[Terminé] La belle et le timide. [Raphaël Crawford x Kada'an Ravewood]

La belle et le timide.

Raphaël Crawford x Kada'an Ravewood

Quelle idée de sortir ce soir. Tout ça, c'est à cause de mes parents comme d'habitude. "Raph, tu devrais sortir un peu tu nous inquiètes", "Raphou fais toi des amis, tu n'es pas prêt de revenir à la maison pour voir tes copains donc bouge toi : SORS !". Après un sacré lavage de cerveau, deux ou trois cachets d'aspirine à force d'entendre mes parents me le répéter, et un sentiment de solitude extrême je décide enfin d'accepter l'une des invitations qui me sont adressées. Quand mon collègue de classe me l'a proposé, a reçu une réponse affirmative... J'ai eu l'impression qu'il s'est complètement décomposé du visage. J'émets alors deux hypothèses : soit il ne voulait pas que je vienne mais il a proposé ça par simple courtoisie étant donné que tout le monde en parlait dans l'amphi' avant que le cour commence. Ou alors, il était très surpris que j'accepte sa proposition. En même temps tu m'étonnes, après tout les refus et les excuses utilisées pour refuser leur invitation, je comprend. Mais peut-être que ça va me faire du bien après tout de voir du monde, de sortir, de rencontrer pourquoi pas des filles ? L'alcool me permet de me libérer de toute ma timidité généralement - ou pas - et de me rendre plus à l'aise - quand tes potes de L.A sont avec moi, sinon c'est compliqué -. Ils vont dans un bar fréquenté par les étudiants de Beacon Hills, il paraît que l'ambiance est bonne et que les cocktails ne sont pas trop mauvais. Moi qui a l'habitude des grandes boites de nuit de Los Angeles, des barmans médiatisés sur les réseaux sociaux qui sont donc de très bons barmans, je pense que je vais être déçu mais bon ! Soyons fou de temps en temps.

20h00

Deux mecs de ma classe sont censés venir me chercher. J'ai décidé d'avoir une tenue plutôt classe, mais décontractée. Un blazer gris, un polo noir dessus ainsi qu'un pantalon gris de ville, et une paire de chaussures de la même couleur que mon polo. Par dessus le tout, une longue noir bien chaude pour ne pas choper la crève une fois sortis des bars, totalement bourré je l'espère. Pourquoi totalement bourré ? Parce que si je ne le suis pas, c'est que j'aurai passé une soirée de merde. En réalité je ne sais pas véritablement à quoi m'attendre. J'ai peur que ces mecs ne soient pas vraiment du même délire que moi, en classe ils n'ont pas l'air très intéressant. J'aime faire la fête avec mes amis, mais à la base j'aime bien me poser autour d'une table et de discuter de sujets plus ou moins vastes : de politique à l'univers de star wars, tout passe en début de soirée. Et ensuite, après des verres et des verres enchainés, les discussions deviennent de moins en moins tangibles, et c'est là que la soirée commence véritablement. Je n'aime pas boire pour dire "ouais j'suis bourré". Non, j'aime que cela vienne naturellement, et pas que ça soit un concours de mec qui se bourrent le plus rapidement possible. Je ne dis pas que c'est un mauvais style, je l'ai moi même fait en étant plus jeune, entre mes 16 et 18 ans. Mais désormais, cela ne m'intéresse plus du tout.

Un klaxon retentit devant mon loft, je m'empresse donc de finir de me coiffer et de m'habiller rapidement, pour rejoindre le groupe d'étudiants qui m'attendent dehors. Une fois sortis, je salue tout le monde d'un signe de mains légèrement rougit au niveau des joues avant de m'incruster derrière, au milieu de tout ce monde.

- S..salut tout l'monde ! Dis-je lamentablement.

- Yo Raphaël ! J'espère que t'es prêt à passer une bonne soirée ! Lance Zack, d'un ton plutôt sérieux.

- Ouais mon pote, on va s'déchirer la gueule ça va nous faire du bien ! Rétorque Chris d'un ton lui totalement débile et inconscient.

Je sens que je vais passer une bonne soirée... Direction le bar.

(...)

Une fois arrivé devant, un groupe de cinq personnes semblent nous attendre à l'entrée du pub/bar. L'un d'entre eux, une bouteille de whisky a la main est très clairement déjà déchiré. Je pense que le concept de "soirée étudiante", qui énonce donc le fait d'être en groupe n'est pas coutume dans cette ville. Ce dernier, totalement ivre me salue brièvement, mais j'avoue l'esquiver totalement car l'odeur de l'alcool mélangé au pétard me répugne d'un plus haut point en étant sobre. Tout le monde dit bonjour à tout le monde, il est temps de pénétrer les lieux.

Une fois entré dans ce qui s'apparente à un bar dansant, le leader du groupe nous invite à nous asseoir à une table, et de commander à boire. Moi qui voulait commencer par un double Kirin Fuji-Sanroku (un whiskey japonais) pour me mettre dans l'ambiance, et ensuite descendre sur un alcool plus bas de gamme style jack-coca pour bien aller, mes collègues ne semblent pas du même avis.

- Deux bouteilles de vodka et plein d'Red bulls s'teuplait ma belle ! Lance l'un des jeunes, la clope au bec. Et plus vite que ça hein ! Dit-il en s'exclamant avec les autres.

Whaouh. Je ne pense pas être bien tombé pour le coup. De un, il s'adresse avec une telle débilité que ça en est déconcertant, et de deux : deux bouteilles de vodka pour débuter ? Je ne suis clairement pas à ma place. Ici, nous sommes véritablement au cliché de l'étudiant totalement con qui veut juste finir avec une fille qu'il ne connait pas aux toilettes pour faire ses ébats avec, sans préservatif et donc se choper un bon sida ou une merde du même style, et rentrer chez lui l'air de rien. J'ai peut-être une mentalité de vieux con, mais je trouve ça particulièrement bête et sans intérêt. Et dire que je suis coincé ici toute la soirée, je suis pas dans la merde. Il y a seulement trois personnes de ma classe qui semblent eux aussi se faire chier, le reste des personnes je ne les connais pas et j'ai encore moins envie de les connaitre. Il faut absolument que je trouve une opportunité pour me barrer d'ici, et vite !

(...)

21h30

Voilà une heure que je suis ici, j'ai l'impression qu'il est deux heures du matin. L'heure affichée sur ma montre me donne froids dans le dos, il faut que je m'éclipse et en vitesse. J'enchaine alors deux verres à moitié remplis de vodka cul-sec histoire de me mettre dans l'ambiance - me donner du courage plutôt - pour faire semblant d'être alcoolisé et bête, pour me fondre dans la masse. Je fais alors signe à l'un des mecs pour lui dire que je vais sortir fumer, la clope au bec. Je me relève et prend vite le cap de la sortie, pour allumer ma cigarette dés ma sortie du bar. Un coup d'œil derrière moi, personne ne me regarde. Une fois que ces derniers relèveront le regard, ils ne verront plus personne devant le bar. C'est chose faite.

Je suis donc partis, tranquillement - en courant -, loin de toute cette population d'étudiants en manque de sexe et totalement cons. Je souhaite du courage à mes trois collègues qui semblaient très clairement se faire chier. Après tout je ne suis pas très loin de chez moi, rentrer en fumant deux ou trois cigarettes et en pensant à ma vie aussi passionnante que l'autobiographie de Steeve Jobs me va très bien.

21h50

Après un bon cinq minutes de marche, un bar attire mon attention. Le "Pink". J'en avais déjà entendu parler à la fac par deux ou trois personnes, il parait que c'est un bar super. L'ambiance y est apparemment "chill", les gens y sont gentils et le barman aurait un très large choix d'alcool. Au point où j'en suis ! Une fois ma cigarette écrasée et un coup d'œil dans le bar, je me lance après quelques secondes d'hésitations et entre dans ce dernier.

Effectivement ça n'a rien à voir avec le précédent. Une ambiance de jazz avec un chanteur, des couples assis de part et d'autre de l'établissement, des groupes d'amis discutant de tout et n'importe quoi, et un barman qui a la classe. Voilà ce que je recherche. Mes pupilles cherchent rapidement une petite place assez isolée pour ne pas me fondre dans la masse, lorsqu'elles rencontrent une demoiselle, de dos à la chevelure orangée entrain de service un couple. Cette dernière, secoue sa tête pour sûrement répondre à la négative à son interlocuteur, un magnifique sourire en bouche. Mes joues virent immédiatement au rouge, par timidité. Elle est vachement jolie.

Planté en plein milieu de la salle en fixant la serveuse, son regard croise le mien durant quelques secondes, que je suis déjà assis sur une table dans le coin du bar pour ne pas paraître idiot à son égard. Elle a un regard... indescriptible. C'est une sorte d'hypnose. On a envie de la fixer, sans jamais la quitter des yeux pour se laisser envouter par cette dernière... Mais d'un autre côté, en étant un bon trouillard, jamais je ne pourrai tenir ne serait-ce qu'une seconde.

Mon attention est attirée par la carte des alcools. Nous sommes samedi soir, il est stipulé que le bar ferme à 01h00 au lieu de 23h00 habituellement. Après un coup d'œil sur cette dernière, un French 75, cocktail à base de gin, de citron, de sucre et de champagne fera très bien l'affaire.

(...)

Il est bientôt 00h00, je suis désormais à mon troisième French 75. Je suis un peu alcoolisé, mais j'ai encore les idées claires. Après avoir enchainé tout cet alcool, et fumé quelques cigarettes en plusieurs allers retours à l'extérieur il est temps de vidanger. Après l'entretient de ma vessie effectué, une dernière cigarette s'impose ! Je continue de m'avancer vers la sortie, baissant la tête en cherchant mon paquet de cigarette. Un parfum particulièrement sucré et féminin s'incruste dans mes narines. Toujours en marche, je relève ma tête en avant vers le parfum, lorsque je me prends en pleine face une fille qui était de dos entrain de chercher elle aussi quelque chose dans son sac. La clop au bec, je fu littéralement bouche bée et aussi rouge qu'une canette de coca voyant que c'était la jolie serveuse rousse, habillée en civil qui se retournait l'air interrogée vers ma personne. Mes joues étaient véritablement rouges, mon cœur avait un rythme très soutenu.

- Euh... vr..vraiment désolé.. Vous allez bien ? Dis-je en passant ma tête contre l'arrière de mon crâne totalement gêné de la situation.

Super comme première approche. Moi qui voulait que cette jeune fille ai comme seul souvenir la seule chose positive de ma personne : mon regard, c'est raté. Je ne sais plus où me mettre, pitié, aidez moi.

La belle et

Le timide

J'ouvre les yeux. Nous sommes samedi. Le cadeau pour Will est toujours caché dans un coin de ma chambre, j'ignore pourquoi j'ai cette hésitation à lui offrir. J'étais contente de lui acheter ! Je sors de mon lit et me donne une semaine encore pour saisir le moment favorable. Sinon, tant pis, je lui offrirais même s'il est occupé à prendre soin de son bijou.

Je fais ma Morning routine du samedi. Moins stricte que pour mes jours de semaine. J'enfile un pilou-pilou panda que j'ai acheté le même jour que le Vinyle de Willem ,jusqu'à ce que je me prépare à partir au travail ce soir. Mais dans la journée, je ne veux pas sortir. J'ai beaucoup de devoir et je ne veux plus redoubler cette année scolaire. Je me sens vielle face à mes camarades de classe. Je ne veux clairement pas louper cette nouvelle chance de progresser.

Je descends prendre le petit-déjeuner et je croise Will qui me demande ce que je veux faire habiller comme ours maquillé.

-Je bosse aujourd'hui ! Mais j'ai envie d'être bien et c'est ultra confortable ! Je devrais t'en prendre un Licorne!

J'esquive une attaque en riant. Tiens, c'est une idée rigolote. Je devrais y penser sérieusement. Il irait bien avec un pyjama rose licorne ... Je fini mon repas du matin et file dans ma chambre Je me regarde dans mon miroir. Mes cheveux roux dépassent de ma capuche à oreille et j'offre un grand sourire à mon reflet. Mes yeux bleus pétillent enfin d'une lueur joyeuse. Ça fait longtemps que je ne me suis pas vu comme ça. J'ai aussi très hâte d'aller au Pink ce soir. Si ma journée est concentrée à l'étude, ce soir, je suis au bar. Je suis heureuse de mes nouvelles routines, qu'elle soit au taf ou à la maison. Même le lycée ne me semble pas si mal.

Penché sur mes cahiers de Français, je me retiens de voir Amance. Est ce de la triche de demander de l'aide à son professeur en étant à la maison ? Même si Amance serait ravie de m'aider, je crois, je préfère rester là où je suis et me débrouiller.
Du Français, je passe aux algèbres. Puis je prend une pause avant le repas. Assise sur mon lit, face à mon miroir, je joue avec les oreilles rondes de la capuche que j'ai sur la tête. Penchant cette dernière sur le côté, je me sens comme une enfant.

La journée se continue comme ça jusqu'à 18h30. C'est l'heure de me préparer. Je troque ma peau de panda pour quelque chose de plus professionnel. Si Aless n'est pas trop regardant sur ce que portent ses employés, il demande quand même une certaines harmonie. Un jean noir prend place sur mes jambes et j'enfile une chemise blanche. L'esprit panda ne me quitte décidément pas aujourd'hui. Mon maquillage est naturel, discret. Je n'aime pas être un pot de peinture.

-Je vais au Pink ! Je travaille plus tard ce soir. On ferme tard. Je ne ferais pas de bruit quand je rentrerai ! Et promis, je n'aurais pas de sang sur les mains ! Même si Aless ne me fait jamais travailler jusqu'à la fermeture le samedi.

Je file à toute allure jusqu'à bar où je suis serveuse. Il est 19h. Je ne suis pas en retard, mais je n'aime pas être pile à l'heure. C'est frustrant. Le samedi, mes horaires sont décalés de la semaine. Je commence une heure après et finie souvent à minuit.

Je ne prends pas la peine de passer au vestiaire, j'attrape le travail sur le fil et commence le service comme si j'étais là depuis une heure. Je souris à mes collègues et trouve aisément là où ils en sont. Ce n'est pas compliqué quand on travaille avec les mêmes personnes depuis deux ans maintenant.

Le temps s'écoule hâtivement. Un garçon seul vient de rentrer. Je l'observe un instant s'installer puis je porte mon attention au couple.

-Vous n'auriez pas des olives sans des noyaux plutôt pour mon Dry Martini ?

Je secoue négativement la tête.

-Non, je suis navrée, nous servons avec noyaux.

-Ce n'est pas grave, je la retirerais.

-Oui, bien sûr, Encore désolée.

Oui et bien tout le monde retire le noyau de son olive.. Ça semble logique. Je secoue la tête et me tourne. Me sentant, un peut observer, mon regard croise celui du garçon du fond. Il a regard qui perturbe mon petit cœur. Pourquoi il me regarde comme ça d'ailleurs. Je le connais ? Mince.. Je ne vois pas qui s'est. Je lui souris gentiment, mais c'est donc Jessie5qui s'occupe de lui. Je poursuis mon travail, légèrement déconcentrée par cette sensation d'être observé par l'homme du fond.

Aless m'a autorisé une heure supplémentaire ce soir. Suite à ma punition, j'ai demandé de pouvoir travailler plus certains soirs pour rattraper le mois où je n'avais pas le droit de venir au bar. Monsieur Amaro n'a pas refusé, mais m'a mit des limites. Je pensais faire des heures en plus tout les jours, mais entre le lycée et mes cours avec Shin, il ne me laisse que le samedi. Une heure. J'ignore si c'est suffisant, mais pour le moment, je ne suis pas en position de négocier.

Il n'est pas toute à fait minuit quand on me demande de rentrer. Je serais bien resté une heure de plus, mais je dois accepter les nouvelles règles. J'ai oublié mon manteau à la maison. J'en ai pas spécialement besoin, mais être en tshirt par ce temps... Je devrais trouver une excuse valable si on me pose une question.  
Je leur dis au revoir. Devant la porte, je fouille dans mon sac. Je ne trouve pas les clés de la maison... Si Will a fermé, je vais dormir dehors... AH ! Non, les voilà. Je les brandis, comme un trophée et me sens de nouveau épier. Je me retourne, clés toujours en main. C'est le garçon. Il est rouge. Il a trop but ?

-Oh. Vous êtes le client du fond avec les beaux yeux. Non, c'est moi qui suis en plein milieu. Ne vous excusez pas. J'avais perdu mes clés de maison dans mon fouillis.

Je ne réponds pas vraiment à la question du brun. Je vais bien oui. Je vais même très bien, même s'il me tarde de prendre une douche. J'ai l'impression de sentir mauvais malgré le parfum toujours présent sur ma peau. Je sors, garde la porte ouverte pour qu'il ne se la prenne pas dans la tête. Il est toujours aussi rouge. C'est bizarre.

-Moi, je vais bien. Mais vous ? Vous n'auriez pas trop bu ?

Le cœur du garçon s'emballe un peu. Ça ne fait pas ce genre d'effet l'alcool .. Il a pris autre chose que de l'alcool ?

La belle et le timide.

Raphaël Crawford x Kada'an Ravewood

La beauté est relative. Pour une personne X, je peux être la représentation parfaite de la beauté, avec une harmonie particulière au niveau des traits de mon visage, de ma corpulence à son goût, et avec un caractère qui lui va à ravir. Cette représentation, certes idyllique peut-être à l'inverse totalement bafouée pour quelqu'un d'autre, la personne dite Y. Un regard noirâtre, un visage trop carré, un corps trop maigre et sec, soit l'opposé des avis de la première question. Là, est selon moi toute la difficulté et la subtilité de la beauté de nos jours. Est-ce réellement une question dite superficielle ? Les jeunes ne s'intéressent donc qu'à ça de nos jours, où l'intelligence et la coordinance des caractères existe encore ? Je pencherai malheureusement sur la première option, et je suis probablement intègre à cette dernière. La beauté physique, ce sentiment de sublimité, cette tentation ingérable que l'on peut ressentir en observant quelqu'un, rien que d'un coup d'œil. Avoir ce besoin, d'aller lui parler, cette envie de la désirer, là est pour moi le comble de la beauté physique. Ne pas être capable de fixer la personne en face de soit directement dans les yeux, par peur que cette dernière nous croit totalement inintéressante, ou tout simplement par timidité - comme mon cas -. Tout ce mélange, d'alchimie et ce bouleversement de sentiments qui pourraient en faire chavirer plus d'un, me comble.

C'est ironique non ? Un mec autant timide que moi, qui aime par dessus tout la séduction. J'aime la séduction, du moins dans les films et les séries. J'aime le jeu, que peut entreprendre deux personnes se tournant autour. J'aime, cette tension palpable que l'on peut ressentir entre deux personnes qui s'attirent mutuellement. Que ça soit pour de l'amour ou uniquement pour du sexe, cette question de "comment va-t-il réagir à ça ?" me provoque à me pencher sur des études concrètes. Le rythme cardiaque, les frissons, l'accélération de la respiration, tout cela provoque un cercle vicieux, qu'est l'attirance envers quelqu'un d'autre, voir même le fait de désirer autrui.

Oui, la jolie rousse devant moi me fait clairement avoir les pensées les plus romantiques, voir même aux moins catholiques. Cette dernière, est comme qui dirait une femme parfaite selon mes critères. La couleur orangée de ses cheveux la met clairement en valeur, c'est un fait indéniable. Ses yeux ronds, limites globuleux, lui donnent un charme qui n'est pas descriptible, un regard intense et profond. Si j'en aurai le courage, je pourrai la contempler dans ses pupilles tout une journée. Le corps, assurément sportif de la serveuse du restaurant en dévoile quelques peux selon moi sur son hygiène de vie. Une fille qui fait probablement attention à ce qu'elle mange, tout en procédant à un entretient régulier de son physique, ce qui est important de nos jours. Une femme avec un physique aux allures fines, courbées et bien garnies s'intègre malheureusement plus dans la société actuelle qu'une personne tout aussi jolie et intéressante, mais qui peut potentiellement moins avoir de forme, ou l'inverse plus de rondeurs. Je trouve ça d'ailleurs grotesque, et ça confirme bien le fait que nous sommes dans une société à la facette superficielle.

Je m'empresse alors de suivre la jeune fille, les joues rosées, me tenant la porte du bar. Je ne sais que faire, mise à part la suivre pour sortir et fumer ma clope. Je pense que l'apport de nicotine est fortement conseillé dans cette même situation. Comment vais-je ? J'aimerai tellement avoir confiance en moi, et pouvoir lui déballer un beau discours et surtout, une bonne phrase d'accroche pour tenter un début de jeu de séduction ou quelque chose qui s'en rapproche.

Putain Raphaël ! Réveil toi ! Elle vient de dire que "j'étais le client du fond avec des beaux yeux" bordel ! C'est qu'elle me trouve peut-être un minimum mignon, ou du moins attirant ? Mais le soucis, c'est que je suis dans tout mes états. J'ai les joues rosées, le cœur qui s'emballe dans tout les sens, et surtout, je dois sentir à des kilomètres à la ronde la timidité. Il faut que je marque le coup bordel, que je me sorte les doigts pour pouvoir enfin avoir un lien ne serait-ce que amical avec une personne de sexe opposé au mien. Même si j'avoue qu'avoir un lien uniquement amicale avec cette perle me parait foncièrement difficile.

Raclant ma gorge, je pris mon courage à deux mains, daignant dire quelque chose avec le truc qui me sert de bouche.

- Est.... -est-ce que j'ai trop...bu ? Moi ? Non.... fin.. j'ai bu deux.. ou trois verres quoi... C'est tout..

Sors toi les doigts Raph' ! Essaie de dire quelque chose d'intéressant, ou du moins de spontané, sans bafouer comme ça.

- Et toi, la... la soirée s'est bien passée...? Pas trop de clients lourds ?

Je ne savais que faire dans cette situation précise, j'aimerai bien tenter quelque chose, ou bien lui faire un signe distinct qu'elle me plaît - elle a sûrement du le remarquer au vu de mon attitude -... Je sais pas. Je ne sais pas quoi faire, c'est un véritable carnage.

Tout en discutant, nous avancions mutuellement comme si nous étions embarqués sur le même chemin. On dirait bien que nous habitons tous les deux dans la même direction, c'est peut-être le seul point positif de cette soirée.

- Euh.. Tu.. tu fumes ? Tiens si tu veux.

Tout ça, en tendant de ma main droite mon paquet de cigarette, ouvert avec l'un des filtres des cigarette ressortant du lot, n'attendant plus qu'à être saisis par les belles mains de la rouquine.

- Et... Euh... Moi c'est Raphäel... Et toi... c'est... enfin, c'est quoi ton appellation ?

Appellation ? Vraiment ? Si c'est pas lamentable ça !

- Excuse moi, ton prénom. J'ai peut-être un peu trop bu effectivement... On... on dirait qu'on habite sur le même chemin toi et moi... On a une bonne partie de la route à faire ensemble... alors autant discuter... pour faire passer le temps non ?

Je croise puérilement les doigts le long de mon corps, comme pour prier qu'elle dise oui, qu'elle daigne avoir envie de m'adresser un dialogue malgré ce début catastrophique avec la jeune fille.

La lune était belle, centrée en plein milieu de champ d'étoiles. C'était une belle nuit, qui se conclura dans tous les cas, par une très belle rencontre. Un coup de foutre.

La belle et

Le timide

.Je ressens quelque chose dans mon ventre. Une sensation bizarre. Je fixe le jeune homme qui allume sa cigarette alors que je ferme la porte du bar avec lenteur. C'est étrange, car ça fait longtemps que la louve en moi n'avait pas réagi de la sorte. Je renifle discrètement. L'homme dégage quelque chose. Son cœur aux battements saccadés. Une respiration difficile. Et derrière l'odeur de l'alcool, une légère senteur agréable.

Je me pince la langue avec mes dents. Ça goûte soudainement le sang dans ma bouche ' Ah non ! J'ai promis ne pas saigner !

Je grimace quand la fumée de cigarette prend le pas sur son parfum naturel. J'y suis habitué pourtant. Beaucoup de clients fument. Mais très peu ont ébranlée la louve enfouie dans mon être. Je claque la langue sur mon palais et tourne la tête pour ne plus fixer le brun.

Quand sa voix timide brise le silence pour me répondre, un soubresaut me fait tourner la tête pour observer de nouveau le visage de mon interlocuteur. Deux trois verres. Non clairement il y a autre chose que l'alcool. Ou alors il ne tient pas à la boisson. Ce dont je doute, car il n'a pas l'air trop bourré. Il tient droit. N'est bancal que dans son rythme cardiaque.

-Je vois.

Sa question suivante me surprend, mais je lui offre un grand sourire.

-Les gens n'osent plus vraiment être lourds avec moi. J'ai... Une petite réputation de fille à ne pas embêter.

Je suis gentille avec les clients. Il arrive que des nouveaux soient un peu en chien, mais c'est aussi le lot de Jessy. Autant elle que moi avons un certain répondant, mais Jerry est toujours là pour surveiller. Avant, il y avait Arès. Mais je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps. J'espère juste que lui et sa famille vont bien.

Le regard fuyant, une main tremblante me montre un paquet de cigarettes. Je fronce les sourcils et ferme le paquet sans rien prendre.

-Je n'ai jamais touché à la cigarette. Merci, c'est quand même gentil de proposer.

Est-ce que j'ai frôlé sa main par inadvertance ? Oui. La peau plus fraîche que la mienne m'a filée un frissons tout aussi étrange que la boule dans mon ventre depuis que nous sommes sortis. Je ferme les yeux lorsque le temps d'une demie seconde, je perds le contrôle. La lueur bleue électrique de mes yeux ne doit pas être dévoilée. C'est dangereux. On ne sait jamais qui se cache derrière une personne.

Raphaël. Ce prénom sonne bien à l'oreille. Mais le terme d'appellation m'arrache un petit rire cristallin. C'est inconscient, incontrôlable. Mais ce rire n'est pas celui que j'offre aux clients habituellement. C'est la première fois qu'il ne bégaye pas depuis le début de leurs discussions enfin pas trop.

-Kada'an. C'est mon prénom. Raphaël, je suppose que le tutoiement est préférable maintenant que l'on connaît le prénom de l'autre. Si tu veux oui, on peut marcher ensemble.

"Et puis vu que tu as avoué que tu avais peut-être trop bu, il est préférable que je te surveille.. "
Mais depuis quand je pense ça ? Depuis quand je surveille les clients du bar quand ils ont trop absorbé de l'alcool ? C'est de plus en plus bizarre. Et la louve ne se calme pas le moins du monde. Et ça ne m'étonne même pas qu'il sache vers où, j'habite ?

-Je suis proche de la forêt. Je suppose que tu seras le premier arrivé.

Ça m'arrange. Vraiment. Amener un inconnu à la maison sans rien savoir sur lui après ce qui s'est passé à cause de mes conneries n'est peut-être pas la bonne solution. Il n'a pas l'air d'être un bien méchant garçon. Mais les apparences sont souvent trompeuses.

-Je connais beaucoup de monde ici. Mais c'est la première fois que je te vois. Tu es nouveau dans la région ?

Pour moi, marcher avec quelqu'un sans discussion ce n'est pas une chose bien envisageable

La belle et

Le timide

.Je me sens étrangement bien. La proximité avec Raphaël me fait un drôle d'effet, mais je n'ai pas envie qu'il disparaisse. À chaque fois que nos mains se touchent, je me retiens de faire deux choses. Lui attraper la sienne au vol, ça serait tellement gênant.. Où retirer la mienne en faisant mine de me gratter la tête. Ça serait pire. Et puis je n'ai pas envie que ce contact régulier et bref s'arrête. Il y a beaucoup trop de choses dont je n'ai pas envie ce soir. Que Raphaël disparaisse, que sa chaleur me laisse, me retrouver seule pour finir le chemin qui me sépare de la maison.

J'inspire un grand bol d'oxygène. Et me rend compte que mes sens lupins sont soudainement plus importants. J'ouvre de grands yeux quand même j'entends le battement de son cœur comme s'il était près de mon oreille. Son odeur corporelle est aussi très forte. Je dois faire preuve d'une grande force pour ne pas plonger mon museau dans le cou du garçon.

Je bloque ma respiration le temps que mon cerveau oublie cette idée. Mais ça ne fait que frustrer tous mes sens. Je reprends un rythme d'inspiration et d'expiration régulier, avec douceur.

Lorsqu'elle la voix du garçon se fait entendre, mes yeux se ferment simplement pour que mon ouïe profite. D'accord, il a un débit de paroles saccadé. Mais le ton de sa voix.. À la fois grave et douce.. J'aimerais qu'il ne s'arrête jamais de me parler.

-Merci.. C'est un prénom de Mongolie. Ma mère est rentrée de voyage et quand je suis arrivée, elle m'a nommée ainsi. Ça veut dire "le changement". Et il faut avouer que je le porte plutôt bien.

Notre marche est ralentie. Par qui je ne saurais le dire. Mais l'autre ne semble pas déranger par cette cadence qui frôle l'arrêt total de la balade. Le problème, enfin si s'en est un, c'est que du coup nos mains se touchent presque continuellement maintenant. Le long de nos orps respectif, le mouvement de balancier n'est plus. Et nos mains sont donc au même niveau. Je me retiens pour ne pas enrouler mes doigts autour des siens.

J'écoute Raphaël parler de lui. Apprendre la criminologie ne doit pas être facile surtout s'il ne connaît personne. C'est courageux de venir seul dans l'inconnu. Mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivé.. Tu as bien fait de venir travailler ici… Mais c'est soudainement à moi de parler. Je.. Non mais continue.. Parle-moi de toi.. Oublions ma personne..
D'une voix un peu plus bancale que d'habitude, je lui réponds.

-Je.. Euh.. Je suis née ici. J'ai redoublé mon année ce qui fait que je suis encore au lycée. Mais je ne pense pas continuer mes études. J'adore mon travail.

Il lâche son mégot dans une poubelle. Dieu merci, cette personne ne jette pas ses déchets dans la nature. Puis.. Puis.. Je ne sais pas trop ce qui se passe ensuite. Au lieu de reprendre notre chemin, le temps s'arrête. Il est si proche.. Je sens son souffle. La tension devient beaucoup trop électrique. J'ai envie de deux choses. Mais je suis paralysée. Fuir. Partir. Loin. Loin de cette tentation. Ou tout simplement m'engouffrer dans ses bras. C'est peut-être à ce moment-là que je comprends ce qui lui fait cet effet. Ce n'est pas la drogue ou l'alcool. C'est simplement.. Moi. Je perds pied. Mais je suis assez paralysé jusqu'au bout des orteils pour ne pas tomber. Pourtant, si je tombe… Il est là.. Devant. Si proche. Si beau. J'ai l'impression que mon corps ne réclame qu'une seule chose. Que mon cerveau ne comprends pas.

Il tapote son torse. Qu'est-ce que c'est ? Une invitation à y déposer ma tête ? Certainement pas. Mais ça a pour effet de me faire fonctionner de nouveau. C'était quoi ? Ça s'est vraiment passé ? Je me suis improvisé un film en croyant que ce garçon ressent les mêmes choses que moi ? Je déglutis. J'ai dû me tromper.

Du courage ? Ce sont les cons qui ont du courage à s'attaquer à moi. Je repense aux débiles qui croupissent au fond du lac depuis longtemps maintenant. Aless m'a aidé à les tuer… Et à les transporter là-bas. Par contre.. Raphaël a raison pour une chose… J'ai effectivement de la chance d'être tombé sur lui..

-Je… Je suppose.

Il continue de parler.. J'en suis ravie et à la fois frustrée. Ce moment de vide et de blocage à réveiller des désirs peu catholique. Est-ce normal d'avoir envie de le faire taire en l'embrassant ? Clairement, non, ce n'est pas normal.

-Euh.. Hein ? Ah.. Oui.. J'adore mon travail.

Tu radotes Kada'an.

-En fait, ce boulot m'a sauvé sur plusieurs points. Alessandro, mon patron, est parfois un peu brut mais extrêmement gentil avec son personnel. On est un peu.. Comme une famille. Il surveille qu'on soit bien.

Gentil. Amaro. Oui et non. Mais je ne pouvais pas parler de la part d'ombre de mon boss à Raphaël. Ce n'est ni l'endroit, ni le moment. Et ça ne regarde pas le garçon à côté de moi. On a repris la marche.

-Alessandro m'a énormément aidé à m'intégrer. Aujourd'hui, je donnerai tout pour rester son employée.

Willem aussi. Il m'a aidé et je donnerai tout pour rester dans sa meute. Encore une partie de ma vie que je ne peux pas révéler à Raphaël. Pas encore.. Pas du tout. Jamais.. Il ne doit pas savoir.

Des passions ? Je me rends compte alors que sa voix est fluide. Elle n'est plus saccadée.

-J'aime courir. D'ailleurs, je rentre en courant.. Euh.. D'habitude.

Je baisse la tête. Le rouge me monte aux oreilles. C'est quoi ce changement de rôle ?

-Sinon.. Et bien.. Je.. Je suis des cours d'arts martiaux et de piano.

Je ne savais pas comment décrire ce que je faisais avec Alex sans parler de ma lycanthropie. Alors je n'en parle pas.

-Et toi ?

Sans que je contrôle mon corps, je me suis arrêté brusquement. Mon regard fixe le dos de Raphaël qui ne s'est pas encore rendu compte de mon arrêt. Qu'est-ce qui m'arrive ? J'ai besoin d'air. J'ai besoin de lui. J'ai besoin…

-Raphaël.. ?

C'est un murmure à peine audible. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je radote encore. Même dans ma propre tête. Un banc est proche. Je m'assois. Et je reste là. J'ignore s'il m'a entendu. S'il m'a vue m'arrêter. Mais je devais poser mes fesses quelque part. Et c'est plus agréable le banc que le goudron. C'est moins bas. Ça fait moins mal.

La belle et

Le timide

Lorsque mes fesses heurtent la surface froide, je ferme les yeux un instant fugace. Le visage au regard d'ébène apparaît dans mon esprit et je les ouvre subitement pour fixer le sol. Je grince des dents. Mon cœur est bien trop rapide pour le vague effort que j'ai fourni ce soir. Je veux dire… En dehors du fait de me retenir de goûter les lèvres qui semblent si suaves du garçon qui m'accompagne…

Il a continué sans moi ? Je suis si peu visible que même mon absence n'est pas remarquée.. ? Ah bon sang quel film je me suis fait.. J'ose un regard dans la direction de Raphaël. Il est là. Ses yeux noirs sont fixés sur ma personne. Je déglutis difficilement quand il se décide enfin à me rejoindre. La pompe sanguine de mon corps loupe deux battements quand il s'assoit à mes côtés. Sa jambe se cale contre la mienne établissant ainsi un nouveau contact. De nouveaux frissons montent dans mon système nerveux. Le bras de l'homme passe dans mon dos. Mon corps se tend. Il semble caresser le dossier du banc. Sa main frôle mes épaules et je mords ma lèvre inférieure. Merde Kada'an. C'est quoi ça ? Pourquoi tu es si prude ? Peut-être que je ne veux pas reproduire l'erreur “James”. Ça doit être ça.
Je fourre soudainement mes mains dans mes poches. Mes griffes se plantent dans mes paumes au travers du tissu , je réprime une grimace et je manque de me tordre le cou. J'étouffe un grognement dans une quinte de toux.

Une chouette hulule dans un arbre. Je perçois son petit cœur et essaie de me concentrer sur ce son linéaire. Progressivement, je reprends le contrôle de moi-même. Le "voilà quoi" de Raphaël me fait reprendre mes esprits. La lycanthropie a finalement disparu et je retourne mon regard vers le brun. Je me sens bien maintenant. En tout cas, bien mieux.

-J'ai 19 ans. Je vais bientôt avoir mes 20 ans. Venir chez moi… Euh.

Si on est sous tension à la limite du pétage, ça ne va pas vraiment le faire. Les autres de la meute vont ressentir cette attraction et vont me chambrer pendant 130 ans.

-Mon père adoptif et sa copine sont professeurs… J'ai pris des options pratiques. Techno et art et…

Sport ? De quoi il parle ? Je n'ai pas vraiment besoin d'aide en sport. Ma condition physique m'aide grandement en sport. Et puis venir chez les gens pour faire du sport, c'est assez spécial.. Il y a des salles pour ça. Ou l'extérieur.

-Je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu veux dire…

Je penche la tête sur le côté en signe d'incompréhension. Mais il préfère me dire de tout simplement oublier cette idée. Je suis bien d'accord…

-Ouais. Je n'ai pas vraiment besoin d'aide pour le sport. Par contre, il est fort possible de se croiser si tu cours toi aussi… Je cours beaucoup en forêt..

J’observe le visage de Raphaël lorsqu'il me demande l’âge qu’il a. Il est déjà plus âgé. Mais pas trop. Je ne lui donne pas plus de 25 ans. Il est candide. Je suppose. Sans réfléchir aux conséquences, ma main se porte à la joue du garçon. Je caresse la douceur de sa peau. Elle fait vraiment jeune. Moins de 25 ans. Ou bien, il en prend soin. Quand je comprends mon geste assez déplacé, je retire brusquement mes doigts de la joue.

-Euh.. Je… Pa-Pardon.. C-C’etait pas prévu.. Je.. Dirais ving-ving deux ans…

Je cache mes joues rouges dans mes mains. puis je contemple de nouveau le garçon.

-Je suis sincèrement désolée.

La belle et

Le timide

Je me sens complètement débousolée. Perdue. Comme dans un rêve éveillé ? Ou je me suis vraiment endormie sur le chemin de la maison ?
Je me joins à sa contemplation des astres. Petite, notre famille, nous étudions cette partie de l'univers. Petite, notre famille, nous étudions cette partie de l'univers. J'ai toujours été fascinée, mais lorsque mon père a pris le contrôle sur ma vie, j'ai oublié tout ça.
Petit à petit, la conversation reprend sur leur âge respectif. Je le regarde. Lorsque ma main se porte sur la joue de garçon, un frisson me parcourt. Je serre les dents et inspire profondément. Fausse bonne idée. Le parfum qu'il dégage m'enivrent et je bloque ma respiration. Son visage est doux. J'ai l'impression que son regard mystérieux et profond me transperce. Il est beau. Différemment de James. Plus jeune, les traits plus légers, moins imposants. James était bien plus brut. L'odeur aussi. Celle de Raphaël est moins sauvage, moins puissante. Cependant, elle a un effet plus attirant. Cette légère fragrance sucrée....

Ça devient douloureux d'être si proche tout en étant obligée se retenir de ne pas l'être d'avantage. Une légère brise passe dans nos cheveux. Je ferme mon odorat pour ne pas souffrir davantage. Où ne pas craquer en enfouissant le museau dans son cou. Je regarde le visage du brun, qui se trouve être concentré sur ce qui se passe dans le ciel. La chance veut que ce ne soit pas encore le soir de pleine lune. Elle s'en rapproche. Mais elle n'est pas encore totalement ronde, je ne veux pas imaginer ce qui se serait passé dans le cas contraire...

Il a donc 23 ans. C'est intéressant. Je rougis comme jamais lorsque il me dit qu'il comprend mon geste. Je hausse les épaules sans trop savoir quoi répondre. Il faut que je me reprenne. Ça ne va pas du tout. Pourquoi je suis si fébrile ? Je tortille mes cheveux roux entre mes doigts et ferme les yeux. Je les ouvre brusquement lorsque il parle d'aller courir ensemble un jour. Qu'est-ce qu'il allait dire juste avant ? Couchquoi ?

-Euh.. Ouais, pourquoi pas.. C'est.. C'est bien les bois.. Enfin, pour courir quoi... J'y passe beaucoup de temps, depuis que je suis petite, je connais plein de coins jolis. Tu as déjà vu la falaise à la lisière de la forêt ? La nuit, c'est vraiment magnifique, surtout quand le ciel est dégager. On voit mieux les étoiles qu'ici et..

En écho à mes paroles, il me parle également du ciel. Il semblerait que nous avons parler en même temps, mais je termine avant lui. Je finis de l'écouter en souriant.

-Comme je disais... Je connais cette forêt par coeur. Ma famille était nomade .. Mais je serais ravi de voir ce dont tu parles.. Oui, le ciel est magnifique..

Même si je suis persuadé de connaître cet endroit. Ça fait 13 ans que je parcours cette forêt, que ce soit avec ma famille, où lorsque je fuyais mon père. J'ai continué après sa mort, et je n'ai toujours pas arrêté. Même aujourd'hui alors que je vis avec ma nouvelle meute. On parle ensuite de passion. Lui aime l'astronomie, il semblerait.

-Moi ? Du moment que ça concerne la nature, je me sens bien. Avec ma famille adoptive, on vit à côté de la forêt. Willem est la plus chose qui me soit arrivé. Je me sens heureuse depuis qu'il m'a accueilli. J'aime beaucoup le sport. Et la musique.

La meute que m'a offerte mon alpha est merveilleuse. Je m'y suis attachée comme jamais. Ils sont tous autant important pour moi. Tobias et Keanus sont comme mes frères. Je suis vraiment bien avec eux. Je souris quand il me demande si je passe une bonne soirée. Je ne réponds pas de suite. Cherchant mes mots.

-C'est.. Très étrange comme soirée. Ce n'est pas désagréable, bien au contraire. Je n'ai rien de prévu.. Et toi ?

Franchement, je n'ai pas envie de partir. Mais Willem doit m'attendre.  Je sors mon téléphone.et envoie un message à Willem pour lui dire que tout va bien. Que je me suis arrêté un moment, mais que j'arrive.

-Je suis désolée... Ce n'est pas que je ne veux pas rester, mais.. J'ai un couvre-feu depuis que j'ai passé une mauvaise passe. Je dois rentrer de suite après le travail...

Je tripote mes doigts un peu gênée. Je dis ça, mais mon corps ne bouge pas plus. Je reste clouée au banc, sans réussir à bouger un seul muscle en dehors de mes mains.

La belle et

Le timide

Ok. Pause. J'ai l'impression d'être un fichu vampire incapable de tenir ses canines en place. Et si ce n'est pas l'envie de sang qui semble me tirailler les tripes, c'est cette folle idée de goûter les lèvres du garçon. Bon sang, reprend toi.. J'inspire un grand coup, ferme les yeux et essaie de me concentrer sur les différents mantra qui ont guidé ma vie. Petit a petit, je reprends le contrôle de la louve et j'ouvre de nouveau les yeux. Mes crocs sont de nouveau rangés là où ils doivent être. Dans ce genre de moment, je déteste assez ma nature. Avec James, c'était plus facile. Je n'avais pas à cacher ça. Mais Raphaël.. Il semble si fragile. Je pourrai vraiment l'effrayer s'il apprenait ma condition. Fichue pleine lune. Je renifle et l'odeur de du brun me fait de nouveau perdre les pédales. Ma mâchoire me fait souffrir, et je comprends qu'elle est crispée lorsque j'arrive à desserrer légérement mes dents. Ma langue passe sur mes lèvres, pour les humidifier, mais ce geste pourtant insignifiant me donne vraiment l'impression de déguster une possible nouvelle proie. Un poing fermé se dépose sur ma bouche et mon nez, et je me mords le pouce le plus discrètement possible.

En pleine quête de contrôle, je parle sans vraiment être dans la conversation. L'avantage, c'est que j'arrive assez bien à ne pas montrer la guerre dans laquelle je suis entrée contre moi-même pour ne pas me jeter sur lui. Il s'excuse de m'avoir coupé, et un ricanement mélangé à un grognement sort de ma bouche. Je me racle la gorge et tousse comme si je voulais évacuer quelque chose de coincé.

-Ce n'est rien. Et oui pourquoi. Ça peut être cool, oui.

Parler de sport me fait revenir sur terre, et je ne me sens plus vraiment en crise bizarre. Je me gratte la tête et la penche sur le côté lorsque qu'il me dit qu'il n'a rien de prévu. Cependant, je suis obligé de le lui parler de mon couvre-feu. Je refuse de rompre mon accord avec mon alpha à cause d'un humain que je ne connais même pas. C'est pour ça que je lui envoie un message. C'est mon tuteur et j'ai fait une grosse connerie, c'est normal que j'explique mon retard. J'évite de lui parler de Raphaël. Il aura tout le loisir de comprendre ce qui m'a retenu quand je rentrerais. Je soupire de soulagement quand il comprend, mais remarque quand même son agacement. Je me retiens de rire et me redresse après sa révérence et sa marque de galanterie. Je lui souris, mais refuse un contact direct avec lui. J'ai réussi à gagner contre la louve, ce n'est pas pour que les chaînes se cassent de nouveau. Je lui offre un petit sourire alors qu'on part dans la direction de ma maison.

On arrive à discuter sans que l'un bégaye et que l'autre se retienne de garder ses canines rangées. On parle de beaucoup de choses alors que la marche est lente. C'est une course inversée.. Le but du jeu semble être celui de faire le temps le plus long possible. Mais on arrive bien trop vite à mon goût devant la bâtisse de la maison des Shepherd. La voiture est rangée dans le garage.
-Bon.. Bah voilà. C'es ici que je vis.

Je commence à m'avancer lorsque les battement affolés d'un cœur arrivent jusqu'à mes oreilles. Mes yeux se mettent à luire dans le noir et je fixe la maison. Mes doigts armés se fourent dans mes poches, et le sang coule dans ma bouche après que mes canines se soient planté dans l'intérieur de ma joue. Je n'ai pas besoin de me regarder dans la glace pour savoir que mon visage s'est recouvert d'un pelage châtain roux. Ok. Ça craint là. Je ne bouge pas d'un pouce quand il me parle de lui donner mon numéro. C'est trop dur... Est-ce que je devrai lui dire la vérité de suite ? Avant qu'il ne se fasse des idées ...? Non. J'inspire profondement, et arrive petit à petit à me reprendre. Quand je sens que tout va mieux, je me retourne lentement vers Raphaël. Son téléphone est toujours tendu vers moi.

-Désolée. Je me suis perdue dans mes pensées.. Je... Avec plaisir.

Je prends le téléphone, note mon numéro et mon prénom, puis redonne le portable a son propriétaire.
-À bientôt, Raphaël.

"Au revoir" aurait sonné bien trop solennel. Après lui avoir offert un large sourire, elle se dirige vers la maison en soupirant. Dommage ce couvre-feu... En entrant, elle salut tout le monde et file tout droit dans sa chambre. Elle n'a pas faim. Son ventre est noué et elle préfère rester seule, fixant son téléphone, attendant un message qui ne viendra peut-être pas. Mais au moins, la balle n'est pas dans son camp, et s'il ne prend pas contact avec elle, ça sera sa faute lui.