, s'empêche ainsi de grogner des propos malveillants quand il fauche la tasse de son ex pour en vider le contenu dans l'évier. La céramique finit jetée puis fatalement brisée dans le fond du bac en émail blanc.

Dick ouvre finalement le frigo, en sort deux bières, une pour lui et une pour sa compagne. Il refuse de croiser le regard de la mère de ses enfants quand il lui demande de quitter les lieux sur le champ.

-C'est trop tard. Neuf ans trop tard. Troy ne sait même pas qui est sa maman. Il croit qu'il a même pas de maman le pauvre gamin. Et tu me dois plus d'un an de pension pour les petits. Tu auras le droit de commencer à vouloir jouer à la maman quand tu t'intéresseras assez à tes mômes. C'est toi qui nous a laissé, c'est à toi de te battre pour revenir dans la vie de mes petits. Maintenant tu dégages.

Il fait sauter les capsules des bières avec un briquet qu'il a trouvé dans la chambre de sa fille quelques jours plus tôt. Jo et lui ont un peu de mal à communiquer ces derniers temps. L'adolescente a grillé certaines des cachotteries de son père depuis cette soirée où il est allé risquer sa vie avec Brian et Alex dans les bois. Il est prêt à faire l'impasse sur le fait qu'elle fume quelques cigarettes si elle accepte d'avoir une véritable conversation avec lui. Dick s'installe près de Mafdet, passe un de ses bras autour de la taille de la féline. C'est par son calme qu'elle parvient à aider Richard à retrouver le sien. Il pose un baiser sur le front de la professeure, serre les dents quand son ex réplique.

-T'as une copine. C'est pas comme si t'étais tout seul pour gérer le môme !

Cette fois c'est Mafdet qui réplique la première tandis que Richard fait en sorte d'étouffer toutes les vulgarités sur le point de lui échapper à grand renfort de bière. Puis il se fige, totalement décontenancé quand une porte claque.

-Papa c'est moi ! On a pas cours, il paraît que Will et sa copine se sont envoyés en l'air près des armoires électrique et que ça a cassé des trucs. En tout cas le principal est en rogne et il cherche Mafdet car il voulait convoquer tout les profs pour se passer les nerfs.

Le scénario empire d'une façon que le père de famille n'avait pas vu arriver. Les gloussements de sa fille et de son ami prennent de l'ampleur, approchent bien trop vite pour qu'il n'ait le temps de réagir. Quand sa fille fait finalement son apparition dans la cuisine, le cousin de Will à sa suite, Richard ouvre la bouche pour déclamer une explication aussi rassurante que possible alors que déjà sa fille l'accuse de haute trahison.

-Qu'est ce que tu fiches ici Gloria ? Papa je t'ai dit que je voulais pas la voir et tu la fais venir ici pour me forcer la main ! T'as pas honte ?
-Elle va partir. J'suis désolé. C'est pas moi qui lui ait dit de venir !

Gloria se lève, se dirige vers sa fille pour la serrer contre elle. Joanie recule immédiatement, manque de rentrer dans son ami. Richard aggripe la main que Mafdet vient de glisser dans la sienne. Murmure, à bout de nerfs, ne voyant pas comment se tirer hors de cette impasse tout en restant indemne.

-Je vais sans doute pas savoir rester calme. Si je m'énerve appelle les collègues s'il te plaît.

Avant qu'il ne réduise son ex-femme en charpie... Il finit par se lever, dépose un dernier baiser sur les lèvres de la féline pour lui voler un peu de courage avant de partir en direction des deux rousses pour s'interposer et éviter un nouveau conflit.  










   

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyLun 30 Mar 2020 - 14:36

La Bête odieuse
Mafdet
ft.
Dick

La main de Gloria est sûre quand elle réalise les fleurs sur les biscuits. Il existe toujours une once de qualité chez chaque individu, utile ou non.

- GLORIA !

Si la tension était retombée de notre côté, Dick reprend là où il en était. Je ne l’ai jamais vu aussi en colère, même quand Troy et Jo s’allient contre lui et dépassent les bornes. Quand il apparaît dans l’encadrement de la porte, il a un léger air de Jack Nicholson dans Shining qui fait se tasser Gloria sur sa chaise. Je lui souris, montrant par-là, qu’il est possible de poursuivre sur la voie du dialogue. Mais il s’avance, le pas vif, ses bras battant l’air dans une menace limpide. Je me tiens prête à le ceinturer. S’il la frappe, il perdra la garde de ses enfants. Et là, je l’en sens capable. Gloria met en danger le fondement de sa vie, ce pour quoi il a fait tous les sacrifices et tout enduré jusque-là. Les tasses tremblent quand il frappe la table de ses poings. Gloria couine comme une souris. Je décale calmement assiettes, tasses et bouilloire avant que tout cela ne soit balayé d’un revers de main.

- C'est ma fille ! Si tu voulais être sa mère t'avais qu'à remuer ton derche avant ! J'ai essayé de faire en sorte que ça se passe bien alors que toi ça fait neuf ans que tu me pourris la vie. Tu crois quoi ? Que c'est moi qui lui ai dit de ne plus te parler. Ta fille te déteste et c'est plus mon souci. T'avais qu'à assumer plus tôt.

Chaque phrase est une lame acérée. Dick lui renvoie sa souffrance sans filtre posant toute la culpabilité de l’échec dans lequel ils se trouvent tous deux sur les épaules de son ex. Je ne connais de cette femme que les bribes de ce qu’on a bien voulu m’en donner. On ne parle pas d’une ex à celle qui occupe sa place. Mais le culot dont Gloria a fait preuve aujourd’hui ne plaide pas en sa faveur. Elle me prouve son irresponsabilité. Elle réclame Jo, renie Troy. Je tends un biscuit à Dick pour lui occuper la bouche, pour le distraire un peu avec une saveur agréable. Son regard est celui d’un enfant terrorisé quand il croise le mien. Je le fixe sans esquisser d’autre geste. Je reste calme et résiliente pour lui transmettre un peu de sérénité. Si je ne pensais pas qu’il n’y ait pas un arrangement possible, j’aurais profité de son évanouissement pour m’assurer que Gloria déguerpisse sans réclamer quoi que ce soit. J’avais déjà mon idée sur la manière : me transformer, à demi, en chat, en panthère. L’effrayer la terroriser et la faire passer pour folle qui voit des gens devenir des animaux sauvages. Je l’aurais fait douter de sa propre santé mentale. Puis, il me reste deux-trois tours de passe-passe du temps où j’étais Bastet.

- C'est trop tard. Neuf ans trop tard. Troy ne sait même pas qui est sa maman. Il croit qu'il a même pas de maman le pauvre gamin. Et tu me dois plus d'un an de pension pour les petits. Tu auras le droit de commencer à vouloir jouer à la maman quand tu t'intéresseras assez à tes mômes. C'est toi qui nous as laissés, c'est à toi de te battre pour revenir dans la vie de mes petits. Maintenant tu dégages.

La tempête est passée, Dick sort deux bières et m’en offre une, omettant sciemment Gloria, puis il s’installe à côté de moi, un geste tendre à l’appui pour terminer de mettre les points sur les i de sa nouvelle vie.

- T'as une copine. C'est pas comme si t'étais tout seul pour gérer le môme !
- Si j’avais voulu un gosse, répliqué-je acerbe, je l’aurais pondu moi-même et certainement pas récupéré ceux qu’une autre abandonne comme une couvée de chaton. Je n’interfère ni dans leur éducation ni ne paye les fringues de ta fille ou de ton fils à ta place. Et si tu veux un enfant, tu n’as…

… qu’à acheter un tamagotchi. Une porte qui claque m’interrompt. Je n’aurais pas parié sur le retour de Jo à la maison.

- Papa c'est moi ! On a pas cours, il paraît que Will et sa copine se sont envoyés en l'air près des armoires électriques et que ça a cassé des trucs. En tout cas le principal est en rogne et il cherche Mafdet car il voulait convoquer tous les profs pour se passer les nerfs.

Prise en flagrant délit de sécher le travail… Les adultes se tendent, l’atmosphère devient électrique. Je jette un œil à Tobias qui apparaît à la suite de Jo, puis me souviens que Therence n’est plus le bienvenu ici.

- Qu'est ce que tu fiches ici Gloria ? Papa je t'ai dit que je voulais pas la voir et tu la fais venir ici pour me forcer la main ! T'as pas honte ?
- Elle va partir. J'suis désolé. C'est pas moi qui lui aie dit de venir !

Gloria reste sourde à l’évidence, son instinct maternel qui ressort sur le tard l’aveugle quand elle souhaite serrer sa fille contre elle et se fait brutalement rejeter. Le cœur de Dick s’affole à nouveau, je glisse ma main dans la sienne pour le retenir.

- Je vais sans doute pas savoir rester calme. Si je m'énerve, appelle les collègues s'il te plaît.

Il m’embrasse pour prendre un peu de courage et de calme aussi. Je n’aime pas la tournure que prend la situation. Tobias s’est avancé pour protéger son amie, je lui fais non de la tête. Le jeune loup reste instable.

- Ne m’approche pas.
- Je reste ta mère, Jo !
- Tu nous as abandonnés, tu as renié Troy ! T’es plus une mère.
- On ne te donne pas le mode d’emploi à la maternité ! Tu ne sais rien de ce que c’est de se retrouver avec deux enfants en bas âge. Ton frère était un véritable démon, ingérable, et ton père jamais là, toujours en patrouille et quand il rentrait c’est comme si j’avais un troisième merdeux. J’étais seule à tout faire. J’ai craqué, point !
- Fallait pas te marier avec un flic !
- J’étais enceinte de toi ! J’ai pas eu le choix !
- Alors si je n’étais pas un choix pour toi : dégage de nos vies !

Jo s’est réfugiée dans les bras de Tobias, explosant tous les doutes que Dick aurait pu avoir sur la nature de leur relation. Je rirais presque du fait que Garnet s’est fait doubler sur ce coup-là, si la situation n’était pas si tendue. Chacun campe sur ses positions, ça va dégénérer. Cinq mille ans que je ne me mêle des affaires des gens que pour rétablir l’équilibre de la vie. Je n’ai plus mes pouvoirs de sentinelle, je ne sais donc pas quel futur est le bon, ou le moins pire au final. J’ai perdu cette faculté de « voir » les différentes ramifications des futurs possibles à partir d’un point de départ. De mon expérience, ce n’est pas ce qui paraît être le mieux à l’instant zéro qui est le meilleur choix. Mais là, je n’ai que cette analyse en ma possession. À côté, le ton monte encore. Je me lève et appuis mes paroles par un bon coup sur la table du plat de la main.

- TEMPS MORT !

J’ai presque rugi. Tobias s’est ratatiné devant mon aura qui filtre à travers mes mots. J’ai gagné l’attention de tous.

- Procédons par ordre ! Gloria grille les étapes. Donc on efface tout et on recommence. Jo ! Dans ta chambre.
- Mais !
- Tobias, file avec elle.
- C’est pas à moi de parti, commence Jo.
- Exécution !

Ce n’est plus la copine de son père là, mais une professeure qui ne s’est jamais faite déborder par ses élèves. Le changement ton est assimilé, les adolescents obéissent en marmonnant leur frustration. Je me retourne vers Gloria.

- Si tu veux une chance de revoir ta fille, commence par t’excuser auprès de son père. Je sais qu’être mère n’est pas une sinécure, mais tu as tout de même abandonné le navire. Un mariage se foire à deux, mais la balance du désastre final penche méchamment de ton côté.
- Mais, je…
- La ferme ! Je bosse pour toi là, donc mets-la en veilleuse.

Dick fronce les sourcils, je lève une main pour le rassurer que je ne le prenne pas en traître.

- Ensuite, la plus gourde des gourdasses comprendra que, soit tu te rabiboches avec tes deux enfants, soit aucun. Troy n’est pas responsable de ce qu’il est. Il peut se montrer épuisant, mais il sait se montrer adorable. Ce qui, venant de moi, est un putain de compliment, car les gosses en général me fatiguent.

Je montre la table de la cuisine et les invitent à s’y rasseoir. Quand ils ont obtempéré, je m’installe à mon tout.

- Jo va bientôt être majeur, elle s’est bien intégrée à Beacon Hills, tu ne la feras pas déménager à Vancouver. Même si tu vas en justice. Même si l’improbable arrive et que tu gagnes : il sera déjà trop tard et Jo aura légalement le droit de choisir. Tu as vu sa réaction. Procéder ainsi est mort. Oublie tes papiers de garde.

Gloria renifle. J’ai parlé lentement pour qu’elle intègre mon raisonnement. Mais à sa tête, je comprends qu’elle est assez lucide pour savoir que sa manière d’agir était vouée à l’échec.

- Il n’est jamais trop tard d’agir autrement. Le conflit ne te mènera qu’à l’échec. Et si Dick s’oppose à te lâcher Jo c’est qu’il ne te fait plus confiance. C’est ça que tu dois regagner.

Dick se tient dans une posture hostile. Il ne veut faire aucun effort, ce qui est compréhensible, il a trop souffert du comportement de Gloria, bien qu’il doit avoir une partie des tords qui font que leur famille a implosé.

- La réconciliation, ou du moins une relation sereine sinon amicale, passe obligatoirement par Troy. Fais-toi aimer de ton fils, paye ta dette et Jo deviendra plus conciliante sans papier du juge que de toute manière tu n’obtiendras jamais à temps.

Je bois une longue gorgée de ma bière et grignote un gâteau avant de me lever de la table pour les laisser se reprendre et discuter.

- Je vais parler à Jo. Si elle vous entend hurler, c’est mort.

Je regarde Dick, car là il n’y a pas que Gloria qui a tout à perdre.

- Troy a droit à une mère.

Je quitte la pièce ma bière à la main.

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyJeu 2 Avr 2020 - 14:05




 


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Joanie est furieuse et sa mère quant à elle semble ne pas voir le mal dans cet entêtement malsain dont elle fait preuve avec sa fille. Le ton monte entre les deux rousses, trop vite, trop haut pour que le père de famille ne sache comment faire pour noyer ce conflit avant qu'il ne prenne encore plus d'ampleur. Richard hausse la voix, fait tonner sa colère quand pour excuser son comportement c'est sur les autres que Gloria décharge ses fautes et ses failles.

-On aurait pu en parler ! Rien ne t'as obligée à attendre que tout aille mal pour enfin réagir !

Certes le flic n'est pas innocent dans toute cette affaire lui non plus. Dick n'a pas été un mari parfait, n'a pas veillé assez au bien être de sa femme, trop habité par les tracas de son travail, bercé dans cette illusion de vie de famille parfaite. Marié deux enfants. Il se pensait dans cette sitcom dépassée, le chien en moins. Il est prêt à crier sur Gloria, donner du corps à ses dires pour aller à l'encontre de ceux de son ex-femme en appuyant sur le fait qu'ils ont eu un choix. Un choix atroce donné à deux jeunes gens un peu paumés qui faisaient leurs premiers pas dans le monde des adultes. Se marier ou bien abandonner ce bébé qu'ils aimaient déjà. Mais sa fille lui coupe l'herbe sous le pied avant de partir se réfugier dans les bras du cousin de Will. Tobias serre sa copine contre lui, confirme sans mal à Dick tout les doutes qu'il a pu avoir au sujet de leur relation à tout les deux. Un soucis imprévu. Une discussion de plus à avoir avec Joanie mais dont l'importance paraît bien maigre aux yeux de Richard en comparaison avec cette scène qui se déroule au milieu de sa cuisine.

Richard frémit quand Mafdet se fige mais il fait tout de même un pas de plus vers sa fille qui tremble, lovée contre son ami. Le flic finit par poser un regard noir sur la mère de ses enfants avant de cracher son poison. Trop énervé par cette femme qui semble juger bon de se réveiller avec neuf ans de retard pour venir semer la discorde chez lui. Il ne parvient plus à voir dans cette personne celle qu'il a un jour aimé, et c'est toute cette rage qu'il éprouve à son égard qui charge le ton de sa voix d'une hargne à laquelle il n'est pas habitué venant de lui même.

-Le choix. Bien donc tout est une question de choix pour toi ? Dans ce cas la petite est en droit de choisir de ne plus te voir ? Ça fait belle-lurette que le jugement l'oblige plus à le faire. J'ai la garde exclusive. Même toi tu dois pouvoir comprendre ce que ça veut dire ! C'est toi qui est partie. Je ne te prend pas ta fille, tu n'en as pas voulu !

Sa fureur se meurt quand Mafdet rugit la fin des hostilités. Un long frisson parcourt la colonne vertébrale du policier. Soudainement devenu aussi muet qu'une carpe face à cette marque d'autorité dont il ne se sent pas le courage de contredire la suprématie, il perd quelques centimètres. Mouvement inconscient de celui qui veut se faire oublier pour ne pas finir cible de remontrances. Mafdet en colère, c'est une chose qu'il ne souhaite plus jamais voir. Des souvenirs embrumés de ce qui s'est passé dans cette ruelle le soir où il a perdu tout ses repères connus avant de finir par entrer dans un monde aussi fantaisiste qu'inconnu, la colère de la féline c'est une des choses qu'il n'a pas effacé de son esprit. La panthère qui brise une nuque sous son regard choqué.  

Les femmes ne se calment pourtant pas bien longtemps. Les cris reprennent. Les hommes eux ont bien comprit que pour conserver un sursit dans toute cette affaire, il devaient se montrer tout petits et courber l'échine pour qu'on parvienne à oublier leur existence. Richard croise le regard effaré du jeune loup. Se dit que si ce n'est pas lui qui discute de tout cela à Will, c'est le gamin qui se chargera d'en parler à son cousin en premier. Puis rapidement Dick devient le seul représentant de la gente masculine présent dans sa cuisine. Sa bière serrée dans une main, non loin de la briser, le canadien attend. Puis crache quelques mots sans douceur ni amour à l'encontre de son ex-femme quand la féline parle de mariage foireux.

-J'ai jamais dit que j'étais un mari parfait.
-La ferme ! Je bosse pour toi là, donc mets-la en veilleuse.

Richard se redresse soudainement. Décontenancé il fronce les sourcils en fixant sa belle. C'est quand elle lève une main qu'il comprend que cette injonction ne s'adressait sans doute pas à lui. Lorsque Mafdet s'exprime tout semble simple, mais elle ne sait rien de la rancœur qui s'est accumulée au fil des années entre les deux anciens époux. Il faut bien avouer que Richard n'a pas prit le temps de parler de Gloria à Mafdet. Pourquoi l'aurait-il fait de toute façon ? Pour remuer les crasses du passé et les imposer à celle qui partage à présent sa vie ? N'importe quelle personne un peu censée devine aisément qu'il n'est pas bon de parler de ses ex quand on démarre une nouvelle relation. Dick marque un temps de recul, met du temps à obtempérer face aux ordres silencieux de la brune. Quand Gloria daigne poser ses fesses sur une des chaises de la cuisine non sans omettre de râler telle une âme en peine, l'homme accepte enfin de l'imiter.

Lèvres closes, le policier soupire de concert avec son ex-femme. Il n'est sans doute pas aussi blanc qu'il le voudrait dans toute cette histoire mais il refuse de se retrouver rangé dans la même catégorie que la rousse. Il fixe cette dernière, regard noir. Toujours aussi furieux. Incapable en l'état de retrouver son calme habituel. Lui qui sait supporter les frasques et autres tentatives de mutineries de ses enfants au quotidien sans broncher ne peut plus tolérer celles de leur génitrice. Main crispée autour de sa bière bientôt vide le canadien flaire finalement le traquenard quand Mafdet fait comprendre qu'elle va l’abandonner avec Gloria. Il est sur le point de se lever pour fuir cette discussion mais la brune expose les faits. Promets que tout empirerait si des éclats de voix devaient parvenir à Joanie. L'homme buté lève son regard brun vers la professeure de chimie. Nulle négociation ne semble possible au vu de la posture de cette dernière. Agacé le père de famille finit par baisser les yeux, fixe la table. Ses doigts jouant machinalement contre le rebord du meuble.

Il expire sa colère par le nez. Inspire profondément. Et reprend l'exercice. Avant de grogner une réponse à Gloria quand cette dernière se décide à faire entendre à nouveau le son de son agaçante voix.

-Tu parles plus ?
-Si j'ouvre la bouche ce sera pour te crier dessus.

Maintenant c'est le sol qu'il fixe comme s'il était devenu la plus intéressante des visions qui puisse s'offrir à sa vue. Oreille tendue en direction de la chambre de sa fille, il tente de capter une conversation mais rien ne lui parvient. Pour une fois, la première depuis qu'il a découvert le pot-aux-roses, il regrette de ne pas avoir certains des sens sur-développés de ses amis surnaturels. Fatalement sa bière se vide et sa présence qui lui permettait d'étouffer tout les non-dits qu'il ne sait comment prononcer à voix haute n'est plus.

-Tu crois qu'on va être longtemps punis ?

Cette fois le regard de l'homme est presque moqueur quand il se décide enfin à lever les yeux sur la mère de ses enfants. Il fait glisser sa langue sur sa lèvre supérieure pour y lécher les restes de liquide amer qui s'y sont déposés avant de lâcher, presque amusé.

-On est pas punis. On a presque quarante balais. On a plus l'âge d'être punis depuis longtemps. On doit juste agir comme des adultes et ensuite on aura la permission de quitter la cuisine.  

Léger instant de flottement, suffisamment long en tout cas pour que la signification de ses propres dires fasse écho dans l'esprit du canadien. Moue boudeuse aux lèvres, il finit par se faire à l'évidence.

-Merde elle nous a puni !

Gloria s'esclaffe. Coupe instantanément par cette action tout amusement présent chez le canadien. C'est le silence qui reprend ses droits immédiatement. Les deux adultes le laissent s’installer. Avec les années ils ont oublié comment communiquer l'un avec l'autre. Le manque de communication, voilà sans doute là encore une des clés de leur divorce désastreux. Dick ne sait comment mener la discussion avec la rousse tout en étant certain de ne pas préparer les fondements d'une nouvelle dispute. Mafdet vient de le jeter dans la gueule du loup.

-Jo a un copain alors ?
-Oui.

Le père de famille se montre peu loquace, fait exploser en plein vol les maigres tentatives de la mère de ses enfants. Elle ne perd pas de temps à s'agacer, le pousse dans ses retranchements.

-Dickey. Fait un effort s'il te plaît.

La bouteille de bière claque sur la table. Cette situation ressemble à une mauvaise blague. Gloria qui ne cesse de camper sur ses positions depuis tant d'années, qui pense encore qu'elle peut choisir de côtoyer un de ses enfants tout en abandonnant le second lui demande de faire des efforts. C'est une provocation de plus aux yeux du flic, lui qui fait en sorte de tenir le coup depuis tant d'années se retrouve maintenant sur le banc des accusés. Sa voix tremble un peu quand enfin il rétorque quelques mots anodins. Une question dont la réponse peut lui faire revoir son jugement à propos de la rousse.

-Je vais à la maison pour les prochains congés des petits. J'ai posé deux semaines. Jo veut que je l'emmène à Capilano pour ses dix-sept ans. Le gamin y est jamais allé. Si tu es d'accord pour passer la journée avec nous trois je peux tenter d'en parler à Joanie.

Ce choix ressemble plus à un ultimatum qu'à une réelle proposition. Mais le flic est incapable de faire un plus grand pas en avant que celui-ci. Son cœur bat un peu plus fort qu'à l'accoutumée tandis qu'il attend que la réponse de Gloria ne soit prononcée à voix haute. Il craint un oui qui finira non dans les semaines à venir. Ce ne serait pas la première fois qu'elle lui fait faux bond. Richard se gratte l'arête du nez machinalement, geste trahissant son stress. L'attente s'étire avant qu'enfin Gloria ne daigne répondre d'une voix timide.

-Ta copine sera là ?
-J'en sais rien. Je lui ai même pas parlé du fait que j'allais voir mes parents bientôt. Maman ne sait pas pour Mafdet.

La rousse ouvre la bouche, prête à discourir au sujet de son ancienne belle mère. Ces deux la ne se supportent plus depuis le départ de Gloria du domicile conjugal et Vanessa voit en celle qui a été sa bru la raison du déménagement de son fils. Elle n'a pas tord sur ce point, c'est en effet pour ne plus croiser ses échecs passés que le policier a prit la poudre d'escampette.

-Je veux juste savoir si tu seras là. Tu ne choisiras pas entre tes enfants. Tu l'as voulu ce petit garçon. Je ne te demande même pas d'être sa maman mais uniquement de le rencontrer. Il est un peu turbulent mais il est gentil.
-Comme toi ?
-Plus gentil que moi. Arrêtes de changer de sujet de conversation et dis moi juste si oui ou non je peux compter sur toi pour Capilano. Ou même un resto si tu veux. J'aurais aussi mes trente huit bougies à souffler là bas. Tu pourrais même venir avec ton mec.
-Envoie moi un message quand vous serez à Vancouver.

Une ébauche de sourire apaisé aux lèvres, le flic fixe cette femme qui a longtemps été la sienne. Avant de lever les yeux au ciel.

-Faudra juste que tu caches ton paquet de clopes pour éviter que Jo ne pique dedans.








   

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyVen 10 Avr 2020 - 21:24

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Mafdet
ft.
Dick

Passer de Charybde en Scylla n’est pas ce que je recherche, donc avant d’aller prendre la tête à une adolescente encore folle de rage que sa mère soit venue à l’improviste, je me suis laissée glisser contre le mur du couloir pour m’asseoir sur le tapis de l'entrée et savourer ma bière sans devoir jouer au témoin impartial. Une position peu enviable et où j’aurais tendance à prendre des décisions à l’instar du roi Salomon. Pas sûre que Dick apprécie…

-Tu parles plus ?
-Si j'ouvre la bouche ce sera pour te crier dessus.

Les deux mômes ne sont pas dans la chambre de Jo, mais dans la cuisine ! C’est vrai que Dick a un côté enfant terrible et Troy est son digne héritier en la matière, mais avec la présence de Gloria je le découvre sous un nouveau jour, pas sous sa meilleure facette.

-Tu crois qu'on va être longtemps punis ?

Je lève les yeux au plafond et retire ce que je viens de penser : c’est Gloria la gamine !

-On est pas punis. On a presque quarante balais. On a plus l'âge d'être punis depuis longtemps. On doit juste agir comme des adultes et ensuite on aura la permission de quitter la cuisine.  

Je souris, revoilà ma souris qui sait rester pragmatique que ce soit pour attribuer la dernière part de gâteau ou improviser quand Troy débarque au plus mauvais moment d’une partie de jambes en l’air.

-Merde elle nous a punis !

Ou pas… Je soupire en secouant la tête, puis bois une longue gorgée de bière.

-Jo a un copain alors ?
-Oui.

Tiens, en parlant de la jeunesse, je trouve que cela ne fait pas beaucoup de bruit du côté de Jo. Dick va-t-il avouer à sa fille qu’un garou lui fourre sa langue dans sa bouche ? Étonnant de la part du louveteau, au lycée c’est un élève studieux et plutôt solitaire. Trois gloussements plus tard, je comprends que c’est la demoiselle qui mène la dance, un peu comme Gloria a dû le faire avec Dick quand ils se sont rencontrés. Cette femme n’attire même pas ma pitié, elle n’a rien fait pour mériter la vie dont elle rêve. Elle usurpe l’oxygène qu’elle utilise pour vivre. C’est vrai que la compassion n’est pas mon fort, mais je ne lui trouve que des défauts, sauf en dessin, c’est négligeable.

-Je vais à la maison pour les prochains congés des petits. J'ai posé deux semaines. Jo veut que je l'emmène à Capilano pour ses dix-sept ans. Le gamin y est jamais allé. Si tu es d'accord pour passer la journée avec nous trois je peux tenter d'en parler à Joanie.

Je ne sais que penser de cette proposition. Dick fait un pas en avant, mais son cœur affirme qu’il ne le fait pas de gaité de cœur. Ce qui en soit me rassure. Tout à l’heure, j’ai prononcé des mots raisonnables, logiques, mais si Gloria pouvait se faire bouffer par un ours, ça me conviendrait aussi. Ma relation avec Dick n’est pas si simple avec ses gamins, surtout avec le plus jeune trop intrusif à mon goût. Alors l’équation qui s’enrichit d’une variable instable G n’est pas plaisante à constater.

-Ta copine sera là ?
-J'en sais rien. Je lui ai même pas parlé du fait que j'allais voir mes parents bientôt. Maman ne sait pas pour Mafdet.

J’avale ma gorgée de travers. Maman Turner, encore une variable ajustable. Je n’ai jamais eu à composer avec une belle-mère. Mon dernier mec était un dieu et ceux d’avant issus de périodes agitées où ne pas me les briser était source de survie. Elle est comment sa mère ? Du genre à pincer les joues ? À critiquer les pantalons de cuir moulants ? Ou à s’adapter à qui elle a en face d’elle ? Je l’imagine méfiante, la première expérience n’a pas été une réussie.

-Je veux juste savoir si tu seras là. Tu ne choisiras pas entre tes enfants. Tu l'as voulu ce petit garçon. Je ne te demande même pas d'être sa maman, mais uniquement de le rencontrer. Il est un peu turbulent, mais il est gentil.
-Comme toi ?
-Plus gentil que moi. Arrêtes de changer de sujet de conversation et dis-moi juste si oui ou non je peux compter sur toi pour Capilano. Ou même un resto si tu veux. J'aurais aussi mes trente-huit bougies à souffler là-bas. Tu pourrais même venir avec ton mec.
- Envoie-moi un message quand vous serez à Vancouver.

Trente-huit ans ! Quelle est sa date d’anniversaire ? Faut que je demande à Jo ! Je me relève, pose ma bouteille vide sur un meuble et vais frapper trois coups sur la porte de Jo pour entrer ensuite sans attendre d’y être invitée. Les jeunes ont eu le temps de se séparer, Jo a la bouche ouverte pour gueuler sur ce qu’elle pense être son père ou sa mère dans la pire des configurations.

Les lèvres se referment : on ne beugle pas sur sa professeure de chimie sans en payer de terribles représailles. Jo et Tobias en sont bien conscients.

- Ton père vous emmène à Capilano pour les vacances. Et c’est son anniv. Il est né quel jour ? Tu sais s’il y a quelque chose qui lui plairait et qui ne soit pas dans tes moyens ?

J’écoute les réponses de Jo. Tobias ne moufte pas un son.

- Gloria est une chieuse de première, catégorie parasite ! Mais Troy a des soucis comportementaux et sans être psy, pas difficile de comprendre que c’est lié à l’abandon de Gloria. Par contre, tu sembles lui manquer.
- Je ne veux rien entendre de cette folle !
- Tu aimes ton frère ? Fais-le pour lui et explique bien le deal à Gloria. Ton père va me demander si je veux venir ou pas. Que préfères-tu ?

*

Cela ne crie pas dans la cuisine quand je reviens accompagné de Jo. Tobias a préféré filer, ce que je comprends tout à fait.

- Reste des gâteaux ?





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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyLun 13 Avr 2020 - 16:03




 


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Trêve dans la cuisine. Les deux ex-époux ne se crient plus dessus. Il faut avouer qu'ils ne se parlent plus non plus. Gloria s'est donnée seule l'autorisation de se resservir une tasse de thé, Dick attend le retour des autres, fixant sa bière vide, décollant machinalement l'étiquette qui orne la bouteille. Il a fait ce qu'il a pu pour recoller les morceaux avec la mère de ses enfants alors qu'il ne craint qu'une chose :  Qu'elle ne leur fasse une nouvelle fois faux bond. Ce ne serait pas la première fois qu'elle agirait de cette manière. Mais dans l'esprit du flic tout est clair. C'est la dernière chance qu'il offre à son ex. Il ne supporte plus les dérives de Gloria.

Du coin de l’œil il observe les biscuits qui attendent d'être mangés. Tend une main pour aller en faucher un. Histoire de pouvoir s'occuper la bouche à défaut de pouvoir en faire de même avec ses pensées. Dick se fige quand la voix de Mafdet le coupe dans son élan de gourmandise. Il referme la main dans le vide, ramène son bras près de lui. Incapable de parler quand Jo tire une chaise pour s'installer près de lui.

-On a parlé de ton anniversaire.

Moue surprise aux lèvres le canadien se tourne vers sa fille, la dévisage un bref instant avant de porter toute son attention sur Mafdet qui vient d'arriver près de lui. Biscuit entre les mains et bouche remplie, cette dernière lui offre un charmant sourire plein de miettes. Gloria se racle la gorge visiblement mécontente de se retrouver catapultée au rang de simple spectatrice du bonheur de celui qui a été son mari. Jo soupire de dépit quand sa mère prend la parole.

-Nous on a parlé du tien. Ton père m'a dit que vous veniez à Vancouver pour les vacances et m'a proposé de venir avec vous à Capilano pour tes dix-sept ans. J'ai dit oui !

Comme c'est étrange, le peut être est devenu oui en quelques minutes sans que Gloria ne semble juger utile de tenir Dick au courant de sa prise de décision. Une promesse de sa présence pour rattraper presque dix ans d'absence. C'est douloureusement lucide que Dick devine par avance que ça ne suffira pas. Mais il sait que se montrer défaitiste devant sa fille est la meilleure façon de les mener tout droit à la catastrophe. Donc il préfère garder le silence car il devine sans mal que tout ce qu'il pourra dire sera immédiatement retenu contre lui. Cette fois c'est sans avorter son geste qu'il attrape un biscuit avant de le fourrer dans sa bouche pour mieux s'empêcher de faire entendre son agacement.

-Comme ça si tu tombes du pont ça nous fera un chouette souvenir de vacances.

Richard s'étouffe avec son gâteau et face à lui son ex perd le peu de couleurs qui parvenaient à élire domicile sur sa peau diaphane.

-Jo s'il te plaît fait un effort la situation est simple pour personne. Et je crois que ça ferait du bien à ton frère de rencontrer sa mère. Qu'il sache qu'il est pas juste tombé du ciel.
-Parce que tu crois qu'elle va vraiment venir ? Des occasions d'être là pour nous on lui en a déjà donné plein et elle a jamais été à la hauteur.

Dick se tasse sur son siège, il ne sait comment se tirer de cette mauvaise passe seul. Entre la mère et la fille le ton monte. Richard lève les yeux vers Mafdet cherche un peu de soutien là où il espère encore avoir une chance d'en trouver. Les deux autres sont trop focalisées sur leurs propres opinions pour laisser la place de médiateur à une tierce personne. Mais sur les traits de la féline il est compliqué de discerner une émotion qui pourrait primer sur les autres. Le policier se redresse brusquement et donne son verdict. Des dires qui ne sauraient se prêter à la moindre négociation.

-Ça pourrait faire du bien à Troy. Jo, je pense que tu peux faire cet effort. Donner un après midi de ton temps pour que ton petit frère connaisse sa maman. Et si ta mère oublie de venir ce jour là, on arrêtera les frais pour de bon.

Sa voix est posée et pourtant cette décision est implacable. Sa patience a ses limites et il lui semble qu'elles ont été franchies depuis de longues années. Dans cette lutte incessante le poulet a déjà laissé quelques plumes et veut malgré tout conserver le peu de dignité qui lui reste. Les femmes ne répliquent plus rien, Joanie attrape l'assiette de biscuits, se venge sur la nourriture après avoir lancé un dernier regard noir à sa mère. Mère qui a présent fixe la table.

-Chérie ?

Réaction immédiate de l'intéressée.

-On part dans deux semaines pour deux semaines. Le premier samedi des congés d'école. J'ai une bouffe de prévue avec Brian et Alex le vendredi. Il y a de la place pour toi chez mes parents si tu veux venir avec nous à Vancouver.

Il vient de lâcher sa bombe sans prendre de gants. Ce qui s'est passé aujourd'hui a mit sa patience à bout et il est vrai qu'en faisant sa proposition il oublie l'usage du tact et de tout ces dérivés. C'est la féline elle même qui lui a demandé d'agir de façon plus naturelle, de ne plus avoir peur des réactions qui pourraient être les siennes. Alors même si la proposition de Richard peut ressembler à un traquenard monté de toute pièce pour forcer la brune à rencontrer ses parents, il espère que cette dernière n'aura pas peur face à cette idée. Ils sont tout les deux adultes, en capacité totale de prendre leurs propres décisions sans avoir à tenir compte de l'avis de ceux qui les entourent. Même si les personnes concernées sont les parents du flic. Son père est heureux de savoir qu'il a rencontré quelqu'un. Sa mère a son petit caractère... Mais dans le pire des cas il en fera son affaire.






   

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyVen 24 Avr 2020 - 22:27

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Jo annonce à son père que nous avons discuté de son anniversaire alors que j’enfourne un gâteau orné d’une belle fleur. Mes moustaches invisibles me disent que ceux-là n’auront pas de succès. Dick me fixe, incertain. Je lui offre mon plus beau sourire, miettes comprises. Il a l’habitude de mes manières assez brutes de décoffrage et je crois que c’est ce qui lui plaît chez moi, ce je-m’en-foutisme de la bienséance et des dogmes. Dans le même temps, j’entends presque le cœur de Gloria partir en chute libre. Elle tente une approche.

- Nous, on a parlé du tien. Ton père m'a dit que vous veniez à Vancouver pour les vacances et m'a proposé de venir avec vous à Capilano pour tes dix-sept ans. J'ai dit oui !

C’est au tour du cœur de Dick de tomber. Je jurerai qu’il avait l’espoir que son ex décline l’invitation. C’est lourd d’être au milieu de ce drame familial. D’un côté, j’ai envie qu’ils arrivent à faire la paix, la vie de Dick n'en serait que plus légère, d’un autre plus cette Gloria sera loin de lui, plus elle aura des chances de rester en bonne santé et moi ne pas aller croupir en prison. Le silence est troué par une pique de Jo. J’ai du mal à ne pas rire tant je trouve sa répartie exquise.

- Comme ça si tu tombes du pont ça nous fera un chouette souvenir de vacances.

Dick crache son biscuit par le nez et Gloria s’étouffe avec sa salive.

- Jo s'il te plaît fait un effort la situation est simple pour personne. Et je crois que ça ferait du bien à ton frère de rencontrer sa mère. Qu'il sache qu'il est pas juste tombé du ciel.
- Parce que tu crois qu'elle va vraiment venir ? Des occasions d'être là pour nous on lui en a déjà donné plein et elle a jamais été à la hauteur.

Les paroles coupent comme des lames de rasoir. Jo n’est pas à un âge où l’on sait faire des concessions et des compromis. Elle renvoie à sa mère la souffrance sans filtre dont elle est à l’origine. Mère et fille commencent à s’étriper verbalement, du bruit que j’aimerais bien faire cesser par un rugissement qui fermerait le clapet à chacune. Dick cherche mon regard, je n’ai pas la solution, enfin pas une qui lui conviendrait. Il finit par se reprendre, et couvrir les voix aiguës par la sienne. Il reprend mon argument : faire en sorte que Troy rencontre sa mère. Dick pose les règles et aussi un ultimatum. Gloria semble accepter la sentence, elle n’a guère le choix.

- Chérie ?
- Moui ?
- On part dans deux semaines pour deux semaines. Le premier samedi des congés d'école. J'ai une bouffe de prévue avec Brian et Alex le vendredi. Il y a de la place pour toi chez mes parents si tu veux venir avec nous à Vancouver.

Je regarde Dick avec un peu plus de tendresse que d’habitude. Il a agi, est allé droit au but, ce qui me convient tout à fait. Je caresse doucement sa joue, puis lance un regard à Jo qui acquiesce.

- J’en ai parlé avec Jo et lui ai demandé si ma présence ne la gênait pas.

Je cligne de l’œil, Dick comprend que j’ai tout entendu de leur discussion et aussi que contrairement à Gloria, je ne m’imposais ni à Jo ni à Troy.

- C’est donc avec grand plaisir que je viendrais voir de qui tu tiens.

La nouvelle semble soulager Dick. Je ne fais plus cas de Gloria. Mon portable vibre avec insistance, après un long soupir, je décroche.

*

- Je dois retourner au lycée…

J’embrasse Dick, salue Jo de la main et ignore Gloria. Le principal veut me faire une session rattrapage de la réunion que j’ai séchée. Ô joie !

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MessageSujet: Re: La Bête odieuse [pv Maf]   La Bête odieuse [pv Maf] EmptyLun 27 Avr 2020 - 18:55




 


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Il a bien du mal à saisir le fond de la pensée de sa belle. Quand du bout des doigts elle effleure sa joue, le flic oublie un bref instant la présence de son ex-femme qui aujourd'hui lui a réservé la pire des surprises. Un sourire amusé fait un passage éclair sur ses lèvres quand à l'entente de la réponse de Mafdet qui n'est pas celle qu'il attendait, qu'il espérait même, il comprend que cette dernière n'a rien loupé de la conversation qu'il a eu avec Gloria. C'est rassurant. Ce tête à tête n'en était donc pas vraiment un et il aime l'idée de savoir qu'en cas de soucis, la féline aurait pu venir l'aider à retrouver son calme.

C'est avec une joie qu'il a bien du mal à contenir qu'il accueille la réponse de la professeure de chimie. Jo a dit oui. Ce qui prouve qu'elle accepte sans mal la présence de la nouvelle compagne de son père. Et surtout elle va venir avec eux. Il va pouvoir lui présenter sa famille, lui montrer le quartier qui a vu ses jeunes années. Quartier certes à la réputation peu glorieuse que ses parents ont quitté il y a déjà quelques années, mais avant tout un lieu où chaque coin de rue est relié à une histoire. Des aventures datant d'une vie qui était plus calme que celle qu'il mène à présent. Une époque qu'il regrette par moment. Vancouver c'est chez lui, ça le reste malgré le fait qu'il n'y vive plus depuis quatre ans. Et c'est toujours avec joie qu'il y retourne.

Il ne vend pas la mèche, laisse encore planer doute sur le fait que son caractère il le tient de son père. Sa mère c'est autre chose. Plus d'autorité et moins de futilité. Mais toujours autant d'amour. Un petit bout de bonne femme qui aime voir le monde fonctionner en suivant des règles qui sont les siennes. Mafdet soupire puis récupère son téléphone avant de s'éloigner pour répondre à un coup de fil qui semble pressant. Quand la brune s'éclipse Richard ne perd pas de temps avant de se lever pour attraper sa fille et la serrer contre lui. Joanie grogne un peu lorsque le menton râpeux de son père frotte contre son front avant qu'un baiser sonore n'y soit déposé. Un tapement agaçant se fait entendre. Gloria même si elle a l'intelligence de ne pas ouvrir la bouche pour rappeler à tous qu'elle est là, ne doit pourtant pas apprécier l'idée de se voir être ainsi mise de côté. Dick pose un regard froid sur son ex-femme et marmonne quelques mots sur le ton de l'agacement.

-Tu avais cru quoi ? Que j'allais arrêter de vivre après ton départ ?

Et le pire c'est qu'elle aurait eu raison de le penser. C'est exactement ce que Richard a fait pendant presque neuf ans. Faire en sorte que ses enfants soient sa seule et unique priorité. Puis utiliser le peu de temps libre que ça lui laissait pour se tuer au travail. Et même aujourd'hui il n'en éprouve aucun regret. S'il avait fait de place pour une femme dans sa vie plus tôt il ne serait peut être jamais venu vivre dans cette ville. N'aurait jamais rencontré la féline qui vient de lui réchauffer un peu plus le cœur en acceptant de venir avec lui pour les congés.

Quand on parle du chat... Mafdet revient. La mine peu réjouie et son téléphone toujours en main. Quelques explications fusent. Elle doit aller se faire taper sur les doigts pour avoir séché le lycée. Bel exemple donné aux gamins de la part de leur professeure. Elle embrasse le flic qui souffle des mots taquins.

-Tsss l'école buissonnière.  C'est un sacré exemple que tu donnes aux mômes.

Dick est bien heureux qu'elle ait fuit le lycée quand l'occasion de le faire s'est offerte à elle. Il ne sait comment il aurait pu réagir seul face à son ex-femme et ces documents qu'elle avait l'intention de lui faire signer. Certes il ne l'aurait jamais fait mais il ignore et ne veut pas penser à ce qui aurait pu se passer si sa colère avait prit le dessus sur sa raison.

La porte claque. Immédiatement Richard baisse les yeux vers celle qui est toujours installée à table.

-Gloria tu peux partir. On se voit dans deux semaines.

Bouche grande ouverte la chose rousse met un peu de temps avant de cracher sa surprise. Elle n'a jamais aimé qu'on lui donne des ordres que ce soit à l'âge de vingt ans ou même encore aujourd'hui alors qu'elle a presque le double d'années au compteur.

-Tu me fous dehors ?
-On te guide vers la sortie c'est pas pareil.
-T'as bien réservé un hôtel ?
-Un carton posé près des poubelles ferait bien l'affaire papa...
-Jo c'est ta mère.
-Ça on en reparle dans deux semaines.

La mère, enfin celle qui devra attendre deux semaines pour pouvoir avoir une chance de se montrer digne de ce titre quitte sa chaise, fixe le duo qui prend un malin plaisir à la faire tourner en bourrique sans rien dire. Sa lèvre supérieure tremblotante en seul signe visible de son désarroi. À moins que tout cela ne soit rien d'autre qu'une comédie de plus pour espérer faire chavirer le cœur de sa fille qui s'est fait de glace à la simple vue de sa génitrice. Gloria ronchonne quelques mots, sans doute des reproches de plus formulées avec le peu de classe dont elle est capable de faire preuve. Tente un pas vers Jo pour un dernier au revoir, devient rouge vif quand la gamine recule en réponse à son geste.

Dick n'en peut plus et n'a pas le cœur à reprendre sa fille. C'est amusé qu'il observe le petit manège de la femme qui attrape son sac à main pour le serrer contre elle avant de faire claquer ses talons contre le sol, pour enfin partir en fracas.

-Je sais voir quand on ne veut pas de moi !
-Bye Glo !

La porte se referme bruyamment derrière la furie. Richard éclate de rire quand Joanie questionne.

-Combien de temps elle a mit à voir qu'on ne voulait pas d'elle ? Je crois qu'on va rire quand Mafdet la poussera du pont.



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