Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier]
Auteur
Message
Invité Invité
Sujet: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Lun 11 Jan 2021 - 15:29
Une entrevue particulière.
Raphaël Crawford x Tobias Rapier
La criminologie. Voici un sujet qui me passionne des plus hauts points et cela depuis que j'ai l'âge de comprendre en quoi consiste véritablement la notion de crime, et toute la complexité que cela engendre. La criminologie rassemble dans harmonie toute particulière. Pourquoi ? Car cette matière mêle le droit pénal, constitutionnel et privé, de la psychologie, de la sociologie ou encore de l'économie. Rare sont les matières aussi délicates et intéressantes qui rassemblent tant de domaines qui peuvent être différents, mais tous proches en fin de compte.
Oui, je suis en cours de criminologie. Le professeur, une charmante demoiselle d'une trentaine d'année avec une poitrine avantageuse, une chevelure brune magnifique et un regard verdâtre de dingue arrive avec une facilité exemplaire à capter sans aucune difficulté l'attention de toute la population masculine - parfois féminine aussi - de l'amphithéâtre. C'est une vraie, qui ne manque pas de nourrir les fantasmes des plus coquins, et j'en fais sûrement partis. Après tout, il est vrai que jamais je n'oserai tenter quelque chose avec mon professeur, et encore moins avec une fille comme ça. C'est clair, bien trop belle pour moi. Qu'est-ce qu'elle irait foutre avec un élève comme moi, elle peut avoir n'importe quel mec à ses pieds. Quand tu vois le professeur de littérature, tu te dis littéralement que tu es hors piste. Ce mec est la classe incarnée ! Toujours bien sapé, une barbe d'enfer et un regard vif, et puissant. Je l'ai déjà croisé deux ou trois fois dans les allées du campus, et Dieu sait que même en étant hétéro à fond, on peut très clairement dire que c'est un bel étalon.
- La criminologie repose sur l’observation et la constatation c’est une science constatative ; en tant que tel c’est la personne qui est le sujet d’intérêt la criminologie non pas ses actes comme c’est le cas du droit pénal. Énonce la professeur dos à l'assemblée d'élève en démontrant avec un laser un croquis détaillé de confrontation du droit pénal ainsi que de la criminologie.
Oui, c'est un cours intéressant, qui ne peut que plaire aux personnes passionnées par ce domaine, surtout quand tu en bouffes des heures et des heures par jours, par semaines, par mois... et par années. Il est actuellement 15h50, et cela fait depuis 10h ce matin que j'ai cours sur ce même chapitre. Même avec la passion, c'est parfois fatiguant. Mais il faut s'accrocher au navire parce que s'il on lâche ne serait-ce qu'un peu notre attention, on est cuit !
L'heure fatidique sonne, la professeur nous rend par le biais de plusieurs élèves les différentes copies de la précédente évaluation. En regardant ma copine, un B y est inscrit avec une mention particulière qui me fait vite froid dans le dos, dans plusieurs sens "Raphaël, viens me voir à la fin du cours" et cela en plus souligné. Va-t-elle me proposer un rendez-vous ? Non jamais. B, c'est à chier bordel ! Elle va sûrement me passer un savon, et cela sans plus attendre... Le moment de réponse est de toute manière très vite arrivé, la sonnerie de fin classe se fraie un passage étroit dans mes oreilles, me sortant immédiatement de mes pensées. Ravalant ma salive, je me dirige d'une démarche très hésitante en direction du professeur.
- Oui madame... Vous m'avez demandé ? Je vous écoute...Lance-je d'une voix légèrement tremblante, déposant mon regard foncé sur la belle créature en face de moi.
- Raphaël. Vous avez de très bonnes idées, un esprit analytique digne d'un bon criminologue. Vous avez une façon de penser qui dépasse largement le niveau de votre classe, avec des spécificités bien particulières. Mais en revanche, vos textes sont trop... simplets. Avec de telles idées, vous devriez captiver mon attention sans plus égal, et avoir largement un A voir un A+ en note finale. Mais à cause de votre manque de créativité, de votre petite plume vous n'utilisez pas votre potentiel à son maximum. J'ai parlé de vous au professeur Rapier, le professeur de Littérature. Il est en permanence à partir de 16h jusque 17h30, les mardi et les vendredi. Nous sommes Vendredi justement, je lui ai dis que vous passerez le voir à la fin des cours pour discuter un peu de ça avec lui. Vous êtes une perle rare, mais fragile. Faites le nécessaire pour améliorer votre écriture, c'est vraiment dommage d'avoir un langage que je qualifierai de trop courant. Bonne journée, houst !Finit-elle en me souriant à pleines dents.
Un langage trop courant, super. Moi qui pensait que j'avais fais quelque chose de bien, je tombe de haut. Cette matière est la plus importante pour moi, c'est dans celle-ci que je dois exceller au plus haut point. Pour travailler chez les fédéraux, la rédaction est primordiale... C'est véritablement minable, je dis bien minable d'avoir de tels reproches ! Je suis dégouté.
- Ouais... merci m'dame... Dis-je en saluant mon interlocutrice, quittant la salle de cours en trainant les pieds.
Elle m'a tué, surtout venant d'elle. J'ai clairement aucune chance avec elle, c'est sûr et certain. Et voilà que je dois aller voir monsieur Rapier, le prof de littérature. Le bel étalon des professeurs, celui qui fait craquer toutes les filles du campus. Déjà que c'est difficile en temps normal, alors avec lui dans les pattes c'est peine perdue.
Je déambule ainsi dans les couloirs, tenant mon sac par sa lanière pour trouver la salle de cours où le professeur en question se trouve... Je ne sais pas réellement quoi penser de ce professeur, il a un truc pas net. Il a des cicatrices sur les mains il parait, et il lui manquerait un bout de doigt, c'est dégelasse ! - mais c'est pas ça qui lui cause soucis avec les femmes -. Une fois arrivé devant sa classe, une élève ressort de cette dernière des étoiles dans les yeux, encore une groupie qui a succombé à son charme. Raclant ma gorge, je prends mon courage à demain après plusieurs secondes d'hésitation dû à ma timidité maximale de rencontrer quelqu'un que je ne connais pas, à pénétrer la salle. Je m'avance devant son bureau, le torse légèrement bombé pour paraître un peu plus confiant que je le suis, et me présente à lui.
- Bonjour Professeur... Je... je suis Raphaël... Raphaël Crawford. La prof' de criminologie m'a dit de venir vous voir en ce qui concerne ma "plume" et ma "façon d'écrire" qui est trop courante selon elle. Elle dit que j'ai une bonne vision de voir les choses, et un bon esprit critique et analytique mais lorsqu'il faut le mettre sur papier, ça ne suit plus... Et donc d'après ce que j'ai compris vous pouvez m'aider donc... Voilà. Dis-je en restant bêtement devant lui, les sourcils arqués en attendant sa réaction.
Je n'osais même pas m'asseoir par honte et timidité. Car oui, je suis mort de trouille. J'ai peur de me faire jeter, ou je ne sais quoi mais il est tellement imposant bordel. Il me regarde, comme s'il voulait me faire exprimer mes désirs, comme s'il voulait lire en moi... Ou bien me gueuler dessus ou se foutre de ma poire ? Je sais pas, mais en tout cas une chose est sûre. Je ne m'assirai pas tant qu'il ne m'en a pas donné l'autorisation, et j'espère surtout qu'il pourra m'aider... C'est important pour moi.
Dernière édition par Raphaël Crawford le Mar 23 Fév 2021 - 16:37, édité 2 fois
Tobias Rapier
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 55 ans
Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Jeu 14 Jan 2021 - 14:02
Une entrevue particulière
Feat : Raphaël
La demoiselle qui lui fait face se veut lénifiante, usant sans vergogne d'une candeur qui ne sonne pas juste. Ce spectacle perturbant n'est pourtant pas isolé et fait bien souvent regretter le lycée au professeur de littérature. Dans le regard de certaines des étudiantes qu'il a en cours, il se voit proie. Une sensation qui ne lui sied que très peu. Incapable de situer l'instant où il aurait pu fauter et ainsi laisser croire que des avances peu discrètes pourraient le charmer sans mal, il se retrouve à subir cette situation qui le navre plus qu'elle ne le choque. Sans jamais offrir un sourire à la jeune femme venue dans son bureau durant ses heures de permanence pour lui exposer une broutille qui n'a que peu d'intérêt avec la matière qu'il enseigne, Tobias se contente de trouver le temps long. La force de son ennui n'a d'égal que la profondeur du décolleté de la jeune femme qui enfin se lève de sa chaise pour se diriger vers la sortie. Sans desserrer les dents, sans prononcer le moindre mot qui pourrait par un étrange maléfice ressembler à une invitation à faire durer cet instant plus longtemps que nécessaire, le tueur fixe la blondinette.
De son regard noir il ne loupe rien des manigances de cette dernière, de ces hésitations de papier qui ne sont faites que pour endormir son esprit déjà fatigué par une longue journée. La jeune femme approche la porte, pose une main sur la poignée. Tobias ne montre rien de son soulagement même s'il est bien heureux de voir approcher ce qui ressemble à une libération.
-Professeur. Vous savez il y a une boîte de nuit sympathique en ville. Le Sinema. Alors je me demandais si. Enfin vous voyez ?
Il voit, et c'est là la cause de son désarroi.
-Mon ami et moi même préférons nous contenter de salles obscures plus conventionnelles mademoiselle. Au revoir mademoiselle.
Le visage de l'étudiante se ferme immédiatement à la mention de l'existence d'un conjoint dans la vie du professeur. Elle murmure un au revoir dépité, puis ne perd pas de temps avant d'enfin quitter le lieux. Une fois sa solitude chérie retrouvée, Tobias s'autorise un sourire qui pourrait devenir rire moqueur si on lui en laissait le temps. Ce n'est malheureusement pour lui pas le cas en cet instant. Sa porte qui n'avait pas été totalement fermée s'ouvre à nouveau, laisse apparaître un visage dont il n'est pas certain d'avoir connaissance. Il faut dire qu'hormis les mauvais élèves et autres éléments perturbateurs, bien rares sont les jeunes gens étudiant dans cet endroit qui sont parvenus à se faire une place dans la mémoire du chasseur. Deux fois par semaine, durant des heures trop longues à son goût son bureau se fait aussi visité qu'un moulin par des âmes dont la détresse est parfois purement symbolique.
L'anglais note une boucle d'oreille trop grande, une mâchoire carrée et un regard presque aussi noir que le sien. Des détails futiles. L'étudiant n'est pas un des siens, c'est là une des premières choses dont ce dernier lui fait part. La professeur de criminologie est en effet venue lui parler des soucis de ce jeune homme. Un marmot peut être doué. Mais rendant des copies si simplistes qu'elles le feraient presque passer pour un simplet. Tobias fixe ce garçon venu au rendez-vous proposé par sa jeune professeure. Ou bien "prof" selon les dires de l'étudiant... Cette appellation démontre à elle seule la présence d'un sérieux problème de vocabulaire chez ce garçon.
Le jeune homme gagne toutefois deux bons points bien vite au regard du britannique exigeant. Même si ce dernier se garde bien de le dire à voix haute, il apprécie que le jeune homme ne se soit pas jeté sur la chaise libre devant le bureau. Le signe d'une politesse qui même si elle devait s'avérer factice demeure agréable. Et puis le gamin est venu. Preuve qu'il souhaite progresser dans un domaine qui peut paraître plus ennuyeux que la pluie pour un non-initié. Ou en tout cas plaire à sa professeure et ainsi s'en attirer les bonnes grâces. Il faut avouer que la jeune femme est des plus charmantes.
-Bonjour. En effet votre professeure m'a parlé de vous. Même si elle n'avait pu m'assurer de votre venue dans mon bureau.
Pas un mot de plus, pas un geste inutile n'échappe au britannique. Son regard noir glisse sur l'étudiant. Il se demande en combien de temps il peut expédier cette affaire sans sembler bâcler les choses. Le gamin a fait l'effort de venir, se montre déjà plus agréable que la jeune fille qui l'a précédé dans ce bureau. En effet Monsieur Crawford ne tente pas de lui faire du gringue. Les défauts de ceux qui l'ont précédé parviennent sans mal à offrir quelques qualités indéniables à l'élève de sa collègue.
Comme figé le brun, le jeune pas le grincheux assit derrière son bureau, ne bouge pas. C'est amusant et Tobias se demande pendant combien de temps le garçon qui lui fait face peut conserver cet état. Les jeux de chats sont distrayants. À trop fréquenter son ancienne collègue il commence à prendre des habitudes qui pourraient paraître comme étant regrettables. Mais ennuyer un garçon certainement innocent rend sa journée moins ennuyeuse. Une lueur d'amusement pour oublier plus facilement son précédent entretien. L'anglais se force à conserver sa neutralité habituelle pour ne pas grimacer en songeant au souvenir trop frais que lui a laissé son dernier rendez vous.
-J'ai eu l'occasion de lire votre copie. Elle était insipide. Vous n'avez à aucun moment su m'intéresser. Un manque de vocabulaire fait que vous retombez sans cesse sur les mêmes mots. Vos formulations manquent de vie. C'était ennuyeux. Il n'y a pas si longtemps j'enseignais au lycée. Un élève arrivant en seconde aurait su se faire plus captivant que vous ne l'avez été.
Le jeune homme qui lui fait face, toujours droit comme la justice sur ses deux jambes, devient plus pâle à chaque fois que le britannique ouvre la bouche. Le tact et la diplomatie ne sont pas des manières approuvées pas le professeur. Tout cela n'est en son sens qu'un ramassis de mensonges servant à rendre plus douce une vérité que nul ne devrait ignorer. Tobias attrape une tasse de thé dont le contenu n'est pas aussi innocent qu'il ne le paraît, reprend tout en empruntant cette fois une voix plus douce. Celle de l'apaisement.
-Vous n'êtes pas mauvais. Sinon personne ne voudrait perdre de temps en vous aidant à progresser. Il vous manque juste ce petit quelque chose. Une meilleure utilisation de la ponctuation, un dictionnaire des synonymes... Que sais-je ? Cette copie était ennuyeuse comme une tasse de thé de qualité médiocre. Il vous faut y ajouter du piquant, une goutte de whisky qui pourrait donner envie d'y tremper les lèvres.
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Lun 18 Jan 2021 - 1:11
Une entrevue particulière.
Raphaël Crawford x Tobias Rapier
Il est perturbant. Mon interlocuteur, est quelqu'un de particulièrement surprenant, qui sait capter votre attention tout en ne vous mettant pas en réelle confiance. Je ne dis pas que c'est un mauvais professeur, bien au contraire. Tout ce qu'il me raconte, toutes ses remarques sont très constructives, et manifestent d'un homme probablement brillant, sûrement passionné de littérature, et de l'art de construire des phrases avec une alchimie agréable à lire. Sa façon de me regarder me met très mal à l'aise. Il ne le fait peut-être pas exprès, mais en tout cas je suis paralysé, comme s'il m'empêchait de bouger ou de faire le moindre geste comme lever la main banalement ou tenter de m'asseoir sur le siège devant moi. Je ne fais qu'acquiescer à ses remarques totalement fondées et justifiées, en le toisant de mon regard noirâtre.
Son regard est à vrai dire similaire au mien à quelques points prêts : nous avons seulement la couleur des yeux qui se ressemble. Dans son regard, ressort une telle confiance en lui, une telle prestance, que c'est même incroyable à ressentir. Comment pouvons-nous avoir dans une situation pareil un tel oxymore ? Mais en tout cas, je compte bien prendre un maximum d'informations malgré ma timidité totalement visible par le Professeur, afin de corriger ma rédaction au maximum pour mettre toutes les chances de mon côté. Il m'est impossible de rater une occasion pareil, les fédéraux, c'est le boulot de ma vie. C'est un engagement, un crédo, une mentalité quotidienne à adopter. Depuis tant d'années, j'attends ce moment avec impatience, LE moment où je peux enfin étudier et apprendre tous les aspects avec précision et profondeur de la criminologie. Je ne vais pas me laisser freiner avec cette histoire de mauvaise rédaction, et de qualité de thé médiocre ! Je veux avoir la chance d'avoir en ma possession ce bon whisky pur malte. Cette goutte, qui pourrait probablement changer mon avenir car mes deux professeurs disent vrais : Je ne pourrais aller loin avec mes rédactions, surtout dans ce milieu.
La dernière réplique du brun ténébreux changea radicalement mon regard. Un regard apeuré, passe à un regard motivé et plus déterminé que jamais. Il n'enleva pas certes cette timidité profonde me paralysant, mais une sorte de lumière s'éveilla en moi et me donne l'envie et l'inspiration de sortir de ma zone de confort. J'ai toujours su que ma plume écrite n'était pas la plus belle, et la plus captivante. C'est un fait, mais je me suis toujours reposé sur mes acquis et mes capacités à avoir un raisonnement "hors normes" qui a toujours plu à mes Professeurs antécédents. Cette façon de raisonner, m'a toujours permis de survoler et de mettre de côté la partie "rédaction de mes sujets". Mais, c'est terminé.
- Je.. je suis totalement d'accord av...avec vous Monsieur. J'aimer...j'aimerai si possible écouter vos conseils ? Que... que puis-je changer pour que mes mots à l'écrit ne soient plus qu'une simple tasse de thé..? Je... je veux comme vous l'avez dit, ajouter ce "piment" avec quelques gouttes d'un bon pure malte... Dis-je en avalant ma salive à plusieurs reprises, tout en fixant le Professeur devant moi.
Les mains moites, je dépose rapidement mon sac au sol en y saisissant un calpin et un crayon gris. L'homme face à moi ne m'a toujours pas donné la permission de m'asseoir, par politesse et automatisme, je reste toujours debout face à ce dernier. J'y suis allé un peu fort sur le coup... On parle quand même simplement de conseils pour rattraper mes lacunes en rédaction, et je me mets dans tout mes états. J'ai vraiment un sérieux problème avec ça, et vu la tête du Professeur - que je n'arrive absolument pas à décrypter -, je pense très clairement qu'il l'a remarqué. Ce qui me gêne bien évidemment encore plus.
- Dés...désolé de vous brusquer ou de paraître bizarre Professeur... Je veux juste... je veux juste réaliser mon objectif, que je me suis fixé depuis mon plus jeune âge. J'ai bossé des années entières, et ai fait beaucoup d'efforts et de "sacrifices" pour en arriver là. Je veux réussir, je suis tout ouï pour ce que vous avez à me dire.
On peut noter un net changement dans mon comportement tout au long de ma phrase. Un début très timide, une fin déterminée. La présence du professeur qui me gênait et me mettait mal à l'aise au début, semble me booster et me donner envie de me surpasser. Une telle prestance, me pousse à me bouger le cul et à lui montrer que non, je ne suis pas un minable. Il me consacre quelques minutes de son temps probablement précieux, ce n'est pas pour lui faire le même schéma désastreux que la plupart des élèves doivent probablement lui faire pendant ses heures de permanence au soutient scolaire - surtout la gente féminine je présume -.
Je le regarde alors, crayon en main prêt à noter sur mon carnet. Je suis tout ouï, je vous écoute professeur.
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 55 ans
Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Mar 19 Jan 2021 - 17:48
Une entrevue particulière
Feat : Raphaël
L'étudiant demeure à une distance respectable de cette chaise qui pourrait être la sienne s'il en avait l'envie. S'il était habité par assez d'audace pour se donner seul cette permission qui ne lui a toujours pas été accordée. Un spectacle charmant dont Tobias ne se lasse pas. Il n'a pourtant rien dit de particulier, sinon énoncé à voix haute une vérité dont la professeure de ce jeune homme lui avait déjà fait part. Monsieur Crawford peine à retrouver ses esprits, quand il ouvre la bouche c'est uniquement pour se mettre à bafouiller ce qui ressemble à un mélange de sentiments qui finalement donnerait presque la nausée à Tobias.
Ce jeune homme qui lui fait face peine visiblement à ne pas s'étouffer avec sa propre salive. Il serait aisé de mettre fin à cette sinistre scène qui se joue dans ce bureau, mais pourtant l'anglais ne prononce pas un mot. Ce rendez-vous se montre déjà bien plus intéressant que n'a su l'être le précédent. Il a accepté d'aider cet étudiant si ce dernier daignait se présenter à lui, n'a pu refuser un tel service à sa collègue. L'enseignement est une vocation qui ne se prête que très peu au jeu de l'approximation. Monsieur Crawford agit, se sert du sol comme table pour y poser son sac. Tire de ce même sac un calepin et un crayon, visiblement prêt à noter ce qui va être une bien étonnante dictée. Non loin de se liquéfier pour finir son existence sous la forme d'une flaque de sueur et de bave, l'enfant cesse toutefois de s'agiter.
Tobias ne loupe rien de dires de ce dernier lorsque celui-ci se lance dans une diatribe faiblarde qui se fait finalement déterminée. Cours de criminologie, cursus de droit... Un futur souhaité dans les forces de l'ordre. Un poulet savant. Rien de transcendant mais pourtant la passion de ce jeune homme vibre dans le bureau du professeur de littérature. Tobias sent qu'un sourire inconvenant n'est pas loin de lui échapper. Mentalement il gratifie son vis à vis d'un nouveau bon point, le troisième, puis s'efforce de conserver son flegme. Soulage sa tasse à thé finement ouvragée d'une nouvelle gorgée de bourbon. Tout ces bons points qu'il offre à ce jeune homme sans jamais les mentionner à voix haute peuvent disparaître sans crier gare à la première erreur que commettra l'étudiant.
Stylo et carnet dressés, prêt à retranscrire tout ce qui finira à un moment ou un autre par quitter la bouche de l'anglais, le gamin semble n'attendre que le savoir qu'il espère voir le britannique lui offrir.
Qui sait ce que monsieur Crawford pourrait bien noter ainsi éprit de cette frénésie qui est la sienne. Une recette de cuisine douteuse, l'édito du dernier Playboy magazine, le message secret dissimulé dans le biscuit chinois que le professeur a mangé la veille pour accompagner son repas ? Tant de possibilités et si peu de temps avant que cette permanence que lui impose l'université ne voit enfin sa conclusion arriver. La cervelle émoussée par l'abus de whisky du britannique frémit à cette idée. Son nez se fronce, sa bouche se pince dans un rictus qu'il souhaite naturellement dédaigneux. Puis L'évidence, celle qui a été oubliée en cours de chemin éclate sans crier gare.
-Vous n'êtes pas un de mes élèves.
Le doute s'installe.
-Ne notez pas ça ! Je ne vais pas vous faire la leçon, vous n'êtes pas venu ici pour ça. Ce qu'il vous faut c'est un coup de pied aux fesses que le règlement de l'université ne m'autorise pas à vous donner.
Il grimace, le gamin fait de même. Le malaise fait son nid tandis que l'érudit au vocabulaire défaillant fixe son crayon. Une hésitation qui dure plus longtemps qu'elle ne le devrait. C'est un échange stérile qui se joue dans cette pièce. Une collaboration dont les fruits sont incertains. Une des mains mutilées de l'anglais s'abat avec fracas sur le sous-mains de son bureau et ses doigts entament une mélodie qui se joue au tempo de l'agacement. Son regard noir tombe sur l'étudiant toujours aussi fébrile.
-Vous ne connaissez vous même pas la raison de votre présence dans cet endroit. Je n'ai pas de baguette magique qui rendrait votre manque de vocabulaire moins insupportable. Ne vous reste que le travail. Un peu d'imagination pour voir ce qu'il peut être compliqué de percevoir.
Le tueur attrape sa tasse.
-C'est comme un jeu. Dix mots pour décrire le factuel. Cela peut paraître beaucoup, mais ce n'est finalement qu'un échantillon de cette langue riche qu'est la notre. Je commence, vous prenez la suite. Si vous réussissez, vous gagnez le droit de vous asseoir sur la chaise.
Il ne mentionne pas la possibilité d'un échec. Tout deux connaissent les conséquences que cela impliquerait. Le chasseur désigne sa tasse, l'objet de son choix.
-Petite.
Le premier est facile et peu intimidant. Un sourcil britannique se hausse avant que les qualificatifs ne se suivent sans avoir l'audace de se ressembler.
-Fragile, personnelle, singulière...
Il tourne l'objet à l'effigie du dernier bébé royal britannique.
-Kitsch, légère, britannique, illicite.
Tobias vide le thé alcoolisé contenu dans l'objet, penche ce dernier pour en montrer l'intérieur à l'étudiant.
-Sale.
Il retourne l'objet pour le poser contre une copie.
-Vide. Il se peut que vous me jugiez tricheur, disons simplement que je créé les règles de ce jeu qui est le mien au fil de la partie. À vous maintenant. Du factuel. Dix mots pour parler de ce vaste sujet qu'est la professeure Orwell.
La professeure de criminologie a bon nombre d'admirateurs dans les environs. De tout âges ces messieurs et même parfois quelques demoiselles se perdent dans la contemplation de la jeune trentenaire.
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Mer 27 Jan 2021 - 17:41
Une entrevue particulière.
Raphaël Crawford x Tobias Rapier
Si je pensais que cette entrevue allait se dérouler ainsi. Le Professeur Rapier a la bonne manie de mettre mal à l'aise les gens, ou bien alors de faire en sortes de taper dans mon égaux. Pourquoi mon égaux ? Car tout ce que ce dernier dit est totalement vrai. Oui, ce n'est pas un sorcier de Poudlard, prêt à dégainer sa baguette magique pour me donner des facultés que je n'ai pas. Il ne peut pas non plus, bosser à ma place. C'est à moi de plonger ma foutu tête dans des bouquins pour emmagasiner un maximum de vocabulaire, et donc pouvoir enfin ressortir des textes et commentaires qui valent le coup d'œil. J'ai le nécessaire intellectuel pour ça, mais mon gros soucis est que je n'ai pas de réelle passion pour la lecture. Lire des rapports d'enquêtes, de retranscription du médecin légiste et tout ce qui touche au domaine judicaire, de la police en général... J'aime lire, ce genre de choses. Mais lire des histoires inventées par des auteurs, sans me donner un réel but, m'instruire dans un domaine qui m'intéresse ou autre, j'ai du mal. Mon père avait à l'époque essayé de me faire lire une célèbre écrivaine de romans policiers. Une dénommée Mary Higgins Clark. Les histoires sont passionnantes, l'engouement est intense et le fil conducteur donne envie d'être lu, mais c'est pareil. Je n'ai pas cette flamme, ce suspense, cette émotion que j'ai en regardant une série par exemple.
Et ce débat, "séries/films versus romans" est pareil pour les mangas et animés. Je préfère regarder, que lire c'est comme ça. Probablement la nouvelle génération ? Trop flemmarde à l'idée de passer du temps à lire, à se concentrer sur la manipulation élégante qu'a un écrivain avec sa plume, de manier les mots à sa façon. C'est peut-être triste, mais malheureusement c'est comme ça. Je n'ai pas une famille qui aime lire, ni un entourage. Moi et mes potes, c'est plutôt une bonne série Netflix plutôt que se taper des heures au club de lecture du coin. Loin de moi l'idée de critiquer ou d'émettre un avis négatif sur ses personnes. Bien au contraire, c'est tout en leur honneur de faire ça. Au moins, ils n'ont probablement pas de problèmes pour édifier un beau commentaire de texte.
Les dires du professeur me captivent sans aucunes difficultés. Et les événements qui arrivent ne vont pas en ma faveur. Le ton et le regard du professeur, changea et m'intrigua tout particulièrement. Son idée de jeu m'enchante et me terrifie à la fois. En plus de ça, la récompense est "de gagner le droit de m'asseoir" ? Mon interlocuteur a probablement souligné le fait que je suis timide à tel point que je ne daigne m'asseoir ou même demander l'autorisation sans que ce dernier m'y invite avant. Ce dernier se lance dans une énumération d'adjectifs tout en jouant avec sa tasse de thé. Mais de qui parle-t-il à la fin ? De Madame Orwell, mon professeur de criminologie. Ca pour une surprise, ça l'est. En plus de cela, il faut que je m'empresse de décrire cette dernière avec un vocabulaire riche, du moins qui tient la route ? Comment vais-je m'en sortir. Mise à part dire, qu'elle est jolie, bonne, excitante ? Je peux pas lui sortir ça comme ça, c'est pas possible. Déjà dans un premier temps, je n'en n'ai absolument pas le courage. Mais en plus de ça, je pense que son regard noirâtre me fusillerai aussitôt, et m'expédierai dans les confins de l'enfer hors de cette salle de classe.
Un blanc, d'une bonne et longue minute s'installe alors. Mon regard, totalement paniqué, lorgne la pièce avec hésitation, sans vraiment savoir quoi sortir. Ne pas me focaliser sur son physique, je devrais comme dirai un maître Jedi. Mais, je n'ai pas le bagage dans ma cervelle pour ressortir quelque chose qu'attend m'sieur Rapier. Je ne veux pas le décevoir, ça c'est sûr et certain. Je ne veux pas lui faire perdre son temps, je ne veux encore moins le mettre en rogne car je pense que je passerai vraiment un sal quart d'heure, et je veux encore moins que Madame Orwell soit au courant de cette entrevue, vraiment pas. Si elle le sait un jour, si elle sait que le professeur de littérature m'a demandé de la décrire, et que j'ai sortis des inepties à son égard, je ne retournerai probablement plus jamais à son cour.
- Bon... Je dirai dans un premier temps... Jolie. Dis-je en entrelaçant mes doigts, comme signe distinct de stress.
- Élégante, intelligente, instruite... Réplique-je en devenant probablement de plus en plus rouge, mon regard laissant émettre un signal de détresse.
- Institutrice, pédagogue, gentille, aimable ? Lance-je sans vraiment quoi dire. Une dizaine de mots fusèrent dans ma tête, des mots que je ne devrais surtout pas sortir face au professeur.
- Sportive..... et séduisante. Finis-je, essoufflé comme si je venais de faire un marathon sur toute la ville.
Je n'ai sorti que des conneries. Mon regard toisa immédiatement le sol, comme totalement gêné par la situation. Institutrice, vraiment ? Sportive ? Qu'est-ce que je peux dire des conneries sans déconner. Rien ne va, mise à part dire qu'elle est belle et que j'aimerai bien l'avoir dans mon lit comme 90% des étudiants, rien ne ressort de ce jeu sûrement calculé pour me sortir de ma zone de confort par le professeur. Il va probablement être déçu, il va très sûrement m'envoyer chier en me disant de ne pas me faire perdre du temps. Au mieux, il va peut-être me dire d'aller lire des livres pour enrichir mon vocabulaire, et de revenir quelques mois plus tard.
- Désolé.. Vous... Je ne savais pas trop quoi dire... Vous m'avez pris par surprise.. et..et honnêtement là je...
Lamentable.
- Je suis désolé de vous faire perdre votre temps Monsieur. Je pense que je devrais plutôt écouter quelques conseils que vous avez à me donner pour enrichir mon vocabulaire, ou faire des efforts sur la conception des phrases... je sais pas ?
Je suis lamentable. Mon discours est lamentable. Mon appréhension quant à la réponse de ce dernier se vaut immense. Le stress parcoure mon corps, comme si j'étais entrain de passer un examen. J'ai tellement peur qu'il soit déçu, et surtout qu'il refuse de m'aider par ennui ou quelque soit la raison.
Le plus gênant, serait que Madame Orwell passe dans les couloirs à proximité de la pièce, et écoute notre dialogue. Je pense que je ne m'en remettrai jamais.
Juste avant que Monsieur Rapier se mette à parler, un rictus s'échappe de ma gorge en y laissant quelques mots.
- Si.. on peut garder... garder ça entre nous Monsieur... Je vous en serrai fortement reconnaissant...
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 55 ans
Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Jeu 28 Jan 2021 - 12:09
Une entrevue particulière
Feat : Raphaël
Le silence fait son nid. Cela confirme à Tobias qu'il vient de pointer du bout de sa langue acérée un sujet des plus délicats. Ce petit jeu se fait plus amusant au fil des secondes. L'anglais demeure toutefois de marbre, ne prononce pas un mot pour mieux profiter du spectacle à venir. Impassible et imperméable à toute émotion parasite, il se contente de fixer l'étudiant de son regard le plus noir. Le chasseur attend que cette proie s'exprime à nouveau, pour mieux refermer son piège autour de ce jeune homme dont il est incertain qu'il trouvera dans cet endroit l'aide qu'il était venu y chercher.
Monsieur Crawford se lance et débute également en citant l'évidence. La professeure de ce jeune homme est en effet jolie, donne sans aucun doute des idées peu catholiques à certaines des personnes qui évoluent sur le campus. Candeur malhabile et angoisse se mêlent chez celui qui lui fait face et qui peine à se sortir de ce qui ressemble à une impasse. Le gamin rougit furieusement tandis que les qualitatifs s'enchaînent et fatalement se ressemblent. Ce jeu n'est pas que cruel, il permet également au britannique de percevoir l'étendue des dégâts. Le tueur se retient de ne pas grimacer lorsque le terme institutrice se fait entendre. Deux possibilités se dessinent alors à l'horizon : Raphaël est-il stupide ? Ou souffre t-il simplement d'un total manque de vocabulaire. Dix mots. Dix petits amas de lettres, si peu pour décrire une personne. Tobias serre les dents, ne prend même pas la peine de se fendre d'un sourire mesquin quand la chute de cette histoire lui confirme ce qui était prévisible.
Le petit en pince pour sa professeure. Il n'est certainement pas le seul à se sentir à l'étroit dans son boxer lorsque celle-ci est dans les environs. Tobias demeure de marbre face aux charmes de sa collègue, préfère ce qui se trame dans les cervelles à ce qui s'offre aux regards de tous. Pour agir sur le bas ventre du tueur, il faut savoir titiller son esprit. L'homme a cette audace, celle de se juger brillant sans chercher à dissimuler cet état derrière une fausse modestie. Il recherche naturellement cette qualité chez ceux pour qui il pourrait décider d'ouvrir son lit. Et les cuisses par la même occasion.
Les bafouillements signent leur grand retour tandis que monsieur Crawford vient de perdre tout ces bons points qu'il ignorait avoir gagnés. Ce garçon prévisible se fait fatalement ennuyeux. Tobias n'aime pas l'ennui, un état qui peut pousser à faire des choses stupides auxquelles un esprit sain ne songerait même pas en temps normal. L'anglais se fait violence pour ne pas signifier à ce jeune homme que la porte est juste derrière lui, et que leur entretien vient de toucher à sa fin. Il lui suffirait de dire à sa collègue que cet étudiant dont elle lui a fait don n'était rien de plus qu'une cause perdue. Monsieur Crawford s'excuse, visiblement conscient de la médiocrité dont il a fait preuve durant ce qui a pu lui sembler être un exercice cruel et sans véritable intérêt.
Le chasseur ouvre la bouche, prêt à se faire cassant pour mettre fin à cette scénette qui sombre vers l'absurde. Mais avant qu'il ne puisse prononcer le moindre mot, la volaille en devenir s'enquiert des répercussions que pourraient avoir ces quelques mots qu'il a prononcé au sujet de sa professeure.
-Votre professeure se sait déjà charmante. Rien de ce qui vous venez d'affirmer dans ce bureau ne doit lui être inconnu. Même si certains de vos choix m'ont semblé être... discutables.
La tension se fait palpable. L'étudiant se reprend, quémande à nouveau. Les joues rougissantes, la voix tremblante et les mains agitées de spasmes angoissés le gamin fait peine à voir. Tobias lève les yeux au ciel avant que sa voix rauque ne résonne dans la pièce.
-Je ne fais pas dans le conventionnel. En tout cas pas s'il m'est possible de l'éviter. Il est évident que je ne dirais rien de notre entretien à la professeure Orwell. Je n'écrase pas mon prochain de manière gratuite.
En tout cas plus maintenant.
-Votre manque de vocabulaire est un handicap dont vous ne vous débarrasserez pas sans travail. Je pourrais vous conseiller d'ouvrir un livre. Votre copie et ce qui sort de votre bouche depuis que vous êtes entré dans mon bureau me donne l'impression que le dernier roman que vous ayez pu ouvrir était Oui-Oui à la plage.
Un regard vers sa montre lui indique que la fin de sa permanence approche. Il ne peut se permettre de s'attarder plus que nécessaire à l'université aujourd'hui. La nourrice d'Alice lui a demandé de venir plus tôt pour récupérer sa fille, la femme ayant mentionné un rendez-vous médical quelconque pour excuser sa défection. Le brun fixe ce jeune homme venu ici pour obtenir un peu d'aide. Il ne donne pas de cours de soutien et l'avait bien précisé à sa collègue. La professeure de criminologie a malgré tout su user d'arguments plus marquants que son décolleté, est parvenue par un presque miracle à arracher un peu de patience à l'anglais. Il se caresse le menton, laisse sa main glisser le long de son nez, pincer son arrête nasale un bref instant tandis qu'il gamberge pour trouver la manière adéquate d'expliquer à ce garçon qu'il ne peut rien faire pour lui.
-Monsieur Crawford. Permettez moi de vous offrir une certitude, née de mon expérience personnelle. Nul ne peut vous imposer l'excellence. Pas moi, même pas la professeure Orwell ou encore votre famille. Vous êtes le seul à disposer de ce droit, celui de vous forcez à la perfection constante. Mais sachez que personne n'y parvient vraiment. Certains, la plupart de vos comptemporains apprendront même à se satisfaire de leur médiocrité. Je ne donne pas de cours de soutien et des obligations personnelles vont bientôt me pousser à mettre un terme à notre entretien. Amphi B3 demain matin, à 8 heures. J'ai des premières années.
Tobias attrape un livre posé sur un des coins de son bureau, se dresse pour l'apporter en mains propres au jeune homme qui finalement a préféré rester debout. Marcel Pagnol contant la gloire de son paternel est un volume aisément compréhensible, une lecture fluide qui convient même aux moins érudits.
-Vous avez le droit de ne pas aimer lire. Cela doit rester un loisir, même si dans votre cas il va falloir que vous puissiez vous faire violence sur ce point. Lisez les trois premiers chapitres sans tricher en allant à la recherche d'une fiche de lecture déjà rédigée. Ne soyez pas en retard. Et en guise de devoir je vous demanderais une liste des sujets qui vous font vibrer.
Je pense avoir dis une belle énumération de conneries. Ca c'est sûr, enchaîner autant de ce qui ressemble à des adjectifs pour dire autant de bêtises, c'est franchement pas mal. Le regard du professeur me toisant m'en dis long sur cette petite tirade médiocre. Je le contemplais alors, de haut en bas, les joues rosées à cause de la montée de stress qui emporte mon corps. Comment vais-je me sortir d'une telle situation ? J'en sais trop rien. Je pense avoir gâché mon unique carte, de pouvoir redonner une vie à mes écris, à mon expression écrite. Monsieur Rapier me relooke de haut en bas, comme si j'étais un demeuré, et ça se comprends. Mon langage est malheureusement pour moi, le même à l'écrit et à l'oral. De ce fait, sortir des termes comme ça sans y réfléchir un minimum pour qualifier une personne qui se trouve probablement être mon fantasme dans le campus est fortement dérangeant. Je pense que l'expert en littérature l'a bien compris, et s'en ai joué pour voir si j'arrivais à sortir de ma zone de confort, ce qui est bien évidemment un fiasco total. La déception se lit dans le regard noir de mon interlocuteur, qui daigne enfin ouvrir la bouche, laissant mon corps se crisper durant toute son élocution.
Ce qu'il avance, est une bonne claque, mais vrai. Ce dernier commence à me rappeler que la professeur Orwell savait qu'elle est belle, on le sait tous. Il en profite pour me rappeler que j'ai un réel handicape, ce manque de vocabulaires et d'enrichissement de mon parlé ainsi que de mon écrit est une réelle faiblesse pour mes études et surtout le travail qui ouvre potentiellement ses portes à mon avenir. Ce n'est pas comme ça que je vais y arriver, c'est certain. Ce n'est pas en me tournant les pouces que je vais pouvoir atteindre l'objectif que je me suis fixé. Ce n'est pas en regardant après toi le chaos sur netflix que je vais enrichir mon vocabulaire, ou encore des animés Japonais comme l'attaque des titans. Comme mon père me dit souvent, "il faut que je me sorte les doigts".
Moi qui pensais que le professeur allait m'inviter à prendre la porte, et ne plus jamais revenir, sa proposition me choque. Demain, 8h00 pétante, Amphithéâtre B3 avec les premiers années ? La bouche bée, je regarde mon interlocuteur dans sa tirade comme si je ne comprenais pas sa réaction. Secouant ma tête, la moue surprise, je souris alors en secouant la tête plusieurs fois comme un attardé. Il me donne une chance, ce n'est pas question de la laissé passer et surtout, de ne pas le décevoir une nouvelle fois. Le torse bombé, essayant de me donné un air confiant, ce n'était qu'un air bien entendu et c'était franchement visible, je range rapidement mes affaires aussitôt dans mon sac posé sur la table - le sol - toujours restant debout, fixant Monsieur Rapier.
- Merci... mer..ci beaucoup Monsieur. Je... je n..vous décevrai pas... c'est promis ! Je ne vous...dérange pas plus... Bon..ne soirée, à demain..
Lâchant ces quelques mots en mettant mon sac sur mon épaule droite, quittant la pièce d'un côté soulagé, mais très peu fier de ma représentation en face du collègue de ma professeur de criminologie. Il est donc temps de rentrer, de lire les trois premiers chapitres de Monsieur Pagnol, "La gloire de mon père". La lecture de ces trois chapitres ne m'inspirent guères, et m'ennuient totalement. Mais bon, on ne peut malheureusement pas tout aimé dans la vie.
[...]
Sept heures et cinquante cinq minutes. Me voilà devant l'entrée de l'amphithéâtre "B3". Le groupe d'étudiants littéraires me regardent arriver, comme si j'étais un ovni. Les saluant alors, toujours aussi timide, le livre du Marcel en main gentiment prêté par un de mes voisins, je me contentais alors d'avancer, au fond de ce qui s'apparente à une foulée d'étudiants désordonnée, attendant patiemment le professeur.
Huit heures à ma montre, je remonte lentement mes iris en avant, toisant vraisemblablement l'instructeur de littérature qui fait place, me lâchant un sourire que je qualifierai de... gênant envers ma personne. Dans le sens, où le fait qu'il me regarde comme ça, comme s'il s'amusait de la situation, et de ce stress très sûrement lisible sur les traits de mon visage, me gêne énormément.
- Hey... Salut beau brun, t'es nouveau dans classe ?!
Qui ? Moi ? Une étudiante s'adresse comme moi de la sorte ? Alerte rouge - référence à mon visage devenant rouge -, au secours !
- Sa..salut. Non non, je vi..je viens juste assister au cours, j'ai que...quelques lacunes en rédaction.. Du coup...ben... le prof' m'a dit d'passer.
Je devrais apprendre le mandarin, ça serai facile pour moi je pense. Vu mon expression orale...
- Moi c'est Jenny ! Passe moi voir quand tu veux, je te donnerai des cours... particuliers...
Tout ça en glissant un numéro dans ma poche ? Je suis pas Brad Pitt moi ! Qu'est-ce qu'elles ont toutes avec moi sérieusement ? Je suis tout maigre, tout timide, et j'arrive encore à attirer le sexe opposé au mien ? Je ne comprends décidemment rien en l'attirance physique. Je viens de remarquer, que nous étions les deux derniers devant la salle. La jeune fille s'avança vers l'entrée de l'amphi, tout en disant bonjour à son professeur. Ce dernier, lui rétorque et me fit les gros yeux, me disant quelque chose que je peine à écouter tellement ce regard m'a foutu la trouille. Effectivement, ça a eu son... effet.
[...]
Deux heures. Deux heures de cours avec Monsieur Rapier. Quel...ennuie. Je ne pensais pas qu'un cours avec ce dernier serait une source perpétuelle d'ennuie sans fin, je n'y voyais plu le bout du file. Le cours est en soit... intéressant la première demi-heure. Sa façon de nous décrire en détail l'inspiration de Pagnol, la façon dont il utilise les mots pour décrire son enfance et ses escapades avec son père est au début intéressante et enrichissante. Mais, au fur et à mesure que le cours avance, ça en devient si long, que je peine à rester éveiller par moment. Je fais bien évidemment tout pour ne pas que ça se remarque, et prend la peine de noter un maximum sur le cour, car oui, le professeur fait en quelques sortes de la "charité" à mon égard, même s'il dit le contraire car il me laisse l'opportunité de voir son étude, et sa classe. Je ne peux me permettre d'être médiocre, pas aujourd'hui.
Ces deux petites heures de cours, consacrées uniquement à trois chapitres d'un libre m'ont permis de comprendre, l'inspiration de l'auteur mais aussi, d'avoir un point de vue nouveau sur l'expression écrite des mots. Le professeur de littérature a plusieurs fois, fait référence à mon cas en demandant des formulations de phrase pour décrire telle ou telle situation, des synonymes ou adjectifs pour décrire telle ou telle action. Son regard, qui se déposait sur le mien à ces instants clefs, me le faisait bien comprendre en tout cas. Il ne m'a par ailleurs, pas interrogé une seule fois. Normal, je ne suis pas son élève après tout.
L'expert en littérature invite les élèves à quitter la salle, leur demandant de lire les trois prochains chapitres pour le prochain cour. Dernier de la salle, je descends avec appréhension les marches de l'amphithéâtre, pour joindre ce dernier qui semble m'attendre de pied ferme. Je lui souris, timidement mais en guise de politesse, tout en hochant la tête.
- B..bonjour Monsieur Rapier... Je vous re...remercie vraiment de m'avoir donné cette... cette opportunité. J'ai beaucoup aimé votre cour... il a...été enrichissant pour moi. J'ai pris... beaucoup de notes et m'y pencherai dessus... rapidement merci.
Je dois par ailleurs lui rendre mon devoir ! Plongeant vivement ma main dans mon sac, sortant une feuille simple avec une écriture soignée et appliquée, pourtant absolument pas agréable à lire. Déposant alors cette dernière sur le bureau du protagoniste, je le toisais alors, tentant d'analyser avec intérêt ses différentes réactions.
- Voilà ce que vous m'avez demandé...
Il m'a demandé une liste de sujets qui me font... vibrer. J'ai essayé d'être honnête, sans pour autant dévoiler ma personnalité qui n'est absolument pas franchement elle, intéressante. Voilà les thèmes principaux inscrits sur la feuille.
"La criminologie (et tout les aspects police/judiciaire du métier de flic), Le sport, Les nouvelles technologies, Le cinéma La séduction, du moins l'art de comprendre pourquoi telle ou telle chose, agit d'une façon bien précise sur la personne d'en face, et a telle réaction sur son corps ou ses émotions, La femme dans sa globalité, La banalité."
Je ne cerne pas l'utilité de cet exercice pour m'aider dans mon problème. Mais la personne se trouvant en face de moi, a l'air très intelligente. Malgré que ses cours soient d'un ennui extrême, je doute par ailleurs qu'il face et ne laisse les choses au hasard. Je suis stressé, mais bien curieux de ce qu'il va pouvoir me dire.
D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'il va en penser... Je n'ai énoncé que quelques sujets que j'aimais bien traité dans ma propre tête, lors de mes sessions de sports où je me parle à moi même, sans réellement développer. Je restais alors, une nouvelle fois debout, attendant que Rapier finisse de lire ma copie. Je n'arrive pas à discerner à ce moment là les traits du visage de l'homme, je n'arrive donc pas à appréhender ses possibles réaction ce qui ne manque pas de me faire stresser encore plus.
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 55 ans
Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: Une entrevue particulière. [Raphaël Crawford x Tobias Rapier] Dim 7 Fév 2021 - 15:08
Une entrevue particulière
Feat : Raphaël
Huit heures. Il a encore sur le bout de la langue l'amertume de ce café que lui a offert la nourrice d'Alice tandis qu'il ouvre la porte de l'amphithéâtre. Aujourd'hui, comme chaque mercredi il ira récupérer sa fille en début d'après midi après avoir prit le temps de déjeuner sur le pouce dans sa berline. Ensuite ils devront tout deux faire les courses car le réfrigérateur ne sait se remplir seul. Tobias a apprit au fil des semaines à gérer ce quotidien auquel il n'avait réellement pu se préparer. Père célibataire. Le calme qu'il aimait entretenir, une organisation qui ne laissait aucune place à la nouveauté s'est bien vite retrouvé chamboulé avec l'apparition de ce nouveau statut social qu'il n'avait pas vu arriver. Ses journées se font marathon, presque parcours du combattant face à l'adversité.
D'une oreille distraite il tente de saisir le contenu des discussions des étudiants qui se sont accumulés devant la porte. Il opine du chef à intervalles réguliers pour répondre à sa manière aux salutations brèves dont on le gratifie. Sa fatigue transparaît sans mal sur ses traits. Cette nuit encore il a peiné à trouver le sommeil. Lorsque sa fille dort, lorsque la lune brille dans ce ciel de velours qui a dérobé la place au jour ce sont ses pires souvenirs qui reviennent le hanter. Nuls cauchemars n'ont cette audace, celle de vouloir rivaliser avec une triste vie de sang et de peur. Une vie hantée par des monstres. Des créatures qui ne sont pas toujours dotées de crocs ou de griffes acérées.
Puis enfin il passe devant lui, son image s'imprime dans le regard noir du chasseur lorsque ce dernier croise celui qui lui est presque semblable. Tobias était presque parvenu à oublier l'existence de ce garçon. Garçon en pleine discussion avec une jeune femme que l'on pourrait qualifier de jolie. Les lèvres du britannique se pincent pour adopter sans difficultés le pli de la mesquinerie.
-Au moins ce serait légal.
Il marmonne, se moquant lui même de la légalité d'une quelconque relation entre un étudiant et sa professeure favorite. L'âge n'est qu'affaire de chiffres, une broutille lorsqu'il s'agit d'amour. Le chasseur songe à son doux libraire qui était de presque vingt ans son cadet. Parfois les gens se retournaient sur eux dans la rue, ou même lors de leurs sorties à deux. Le blond déjà mal à l'aise avec cette homosexualité qu'il n'avouait qu'à certains de ses proches vivait mal ce genre de situation, tentait toujours de se faire plus petit qu'il ne l'était déjà. Tobias attend que le dernier de ses étudiants franchisse le seuil de l'amphithéâtre, puis enfin referme la porte derrière le dernier. D'une main souple il camoufle un bâillement qui manque de lui démantibuler la mâchoire. Puis enfin il se tourne vers cette salle à moitié vide qui lui fait face. Chaque cours est un spectacle, une démonstration qui se joue toujours sans rappel.
L'anglais avance vers son bureau, y dépose sans plus de cérémonie sa sacoche en cuir. Du bout des doigts il fouille l'intérieur de sa veste, prémices d'une mauvaise habitude qui parfois fait encore sourire ses élèves. Une unique lampée passe de la flasque à sa bouche, glisse dans le conduit de sa gorge et efface le souvenir de cette tasse de mauvais café bue un peu plus tôt dans la matinée. Il range l'objet. Puis se lance.
-Bonjour jeunes gens.
Plus jeune, avant de passer l'âge de la vingtaine, le britannique se rêvait rock-star. La lucidité de ce monde qui l'entourait l'avait alors bien vite rattrapé. Mais finalement sa profession ne diffère pas tant avec ce qui a pu être des rêves de grand enfant. Son public se fait tout aussi docile qu'une masse de groupies mais le dispense toutefois des traditionnels jets de sous-vêtements.
[...]
Le cours s'achève sur une note routinière, et donc fatalement satisfaisante pour le britannique. L'homme peu loquace en dehors des heures de classes le devient facilement lorsqu'il s'agit de donner un peu de grain à moudre aux cervelles ravagées par les écrans des étudiants. À présent ils sont tous partis, enfin presque tous. Une seule exception, ce cadeau fait par sa confrère. Par moment il a glissé un regard voulu neutre mais pourtant pas dénué d'amusement vers celui qui finira sans aucun doute flic, tout en étant moins ignare que les autres porteurs d'uniforme. Monsieur Crawford ne s'est pas endormi, c'est déjà une bonne chose.
Monsieur Crawford qui peine toujours à aligner deux mots sans donner l'impression de s'étouffer avec sa propre langue. Le tueur se contente de lever les yeux au ciel comme seul commentaire à ce qui est en train de se passer, attrape le feuillet donné par le jeune homme sans rien répondre à ce dernier. Tobias sait bien que ses cours ne sont pas ce qui se fait de plus stimulant dans cette université, il devine donc sans mal que tout ce qu'est en train de déclarer l'étudiant en criminologie n'est que courtoisie à défaut d'être sincérité. L'anglais se mord la langue pour ne pas dire à Raphaël que le mensonge est le plus vilain de tout les vices, laisse son regard noir glisser sur la feuille. La graphie est brouillonne, peut être moins que sur cette copie dont sa collègue lui avait offert la lecture. Il impressionne donc ce jeune homme, suffisamment pour pousser ce dernier à faire quelques efforts supplémentaires.
La liste est prévisible mais pas dénuée d'amusement. Le professeur se fait violence pour ne pas sourire. Tobias s'arme d'un stylo rouge récupéré au fond de sa trousse, ajoute quelques annotations.
La criminologie pourrait être une piste, le polar étant un genre très répandu. "Rayon polar à la librairie du centre. Demandez conseil au vendeur, code promo avec le nom de Rapier."
La seconde ligne ramène la première œuvre de Dan Brown à son souvenir. "Forteresse digitale ? Dan Brown. Prenez garde, rythme parfois lénifiant."
Il saute la ligne sur le cinéma, incapable de se remémorer un titre en particulier. Il faudrait qu'il en parle avec Scipion pour parvenir à conseiller l'étudiant sur ce sujet. La suite se contente de lui arracher un sourire, sincère cette fois. Si les femmes avaient un mode d'emploi, cela se saurait. Si l'anglais avait pu croire qu'entretenir une relation avec une personne partageant son sexe et son genre pouvait simplifier les choses, la vie lui a bien vite permis de saisir l'ampleur de son erreur.
Le dernier mot de la liste suffit à la résumer. "Vous maîtrisez l'art d'enfoncer les portes ouvertes."
Tobias range sa trousse, fixe une dernière fois le feuillet apporté par monsieur Crawford. Depuis le début ce jeune homme se prête sans mal aux règles de ce jeu que lui propose le britannique sans même en connaître les tenants et les aboutissants. Un jeune homme docile, armé d'une réelle motivation. Le britannique remet son devoir au jeune homme, ancre son regard un bref instant dans celui de ce dernier.
-Je me suis donné le droit d'y annoter quelques idées. Pour les femmes et leur fonctionnement je ne connais aucun ouvrage fiable. Si une telle œuvre existait elle s'arracherait à une telle vitesse que les presses ne sauraient tenir le rythme. Je n'ai qu'une règle de base à vous transmettre. Si une demoiselle vous regarde fixement, sans rien dire ni frémir, c'est que vous avez fait une erreur. Ou que celle-ci est morte.
Il force l'apparition d'un sourire sur son faciès fatigué, montrant là que cette invitation à la nécrophilie n'est finalement qu'un trait d'humour.
-Vous bafouillez un peu trop pour que cela soit acceptable. Mais votre présence aujourd'hui montre votre motivation. Une chose appréciable. Lisez un peu, appelez cette jeune femme qui vous a donné son numéro si elle vous paraît charmante. Mes cours sont ennuyeux. Cette filière ne créée pas de dramaturges. Parfois un professeur, un libraire ou bien un bibliothécaire. Une bonne partie des jeunes gens que vous avez vu aujourd'hui arrêteront de suivre cette option dans l'année. Un manque de motivation qui leur aura fait perdre une année si ce n'est plus. Lisez un peu, de temps en temps. Investissez quelques dollars dans un dictionnaire des synonymes. Apprenez à bien user de la ponctuation et vos notes remontront naturellement.
Il demandera à sa collègue les prochaines copies de Raphaël, fera de son mieux pour suivre la progression de ce jeune homme sans que ce dernier n'ait à le savoir.
Le cour du professeur de littérature était un peu ennuyant, je l'accorde totalement. Ce n'est pas à mon goût, tout simplement. Je ne fais pas partis des personnes qui aiment lire, je suis plus le genre de type pas très "fufut" qui passe son temps à regarder des séries débiles comme Élite ou compagnie sur la plateforme de streaming netflix. Lire est un art, c'est limite à mon sens un mode de vie, une façon de penser. Beaucoup de personnes affirment et disent que la lecture est primordiale pour le bon développement d'une culture générale, pour un bon enrichissement de son vocabulaire et aussi pour minimiser les fautes d'orthographes à l'écrit, ainsi que celles d'élocutions à l'oral. Je suis d'accord sur ces deux points, étant donné mes soucis de de syntaxe à l'écrit ainsi que ma capacité à l'orale sûrement proche du néant - et encore c'est pire que ça -. Ce que va sûrement me répondeur le professeur, se doit de s'encrer dans ma petite cervelle de moineau, avec quelques coups de marteaux pour ne pas prendre à la légère ses paroles, car je ne veux pas décevoir cette personne.
Monsieur Rapier, bien qu'il me donne toujours des frissons, cette boule au ventre lorsque je le regarde, ce sentiment de confiance en lui extrême qui me met mal à l'aise, est je pense quelqu'un de bien. Du moins, c'est ce que je ressens. Malgré le fait que ce dernier me fait littéralement flipper, il m'a accordé de son temps, et cela deux fois. Voir même, trois fois désormais. Entre le cours de soutient particulier qui s'avère être un fiasco à mon égard, son invitation à participer à son cour de littérature pour peut-être mieux comprendre l'univers des lettres, pour pouvoir peut-être me découvrir une passion ou quelque chose du genre ? Ou tout simplement pour me motiver à lire. Et, dans un dernier temps, le petit lapsus qu'il prend pour répondre au devoir qu'il m'a demandé de faire, alors qu'il pourrait plutôt passer son temps à rigoler avec ses collègues, draguer ma professeur de criminologie ou encore bien des choses... Mais ce dernier, daigne bien vouloir m'accorder ne serait-ce qu'une petite partie de son temps, ce qui me fait franchement très plaisir. Je ne vais quand même pas trop m'enflammer sur le grand cœur du professeur de littérature, il m'a tout de même l'air tordu surtout quand il me regarde en souriant, comme s'il voulait faire des choses que je ne saurai décrire à ma personne.
Mon regard toisa alors le professeur, s'armer de son stylo favoris, afin de lire les quelques lignes de mon devoir, comme demandé. Mes yeux, suivirent avec intérêt les coups de stylos déposés sur ma feuille, comme si ma vie en dépendait. Croisant mes bras contre mon buste tout en raclant ma gorge par timidité, mon pied droit tâtonnait le sol en guise de petit rythme audible dans tout l'amphithéâtre, comme m'impatientant du résultat.
La première réplique du professeur me fait alors ricaner sur le coup, puis frissonner à la fin. Il passe du coq à l'âne, c'est une sorte d'oxymore ? C'était fait exprès, un test peut-être ? J'abaissais mon sourire pour me reconcentrer sur la seconde tirade de l'adulte, déposant mon regard noir dans le sien, ayant ce même courage pour une fois, issue d'une seule source : la détermination. La détermination de réussir, et de m'améliorer, tout simplement. J'acquiesçais, prenant note dans une partie de ma tête de l'intégralité de ses conseils. Un petit sourire releva mes lèvres suite aux dires de ce dernier envers l'étudiante qui m'a donné son numéro. Ce mec est je pense, plus sympa qu'il n'y paraît. Il a l'air certes tordus, mais il doit avoir un fond déconneur, j'en suis persuadé. Il a su, avec ses mots, tout en restant proche de l'univers "du jeune homme remplit d'hormones" me mener la voie, pour ce qui était à la base le pourquoi de mon entrevue, si particulière avec ce dernier.
- Je-merci m'sieur. Je vous remercie réellement, je.. je vous mettrai dans votre bannette si vous voulez mes fu-futures copies, j'essaierai de suivre au maximum vos conseils, c'est promis ! De ce même chef, je m'en v-vais en direction de la bibliothèque. Donc... encore merci à vous, et à bientôt !
M'en allant en récupérant ma copine, saluant ce dernier d'un signe de tête vers l'avant. Ouvrant lentement la porte, je me retournais vers ce dernier qui me fixai continuellement, rabaissant mon sourire quelques petites secondes.
- Encore merci, bonne journée Monsieur Rapier.
Fis-je alors, claquant la porte de l'amphithéâtre, me dirigeant de ce pas vers la librairie du centre, profitant du code promotionnel gentiment donné par l'homme pour m'acheter les deux œuvres que ce dernier m'a proposé.