Le musicien, le fan et les groupies sanguinaires [pv Jay Knezevik]

Sans doute dirions-nous ne pas être surprit que Ryan avait un petit coup de cœur pour le No man’s Land. Après tout, ce pub lui rappelait un peu son Irlande natale. On avait tous un petit côté nostalgique. Et puis il avait déjà fait la tournée des bars de la ville pour se montrer et c’était celui-ci qui avait attiré son attention. Sinon, il aurait bien tenté à nouveau le Pink Print, mais après son grand passage, il jugea bon de ne pas forcer la chance.

Le No man’s Land avait cependant ce côté trop « moderne » qui le dérangeait. Bar hightech moderne, étagères lumineuses… Cela n’avait pas grand-chose à voir avec ses bars à Dublin qu’il aimait visités, avec les boiseries originales, le bar en vieux bois avec son distributeur de boisson incrusté, et le mur derrière tapisser des milles bières à l’irlandaise. Ici, ça bougeait, ça riait, dansaient, mais ce n’était pas aussi conviviale qu’à Dublin. Les inconnus se côtoyaient comme dans une vulgaire boite de nuit, aucune connaissance, aucun habituer avec qui rire de tout et de rien. Les murs aussi, ressemblaient à ceux des entrepôts, et n’étaient pas reçoivent d’une tapisserie vieillotte qui donnaient l’impression d’être chez soi. Beacon Hill était une petite ville, mais semblait se montrer si moderne. De toute façon, Ryan ne trouvera pas mieux.

Assis au bar, il carrossait son grand verre à moitié rempli. Ses yeux n’étaient pas posés sur ses deux péchés mignons, à savoir la boisson ou une donzelle qui lui ferait du charme. Non, l’irlandais scrutait la scène. Une fois de plus, il venait pour une prestation. Contrairement à la première fois, il ne venait pas à la dernière minute mais à bien fait les choses dans les règles. Après son petit succès, on ne fit aucun commentaire qu’il repasse. Ainsi, attendant, le policier en repos attendait son tour. Le groupe actuel terminait son morceau qui était une sorte de rock revisité. "Ha les jeunes !" Se disait le garou ténébreux. "Ils pensent à chaque fois inventé, et que ce sera bon." Ryan n’était pas fan de leur musique, mais il appréciait tout de même la parfaite synchronisation entre les membres, même si le son à la fin, semblait tirer tout droit d’une série de science-fiction.

Quand ils eurent terminé, le publique les félicita sous des applaudissements. Les quatre membres les saluèrent et quittèrent la scène, laissant place à l’organisateur. Ce dernier lâcha bien sûr quelques compliments sur le groupe ; rappelant d’où ils venaient et autres futilités que Ryan oublia bien vite. Le plus important, allez se produire maintenant pour lui.

"Le prochain artiste est un nouvel arrivant dans notre ville. Il est originaire de New-York, mais vient de la belle Irlande et vient nous partager sa musique ce soir avec nous, je vous demande d’accueillir, Ryan O’connell."

La foule applaudissait à nouveau pour saluer le nouveau musicien. Ryan abandonna son verre, prit l’étui de sa fidèle guitare et salua le public tout en rejoignant la scène. Avait-il le trac ? Un peu au moins, néanmoins il resta confiant et fut même pousser par un très bon entrain. Tout souriant, il charma déjà des gens dans l’assistance. Des demoiselles rougir en le voyant, petit sourire au coin des lèvres, des hommes aussi mais eux l’intéressaient moins.
Ryan s’assit sur le tabouret laissé à son intention, tenant contre lui son arme favorite, prête à cracher sur la foule, une rafale de notes.

"Merci beaucoup. C’est un plaisir que d’être là et avec vous ce soir. J’aimerais vous partager une musique qui me tient à cœur, que j’aime beaucoup, j’espère que vous l’apprécierez tout autant que moi."

Baissant la tête, Ryan commença à pincer ses premières notes. Pour ceux qui l’ont déjà vue lors de sa première visite, l’irlandais avait adapter une sorte de blues. Là, il opta pour un tout autre style plus classique, mais avec un peu plus d’entrain. Déjà, les premières notes annoncées l’ambiance. Quelques choses de plus funk, plus rock dont on pouvait reconnaitre. Ryan était tout souriant, mettant du cœur, chantant avec enthousiasme quelques secondes après. La foule, déjà bien amusée par la soirée, se prêta au jeu, tapant dans ses mains et acclament le musicien qui ne faisait aucune fausse note. Aucune hésitation, aucun doute ne prenait l’artiste, il l’avait jouer un millier de fois, c’était aussi simple pour lui que de respirer, et en fit bien profiter à tout le monde.

Chanson

On pouvait dire que la musique avait mis de l’entrain. Le public fut grandement conquis. En même temps, Ryan n’était pas un musicien du dimanche. Il s’était entrainé depuis sa jeunesse, usant de son instrument presque tous les jours afin de se perfectionner et on constatait le résultat. Les cordes pincées libéraient une succession de son harmonieux sans fausse note. La voix était parfaitement synchronisée, on aurait dit un cd ou un clip mp3.
La musique ne fut pas bien longue, mais offrit un bon moment à tour le monde. Quand l’irlandais eut terminé, il fut noyer sous une avalanche d’applaudissement et de hourra de la foule. O’connell sourit, flatter par toute cette reconnaissance, n’oubliant pas de saluer tout le monde. Ce fut un beau petit succès. Il commença à ranger ses affaires quand l’organisateur monta sur scène pour normalement, clôturer sa partie.

"Ryan O'connel messieurs dames. On l'applaudit encore ! Un homme venant tout droit d'Irlande, on le remercie..."

Le pauvre homme avait du mal à se faire entendre alors qu’il avait le micro. La foule, qui semblait s’être concerter mentalement, cria haut et fort vers la scène une autre chanson. Le présentateur essaya tant bien que mal de dominé le brouha, mais cela semblait peine perdue.

"Vous en voulez une autre ?"
"OUI !!!" Cria la foule toute excitée.

L’organisateur se retourna vers l’irlandais pour lui demander. Ce dernier marmonna quelque chose en levant les épaules, petit sourire toujours au coin.

"Pour votre plus grand plaisir, voici une chassons bonus !"

La foule était plus que satisfaite. Ryan ressortie son instrument et reprit place, comme la première fois. Il saluait tout le monde, visiblement flatter qu’on en demande encore. Il accorda une ou deux cordes sur sa guitare avant de s’adresser au public.

"Vous êtes un public génial, ce sera un plaisir pour moi de vous jouer quelque chose. J'aimerais vous interpréter une chanson traditionnelle du pays. On dit qu'elle a le pouvoir de faire fondre la pierre même. Elle s’appelle Casadh an tSúgáin."

La musique cette fois-ci était un peu plus calme. Timide au départ, on pouvait penser qu’il n’y en avait pas. Mais la gamme monta petit à petit en même temps que les premiers mots lâcher par O’connell. Il chantait dans son patois maternel, faisant bien sentir son accent du pays.
Qui pouvait comprendre l’irlandais ? Pas grand monde sans doute. Mais la mélodie aussi douce que le bruit des vagues sur la plage, la voix aussi délicieuse que du miel ne laissait que peu de place à l’interprétation de la mélodie. Il s’agissait d’une chanson d’amour.

L’histoire était classique, mais plaisait toujours. Celle d’un homme qui rencontrait une femme sur la plage non loin d’une forêt. L’homme connue de nombreux amours, mais celle-ci était le vrai, le seul. Il aimait passionnément cette belle créature et ne pouvait plus vivre sans elle. Mais la fin se terminait d’une manière quelque peu dramatique, ou humoristique, tout dépendait du point de vue.
En tout cas Ryan y mettait du cœur comme à chaque fois. Croyait-il en ce genre d’amour, l’homme qui aimait chasser une belle femme à la suite ? Son regard, sa voix, tout donnait l’impression que oui, et certaines femmes présentent, devaient s’imaginer être celle qui deviendrait la belle jeune fille de la plage.

Quand Ryan eut fini, à nouveau il avait droit à des applaudissements. L’irlandais fut bien heureux de réussir deux succès à la suite. L’organisateur le présenta à nouveau, et le musicien salua son publique avec révérence avant de s’en aller.
Quand il passait à côté des tables, quelques-uns les félicitaient et même une tenta de glisser un bout de papier dans la poche de sa veste.

Ryan alla prendre place au bar où le barman le félicitait à son tour pour sa performance. Sincérité ou habitude professionnel que de saluer tous les artistes, l’irlandais s’en contenterait.

"Merci l'ami. Donne-moi une belle brune pour fêter ça je t’en prie."

Il aurait aimé inviter le barman à trinquer avec lui, mais il se doutait bien que boire pendant le service n’était pas apprécier par la direction. Pas grave, le guitariste trouverait bien quelqu’un avec qui fêter cela. Dans l’idée, il pensait trouver une belle blonde ou deux pour signer quelques autographes bien visibles. Mais il ne se doutait pas de qui, allait surtout l’invité à cette fête en réalité…

Chanson

Ryan se laissa emporter par la gaieté du moment. Cela l’aida beaucoup à se changer les idées. En y réfléchissant bien, son arrivé à Beacon Hills était loin d’être aussi joyeuse qu’on le penserait. Il eut le sentiment d’être redevenu un bleu. Au moins, il fut heureux de redécouvrir des créatures dans cette ville, des êtres pouvant l’aider. Mais la contre partie de cette découverte fut assez fâcheux. L’irlandais éprouvait beaucoup de ressentiment, surtout vis-à-vis de ses collègues. Richard ou Dick, bon il venait d’une planète différente de la sienne, mais trop rigide sur le règlement et on redoutait facilement une confrontation. Ceci-dit, à la fin de leur première affaire ensemble, l’irlandais voulait bien lui accorder une seconde chance, revoir son jugement.

Mais que dire de Brian ? Brian… La figure typique du jeune homme idéaliste et héroïque. Il lui avait fiat un si bon accueil et fait découvrir les secrets de la ville. Comment lui en vouloir ? Hélas, en y repensant, O’connell se souvint de son sentiment, celui d’avoir être bête, d’avoir baisser sa garde. Il s’était rapidement attaché à des gens, éprouvait un lien particulier avec certaines personnes. Et puis, par un excès de bonté de son collègue, accomplit innocemment sans doute, Ryan avait tout perdu. On lui arrachait à nouveau l’espoir d’avoir du lien fort, de croire en l’amitié et l’amour. Qu’il se trouvait stupide. Maintenant, ce sera de bonnes connaissances qu’il aura et l’amour, changeante chaque soir !

Là, il retrouva de la joie et ne pensait plus à cela. Il voulait profiter de la soirée, et du succès éphémère de sa performance. Pendant qu’on lui servait un verre, Ryan eut l’étrange de surprise de voir approcher comme première admiratrice un homme. Il ne se doutait de rien, mais il sentit de suite l’odeur du loup sur lui, alors l’irlandais pensait qu’un confrère lycanthrope, serait intrigué de voir un semblable sur scène et voulu lui parler. En tout cas il aborda le musicien par un compliment qu’il faisait toujours plaisir.

"Go raibh maith agat. Merci."

Le loup devait être dans la même tranche d’âge que Ryan. Le teint un peu plus bronzé, Ryan se demandait s’il n’aurait pas des origines méditerranéennes. Mise à part cela et deux yeux sombres marrons, son physique ressemblait un peu au sien. Une belle coiffure brune courte et une barbe jumelle à la sienne. Il avait ce petit quelque chose, en plus de son look lui donnant un certain magnétisme. Sans doute lié à son côté garou. En tout cas, Ryan l’imagina bien faire tomber d’un simple regards toutes les femmes.
Ne voulant pas en rester là, le nouveau fan poursuivit la conversation. Sans doute cherchait-il à se faire ami-ami avec sa nouvelle idole. L’idée amusait l’irlandais, mais il devait s’avouer qu’il aurait préférer qu’une belle nymphe vienne plutôt l’aborder. Ryan ne voulu se montrer grossier et évita de chasser trop vite cet admirateur.

"Ryan. A toi aussi."

Leur contenant s’entre choque et chacun bue une rasade. O’connell se demandait s’il ne pourrait pas au final aborder la question de la lycanthropie avec cet inconnu. Les premiers loups garous rencontrés furent des criminels et après avoir participer à leur arrestation, ces derniers n’avaient envie de taper la causette avec lui. En espérant que ce « Jay » ne soit pas non plus un membre de la mafia, trafiquant de drogue ou proxénète. Si Ryan comptait juste parler de loup-garou, le côté discutable resterait entre parenthèse, mais il n’aimerait que l’autre profite de la situation pour le recruter.

Parlant de recruter, Jay fit une remarque comme quoi, il voudrait bien l’engager, mais pas de cette manière. O’connell n’avait pas de suite capter et maintenant que l’idée lui paraissait claire, il manqua de s’étouffer avec sa propre bière et recracher une partie devant lui. Le barman fut étonné à l’autre bout, mais le musicien fit un signe comme quoi il était désolé.

Il fallait le comprendre, Ryan était habitué à draguer et se faire draguer par la gente féminine. Les hommes, il n’y touchait pas et c’était très rare qu’un vienne le voir pour ça. Il ne s’y attendait pas et ne savait trop quoi dire ou réagir.

"Ah ok merci encore...."

Il lui fallu un temps pour laisser passer la surprise. Néanmoins, Ryan éprouvait un certain malaise à savoir que quelqu’un qui n’était pas son genre, tentait de le séduire. Ce qu’il voulait, s’enfuir et au diable ses questions sur les loups garous. Mais notre ami à la guitare n’était pas un rustre, et pour l’aider à se détendre, repensa justement à son Irlande natale. Elle pouvait lui manquer, et aborda le sujet avec une pointe de nostalgie. Il pourrait en profiter pour se vanter justement en disant qu’aucun irlandais ne l’égalisait, mais il avait peur d’enfoncer le clou.

"Oublie les hommes et les femmes là-bas. L’île est bien plus belle en tout cas. D’immenses landes vertes, des collines et des falaises majestueuses, des forêts aussi vertes que l’émeraude. Un pays riche en tout. Et ayant les meilleurs pubs qui existent surtout."

Si Ryan put être « surpris » par l’approche de Jay, il en oublia tout malaise quand tous deux parlèrent d’un des sujets favoris du musicien. L’irlandais souriait en se remémorant sa terre natale. Ses vieux souvenirs de lui enfant et adolescent, grandissant aussi bien dans les rues de Dublin qu’au milieu des terres verdoyante de l’île. Il éprouvait un certain regret en pensant au fait de l’avoir abandonné. Mais… Avait-il le choix ? Ryan avait des rêves, mais il voulait surtout fuir. Son chez lui n’était plus aussi sûr, et jusqu’à ce qu’il échoue à Beacon Hill, il se croyait en sécurité face à la menace lycane. Que serait sa vie s’il était resté ? Serait-il toujours vivant au moins ? Ryan se disait que non, mais sans doute pour se conforter dans son choix.

"Oh oui mec ! Ça vaut le détour crois moi. Je sais qu’on a tendance à dire que son pays est le plus beau, mais crois moi. L’Irlande est à une culture aussi riche de ses terres. Imagine des plaines verdoyantes à pertes de vues. Des forêts denses et mystérieuses. Des ruines d’un autre temps. Ou ces falaises qui dominent l’océan et ont inspirés les poètes. Et les pubs oui. En tout cas, si tu t’y rends, tu serais de suite bien accueillit l’ami."

Ryan parlait de l’île comme un amant qui venterait les qualités de sa maîtresse. D’ailleurs, il pourrait comparer l’Irlande à une femme aimante et bonne. C’était comme si dans son atmosphère, planait un doux parfum d’enchanteresse qui envouterait aussi bien les habitants que les voyageurs. Ryan n’était pas qu’un homme amoureux de la musique et de la bière. Il connaissait bien son pays, son histoire et ses légendes. Peut-être pas le plus grand expert, mais il pouvait vous faire entendre son vers pour charmer quiconque sur cette contrée. D’ailleurs, il se demandait si avec le recul, les créatures qui peuplaient les contes anciens, ne pourraient pas existés. Après tout, les loups garous si, alors pourquoi pas des lutins, banshee ou bien le Merrow ?

O’connell fut momentanément coupé de sa succession de bons souvenirs du pays par une question de son voisin de bar. Demande pour poursuivre sa tentative de séduction ? Les circonstances de leur rencontre revenaient peu à peu en mémoire du policier. Mais il jugea que sa réaction a peut-être dérouter son homologue lupin de toute tentative. L’envie juste de discuter ou d’apprendre à connaître un garou qu’il ne connaissait pas ? En tout cas le ton du policier devint moins enjoué, comme si ce retour à la réalité lui déplaisait, se revoir dans cette ville perturbante.

"En réalité j’ai emménager il y a peu. Je suis le bleue de cette ville."

Avant même que l’irlandais puisse en dire plus ou retourner la question à Jay, ce dernier s’exclama avec grande surprise être également nouveau en ville. Deux loups venant tout juste d’arrivée en même temps, curieuse coïncidence. Ryan exprima sa surprise sans exagération. Bien entendu, il se posa la question si c’était une autre tentative détourner pour s’approcher de lui. Après tout, quand Ryan voyait qu’il partait mal pour une conquête, telle un conquérant, il faisait le tour des défenses pour trouver une brèche et frapper fort. Cela marchait assez souvent, mais qu’on se rassure, le musicien n’était pas un lourd qui insistait. Quand on lui faisait comprendre qu’il n’avait aucune chance, il abandonna. C’était quelqu’un ayant un peu d’éducation tout de même.

"Alimentaire ? Quoi tu trouves que j’ai une tête à faire pousser des
sailéid* ou découper des vaches ?"

Sur le coup O’connell ne comprenait pas. Il se disait que comme il ne savait pas grand-chose de la lycanthropie, apprenant tout cela sur le tas, peut-être bien que ses semblables eussent des habitudes. Peut-être aimaient-ils travailler dans des abattoirs ou quelque chose dans le genre. Ce serait un étrange trait, car jamais Ryan n’avait éprouvé une envie semblable. Et quant à sa demande qui suit, l’irlandais ne savait trop quoi en déduire. Il leva le menton et interrogea sur un ton quelque peu inquisiteur :

"Tu veux dire quoi par-là ? Que je ne suis pas assez bon ceoltóir** ? Je ne peux pas gagner quelques dollars par ma musique comme je viens de faire ce soir ?"


*Salades
**Musicien

On pouvait dire qu’on avait jeté un froid. On ne savait plus qui était l’offenser et l’offenseur dans cette affaire. En plus, comme c’étaient deux loups garous qui se faisaient face, on pourrait croire que l’un d’eux irait se jeter à la gorge de l’autre. Moment tendu, le dénommé Jay afficha bien sa déception. Ryan, fut-il réellement offusqué par les propos de son comparse ? Pouvait-on parler de conflit culturel, une incompréhension liée au type de langage différends des deux hommes ? Pour le métier alimentaire, sans doute. Pour la question de métier de musicien, un peu moins. En tout cas, sérieux ou non, l’irlandais sentait bien chez son voisin que pour lui, c’était le drame. Avouait-il par la suite ses réelles intentions ou bien était-ce un stratagème pour rattraper le coup ? Bonne question. Ryan lâcha un cri qui brisa la scène actuelle.

"Oh allons mon gars ! Détends-toi un peu. Je pensais qu'une belle gueule comme la tienne, aurait plus d’humour et savait répondre aux pics."

O’connell attrapa son verre et bue une grosse gorgée. Le liquide coula le long de sa gorge et lui procurait tout autant de plaisir comme à chaque fois. Il aimait comparer chaque chose qui lui faisait autant de bien, comme à une femme, imaginant les caresses faites par des mains douces et délicates. Et comme une potion magique, le breuvage semblait suffire à lui rendre force, confiance et détermination. On aurait dit qu’elle fit même oublier le moment glacé entre eux, comme si ce n’était qu’un mauvais souvenir. Si Ryan fut réellement offusqué, on y trouvait plus le moindre vestige de cet état d’âme.

"Bien sûr j’aurais aimé vivre de mon art. Mais tu es intelligent et à déjà tout deviner."

Ryan lâcha un sourire à son voisin de bar et lui accorda même une petite tape dans le dos. D’ordinaire, l’irlandais n’était pas aussi familier avec les étrangers. Mais il cherchait surtout à rassurer et détendre le second loup-garou. Il ne voulait pas que sa soirée finisse sur une mauvaise note, au risque de se battre contre une autre créature. Pour une fois qu’il croisait un lycanthrope qui ne cherchait pas à l’occire, il valait mieux ne pas tout gâcher.

"mais je suis flatter que tu veuilles déjà trouver certains de mes morceaux. Pour le moment non, je n’ai enregistrer aucune musique en ligne pour le moment, mais tu as raison, je devrais."

L’irlandais s’entrainait souvent chez lui. Il s’est déjà enregistré, mais pas avec un excellent matériel. Il a réussi au moins à faire quelques pistes conservées dans son ordinateur. Il s’en servait surtout pour s’écouter, voir comment s’améliorer et l’exploiter. Le musicien s’était déjà dit qu’internet pourrait le servir, mais il ne trouva que rarement le temps de le faire et en réalité… Il ignorait un peu comment. En tout cas l’idée de Jay lui plaisait et se disait qu’il pourrait finalement franchir le pas. Cela l’aiderait sans doute bien. Bien mieux que se casser la tête à faire la tournée des salles dans l’espoir de tomber sur un chasseur de tête. En même temps, le loup-garou aimait se faire découvrir en direct. Que les gens voyaient son joli minois et les entendre en vrais l’applaudir et hurler de joie en l’entendant. Que voulez-vous, Ryan malgré son âge, était un peu vieux jeu.

"Allez, pour me faire pardonner de ce mal entendu, je t’offre un second verre." Joignant l’acte à la parole, Ryan appela le barman pour commander à nouveau.

Était-ce réellement Ryan le responsable de ce mal entendu ? Chacun son point de vue. Mais l’irlandais était surtout de nature, dirons-nous diplomate, il prit sur lui la responsabilité sur son dos sans se plaindre, voulant surtout assurer une bonne soirée. Et puis… Il ne savait trop comment, mais il sentait que Jay n’était pas un mauvais type. Il était jusque là franc dans ses intentions et que s’il avait dit quelque chose de vexant, c’était sans mauvais dessins. Donc, le musicien pouvait bien lui accorder une chance. Voir même oublier complétement ce qui s’était passer.

Jay déposa une main amicale sur l’épaule de Ryan. Signe sans doute, que tout malentendu était à présent effacer. L’irlandais laissa faire, il n’était pas contre le fait qu’on le touche. Enfin, cela dépendait du degré de sympathie, mais avec cet homme, il avait envie de bien s’entendre. D’ailleurs, lors de première rencontre, Ryan cherchait la sympathie de tout le monde. C’était rare quand il ne pouvait pas sentir quelqu’un du premier coup. D’ailleurs, au pays ou même à New-York, on comptait souvent sur lui pour mettre de l’ambiance et mettre tout le monde à l’aise pendant une soirée. Il était un peu le troubadour des fêtes.

"Merci. Très franchement j'en sais rien."

Son boulot… Et bien il ignore quoi en penser. Son avis divergeait facilement. A New-York, bon il était le bleu un court instant, mais trouva ce qu’il aimait dans ce métier, l’adrénaline. Le plaisir de traquer des proies redoutables pour le commun des mortels, mais des amuses gueules pour lui. Il ne gravit pas vite les échelons, et on préférait remettre les lauriers à d’autres flics. Mais Ryan aimait ce qu’il faisait. Arriver à Beacon… C’était différend. C’était comme si on ignorait son expérience passée, de suite revue comme un bleu. Et que dire de ses enquêtes ? Il y avait de quoi se mettre sous la dent quand même. Mais… Il avait l’horrible sensation… De ne pas y être. Comme si quelque chose le bloquait. Pas la même ambiance. Était-ce parce qu’il était un étranger à cette ville ? Il ne pensait pas qu’un jour, une telle idée lui traverserait l’esprit, mais il avait le sentiment que cette ville risquait de lui dégouter du métier de ses rêves…

"Intéressant… Ton pote est agent ou bosse pour une maison de disque ?"

Si l’occasion se présentait, Ryan abandonnerait volontiers son job actuel pour la musique. La guitare lui faisait toujours autant vibrer. Quant à son métier, en plus de ce que nous venons de voir, l’irlandais se sentait mal à l’aise avec ses collègues. Richard, trop rigide sur le règlement. Pas drôle et empêcheur de tourner en rond. Brian… Sans doute le seul gars cool qu’il peut apprécier. Mais trop idéaliste, se prenant pour un héros. Une part en lui, lui en voulait encore pour la grosse enquête. Un peu rancunier certes, l’irlandais ne digérait pas encore de voir quelqu’un se prendre pour un Superman et réussir à tout faire à lui tout seul. Il avait privé son coéquipier de ses chances en jouant les Superman.

Les deux hommes burent en accord pour l’oublie de tout malentendu, buvant chacun une gorgée de leur boisson et repartant de zéros. Musique et alcool, il ne fallait pas plus pour rendre heureux de policier. Et il fallait croire que tout cela était au goût de Jay aussi. En tout cas, le loup-garou nota un changement de comportement chez son compagnon de la soirée. S’il avait fini par comprendre que ce dernier cherchait au départ à le séduire, normal après tout, là, il était plus détendu, agissant comme un bon ami ce qui mit à l’aise le musicien.

"San Francisco ? Je n’y suis jamais aller. Mais ça semble un beau coin ensoleiller. Comme la Floride non ? Et donc, thérapeute sportif, c’est quoi, un genre de psy pour athlète traumatisé par une blessure ?"

La question était sérieuse. Ryan ne comprenait pas sur le coup ce que c’était et n’avait pas peur de montrer son ignorance. Niveau sport, l’irlandais pratiquait celui en solo, courses ou exercices musculaires. Les matches, il en regardait mais resta surtout concentrer sur les rencontres, et non sur tous les métiers qui se trouvaient à côté. Il hésita cependant à balancer quel métier il faisait. Dire qu’on était flic n’était pas toujours une bonne idée. Les gens se sentaient souvent mal à l’aise pour X raison. Drôle d’époque. Pendant sa jeunesse, dire qu’on était policier était une fierté et attirait le respect. Les choses ce sont vites dégradés avec le temps. Oui, il existait des cops pourris, Ryan en avait croisé. Mais la véritable cause d’une telle chute, était avant tout politique. Mais, ne nous attardons pas sur ce genre de sujet. Jay proposa des frites et les yeux de Ryan se mirent à briller.

"Yep avec plaisir ! Avec un bon hamburger en plus, ce serait cool."
Il aurait bien sûr, aimer lui raconter un peu sa vie mais Jay devait déjà la connaitre rien que par la présentation de l’organisateur de la soirée. Si l’homme voulait en savoir un peu plus, il n’aura qu’à questionner le musicien. En attendant, Ryan aimerait le lui en poser, surtout sur quelque chose qu’ils ont en commun.

"J’ignore comment demander ça, car je n’ai pas l’habitude et ignore si cela est indiscret ou non. Comment es-tu devenu un loup-garou ? Tu as une meute dans le coin ?"

Ryan avait un peu de mal à y croire, mais il laissa le bénéfice du doute à l’ami de Jay. Il ne doutait pas de ses intentions et qu’il puisse avoir ses entrées dans le monde de la musique. Juste que rien ne garantissait que l’irlandais rencontrera une maison de disque ou un agent. En tout cas il ne se fermait aucune porte et c’était bon à tenter. Et puis, vivre de sa musique le tentait bien. Son boulot de flic lui apportait du frisson, mais sa guitare elle, lui apportait tout ce qu’il avait besoin. Du bonheur, de la confidence, de l’amour… Sera-t-il un grand artiste mondialement connu ? Faisant des tournées mondiales avec une foule en délire qui s’arracherait ses vêtements pour avoir un bout de leur dieu ? Que le succès lui monte à la tête, le rendant irritant, déprimer et qu’on le retrouve mort d’une overdose d’un quelconque produit dans sa salle de bain ou salon ? Ce serait le rêve pour lui.

Une petite plaisanterie qui était en même temps un compliment sur l’île natale de l’irlandais lui faisait toujours plaisir. Il souriait avec son compagnon. Il n’allait pas le détromper, les brumes d’Irlande étaient célèbres.

"Oh ! Mais c'est en Irlande qu'on trouve les plus belles brumes justement ! Ça vaut le détour."

Par la suite, Jay expliqua mieux son métier. Ryan acquiesça, avouant sans honte s’être complétement louper. Quand on parlait de thérapie, il imaginait de suite un gars allonger dans un divan racontant sa vie à un second mec qui lui, n’en avait rien à faire. Mais était payer pour le faire et pour montrer qu’il a bien prit note, prescrivait des médocs juste pour le compte d’une entreprise pharmaceutique. Jay n’avait rien à voir avec ça, et ce n’était pas pour le déplaire. Il eut une idée subite, assez bête comme quoi, ce dernier devait trouver plaisir à masser des sportifs, mais préféra taire sa blague puérile.

"Tu es donc un vrai médecin. Remettre les membres en place tout ça quoi. Si tu sors de ton cadre, t’interviens avec les pompiers lors d’un accident en allant sur place ?"

Ryan imaginait bien Jay dans un uniforme, arrivait sur un lieu accidenté, un camion ayant percuter une voiture et qu’on tentait d’extraire les corps encore en vie mais écraser. Les tirer de la, les conduire aux urgences tout ça. Sans doute une idée quelque peu exagérer, mais l’irlandais trouvait que son compagnon avec la tête de l’emploi. Sans doute exerçait-il ce métier dans une intention plus noble, qu’O’connell dans le sien.

La conversation donc se dirigea vers la question des meutes. Ignorant du sujet, le flic fut surpris d’apprendre qu’il valait mieux l’éviter. Il aurait cru que dire appartenir à un groupe était une fierté. Comme dans ces bandes à New-York, où on arborait fièrement le blouson ou le tatouage d’un gang. O’connell n’était pas trop au fait encore de l’existence des chasseurs en réalité. Il pouvait se douter qu’ils en existaient, mais si c’était le cas, ils ne seraient, pour lui, qu’une minorité de fous.
En attendant Jay lui expliqua être loup de naissance et qu’il avait perdu sa bande l’an dernier. O’connell était partager entre l’interroger sur le comment il l’avait perdu, et le silence respectueux. De toute manière il n’en eut le temps, car la question lui fut retourner. L’irlandais détourna le regard de son compagnon de bar pour plonger son regard dans sa chope déjà vide. Un verre vide était un crime ! Mais le musicien ne semblait pas s’en soucier ou le remarquer.

"On va dire ça oui…"

On peut dire même pas du tout. Sa transformation fut vue comme un accident. Et la seule meute que le lycanthrope avait rencontrée, ne voulait pas de lui. Peut-être l’était-il quand même de part sa morsure. Qu’un lien existait malgré tout. Pourtant, O’connell ne ressentait rien de particulier, juste qu’effectivement il était seul et isolé. Si Jay devait lui apportait quelques réponses, autant confiés quelques informations.

"J’ai étais mordu début de l’âge adulte. Mon temps avec une meute… Fut assez court. On eut le temps de m’apprendre grand-chose sur notre nature. Alors j’ai dû me débrouiller tout seul sur pas mal de chose."

Ce n’était pas totalement un mensonge. Ni une totale vérité. Mais Ryan était plutôt doué pour jouer avec les mots et là, on aura du mal de l’accuser de quoi que ce soit. La principale crainte du loup-garou à cet heure, était d’éviter de paraitre trop faible. Jay pouvait être une bonne personne, Ryan ne le connaissait pas encore, et si justement une oreille indiscrète trainait par-là, un lycanthrope qui n’aimait pas les loups solitaires ou autre chose. Il devait exister de la discrimination entre garous aussi sans doute.

La conversation alla de bon train. Si elle avait commencé sur de mauvaises bases, tout ceci ne fut plus qu’un lointain souvenir, les loups arrivant à parfaitement communiquer et à s’entendre. Certes, Ryan regrettait toujours de ne pas pouvoir passer ce moment avec une belle blonde pour finir dans un lit. Mais il fallait avouer que Jay était de si bonne compagnie, qu’on se sentait à l’aise avec lui et ne voulut gâcher cet échange entre eux. Ce dernier expliqua un peu plus son métier et l’irlandais hocha doucement la tête en signe de compréhension. C’était important de pouvoir se diversifier, d’étendre son champ d’action plus tôt, car les sportifs blessés ne devaient être nombreux dans la région.

Malgré que l’ambiance fut amicale, elle n’échappa à un petit souffle glacé en abordant le sujet des meutes, ou bandes si Jay préférait. Certes, ce fut Ryan qui l’avait abordé, mais son nouvel « ami » se montrait bien plus curieux que lui. O’connell aurait pu poser aussi cette question. Savoir comment lui avait-il perdu sa « bande ». L’irlandais suspectait la raison et sans doute, s’il voyait juste, poussé cet étranger à en savoir plus. La recherche d’un quelconque réconfort, quelqu’un pouvant le comprendre et le rassurer ? Ryan n’était trop contre, mais il doutait pouvoir tenir ce rôle. D’ailleurs…

"Ha ! J'aimerais bien." Répondait-il avec ce sourire malsain sur le visage, traduisant à quoi il était en train d’imaginer.

Oh oui il aimerait beaucoup être le seul survivant. Pour ceux n’ayant pas suivis et renseigner, sa transformation en loup-garou ne fut qu’un accident. On n’a jamais voulu de lui et depuis qu’il avait découvert l’existence de ces créatures, la meute responsable de son changement le menaçait plus d’une fois. C’était la principale raison l’ayant poussé à quitter son Irlande natal. Et voilà que l’on prêtait à croire qu’eux, n’étaient disposé à l’oublier. Même à l’autre bout du monde, on le traquait pour le tourmenter. Pourquoi donc ? O’connell ne représentait plus une menace pour eux, déjà qu’il n’en fut jamais une…

Jay fit une bien intéressante proposition. Sur le coup, il crut que son compagnon de bar s’ennuyait ou bien fut déranger par les paroles de l’irlandais et chercha à y mettre un terme. Mais voyant de qui, il parlait le brun comprenait rapidement et ne pouvait dire non. Sans doute que Knezevic voulait tenter sa chance avec une connaissance à lui, mais il ne laissa pas seul Ryan en lui exposant une belle brochette de jeunes femmes. Comment dire non ? Même si Ryan possédait un charme bien à lui, il devait admettre que le blondinet avec plus de chance. Il devait y avoir des explications sans doute, mais rien ne pouvait empêcher O’connell d’attirait l’attention de ces exquises créatures.

"Ça marche." Répondit-il en levant son verre. Si Jay disait connaitre le beau blond, sans doute savait-il qu’il aurait plus de chance qu’avec le brun. Il voulu bien y aller, mais déjà Jay devait s’éclipser pour une autre raison qui le fit bien rire. "Ok je t’attends. Pas question d’y aller mon nouveau complice de soirée."

Jay partit donc faire ce qu’il avait à faire et l’irlandais tint parole en l’attendant. Il en profitait pour terminer son verre et aussi gagner de l’avance. Il lançait des petits regards enjôleurs aux demoiselles qui répondaient par des rires. Il espérait juste que ce ne soit pas des filles de bars, celles qui poussaient à la surconsommation les clients, pour boires sans fin et si possibles, piquer leur portefeuille à la fin pour le patron. Si c’était le cas, ces dames allaient tombées sur le mauvais client.

Pendant qu’il terminait donc sa boisson, un second homme s’approcha de lui et prit la place de Jay, s’accoudant au bar et posant son regard sur le musicien. Ce dernier l’interrogea du sien, se demandant bien ce qu’il voulait.

"Ryan O'connell... Vous êtes le type rechercher."
"De quoi ?! Pas encore… Désolé pour vous cara*, mais pas intéressé. Je suis sûr que vous êtes une bonne personne, mais j’ai déjà un gars pour ce soir."
"De ? Non non ! Je ne suis pas là pour ça, mais pour vos prestations dans notre pub. Ce n’est pas la première fois que vous venez non il me semble."

Ryan comprit sa bavure, mais ne s’en excusa point ou chercha à corriger le tir. C’était comme déjà oublier, curieux de savoir ce qu’on voulait de lui.

"Effectivement, j’ai déjà fait quelques deux trois représentations."

L’homme sourit.

"je ne vous le cache pas. A chaque fois que vous venez… Invité ou non… La foule est conquise par vos talents et on a des retours intéressants."

Ryan joua les faux modestes, caricaturant l’homme gêner, mais il adorait qu’on le flatte sur son don musical bien sûr.

"Nous aimerions beaucoup vous proposer un contrat. Rien de pharamineux pour l’instant, mais vous toucherez un petit quelque chose si vous acceptez de venir jouer pour nous plusieurs soir."

Là… Ryan fut sous le choc. Il ne savait plus trop quoi dire, l’homme amoureux de la parole. C’était une surprise inattendue. Reprenant rapidement ses esprits, il tâcha de ne pas se laisser déconcerter et assurer devant ce nouvel employeur.

"Propostion intéressante. Jouer ici serait un immense plaisir. Mais vous pardonnerez ma brusquerie, j’aimerais déjà parler de termes de contrats."

L’homme ne perdit pas un seul instant son sourire commerciale.

"Bien entendu, nous aurons tout le temps pour en parler. Nous avons votre numéro, vous le nôtre que je vous laisse encore sur une carte. Appelez nous pour placer un éventuel rendez-vous."

Voyant que Jay était de retour, l’employeur salua Ryan et le laissa retrouver son compagnon de beuverie et de drague. Ryan s’était montrer calme, un grand self-contrôle pendant presque tout cet « entretiens », mais une fois l’homme partit, il souffla un coup, le visage rouge et les yeux manquant de sortir tellement cette surprise fut si intense et… Surprenante.

*Ami

Ryan n’arrivait toujours pas à y croire. C’était bien trop beau pour être vrai. Il tenait le petit carton entre ses doigts, se demandant s’il ne rêvait pas et que dans quelques secondes, tout allait s’arrêter, retour à la réalité. Il fallait croire que la chance lui souriant enfin, qu’après tant d’efforts, ces derniers se verrait enfin récompenser. L’irlandais ne put s’empêcher de faire un récapitulatif de tout ce qui lui était arrivé depuis son arrivé à Beacon Hills, revoir la malchance qui le persécutait, tant de mauvaises expériences. Il se rappela déjà de son arrivé en ville. Il s’était une fois gourré de route et à maquer de se perdre. Il eut un pneu crever peu de jours après. Il se remémora aussi du livreur de Pizza qui avait tardé à le livré et ne voulait pas faire la livraison gratuite. Ou encore quand il manqua de se faire tuer par cette auto cycliste qui roulait sur le trottoir et ne regardait pas. Le garou eut un réel plaisir de lui coller un PV alors qu’il était en civil. Ou que dire de ce sale gamin qui lui avait jeter un œuf pourri sur la tête et à prit la fuite pour le narguer. Ah et aussi cette histoire de guerre des gangs dont il vit les prémices et qu’un vieil ennemi risquait de revenir, mais ces derniers points semblaient moins graves.

Jay qui l’avait rejoint, ne semblait n’avoir rien louper. Depuis combien de temps était-il de retour et qu’avait-il entendu ? Assez pour tout comprendre et exprimer sa joie. Non une exclamation feinte, mais quelque chose de bien sincère. Cela aida Ryan à sortir de sa transe, redescendre sur Terre et avoir la réconfortante confirmation que tout cela n’était pas un songe à cause d’un trop plein de bière, mais bien la réalité.

"Et comment ! Soirée bénie ! Et c'est toi qui payes !"

En plus de fêter le spectacle de Ryan ce soir, tous deux allaient aussi célébrer en plus ce nouveau contrat. Ryan ignorait encore les termes derrière, mais se sentait motivé à accepter. Comment allait-il procéder ? Il n’en savait rien, mais se disait qu’il aurait toute la nuit pour concocter sa stratégie. Pour l’heure, le cœur d’O’connell fut si joyeux qu’il se laissa aller aux sentiments.

"Il faut croire Jay. Et si tu continues ainsi, je pourrais t’emmener avec moi à mon entretiens pour que tu me protes encore chance."

Tous deux se dirigèrent ensuite vers la fameuse table où se trouvait le blond et ses blondinettes. Enfin elles n’étaient pas toutes blondes, mais vous aurez compris l’idée. Son nouvel « ami » fit donc les présentations et chacun alla vers la personne de son intérêt. Ryan se retrouva rapidement encadré par le groupe de filles qui se penchaient vers lui. Il ne loupa pas le fait que Jay et ce Chris semblaient bien proche. Il trouva étrange que cette bande de jeunes demoiselles soient en compagnies d’un homme plus attiré par Jay ce soir, mais il ne s’employait pas, cela augmentait ses propres chances.
D’ailleurs, il oublia même son compagnon loup pour discuter avec les nymphes. La plupart étaient humaines, mais d’autres étaient d’une autre race. Intéressant. L’irlandais se tenait de manière nonchalante, affaler contre le dossier, bras derrière, regard ténébreux, bref il n’hésita pas un seul instant d’user de son charme. Inutile de retranscrire tout ce qui se disait. C’était le baratin habituel. Les femmes questionnaient sur les origines du jeune homme, sur ses compétences musicales et quelques allusions et s’il était célibataire. O’connell répondit décontracter, jouant le jeu et aimant les regards langoureux qu’on lui lançait et les quelques caresses sur ses bras par les deux filles se tenant chacun de ses côtés.

"Donc voilà… Je suis un pauvre irlandais immigré solitaire, qui voyage en Amérique pour partager son amour de la guitare."
"C'est étrange... Mais j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part. Ne seriez-vous pas policier non plus ?"

La question flic. Ryan la redoutait quelque fois, car un agent de police n’était pas toujours bien vu. Et on ne se privait pas de prendre n’importe lequel d’entre eux à part, pour l’accabler de tout disfonctionnement dans cette institution. En plus, rappeler qu’il avait bien un boulot ici, cassait un peu le mythe qu’il se créait, faire envoler le charme qu’il employait. Après, on pouvait facilement le voir en service, donc il fallait bien tomber sur le sujet à un moment. Ryan ne paniqua donc point, restant calme et gardant toujours la même assurance.

"C’est vrai oui. J’œuvre de mon mieux pour protéger et servir, défendre quand on en a besoin. Ma vocation est la musique, mais mon cœur lui, ne supporte pas de voir l’injustice dans ce monde, qu’on s’en prenne à un innocent ou… Une innocente. Que l’agresseur soit un voyou, quelqu’un d’important ou même un policier… Je dois agir." C’était un poil exagérer, la réalité un rien modifié concernant ses réelles motivations. Mais Ryan savait manier le discours, analyser son publique et savoir quoi sortir. Et il fallait croire que cela fonctionnait, car il eut droit à des yeux mouillés.

Le petit numéro de Ryan semblait marcher à la perfection. Tout jouait à sa faveur, l’ambiance, l’alcool, et ces demoiselles qui cherchaient à chaque fois un élément de plus pour augmenter leur fantasme sur l’irlandais. Que son histoire soit crédible ou non, il correspondait aux attentes de ces dames. Parfait dans ce cas ! Car l’irlandais était sûr de ne pas rentrer seul ce soir et d’assurer une bonne soirée. Les filles gloussaient, lâchaient quelques petits commentaires aguichants. Le tour était joué. C’est alors que Jay intervient. Ryan comprenait la manouvre, il savait où voulait en venir son nouvel « ami ». Et pour ça, il lui était reconnaissant, lâchant un petit sourire complice. Prit au dépourvu, n’importe qui se sentirait déstabiliser, mais pas O’connell. Il avait toujours quelque chose à dire, une idée, sur quoi rebondir, de bons mots. Jay enfonçait un peu une porte ouverte, mais assurait la victoire totale de Ryan ainsi.

"Oh je t'en prie mon pote. Tu exagères, je n'ai rien d'un héros, je fais juste mon job. Et ce n'est pas mon genre de me venter." Jouait-il la plus flagrante et passable des modestie. Un bon jeu d’acteur, qui pour la personne faisant un minimum attention, verrait ce jeu, mais pour des gens séduits, y succomberait d’avantages sans chercher à plus réfléchir.

"Mais si vous y tenez soit. Je peux vous parler de quelques affaires les plus troublante et marquante que j’eus à résoudre."

Ryan mélangea donc deux temporalités. Comme il était encore un petit nouveau en ville, il n’avait pas grand-chose à raconter sur Beacon Hill. Sauf l’histoire avec le gamin Phil et sa mère Sally. Belle histoire où il a manqué d’y laisser la vie. Mais cette histoire étant bien trop lourde pour lui, et n’étant le héros, il préféra l’éviter. Il parla surtout de ses affaires à New-York. Ryan changea de ton et d’attitude, devenant plus calme, plus froid. Il semblait d’un coup, devenir un homme brisé, marqué, traumatisé par un long service rendu aux autres. Bien entendu, ce n’était qu’un rôle qu’il jouait une fois de plus. Le beau ténébreux qui était un héros, à l’âme torturer, ça plaisait toujours la gent féminine. Il parlait de kidnapping, de trafiquants combattus arrêter. De plus ses histoires raconter selon sa version, étaient à quatre-vingt-dix pour cent vrais, ce qui renforçait leur authenticité. Les demoiselles même, affichèrent soient des yeux brillants devant les exploits du garou, soit une mine désolée et triste, allant se lover contre lui cherchant à le réconforter. Là c’était bon.

Même si Ryan était totalement ou presque concentré sur sa scène, ses oreilles captaient ceux qui se passaient à côté. Il crut remarquer que l’approche entre Jay et son ami, dont il a oublié le nom mais s’en moque, ne se passait pas aussi bien. Mais qu’ils finiront bien vite dans le même lit tout de même. O’connell était un peu rassurer, de savoir que Jay, n’aura pas eu une soirée gâchée. Il ne le connaissait que depuis une ou deux heures maximums. Il pouvait se faire passer pour un de ses nombreux amis de beuveries, qu’on croisait qu’au pub et qu’on ne revoyait qu’un autre soir, sans se soucier vraiment de qui il est. Pourtant, l’irlandais ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine sympathie pour son frère lupin. Mais bien trop tôt de parler d’amitié ou autre.

Une des femmes proposa donc de passer la soirée ailleurs ou si cela arrangeait tout le monde, de se séparer. On vint même à Ryan demander de raccompagner plusieurs de ces demoiselles, et tout le monde semblait d’accord. Chacun se leva pour se préparer à partir. Certains devaient rentrer, d’autres en profiter encore. Ryan acquiesça et promit qu’il les retrouverait à la sortie. Il en profita pour prendre Jay à part, le tirant doucement à l’écart pour discuter une dernière fois avec lui. Vu comment les choses se passaient, il pensait qu’il ne le recroiserait probablement plus et tenait donc lui dire au revoir.

"J’ai l’impression que nos chemins vont se séparés. En tout cas je te remercie beaucoup mec. Je t’en dois certainement une pour m’avoir apporté de la chance ce soir."

Ryan lui accorda un petit clin d’œil et une tape amical sur l’épaule. S’il comptait remplir son cerveau de bons souvenirs ce soir avec toutes ces filles, il ne voulait pas oublier Jay. Sûr que ce dernier n’allait pas être effacé de sa mémoire comme ça et espérait au moins qu’ils se reverront un jour. Au moins, juste lui payer à boire pour le remercier, car à cette époque, Ryan n’était encore porter sur l’idée de se faire de vrais amis et ne pensait pas que leur relation irait jusque là un jour.

On pouvait dire qu’une étrange complicité c’était créer entre les deux hommes. Ryan se disait bien que son charme devait y jouer, surtout que Jay était venu au départ dans un projet de séduction. Peut-être était-il dans une manœuvre pour rattraper le coup et se faire pardonner, ou bien une sincérité, ou cherchait-il autre chose. Peu importe, ceci convenait de toute manière à l’irlandais de pouvoir atteindre son but avec ces demoiselles. Le jeu d’acteur pouvait être mieux, mais n’avait besoin d’être poussé. Sous l’alcool, les demoiselles se contentaient d’entendre et voir ce qui leur convenait. O’connell remarqua bien que de son côté, son compère lupin lui, tentait sa chance avec le blondinet. Sur la fin, il eut la sensation qu’il était à la fois soulé par sa cible, mais qu’il ne disait pas non. Curieux, il avait du mal à bien comprendre.

Quand ce fut donc le moment de se séparer, et que l’irlandais exprima quand même sa reconnaissance envers Jay, il eut la grosse surprise de recevoir une accolade. Il était clair que son compagnon de la soirée, était clairement quelqu’un de chaleureux, mais l’irlandais lui, resta comme interdit, bloqué, laissant seul le second garou faire cette brève, mais sincère marque d’affection avant de lui retourner le compliment.
Pour comprendre cela, il fallait noter deux choses. Premièrement, il était connu qu’en règle général, les irlandais se montraient très pudique concernant les marques d’affections en publiques. On réservait cela plutôt pour ceux étant très proches, comme la famille, les amis et ceux, dans un cadre privé. Deuxièmement, O’connell n’était pas connu pour avoir la relation facile. Il s’était éloigné de la seule personne qu’il aimait et estimait le plus au monde, son père, abandonner au pays. Il n’avait ni amis proches, ni histoires d’amour. Et ses conquêtes, une soirée passée et c’était tout. Et encore, il n’était pas au bout de ses surprises.

"Oui, sans aucun doute." Répondit-il en s’efforçant de sourire à cause de la gène occasionner. Mais ne voulant trop laisser une mauvaise impression à cause de cela, il tenta ce trait d’humour. "A condition que je ne t’ai pas oublier au milieu de tous mes fans."

Jay semblait ressentir un réel début d’affection pour Ryan, en tout cas, c’était ce que pensait le principal intéressé. Surtout quand il l’invita à le retrouver pour des séances de sports donnant lieu et heures de rendez-vous. Là, l’irlandais ne savait trop quoi dire, ce qui était rare. D’ordinaire, il acceptait surtout de boire un coup avec des collègues ou des inconnus sur le moment. Là on lui proposait carrément une rencontre plus amicale, chose dont il avait perdu l’habitude depuis longtemps. Que dire, que faire ou quoi penser ? Ryan trouvait son semblable un peu trop entreprenant dans leur rencontre et ne savait donc trop quoi lui répondre. Il prit même un moment pour le temps de la réflexion.

"Moui pourquoi pas, c’est à réfléchir."

Il n’était pas emballé à l’idée d’y aller, car ce n’était pas trop son genre. Mais en même temps, il éprouvait une sorte de curiosité de pouvoir côtoyer et discuter plus normalement avec un loup-garou, pas comme avec cette bande de jeunes abrutis qui n’ont pas trouver mieux que se faire tuer. Le souvenir de qui avait fait cela lui donner des frissons d’ailleurs. En tout cas, pour revenir à Jay, l’irlandais ne voulait trop lui donner de faux espoirs. Il était conscient que sur le plan amical, il ne fallait pas trop lui en demander et ce serait bête de décevoir quelqu’un semblait si sympathique.

Les deux loups ainsi se séparèrent. L’un avec sa conquête du soir, l’autre avec trois nymphes qui partaient on ne savait où. Une autre boite ? Un bar ? Un endroit où il y avait la fête si ce n’était dans un lit ? Ryan oublia ses tracas concernant Jay, gardant tout de même quelques bons souvenirs, mais resta surtout concentrer sur sa fin de soirée qu’il tâcherait de rendre… Inoubliable.