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| Orageuses retrouvailles [Alex] | |
| | Auteur | Message |
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Charlie Crowley
Meute & Clan : Clan des Gardiens Âge du personnage : 26 ans
Alias : L'ami des civets Messages : 344 Réputation : 165
| Sujet: Orageuses retrouvailles [Alex] Mar 18 Aoû 2015 - 13:30 | |
| Orageuses retrouvailles
Charlie jura entre ses dents. A croire que quelqu’un, quelque part, s’amusait à mettre sa patience à l’épreuve. Depuis ce qui lui semblait des heures, la pluie tombait sans discontinuer, et les rafales de vent se faisaient de plus en plus violentes. Il était trempé jusqu’à la moelle. D’un geste agacé, l’ours chassa l’eau de ses yeux. Il n’y voyait goutte, et ce foutu piège qui refusait de lâcher… Abandonnant sa recherche tâtonnante du mécanisme qui aurait ouvert sans heurt la gueule de l’animal d’acier vorace, ses doigts se crispèrent autour des mâchoires de métal. Un craquement sinistre se répercuta entre les arbres, couvert par les crépitements de la pluie et le grondement du tonnerre. Autant pour la méthode douce. Sans demander son reste, le lapin libéré fila et disparut dans la nuit en boitillant.
« Mais… Reviens, crétin ! »
Cet imbécile n’irait pas loin avec une patte brisée. Malheureusement, le garou ne possédait aucune capacité curative. La seule chose qu’il pouvait faire dans ces cas là était de déposer l’animal blessé chez un garde chasse ou un vétérinaire. Encore fallait-il qu’il le retrouve. Charlie leva les yeux au ciel. Il aurait pu estimer ses chances de retrouver son protégé avant que ce dernier ne regagne un terrier où il deviendrait impossible d’intervenir, peser le pour et le contre, évaluer si rentrer tout de suite n’aurait pas été une meilleure option… mais non. Il se contenta de chercher brièvement une constellation qu’il ne trouva pas, au milieu de la tempête, avant de s’enfoncer à son tour sous les arbres.
Un éclair zébra le ciel, presque aussitôt suivi par le roulement du tonnerre. Retrouver l’animal au milieu de cette apocalypse risquait de se révéler ardu. De violentes bourrasques secouaient les branches et le garou se plia en deux, fouillant les fourrés des yeux. Transi, il rabattit les pans de sa veste sur lui. Le cuir de l’ours aurait été plus protecteur mais il avait peur de blesser la bestiole s’il parvenait à la rattraper. Cerné par l’orage, l'homme progressait lentement, jusqu’à ce qu’un nouvel éclair le surprît, figé comme un lapin dans les phares d’une voiture. En parlant de lapin… Se désintéressant de la foudre qui n’avait pourtant pas dû tomber bien loin, Charlie avait pu profiter de la vive lueur et apercevoir, aussi surpris que lui, l’animal comme statufié un peu plus loin, au pied de la falaise. Un sourire victorieux aux lèvres, il s’avança, luttant contre le vent et la pluie.
« Allez… Viens par là petit… »
Malgré sa patte cassée et la terreur qui brillait au fond de ses yeux, le lapin fut plus vif et il évita le plaquage du garou d’un bond maladroit sur le côté. Tant mieux pour eux deux, réduire en crêpe l’objet de ses efforts auraient passablement agacé Charlie qui, comme d’habitude, n’avait pas trop réfléchi avant d’agir. Heureusement pour lui, la retraite de son protégé était coupée par la falaise et c’est boueux mais victorieux que l’ours se redressa finalement, serrant contre lui le petit animal apeuré.
« Relax Max, j’aime pas le civet. »
L'homme observa les alentours. L'horizon était noyé sous des trombes d'eau. La muraille de pierres formait une ombre menaçante au dessus de sa tête et une lueur étrange provenant de son sommet faisait danser des reflets ocres sur son visage. Charlie fronça les sourcils, chassant une nouvelle fois la pluie de son front. Puis une clarté aveuglante fracassa le monde alors qu’un craquement sinistre résonnait contre la falaise. L'ours leva vivement le museau et ses yeux s'écarquillèrent :
« Et merde. »
Il eut à peine le temps de faire un pas en arrière pour se plaquer dos à la pierre, protégeant l'animal terrorisé entre ses bras du mieux qu'il le pouvait. Une masse de rochers s'abattit à l'endroit où il se tenait précédemment, l'ensevelissant en quelques secondes.
Silence.
L'éboulement s'était tari aussi soudainement qu'il avait commencé. Charlie rouvrit les yeux, un peu groggy, et comprit pourquoi le crépitement de la pluie lui semblait assourdi. Hésitante, sa main contusionnée se posa sur la pierre. Il avait eu de la chance : un renfoncement de la falaise l'avait en grande partie protégé mais l'espace dont il disposait entre les roches était moindre. L'ours grogna. Celui qui réussirait à l'enterrer vivant n'était pas encore né ! Son coup d'épaule au roc qui le surplombait l'ébranla à peine. Bon. Il allait falloir employer les grands moyens.
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| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mer 19 Aoû 2015 - 6:05 | |
| C'était un soir particulièrement orageux. Des orages, Alex en avait bien vu des centaines, voir des milliers au cours des vingt-six dernières années, mais des semblables à celui-ci, rarement. Il conduisait prudemment le rafiot qu'il avait acheté aussitôt qu'il avait eu suffisamment d'économies. Le chemin du retour chez son père n'était pas particulièrement beau, ni enchanteur, avec une telle température. Alex entendait les branches de la forêt craquer et voyait les vagues d'eau submerger son pare-brise ; ses essuies-glace s'agitaient à toute allure alors que la voiture avançait prudemment au cœur des sous-bois. Il savait qu'il ne lui en restait normalement que pour trois ou quatre minutes avant d'être rentré – il venait de passer ce sympathique panneau annonçant des risques d'éboulis – mais à la vitesse à laquelle il roulait, il en aurait probablement encore pour un mois.
L'avantage de rouler tranquillement dans une telle situation, c'était qu'on arrivait à voir arriver les dangers malgré la visibilité réduite. Également aidé d'un éclair qui zébra le ciel au bon moment, et dont l'écho du tonnerre ne se fit pas attendre très longtemps, le jeune druide vit juste à temps le tronc qui bloquait la route, couché en travers de celle-ci. Il freina et put sentir le pare-choc accoter contre l'arbre au dernier moment. Il y eut un nouvel éclair et cette fois, le coup de tonnerre fut immédiat et se prolongea sur quelques longues secondes. Ou se prolongeait-il véritablement? Alex commença à réaliser qu'il semblait plutôt avoir laisser place au grondement sourd d'un séisme. Il s'accrocha au volant de ses deux mains, le tenant si fermement qu'elles devinrent rouges en opposition à ses jointures désormais blanches. Il prenait de longues respirations. Ceci ne serait jamais arrivé au Manitoba. Il aurait grêlé à en casser les vitres de la voiture, mais les séismes, ce n'était pas de son univers. Il avait même déjà vu des grêlons gros comme des poings qui tombaient sur les voitures en faisant bong!. Comme l'auto d'Alex venait de le faire à l'instant. Cet espèce de son de tôle à la courbure qui se renverse tout à coup. La voiture fut éprise d'un dernier soubresaut à ce moment-là et Alex en sortit pour voir ce qui se passait. À en juger des gravas qui s'étaient ajouter au tronc devant sa voiture, et à la bosse sur sa carrosserie du côté passager, Alex en conclut en soupirant qu'il y avait eu éboulement, et qu'un gros caillou s'était pris d'affection pour sa vieille bagnole neuve. Et voilà qu'il tombait de Charybde en Scylla.
Le druide s'apprêtait à retourner au confort et à la sécurité relative de sa voiture lorsqu'il crut entendre une parole comme étouffée par la pluie, ou la distance. Il alla ouvrir le coffre, poussa le dispositif d'adhérence sur le côté – on était canadien ou on ne l'était pas – ainsi que la corde, les câbles d'appoint, la couverture et le reste de son trousseau de survie en cas de tempête polaire. Il parvint enfin à dénicher la lampe-torche, qu'il actionna avant d'aller éteindre le moteur – ne lui manquerait plus que sa batterie tombe à plat, après tout... - et dès que les clés furent sagement rangées dans la poche de son pantalon, il s'aventura dans la direction générale d'où le mot lui avait semblé venir. Il espérait grandement ne pas l'avoir halluciné. À plusieurs reprises, il passa une main détrempée dans son visage pour en chasser l'eau, ses sourcils ne suffisant pas à jouer les gouttières.
Rapidement, il arriva à un amoncellement de grabats, au pied de la falaise. Il n'entendait plus de voix, mais en se rapprochant, il sembla distinguer du mouvement, ou le bruit des pierres qui bougeaient l'une sur l'autre.
-Il y a quelqu'un? héla-t-il en manquant de se noyer debout, ne reconnaissant pas lui-même sa voix sous cette douche torrentielle. Sans compter qu'il crachotait sans cesse pour débarrasser ses lèvres de la mare qui tentait de s'y installer. -Si vous m'entendez, je peux certainement vous aider à sortir de là, il faut seulement que je retourne à la voiture.
Alex avait beau mettre sa main en visière pour mieux voir, l'eau s'infiltrait partout, y compris entre chacun de ses doigts et entre sa main et son front. Il balaya le mur face à lui à l'aide du rayon de sa lampe-torche, dans l'espoir d'y voir un membre dépasser, ou une ouverture quelconque. Mais rien n'attira son attention. Dans ces conditions, pouvait-il même être sûr de ce qu'il pensait voir et entendre? © Mafdet MAHES |
| | | Charlie Crowley
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Jeu 27 Aoû 2015 - 19:50 | |
| Orageuses retrouvailles
« Bouge de là, saloperie de caillasse ! »
Sa voix était rendue rauque par la transformation et pourtant... Malgré la force de l'ours, la roche ne mettait pas beaucoup plus de bonne volonté à se désencastrer. Il faut dire que tout garou qu'il était, se mouvoir dans un espace aussi restreint, avec en sus la difficulté de ne pouvoir se servir que d'une seule patte, l'autre étant occupée à retenir le lapereau qui, à ce rythme, ne tarderait pas à mourir d'une crise cardiaque, était pour le moins difficile. Ahanant, Charlie prit une profonde inspiration et s'arc-bouta avec un grognement bestial sur le rocher qu'il tentait de déloger depuis déjà un certain temps. D'un coup, la pierre se déroba sous ses pattes. L'homme ours eut à peine le temps de s'en réjouir : si l’objet de ses efforts dévala bien le tas de gravats, un rocher déséquilibré bascula à son tour pour prendre sa place. Au lieu d’un honnête passage qui lui aurait enfin permis de revoir la lumière du… enfin, de l’orage, il n’avait gagné quelques centimètres d’espace libre, à peine de quoi passer le bras.
Charlie jura, tempêta, mais rien n’y fit et il dut se résigner à reprendre son travail de fourmi. La patte passée dans l’interstice, il recommença à forcer. S’il parvenait à soulever la pierre, ne serait-ce qu’un peu, puis à la pousser, peut-être que… Cette fois, ce fut son coup d’épaule qui parvient à ébranler la roche. Il aurait mieux fait de s’abstenir.
« Hmf ! »
Son grognement de douleur n’émut pas la pierre qui venait de glisser sur sa patte, coinçant cette dernière. La situation devenait pour le moins critique et la cervelle du pauvre ours turbinait, dans le vide certes, à plein régime lorsqu’une voix étouffée par la pluie et la barrière minérale lui parvint.
« Ouais ! Ouais, il y a quelqu’un ! S’empressa-t-il de répondre. Je dis pas non ! »
Retourner à la voiture ? Ouais évidemment, qui engagerait une petite promenade de santé en forêt par un temps pareil. Avec le boucan extérieur, il n’avait même pas entendu le moteur. La situation était vraiment grotesque. Lui, le puissant garou, obligé d'en passer par l'aide d'un être humain... Au moins ne s’agissait-il pas de ce crétin de loup qui prenait la forêt pour son territoire attitré. Patiemment, Charlie attendit le retour de cette aide providentielle en tentant de décoincer sa patte griffue. Peine perdue. Au milieu de l’obscurité, cela passerait peut-être inaperçu. Pour ce que le problème lui avait effleuré l'esprit de toute façon...
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| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mer 16 Sep 2015 - 4:38 | |
| Alex ne voyait rien, et il en vint à se demander s'il n'avait pas entendu des voix. Ce qu'il avait pris pour le grincement des pierres l'une sur l'autre pourrait simplement être celui d'arbres, ou même l'écho du tonnerre, ou n'importe quoi, en fait, avec cette pluie en vache qui pisse. Et ça, foi de manitobain, c'était une coche au-dessus de « torrentielle ». Il n'entendit que les deux ou trois derniers mots de monsieur Avalanche, qui acceptait son offre, évidemment. Le druide rebroussa chemin en marchant d'un pas rapide, effectuant des dérapages contrôlés de ses pieds pour ne pas se retrouver étendu de tout son long dans la bouette de la forêt. Il y avait toujours bien des limites à ne faire qu'un avec la nature et embrasser sa vocation druidique... Il ouvrit le coffre de la voiture, en sortit le pic à glace en soufflant l'eau qui lui dégoulinait sur le visage, à moitié aveuglé par le torrent facial, et referma d'un geste brusque avant de retourner à sa victime. Il n'était pas assez stupide pour vouloir briser la roche avec le pic, mais il espérait pouvoir s'en servir comme d'un levier.
-Pauvre misérable, soupira-t-il pour lui-même en pensant à la victime de l'éboulement, il doit pas être triste que je sois passé par là...
Survivre à une avalanche de roc pour, au final, crever d’inanition, seul dans sa tombe? L'horreur. Alex refit le chemin en s'aidant du pic pour se retenir aux troncs d'arbre, toujours d'un pas rapide. Ce n'était pas très loin en même temps, donc ça ne lui prit pas des lustres. Seulement, dans les conditions actuelles, chaque seconde semblait en valoir une ou deux douzaines. Alex n'osait pas trop penser à l'impatience du malheureux, car il savait que lui-même, à sa place, fulminerait probablement.
Le mur de pierre s'élevait devant le biochimiste, presque inébranlable. Alex le scruta à la lampe torche pour avoir une idée de la position de son comparse. Qui avait bien pu décider de faire une balade en forêt par de telles conditions? Il ne devait pas porter de jugement avec si peu d'informations. Peut-être l'individu avait-il une bonne raison de se trouver là. Une soirée de camping, par exemple. Non, c'était aussi stupide. Un étudiant en écologie en retard dans son projet. Beaucoup plus plausible : ça arrivait tout le temps, à Vancouver.
En fait, peu importait véritablement. Le faisceau lumineux venait de passer devant un membre humain, et avait poursuivi sa course sans s'arrêter. Alex bloqua son mouvement et fit le geste inverse de la main en se rapprochant. Il s'agissait bien d'une main, et de son poignet, accessoirement. Alex s'en rapprocha. Quelque chose semblait étrange, comme si elle luisait. Alex était à quelques dizaines de centimètres lorsqu'il réalisa ce qui lui avait semblé étrange. Les ongles. Ils étaient longs et affilés. Un lycan. Alors là, le pauvre loup ne savait pas à quel point il était chanceux d'être tombé sur Alex plutôt que sur un autre bon samaritain. Et Alex ne savait pas à quel point il était chanceux que le « pauvre loup » ne l'ait pas entendu l'appeler ainsi.
-Je vais essayer de libérer votre bras pour commencer. Je ne vous veux pas de mal, et je m'attends au même en retour. Pourriez-vous me tenir ça, s'il-vous-plaît?
Alex posa doucement la lampe de poche dans la main du garou et ne la lâcha que lorsqu'il sentit qu'elle se refermait, puis il enfonça son pic entre deux pierres et s'appuya dessus pour les séparer grâce à son levier improvisé.
-En fait, Gggn, je n'habite pas très loin. Vous pourriez venir vous reposer, le temps que l'orage se tasse. Et personne n'aura à savoir que nous nous sommes rencontrés.
Ce qui était également mieux pour lui-même. © Mafdet MAHES |
| | | Charlie Crowley
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mar 22 Sep 2015 - 10:29 | |
| Orageuses retrouvailles
Malgré tous ses efforts, le garou ne parvint pas à arracher sa patte à son carcan de pierre. Conscient qu’il avait vraiment l’air d’un abruti, il ne put que ronger son frein jusqu’au retour de son sauveur inespéré. Heureusement, Charlie n’avait pas beaucoup d’imagination, il aurait sinon pu passer ces longues minutes à psychoter sur le fait que, peut-être, le type ne reviendrait jamais et le laisserait pourrir là, sous ses cailloux. A la place, il baissa les yeux sur le lapin qui rongeait son frein contre lui. Prostré contre son torse, la boule de fourrure tremblait si fort qu’il lui semblait que le petit cœur palpitant risquait à tout moment de s'arracher à sa cage thoracique. Un peu comme dans un cartoon, mais en moins marrant, il préférait éviter. « T’avise pas de crever maintenant », marmonna dans un grognement rauque l’aimable garou à son protégé rongeur. L’ours tendit l’oreille. Le bruit de la pluie et les grondements du tonnerre couvraient la plupart des sons mais sachant ce qu’il cherchait, il finit par percevoir les pas se hâtant vers lui. Sa nouvelle tentative pour décoincer sa patte se solda par un échec et à travers les interstices de sa prison, il perçut la lumière qui balayait l’éboulement. « Je vais essayer de libérer votre bras pour commencer. Je ne vous veux pas de mal, et je m'attends au même en retour. Pourriez-vous me tenir ça, s'il-vous-plaît ? » Pas de mal ? Il était tombé sur un parano ou quoi ? Ce n’était pas parce qu’on se baladait de nuit dans la forêt qu’on était forcément un psychopathe ! Puis le garou réalisa que patte poilue et griffes devaient être plutôt visible à présent, dans la lueur de la lampe torche. Autant pour la discrétion. Un instant, Charlie fut tenté de jouer la partition qu’il connaissait si bien, sur le bout des griffes pourrait-on dire, celle de la brute agressive. Grogner, secouer les roches, et menacer que s’il ne le libérait pas tout de suite, il lui ferait effectivement du mal. Il y avait de quoi devenir claustrophobe là-dessous. Mais l’homme se maîtrisa, à grand peine il est vrai, en se rappelant des nombreuses fois où il avait tenté cette stratégie, souvent en vain. Il n’avait vraiment aucun intérêt à ce que ce type se carapate. A contrecœur et sans répondre, il ouvrit la patte et la referma sagement autour de la lampe plutôt que de la balancer pour la fracasser contre la falaise. En signe de paix.
Le métal crissa contre la pierre alors que son sauveur s’arcboutait sur son levier improvisé dans un ahanement d’effort. Lapereau et nounours retinrent leur souffle : la patte du garou coincée, ils ne pouvaient faire pas grand-chose d’autre qu’attendre.
« En fait, Gggn, je n'habite pas très loin. Vous pourriez venir vous reposer, le temps que l'orage se tasse. Et personne n'aura à savoir que nous nous sommes rencontrés. »
Victoire ! La pression sur sa patte diminuait et dès qu’il en eut la possibilité, le garou retira prestement son membre de l’interstice où il s’était coincé. Contusionné, il fit jouer un instant ses articulations et grimaça. Au moins, rien de cassé.
« Sais pas, grogna l’ours méfiant devant cette proposition tombée du ciel, la patte posée sur le dos du petit rongeur dans ses bras. Faut que je trouve un médecin. ‘fin un véto. »
Ragaillardi par cette nouvelle méthode plus efficace de désencastrement des plantigrades, le garou joignit ses efforts à ceux de l’inconnu. Plaquant son dos à la paroi, il prit appui sur cette dernière pour pousser la pierre sur laquelle l’homme faisait levier. Deux ou trois coups bien placés firent entendre raison à sa cible et la roche dévala le monticule, cette fois sans être aussitôt remplacée par une de ses sœurs. Ce n’était pas grand-chose mais à présent, il pouvait voir la forêt et la nuit zébrée d’éclairs au travers de l’ouverture.
« Pas trop tôt ! » Grogna l’impatient nounours. En lieu et place de son sauveur, il ne discernait qu’une silhouette sombre battue par le vent et la pluie qui s’activait sur son levier improvisé, trop proche pour que son visage entrât dans son champ de vision. Le duo redoubla d’effort et bientôt, deux nouveaux rochers cédèrent sous leurs assauts conjoints. Le garou avait gagné suffisamment de place pour manœuvrer, il heurta avec violence les dernières pierres qui lui barraient la route.
S’extirpant de ce qui aurait pu devenir son tombeau, le jeune homme s’ébroua sous l’averse torrentielle, levant le visage vers le ciel pour laisser l'eau nettoyer ses coupures de la poussière qui le maculait. La transformation refluait et ses griffes avaient disparu. Un bras plié sous sa veste pour y protéger la satanée bestiole qui l’avait conduit jusqu’ici, il se tourna enfin vers le type à la pioche et découvrit qu’il ne lui était pas si inconnu que ça.
« Nan mais je rêve… Qu’est-ce que tu fous là toi ?? »
Doublement raté pour la discrétion. © Mafdet MAHESMerci pour la sign Chuck & Mat' ! |
| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mer 30 Sep 2015 - 3:04 | |
| Il ne fallut heureusement que très peu de temps au druide pour libérer le poignet du garou, qui se rétracta dans son trou, emportant la lampe dans son sillon. Le scientifique fit mine de ne pas entendre les reproches du rescapé qui avait probablement eut la main hors de l'éboulis pour un bon moment. De toute manière, il réfléchissait à ce que l'autre homme racontait. Quel vétérinaire voudrait s'occuper de lui, ou croirait ses histoires? En même temps, quel médecin ne serait pas confus devant la rapidité de sa guérison? Pendant qu'Alex poursuivait son travail de fourmi, haletant, détrempé, le coeur qui lui battait dans les tempes, il sentit finalement l'aide de l'emmuré, qui poussait les pierres de l'intérieur, mettant en évidence les faiblesses de la structure anarchique de sa geôle. Faiblesses qu'Alex visa de son pic, qui survivait tant bien que mal au mauvais traitement qui lui était réservé. Tant pis, il ne gelait pas en Californie.
-Les vétérinaires traitent les animaux, pas les lycanthropes. finit-il par conclure, entre deux coups sur la muraille. Le trou s'agrandissait, lentement mais sûrement. Ses yeux, qui peinaient à se réhabituer aux ténèbres ambiantes bénirent les rayons de lumière qui s'échappaient, de plus en plus nombreux, de l'intérieur de la caverne.
-Par contre, mon père devrait être en mesure de vous aider. affirma-t-il à contrecoeur. Il savait très bien comment son père ne voulait pas se retrouver impliqué trop directement avec une meute, quelle qu'elle soit, mais d'un autre côté, il ne pourrait pas refuser de l'aide à un loup dans le besoin, n'est-ce pas?
À force de travailler ensemble, ils étaient parvenus à agrandir le trou suffisamment pour y passer la tête, à défaut des épaules. Si bien qu'Alex donna un dernier coup de pic et sentit l'amas de pierre sur le point de s'effondrer. Il eut à peine le temps de sauter sur le côté pour éviter les plus gros morceaux et tomba à demi en déséquilibre, le dos contre le tronc d'un arbre salvateur. Lorsqu'il releva la tête en reprenant son souffle, il déglutit, plus par réflexe qu'autre chose, voyant devant lui l'imposante créature, la tête renversée vers l'arrière, sous la pluie. Alex se sentit tout à coup très petit et vulnérable. Traversé de frissons par la pluie à qui l'orage avait laissé sa place, maintenant qu'il transperçait de ses foudres des cieux de plus en plus distants, le biochimiste observa la forme de la créature changer sous ses yeux dénués de surprise. Il l'observait tacitement, s'efforçant de ne pas dévoiler son excitation dans la situation. C'était la première fois qu'il voyait ce phénomène en personne. La bête redevenait humaine. Ou était-ce l'inverse, se demanda Cormier en réponse à l'altercation de Crowley, qui semblait tout aussi surpris que lui de se retrouver tous deux en face l'un de l'autre. Le jeune scientifique pensa répondre un mensonge blanc sur Jenny, pour attiser la jalousie de Charlie, puis se ravisa.
-Je rentre chez moi. Toi?
Alex ne dit rien quant au fait qu'il venait de lui sauver la vie et qu'un peu de gratitude aurait été la bienvenue. Ce n'était probablement pas le meilleur moment de faire de l'attitude à un garou qui s'était déjà montré plutôt impatient. Sans vraiment laisser le temps à son ancien camarade de classe de répondre, il s'avança tout de même vers lui, ayant remarqué son bras en écharpe sans écharpe, sous sa veste.
-Es-tu blessé? Tu as quoi au bras?
Non seulement il avait l'occasion de montrer sa supériorité à Crowley, il avait également l'occasion de faire voir ses talents de druide, c'est-à-dire beaucoup de chance et un peu de débrouillardise, à son père. Et puis le garou pourrait l'aider avec les entraves de la route qui l'avaient forcé à s'arrêter... © Mafdet MAHES |
| | | Charlie Crowley
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Dim 11 Oct 2015 - 8:28 | |
| Orageuses retrouvailles
Méfiance. Le regard sombre, Charlie considérait son ancien condisciple d’un œil neuf. Il l’avait aidé, d'accord, mais n’en restait pas moins qu’il connaissait maintenant la vérité. Et qu’il semblait bien renseigné pour un type qu’il croyait ordinaire. La pluie dégoulinait sur les deux hommes qui se faisaient face et Alex semblait lui-même hésitait sur la marche à tenir.
« Je rentre chez moi. Toi ?
— Ben je... »
Bonne question. Il n'avait jamais ressenti le besoin de mettre des mots sur cet instinct primaire qui l'appelait vers la forêt à toute heure du jour et de la nuit. Pour l’expliquer à qui ? Au contraire de tous ces louveteaux qui couraient les sous-bois, le fonctionnement d'une meute, du moins pour sa part animale, lui était complètement étranger. C'était plutôt sa part humaine qui désespérait de se rattacher à un groupe, et s'il n'y avait eu qu'elle, il n'aurait jamais pisté les lapins blessés en plein orage.
Alex fit un pas vers lui et Charlie retint un mouvement de recul alors que son visage se fermait un peu plus encore. On ne pouvait pas vraiment dire que la situation l’inquiétait mais l’ours restait sur ses gardes. Qui sait si ce type, qu'il ne connaissait finalement pas vraiment, n'était pas un de ces chasseurs ? Il ne portait pas sur lui cette odeur particulière que dégageaient les garous, ni celle, plus subtile, des autres surnaturels, qu’il avait appris à reconnaître sur un certain mentaliste lors de leurs nuits partagées à Vegas. Et pourtant son existence ne le choquait pas.
« Es-tu blessé ? Tu as quoi au bras ?
— Blessé ? Bah non, ça va… »
Quelques coupures, quelques contusions, mais rien qui ne le changeait de l’ordinaire, tout ça guérirait vite. La mention de son bras sembla enfin réveiller une lueur de compréhension au fond de ses yeux bruns et avec un haussement d’épaule, il souleva sa veste, découvrant l’animal blotti et frissonnant au creux de son coude.
« Je l’ai trouvé pris dans un piège, là-bas, expliqua-t-il d’un ton bourru. Il a une patte cassée. Je sais pas si c’est moi qui lui fais peur mais il arrête pas de trembler. Tu crois qu’il va crever ? »
Hors de question qu’il ait fait tout ça pour rien. L’homme s’y refusait, et l’ours répugnait à perdre son protégé. Ses yeux balayèrent les frondaisons. La pluie tombait drue, certes, mais au contraire du vent, elle semblait s’être un peu calmée. Avisant, à travers les arbres, la route toute proche et la voiture qui s’y trouvait immobilisée, Charlie interrogea :
« C’est la tienne ? »
Sans attendre de réponse, le jeune homme rejoint le véhicule à grande enjambées et considéra sa situation. Bof, s’il n’y avait que ce tronc pour leur barrer la route… Se retournant vers Alex qui l’avait suivi, il lui fourra le lapin dans les bras et se saisissant de la souche à deux mains, s’arc-bouta dessus pour la soulever. Sous l’effet de l’effort, un début de transformation métamorphosa un instant sa physionomie. L’écorce craqua alors que la masse sombre de l’arbre se décollait lentement du sol :
« Et pour information, je ne suis pas un loup ! »
Projeté à plusieurs mètres, le tronc roula le long de la chaussée pour s’effondrer dans le talus le long de la route désormais libérée. © Mafdet MAHESMerci pour la sign Chuck & Mat' ! |
| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Lun 2 Nov 2015 - 4:07 | |
| Les deux jeunes hommes restaient sur leurs gardes, comme deux fauves qui tournaient lentement sur eux-mêmes sans cesser de se fixer le regard, autour d’une proie commune. Sauf que cette rencontre était déséquilibrée, comme peut l’être celle d’un renardeau et d’un lion, ou d’un druide néophyte et d’un lycanthrope avéré . Alex se devait de la jouer intelligemment, il ne tenait pas franchement à devenir le prochain cadavre mystérieux de Beacon Hills… Ne pas trop laisser son impulsivité prendre le dessus! Son expression de surprise était lisible sur son front, transcrite sans subtilité sur ses arcades sourcilières, dignes de concurrencer une certaine multinationale de restauration rapide. Évidemment qu’il ne s’attendait pas à ce que Crowley s’inquiète pour des blessures, sans même savoir qu’il était métamorphe, simplement en sa qualité de tortionnaire dur-à-cuire, alors si en plus il avait une régénération accélérée, rien ne pourrait l’arrêter de chercher des embrouilles. Par contre, un lapin effrayé, ça sortait du cadre de l’imagination de Cormier. -Oui, oui. T’inquiète, on lui fera une petite attèle et on s’occupera bien de lui. Si tu lui fais pas faire une crise cardiaque avant. Le druide envoya un sourire moqueur à son rival, qu’il ravala aussitôt que sa bagnole fut mentionnée. Il laissa choir son pic, puis il prit la petite bête que Charlie lui tendit par la peau du cou, d’une main, et bloqua ses pattes ainsi que son postérieur de l’autre. Il ne prit même pas la peine de tenter de compter les pulsations de l’animal nerveux, sachant qu’elles étaient toujours d’une fréquence très élevée. Sans même qu’il n’ait besoin de le demander, la créature se chargea de libérer la voie sous le regard quand même émerveillé du druide. Il était bien loin de le dire, ou même d’en avoir envie, mais il appréciait tout de même l’aide spontanée de Charlie. C’était peut-être la moindre des choses compte tenu de l’aide apportée par Alex, mais il en était néanmoins reconnaissant. -J’allais le faire, mais merci bien. Ça m’aurait peut-être pris quelques secondes de plus… Tu montes? Ça te ferait pas de mal d’être au sec un peu. Alex imposa au non-loup-garou de s’asseoir sur le siège passager, puis pris la peine de répondre à ce qu’il prit à tort pour de l’inquiétude. C’était un peu son devoir de druide tout de même … -Bien sûr que t’es pas un loup. Ni un monstre. T’es un humain, Crowley. Un humain plein de surprises, mais un humain. Maintenant, assied-toi, boucle la ceinture et assieds ton protégé sur toi. Comme ça, voilà. Prend-le par le cou pour l’immobiliser, sans y aller trop fort, et pose ton autre main sur ses yeux. C’est pour le calmer. Demande pas pourquoi, ils aiment juste la noirceur. Alex remis rapidement le pic dans le coffre de la bagnole, puis s’installa derrière le volant, démarra le moteur, après un premier essai infructueux, et entama doucement la route en direction de la maison. Aussi doucement que la vieille carcasse le permettait… Il émit également un dernier avertissement. -J’te préviens, mon père a pas aussi bon caractère que moi, et il aime pas trop les étrangers. © Mafdet MAHES |
| | | Charlie Crowley
Meute & Clan : Clan des Gardiens Âge du personnage : 26 ans
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mer 4 Nov 2015 - 22:24 | |
| Orageuses retrouvailles
La subtilité n’était pas franchement le fort de Charlie. Il ne savait ni en faire preuve, ni la déceler chez les autres et l’ironie le laissait souvent mi-figue mi-raisin, à se demander si elle cachait oui ou non une injure dont il aurait dû s’offenser. Au moins avait-il l’avantage dans cette confrontation d’avoir clairement le dessus physiquement et Cormier n’avait-il pas trop intérêt à profiter de son statut de sauveur providentiel pour l’asticoter.
Le tronc toujours dans les bras, il adressa au canadien un sourire curieusement sûr de lui pour quelqu’un de trempé comme une soupe, voir un peu inquiétant. Il faut dire qu’à cet instant précis, le champ des possibles était ouvert et il pouvait tout aussi bien écarter l’arbre de la route que le balancer sur la voiture et le jeune homme avant que ce dernier n’ait eu le temps de dire ouf. Ben quoi ? L’enseignement de l’esprit ours avait été fort bref mais une des rares règles établies était on ne peut plus claire : « garde le secret ». Finalement, après une seconde suspendue, c’est sur le bas-côté que retomba le tronc en roulant bruyamment et le garou revint vers le véhicule en frottant ses mains sur son jean trempé :
« Quelques secondes hein ? Dans tes rêves peut-être ! »
L’invitation était cependant la bienvenue. Sans demander son reste, Crowley se glissa à l’intérieur de l’habitacle. Sa tenue n’était pas très reluisante : il se rendait compte, à présent qu’il se trouvait au sec, de l’humidité qui le transperçait jusqu’aux os. Le tissu lui collait comme une seconde peau. Quant à sa veste réduite à l’état d’éponge, elle ne remplissait plus son office depuis un moment déjà. Le lapereau regagnait ses bras et le jeune homme le saisit avec une douceur inattendue chez la grosse brute qu’il était. Repoussant d’un geste les mèches qui lui dégoulinaient sur le front, l’ours écouta avec une attention d’écolier les conseils du scientifique et s’exécuta sans rechigner, trop soucieux de son protégé pour se rebiffer contre le côté directif de Cormier.
Le moteur démarra en crachotant, comme si lui aussi commençait à fatiguer de toute cette eau. Charlie se pencha en avant, observant la pluie qui tombait toujours sans discontinuer. Les impacts ininterrompus des gouttes sur le pare-brise meublaient leur silence et le jeune homme finit par jeter un regard blasé au conducteur du véhicule.
« Humain, hein ? Moins qu’avant, en tout cas, et c’est tant mieux. »
L’Homme n’était pas exactement devenu l’ennemi à abattre, mais c’était tout comme. Le monde animal et végétal n’aurait pas eu besoin d’ours protecteur si l’être humain avait mis de côté son besoin d’écraser toutes les autres espèces sur son passage. Œil pour œil, dent pour dent ! C’était en tout cas la perception d’un bon Baloo bien binaire et Charlie coula un regard méfiant vers le canadien à ses côtés :
« Tu es qui toi ? D’où tu sais tout ça ? »
Haussant finalement les épaules, le cuisinier finit par se caler dans le siège. A l’allure où la vieille guimbarde avançait, ils n’étaient pas arrivés. Un éclair lointain zébra le ciel et Charlie baissa les yeux sur l’animal qui, sous ses mains, tremblait toujours par brefs à-coups. Apparemment la méthode de Cormier avait du bon, ses frissons étaient bien moindres que quelques minutes auparavant.
La mise en garde du laborantin ne tira au garou, pour toute réponse, qu'un sourire voilé, dévoilant l'éclair blanc de ses dents un bref instant. Il avait toujours eu de bons arguments pour convaincre les récalcitrants mais sans doute un peu trop musclés pour que cela plaise au fils. Et puis, du peu de leçons qu'il avait retenu de sa défunte mère, c'est qu'on ne tabassait pas les parents de ses petits camarades.
« Je montrerai patte blanche. » Conclut le garou moqueur, passablement raisonnable pour quiconque connaissait son passif. Ce qu'on aurait pas fait pour avoir droit à un coin de cheminée et une boisson chaude !
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| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Sam 7 Nov 2015 - 21:03 | |
| Alex n'était pas trop certain de ce qui se passait entre les deux oreilles du garou. Pendant un instant, il était certain qu'il lui avait envoyé un regard sinistre du genre « tu ne reverras jamais le soleil ». Peut-être était-ce dû à leur passif, ou à l'orage qui continuait de les éclairés par coups, ou peut-être était-ce juste son imagination qui s'emballait en voyant son contemporain armé de ce qui apparaissait désormais comme un sequoia dans l'esprit du canadien. Une voix qu'il tentait de taire, dans son esprit, se demandait si les pouvoirs du jeune américain l'auraient rendus encore plus violent, au point de s'attaquer à son sauveur providentiel sans remords. C'est non sans soulagement qu'Alex avait observé la course succincte du bio jusqu'au fossé. Il ricana à la remarque cinglante de Crowley. N'avait-il pas senti le sarcasme?
-Ahah! Tu crois que je rêve d'hurler à la lune, peut-être?
C'était dit sans méchanceté, juste pour souligner qu'une force surhumaine n'était pas forcément la finalité et le désir de tout homme sur cette planète. En toute honnêteté, le futur rôle d'Alex lui convenait à merveille. Conseiller dans l'ombre, à l'abri des regards, son identité conservée secrète. En sécurité, en somme. Ça avait quelque chose de contre-naturel, lui qui était indépendant et n'aimait pas vivre par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre, et qui n'avait hésité à affronter ses problèmes de front, mais également de sécurisant dans ce nouvel univers qu'il découvrait toujours lorsqu'il ne s'y attendait pas.
À son tour au sec, à l'abri de la pluie, le champ de vision enfin libéré de l'humidité perlante, le massage de son crâne et de ses épaules enfin en pause, trempé comme au sortir de la baignoire, le druide poussa un profond soupir et ferma les yeux une seconde, son visage découpé d'un sourire jouissif. Il réalisait qu'il ne savait pas ce qu'il préférait : se faire battre par les éléments, s'en sentir vivant et revigorer, ou encore rentrer au sec, au confort et, bientôt, au chaud. Démarrant l'engin, il lança un regard au siège passager et fut plus que surpris de voir un aura de... un aura antéCrowlien émaner dudit Crowley. L'attention qu'il portait à la pauvre bête pourrait presque être qualifiée de douceur. Une antithèse incroyable dans l'esprit du canadien, qui réprima tout commentaire au risque que la véritable personnalité de Charlie ne reprenne le dessus et qu'il n'égorge le rongeur.
Par réflexe, Alex tapota deux fois le dessus du tableau de bord, comme pour l'encourager à démarrer sans encombre. La bagnole avait toujours été capricieuse, mais elle était dernièrement de moins en moins coopérative et le chauffeur n'avait pas du tout envie qu'elle rende l'âme dans la situation actuelle. Comme si une bonne étoile avait entendu ses prières, le moteur se mit à tourner de façon plus régulière, et Alex mis la voiture en marche, lentement. Il savait qu'il lui faudrait peut-être quinze minutes pour parcourir les kilomètres restant. À côté de lui, Charlie était concentré sur la fenêtre. Comptait-il les gouttes ou vérifiait-il que rien d'autre ne leur bloquerait la voix, avec ses sens surhumains? Le silence régnait, suspendu parfois par un couinement du lapin, qui devait s'impatientait de l'exercice.
Les fausses menaces du druide, qui avaient pourtant une base concrète, ne reçurent aucune réponse, sinon un sourire qui apparut aussi court que sincère à Alex. Par réflexe, celui-ci dévoila ses dents de la même façon. L'assurance du garou lui semblait être un bon signe. Au moins, il avait affaire à un homme plus mature qu'un jeune adolescent sans maîtrise de ses capacités. Il n'irait pas jusqu'à qualifier le cuisinier de jeune homme mature, mais il était quelque part entre les deux. Le canadien hocha la tête en signe d'accord lorsque l'américain promit de montrer patte blanche. Voilà qui le soulageait.
Lorsque le passager brisa le silence, sa remarque fit sourire Alex. Il le reconnaissait à présent bien plus et ça avait quelque chose de rassurant, bien que les propos ne le soient pas en tant que tel. Décidant d'éviter les discussions philosophiques à savoir s'il était bien ou non d'être humain, surtout avec un garou à ses côtés, Alex garda le silence. Il se dit toutefois que s'il trouvait un jour un autre hybride plus civilisé, ce serait définitivement une discussion intéressante à avoir ensemble! Sentant le regard brun se poser sur lui, le châtain quitta une demi-seconde le chemin du regard pour voir ce que son passager lui voulait. Il s'inquiétait apparemment de la nature de son sauveur. C'était peut-être un peu tard pour ce genre de considérations, maintenant qu'il avait accepté aide, transport et soins offerts.
-Je ne m'étais pas présenté? Désolé! Je m'appelle Alex Cormier. Je suis enchanté de faire votre connaissance, monsieur Crowley. Il envoya à son interrogateur un éclat de rire accompagné d'un coup d'oeil narquois avant de reprendre. À l'école, on nous a montré comment s'occuper des bêtes de labo. C'est la première fois que ça me sert, depuis.
Reprenant soudainement son sérieux alors que Crowley prenait ses aises sur le siège défoncé, Cormier étira le bras vers le bouton de la radio, qu'il tourna en sens anti-horaire avant de peser dessus. Le jingle d'une publicité qu'il connaissait désormais par cœur s'éleva faiblement, et il tourna le bouton en sens horaire cette fois, pour entendre suffisamment bien, sans pour autant casser les oreilles de l'un de ses deux passagers, ni s'empêcher de s'entendre parler. Un morceau débuta ensuite. C'était le seul poste de radio de Beacon Hills, selon le chauffeur, qui offrait un choix musical acceptable. La meilleure manière de combler les silences, ou les malaises, au choix.
-Si tu veux tout savoir, mon père me donne des cours du soir pour m'apprendre à m'occuper des grosses bébêtes qui traînent dans le coin, comme toi par exemple. finit-il par déclarer d'un ton grave et bas, comme s'il annonçait sa dernière volonté, alors que ses doigts pianotaient nerveusement sur le volant au rythme du morceau de rock.
Comme si son cœur lui reprochait de parler aussi ouvertement de sa deuxième profession, il sentit le sang courir dans son visage et un nœud peser quelque part au niveau de son diaphragme, alors qu'il offrait un sourire forcé, en forme d'excuse, au cuisinier. © Mafdet MAHES |
| | | Charlie Crowley
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mer 11 Nov 2015 - 21:09 | |
| Orageuses retrouvailles
Même si Alex avait pris le temps d’expliquer à Charlie son point de vue, ce dernier aurait eu peine à le croire. Ne pas rechercher une force surhumaine, vraiment ? Cela aurait dû être le rêve de tout être bêtement humain ! Du point de vue du garou, les avantages surpassaient, et de loin, les devoirs qu’il avait envers son totem. Peut-être parce que les dits devoirs s’étaient ancrés en lui aussi profondément que ses capacités physiques mais il n’avait jamais vraiment réfléchi à la question. Sur cet aspect là, Alex avait raison de préférer parler philosophie avec un autre, ce n’était pas Crowley qui aurait pu l’éclairer. Il se contenta de marquer sa désapprobation d’un claquement de langue :
« Je t’ai déjà dit que j’étais pas un loup. T’as déjà vu un ours hurler à la lune toi ? »
Et puis les caniches, tout ridicules qu’ils soient, ne se sentaient pas obligés de venir en aide à la moindre bestiole coincée dans un piège. Dans son malheur, Civet avait de la chance d’être tombé sur un des seuls types de garou qui l’envisageait comme un protégé avant de le voir comme un casse-croute. Quoiqu’ait pu laisser croire le petit nom adopté pour lui par le dit garou. On était cuisinier ou on ne l’était pas !
La blague du laborantin n’obtint pour toute réponse qu’une mine blasée de la part de son ancien condisciple. La musique avait envahi l’habitacle, couvrant le bruit de la pluie. Une fois n’était pas coutume, Charlie ne discuta pas le choix de fréquence pour la simple et bonne raison qu’il avait adopté la même radio quand il se trouvait tout seul en cuisine.
« Mouais, je sais pas si c’est efficace sur toutes les bestioles mais ça a au moins marché sur lui. »
Alex s’était crispé et l’ours lui jeta un regard en coin curieux, puis à nouveau méfiant. S’occuper, c'est-à-dire ?
« Du genre ? »
Son premier réflexe aurait pu être un tantinet violent mais le fait qu’Alex ne lui avait pas encore brandi de fusil sous le nez jouait en sa faveur. Pourtant, les seuls humains éveillés au surnaturel qu’il avait côtoyé jusque là se trouvaient tous être des chasseurs. Qui étaient vraiment les Cormier ? Rien ne venait à la cervelle butée du nounours et le ralentissement puis l’arrêt complet de la voiture le coupèrent dans ses réflexions. Enfin. Dans quelque chose qui y ressemblait vaguement, en tout cas. Cachée dans l’ombre du rideau de pluie, la maison les guettait comme un gros chat surveille sa proie. Charlie se pencha, observant les fenêtres auxquelles aucune lumière ne brillait :
« Pas sûr que ton paternel soit là. »
Déjà, Alex quittait le véhicule et son passager suivit son exemple, courant sous la pluie pour rejoindre la porte avant de s’engouffrer derrière le laborantin. Définitivement au sec, enfin, Charlie s’ébroua comme un ch… comme un ours fou.
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| | | Alex Cormier
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| Sujet: Re: Orageuses retrouvailles [Alex] Mar 17 Nov 2015 - 1:02 | |
| Alex souriait au volant de la bagnole, victorieux. Il avait réussi à énerver son passager qui d'un claquement de langue lui avoua sa véritable nature. Et il ne comptait pas cesser les plaisanteries à ce moment, comme il le démontra bien dans ses remarques subséquentes. La seconde était tombée beaucoup plus platement, Alex ne recueillant pour seule réaction qu'un regard éteint de la pars du garou. Alex fut surpris de ne pas avoir droit à une contre-attaque, surtout qu'avec la radio qui jouait désormais, la porte était grande ouverte. Il ne semblait pas croire en la science de la contention d'animaux, ce qui n'était pas vraiment surprenant, si l'on considérait que peu de gens avaient même un soupçon quant à l'existence de ces techniques.
Tendu, craignant que l'ancienne terreur ne lui hurle qu'il n'avait besoin de l'aide de personne et qu'il saurait se défendre seul, le biochimiste fut désarçonné par la question que Charlie lui rendit en écho.
-Du genre quoi? Les grosse bêtes comme toi... Les loups-garous, les ours aussi, et tout le reste, là. On est supposés servir de guides et tout ça.
Alex se gara et coupa le moteur, non sans remarquer le mouvement de genou de son passager, qui expliquait par le fait même sa bonne volonté au sujet de la station de radio, interrompant sa réponse pour se concentrer sur la cour pluvieuse de la cabane. En claquant sa portière, les clés tintant dans ses mains, il reprit enfin parole.
-Pas besoin de verrouiller ta porte. Je veux dire... Si quelqu'un faisait le chemin jusqu'ici pour cambrioler la relique sur roues, il mériterait bien son butin. Tu pensais que les druides servaient à quoi?
Après avoir ouvert la porte et laisser entrer son visiteur, Alex émit un son vague pour acquiescer de l'observation dudit visiteur. En effet, Gabriel n'était pas rentré. Le druide protesta, pour la forme seulement, lorsque le cuisinier s'ébroua comme un ours sur la grève, puis il disparut quelques instants avant de revenir avec une cage pour le lapidé. Finalement au sec, Alex alla se changer et offrit un pull sec à l'ours-garou, puis il arrangea la cage de... le timbré avait-il réellement nommé son protégé "Civet"? Alex soupira en l'entendant, hocha la tête en dénégation, mais n'émit pas de commentaire. Dès que le brin de scie, la bouteille d'eau, une petite balle rouge et un petit plat avec des morceau de carotte tranchée et quelques grains de maïs furent en place, Alex plaça la cage de son pensionnaire dans un coin tranquille de la maison, loin des fenêtres, et leva les deux pouces en direction de son partenaire dans le crime. Ou dans la salvation, en l'occurrence.
Il fallut à Alex un peu de temps pour convaincre Charlie de dormir dans sa chambre, mais celui-ci finit par se plier au regard exaspéré de son hôte qui le nargua pour la dernière fois de la soirée.
-Bah, bonne nuit alors. Aurais-tu besoin d'une veilleuse, p'tit loup?
Pour toute réponse, Alex entendit un nouveau grognement et s'évada derrière la porte juste assez rapidement pour que celle-ci témoigne d'un coup étouffé qu'elle s'était prise l'oreiller qui lui était destiné. Dans un grand éclat de rire, le scientifique descendit à la cave, où il resta quelques dizaines de minutes, le nez dans le grimoire familial. Ensuite, il alla s'installer sur le divan avec un drap, donna deux ou trois coups dans un coussin et s'endormit presque aussitôt, malgré les ronflements de l'ours. © Mafdet MAHES |
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