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 La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ]

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Nathan Kitoshi

Nathan Kitoshi


Meute & Clan : Aucun
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La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ] Empty
MessageSujet: La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ]   La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ] EmptyMer 19 Mai 2021 - 21:51

Shin... cela fait plusieurs fois que je recommence cette lettre… et maintes fois, j’ai hésité à te l’envoyer. Maintes fois, je me suis dit que j’avais fait une erreur. Que je t’avais fait des promesses que je ne pourrais jamais tenir, malgré ma sincère affection pour ta personne. Après tout, j’ai disparu de façon si abrupte, sans te prévenir, sans même te laisser un mot… je ne peux qu’imaginer de façon bien faible comment tu dois te sentir. Je ne peux que faiblement concevoir ta déception à mon égard. Je ne peux que regretter de ne pas avoir eu le choix de te prévenir plutôt, ainsi que d’une autre façon. Je n’avais pas le choix… maintenant, laisse-moi t’expliquer pourquoi…

Il y a de cela environ deux semaines, peut-être plus, peut-être moins, j’ai disparu. Mais la raison n’était pas inutile. Elle me pesa sur le cœur pendant de longues nuits lorsque je suis arrivé à la demeure familiale. J’avais espéré revoir le Japon à tes côtés, dans d’autres circonstances, mais le destin en a décidé autrement. Le chef du clan est mort. Mon grand-père, si tu préfères. En soi, je suis bien d’accord avec toi, si tu lis cette lettre, il n’y a aucune raison à ce que je revienne pour sa mort. Mon oncle aurait dû prendre la tête du clan… mais ma mère s’y est opposée, me désignant comme chef de la famille, à cause du simple katana dont je suis devenu le porteur, le katana de ces légendes qui te font rêver s’avère être la source de ma plus grande peine au moment où j’inscris ces mots à l’encre sur le papier, dans la plus pure tradition. Sous le regard de ma propre mère. Mais pas en japonais, je ne lui ferai pas ce plaisir tandis qu’elle me force à accepter ma condition, une destinée qui n’est qu’entraves. Il ne faut n’est pas non plus qu’elle arrive à comprendre ce que je te raconte.

C’est donc pour cela que j’ai disparu sans te prévenir, dans le plus grand regret. L’on me force à m’incommoder d’un rôle qui ne me sied guère. Est-ce qu’à ton avis je mérite de diriger un clan de Yakuzas ? Je pense que tu me répondrais par la négation. Que veux-tu, je n’ai pas choisi de naître dans cette famille… la seule chose positive à ce retour, c’est de retrouver un lieu de mon enfance, d’anciens amis. Tu vas d’ailleurs adorer le jardin de ma mère, je pense. J’espère que tu n’abandonneras pas ton idée de voyage. Je ne suis qu’un détail. Les enfants dont tu t’occupes débordent de vie, du peu que j’ai pu constater. Les priver d’une telle expérience n’est pas ton genre… tu es un homme bon, Shin.
Malheureusement, je ne pense plus pouvoir me situer du même côté que toi sur la balance.

Je serai désormais un chef Yakuza, que je le désire ou non. Entre la cérémonie pour l’enterrement de mon grand-père, en bonne et due forme, et en suivant les traditions… puis mon accession au rang de chef, je te laisse imaginer à quel point j’ai pu être occupé. Au moment je suis en train de t’écrire, il pleut dehors. C’est étrange, de l’eau coule aussi le long de mes joues, légèrement plus salée que celle qui s’écoule dans le jardin familial, au gré de la colère des cieux. J’ai peur que cette lettre se froisse sous ma frustration. Je connais ta peur du monde duquel je fais partie. Je n’ai pas envie que cela s’aggrave. Je n’ai pas envie d’être source de problèmes. Peut-être que lors de ta visite que j’espère sincèrement, ce sera la dernière fois où nous nous verrons.

J’ai cependant réussi à convaincre ma mère que je devais retourner aux États-Unis, pour poursuivre ma destinée, car je n’ai jamais été quelqu’un de « classique ». Je n’y retournerai pas seul, je serais légèrement accompagné, comme lors de ma première venue, par un magnifique katana.

Tu es sans doute le seul « ami » que j’ai dans le pays de la démesure, et à l’opposé de mes désirs, je t’ai injustement traité. Sache que je ne regretterai toute ma vie, que je suis prêt à implorer tous nos dieux afin que tu m’offres ton pardon. Sur une note plus joyeuse, sache que ta sœur est en sécurité. C’est une des premières choses que j’ai voulu vérifier lors de mon « accession au pouvoir ». Plus jamais vous n’aurez de problèmes avec les gens « de mon espèce ». Rien que le dire de cette façon me dégoûte… mais c’est sur mon honneur de samouraï que je te fais cette promesse. Vous n’aurez plus de problèmes.

Que dire de plus ? Ici le temps est magnifique. Je n’espère pas de réponse à cette lettre, tout comme je sais que je n’ai pu avoir de réponse à tous les appels que j’ai essayés de faire aboutir. Ma mère avait ordonné qu’ils soient interceptés. Elle avait peur que je transgresse certains engagements, et la seule raison pour laquelle je t’en parle dans cette lettre, c’est pour garder une forme de transparence envers toi. Tu mérites de savoir à quel point ma vie, au cœur de ma mère patrie, est un enfer. Je remercie les dieux de m’avoir permis de te rencontrer, car tu étais la petite touche qui me permettait de me sentir chez moi, sans avoir à me traîner les chaînes de ma condition. Je te dois d’ailleurs sans doute beaucoup plus que ce que tu me dois, pour être honnête.

C'est effrayant comme il est facile de se confier dans une lettre… il me serait impossible de te dire toutes ces choses en face, tout comme il te serait sans doute impossible de me reconnaître. Fini la barbe, fini les cheveux longs. Encore un choix de ma mère, sauf que celui-ci, je l’approuve…

Je ne passe pas innocemment du coq à l’âne, j’esquive un sujet sensible… je ne suis pas doué avec les émotions, et si tu as lu cette lettre jusqu’ici, tu t’en rendras vite compte.

Perdre mon grand-père, prendre sa place, ce sont des événements dont je peux m’accommoder. Porter un katana étrange, ne pas pouvoir le quitter, je peux aussi faire un effort. Mais blesser quelqu’un comme toi, quelqu’un de si gentil, malgré les ombres qui composent sans doute ta personne, je m’y refuse.

Sache désormais qu’il te sera possible de me contacter par téléphone, si jamais tu as le désir de le faire. Je vais laisser le numéro sur un papier dans l’enveloppe, en plus de la lettre. Si tu le souhaites, tu pourras aussi me répondre par une lettre. Je prendrai le temps de la lire. Je n’ai que ça à faire, de toute façon, puisque ma mère s’occupe de tout le reste au final. Si ta réponse est positive, sache que tu es désormais sous la protection de mon clan, et c’est en tant que samouraï que je te fais cette annonce. Vous serez traités dans les plus pures traditions. Je pense que même pour toi, ce sera un beau retour dans le temps. Aux abords de Shiroyama, il y aura de quoi découvrir, pour petits et grands, pleins de bons plats à déguster, l’hospitalité de ma propre demeure en guise d’hôtel.

Par contre, je tiens te prévenir, il y aura énormément de Miko. Après tout, nous avons notre propre temple, si jamais certains parents et enfants désirent s’initier à l’art de la prière. Le dojo familial sera d’ailleurs prêt à t’accueillir si jamais il te vient envie de leur faire une leçon surprise. Je t’imagine bien faire ce genre de choses… je n’ai plus rien à dire maintenant.

Puisse les vents de nos dieux te menaient à bon port, où que tu souhaites te rendre. En ce qui me concerne, je vais t’attendre. Mais s’il te plaît, évite de me baffer si jamais tu viens… je t’attendrai de toute façon…

Amitiés,

Nathan.

PS : il se peut que lorsque tu me croises de nouveau, tu me trouves beaucoup plus… physiquement développé… depuis que je suis rentré, je subis un entraînement intensif afin de devenir un samouraï plus moderne. Et cela est passé par des séances de musculation à l'ancienne, presque dans le cliché, avec des bûches et ce genre de choses… ainsi que des mixtures secrètes préparées par une Miko dont je ne préfère même pas te parler tellement le goût me répugne…


Dernière édition par Nathan Kitoshi le Dim 13 Fév 2022 - 21:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ]   La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ] EmptyDim 18 Juil 2021 - 18:25

Je n’aurai jamais pensé ce matin, réveillé par la douce et alléchante odeur d’un repas préparé par ma tante, comme tous les matins depuis que j’habite désormais dans la grande demeure familiale, que je t’écrirai à nouveau. Et ce avant même d’avoir trouvé les dernières forces nécessaires afin d’avoir le courage de l’envoyer.
En effet, lorsque j’ai écrit la lettre précédente avec beaucoup de regrets et d’inquiétude en imaginant ta réaction, tes yeux parcourant chaque mot avec une frustration progressive, peut-être même avec rancœur… Une peur s’installa au fond de mon cœur, secondée par un flot d’angoisse…
Je n’aurai jamais pu concevoir que cela prendrait une telle tournure. Je n’aurai jamais pensé pouvoir éprouver une forme de plaisir candide dans l’écriture de lettres qui ne te parviendront sans doute jamais, Shin, car je ne serai jamais capable de te les transmettre par moi-même.

Malgré tout, j’ai appris à me connaître. À connaître mes forces et mes faiblesses. Mais je regrette que la vie ait dû m’imposer un deuil afin que je daigne ouvrir les yeux sur le poids de mon existence éphémère sur cette Terre qui accueille chacun de nous, de notre premier souffle, annonciateur de vie et de bonheur pour la plupart.
C’est d’ailleurs cette même Terre qui tient notre main fragile lors de notre dernier souffle, au moment fatidique où nous mourrons, dans le calme comme dans la tempête. Seul ou entouré de proches, peut-être même d’inconnus.

Par la suite, j’ai appris à me comprendre. À comprendre qui j’étais, si ce n’est qu’un simple homme comme bien d’autres, perdu, devant supporter un destin me semblant toxique, et cherchant inutilement à le fuir. Je pensais que quitter le Japon m’aiderait à résoudre mes problèmes… J’avais tords. J’ai toujours eu tords.
Ce n’est qu’après m’être regardé dans un miroir pendant toute la durée de mon vol pour revenir parmi les miens que la vérité m’a humblement frappé telle la caresse de la sagesse sur mon visage fatigué par le poids des années. C’est à ce moment-là que j’ai enfin compris. Le Bushido.
L’Honneur de mes Ancêtres. Pour moi, tout est lié, à ma vie et mes choix, fussent-ils bons ou mauvais…

C’est alors que j’ai enfin pu décider de ce que je voulais être. Mais il faut que tu saches que cette réponse risque de te déplaire. Même si les premiers jours furent difficile, je tends de plus en plus à accepter l’idée de devenir le leader de mon clan. En réformant certaines règles, j’en conviens. La barbarie de notre époque moderne doit cesser tandis que nous prétendons simplement honorer ceux qui nous ont précédé au fil des générations.
La raison de mon voyage par-delà les vastes étendues cobalt qui me séparent de la Terre de l’Ouest m’est alors devenue plus claire, aussi limpide que l’eau d’une cascade sous laquelle je n’hésiterai plus à m’immerger en quête de sérénité.
Ce pays lointain qui, soyons honnêtes, ne me manque guère.

J’y ai autrefois trahi ta confiance, sans vergogne, disparaissant tel un fantôme du passé hantant notre belle colline de Shiroyama. Par cet acte, j’ai alors perdu une partie de mon Honneur.
Pour le retrouver et réparer ma faute, j’ai entrepris une tâche qui risque fort de m’attirer tes foudres. Il faut que tu saches que malgré cela, je ne reculerai devant rien.

Il s’avère que j’ai demandé à mes hommes de rechercher ta sœur. Sans la contacter d’aucune manière. Je suis bien conscient de ta position sur le sujet, mais considérant ton désir de faire un voyage jusqu’ici, que ce soit avec tes élèves ou non, j’ai pris la liberté de formuler une hypothèse dans les méandres de mon cerveau.
Pourquoi ne pas profiter de ta venue afin d’en prendre la garde… en la ramenant aux US avec toi ? Je suis certain qu’Atsuko serait plus qu’heureuse en compagnie de son frère, que dans une famille d’accueil. Ce n’est qu’une idée que je balance au milieu de cette seconde lettre bien sûr, qui sera d’ailleurs envoyée avec la première, en sachant que tu y auras forcément pensé bien avant moi, de toute façon. (C'est ma façon de te dire JUST DO IT, au cas où je ne serai pas assez clair)

Ce serait par ailleurs un grand privilège pour moi que de tous vous accueillir durant la période sur laquelle s’écoule le Festival de Shiroyama. C’est un évènement organisé par ma mère durant lequel nous ouvrons notre domaine au public avant de partager les Traditions des Samouraïs. Même si c’est surtout pour faire rentrer de l’argent afin d’entretenir les caisses du Clan depuis que j’ai balancé des réformes à tout bout de katana, et non pas à tout bout de champs.
Et tu m’as énormément inspiré dans ce domaine, sans te mentir.
Ton passé avec les mafias a provoqué un écho en moi, qui a raisonné bien plus loin que tu ne pourrais humainement imaginer. Pour garantir que ton cas ne se reproduise pas pour d’autres personnes, je t’annonce avec beaucoup de plaisir que j’ai réformé les règles de ma « famille », de la source jusqu’au bout des branches, histoire que ce soit un Sakura prolifique dans le bon sens.
Pour te la faire courte, j’ai commencé à entraîner chaque membre du clan de façon adaptée et personnelle, pour mettre en valeur les qualités de tous et travailler sur leurs lacunes et défauts. C’est un travail absurde, de longue haleine, mais comment puis-je prétendre être capable d’enseigner correctement hors de mon pays natal, si je ne fais rien dans ce dernier.
Tu ne me croiras sans doute pas, mais en ce qui concerne mon Clan, d’ici que nous nous rencontrions à nouveau, nous ne seront plus Yakuzas. Nous serons le premier Clan de Samouraïs de ce siècle, avec des valeurs réadaptées à la folie moderne des hommes.

J’aurai vraiment aimé t’en dire plus, mais cela m’est impossible. Bientôt ces lettres feront un grand voyage pour te retrouver, et je dois aller m’entraîner à porter l’armure d’origine de mon très ancien grand père, l’évènement principal du Festival à venir étant de proposer aux gens de faire un duel contre un véritable samouraï en armure !
Je conçois l’absurdité de la chose, mais à la base, c’est une activité pour enfant qui m’est venue en copiant impunément Disneyworld. S’ils peuvent se permettre de laisser des enfants faire un duel contre Dark Vad-machin, alors moi, j’offre un duel contre un guerrier d’une époque révolue, qui lui a existé !

PS : Il faudra vraiment que vous profitiez de nos onsens, c’est une TUERIE…
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MessageSujet: Re: La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ]   La Pluie... serait-ce les larmes de mon coeur qui s'effrite comme les pétales de Sakura qui s'envolent dans la tempête... Tout comme le Sakura, poutant, je dois résister et tenir bon... [RP SOLO] [TERMINÉ] EmptyDim 13 Fév 2022 - 21:50

Troisième et dernière lettre d'une longue série qui je l'espère aura sue te captiver suffisamment longtemps pour que tu puisses me pardonner mes errances passées. Une lettre pleine de réalisation personnelle. Une lettre dans laquelle je désire placer un testament pour celui que j'étais lorsque je suis arrivé il y a de cela quelques temps. Au début, à la première fragrance de regrets que mon pauvre cœur a pu exprimer tandis que j'ai trahi ta confiance et mes propres espoirs de fuite.

Je ne vais cependant pas t'embarrasser d'excuses frivoles qui ne feraient que m'éloigner du sujet principal dont je veux te faire part, Shin. En effet, fini les détours maladroits pour éviter d'affronter une vérité certaine.
Je compte rentrer aux USA dès que possible, parce que je ne veux plus jamais avoir à faire au Japon. Je ne veux plus me sentir prisonnier d'une vie que je n'ai pas choisie. Ayant des comptes à régler auprès d'une certaine personne qui a osé commettre un crime que je ne saurais pardonner, il se peut que tu me trouves différent, mais je te prierais de ne pas en tenir rigueur. Je vais t'expliquer dans la suite de cette lettre le pourquoi du comment.
En effet, en me levant ce matin, j'ai appris que le sabre familial avait été dérobé au nez et à la garde de personnes qui se prétendaient être des gardiens efficaces. Je n'aurais pas pu être plus heureux, si je n'avais pas vécu un étrange rêve que je te détaillerai peut-être un jour.

À mon réveil, je me sentais trahi par mon passé et par ma propre famille. Lorsque j'ai appris quel méfait avais odieusement été commis, ce sentiment se transforma en quelque chose de nouveau. Au diable ce fichu clan, au diable ma famille, au diable mon destin.

Je me suis mis dans l'optique de retrouver le coupable, de lui faire payer. Il ne fut pas difficile d'apprendre que le voleur était en réalité une voleuse, une jeune femme enterrée au fin fond de mes souvenirs comme la vipère qu'elle était. Une véritable p... je veux dire, une fille de joie, toute droit sortie de Babylone. Rien que d'y penser, ma main tremble et mes mots se déforment en froissant le papier avec l'ardeur d'un taureau dans une arène de corrida qui se rue sur le débile qui secoue un tissu devant ses yeux.
D'ailleurs, j'ai pris cette histoire très à cœur, pour la plus grande surprise de ma famille entière, qui fut très enjouée à l'idée que je me décide d'occuper le rôle qui est le mien...
Je dois t'avouer que jouer le cinéma et leur faire espérer que leur rêve commun deviendrait réalité fut une chose très amusante, si ça pouvait me permettre de récupérer l'arme qui était devenue la mienne après toutes ces années. Une armée inutile dans des temps si modernes, mais dont la symbolique était désormais ancrée dans mon esprit.

En fin d'après-midi, nous avions retrouvé Yumi, celle qui avait osé me mettre en colère. J'étais sincèrement en colère, même si ça peut sembler étrange vu que tu connais mon manque d'attachement réel pour mon héritage familial. Pour la première fois de ma vie, je ressentais un véritable attachement envers quelque chose, et que l'on me le prenne, je n'ai pas apprécié...
Tout ça pour des histoires de rivalité, de contrôle de territoires, et d'autres choses dont je n'ai absolument rien à cirer. Ce que j'ai voulu sur l'instant, à la suite d'une pulsion inexplicable, c'était récupérer mon dû. Je l'ai récupéré, mais la moins que rien qui me l'avait volé a réussi à fuir. D'ailleurs, avec le recul, je ne saisis guère l'intérêt de voler un vieux katana. Même pour la symbolique.
Mais je ne peux pas laisser passer le fait que cette folle ait osé entacher l'histoire qui se cache derrière mon nom de famille. Outre le colifichet de « relique » que ce katana mérite, cela reste une œuvre des temps anciens, je ne peux permettre que son histoire se retrouve bafouée pour un simple désir de pouvoir entre familles. C'est une excuse blafarde pour entretenir de vieilles rivalités obscures. Le problème c'est que dans ce processus, ma dignité fut traînée mainte et maintes fois dans la boue. Je me suis senti très mal en y repensant après toutes ces années de fuite, car j'étais trop faible pour admettre mon mal-être…

Honnêtement je ne sais même pas pourquoi je t'en parle dans cette lettre que tu ne liras probablement jamais. Vois-tu, j'ai ressentis quelque chose que je n'avais jamais ressenti. Quelque chose que je ne veux plus jamais ressentir. Plus jamais.
Je vais revenir en Amérique. Je vais chercher quelqu'un dont je me souviens à peine. Je suis sûr que cette personne aura les compétences requises pour m'aider à m'assurer que la vipère ne se relèvera plus jamais après que le sabre se soit abattu pour lui couper la queue ou la tête…

PS : Tu risques de ne plus me voir pendant un moment, tout comme ma famille d'ailleurs avec qui j'ai fièrement coupé les ponts de façon définitive. Mais sache que je serai là, et que nous croiserons peut-être. En attendant, je suis enfin heureux d'avoir pu confronter ma mère, tandis qu'une goutte de sueur coulait le long de sa joue, parce que le katana était pointé vers elle, pour une fois, lors de mon retour.
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