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Sujet: Beati pauperes spiritu Lun 26 Oct 2020 - 18:34
Beati pauperes spiritu.
Derek ac Evelyn
Manoir des Hale, matin pluvieux du, 18 Octobre,
Lorsque le talon haut d'Evelyn s'enfonça dans la terre meuble, seul un soupir sec et vite contenu trahit sa contrariété. Dire qu'elle était habituée à ces désagréments était une exagération mais la vie à New York - et surtout ses alentours - n'étaient pas toujours des plus hygiéniques. Cependant, Evelyn était toujours prête à ce genre d'aventures. Elle oubliait que le travail à Beacon Hills ne signifiait pas que le sol était toujours en parquet ou carrelage. Son regard glacial se port sur la boue recouvrant la pointe de ses chaussures rouges. Il lui faudrait les amener chez le cordonnier ou les confier à un nettoyeur professionnel. A nouveau, Evelyn soupira. Elle doutait trouver la même qualité ou vitesse de travail ici. Beacon Hills avait tout à envier à New York.
Evelyn n'osait pas se l'avouer mais elle appréciait la vie tranquille et bucolique de Beacon Hills. Elle n'avait rien de la mégalopole toujours réveillée de New York mais elle restait assez californienne dans son esprit pour être moderne et plaisante. L'avocate se serait certainement pendue au fond d'une grange si elle avait emménagée en Alabama. Beacon Hills était un bon compromis depuis son désir de fuir les affaires sombres des compagnies et de la haute politique et son accident. L'isolement de la ville l'avait forcée à se remettre à la conduite et ne pas reposer sur les taxis et Uber, aux prix exorbitants. De plus, Evelyn avait plus de temps et pouvait se préparer à viser ses objectifs.
Conquérir la mairie était l'un de ceux-là. Pour cela, il était clair que l'avocate devait se faire connaître de la ville aussi bien par sa personnalité que ses idées. Le cabinet n'attirait pas encore des particuliers et les quelques entreprises qui n'étaient pas basées dans de grandes villes ne suffisaient pas. Le meilleur moyen était une affaire, suffisamment scabreuse pour faire parler d'elle mais sans être macabre. Evelyn savait que les vieilles familles - ou les plus riches - étaient celles qui défaisaient les langues. Elle avait longuement étudié les vices juridiques et plaintes au cours des ans. Sa liste s'était vite rétrécie. Elle ne voulait voir son nom associé à une famille détestée de tous ou dans le tort - même si son métier interdisait de l'avouer.
Le sésame était le manoir Hale. Une famille fondatrice de Beacon Hills, frappée quelques années auparavant par une grande tragédie et la mort d'une bonne partie de la famille. Le clan semblait s'être reformé au fil des dernières années ainsi que la reconstruction de leur manoir, à l'orée de la forêt. Un projet qui s'accompagnait des éternels conflits sur les plans d'urbanisme, une mauvaise foi fragrante du garde champêtre et des plaintes. Une affaire somme toute basique. Une occasion parfaite pour Evelyn. Attrapant son attaché parfaitement rangé et ciré, Evelyn s'avança sur le chemin, verrouillant sa Ford d'un geste distrait. Elle vérifia une dernière fois l'impeccabilité de son ensemble tailleur-chemisier-veste de ce bleu qu'elle appréciait tant avant de passer un geste sec et contrôlé sur son chignon. Satisfaite, elle sonna à la porte du manoir et attendit d'entendre du bruit derrière le battant.
Bonjour, je suis Maître Evelyn Lair, avocate au cabinet Martins, Connor & Lair. Je souhaiterai à parler à Monsieur Hale concernant son litige avec le conseil municipal.
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Sujet: Re: Beati pauperes spiritu Mer 28 Oct 2020 - 17:27
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Derek ac Evelyn
Manoir des Hale, matin pluvieux du, 18 Octobre,
A peine le battant de la porte s'entrouvrit que, déjà, Evelyn prenait la pose formelle propore à ses entretiens préliminaires. Dos droit, menton parfaitement redressé et visage inexpressif. Seul un sourire de circonstance et purement poli égayait ses traits. Elle avait rarement eu des affaires avec des provinciaux comme clients ou adversaires. Cependant, certains dossiers l'avaient amené à devoir s'entretien avec des fermiers, bûcherons et autres métiers de la Nature. Elle avait toujours été étonné de leurs manières rustiques, voir frustes. Malgré les allures plus que respectables du manoir Hale, Evelyn avait entendu quelques rumeurs qui laissaient entendre que, si ils affichaient un certain patrimoine, ils n'étaient pas pour autant de la haute bourgeoisie terrestre.
Est-ce que l'on se connaît ?!
Evelyn eut un hoquet de surprise et ramena le bout de ses doigts devant sa bouche. Les yeux écarquillés, elle se rendit compte que les mots avaient quitté sa propre gorge. Reculant d'un pas, l'avocate regarda d'un air étonné son interlocuteur. Evelyn n'avait jamais laissé son trouble et son impulsivité s'immisçait dans sa vie professionnelle. Jamais. Elle ne comprenait pas pourquoi monsieur Hale la troublait à ce point. Le mot était fort mais véridique. Le trentenaire ne semblait pas en mener bien large avec son odeur écœurante de sueur et son T-shirt tâché. A vrai dire avec son grondement pour toute salutation, il aurait dû s'attirer les foudres d'Evelyn. Il n'en était rien tandis qu'elle reprenait contenance.
Pardonnez-moi Monsieur Hale. Pendant l'espace d'une seconde, j'ai cru que... Evelyn resta évasive. Elle était bien incapable d'expliquer le trouble qui la saisissait devant l'homme. Se raclant légèrement la gorge, elle ouvrit son attaché et en sortit quelques documents. Comme je l'expliquais, j'ai entendu parler de vos conflits avec la mairie. Je souhaiterai vous aider dans cette affaire, à titre gracieux, et vous soutenir pour monter un dossier et permettre une meilleure qualité de vie pour vous et votre famille.
Evelyn s'avança de quelques pas et montra les travaux préliminaires qu'elle avait rempli. Comparé à certaines affaires, le conflit entre la famille Hale et les services municipaux serait rondement mené et elle était à peu près certaine de donner raison à ses clients. Cela lui permettrait de se faire connaître auprès de la population mais également de la mairie tout en lui donnant une aura. Evelyn sourit poliment à l'homme, remise de son choc initial.
Vous remarquerez qu'il s'agit purement de différents vices de procédure et d'une méconnaissance du code urbain de la part de l'hôtel de ville. Le Maire de Beacon Hills semble privilégier son plaisir que son droit. Qu'en pensez-vous monsieur Hale ?
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Sujet: Re: Beati pauperes spiritu Jeu 5 Nov 2020 - 9:26
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Derek ac Evelyn
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L'espace d'une seconde, Evelyn crut que la porte allait se refermer sur son nez. Elle connaissait déjà la réaction qu'elle aurait eu. Tout d'abord, elle serait muette d'étonnement avant de hocher la tête d'un petit sourire satisfait. Evelyn aurait finalement tourner les talons pour s'éloigner. Les manières rustres et les insultes qu'elle avait pu connaître en sous-main tout au long de sa carrière lui avaient appris à contrôler ses émotions. Depuis quelques temps, il lui semblait malgré tout que la moindre frustration était synonyme d'une colère noire et d'une violence latente. Cette soif de haine et destruction... Evelyn frissonna avant de revenir à l'instant présent.
Je comprends tout à fait. Vous n'êtes pas sans savoir que le comportement en puissance d'un corps administratif trouve toujours ses racines dans le laisser-aller, ou non- de son corps dirigeant. Je suis sûre que nous trouverons un moyen pour que la mairie, ou ses employés se forcent d'eux même à emprunter les bons véhicules.
Avec un sourire poli, Evelyn entra dans la maison avant de se tourner vers Derek à moitié.
Merci pour votre proposition Monsieur Hale. Du café, je vous prie.
Quelques minutes plus tard,
La tasse cliqueta lorsqu'elle regagna sa soucoupe et Evelyn reposa délicatement l'ensemble sur la table basse. Reprenant une position droite et sévère sur le fauteuil. Evitant soigneusement de fixer son client - ils avaient toujours horreur de ce geste - elle porta son regard sur les jouets du canapé ainsi que l'ensemble de la pièce. Si Evelyn avait cru avoir affaire avec une bourgeoisie terrestre mais sans le sous, comme les anciens planteurs du Sud, il semblait que les Hale ne connaissaient pas la disette. Evelyn prit soin de noter cette idée dans un coin de ses pensées. Elle avait traité trop souvent avec des hommes vivant dans l'idéal d'un passé pourtant moribond, voir enterré.
Elle sourit à nouveau à Derek et hocha la tête doucement. Evidemment, elle avait fait son travail avec application. Elle ne connaissait certes pas encore les moindres détails du droit californien ou le code urbain de Beacon Hills mais Evelyn connaissait les schéma classiques de ces affaires. A vrai dire, comparer à New York, elle respirait plus librement. En d'autres temps, Evelyn aurait refuser de s'adresser à un homme comme Derek. Elle ne le connaissait absolument et seul un lien professionnel, encore vague, les réunissait. Malgré tout, Evelyn ressentait un léger malaise en présence de l'homme. Comme si il était de ces créatures charismatiques, à la personnalité imposante et l'aura attirant que l'on dénommait démagogues. Mais sans leur misanthropie profonde. Evelyn était perturbée et ce fut presque malgré elle qu'elle répondit.
Monsieur Hale, il est de coutume de la part des cabinets d'avocat s'intéressant à une ville pour créer une nouvelle branche de prendre des affaires mineures à titre gracieux. Vous avez sûrement déjà entendu parler du terme de pro bono. Un volontariat juridique si vous voulez. Evelyn étira son cou tout en frottant sa nuque de sa main gauche. Elle porta son regard bleu sur Derek. Cependant, je ne veux rien vous cacher. Je cherche à démonter une affaire simple, où la mairie est fortement impliquée et en tort. J'ai passé plus de vingt ans à New York à travailler simplement pour mon cabinet sans un regard éthique, ou presque, pour mes affaires. J'aimerai donner de mon temps à la res publica désormais. Quitte à devoir devenir maire.
Evelyn sourit en coin lorsque Derek lui expliqua les caractéristiques aussi bien provinciales que californiennes de Beacon Hills. Depuis deux semaines qu'elle était ici, Evelyn avait bien du mal à ne pas se rendre compte à quel point la vie était différente de New York, où même de la banlieue de Boston où elle avait grandi. Le simple fait que le responsable de supermarché se souvienne d'elle à chaque visite la laissait pantoise et excitait comme une enfant. Elle s'était perdue dans la monstruosité anonyme de la mégapole américaine qu'est la Côte Est. Elle se retrouvait enfin à l'autre bout du pays.
Ne vous en faites pas, monsieur Hale. J'ai parfaitement conscience des différences entre Beacon Hills et New York. Pour le meilleur pour le moment, mais j'ai comme l'impression que mes objectifs dévoileront une facette plus sombre de la ville.
Inconsciente de la portée de ses paroles, Evelyn eut un petit rire tout en attrapant son dosser. Jeter un coup d'œil à ses notes lui permit de remettre en tête l'ensemble de l'affaire. Son visage se figea alors que son regard parcourait les lettres dactylographiées, agrémentées de l'écriture soignée de l'avocate. Lorsqu'elle fut à peu près certaine d'avoir correcte mémorisé l'ensemble des vices de procédure parce lesquelles Evelyn comptait s'engouffrer elle reposa les papiers.
Si, idéalement, vous auriez un ou deux noms d'agents municipaux pour pouvoir discuter avec eux. Si nous pouvions obtenir le soutien d'un ou deux membres de la voirie cela nous donnerait une victoire à coup sûr.
Attrapant sa tasse de café, Evelyn but le fond d'une traire en observant Derek. Légèrement rougissante, elle reposa la porcelaine.
Excusez mon insistance, monsieur Hale, mais seriez-vous familier avec le Côte Est ? New York ou Boston peut être ? Je n'arrive pas à me défaire de cette impression de vous connaître.
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Sujet: Re: Beati pauperes spiritu Ven 20 Nov 2020 - 19:03
Beati Pauperes Spiritu
Derek ac Evelyn
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Sept années à New York n'était pas rien. Le fait que Monsieur Hale ait pu travaillé dans la finance, ou du moins y étudié, était un autre fait qui aurait pu rapprocher Evelyn de son client La différence d'âge était cependant bien trop importante. Même si elle avait eu l'occasion de travailler pour une compagnie l'ayant accueilli, l'avocate aurait probablement traiter avec ses manager, voir le CEO directement. Dans l'optique où Monsieur Hale aurait suivi ses cours à Columbia, Evelyn doutait l'y avoir rencontré. Elle ne fréquentait pas les évènements des alumni de la prestigieuse université et elle ne rencontrait que les nouveaux diplômés en droit.
Le nom du quartier était familier à Evelyn mais elle doutait y avoir mis les pieds. Ce n'était pas la clientèle à laquelle elle était habituée. Les tours de Manhattan ou encore la banlieue du New Jersey était généralement les endroits qu'elle fréquentait professionnellement parlant. Sa vie personnelle ne se limitait qu'à quelques bars huppés de Morningside Height et des clubs de sport sélectifs. Elle n'y croisait jamais plus de deux personnes malgré l'étage qe la salle occupait dans une tour de l'Upper East Side.
Effectivement, il me semble improbable que nous nous soyons rencontré.
Evelyn lissa son visage, ne voulant laisser la moindre inquiétude se lire sur ses traits. Une avocate confuse renvoyait une mauvaise image et elle ne voulait pas risquer de faire croire à Monsieur Hale que ses talents n'étaient plus ce que c'était. Certes, Evelyn agissait étrangement depuis l'accident mais elle avait repris en main de bien des façons sa vie. Plongée dans ses pensées, elle se figea soudainement. Ses sourcils s'arquèrent de surprise alors que sa bouche se plissait dans une moue réfléchie. Evelyn se tapota le doigt d'un air distrait, absorbée par ce qu'elle ressentait. Elle aurait été bien en peine de le décrire mais il lui semblait bien que son interlocuteur en était la cause. Prenant conscience de la question, Evelyn ouvrit de grands yeux et rit d'un air nerveux.
Mordue ? Je ne vois pas de quoi vous parlez monsieur Hale. A part une certaine addiction au café, je peux vous assurer n'être qu'une mordue de travail.
Confuse, Evelyn haussa un sourcil interrogateur et accusateur en direction du jeune homme.
La main d'Evelyn s'attarda sur son genou et ses doigts commencèrent à jouer des notes dans le vide. A l'image de son trouble de l'attention, son corps la trahissait et même les exercices qu'elle s'imposait s'enfuyaient. La présence de Monsieur Hale et ses paroles avaient déclenché une vague de panique, rare chez Evelyn. Comme tout adolescente digne de ce nom, l'avocate avait connu ces moments de doute où une catastrophe semblait vouloir se produire dans les secondes imminentes. Jamais pourtant elle n'aurait cru les revivre à quarante six ans. Elle l'avait menée des affaires devant la Cour Suprême américaine ! Evelyn pouvait bien survivre à une question embarrassante.
Profitant de l'absence de Monsieur Hale, l'avocate se passa la main derrière la nuque et s'enfonça légèrement en arrière dans le fauteuil. Dans une allure décontractée peu professionnelle, son armure s'effrita légèrement. Fermant les yeux, Evelyn soupira et essaya de recomposer son expression égale, propre à toute rencontre pour affaire. Aussi perturbant fut le personnage qu'elle côtoyait, elle ne pouvait se permettre de tels écarts. Serrant les maxillaires, elle rouvrit les yeux à l'instant où Monsieur Hale passait le pas de la porte. Se redressant, Evelyn reprit le contrôle d'elle même en un instant d'un effort de volonté. Attrapant avec plaisir la tasse de café chaude et encore fumante, elle prit également une part de gâteau par pure politesse. Avoir les mains prises l'empêchaient de céder à ses pulsions. Commença alors un échange étrange.
Mais...
Avant d'avoir pu se défendre, Evelyn se retrouva face à une main conciliante, mais ferme, lui demandant de la patience. Clignant des yeux lentement, elle inclina la tête sur le côté, invitant Monsieur Hale à continuer. Elle était curieuse de connaître les pensées de l'homme. Il semblait étrangement cultivé après la réputation qui lui collait au dos. L'histoire qu'il conta trouva étonnamment un écho au plus profond d'Evelyn. Quelque chose remua au plus profond de son être, tel le serpent desserrant ses anneaux autour de sa victime. L'instant fugitif ne dura guère plus d'une seconde. L'esprit cartésien et logique d'Evelyn réfuta d'un bloc ces quelques informations éparses.
Monsieur Hale, j'apprécie vos talents de conteur, vraiment. Peut être même vous inviterai-je les conter à mes neveux lorsqu'ils me rendront visite. Je ne comprends toutefois où vous voulez en venir... A quel moment croiriez-vous qu'une telle créature, venue de votre imagination, puisse m'avoir mordue ? J'en aurais été consciente bien avant.
Evelyn éclata d'un rire cristallin et quelque peu gêné. Son regard s'égara vers la porte d'entrée. Etait-elle seule avec son client ou ses hurlements resteraient-ils sourds si il devait se jeter sur lui ?
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Sujet: Re: Beati pauperes spiritu Sam 2 Jan 2021 - 14:09
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Désolée monsieur Hale. Je crois qu'un tel changement, surtout aussi violent, ne serait pas passé inaperçu. Je puis vous assurer que j'ai un contrôle absolue concernant mon identité et la nature de mon esprit. Evelyn pensa au combat de sa vie face à son trouble de l'hyperactivité. Certes, depuis quelques temps elle était plus cran et sujette à un relâchement de son attention. De là à se laisser convaincre d'être devenue une créature de légende, un fait révélé par un mystérieux trader légèrement brusque au fin fond des bois californiens... Evelyn n'était même pas sûre qu'une œuvre de fiction existe à ce sujet. Au moins la Transylvanie avait des accents plus surnaturels. A la réfléxion, Keanu Reeves était particulièrement adapté au fantasme de Mr Hale. Retenant sa langue, ô combien acérée, Evelyn voulut se lever et en finir avec cette conversation.
Elle se figea au moment même d'amorcer son geste lorsque son interlocuteur se pencha en avant. Mal à l'aise, l'avocate se donnait l'impression d'être une victime, dominée et manipulée par une simple présence. La menace latente que représentait le jeune homme semblait plus solide à chaque instant. Un frisson remonta le long du dos d'Evelyn qui se maudit. Soit elle surinterprétait la scène soit son mauvais pressentiment s'avérait juste. Ce qu'elle ressentait vis à vis de l'aura de Monsieur Hale et qui hantait une petite partie de son esprit depuis son arrivée.
Monsieur Hale... Ecoutez, Derek. Je vous en prie. Je n'ai pas besoin d'être convaincue. Je suis sûre que que je n'ai rien à craindre de vous et..
A nouveau elle se tut, arrêtée nette par la transformation physique de son hôte. Sa bouche s'affaissa alors que ses yeux s'agrandissaient. Une expression de terreur absolue la foudroya sur place avant, que peu à peu, des années d'entraînement ne reprennent le dessus. Son rythme cardiaque s'accéléra malgré tout alors que toute la bestialité du loup-garou devant elle se dévoilait. Evelyn ne pouvait nier ce qu'elle voyait. Aucun artifice n'aurait su imiter la transformation et encore moins son résultat. Consciente de son état, Evelyn cligna des yeux, les pupilles dilatées d'horreur, d'excitation et de surprise.
Oh merde alors.
Une main délicate vint se poser sur ses lèvres, comme pour cacher aux yeux du monde son oubli. Evelyn n'avait malgré tout pas d'autres mots. Monsieur Hale était réellement un loup garou. Ne sachant pas comment absorber la nouvelle, l'avocate recula contre son dossier, le visage marqué par le choc. Son identité et son mordant semblaient s'être évaporé au même rythme de la face démoniaque que lui montrait Derek. Une nature qu'elle partageait. Evelyn avait bien du mal à le croire. Avalant difficilement sa salive, elle finit par reprendre la parole.
Admettons... Admettons que j'accepte votre nature sans piquer une crise de panique. Croyons que je suis sûr quelqu'un de sérieux, ouvert d'esprit. Très ouvert d'esprit. Vous êtes donc un loup-garou... Mais qu'est ce que ça signifie ? Pris d'un mouvement de panique, Evelyn se frotta le visage de ses deux mains avant de regarder d'un oeil torve son interlocuteur : Qu'est ce qui prouve que moi j'en suis une. Je vais me transformer et me mettre à dévorer des enfants la nuit ?
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Sujet: Re: Beati pauperes spiritu Dim 10 Jan 2021 - 10:25
Beati Pauperes Spiritu
Derek ac Evelyn
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Regardant Monsieur Hale retrouver une forme plus humaine et acceptable, Evelyn prit conscience du poids sur ses épaules. Des années à s'élever au sein du cabinet, et du microcosme des avocats de New York, l'avaient habitué à accepter les conséquences de ses responsabilités et Evelyn pensait plus souvent en devoir qu'en droit. Malgré tout, son esprit cartésien acceptait avec la plus grande difficulté de se confronter à sa nouvelle nature. Elle ne comprenait simplement pas comment elle pourrait être en sécurité en étant porteuse d'une telle sauvagerie. Evelyn ne pouvait qu'associer le loup à la violence et à la chasse, une sorte de nuisible noble mais un nuisible tout de même.
J'ai toujours mangé de la viande, j'imagine que cela ne me posera aucun souci.
L'inquiétude de l'avocate tournait plutôt autour de son impulsivité qu'elle ressentait depuis l'accident. Elle commençait peu à peu à comprendre la tournure des évènements. A en croire la légende, les loup-garous se transmettaient leur maladie par les morsures, de la même façon que les vampires. Evelyn avait ressentit ces changements à la suite du violent choc sur l'autoroute, dans ce sombre tunnel new yorkais. Elle n'avait que de vagues souvenirs des évènements mais l'avocate avait pour elle un esprit agile et propre à décortiquer les évènements. Qui l'avait mordu restait un mystère mais elle était quasiment sûre du moment où c'était arrivé.
Désormais qu'elle comprenait mieux son état mental, instable et sur lequel elle perdait parfois contrôle, Evelyn était à la fois rassurée et effrayée. Connaître l'origine des maux ne les corrigeait pas pour autant. Son identité se fendillait peu à peu, cette coquille protectrice qu'elle se donnait. Evelyn refusait de voir tout cela voler en éclats. La violence n'était pas un outil efficace, elle était devenue avocate pour être la médiatrice du monde. Désormais qu'elle était un louve, saurait-elle porter ce poids et afficher un visage neutre devant les autres ? Evelyn ne voulait pas arracher d'un coup de patte la tête d'un employé fédéral un peu trop zélé.
Une avocate doit toujours garder un contrôle absolu sur ces sentiments et, surtout, sur leur partage. Nous ne pouvons pas laisser voir à un client que nous le méprisons ou que ses actes nous dégoûtent. laissa échapper Evelyn, le front plissé et le regard soucieux. Je crois que je comprends bien des choses qui me sont arrivées récemment monsieur Hale et je vous remercie. Malgré tout, je dois m'avouer effrayée par la teneur de vos propos. Suis-je vraiment condamnée à être plus violente et impulsive, à facilement me mettre en danger voir mettre en danger les autres ? J'aurai cru que vous seriez capable de vous maîtriser... Les loups-garous sont une légende, pas une réalité, pour la majeure partie des humains. Est-ce qu'appartenir à une meute vous aide à vous contrôler ?
Evelyn frémit à l'idée de faire parti d'une famille, d'un clan. Orgueilleuse et indépendante, l'avocate avait été le loup solitaire des milieux dans lequel elle évoluait. Seuls ses parents et son frère trouvaient grâce à ses yeux, et depuis la mort des premiers, Evelyn se repliait de plus en plus sur elle. En temps ordinaire, ses amis se comptaient sur les doigts de la main et, depuis son départ pour la Californie, cette liste se réduisait à peau de chagrin. Elle sourit faiblement à Monsieur Hale lorsqu'il évoqua sa naissance dans une famille composée de loups-garous. Elle ne pouvait qu'imaginer l'adolescence compliqué qu'il avait dû vivre. Elle-même n'avait pas été tendre avec ses parents.
L'avocat fronça légèrement les sourcils lorsque son hôte attrapa une peluche. Il était clair que le pauvre éléphant avait connu des jours meilleurs. Le discours qui s'ensuivit était d'une nature différente que le simple jouet d'un enfant. Evelyn ne pouvait qu'agréer avec les paroles de Monsieur Hale. Elle avait vu la lie et la nature humaine chez des personnes que l'on soupçonnerait pas. Qui pourrait penser que le maigre secrétaire, toujours serviable et présent, soit en réalité en train de détourner des milliers, voir des millions de dollars, pour sa poche ? Pas de femme malade, ou d'enfant à éduquer, il suffisait simplement de cette soif de pouvoir. Ce n'était qu'un exemple parmi d'autre et Evelyn aurait pu en donner des dizaines d'autres.
Elle savait qu'elle n'était pas un monstre. Ou tout du moins son esprit fier et logique ne pouvait l'accepter. L'avocate était bien des choses mais la malhonnêteté, la violence et la soif de sang n'en faisaient pas parti. Evelyn acceptait tant bien que mal les explications de son hôte et son esprit fusait à tout va. Le cousin de Monsieur Hale était un enfant, image même de l'innocence qui corroborait ce que pensait l'avocate. Qui plus est il apprenait également à se contrôler, comme toute jeune créature. Evelyn sourit en regardant le bras de son fauteuil dépareillé du reste de la structure. Elle jeta un coup d'oeil à la peluche et une moue méditative quant à la capacité de la peluche à résister à la colère d'un enfant.
Cette histoire de mantra ne trouva pas d'écho dans l'esprit de la jeune femme. Sévère, elle ne pouvait faire le rapprochement avec les exercices qu'elle s'imposait depuis de nombreuses années. Son hyperactivité lui avait appris un contrôle avancé de sa respiration et de son rythme cardiaque ainsi que quelques petites astuces propres à la pousser à se concentrer. Son esprit ne pouvait plus lors s'évader dès qu'il était occupé à une tâche spécifique, permettant à sa part consciente d'honorer son but: servir. Malgré tout, Evelyn ne voyait pas en quoi un mantra ne pouvait l'aider alors qu'elle observait le médaillon de laiton, poli par les ans.
Vous êtes sûrs que vos ancêtres n'ont pas expérimenté des drogues dans les années 70 ou qu'ils aient fait une cure de jeunesse en Inde ? ironisa Evelyn avec un sourire moqueur avant de reprendre : Rome ne s'est pas faite en un jour, Monsieur Hale. Elle n'en a pas moins brûler en moins de deux. C'est que je voudrai éviter.
Elle se tut quelques secondes, hésitant à faire part de son trouble. Passant un doigt dans le col de sa chemise, Evelyn étira son long cou avant de regarder son hôte, et mentor d'une certaine façon. L'avocate reprit le dessus en elle. Elle se devait de creuser le plus possible l'affaire et en sortir avec les meilleurs outils pour apprendre à se contrôler.
Ce que je vais vous dire doit impérativement rester entre nous, Derek. hasarda Evelyn en employant pour la première fois le prénom du jeune homme. Si je devais apprendre que vous en avez parlé autour de vous, notre deal tombe à l'eau. Voyez-vous.. Je souffre d'un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité. Mon esprit s'évade facilement et il me faut des efforts constants pour me concentrer. Ma nouvelle nature devrait avoir un impact là dessus, je présume ?
L'assurance qu'avait monsieur Hale au sujet de leur pomme de discorde rassurait Evelyn. Le loup-garou semblait prendre leur nature de manière sérieuse avec un ton léger et confiant. Il connaissait bien le monde dont il devait de proclamer l'existence, et plus encore, le maîtrisait. Evelyn sentait son coeur s'endurcir de nouveau à l'idée d'être guidée. Elle ne pouvait pas clamer avoir le contrôle de tout et tout à chacun mais l'aide était la bienvenue. L'avocate était froide, cynique et volontiers manipulatrice mais elle reste loyale envers ses valeurs profondément américaines. L'esprit de famille, de clan, qu'elle ressentait dans le discours de monsieur Hale éveillait ses racines irlandaises mais également son instinct.
Une nouvelle fois, cette surprenante rencontre sut réchauffer le cœur glacé d'Evelyn et rassurer son esprit en ébullition. Cet esprit qui n'avait jamais su se reposer un seul instant, victime d'une simple distorsion de la mère nature, voguant sur les ondes infinies de l'imagination et de l'oubli. Ses doigts tapotèrent l'espace d'un instant ses genoux tandis que le regard d'acier bleuté d'Evelyn se perdait dans le vide. Le sport et les exercices de méditation étaient la clé de la réussite d'un esprit sain pour un corps sain. L'avocate, rassénérée par la confirmation de monsieur Hale, hocha la tête vivement. Elle prenait conscience peu à peu de cette nature insolite qui était désormais sienne. Elle pouvait ressentir sa relation profonde à Gaïa, telle une ode pour réunir Humanité et Terre dans une dernière valse. Evelyn s'amusa de ses quelques pensées poétiques. Maintenant qu'elle comprenait ce qui avait changé en elle, le verrou de ses peurs s'étaient desserrer, lui enlevant un lourd poids de la poitrine.
Par chance, j'aime les sports d'endurance. Nous risquons de nous croiser dans la forêt, que ce soit pour chasser du lapin ou simplement s'épuiser.
Lorsque monsieur Hale se leva, Evelyn suivit aussitôt le mouvement. Ramassant ses dossiers d'un coup de main adroit, elle s'employa à ramener les rituels de sa vie au premier plan. Des gestes économes, se mêlait à sa posture droite. Plus vite elle reprendrait contrôle de son esprit, plus vite sa nouvelle nature se soumettrait à sa volonté. Comme pour l'aider, son interlocuteur ramena la conversation à sa première nature : une rencontre diplomatique, teintée de politique. Evelyn s'autorisa un petit sourire. Elle appréciait l'aide de Monsieur Hale et son soutien. Malgré les dehors bourrus du jeune homme, il était mature et peut être apprivoisé sous ses dehors d'ours mal brossé.
N'hésitez pas à m'appeler si le personnel de la mairie vous pose des soucis en public. Je me ferai un plaisir de leur rappeler les protocoles et ce que peut entraîner de prendre à partie un citoyen sans en informer les entités responsables.
Son esprit fulminait. Elle se pencherait plus particulièrement sur le code législatif de la Californie, qu'elle ne maîtrisait pas encore parfaitement. Les choses venaient de changer. Alors qu'elle saluait Monsieur Hale et reprenait le chemin de sa voiture, Evelyn digérait les conséquences des révélations. Sa course pour la mairie se transformait non pas en une ambition personnelle mais en une dette morale envers un monde auquel elle appartenait qu'elle le souhaite ou non. L'avocate ressentait un puritanisme profond vibrer dans son cœur et une loyauté envers cette nouvelle famille dont elle ne connaissait encore qu'un visage. Elle savait que tous ne seraient pas aussi prompts à l'aider, voir l'intégrer, que Monsieur Hale. L'avocate n'en avait simplement pas cure.
Seule une phrase lui trottait dans l'esprit. Avait-il vraiment fait référence à des incidents regrettables ?