[Event] "Crasse" Over - Phase IV | Classe du professeur Severus Argent

Cours de potions

La salle de classe pour l’apprentissage de l’art des potions se trouve en sous-sol pour des évidences climatiques et techniques. Il est nécessaire de se protéger des rayons solaires, comme lunaires qui modifient les propriétés de certains éléments. L’hydrométrie et la température ambiantes sont également des facteurs importants pour la réussite de la fabrication des potions et surtout la reproductibilité de cette réussite. Il y a aussi une place nécessaire pour le stockage des potions en cours de fabrication et dont la durée de mise en œuvre peut dépasser le mois. C’est une science exacte où il n’est pas question de pincées de ci et cuillerées de ça. Nous ne sommes pas en cours de cuisine !

Pour ce premier cours, je fais l’effort de sortir les ingrédients nécessaires ainsi que le matériel parfois encombrant que ne possèdent pas les élèves. Je dispose le tout sur une large table de chêne, puis allume les quelques lampes à huile suffisantes pour pouvoir lire un livre de classe ou prendre des notes. D’une main nerveuse, j’écris au tableau les deux potions que j’ai choisi de leur faire préparer. Le sablier m’indique que j’ai encore du temps avant le début du cours, je prends donc le livre que je suis en train de relire, le traité supérieur de traduction des runes. Ce livre est destiné aux élèves, mais il me semble y avoir relevé une erreur.

Enfin des élèves commencent à arriver. Quand le sablier marque le début de mon cours, je ferme mon livre d’un claquement sec, faisant sursauter les élèves du premier rang et attaque le cours.

- Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions. Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens...

Je m’avance dans les rangs et poursuis ma diatribe.

- Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours.

Je vois des grimaces fleurir sur les visages et des regards se baisser brusquement lorsqu’ils rencontrent le mien.

- Les élèves apprentis sont priés de lire attentivement la recette de la potion contre les furoncles, tandis que les seniors vont s’essayer à nous préparer une potion de Felix Felicis. Sur cette table vous trouverez les ingrédients qui vous seront nécessaire. Dans les prochains cours vous devrez les trouver par vous-même dans les placards de la salle classe. Je suis à mon bureau pour toute question. Les bavardages sont interdis.

Conditions:

Maison des SERPENSEURS

Cet homme était mon dieu. Severus Argent. Droit, autoritaire mais juste avec un sens de l'égalité et de la tempérance à toute épreuve. Sa flegme était si... Aucun mot pour moi mais clairement c'était un rêve, une ambition. Les potions m'avaient toujours passionnées et lui saurait m'apprendre les délices de cet art. J'avais aidé à ranger la salle de classe en punition d'avoir asperger d'encre la Griffonelle. Sans dire un mot j'avais ramassé les coupes, les avait glissé dans une armoire et aidé les retardataires de ma maison. Et réussi à arriver à l'heure pour me placer au second rang.

Ainsi lorsque le livre claqua, j'étais prêt et me concentrait sur le maître des potions. Je bus littéralement ses paroles. Oh je comprenais la magie qu'était de créer la mort, la gloire ou toute autre chose à partir de simples ingrédients. Les volutes de fumée s'échappant du chaudron ainsi que les exquises odeurs qui accompagnaient ces glorieuses arabesques aux milles couleurs. Lorsqu'il annonça le défi du jour, une onde de joie et d'excitation me traversa. J'attrapai avec ferveur mon exemple de Mille herbes et champignons magiques et feuilletai avec avidité mon manuel. Avec moult joie, je tranchai, découpai, humai les ingrédients. En moins de la moitié du temps, j'avais presque fini la ardue potion mais je sentais aisément la chance qui m'accompagnait ainsi que la passion qui me poussait à donner le meilleur de moi même. Alors que j'ajoutai quelques feuilles finement hachées, je questionnai le professeur.

"Monsieur, pensez vous qu'il serait possible d'améliorer le temps de macération de la potion en la soumettant à des conditions d'humidité, de chaleur et de vide idéale. Ne pourrions pas passer de six longs mois à trois mois en la plaçant dans des chaudrons à fond suffisamment épais et en les plongeant dans un bain marie ?"

Maison des SERPENSEURS

Je soupirai en voyant ma potion virant du bleu argenté au pourpre profond. Loin de la couleur dorée à laquelle je m'attendais. J'avais ajouté un ingrédient en trop... Par chance, le professeur ne regardait pas ma préparation à cet instant précis et je pus limiter les dégâts en le vidant précipitamment. Par chance, je coupais toujours mes ingrédients en trop et j'avais suffisamment de temps devant moi pour faire un deuxième, voir un troisième essai. Avec un soupir, je me relançai dans ma préparation. L'art de la potion exigeait une rigueur exceptionnelle et la déception était le lot quotidien des maîtres de cet art. Alors pour les étudiants il fallait s'attendre à pire que des déceptions...

Maison des SERPENSEURS

Le sort s'acharnait ainsi donc sur moi. En plus d'avoir pris deux nouvelles heures de retenue avec le professeur (un oeuf de grenouille m'avait glissé de la main droite et avait rebondi sur son bureau), je me retrouvai avec une potion d'un jaune pâle mais loin de l'or auquel je m'attendais. Je versai la préparation dans un flacon que je mis de côté pour au moins présenter quelque chose puis me relançai dans mes ingrédients après avoir vidé le reste de la mixture. Je baillai, endormi par les vapeurs et me griffai le poignet pour me concentrer. La Felix Felicis était dure à préparer et cela était normal d'échouer, je devais m'en convaincre pour mieux réussir par la suite.

Maison des SERPENSEURS

La troisième fois fut la bonne. Un sourire éclaira mon visage, qui brillait sous les reflets de la magnifique potion de Felix Felicis qui tournait doucement dans mon chaudron. J'avais suivi à la règle les instructions, mis à part que j'avais écraser une graine au lieu de la trancher ce qui m'avait donné un excellent rendement de jus, qui m'avait permis de réussir la perfection. Je soupirai d'aise et essuyer mon visage couvert de sueur. Aye j'avais réussi. Maintenant je devais nettoyer. Je rangeai plusieurs flacons, nettoyai le plan de travail sali et frottait mon chaudron avant d'amener avec une certaine flegme, malgré mon regard brillant de joie, le résultat de mes essais au professeur.

"Monsieur, j'espère que cela vous ira..."

Mise à jour des Scores

+ 20 points pour monsieur James MacAuley pour deux succès critiques
- 10 points pour monsieur Therence Garnet pour maladresse qui aurait pu être fatale à un professeur et + 10 points pour un succès critique. Ce qui fait un score nul..
+ 30 points pour monsieur Tama'Rangi Marama pour la réussite de deux sorts informulés et un succès critique

Serpenseur prend la tête du classement

- Je remarque que la maison Serpenseur a compris que le travail est source de bonus. Monsieur Marama nous prouve également par ses réussites qu’il maîtrise parfaitement son art. Je compte sur vous pour suivre ses cours avec l'assiduité qu’il convient.

Je scrute la salle. Il y a peu de retardataire. Leur faire comprendre dès le début que je serais intraitable et particulièrement désagréable en cas de conflit porte ses fruits.

- Monsieur, j'espère que cela vous ira.. me demande MacAuley.

Je m’approche de son chaudron et lève un sourcil en voyant le carnage d’essais infructueux sur sa table. Je prends la cuillère pour vérifier la texture de son mélange.

- Le résultat est correct. Cela aurait été mieux sans tout ce… fatras. Pour certaines potions, les ingrédients valent de l’or… C’est aussi bien de ne pas  avoir à s’y prendre par trois fois pour la réaliser. De la rigueur monsieur MacAuley ! De la précision ! L’approximation est à bannir.

Précision trèsssssss utile:

Maison des GRIFFONNELS

J'ai encore l'affreux goût dans la bouche en sortant de la classe de M'dame Hale. Je commence à me diriger vers le potager, mais je me souviens alors que nous avons cours avec Argent. Je refuse cette fois-ci d'arriver en retard. Le prof oblige. Il ne semble pas super cool quoique nécessairement méchant, mais je n'avais pas envie de découvrir ce qu'il pourrait faire à un élève en retard.. Si Madame Hale avait fermé les yeux sur ses quelques secondes d'absences, Argent ne laisserait pas passer une seule. Autant arrivée avec un peu d'avance quitte à passer pour une fayote.

En chemin, alors que je regarde autour de moi, une chose capte mon attention entre deux pots de fleurs.. Je ne ne sait pas vraiment pourquoi mais mon instinct me pousse à aller voir ce qui s'y trouve. Je m'avance et passe la tête. Au centre, je peux voir une plume. Une plume qui semble plutôt magique. Est-ce la plume de Dolores Ombrage ? Dois-je passer mon chemin et faire comme si, je n'avais rien vu ? Non.. Quelque chose au fond de moi me conseille de ne surtout pas  faire cela. Je prends donc la plume en soupirant et préfère faire ma punition comme il se doit... Je cache la plume dans ma robe et passe mon chemin jusqu'à la classe de potion.

Je prends place dans un coin et sors la plume avec une petite inquiétude.. Face à mon chaudron, je sors mon carnet de notes. Je ne suis pas en retard, le prof continue de préparer le cours.. Les autres arrivent et je regarde les fioles qui nous font face.

Je sursaute quand le cours commencé et j'écoute avec attention. Je ne ne savais pas ce que je devais écrire. Le cours ok. Mais ce que dit le prof ou la recette ? Je poserai la question.. En attendant, je me concentre sur ce qu'explique Monsieur Argent.

-Les élèves apprentis sont priés de lire attentivement la recette de la potion contre les furoncles.

Mes yeux regardent le tableau ou sont inscrits la recette. Je prends la fameuse plume et la trempe dans l'encre pour noter les ingrédients qu'il me faut.. Lorsque des picotements dans la main se font sentir, je la regarde. Et le mot que je suis en train d'écrire sur mon papier s'incruste dans ma main. Je serre les dents et ignore la douleur. Je finis ma recette et lâche la plume dans un grognement.. Ensuite, je commence ma potion ajoutant les ingrédients en suivant la recette. La douleur dans ma main est douloureuse. Mais je passe outre me concentrant sur le mélange qui bouillonne dans mon chaudron. J'ignore si je fais comme il faut, mais je m’applique. J'essaie de rester concentré.C'est important. Pas par lèche cul. Mais par curiosité. Par besoin de me surpassée...

Maison des GRIFFONNELS

Je regarde avec attention ma préparation.. J'ignorais si j'avais bien fait ma préparation et pourtant.. Pourtant quelque chose me fait sourire. La couleur semble être la bonne, la fumé qui s'échappe de mon chaudron me fascine. J'oublie le cours, j'oublie les autres, j'oublie le prof. Mes yeux se mettent à briller devant le spectacle qui s'offre à moi. J'étais à peut près sûre d'avoir réussi. Je retire donc ma préparation du feu sans me brûler et attend que Monsieur Argent vienne me voir. Je cache ma fierté face à cette réussite évitant de crié ma joie. Même si mon corps entier veut exprimer tout ça, je me force à le contenir..

Cours de Potion

’Lex me sort de la mélancolie avec son distributeur de gum. Tantine retourne vers son bureau non sans un soupir. Je sais que nous l’exaspérons, mais nos réussites donnent le niveau. Et ce niveau est plutôt bon quand je regarde l’élève à la langue collée. Brian se retourne et m’offre un chapelet de bulles. J’ouvre le bec mais rien ne sort. La dragée de Bertie a dû se dissoudre entièrement. A ses côté Alec foire deux fois son sort. Je vois son corps se raidir. Il est déçu et sa fierté est mise à mal. J’avorte mon geste pour lui taper sur l’épaule. Autant ne pas lui faire remarquer que je n’ai rien manqué de ses loupés.

Basculant ma chaise sur ses pieds arrière et je viens encastrer ma tête entre les bureaux de Charlie et ‘Lex. Je leur fais un sourire Colgate. J’hérite de leur doigt qui enfonce chacun une de mes joues. Quelle bande de mômes ! Non sans un clin d’œil aux deux, je me redresse d’un coup sec quand Tantine annonce la fin du cours.

Nous avons la salle à ranger. Je passe à côté d’un serpenseur qui pense avoir grugé tout le monde en arrivant dix minutes avant la fin du cours.

- Sympa ta coupe de cheveux Therry l’ornithorynque… Si tu veux, je peux te donner des cours dans l’art et la manière de porter le blouson de cuir. Mais faut virer les plumes… et les poils de chat Thirry. J’accepte les chocogrenouilles en paiement, ou… en nature si tu n’en as pas.

Si son regard était celui de Gorgone je serais déjà transformé en pierre. Il s’offusque, arrange le nid qu’il a sur la tête d’un geste fier et file au cours suivant, me conseillant d’un air revanchard de ne pas être en retard. J’esquisse un geste pour sortir ma baguette de ma manche puis me dis qu’il serait bien que l’on ne renouvelle pas l’exploit une deuxième fois avec un retard chez le serpent.

Alex tente un sort de nettoyage qui échoue. Je soupçonne la vieille bique d’avoir fait en sorte que notre punition ne puisse pas être contournée d’un coup de baguette magique. Nous sommes nombreux pour ranger. Nombreux et tous adultes. Donc ordre (enfin presque…), méthode (c’est presque bon…), et cela avance (euh… ça recule pas quoi…). Charlie fait selon sa discrétion habituelle genre fanfare de cuivre. La corvée nous lie les uns aux autres dans la bonne humeur. Le serpenseur travaille dans son coin, mais est efficace. Je lance mon éponge sur la tête d’Alec et bizarrement dès qu’il me regarde j’ai une désagréable sensation de mouillé sur le visage. Il m’offre un sourire malicieux. Ses incisives légèrement écartées lui donnent un air particulièrement charmant. Il faut que je me méfie de ses capacités. Je fais ma part de travail tout en charriant Brian lui disant que ça ne doit pas changer de son école de matelots. D’ailleurs je lui demande quels sont ses pouvoirs vu qu’il n’est pas un métamorphe et visiblement pas un simple humain… tout comme Alec.

- Ho ! Trop bien ! Tu ne peux pas créer un vent pour sécher tout ça ? ‘Lex ? Reflexe !

Je lance mon sceau (vide) en direction de mon pote qui le shoot comme une balle du bout de son balaie. Le seau atterri sur le popotin de Charlie.

- M’enfin ! Dit l’ursidé qui semble avoir mis la main sur la réserve de biscuit de ma Tantine.

Nous éclatons tous de rire. Le sablier sur le bureau du professeur nous laisse une poignée de minutes. Le kilteux a déjà quitté la pièce depuis un moment quand nous sortons à notre tour.

- Le dernier arrivé est une poule mouillée, dis-je en me mettant à courir.

Ca râle que ce n’est pas des poulets, mais ça suit en courant, les chaudrons bringuebalant de manière sonore.

- Au moins Brian ! C’est un futur poulet ! Dis-je avec un clin d’œil à l’intéressé que je verrais bien préfet pour ma tranquillité.

De fait c’est une vraie bassecour qui coure dans les couloirs pour arriver pile à l’heure pour le cours du serpent sur patte. Nous nous installons autour d’une même table avec nos chaudrons et le reste de nos fatras. Cette fois je suis entre les deux « Al ». Le serpent nous fait un discourt plein de fiel. Il ne doit pas être très heureux dans la vie celui-là. L’écossais s’y reprend à mainte reprise pour réussir sa potion. Il va même jusqu’à afficher un air benêt pour montrer le résultat à Argent. J’en profite pour me pencher vers la table d’à côté où une fille de notre maison semble avoir réussi sa potion.

- Bravo lui dis-je en chuchotant

Puis j’aperçois sa main. La plume de Dolorès Ombrage est une sale punition.

- Donne-moi ta main Kada’an.

Comme elle hésite, je la lui prends d’office. Mes veines noircissent immédiatement soulageant sa douleur. Je lui explique que le sortilège de la plume bloque les capacités régénératives de celui qui est puni. Elle ne peut donc pas se soigner, mais je peux la soulager.

- Redemande-moi quand cela devient insoutenable.

Je lui fais un clin d’œil charmeur et me retourne à notre table. ‘Lex me regarde d’un œil redoutable.

- Quoi ?! Je ne drague pas ! Elle est bien trop jeune. Jaloux ? Demandé-je en me collant contre mon ami.

- Greuh ! Fait son ami l’ours, agissant comme un garde du corps pas commode.

Je me demande soudain quelles étaient leur relation à Phoenix.  Puis je fais comme tout le monde, et vais chercher les ingrédients qu’il me faut. La potion choisie par le directeur des Serpenseurs n’est pas anodine. L’homme est connu pour sa ruse. Je m’applique donc à élaborer la recette, suivant scrupuleusement les instructions. Ça mijote.

Cours de Potion

Je lève les yeux vers Argent. Son mépris pour moi est une évidence qu'il ne cache même pas. J'avais entendu des histoires avec mon père. Je crois qu'ils ne s'appréciaient pas, mais j'en ignore la raison. Sans lui demander son avis, j'utilise un entonnoir pour transvaser ma potion dans une fiole. Je sais qu'elle est réussie rien qu'au rictus de mépris du professeur. Si je l'avais raté, je sais qu'il n'aurait pas perdu l'occasion de me ridiculiser.

Je regarde ceux de ma tablée s'affairer. Alec à mes côtés semble encore affecté pas son double échec en cours de métamorphose. Je me rapproche de lui et le conseille.

- Tu dois juste suivre la recette scrupuleusement Alec. La difficulté ne réside pas dans la difficulté à faire ce qui est écrit, mais plus au fait de ne pas faire autre chose sans s'en rendre compte. Comme avoir les doigts pleins de miettes de biscuits. N'est-ce pas Charlie ?

Les miettes disparaissent rapidement dans un ventre...

Maison des GRIFFONNELS

Ma main ne semble pas vouloir guérir et je fronce les sourcils. "Ajouter 6 crochets de serpent dans le mortier" .. Tu parles.. Je vais t'en mettre des crochets de serpents cnard... Je jette à la plume un regard de tueuse et me rends compte que.. Bah justement c'est une plume. Une plume qui semble me narguer peut-être, mais une simple plume. Je regarde ensuite l'autre recette sur le tableau.. Elle semble compliquer à faire, mais il se trouve que faire la potion contre les furoncles m'a vraiment plu.. J'aimerais bien me lancer dans celle du Felix Felicis.. Par dépassement de moi.. Par une curosité dévorante et un nouvel intérêt pour les potions..

Bravo.. Chuchote quelqu'un à mon oreille. Je me tourne lentement avec un petit sourire aux lèvres et tombe sur le visage de Derek. Je le remercie du regard et vois le sien glisser sur ma main..

- Donne-moi ta main Kada’an.

Je tente désespérément de la cacher, mais il l'attrape sans rien me demander. Ses veines noircissent et je le regarde prendre ma douleur avec une nouvelle marque de respect. Les gens pourraient dire quoi que ce soit, ce mec n'est pas un abruti de première et le fait qu'il fasse des conneries, ne lui enlève rien d'une certaine gentillesse.. Puis, l'image de son triskel fait une brève apparition dans ma tête. Mmh..

-Merci beaucoup Derek, ça va déjà mieux.



Je comprenais mieux maintenant pourquoi ma main ne semblait pas vouloir se soulager toute seule. Saleté de plume.. Comment on peut inventer un engin de torture pareil..

Il part, j'oublie le picotement qui recommence déjà à apparaître. Je de lui demanderai pas une nouvelle fois.. Ses amis semblent déjà le chambrer.. Je prends ma plume normale et note la recette du Felix Felicis en dessous de celle contre les furoncles.  

Je verse ma potion réalisée dans une fiole et je nettoie vigoureusement mon chaudron. Il ne faut pas qu'une seule goutte de la première s'incruste dans la seconde. Cela ne ferait rien de bon..

Puis je l'essuie avec attention. J'ignore pourquoi je fais plus confiance à cet objet qu'a ma baguette, mais c'est un fait..

Je commence alors à faire suivre la recette avec concentration. Si elle a été donnée au senior et pas aux apprentis c'est que le niveau est bien différent.Je m’applique et reproduit avec vigueur ce qui est inscrit sur mon papier. Je jette aussi de temps en temps un regard au tableau pour être sûre de ne pas me tromper.

Maison des GRIFFONNELS

Je regarde la fumais partir et jette un regard à mon chaudron.. La couleur est marron et une mauvaise odeur se dégage. Je me pince le nez et soupire. En effet, cette potion est bien plus compliquée que le reste. Je laisse un soupir de désespoir, mais je ne me laisse pas abattre pour autant. C'est un niveau compliqué. C'est sans doute normal que je n'y sois pas arrivée.. Mais je ne n'aime pas finir sur un échec.. Je vide donc à nouveau mon chaudron, mais cette fois je lave aussi mon plan de travail. Il est possible que j'aie glissé quelque grain-de-poudre de l'autre recette.. Je nettoie donc tout ça avec un grand soin, ignorant parfaitement les quelques bavardages. J'ai trouvé quelque chose qui me plaît. Le reste... Le reste n'est tellement pas important. Tellement pas justement que je suis arrivée à oublier ma main qui, pourtant, me crie une profonde douleur.

Après avoir nettoyé convenablement mes affaires, mis de coté, ce qui va me servir pour ne pas gaspiller plus que ce que j'ai gaspillé pour ma première tentative, je recommence en y mettant encore plus de rigueur et de concentration. Je suis la recette à la lettre avec plaisir et décontraction. Je lis plusieurs fois la marche à suivre avec lenteur et fait ce qui ai dit avec une envie de réussites plus grande encore que j'ai eu pour faire apparaître mon oiseau en classe de Minerva..

Maison des GRIFFONNELS

Je regarde le liquide doré qui bouillonne encore dans son récipient.. Mon visage s'éclaircie et je mes yeux brillent d’émerveillement face à ma potion. Je me sens fière vraiment mais évite de me lancer des fleurs et de crier ma joie dans la classe. Je regarde Monsieur Argent sous un nouveau jour. Certes ce n'est pas quelqu'un de très sociable mais il venait de m'offrir une nouvelle passion. Une hobbie que je n'aurais jamais soupçonnée sans ce cours..

Mais pour être sure d'avoir vraiment réussi, je laisse ma potion dans son chaudron en attendant que Monsieur Argent me confirme la possibilité de verser ma solution dorée dans sa fiole.

Maison des SERPENSEURS

Le cours de métamorphose terminé, je prends la direction du cours de potions en suivant nonchalamment les premiers élèves à avoir quitté la première salle de classe puisque ces derniers semblent parfaitement connaître le chemin du cours suivant. Ma sacoche pendouillant négligemment accroché à mon épaule, j'avance à travers le dédale de couloirs d'un pas tranquille. Je ne vais pas arriver en retard alors pourquoi me presser. Non pas que la perspective d'un cours avec notre glacial directeur de maison et maître incontesté de l'art délicat qu'est celui de créer une potion ne m'enchante pas, seulement je repense soudainement à ma fichue punition. Recopier trois potions avec la plume de Dolores Ombrage. Je me doute que cela doit s'avérer plus douloureux que de simples lignes ou plus étrange ou plus vicieux. Parce que cela m'étonnerait franchement que dans le monde sorcier on puisse écoper d'une punition aussi banale que du simple recopiage de ligne. Si cela s'avérait être le cas et que je me faisais des idées, cela ne me dérangerait aucunement puisque dans mon jeune age -soit un certain nombre d'années en arrière je vous l'accorde- j'avais pris le pli quant au plaisir sans borne du recopiage de lignes.

Une punition particulièrement insipide et inutile parce que vous m'excuserez mais recopier cinquante fois la même phrase ne m'avait pas empêché de recommencer la même connerie deux jours plus tard et idem pour les autres habitués des sessions nocturnes dont vous connaissez les noms. J'avance donc d'un pas léger vers la salle qui accueillera le cours de potion et rentre à la suite d'élèves de Griffonnel. Les deux maisons ne tardent pas à s'installer. Je m'installe sur le coté comme dans la salle précédente et observe les lieux. Je comprends les raisons d'une salle de classe en sous sol, mal éclairée, exposée à l'humidité. La conservation des divers ingrédients nécessaires à cet art bien moins impressionnant que celui de la métamorphose mais tout aussi intéressant à mes yeux si ce n'est plus car la métamorphose je la maîtrisais en raison de ma nature surnaturelle. Les potions par contre avaient plutôt une consonance druidique dans mon esprit. Je confesse avoir comme première image en y pensant celle d'un cercle de druide autour d'un chaudron dans une foret millénaire. Ce qui est somme toute bien idiot puisque je connais en surface la fonction druidique et que je ne me rappelle pas voir vu quelque part qu'ils s'adonnaient encore à ce genre de rites.

Quoi qu'il en soit, je dépose mon sac au pied de mon pupitre et prends le temps d'observer les différents ingrédients alignés sur une grand table ainsi que le professeur Argent qui semble plongé dans sa lecture. Le claquement sec marque la fin de la dite lecture et le début du cours. J'écoute son éloge vis à vis de sa matière d'une oreille attentive. L'art de créer des potions me semble tout aussi passionnant que celui de la métamorphose. De toute manière, chaque matière de cette école magique accapare tout mon intérêt. Ma curiosité maladive j'imagine. Je sens qu'il met tout son cœur dans sa diatribe lorsqu'il évoque les prodiges que sa matière peut engendrer avant d'esquisser un léger sourire lorsqu'il nous rabaisse tous sans ménagement. Pourquoi prendrais je mal le fait de me faire traiter de néophyte dans une discipline ou j'en suis effectivement un ? Bon, il fallait avouer que Severus Argent n'y allait pas par quatre chemins pour nous distiller son mépris. Je retrousse mes manches pour plus d'aisance dans ce qui va suivre et reporte mon attention sur les paroles du professeur. Une potion de Felix Felicis donc. Je décide de commencer par recopier la recette de la potion adéquate du tableau à un parchemin. Je remarque avec étonnement qu'une autre plume que la mienne est apparue dans mon sac. La fameuse plume de Dolores Ombrage je suppose. Je la saisis et l'observe quelques instants. On dirait une plume tout ce qu'il y a de plus ordinaire.

La plume atterrit sur mes parchemins et je dépose mon chaudron à coté. Puis, je m'avance jusqu'à la table pour prendre les ressources nécessaires à ma préparation. Je retourne à ma place et entreprends de recopier la recette de la potion avec application et c'est là que cela se gâte. Puisqu'une vive douleur fuse dans ma main et me déchire la chair. Je jette des coups d’œil à la ronde avant de reprendre l'écriture. Mon visage se fait grimaçant et je peste intérieurement contre le fait que mes capacités de régénération ne fonctionnent pas ici. Sûrement cette saloperie de plume. Je fais plusieurs pauses pour reposer ma main. Pauses se révélant bien vaines. Et dire que je vais devoir en recopier deux autres. J'avais presque oublié à quel point la douleur pouvait être brutale pour les humains lambdas. Néanmoins, fidèle à moi même je continue en silence de souffrir et réprime un soupir de soulagement lorsque j'arrive enfin à la fin de mon travail préparatoire. Je secoue ma main durant quelques secondes et attends que mes capacités de guérison effacent la douleur lancinante pour m’atteler à la préparation de la potion. Je suis scrupuleusement la recette, faisant bien attention au moindre détail et me désintéressant complètement du monde extérieur. Économisant néanmoins mes ingrédients en faisant attention aux quantités utilisés au cas ou je devrais m'y reprendre à deux fois. Lorsque une délicate odeur se met à planer au dessus de ma préparation, je laisse mijoter et observe la mixture d'un œil critique.