Sujet: Permission de minuit [PV Mafdet] Mar 3 Déc 2019 - 15:46
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Jamais la route entre son appartement et la maison des Shepherd ne lui a semblé si longue. Suite aux demandes incessantes de son fils, il a du expliquer à ce dernier pourquoi lui et sa sœur allaient dormir dans la maison de la meute de son ami le temps d'une nuit. Sous le regard moqueur de sa fille, il a finalement lâché du bout des lèvres qu'il allait passer la soirée avec une amie. Son amie. Et alors qu'il s'attendait à de la surprise, et de la jalousie de la part de Troy, il a eu le droit à un effet contraire à ses craintes.
Certes la surprise est là, mais la joie du gamin et ses questions se sont mises à éclater les unes après les autres dans la voiture comme des bulles de savon. Il fait de son mieux pour garder le regard sur la route, ne pas se laisser distraire par le môme. Près de lui, sur le siège passager, Joanie a le nez plongé dans un bouquin qu'elle a dégoté dans la librairie du centre ville tenue par un petit blond sympathique. La gamine sourit, mesquine, savoure l'instant. Ose un regard jeté à son père de temps en temps. Visiblement plus distraite par la détresse de ce dernier que par les constellations qui s'affichent dans son bouquin.
-Est-ce que j'la connais ? -Non. -Et est-ce qu'elle, elle me connait ?
Le flic sourit, amusé. La logique de son fils rendue défaillante par son excitation est des plus comiques. Un coup donné dans le dossier de son siège le rappelle à l'ordre. Il grogne un avertissement avant de lâcher une réponse un peu plus étoffée que la précédente.
-Non. Mais je lui ai déjà parlé de toi.
Cette affirmation semble satisfaire l'enfant qui stoppe son avalanche de questions, alors qu'enfin la maison de l'ami de son père entre dans leur champ de vision. Mais c'est finalement quand Dick se dit qu'il s'en sort mieux qu'il ne l'aurait espéré que la curiosité de son fils signe son grand retour.
-Est ce qu'elle t'a vu tout nu ?
Joanie se révèle cette fois incapable de retenir le rire qui semblait sur le point de lui échapper depuis le début. Elle s'esclaffe, alors que son père refuse de répondre à cette question trop intime pour le bien de son marmot. Ses joues sont devenues cramoisies quand enfin il stoppe la voiture, et se prépare à s'en échapper sans prendre le temps de répondre à Troy. Heureusement ce dernier ne s'offusque pas du manque de réponse de la part de son paternel. Il prononce une dernière approbation du bout des lèvres, attrape son sac à dos et sort de la voiture pour se mettre à courir en direction de la maison des Shepherd. Joanie s'adresse à Richard, railleuse. Elle a tendance à surfer de plus en plus souvent sur cette limite. Celle entre l'insolence et le tolérable. Réussit toujours à éviter de se faire griller par son père et sanctionner. Une gosse futée, trop pour le bien de Richard. Gosse futée qui passe son temps libre au lycée avec son ami Therence, malgré l'avis du flic qui aimerait bien bannir ce loustic de la vie de sa fille aussi aisément qu'il l'a fait sortir du répertoire téléphonique de cette dernière.
-T'as pas répondu à la dernière question.
Innocemment elle attrape le sac à ses pieds qui contient son nécéssaire pour la nuit. Pour le relâcher immédiatement quand son père lui répond du tac au tac en ouvrant sa portière pour s'extirper lui aussi de la voiture.
-Parce que tu voulais avoir une confirmation de ma part ? Personnellement j'ai jamais voulu imaginer que mes parents puissent avoir une vie sexuelle, mais si c'est ton délire.
La rouquine se bouche les oreilles. Pas prête pour entendre ce genre de choses. Dick se marre avant de lui aussi s'approcher de la maison de la famille de son ami.
Il n'a même pas le temps de cogner du poing sur la porte que cette dernière s'ouvre sur le sourire radieux de Madison. Troy se colle à elle, récupère câlin et bisou sur le front. Richard la salue tout aussi chaleureusement, mais cette fois avec la retenue d'un adulte. Joanie quant à elle disparaît dans un coin de la maison dès que son ami Tobias vient à leur rencontre. Elle prononce un vague au revoir destiné à son père, puis s'éclipse sans un dernier regard pour lui.
Un café bu qu'il n'a pas pu refuser à la tante de son ami et quelques banalités échangées plus tard, c'est finalement le père qui prend congé à son tour. Une embrassade chaleureuse et une promesse qui implique qu'il ramène la recette de cookies de sa mère le lendemain pour Madison. Troy se contente de sauter dans les bras de son père, lui colle un bisou sucré près de l'oreille avant de lui murmurer, sur un ton sérieux.
-Faut que tu sois gentil avec ton amoureuse. Sinon elle va partir.
Le flic redresse la tête, surpris, voir même choqué par la mise en garde de son petit garçon. Il croise le regard de Madison qui se contente de hausser les épaules. L'étreinte père fils se fait un peu plus étouffante, le canadien souffle dans la nuque de son garçon, puis lui sourit, tente d'être aussi rassurant que possible.
-Je suis toujours gentil. En tout cas je fais de mon mieux. Et toi tu vas faire en sorte d'être sage avec Mady. On se revoit demain midi mon grand.
Le gamin termine dans les bras de la louve. Dick s'en va, des questions plein la tête.
[...]
Second arrêt de l'après midi. Il avance sa voiture dans l'allée de garage de cette maison où il vient si souvent ces derniers temps que son char pourrait faire la route seul, sans avoir besoin de son conducteur. Il tend un bras vers la banquette arrière, attrape le bouquet de fleurs qui l'a, il faut bien l'avouer, un peu forcé à lâcher des explications à son fils.
Un sourire un peu naïf efface la mine soucieuse qu'il avait sur le visage quand il a quitté la maison des loups. Il s'avance vers la porte, lève une main pour avertir de sa présence même s'il y a de grandes chances pour qu'il ait déjà été repéré par la belle féline. Comme pour confirmer ses dires, la porte s'ouvre sur la professeure de chimie avant même qu'il n'ait le temps de baisser le bras. Il sourit à Mafdet, puis ose une bêtise.
-Gus et Jack sont partis pour la nuit et j'ai un peu plus que la permission de minuit. Je suis libéré et délivré.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Sam 7 Déc 2019 - 16:49
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
La semaine a été dense. Nous avons survécu au repas de meute. La vie poursuit son fil et je peux reprendre la mienne. J’avais abusé des talents culinaires de Dick pour le dessert apporté au manoir. S’il n’avait pas été apprécié à sa juste valeur, c’est que Derek avait fait son speech à ce moment-là. Suite à cela, Dick avait été occupé par une affaire qu’il a évité avec soin de me détailler. Au même moment au lycée, mon laborantin m’offrait lui aussi une paire de valises sous les yeux. À croire qu’il veillait un malade toutes les nuits en lui tenant la main. Leurs cachotteries furent vite éventées : tous les chats noirs se ressemblent. Une autre femme se serait insurgée, se serait imposée dans leur combat. Mais je ne suis pas une autre femme. Je suis très attachée à Dick, mais ses combats ne sont pas les miens tant qu’il ne me le demande pas. J’ai eu tant de rôles dans ma vie, tant de rangs que je résume mes relations avec les autres ainsi : chacun est responsable de ses actes, de ses choix. Puis c’est la source de toute vie qui a réuni ces trois hommes dans cette épreuve. Je ne me mêle pas des tests de la vie ni de ses épreuves ou des chances qu’elle donne aux hommes. Dans le combat, Dick peut se faire de nouvelles amitiés bâties sur du réel, sur la vérité des gens qui se dévoile quand leur vie est en danger, loin des masques portés en société. Deux flics sur le chemin de ma souris de laboratoire, je suis curieuse de voir comment va évoluer leur lien. Le druide est quelqu’un de complexe dans ses amitiés ou inimitiés. Le sortir du confort de son Hermitage en pleine forêt ne peut être qu’une bonne chose. Avec Derek, ils font la paire des rustres du bois.
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Message de Dick qui me demande de lui réserver une soirée, j’accepte avec joie. Un peu d’appréhension également. Le remue-ménage meute m’avait fait prendre conscience qu’il était tant pour moi de vivre ma vie et non de la survoler, mon horloge biologique s’est remise en route.
Il est convenu que Dick vienne me chercher et que nous passons la soirée chez lui. J’expédie mes corrections de copies au plus vite pour m’occuper d’une préparation particulière en cuisine. Vivant seule, je ne me prête pas au cérémonial de cuisiner et de me mettre à table. En général, je mange devant le frigo sans prendre la peine de cuire ma viande ni de mettre mon lait dans un verre. Mais ce soir, je souhaite partager un peu de moi avec Richard. C’est donc une lointaine recette que j’exécute en écoutant Nirvana.
Je tranche l’igname. J’ai eu du mal à retrouver la variété qui poussait non loin du village de mon enfance. Une racine au goût subtil, tendre et sucré qui avait de la dioscorine, un alcaloïde dans l’une des protéines de l’igname qui en faisait une superbe régulatrice de tension.
Une bonne odeur de friture parfume la cuisine pendant que je prépare les épices qui ressemblent à ce que l’on trouve dans la cuisine créole, mais avec quelques composés qui sont illicite à la vente, car considérés comme des drogues. Il suffit pourtant de connaître leur structure chimique pour savoir comment les manier pour les rendre inoffensifs pour la santé et bons pour le moral. Je roule ensuite mes tranches d’igname frites dans la pâte parfumée et au goût d’un exotisme perdu et englouti sous l’océan. Je range ce qui servira d’apéritif dans une boîte. Un regard sur la pendule et je file sous la douche. Aloès Vera, beurre de karité, je ressors de la propre, douce et parfumée. Je coiffe ma crinière, mais n’ai pas le temps de me sécher les cheveux. Je les rassemble avec une barrette sur le sommet de la tête, ils sécheront bien tout seuls. D’une main experte j’applique du khôl autour de mes yeux et ceints mes lèvres d’un rouge passion brillant. Je veux être irrésistible. Un peu d’huile parfumée sur le creux de mes poignets, je me plante devant ma penderie. Pas de moto, je peux donc mettre une robe, noire évidemment. Je suis en train de mon contorsionner pour fermer la fermeture dans mon dos quand je reconnais le son de la voiture de Dick qui se gare devant la maison. Je file lui ouvrir la porte.
-Gus et Jack sont partis pour la nuit et j'ai un peu plus que la permission de minuit. Je suis libéré et délivré. - Entre !
Je l’attrape par le devant de la chemise, le tire à moi puis claque la porte dans son dos. Tu peux m’aider ? Demandé-je en me retournant pour lui montrer mon dos nu et une fermeture éclair récalcitrante.
Je relève ma crinière quand ses doigts chauds remontent le long de ma colonne vertébrale.
- J’ai préparé une spécialité de mon enfance. J’espère que tu aimeras, dis-je en lui bisant la joue.
Je souris à la trace de rouge à lèvres que je laisse. Je passe à la cuisine chercher la boîte en question, reviens dans le hall pour attraper un manteau de fausse fourrure.
- Tu mettras ton uniforme de policier ? Demandé-je en le reluquant des pieds à la tête ?
Dernières vérifications dans le miroir et nous voilà dehors. Je vois le rideau bouger à la fenêtre du salon de la maison d’en face. J’ai une voisine qui passe sa vie à espionner son prochain. Je fais un magistral doigt d’honneur au rideau. À travers la vitre j’entends une protestation choquée. Il faut que je pense aller de nouveau déterrer ses gardénias. Un chat lui ferait des misères, paraît-il.
Richard m’ouvre la portière en homme galant, je ne boude pas mon plaisir et lui offre un grand sourire. La vieille bique d'en face doit crever de jalousie.
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L’appartement de Dick est bien mieux rangé que ce que j’aurais pensé d’un père célibataire avec deux enfants. Une bonne odeur culinaire flotte dans l’air. J’abandonne mon manteau à Dick et musarde dans le salon happant chaque détail qui pourrait m’en dire plus sur l’homme qui joue souvent au troll pour cacher ses faiblesses.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Mer 18 Déc 2019 - 14:45
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Il n'a pas le temps de prononcer un mot de plus, la belle brune l'agrippe par la chemise, le tire à l'intérieur avant de refermer la porte derrière eux. Le geste fait naître un sourire sur le visage du flic. Et quand Mafdet lui tourne le dos pour qu'il puisse l'aider à remonter la fermeture éclair de sa robe, il s’exécute, laisse ses doigts caresser la peau du dos de la féline un peu plus longtemps que nécessaire avant de finalement fermer la robe. Tout en prenant des précautions pour ne pas coincer de cheveux durant la manœuvre.
La suite s'enchaîne tout aussi rapidement, il gagne un baiser sur la joue et une promesse de dégustation inédite. La dernière fois, c'est lui qui avait rendu un service culinaire à Mafdet, quand cette dernière lui avait parlé de faire un dessert pour un repas dont elle semblait appréhender la finalité. Le canadien avait opté pour la simplicité, préparant ce qui avait été son goûter favori pendant l'enfance, une des nombreuses recettes qu'il avait volé à sa mère le jour où il avait prit son envol pour quitter le nid familial. Il n'a pas eu de retour sur ce point. Dick est donc parti du principe que le pudding avait convenu pour l'occasion. Et que dans le cas contraire Mafdet lui en aurait reparlé. Pas de nouvelles signifie parfois que ces dernières sont bonnes.
La féline disparaît, puis revient tout aussi vite, une boite à la main, manteau dans l'autre alors qu'elle achève de se préparer. Richard savoure cette vision qui s’offre à lui. Cette femme qui veut bien de lui à ses côtés. Du bout des lèvres, il lâche son approbation. Persuadé au fond de lui que Mafdet se sait déjà splendide.
-Tu es magnifique.
Il retient un rire amusé quand deux grands yeux verts le scannent, passent en revue sa propre tenue. Puis nonchalant, promet de céder à ce qui ressemble à s'y méprendre à un caprice.
-Si ça peut te faire plaisir. Je serais un vrai rabat-joie si je te disais non.
À vrai dire son uniforme est déjà prêt, pendu à un cintre dans un coin de sa chambre. Il sait que la jolie brune l'apprécie dans cette tenue. Et lui n'a qu'une envie, exaucer les désirs de Mafdet, pour la laisser le déshabiller par la suite.
Rapidement, ils se retrouvent dehors, déjà prêts pour le départ en direction de l'appartement des Turner. Dick se passe une main sur le visage pour dissimuler son amusement quand Mafdet lève un doigt insultant et décidé en direction d'une des maisons voisines. Mais s’abstient de tout commentaire face à ce qui pourrait être considéré comme un geste vulgaire. Plus amusé que choqué, loin d'être lui même l'ange de la bonne conduite. Le féline est spontanée et directe dans ses réactions. Une des nombreuses facettes qui font d'elle la femme parfaite aux yeux du flic. Avec elle, il ose se montrer sans filtre. Sans calcul.
Sans se départir de son expression heureuse que certains pourraient cataloguer comme étant un peu simplette, il fait le tour de sa Ford, ouvre la portière côté passager, la referme sur Mafdet une fois que cette dernière a prit place dans la voiture, puis fait de même pour se coller devant le volant. Clé en main, cette fois il se laisse aller à la dérision, ne cherche plus à retenir son amusement, coulant son regard chocolat sur sa compagne.
-Ça doit être sympa la fête des voisins dans ton quartier.
[...]
Il range le manteau que Mafdet vient de lui fourrer entre les mains sur la patère, le coince entre le cartable de Troy et sa propre veste en cuir. Sur le point de se proposer pour faire visiter son lieu de vie à la brune, il se rend compte qu'une telle proposition est inutile, puisque cette dernière ne l'a pas attendu pour partir observer de plus près le salon. Pourtant pour la forme, il prononce quelques mots, soupesant d'une main la boite que Mafdet a emmené avec elle. Se demandant inconsciemment ce qu'elle peut bien contenir. Si cette recette est un souvenir d'enfance de la professeure de chimie, cela veut surtout dire que c'est un truc plus vieux que Mathusalem. 50 siècles rappelle la petite voix de la raison au fond de son crâne.
-N'hésite pas à faire comme chez toi. Je vais mettre le repas dans le four.
Mafdet approuve le plan et le canadien en profite pour se mettre aux fourneaux sans perdre de temps. À vrai dire il ne lui reste plus grand chose à préparer, Richard a fait en sorte de s'organiser au mieux avant de déposer ses enfants chez Willem et d'aller récupérer sa belle. Il ouvre le frigo, sort deux papillotes de saumons bien garnies. Il ne mange plus de viande, le simple fait d'en préparer pour ses enfants suffit à lui faire lever le cœur depuis son expérience de campeur désastreuse. C'est compliqué de préparer de tels repas lorsque l'on ne peut s'empêcher de s'imaginer à la place du steak grésillant dans la poelle. Et cette histoire de Crocotta qui becte lui aussi des gens, ne fait qu'alimenter sa répugnance sur ce sujet. Il a joué du pipeau à ses enfants, surtout quand son gamin lui a demandé pourquoi du jour au lendemain, il ne voulait plus manger de viande. Il leur a pondu une histoire, une fumisterie à propos d'un nouveau mode de vie branché santé. C'est passé comme une lettre à la poste avec Troy, mais sa fille n'a pas semblé dupe.
Il sifflote un air connu de Wham!, dandine des fesses en rythme, sans se soucier du fait que la demoiselle présente chez lui puisse le voir dans une telle posture. La porte du four claque, le poisson se prépare tout seul, et les légumes sont partis pour confire eux aussi dans la seconde plaque de cuisson. Un repas qui se gère sans aide pour qu'il n'ait pas à délaisser sa belle au profit de la cuisine.
Puis son regard redescend sur la boîte toujours posée sur le plan de travail. Le canadien se gratte le crâne, puis attrape l'objet, secoue un peu pour tenter de deviner à quoi ressemble sa surprise.
Pitié. Tout sauf de la viande.
Il n'a pas mit Mafdet au courant de ses nouvelles habitudes alimentaires, principalement pour ne pas avoir à en évoquer les raisons. Lecter est un souvenir trop frais dans son esprit, et même si ce bâtard ne se gêne pas pour revenir le hanter durant la nuit, il n'a pas envie d'y penser plus que nécessaire le reste du temps. Il finit par reposer la boîte, curieux, mais suffisamment sage pour ne pas aller jusqu'à l'ouvrir pour assouvir son vice.
Il change de plan, trouve une nouvelle idée pour s'occuper l'esprit. File à la recherche de sa copine pour lui proposer un verre. Sans un mot, il passe de pièce en pièce, sans prendre le soin de refermer les portes derrière lui. Remet un jouet à sa place dans la chambre de son fils, pose la télécommande de la télé dans la corbeille qui trône sur la table basse, et finalement éteint la machine à laver, qui a fini son cycle de lavage durant son absence.
-Mafdet, tu veux boire quelque chose ? J'ai des bières, du gin et j'ai aussi prit une bouteille de vin blanc en faisant les courses. Je t'ai trouvé un paquet des chips que tu aimes bien.
Au saumon. Il a fait 20 kilomètres pour en trouver. Déçu en constatant leur absence dans les rayonnages des magasins de leur ville.
C'est finalement dans sa propre chambre qu'il finit par trouver la brune. Souriant, il est prêt à lui dire qu'il enfilera son uniforme dès qu'ils auront terminé le repas. Mais son expression heureuse se fait la malle dès qu'il repère les papiers présents sur son lit et entre les mains de la professeure de chimie. Il ouvre la bouche, la referme, cherche quoi dire à la propriétaire du regard émeraude qui le fixe.
C'est finalement une question qui lui échappe, prononcée d'une voix plate. Sans traces de la jovialité habituelle du canadien.
-Où est ce que tu as trouvé ça ?
Question dont la stupidité n'a d'égale que sa naïveté. Il reconnaît sans mal le dossier de l'enquête qu'il mène en douce sur Amaro. Qui était censé être planqué dans son tiroir de commode. Coincé au milieu de sa pile de t-shirt.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Jeu 26 Déc 2019 - 21:49
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
-N'hésite pas à faire comme chez toi. Je vais mettre le repas dans le four.
Il ne faut pas me le dire deux fois. Quoique je n’attendais pas une permission quelconque. J’entre dans ce qui doit être la chambre du garçon. C’est… épuisant de vitalité. Des jeux, des peluches, des livres colorés. La pièce est silencieuse en l’absence de son occupant, mais je devine le vacarme qu’il doit régner ici quand le fils de Dick s’y trouve. Je devine l’enfant être fatiguant. Ma sensibilité à la mignonnerie est faible avoisinant la nullité, il faut donc posséder des qualités autres « qu’être un mioche » pour espérer faire vibrer quoi que ce soit dans mon cœur qui diffère de l’agacement.
Je vais pour ouvrir la porte suivante, à l’odeur celle de Jo, avant de stopper mon geste. Un cheveu roux est coincé dans le chambranle de la porte à une hauteur bien trop élevée pour que ledit cheveu se soit coincé là tout seul. Je souris, j’aime la ruse de l’adolescente. Je cueille le cheveu dans ma paume quand j’ouvre le battant. La chambre est aux reflets du caractère de l’adolescente. Rien de notable ni d’extrême. Je referme la porte, mouille mon doigt et colle le cheveu de Jo non loin d’où elle l’avait coincé en lui donnant une forme de cœur. Elle pensera que c’est son père qui aura trouvé son subterfuge de surveillance des incursions paternelles dans son antre.
Suit la salle de bain que j’inspecte brièvement pour poursuivre dans le Saint des Saints : la chambre de Dick. Je fais un pas et m’arrête. Je prends le temps de m’imprégner du décor et des fragrances qui traînent. Pas d’habits sales qui traînent. Non à cause de ma venue, mais parce que le maître des lieux est un homme rangé et efficace. Une parfaite épouse pensé-je, en souriant. Il y a une dualité chez Dick que je trouve attachante. D’un côté le flic, l’homme fort et sécuritaire, de l’autre… la femme au foyer par excellence qui est capable en allant chercher quelque chose dans un tiroir de lancer une lessive, ranger une corbeille de linge et trier le courrier. J’ouvre la penderie, y trouve ses uniformes de rechange impeccablement repassés. Je soulève le matelas à la recherche d’une revue porno ou deux. Caresse le bord de la commode, tergiverse, puis ouvre un premier tiroir. Lingerie masculine avec quelques pièces distendues au niveau de l’anus. L’élégance des messieurs qui se grattent le fondement avec leur slip avec l’espoir de ne pas récupérer un doigt parfumé au purin.
Dans mon élan curieux, j’ouvre le deuxième tiroir, une pile de t-shirts. Toujours pas d’objets ou de magazines compromettants. Je vais pour le fermer quand mon regard accroche l’angle de ce qui est une pochette de dossier. J’imagine avoir trouvé les coquineries de Dick, mais à l’ouverture de la page cartonnée, je tombe sur toute autre chose. Je fronce les sourcils et m’assois sur le lit avec le dossier.
« Alessandro Amaro » tout un programme. Ce nom est venu parfumer quelques discussions au manoir. Je suis restée en dehors de la querelle entre Mick et Chad. Car si on m’avait demandé mon avis sur l’Italien, j’aurais évoqué le galbe de ses fesses, son sourire ravageur et son accent envoûtant. Puis il n’est pas pire que mon collègue du lycée, cet anglais qui renifle le mépris comme je ronronne. D’ailleurs, il serait temps que je le bizute un peu le fervent de lectures licencieuses.
Sur le dossier, je comprends que Dick cherche à comprendre quelle est l’étendue de l’organisation d’Amaro. Il cherche ce qui peut le mettre en cause. Il fait mention d’une planque qu’il aurait levée, d’un lapin mort en guise d’avertissements. La routine du milieu. Prise d’un doute, je fouille rapidement les feuillets et tombe sur un nom qui me fait grimacer sur un permis de construire : Chad Wilder. Et merde. Je sais que Chad rembourse une dette auprès du rital pour l’avoir aidé à sortir Mick des griffes d’une organisation pseudo-gouvernementale. Une aide qu’il n’aurait pas pu avoir légalement, car Mick était retenu au Mexique d’une part et que cela aurait mis en danger la mère de Mick. Voilà le seul sujet de discorde entre les Loulous. Pour l’un, la fin justifiait les moyens, pour l’autre… Mick oublie parfois qu’il est mortel. Je ne prends pas parti, mais je suis clairement du côté de Chad, alors que Derek est du côté de Mick. Ajouter un flic à l’équation va compliquer l’affaire.
- Où est-ce que tu as trouvé ça ? - Dans tes t-shirts, réponde-je, comme s’il était naturel de fouiller dans les affaires des gens.
Je continue à survoler le dossier pour savoir s’il tient quelque chose de sérieux qui pourrait faire tomber Amaro. Je soupire. Que faire ? La meilleure solution serait de me lever, de lui dire que son dossier comporte le nom d’un de l’un de mes amis et que fréquenter un bandit ne fait pas de lui un gangster aussi. Lui coller une bise sur le front et de sortir pour ne plus jamais revenir. Je me lève donc et lui tends son dossier.
- Si ce dossier est caché dans tes T-shirts, j’imagine que Stilinski n’est pas au courant, ou pire pas d’accord avec cette enquête.
Dick n’a pas besoin de me répondre, son expression parle pour lui. Comment lui expliquer la situation ?
- Je n’ai pas pour habitude de me mêler des affaires des autres. Mais sache que tout n’est pas blanc ou noir, surtout à Beacon Hills. Je désigne le dossier du menton. Sache qu’il a une fois sacrifié sa vie pour sauver celle des habitants de la ville. Un geste plus altruiste que bien de bonnes personnes ne feraient pas.
OK, il s’était mouillé parce que Therence était impliqué et son pote Willem aussi. Mais les faits sont là, Amaro avait failli y rester. La méthode pour le faire guérir d’une blessure normalement mortelle avait été singulière. Le regard perdu de Dick me fait comprendre que je dois préciser un peu plus.
- La bête du Gévaudan s’était réincarnée ici. Le genre de bestiau qui vaut trois loups garous alpha à lui tout seul. Il a été stoppé par une poignée d’adolescents, mon collègue alpha et Amaro qui a fini le combat avec un gros vide à la place du ventre. C’est l’action conjuguée de tous qui a permis d’anéantir la menace. Un seul en moins et c’était l’échec. Je n’y étais pas. Je connais l’histoire par Chad Wilder, l’un des bêtas de ma meute qui a aidé à traquer la bête.
Je pose là le nom du Loulou. Je laisse à Dick le soin de faire le lien maintenant ou plus tard s’il n’a pas encore épluché tous ses documents.
- Et si tu veux des détails, demande à ton collègue O’Conner. Il était aussi en première ligne.
Ma nature fait que mes yeux surnaturels ne peuvent être que verts et non changeants comme ceux des lupins. Pourtant j’ai plus de sang d’innocents sur les mains que l’Italien du Pink Print ne pourra avoir en une vie. J’ai agi pour le bien de la planète, là où la mafia agit pour son intérêt personnel, mais ôter une vie de manière préméditée reste un meurtre, quelles qu’en soient les motivations. Dick ne connaît de moi que la partie valorisante. Oui, le mieux serait pour moi de partir. Je fais un pas pour sortir de la chambre. Un éclat dans le regard de Dick m’arrête. Je ne saurais dire si c’est de la détresse ou de la tristesse. Je ne suis pas sensible à la mignonnerie, alors pourquoi je me sens incapable de le plaquer là et m’en aller ?
- Cela sent bon ! Il faudrait peut-être arrêter le four ?
Je lui fais un sourire, doux, qui ne dévoile pas mes dents, puis sors de la chambre pour rejoindre le salon. Dick me suit avec un temps de retard.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Dim 29 Déc 2019 - 22:49
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Mafdet répond. Franche. Presque trop. Quand il lui a dit qu'elle pouvait faire comme chez elle, il ne pensait pas se retrouver dans une situation pareille. Vraiment pas. Il tente de ne pas baisser les yeux vers son dossier, son visage aussi neutre que possible alors qu'il se demande si le ciel ne va pas lui tomber sur la tête. Il sait que tout cela ressemble à s'y méprendre à une bêtise monumentale. Il se mêle de ce qui ne le regarde pas. Remet le nez dans des embrouilles, répète les erreurs du passé. Comme si tout ce saint-merdier dans lequel il a réussi à se fourrer à Sacramento était un vieux souvenir. Alors qu'en fait, cette sombre histoire et les mesures drastiques qu'il a du prendre pour mettre sa famille à l'abri ne remontent qu'à quelques mois.
Il perd sa neutralité quand Mafdet souligne de façon juste le fait que dans tout cela, rien n'est officiel. Lèvres pincées, serrées pour ne pas être tenté de défendre ce qui ne peut l'être, il baisse les yeux comme un sale môme prit en faute. Mine du parfait coupable rivée au visage. La même que celle qu'il avait quand sa mère le surprenait en pleine fabrication d'ânerie quand il était encore tout minot. Cela remonte à quelques années déjà. Mais sa méthode de défense n'a pas beaucoup évolué au fil du temps. Garder le silence. Attendre que la tempête passe, profiter de ce moment pour trouver une idée suffisamment bonne pour se faire pardonner.
Visiblement Mafdet connait bien le lascar sur lequel Dick mène son enquête officieuse. Se montrer un jour héroïque ne suffit pas à pardonner une vie passée à donner la mort et jouer les truands. Dick n'est pourtant pas juge dans cette histoire, juste simple flic. Son job se limite à l’enquête. Trouver des preuves pour ne pas laisser des crimes impunis. Des crimes dans le genre du double homicide de la blanchisserie. Toujours aucune preuve en stock pour cette affaire. Comme si ces gars s'étaient tués eux même, sans avoir besoin de l'aide d'une tierce personne. Le canadien ouvre la bouche, prêt à demander plus à propos cette histoire qui englobe ce geste soit disant altruiste de l'italien. Il a bien du mal à croire que ce fumier capable d'aller taper la discussion à Troy à la sortie de l'école soit celui dont on est en train de parler en bien actuellement.
Mafdet l'empêche de poser sa question à voix haute, lui donne une réponse sans qu'elle n'ait eu besoin d'être prononcée. La bête. Dick a entendu Brian en faire mention. Therence, Amaro, Will. Le canadien a évité d'y penser trop longtemps. Pour ne pas se rendre à l'évidence. Son meilleur ami, un type droit dans ses bottes, toujours serviable qui bosse au poste après ses heures au lycée, pote avec le playboy made in Italy.
Toutefois, le flic ne peut s'empêcher de grimacer à la mention d'un trou à la place du ventre d'Amaro. Pendant une fraction de seconde, il compatit même pour ce dernier. Pardonne presque ses fautes au truand. La mention d'un second nom le détourne bien vite de ces pensées illusoires. Chad Wilder. Le nom du type qui a signé ces plans qui montrent une cave disproportionnée par rapport au reste d'un bâtiment. Un truc qui aurait aisément pu passer à la trappe et se retrouver dans la pile des permis de construire validés. Mais le canadien, suffisamment borné et parano a fait de son mieux pour geler ce projet. Ce n'est certes pas définitif, mais il espère que cela va lui donner le temps nécessaire pour trouver plus.
Mais si cet architecte se trouve être un des bêtas de la meute de Mafdet, Richard se voie mal lui courir après. Il n'a rien trouvé de transcendant sur cet homme. Une famille aisée, bon élève, un gars qui se lance dans la vie active et qui en ce moment est en train de se construire une maison. Les propos de la brune confirment l'absence de doutes à propos de ce type que Dick comptait uniquement convoquer pour une raison banale. Juste pour voir. Pour être sûr de ne pas se faire berner et si possible grappiller quelques informations sur Amaro. Amaro qui doit enrager en constatant que son permis de construire est sur le point de tomber dans les oubliettes des projets qui ne verront jamais le jour...
-Brian a assez de trucs à gérer comme ça. Et je me vois pas aller lui dire que je suis en train d'enquêter en solo sur un dossier qu'on a même pas voulu me donner.
Surtout qu'il a donné les raisons de son départ de Sacramento à O'Conner. Trouvant justifié de lui expliquer dans quelle ambiance il allait se retrouver s'il continuait à vouloir aller traîner ses rangers là bas.
Il lève un regard penaud vers la féline. Le visage de sa belle est froid. Réfrigérant même. Donne envie à Dick de lui dire qu'il va lâcher cette affaire sur le champ. Mais ce ne serait là que pur mensonge. Le canadien est trop borné pour lâcher l'os qu'il a trouvé. Son entêtement causera sans doute un jour sa perte, mais il veut pouvoir continuer à se regarder dans une glace. On ne devient pas flic pour le bulletin de salaire qui va avec la plaque. Métier trop dangereux pour attirer le badaud lambda. Il est même intimement persuadé que tout les ripoux, sans exception, ont décidé de faire ce boulot pour de bonnes raisons, avant de dévier de leur ligne de conduite. La tentation de ramener quelques billets en plus. Croire en une protection illusoire. Céder à la pression imposée par l'ennemi.
Quand la brune fait un pas vers la porte, sans qu'un mot de plus ne soit prononcé, le cœur de Dick fait un bond. Il craint soudainement que cette dernière, après avoir quitté cette pièce, quitte tout simplement l'appartement. Puis sa vie.
Il se souvient de ce froid après leur première soirée ensemble. Cette douleur causée par l’absence de signes de vie donnés par la féline. Richard n'est pas prêt à revivre ça. On aurait pu croire que le départ de sa femme il y a presque dix ans allait lui blinder le cœur, mais il n'en est rien. C'est même tout le contraire.
Troy lui a demandé d'être gentil, et il fait l'exact contraire. Ce gamin avait sans doute raison en fin de compte. Dick déglutit. Difficilement. Nerveusement. Respire à nouveau quand Mafdet parle du repas, un sourire doux et rassurant éclairant son visage. Un sourire que le flic lui rend, certes un peu tremblant, mais sincère.
Quand la brune quitte la pièce, il se jette sur le dossier. Hésite un bref instant devant sa commode avant de le remettre à l'endroit même où il était rangé avant que sa belle n'y touche. Les secrets n'ont aucun intérêt, sinon celui de tout ruiner quand ils se retrouvent révélés au grand jour.
Il sort un de ses uniformes, le pose sommairement sur sa commode. Puis quitte la pièce en refermant la porte derrière lui.
C'est avec un sourire tout neuf collé aux lèvres qu'il débarque à son tour dans la cuisine. Là où toute personne un peu mature et responsable choisirait de parler de ce qui vient de se passer, il décide de royalement ignorer ce sujet. Il a eu trop peur que la brune ne s'en aille pour tenter le diable à nouveau. Il ouvre la porte du four, teste du bout du doigt la résistance des morceaux de poisson à travers les papillotes, se brûle au passage, lâche un sacre peu recommandable pour la forme avant de se redresser.
-À vue de doigt on a encore entre 5 et 10 minutes à attendre.
Il attrape deux verres dans le placard près du chauffe-eau quand Mafdet souligne la méthode dont il fait preuve en cuisine. Sa fille à tendance à le comparer à Mme Doubtfire. Compliment douteux pour mettre le doigt sur le fait que son père n'ait plus son pareil pour jouer les fées du logis une fois son uniforme de flic remisé au placard. Un doigt dans chaque verre, la bouteille de gin dans l'autre, Richard lève les yeux au ciel.
-Ma mère m'a apprit. Ça s'est révélé fort utile le jour où la mère des petits a mit les voiles.
Il fait sauter le bouchon de la bouteille, sert un premier verre avant de se stopper dans sa manœuvre, soudainement en proie à un léger doute.
-Gin c'est bon pour toi ? J'ai pas un grand choix sur ce plan.
Quelques bières dans le frigo, une unique bouteille d'alcool fort qui traîne et qui bien souvent met des mois entiers à se vider. Richard ne reçoit que trop peu de personnes chez lui. Et encore moins souvent des adultes. Le gardien de ses enfants tourne à la flotte ce qui est au final fort rassurant. Willem aime la bière et Mme Wilson le thé noir. De manière générale la vie sociale de Dick n'est guère plus épanouie. Il tend son verre à Mafdet, lui fauche un baiser quand l'occasion se présente. Puis désigne la boîte que cette dernière a emmenée avec elle.
-La surprise se mange quand ?
La réponse fuse. Face à cette promesse de dégustation immédiate, Dick questionne. Soudainement un peu soucieux.
-C'est de la viande ?
Le soulagement apparaît sans se faire prier sur le visage du flic quand Mafdet lui donne une réponse négative. Il attrape son verre, le fait tinter contre celui de sa belle, son sourire se fane quand elle lui demande si le contraire l'aurait dérangé.
-À vrai dire j'en mange plus depuis quelques semaines.
Il se coupe dans ses explications quand le four se met à biper pour le rappeler à l'ordre. Dick se presse pour sortir leur dîner avant que ce dernier ne passe de bon à immangeable. Un torchon dans chaque main, il tire les plaques hors du four. Transvase pommes de terres épicées et poivrons confits dans la première assiette qui lui tombe entre les mains avant de faire de même pour les papillotes. Il frissonne et manque de se brûler à nouveau quand le corps chaud de sa belle se fait sentir tout contre le sien, et qu'une main chapardeuse vient dérober un morceau de poivron.
-J'ai été camper avec Willem. Alors déjà le côté nature en plein air j'étais pas fan. Mais c'est devenu pire quand un Wendigo est venu nous faire coucou pendant la nuit. J'ai paniqué. Je suis allé lui courir après pour l'attraper. Je me suis évidemment perdu.
Un rire nerveux lui échappe alors qu'il conte cette petite histoire qui n'a rien de drôle.
-Et donc fait attraper. Sans Will j'aurais finis dans le bide de l'ami Lecter. Mais mon pote est très bon lorsqu'il s'agit de réagir sous la pression. Et j'ai découvert une toute nouvelle utilité aux pioches.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Sam 4 Jan 2020 - 14:27
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
Lorsque Dick rejoint le salon, il affiche un joli sourire. J’ai du mal à analyser son comportement à l’instant. Est-il comme un enfant qui, dès qu’un sujet semble clôt, passe à autre chose sans arrière-pensée, ou… mènera-t-il son enquête jusqu’au bout ? Je me moque de l’Italien comme de ma dernière boule de poil, par contre je ne permettrais pas que Chad soit ennuyé. Le Loulou sait parfaitement à quoi vont servir les locaux dont il a dessiné les plans de rénovation. Un des sujets embrouille avec Mick. L’avenir verra. Avant, quand j’étais une sentinelle, j’aurais pu prévoir la ligne de temps la plus probable, mais le corollaire serait que je ne pourrais pas être ici, avec cet homme au comportement désarmant.
- À vue de doigt on a encore entre 5 et 10 minutes à attendre, dit-il après s’être brûlé ledit doigt dans le four. - Tu sembles drôlement bien organisé en cuisine !
Ce qui n’est pas mon cas et souvent je m’évite souvent l’étape « cuisson ».
- Ma mère m'a appris. Ça s'est révélé fort utile le jour où la mère des petits a mis les voiles.
Je ne connais pas cette femme, mais son geste me permet d’être ici ce soir. Je n’irais pas jusqu’à la remercier, mais bon… Pour la peine qu’elle provoque chez son ex et ses enfants, je lui collerais bien une claque, voire deux. Une chance pour elle qu’elle n’habite pas Beacon Hills.
- Gin c'est bon pour toi ? J'ai pas un grand choix sur ce plan. - C’est parfait. Puis, ce n’est pas comme si un alcool pouvait me rendre malade. Je ne suis pas difficile sur ce point.
Je n’ai que le plaisir du goût et de l’odorat, cependant je ne suis pas une experte dans ce domaine. Je peux ressentir une légère ivresse, si je bois en un temps réduit une grande quantité d’alcool, car mon corps se repart moins vite que celui d’un lycan. Mais l’état est trop éphémère pour que s’en vaille la peine. Dick me vole un baiser en me tendant mon verre. Je n’ai pas l’habitude d’une telle attention. Je n’ai pas l’habitude de laisser se faire une telle attention. Je rends son sourire au charmeur et hume mon verre de gin.
- La surprise se mange quand ?
Je le regarde avec un sourire espiègle.
- C’est une entrée qui peut servir de mise en bouche.
Sa curiosité m’amuse. Il a raison, d’ailleurs, de s’y intéresser.
- C'est de la viande ? - Non. Cela t’aurait posé un problème ? Demandé-je étonnée. - À vrai dire j'en mange plus depuis quelques semaines.
Le four le coupe dans son explication. Je le regarde œuvrer, puis quand tout danger de brûlure est écarté, je me colle à lui et chipe un morceau de poivron. C’est délicieux.
- J'ai été campé avec Willem. Alors déjà le côté nature en plein air j'étais pas fan. Mais c'est devenu pire quand un Wendigo est venu nous faire coucou pendant la nuit. J'ai paniqué. Je suis allé lui courir après pour l'attraper. Je me suis évidemment perdu. - Ce n’est pas la meilleure chose à faire avec ce type de créatures… - Et donc fait attraper. Sans Will j'aurais fini dans le bide de l'ami Lecter. Mais mon pote est très bon lorsqu'il s'agit de réagir sous la pression. Et j'ai découvert une toute nouvelle utilité aux pioches. - Shepherd est un alpha, j’espère bien qu’il a les réflexes qu’il faut pour gérer ce genre de situation.
J’ignorais tout de cette aventure. Willem aurait pu m’en toucher quelques mots. Je pose mon verre sur la table et m’approche du policier. Sans façon, je passe un doigt dans l’encolure de son t-shirt et colle mes yeux dans l’interstice entre tissus et peau.
- Il ne t’en a pas becté un morceau au moins ?
Je fais mine de faire l’inventaire, compte les doigts de ses mains, scrute chaque oreille, tâte son fessier, puis termine en collant une main sur son entrejambes.
- Me voilà rassurée.
Je m’échappe de ses bras qui se referment dans mon dos, et attrape la boîte que j’ai amenée. Je l’ouvre, un fumet un peu exotique se repend dans le salon. Le curieux se tord le cou pour voir ce qu’il y a dedans. Mais je lui tourne prestement le dos pour lui cacher le contenu.
- Ferme les yeux.
Difficile pour le grand enfant qu’il est. Je repose donc le couvercle sur la boîte, la laisse sur la table et me saisis d’une serviette.
- Mon petit doigt me dit que je ne peux pas te faire confiance.
Je lui bande les yeux, tape sur une main qui se veut baladeuse et me saisis de ce qui ressemble à un acra.
- Ouvre la bouche. Promis : pas de viande, donc pas de bébêtes visqueuses, pas de coup foireux.
Enfin si un, mais il devrait apprécier. Dick mâche prudemment, explorant la texture et les saveurs qui jaillissent au fur et à mesure. Certaines sont à retardement, c’est toute la difficulté de la recette, que les saveurs s’enchaînent dans un ordre précis pour que manger ne soit pas simplement nutritif, mais un véritable voyage pour les papilles avec un départ, une route sinueuse, une dernière ligne droite foudroyante pour un retour apaisé. Son sourire m’apprend qu’il a apprécié. Je lui retire son bandeau de fortune et le laisse faire son numéro de don Juan. Mon corps épouse le sien, ma colonne se plie à ses caprices. Il me demande les ingrédients de ma recette.
- Tu as dû en reconnaître certains. Sinon il y a quelques secrets qui devraient faire effet plus tard…
J’éclate de rire à la tête qu’il fait. Il m’accuse de l’avoir empoisonné telle une veuve noire. Docile, j’accepte la bouchée qu’il présente près de mes lèvres.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Mer 8 Jan 2020 - 12:53
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Il ferme les yeux un bref instant, tente de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer si Willem n'avait pas été là, ne lui avait pas sauvé les fesses. Nul besoin d'avoir une imagination fertile pour savoir comment toute cette petite aventure se serait terminée. Le canadien ne parvient pas à retenir l'expression de dégoût qui orne son visage pendant une fraction de seconde, conséquence visible de cette conclusion à laquelle il vient sans mal d'arriver. Sans le savoir, Mafdet lui sauve la mise quand elle vient contre lui, glisse un doigt dans l'encolure de son t-shirt avant de jeter un œil dans l'ouverture ainsi agrandie. Dick ose un sourire penaud, hoche la tête en guise de réponse à la question de sa belle quand cette dernière commence un drôle d'inventaire.
Puis il se prend au jeu, finit par retenir difficilement un gémissement quand une main termine sa course au niveau de son entrejambe. Même si le geste ne s'attarde pas, malgré l'épaisseur de son jean, il ne se passe que peu de temps avant qu'il ne commence à sentir son corps qui réagit déjà. Heureusement, il n'y pas d'autres personnes présentes avec eux dans cette pièce. Les allusions faites par la jolie professeure à son uniforme alors qu'ils étaient encore chez elle n’avaient rien d'innocentes. L'un comme l'autre sont des adultes qui savent sur quelle pente les mène ce jeu du chat et de la souris. Richard referme ses bras sur Mafdet, pour finalement ne trouver que du vide. C'est amusé qu'il constate que la brune est déjà passée à la prochaine étape.
Il s'approche, tend le cou pour tenter de voir ce qui se trouve dans la boite quand cette dernière se retrouve ouverte. Manque de chance ou de discrétion de sa part, il se fait vite griller par la féline qui cache immédiatement la surprise hors de la vue du flic. Quand elle lui demande de fermer les yeux, il rétorque amusé.
-J'suis pas un môme. Je sais me tenir tu sais.
Bon visiblement, il n'y a que lui pour se penser capable de rester raisonnable plus de quelques secondes. Fermer les yeux n'est plus suffisant, et c'est avec un sourire goguenard qu'il se laisse finalement bander les yeux. Il avance une main, tente d'aller chatouiller dans une direction qu'il pense être celle d'une des hanches de sa belle. Une main tape la sienne, stoppe toute idée de chatouilles pour adultes. Richard lève les yeux au ciel derrière cette serviette qui lui barre la vue, puis murmure quelques mots quand les dernières instructions, rassurantes, fusent.
-T'es pas marrante.
Il mâche cette bouchée qu'on lui présente. Hésitant. Un peu de friture. Mais pas assez gras pour devenir écœurant, juste suffisant pour craquer légèrement sous la dent. Des épices, certaines sur lesquelles il ne parvient pas à mettre un nom, puis quelque chose de plus ferme. Un truc qu'il a déjà du manger un jour sans savoir ce que c'était. Et ce n'est que le début, les saveurs s’enchaînent, sans s'en rendre compte le flic sourit face à cette surprise des plus agréable. La première fois, la professeure de chimie lui avait presque incendié la bouche pour qu'il ait le droit à une découverte de ce inédite. Il s'était fait berner comme un bleu quand il l'avait vu descendre son verre sans broncher, avant de finalement se faire prendre au piège. Dans tout les sens du terme.
La vue lui est rendue alors que le bandeau s'envole. Surpris, il demande.
-Y avait quoi là dedans ?
Sa surprise grimpe encore d'un cran suite à la réponse de la brune qui a l'air de prendre un main plaisir à le faire tourner en bourrique. Richard ne sait pas s'il doit rire ou bien se la jouer offusqué quand elle lui parle d'un secret entrant dans la composition de sa recette. Sa mine doit être hilarante, car si lui hésite à le faire, Mafdet quant à elle ne se gêne pas pour éclater de rire.
-En fait tu m'empoisonnes pour toucher l'héritage. Si c'est le cas c'est pas la meilleure idée que tu ais eue.
Il lui fauche un de ses petits beignets, le propose à cette bouche rouge délicieuse qui se trouve à portée de baiser.
-Goûte si tu l'oses.
Elle ose, preuve incontestée aux yeux de Dick que ce petit secret de fabrication, quel qu'il soit, n'a rien de dangereux. Il réduit l'écart entre leurs corps, se noie dans l'éclat des pierres précieuses qui tiennent lieu de regard à la brune qui lui fait face, profite de l'instant. Lui qui a eu si peur, il y a quelques minutes dans la chambre, quand il a cru qu'elle allait tourner les talons pour quitter les lieux. S'il était fou, il reprendrait le chemin de cette discussion qui il en est certain, ce soir ne peut les mener à rien de bon. Mais il ne veut pas lui mentir, lui dire qu'il va lâcher cette affaire pour lui faire plaisir, tout en sachant que ce ne serait qu'un mensonge qu'elle grillerait dans l'instant.
Il veut juste savourer ce moment. Sans doute un peu trop pour même au vu de la réaction de la professeure qui le fixe étrangement. C'est à l'instant où elle prononce le prénom du canadien qu'il se met enfin en mouvement, capte les dernières paroles prononcées, les imprime dans sa cervelle.
-Oui le poisson. Froid c'est bon aussi. Mais ce serait bien d'éviter.
Il lui sourit. Son regard glisse vers la boîte où repose tout le reste de la collection de petits beignets à l'ingrédient secret. Du bout des doigts il en chaparde un autre, l’engouffre dans sa bouche. En ferme les yeux de bonheur quand les multiples sensations ressenties durant la première dégustation reviennent titiller ses papilles. Il finit par déglutir, puis s'échappe pour aller récupérer les couverts et assiettes qui attendent déjà leur heure sur un coin du plan de travail.
-Tu cuisines super bien. Je me souviens pas déjà avoir mangé quelque chose comme ça.
Il fait glisser les verres à vin sur la table, puis en revenant près de la féline, en profite pour attraper un nouveau beignet.
-Va falloir les planquer sinon je crois que je vais tout manger.
[...]
L'avant dernier en main, il s'en sert pour saucer son assiette, histoire de ne rien gâcher. Un excellent repas, en excellente compagnie. Il se sent proche de la notion de vie paradisiaque. À un niveau qu'il n'aurait jamais cru un jour être capable d'atteindre. C'est même mieux que le combo jacuzzi et bières prévu pour la salle de bain de Keanus et Willem. Et pourtant cette idée frôle le coup de génie. Richard attrape son verre de vin, le porte à ses lèvres. Prend une longue gorgée, surprit d'apprécier à ce point une telle boisson lui qui n'en boit que très peu habituellement.
Près de lui Mafdet semble elle aussi avoir apprécié son repas s'il se fie à l'assiette vide posée devant la brune. Elle le fixe, sourire étrange rivé aux lèvres, ses longs doigts fins jouant avec le pied de son verre. Quand elle déclare à voix haute avoir bien mangé, le canadien lui offre un grand sourire.
-Tu me donnes ta recette et je te donne la mienne ?
Le verdict ne perd pas de temps à être prononcé, et il s'avère négatif au regret du flic. Il lève les yeux au ciel, ricane un peu, se force à se redresser. Oublier ce pied qui caressait son mollet tandis qu'une de ses cuisses se frottait autant que possible à une de celles dénudées de la demoiselle qui lui tient compagnie. Il débarrasse la table en quelques mouvements empressés, lâche tout au dessus de l'évier de la cuisine, évitant miraculeusement que la vaisselle ne finisse brisée.
-Pour le dessert j'ai de la glace cookie, du coulis de chocolat et un fond de gnôle à l'érable. Un truc te tente ou tu préfères que j'aille me changer maintenant ?
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Mar 14 Jan 2020 - 18:38
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
- En fait tu m'empoisonnes pour toucher l'héritage. Si c'est le cas c'est pas la meilleure idée que tu ais eue. - Il y a des morts plus amusantes, dis-je avec insolence. - Goûte si tu l'oses.
J’ouvre la bouche sans retenue. J’aime son froncement de sourcils, il scrute mes réactions, et quand il se sent rassuré se rapproche un peu. Son regard reste chargé de questions dont je n’ai pas les réponses. La logique de ce qu’il vient de se passer dans sa chambre voudrait me voir prendre la porte. Pourtant, je suis comme attirée par cet homme. Il n’est pas le plus brillant, le plus fort que j’ai croisé dans ma vie. Je n’arrive pas à savoir ce qui me fait rester proche de lui. Son sourire cabotin ? Son regard malicieux ? Ou simplement, parce ce qu’il ne m’envoie pas du rêve, simplement une sincérité maladroite. Pas de supers pouvoirs, ni de grande armée, ni de trône ou la qualité de héros qu’on put avoir certains des hommes qui ont retenu mon attention pendant quelques mois, quelques années tout au plus. Dick est juste un homme avec ses qualités, ses défauts. Il ne me les cache pas, au contraire. Peut-être que c’est ça qui me retient, là, avec lui. Puis, j’ai eu largement le temps d’apprendre que ce ne sont ni les pouvoirs, le nombre d’hommes qui vous suit, une couronne ou un titre qui rend une personne précieuse.
- Oui le poisson. Froid c'est bon aussi. Mais ce serait bien d'éviter.
Il sourit, attrape un nouveau beignet. Je suis contente que ça lui plaise. Je connais des gens qui n’aiment pas cette succession de goûts, cette charge d’épices. J’aide Dick à installer la table, tout était déjà prêt. Cet homme est un parangon d’organisation.
- Tu cuisines super bien. Je me souviens pas déjà avoir mangé quelque chose comme ça. - C’est ma mère qui me l’a apprise, elle la tenait de sa mère. - Va falloir les planquer sinon je crois que je vais tout manger. - Ils sont là pour ça, répondis-je avec un sourire en coin.
Spontané, direct, zéro artifice et pourtant… Si attirant.
*
Son repas est en tout point excellent. J’ai ronronné en dégustant le poisson. Le vin est agréable, subtil en bouche et ne couvre pas les plats cuisinés avec attention. J’ai fini mon assiette, piqué les miettes qui restaient dans le plat. Rien à chaparder dans celle de Dick.
- C’était délicieux ! Je reviendrai. - Tu me donnes ta recette et je te donne la mienne ? - C’est une recette qui se passe de mère en fille. Non.
J’accompagne ma réponse d’une langue tirée, mutine. Bien entendu, je la lui donnerai avec plaisir, avec les ingrédients, car certains sont difficiles à dénicher.
- Pour le dessert j'ai de la glace cookie, du coulis de chocolat et un fond de gnôle à l'érable. Un truc te tente ou tu préfères que j'aille me changer maintenant ? Me demande-t-il en envoyant la vaisselle dans l’évier, ne perdant pas de temps à remplir le lave-vaisselle. - Quel dilemme ! Ce dessert qui me paraît succulent rien qu’en t’écoutant le dire, ou cette autre friandise…
J’avance vers Dick l’air hésitant alors que je connais déjà ma réponse. Je pose ma main à plat sur son torse.
- Toi !
Mon choix fait un heureux, j’esquive un baiser pour faire monter la tension, claque une fesse qui disparaît dans le couloir. Je regarde autour de moi. Ici, l’atmosphère qui règne est bien différente de chez moi. Ma maison est au final neutre, pas sans âme, mais mon intérieur reflète le détachement que j’ai des choses et du monde. Mais voilà, le chrono de ma vie se remet à décompter le temps qui passe. Un livre de contes rangé sur une table me rappelle la présence des deux enfants de Dick. Je ne pense pas avoir de souci avec Jo, je la connais du lycée. La gamine est une ado rebelle à qui je pourrais apprendre des astuces pour faire tourner son père en bourrique. Troy me pose plus de questions. Il est à un âge où on a encore besoin d’une mère. Autant j’arrive à jouer ce substitut auprès de Ian, car j’ai vécu la grossesse de sa mère, le drame de sa naissance et la suite. Je crains de trouver Troy comme étant une boule d’énergie insupportable. Je laisse mon doigt suivre le cadre d’une photo qui montre trois sourires. Une famille. Et cet inconscient veut s’attaquer à Amaro…
Je retire mes chaussures et à pas de minette rejoins la chambre où Dick est en train de boutonner sa chemise. Je lui caresse le dos, il me regarde content, ravi de ma présence. Je glisse ma main sur les siennes, interrompant son geste. Je retire la barrette qui retient mes cheveux, secoue la tête pour arranger ma crinière. J’effleure ses lèvres avec les miennes, je scrute son regard, cherche à comprendre ce qu’il m’arrive.
- Tu n’aurais pas usé d’un quelconque philtre d’amour sur moi ?
Dick sourit, j’avance un pied, collant ma cuisse entre les siennes. D’une main nonchalante, je laisse tomber ma barrette au sol.
- Je n’ai pas été gentille monsieur l’agent.
*
L’informe n’est pas resté longtemps sur le corps de Dick, comme ma robe sur le mien. Après les prémices de rigueurs dans ces moments et avant de le chevaucher en amazone, je lui murmure quelques mots à l’oreille.
- Alors l’ingrédient secret et qui n’est pas dans la recette originale de mes beignets, sont un peu de gingembre et du bois bandé.
Dick semble se souvenir qu’il a mangé presque toute la boîte à lui tout seul. Il va pour râler et affirmer qu’il n’a pas besoin de ce genre d’artifice. Je le fais taire de la plus vilaine des façons : en m’empalant sur sa vigueur généreuse.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Lun 20 Jan 2020 - 18:00
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Sans rien ajouter, il attend, reste à l'écoute des dires de la belle féline. Secrètement il espère qu'elle va opter pour la seconde des options qu'elle lui présente. À vrai dire il est même prêt à faire migrer le dessert jusqu'à sa chambre si une pareille envie prenait la brune. Et ce quitte à prendre le risque de salir les draps, son uniforme et tout le reste. Mafdet se lève, le fixe, regard insondable qui fait jouer l'imagination du flic qui se demande quelles sont les pensées qui peuvent bien hanter la professeure de chimie. Il frémit quand cette dernière pose une main sur son torse, se fait violence pour ne pas venir chercher plus de contact. Sourit comme un bienheureux quand son verdict tombe. Il tente de lui voler un baiser, loupe son coup, fuit en ne cherchant même pas à retenir un grognement quand une main joueuse s'abat sur une de ses fesses.
Il entre dans sa chambre, ne songe même pas à claquer la porte derrière lui, sourire benêt aux lèvres alors qu'il commence à déboutonner sa chemise. Ses vêtements de la journée finissent soigneusement pliés, posés sur sa commode, chaussures glissées sous le meuble. Gestes de l'habitude pour celui qui voit quelque chose de rassurant dans l'ordre et la maniaquerie. Pourtant, dans la vie de tout les jours il tente de tempérer son organisation. Pour ne pas devenir fou quand cette dernière se retrouve à voler en éclat à cause de la tornade Troy la plupart du temps. Mais une fois le seuil de sa chambre passé, il laisse toutes ses vilaines manies revenir au grand galop. Lit fait au carré, vêtements soigneusement repassés et rangés dans les tiroirs de sa commode ou dans sa petite penderie. Il sifflote un air gai, boutonne son pantalon d'uniforme sans y penser, lisse le pli marqué par le fer de ce dernier. Main sur sa chemise, il passe à la suite des opérations. Au troisième bouton, une main vient le figer dans son mouvement.
Dick lève la tête, sourire abruti de l'homme énamouré qu'il est devenu aux lèvres. Quand la bouche tentatrice de Mafdet frôle la sienne, il se sent bien. Chanceux que cette femme si particulière lui ait fait une place dans sa vie. Il la nommerait perfection s'il ne la savait pas elle aussi sans doute dotée de défauts. Mais il se moque de cela. Finalement, parfaite elle doit l'être. En tout cas c'est ainsi qu'elle apparaît à Richard, et cela suffit à ce dernier. Il ne se dépare pas de son expression heureuse, est amusé quand sa belle lui parle de philtre d'amour. Il ne lui offre rien d'autre qu'une moue en guise de réponse. Quand la féline comble l'écart restant entre leurs deux corps, se colle au flic, ce dernier savoure cette chaleur. Puis fourre son nez dans les longs cheveux bruns de la professeure de chimie, glisse ses lèvres contre sa nuque, peu distrait, même par le son de la barrette qui échoue au sol.
-Je vais devoir sévir. Et vous garder pour les 24 heures à venir.
Du bout des dents il happe un lobe d'oreille à portée, sourit en mordillant quand un gémissement lui répond. Il n'a que le temps de passer un bras autour de la taille de sa belle pour la tirer avec lui lorsque cette dernière le pousse sur le lit.
[...]
Leurs corps entrelacés, Dick se laisse aller langoureusement contre sa belle. Sa bouche vogue d'un sein à l'autre, il inspire leur chaleur. Goûte leur douceur. Profite de ce moment de grâce. Si son esprit n'était pas obnubilé uniquement par cette femme qu'il serre contre lui, il bénirait les Shepherd, des babysitters volontaires pour lui laisser le temps de vivre son idylle avec Mafdet. Mafdet qui en cet instant vient de lui grimper dessus, le repousse sur le lit, lâche le nom des ingrédients secrets de ces foutus beignets trop bons pour leur bien.
Le canadien s'offusque, mais quand il ouvre la bouche pour rappeler à la brune qu'il n'a pas besoin de ça pour être prêt pour l'action, ce n'est qu'un lourd gémissement étouffé qui se fait entendre. La fourbe vient de s'empaler sur lui sans crier gare. Il se tend, ferme les yeux pour ne pas venir dans l'instant, pour mieux maîtriser cette tension qui vient de redoubler dans son bas ventre.
-Moins vite...
La professeure voit ça comme un encouragement à faire le contraire. Le flic reprend son souffle, tente de l'attraper pour les coller tout les deux contre le mur. Erreur dans la manœuvre, ils chutent du lit. Ce qui ne les distrait pourtant qu'un bref instant. Dans l'espoir de gagner un peu de répit, le canadien finit par tendre un bras, attrape ses menottes et d'un geste vif attache son amante au pied du lit. Le claquement du métal et la réaction de la féline passent au second plan quand une voix fluette résonne.
-Papa tu te bagarres ?
Les deux adultes se figent dans leurs gestes. En une fraction de seconde, ils s’observent mutuellement. En effet, ils ont l'air d'être en plein combat de catch, mais il faut dire qu'ils ne s'attendaient pas à avoir des spectateurs. De concert, le couple lève les yeux sur le môme qui vient de faire son apparition sur le seuil de la porte. Troy ne les quitte pas du regard, un drôle de sourire peu figé sur les lèvres. Son père cherche comment cette soirée a pu virer à la catastrophe en si peu de temps. Toujours solidement imbriqué à sa belle, une main passée autour de la taille de celle-ci, il se mord les lèvres. Cherche un truc à dire. Une explication. Les mots magiques qui ne choqueront pas le gamin.
-Troy... J'te présente Mafdet. -Ton amoureuse. Pour ça que vous êtes tout nus ?
Pragmatique, le môme. Dick prend une pause, Mafdet se marre. Face à ce manque de soutien, le flic est sur le point d'ordonner à son fils de quitter la pièce, mais ce dernier lui coupe l'herbe sous le pied.
-Pourquoi elle est attachée ?
La féline souffle une brève histoire sur les policiers et les vilaines filles. Le policier pique un fard tandis que la vilaine fille se planque derrière son épaule pour mieux rire. Joanie choisit ce moment pour arriver. La gamine hurle à plein poumons, se cache les yeux en vitesse avant de faire de même pour son petit frère.
-Bordel papa ! On part deux heures et... Merde ! Décrochez vous ! -Vous deviez être partis plus de deux heures !
Les enfants fuient. Mais cela ne dure malheureusement pas assez longtemps pour que le couple puisse savourer cet instant de répit tout en mettant en place une ligne de défense acceptable face à la terrible Joanie qui va elle aussi vouloir de vraies explications. Son père et sa prof en train de jouer à la bête à deux dos, la professeure en question attachée au pied du lit, cela a de quoi faire naître des interrogations. Même si la gamine est au courant de la relation entre les deux adultes. La porte s'ouvre à nouveau, cette fois c'est Dick qui hurle quand le visage de son fils refait son apparition.
-'Sti Troy casse toi ! Sinon je t'envoie par colis poste chez tes grands parents !
Le môme visiblement peu intimidé par cette menace sourit, puis explique la raison de leur retour prématuré à lui et sa sœur avant que l'adolescente ne le force à s'éloigner de la chambre parentale une fois de plus.
-Mady nous a ramené car des gens sont à l'hôpital. Fallait qu'elle aille travailler et paraît que je suis pas assez grand pour rester avec Jo et Tobias. Donc on est revenus ! Mais j'ai prit ma douche !
Cette fois la porte claque. Richard attend quelques secondes, craint un retour de ses mômes dans cette pièce où normalement il devrait être le seul à pouvoir entrer. En faisant des exceptions comme ce soir pour sa chérie. Il finit par oser respirer sereinement quand il comprend qu'ils viennent de gagner quelques minutes de calme.
La canadien bande toujours dur, même le débarquement improvisé de sa progéniture n'a pas réussi à calmer cette partie de son anatomie. Foutue libido. Il est pourtant hors de question de recommencer à s'amuser de cette façon pour l'instant. En tout cas pas tant que les mômes ne seront pas tout deux dans leurs chambres respectives, endormis si possible. Un son métallique fait baisser les yeux au canadien, il rougit un peu face à la paire de menottes. Puis blêmit.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Jeu 30 Jan 2020 - 12:27
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
- Moins vite...
Arg, j’ai abusé sur le gingembre. Mais qu’à cela ne tienne, une fois que je suis partie sur ma lancée, plus rien ne m’arrête. Nos gesticulations font tanguer le matelas et pris dans l’ardeur de nos ébats, nous voilà chutant sur le sol dans un méli-mélo de bras et de jambes. Ma tendre souris se fait maline, le flic reprend du poil de la bête et c’est trop tard quand j’entends le clac caractéristique des menottes qui se referment sur mon poignet. Il a osé ! Je vais pour rugir quand une voix enfantine nous coupe.
- Papa tu te bagarres ?
Troy ? Mon regard croise celui de Dick aussi ahuri que le mien. Y a une caméra cachée, ce n’est pas possible d’avoir la poisse ainsi. Un wendigo taperait au carreau que je n’en serai guère étonnée.
- Troy... J'te présente Mafdet. - Ton amoureuse. Pour ça que vous êtes tout nus ? - Salut le chiot.
Je me mords la lèvre. J’ai oublié que ce n’est pas Ian.
- Pourquoi elle est attachée ?
Cette fois, c’est ma joue que je mords pour ne pas rire. Finalement, il est amusant ce môme.
- Nous jouions au flic et à la vilaine fille.
J’agite ma main pour faire tinter les menottes et rendre cette histoire encore moins réaliste. Jo arrive sur cette entrefaite et cache les yeux de son frère et les siens. J’imagine sans mal son choc.
- Bordel papa ! On part deux heures et... Merde ! Décrochez-vous ! - Perso je suis attachée… - Vous deviez être partis plus de deux heures !
La porte s’est refermée pour un bref répit. Dick s’est relevé et fait un peu les cent pas quand la porte s’ouvre à nouveau sur Troy.
- 'Sti Troy casse-toi ! Sinon je t'envoie par colis poste chez tes grands-parents ! - Mady nous a ramenés, car des gens sont à l'hôpital. Fallait qu'elle aille travailler et paraît que je suis pas assez grand pour rester avec Jo et Tobias. Donc on est revenus ! Mais j'ai pris ma douche !
Le pied de lit m’a relativement cachée aux yeux de l’enfant, par contre son père debout, son dard qui indique le pôle Nord… Trop c’est trop, j’éclate de rire sous le regard exaspéré de Dick qui semble chercher quelque chose : il ne sait plus où il a rangé les clés de la paire de menottes. Mes yeux se posent sur son entrejambes. Le problème majeur n’est pas ses clés…
Je tends un pied et sous un hurlement pour son parquet, j’envoie sa commode aller bloquer la porte, puis colle mes lèvres là où on a besoin d’elles. Mes griffes picotent son fessier quand il me parle d’enfants à la maison. Je lâche l’engin, car il est malpoli de parler la bouche pleine, mais je tais ma remarque que s’il avait été encore avec sa femme, il ne serait pas devenu chaste pour autant. L’affaire est pliée en moins d’une minute. Plusieurs milliers de mini Dick s’en vont choir sur un mouchoir en papier attrapé par mon flic après une belle contorsion des hanches.
- Pas besoin de clé, dis-je pour stopper mon geste sous les gros yeux de Dick.
« Faut pas abîmer le matériel de service, etc. ». Je serais venue en pantalon, je serais habillée à moitié, mais là, je ne peux pas remettre ma robe. J’ai quand même remis ma culotte et mon collant. Le battant de la porte tape contre la commode. La menace de colis postal mute en fusée pour l’infini et l’au-delà.
- Allo Star Command ? Ici Buzz l’éclair. - Troy va au lit.
Clé des menottes trouvées dans une chaussure, me voilà libérée.
*
Jambes croisées, assise sur le canapé je biberonne la bière que Dick m’a offerte pendant qu’il tente d’expliquer à sa fille qu’il a une vie, qu’il n’est pas si vieux et que ma présence dans son lit ne fournira pas à sa fille les solutions des interros en cours de chimie. Troy rapplique, son doudou dans une main, un livre dans l’autre. Côté père et fille, ça n’a rien vu tant ils discutent sans s’écouter.
- Parle de quoi ton livre ? - D’un loup. - C’est nul les loups, viens, je vais te raconter une histoire, celle de la fillette qui devint une belle panthère noire. L’enfant d’un ami l’adore.
*
Troy s’est endormi à la moitié de mon histoire. Comme dans le salon, ça s’explique encore, je reste près du môme en lui grattouillant les cheveux et ronronnant doucement. Ça calme Ian et ça n’a pas fait un pli avec le fils de Dick. C’est ainsi que Dick nous trouve. Il me demande si ça va, si Troy n’a pas été trop curieux.
- Je l’ai appâté avec une histoire, il a plus pensé à demander quoi que ce soit. Je te laisse lui expliquer ce que sont les jeux entre adultes.
Dick s’assoit de l’autre côté du lit. Troy reste imperturbable et dort d’un profond sommeil.
Après un intermède des plus charmants qui aurait pu l'être encore plus si les mômes n'avaient pas été dans l'appartement, et des clés retrouvées dans une de ses chaussures, les voilà face à Joanie. Enfin le voilà face à Jo, car il faut bien avouer que Mafdet a l'air plus intéressée par sa bière que par la discussion entre le père et sa fille. Sa propre boisson intouchée entre les mains, l'homme de la maison fait de son mieux pour ne pas laisser sa fille prendre la place de chef de famille. Quand elle le traite de gamin inconscient et pervers, il fait claquer sa bouteille sur la table basse et coupe le sifflet de la jeune impertinente.
-Je suis un adulte Jo. Un fichu adulte ! J'ai le droit de refaire ma vie, d'inviter ma copine à la maison ! J'ai tout à fait le droit de profiter de la vie de temps en temps. Faire autre chose que passer mes journées au boulot, régler les factures et jouer les bonniches.
Il souffle, plus que mécontent de se faire reprocher son comportement. Il n'y est pour rien si ce soir, Mady a du retourner travailler. Si on lui avait demandé son avis, il aurait bien évidemment souhaité que ses gamins restent en dehors de la maison. Pour pouvoir s'offrir une soirée agréable avec Mafdet sans avoir à vivre un des moments les plus gênants de sa vie. Et puis la gamine est loin d'être bête, elle devait se douter du programme de la soirée des deux adultes. Joanie fait la moue, siffle une longue gorgée de la bière qu'elle a eu le droit de prendre elle aussi dans le réfrigérateur. Geste paternel exceptionnel, juste pour aider la pilule à passer.
-J'voulais pas voir ça. C'était crade. Mon père et ma prof. Dans la catégorie horreur ce truc est imbattable. -J'ai vu tes grands parents en pleine action quand j'étais môme. Ça m'a pas tant perturbé que ça. De toute façon c'était pas notre faute ! Un texto pour prévenir ça t'aurait écorché les mains ? -Poser un verrou sur la porte de ta chambre ça aurait fait saigner les tiennes ?
Le père de famille ouvre la bouche. Cherche un argument valable pour contrecarrer celui de sa progéniture. Avouer que cette dernière dit juste serait courber l'échine et encourager toute forme de rébellion chez l'adolescente. Leur relation est déjà suffisamment complexe, bien souvent il a déjà du mal à faire valoir son autorité sur sa fille. Il n'a pas envie de s'infliger cette double peine s'il peut l'éviter. Dick tourne la tête vers sa voisine, pour chercher chez elle un peu de soutien. Mais ses sourcils se froncent face à l'absence de la professeure de chimie. L'homme imite la carpe, puis demande, sa voix ayant perdu toute trace d'autorité pour laisser place à la surprise.
-Elle est partie où Maf ?
Merde Maf a fuit face à l'arrivée des gamins. Rapidement un scénario catastrophe se joue dans la tête du flic. Un film, un gros drame où à la fin il renoue avec le célibat et les bons soins de son gant de toilette sous la douche. Seul, le cœur brisé, laissé en miettes par la jolie br...
-Troy vient de venir la chercher pour une histoire.
Le cœur du flic s'allège immédiatement, un sourire benêt éclaire son visage. Regard dans le vide, ses yeux redeviennent pourtant noirs de colère quand sa gamine fait exploser la bulle de bonheur dans laquelle il venait de reprendre sa place.
-T'as l'air encore plus niais quand t'es amoureux. Je pensais pas ça possible.
La môme ne prend plus de gants avec son père depuis quelques années. Père et fille, mais aussi amis, il la voit comme la seconde adulte de la maison. Sait que bien souvent elle tente de jouer le rôle du second parent auprès de son frère, et ce même si Richard ne lui a jamais demandé de faire un tel sacrifice. Le flic descend une longue gorgée de sa bière, finalement ce moment gênant ne l'est pas autant qu'il ne l'avait craint quand les marmots sont arrivés dans la chambre. Sa soirée tranquille avec sa belle est bonne à jeter aux oubliettes, mais ce n'est que partie remise. Il est déjà en train de songer à son prochain rencard avec Mafdet quand la voix du chantage se fait entendre.
-Bref. Mamy va être super contente quand je vais lui dire que tu as trouvé quelqu'un.
Le visage du canadien se fige tandis que sa cervelle se met en arrêt momentané. Sa mère ne sait encore rien au sujet de Mafdet. C'est un choix totalement délibéré de la part de Richard qui ne veut pas avoir à subir les questions de sa maman. Des années que cette femme désire que son fils refasse sa vie, et au fil des ans passés, ses attentes sur le sujet d'une future belle fille n'ont fait que grandir, pour devenir complètement folles. Le sourire mesquin qu'affiche la rouquine prouve que cette dernière sait que ce sujet est encore un tabou. Elle s'amuse de la détresse visible de son père. Père qui finit par demander d'un ton lascif.
-Combien tu veux pour la fermer ?
[...]
Après de rudes négociations l'adolescente a fuit dans sa chambre. L'homme débarque dans celle de son fils, mine attendrie alors qu’un spectacle des plus inattendus lui fait face. En chuchotant, il s'approche du duo. Troy dort déjà.
-Il a pas posé de questions bizarres ?
Visiblement non. Ce qui laisse la corvée des explications au père de famille qui aurait aimé reculer un peu plus ce moment. Troy lui semble encore un peu jeune pour avoir le droit à LA discussion. Celle qui fait frémir les parents et vomir les enfants.
Richard prend place de l'autre côté du lit, glisse une main dans les cheveux bruns de l'endormi. Un léger ronflement s'échappe de la bouche du petit qui serre contre lui son dinosaure en peluche. Dick appréhende cette conversation qu'il va devoir avoir avec son fils. Tente de se rappeler de ce que ses propres parents lui avaient dit, quand au même âge il les avait vus en pleine action. Le petit est naïf, mais a aussi une langue bien pendue. Il va falloir lui expliquer que ce qu'il a vu doit demeurer un secret bien gardé. Le flic lève son regard chocolat sur la professeure de chimie, murmure, déjà conscient que son sort est scellé.
-J'ai promis à Jo que je mettrais un verrou sur la porte de la chambre. Ça évitera que cette scène ne se répète. Et j'ai dû lâcher du lest pour éviter que cette histoire ne parvienne aux oreilles de ma mère. J'ai dit à mon père que j'étais en couple, mais j'ai préféré éviter de rendre ma mère hystérique en lui parlant de toi.
Ce n'est que partie remise, mais c'est le genre de discussion qu'il veut avoir avec sa mère en tête à tête. Pour pouvoir réussir à calmer ses ardeurs sans trop de mal. En tout cas essayer de le faire. Mafdet lui demande pourquoi il n'a parlé d'elle qu'à un seul de ses parents, le père de famille se contente de hausser les épaules en guise de réponse. Après un léger moment de flottement, il devine que cela ne suffira pas. Ajoute à voix basse pour être certain de ne pas réveiller son fils, même si logiquement ce dernier devrait faire ses dix heures de sommeil d’affilée.
-Ma mère est du genre terrifiante. Un peu comme Jo.
Un ange passe.
-Un peu comme toi aussi.
Le flic esquive une peluche soudainement devenue volante.
[...]
Enchevêtrement de jambes et de corps sur le sofa. Sa belle calée contre lui, Richard tend sa main libre vers une des bouteilles qui trône au milieu du joyeux désordre qu'est devenu la table basse. Cadavres de bouteilles de bières, lait, paquets de confiseries volés aux enfants et de chips éventrés. Le flic lèche la glace fondue qui couvre ses doigts avant de siffler une longue gorgée de gnôle d'érable à même le flacon. Voix soudainement devenue bien plus rauque, il murmure quelques mots à l'intention de celle qui est lovée contre lui.
-Je bosse pas demain.
Il n'en dit pas plus. Ne trouvant pas utile de préciser que tout cela est une proposition qu'il fait à sa belle pour qu'elle reste un peu plus longtemps que prévu. Les gamins sont certes rentrés trop tôt mais il ose espérer que leur simple présence dans les parages ne va pas faire fuir la professeure de chimie. Du bout des doigts, il joue avec les longs cheveux bruns de la féline, souffle contre sa nuque, joueur, son regard ne quittant pas le thriller qui défile à la télévision. Une sombre histoire sur un mec enterré vivant en Irak. Quand contre lui Mafdet se met à bouger, il fait descendre la fermeture éclair de la robe de cette dernière avec des gestes lents. Puis colle deux mains joueuses et chaudes contre la peau douce ainsi offerte à ses caresses.
Cela fait un bout de temps que plus aucun bruit ne passe la porte de la chambre de Joanie. Même si malgré tout, le canadien a toujours la frousse de se faire griller à nouveau par ses enfants, il ne cherche pas à retenir ce besoin de chaleur qui naît en lui. Cette envie de garder l'autre entre ses bras, de profiter de chaque instant qui se présente à eux. Ses lèvres glissent près d'une oreille, épousent la nuque de la féline pour finalement continuer leur folle descente sur une des épaules à présent dénudée. Doucement, il chuchote.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Mer 12 Fév 2020 - 15:26
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
Singulière sensation d’être là, assise sur un lit d’enfant avec Dick et son môme entre nous. Je me sens un peu étrangère à tout cela, comme pas concernée, comme s’il fallait une fin du monde pour que je m’investisse dans cette relation. Cinq millénaires d’indépendance ont la dent dure, mais je n’ai plus cinq millénaires devant moi, juste un temps humain déjà entamé de son quart, voir plus.
- J'ai promis à Jo que je mettrais un verrou sur la porte de la chambre. Ça évitera que cette scène ne se répète. - Bonne idée en effet. - Et j'ai dû lâcher du lest pour éviter que cette histoire ne parvienne aux oreilles de ma mère. J'ai dit à mon père que j'étais en couple, mais j'ai préféré éviter de rendre ma mère hystérique en lui parlant de toi. - Pourquoi ?
Il se contente de hausser les épaules. Qu’est-ce que sa mère pourrait me reprocher ? Prendre la place de Gloria ? Je ne le crois pas. Au portrait que m’a fait Dick de son ex, j’imagine que sa mère doit en vouloir à cette femme de laisser son fils seul se débrouiller avec ses enfants. Je lève un sourcil interrogateur.
- Ma mère est du genre terrifiant. Un peu comme Jo.
Et ?
- Un peu comme toi aussi. - P’tit con !
Je lui lance ce qui me tombe sous la main, il a de la chance c’est une inoffensive peluche. Troy dort toujours. Il a vraiment épuisé ses batteries.
*
Après un moment de flottement, nous avons migré sur le canapé du sofa. Dick a piqué des bonbons à ses enfants, j’ai récupéré la bouteille de lait du frigo. Les cadavres s’accumulent, les paquets de chips diminuent. Collée à lui, je profite de la chaleur qu’il dégage.
- Je bosse pas demain.
Je souris, je devine la demande muette. Sur l’écran de la télévision, l’acteur se lamente dans son cercueil.
- Mon premier cours est à onze heures…
Tacite acceptation de rester toute la nuit. Je me suis décalée pour poser ma tête sur ses genoux, il en profite pour de-zipper ma robe et caresser ma peau. Je ferme les yeux, ne regarde plus l’écran et me laisse aller aux sensations de bien-être que Dick fait naître en moi. J’ai oublié ses enfants, simplement concentrée sur nous deux. Le tissu de ma robe glisse sur mes épaules, Dick se fait à nouveau audacieux. Je me frotte à lui, féline, et joueuse, ses lèvres taquinent ma nuque et viennent souffler son air chaud dans mon oreille.
- Je t'aime.
Je me fige. Je ne l’ai pas vu venir. Ce ne sont pas des mots en l’air, son cœur est bien trop près pour que je manque les ratées d’un mensonge. Il est sincère, l’âme à nu sans défense. Trois mots qui attendent un retour, ça passe ou ça casse. Je lui en veux de me mettre au pied du mur avec sa candeur de grand gamin. Il ne se rend pas compte de l’ouragan qu’il est en train de faire naître en moi. Un ouragan de panique. J’ai déjà vécu cette situation, je m’en suis toujours amusée. Mais je n’étais pas la même, l’enjeu était différent : mortel avec une immortelle, c’était impensable, joué d’avance. Puis à ce moment-là, ce n’est pas comme si ma vie m’appartenait, j’avais une mission. La source de toute vie m’avait glacé le cœur pour que je puisse offrir vie ou mort sans hésitation.
Je sens Dick se tendre dans mon dos, regrette-t-il de s’être lancé ? Je ne sais pas comment réagir. Le fil de ma vie a repris il y a deux ans à peine. Je connais les codes sociétaux, les différentes couleurs des sentiments. Je connais la théorie, pourtant je reste cette femme qui impressionne, qui semble hors d’atteinte, encore intemporelle.
Le temps passe, le malaise perdure. Je serre sa main dans la mienne pour le rassurer. Je sens la chaleur de ses cuisses contre ma joue, sa main qui caresse mes cheveux, son autre main prisonnière de la mienne. Il respire à peine comme s’il venait de dégoupiller une grenade.
J’aime être là avec lui, son môme ne m’a pas tant gêné que ça. Il est binaire, quand on a compris ça, il devient gérable. Mon regard effleure le désordre qui règne sur la table basse et s’évade sur le reste de la pièce agencée pour une famille. J’ai vécu si longtemps seule. Famille veut dire contraintes et les contraintes mènent à la perte de liberté. Je me redresse, caresse sa joue et fixe mon regard dans le sien.
- Respire ! Un amoureux mort ne m’est d’aucune utilité.
Ses lèvres tremblent, cherchent à ravaler les mots lâchés avec sincérité. Je lui souris et me blottis contre lui.
- C’est nouveau pour moi tout ça. Et j’ai l’impression que notre relation n’est pas équitable. Je suis sensible à la notion d’équilibre, c’est ce qui a géré ma vie jusqu’à présent. Rien à voir avec le bien ou le mal.
Regard noisette troublé, son cœur a accéléré, une veine bat sur sa tempe. J’ai conscience de l’enjeu, de ce que ça lui coûte dans un sens ou dans un autre. Il s’est autorisé à de nouveau avoir une vie personnelle. Le cœur de l’Homme est grand, mais à trop être déçu, il s’use et s’émousse. Je passe à califourchon sur ses genoux, les deux mains sur ses épaules.
- Ce qui n’est pas équitable c’est que je t’impressionne comme ta mère, que de là tu appréhendes chacune de mes réactions. Tu es en mode survie, là où je déguste avec plaisir. J’ai du mal à m’imaginer en belle-mère. Il ne vaudrait mieux pas que je gère tes enfants comme je gère le troupeau d’élèves qui passe dans ma classe.
Je le scrute attentivement, il en fait autant, le cœur toujours à la chamade. Je réduis l’écart qui nous sépare et effleure ses lèvres des miennes, puis me recule.
- Je t’aime aussi Richard Turner. Nous allons devoir apprendre à mieux nous connaître et toi arrêter de trembler à la moindre de mes réactions. Car cela ne va pas me déshabituer de ce que j’ai toujours connu. Tu n’as pas à te mettre à ma hauteur, cela n’a pas de sens. Je n’ai rien de plus que toi, vraiment.
Mon doigt sur sa bouche le fait taire.
- J’ai dit ! Et tu fais oui oui de la tête.
Ma souris s’exécute avec une telle ingénuité que j’éclate de rire.
- On peut rejouer à la voleuse et au flic ? Au fait, tout à l’heure pour les menottes, il suffisait que je me transforme en minette…
Je tire la langue de manière espiègle et m’enfuis sans trop de bruit en direction de la chambre, un flic collé aux talons.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Jeu 13 Fév 2020 - 16:09
Permission de minuit FT Mafdet Mahes
Mafdet se fige, ne dit rien. Et ce silence gênant dure. Trop longtemps pour que ce soit bon signe. C'est comme un mauvais remake de la fin de leur premier rendez vous. Le canadien qui parle plus vite que son ombre a encore tiré. Et mal visé. Sauf si son but était de mettre un blanc étrange dans cet instant de paix qu'ils étaient en train de vivre. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Le cœur du flic s'emballe alors que sa respiration devient plus ardue, juste le minimum syndical pour permettre à ses fonctions vitales de continuer à jouer leur rôle. Richard serre les dents. Veut reprendre ces mots qu'il vient de lâcher. Mots sincères, mais si lui était prêt à les prononcer, visiblement Mafdet n'était pas prête à les entendre.
Le flic blêmit, se mord les lèvres tout en s'insultant mentalement. Dans l'art de la crétinerie, il a l'impression de venir de monter en grade, encore une fois. Alors qu'il se pensait déjà rendu à son maximum depuis belle lurette. Sa bouche tremble tandis qu'il ne peut détacher son regard de la nuque de sa belle. Mafdet bouge enfin, donne signe de vie, prouve que la déclaration du canadien ne l'a pas tuée sur le choc. Dick n'ose la fixer, penaud quand une main caresse doucement une de ses joues. Il doit se faire violence pour ancrer son regard chocolat dans les prunelles vertes qui le fixent intensément. Il est incapable d'ouvrir la bouche pour parler, cherche comment rattraper ce qui ressemble à une boulette de première catégorie. Il n'est pas doué pour ce genre de choses. Parler aux femmes. Ça n'a jamais fait parti de ses talents. Sur le point de s'excuser, incapable de sourire quand la brune tente de jouer la carte de la dérision, Richard se contente de refermer ses bras autour de la féline quand elle revient se lover contre lui.
Il ne sait quoi répliquer quand Mafdet parle d'équité et d'équilibre. Il a juste peur qu'elle s'en aille. Comme Gloria. Il ignore où il a bien pu merder avec son ex-femme et est certain que s'il pouvait remonter le temps, rien ne changerait dans la finalité de leur mariage. C'est impossible de réparer ses erreurs lorsqu'on ignore où elles se situent. Dick veut juste faire mieux, conscient de la chance qu'il a de pouvoir reprendre sa vie en main après presque dix ans de célibat acharné. Ses paroles parfois trop spontanées, sa maladresse jouent contre lui. Il n'est pas le crayon le plus affûté de la boîte mais devine sans mal que tout cela peut un jour jouer contre lui. Lasser, et provoquer un nouveau départ. Alors il fait de son mieux.
Un doux baiser le coupe dans ses pensées moroses qui pullulent dans son crâne. Richard se fait violence pour ne pas rétorquer que ses enfants n'ont pas besoin d'une maman. Il joue ce rôle, celui du parent double depuis assez d'années, et à ses yeux le pire est déjà derrière lui. Dans la cage de ses côtes, son cœur bat vite, trop même. Ses yeux bruns papillonnent. Mais il ne parvient pas à dissimuler un sourire heureux quand Mafdet lui dit qu'elle l'aime. Puis enchaîne sur une foule de bêtises. Il la voit parfaite là où il se sent simple nigaud.
-J'suis plus couillon que tu le penses. C'est comme-ci tu me...
Il cesse de parler quand un doigt se pose sur sa bouche. Ça le fait un peu loucher. De douces rougeurs naissent sur ses joues. Pourtant il hoche la tête, avec un regard de gamin admiratif et sage, quand elle le lui demande. Ou plutôt ordonne.
Cela fait rire Mafdet, et finalement Richard suit le mouvement. Autodérision face à son propre comportement. Son cœur s'allège, et il range temporairement ses troubles aux oubliettes quand elle parle de retourner jouer dans la chambre. Cette fois, les petits dorment. Troy le fera jusqu'à 7 heures trente quoi qu'il arrive. Le môme est réglé comme une horloge. Il passe ses journées à courir, et la nuit dort d'un sommeil si profond que même une guerre ne parviendrait pas à le réveiller.
-Et dire que j'ai du te demander de ne pas les casser ! C'est de la triche.
Sa belle lui tire la langue, puis se lève sans plus cérémonie avant de partir en direction de la chambre du canadien. Richard ne se fait pas prier pour la suivre. Sur le seuil de la porte, il la soulève sans crier gare, la porte en travers d'une de ses épaules avant de les faire chuter tout les deux sur le lit dans un grand fracas. Il ne peut s'empêcher de rire comme un sale gosse quand elle lui rappelle qu'ils sont censés garder le silence. Sans perdre de temps avec les convenances, le canadien vire le haut. Puis se colle sur le lit, grimpe sur la féline. Murmure contre l'oreille de sa chérie.
-Oui. Et tout ce qu'on dira pourra être retenu contre nous. Je connais tout ce blabla tu sais ? Et c'est la réplique du flic, pas celle de la voleuse !
[...]
Lové contre elle, serré contre sa peau chaude et dissimulé sous la couette, il maudit le pic-vert qui les lui brise de bon matin. La nuit a été aussi agréable que courte et il donnerait tout pour dormir en paix une bonne demie heure de plus. À vrai dire, il donnerait même cher pour gagner seulement quelques minutes de répit supplémentaire. Il baille, ouvre un œil hagard tout crotté. Maf dort toujours visiblement s'il se fie à ses ronflements et au filet de bave qui coule le long de son menton. Il souffle, s'intoxique tout seul avec son haleine matinale avant de refermer les yeux, soufflant un sacre quand le pic-vert suicidaire reprend son action. Il rabat son oreiller sur son crâne, laisse une de ses mains vaquer un peu plus bas pour décoller ce qui colle.
-Papa est ce que vous êtes encore tout nus ?
Le flic sursaute en comprenant que le pic-vert, c'est son fils. Il se lève brusquement, jette un œil à son réveil avant de se souvenir qu'aujourd'hui est un jour d'école. Richard a déjà prit quinze bonnes minutes de retard sur l'horaire habituelle. Il colle son oreiller sur Mafdet quand cette dernière geint dans son sommeil, répond à son gamin avant que ce dernier ne décide de finalement ouvrir la porte. Pour une fois qu'il prend la peine de toquer, il ne veut pas briser cet élan en mettant du temps à montrer des signes de vie.
-File t'habiller. J'suis là dans trois minutes.
Il joint le geste à la parole, se penche pour attraper un sous vêtement, glisse une jambe dans un des trous, tente de remonter le tout. Dick met du temps à comprendre ce qui cloche. Quand il baisse enfin les yeux sur ce boxer qui refuse de grimper le long de sa jambe il reste interdit quelques secondes avant de secouer son membre pour en retirer la petite culotte en dentelle de Mafdet. Il jure entre ses dents serrées avant de se ruer sur sa commode. Il claque les tiroirs, enfile t-shirt et boxer, relève juste la tête quand Mafdet se met à marmonner.
-C'est juste moi. J'ai oublié Troy.
Dit comme ça, on dirait une imbécillité de plus. Maf répète ses dires avec la voix lente de celle qui vient de se réveiller. Le canadien hausse les épaules puis se penche, et plaque sa bouche sur celle de sa belle. Puanteur contre puanteur, le tout s'équilibre sans trop de mal. Une fois qu'on s'habitue au fait que l'autre sente aussi fort qu'un pet de zombie c'est parfait.
-Je vais gérer ça. Tu peux dormir plus si tu veux.
[...]
Bol de café dans une main, il surveille la cuisson du bacon. Jo est en train de squatter la salle de bain sans vergogne, Troy quant à lui est déjà prêt et attend la suite de son repas.
-Tu t'amusais bien hier papa ?
Moment de flottement peu rassurant. Même si son père vient de lui dire qu'il ne fallait pas qu'il parle de ce qu'il a vu la veille, il sent bien que dans deux petites heures, toute l'école de son fils sera au vent de ce qu'il s'est passé dans sa chambre. L'homme se contente de se racler la gorge pour seule réponse, pas encore certain de savoir comme gérer ce qu'il espérait ne pas avoir à faire avant quelques années. D'un geste las, celui de l'habitude, il retourne le bacon, colle une forte dose de sirop sur une pile de pancakes avant de la poser sur la table. Son gamin continue, discourt toujours sur ce qu'il a vu la veille.
-C'était comme la vidéo qu'on a vu y a deux semaines à l'école. La reproduction des loutres. À la fin y avait des bébés loutres, ils sont très moches. Je pense que les bébés panthères sont plus jolis. Y avait une panthère dans l'histoire de Mafdet hier. -Ah ? -La petite fille se transformait en panthère. C'était cool ! Pas autant que les histoires de Tama, mais presque !
Le flic ne peut s'empêcher de rire.
-Je connais cette histoire, elle me l'a raconté aussi.
Sujet: Re: Permission de minuit [PV Mafdet] Jeu 20 Fév 2020 - 14:59
Permission de minuit
Mafdet ft. Dick
M’endormir entre les bras de Dick est un plaisir divin. Avant cela, je prends le temps de me caler, de me lover contre lui, tel un chat qui se frotte. Cette fois, ça y est, je dors ici alors que ses enfants sont présents. Alors que le sommeil me gagne, je pense à ce pas de franchi. Les doutes n’ont pas le temps de m’assaillir que Morphée a gagné la partie.
*
Quel est ce vacarme qui me réveille, des bruits de tiroirs qu’on tape, de portes qui claquent et de cris affamés ? Je marmonne une question.
- C'est juste moi. J'ai oublié Troy.
Je dis ou pense, je ne suis pas encore bien réveillée pour ça, qu’il ne faut pas que je rate mon cours de onze heures.
-Je vais gérer ça. Tu peux dormir plus si tu veux.
*
Je m’étire, bâille, m’étire encore avant de poser un pied par terre. La nuit a été trop courte. La journée s’annonce difficile. Porte de salle de bain bloquée : Jo… Oui, la journée va être difficile. Dans la cuisine ça discute de bébés loutres. Je retourne dans la chambre ramasser mes affaires et tordre mes cheveux dans un chignon lâche.
- Bonjour.
Je pique une céréale dans le bol de Troy, lui grattouille la tête avant de poser mes lèvres sur la tempe de Dick.
- Bonjour, toi.
Je grignote un morceau de bacon attrapé entre le pouce et l’index et vole du jus d’orange dans le verre de Dick.
- Je rentre, il me faut une salle de bain sans adolescente dedans.
Dick s’affole, il doit gérer Troy et ne peut donc pas me ramener tout de suite.
- Ne t’inquiète pas, je vais me faufiler comme une minette. - Ça serait cool si tu pouvais te transformer en panthère, ajoute Troy. - Je crois que cela affolerait les gens, le chiot. - Je ne suis pas un chiot, clame le bambin. - T’es le fils d’un chien policier, donc t’es un chiot.
Je fais un clin d’œil à Dick : je viens de mettre dix balles dans le moulin à paroles qu’est son fils.
- Bye les hommes. - Papa ! Elle a dit que je suis un homme !