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Sujet: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Jeu 8 Aoû 2019 - 13:19
Tobias Rapier & Chad Wilder
Un emmerdeur nommé Wilder
Depuis plusieurs jours il a les nerfs à vif. Il en connait parfaitement la ou plutôt les raisons. Cette saloperie d'écossais qui est venu le provoquer. Gosse stupide à l'instinct de survie en berne. Puis est arrivé le moment qu'il commençait à redouter alors qu'il y a quinze jours il ne voulait pas qu'on lui refile ce bambin. Alice est dans une famille d’accueil, la rendre à la protection de l'enfance a cassé quelque chose chez le professeur qui a pourtant tenté par tout les moyens de se persuader que ce n'était là, que la meilleure façon de protéger l'enfant. Il n'est pas un homme fiable. Pour lui la vie est devenue un jeu malsain, où le vainqueur est le dernier à tenir debout. Celui qui a refroidit tout ceux qui se tenaient sur son chemin et pouvaient l'empêcher de progresser vers son but final. Survivre.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, il y a l'autre gamin. Lahey. Ils ne lui adresse plus la parole depuis le soir où il a fait son attaque. Depuis le moment où il a hurlé au môme qu'il aurait mieux fait de le laisser mort sur le bitume plutôt que de s'évertuer à le ramener à la vie. Jasmine a répondu à toutes les indiscrétions du gosse. Lui a parlé d'un Tobias Rapier qui n'est plus d'actualité depuis belle lurette. Un homme qui a été heureux, et à qui la vie a finalement décidé de tout prendre. Un simple aperçu du bonheur. Coupure publicitaire dans ce grand merdier qu'est le cheminement d'un homme entre le jour de sa naissance et celui où la mort décide de le rappeler.
Depuis ce jour Isaac est étrange. Constamment ailleurs. Il offre un spectacle troublant à ceux qui le côtoient. Il se permet de faire l'école buissonnière, et le britannique n'a même plus envie de lutter pour que le loup à la dérive retrouve un chemin un peu plus droit. Il n'a pas la force de lui parler, sait qu'il risque à tout moment de se prendre son propre passé en pleine poire. Il a jeté une éponge qu'il n'avait même pas conscience d'avoir prit en main.
Quand ce soir là il rentre dans son immeuble, il soupire en sentant sa vieille sacoche de cuir lourde des copies que ses élèves lui ont rendu. Il a bien mal calculé son coup et se retrouve avec une charge de travail qui l'oblige à remettre en question son train-train habituel. Ce soir pas de passage au Pink Print pour lui. Il fréquente ce lieu de façon moins assidue depuis quelques semaines. Depuis qu'un bébé aux yeux trop bleu est entré dans sa vie. Il soupire, pousse la porte de son appartement en pensant aux affaires de la petite qu'il doit encore mettre en carton. Il va devoir vider quelques verres de plus que prévu pour tenir le choc sans s'effondrer. Son esprit perdu dans ses ennuis il ne comprend que trop tard le soucis. La porte est déjà ouverte. Il n'a pas eu besoin de sortir ses clés pour entrer chez lui. Il déglutit. Pense à son petit ami qui a les clés de cet endroit. Petit ami qui est censé travailler à cette heure. Il ouvre la bouche et lance à la cantonade un appel. Juste pour être certain de ne pas être en train de devenir encore plus parano qu'il ne l'est déjà.
-Mon ange tu es là ?
Pas de réponse, juste un bruissement en direction des chambres. Ici le parquet trop neuf grince, travaille encore. Ça manque de discrétion mais on a rarement fait plus joli que du véritable bois en guise de sol. Bien plus chaleureux et doux au toucher que ces vulgaires contrefaçons plastifiées. Toujours sur le seuil de la porte, l'anglais se penche, retire ses chaussures. Il délaisse ses chausses à l'entrée, fait de même avec sa sacoche, les yeux rivés dans la direction du bruit qu'il est persuadé d'avoir entendu.
-Chéri si c'est toi il faut me le dire tout de suite. Tu sais de quoi on a parlé toi et moi. Je ne suis pas un fanatique des surprises.
Toujours aucun signe de vie pouvant faire penser que Wesley pourrait être l'intrus. Et pas de trousseau avec un ridicule tigre en peluche non plus dans les parages. Le professeur sort son portable de sa poche, laisse finalement sa veste choir au sol avant de déclencher l'enceinte bluetooth à distance. La musique débute, l'anglais pousse le volume au maximum, laissant un rythme entraînant hurler dans l'appartement.
Mourir en musique c'est plus cool:
À pas de loup, l'anglais passe dans la cuisine, attrape un socle en bois et ce qu'il contient. Hachoir en main il pense à ce malheureux cambrioleur qui est venu jouer les filles de l'air dans le mauvais appartement. Il ferme un store, puis deux avant de commencer sa progression a travers le couloir qui mène aux chambres. Il resserre sa prise autour du manche de son hachoir, et quand il tombe face à une porte ouverte qui aurait du être close, il lance son projectile.
La musique trop forte cacherait le bruit d'un impact contre un mur. Mais pas un hurlement de douleur. Tobias prend une nouvelle arme, se prépare. Les volets sont fermés mais les endroits où se cacher ne sont pas si nombreux. Le couteau suivant finit sa course dans ce qui semble être un objet délicat qui n'a pas apprécié d'être prit pour cible. Le son du verre brisé se fait entendre alors que Bowie hurle toujours.
-JE SERAIS VOUS JE ME MONTRERAIS RAPIDEMENT !
Il a encore sept couteaux. Et une arme a feu chargée contre le flanc dont il aimerait éviter de se servir. Histoire d'éviter de rameuter les flics dans les parages.
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Ven 23 Aoû 2019 - 22:40
Un emmerdeur nommé Rapier
Chad ft. Tobias
J’ai demandé à Mafdet de surveiller ce nouveau flic arrivé il y a peu et qui semble coller sa truffe dans le derche d’Amaro. Que l’Italien y perde des plumes, je m’en moque un peu, sauf que mon nom commence à être associé au sien sur les plans de son futur tripot. C’était le prix à payer pour sauver Mick. Je suis conscient que mon choix d’un jour conditionne mon avenir. Mais… mauvaise pioche. Bastet en pince pour le porteur d’uniforme. Que se passera-t-il si Amaro décide de se débarrasser du flic ?
*
Je poireaute dans la salle d’attente de l’hôpital. L’un des ouvriers du chantier de ma maison s’est sévèrement blessé au bras. Comme j’étais sur place au moment de l’accident, j’ai trouvé plus simple et efficace de l’amener moi-même aux urgences, plutôt que de devoir attendre l’ambulance. Je n’ai pas pu aider le gars ni prendre sa douleur au risque de passer pour un extra-terrestre.
Les odeurs commencent par m’indisposer, je m’éloigne dans une aile où les salles d’examen semblent fermées pour cause de rénovation. L’hôpital est stressant pour un loup. Je perçois la souffrance des gens qui stagne entre ces murs, les cris de ceux qui ont mal, les pleurs des enfants et de moins jeunes également. Je laisse mes pensées vagabonder sur le chantier de la maison pour m’évader d’ici. Quand un nom, murmuré doucement, me ramène là où je me trouve.
« - Tobias Rapier. Il est britannique… »
Je tends l’oreille vers ce qui ressemble à une conversation téléphonique depuis l’un des box condamnés. J’entends les bruits de ce qui me semble être une pince que l’on pose dans ce genre de récipient en inox que l’on trouve dans les centres de soin. Lentement, je m’approche, l’odeur d’un désinfectant me prend le nez suivi par celle du sang séché. Quelqu’un est en train de se soigner en même temps qu’il téléphone.
*
Torture au chalumeau, ongle arraché, coups avec un poing américain. L’homme, qui s’est révélé après quelques recherches, être un étudiant en médecine, m’a semblé plutôt d’attaque pour un tel traitement quelques jours plus tôt. Les méthodes ressemblent à celles des chasseurs. Celui qui l’a attaqué n’a pas utilisé l’électricité. Tobias Rapier sait donc que cet Amadeï Caïmbeul n’est pas un loup. Il y a trop d’incohérence dans cette affaire. J’ai écarté d’emblée un job commandité par Alessandro. Il ne laisse pas ses victimes en vie. Donc pourquoi Tobias Rapier s’en prend-il à ce jeune homme ? Au bar, il m’avait donné une impression étrange. Un mélange de psychopathe et d’alcoolique repentis. Une dualité perturbante. Le professeur a agi pour son propre compte, mais quel est-il ? Trois fois, je suis tombé aux mains des chasseurs. Je me souviens de chaque minute de souffrance.
La première fois, c’était pour nuire à Mick. Ils m’avaient tabassé à heures irrégulières, perturbé mon rythme de sommeil, je frissonne encore quand j’entends une porte grincer. Pour mon corps, c’est encore synonyme de douleur.
La deuxième fois, c’était moi qui étais visé, ou plutôt mon sang, mon ADN qui pouvait intéresser les fabricants de chimères. Cette fois-ci la torture alternait suivant le moment de la journée. Le jour, c’était Albert qui était aux commandes avec ses poisons et ses bistouris. Il évaluait mes pouvoirs de guérison. Il avait lacéré la couenne du cobaye que j’étais. La nuit… C’était Rob qui prenait le relais, lui et ses désirs pervers. Il avait presque failli me briser. Je dois ma santé mentale à ma meute, à Mick qui a su me redonner confiance et me rendre mon humanité.
La troisième fois, je l’ai partagée avec Adriann, le Wendigo et amant de Garnet. Nous avions trop prévalu de notre ruse et nous nous étions fait attraper par les bouchers. Une famille de chasseurs qui traque les êtres surnaturels pour les revendre… au détail. Ce n’était pas passé bien loin. C’est ce jour-là que j’ai croisé la route de ma mère biologique qui avait collé le train à Mick pour nous sortir de ce guêpier.
Je ne sais pas encore qui est Amadeï Caïmbeul, mais je sais parfaitement ce par quoi il est passé. Ce qui me freine d’aller régler son compte à Tobias Rapier, c’est son lien avec Alessandro. Si le professeur est un chasseur, il ne peut ignorer qu’il est un loup et inversement. L’autre raison est pourquoi s’attaquer à un humain ? Caïmbeul fait-il partie d’une famille de chasseurs ennemis à celle de Rapier ? Caïmbeul semblait demander des informations au téléphone et non de l’aide. Il faut que je tire cela au clair.
*
Lycée de Beacon Hills, interclasse. Le professeur fume dehors. Rien d’intéressant, sauf l’autre chieur en blouson de cuir qui passe devant le professeur avec un air pas du tout naturel. Ils se connaissent. J’imagine que le point commun est Italien. Les mimiques de Garnet laissent deviner qu’il n’aime pas son professeur. Un souci vis-à-vis du rital ? Amaro est de taille à s’opposer à ce chasseur, à moins que ce dernier cache quelque chose de plus vaste, de plus létal. Cela me confirme dans mes convictions : fouiner pour en savoir plus.
*
Midi, le professeur mange et boit dans sa voiture. Le parfait asocial. Je vois Mafdet sortir par une fenêtre en mode chatte, direction le poste de police… Avoir un flic en allier serait une bonne chose, mais il ne faudrait pas que je me trouve responsable de la chute d’Alessandro, sinon aucune prison ne me protégera.
*
Le lendemain, la routine est la même. Tobias Rapier frise les troubles obsessionnels compulsifs. Mais, je sais que ses gestes, ses manies sont ceux d’un homme qui traque et qui veille à ne pas devenir la proie. Il a bien failli me surprendre sur le chemin de sa supérette. Heureusement que j’avais pris mon skate. Ça et mon sweat à capuche, je suis passé pour un jeune lambda, loin de la mise que j’avais lors de notre première rencontre. Le lendemain, c’est en tenue d’ouvrier que je lui colle le train. J’ai prise celle que je garde sur le terrain de notre maison.
*
Quelques jours me suffisent à connaître son emploi du temps au lycée – merci Mafdet – son trajet dont il ne déroge pas, sauf pour un détour vers une librairie et l’adresse de son appartement.
*
Ils ont une réunion entre professeurs au lycée. Le proviseur a menacé de sanctionner les absents, Mafdet y est allée à contrecœur. C’est l’occasion rêvée d’aller visiter l’antre de celui qui ressemble plus à un croque-mort qu’un professeur.
Forcer la porte est un jeu d’enfant avec ma force naturelle. Une fois à l’intérieur, je n’allume pas. J’ai une heure devant moi. Par quoi commencer ? L’installation me semble récente, il reste un carton de non déballé posé sur un piano. Je délaisse le salon au profit de la chambre. Je regarde sous le lit, au-dessus de l’armoire et grimace devant mes trouvailles. Balles à l’aconit, boîte en sorbier que je ne peux pas ouvrir et autres délicatesses du genre. Alors que j’éprouve du bout du doigt le carreau d’une arbalète, mon téléphone vibre dans ma poche.
« Mafdet : Grincheux N°2 n’est pas venu à la réunion. »
Le N°1, c’est Peter… Merde, il faut que je décante de là.
-Mon ange tu es là ? - …
Leur réunion est censée avoir commencé depuis vingt minutes, pourquoi Maf’ ne m’avertit que maintenant ? Chat en mousse ! Je cherche un coin pour me planquer. Je regarde la fenêtre, nous sommes à un étage élevé… Il me faut agir autrement. Loup vs chasseur, leur mode d’attaque m’est connu. Je n’ai pas eu le temps de fouiller les autres pièces, mais sa chambre semble être son armurerie. Je sais que Rapier est armé, il porte son flingue sur le flanc gauche comme tout droitier. J’image qu’il doit être muni que quelque lames. Donc mes ennemis présents sont des balles et des armes blanches.
-Chéri si c'est toi il faut me le dire tout de suite. Tu sais de quoi on a parlé toi et moi. Je ne suis pas un fanatique des surprises.
Il est dans la cuisine, que dois-je rajouter à sa liste d’arme ? Une poêle ? Soudain David Bowie inonde l’appartement. Plus de doute à avoir, il s’est aperçu de ma présence. Je termine ma préparation avec les moyens dont je dispose. J’espère que cela suffira à changer la donne qui me semble mal répartie quand j’entends un couteau se planter je ne sais où dans une pièce voisine où je suis juste entré avant de ressortir.
Nouvel impact qui été fois casse un objet. L’homme sait mettre ses priorités dans le bon ordre.
-JE SERAIS VOUS JE ME MONTRERAIS RAPIDEMENT ! - …
Je pense à Mick. Je vois déjà son front plissé, son « Loulou… » désabusé sur les lèvres. Ce n’était pas Stiles l’aimant à emmerdes ? Le chasseur se rapproche. Me cacher est illusoire, lui répondre lui donnerait une idée où je me trouve. Il me faut garder l’effet de surprise. Je n’ai pas le temps de préparer un speech élaboré, j’irai donc droit au but. Je me tiens prêt. Plus qu’un mètre et Rapier sera dans la pièce. Il doit s’imaginer attraper un voleur, quelqu’un d’inférieur à lui au combat. Je compte sur cette erreur de jugement pour grappiller les précieuses secondes qui m’éviteront un tir direct avec son arme. J’inspire un bon coup et affiche mon plus beau sourire sur mes lèvres. Je suis loin d’éprouver le détachement que j’affiche, mais c’est là que l’on sépare le bon joueur de poker du mauvais.
*
- Bonsoir Professeur.
La surprise est réelle sur le visage de mon vis-à-vis, pourtant ses sens restent en alerte et en une fraction de seconde, il a analysé la situation et le danger qu’il a en face de lui. J’ai les bras le long du corps, mais je les tiens de façon à ce qu’il voie les pointes acérées qui en dépassent. Quatre de chaque côté, huit bouts de carreaux d’arbalète coincés entre mes phalanges. Pour l’homme aguerri au lancer de couteau – fussent-ils de cuisine –, là n’est pas le réel danger. Mais dans les douilles défaites de balles qu’il reconnaît parfaitement. Celles qui contenaient de l’aconit. Le poison a migré sur les pointes que je tiens. Un simple geste des bras et ce sont huit projectiles mortels qui s’envolent.
- Le Napel est toxique pour bien des espèces, mais beaucoup de chasseurs oublient qu’il est particulièrement foudroyant sur l’espèce humaine.
Quand j’ai dit que j’allais être direct… J’annonce la couleur : je sais ce qu’il est. C’est en pensant à Alessandro que j’ai eu cette idée. L’Italien se bat comme un homme et non comme un loup, et il a survécu jusque-là. Je suis peut-être un bêta, mais contre un chasseur aguerri les chances sont égales de part et d’autre. Je ne sors donc ni mes crocs ni mes griffes. Normalement, Tobias Rapier ne devrait s’apercevoir de ma réelle nature que si je lance mes projectiles. La force et la rapidité me trahiront, mais il suffit d’une seule éraflure pour que le chasseur se trouve irrémédiablement empoisonné. J’aurais alors juste à éviter une balle en pleine tête ou en plein cœur… juste. Mon temps de répit est écoulé, j’enchaîne.
- On n’apprécie pas les actes de tortures par ici. Hormis les règlements de comptes entre mafieux où personne ne pleure personne. Vous m’expliquez pourquoi vous avez massacré cet étudiant en médecine. Ce n’est pas une commande d’Alessandro. Ses méthodes, tout aussi brutales soient-elles, diffèrent de celle d’un chasseur.
Je joue cartes sur table. Je nous évite les cachotteries de ce qui peut être dit ou pas dit.
- Suivant votre réponse, je pose ceci sur le lit.
Je fais un vague geste avec les mains.
Je suis tendu à l’extrême, prêt à jeter mes projectiles avec la ferme intention que ça lui troue la couenne et que cela le tue. On m’a trop tiré dessus pour que j‘aie la moindre hésitation à ôter une vie si c’est pour sauver la mienne.
Spoiler:
J'ai essayé de rester neutre autant que faire se peut sur la réaction d'Amadeï. Je change si quelque chose dérange.
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Jeu 29 Aoû 2019 - 18:44
Tobias Rapier & Chad Wilder
Un emmerdeur nommé Wilder
Il quitte la chambre qui a été celle d'Alice durant son séjour près de lui et qui est destinée à finir comme bureau, pose sa main sur une autre poignée. Il l'abaisse, aux aguets, prêt à réagir au moindre son qui réussirait à faire son nid dans l'appartement malgré la musique qui continue à brailler dans le salon. Pourtant son visiteur inconvenant prend les devants, se poste face à lui. Une voix qu'il connait déjà. Celle de l'architecte qui bosse pour Amaro, le gamin avec qui il a échangé quelques mots au Pink Print. Mais la présence de cette personne que l'anglais avait mit dans la catégorie des gens bien élevés à l'esprit presque agréable à côtoyer n'est pas la seule cause de sa surprise. Son regard noir scanne l'intrus, puis bloque bien vite sur les mains de ce dernier. Ou plutôt ce qu'elles tiennent. Boule dans la gorge face à ce qui pourrait bien être sa mort, Tobias ne sait que répondre face à cette salutation qui est pourtant bien formelle. Bien loin de la menace qui quand à elle s'affiche sans retenue.
Chez lui. Dans sa propre chambre. On l'a déjà menacé à maintes reprises, tellement que cela en est presque devenu une habitude. Mais qu'on le fasse dans son propre domicile le fait enrager intérieurement. Le seul antécédent qu'il puisse trouver à cette situation s'est mal terminé pour sa femme et son fils. La simple idée que le passé puisse se reproduire à nouveau le terrifie, et cette scène qui est en train de se jouer ne le conforte qu'un peu plus dans sa décision de laisser Alice avoir la possibilité de vivre une vie heureuse et normale. Loin du tueur qu'il est et de tout les désagréments que cette vie qu'il mène pourrait imposer à ses proches.
Sa main se resserre autour du sabot de bois dans lequel sont toujours rangés une partie des couteaux de cuisine. Son regard se fait plus froid encore quand l'autre le désigne comme étant un chasseur. Qui peut bien avoir balancé une telle information à son sujet ? On est loin de la légèreté imposée par les convenances et les diktats des relations sociales. À des années lumières de la météo du jour ou de la poitrine de la présentatrice du journal télévisé. Tobias se tend, mord sa propre langue pour s'empêcher de rétorquer à l'autre que seul les idiots ne connaissent pas les dégâts que peuvent causer les armes qu'ils utilisent. Et que de manière générale, les imbéciles meurrent bien vite. Tués par l'ennemi ou sacrifiés par ceux qu'ils pensaient leurs alliés. Il est sur le point de demander des explications à ce Chad Wilder quand ce dernier dévoile seul la raison de sa présence dans les parages.
Amusé par la tournure que prend cette situation, le professeur ne quitte toutefois pas cette épée de Damoclès qui lui trône au dessus de la tête du regard. Agacé, il fait claquer sa langue contre son palais, tentant de se mettre à la place de ce gamin qui devient de plus en plus tendu au fur et à mesure des paroles qu'il prononce. On dirait bien que le jeune architecte n'est pas habitué à jouer les vilains, alors que pour l'anglais c'est là le plus agréable des hobbys. Malgré tout sa survie dépend actuellement de sa capacité à justifier les actes qu'il a commit sur le casse-couille écossais. Actes pouvant aisément être caractérisés comme étant barbares. De plus Wilder semble coller l'italien hors de cause dans toute cette histoire à la fin bien malheureuse. L'étudiant est en vie. Un emmerdeur qui en sait trop et qui pourrait finir par poser des questions gênantes sur le britannique, ou pire en faire naître dans l'esprit de certaines personnes. Gamin ennuyant comme la pluie, aussi irritant que qu'un herpès mal placé qui ne doit sa survie qu'à l'italien. Tobias inspire, ses narines démesurées se gonflant un peu plus sous cette action qui ne rend son nez difforme que plus grand encore. Et Britney demande une fois de plus.
Tobias se fige en comprenant que son portable vient de lancer la chanson suivante de sa playlist, dévoilant par la même occasion certains de ses goûts musicaux les plus douteux. Il lève sa main vierge d'armes, montre qu'une trêve est nécessaire, n'ouvrant la bouche que pour se justifier alors qu'il sort son portable de sa poche et coupe le son en vitesse pour ne pas finir rouge de honte.
-Permettez. Évitons de rendre cette situation plus gênante qu'elle ne l'est déjà.
Le gamin est visiblement trop tendu pour laisser sa surprise se dévoiler. Tobias souligne ce point avec amusement. Il cherche à gagner un peu de temps tandis que son esprit fourmille, à la recherche d'une explication qui pourrait apparaître comme une raison valable pour les quelques heures de souffrance qu'il a offertes à l'étudiant en médecine.
-Vous m'avez l'air très tendu Chad. Ce qui est logique lorsqu'on est peu habitué à menacer un homme, mais ne vous inquiétez pas c'est un soucis qui s'estompe au fil des menaces que l'on débite. Car c'est ce que vous êtes en train de faire. Dans mon propre domicile où je ne me souviens pas vous avoir convié. Dans ma chambre, lieu où j'apprécierais fortement que l'on ne se permette pas d'entrer comme dans un moulin. Vous vous doutez bien qu'en temps normal je réglerais sans perdre de temps ce soucis d'intrusion, mais vous m'aviez fait une bonne impression. Un garçon raisonnable. Visiblement je m'étais trompé sur votre compte.
Tobias parle à celui qui tient sa vie entre ses mains, ou plutôt entre ses doigts comme s'il n'était rien d'autre qu'un enfant ayant besoin de réprimandes. Il se permet même de surjouer la carte de la déception, qui perd toute sa crédibilité tant le faciès de l'anglais reste imperméable à toute émotion. L'architecte se fait pressant, Tobias soupire puis se lance.
-Monsieur Caïmbeul est un sale fouineur. Il était intolérable que je le laisse avec certaines informations à mon sujet sans m'assurer de son silence. Sachez toutefois que je ne chasse plus, j'ai arrêté en posant mes valises dans cette ville. Monsieur Caïmbeul n'est pas parti vivre au boulevard des allongés parce qu'il a réussi à se montrer... Utile. Mais je ne supporte pas que l'on vienne coller son nez dans mes petites affaires. Alors dites moi monsieur Wilder. Donnez moi une raison de ne pas vous tuer.
C'est une expression choquée qui fait son apparition sur le visage du jeune homme. Il ne s'attendait peut être pas à un tel revirement de situation. Tobias ricane alors qu'en face de lui on se prépare à attaquer, puis sourit cruellement.
-On ne menace pas un homme sans savoir s'il a quelque chose à perdre. Croyez vous véritablement être capable de me tuer avant que je ne vous plante un couteau dans la gorge ?
Wesley serait sans doute bien triste s'il venait à mourir ce soir, mais Tobias espère bien que le libraire parviendrait à refaire sa vie. Il est jeune et a de longues années devant lui pour rencontrer une autre personne, qui elle saurait peut être accorder un minimum d'importance à sa propre vie.
-Je lâche mes couteaux si vous remettez mes armes à l'endroit où vous les avez trouvées. Ensuite nous pourrons parler calmement de la raison de votre présence chez moi. Et de la façon dont vous avez apprit pour la chasse.
Hors de question qu'il laisse ça passer, mais il veut juste récupérer sa tranquillité. De nombreuses personnes dans cette ville ont eu vent de ses activités passées, mais au final bien rares sont ceux à qui il en a parlé de son plein gré. Et plus rares encore sont ceux qui auraient pu avoir le culot d'aller débiter son palmarès au premier venu. Lèvres à présent scellées, avec le sentiment d'avoir trop parlé pour son bien, Tobias se contente de fixer ce monsieur Wilder, attendant patiemment que ce dernier ne se mette en mouvement. Prêt à réagir au quart de tour.
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Chad Wilder Administrateur
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Jeu 5 Sep 2019 - 17:22
Un emmerdeur nommé Rapier
Chad ft. Tobias
Je ne suis pas serein. Je me rends compte que je fais un bien piètre voleur, quoique mes intentions ne fussent pas de cambrioler ce chasseur. Et l’autre qui ne se départit pas de son flegme pur british.
Agaçant. Déstabilisant.
J’imagine que c’est sa manière de procéder, sa technique de professionnel acquise par une longue et sinistre expérience. Son cœur ne joue pas la musique de la peur, tout au plus celle d’un stress léger. Je regarde sa boîte de couteaux. Il a une arme pourtant. Ne pas l’oublier. Je passe ma langue sur mes lèvres, j’admets me trouver dans une impasse avec ce type qui prend son temps pour réagir. Il ne me considère pas comme une menace. Bonne ou mauvaise chose ? À ses yeux, je n’en suis normalement pas une, tant qu’il ne sait pas pour ma nature. Mais je viens clairement de condamner son passage à tabac du jeune médecin que j’ai supposé être un druide après avoir associé divers détails. Ma prise de position me colle dans le camp adverse.
L’Anglais inspire bruyamment, ses narines se transforment en gouffre du diable. Je peux même apercevoir les poils particulièrement fournis de son nez se coucher comme l’herbe sous une bourrasque. L’homme est humain, mais il me semble avoir tout d’une bête. Je resserre mes doigts sur les pointes brisées de ses carreaux d’arbalète. Combien cela coûte-t-il ces machins-là ? Car au hasard d’une éventuelle entente entre nous, je devrais les lui rembourser.
David Bowie avait laissé la place à Britney Spears. Changement de genre surprenant de la part de ce type plutôt collé monté. Je l’imaginais plus « Chevauchée des Walkyries » que « One more time ». Je ne suis pas au bout de mes surprises. J’hallucine au morceau qui prend la suite : de la K-Pop. Mes yeux s’écarquillent à cette sonorité totalement anachronique en cet instant. C’est une ruse pour me déstabiliser et me faire baisser ma garde ? Les gars de BTS soupirent et gémissent sur un rythme lénifiant. En fait, ce n’est pas moi le plus déstabilisé. L’Anglais lève une main pour une brève pause et épargner mes oreilles de cette horreur musicale.
-Permettez. Évitons de rendre cette situation plus gênante qu'elle ne l'est déjà.
Tobias Rapier qui écoute des chansons pour midinettes prépubères. Tobias Rapier qui fracasse le crane d’un étudiant en médecine. Tobias Rapier qui fréquente un loup mafioso. Tobias Rapier qui terrorise des lycéens dans ses cours de littérature. Ça je le sais par l’intermédiaire de Mafdet. Les élèves qu’elle récupère après lui semblent parfois sortir d’une séance d’électrochocs. Il paraît qu’après les leçons de Peter, ils semblent plus shootés à la morphine, léthargiques. Généralement, Mafdet les réveille avec un bon TP explosif ou odorant. Tobias Rapier qui me toise, attendant le meilleur moment pour m’occire. Cela fait beaucoup pour le même homme.
-Vous m'avez l'air très tendu Chad.
Il est comique lui… Un vrai prince sans rire. Ajoutons cela à la liste. Tobias Rapier clown de service.
- Ce qui est logique lorsqu'on est peu habitué à menacer un homme, mais ne vous inquiétez pas c'est un souci qui s'estompe au fil des menaces que l'on débite.
C’est rassurant… mais sans façon, le look croque-mort ne m’attire pas.
- Car c'est ce que vous êtes en train de faire.
Hey ! Ne me colle pas dans la même catégorie que toi, le tueur ! Je suis du côté des gentils.
- Dans mon propre domicile où je ne me souviens pas vous avoir convié. Dans ma chambre, lieu où j'apprécierais fortement que l'on ne se permette pas d'entrer comme dans un moulin.
OK, OK, je n’ai pas été très malin sur ce coup-là…
- Vous vous doutez bien qu'en temps normal je réglerais sans perdre de temps ce souci d'intrusion, mais vous m'aviez fait une bonne impression. Un garçon raisonnable.
Me voilà comblé ! Ma tête de fils à papa sert parfois à quelque chose.
- Visiblement je m'étais trompé sur votre compte.
Ou pas… Il m’embrouille, m’endort avec son monologue. Je me remémore ce que j’ai surpris à l’hôpital, l’odeur du sang, la souffrance qui irradiait de cet étudiant. Ce qui m’inquiète plus que cela me rassure, c’est que le futur médecin est toujours en vie. Je suppose que cela a un prix. C’est ce que je suis venu trouver ici dans cet appartement. Il est temps de reprendre un peu le fil de cette confrontation.
- Vous m’aviez fait impression également, monsieur Rapier. Bonne n’est pas l’adjectif que j’accolerai à cette impression. Enfin si, sur votre éducation et vos paroles mesurées. C’est rare sur la côte ouest. Par contre, vos actes ne m’étonnent presque pas. Une violence attendue. Gratuite. Jouissive…
Je pousse le bouchon pour le tester. La lueur dans son regard confirme mes dires. Il se justifie, comme un mari qui bat sa femme. Lamentable.
-Monsieur Caïmbeul est un sale fouineur.
Et tu en as un autre devant toi, mais avec un peu plus de répondant…
- Il était intolérable que je le laisse avec certaines informations à mon sujet sans m'assurer de son silence. Sachez toutefois que je ne chasse plus, j'ai arrêté en posant mes valises dans cette ville.
Je crois qu’on n’a pas la même notion du verbe « arrêter »…
- Monsieur Caïmbeul n'est pas parti vivre au boulevard des allongés parce qu'il a réussi à se montrer... Utile.
Nous y voilà. Quel est le prix à payer pour rester en vie ?
- Mais je ne supporte pas que l'on vienne coller son nez dans mes petites affaires. Alors, dites-moi monsieur Wilder. Donnez-moi une raison de ne pas vous tuer.
Je suis surpris par sa franchise morbide. Il ne parle pas d’arrangement, mais de fin définitive. Dans quel pétrin je me suis encore fourré ?
-On ne menace pas un homme sans savoir s'il a quelque chose à perdre. Croyez-vous véritablement être capable de me tuer avant que je ne vous plante un couteau dans la gorge ?
Depuis qu’il a parlé de me descendre : oui. Sûr à cent pour cent monsieur ! Ce grand chasseur vient de commettre une erreur, celle d’acculer sa proie. C’est quand l’animal comprend qu’il ne peut plus fuir, que son salut passe par le combat, qu’il laisse sortir tout son potentiel. Il vient de faire l’erreur qu’il me reproche. Cette contradiction me rassure. Tobias Rapier reste faillible, loin du numéro qu’il me joue depuis quelques minutes.
-Je lâche mes couteaux si vous remettez mes armes à l'endroit où vous les avez trouvées. Ensuite nous pourrons parler calmement de la raison de votre présence chez moi. Et de la façon dont vous avez appris pour la chasse.
Ben voyons… À mon tour de jouer au narquois. Ses premières réactions m’ont impressionné. Le monologue qui a suivi a érodé son aura, poli les encoignures et révélé un homme qui n’est fort que lorsqu’il maîtrise la situation comme avec le jeune médecin. Il est de cette catégorie de chasseur qui n’agit que sur plan, comme Samael. Le genre de combattant qui devient mauvais dans l’improvisation. Je garde en tête qu’il est ancien dans la profession et possède donc encore des réflexes qui peuvent s’avérer mortels.
- Je vais vous paraphraser professeur : On ne menace pas un homme sans savoir s'il a quelque chose à perdre. Ce que j’avais à perdre ici, c’était la vie. Or vous m’avez menacé de mort. Je considère donc que je n’ai plus rien à perdre. Tout dans votre comportement avec l’étudiant prouve que vous avez une manière d’attaquer vicelarde. Seul un inconscient poserait ses armes alors qu’en plus de ces couteaux il vous reste l’arme rangée contre votre flanc.
J’ai l’air d’un néophyte pour lui. Qu’il me sous-estime raye mon orgueil, mais reste un précieux atout. La tension monte d’un cran dans la chambre. Le flegme britannique se craquelle. Si ma situation n’était pas critique, j’en serais satisfait. Son cœur accélère. Il va attaquer. Je le vois changer d’appuis. Il va lancer avec sa main droite. Je fais une grimace équivoque.
- Une petite chose avant que nous nous balancions les choses à la tête comme un vieux couple dans une scène de ménage. J'ai un avantage.
Le professeur se fige, bloque ses articulations. Ma comparaison semble le faire grincer. Ses paupières se plissent. Il cherche la faille, la sienne.
- Enfin deux petites choses…
L’ajout nonchalant est un effet scénaristique que l’on apprend en communication en troisième année d'architecture, un métier voué à se mettre à son compte et où il est utile de savoir se vendre. Une astuce pour happer l’attention de son auditoire. J’esquisse un faible sourire. Il est vrai que parler semble être une bonne tactique.
- Le premier point : j’ai seulement besoin de vous érafler pour vous tuer, là où vous devez toucher un organe vital pour m’abattre.
D’un glissement de regard sur sa descente de lit, je lui montre les deux douilles des balles que j’ai démontées.
- Aconit, effectivement. Le deuxième point est que vous mentez en sous-entendant que vous n’avez plus rien à perdre. Cet appartement n’est pas celui d’un homme qui se moque de mourir. Et vous tenez à cette personne que vous avez appelé « mon ange ».
Surnom bien choisit pour ce type qui, je veux bien le croire, tente d’en terminer avec un passé abominable.
- Un ange rédempteur ?
Sale expression sur le visage de l’ex-chasseur. L’homme n’aime pas les intrusions. Là je viens d’enfoncer son intimité la plus profonde, celle de son cœur.
- Vous n’avez aucunement envie de mourir. C’est aussi mon cas. Je vous proposerais bien de poser nos armes en même temps. Mais je vous fais confiance pour être rapide et arriver à me loger une balle en pleine tête dès que j’aurais abandonné mes pointes de flèches.
J’écoute le corps du chasseur. Il est tendu, rien dans son attitude ne dément mes dires.
- L’information que je suis venus chercher ici, c’est la raison qui fait que Caïmbeul soit encore en vie après ce que vous lui avez fait subir. S’il détient des informations sensibles, un homme tel que vous aurait dû l’abattre. C’est donc que cet étudiant vous est plus utile vivant que mort. Ce que vous avez d’ailleurs avoué. Mais à quel prix pour ce jeune qui a eu la malchance de vous croiser ?
J’ai conscience que la vie n’est qu’un fil de compromis et que lorsque l’on se retourne pour un bilan, le tissu que l’on traîne n’est pas uni et ses motifs loin d’être réguliers ou harmonieux. On fait avec les cartes que l’on a. Le chasseur hésite. Il n’est pas habitué à baisser les armes le premier. Une éraflure des pointes empoisonnées que je tiens lui donnera le temps de vider son arme avant de s’écrouler. Si j’agis, je dois le faire de toutes mes forces. Cependant, le tuer me causerait une montagne de problèmes. Alessandro, Mick, sans parler des flics. Il paraît qu’il y en a un nouveau qui a réussi à faire sortir l’Italien de ses gonds.
- Vous dites en avoir terminé avec la chasse. Pourquoi utiliser les méthodes barbares des chasseurs et non celles des négociations des gens plus… ordinaires ?
Parler dans la chambre de cet homme me gêne. Je ne souhaite pas violer son intimité. Je me suis retrouvé là, parce qu’acculé par son retour imprévu. C’est surtout le salon et la pièce qui fait office de bureau qui étaient mes cibles.
- Et si nous poursuivions au salon ? Je ne suis pas plus à l’aise que vous dans cette chambre. Je ne vous en voudrais pas si vous ne me tournez pas le dos…
*
Nous voilà en terrain plus neutre, de part et d’autre d’un piano. Lui avec ses couteaux de cuisine, moi avec les pointes de flèches empoisonnées.
- Je pourrais me laver les mains après que nous ayons réglé notre différent ? C’est assez violent comme poison cette plante…
Si je ne suis pas déjà mort d'ici là. J’ai agis dans l’urgence et ne suis pas rassuré avec cette bombe à retardement entre les doigts. Je fais un sourire penaud. J’aurais fait un très mauvais chasseur. Comme mon père biologique finalement et cela malgré un arbre généalogique prestigieux en la matière.
- Donc monsieur Caïmbeul, à quel point souffre-t-il de vous être utile ?
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Lun 9 Sep 2019 - 11:49
Tobias Rapier & Chad Wilder
Un emmerdeur nommé Wilder
Il attend. Un signe d'attaque. Ou plus simplement de reddition. Il aurait une nette tendance à préférer la seconde option. Sale habitude qu'il a prit depuis qu'il a abandonné un McNeal aux jambes brisées à Varsovie. Depuis qu'il a décidé de redonner une chance à sa conscience, qui parfois lui soufflait qu'il était encore bien trop humain pour supporter éternellement la vie qu'il menait. Sang, douleur et mort. Un quotidien qui a finit par salir son esprit d'une façon qu'il sait irrémédiable. Dont il ne peut totalement se détacher malgré quelques bonnes résolutions qu'il a prises durant cette dernière année.
Plus jamais d'innocent. Plus de jeune louve qui chute d'une falaise pour partir dans l'au delà. Par sa faute. Même si cette nuit là il n'a pas appuyé sur la gâchette, il l'a effrayée. Assez pour lui faire préférer la mort à sa présence. Peu avenant, sorte de diable aux idées sombres qui ne cherche plus à paraître angélique pour se fondre dans le moule. Qui ne l'a jamais vraiment souhaité en fin de compte.
Le jeune Wilder ne pose pas les armes, reste tendu, mais se refuse à baisser sa garde face au britannique. Visiblement mécontent des arguments du professeur. Tobias inspire, il se sait mauvais négociateur. Laisser ses vis à vis en vie n'a jamais été dans ses habitudes, faire preuve de tact ne l'est pas non plus. Ce mot synonyme de mensonges est chez lui inconnu au bataillon. Demande de connaître des convenances sociales qu'il ne veut pas essayer de maîtriser. L'apprentissage en semble long, inutile alors que se montrer méchant est bien plus simple. Cassant. Sarcastique et pédant. Des défauts qu'il juge qualité lorsqu'il s'agit d'assurer sa survie.
Cette fois c'est Tobias qui se tend. Il retient un sourire amusé. Vicieux. Un de ses autres talents. En chemise, il lui est en effet impossible de dissimuler le holster et l'arme collée contre son flanc gauche. L'anglais sourit. Jaune. Comprend qu'il va devoir batailler plus que prévu s'il veut pouvoir se tirer de ce mauvais pas. Il ne veut pas mourir ce soir en effet. Wesley serait furieux en le trouvant agonisant dans la chambre. Sa mère lui en voudrait à mort d'être décédé quelques semaines avant la prochaine réunion de famille à propos de laquelle elle le tanne régulièrement. Sa langue quitte sa bouche, glisse sur ses lèvres qui ne lui ont jamais paru si sèches. Rendu muet par la seule option qu'il voit se dessiner, celle qui impliquerait qu'il doive à un moment ou un autre courber l'échine devant ce gamin. Pas dans les habitudes du tueur. Sa main se crispe sur le sabot de bois, il est prêt à attaquer dans la foulée, ses nerfs poussés à l’extrême, alors qu'il se demande si une action aussi suicidaire aurait d'autres effets que de le mener à sa propre mort.
Puis il grimace, de concert avec l'architecte. La comparaison utilisée lui donne la nausée. Lui rappelle de nombreuses disputes avec le rossignol. Tobias se fige, cherche sa faille quand le fouineur lui fait remarquer qu'il en a une. Et qu'elle est suffisamment visible pour avoir été décryptée sans peine par ce Chad qui commence sérieusement à lui taper sur le système. Toutefois il refuse de baisser les yeux, même quand une autre faiblesse s'ajoute à la première.
Être faible il se l'était interdit il y a seize ans. Ne plus jamais l'être. Ne devenir qu'un automate, guidé par ses pulsions, pour ne plus souffrir. Vraisemblablement il a échoué. Il est rassuré par le premier point soulevé par Wilder. Pas vraiment une révélation pour le professeur qui sait que ses chances de survivre à une telle situation si elle devait s’envenimer sont des plus minimes. Imperceptiblement, il se détend. Oublie que son salut ne lui est pas accordé. Fixe les douilles sur son lit, suivant le regard de celui qui le menace. Souligne de quelques mots inutiles ce qu'il sait l'attendre s'il devait entrer en contact avec les pointes de carreaux brisées, toujours serrées entre les doigts de Wilder pour l'instant. Tué par ses propres armes. Une fin bien pitoyable à la hauteur du reste du personnage.
-L'aconit. C'est fou le nombre de choses que l'ont peut tuer avec de si jolies petites fleurs.
Sarcasme, trait d'humour. Juste avant que le couperet ne tombe.
Il ne veut pas mourir et dans la bouche de ce garçon cela semble être une évidence. Des émotions. Handicap. Une douleur que l'anglais s'inflige, lui qui a tant souffert lorsque les êtres qu'il chérissait plus que sa vie lui ont été prit. Massacre qui avait incendié son cœur, ravagé sa santé mentale. Le détachement qu'il affichait il y a quelques secondes encore se transforme en rage. Il se révèle incapable de tolérer cette intrusion dans sa vie privée sans broncher.
Wesley lui en voudrait terriblement s'il venait à mourir ce soir.
Wesley qui l'aime assez pour tolérer ses nombreux placards et tout les cadavres qu'ils dissimulent.
Wesley qui mérite bien mieux que lui.
Incapable de parler, il fixe le gamin, sa colère lui faisant imaginer ce Wilder, crâne perforé par une balle. Un fantasme qui lui fait oublier tout le reste. Il se perd dans ces envies de meurtres. L'autre s'enfonce dans sa bêtise, continue de parler de ce gosse auquel personne ne s'intéresse. En tout cas pas l'anglais, qui regrette de ne pas avoir finit le boulot ce soir là. On ne serait pas venu l'emmerder à propos d'un cadavre. Il se contente de ruminer sa colère, furieux d'avoir vu ses faiblesses être dévoilées avec autant de facilité au milieu de sa chambre. L'architecte viole son intimité, détruit les murs que l'anglais construit sans cesse autour de lui pour préserver sa tranquillité.
Le môme parle seul. Monologue sans s'offusquer du manque de réponse. Tobias ne sait pas négocier, se servir de ces mots qu'il chérit tant de cette façon. Il préfère la peur. Terroriser pour faire plier. Mais ne laisse pas passer la possibilité de changer de pièce quand l'architecte lui parle de son malaise à l'idée de continuer à discourir dans la chambre. Narquois, il sourit cruellement.
-Je passe devant. Le risque que mes mains décident d'agir seules pour vous faire passer de vie à trépas est trop grand pour que je ne me permette de le prendre. Comme je vous l'ai dit, je suis un homme des plus civilisés à présent, votre mort serait capable de me peser sur la conscience. Et votre sang serait ennuyeux à nettoyer.
[...]
Face à cet intrus dont les derniers mots lui font douter de l'humanité de celui qui vient de les prononcer, il finit par laisser un rire froid lui échapper. Moqueur. Monsieur Wilder semble ne pas vouloir oublier la raison de cette petite visite imprévue, qui Tobias en est certain devait rester secrète.
-Qui a bien pu vous faire croire que ce gosse pouvait avoir la moindre utilité à mes yeux ? Il est venu me voir, me coller une de mes propres balles entre les mains alors que je ne faisais que passer à l'hôpital pour une simple consultation. Veuillez ne pas douter du sort que j'aurais réservé habituellement à une personne pouvant s'avérer menaçante pour ma tranquillité. Je ne suis pas venu dans cette ville pour que l'on se serve de mes petites manies passées pour me menacer.
Chad semble surpris, ne comprend pas pourquoi dans ce cas le gamin est toujours en vie. Exprime ses interrogations à voix haute alors que l'amusement du professeur éclate au grand jour.
-J'avais commencé à lui défoncer le crâne à coup de pince. Je n'aime pas la vulgarité voyez vous. Et j'étais passablement énervé. Mais ses beaux yeux et des talents qu'on ne saurait sous estimer ont attiré l'attention d'une tierce personne.
Tobias en rajoute, sourit narquoisement.
-Monsieur Wilder, vous et moi connaissons une personne qu'un druide pourrait intriguer. Qui saurait trouver un intérêt à un joli garçon. Se faire suffisamment convainquant pour rendre une menace muette. Un de nos amis commun qui a trouvé qu'une baignade forcée n'était sans doute pas le meilleur sort à réserver à monsieur Caïmbeul. À mon grand désarroi je dois avouer. Un mort ne parle pas. Alors que ce gamin en vie pourrait devenir une source d'ennuis dans le futur.
Le professeur ne bronche pas, laisse l'autre donner ses déductions à voix haute. Rien ne sert d'ouvrir la bouche pour ne rien dire. Le jeune homme ne semble pas enclin à se laisser embrouiller par des monologues, et se refuse toujours à baisser les armes. L'anglais soupire, caresse la laque noir de son piano du bout des doigts de sa main libre. Il a envie d'une clope. D'un verre, voir même de toute une bouteille. Et cette situation semble sans échappatoire possible dans l'état actuel des choses. Il pose ses couteaux sur le piano, ne se soucie pas de l'étonnement de son visiteur, même quand il décroche son holster, le jette au loin avec son arme. Le bruit mat de l'objet atterrissant sur le parquet massif fait sursauter Wilder, Tobias inspire à nouveau. Il vient de courber l'échine, s'en justifie comme il le peut alors qu'il fait glisser le couteau papillon qui loge dans sa poche de pantalon droite sur le piano.
-J'ai besoin d'un verre. Il y a du savon près de l'évier de la cuisine.
Sans sourciller, il change de pièce.
[...]
Cigarette fumante coincée entre les lèvres, il termine de remplir deux verres de bourbon, puis en laisse glisser un vers son invité indésirable d'un soir qui termine de se sécher les mains après trois savonnages intensifs. Un de trop, même pour un maniaque comme le professeur. Sans sourciller, l'anglais lève son verre, tire une dernière fois sur son bâton de cancer avant de siffler le bourbon qu'il vient de se servir. Malgré la diminution de sa consommation, il a conservé une bonne descente. Il se sert à nouveau, remplit son verre plus que ce que la convenance le voudrait. Puis se lance, trinquant avec le gamin.
-Vous êtes futé. Une chose qui se perd alors que l’imbécillité semble être devenue la nouvelle norme actuelle. Mais vous aviez faux sur un point.
Il croise le regard de l'architecte, apprécie ce qu'il parvient à y lire. Puis continue après une nouvelle gorgée brûlante.
-Mon ami. Il me survivra quoi qu'il arrive. Je fume trop, boit trop, mène une vie dangereuse. Je suis cardiaque et le jeune homme qui partage ma vie est de vingt ans mon cadet. Je ne suis qu'un vieux fou dont il accepte les travers. Sans exception. Mais certainement pas la personne auprès de qui il coulera ses vieux jours.
L'anglais fixe son verre, sait bien qu'il est en train de vivre en ce moment, un second droit au bonheur. Une chance dont il ne se serait même pas risqué à espérer l'existence. Lui qui n'aime pas se perdre en civilités. Qui frissonne dès qu'on le frôle un peu trop. Froid, maladroit. Dur et cruel. Aigri, passionné pas des mots inscrits sur du papier froid, sans vie. Cette ville lui a redonné goût à la vie. Il se mord les lèvres, donnant toutefois raison à l'architecte sur un point.
-Je pense que je lui aurais manqué si en rentrant de sa journée de travail il avait trouvé mon corps froid. Il ignore encore beaucoup de choses, des existences qu'il pense uniquement dignes d'histoires d'épouvante. Comme moi à son âge. On ne connait l'existence des monstres que lorsqu'ils viennent chez nous pour tout nous prendre. Et pour lutter contre eux, on devient bien plus cruel encore.
L'anglais siffle le contenu de son verre, puis continue, sa voix soudainement plus rauque.
-Il y a deux jours une petite fille vivait ici avec moi, mais vous le saviez sans doute déjà. Si vous étiez venu à cet instant, je vous aurais tué sans sommation. Car la dernière fois qu'un garou est entré chez moi durant mon absence, il a prit la vie de mon fils sous mes yeux. Je ne suis pas le genre de personne qui aime voir le passé se répéter.
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Lun 16 Sep 2019 - 22:59
Un emmerdeur nommé Rapier
Chad ft. Tobias
-Qui a bien pu vous faire croire que ce gosse pouvait avoir la moindre utilité à mes yeux ?
Le professeur s’esclaffe, moqueur, méprisant. Je ne comprends pas. Il y a peu, il affirmait que l’étudiant était encore en vie, car il avait su se rendre « utile ». Ce gars serait-il schizophrène ? Puis il m’explique que le futur médecin est venu lui demander des comptes sur des balles à l’aconit récupérées à son insu. J’admets que mon cadet n’a pas été futé sur ce point. C’est susceptible un chasseur. Bel euphémisme. Ce sont des maniacodépressifs dont il faut éviter de déranger les affaires. N’étais-je pas dans la chambre du même chasseur il y a quelques minutes ? « Mick ? Pourquoi suis-je là ? » « T’es un Loulou qui ne réfléchit pas et qui ne tient pas ses promesses. » « Désolé Mick. » J'imagine ce que dirait Mick. Qu’est-ce qui est pire ? Qu’un chasseur me fasse la morale, ou que ce soit mon fiancé qui s’y colle ? Je crois que je préfère affronter le cinglé en face de moi, car décevoir un être aimé est douloureux.
- … Je ne suis pas venu dans cette ville pour que l'on se serve de mes petites manies passées pour me menacer.
OK, j’avais compris. Monsieur est maniaque. Suffit de voir comment sont rangées ses chemises. Quoique Mick fait pareil. Amaro aussi. Le rangement des chemises ne définit donc pas un homme. Quoique… ils aient tué tous les trois…
- Pourquoi dans ce cas cet étudiant est-il encore en vie ? -J'avais commencé à lui défoncer le crâne à coup de pince, m’explique le professeur, un air amusé sur le visage.
C’est un schizophrène ! Il est maboul, fêlé du plafond.
- Je n'aime pas la vulgarité voyez-vous. - Moi non plus, mais je l’exprime… autrement. - Et j'étais passablement énervé. - Ce n’est pas une excuse ! - Mais ses beaux yeux et des talents qu'on ne saurait sous-estimer ont attiré l'attention d'une tierce personne. - Qui donc ? Vous en avez fait un objet sexuel ?
Je suis choqué.
-Monsieur Wilder, vous et moi connaissons une personne qu'un druide pourrait intriguer.
Qui avons-nous en connaissance commune qui serait intéressée par un druide ? Personne de ma meute, on a la reine de sabbat pour cela. L’autre alpha de la ville ? C’est vrai qu’il est prof comme monsieur Rapier, mais si je ne connais Willem Shepherd que de nom, il ne me semble pas être du style à s’acoquiner avec un chasseur.
- Qui saurait trouver un intérêt à un joli garçon.
Ça réduit le champ des investigations…
- Se faire suffisamment convaincant pour rendre une menace muette. Un de nos amis communs qui a trouvé qu'une baignade forcée n'était sans doute pas le meilleur sort à réserver à monsieur Caïmbeul.
N’en jetez plus j’ai compris : Alessandro Amaro. Mais qu’est-ce qu’il a à faire d’un druide ? Le point positif est que cela laisse la vie sauve à l’autre imprudent.
- À mon grand désarroi, je dois avouer. Un mort ne parle pas. Alors que ce gamin en vie pourrait devenir une source d'ennuis dans le futur. - Je ne vois pas ce qu’Alessandro a à faire d’un druide, son loup ne lui sert qu’à jouer à l’épouvantail…
Le professeur semble surpris de mon audace. Je lui lance un regard équivoque. Qu’il m’affirme le contraire ! L’Italien, c’est costume hors de prix, hommes de main et deux pythons 350 plus longs que son pénis. Quoi qu’il en soit, le professeur considère toujours l’étudiant comme une menace. Ce qui nous mène à une impasse. Je n’ai pas lâché mes pointes d’arbalète.
D’un seul coup et sans prévenir, les couteaux de cuisine tintent sur le piano. L’arme à feu rejoint le parquet avec fracas, ce qui me fait sursauter. J’ai toujours peur que le coup parte quand on malmène un pistolet. Puis, monsieur Rapier se baisse, disparaissant derrière le piano. Je me tends, craignant le traquenard. Mais non, il se redresse et fait glisser un autre couteau, certainement caché sous son pantalon, sur le piano.
-J'ai besoin d'un verre. Il y a du savon près de l'évier de la cuisine, annonce-t-il avant de quitter la pièce et me laisser comme deux ronds de flan.
Je me sens un peu con là. J’avoue que l’homme m’impressionne par sa maîtrise. J’obtempère et vais me laver les mains ainsi que les pointes de flèche. La discussion est possible, ce sur quoi je n’aurais pas parié quand il m’a expliqué la raison de sa violence contre le jeune médecin.
Je retourne dans le salon, pose les pointes sur le piano en prenant soin d’interposer du papier essuie-tout pour ne pas rayer la laque du couvercle. Mon hôte m’a servi un verre de whisky. Il s’est allumé une cigarette et pompe dessus comme si aucun événement fâcheux ne lui était arrivé. J’ai l’impression de revenir en arrière, dans ces salons à Boston. Les hommes fumaient des barreaux de chaise à cent dollars pièce. Chaque mot, chaque geste étaient étudiés et décortiqués. Autant dire que j’ai appris à éviter les doubles sens, ou plutôt compris comment les utiliser. Tobias Rapier n’est pas américain, pas ceux de l’Ouest en tout cas, ni du Middle West. Il n’aurait pas dépareillé dans ces comités restreints qui dissertaient sur la ruine des autres avec un humour très noir. Ce monde ne me manque pas, mais j’ai grandi dans ce panier de crabes.
-Vous êtes futé. Une chose qui se perd alors que l’imbécillité semble être devenue la nouvelle norme actuelle. Mais vous aviez faux sur un point. - Futé ? Je n’en suis pas certain, puisque je viens de me faire prendre la main dans le sac. J’admets que je ferais un bien piètre voleur. Où me suis-je trompé ? -Mon ami. Il me survivra quoiqu'il arrive. Je fume trop, bois trop, mène une vie dangereuse. Je suis cardiaque et le jeune homme qui partage ma vie est de vingt ans mon cadet. Je ne suis qu'un vieux fou dont il accepte les travers. Sans exception. Mais certainement pas la personne auprès de qui il coulera ses vieux jours.
Étrange. Il croit ce qu’il dit, son cœur bat régulièrement. Il est donc en couple avec un homme, bien plus jeune de surcroît, je l’aurais imaginé plus conventionnel. Je ne dis rien, le ton est à la confidence. Le couper, faire du bruit, rappeler ma présence serait une erreur. J’approche mon verre de mon nez et hume le parfum de l’alcool. Il ne s’est pas moqué de moi, c’est un alcool de qualité qu’il m’a servi. Je suis capable de reconnaître en aveugle une dizaine de marques parmi les plus prestigieuses. Celui qui est dans mon verre n’en fait pas partie, mais reste d’excellente qualité. Je bois une gorgée et apprécie la brûlure sur mon palais.
Le professeur se livre à demi-mot. Sans me donner les détails de son histoire, il m’explique la raison de son état psychologique actuel. Il est conscient d’être devenu comme ceux qu’il chassait.
-Il y a deux jours, une petite fille vivait ici avec moi, mais vous le saviez sans doute déjà. Si vous étiez venu à cet instant, je vous aurais tué sans sommation. Car la dernière fois qu'un garou est entré chez moi durant mon absence, il a pris la vie de mon fils sous mes yeux. Je ne suis pas le genre de personne qui aime voir le passé se répéter.
Il a donc deviné ma nature, ou il prêche pour savoir...
- On devient violent quand ce à quoi on tient plus que soi-même est en danger. Ceci, dis-je en désignant l’une des pointes brisées des carreaux d’arbalète, s’est fiché dans le cœur de ma mère sous mes yeux. Elle a eu un malheureux réflexe. Celui d’interposer son corps entre un chasseur et le Hellhound qu’il visait. Le chien de l’enfer aurait survécu, mais elle l’appréciait. Son cœur a agit en dépit de la raison… Je ne sais que trop bien ce que l’on devient quand on perd un être cher par la faute d’un autre.
Je me tais, regarde le professeur gravement. Finalement nous avons plus de points communs qu’il ne le paraissait. Un alpha a tué ma sœur en la mordant. Un chasseur a tué ma mère, un autre a assassiné mon père, son propre frère. J’ai de quoi en vouloir à mort aux deux camps alors que je suis un loup avec une lignée de chasseur et une lignée de druide dans les veines. C’est moi qui devrais virer schizophrène. Je souris sans joie.
- Ce chasseur est mort lentement…
Je secoue la tête, rien n’est simple. Je reprends une gorgée du liquide ambré, croisant le regard du professeur. Il a pris le chemin que Mick m’a empêché de prendre.
- Quelqu’un m’a empêché de glisser sur le chemin tentant de la vengeance. Je crois que vous faites une erreur, professeur.
Je contourne le piano et m’approche de lui, mais pas assez pour ne pas franchir son cercle d’intimité.
- Cet ami, qu’importe son âge, il vous aime. Le reste n’est pas important. J’imagine que je dois m’adresser à Alessandro au sujet de monsieur Caïmbeul… Un druide… Finalement, c’est peut-être une bonne chose.
Je lève mon verre vers le professeur pour trinquer.
- Je vous prie de m’excuser de mon intrusion. Je rembourserai vos flèches cassées. Non que je cautionne la chasse, mais ceux de mon espèce, à l’instar des hommes ordinaires, ne sont pas tous sages et gentils. Il y a des moutons noirs dans chaque camp.
En disant cela, je laisse mes prunelles prendre leur teinte surnaturelle dorée. Je suis désarmé, l’arme est assez loin de sa portée, mais il reste sa batterie de couteau à portée de son verre qu’il n’a pas encore saisi pour répondre à mon invitation de sceller un armistice en choquant nos verres.
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Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Mer 18 Sep 2019 - 18:54
Tobias Rapier & Chad Wilder
Un emmerdeur nommé Wilder
Il vient de prêcher le faux pour savoir le vrai. Ne s'appuyant que sur certains points qui ont fait naître le doute dans son esprit. La facilité qu'a eu ce Monsieur Wilder à entrer dans son appartement durant son absence, les différents verrous ne le stoppant pas dans cette intrusion. Le fait que le jeune homme soit au courant pour le surnaturel et l'ait d'office collé dans la catégorie des chasseurs, puis ces lavages de mains. Que même l'anglais maniaque a trouvé des plus précautionneux, à la limite de l'excessif.
Il ne bronche pas quand le jeune homme parle de l’assassinat de sa mère. Dire que cette histoire le touche particulièrement ne serait que mensonge. Une bien triste tragédie qui ne parvient pas à émouvoir celui qui ne donne que peu de crédit à la douleur des autres. Une scène qu'il peut tout à fait imaginer. Des mères, des enfants. Il en a vu mourir. Ses proches, puis ceux qu'ils a mené lui même à leur trépas, oubliant sa conscience durant des années, l'étouffant sous sa colère, ce besoin de vengeance, cette peur de l'inconnu et de ce qui n'aurait dû exister que dans les cauchemars d'enfants. Il baisse toutefois les yeux, respecte la peine de ce garçon. Peine qu'il connaît. Voir sa famille périr sous ses yeux, tout en ayant conscience de ne rien pouvoir faire pour éviter un drame. Impuissance face à ceux qui partent dans l'au delà en volant une partie du cœur de ceux qui restent.
Il pourrait ouvrir la bouche, prononcer une évidence qui couperait ce silence qui devient pesant. Animé par les fantômes de ceux qui sont disparus trop tôt. Laissant des fils, pères, maris esseulés dans leur douleur que seuls ceux qui ont connu pareille perte peuvent comprendre. Il se contente de laisser un sourire doucereux apparaître sur ses lèvres quand ce monsieur Wilder lui confirme qu'il ne s'est pas contenté de tendre l'autre joue quand la mort a frappé. La vengeance, tendre amie qui à défaut de rendre les choses plus douces, d'offrir un retour en arrière et un oubli total, donne toutefois une impression de justice. Même si cette dernière ne s'attarde pas.
-J'espère bien.
L'autre continue, ne réagit pas face à cette approbation que le professeur vient de donner. Sans doute n'en a t-il que faire. Qui pourrait bien donner un peu de crédit à un quasi inconnu, meurtrier, suffisamment dérangé pour attaquer un étudiant pour la simple raison que ce dernier ait fait preuve d'un peu trop d'insolence à son goût. Alors qu'il porte son verre à ses lèvres, l'anglais se tend, perd encore un peu plus de ce flegme qu'il a bien du mal à conserver depuis qu'il est rentré chez lui pour trouver un indésirable dans sa chambre. Il déteste qu'on lui tienne tête, trait de caractère qui s'ajoute à la longue liste de ses défauts. Un de ceux qu'il traîne depuis sa tendre enfance, alors que la plupart se sont seulement dévoilés il y a seize ans. Son visage se durcit tandis qu'il colle sa cigarette entre ses lèvres pour empêcher le venin qu'il retient avec difficulté de s'échapper sans crier gare.
Lui qui fait preuve d'indulgence, qui se montre aimable malgré l'intrusion de l'architecte dans sa vie privée. Il a fait l'impasse sur les menaces, a courbé l'échine pour mettre fin à un jeu qui ne pouvait que mal tourner si les deux participants restaient campés sur leurs positions. Il a offert un verre à ce Chad, et ce dernier ne lui sert que sa jolie morale. Se mêle de ce qui ne le regarde pas, alors que Tobias se trouve déjà bien agréable malgré cette rencontre infortune. Lui qui espérait un peu de calme, de la solitude pour s'effondrer en enterrant soigneusement de nouveaux rêves de paternité avortés que la petite Alice lui a fait miroiter pendant ces quelques jours. L'anglais serre les dents, manque de briser le filtre de sa cigarette, puis finit par l'écraser à moitié entamée dans le cendrier posé sur le piano. Il s'imagine la tête de l'italien si l'architecte décidait réellement de venir lui casser les oreilles à propos de cet écossais qui ne doit sa survie qu'à un étonnant concours de circonstances.
Il lève son verre, prêt à trinquer, ce malgré l'incongruité de cette situation. Alors qu'il ouvre la bouche pour approuver les dires du jeune homme, sa bouche se fige dans un nouveau sourire, amusé tandis que son verre s'entrechoque contre son jumeau. Un possible scénario l'impliquant en train d'attaquer le jeune loup ne lui traverse même pas l'esprit, preuve du parcours qu'il a fait durant cette dernière année. Ce travail sur lui même, aidé par ses amis qui même s'ils sont rares par leur nombre, ne demeurent pas moins inspirants. Un passage dans la maison de fou de la ville, de longues entrevues aussi ennuyantes qu'inutiles avec son psy. Des médicaments dont les boîtes entamées s'entassent dans le tiroir à couverts. Il trempe ses lèvres dans le liquide ambré, vide son verre avant de chercher la bouteille des yeux. Yeux qui se décrochent enfin du regard mordoré de l'architecte. Pendant une fraction de seconde, il songe à la jeune fille qui a chuté d'une falaise, partant rencontrer le bon dieu, s'il existe, plus tôt que prévu à cause d'un homme en noir qui lui a causé une dernière frayeur fatale. Il inspire doucement, retrouve une expression vierge de tout sentiments puis lance un pavé dans la mare.
-Des nuances de la lycanthropie, celle dont vous êtes doté est la plus acceptable.
Il ajoute, juste pour la forme.
-De plus vous ne semblez pas avoir de soucis de contrôle. Sinon vous les auriez laissé apparaître plus tôt.
Dans la chambre alors qu'il se menaçaient tout deux. Jouaient à voir celui qui a la plus longue.
Le jeune Wilder parle d'Alessandro, de ses yeux qui ont une couleur bien loin de l'or. Ceux d'un meurtrier. Avec des soucis de contrôle par la même occasion. Tobias se contente d'opiner du chef, conscient des particularités de son ami, des choses auxquelles il n'attache au final que bien peu d'importance. Leur amitié repose sur des bases qu'il sait solides, ils sont tout deux loin d'être des candidats pour la prochaine canonisation. On pourrait les qualifier de monstres, de sans cœur. Mais les personnes qu'ils laissent graviter autour d'eux, ceux à qui ils ouvrent leur cœur, leur vie et leur intimité connaissent une toute autre facette de leur personnalité. Même si l'anglais sait qu'aux yeux du rossignol il restera toujours ce grand sadique qui un jour lui a brûlé les ailes juste pour voir si ça faisait mal. Ce pauvre Lewis, devenu bouc-émissaire de l'anglais, qui s'est fait rabrouer à chacune de ses tentatives pour aider le professeur qui s'est toujours montré aussi froid que la glace avec lui. Aussi cassant.
Tobias inspire. Soupire. Puis ouvre la bouche alors qu'il se sert un nouveau verre qui ne sera pas celui de l'ivresse, car cette dernière n'est pas encore prête à se faire caresse.
-Il sait que j'ai commis des atrocités. Mais ne les juge pas car il connaît aussi ce qui a suivi. Moi fuyant un homme qui m'a poussé sur la voie de la vengeance, qui a rit alors que je torturais longuement ceux qui m'ont prit ma femme et mon fils. Que j'ai traqué et abattu un à un. Dont j'ai égorgé les enfants. J'ai mit plus de quinze ans à me rendre compte que je ne valais rien de mieux que cette ordure que j'ai vu briser ma santé mentale et mon cœur. Sa main pleine de griffes immondes, enfoncée dans le ventre de mon fils en larmes. Mais j'ai fini par me réveiller.
L'anglais torche le verre qu'il vient de se resservir en deux gorgées. Le loup le fixe comme s'il était en train de découvrir qu'il n'est rien d'autre qu'un ivrogne avec une arme. Tobias coince une cigarette entre ses lèvres, l'allume. Le geste est automatique, celui d'une personne qui fume presque ses deux paquets par jour sans sourciller, sans s'inquiéter de tout ce qui se fixe sur ses poumons à chaque nouveau mégot. Décidément, il n'est pas un bon gendre à présenter aux parents du libraire. Il a l'âge d'être le père du blond, vit sa vie en prenant garde à constamment rester sur la limite, celle où un pas incertain pourrait le faire basculer à tout jamais. Finir chez les dingues pour le restant de sa vie, où en cabane si un jour les forces de l'ordre venaient à tomber sur certains éléments de son passé. Des choses datant d'une époque où il vivait au jour le jour, peut certain d'avoir un demain. Ou un cadavre n'était qu'un souvenir fugace que le verre suivant lui permettrait d'occulter. Ou les hurlements étaient une toute autre mélodie que celle qu'il arrive toujours à tirer de son piano malgré ses doigts qui ne sont plus aussi indemnes que dans sa jeunesse.
Gabriel. Sacrée tâche sur son dossier qui pourrait tout faire déraper si l'envie lui prenait. Entre un nuage de fumée aux vapeurs douceâtres de d'alcool sur fragrance de nicotine et une déglutition, Tobias marmonne. Sachant pertinemment que Chad l'entendra parfaitement malgré son élocution faiblarde.
-Cet homme qui m'a apprit à donner la mort, il s’appelle Gabriel McNeal. Sa conscience n'est pas prête de se réveiller en ce qui le concerne. Selon des sources qui se veulent sûres il serait en Californie.
Car c'est ce qu'il aime à vouloir croire. Que les sources d'Alessandro sont sûres. Même si les hommes du loup n'ont pas réagit quand leur patron a été enlevé durant plusieurs jours, pour être torturé par des chinois envoyés par une tierce personne. C'est la paranoïa du professeur qui l'a fait douter face à cette absence imprévue, des messages trop vagues, de simples détails qui ont titillé son cortex. Sans sa réactivité, nul doute à avoir sur ce qui serait arrivé à Alessandro. Simple retour d’ascenseur de la part de l'anglais qui part du principe que l'amitié ne prend pas compte du nombres de services rendus. Se retrouver présent au bon moment est parfois suffisant.
Il continue. Sait qu'il en a trop dit pour s'arrêter sur cette lancée.
-Cet homme veut ma tête sur une pique. Mais je sais qu'il ne s'arrêtera pas là. Beacon Hills regorge de surnaturels en tout genre. Il se fera une joie d'y faire le ménage. C'est de personnes comme lui dont vous devriez vous méfier, car il ne prendra sa retraite que le jour où sa bien triste existence aura prit fin.
️️clever love.
Chad Wilder Administrateur
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Brumes du futur : Loup Kawaissu Meute & Clan : Tribu Kawaiisu Âge du personnage : 39 ans
Sujet: Re: Un emmerdeur nommé Wilder [PV Chad] Mer 25 Sep 2019 - 17:32
Un emmerdeur nommé Rapier
Chad ft. Tobias
-Des nuances de la lycanthropie, celle dont vous êtes doté est la plus acceptable.
Je souffle par le nez mon amusement. Mes prunelles dorées, celles que je me suis promis de garder. Pour moi, mais aussi pour Mick, mon père, ceux qui comptent dans mon cœur. Il est dommage qu’il n’y ait pas d’équivalent chez les humains. Quand on porte ses actes mauvais sur le visage, on y réfléchit à deux fois avant de se laisser tenter de suivre ses pulsions primaires.
-De plus vous ne semblez pas avoir de soucis de contrôle. Sinon vous les auriez laissés apparaître plus tôt. - On blâme la bête, mais c’est toujours l’humain qui est responsable de sa maîtrise ou non de sa lycanthropie. Pourtant j’admets que l’inné y est pour beaucoup. J’ai un tempérament plutôt placide, contrairement à notre ami commun.
Sauf quand je me trouve en présence de Garnet, même si nous avons depuis ce fameux « voyage » enterré la hache de guerre. Je sirote le verre d’alcool, apprécie la saveur et sa chaleur sur ma langue. Je bois peu, car Mick ne boit quasiment jamais. Il a toujours vécu en mode survie pour se permettre de se laisser à aller à la griserie de l’alcool. L’habitude lui est restée, même dans les moments de tranquillité. Le moment semble être à l’introspection. Je suis étonné quand le professeur recommence à parler. Contre toute attente, il se livre. Je comprends qu’il n’excuse pas ce qu’il est devenu. Il me donne simplement les moyens de comprendre la suite d’événements qui l’ont envoyé au tréfonds de l’enfer. Il me peint un portrait peu flatteur de sa personne. Sa lucidité m’impressionne. C’est ce que je retiens est non le fait qu’il a donné la mort de la plus ignoble des manières, qu'il y a pris du plaisir, mais la suite de ses propos.
- … Mais j'ai fini par me réveiller.
Il n’y aurait pas assez de prison pour y enfermer ceux qui le méritent. L’injustice de la justice imparfaite, car on ne naît pas mauvais, ou pas assez pour tuer son prochain. De là à dire qu’il n’y a que des victimes, je ne m’engagerais pas sur un tel raccourci. Je constate simplement que j’ai failli emprunter la même voie que le professeur. Qui serais-je pour le juger ? L’hypocrisie n’est pas dans mon caractère.
Monsieur Rapier siphonne son verre avec la gestuelle des alcooliques. Un tel homme avec une arme… Son élocution devient moins claire, ses propos moins nets. Je suis témoin d’une déchéance, mais aussi d’un changement. Il a parlé de cette enfant à laquelle il semble s’être attaché, de cet homme bien plus jeune que lui qui a réchauffé son cœur. J’ai voulu rayer les chasseurs de la carte. Il y a quelque mois de cela, le nom du professeur aurait atterri sur ma liste. Moi non plus je ne suis pas meilleur que ceux que je condamne.
-Cet homme qui m'a appris à donner la mort, il s’appelle Gabriel McNeal. Sa conscience n'est pas prête de se réveiller en ce qui le concerne. Selon des sources qui se veulent sûres, il serait en Californie.
J’imagine l’Italien être à l’origine de ces informations. Si ce Gabriel McNeal n’a pas la compassion du professeur, c’est que c’est réellement un homme mauvais, à abattre.
-Cet homme veut ma tête sur une pique. Mais je sais qu'il ne s'arrêtera pas là. - Il n’y a pas pire ennemi qu’un ancien allié. C’est ce que m’a appris mon père. C’est valable dans la finance et ailleurs, je suppose. - Beacon Hills regorge de surnaturels en tout genre.
Je ne peux pas le contredire. Je me sens bien ici. Mais c’est mon histoire personnelle qui l’explique, mes origines qui me rattachent à ce lieu plus que l’attraction d’une vieille souche. Enfin, c’est ce que je crois.
- Il se fera une joie d'y faire le ménage. C'est de personnes comme lui dont vous devriez vous méfier, car il ne prendra sa retraite que le jour où sa bien triste existence aura pris fin.
Je soupire et pose mon verre. Un nouvel ennemi en perspective. Une nouvelle engeance. Il semble que ce soit notre lot quotidien. Un danger s’éloigne, un autre apparaît. Quoi qu’il en soit, même si ce McNeal est un fourbe, il reste un homme.
- Vous auriez une photo de ce type ?
Le professeur en a une et me la montre. Je la photographie pour la postérité avec mon téléphone. Je donnerai ce portrait à James. L’ami de Mick fait parfois des miracles.
- Que penseriez-vous de rester en contact ? J’ai appris une chose ici, celle de ne pas juger un livre à sa couverture. Vous n’êtes pas si mauvais que vous en avez l’air, et je ne suis pas tout à fait le gentil que je parais être. Puis Alessandro deviendrait grincheux s’il perdait son ami. Et vous savez comment il est quand il n’est pas content… Nous sommes un petit groupe qui arrive à s’entendre quand cela est nécessaire. Des gens pas forcément amis, mais qui savent mettre de côté les intimités le temps d’éliminer un danger. Une autre des particularités de cette ville.
Je ne vais pas lui proposer mon amitié après m’être introduit chez lui sans y être invité. Mais je crois qu’il est assez intelligent pour ne pas refuser un lien sinon amical, au moins d’intérêt bienveillant. Le professeur se donne un temps de réflexion que je lui concède volontiers. Je lui donne mon numéro de téléphone. Libre à lui de m’envoyer un message pour que je l’ajoute à ma liste de contact ou non.
- Si vous ne souhaitez pas me donner votre numéro, faites passer la facture pour les flèches par Jerry au Pink Print. Je paye mes dettes, c’est l’un des premiers principes de base qui m’a été enseigné.
J’incline la tête pour un salut courtois et prends congé. Dehors la nuit est tombée. Je regarde mes messages sur mon téléphone. J’avertis Mick que j’arrive et lui demande s’il y a besoin que j’achète quelque chose avant de rentrer.