Le soleil commençait à être bas, flirtant avec les innombrables faîtes de la fôret entourant le domaine Hale. La nuit tombait toujours plus tôt et plus rapidement dans les bois. Alex avait marché longuement, tentant de mettre de côté le malaise que l’au revoir avec Brian avait fait naître en lui pour se focaliser sur des choses plus positives. Déjà, il se rapprochait de Lui, et Le reverrait bientôt. Puis, il pourrait récupérer ce que Derek avait accepté de garder en storage pour lui bien des années auparavant. Enfin, et il espérait de tout son âme que cela soit un point positif, il reverrait son ancien ami. Le druide ne pouvait qu’espérer que sa relation avec le loup-garou ne se soit pas effritée avec le temps et la distance comme toutes les autres. Ou qu’ils seraient capable de naviguer les eaux troubles des retrouvailles pour fonder les bases solides d’une nouvelle amitié.
Alex avait ruminé une bonne partie du chemine, songeant à ce qu’il pourrait bien dire à son vieil ami lorsque celui-ci lui demanderait, inévitablement, des nouvelles, où il avait bien pu aller, ce qu’il y avait fait, pourquoi il était de retour, ou pourquoi il avait mis tout ce temps avant de ne revenir. Peut-être s’informerait-il à savoir s’il avait retrouvé sa famille, ou Jenny et Charlie. Alex s’était retrouvé les sourcils froncés à cette idée. Il n’avait pas envie de parler de l’ours : voilà aussi une relation supplémentaire qui s’était terminée en queue de poisson.
Alex s’avançait donc sous la fraîcheur des ombrages et des jeux de lumière forestiers lorsqu’il remarqua les signes d’une éclaircie au loin. Elle lui paraissait immense, bien plus grande que dans son souvenir du manoir. Le doute était semé dans l’esprit du druide : s’était-il trompé de route et s’était-il retrouvé au lac, par mégarde? Pourtant, il était persuadé… S’il avait pris à gauche, plus tôt, il se serait retrouvé à la cabane de son père. Il était donc forcément sur le bon chemin. S’appuyant sur la branche qui lui servait temporairement de bâton de marche, Alex pressa le pas, qu’il avait pourtant déjà rapide. S’il devait faire demi-tour, il n’arriverait pas avant les ténèbres!
Le pèlerin s’arrêta net lorsqu’il arriva nez-à-planches avec une palissade impressionnante. Lui qui s’était demandé s’il reconnaitrait le moment où il devrait se manifester, craignant de passer tout droit et de se manger les pièges du lycanthrope en pleine face se trouvait soudainement bête d’avoir douté des indication du marin. Ou des capacités du banquier. Il y avait toutefois quelque chose dans l’artificialité de la construction, cise ainsi au coeur du milieu naturel qui résonnait le plus avec Alex, qui le mettait franchement mal à l’aise. Les morts-vivants parvenaient-ils à se frayer un chemin jusqu’ici, pour justifier de telles précautions? Ou était-ce des pilleurs en tous genres que Derek tentait de se défendre. Ou de les dissuader d’entrer, à tout le moins. La cabane ne lui avait pas semblée avoir été tellement souillée par les zombies, ce qui laissait croire que le principal fléau que craignaient les habitants du manoir était humain.
Toujours faible malgré son repos et le repas nourrissant que Brian lui avait prodigués, Alex attendit un quelques secondes de reprendre son souffle. Il en profita pour examiner la structure de bois qu’il longeait, érigée à la main. Non pas à la recherche de faille, mais pour se familiariser à sa présence inusité, et à ce concept étrange dont elle était la manifestation la plus évidente : le repli sur soi, en petits groupes. Un espèce de chacun-pour-soi qu’il était difficile de qualifier d’égoïsme. Lorsque le druide plaça ses mains en cornet, il héla l’alpha vis-à-vis ce qui lui semblait être l’entrée du terrain.
-Hale!
Le sorcier laissa passer quelques secondes puis ses tempes se creusèrent de dizaines de sillons alors qu’il reprenait, la voix étranglée d’une excitation jubilatoire, dont lui-même ne se serait pas cru capable moins de deux minutes auparavant.
-Tu comptes me faire poireauter longtemps?
Le quarantenaire ne s’attendait évidemment pas à ce que la porte ne se soit ouverte immédiatement, pas si Derek avait un terrain miné à traverser pour s’y rendre. Pas s’il était déjà occupé à autre chose – ce qui était forcément le cas – et qu’il devait laisser son activité en plan. Pas s’il ne reconnaissait pas la voix de son ami, ou son accent canadien. Pas s’il était absent, surtout.
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Sujet: Re: Le Refuge Ven 27 Mar 2020 - 14:41
Le Refuge
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Alex Cormier
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Tout sourire derrière les rides forgés par l’âge et le soleil, Alex rendit son étreinte à son ami. S’il ne craignait pas de périr le jour de son retour, avec toute l’absurdité que cela impliquerait, il craignit tout de même que son ami lui casse quelque chose. Ils restèrent là quelques instants à se retrouver avant que Derek ne l’invite à entrer. Alex devait avouer qu’il était soulagé, bien qu’il ne se soit pas attendu à se retrouver laisser le pas de la porte par son ami.
- T’as pas compté les jours? J’suis déçu! taquina-t-il. C’était comme si ils s’étaient vus la veille, à quelques signes du passage du temps près.
L’exilé suivit son hôte jusqu’à l’intérieur, sans poser de questions sur les défenses du manoir. Il valait mieux en discuter en plein jour et, surtout, il ne voulait pas passer pour trop curieux. Comme s’il cherchait simplement à percer les secrets de la forteresse pour quelque sombre dessein. Il se laissa plutôt guider dans ce manoir qu’il avait jadis fréquemment visité, éclairé sobrement. Quelqu’un s’était effoiré* dans le salon et Alex ne calcula pas de qui il s’agissait avant que Derek ne fasse les présentations. Il lança un regard rempli d’incrédulité à Derek, puis alterna entre les cousins, ébahi.
- Calvaire! formula-t-il pour exprimer sa surprise.
Le jeune loup n’était pas encore un homme, mais alors qu’il venait se blottir contre lui, Alex pouvait juger qu’il était grand et solide pour son âge. Était-ce donc la magie de Ruby qui faisait toujours effet? Le surnom du gamin lui tira un sourire tendre alors qu’il tirait sa tête contre lui dans un geste protecteur. Il n’aurait jamais cru être aussi content de le revoir.
- C’est fou c’que t’as grandi. La dernière fois que j’t’ai vu, t’étais pas plus grand qu’ça! mima-t-il la hauteur de la main, après avoir relâché l’adolescent.
Il réalisa un moment trop tard que c’était exactement le genre de commentaire qu’il avait toujours détesté que les oncles et les tantes fasse. Ceux-ci se méritaient automatiquement des surnoms du type "gâteux" ou "ennuyant" auprès de Michael et Alex. Le druide ne pouvait qu’espérer que Ian ne lui en tiendrait pas rigueur, ou ne se l’était pas fait dire suffisamment souvent pour en être tombé allergique.
Derek le pressait déjà de déposer son sac et l’invitait à passer à table. Si Alex s’était trouvé un peu lent chez Brian, voilà qu’il était carrément étourdi par toute cette activité. Il tournait la tête vers l’un et l’autre des résidents, ses yeux papillonnant alors qu’il assimilait les stimuli lui provenant de partout dans la pièce pourtant calme et confortable. Le geste hésitant, il retira d’abord son bagage, avant de répondre avec la même retenue dans la voix.
- Euh… Ouais, chez Brian, mais j’dirais pas non à un peu d’potage.
Le bêta s’activa aussitôt, les délaissant pour se rendre à la cuisine, pendant que le druide explorait son environnement. D’abord discrètement, par simples pivots de la tête et des globes oculaires, puis de façon de plus en plus entreprenante, allant jusqu’à saisir des babioles pour les observer de plus près.
- Je savais que tu te trouverais éventuellement un talent! taquina-t-il celui qui avait construit le domaine, incluant la ferme et les écuries, de ses propres mains.
Alex envoya un clin d’oeil à son ancien voisin, par mesure de sécurité, et retourna à ses pensées. Il reposa la petite figurine de bois à sa place un moment plus tard, mais continua de la caresser, l’esprit ailleurs, pour tressaillir lorsqu’il fut ramené dans le monde tangible par la voix rassurante de son ami.
- Cool, j’vais avoir plein de choses à lui raconter, rétorqua-t-il.
Alex avait beaucoup de choses à raconter à quiconque voudrait l’entendre, à vrai dire. Il avait surtout marché, mais il avait également vécu des choses importantes, transformatrices. Il fallait simplement que l’on s’intéresse un peu à lui, une fois qu’on aurait gratter suffisamment sa carapace pour la percer. Et d’une personne à l’autre, ça ne risquait pas d’être les mêmes informations qu’il partagerait. Derek devait bien se balancer de ses trouvailles ayant trait au druidisme, et Mafdet devait bien se balancer de… Alex devait admettre qu’il n’avait jamais été très doué pour saisir à quoi sa mentor s’intéressait ou non. Il ne savait pas si jadis c’était lui-même qui freinait les discussions personnelles en sa présence, ou si c’était elle qui s’en désintéressait. Cela faisait trop longtemps, et n’était pas suffisamment important pour que sa mémoire ait retenu l’information.
Par-dessus toutes ces considérations, il y avait également des sujets qu’il ne convenait pas d’aborder devant un gamin d’une douzaine d’années, même s’il n’avait aucun souvenir de quoi avait l’air la vie, avant tout ça. Et les loups-garous avaient l’ouïe fine, donc pas de discussion sérieuse tant que le petit était éveillé. Brusquement, il prit la parole, décidant de combler ce silence avant qu'il ne devienne pesant.
- J’suis arrivé c’matin. Brian m’a accueilli. On est passés chez moi, puis il m’a offert de manger avec lui. On a fait une sieste pis j’m’en suis venu. J’y ai dit que c’était important que je vienne ici.
Devant la bibliothèque, Alex glissa la main sur la reliure des tomes qui la remplissait. Il tenta un instant de lire quelques titres, mais entre l’obscurité qui gagnait du terrain et sa vision qui baissait, si légèrement soit-il, il abandonna rapidement le projet. De toute manière, Ian les appelait à la soupe.
- C’est toi qui a fait à manger? demanda-t-il à Ian alors qu’ils passaient à table.
Le geste incertain, Alex semblait se réapproprier la manière de manger en société, comme s’il avait prit l’habitude de ne plus utiliser d’ustensiles. Peut-être aussi était-ce la fébrilité qui l’empêchait de se concentrer entièrement sur une seule action. Derek lui expliquait qu’ils pourraient presque vivre en autarcie. Leur nature les avantageait certainement à ce niveau : plus de puissance, mais également moins de fatigue rapidement accumulée. Et puis, on ne devenait pas financier pour oublier du jour au lendemain toute notion d’économie, de rentabilité ou de mise en profit. Alex ne doutait pas qu’avec les mêmes ressources que son ancien voisin, il s’en serait également bien sorti, mais il savait également qu’il n’aurait pas pu ériger une telle exploitation. Différences de caractères et de connaissances.
-Vous faites bien de ne pas vous couper entièrement du monde. Vous restez des membres de la communauté, pis vous vous les aliénez pas. C’est important.
Pas comme cette petite communauté de l’état du Washington où chacun avait fini par se refermer sur soi-même à un tel point que le paysage ressemblait à une caricature de la Loire ou du Rhin : des habitations entassées sur elles-mêmes, entourées de palissades le long d’un bras de fleuve. Dans ce voisinage austère, on avait appris à oublier le visage de quiconque ne partageait pas notre toît et lorsque les vivres venaient à manquer, on allait piller les maisons puantes où la mort était passée, quand l’on ne brûlait pas les cabanes encore habitées dans le but de reprendre les parcelles de terres qui étaient cultivées autour. Une mentalité pire que moyenâgeuse qui ne pouvait se conclure qu’en de triste termes, car ils survivaient, mais l’établissement d’une nouvelle génération rimait avec l’horreur.
Alex se contenta d’opiner. Il avait fait don de ses semences à l’alpha lorsqu’il était parti. Il était naturel qu’il revienne s’en occuper, que ce soit conjointement ou non avec le palefrenier. Derek avait eu du flair lorsqu’il s’était mis à l’élevage. Le druide se souvenait des premiers tourments du loup, quelques dix ans plus tôt. L’entraide au coeur de la forêt avait été importante, et avait forcé certains à mettre de côté leurs rancœurs pour un moment. Charlie et Derek n’étaient pas devenus aussi proches qu’avec Alex, mais celui-ci avait réussi à les faire asseoir à la même table sans cassure. S’il était fier de cet exploit, il avait bien conscience que la journée suante et éreintante qui avait précédé y était pour quelque chose. Un sourire vint flotter sur le visage autrement fermé de l’exilé, en souvenir de cette querelle dont il avait tant entendu l’histoire.
-Et t’as pas eu de problèmes d’ours?
Évidemment pas. La forteresse étaient équipée pour repousser, ou pire, tout envahisseur, même le plus costaud. Les papilles du druide effleurèrent la poire avant même que ses dents ne la croque. La douceur se dégageant du fruit chassa une demi-douzaine d’années d’austérité comme s’il ne s’agissait que d’un voile de fumée. La pièce en sembla même légèrement plus claire pour l’invité surprise, qui se délecta du dessert, mais se refusa toute portion supplémentaire. Vu comment il avait pris du bide tout en étant rationner et actif, il ne fallait pas déconner.
Derek envoya Ian au lit, et le gamin vint surprendre Alex d’une bise. Instantanément, le druide s’était tendu, avant de reprendre le contrôle de ses nerfs et d’enlacer le louveteau. Il resta un instant surpris, alors que le garçon sortait de la pièce et se rendait à l’escalier. Il lui fallut quelques papillonnements des yeux avant de souhaiter bonne nuit à Ian, un sourire dans la voix. Il se sentait franchement le bienvenu.
-Et dors bien, Ian.
***
Ils étaient passé au salon, Alex serrait dans le creux de ses paumes l’infusion qu’il portait à sa bouche dans un geste éternel, mille fois répété et naturel au point d’en être devenu une sorte de signature. Le liquide chaud, mais pas suffisamment pour brûler la langue, coulait contre sa glotte alors que le druide rependait aux fèves de son ami. Ils pourraient bien en discuter aujourd’hui, mais il valait mieux observer et manipuler les grains en pleine journée. L’oeil risquait moins de se tromper. Ensuite, il fallait espérer que le nomade avait suffisamment de souvenirs de cette base de la sédentarité qu’était l’agriculture. Derek relança la discussion sur un sujet un peu moins prosaïque.
Siégeant de façon très carrée, Alex fronça du regard et tourna la tête vers Derek. Que voulait savoir l’alpha, et pourquoi posait-il cette question. Y avait-il quelque chose qu’Alex ignorait, car pour demander une telle chose, il faut avoir une raison de croire que leur rencontre aurait pu mal se dérouler, n’est-ce pas? Au bout d’un long silence, Alex répondit à son hôte, sans mentionner que la bienveillance du garde l’avait quelque peu surprise.
-Bien. Il a été sympa et gentil, m’a même offert du cidre, et son hospitalité. Y’a juste quand nos chemins se sont séparés… je l’ai trouvé plus froid, mais il était peut-être juste pressé d’arriver au mur avant la nuit.
Le sentiment d’Alex n’en était pas moins que cette réaction était plus normale et en adéquation avec ce dont il se serait attendu de la part du mentaliste : qu’il se méfie de lui suite à leur au revoir sept ans plus tôt. Pas que le druide pensait que son ami n’avait pas eu le temps de lui pardonner, ou qu’il lui en tenait encore rigueur après tout ce temps. Du moins espérait-il que Brian n’avait pas de rancoeur au bout de toutes ces années. De la méfiance et de la réserve, par contre, ça lui semblait complètement naturel et normal. Quasiment sain, aurait-il pu dire. Aussi, il lui semblait plus anormal que Brian ait agit aimablement avec lui durant toute la journée que son attitude réfractaire et renfermée sur la route de l’après-midi. Le druide lui-même aurait peut-être fait mine de ne pas se reconnaître si il avait été dans les souliers de son ami mentaliste.
-C'matin, les gardes avaient l'air de dire que j'devais aller m'inscrire en quelque part. Tu pourras m'dire où pour que j'aille demain?
Une pensée avait jailli dans son esprit, et le druide l'avait aussitôt transmise, sans se soucier qu'il venait ainsi de passer du coq à l'âne. Certaines choses ne changeaient pas. Aussi spontanément, le scientifique revint à son sujet précédent. Celui qui le tiraillait davantage encore que de savoir qu'il serait listé comme une bête de somme.
-Pourquoi tu m'as demandé ça, Derek? C’est pas ton genre les potins. Sinon tu vivrais au centre-ville.
Alex avait penché la tête pour planter son regard dans celui de son ami, à la recherche d’une réponse. À savoir ce qui avait motivé sa question, mais aussi s’il lui cachait quelque chose. Ou si Derek avait quelque chose à lui apprendre.
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Sujet: Re: Le Refuge Sam 25 Avr 2020 - 14:12
Le Refuge
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Alex Cormier
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Plus Derek lui parlait de ce qu’ils iraient faire au magasin général, plus les poumons d’Alex semblaient déterminés à se comprimer sans désirer reprendre ensuite leur expansion. Il avait la sensation pesante qu’on lui demandait de s’attacher à cette terre. On lui demandait de s’inscrire et de participer à ce qui ressemblait drôlement à des travaux communautaires. Surpris de sa propre crainte, Alex ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui découlerait de cette signature, outre un droit de vivre au sein de ces remparts, contre ces travaux forcés et quelques crédits. Subitement, le pèlerin réalisait qu’il s’était attaché à son nomadisme et que l’idée de s’installer indéfiniment à quelque part l’effrayait. Il ne savait pas si cette impression se traduisait le mieux par le terme de bétail ou de prisonnier dans son esprit. Après tout, s’il avait réussi à n’avoir besoin de personne, ou alors marginalement, depuis une décennie, pourquoi risquerait-il de dépendre désormais de gens qu’il ne connaissait pas. Des gens dont ses viscères lui hurlaient de se méfier, à l’exception de quelques têtes.
Le druide n’écoutait qu’à moitié ce que Derek lui disait sur sa possibilité de retourner travailler à l’hôpital, et il ne réagit donc pas à cette suggestion. Il n’aurait pas été certain de parvenir à répéter son ancienne vie, réapprendre ces gestes jadis si familiers ou apprécier de se retrouver dans ce lieu sans fenêtre qu’arpente probablement toujours le fantôme de Macklin. Trop de choses se bousculaient déjà dans son crâne habitué à la tranquillité et à la survie. C’est peut-être pourquoi il décida de parer ce surplus d’informations en haranguant la curiosité de Derek vis-à-vis de sa rencontre avec Brian. Cela semble amuser le loup-garou, auquel Alex laissa tout le temps nécessaire pour lui répondre.
Le nomade écouta la réponse de son ancien voisin, le sourcil perplexe, sans savoir quoi penser. Pourquoi Brian serait-il passé prendre des nouvelles d’Alex? S’était-il réellement inquiété pour lui? Malgré la chaleur qui naquit au sein de son estomac, et les palpitations d’espérance de son organe cardiaque, le druide conserva son expression froide et analytique. Quant à cette histoire de deuil, c’était presque insultant de croire que parce qu’il avait une formation davantage intellectuelle que martiale, il mourrait forcément au-delà de la palissade. Malgré ces sombres raisonnements, Alex eut envie de sourire en sachant que son départ avait affecté Brian. Était-il sadique d’y trouver une vengeance à son refus de venir cohabiter à la cabane? Alex ne réitéra pas son explication de leur rencontre. L’embrassade de Brian et son sourire radieux, éberlué. Ni son réveil agité sous les imprécations d’Alex, comme s’il avait été bousculé.
La mine du marcheur retomba de quelques teintes d’anthracite alors que sa main se dirigea vers sa barbe pour la gratter, et ne croiser que la douceur de sa peau nue. Il avait peut-être merdé. Comme Brian avait peut-être fait une bêtise. Des années passées en tête-à-tête avec lui-même avait permis au druide de réfléchir. Beaucoup. Et d’en arriver à des conclusions qui prenaient l’apparence de certitudes immuables. Si Brian avait accepté d’emménager avec Alex, le druide ne serait probablement jamais parti. Peut-être même que Charlie et lui seraient toujours amis, et Jenny vivante. C’était beaucoup de responsabilités sur les épaules du flic, mais il ne fallait pas lui en tenir rigueur : il était toujours plus facile de voir les signes annonçant une situation après que celle-ci ait eu lieu. Sinon, si Alex aurait pu deviner l’importance de cette banale décision, il aurait lui-même été parler au militaire.
- Est-ce que ma réaction à ton accueil t’a surpris, ou déçu? s’enquit-il pour dévier la conversation davantage que par réel soucis d’avoir déplu à son ami. Derek ne venait-il pas, possiblement à juste titre, d’avoir été la cause du changement d’attitude de Brian? De quel côté était-il?
Les minutes passèrent, suivant le crépitement du feu. Le silence s’installait de nouveau par longs moments. Quelqu’un de sage avait certainement déjà dit que les vraies amitiés savaient se passer de mots, et Alex aurait bien cité cette phrase, présentement. Ce n’était certainement pas des années d’absence, et une incertitude à savoir par où commencer à s’échanger des nouvelles qui pourrait être la raison de ces silences qui venaient s’installer confortablement dans le salon sombrement éclairé, car sinon, comment toléreraient-ils aussi bien cette absence de mots entre eux?
Ce fut Derek qui le premier reprit la parole, portant en mots la satisfaction de leurs retrouvailles. Alex se contenta d’abord de hocher la tête, évitant d’interrompre la tirade de son ami, qu’il écouta lui parler des rancœurs qui s’étaient éteintes – s’agissait-il d’un avertissement – ainsi que de la nouvelle manière de vivre de la population locale. Les défis que représentaient leur vie, leur confort relatif et le prix qu’il leur en coûtait en sueur et en temps. Le lycan conclut sur cette drôle de note, mentionnant que tous n’avaient pas la chance d’avoir quelqu’un sur qui compter et pour qui se lever le matin.
- Il y a des gens à qui la solitude convient très bien, se contenta-t-il de se défendre, croyant que Derek remettait en question sa façon de vivre. Ce ne serait que bien plus tard dans la nuit, réveillé par les sons de la maison endormie, qu’Alex réaliserait que le commentaire pouvait aussi être destiné à Brian.
La bûche dans l’âtre devenait davantage braises que flammes, et lorsque le druide surprit un bâillement de son hôte, il pivota sur son siège et posa sa tête sur le coussin de l’appui-bras.
- Il commence à être tard. Je vais dormir ici pour veiller sur le feu
***
Éveillé par les premières lueurs du jour, Alex s’était étiré comme un chat sur sa couche, dont le confort était digne d’un empereur, puis avait exploré la pièce dans laquelle il avait dormi. Ou ré-explorée, plutôt, comme il avait débuté son exploration la veille, mais la connaissait déjà bien depuis une douzaine d’années. Lorsque les habitants du manoir l’avaient rejoint, ils avaient pris le petit-déjeuner tous les trois ensembles. Repus comme il ne l’avait pas été depuis longtemps, Alex avait laissé Derek donner quelques instructions à son neveu, avant de lui offrir d’observer ces graines tout de suite.
Le druide prit quelques-uns des fèves, les rapprochant et les éloignant de son visage afin d’obtenir un point focal adéquat. Les mettant tantôt devant la lumière solaire de la fenêtre, et tantôt à contre-jour. Finalement, il se dirigea vers la cuisine et se saisit d’un bol et d’un linge à vaisselle propre.
- Tu as tenté de faire une prégermination? Pour stimuler les grains et ensuite les planter dans la terre dès qu’il y a une petite racine qui apparaît.
Sans vraiment attendre de réponse, Alex se mit à remplir le bol d’eau. Le processus prenait du temps, et une idée vint à Alex, qui la partagea au moment où il coupa l’eau. C’était quelque chose qu’il avait vu plus au Nord, expliqua-t-il en immergeant le tissu dans l’eau, et qui permettait d’allonger la saison de culture d’une petite partie du potager, et de protéger les jeunes pousses des intempéries. Alex essora le linge dans le bol et le plia en deux sur la largeur. Il aligna les fèves sur la moitié de la longueur du torchon humide qu’il replia dessus. Derek lui indiqua un endroit où installer son petit montage, et le druide y installa le linge, dont il trempa l’extrémité dans le bol. Par capillarité, le torchon resterait humide, ce qui favoriserait la germination, sans être trop détremper et risquer que les fèves moisissent plutôt.
Quant à l’idée qui venait de lui venir à l’esprit…
- On pourra passer voir à la cabane si on trouve pas des fenêtres en bon état et les récupérer. Les fenêtres à glissières des chambres seraient parfaites.
Elles permettraient un accès facile aux petites pousses, ainsi qu’une aération possible, pour éviter de brûler les plants. Avec un peu de chance, ils trouveraient même une fenêtre qui avait toujours un moustiquaire en état. Il avait oublié le nom de cette installation, mais le terme "couche froide" lui reviendrait bien en mémoire, éventuellement.
***
C’était la troisième fois qu’Alex se retrouvait au sol, et ils n’avaient même pas fait la moitié du trajet. Le druide se releva en se massant les hanches. Son énervement n’avait probablement d’égal que l’amusement du palefrenier, vers qui le doigt du biochimiste se tendit bien rapidement, menaçant.
- Fais gaffe, si je t’entends rire, je te jure qu’on aura du cheval au menu pour les prochains jours!
Il était hors de question qu’il laisse le lupin deviner s’il bluffait ou non. Derek avait insisté pour qu’ils y aillent tous deux à cheval. Le pèlerin se doutait bien que son ami n’était pas habitué de parcourir cette distance à pieds, ce que vint corroborer l’argument selon lequel ils perdraient trop de temps ainsi. Parce que s’arrêter aussi souvent pour attendre qu’Alex remonte en selle ne les ralentissait pas déjà? En plus, Alex n’avait pas l’habitude de monter avec une selle. Ce n’était pas ainsi que l’on lui avait appris lorsqu’il avait rencontré des bandes Cris en Alberta.
Alex passa un pied dans l’étrier et remonta prestement sur le dos de la bête, à laquelle il s’agrippa de toutes la force de ses phalanges, comme si sa vie en dépendait, et reprit là où il en était avant de glisser hors de sa selle et chuter. Il avait expliqué que sa stratégie pour survivre avait été de suivre les courants telluriques, qui semblaient repousser les infectés dans une certaine mesure. Il avait parcouru l’Oregon à la recherche d’un nœud où se trouverait un nemeton, et ce fut dans le nord de l’état qu’il trouva une petite communauté de survivants, dont son frère faisait partie. Leurs retrouvailles avaient été intenses.
- Quand j’ai dit mon nom, on m’a accueilli comme un prince. Mon frère m’a expliqué que mon père avait pris les devants et s’était montré très engagé pendant la crise. C’est devenu leur leader, en quelque sorte, et ils se sont installés à proximité de leur Nemeton. Un arbre magnifique. Gabriel a pris les choses en main, a su faire preuve de clairvoyance en prenant de bonnes décisions et il prenait soin des gens qu’ils considérait désormais sous sa responsabilité. Michael m’a dit qu’il avait vraiment l’air de leur accorder de l’importance, et il en était aussi surpris que moi. J’imagine que ça a déclenché quelque chose chez lui.
Ou que, au final, il était un meilleur druide pour humains que pour créatures surnaturelles. Cette supposition n’avait jamais été invalidée. Alex s’en voulait de ne pas avoir pu dire au revoir à son père, et de s’être quittés en plutôt mauvais termes.
- Gabriel est mort en héros, en voulant sauver une gamine dont les parents n’avaient pas été inhumés assez rapidement et qui se sont relevés. Mon frère a adopté la petite.
Un petit sourire aux lèvres, Alex marqua une pause. Sa nièce était bien mignonne, dans ses souvenirs, et Michael faisait un fier père.
- Je suis resté quelques semaines, peut-être deux ou trois mois. On a beaucoup discuté de ce qui se faisait ici, et de comment améliorer les conditions de tous. Mon frère était tellement content de me voir, et de savoir qu’il restait de la vie hors de leur communauté, que j’ai eu peur de lui dire que je devais reprendre la route. J’avais peur de l’anéantir. C’est lui qui m’a fait remarqué que je n’avais jamais défait mes affaires, et que je pouvais poursuivre mon chemin avant que mon sac ne parte sans moi. Je n’avais toujours pas retrouvé Charlie. Il comprenait, et m’a offert plus de support que je n’aurais osé lui en demander.
Le canasson sous Alex s’ébroua de nouveau et cette fois le quadragénaire fut suffisamment rapide pour lui enserrer fortement les flancs à l’aide de ses cuisses, et il évita une quatrième chute. Pour le moment.
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Sujet: Re: Le Refuge Mar 26 Mai 2020 - 14:50
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Passer ainsi la première palissade avait été étrange. Alex en avait encore le souvenir d’une porte surveillée par des gens armés, à l’instar des deux autres portes qu’il avait passées depuis son retour à Beacon Hills. Là, il n’y avait qu’un garde qui bavassait, s’appropriait les potins et nouvelles des badauds. Le druide avait l’impression ridicule de se retrouver dans l’un de ces films sur le moyen-âge, où les gens traversaient le pont-levis et passaient sous le portail dont la herse était levée pour quelques affaires. C’était généralement là que la caméra, jadis, focalisait sur les protagonistes, si la scène n’avait pas une vocation plus comique en tentant de dissimuler une invasion ou de la contrebande dans une charrette remplie de fumier, à la manière d’un cheval de Troie grotesque.
Il ne faisait aucun doute que l’enceinte intérieure était la mieux entretenue des trois, ce qui était d’une logique indéniable. Le canado-américain leva silencieusement le nez pour observer le beffroi tranquille qui servait de signal d’urgence. Cela avait l’avantage de délester son attention de la foule grouillante autour d’eux, jusqu’à ce qu’il ne doive reporter son attention sur Derek. À l’opposé du café et – présentement – du siège de sa Tercel, Alex ne s’ennuyait pas du tout de toute cette paperasserie. La bureaucratie lui répugnait depuis aussi longtemps qu’il pouvait pousser sa mémoire. Heureusement, la perte des réseaux informatisés tentaculaires et d’une part importante de la population avait également su décimé nombre des têtes de cet Hydre. La nécessité de tout retranscrire à la main venait refroidir les ardeurs du plus fervent bureaucrate, dont le zèle ne saurait remplacer l’efficacité des logiciels désormais muets couplés à une imprimante capable d’encrer quelques dizaines de feuilles en une poignées de minutes. Ça, c’était la lueur d’espoir à laquelle il devait se raccrocher.
La bête sous le popotin d’Alex ne semblait pas apprécier plus que lui la masse de gens qui faisaient tous les temps autour d’eux. Alors qu’il tentait déjà de maîtriser l’équidé, il devait également se concentrer sur les explications de Derek sur ce système alambiqué de troc glorifié. Ce qu’il avait été bien, en marge de la société, puis en émigrant de là. Limiter les contacts avec une communauté qui se battait pour grappiller le spectre du jadis glorieux capitalisme, en une sorte d’épouvantail de ce que cela avait été, ne pouvait lui avoir fait que du bien. Du moins, c’était son interprétation très libre et personnelle du fonctionnement adopté ici. Si les reconnaissances de dettes n’étaient pas sans lui rappeler ces cartes à jouer du temps des colonies, devenues cartes de crédit lorsque les pièces sonnantes et trébuchantes venaient à manquer, le parallèle avec cette époque pré-industrielle et pré-capitaliste lui passa loin au-dessus du crâne. Crâne qui semblait lui démanger en proportion avec son incompréhension du système : pourquoi devaient-ils toujours passer par cet intermédiaire? Cela n’alourdissait pas inutilement le processus? Ou était-ce parce que le bureau du gouverneur se la jouait assoiffé de pouvoir?
À cette interrogation muette, Derek reprit ses explications et rappela au nouveau-venu que le troc pur et simple était l’essentiel du commerce qui avait lieu. Les sourcils froncés, les mains prêtes à jouer des rênes, Alex hocha de la tête, croyant avoir saisir l’ensemble des explications de l’ancien financier. C’était de la triche, d’ailleurs, d’avoir eu cette carrière et de maintenant faire paraître tous ces concepts si simples.
- Elle ferait flétrir n’importe qui en le regardant de travers, maugréa Alex dans ce qui était une relique de son sens de l’humour passé.
Derek poursuivait, lui expliquant comment il parvenait à conjuguer l’élevage des poneys avec la culture d’un potager conséquent. Le parallèle avec la situation du druide ne se fit pas attendre très longtemps. Alex lui lança un regard torve, incertain si cette phrase entière n’était pas une moquerie. Qu’est-ce qu’ils pourraient bien avoir à faire d’un biochimiste? Déjà, avant le cataclysme, les sciences n’étaient pas très populaires, pourquoi le seraient-elles devenues entre temps. Quant à la question du savon… Si Alex en connaissait la théorie et avait déjà pu en faire, avait-il vraiment l’air de s’en être bâdré*, seul au milieu du vaste continent américain pendant des années?
L’ancien laborantin manqua de s’étouffer de surprise en entendant les visées expansionnistes de Pierre Argent. Certes, ils étaient passés d’un monde hyperconnecté à un nouvel ordre diamétralement opposé, dans l’isolation. Ce n’étaient pas les hordes de zombies, dont le nombre déclinerait inévitablement, qui était à craindre, mais les survivants, car eux n’avaient plus rien à perdre et étaient toujours suffisamment intelligents pour faire preuve de ruse et de stratégie.
C’est avec soulagement qu’Alex put enfin débarquer (sic) du canasson nerveux. Une certaine appréhension s’y mêlait également. Une appréhension de devoir justifier son retour, expliquer son absence, remplir probablement des formulaires, et voir dans quelle petite case pratique on pourrait le rentrer. S’il comprenait l’importance de la contribution de chacun à la communauté, et qu’il était plus efficace de distribuer les tâches en fonction des intérêts et des capacités des individus, il n’aimait pas être réduit à quelques descriptifs dans l’esprit des gens. Il savait déjà qu’il devrait s’exposer à des regards et des commentaires voilés, sinon mêmes à des critiques ouvertes. L’on s’attendrait certainement à ce qu’il prouve qu’il méritait toujours sa place au sein de cette société. C’était évident. Il lui semblait toutefois que de débuter par cet exercice était un pari risqué quant à savoir s’il gagnerait ou non l’acceptation sociale ainsi.
Alex se répétait que Derek était là pour se porter garant de son identité, et que Brian avait fait de même la veille, et qu’au pire le loup avait mentionné sa druide, qui pourrait également confirmer son identité. Si Richard était également en vie, il pourrait être un quatrième à corroborer qu’il s’agissait bien de Alex Cormier, qui avait vécu reclus dans la forêt. Du moins, si Richard se souvenait de lui, et s’il ne lui en voulait pas de ne pas avoir chercher activement à le recontacter. Non, c’était une mauvaise idée d’envisager demander à l’ancien policier de témoigner en sa faveur, même si le gouverneur décidait autrement de ressortir Alex de Beacon Hills comme un nomade qu’il était devenu. Richard lui en voulait probablement. Il ne l’avait jamais remercier pour ce jour de l’an. Ne lui avait jamais retourné l’ascenseur de cette politesse. S’il s’était lui-même destitué au rang de paria, Alex ne doutait pas que les Turner survivants n’avaient rien à faire de lui. Comme le reste du monde. Pendant que le druide se répétait, donc, ces noms à clamer en guise de patte blanche, Derek conseillait à Alex de s’abstenir de tout mensonge.
- Derek m’a dit que vous aimeriez établir des liens avec les autres cités de survivants. C’est une mauvaise idée, balança-t-il à brûle-pourpoint sitôt les présentations d’usage effectuées. Alex avait à peine eu le temps de comprendre qu’on ne lui demanderait pas de preuves supplémentaires de son identité qu’il s’était ouvert la trappe. La tête de côté, les mains tordues ensemble, il fixa silencieusement le vieux loup, attendant un châtiment ou autre chose. Le gouverneur prit un instant pour réfléchir, en toisant Alex d’un air circonspect. Enfin, il demanda à savoir pourquoi Alex disait cela et le druide sauta sur l’occasion, comme une écluse qui viendrait de lâcher, pour s’expliquer en des phrases rapides et saccadées, avec la voix rauque qui cassait parfois en le forçant à se taire un moment pour récupérer sa salive.
- De ce que j’ai vu depuis mon arrivée, Beacon Hills s’en tire bien. Très bien. Faut pas qu’elle s’attire des ennemis. Pas en attirant l’attention sur elle. Pas en faisant briller sa richesse à des voisins qu’on ne connaît pas. Il faut assumer qu’ils sont sauvages et jaloux. L’humanité est morte dans le coeur des hommes. J’ai croisé beaucoup de campements et de colonies. Des villages où un alpha avait mordu virtuellement tout le monde, pour les protéger du virus. À chaque pleine lune c’était une hécatombe. Au premier, on m’y a retenu en otage un moment. On m’a gardé en vie sous condition que je leur apprenne le contrôle. Les autres nouveaux-venus venaient remplacer les morts. Je me suis enfui. -J’ai été accueilli par des tirs ou d’autres attaques plus souvent qu’à mon tour, en approchant des agglomérations habitées. Des marchands que j’ai croisés m’ont parlé de gens qui se sont repliés sur eux-mêmes à un point… Et ce n’est pas le pire que j’aie vu. La peur des étrangers et la faim ont rendu les gens fous. Il y a bien d’autre oasis, comme Beacon Hills. Mais ils sont très loin, avec des hordes à éviter, et surtout des gens hostiles à gérer. Le genre de gens qui se croient maîtres de tout ce qu’ils peuvent voir. Rare sont les endroits habités aussi prospèrent que Beacon Hills.
La gorge asséchée, Alex se tut, persuadé d’avoir bien poussé son argument et d’avoir pu convaincre le gouverneur du bien-fondé de rester chez soi, en se montrant accueillant, sans chercher à aller tendre des ponts vers d’autres cités recluses. Aussi, il fut ébahi lorsque le gouverneur lui indiqua plutôt que cela venait conforter son idée : ils devraient d’abord envoyer des ambassadeurs auprès de ces oasis pacifiques dont Alex avait fait la mention. Il leur faudrait des gens qui sauraient où aller et qui n’avaient pas peur de sortir de la quiétude de leur ville. Un infime moment plus tard, Alex se mit à paniquer, des tics s’abattant sur son visage fatigué, alors qu’il arrivait à ses propres conclusions.
- Je viens juste de revenir, je veux pas repartir. J’ai passé suffisamment de temps hors des palissades! Je veux m’installer, poursuivre une vie tranquille en faisant ma part!
Alex s’arrêta net, une hypothèse défilant à toute vitesse dans son crâne pour devenir aussi rapidement un théorème. On ne comptait pas le laisser rester. On se méfiait de lui. Il ne venait que pour profiter de cette opulence richement gagnée à la sueur et au sang. Lui, ce traître qui avait abandonné sa patrie sept ans plus tôt. Voilà pourquoi on voulait se débarasser de lui. Le druide s’agita dans sa panique, sans écouter les mots que le gouverneur lui disait. Des mots qui auraient dû le rassurer.
- Je saurai être utile, je sais faire plein de choses. Je veux pas profiter du système : Derek a dit que vous aimeriez savoir que j’étais biochimiste, avant. Je sais concocter plein de trucs à partir de plantes sauvages, et pas que des trucs pour les humains! Je peux aider à construire ce que vous voulez, aussi. Et j’aiderai Derek avec ses chevaux. Tout ce que vous voulez, je m’en fous. Je saurai être utile, mais je veux pas y retourner. J’y ai tout perdu, il n’y a plus rien pour moi, là-bas.
Les supplications, de plus en plus aigües de désespoir, prirent soudainement fin. Derek avait forcé Alex à se taire en obstruant sa bouche, et le retenait par l’épaule en lui instiguant d’écouter ce que le gouverneur avait à lui dire. Il suggérait à Alex de former des gens qui seraient volontaires pour jouer se rôle, mais avant tout, de se préparer : étudier des cartes, des stratégies, des cadeaux réfléchis à offrir en guise de bonne foi, ce genre de chose. Il ne mettrait aucun citoyen qui se pliait aux règles à la porte, surtout pas un atout indispensable comme le druide-laborantin.
- Y’a personne d’indispensable, rétorqua Alex, néanmoins flatté. De la base du poignet, il assécha ses paupières déjà sèches pour écouter la suite. Le rôle dont le gouverneur s’imaginait qu’il plairait à Alex.
- Y’a encore un labo à Beacon Hills? Pour une surprise, c’en était une! On expliqua au druide que Mafdet avait pu rapatrier quelques panneaux solaires, en plus de ceux qui avaient été réquisitionnés pour les édifices communautaires tels que le dispensaire et le magasin général. Le laboratoire n’avait rien de high-tech et se débrouillait avec les moyens du bord, mais ils arrivaient à s’en sortir. Les médicaments étaient en stocks surveillés dû à l’incapacité d’en produire, tout comme le matériel de laboratoire, qui avait bien changé. On chargerait quelqu’un de former Alex, pour le remettre au niveau.
- Je commence quand? demanda Alex, résigné. Il ne s’était jamais attendu à ravoir l’occasion de travailler dans un labo et il réalisait à présent que la perspective ne l’enchantait guère. Ce boulot ne lui avait pas manqué, au final. Magnanime, Argent expliqua qu’il restait un peu plus de deux semaines au mois en cours, et qu’Alex pourrait prendre le temps de se reposer et de s’adapter à sa nouvelle réalité, pour le moment, et qu’on lui demanderait d’ajouter les heures non faites ce mois-ci au mois suivant, tant pour les travaux d’intérêt général que pour ses disponibilités en laboratoire. Alex accepta avec méfiance, se disant que cela s’était beaucoup mieux passé qu’il ne se l’était imaginé.
Le druide s’en était tiré sain et sauf. Il soupira en remettant les pieds sous l’astre solaire, heureux d’avoir survécu à cet entretien. Quelqu’un était rapidement passé fournir une carte de citoyenneté à Peter Argent, et Alex dut la signer. Ce fut plus difficile qu’il ne l’aurait imaginer, ses doigts calleux n’ayant plus l’habitude d’écrire. On l’avait interrogé également sur l’état des anciens occupants qui partageaient jadis son adresse et Alex ne prit pas le temps de s’enfarger dans les fleurs du tapis : Gabriel et Jenny étaient décédés, et il pouvait affirmer avec confiance que Charlie ne reviendrait pas à Beacon Hills.
Sur le parterre de la mairie, Alex demanda succinctement à son ancien voisin s’il pourrait lui donner accès aux boites qu’il avait mis en storage chez lui, sans se sentir dans l’obligation de fournir une justification. Après tout, ces choses lui appartenaient. Y compris le matériel dont il se servait à la maison pour faire rouler son petit laboratoire artisanal, digne d’un alchimiste ou un apothicaire d’une époque révolue depuis fort longtemps. Ces montages devraient lui permettre de troquer ce dont il aurait besoin avec une aisance relative. Pour l’instant, ils devaient passer au magasin général et vérifier si les crédits d’Alex avaient toujours cours valide.
- J’aurai assez pour des fringues, tu penses. Ceux-là sont à Brian, je devrais lui ramener. Et j’suis pas sûr que les miens aient survécus à un lavage...
Le pèlerin lança un regard en biais à son ami. Il se fichait un peu de la qualité de ce qu’il portait. C’était certes un peu le cas de tout le monde, désormais, toutefois le détachement matériel d’Alex avait atteint son paroxysme. Les guenilles autant que les vêtements en lambeaux ne lui semblaient pas de mauvais choix pour se couvrir en public.
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Pierre Argent
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Sujet: Re: Le Refuge Ven 19 Juin 2020 - 21:01
Le refuge
Feat : Alex
Hier soir Éric n’a pas arrêté de me parler d’Alex Cormier. Mon fils n’avait que deux ans lors du black-out général. ll n’a aucun souvenir de la vie d’avant, pourtant il pourrait raconter sans erreurs comment c’était. Éric a toujours été un enfant curieux, n’ayant plus de jeux vidéo ni de réseaux sociaux pour distraire la nouvelle jeunesse de ce pays, il s’est construit sur les livres et les veillées où les anciens racontent aux plus jeunes. Nous avons un devoir de mémoire, non pour reproduire l’histoire et courir à nouveau à notre perte dans vingt ou trente ans, mais parce que l’Homme a besoin de savoir d’où il vient pour se diriger dans l’avenir. Je ne suis pas un doux rêveur ni un utopiste, de tout temps l’humanité à toujours choisit la voie de la conquête et de l’affrontement. Mais si personne ne tente de trouver un système social le plus équitable possible, qui le fera ?
Pour en revenir à ce Cormier, Eric le connaît par des traces de son nom sur de vieux registres qui remontent au début du fléau, quand le druide avait prêté son savoir sur des points utiles à la survie. Trop habitués à s’appuyer sur le net, les gens ne savaient plus trouver l’information sur le papier, sans parler du constat que nous imprimons de moins en moins. Ce qui avait fasciné Éric chez cet homme, c’est son ancrage dans la Vie sans se préoccuper de la temporalité à la différence de ses contemporains toujours à courir après des chimères. J’avais expliqué à mon fils que cela venait de son statut de druide et de l’enseignement ancestral qu’il avait reçu et permis de s’adapter au changement radical de notre mode de vie. Le fait que Cormier se soit aussi comporté comme un ermite l’avait élevé, aux yeux d’Éric, à un niveau presque mystique. Je suspecte mon fils de vouloir devenir druide, comme si être un lycan ne lui suffisait pas.
Ce fut donc une grande surprise, quand il m’apprit que ce druide-là venait de réapparaître aux portes de la troisième palissade, dûment reconnu par l’un de nos gardes : O’Conner, un élément fiable. J’avais passé la journée à rassembler les éléments que nous avions sur cet homme. Ce n’est que tard dans l’après-midi que je retrouvais sa trace dans deux structures qui aimaient encore bien les archives papier en 2020 : le lycée et l’hôpital. Je ne sais pas ce qui a conduit ce gars dehors il y a sept années et ce qui le ramenait chez lui après tout ce temps. Dans un premier temps, je devais m’assurer de ses intentions, puis de ce qu’il pouvait nous apprendre du dehors et enfin évaluer son potentiel, il avait un CV officieux bien alléchant.
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J’ai devant moi un animal : un appui sur un pied, prêt à fuir, le regard très mobile qui analyse mon bureau du presse-papiers au porte-manteau et une mine fermée comme un coffre suisse.
- Derek m’a dit que vous aimeriez établir des liens avec les autres cités de survivants. C’est une mauvaise idée.
Bam ! Direct et sans ambages. La tête de Hale dans son dos vaut son pesant d’or. Il est là pour se porter garant et son ami attaque mes idées d’ouverture. Cependant, le rythme cardiaque de Cormier ne varie pas, il a le rythme lent et régulier des endurants. Son visage témoigne de privations qu’elles soient nutritives ou de confort corporel. S’il y en a un qui sait comment cela se passe dehors, c’est bien lui. Ou Mafdet, mais je la suspecte de garder des informations pour elle, puis elle ne dépasse guère les trois semaines d'absence. Le Cormier semble regretter son emphase et se tord les mains. Impulsif, mais franc.
- Pourquoi serait-ce une mauvaise idée ? Le repli d’un groupe d’humain l’a toujours conduit à sa perte. - De ce que j’ai vu depuis mon arrivée, Beacon Hills s’en tire bien. Très bien. Faut pas qu’elle s’attire des ennemis. Pas en attirant l’attention sur elle. Pas en faisant briller sa richesse à des voisins qu’on ne connaît pas. Il faut assumer qu’ils sont sauvages et jaloux.
Cormier part dans une logorrhée intarissable, comme s’il attendait depuis des années de pouvoir enfin transmettre ce qu’il a vécu. J’écoute son récit, le menton calé entre mes mains. Il corrobore mes visions les plus pessimistes de ce qu’il reste de l’humanité ailleurs, où le chacun pour soi règne. Il voit la ville comme étant prospère et riche, là où je discerne un millier de dysfonctionnements. Des détails insignifiants par rapport à ce que les gens vivent loin ailleurs. Nous vivons là où d’autres en sont toujours à survivre.
- Il est clair que nous ne pourrons pas survivre à une affluence de gens. Nos lois sont strictes en la matière, mais je sais notre territoire trop vaste et nos forces trop restreintes pour résister à un assaut d’envergure. Commercer sans donner notre position est illusoire.
Mon prédécesseur y a laissé la vie, Noah Stilinski avait payé le prix fort notre tranquillité.
- Quoi qu’il en soit, nous ne devons pas rester aveugles de ce qui nous entoure et qui nous entoure. Mais nous pourrions envoyer vers les colonies pacifiques dont vous parliez des ambassadeurs qui tâteraient le terrain sans trop en dire sur notre situation. Il nous faut des gens qui savent s’en sortir sans la protection des palissades. - Je viens juste de revenir, je veux pas repartir. J’ai passé suffisamment de temps hors des palissades ! Je veux m’installer, poursuivre une vie tranquille en faisant ma part !
Sa panique s’entend dans sa voix. Je n’ose imaginer le dehors. Par contre il me dévoile ses intentions sans que j’aie besoin de les lui demander : vivre tranquille. Je serais un sans cœur si je demandais à cet homme de se remettre en route alors qu’il vient de passer sept années dans l’insécurité la plus totale.
- Je saurai être utile, je sais faire plein de choses. Je veux pas profiter du système : Derek a dit que vous aimeriez savoir que j’étais biochimiste, avant. Je sais concocter plein de trucs à partir de plantes sauvages, et pas que des trucs pour les humains ! Je peux aider à construire ce que vous voulez, aussi. Et j’aiderai Derek avec ses chevaux. Tout ce que vous voulez, je m’en fous. Je saurai être utile, mais je veux pas y retourner. J’y ai tout perdu, il n’y a plus rien pour moi, là-bas.
Hale le fait taire, une main sur le museau. Sa crainte est violente et me fait perdre espoir de trouver un jour quelque chose de constructif à l’extérieur de nos murs. Nous revenons à un système féodal, même si je suis loin de me projeter seigneur de ce coin de terre. Son gérant, tout au plus, mais en sachant que souvent l’homme est mauvais pour lui-même.
- Y’a personne d’indispensable. - Faux ! Chaque vie est indispensable ! Votre expérience du dehors est précieuse. Ce n’est pas le moment de vous y renvoyer ! Nous avons besoin de gens qui ont des connaissances et qui les transmettent à la nouvelle génération. Vos connaissances en biochimie vont nous être précieuses. - Y’a encore un labo à Beacon Hills ? - Oui. Il tourne avec des panneaux solaires ramenés par votre consœur Mafdet Mahes. Il y a un groupe de médecins et deux chirurgiens qui partagent leurs temps entre les soins et la formation de personnel médical à tous les échelons. Un cerveau et des bras en plus ne sont pas un luxe. Vos connaissances druidiques pourront parfois pallier à ce qui s’est effondré. - Je commence quand ? - Prenez le temps de vous réinstaller. Je fais confiance à Hale pour ça. Nous sommes en milieu de mois, vous commencez au premier du mois suivant. J’informe qui doit l’être de votre arrivée. Vous allez faire des heureux !
Marc, mon frère, entre dans le bureau avec la carte de citoyenneté fraîchement refaite au nom d’Alex Cormier. Elle comporte un numéro qui correspond à son compte de crédits. Pendant qu’il peine à la parapher, je lui pose une question sur ses anciens colocataires domiciliés chez lui au premier recensement après le black-out. Si nous savions pour Jenny, j’apprends que Gabriel Cormier était décédé et que le dénommé Charlie Crowley ne reviendra jamais à Beacon Hills. Je ne peux en savoir plus sur ce qui motive l’ursidé à ne pas revenir : mieux ailleurs ou quelque chose à fuir ici ?
- Votre dernier solde de crédits connu a été validé. Je vous ferais connaître votre salaire pour le travail à l’hôpital. Mais je crois que je vais aussi vous employer ici, déjà pour commencer à me raconter votre périple et ce qu’il y a à savoir sur ce qu’il se passe dehors. A priori, vous serez payé comme un garde actif. Où comptez-vous loger ? Je vous avoue qu’à l’hôpital, ils seraient ravis que vous ne soyez pas trop loin, pour les astreintes et les urgences. Ils utilisent un signal par cloche que je doute qu’on entende au manoir ou à votre ancienne cabane. Je ne vous oblige en rien, c’est juste un constat.
Derek Hale Administrateur
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Sujet: Re: Le Refuge Ven 19 Juin 2020 - 21:53
Le Refuge
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Alex Cormier
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Alex se contenta de grogner en réponse à l’éviction forcée dont ce maire à deux balles venait de l’aviser qu’il serait la victime. Il avait beau dire qu’il ne l’obligeait en rien, ces cloches tintaient étrangement comme un coup de marteau marteau en cours d’appel : jugement terminal et inéluctable. Hors, Alex ne connaissait plus personne en ville, à l’exception de Derek, qui habitait trop loin, et Brian. Le pèlerin s’imaginait mal retourner cogner à la maison aux roses pour redemander l’hospitalité du flic. Pas après qu’ils se soient séparés si bêtement, si sèchement, si souvent. Il ne savait pas si Brian le boudait ou non, mais Alex ne pouvait s’imaginer dans quel univers Brian lui ouvrirait grande sa porte, après tout ce qu’ils avaient vécu, pour une raison aussi utilitaire que "d’entendre les cloches de l’hosto". Il ne pouvait sincèrement pas espérer qu’il pourrait s’imposer ainsi, sans se faire refermer la porte au nez. Le nom Turner lui avait bien traversé l’esprit, mais ce serait encore plus naïf de croire qu’il y serait toujours le bienvenue. Et le druide n’était toujours pas prêt à s’inviter chez de purs inconnus en leur faisant confiance. Pas encore, et peut-être jamais. Il avait perdu la foi en l’humanité, et c’était quelque chose de long à rafistoler.
Au moins, on ne lui avait pas demandé davantage d’explications sur ses certitudes quant à Charlie. Il n’avait pas particulièrement envie de devoir raconter pourquoi il était persuadé que l’ours-garou ne remettrait jamais pied à Beacon Hills, ou n’importe où ailleurs où se trouverait le Canadien.
- La cabane est effondrée. fit-il tout de même valoir, pour contrer les craintes du gouverneur. Et on lui avait strictement interdit de les squatter, encore moins d’y fermer un œil, et Alex n’était pas du genre à briser ses promesses. Par contre, il était du style à ne pas aimer que l’on décide pour lui et à faire l’exact inverse de ce que l’on attendait de lui, si l’on insistait trop. Ainsi, il resterait chez Derek.
***
-Les moyens du bord, ça me va, rétorqua celui qui, de toute manière, n’avait encore rien à troquer. Il appuya ses dires d’un regard en coin sombre, comme s’il cherchait à entrevoir un sous-entendu dans les propos de son ami.
Et puis, ce n’était pas comme si son accoutrement lui importait réellement. Il suffisait de voir comment il s’était présenté aux portes de la ville pour le comprendre. Il nota néanmoins l’aide que pourrait lui fournir Mafdet, en se demandant tout de même si elle n’insisterait pas pour qu’il l’accompagne. De façon purement logique, ce serait la moindre des choses : seuls eux étaient habitués de s’aventurer hors du territoire de Beacon Hills, et une équipe travaillait toujours mieux qu’une personne seule. Par contre, rien ne pouvait les assurer qu’ils coopéreraient bien ou que leurs approches seraient compatibles, en cas de soucis. Et il y aurait forcément des soucis, s’ils se dirigeaient directement dans un nid d’infestés, ceux-là même qu’Alex avait passé le plus clair des sept dernières années à éviter soigneusement, usant de ruses et de patience.
Le druide manitobain se trouva rapidement un ensemble qu’il pourrait porter au quotidien. Ce n’était effectivement rien de prodigieux, et les couleurs étaient ternes, mais cela semble suffisamment solide pour l’usage qu’il aurait besoin d’en faire. Il retourna rapidement à Derek, en tentant du mieux qu’il le pouvait de faire abstraction des regards qui se tournaient vers lui, sans la moindre gêne. Bien qu’il ne puisse distinguer les paroles que ces badauds prononçaient, il était certain que c’était de lui qu’il était question, et que leurs ragots n’avaient rien de bienveillant.
Sans un mot, Alex avait entrepris d’aider Derek à charger ses bêtes. Il jetait de temps à autres un coup d’oeil nerveux par-dessus son épaule, tentant de repérer un regard hostile, ou d’entendre une bribe de conversation qui viendrait prouver que son retour n’était pas bien vu; il ne pouvait pas être le bienvenu. Ce fut la question de Derek qui lui fit cesser son manège, alors qu’il reportait son attention sur son ancien voisin, le regardant de biais.
- Manoir. Y’a encore de l’ouvrage à faire, se contenta-t-il de maugréer à voix basse.
Il y avait certes un endroit où il comptait se rendre, mais il désirait y aller seul, lorsqu’il serait fin prêt. Chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose, disait sa mère. Il devait rendre le talisman à Celui qui le lui avait prêter, mais il devrait s’assurer de le faire dans le bon état d’esprit et, surtout, en bonne et due forme.
Le postérieur sur sa selle, le dos nerveusement droit et les mains fermement accrochées en cas de rébellion équestre, Alex passa le garde ragoteux à la suite de son hôte. Un instant plus tard, ils chevauchaient côte à côte en direction de l’immense forêt de Beacon Hills.
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Sujet: Re: Le Refuge Mer 8 Juil 2020 - 20:32
Le Refuge
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Alex Cormier
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Toujours aussi raide sur sa selle que le permettait son embonpoint, Alex avait pénétré le domaine Hale au pas. La jument sous lui semblait plus habituée au corps sur son dos que l’inverse, et elle se permettait même de saisir au passage quelques verdures à son goût. Sans oser tourner la tête, Alex suivit le doigt de son ami en direction du potager, du verger, puis de la jachère où dépassait quelques têtes de volaille.
- J’suis pas agronome, prévint-il. Pas même maraîcher, mais ça me f’rait plaisir de t’aider du mieux que j’peux.
Les connaissances domestiques et sédentaires qu’il avait acquises lui semblaient désormais si loin qu’il craignait de les avoir échappées à jamais. Pourtant, il avait déjà prouvé qu’il suffisait du bon stimulus pour que l’information revienne à son cerveau, à la façon d’un torrent libéré de ses entraves. Il lui suffirait de partir à la chasse aux castors mentaux, et peut-être même serait-il suffisamment chanceux pour trouver preneur de leur fourrure imaginaire. Après tout, jardiner était peut-être comme faire du vélo…
- Tu alternes toujours le potager et le champ d’herbes? Et tu fais encore une rotation quand tu sèmes?
Ça aidait à éviter l’apparition de maladies ou de ravageurs, puisqu’ils ne sauraient où se déplacer, de saison en saison, pour s’attaquer à leurs hôtes favoris. Ensuite, c’était véritablement la base de la culture en potager. Rien que les Hale ne savaient pas depuis une décennie déjà. Leurs effectifs étaient réduits, mais Alex espérait tout de même que Derek n’ait pas eu à choisir de faire une telle concession pour sauver du temps. Le druide lui lança un regard torve qui eut été en-dessous de ses lunettes s’il en avait toujours possédées.
Lorsqu’il fut question d’aller cueillir le lait, Alex n’usa pas même d’un regard indirect pour exprimer son sentiment. Un regard noir qui exprimait à la fois son incrédulité et le piège qu’il pressentait. Son ami faisait-il exprès, animé d’un malin plaisir, de rappeler au châtain grisonnant toutes les tâches qu’il ne savait faire?
- Tsss, persiffla-t-il entre ses dents, alors que le seigneur des lieux prenait la poudre d’escampette. Pour sa part, il se dirigea au salon, ses emplettes sous le bras, et referma la porte derrière lui. Sitôt clenchée, Alex n’eut pas le temps de retirer sa main de la poignée que son rythme cardiaque s’emballa. Pris d’un sentiment de panique nauséeux, il tourna le bec-de-cane et laissa la porte s’entrouvrir, une vague effluve lui provenant de la pièce annexe. Aussitôt, son souffle reprit une amplitude raisonnable, et le druide s’assit sur le sofa, le temps de retrouver son calme. Il se demanda ce qui avait bien pu se passer, analysant la situation, et décida enfin de se déshabiller, sans égard pour ce que la porte permettrait d’apercevoir d’un corps meurtri par sept années de cavale.
Appuyant amicalement sa main sur l’épaule de Ian, à la manière d’un aigle saisissant un lapin dans ses serres, Alex informa l’adolescent qu’il serait dans le jardin. S’il avait besoin d’aide pour ses travaux, ou lorsqu’il serait prêt à lui montrer à traire.
***
À en juger par le mugissement et le piétinement de la bête, Alex avait fait une erreur. D’instinct, il se recula alors que Ian calmait la bête sans parvenir à retenir un éclat de rire. Le louveteau expliqua rapidement que le druide avait pressé trop fort et avait blessé la bovine.
- Vous avez des griffes aux mains, je peux pas être si pire que ça! s’offusqua le druide qui prenait mal de redevenir néophyte à quoi que ce soit.
D’un geste vif et leste, Ian passa le torse sous le ventre de la bête et pinça le téton d’Alex, qui se releva en pestant, envoyant au passage valser le banc sur lequel il venait de se rasseoir.
- Aïe! À quoi tu joues? - J’y ai pas été fort, Lex. C’est pareil pour elle.
Le jeune loup-garou referma sa main dans la position qu’il venait d’enseigner à son vieil élève et fit signe à celui-ci de retenter l’expérience. Cette fois, Alex ne tira pas assez fort. Il fallut quelques minutes avant que, face l’un à l’autre, ils soient deux à traire. Ian en était déjà à son deuxième pis lorsqu’Alex gagna suffisamment de confiance pour oser discuter tout en travaillant.
- Y’a souvent des infectés dans la forêt?
Non pas que cela permettait de baisser ses gardes, mais cela restait utile à savoir. S’il y avait une chose que le pèlerin avait appris, c’était de toujours juger tout lieu comme infesté et toute situation comme possiblement létale. Puis, désignant celle sous laquelle leurs mains jouaient du trayon, Alex changea de sujet selon son éternelle habitude.
- Elle a pas de nom?
***
Cela faisait désormais quelques jours qu’il se trouvait au manoir. La routine s’était rapidement installée et il avait apprivoisé les tâches qui lui avait incombé sans soucis. Malgré les limitations de son efficacité toujours partielle, Alex se retrouva avec quelques temps libres. Il en profita pour s’extirper hors des palissades funestes pour se balader en forêt, omettant d’en aviser les maîtres des lieux.
Les bois avaient changé en sept années. La canopée était rompue là où un arbre avait été abattu, que ce soit par la foudre ou la nécessité de bâtir et chauffer un bâtiment. Alex s’avançait malgré tout comme en terrain conquis, son pas prompt et habitué de parcourir des terrains accidentés sans difficulté. La main inconsciemment portée à son pendentif et tout de même aux aguets, il observait le paysage qui défilait autour de lui, cherchant des repères et des indications sur l’état de la forêt, son évolution et sa quiétude.
Dans ses tempes, le druide entendait battre son sang avec une vigueur constamment renouvelée, alors qu’il s’approchait de sa destination. Il cligna des yeux en entrant dans la clairière, puis il baissa la tête avec humilité alors que les fragrances du sanctuaire venait emplir ses narines de souvenirs et de nouvelles. Les derniers pas parcourus, Alex se prosterna à genoux aux bords de la souche et l’embrassa d’un geste tendre. Ses yeux lacrymèrent un instant, sous ses paupières closes.
- Je suis désolé, j’aurais dû te retrouver plus vite. Dès que je suis rentré.
Il resta ainsi une minute, puis deux, à l’affût de toute information imperceptible, de tout ce qu’Il pourrait vouloir lui dire. Lorsque finalement il releva son torse, les genoux toujours au sol, le druide prodigue put retirer sa chemise. Ses mains se mirent ensuite à batifoler à la surface si familière du Nemeton. Elles glissaient sur les cercles de croissance pour les lire comme s’il s’agissait de braille. Enfin, elles s’arrêtèrent sur une petite plaque de mousse qu’elles arrachèrent délicatement. Saisissant le poignard qui ne le quittait jamais, Alex gratta ce qui restait au fond de la petite dépression sculptée des années auparavant.
- Tu as tenu ta promesse. À mon tour de tenir la mienne.
Le druide sortit de sa besace un petit bol de métal terni, ainsi que des allumettes empruntées chez Derek. Il retira le cordon autour de son cou, le dénoua et en retira les deux écus de bois. Le druide plaça l’une des deux plaquettes, celle en écorce, au fond du bol, avec la mousse qu’il venait de récupérer, puis l’aspergea du contenu d’une fiole issue de sa besace.
Un instant plus tard, Alex imbriqua le second médaillon dans le trou à sa forme. D’un geste solennel, il essuya la lame de son couteau sur son pantalon, puis la passa dans la petite flamme qui léchait tranquillement la plaquette. La stérilisation effectuée, il la déposa sur son flanc. Avec lenteur et précision, il appuya sur sa peau nue, qui fléchit d’abord, avant de rompre, transpercée par la lame. Le druide ne put retenir une insufflation plus profonde que les autres, alors qu’il effectuait l’entaille, parallèle aux nombreuses cicatrices blanchâtres et équidistantes qui barrait le côté de son corps, donnant l’impression d’une leucodermie ou d’une tache de naissance hypopigmentaire particulièrement géométrique. Le poignard suffisamment creux pour mutiler les veinules en surface, tout en créant une lésion qui ne resterait que superficielle, Alex observa les premières gouttes rouge apparaître, comme des billes sur son corps, fixes, avant de colorer doucement ses hanches de zébrures carmin.
À voix basse, Alex récitait des paroles convenues, les yeux rivées sur le bol enflammé, comme il l’avait fait des dizaines de fois déjà. Il psalmodiait ainsi, alors qu’il reposait le couteau sur la souche et badigeonnait du bout des doigts son sang sur les contours de la pièce volée plus de sept ans auparavant, véritable talisman qui l’avait fidèlement et invariablement protégé, et lui avait enfin permis de revenir dans ce havre qu’était devenu Beacon Hills.
- Je dois terminer. murmura-t-il à la silhouette qui l’observait et dont les gémissements du sol avaient trahi la présence, sans se tourner vers elle, investi en entier qu’il était dans son rituel. Son intermission immédiatement conclue.
- Puisse les cendres du nemeton de Glenbrook te nourrir et vivifier le lien tellurique qui vous uni. Qu’elles colmatent le sacrilège profané par ma main et vienne rappeler que la puissance véritable ne se trouve pas dans l’isolement.
- Puisse le sang issu de ma blessure consentie en toute connaissance de cause pardonner celle que je t’ai volée, prise à ton insu et par surprise, selon Ses instructions. Tes instructions.
- Je… Me revoici. Dis-moi ce que tu attends de moi.
Alex passa la main au-dessus du contenant enflammé, dont l’intensité décupla. Le souffle causé par le coup d’air jappa alors que l’incinération s’accélérait. Alex tourna légèrement la tête et fit signe à l’intrus qu’il pouvait désormais s’avancer. Il aurait préféré ne pas être interrompu, mais était reconnaissant qu’on l’ait laissé terminer. Il avait toujours effectué cette tâche seul et sans témoin, et avait espéré qu’aujourd’hui ne dérogerait pas. Une rapide baignade dans le lac alpin aurait suffit à le nettoyer et éviter d’attirer l’attention de ses colocataires. En plus de venir conclure de façon fort à propos les gestes mystiques qu’il venait de poser. Un lavage spirituel aussi bien que matériel, qui lui aurait permit de boucler la boucle.
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Sujet: Re: Le Refuge Mer 29 Juil 2020 - 21:56
Le Refuge
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Alex Cormier
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Un regard en biais vint confirmer que c’était le cadet des loups qui s’approchait de lui. Sa façon de se déplacer avait trahi Ian avant même qu’Alex ne le voit : Derek n’aurait pas fait preuve des mêmes précautions. Ou craintes, à en juger par la requête du louveteau. Le druide sourit sereinement en lui faisant signe de s’asseoir près de lui. Il y avait bien une trentaine d’année qu’il n’avait pas été un délateur.
- Ce ne sont pas de mes affaires. Je ne le lui dirai pas, mais s’il me le demande… Je lui répondrai honnêtement. Que tu m’as suivi dans la forêt.
Alex vrilla son regard dans celui de Ian, à la recherche d’un signe qui trahirait ses motivations. L’enfance était l’âge des curiosités, mais toute enfance était trépassée il y avait une décennie. C’était donc forcément autre chose. Ian vint mettre des mots sur la lueur au fond de son regard.
- Tu m’as suivi parce que tu étais inquiet de mon absence subite. Ça se comprend. Une moue fugace vint brouiller les traits autrement paisibles du pèlerin. Ça ne serait pas la première fois que j’aurais tout laissé sans donner de préavis.
Alex observa un instant les flammes qui léchaient toujours l’intérieur du contenant d’étain, avidement. Il n’était pas dupe. Ces questions n’étaient que les premières d’un torrent, et il dut s’admettre avoir honte lorsque sa première pensée fut de dire à Ian qu’il était trop jeune pour comprendre de quoi il s’agissait. Réponse que son père lui avait trop souvent servi, et qu’il avait détestée. Tu comprendras plus tard. Janet s’était parfois débarrassée de l’exubérante curiosité de ses fils de la même manière, mais son tempérament n’était pas comme celui de Gabriel, à prendre plaisir à s’entourer de mystère. Ian n’était peut-être pas encore un adulte, mais il n’était plus un enfant, non plus.
- Je ne compte pas partir. Ni dans l’immédiat, ni jamais. Tu dois comprendre que je ne peux pas te promettre que je resterai toujours, non plus. Mon rôle, aussi longtemps que je vivrai, est d’aider et servir. Pour un ordre de choses plus grands que nous. Il n’est pas impossible que je doive repartir, un jour. Si tel sera le cas, je te promet que je t’aviserai aussi tôt que possible.
Le druide tira le jeune lycanthrope contre lui, dans une étreinte qui pouvait sembler bien plus paternelle qu’il ne l’aurait désiré, mais qui ne dura pas. Derek disait-il parfois à son cousin qu’il était fier de lui, ou qu’il l’aimait? Ils étaient taiseux, mais ce genre de choses étaient importantes à dire aux enfants. C’était Michael qui le lui avait dit.
- Tu es un bon garçon, Ian. Ça méritait un E pour Effort, non? Si tu as d’autres questions, je te répondrai au mieux, mais sache qu’il y a des choses dont je ne peux pas parler.
Le survenant aurait annoncé que ce serait Noël tous les jours qu’il n’aurait pas rendu le gamin plus heureux. Les yeux du druide se perdirent en un labyrinthe de ridules sous la broussaille de ses sourcils, alors qu’il répondait à la première question qu’il avait attrapée en plein vol.
- Le Nemeton ne me parle pas, mais il communique avec moi, oui. Il faut une certaine sensibilité pour y arriver, et ce n’est pas tout le monde qui l’a. Un peu comme tes sens de loups, sauf que je dois écouter à l’intérieur de moi pour trouver les signes qu’il m’envoie, et les interpréter correctement. C’est Mafdet qui m’a appris. Elle m’avait dit que c’est plus facile pour les humains de se couper du monde que pour les garous, vu que vous pouvez capter des stimuli infimes.
Les deux hommes discutèrent un moment, jusqu’à ce que Ian offre de soulager la blessure d’Alex, qui avait grimacé en faisant un mauvais mouvement. Le druide le remercia, mais refusa en expliquant que cela viendrait annuler, en quelque sorte, le geste qu’il avait posé pour le Nemeton. Le sacrifice n’était pas que la partie physique et visible, mais aussi la force morale et l’humilité requises pour procéder au rituel en entier, au détriment de son propre confort. Alex se leva plutôt et offrit à Ian de le suivre au lac. Il vida les cendres de la tasse au pied de la souche.
- À mon âge, le corps commence parfois à s’objecter quand on fait certains mouvements. Ne t’en fais pas pour ça.
Il faudrait tout de même que le druide fasse plus gaffe à l’avenir, s’il ne voulait pas inquiéter le petit plus que de nécessaire par rapport à son état de santé. Et puis, si le môme avait vécu toute sa vie avec Derek, c’était normal qu’il n’ait pas conscience de l’emprise du temps sur la machine qu’était le corps humain… Les loup-garous vivaient différemment le vieillissement.
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Sujet: Re: Le Refuge Ven 21 Aoû 2020 - 18:37
Le Refuge
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Alex Cormier
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Preuve que Derek avait bien éduqué son cousin, l’étreinte d’Ian ne comprimait pas le druide outre mesure, ni ne le blessait. Il y avait de la mesure dans les gestes du louveteau, et une apparente conscience de sa force. Dans un geste conditionné, Alex passa son bras dans le dos de l’adolescent et lui serra doucement l’épaule. Il sourit lorsque le jeune lui demanda de lui expliquer les secrets des plantes, le druide se contenta de lui dire qu’ils auraient bien suffisamment de temps pour en parler, et qu’il y avait des mystères qui échappaient même à Mafdet, malgré son grand âge. Elle lui en voudrait certainement d’avoir éventé sa non-omnipotence.
- Par contre, tu devras me promettre que tu n’essaies pas de prendre ma place! blagua le druide, sans savoir si Ian saisissait le second degré ou pas du tout. La vérité, c’était qu’il ne serait pas plus mal qu’Alex et Mafdet ne pensent à préparer la relève. Les choses pouvaient rapidement changer dans ce nouvel ordre mondial.
Par contre, il était quelque peu perturbé par l’aveu du lupin. Forcément que la panthère n’avait pas voulu que Derek ne découvre le pot aux roses. Il n’aurait probablement pas apprécié de savoir son protégé être traité comme un vulgaire clébard. Peut-être devrait-il en glisser un mot à la femme-chat.
Le druide était debout avec son sac sur le dos, sur le point de prendre la direction du lac, tout son matériel bien rangé et sanglé, lorsque Ian releva la tête. Alex aurait pu jurer qu’il avait vu ses oreilles remuer alors qu’il se concentrait sur son ouïe. La baignade attendrait; Alex reviendrait réitérer son rituel et, cette fois, le compléterait. Les informations fournies par le jeune firent sourire le pèlerin. Il y avait toujours quelque chose de tendre chez Ian, malgré les difficultés des dernières années. Et ce combat de coq entre son cousin et lui-même était presque charmant. Imaginer Derek devoir marchander avec le gamin et contourner ses astuces était une idée suffisamment amusante en soi.
- C’est gentil à toi de prendre soin d’elle, se contenta-t-il de le féliciter. Ian avait une sensibilité suffisante pour faire un bon druide, mais également pour remplacer convenablement Derek lorsque le temps viendrait. Un alpha devait avoir de la force, mais également du coeur, et Ian était sur la bonne voie.
***
- On ne devrait pas réparer la porte? voulut suggérer le visiteur alors qu’il était déjà entraîné par son jeune hôte en direction des pièces souterraines. Un nouveau sourire glissa sur son visage, se rappelant que c’était également sous la cabane que c’était trouvé le laboratoire de feu Gabriel. Ou son atelier, c’était probablement le nom qu’il aurait préféré, pour marquer la séparation des deux mondes entre lesquels ils évoluaient inlassablement. Il ne s’attendait pas, par contre, à devoir d’abord traverser des réserves subséquentes de nourriture, une fois avoir observé la chorégraphie complexe des mains et des leviers, sans parvenir à en mémoriser le moindre mouvement. Les étagères où s’empilaient les vivres étaient la preuve que tous avaient été affectés par la fin de la modernité, même Derek Hale, parangon d’assurance coite.
- Autarcie, murmura Alex en superposant l’analyse de ce qu’il voyait aux propos du jeune lycan. Il était certain que si quelqu’un hors de ces murs se doutait de l’existence de toutes ces denrées, il s’en suivrait une colère sourde à Beacon Hills. Et la bourgade n’avait définitivement pas besoin de nouveaux soulèvements. Les émeutes devaient rester dans ce passé auxquelles elles appartenaient, avec les horreurs qu’elles ont causé chez chacun. Il n’en était pas moins que son ancien voisin jouait définitivement toujours aussi bien la carte de l’assurance, de telles réserves trahissaient sa crainte de revoir tout s’écrouler autour de lui. Crainte des plus compréhensibles, qu’il pouvait se permettre de contrôler ainsi, grâce à l’abondance de sa terre et à la prospérité qui en découlait.
Le druide allongeait la jambe pour éviter de ne se faire distancer, et il observa la porte de fer en se demandant si son poids apparent n’était que dissuasif ou si c’était bel et bien pour qu’une créature non surnaturelle ne parvienne pas à l’ouvrir seule. Il resta dans l’encadrement, perplexe, pour scruter la pièce barricadée au plus profond du manoir. Il n’y aurait pas un tel niveau de sécurité pour l’atteindre si il était réellement encouragé à y mettre les pieds sans invitation. Il plissa les yeux pour contrebalancer la distance, et parvint à identifier quelques substances et outils qui parsemaient la pièce, avant de saisir le poignet de Ian et de claquer les talons.
- Viens, on va s’occuper de Marguerite. Je verrai avec Mafdet si elle voudra me faire visiter.
La lourde porte refermée et verrouillée, les clés de retour dans leur bol empoisonné, le duo de curieux traversa le garde-manger en sens inverse. Les sourcils d’Alex pianotaient nerveusement au centre de son front, alors qu’il se mordillait la lèvre inférieure. En tant qu’adulte, il aurait dû se montrer responsable et insister plus tôt de ne pas venir fouiner entre les soubassements du manoir. Leur fuite cessa nette lorsqu’ils se retrouvèrent en face de Derek. Il ne semblait pas enchanté de les trouver là, ce qui tombait sous l’entendement, et il accusa immédiatement la génisse d’avoir vandalisé le poulailler. Le druide tenta de dévier la conversation avec un trait d’humour, oubliant un moment qui se trouvait en face de lui.
- Vous êtes prêts pour la fin du monde, c’est bien!
L’Alpha n’eut pas même besoin de rouvrir la bouche : un simple renfrognement supplémentaire de sa part suffit à faire comprendre qu’il était sérieux et attendait une réponse à sa question pourtant d’apparence rhétorique. Alex s’avança d’un demi-pas.
- Ne gronde pas Ian : c’est ma faute. Je me suis éclipsé sans le lui dire et il m’a cherché. Quand on est revenus, le poulailler n’avait pas de porte. Je vais m’occuper de le réparer.
Quant à savoir ce qu’ils fichaient ici… Aussi bien jouer franc-jeu.
- On a parlé de plantes et de Mafdet, et Ian a dit qu’il voulait me montrer son labo. J’aurais dû refuser, mais je n’avais aucune idée de ce que ça impliquait, désigna-t-il la pièce dans laquelle ils se trouvaient.
***
La chevelure châtaine, presque marronne, à quelques centimètres du pelage auburn, Alex s’efforçait de répété les gestes que lui avait enseigné Ian. La vache semblait s’être habitué à lui et lui faisait désormais plus confiance, ou alors il avait réellement amélioré sa technique. Dans tous les cas, le quadragénaire parvenait désormais à tirer le lait sans craindre de se prendre un coup de patte ou de renverser le sceau. Il y mettait du temps, mais ce n’était qu’une question d’habitude. Un meuglement derrière lui le fit tourner la tête. Marguerite semblait s’habituer sans mal à sa vie écornée, sans que cela n’ait modifié l’affection qu’elle semblait éprouver pour la volaille. Quelques dizaines de minutes plus tard, le lait tiède bien rangé, Alex pénétra dans l’écurie et alla brosser sa jument. Deux canassons plus loin, son ami était aux petits oignons avec une autre bête. Au bout d’un moment, Alex rompit le silence.
- Tu as raison : un peu de compagnie ferait probablement du bien à Brian. Tu penses que j’y entendrai les cloches?
Avis positif du lycan qui, sans doute, les entendait même jusqu’à chez lui.
- Je pourrais partir demain ou après-demain, selon ce qui te convient le mieux. Ça me laissera quelques jours pour m’installer avant de recommencer à bosser à l’hôpital.
Ils s’entendirent sur le moment idéal et le silence retomba. Derek passa à un poulain qui avait besoin de son attention, pendant qu’Alex terminait le toilettage qu’il avait débuté. Finalement, il y alla d’une dernière question. Une information qui lui serait nécessaire.
- Combien de temps encore tu veux que je la garde? Ça prend combien de temps à débourrer d’habitude?
C’était leur entente : il avait une monture gratuite, mais devait la débourrer et la gardait jusqu’au prochain équidé arrivé à ce stade de sa vie. Il y allait apparemment de sa réputation d’éleveur de ne fournir que des chevaux dociles et habitués d’être montés. Alex vérifia l’auge de sa Ferrari et la remplit avant de prendre son congé. Il fallait encore qu’il aille dire à Ian qu’il déménagerait ailleurs, mais qu’il ne partait pas véritablement. Brian n’habitait pas si loin, et ils auraient toujours l’occasion de se rendre visite, après tout.
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