Derrière le buisson ! feat Landon Temmel.

Derrière le buisson feat Landon Temmel !

La nuit a été atroce, envahie de visage et de mort. Des liens qui se font sans logique aucune. Mon père tué par mon ancien tuteur… la meute ou Liam et Stiles…

À ce nom, j’ouvre mon téléphone et regarde s’il m’a laissé un message. Il est tellement occupé avec ses études qu’il n’a pas beaucoup de temps. Et ce manque de réponse me stresse un peu… ce qui n’aide pas avec les cauchemars.

Depuis un moment, mon ancien tuteur me hante dans mes cauchemars et même si j’arrive à me réveiller sans tracas, cela me mine pour la journée. Je me lève doucement, défaisant les draps, et m’installe au bord du lit.

Assis, je me frotte le visage, les cheveux pour faire partir la fatigue. Elle ne reste jamais de toute façon, sauf quand elle est bien trop grande pour être supportable. Et là, je m’écroule comme une souche sur le lit, mais par chance, j’arrive toujours à faire de micro sieste…

Je me regarde dans le miroir. Peut-être que je devrais en parler à quelqu’un… Willem m’écouterait et toute la meute aussi. Dick sûrement pourrait m’aider sur plein de sujets, mais je ne souhaite pas les ennuyer avec un stupide rêve qui revenait. Sûrement un stupide rêve pour m’effrayer et juste montrer que je stresse trop… Mais il n’annonce sûrement pas la suite de ma vie. Je ne sais pas lire dans les pensées et ne possède aucun don de voyance. Et, jusqu’à preuve du contraire, les loups n’ont pas ce pouvoir… Sinon les chasseurs n’en tueraient aucun.

Je secoue la tête, me tapote le visage et me lève pour aller me doucher. Aujourd’hui, pas d’école, non, que je sèche les cours, mais c’est le week-end, et qui dit week-end, dit deux choses : rester à la maison ou sortir. Mes amis étant occupés, j’ai décidé de sortir… Une bonne sortie loin du bruit, de tout et à l’abri des autres.

Le besoin d’être seul m’a happé en fin de semaine. Un moment de solitude, au côté des arbres, des animaux. Un moment parfait pour lire.

J’enlève mes vêtements, passe sous l’eau de la douche et y reste longtemps. L’eau détend mes muscles, calme la fatigue qui s’efface d’elle-même. Un bien être s’installe et, quand je sors de la douche, je me sens bien ; je sens bon.

Habillé, je sors de la douche et me prépare un déjeuner. Maman est déjà partie au travail. En vente, c’est le week-end qu’on a le meilleur chiffre d’affaires. Je lui prépare le repas du midi, prends un livre au hasard dans ma bibliothèque, un paquet de skittles et sors de la maison. Je ferme la porte et part, à pied, à la boutique.


Maman parle avec du monde et j’attends qu’elle ait fini avant de la déranger. La vente faite, je m’approche d’elle. Un sourire étire mes lèvres et je pose le repas sur le comptoir.

— Tiens maman, ça sera mieux que manger Macdo. Et bon courage pour la journée, je vais faire un peu de lecture en forêt.

Un sourire de sa peur me suffit pour tout merci. Puis je la laisse seule au travail pour ne pas entraver ses ventes.

Je me prépare à courir un petit moment pour rejoindre la forêt. J’observe à droit et à gauche pour être sûr qu’il n’y est personne et fonce. La route de la ville s’efface lentement pour laisser place à la terre, qui se transforme en forêt. Fini les villas, les maisons et les immeubles, maintenant place aux arbres et buisson. Un lieu parfait pour être seul. Sauf quand il y a des monstres qui s’y déplacent. Wendigo, loup-garou ou humain. Mais j’ai un atout dans ma manche. Ou deux. L’un s’appelle Alex et Charlie et l’autre c’est Will, qui n’habite pas loin non plus. Peut-être Derek, s’il se souvient de moi… Et cela ferait trois atouts.

Je continue ma course. La fraîcheur de la forêt se colle à ma peau, une douce rosée qui s’évapore avec le soleil. Les animaux chantonnent annonçant le calme alentour. Ni monstre ni autres créatures bordéliques pour gâcher la journée.

Le chantier se dirige vers le lac et je me décide à emprunter un chemin différent. J’entre dans l’antre de la forêt. Autour de moi, arbres et buissons me tiennent compagnie. Je marche quelque mètre encore et trouve, bien caché derrière un buisson, une petite place pour moi. Je m’y installe vite, même si je me doute bien que personne ne risque de me la piquer. Avec toutes les histoires qui se passent ici, les gens ont tendance à ne pas trop venir par là.

Allongé sur le ventre, j’ouvre mon livre. Un roman intitulé Dôme de Stephen King. J’ouvre la première page et débute ma lecture. Le tout s’accompagne des bruits de la nature, comme dans un livre audio. Même si je parle dans ma tête. Les animaux m’accompagnent pour rendre l’histoire plus réaliste… Peut-être qu’au final, j’aurais mieux fait de le lire chez moi… Cela commence bien… Comme presque tous les romans de l’auteur. Plein de morts dès le départ… Je continue ma lecture, puis bâille doucement. Mes yeux se ferment tout seuls, je les ouvre aussi vite, mais ma tête se penche doucement. L’envie de dormir devient trop grande. Ma tête dodeline et le sommeil l’emporte : je vais me reposer pour quelques secondes. J’ouvre la bouche et respire calmement. Endormie.

Derrière les buisson feat Landon et son sourire !

Les lignes d’écritures de mon livre se troublent. Mes yeux se ferment doucement à cause de la fatigue accumulée ses derniers jours. Je n’ai pas pu lire une seule ligne de mon livre, ni même manger un bonbon. De toute façon, je sais que je n’aurais pas pu y arriver. La forêt est un endroit qui me calme, m’apaise doucement, comme si je ne craignais rien en ces lieux, alors qu’il y a beaucoup de fous qui y vivent, même si des gens bien y habitent aussi, comme Willem. Mais je ne peux empêcher de venir ici pour me reposer. Pour être au calme, la forêt m’apaise beaucoup : c’est même une partie de mon ancrage pour le côté garou. La forêt, le vent, la nature, les animaux. Tout cela me calme et même les animaux sont d’accord. Ma peau sent un poids plume se poser sur mon dos. Un chant d’oiseau suivit, comme un filet protecteur. Une douce fourrure se frotte à mon visage et reste un moment. Mais fatigué, je ne résiste plus au charme de Morphée. Je le rejoins vite fais et dors sans m’inquiéter du reste, même pas de ce que font les autres animaux.

Le sommeil, d’abord léger, sans aucun rêve ni cauchemar m’aide à récupérer. Une récupération importante pour aller mieux les jours suivants, mais, comme à mon habitude, cela ne dure pas. Épialès, sans me laisser le moindre répit, convoque ses cauchemars au plus vite. Fini le calme et le sommeil réparateur et bonjour la peur et la gesticulation. Mon père m’apparaît soudain, comme à chaque fois. Son visage s’impose à ma vue, la bouchant totalement. Terrifié, j’essaie de me réveiller, mais il me contrôle, m’empêche de sortir. Mon esprit domine mon corps et me montre tout ce que j’aimerais oublier. Enfermé dans une pièce, j’entends des cris. Derrière la porte les voix de gens que je connais s’envolent. Mon père est là, c’est lui qui parle le plus, qui élève la voix. J’entends dans la dispute, comme une joie non feinte… Je me lève et m’approche de la porte, tente de l’ouvrir, mais elle est fermée à clé. Derrière, les sons augmentent, puis le pire arrive… Un simple bruit qui coupe la conversation. Une arme à feu.

Enfermé dans la pièce, je ne tiens plus debout, tombe à terre et regarde dans le vide. Pourquoi me suis-je attaché à quelqu’un ? Je devrais arrêter, cela finit toujours mal…

Je ne pense plus à rien, attends juste que la porte s’ouvre, car elle s’ouvre toujours et fait venir mon père qui me sort et me montre le spectacle… Qui cela sera-t-il cette fois-ci ? Le cœur battant, je regarde partout autour de moi, je ne désire pas sortir. Je veux rester terré là, caché, à l’abri, mais il me force… Il me lève doucement ; je ne me laisse pas faire. Mon cœur est sur le point d’exploser… Je force pour rester là, mais sens une autre douleur s’installer. Une douleur au niveau du visage. Quelque chose m’écrase. Il n’y va pas de main morte et cette souffrance m’aide à sortir de mes cauchemars. Je le sais, car, quand j’ouvre les yeux, elle est toujours présente. Et si j’avais rêvé cette histoire de loup-garou et que j’étais toujours chez lui… Et si… je ne rêvais pas l’attaque, mais la subissait toujours ? La peur persiste encore. Je secoue la tête, détruisant cette idée. C’est impossible que j’aie inventé tout cela… Enfin, je l’espère…

Une chaussure m’écrase et se retire. Par réflexe, je plaque ma main sur la joue, sens la trace de la chaussure. La douleur est présente, mais se calme. Paniqué, et encore dans mon rêve, je regarde partout autour de moi. La journée est presque terminée. Je me demande ce qu’il se passe. Qui est là ? Qui m’a réveillé ? J’espère que ce n’est pas lui… Toujours couché, j’examine la forêt, entends une voix. D’abord elle s’excuse et juste ce mot me rassure. Il ne sait jamais excuser. Mais la suite me bloque.

— Désolé, dis-je par pur mécanisme.

J’ai un mouvement de recul involontaire, puis m’arrête. Je ne bouge pas, respire doucement pour calmer ma peur et me tourne vers l’homme qui me parle. Le voir me rassure. Il est jeune. Beau aussi et souriant. Sourire sexy, voire charmeur qui plus est. Tout ce que n’est pas mon père. Devant cette évidence, un faible sourire s’affiche sur mon visage. Je suis rassuré, mais la douleur est toujours là. Pendant ma réflexion mes yeux ne l’ont pas quitté.

Je l’ai regardé un long moment, puis me suis arrêté. Ni par rougeur ni par honte : regardé une personne longtemps ne se fait pas. Pour paraître moins étrange, je me gratte la tête ; efface la marque de chaussure sur ma joue et me lève. L'envie de me battre est toujours inexistante, et comme à mon habitude, essaie de m'en sortir sans.

— D’habitude il n’y a personne par ici… Les gens évitent la forêt. Alors j'en profite.

Je lui montre le livre de Stephen King que j’avais posé sur la petite couverture et le petit paquet de skittles.

L’envie de lui dire merci pour m’avoir réveillé de ce cauchemar qui ne désirait pas me libérer, me vient, mais je me dis qu’il s’en fout… Et risque de me trouver encore plus bizarre que je ne le suis. Que lui dire de plus ? Me présenter ? Je ne sais pas trop… Mais je me lance tout de même.

— Au fait, je m’appelle Caracole, vu que tu as marché sur mon visage, peut-être que tu veux savoir le nom à celui à qui il appartient, rigolé-je un peu, avec un sourire comme le sien, peut-être moins éblouissant.

Derrière les buisson feat Landon et son sourire !

Un court blanc s’installe après la conversation. Enfin, est-ce que des hochements de tête peuvent-ils transformer un monologue en conversation ? Je ne sais pas et ne rajoute rien. J’attends tout simplement qu’il réponde ou fasse quelque chose, mais il reste ici, en pleine réflexion. Je le regarde un long moment, un peu gêné par le silence, mais lui est actif. Du moins, son visage change d’expression. D’abord il me sort un petit rire, puis un sourire, moins charmeur que le premier, mais il semble plus brillant, à moins que je rêve… Je plisse des yeux une seconde et me concentre sur lui.

L’inconnu.

Il m’examine, un peu comme je l’ai observé. Je pourrais même dire qu’il me scrute. Devant le regard, je ne peux m’empêcher de me gratter la tête, comme pour faire cesser le calme. J’active mes sens lupins et écoute le bruit des oiseaux et autres animaux. Ils sont une alerte aux dangers et une grande protection. Surtout quand tout devient silencieux : un silence pesant qui montre la violence à venir. Là, il n’y a pas de problème… Les oiseaux chantent. Il n’y a pas de monstre… Enfin, s’il y en a, ils ne sont pas ici et cela me rassure un peu. Il n’est pas en danger au moins et moi non plus. Dick m’a toujours dit de faire attention en forêt. Une mésaventure au camping. Pourquoi pensé-je à cette histoire moi ? Juste, car je me suis endormi et qu’il m’a marché dessus ? Au moins, il s’est excusé, même s’il s’est rétracté aussi vite.

Au souvenir, je m’empêche de sourire. Heureusement pour moi, il ne semble pas vouloir me manger. Il n’a ni les dents ni l’od… Je n’ai jamais croisé de Wendigo, donc je ne saurais pas reconnaître leur odeur, mais il est humain. Il ne sent pas le surnaturel. Cela j’en suis sûr. Il me scrute un long moment sans rien dire. Son sourire s’efface pour laisser place à une autre expression. Je hausse un sourcil, copiant un druide que je connais depuis un temps. Tente-t-il de m’imiter ?

Puis tout s’arrête, il ouvre la bouche et moi les oreilles. Dans sa voix, je perçois de l’humour, une réponse humoristique à ma phrase finale. En même temps, il tourne les talons et s’apprête à me laisser là. Devant son départ, je m’inquiète un peu. Et s’il tombait sur un garou ? Enfin, un autre garou que moi ? L’envie de le suivre me happe, mais je ne pense pas qu’il ait envie. Alors je tente un truc et réponds à sa phrase… Enfin, essaie.

— Oui, elles ont bien marqué la joue, baragouiné-je sans vraiment savoir pourquoi. D’abord, avec un sourire, puis une faible grimace pour la douleur, mais il n’a pas fait exprès.

Je ne vois pas son visage ni son expression, mais il m’offre la possibilité de l’accompagner pour un temps. Je regarde mes affaires sur le sol et capture la couverture, avec livre et sucrerie à l’intérieur. Quand je me retourne, il a déjà pris de l’avance. Je prends le paquet de bonbon dans une main et l’ouvre pour en manger un.

— Si je te dérange pas, je veux bien. Par contre, c’est pas Caren, c’est Caracole, carac si tu aimes faire court.

J’accélère ma marche quelque mètre avant de le rejoindre et dans la précipitation, m’emmêle les pinceaux dans une racine, sans pour autant m’aplatir tête la première, grâce au tronc d’arbre à côté. La chance du débutant pour les novices, ou celle du loup-garou pour les connaisseurs. Moi qui suis là pour qu’il ne soit pas de problème (enfin, dans ma tête), je montre toute ma grandeur… Je perds de mon agilité à force de ne pas me battre ?

— Au fait, tu veux des bonbons pour la route ?

Je lui tends le paquet, espérant qu’il n’est pas vu ma semi-chute, mais craint qu’il ne l’ait remarqué. Pourtant, j’ai l’impression qu’il garde le silence, comme s’il aimait cela.

— À moins que tu préfères marcher au calme ?

Je continue de le suivre, sans parler, le laissant décider de ce qu’il veut faire pour la suite. Même si l’envie de savoir son prénom est là. J’ouvre la bouche, puis la referme et me force à garder le silence. Il me donnera son prénom quand il le voudra.

Derrière le buisson feat Landon

Je me doute bien qu’il m’a vu presque tombé et me rattraper à l'arbre. Je l’ai remarqué au sourire qu’il avait à ce moment-là. Et, même ma tentative pour changer la donne n’a servi à rien. Il a simplement décliné les bonbons. Qui sait, il a peut-être raison. Les bêtes sentent bien mieux que les humains et peuvent nous retrouver plus vite. Je ferme le sachet et marche sans un bruit. J’essaie d’être le plus discret possible. Un caractère presque inexistant chez moi, vu qu’habituellement, je parle beaucoup… Mais j’ai compris qu’il désire et aime le silence.

Je laisse l’inconnu dans ses pensées, me demandant, parfois ce qu’il pense. Même si, avec mon côté lupin, j’ai de meilleures capacités, je ne sais pas lire dans les pensées. Dans un autre sens, cela ne me gêne pas trop. Je n’ai pas à devoir gérer mes pensées et celle des autres…

Depuis, quelques minutes, c’est silence radio, même les rares animaux ont décidé d’être calme, même si, je les entends encore avec mon ouïe. Ce qui est plutôt bon signe, surtout que la nuit approche et les animaux sauvages ont tendance à aimer sortir de nuit. Silence radio aussi avec le jeune homme sans nom. Je le regarde un long moment, tente de deviner qui il est. Je cherche à lui mettre un nom et voir si je m’en approche quand il me le dira… Mais n’y arrive pas : pour le moment, il est bien trop silencieux pour que j’y arrive. Même s’il amène avec lui beaucoup de charisme. Pourtant, tout comme moi, je sais qu'il a ses propres secrets. Facile ou difficile ? Je ne sais pas... J'arrête là mes pensées et passe à autre chose.

J’observe le ciel un moment, mais les arbres m’empêchent de voir les astres solaires. Dire qu’une fois sorties de la forêt, les étoiles seront invisibles à cause de la lumière. Dire qu’à quelques kilomètres, le désert nous permet de voir une partie de la Voie lactée.

Perdu dans mes pensées, je n’ai pas vu le temps passé, mais la fraîcheur du vent je l’ai un peu senti, tout comme l’odeur de la ville et de la chaleur qui s’échappe de la route. La forêt s’est doucement effacée et une grande partie du danger a disparu. Pourtant, je continue de le suivre et marche à ses côtés. Une quarantaine de minutes plus tard, nous atteignons le campus. Campus que je regarde, l’air ébahi. Il est bien plus grand que notre lycée. Immense, même. Et dire qu’on m’explique que c’est une petite faculté. Comment ça doit être dans les plus grandes villes ? Mais je garde le silence.

Landon s’arrête soudain, il a atteint son but et m’informe qu’on se sépare ici. Pourtant, une petite joie s’infiltre en moi quand il me dit qu’il a retenu mon nom et que c’était pour rire… Je souris. Un petit sourire non forcé et m’apprête à partir, même si l’envie de rester ici me vient. Hésitant, j’attends. Que dois-je faire ? Il m’a invité à partir et je devrais l’écouter. Puis, je remarque que Landon revient vers moi, comme si un truc nous avait collé l’un à l’autre et pense directement à Hisoka et son Bungee Bum qui colle tout sur tout type de matériaux. J’ouvre la bouche pour parler, mais trop tard. Il se cogne contre moi. Une faible bousculade. Néanmoins, moins douloureuse que la chaussure. Peut-être qu’il aime bien cela ? Quand il remarque que je suis toujours là et qu’il s’est cogné à moi, il sourit.

— Sûrement, il faut découvrir pourquoi maintenant. J’espère que c’est de bon augure. Déjà, la créature aime bien qu’on se rentre dedans.

Durant ma phrase, j’ai examiné le livre qu’il a entre les mains. C’est une encyclopédie sur la magie. Et de voir cela me rappelle de bons souvenirs. D’excellent même. En cherchant de livre sur la mythologie, j’ai rencontré la personne que je considère comme un grand frère, même s’il est parti loin d’ici . Puis l’envie des bonbons de Landon me revient en tête.

— Oh oui, tiens, si tu en veux ! C'est bon les douceurs.

Je lui tends le paquet et souris à mon tour. Intrigué tout de même par le livre qu’il possède, je ne peux m’empêcher de lui poser une question.

— Tu t’intéresses à ce qui a trait à l’occulte ? Je trouve ça intéressant aussi.

Puis garde le silence à nouveau. Pas que j’ai peur, mais, j’ai beaucoup parlé en peu de temps. Un sourire contrit s’affiche sur mon visage, suivi d’une faible rafale qui joue avec mes cheveux.

Derrière le buisson feat Landon

Une lueur d’inquiétude perce mon regard et me fige sur place. Elle doit se voir depuis l’ISS, tellement je n’arrive plus à parler. Ai-je dit une erreur ? Pourquoi parle-t-il de loup ? Et pourquoi de suite penser qu’un loup m’aurait mangé ? Les dernières paroles de l’inconnu m’ont donné un étrange sentiment, tout comme les battements de son cœur. Aucun mensonge, rien du tout, il dit juste ce qu’il pense. Il sait déjà certaines choses sur le monde surnaturel. Son côté sûr de lui me montre cette réalité. Je le ressens au plus profond de mon être. Si cette hypothèse s’avère juste, je n’aurais pas à me cacher… Mais si j’extrapole, si ce n’est qu’une phrase pour me rendre plus loquace et que je lui en parle… Je risque d’avoir des ennuis. Je me souviens la dernière fois que j’en ai parlé à quelqu’un. Elle s’est enfuie aussi vite, même si cela n’avait pas l’air de la déranger plus que cela…

Se moque-t-il de moi ? Je le regarde un long moment. Que dois-je dire ? Qu’attend-il de moi ? Une réponse ? Pourquoi a-t-il insisté sur le dernier mot ? Un code ? C’est un chasseur ? J’observe la nature qui nous entoure, cherchant d’autres chasseurs. Est-il solitaire ? Pourquoi n’est-il pas armé ? Devant mes questions, je bloque et tente de trouver un élément pour oublier mon inquiétude. Je l’entends mastiquer. Quelque peu brute, arrogante. Lui, j’ai l’impression. Est-ce cette phrase qui m’a troublé ? Celle d’avant ? Il a été assez direct pour en savoir plus sur moi… Une première. Personne n’a réagi ainsi avec moi. S’intéresse-t-il vraiment à moi ? Son regard m’a donné l’impression que oui, tout comme ses questions. Ou est-ce sa manière de me regarder qui me bloque ? Son pied qui tape le sol ? Sa manière de mastiquer… Son côté, je me crois supérieur ? Je devais taire mes pensées pour passer à autre chose et arrêter de me vendre si facilement.

Je ravale ma salive, sans pour autant prononcer le moindre mot. Pourquoi je pense autant ? Dois-je tout garder pour moi ? Le dire à quelqu’un ? Je réfléchis le plus vite possible, mais ses ordres m’en empêchent. Un stress ? Des souvenirs qui reviennent ? Pourquoi ?

Mon téléphone sonne, je regarde l’inconnu, et décroche, avant de m’excuser et de devoir partir. Sauvé par une simple sonnerie, surtout si j'aurais du lui dire mon pire secret.