[Event] "Crasse" Over - Phase V | Maison Serpenseur - Pause & Repas

Maison des SERPENSEURS

Ohlalalala, ça ne va pas du tout.. Encore un coup de ma bestiole à tous les coups. Je devais avoir un retourneur de temps, très efficace, selon la notice écrite livrée avec, mais je crois bien que ma bestiole, en voulant jouer avec l’a complètement détraqué.. Résultat : je n’ai fait qu’une punition sur les deux demandées, et j’ai bien peur à présent d’être pris en grippe par le professeur Argent, avec qui je devais justement faire mes heures de colle… Très mauvais pour mon karma, tout ça..
Je peux toujours tenter de plaider ma cause auprès de lui, mais j’ai comme l’impression que c’est déjà peine perdue..

J’ai beau avoir joué un tour pendable aux spectres, leur déjections et autres ectoplasmides générés sur mes camarades et moi-même sont loins d’être le plus glamour des costumes pour venir assister aux repas. Il m’arrive parfois d’être totalement à côté de la plaque, ou même de me foutre royalement des conventions, mais tout de même, eut égard à l’estomac parfois fragile de mes camarades, j’estime que, puisque de toutes façons je n’ai pas pu assister à mes heures de colle, autant prendre un peu de temps pour me doucher et me rendre présentable…
Mick et Chad jouent à être eux même, c’est-à-dire totalement ban.. craquants, et j’ai bien du mal à vivre ma solitude forcée…

J’ai eut l’impression fugace qu’une sorte de chat protéiforme me matait sous la douche, mais j’ai dû rêver… Quel dommage que Chad et Mick n’aient pas eut à se doucher, eux aussi.. Enfin, on ne pouvait pas avoir le leurre et l’Argent du leurre…

Tout frais, à peu près peigné, même si rien ne remplace les doigts de MON Matthias pour me peigner, et dans des fringues qui sentent bon le.. euh.. Qui sentent bon, je ne veux pas savoir comment font les elfes de maison, j’arrive donc pour un repas digne des contes…
La salle est grandiose, et illuminée de mille feux.. Je reste quelques instants bouche bée, émerveillé, avant de recevoir un coup de coude d’un de mes camarades, et une vague allusion à une histoire de mouche à gober, ce dont je ne voyais pas l’intérêt, mais il faut dire que je ne connais pas tous les protocoles magiques.

Soudainement, ce que je prenais pour une ambiance normale, bien que bizare, à savoir les spectres des différentes maisons qui font leur numéro, devient franchement flippant. Si même des fantômes commencent à avoir les miquettes, ce qui n’a rien à voir avec des petits micks en chocolat, soit dit en passant, alors je crois qu’on a vraiment du soucis à se faire… Fronçant les sourcils, en quête d’une quelconque indication ou d’un début de piste ou de réponse à une question que je n’ai pas encore trouvé, je me sens un peu comme avant une grande décision. Ce genre de décision que je me force à prendre, qui me force à ne plus être un gamin, et qui a bien du mal à rester du côté brillant de la lune rêveuse. Mais comme le chante si bien Pink Floyd, que Matthias m’a fait découvrir, le dark side of the moon est tout aussi captivant et merveilleux, pour peu qu’on se laisse séduire et qu’on garde un minimum de contrôle…

J’ai cru, à un moment, que justement je perdais celui sur ma bestiole, quand des trucs se sont mis à voler, mais c’est finalement la réalité qui me percute, plutôt qu’un coin de table : c’est la panique. Du coup le coin de table, pour se venger, finit tout de même par faire un calin musclé à mon tibia, ce qui me maintient dans la moyenne de bleus habituelle.

Quand, suivant le mouvement, on se retrouve dans les toilettes ou Mimi Geignarde euh.. geint… j’ai l’impression que quelque chose de terrible va nous tomber dessus.

J’ai suivis machinalement Mick et chad, et pour un peu je tiendrais la main de ce dernier.
Finalement mick nous fait un numéro digne de l’exorciste et ce qui devait arriver arrive.. Un passage secret ! Mais pas de ceux qui me font battre des mains avec des étoiles dans les yeux, non.. Plutôt du genre « cindy, ne va pas toute seule la dedans avec une simple bougie comme éclairage »… Et j’ai franchement pas envie d’être dans le rôle de cindy, voyez…

Et meeeeer…credi !
Je glisse dans une sorte d’entonnoir géant, ce qui aurait pu être drôle si je n’appréhendais pas ce qui m’attend à l’arrivée… surement rien de bon. J’ecrase à moitié Chad en tombant, mais je suis trop captivé par ce que j’entend pour réctifier ma position.
Et soudain , alors que j’entends un murmure qui me donne des frissons, je me remémore des histoires..
La chambre des secrets ! Le basilic !

- Est ce que tout le monde va bien ? Sa majesté Garnet, les deux amoureux, l'écossais, Mat le photographe, Caracole et Stiles, les filles ?

Je note la réponse de Chad, oui je vais bien. Non je ne vais pas bien.. quelqu’un d’autre parle en même temps que lui…

Tournant autour de moi, je cherche qui prononce ces mots, avant de finalement me rendre compte que je les capte par automatisme autour de moi, peut-être des murs même..
Désireux de prévenir ceux autour de moi, qui ne le sauraient pas, je précise, en bafouillant le moins possible.

« c’est.. on est dans les méandres de la chambre des secrets.. je le capte, dans les murs, dans l’environnement autour de nous.. Le basilic n’est pas loin… un simple regard nous tuerait, et voir son reflet dans l’eau nous pétrifierait… je.. vous m’écoutez ? »

Non.. je parle d’une voix fluette, et c’est la panique autour de nous..
Chad nous demande de rester ensemble. On ne m’entend pas… Si ça se trouve, je ne parle même pas à voix haute… Comment savoir avec mon fichu don qui mélange la réalité et les souvenirs ou impressions psychiques ?

Je réponds par un « oui » mécanique lorsque Chad me demande si j’ai mon appareil photo.. Encore heureux.. Sauf que je suis pas sûr qu’il n’ait pas eu à subir des désagréments de la chute.. En tout cas il m’a fait mal aux cottes.

Chad invoque une sorte de bouclier.. Mais personne ne m’entend.. Bon sang, il faut que je leur dise.. Je sais que je n’ai rien d’un chef, mais je dois pouvoir aider mon groupe..

« SONORUS »
Je pointe ma propre gorge pour me faire entendre.

Maison des SERPENSEURS

Bon sang de bois ! ça fait du bien un sort qui réussit !
C’est donc avec une voix amplifiée, qui surprend tout le monde que je poursuis.

« je capte dans les murs ou on est.. La chambre des secrets ! Et son résident principal est le basilic ! Un seul regard nous tuerait, sans parler de ses crocs empoisonnés, et son reflet dans l’eau nous pétrifierait ! Mais.. je .. le crois sensible à la lumière.. Qui ne le serait pas en restant des années dans le noir et le froid ?... C’est un monstre ! Un implacable tueur… Je.. Je ne sais pas si je peux capter notre chemin dans les murs ou si je risque de nous perdre.. Il y a tellement de résidus psychiques… »

Cette fois ci on m’a entendu.. Au moins, tout le monde est prévenu.. Mais j’ai une idée pour plus tard.. Demandant à Ares de m’aider à déloger une pierre, et sous le regard intrigué de mes camarades, j’explique ce que je fais..

« je vais enfermer nos empreintes psychiques dans cette pierre. Si jamais la chose nous prend par surprise, je la jetterai pour qu’elle poursuive la pierre, esperant qu’elle la prendra pour nous… Avec un sortilege adapté, les cris psychiques devraient devenirs très réels pour cette…chose »..
Je demande alors à tout le monde de poser leur main sur la pierre arrachée par Ares, et j’enferme une partie de notre empreinte mentale et de notre peur à l’intérieur… Bien sur, je commence déjà à capter le résultat, ce qui me torture..
Chad me regarde avec son air de chad. Il sera toujours l'ami protecteur. Quand à Ares, il semble etre de cette nature aussi.

Et je ne souhaite pas que quelqu’un la touche, car à ce niveau de précision psychique, il serait lui aussi atteint..
« locomotor », demande –je à la grosse pierre, afin qu’elle nous suive sans qu’on ai à la toucher.

Maison des SERPENSEURS

Et mer.. credi..
La pierre reste pratiquement collée à ma main, et les résidus psychiques enfermés m’attaquent déjà.. Je tente une derniere fois..
« locomotor saloperie ! »

Maison des SERPENSEURS

Et mer.. credi..

Non, rien à faire.. Plan B.. Dangereux.. J’envoie ma bestiole « jouer avec la pierre », et c’est avec ce sentiment de dissociation que je la voix rouler, éprouvant sa texture avec ma bestiole, mais , enfin, sans sentir son attaque psychique.. ça ne pourra pas durer très longtemps, mais ça fera l’affaire. Chad me regarde, il sait ce que ça implique pour moi.

Chambre des secrets

« Il est des vérités que vous connaissez sans vouloir parler d'elles. Même dans l'intimité de l'obscurité, ou nous sommes tous seuls. Il est des souvenirs que vous voyez sans même les voir. Des choses qui sont mises de coté et qui devenues abstraites sont privées de toute signification. Certaines portes une fois ouvertes ne peuvent plus être refermées. Je savais cela même à neuf ans je le savais. Et là se trouvait une porte que j'avais fermé depuis bien longtemps auparavant tel le couvercle d'un cercueil dont le contenu ne souffre plus d’être inspecté. La peur frémissait dans mes mains et je les crispai pour la réprimer. » Mark Lawrence


Je guette les diverses réactions de mes camarades de maison sans faire fi de la menace latente qui me hérisse le poil. Mes yeux se baladent de droite à gauche, détaillent les parois caverneuses et observent les statues avec attention comme si je m'attendais à ce que l'une d'entre elle s'anime et nous bondisse dessus. Non, elles ne nous bondiront pas dessus bien évidemment néanmoins cette antre ne saurait avoir été crée pour le plaisir. J'en suis intimement persuadé et mon instinct ne me trompe que rarement. Surveillant les lieux d'un air mauvais, les traits tendus et l'esprit encore hanté par l'expérience traumatisante que je venais de vivre suite à mon sort raté. Le soulagement m'avait saisi lorsque je m'étais rendu compte que personne n'avait remarqué ma déconvenue mais surtout ce qui en avait suivi. Je n'aurais pas su quoi répondre si l'on m'avait interrogé et puis je n'aurais rien répondu du tout. Il y a des choses que l'on ne souhaite pas partager peu importe les liens qui vous unissait au reste des gens, peu importe votre envie de vous soulager, peu importe que le secret vous pèse. Certaines choses ne sont pas faites pour être partagées quoi qu'en disent les psychologues et autres supposés experts de la psyché humaine. De toute manière, je n'étais même pas sur de ce que je venais de vivre. Tout cela n'avait peut être été qu'un mauvais rêve extrêmement court ou une illusion d'une réalité saisissante comme un coucher de soleil. Mon père est un mage noir.

Mon cœur me persuadait que ce que j'avais vu était réel tandis que ma matière grise rejetait le tout en bloc et mettait cela sur le compte du mauvais choc qui m'avait pris par surprise. Le danger tapi là quelque part dans l'ombre était salutaire car il m’empêchait de me focaliser sur cette expérience aussi étonnante que déplaisante. Peut être que je perdais la raison lentement mais sûrement sans même m'en rendre compte. La voix bien différente de celle plus insidieuse de ma conscience avec laquelle je n'étais que peu souvent d'accord réitère son intrusion dans l'espace chaotique de mon crane. Sers toi de ta colère, c'est ta plus grande force et ta meilleure arme. Je n'ai pas besoin de secouer la tète ou de fermer les yeux pour tenter de chasser l'incongru murmure car la voix de Garnet brise violemment le silence lorsque ce dernier s'en prend à Mickaël dans une exclamation de vulgarité qui lui sied parfaitement. Cela ne fait qu'une seule journée que nous sommes ici néanmoins il aurait été bien malaisé de ne pas avoir noté le goût prononcé de l'humain pour les embrouilles en tout genre, les haussements de ton et le fait de se mettre la majorité de la population à dos. Si ce dernier fait était un art, le garnement serait un maître dans le domaine. Bon, au moins j'ai eu ma réponse de sa part bien que ce dernier ne puisse jamais rien faire comme tout le monde. Caracole me répond d'un simple oui avant de se précipiter vers Stiles encore étendu sur le sol et de tenter de le réveiller. Chad me répond que Mickaël, Matrim et lui se portent bien avant de reprendre sur le propos de Therence et pour le coup je ne peux cette fois que l'approuver. Nous sommes dans l'antre de quelque chose de particulièrement dangereux, je le sais, je le sens.

Mon instinct et mon alarme de gardien constituent des preuves suffisamment évidentes à mes yeux et l'apprenti a pour premier réflexe de chercher des poux à Mickaël. Certes, c'est de son fait si nous nous sommes retrouvés ici mais je ne pense pas qu'il ait eu pour projet de nous mener dans cet enfer humide et scabreux dans lequel la peur embaume le moindre recoin. Je tourne la tète vers Barbara lorsque celle ci me répond avec verve et ironie en levant les yeux au ciel ou au plafond en ce qui nous concerne. Elle marque un point la demoiselle dont j'apprécie le sang froid indéniable. Je me mets à aider les élèves ayant plus de mal à se remettre debout en coordination avec notre écossais national. Je relève Cassie avec douceur en la rassurant. Son visage revêt une expression terrifiée et je lui assure que nous allons nous en sortir. Que nous allons tous nous en sortir à condition de rester unis. M'occuper de l'apprentie serpenseur me rappelle soudainement Kada'an et je me remémore la terreur des fantômes à laquelle je n'avais pas vraiment prêté attention tout à l'heure. Je ne sais pas peut être que c'est la couleur de cheveux. Cassie étant elle aussi rousse. Qu'avait dit Peeves ? Que Griffonnel s'est effondré. Qu'est ce qu'il entendait par là ? Je me le demande. Le manoir aurait subi un tremblement de terre. J'espère que rien ne lui est arrivé. Je m'étais rapidement pris d'affection pour la rouquine des griffonnels qui était probablement l'une des personnes les plus sympathiques de toute l'école. La distinction entre les maisons ne représentait pas suffisamment pour moi pour m’empêcher de l'apprécier et de m'inquiéter pour elle. Mais pour l'heure et avant d'aller m’enquérir de la situation des griffons, nous allions devoir survivre à la menace actuelle.

Notre propre menace pour le moment infiniment plus tangible que mes suppositions quant au sort des élèves de la maison rivale. Je pose les mains sur les épaules de Cassie pour lui insuffler un peu de courage ou la calmer. Puis, je laisse mes oreilles traîner du coté de Mick et Chad histoire de grappiller des explications au sujet de ce qu'il vient de se passer mais soit je m'y prends trop tard soit il n'y avait pas vraiment d'explications. La voix de Therence qui s'élève de nouveau dans les airs m'exaspère bien rapidement, bien plus que d'habitude si je puis dire. Honnêtement, je suis persuadé d’être le vert et argent appréciant le plus le rebelle et de loin et si même moi le trouve insupportable...Je prends le temps d'observer notre petit groupe hétéroclite et disparate d'un œil inquisiteur. Nous allons survivre, tous sans exceptions et si quelqu'un tente de mettre à mal cet objectif je lui botterais le cul tellement fort qu'il préférera faire face à cette menace latente et pour le moment terrifiante car invisible. Mon père est un mage noir et que peut il y avoir de pire que cela ? Pourquoi y croire ? Pourquoi accorder du crédit à ce que j'avais vu ? Tout simplement parce que nous sommes dans une école de magie et que nous nous trouvons dans une pièce secrète de la maison Serpenseur alors même que nous n'avions pas conscience qu'une telle pièce existait sous nos pieds. Ce n'est pas parce que nous ne connaissons pas quelque chose, que cette chose n'existe pas. La confrontation entre les éternels rivaux que sont Chad et Therence a le mérite de me faire émerger de la chape de plomb sous laquelle je me trouvais. La tension semble à son paroxysme et je me fais la réflexion que nous n'avons vraiment pas besoin de cela maintenant alors je fais mine de m'approcher des deux serpenseurs pour qu'ils se séparent. Ils ne supporteraient probablement pas un autre de mes sermons cependant vu la gravité de la situation je ne m'embarrasserais pas de sermons si je devais intervenir. Je jette un coup d’œil à la main de Mick lorsque celui ci tapote l'épaule de son compagnon. Ah merde ! Ah ouais quand même.

Je ne quitte pas la mue gigantesque des yeux comme si cela m'aidait à visualiser le monstre à laquelle elle appartenait. Mais malgré mes efforts de visualisation, j'y parviens difficilement. Certaines choses dépassent la compréhension humaine et ne sont pas faites pour sortir de notre imagination. Je me tourne vers Matrim lorsque celui ci s'écrie Sonorus et lance son sort en orientant sa baguette sur lui même. Je darde mon regard sur le photographe réveur. Matrim nous fait part de ses connaissances et je le remercie intérieurement d'en savoir autant sur l'occupant de ces lieux. Connaître son ennemi est un avantage indéniable et précieux. Nous ne nous ferons pas prendre par surprise grâce à lui et je lui fais passer toute ma reconnaissance à travers un regard. Mon cerveau a désormais éludé la noirceur de mon ascendance découverte pour se concentrer sur une série de tactiques pour survivre à l’attaque d'un serpent géant capable de vous tuer d'un seul regard. L'ami du loup et de son compagnon me demande de l'aider à déloger une pierre et j' hausse un sourcil interrogateur mais l'aide de bon cœur. J'arrache une pierre d'un mur en utilisant mes aptitudes surnaturelles et la tend à Matrim qui nous fait part de son idée lumineuse il convient de le dire. Face à la menace d'un basilic la moindre distraction fructueuse peut représenter un sursis infiniment précieux.

Et Matrim venait de nous en accorder un. Malgré ses échecs magiques quant à sa volonté de déplacer magiquement la pierre, il n'abandonne pas et utilise ses propres aptitudes pour le faire. Une idée me vient en l'observant faire et cette pierre pourrait finalement s'avérer encore plus précieuse. Et si je dispersais un tas de pierres dans tous les coins en prévision de l’affrontement potentiel avec un monstre élevé pour une seule chose, tuer sans discernement. Je m'adresse à Matrim avec un sourire en coin : Tu viens de me donner une idée intéressante mon cher. Je t'en remercie. Puis, je retourne près du mur et arrache un tas de pierres que je charge dans mes bras avant d'aller les disposer aux quatre coins de la vaste chambre sous les regards éberlués de la maison Serpenseur. Je me tourne ensuite vers eux et leur dit : Vous connaissez le sort Waddiwasi. Nous n'avons pas d'armes à feu sous le coude mais une pierre déplacée par ce sort devrait donner le même résultat sur le Basilic. Chad reprend la parole et nous annonce son plan. Je me contente d'un hochement de tète pour confirmer mon approbation avant de répondre : Ça me va. On vous suit. On empêchera les sorties de rang. C'est la discipline et seulement la discipline qui nous sortira de là.
Je sors de nouveau ma baguette tandis que Chad couvre nos arrières avec le sort que j'avais échoué à mettre en place tout à l'heure. La baguette de Mick s'allume et éclaire nos pas. Pour ma part, je reste en retrait du groupe à l'arrière garde en compagnie de James. Mes yeux inspectent les alentours avec une application méthodique. Je suis passé en mode soldat du surnaturel.

Mes capacités magiques laissent à désirer mais ma puissance de gardien elle reste une réalité. Les murmures de notre petit groupe vont bon train. L'anxiété, la peur, la colère et une litanie de sentiments semblent animer nos rangs mais pour ma part je reste calme et maître de moi même. Mon rythme cardiaque est mesuré et je me prépare à me battre d'un instant à l'autre. Si nous avons de la chance nous sortirons sans avoir à le faire. Mais, si mon début de séjour ici m'appris quelque chose c'est bien que la chance n'existe pas. Nous avançons d'un pas rapide et je ne parviens pas à réprimer un soupir lorsque que Therence se plaint une nouvelle fois. Je m’apprête à lui dire vertement de se la fermer avant que je ne lui enfonce sa baguette  là ou je pense. Mais Chad me devance et rappelle à tout le monde pourquoi il est bien plus malin de rester groupé et en mouvement. Nous revenons sur nos pas avant de partir dans une autre direction. Je m'assure que personne ne sorte de la double file que nous constituons en poussant doucement les réfractaires dans le rang. Je prends la parole pour évacuer le stress qui ne cesse de grandir au fur et à mesure que nous ne parvenons pas à trouver une sortie. James, parle moi de l’île de Skye. Est elle grande ? Le temps y est il doux ? La réponse de l'écossais pleine de fierté m'arrache un sourire et je ralentis quelques instants pour lancer un sort derrière nous avant de reprendre ma position à l'arrière garde. Repello Inimicum.  

Chambre des secrets

Je ne me laisse pas abattre par cet échec et relance le sort.

Chambre des secrets

De la persévérance nait la réussite disent les sages et je dois avouer qu'ils sont surement raison. Le sort servant à repousser le moindre ennemi s'étire comme une barrière hors de ma baguette et se plaque derrière nous. Un sourire fugace étire mes lèvres avant de disparaître tout aussi rapidement. Ce n'est pas cela qui suffira à nous sauver de la menace d'un Basilic mais c'est déjà un bon début et je suis plus que satisfait d'avoir atteint mon but. Je m'élance en trottant pour rattraper le petit groupe se trouvant devant moi et reprends ma position dans l'arrière garde aux cotés de James. Nos regards se croisent et je murmure : Faut bien que j'y parvienne de temps en temps hein. L'ile de Skye que tu m'as décrite a du m'inspirer
Je reporte ensuite mon attention sur le groupe des serpenseurs devant nous et repère une des pierres que j'avais déposé aux quatre coins de la chambre des secrets. Et en observant cette pierre une idée de génie me vient à l'esprit. Bon peut être pas une idée de génie mais une idée intéressante tout de même. Décidemment les pierres m'inspirent ce soir. Je regarderais ces morceaux de cailloux d'un œil neuf si jamais je survis à ce cauchemar éveillé. J'interpelle Chad pour qu'il s'arrête et que le reste du groupe l'imite. Je ne quitterais pas mon poste alors bon... Chad, Mick attendez. J'ai une idée. Je ne sais pas si les portoloins fonctionnent dans l'enceinte de l'école mais nous pouvons toujours essayé d'en créer un. Je ramasse la pierre sur mon chemin et pointe ma baguette dessus. Portos !    

Maison des SERPENSEURS

-Taré ! Cherche donc dans ton c** ! clame un Chad excédé tandis que je lui réclame la carte qui a mystérieusement disparu lorsque je l'ai frôlé.

Le taré lui renvoie son conseil d'un doigt plus qu'évocateur avant de disparaitre côté salle de bain, sans se douter qu'il se retrouverait un peu plus tard presque aussi crade qu'alors...

-Je commence sérieusement à souper des égouts! pestè-je en agitant ma manche humide, éclaboussant légèrement Barbara. Vengeance involontaire pour m'être fait écraser par la glaçante qui me sera descendu du dos avec la grâce d'une Amazone. En m'enfonçant son genoux dans une côte ou deux, quoi. Je m’abstins de tout commentaires sur quelques kilos à perdre.

Arès que la chute semble avoir bien sonné s’enquit du bien de tout le monde, et chacun répond présent à sa façon. C'est la cacophonie, mais à bien y regarder, tout le monde semble entier, c'est au moins ça...

- Par contre Garnet est bien vivant… dommage.

Regard mauvais à l'amant de notre poisseux local auquel je rendrais volontiers sa réplique! Comme tout le monde, je constate les trois tunnels que nous pouvons emprunter sans savoir où ils nous mènerons. Je lève nez au dessus de nos tête. Rien ne filtre de la surface qu'un puits de ténèbres...

-Super... On fait quoi maintenant? J'ai eu mon lot de d'exploration des canalisations pour aujourd'hui, alo- !!!

- Nous sommes tous dans la même galère, donc soit tu fermes ton clapet, soit on t’abandonne à ton sort, seul.

Le demi-nez de cochon qu'il m'impose ne fait qu'accentuer ma grimace de mépris. Je ne suis pas certain que ce soit des menaces en l'air, mais il faut bien sa stupide baguette qui me tire douloureusement le nez pour me faire fléchir le premier. Je me le frotte en grognant quand il retire son bout de bois.  

-On ne serait pas tous dans la même p*tain de galère si t'avais su garder le clapet de ton mec fermé!

Qu'il ose dire le contraire!!! Aux crocs qu'il libèrent, j'oppose un rictus agressif et ma baguette, prêt à riposter. C'est ce trop raisonnable Arès qui évite un duel assuré. Chad se détourne chercher une issue.

-Ok ! Je propose que nous restions groupés et que nous prenions le tunnel de gauche pour commencer.

-Et pourquoi pas celui du milieu?

Chad pose son regard de fauve sur moi. Je le fixe intensément, avec défi.

-J'ai pas souvenir d'avoir élu un chef, ici. Encore moins le petit-ami de celui par qui on se retrouve dans ce m*rdier.

Je ne demande pas à ceux qui partagent ma pensée de me suivre. Je veux seulement qu'ils y réfléchissent...

Mais je suis de ceux qui tique franchement quand Wayne exhibe une nette écaille de reptile. Et pas un petit... Alors nous ne sommes pas seuls. Caracole couine à propos de son Liam, d'autres ne laissent rien paraitre, mais à cette annonce, l'atmosphère redouble de tension...

-Je capte dans les murs ou on est.. s'impose subitement Matrim, la voix qui se répercute assez pour concentrer l'attention. La chambre des secrets !

Je plisse des yeux, intéressé. Et... on n'y trouve quel genre de secret dans cette chambre au juste?...

-Et son résident principal est le basilic ! Un seul regard nous tuerait, sans parler de ses crocs empoisonnés, et son reflet dans l’eau nous pétrifierait ! Super! m'exclamè-je une fois de plus. Mais.. je .. le crois sensible à la lumière.. Qui ne le serait pas en restant des années dans le noir et le froid ?... C’est un monstre ! Un implacable tueur… Je.. Je ne sais pas si je peux capter notre chemin dans les murs ou si je risque de nous perdre.. Il y a tellement de résidus psychiques…

Je sens le plus jeune de nous se rabattre derrière moi et Stiles. Autant je féliciterais Damodred pour ses lumières et sa franchise sur notre situation, autant côté tact...

-On va pas mourir... soupirè-je à l'intention du loupiot, resserrant les doigts sur ma baguette. Parce que si on meurt, je jure que je me débrouille pour assassiner Wayne avant!

Notre grand black baraqué est réquisitionné pour tirer une dalle du mur. Je les regarde faire avec une nette incompréhension. Mais qu'est-ce qu'ils fabriquent?... Matrim propose d'imprégner la pierre des empreintes psychiques de tout le monde pour simuler notre présence aux sens de la bête. Mon regard passe de MacAuley à Stiles. Le mentaliste a l'air de savoir ce qu'il fait, cela dit, je reste sceptique... Les mains se posent unes à unes sur la pierre, alors bon-grès mal-grès, je suis mes camarades. Ça fait comme des chatouillis sous ma paume. Il a l'air de peiner à user d'un don qu'il ne doit à aucun apprentissage de cette école mais de lui-même, mais à son signal, son plan semble avoir fonctionné. La pierre servira donc de leurre le moment venu. Pendant que Coleman qui semble parti pour creuser sa propre sortie met en place un système de défense supplémentaire, les sorts suivant de Matrim échouent, conséquences de son énergie perdu ou d'autre chose de plus transcendant, qui sait, et j'imagine ses protecteurs prêt à tenter de faire bouger le cailloux qu'il se met à rouler tout seul. Et c'est... un brin flippant sur le moment en comprenant que c'est lui qui fait ça...

Le problème résolu, les amants en profitent pour engager tous le monde vers le chemin choisi.

-... On va s’y prendre comme dans un labyrinthe. On prend le tunnel de gauche et on tourne toujours à gauche. On finira bien par trouver la sortie.

Je me plie aux directives du loup par bon sens. Je gagnerais rien à me balader seul, et je dois reconnaitre pour moi-même que sa méthodologie se tient. Pour autant, je n'en perd pas que ces deux là sont pour beaucoup dans notre situation actuelle.

Lumos. invoquè-je naturellement.

Maison des SERPENSEURS

Ce n'est visiblement pas maintenant que la lumière se fera pour moi. Notre situation m'intrigue au delà d'une question de survit. Cette école cache des trésors dont un que je me suis promis de découvrir. Je m'adresse par défaut au mentaliste qui semble le plus à même de nous renseigner sur le monstre.

-Il doit y avoir une raison pour que ce truc vive ici?

Dans les mythes, les dragons sont gardiens des trésors. Si ce n'est pas pour garder un bien incommensurable, quelle autre fonction un serpent géant peut tenir dans une école mystique?...

Nous avançons dans les entrailles de Beaconlard sous la protection des sorts de Wilder et Coleman. Je n'ai pas vu un seul rat dans ces galeries. Après la punition dont j'ai écopé je m'en serais réjouis, mais l'absence de vie me donne au contraire une impression dérangeante que je ne suis pas le seul à éprouver... Comment savoir si l'on ne se dirige pas vers une fin certaine?! L'incertitude règne. C'est un sentiment que j'éprouve souvent dans ma vie, mais rarement de manière aussi concrète... Mais lorsque quelqu'un défend que l'on aurait du rester à l’embranchement et attendre sagement du secours me déplais fortement. Je ne compte pas, comme je n'ai jamais compté, stagner en espérant que quelqu'un arrive comme un messie pour m'extirper des ténèbres. On ne s'en sortira pas sans se bouger comme des grands. Je m'apprête à rétorquer mon point de vu que je me fait coupé avant d'avoir prononcer un son.

- Ne pas bouger, c’est donner une chance à l’occupant des lieux de tomber sur nous. Et il me semble que Severus Argent ne s’est pas empressé de sauter pour nous rejoindre ! Je confirme. Il serait plutôt du genre à nous toiser avec son air de corc-mort et psalmodier "Ne soyez pas en retard le lendemain matin pour les cours des professeurs Marama et Weizerling. Tomber sur le Basilic ne saurait être un motif de retard !" Mais s’il y en a qui sont partisans de ne pas bouger, libre à eux de faire demi-tour et d’attendre une vie ou deux que le ciel s’ouvre au-dessus de leur tête.

Tsss... Pourquoi même lorsque je partage les avis de ce sale loup j'ai une envie monstrueuse de lui rabattre le museau?!

Mais quelle que soit la justesse des paroles de Chad, nous ne sommes confrontés qu'à des couloirs interminables et des impasses qui nous ramènent finalement à notre point de départ. Un parcours inutile et fatiguant que je doute que la bonne volonté de Coleman parvienne à résoudre, aussi puissant s'avère son tour...

-On aurait du aller dans le couloir du milieu.

Je fait face à leurs regards exaspérés, conscient de ma réputation de prétentieux. Si j'ai pigé un truc, c'est que qu'il s'agisse des cours, des punitions, ou quoi que l'on nous pousse à faire dans cet école, rien ne se règle avec la simplicité que la sorcellerie laisse naïvement imaginé. On ne s'en tirera pas sans se creuser la cervelles et user de nos forces naturelles. Alors trouver une écaille sur cette voie suppose avec une évidence enfantine que c'est parce que c'est l'antre de la créature, Wilder pourrait avoir raison comme on s'évertue à me le rappeler, c'est vrai!

-... Ou bien c'est peut-être parce que c'est par là qu'il est sorti et qu'on devrait le suivre! avancè-je avec sérieux et agacement. Si ça se trouve ce truc n'est même plus ici, et nous on tourne en rond comme une bande de trouillards!

Matrim à la sensibilité éveillée ne semble pas d'avis que le Basilic ait disparu, mais alors quoi? Ça fait je ne sais combien de temps que l'on suit un loup, et ni son flair ni aucune de ses capacités ne nous à permis de trouver une sortie jusqu'ici! Qu'on me pardonne de douter des pouvoirs des surnaturels du groupe. Énième bataille de regard avec notre guide qui fini par prendre la route que je propose. Mais je comprend que cette décision est loin de répondre à mes arguments et ne fait que suivre sa propre logique. Une fois encore je ne suis pas écouté, il se moque de moi. Et ça m'agace furieusement.

J'avance, sans lâcher des yeux le couple qui dirige. Wayne longe la parois comme s'il redécouvrait un chemin emprunté il y a longtemps, je ne suis même plus sûr de savoir qui de Wilder ou de lui nous guide dans ces galeries. Je m'attarde sur leurs mains jointent en échos à certaines réflexions, puis je ralentis et cesse ma marche au milieu de nulle-part, obligeant le groupe à faire de même.

-Comment ça se fait que tu nous ais envoyé ici?

Le ton est sans ambiguïté. C'est son acte étrange qui nous a tous balancés dans ce trou à serpent. Ce n'est pas la main d'un autre qui a manipuler l'ornement ni l'incantation d'un autre qui a ouvert le passage. Il siffle comme le reptile qui occupe ces lieux. Il doit bien y avoir une intention derrière tout ce manège, quelle qu'elle soit, alors aussi paumé ait-il l'air je veux... NOUS voulons des explications.

-Je vois pas qui d'autre à part toi peut nous répondre, pas vrai? A moins que Wilder prenne la parole pour toi peut-être? glissè-je un regard méfiant sur ce dernier.

Je n'aime pas son regard, mais il n'aime pas non plus ma prise de parole, parce qu'il comprend où je veux en venir. Wayne est la cause de notre présence ici et le problème a être aussi soudés qu'ils le sont c'est que si l'un a fauté, si l'autre le sait, si menace il y a contre eux deux, ils prendront forcément partis l'un pour l'autre. Quitte à agir aux détriments des autres pour se protéger... Alors même en supposant que Wilder n'ait rien à voir avec les agissements du fourchelang, même s'il nous promettait l'innocence de sa moitié, comment être sûr de pouvoir lui faire confiance?!

-"Ensemble nous sommes plus fort". répétè-je d'un ton ferme et sirupeux ce que je les aient entendu se susurrer avec ferveur comme si le monde entier était un jour voué à se retourner contre eux.

Mais maintenant, qu'ils nous éclaire.
A "qui" s'étend cet "ensemble" qu'ils comptent protéger, exactement?
Et à quel prix.

Maison des SERPENSEURS

« Je comptais faire une partie amicale d'échecs avec Adriann, ce soir.  C'est une personne sympathique.  Je n'aurais pas cru un jour rencontrer un wendigo qui s'intéressait aux échecs!  Je les imaginais plus... » Tama se tut et engouffra une nouvelle bouchée de porc aux ananas en souriant béatement, comme si il ne réalisait pas la maladresse qu'il avait failli commettre en comparant Adriann à Severus, en terme de personnalité.  Qu'il s'imagine les cannibales comme des gens macabres, blêmes et antipathique relevait certes du préjugé, et il était on ne pouvait plus heureux de briser ces idées préconçues en discutant avec Adriann autour d'une activité agréable, sans risquer de terminer en sandwich.  Parlant de préconceptions, le maori enchaîna sans sembler s'apercevoir de l'indifférence de Severus pour ce qu'il avait à dire.  Ou plus justement, sans y accorder d'importance. « De tous les jeux que les pakehas ont ramenés avec eux, c'est certainement celui que je préfère.  Tu aimes aussi les échecs?  Nous pourrions peut-être nous faire un tournoi, avec Minerva également, si elle souhaite participer. »

Tama'Rangi poursuivait candidement la discussion, malgré l'attitude fermée du professeur Argent qui insistait pour appliquer le couvre-feu aux professeurs autant qu'aux élèves.   Alors qu'il tentait de rassurer Severus sur sa maîtrise de sa discipline et l'inutilité de réviser son cours, ou le peu de danger de se retrouver trop endormi pour savoir de quoi il parlait, des gémissements commencèrent à attirer l'attention des élèves comme des enseignants.  En passant son regard sur l'assemblée, Tama remarqua que Coleman semblait être de la même humeur lugubre que lors de son arrivée plus tôt dans la salle commune.  Qu'avait-il bien pu se passer au potager?  Le géant des îles se promit d'aller avoir une discussion avec le garçon sur ses tracas : le gaillard semblait être du type à s'en mettre énormément sur les épaules.

Le polynésien suivit le mouvement de masse, accompagnant le professeur Argent pour s'assurer de la sécurité des élèves, et fut tout aussi surpris que les autres de voir Wayne parler Fourchelang et activer un mécanisme secret.   Les élèves se mirent à disparaître un à un et tandis que les réflexes du directeur de maison furent trop lents, sous le coup de la surprise assurément, ceux du renard furent suffisant pour qu'il s'élance avec une souplesse inattendue à la poursuite des élèves.  La chute fut étonnamment courte : le pan de la cape de Tama s'était pris dans la pierre lorsque l'entonnoir s'était refermé, manquant de l'étouffer.  Le maori parvint, en une étrange gymnastique, à se retenir contre la paroi irrégulière de la canalisation.  Il entendait les enfants discuter et se disputer plus profondément.  Ils semblaient être arrivés intacts, pour la plupart, dans la salle.

Au bout de quelques moments d'efforts, Tama parvint à déchirer le tissu qui le retenait et amorça à son tour la chute dans le vide, pour se retrouver dans la pièce exempte d'élèves.   Tama se releva du sol poisseux en se massant le cou, là où il avait bien failli étouffer.  Mourir si jeune, ç’aurait bien été le comble du malheur!  Il saisit ensuite sa baguette magique et la pointa en direction du tunnel ascendant.

« Spero Patronum! »

Maison des SERPENSEURS

Aussitôt, trois silhouettes argentée jaillirent de la baguette magique de Tama et escaladèrent les parois comme si il s'y était trouvé des échelles pour y grimper.  De la taille approximative d'un renard, avec les même allures félines et une tête similaire à celle de nombreux mustélidés, les pattes larges rappelant celles d'un petit ours, et une queue touffue et préhensile, Tama reconnu ses patronus aisément.  Ce n'était pas la première fois qu'un binturong argenté se manifestait pour le protéger ou pour expédier un message.  La lueur des trois mammifères arboricoles s'éteignait déjà tout la haut.  Le message qu'il avait envoyé aux trois autres professeurs était le même, malgré la tentation d'en envoyer un différent à l'amateur d'échecs confirmé.

« Les élèves de Serpenseur sont entrés dans la chambre des secrets.  Je les rejoindrai pour m'assurer de leur sécurité. »

Le mélanésien se souvenait d'avoir entendu le groupe mentionner le chemin de gauche, voulant le suivre, et il se dirigea donc dans cette direction pour retrouver les enfants égarés.  À peine eut-il fait quelques pas dans la canalisation sous laquelle il n'avait même pas besoin de s'arquer, tant elle était immense, qu'il tenta un nouveau sortilège, pour s'assurer de suivre la bonne piste.

« Hominum revelio. »

Maison des SERPENSEURS

« En effet, Therence.  Ensemble nous sommes plus fort. » fit le géant solitaire en apparaissant derrière le rebelle.  Les marqueurs des élèves s'étaient montrés suffisamment nombreux pour que leur parcours soit aisé à suivre, et Tama n'avait pas raté quelques échos non plus de leurs échanges.  Que ce soit les remarques matures de Matrim et Arès, ou les chamailleries – encore – de Wilder et Garnet, il n'avait pas été très difficile de les retrouver même après que les effets du sortilège se soient estompés.  Il avait suffit d'ouvrir les oreilles un peu.

« Wilder, Garnet, vous arrêtez vos enfantillages immédiatement ou au prochain que j'entends je retire 20 points à Serpenseur » imposa-t-il d'un ton aussi léger que s'il avait annoncé à un bambin qu'il était capable de réciter l'alphabet à l'envers.  Il scruta sa moitié des classes, et tous semblaient présents, sans être trop amochés, ce qui était déjà une excellente nouvelle en soi.  Il porta son attention sur le photographe.

« Ce que Matrim a dit est exact.  Le Basilic risque de craindre la lumière, mais il n'y a que le chant du coq qui lui soit fatal.  Nous devrions tenter de sortir sans le croiser, mais s'il venait à croiser notre route : évitez son regard à tout prix. »
« Mieux encore, certains d'entre vous ont transformé un verre à pied en oiseau, ce matin. Il est aussi possible de faire apparaître directement un oiseau, mais cela demande beaucoup plus de concentration. La formule est Avis et le mouvement est le suivant » enseigna le professeur en espérant que, s'ils réussissaient à faire apparaître un coq, celui-ci chanterait. « Avis. »

Maison SERPENSEURS

- Je capte dans les murs ou on est.. La chambre des secrets ! Et son résident principal est le basilic ! Un seul regard nous tuerait, sans parler de ses crocs empoisonnés, et son reflet dans l’eau nous pétrifierait ! Mais.. je .. le crois sensible à la lumière.. Qui ne le serait pas en restant des années dans le noir et le froid ?... C’est un monstre ! Un implacable tueur… Je.. Je ne sais pas si je peux capter notre chemin dans les murs ou si je risque de nous perdre.. Il y a tellement de résidus psychiques…

Je regarde Matrim d’un air compatissant. Avant qu’il ne s’exprime, j’avais oublié les capacités du mentaliste. Je devine sans mal le malaise qui doit être le sien d’être sensible aux rémanences que lui renvoient les murs. Mick m’inquiète également par son mutisme. Il n’a jusque-là pas réagit aux provocations de Garnet. Mon compagnon est calme, mais l’autre pignouf dépasse largement les bornes. J’ai pris les rênes du groupe d’élèves sans demander l’assentiment des autres. Cependant je crois que les lieux ne se prêtent pas à une élection en bonne et due forme d’un délégué de classe et tutti quanti.

Matrim se propose de fabriquer un leurre. Je salue son initiative, cela peut vraiment nous sauver la vie. Cependant, je sais que ce n’est pas gratuit pour la santé de mon ami. Je suis heureux qu’Arès ne se formalise pas de lui avoir en quelque sorte donné un ordre en lui demandant d’assurer nos arrières. Le tigre est un gars pragmatique. C’est fortement utile, plus que le casse-couille de service qui remet le couvert et cette fois il ne dépasse pas les bornes, il les explose !

- Comment ça se fait que tu nous ais envoyé ici? Je vois pas qui d'autre à part toi peut nous répondre, pas vrai? A moins que Wilder prenne la parole pour toi peut-être?

Garnet s’en prend à Mick directement. Depuis que je lui ai demandé s’il percevait la présence de son familier, mon fiancé est entré dans une sorte de trance. J’ai même été obligé de lui prendre la main pour qu’il avance et suive le groupe. Je n’aime pas son état, et si les insinuations de Garnet me font bondir quant à l’accusation à peine voilée, je dois bien reconnaître que sans l’action de Mick dans les toilettes abandonnées, nous ne serions pas là. Mais contrairement au roquet de service, je le considère comme notre porte de sortie et non comme un ennemi potentiel. Je ne peux pas me planter à ce point sur le mec que j’aime !

- C’est du fourchelang qui nous a conduits ici, c’est du fourchelang qui nous en sortira ! Dis-je avec force, m’interposant devant Mick en protecteur.

- Ensemble nous sommes plus fort, singe l’autre macaque en répétant le credo de notre couple.

Je vais le tuer ! Ou plus vraisemblablement lui fracasser la tronche de façon à ce qu’il la boucle enfin. Mais je suis stoppé avant même que je n’esquisse un geste par une intervention quasi divine.

- En effet, Therence.  Ensemble nous sommes plus forts. Dit le géant des mers qui apparaît comme un Moïse ouvrant la mer rouge. Wilder, Garnet, vous arrêtez vos enfantillages immédiatement ou au prochain que j'entends je retire 20 points à Serpenseur.

Comme si le score de notre maison avait une quelconque importance quand on court le risque de finir dans l’estomac d’un serpent géant… Le professeur à moumoute confirme les dires de Matrim sur le basilic, ce qui n’est pas vraiment fait pour nous rassurer. Cependant, il nous propose une solution.

- Mieux encore, certains d'entre vous ont transformé un verre à pied en oiseau, ce matin. Il est aussi possible de faire apparaître directement un oiseau, mais cela demande beaucoup plus de concentration. La formule est Avis et le mouvement est le suivant

Ah ce n’est pas idiot. Par contre sa brillante intervention prend du plomb dans l’aile de l’oiseau qui n’apparaît pas suite à son sort. Cependant son intervention a le mérite de détourner Mick des regards suspicieux qui commençaient à poindre. Je ressers ma main sur celle de mon fiancé. Je sens comme une réponse, mais très faible, lointaine. Mick est là, mais son esprit est ailleurs. Soudain je prends peur. Sa capacité à parler le langage des serpents, son familier qui « s’égare » dans les sous-sols… Je ne le dirai pas à haute voix, mais j’ai peur qu’il soit sous l’emprise de quelque chose, ou de quelqu’un. Finalement Garnet n’a pas tout à fait tort. C’est bien Mick qui nous a envoyés ici. Pourtant je refuse de penser qu’il a fait cela de manière consciente ou préméditée. Les accusations de Garnet portent leurs fruits et des élèves regardent Mick avec hostilité. Seule la présence du professeur empêche que cela ne dégénère.

- Si je résume nos solutions, dis-je en prenant fortement sur moi pour parler d’un ton calme et posé. Le leurre de Matrim, nous permet d’éviter une première attaque, son appareil photo pourra éblouir le basilic, bloquant temporairement sa capacité de nous faire mourir d’un seul regard. On invoque tous un coq, mais je doute que cela soit suffisant pour finir de l’achever… Un chant de coq… cela me semble un peu trop simple…

Je regarde Mick qui fronce les sourcils semblant être à l’écoute d’un bruit que lui seul entend. Mon intuition me dit qu’il est celui qui a la capacité d’achever le basilic. Il peut se faire comprendre du monstre…

Nous nous remettons en route et nous enfonçons dans le couloir du milieu. Par précaution je lance le sortilège pour faire apparaître un coq, bien que je reste persuadé qu’il faut que nous coordonnions notre attaque pour vaincre la bête.

- Avis !