Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic]
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Sujet: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Lun 11 Jan 2021 - 22:08
Un training tardif.
Raphaël Crawford x Jay Knezevic
Inspire, expire. De longues et grandes foulées. Une respiration calme et synchronisée avec la vitesse de mes jambes. Bouger ses bras dans tout les sens avec une bonne musique en fond dans le casque sans fil, ça n'a pas de prix. Je ne suis certes pas le plus grand des sportifs, mais mes sessions de footing me font toujours autant plaisir. Car dans un premier temps, ça évacue la nicotine que j'ai dans le corps, dans un second temps ça décrasse et en plus de cela ça permet de toujours rester en bonne santé. Pour ce qui est du tabac, j'ai fortement diminué depuis quelques semaines mais ce n'est pas encore le but ultime que je me suis fixé, soit arrêter totalement la clope. Depuis quand je fume ? Quelques années déjà. Il me semble que j'ai véritablement commencé à fumer en journée, donc or soirée lors de mes premiers voyages pendant mes années sabbatiques, donc il y a bientôt quatre ans. Je n'ai jamais été un gros fumeur dans le sens propre du terme, soit consommer plus d'un paquet par jour. Un paquet de cigarettes peut me tenir deux à trois jours, mais je ne veux plus continuer car c'est mauvais pour la santé, pour l'haleine et le porte feuille. C'est un réel budget, et je préfèrerai mettre cet argent dans autre chose que dans cette merde, car ça l'est véritablement. La cigarette est une réelle drogue, une dépendance incroyable. Bon nombre de personnes n'arrivent pas à ressortir, et malheureusement pour la plupart ils y succombent. Personnellement, j'ai tout de même la chance d'avoir encore les dents blanches, de ne pas avoir une mauvaise haleine - selon moi - et un bon cardio qui me permet justement de faire ses petites sessions de sport, quatre fois par semaine.
Elles se déroulent tout le temps de la même façon. Je quitte mon loft au centre fille, et passe devant les différents commerces devant chez moi. Je longue la route, en tentant de ne pas me faire écraser jusqu'au parc de la ville qui se trouve être à 6 kilomètres de chez moi, ce qui fait quand même douze kilomètres aller/retour ce qui n'est pas négligeable. En arrivant au parc, j'effectue des exercices au poids du corps : tractions, pompes parfois lestées, abdos, squats et autres exercices mêlant cardio et entretient musculaire. Et enfin, demi-tour droite, direction la maison en séries de fractionné pour brûler un max de graisse, détruire mes cuisses et améliorer mon cardio. En arrivant dans le loft, une petite session d'étirement une heure après la séance fait toujours du bien. Une bonne douche avant ça, suivit d'une bonne hydratation uniquement d'eau et le tour est joué. Devrais-je faire des vidéos sur youtube, ça attirerait probablement du monde ? Quoi qu'avec mon physique, je ne pense pas...
Et en ce beau mercredi en fin d'après-midi, je décide pour la deuxième fois de la semaine de faire ma petite séance de footing. Un pull, avec un jogging et des chaussures de courses feront l'affaire. Il fait bon aujourd'hui, donc il est inutile de mettre un bonnet ou de trop m'habiller. Le casque sur les oreilles, quelques montées de genoux en bas du loft avant de partir. C'est partis, direction le parc.
(...)
Après une bonne trentaine de minutes, j'arrive enfin au parc de Beacon Hills. C'est un parc plutôt sympathique, où les personnes âgées font leurs petites marches, où les jeunes se mangent la bouche sur une serviette dans l'herbe - c'est un gros cliché ça d'ailleurs - et aussi où certain font du sport comme moi. Mais bizarrement aujourd'hui, il y a personne. En même temps, il est pratiquement 17h00, il commence à faire de plus en plus sombre et le froids s'installe sous une petite brume dans le parc. Je suis pénard, tant mieux ! Je n'ai pas besoin de faire semblant d'être sociable et de taper la discute au premier venu.
Ce parc est vraiment agréable. On a l'impression d'être écarté de la ville, c'est une atmosphère étrange. J'ai véritablement le sentiment de respirer le grand air, et de me retrouver dans ma petite bulle. C'est l'une des vertus du sport ça. Malgré ma timidité, mon incapacité à être extravertis et à m'intégrer dans un nouveau groupe de pairs, ma naïveté et tout le reste s'efface. Dans ces moments là, je me sens véritablement vivant, et confiant. C'est peut-être les seules fois, ces quelques heures passées à me décrasser toutes les semaines, où je peux dire "oui j'ai confiance en moi". La musique dans mes oreilles, m'encourage à me surpasser, à sortir de ma zone de confort. Et justement, c'est ça que je recherche. Sortir de ma zone de confort, pour me dépasser, et donc m'enlever cette carapace qui me renferme sur moi même, qui me coupe en quelques sortes du monde extérieur. Je ne dis pas que je suis un geek qui reste enfermé dans sa chambre, loin de là. Mais mon arrivée récente à Beacon Hills ne se couronne pas par de nouveaux amis. Des collègues de classe oui, où l'on parle devoir et cours, mais rien de plus. Je ne vois personne en dehors des cours. Peut-être qu'il faudrait que ça change ? Un jour, je me laisserai entraîner dans leur sortie dans les bars. Ils m'ont plusieurs fois parlé d'un bar, le "Pink" il paraît que c'est sympa. J'irai probablement y faire un tour un jour.
C'est bête à dire, mais j'ai peur de me réintégrer dans un groupe d'amis. Pourquoi ? Je viens d'arriver dans une nouvelle ville, mes amis sont loin de moi, et je suis seul. Je vis grâce à l'effet de groupe, entouré de tous mes potes j'arrive à me lâcher, à rigoler et à passer du bon temps ! Mais tout seul, c'est beaucoup trop compliqué pour moi. Je n'arrive pas à prendre les devants et sortir rejoindre voir les gens de ma classe. Lorsque l'on me propose à plusieurs reprises de venir et que je dis "non" sans réellement savoir pourquoi, je comprends bien que l'on ne me propose plus...
C'est pour ça que le sport c'est bien, on oublie tout.
Après m'être perdu dans mes pensées une nouvelle fois, je commence enfin à m'échauffer. D'abord les échauffements du haut du corps en y mélangeant articulations et tendons, on rebelotte pour le bas. C'est probablement le plus important de la séance. Sans échauffer tout ça, c'est la blessure assurée, ou une mauvaise récupération car mes articulations et tendons ne sont pas chauds. Et c'est partis pour un circuit de 5 tours, mélangeant pompes lestées prises larges et serrées, gainage avant, côté et de dos, des abdominaux, des burpees non lestées ainsi que des tractions en pronation et supination. La musique à fond, plus rien ne peut me déconcentrer et me sortir de ma bulle, de mon univers.
(...)
Après avoir terminé mon deuxième tour, 1:30 de repos. Enlevant mon casque pour aérer mes oreilles et la partie de mes cheveux bloquée par ce dernier, un mouvement un peu plus loin attira mon attention, puis des bruits de pas. Une silhouette semblant vraisemblablement faire un footing aussi s'approche de plus en plus de moi. J'arrive à y discerner un homme d'une trentaine d'année qui faisait apparemment son sport à une heure tardive. Et malheureusement pour moi, il compte s'entraîner vu sa direction de marche à proximité de ma position. Moi qui voulait être tranquille... Je remets donc mon casque sur mes oreilles en le saluant d'un mouvement de tête, et fait mine de reprendre mon troisième tour, plus déterminé que jamais.
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Ven 15 Jan 2021 - 20:14
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
Entre deux patients, j’ai le temps d’ouvrir le tiroir de mon bureau pour en saisir mon portable. Ma montre intelligente m’a avisé d’un message quelques dizaines de minutes plus tôt. Je ne pouvais décemment le prendre devant mon client, ni avant d’avoir finaliser son dossier en fin de rencontre. Le message vient du centre où je passe faire du bouldering tous les mercredis. Une alarme de feu a été déclenchée et il n’y a apparemment pas eu de dommages. Le centre décide néanmoins de garder les portes fermées jusqu’à demain, le temps de vérifier l’état des installations et, je suppose, de faire une enquête interne. Je soupire et repose brusquement l’appareil dernier cri au fond de son tiroir. Voilà qui risque d’affecter mon humeur pour les deux heures qu’il me reste à bosser.
Je bavarde un peu avec monsieur Eriksson qui traîne toujours les pattes dans mon bureau. Il est prolixe. Quand il me parle du temps qu’il fait, je redresse la tête au-dessus de mon dernier formulaire de la journée. Cette fraîcheur dont il parle tombe à point nommé. La voilà la bonne alternative à mon entraînement sur mur. Certes, l’option évidente est la salle de muscu attenante à la clinique, mais je n’aime pas lever de la fonte. C’est difficile de donner le change quand on a en réalité une force hors-norme. Je continue d’échanger avec l’homme, la bouche sur l’autopilote. Mon cerveau est déjà en train d’établir mon plan de match. Le parc n’est pas très loin. Je pourrai toujours me servir des modules pour quelques exercices, et emmener ce qui me manque pour le reste. Je prépare une liste mentale, tout en opinant avec une empathie affichée à l’histoire qu’il me raconte sur le chat de sa fille, ou peut-être de sa nièce. Je laisserai le vélo ici et irai au parc au petit trot. Ce sera mon échauffement : le parc n’est pas bien loin. De là je peux prévoir suffisamment d’exercices pour compenser l’heure perdue, puis je rentrerai après avoir récupéré mon vélo. Il s’agissait finalement du chat de la voisine, et non de la fille Eriksson.
« Je suis franchement désolé, Monsieur Eriksson, mais je dois vraiment y aller. »
Il faut encore deux minutes avant que l’homme ne me fiche enfin la paix. La réceptionniste me souhaite une bonne soirée alors que je file au salon des employés. Là, j’ouvre la case à mon nom et en retire un sac à dos de sport, compact, ventilé et imperméable. Un bijou de confort et de style que j’ai eu pour seulement trente pourcent du prix original. J’y enfourne quelques poids et des sangles élastiques qui sont à la disposition des employés. En théorie, c’est pour utilisation avec les clients, mais personne ne remarquera leur absence pour une si courte durée. Je retourne à mon casier et me change rapidement en une tenue plus appropriée à l’activité physique. Avant de sortir, je m’assure de remplir ma gourde. La salle d’attente est vide, à l’exception d’une dame. Je sais quel collègue cumule toujours en retard durant sa journée. Étant encore nouveau au centre, j’ai moins de clients que mes comparses, et j’ai donc un horaire plus léger. Enfin. Je ne termine jamais à dix-huit heures. Ça me convient entièrement. Je salue la dame et sors dans la rue. Eriksson ne mentait pas. Un frisson me parcourt l’échine. Si je suis heureux d’avoir pris un pantalon de sweat, je regrette d’avoir laissé ma veste derrière moi.
Les quelques minutes me menant au parc suffisent à remettre mon humeur à son niveau habituel. Je passe à côté de la fontaine en lui lançant n regard, comme à mon habitude. J’ai entendu quelques phrases qu’un couple de personnes mûres s’échangeaient, une fois. Il semblerait que la structure soit un nouvel élément dans le parc. Elle s’y intègre bien, la ville a bien choisi, à mon avis. Je continue mon trajet au trot, passe près des jeux pour enfants et me dirige vers les modules métalliques un peu plus loin. Les cages à poules, comme on les appelait, enfants. Plus loin, la zone boisée s’étend. La futaie permet d’oublier la bourgade qui l’entoure, et donner l’impression de s’immerger dans la nature. Je ralentis l’allure. La bruine ne m’importune pas particulièrement. Je n’en ai encore que rarement vu à Beacon Hills, mais elle à le beau rôle de me rappeler ma région natale. Ou, sinon, celle où j’ai grandi et qui étreint mes plus lointain souvenirs.
Un jeune homme est à quelques pas de moi. Il doit faire sensiblement la même taille et le même gabarit que moi. Il y a cinq ans, je l’aurais probablement trouvé mignon. Là, il m’apparaît trop jeune pour que je pense à lui d’une telle manière. Quelque chose me semble également familier. Je me demande si je l’ai déjà croisé au boulot, ou à la salle. Il m’envoie un signe de tête timide, presque coincé. Je lui répond en simultané d’un signe du menton et de la main, accompagnés d’un salut chaleureux. Tout à coup, quelque chose dans son attitude me semble esquinter son charme. Là où j’ai cru voir un potentiel séducteur, je n’en suis plus certain. Pas s’il manque d’aisance de cette manière quand lui vient le temps de ravir les coeurs. Cela ne me regarde pas.
Je poursuis mes échauffements, de la tête aux pieds, pour m’assurer de profiter d’un bénéfice optimal. J’en profite pour observer la série d’exercices du jeunot. Il semble savoir ce qu’il fait, et ses trainings semblent avoir du niveau. Cela m’étonne un peu, mais je dois admettre que j’en suis content. Je n’aurai pas besoin de m’improviser entraîneur privé s’il remarque mon niveau. En fait, une idée germe dans mon esprit. D’une part, je ne serais pas contre un coup de main pour m’installer, et cela me ferait plaisir de partager l’équipement que j’ai pris ici avec moi. D’un autre côté, nous sommes sensiblement des mêmes dimensions, et un entraînement en paire pourrait être une option plus originale et efficace. Cela aide à entraîner les muscles stabilisateurs, et donc l’équilibre. C’est précisément le type de training que je recherche : la souplesse davantage que la force. Au risque de me répéter : j’ai déjà la force de par ma nature. De par ma stature, je préfère jouer de rapidité que de puissance brute. Et puis, j’aime mon corps tel qu’il est : parfait. Si, vraiment, on me forçait à déterminer une partie de mon physique qui me déplaît, et qu’on y insistait beaucoup, j’imagine que je serais obligé d’admettre que mon fessier n’est pas mon meilleur atout. Je ne néglige pourtant pas de l’entraîner.
Tout ça pour dire que je ne suis pas un bodybuilder, et que je ne suis pas intéressé à l’idée d’en être un, mais alors pas du tout. Quand je m’étais trouvé un boulot étudiant, j’avais postulé auprès de quelques bars pour être videur. On m’avait refusé sous de faux prétextes, alors qu’il était évident que c’était parce que je n’avais pas l’apparence d’un buffle sous stéroïdes. Ironiquement, je n’avais eu aucun problème à me faire engager dans un gym privé.
Pendant que le mec à la boucle d’oreille poursuit de son côté, je glisse mes chevilles sur l’un des barreaux horizontaux du module près de moi et me place face au sol. Je fais lentement mes pompes en soufflant. Si j’ai regretté de n’avoir pas pris ma veste, je suis presque certain que mon t-shirt se retrouvera rapidement suspendu sur la structure métallique. Je termine mon tour un moment après lui et le hèle, sans hausser la voix.
« Pardon. Je peux te demander un coup de main ? »
Il ne me répond pas. À en juger par ses écouteurs et son air renfrogné, il est possible qu’il ne m’ait pas entendu et qu’il soit trop concentré sur son propre entraînement pour m’avoir vu. Ou alors, il m’ignore purement, et simplement. J’attends qu’il termine ses répétitions et parcours les quelques mètres qui nous sépare. Tout sourire, immanquable en plein centre de son champ de vision, je lui fais signe de retirer son casque. Sans être inconfortablement près de lui, je le suis suffisamment pour respirer les odeurs qui émanent de lui. Son odeur naturelle, son humeur qui me semble agacée, la sueur qui trahit qu’il n’en est pas à ses premières minutes d’entraînement, et, très légère mais discernable malgré tout, l’acidité de la nicotine. Un choix que je ne comprend pas et qui est heureusement un moins grand fléau en Californie que dans les états du centre. Cette odeur a la manie de venir chatouiller mes fosses nasales avec insistance.
« Tu veux bien m’aider ? Si tu veux, tu pourras aussi utiliser mon matos. »
Je tends la main dans sa direction, et plante mon regard dans le sien, sombre. Je ne cherche pas à comprendre la source de cette familiarité. Des impressions de ce genre, ça arrive souvent quand on travaille avec le public.
Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Mar 19 Jan 2021 - 19:10
Un training tardif.
Raphaël Crawford x Jay Knezevic
La présence du mec qui vient d'arriver me gêne, au plus au point. Pas parce que c'est un endroit privé, qui m'appartient, ça appartient à la ville je le sais pertinemment. Ce qui m'agace c'est que justement sa présence ici même me gêne. Je suis gêné par la situation. J'ai peur de paraître comme un pitre à m'entrainer comme un fou furieux, comme si ma vie en dépendait. Cette même personne a l'air d'être très légèrement plus âgée que moi, je dirais une dizaine d'années maximum. Il a un physique assez similaire au mien à première vue, bien que sa masse musculaire m'a l'air tout de même supérieure à la mienne. La masse musculaire est malheureusement ce qui me fait le plus défaut. Mon métabolisme, fait que je ne prends pas de gras, et non plus de muscle. J'ai beau manger un apport calorique supérieur à ce que mon corps a besoin quotidiennement, a manger beaucoup de protéine et peu de matière à proprement parlées "grasses" style fast-food ou autre, mais rien n'y fait. Après tout, c'est de famille c'est comme ça. Mon paternel est une allumette, ma maternelle aussi. De ce fait, génétiquement parlant il est compliqué réellement d'être ce que l'on appel communément un "bœuf". Le boeuf, pour moi est le mec avec une musculature digne de ce nom : de belles épaules, une cage thoracique développée avec des pectoraux saillants, un dos d'enfer, des fessiers bombés et des cuisses à couper le souffle. Tout mon inverse, on peut le noter. C'est par ailleurs, ce qui fait fantasmer les filles en général; Je comprends donc pourquoi ça n'est pas mon cas ?
L'idéal de la tablette abdominale est pour moi totalement infondé. Les tablettes de "chocolat" sont quelque chose qu'on ne peut ne pas avoir génétiquement, justement à cause de notre métabolisme en partie. Une personne comme moi, a les abdominaux visibles car je suis très sec, je n'ai pratiquement pas de gras au niveau de ma ceinture abdominale. Mais pour une personne, qui a plus de travail que moi à cette partie du corps, soit une ceinture gainée et très bien musclée mais qui n'a ne serai-ce qu'une fine pellicule de gras... c'est perdu pour lui. Cette mode d'avoir le "sixpack" ou le "eightpack" - pour les plus dopés - représente bien la société telle qu'elle est aujourd'hui : une société bercée dans l'illusion de la superficialité, de l'importance du regard des autres sur notre propre personne. Je ne dis pas que ce regard d'autrui n'est pas important pour moi, bien au contraire. Je ne serai pas autant timide que cela si je mettais de côté ce que les autres pourraient penser de moi. Mais malheureusement je n'y arrive pas ! C'est plus fort que moi.
Dire que je peux avoir de telles pensées en pratiquant une séance de sport. Voilà pourquoi, je préfère être seul pendant mes séances. Ces monologues effectués entre moi même et... moi même, sont d'une philosophie telle que je pourrai peut-être un jour écrire mon ouvrage ? "La société vue selon un jeune insociable : L'histoire tragique de Raphaël Crawford, édition 1".
(...)
Après mon circuit, je dépose calmement mes deux mains contre mes cuisses en inspirant profondément, laissant mes toxines se libérées de mes ports, laissant une odeur probablement pas super agréable ressortir de mon corps. Dû au froids extérieur, il est possible de remarquer comme de la chaleur émanant de mon corps bouillant, soulignant le sérieux de mes entraînements. Un signe de main attire immédiatement mon attention. Je retire au préalable mon casque sans fils, pour hausser un sourcil en fixant mon interlocuteur.
- Tu veux bien m’aider ? Si tu veux, tu pourras aussi utiliser mon matos. Moi c'est Jay au fait. Rétorque l'homme en me tendant sa main.
Ma salive s'avale alors en fixant la main droite de l'homme, jonglant entre son regard et cette dernière. Aller quoi, bouge toi Raph' ! Tu vas pas rester planter là comme un con en analysant sa main et ses yeux, qui me donnent par ailleurs un certain sentiment, comme si j'étais rassuré par la présence assez familiale et paternelle de l'homme. Je ne saurai comment l'expliquer, mais il a une présence qui dégage que de la positivité, comme si c'était un être pur qui ne voulait seulement de bonnes intentions à mon égard.
- O.. oui pas de soucis Monsi... Jay. Moi, c'est.. Raphaël. Enchanté Mon... Jay.
Cette timidité, je la haï. Je déteste cette partie de moi, totalement simplet et lâche. Même un enfant de 11 ans en pleine puberté aurait mieux réagis que moi sans déconner. Je n'arrive pas à être à mes aises, à être avenant et souriant alors que ce n'est pas une fille, ce n'est pas un mec qui a l'air de vouloir me faire du mal. C'est seulement un type social, qui cherche sûrement à intensifier ses entraînements, et pourquoi pas augmenter son réseau social en ayant pourquoi pas de nouvelles connaissances. Pourquoi me prends-je la tête comme ça ? Je le sais nullement.
Je prends alors sur moi en bombant mon torse, et m'approche lentement, et craintivement de l'individu.
- Bon alors... Je peux vous tutoyer déjà..? Si ça vous dérange pas bien sûr hein, je ne veux pas paraître impolis ou quoi que se soit d'autres vraiment. Dis-je premièrement, en fixant l'homme. Vous aider... Vous avez l'air d'avoir un physique plus que correct... A première vue votre masse musculaire a l'air supérieur à la mienne, je vois pas en quoi je vais pouvoir vous aider... Finis-je en passant ma main droite contre l'arrière de mon crâne, l'air toujours aussi timide.
L'homme m'explique alors, avec un calme tellement apaisant et rassurant que j'oublie même ma timidité en l'écoutant. Il se veut rassurant, et me met en totale confiance avec ce dernier. Comme quoi, je me fais de fausses idées comme d'habitude. Même si mon ressenti principal était bon, mon attitude est déplorable, elle me débecte.
Le sportif m'explique alors qu'il veut travailler en particulier son équilibre. Pour travailler son équilibre, il n'y a pas trente-six solutions : travailler sa proprioception soit la capacité à bien gérer son corps dans l'espace, avoir une ceinture abdominale en béton, renforcer au maximum ses hanches et les muscles de son dos.
- Ce que je vous propose, c'est dans un premier temps d'effectuer un échauffement pour ce qui est du gainage, avec quelques séries d'abdominaux, de gainage en planche et sur les côtés, ainsi que quelques tractions. Ensuite, nous passeront à des exercices plus centrés sur l'équilibre, sur les membres inférieurs et supérieurs si ça vous va ? Lui dis-je simplement.
Quand je parle d'un sujet qui me passionne, ou que je maitrise à peu prêt, ma timidité s'envole comme une plume en plein milieu d'une secousse de vent.
Je regarde alors l'homme, tout en faisant mine d'échauffer de nouveau mes épaules en faisant quelques rotations de ces dernières.
- Après, si vous avez déjà quelques facilités ou du potentiel musculaire aux endroits que je vous ai dis précédemment, on peut toujours utiliser vos poids pour se lester.
J'attends alors simplement la réponse de l'homme, un léger sourire en coin de bouche.
Après cet échauffement, nous pourrons passer à la partie pratique : Des exercices basiques comme l'arbre droit, puis aux pompes en arbre droit, ou bien encore le faire le "drapeau" à partir d'une base verticale solide, sont des exercices basiques, mais compliqués à réaliser.
A partir de ces exercices, on peut penser à effectuer des "figures" avec les barres de traction, ou même en duo, où là l'équilibre et la force sollicitée à la ceinture abdominale, au dos, et sur tout le reste du corps sont fortement utilisés. Et à partir de là, en reproduisant hebdomadairement ces exercices, on pourra noter une parfaite gestion de son corps dans l'espace, et donc un très bon équilibre.
J'ai oublié un détail....M'a-t-il demandé de le tutoyer ?
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Dim 24 Jan 2021 - 18:42
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
J’avance ma main de quelques centimètres supplémentaire, avec insistance, lorsque je remarque que le jeune homme déglutit avec timidité. Mon sourcil spasme alors que j’ajoute un degré de bienveillance calculée à mon sourire. Voilà qu’il hésite, butte sur les mots et bégaie presque en manquant de m’appeler monsieur. Par deux reprises. Lorsqu’il semble se reprendre en main, se redresser et enfin faire un pas en ma direction, je me demande comment je peux lui faire un tel effet. Je suis à peu près persuadé que ce n’est pas de l’attirance qui cause son attitude intimidée, et je ne la comprend que moins encore pour cela. Je n’ose imaginer ce qu’il adviendrait son son petit coeur s’il me voyait au clair de pleine lune. Je rabats ma main en écoutant sa tirade. Je pouffe légèrement lorsque je réalise qu’il doit me croire de l’âge de son père, et me vouvoie. Je ne sais pas si je devrais être insulté qu’il me croit presque vingt ans plus vieux que je ne le suis réellement, ou si je me suis trompé et qu’il soit encore un adolescent. Dans tous les cas, je tente de brider mon amusement, pour ne pas heurter mon seul partenaire potentiel.
« Mec. Monsieur, c’était mon grand-père. Tutoies-moi, tu dois avoir l’âge de mon frère. »
J’allais poursuivre sur ses compliments à mon égard quand je réalise d’où me vient cette impression de familiarité. Ce n’est pas à un client de la clinique ou des salles de sport qu’il me fait penser, mais bien à Remy, mon demi-frère. Je le dévisage un peu plus. Les bouclettes, trait hérité de leur mère par Remy et son demi-frère, peut-être la forme du visage, également. Quoique, si je devais être entièrement honnête, je devrais admettre qu’il se rapproche physiquement davantage de ce traître qui a été mon meilleur ami, il y a aussi de nettes ressemblances avec l’attitude du plus jeune des fils de mon père. Là où ça en devient troublant, c’est dans l’attitude réservée, non assumée des deux garçons.
« T’inquiète, je mords pas. » Je lui envoie un clin d’oeil. J’allais dire que je ne mange personne, mais il y a là une connotation que je préfère éviter. Le pauvre semble déjà si mal à l’aise, s’il se met à s’imaginer des trucs, il risque de se disperser dans la bruine du crépuscule. Puis, je devrais briser son petit coeur. Je ne sais pas s’il survivrait à la déception d’avoir cru en du flirt pour se faire dire ensuite qu’il n’est pas mon genre. Je fronce inconsciemment du nez à l’idée de sortir avec un mec qui me fasse penser à mon frère. Non. Définitivement pas.
« Écoute, Raph, t’as l’air de savoir ce que tu fais. Pourquoi tu me dis pas ce que tu ferais à ma place. »
Effectivement, il semble sérieux et je ne comprend pas d’où lui vient son manque de confiance aussi manifeste. Je l’avais abordé dans l’idée de lui demander de me tenir les chevilles pendant que je ferais des tractions sur les barreaux du même module que je viens d’étrenner. L’idée de me faire donner un programme par un inconnu m’apparaît beaucoup plus amusante, intrigante et originale. Il risque de me suggérer des exercices qui ne sont pas dans mes habitudes et qui me feraient donc sortir de mes zones de confort. Peut-être même m’en faire découvrir de nouveaux. Ouais, un peu de changement me ferait du bien.
Sans entrer dans les détails de la séance d’escalade que je rate ce soir, je dis à Raphaël que je désire travailler sur mon équilibre. Ce n’est pas exactement le même bénéfice qu’une soirée sur les murs, mais c’est définitivement quelque chose qui est toujours davantage utile au loup que je suis qu’un pur entraînement de force. L’équilibre, l’endurance et la souplesse. Voilà les points faibles de la plupart des lycans. Heureusement, je ne suis pas la plupart des lycans. Dans tous les cas, il risque de me suggérer des séries qui permettent de travailler ma coordination et de renforcer mes muscles du troncs : bénéfices communs avec le bouldering.
L’oeil brillant de curiosité et d’appréhension mélangées, j’attends le verdict de l’humain. Il me semble tout à coup bien plus confortable et motivé. Comme un poisson dans son élément. Je hoche la tête pour montrer que je le suis, et enregistre les informations qu’il me donne. Rien de choquant pour l’instant. Je suis plutôt d’accord avec sa prescription et l’encourage à poursuivre de mon éternel sourire nacré. Je suis content de le voir plus à l’aise avec ma personne. L’idée de prendre des nouvelles de Remy, via Alice, s’ancre dans mon esprit alors que je réponds à la tirade de mon coach du moment.
« Ça me va. On pourra le faire simultanément si t’avais pas terminé ton entraînement. »
À en juger la manière dont il poursuit ses échauffements, je prends cela pour un accord tacite. Je l’imite donc alors qu’il suggère d’utiliser un peu de lest au besoin. Cette fois, c’est moi qui donne un accord muet, d’un simple mouvement du menton, mon regard planté dans le sien. Non pas comme si j’allais dévoré mon âme, mais simplement pour m’assurer qu’il ait vu mon approbation. En prenant place au sol pour débuter ma première série d’abdominaux, j’ouvre de nouveau la bouche.
« Il y a juste un truc qui me chicote, Raph. Tous ces vous. »
Je lui envoie un nouveau clin d’oeil, pour m’assurer qu’il comprenne que je ne lui en tiens pas vraiment rigueur. Sans plus attendre, je me mets à la tâche et cale mon rythme sur celui du jeune homme. Je n’ose pas faire plus de redressements assis que lui : j’ai toujours cette crainte, merci à mes parents, que ma nature lupine ne soit divulguée par mon aisance à faire certains exercices, si je suis trop rapide ou en fait de trop nombreuses répétitions sans sembler avoir du mal. Je sens doucement le cocktail hormonal se modifier dans mes veines, m’apporter le début d’un sentiment de bien-être bien plus puissant que toutes les drogues. Du moins, je l’imagine. Après tout, je suis immunisé à ces substances qui altèrent l’esprit.
Je reste les fesses au sol et prend une longue inspiration. Nous avons droit à une petite pause avant d’effectuer la prochaine série. J’en profite pour discuter avec le jeune homme. On ne peut chasser le naturel, comme on dit.
« Et tu fais quoi dans la vie? »
Raphaël est étudiant. Il est peut-être plus jeune que je ne l’ai cru, au final. Je devrais peut-être lui offrir d’appliquer au gym annexé à la clinique, si il fait ses preuves ce soir. Et s’il a besoin d’un boulot étudiant. Pour l’instant, je me contenterai de l’évaluer secrètement, pour ne pas lui mettre de pression, et de me montrer sympathique. Je crois pouvoir y arriver facilement.
« Tu écoutes quoi ? »
Je fais un signe en direction de son casque. Mes propres goûts musicaux sont hétéroclites et dépendent bien plus de mon humeur et de l’activité à laquelle je participe que d’autres facteurs. Je serais tenté de croire que c’est le cas de la plupart des gens.
Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Mer 3 Fév 2021 - 1:22
Un training tardif.
Raphaël Crawford x Jay Knezevic
L'endorphine, est probablement la meilleur sensation qu'il est possible de ressentir - hors les sensations sexuelles bien entendu - sur cette planète. Je pense, que c'est la raison, je pense la plus logique, que tout les sportifs répondront à un "pourquoi tu fais du sport", mise à part pour se sculpter un physique d'Apollon, ou d'être en bonne santé. Cette sensation, libérant un maximum de toxines après un effort physique, donne une impression d'être bien, d'être dans les nuages... Comme un joint de weed par exemple. Cette sensation, d'aller au mieux, de vivre ta meilleure vie malgré les soucis qui t'entourent, juste grâce à "l'endorphine", c'est un phénomène étrange non ? Avoir chaud, être mouillé de la tête au pieds, pas à cause de la pluie, mais dû à une transpiration flagrante et intense. Tout ce cocktail de choses qui ne vont pourtant pas ensemble, s'unissent et forment ce que l'on appel encore une fois "endorphine", ou meilleur drogue légale pour ma part.
C'est peut-être l'une des bonnes raisons valables de mon côté pour faire du sport. Aussi peut-être pour me recentrer sur moi même, mettre de côté tout ce qui est timidité, manque de confiance en soit, soucis personnels, les cours et j'en passe. Toute cette concentration intellectuelle et musculaire, me fait tout oublié, tout ce qui m'entoure. Même la personne qui c'était improvisée binôme de sport à mes côtés. En pensant à cette dernière, cette moue envoutante semble alors se dissiper peu à peu. Quel débile fis-je en l'appelant "Monsieur" alors qu'il doit être à peine plus âgé que moi. Il me le fait par ailleurs très clairement comprendre, me traçant un petit clin d'oeil sûrement pour me rassurer. Je ne fais pas exprès, vraiment, j'aimerai lui dire que je ne suis qu'un putain de mec ultra timide qui a honte de tout, qui a peur d'ouvrir la bouche par crainte de paraître totalement ridicule.
En parlant de ridicule, ce mot est en réalité à deux sens je dirai. Le "ridicule ne tue pas" comme on m'a toujours dis. J'ai toujours refusé de croire en cette phrase, qui me paraissait toujours débile en vue de ma mentalité. Et bien, en prenant de l'âge, malgré que mon assurance ne daigne devenir meilleure, je suis d'accord avec cette phrase. Le ridicule est en réalité, selon le point de vue de chaque personne. Quelque chose que je trouve ridicule, peut paraître anodin pour mon acolyte de sport. Tout est question d'angle, de point de vue, et d'appréhension je dirai. Ce genre de belles phrases passent dans ma tête, souvent en séance de sport, pour me rassurer dans ma misérable vie. Après l'effort terminé, je deviens ce jeune trouillard, aussi lambda qu'un grain de sable perdu dans le désert.
- Ou...ouais excuse moi. J'te dis... dis pas ça pour te contrarier ou quoi... simple habitude...
Rien que ça ? J'ai sortis là une très belle phrase, bien construite, comme on l'apprend en élémentaire pas vrai ! Quel courage !
Je remontais lentement mon regard en avant, toisant Jay durant mes derniers basculements de bustes en avant, faisant office d'abdo.
- Je... je suis étudiant... Et toi ?
Mon interlocuteur m'apprend qu'il est en réalité thérapeute sportif. En réalité, je dirai que ça se voit nettement dans son assurance et son physique. La carrure svelte, une aisance à mettre à l'aise les gens, les mettre en confiance. Une bonne connaissance en sport, et un bon mental d'après ce que je peux observer de ses quelques mimiques faciles et corporel. Ce dernier a l'air d'avoir une bonne confiance en lui, avec le métier qu'il a, ça ne m'étonne pas après tout.
Soufflant vivement, je déposais mon regard sur le thérapeute, rétorquant ce tantôt à sa question.
- De la musique électronique... une playlist remplit de sons... qui me boostent et me motivent dans mon entraînement.... Là j'écoute... "Parachute" de...Skrillex.
Tout ça, en sautillant sur place, soufflant un peu entre ces quelques mots, avant de reprendre.
- Je suis désolé de l'impression... de l'impression que je te donne. Le sport, est la... la seule chose qui me permet véritablement de m'évader, de sortir... de sortir de cette... chose...carapace je dirai... qui me bloque... je n'arrive pas à vraiment m'exprimer comme je le...
Je n'arrive pas à finir cette putain de phrase. Un inconnu me parle, et je suis braqué. Je n'arrive pas à pondre une phrase, qu'un gamin de douze ans pourrait nettement faire sans la moindre interruption. Je me mis immédiatement à attraper la barre au dessus de ma tête, me tractant à plusieurs reprises avec une force adéquate, le mouvement de ma traction se veut totalement lente et maitrisée, favorisant le travail des dorsaux. C'est dans ce genre de moments, que j'arrive enfin à lâcher prise, et à me dire : merde.
- J'en ai... ras le cul d'être coincé comme ça.
Une montée de colère semblait émaner de ma propre conscience, laissant mon rythme cardiaque s'envenimer soudainement. Des tractions séparent mes phrases, d'où l'interruption. Pour une fois, ce n'est pas la timidité mais l'effort qui me freine dans la parole, quelle ironie.
- J'ai un réel soucis... avec la confiance en soit... je n'arrive pas à être extraverti... mise à part quand... quand je fais du sport.
Finis-je en me laissant tomber, relâchant amèrement la barre de traction.
Les premières cloques se tracèrent le long des paumes de mes mains, signe d'un travail acharné.
- Comme tu le vois, je ne suis probablement pas la meilleure personne... pour avoir un entraînement amusant et véritablement intéressant dans la discussion. Tout ce que je peux t'apporter, c'est une aide avec mes connaissances, car j'aime le sport. J'aime le sport, et j'aime comprendre pourquoi les muscles réagissent comme ça. Pourquoi, avec telle inclinaison, tu vas travailler plus une autre partie du muscle, qu'avec une autre inclinaison. Toutes ces petites choses, font que le sport me passionne réellement.
Ma tirade se termine, tout en reculant, laissant la place à Jay pour qu'il effectue ces quelques tractions. Je paraissais bizarrement plus à l'aise avec lui. J'ai réussis à sortir une phrase sans accroche, sans blocage... c'est tellement rare.
- Bon..euh.. Après... on va commencer réellement les ex..exercices d'équilibre. Puis ensuite, on fera un peu d'étirements pour... pour la souplesse si tu veux.
Suite à ça, les pompes en arbre droit débuteront, très bon exercice musculaire et d'équilibre. Ensuite, nous verrons pour s'orienter sur le "drapeau" sur une base fixe, mais il faudra d'abord que je puisse voir la mobilité des hanches de mon interlocuteur, ainsi que sa force abdominale. Bizarrement, je ne me fais pas de soucis, je doute qu'il n'y arrive pas.
- Tiens... je te fais écouter un peu de ma musique s'tu veux...
Fis-je alors timidement, mettant mon téléphone sur "haut-parleurs", "Infinity 2008"de Klaas, version Vocal Edit sortant de mon téléphone. Un son doux, mais entraînant. Le début, est lent, tout en finesse. Plus la série de Jay avancera dans le temps, plus la musique suivra les battements de son rythme cardiaque, l'entrainant probablement dans l'apogée de sa série, là où le muscle se déchire le plus, et donc travail le mieux.
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Dim 7 Fév 2021 - 2:08
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
Je ne suis pas contrarié, et je ne croyais pas donner cette impression. Mon sourire s’agrandit encore un peu, quelques secondes. Il se veut rassurant. Nous poursuivons ensuite la discussion, et je préfère changer de sujet que de lui répéter d’une énième manière de relaxer. "Chille, bro" serait certainement un peu trop familier, de toute manière.
C’est donc ainsi que j’ai appris que Raphaël est un étudiant. Il me renvoie poliment la question et je lui spécifie quel est mon métier. Nous en discutons un peu. Comme j’ai remarqué son malaise, je tente de prévenir ses questions et je lui précise la nature de mon travail en répondant aux points qui soulèvent le plus souvent des incompréhensions ou des interrogations. J’en ai l’habitude, après tout. Je ne suis pas flic, pompier ou infirmier : des boulots desquels le public croit avoir une bonne compréhension.
Je cale toujours mes exercices sur Raphaël. Il ne perd pas de temps et nous permet de conserver les bénéfices de nos échauffements respectifs. Peu à peu, je sens la tension de ma journée se diffuser. C’est un sentiment familier, mais qui parvient tout de même à m’étonner à chaque fois, car je ne réalise pas l’accumulation de ce stress au cours de mes activités. La musique dont Raphaël me parle me semble être un choix typique, sinon commun. Si je reconnais le nom, je dois avouer que je ne saurais certainement pas l’identifier.
Il me faut un moment pour réaliser ce que l’étudiant me dit. J’ai trouvé normal qu’il scande ses phrases de la sorte en raison de l’effort physique, mais lorsque je comprend qu’il est en train de s’excuser, les impulsions de mes jambes contre le sol cessent. J’interromps mon entraînement, la tête penchée sur le côté, une expression trahissant mon étonnement sur le visage.
« Qu’est-ce que tu… » racontes? Mais je suis interrompu par le flot de ses paroles, irritées, peut-être même colériques, qui surgissent toujours, alors qu’il me parle de carapace et que je comprend enfin qu’il cache un mal-être que je n’avais alors pas soupçonné. L’étudiant se dirige de nouveaux vers les barreaux et entame une série de tractions, mû par la colère. Je dois avouer que sa maîtrise m’impressionne. Là où la plupart des gens dans son état se seraient mis à faire un peu n’importe quoi, à toute vitesse, je perçois un contrôle impressionnant de son rythme et de sa posture. Nul doute que ce petit bout d’homme a trouvé son ancre. Cette pensée m’oblige à ravaler un sourire alors que je m’avance vers lui pour tenter de le calmer.
- J'en ai... ras le cul d'être coincé comme ça.
Cette explosion de colère imprévue me prend de plein fouet. Trop surpris pour songer à une blague grivoise, j’ai de toute manière autre chose à gérer. J’inspire profondément, les poings fermés, alors que mes griffes se rétractent. Réflexe défensif, si vous voulez. J’y vois surtout la perte de la force que m’avait apportée meute de traîtres. Raphaël poursuit sa diatribe, pendant que je tente de reprendre le contrôle. Je me concentre sur ce qu’il me dit, même si je ne suis pas prêt à lui répondre. Dans l’état qu’il est, il vaut de toute manière certainement mieux le laissé déballer tout ce qu’il a sur le coeur. Je ne sais pas si quelque chose chez moi a déclenché cette réaction ou si lui aussi m’a pris pour un psychothérapeuthe… Au moins, je suis ravi de remarquer qu’il ne me vouvoie plus!
« Y’a pire. » réponds-je sobrement alors qu’il annonce ne pas être le meilleur partenaire de sport. En fait, je suis bien content d’être tombé sur lui et quelque chose me dit que j’aurais difficilement pu tomber sur mieux. Pas seulement parce que nous sommes les deux seuls aventuriers à braver la brume ce soir.
Lorsqu’il se laisse retomber au sol, j’ai eu le temps de me ressaisir et je reprend la place que Raphaël vient d’abandonner. Il reste encore un peu de chaleur résiduelle sur le barreau, qui m’apparaît tiède. Sans attendre, je soulève mon corps à la force de mes bras une première fois. J’enchaîne ensuite les répétitions sans rien dire, mais je ne lâche pas la bombe émotionnelle du regard. Quand il change de sujet, je comprend que son humeur est passée et qu’il est probablement prêt à discuter plus calmement. D’un signe de tête je lui confirme que la motion est adoptée concernant la suite de l’entraînement, avant de me laisser redescendre une septième fois. Raphaël profite de ce moment pour installer la musique. Elle semble se caler au rythme de mes tractions et me motive dans ma série. Nous échangeons ensuite de place une nouvelle fois, pour qu’il fasse sa seconde série. Je sens la chaleur monter en moi et commence à m’étirer pour ne pas la perdre. Je succombe au rythme de la musique, qui me fait un bien fou. J’ai l’impression que je n’ai pas mis les pieds dans un club depuis mille ans. Je sautille sur place pour garder mon pouls élevé, tout en dodelinant de la tête en rythme. Je demande enfin au , un sourire rassurant au visage :
« Raph ? Tu permets que je te donne mon avis sur… »
Fait suffisamment rare pour être notable, je cherche mes mots. Je ne suis pas assez familier avec l’étudiant pour le taquiner en lui parlant de diarrhée verbale, ni nerveuse, et pourtant c’est le registre qu’il m’évoque. Maudite ressemblance avec Remy. Le bouclé doit comprendre de lui-même ce que j’essaie de dire, car il accepte avant que je trouve le mot juste pour parler de ses ruminations.
« Déjà, c’est pas grave que tu sois introverti. Mon frère et une de mes sœurs le sont, ma cousine préférée aussi. Je les adore. Ils m’apportent des choses que mon autre sœur ne peut pas m’apporter et c’est bien. Il faut de la diversité. En plus, si tout le monde était extroverti comme moi, il n’y aurait personne pour m’écouter. »
C’est évidemment une blague, même s’il y a un fond de vérité. C’est la raison pour laquelle je me suis toujours pris plus facilement la tête avec Alice qu’Angie, et c’est en partie pourquoi ça n’a finalement pas fonctionné avec Ollie.
« Je suis content d’être tombé sur toi ce soir. Déjà parce que t’as l’air aussi passionné que moi par le sport, puis t’es sympa. Ça me désole ce que t’as dit tout à l’heure. Je ne te connais pas et tu pourras certainement dire à tort que je me trompe sur toi, mais ce que tu perçois de toi n’est pas du tout ce que j’ai perçu. Tu m’as l’air d’être un mec intelligent. Suffisamment, en tout cas, pour douter de toi et te poser des questions. »
J’ai conscience de ce que cela implique à mon compte. J’ai toujours l’air sûr de moi et de ne douter de rien. C’est que je garde mes questionnements pour moi-même et je ne sens pas le besoin d’exprimer les deux ou trois que j’ai par année. Je rigole, là. Je n’en arrête pas ma tirade pour autant. Je disais donc qu’il est intelligent.
« T’as pas l’air méchant, et t’as une belle gueule. »
Je lève l’index en devinant une protestation.
« Crois-moi, y’a des mecs qui paieraient cher pour avoir ta gueule ou la mienne, alors va pas me dire que tu complexe pour un mamelon un huitième de milimètre plus bas que l’autre. »
C’est une blague, évidemment, une façon imagée de parler pour lui faire comprendre mon point. N’empêche que je sais que c’est probablement là le nœud du problème. Il a dit qu’il avait un problème de confiance en soi, et donc un vision erronée de lui-même. Biaisée, il aurait un surplus de confiance. Malheureusement pour lui, je peux être empathique, mais je n’ai pas vraiment idée de ce qu’il peut ressentir ou de la façon dont il peut reprendre une bonne image de l’être qu’il est.
Raphaël termine sa série et je lui fais signe de me laisser sa place en l’interrogeant. Je risque de planter le couteau là où ça fait mal, et je le sais. On ne devient pas plus fort en étant indolent : il faut souffrir pour être joli, comme me disait Angie la première fois qu’elle a arraché les poils qui s’avançaient effrontément entre mes sourcils. Cela doit être aussi vrai pour l’âme que pour le corps, n’est-ce pas ?
« Qu’est-ce qui mine réellement ta confiance, Raph ? »
Je me hisse pour reprendre les tractions. Peut-être bien qu’en en parlant, cela suffira à ce que Raphaël cerne la source de son mal-être. Il saura ensuite plus facilement chercher les outils et les moyens de s’y attaquer. Je sais, c’est de la pensée magique. Que voulez-vous, je dois être un éternel optimiste. Personne ne mérite de souffrir de la sorte. C’est un peu la raison de mon métier, après tout, soigner les blessures à long terme.
Être coincé, bloqué par une timidité insurmontable est loin d'être quelque chose de facile, c'est même pesant psychologiquement dans la vie de tous les jours. Sentir mes joues devenir rosées à la moindre occasion, sentir mon rythme cardiaque s'accélérer dès qu'une occasion ne le justifiant pourtant pas à la base a lieu, c'est un mode de vie, un enfer que je ne souhaite à personne. Voilà mon ressentis sur ça, ne pas savoir faire une élocution des plus simples à une personne étant inconnue à mon groupe de pair, sans bafouiller, manger mes mots ou bien encore toujours en les cherchant, c'est très difficile dans la vie de tous les jours. Plusieurs hypothèses sont émises par mes parents et mes proches sur cette partie de moi. Certain penses que c’est dû au fait que je suis très introvertis, que j’ai tendance à avoir du mal à me faire de nouveaux amis, à pouvoir me sociabiliser avec les autres… On ma qualifie même d’antisocial. Ce que je peux comprendre, c’est vrai que voir un mec de mon âge qui bégaye à chaque fois qu’il veut prononcer un mot à une personne, quel que soit son sexe, tant que je ne connais pas cette dernière, c’est flippant. D’autre penses que c’est dû à mon temps passé sur les jeux vidéo en étant plus jeune, encore une connerie de la société actuelle. Tu peux être passionné de jeux vidéo sans pour autant devenir quelqu’un d’insociable.
Mon seul remède, la seule chose qui me pousse à sortir de ma zone de confort, de ma zone de timidité est justement ma passion principale : le sport. Le sport me permet, de libérer toutes mes toxines, les réelles toxines mais aussi celles qui me rongent, libérant au passage une rage qui est enfouie en moi depuis des années. Je comprends que ça face peur, de voir un maigrichon s’énerver en énonçant une tirade qui n’a comme sens ni queue ni tête, mais je ne fais malheureusement pas exprès. Bien au contraire, ça me fait du bien. Cela me procure comme un sentiment de libération, comme si je m’étais enfin libéré d’un fardeau, durant un petit instant, me donnant l’air totalement d’être « normal », d’être quelqu’un d’extrovertie qui aime les liens sociaux… Si seulement ça pouvait être réalisable dans la durée. Les génies sortant des petites lampes n’existent pas, sinon j’en aurai fait usage depuis belle lurette.
Je me présente une nouvelle fois sur la barre de traction, enchaînant une nouvelle série en rythme avec la musique que j’avais mise précédemment. Les dires du protagoniste derrière moi, firent ralentir durant quelques instants mes tractions. Il me demande alors, s’il pouvait donner son avis sur la tirade que j’avais énoncé précédemment. Je rétorque alors par la positive, et concentre mon attention sur ce dernier afin d’écouter ce qu’il a à me dire, me laissant vraisemblablement tomber de la barre de traction sans y faire réellement attention.
[…]
Les dires du brun me secouent légèrement. En soit, ce qui dit est…vrai. Ce qui dit n’est absolument pas dénué de sens, au contraire. Je sais que j’ai des atouts, mais je ne sais m’en servir. La tête légèrement bouleversée par l’analyse poussée du sportif, je finis ma série de traction, lui laissant la place quelques secondes plus tard à sa demande.
- Qu’est-ce qui mine réellement ta confiance, Raph ?
Mes yeux se révèlent rond, la bouche bée. Je ne m’attendais absolument pas à une question de la sorte. S’ouvrir à ce sujet vers un mec que je ne connais pas, n’est absolument pas ordinaire. Tout comme le fait que les sentiments que je ressens à son égard, ne sont pas ordinaires. Ce mec m’intrigue, il me pousse, sans le vouloir, à lui léguer une confiance aveugle. C’est comme si je le connaissais depuis des années, il a l’air d’être la gentillesse incarnée, je ne saurai expliquer pourquoi. Mais, mon instinct me dit que je peux y aller de plus belle, et cela sans réticence. Je fais, toujours confiance à mon instinct. Il m’a sauvé de situations plutôt gênantes et délicates et puis, qu’est-ce que ça va en couter hein ? Ce mec travail dans le médical, ça va pas être un tordu qui va me lacérer dans les bois, ou bien un monstre avec les yeux qui brillent qui va me couper en morceau quand même !
- Euh… fin-déjà merci pour les compliments Jay… Ça me va d-droit au cœur… Je suis d’accord dans la plupart de te-tes propos avec tout c’que tu dis… Mais, là-là tu me poses une colle. D’où vient ce manque de confiance ? Pas mon physique, ne t’en fais pas haha…
Je rigolais alors, suite à la précédente vanne énoncée par le protagoniste, qui avait bien détendue l’atmosphère.
- Mes pectoraux se portent bien, selon mes gouts en tout cas. Être un peu plus volumineux ne m’aurai pas gêné, mais ma génétique me freine dans ce chemin, mais ce n’est pas grave. Pour… pour ce qui est de ma confiance ? A vr-vrai dire, j’en sais trop rien. Je ne sais pas… peut-être car j’ai p-peur de… décevoir les autres ? Fin, tu vois… J’te connais pas mais j’ai l’impression que j’peux me confier à toi comme si on se co-connaissait depuis des années… donc bah-voilà. J’ai peur de décevoir les-les gens, j’ai peur qu’on me ju-juge par ma banalité hors-norme, j’ai peur qu’on se foute d’ma gueule parce que j’suis timide et plutôt introvertis… j’ai peur aussi d’être une représentation falsifiée de mes parents qui-qui sont l’opposée de moi… des gens très extraverties, qui ont pleins d’amis et…fin voilà tu vois.
Je soufflais alors, indiquant à mon interlocuteur de s’avancer vers moi, et de me soutenir les chevilles d’un signe de tête. Plongeant mes mains à plat sur le sol, j’effectuais un simple arbre droit, de manière à ce qu’il soutienne mes chevilles pour lui montrer l’exercice.
- L-là Jay, l’but c’est de faire des pompes sur cette position. Au vu de ta capacité musculaire je ne pense pas que ça devrait te freiner, j’pense au contraire que ça va aller. Avec les pompes en arbre droit, tu travail énormément le haut du corps, notamment les épaules, biceps, triceps, les dorsaux et un peu les pectoraux… mais surtout l’équilibre en effort.
Je lui fais alors signe de relâcher mes chevilles, exécutant simplement sept montées et descentes sous cette forme, soufflant à chaque fois qu’un effort est effectué.
Je me laissais alors tomber quelques instants plus tard en arrière, déposant mes fesses sur le sol frais du parc.
- Pour en reven-nir à tout à l’heure… je pense que… que c’est un mélange de tout ça… Et c’est pa-pareil pour la gente féminine… J’ai toujours plu aux femmes, je le sais mais je n’ai j-jamais réussi à en approcher une sans bégayer… Ou même l’inverse, dès qu’une personne de la gente féminine s’approche de moi, je me mets à parler le mandarin, falsifiant totalement ma faible image de « beaugoss badboy », faisant fuir toute potentielle prétendante… Et je-.
Inspirant un grand coup, tapant les pieds au sol comme pour me donner du courage.
- Et.. ? Toi ? Comment-fin, tu as l’air de bien savoir… Tu as l’air de- d’avoir confiance en toi. Tu es très avenant, la preuve j’arrive à parler de ça avec toi, alors que j’ai beaucoup de mal avec mes parents… Comment fais-tu ? Fin, je veux dire par là, tu aurais des conseils à me donner, ou je ne sais pas ?... Si je te dis ça comme ça, c’est pas pour te faire peur ni rien hein… c’est plus une sonnerie d’alerte ?
Les dés sont lancés. Ce mec m’inspire confiance, mais je ne le connais pas. Soit il va m’être d’une grande aide, ou au pire il me prend pour un fou, et je ne le reverrai plus jamais… encore un potentiel ami écarté de ma vie. Je me relève alors, me mettant droit en tendant mes bras en avant, attendant que l’homme face son arbre droit pour maintenir ses chevilles, souhaitant l’aider dans son exercice au besoin.
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Jeu 25 Fév 2021 - 22:00
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
Les mollets croisés l’un devant l’autre pour conserver une meilleure posture, je me hisse. Ma question a frappé mon camarade d’entraînement qui affiche un air surpris, ou effaré. Je n’en suis pas certain. Il me fait le coup du saumon hors de l’eau quelques secondes, avant de se jeter à l’eau. Je l’écoute en me concentrant sur ma respiration, et le rythme de mes tractions, bercées par la musique. Pourtant, mes yeux ne le quittent pas. Je le sens en confiance, peut-être un peu naïvement. Peut-être aussi par empressement. S’il a besoin d’aborder ce sujet, mais n’en a jamais l’occasion, il ne serait pas surprenant qu’il se jette sur la première opportunité venue. Ou alors c’est simplement mon charme qui fait son effet.
Je souris. Mes observations deviennent des compliments dans sa bouche. Ce que je considérais des faits deviennent ainsi presque de la flatterie. Je retiens un éclat de rire lorsqu’il tente de me rassurer sur sa poitrine, pour ne pas perdre mon allure, et lui fais plutôt un clin d’oeil complice. Mon sourire fond doucement au rythme de ses mots, moins prononcé, mais reste discrètement présent et se veut encourageant. La peur de décevoir les autres… Pourquoi n’y ai-je pas songé? Je mentirais en disant qu’elle m’est entièrement étrangère, mais ce n’est pas quelque chose qui me tourmente et me paralyse comme cela semble être le cas de Raphaël. En fait, il n’y a que peu de gens que je crains réellement de décevoir. Mon visage se fait sombre un instant alors que je me dis qu’il y en a drastiquement moins que deux ans passés. Que Raph me considère aussi facilement comme un confident de confiance ne me surprend pas réellement, mais me réchauffe tout de même le coeur. Je sais que j’attire la confiance. C’est l’avantage des traits harmonieux et d’un sourire de vendeur. Cela me laisse généralement indifférent, mais je dois admettre que je suis content que l’étudiant se sente à l’aise en ma présence. Pas suffisamment pour parler avec fluidité, mais j’imagine que ça aura le temps de venir. On ne fait pas de miracles en une journée.
Je me relaisse tomber au sol à la fin de ma répétition, et écoute Raph terminer sa tirade. Sans un mot, il me fait comprendre ce qu’il attend de moi et je m’exécute. Si je comprend bien, Raphaël se cherche en partie et ne sait pas qui il est, ou ne se donne pas la permission de l’être. Je chasse mes interrogations à savoir si Rosa, Remy et Angie se sont toujours posé ces mêmes questions ou, sinon, un aussi grand nombre d’entre elles. Il se retrouve à la verticale, la tête en bas et je lui lâche les jambes dès que je le sens en contrôle, sans remarquer le geste qu’il m’envoie. Je hausse un sourcil en le regardant faire et joue les humbles.
« Là c’est toi qui me flatte. Tu surestimes mes capacités. »
Je sais bien que je suis largement assez fort pour le réussir, et je ne doute pas d’y parvenir, mais quelque chose me dit qu’il vaut mieux que je la joue cool. Prétendre ne jamais avoir fait un tel exercice, par exemple. Les bras croisés sur le torse, je l’observe en comptant ses répétitions. Je scrute sa forme et sa technique, pour en juger la qualité. Quand vient mon tour de faire l’exercice, je fais mine d’hésiter, puis je retire mon t-shirt et m’éponge légèrement le front avec. Je déteste lorsque cela me retombe sur le visage comme la robe de Marilyn. Raphaël me parle de ses problèmes à flirter. Je comprend entre les lignes qu’il n’a probablement jamais eu de copine. Pour quelques hésitations dans la voix? Je ne comprendrai jamais les femmes. Remarquez bien, il y a une différence entre un copain et un coup d’un soir. C’est vrai que sur le long terme, les bégaiements doivent peser. Je le sens s’enfoncer et commencer à perdre le cours de ses pensées, mais il se reprend d’un coup de talon au sol. C’est le moment qu’il choisit pour me relancer la balle. Je le regarde par-dessus mon épaule. J’ai l’air de bien savoir quoi? Être moi?
Je reviens vers l’étudiant et me place en face de lui, prêt à débuter l’exercice à mon tour. Je le laisse terminer, sans parvenir à cacher mon sourire à la mention de ses parents. Je ne suis pas si vieux, aie-je envie de répéter. Il me demande conseil, me demande comment je fais pour… être moi-même. La réponse évidente ne lui plairait certainement pas : je suis moi-même. D’un signe de tête, je bascule vers l’avant et me positionne. Les mains de Raphaël m’attrapent alors que je débute une réponse, lente pour ne pas trop nuire à ma respiration.
« Je ne fais rien de spécial. C’est dans ma nature, j’imagine, d’être social, et avec mon boulot je n’ai pas eu le choix d’améliorer ma faculté à établir la confiance avec les gens. Puis, je ne suis pas tes parents; c’est logique que certains sujets soient plus difficiles à aborder avec eux… Je pense que tu peux me lâcher, mais reste à proximité. À mon avis, tu devrais peut-être… un… éviter de te justifier comme tu viens de… deux… le faire en me disant de ne pas prendre peur. Ça donne… trois… une porte de sortie aux gens au lieu de les charmer. Puis, arrête de t’en… quatre… faire sur ce que les gens peuvent bien penser. Tu le sais sûrement déjà… cinq… mais bon. Contente-toi de l’opinion des gens que tu ne peux pas te permettre de … six… quitter ta vie. En plus, les chances sont qu’ils t’aiment et acceptent que tu les surprennes… sept… parfois. »
Je me laisse rouler sur le dos et enlace mes genoux de mes bras en regardant mon entraîneur improvisé. Je n’ai pas le coeur de lui dire qu’en vrai, il n’y a certainement qu’une ou deux personnes qui méritent d’être sur cette liste. Je le sais, car je l’ai appris à la dure.
« Le jugement des autres ne vaut rien. Enfin, tu me comprends. Je ne te dis pas d’aller brûler le parlement à poil, non plus. Il y a des trucs qui sont importants à respecter en société, mais à l’intérieur de ce cadre, sois toi-même. Et si les gens ne sont pas capables d’apprécier à quel point t’es fabuleux, c’est leur perte. »
Bon. Ok, la dernière partie est peut-être librement inspirée d’un discours entendu à la Pride, mais les chances sont minces que Raphaël ne s’en doute, n’est-ce pas? Je me relève et tend les bras.
« Et arrête de t’en faire avec ces trucs bidons d’extraverti et d’introverti. On est plus complexes que d’être seulement résumés à un mot, une case. Hop! On reprend : pas de repos pour les guerriers! »
Je poursuis sur le dernier point que je me souvienne l’avoir entendu soulever. Probablement celui qui le tourmente également le plus. J'ai envie de lui donner le conseil usé qu'il a probablement reçu mille fois, mais qui n'en ait pas moins vrai pour autant : Aime-toi et les gens t'aimeront aussi. J'opte toutefois pour une approche détournée. Incarner un rôle pour qu'il apprenne ainsi à s'aimer.
« Pour les filles, je ne suis pas un expert, mais tu as pensé de parler le moins possible ? Jouer le rôle du type mystérieux le temps d’être à l’aise avec elles ? Si tu te sens bien dans ce personnage, peut-être qu’il te deviendra naturel aussi. Assure-toi seulement de choisir un personnage respectueux. »
Je suis sérieux. Je ne désire pas lui donner ce conseil pour qu’il devienne ensuite un briseur de coeurs, ou pire. S’il devient un Don Juan et décide de les remplacer en rafale, qu’il trouve des demoiselles avec les mêmes désirs et attentes que lui, en gros. C’est ce que je fais et ça fonctionne bien. C’est pareil s’il espère trouver la perle rare et une relation plus sérieuse.
Je pense que cette discussion va très clairement me faire un bien fou. Mon interlocuteur, est une personne avec qui je pourrai parler des heures, et des heures. Notre conversation, basée malheureusement autour de moi, ne me gêne guère, bien au contraire. J'aurai dis en temps normal que ça me met plus que mal à l'aise, que je veux absolument changer de sujet pour ne pas finir rouge comme une tomate. C'était d'ailleurs le cas au début de notre échange, mais il s'avère que le brun aurait apparemment trouvé les mots justes pour me calmer, et prendre confiance en moi ne serait-ce qu'un seul instant, pour ne pas paraitre totalement fou. L'homme m'apaise, et me fait prendre conscience de bien des choses sur ma propre personnalité, ainsi que sur le regard que les autres personnes peuvent avoir sur moi. C'est vrai quoi, pourquoi me prends-je la tête comme ça ? Pourquoi tant de futilités alors que je pourrai vivre ma vie de jeune adulte normale : les études, sortir, draguer, consommer de l'alcool, coucher, faire du sport et dormir. Ma vie pourrait très clairement se résumer à ça, mais au vu de mon caractère, certain de ces points ne peuvent pour l'instant être d'actualité.
Mon regard est alors attiré par le torse musclé et saillant de l'homme, nous pouvions de ce même chef en juger la qualité athlétique de ce dernier. Cela m'étonne guère, car il enchaine les exercices que je lui conseil avec simplicité, malgré que certains d'entre eux lui paraissent inconnu. Logiquement, lors de la découverte d'un nouvel exercice, le corps met du temps à s'adapter à ce dernier pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, il y a la mémoire musculaire : il faut que les muscles de notre carcasse apprenne à enregistrer le mouvement, le mémoriser pour que ce dernier soit optimisé au mieux pour les muscles que l'on souhaite travailler. C'est comme pour les pompes. Au début, on a mal aux épaules, aux bras mais pratiquement pas aux pectoraux. Au fur et à mesure des entraînements, la mémoire musculaire enregistre ce même mouvement, le focalisant uniquement sur les triceps ainsi que les pectoraux. De ce fait, la sensation se verra donc être uniquement ciblée sur ces deux parties. C'est un peu le même cas sur ce que l'on fait, en plus compliqué. Ce qui m'étonne, c'est qu'il arrive à enchainer d'une traite les pompes en arbre droit. Cela démontre très clairement la qualité sportive de mon interlocuteur, c'est un fait indéniable.
Écoutant alors ses différentes tirades avec intérêt, la dernière m'arrachant alors un léger rictus, accompagné d'un sourire en coin de bouche. Ce dernier n'a pas tord sur toute la ligne, mais au sujet des filles... j'ai quelques doutes sur ce qu'il émet comme hypothèse. L'effet mystérieux, doit en effet marcher. Mais, le soucis étant que je n'ai pas de mal avec la gente féminine dans le sens, où je sais que mon physique m'est avantageux sur certains points. Le gros problème, est que je n'arrive pas à me lancer, je n'arrive pas à porter mes couilles et entamer une discussion formelle avec quelqu'un du sexe opposé au mien - comme avec n'importe quel sexe d'ailleurs -. J'ai déjà eu quelques expériences étant plus jeune, mais rien de concluant. Je ne suis pour ainsi dire plus puceau, mais mes dernières pratiques sexuelles accompagnées d'une petite amie remonte à quelques temps déjà. Je me suis déjà, avec mes potes, perdu dans des soirées alcoolisées à outrance, où il m'est probablement arrivé de coucher à droite à gauche, mais cela ne compte pas pour deux raisons : j'étais pas maître de mes moyens, j'ai eu donc une poussée de courage que je n'aurai pas eu en temps réel. Cela ne compte donc pas, c'est comme si j'étais piqué à une drogue me donnant du courage, me permettant de faire des choses que je n'aurai pas fait en temps normal.
- C'est gentil de me dire tout cela Jay, vraiment ça me touche. A vrai dire, tu m'apaises beaucoup, discuter avec toi me-me libère comme de toute prise de tête, je pourrai faire ça toute la nuit. Merci beaucoup de ce que tu dis.
Je souriais alors, enlevant moi aussi mon t-shirt en gonflant ma musculature sèche et tracée, m'avançant de quelques pas en avant pour prendre la place du protagoniste qui venait de finir sa série. Prenant calmement ma respiration avant de commencer ma série, mon regard noirâtre se déposa dans celui de mon partenaire sportif.
- Par ailleurs... je ne pense pas que parler le moins possible est une solution viable, tu ne trouves pas ? Ca ne montrerai pas ma réelle personnalité, et je me contenterai de jouer un rôle, de montrer une personne que je ne suis pas.
Dis-je alors en rigolant. C'est peut-être la première fois que j'étais aussi détendu depuis un moment, ça doit probablement sauté aux yeux du bonhomme. Entamant alors une nouvelle série en arbre droit, sans m'aider cette fois-ci de l'appuis du jeune homme.
Enchainant avec précision les répétitions, je finis par laisser tomber mon corps en roulade avant, laissant mon buste collé contre l'herbe humide du parc, la chaleur émanant de mon corps laissait entrevoir une espèce de fumée qui émanait de toute ma carcasse, signe que je me mettais à fond dans l'entraînement, comme à chaque fois.
- Si on parlait un peu de toi Jay ?
Me relevant alors, sautillant sur place.
- Et toi, la gente féminine ça baigne ?
J'avais l'air beaucoup plus décontracté, sautillant en rythme avec la musique du DJ Français, l'illustre Monsieur Guetta.
- Parle moi un peu de toi Jay, je suis curieux de voir la personne qui se cache derrière un être aussi gentil que toi. Tu as des passions dans la vie mise à part le sport et ton travail ? Tu as une copine ? Tu es sur Beacon Hills depuis longtemps ?
Me laissant alors retombé assit sur le sol, attendant que l'homme rétorque, ou qu'il face alors sa nouvelle série.
Par ces quelques questions, je souhaitais juste apprendre à connaître la personne, qui pourrait au fil du temps, devenir un véritable ami.
- Euh... Ne prends pas peur avec toutes ces questions hein... Je... je veux juste en savoir un peu plus sur toi, la discussion tourne beaucoup trop autour de moi.
Je riais alors une deuxième fois, déposant mon regard sur l'homme, patientant simplement.
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Lun 22 Mar 2021 - 16:29
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
Je ne peux avoir la moindre idée de l’orage mentale qui semble constamment bourdonner dans le crâne du jeune homme, à la manière de cet œil, ouragan gigantesque, qui sillonne la surface de Jupiter, mais cela ne prend pas un génie pour comprendre que ses neurones n’ont guère de repos. Je lance un regard étonné à Raphaël lorsqu’il me complimente. Je ne m’y attendais pas, et je dois avouer que je ne suis pas certain de comprendre. Je ne crois pas agir par gentillesse : j’ai besoin de m’entraîner, et c’est toujours plus agréable avec un partenaire. Raphaël se trouve à être sur place, et d’un bon niveau. Quant à notre discussion : je refuse de penser que ce que je lui dis est différent de ce que je dirais à n’importe qui d’autre. Bon. Je me montre plus amical qu’avec un gamin lambda, je dois bien l’admettre, mais ce n’est pas de la gentillesse. A-t-il à ce point l’habitude que, plutôt que mes réponses que je crois surtout diplomates, on lui dise d’arrêter de chiâler et de mettre ses couilles? Ce n’est pas très moderne comme attitude, et Angie crierait à la misogynie. Ma chère Angie. Un sourire triste traverse mon visage alors que je m’apprête à lui répondre.
« Je ne suis pas gentil, sinon je te glorifierais et prétendrais que les problèmes dont tu me parles n’existent pas. Tu es chanceux que je ne sois pas un fayot. » Je lui fais un sourire en coin, entre moquerie et défiance. « Si la discussion t’aide, c’est tout sur tes épaules : tu as posé les bonnes questions et est rester ouvert aux réponses. »
Par un réflexe que je ne peux contenir, mon œil glisse sur son torse dévêtu à son tour. Il est façonné comme d’autres hommes que j’ai vus, et corrobore ce que je lui ai dit plus tôt : d’autres seraient jaloux de son corps. Je remarque quelques grains de beauté, un trait que je partage également avec les autres enfants de mon père. Je ne m’attarde pas sur mon observation, je ne voie en Raphaël qu’un ami, malgré ses qualités physiques et morales. Même dix ans plus jeune, je doute que cela aurait été différent : après tout, si je voyais chaque mâle comme une proie éventuelle, je n’aurais jamais eu autant de potes masculins. Puis, il parle beaucoup; si ça m’est tue-l’amour, ça ne m’est pas un problèmes pour une relation de plus de quelques heures.
« J’apprécie également notre conversation, Raph. » Je ne lui dirai pas que j’ai l’impression de mieux comprendre ce que Remy pourrait vivre et être, mais c’est toute de même un peu le cas. Je n’ai jamais pensé que le benjamin de la fratrie pourrait avoir de telles incertitudes alors que c’est mon frère et qu’il est donc forcément joli garçon, en plus d’être brillant.
Ma solution semble ne déplaire au garçon. C’est pourtant une stratégie que j’emploie à l’occasion. Pas aussi drastiquement : je me contente généralement de mettre en valeur ou de taire certaines de mes facettes qui semblent plaire ou déplaire à ma conquête du jour, pour lui vendre du rêve et passer la nuit au chaud. Je ne crois pas que ce soit malhonnête. Je ne m’invente pas non aéronaute ou archéologue. Parfois, c’est aussi simple que de jouer la niaiserie ou de limiter mes paroles. C’est alors que je comprend ce que ses interjections trahissent : un romantique qui recherche l’âme sœur, la stabilité et la relation qui brûlera de passion pour le reste de ses jours.
« Mais une personne que tu veux devenir, pas forcément qu’en te taisant. On ne change pas sans y mettre d’efforts, comme au sport. »
Certes, il va me dire que nos corps ont des limites de par notre gabarit et notre métabolisme, et qu’on ne peut pas passer outre ces limites; qu’il en va de même de nos personnalités, et il n’a pas tort. Je voie bien à son rire qu’il prétend plaisanter, et je ne veux pas lui gâcher son plaisir, mais je sens un iceberg de sérieux derrière sa plaisanterie. Je poursuis en le regardant entamer sa deuxième série.
« Fais cet exercice le temps de trouver la bonne, puis tu seras sûrement déjà plus à l’aise. Les gens sentent ça, et quand on s’aime soi-même, les gens acceptent plus facilement de nous aimer. Je suis persuadé que c’est un objectif que tu atteindrais rapidement et facilement, Raph. »
Après tout, c’est mon boulot d’estimer et de prévoir la progression des gens pour rétablir ou améliorer leurs capacités. Pourquoi ce cas-ci différerait? Le silence s’installe un moment et lorsqu’il termine sa série, Raphaël détourne la discussion sur ma personne. Je souris, les yeux en coins, alors que je m’apprête à reprendre l’exercice à mon tour.
« Demande», ordonné-je simplement. Je m’attends à ce que ce soit mon tour de lui dévoiler mes démons intérieurs, mais sa question est toute simple, avant de débouler sous l’enthousiasme. J’éclate de rire, la tête versant légèrement vers l’arrière alors que mes dents s’exhibent. Je claque le dos du bouclé en me positionnant.
« C’est complètement mort avec la gente féminine. Depuis un peu plus de quinze ans. » Je lui ai répondu d’un ton léger, presque mutin, où transperce l’amusement. Je ne sais pas s’il fera directement le lien entre cet aveu et mon inexpérience mentionnée plus tôt avec les femmes. J’entame la série en silence, et réalise mon erreur lorsqu’il me réclame de ne pas prendre peur. Entre deux pompes, je lui souffle :
« Ça va. J’ai connu plus terrorisant. » Par réflexe, je lance un clin d’oeil dans une direction approximative. Je doute qu’il le perçoive, mais tant pis. Je poursuis mes pompes et me relève en lui complétant ma réponse. Il était mignon, il fallait l’avouer. Mignon comme un enfant qui fait une connerie, pas comme un mec qu’on objectifie.
« Tes questions sont légitimes, je voie pas pourquoi je prendrais mal quoi que ce soit, Raph. J’ai pas de copine. J’ai eu un copain, mais je suis pas fait pour la vie de couple. »
Je lance un regard en diagonale au jeune homme. Il a certainement déjà compris, mais je ne veux pas qu’il croit que je le flirte, et la meilleure façon de lui mettre cette idée dans la tête serait de lui dire directement que je ne le drague pa.
« J’aime les mecs. Enfin, ceux qui aiment aussi les mecs. Ceux qui préfèrent les femmes font de bien trop excellents potes pour que je perde mon temps à leur courir après. »
Cette fois, il ne peut pas rater le clin d’oeil que je lui envoie. Toutefois, ce ne sont pas les seules questions qu’il m’a posées. Si je ne rétorquerai pas une nouvelle fois sur la gentillesse et accepterai le compliment en espérant qu’il ne me traite pas de niais, je ne sais que lui dire sur mes passions. La vérité c’est que j’ai fait de ma principale passion mon boulot, et que je m’imagine mal parler de ma deuxième passion avec un mec aussi timide que Raphaël. Je suis peut-être ouvert sur ma sexualité, je ne suis pas non plus un sadique qui lui parlera de mes activités nocturnes au risque de le voir partir en auto-combustion.
« Je suis arrivé sur Beacon Hills il y a quelques semaines, quelques mois. Je ne connais pas beaucoup de gens en dehors du boulot et, honnêtement, ils sont charmants, mais je n’ai pas envie de sortir prendre un verre, ou encore moins aller en boîte avec eux. Ma bande d’amis et ma famille me manquent un peu, si tu veux tout savoir. »
Ma famille, surtout, car je sais que je l’ai entièrement perdue. Mes potes, je n’ai qu’à retourner à San Fran’ pour les revoir, ce n’est pas si compliqué. Voilà, je me suis ouvert en retour à tout ce que Raphaël m’a admis. C’est un bien faible retour du balancier, j’en conviens, mais je ne peux honnêtement lui dire que je ne reverrai plus ma famille car j’ai attaqué mon oncle et qu’il est décédé des suites de mon attaque.
Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Dim 4 Avr 2021 - 19:49
Un training tardif.
Feat : Jay Knezevic
Le dialogue que je partage avec mon partenaire de sport d'un soir me fascine. Mon interlocuteur est une personne agréable, censée qui est disposée d'une intelligence assez haute pour que l'on puisse discuter de tout et n'importe quoi. Je pense que c'est le type de personne avec qui je pourrai parler d'actualité, comme de cinéma ou encore de sexe. De tout et rien, voilà ce que j'aime. Monsieur Jay est une personne qui a l'air au premier abord très simple, et à qui je pense pouvoir accorder une grande estime ainsi qu'une confiance aveugle. Pourtant, je ne suis pas le mec qui fait confiance au premier venu, bien au contraire. Il me faut du temps, beaucoup de temps, ainsi que des "preuves" justifiant de l'accord de ce qui est très cher à mes yeux : la confiance.
L'homme, est certes plus âgé que moi, mais me semble être comme le ying et le yang avec moi. Je pense, que sans le savoir, nous pourrions nous compléter sur certains points. Loin de là l'idée de dire que c'est le mal et moi le bien, ou inversement, mais je trouve qu'une certain complémentarité pourrait naitre dans le futur si on serait amenés à se revoir un de ces quatre. Ce que j'aimerai d'ailleurs fort bien. Je pense, que des personnes riches - au seins figuré - comme lui sont rares de nos jours, il faut s'empresser de les chérir et de les garder à nos côtés.
La société actuelle, surtout les jeunes de mon âge, sont bien trop souvent superficiels à mon goût. Le regard des autres, vouloir se faire beau et s'entretenir physiquement uniquement pour "plaire" et non pour sa propre santé et hygiène de vie. Le fait de se faire passer pour quelqu'un de cool et de drôle, alors qu'en réalité nous sommes tout l'inverse. Les gens d'aujourd'hui sont beaucoup trop concentrés sur l'environnement qui les entoures, sans se soucier d'un élément d'une importance capitale je dirai, soit la réalité des choses. Il faut être comme nous sommes, et arrêté de se faire passer pour quelqu'un que nous ne sommes pas. Sortons dehors, allons voir du monde et créons comme je suis entrain de le faire des liens sociaux comme à l'ancienne : sans tout ce monde virtuel. Je suis un partisan de la sociabilité hors des réseaux sociaux informatiques, bien que je sois un passionné de jeux vidéos. Il faut faire le pas, un pas drastique entre le monde virtuel et le monde réel, sinon le monde social est foutu. Nous allons nous retrouver dans cinquante ans à coucher avec une fille virtuellement à distance ?
Suite à ma question sur l'histoire de mon acolyte, ce dernier s'empresse de me claquer le dos amicalement pour s'apprêter à faire ses séries sportives. Son geste, m'haussa les lèvres pour en créer un beau et sincère sourire à pleines dents. Le sportif me rassure en m'expliquant que je ne suis pas un malade mental qui l'assomme de questions, ce qui me rassure alors dans un premier temps. L'homme m'informe alors qu'il est attiré par des individus du même sexe que nous, et non vis-à-vis des femmes. Ce qui ne me dérange pas du tout bien au contraire. J'ai toujours relaté le fait que les personnes qui sont homosexuelles, sont toujours beaucoup plus ouvertes d'esprits et gentilles que nous, les cons d'hétérosexuels. Je souris par la suite à pleines dents lorsqu'il m'informe que la vie de couple n'est pas faite pour lui. Nous sommes apparemment deux à avoir cet avis sur notre propre personne. Je suis mitigé entre le fait que c'est dû à mon expérience qui s'avère être très maigre, ou le fait que j'aime un peu trop mes "libertés" de célibataire...
- Je comprends, moi aussi je pense ne pas être fait pour la vie de couple tu sais... J'aime ma liberté, ne pas avoir de contraintes. Mais qui sait, comme tu le dis, si je rencontre la bonne, mon avis convergera ?
Souriant suite à la fin de son monologue.
- On est deux alors. Je ne connais que très peu de monde. Tous mes potes sont à Los Angeles, et ici je ne connais que quelques énergumènes de mon université. Les mecs intelligents de mon âge, surtout dans ma filière, se veulent être rares apparemment. Et d'ailleurs...
Raclant ma gorge timidement.
- Si... fin, si tu veux un de ces quatre on... On pourrait all-aller boire un verr-verre ? En toute amitié hein...
Tu es débile, Raphaël. Continuant mon dialogue manquant de m'étouffer pour rattraper ma connerie.
- Je ne dis pas que tu veux me séduire hein, loin de là !!!! Tu es peut-être la première personne masculine que je trouve réellement intelligente et avec qui on peut avoir de vrais discussions, alors ça me ferai plaisir qu'on soit... potes tu vois ? Et... un jour qui sait... je te présenterai une fille et inversement, ton mec ?
Fis-je alors, pouffant de rire en donnant une accolade amicale au protagoniste sur son épaule.
Je pris alors alors de nouveau le file conducteur de la séance et me met à effectuer une nouvelle série, un long sourire aux lèvres.
[...]
Une bonne heure passe, nous avons enfin terminer notre séance de sport. La dernière série se veut dure, c'est à ce moment précis que je ressens les bienfaits du sport. Je sens, littéralement mes muscles se déchirer uns à uns, signe d'un travail musculaire utile et qui portera ses fruits. Le torse nue, je me laissais alors tombé en expirant un bon coup de "plaisir" suite à ce bon entraînement. Déposant mon regard noirâtre sur mon partenaire de sport en souriant.
- C'était super cool Jay, merci on pourra... fin si tu veux hein, remettre ça quand tu voudras. D'ailleurs... Tu veux faire quelque chose après ? Tu as... quelque chose de prévu je sais pas ?
Brumes du Passé : Chasseur Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 33 ans
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Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Lun 17 Mai 2021 - 0:04
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
J’aime ce que j’entends. Ce que dit Raphaël n’est pas simplement rempli de sens, à mes yeux. Cela résonne en mon âme comme un diapason. Vivre sa vie sa devoir se soucier de celle d’un autre, ou une autre dans son cas, présente une valeur inestimable à mes yeux. Trop de mes amis et connaissances, hommes autant que femmes, gays ou non, semblent être devenus des animaux domestiqués dès qu’ils se sont mis en couple. Des chiens au bouts d’une laisse, de la volaille dans un poulailler, parfois des chats d’appartements à l’indépendance apparente derrière une vitre par laquelle ils se contentent de regarder passer les écureuils et les oiseaux au lieu de les chasser. Aucun bouquin. À choisir, c’est, je crois, l’animal domestique que je préférerais être. Ou pas… Les lapins ont la frayeur aisée et passent leur temps sous terre. Le plus étrange est lorsque j’ai pu observer deux amis de nature indépendante sortir ensemble pour se retrouver incarcéré l’un par l’autre, ou peut-être par eux-même. Ils ont évidemment complètement réfuté mon observation, se bluffant eux-mêmes avec des excuses en tout genre. Un comportement que j’ai tenté de mon mieux de ne pas avoir lorsque j’étais avec Oliver. C’est drôle comment je pense à lui pile au moment où Raph me parle de trouver la bonne : Ollie était le partenaire idéal pour moi. En tant que personne, il était loin d’être parfait, évidemment. Toutefois, il me laissait de la latitude, respectait mes limites et tout ce que je pouvais demander d’une relation saine. Cela ne m’a pas empêché de faire le con et de merder, puis de le perdre. Perdu dans mes pensées, je ne réalise pas que je joue avec l’anneau à mon auriculaire.
Je n’en conclus pas moins la tirade de Raph d’un check accompagné d’un «Amen!» bien senti, puis nous repartons sur un nouveau sujet : celui de notre qualité de bleu à Beacon Hills. Lorsqu’il mentionne la cité des anges, je rétorque d’instinct, non sans m’amuser d’une fausse rivalité entre nos villes d’origine, que je suis de San Francisco. Je lui jette ensuite un regard intrigué lorsqu’il me parle des mecs de ma promo. Doublement intrigué lorsqu’il retourne à la case timide en éclaircissant sa gorge. Mon expression change lorsqu’il exprime sa pensée, et je ne peux retenir une taquinerie.
« Ah! Si c’est garanti de rester amical, dans ce cas… »
Raphaël poursuit. Il se défend, manifestement persuadé de me donner une mauvaise impression, ou que je sois particulièrement susceptible. Je ne nierai pas que l’idée de le faire taire d’un baiser m’ait traverser l’esprit, mais ce n’est pas le genre de blague que je ferais à une si récente connaissance. Surtout pas un timide tel que lui. Je décide de ne rien dire du malaise qu’il me cause en traitant en somme la totalité de nos confrères d’idiots. Au moins, il poursuit avec des propos qui s’accordent avec mes intentions et qui démontrent une certaine légèreté qu’il manifeste ensuite physiquement. Je ris à mon tour, toutes dents dehors.
« Tu es optimiste, Raph. Avant que j’aie un mec à présenter à qui que ce soit, on a masse de temps. »
Je lui rend la réciproque de son accolade et le laisse se dégager pour reprendre les rênes de notre scéance. Il a déjà fait quelques répétitions lorsque je réalise ne pas avoir réellement répondu à son invitation.
« C’est un peu précipité, tu ne trouves pas? J’aurais probablement attendu qu’on ait terminé un ou deux exercices supplémentaire avant de formuler un intérêt à devenir potes. »
Je lui lance un regard en biais. Cela ne cache aucunement que j’ai déjà songé à cette perspective, et pourrait peut-être rassurer l’étudiant.
« Ça me fera plaisir d’aller prendre un verre, dans tous les cas. »
<...>
Je me laisse tomber dans la pelouse mal entretenue, auprès de Raphaël. Je vérifie rapidement que ma montre a bien enregistré l’entièreté de mon entraînement. Je tourne la tête dans sa direction lorsque mon jeune ami prend la parole pour une millième fois, et l’observe autant que je ne l’écoute.
« Tu parles! C’est certain qu’il y aura une prochaine fois, Raph. »
Ma réponse ne s’est pas faite attendre. Le mec a un bon niveau, mais il est surtout sympa et méthodique, en plus d’être un bon interlocuteur. Ses bredouillements se sont grandement atténués au cours de notre séance. J’y voie là également un bon signe. La fraîcheur de la nuit nous a empêcher de trop suer, mais nous ne sentons pas le printemps pour autant. Ou davantage une journée de printemps pluvieuse qu’ensoleillée.
« J’hésitais à t’offrir de passer chez moi, à dire vrai. En toute amitié, cela va de soi. Je dois passer au travail pour rendre l’équipement que j’ai emprunté, et j’y ai garé ma voiture. Je pourrai te raccompagner chez toi, dans tous les cas. »
Je me relève et tend la main au bouclé pour l’aider à faire de même. Puis, je récupère nos t-shirts, et attend qu’il saisisse le sien pour enfiler le mien. J’apprécie le sentiment du tissu qui enserre mon corps après une séance productive. Un instant plus tard, j’ai rapatrié l’équipement dans mon sac, et en ai fait le décompte. D’un signe de tête, j’enjoins Raphaël à me suivre. Nous marchons sans empressement, et j’en profite pour lui expliquer que je m’entraîne rarement en extérieur. Je lui fais part de mon horaire qui ne laisse aucune place au hasard. Si cela a tendance à effrayer certaines conquêtes, j’ai confiance que ma pratique au quotidien de différentes activités physiques ne choquera pas Raphaël.
Nous arrivons devant la clinique. Je sors mon trousseau de clé pour en ouvrir la première porte, puis je scanne ma carte magnétique et m’empresse de désactiver le système d’alarme, en me plaçant dans un angle qui ne permette pas à Raphaël de voir mon code d’accès. Raphaël sur les talons, je prends la direction de la salle réservée aux employés, qui nous sert à la fois de salon, de vestiaire et de cuisinette. J’y range les sangles et les poids à leur place, en m’interrogeant à savoir si je ne devrais pas offrir à Raph de prendre une douche pendant que je bosse un dossier sur lequel je me prend la tête à comprendre les demandes du médecin traitant. Je rejette finalement l’idée : il aura suffisamment de temps pour se laver après moi, pendant que je cuisinerai. S’il accepte mon invitation. Sinon, il sera certainement plus à l’aise chez lui.
Avant de refermer la porte de mon casier, je replace mes cheveux d’un coup de peigne et récupère ma veste. Je vais ensuite remplir ma gourde à la fontaine, après avoir pris une longue goulée d’eau fraîche. Je m’assure d’avoir bien éteint toutes les lumières et de remettre le système d’alarme en marche avant de rejoindre mon jeune comparse sur le trottoir.
La main dans ma poche appuie sur le bouton du démarreur à distance, et les phares de ma BRZ bleue scintillent à deux reprises. J’invite Raphaël à prendre place à bord, et dès que mon arrière-train touche le siège, j’appuie sur le démarreur. La main sur le boîtier de vitesse, je lui demande :
«Alors, chez moi ou chez toi ? »
Je souris comme un gamin alors que je lui envoie un clin d’oeil après cette question habituellement réservée aux coups d’un soir. Je m’amuse comme je peux, et espère simplement ne pas créer de désarroi en lui. Je sens alors la montre à mon poignet, et le portable dans mon pantalon vibrer avec une unique note musicale, pendant que le tableau de bord s’illumine pour m’aviser que j’ai un message de ma sœur. Un coup d’oeil à mon poignet me permet de constater qu’elle m’a transféré un peu d’argent, avant que l’écran ne s’éteigne à nouveau.
Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Ven 2 Juil 2021 - 16:07
Un training tardif.
Feat : Jay
La séance de sport se termine dans une entente parfaite. Le protagoniste qui m'accompagne tout au long de ce défoulement musculaire me paraît de plus en plus sympathique, mais surtout bienveillant. La bienveillance est une vertu de plus en plus rare de nos jours. Plus je prends de l'âge, plus j'ai l'impression que les gens se servent des autres pour arriver à leur fin, ce qui est fortement égoïste. Mes parents m'ont toujours appris à avoir une part d'égoïsme en soit, de penser à soit même plutôt que de penser directement aux autres en premier. Agir en solo ne fait parfois pas de mal, et cela évite bien trop souvent d'être déçu de son entourage. La déception amicale est pour moi l'un des pires sentiments que l'on peut ressentir. Un ami, c'est comme la famille. On peut compter sur ces réels amis, alors qu'une relation amoureuse par exemple est bancale. Si on perd sa copine, on aura toujours nos amis derrière nous. Alors que si on se met nos amis à dos, lorsque l'on devient seul, le sentiment de solitude ne sera que démultiplié. C'est donc pour ça, que je préfère bosser en solitaire. Vivre ma vie en général en solitaire. Mon groupe de pote se trouvant à quelques heures d'ici, je suis tel un loup égaré de sa meute dans cette ville. Il m'est toujours très difficile d'accorder un brin de confiance à qui que se soit, dû à une timidité exorbitante mais aussi à cause de cette crainte d'être déçu.
Nous voilà désormais partis du parc. Nous prenons la direction de son travail afin qu'il puisse déposer les affaires qu'il a emprunté pour sa séance de sport. Je trouve que c'est un mec formidable, qui m'inspire toujours autant de bonnes choses. Cela pourrait être en réalité le seul ami que je pourrai véritablement me faire dans Beacon Hills, le reste ne m'intéresse pas vraiment. Je me contente alors de rétorquer à ses interrogations durant notre trajet, tout en observant le paysage de la forêt que m'offre la route. La vue est particulière dans ce comté. Les amoureux de la forêt sont bien servis ici. Ceux qui sont amateurs de gratte-ciels et autres buildings ne sont pas les bienvenus ici. Ce mélange entre ville et campagne me plait fortement. J'avais eu un peu de mal à m'adapter à ma nouvelle ville, mais au fur et à mesure que les rencontres s'enchainent, je deviens de plus en plus à l'aise.
Une fois arrivés sur place, Jay s'en va déposer ses affaires à leur place. Je me contente d'observer la pièce réservée aux employés, tout en tapotant mon pied sur le parquet en signe d'attente. Je ferme ensuite la marche de l'homme qui quitte son enseigne, prenant le soin de bien verrouiller le bâtiment après notre venue. Nous prenons de nouveau place dans sa BRZ, mon regard se dépose sur lui lorsqu'il se met à parler.
- Bah... Je te propose qu'on se rende chez moi pour... que je me change et aussi pour qu'on se douche. Et ensuite on pourra... si tu veux aller boire une bière en ville ? Et tu pourras aussi te doucher si tu veux hein ! Mais... chacun son tour !!
Dis-je alors en rigolant, me détendant étrangement.
Je m'empresse de mettre l'adresse de mon petit logement étudiant sur le GPS tactile de la voiture, pour prendre le cap de mon domicile. Je me loge à quelques rues d'ici, la route ne sera pas longue. Durant le trajet, nous échangeons alors sur des sujets divers et variés, toujours dans la bonne entente.
[...]
Une fois garés devant chez moi, j'ouvre cette-fois-ci la marche et invite Jay à me suivre. Passant le SAS du hall, nous gagnons l'ascenseur pour monter au deuxième étage.
- Assez de sport pour aujourd'hui... J'ai plu de cuisse.
Une fois arrivés devant ma porte, j'attrape mon trousseau de clef pour insérer la clef en question dans la serrure. Ouvrant lentement la porte, je fais signe à mon invité de pénétrer les lieux avant moi. Allumant alors la lumière du couloir, portant sur un salon ouvert donnant directement sur une cuisine américaine. Jouxtant le salon, une petite terrasse avec deux chaises et une table avec le plus important : un cendrier. Après la cuisine, un petit couloir donne sur une chambre. Dans cette même chambre, une autre pièce donne accès à une belle salle de bain Italienne. Les sanitaires se trouvent juste à côté de mon dortoir.
A peine arrivés, je m'empresse d'accourir le frigo pour y sortir deux bières. Les décapsulant à l'aide de mon briquet, j'en tend une à Jay tout en tapotant la sienne avec la mienne.
- Santé !
Dis-je alors, buvant d'une traite dû à la soif le contenant alcoolisé.
- Mets toi à l'aise. Sur le canapé, ou sur le balcon, où tu veux fais comme chez toi !
Enlevant de nouveau mon t-shirt pour m'avancer vers ma chambre.
- Petite précision, c'est mes parents qui paient le loyer... Pour ça que c'est un peu grand pour moi seul tu comprends !
Fis-je alors, refermant la porte derrière moi en rigolant.
[...]
Une dizaine de minutes plus tard, je ressors habillé. Un haut vert à manche longues, un bas à carreaux ainsi qu'une sacoche à bandoulières pour stocker mes clefs, ainsi que mon paquet de cigarette. J'ai pris le soin de déposer sur le lavabo un gant de toilettes, ainsi qu'une serviette pour le nouvel arrivé. Une tenue lui a été mis à disposition s'il le souhaite, sur mon lit. Une veste en daim marron assez large, un t-shirt Raph Laurent blanc ainsi qu'un jean appartenant à mon meilleur ami de L.A ainsi qu'une paire de chaussure blanche.
- Tu peux y aller ! Je t'ai mis des habits si tu veux te changer.
Je lui tape amicalement l'épaule, pour prendre la direction de ma terrasse afin de savourer une nouvelle cigarette pendant que ce dernier se douche.
[...]
Quelques instants passent, Jay ressort tout beau tout propre de la salle de bain.
- Ca te vas comme un gant ! J'en suis presque jaloux !
Nous quittons quelques instants plus tard mon appartement pour regagner sa voiture. J'inspire un grand coup, pour déposer l'arrière de mon crâne sur le siège côté passager.
- Bon.. J'ai un plan.. Jay. Si on allait dans un bar ou boîte gay ? C'est... c'est tout bénéfique pour toi et en plus... il paraît que c'est l'endroit le plus "propice" aux hétérosexuels pour réussir à s'amuser un peu... surtout en étant timide. Qu'est-ce que tu en penses ?
Mon interlocuteur peut noter une certaine aisance qui s'est installée de mon côté suite à la fin de la séance de sport. Je me contente alors de lui adresser un sourire amicale, attendant la réponse de ce dernier pour qu'il puisse choisir comment notre petite soirée entre pote va se dérouler.
Jay Knezevic
Brumes du Passé : Chasseur Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 33 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 34 ans
Brumes du futur : Loup Bêta Meute & Clan : Rapier's Pack Âge du personnage : 43 ans
Alias : Urban Wolf Humeur : Confiante Messages : 224 Réputation : 111 Localisation : Beacon Hills
Sujet: Re: Un training tardif. [Raphaël Crawford x Jay Knezevic] Jeu 29 Juil 2021 - 4:43
Entraînement tardif ω Raphaël Crawford
J’appuie sur l’accélérateur alors que Raphaël entame sa réponse, embrayant rapidement alors que ma main droite s’amuse au niveau du boîtier de vitesse. Un léger crissement des pneus, contrôlés, et nous voilà partis. Nous nous rendrons donc chez lui. Je ne me demande pas s’il s’agit d’une marque de confiance ou d’une manière de s’assurer de contrôler la situation autant qu’il le peut : c’est un bon bougre et je n’ai pas envie de remettre ses intentions en question. Du pouce gauche, je fais défiler les menus sur le tableau de bord de la console. La carte de la bourgade s’affiche. Je dois admettre que, malgré toute ma mauvaise foi, elle est plus étendue que ce que j’en dis. J’aime bien râler sur ma malchance auprès de mes amis, mais Alice reste mon meilleur public.
Le jeune frisé m’offre de prendre un verre après qu’il se soit changé. Bien que je n’aie pas de vêtements qui se prêtent à une telle sortie, j’acquiesce sans délai. Je pourrai bien me contenter du contenu de mon sac, après tout. Il y a des chances que personne ne réalise que je porterai mon attirail de travail. Je regrette surtout que ma chemise sera froissée, mais je pourrai peut-être emprunter un fer à Raphaël. Ou mieux : un défroisseur à vapeur.
« Si tu es certain que c’est ce que tu veux », répliqué-je à sa précision sur l’ordre des douches. Il me tend sans cesse des perches. Si j’ai la décence de ne pas l’effrayer en lui répondant de manière aussi crue que je le ferais avec mes amis San Franciscains, je ne peux pas complètement m’abstenir de les saisir au vol. Apparemment peu perturbé, mon passager se contente d’inscrire son adresse alors que nous poursuivons la conversation dans la voiture.
Sans dire un mot, je suis Raphaël à l’intérieur de l’ascenseur. Il appuie sur le bouton du deuxième étage. Alors que je m’apprête à le taquiner, surpris de ce geste, il me prend de court. Son explication tombe sous le sens. Je dois avouer que ce ne sont probablement que ma tête de mule et l’habitude de vivre dans un édifice sans ascenseur qui influencent ma vision. Si j’avais voulu l’impressionner, ou s’il s’agissait d’un date, je lui aurais certainement dit que ce ne sont que deux volées d’escalier. Avec suffisamment d’arrogance, également, pour qu’on m’en sache entièrement capable. Raphaël ne vient pas tirer sur ma fibre présomptueuse, et je ne me sens pas le besoin de lui prouver quoi que ce soit. Encore moins de le rabaisser, s’il se mettait à mal interpréter mon insolence pour une critique de sa personne.
« Tu as raison, Raphaël. J’ai l’impression que mes jambes sont en coton. »
Les portes s’ouvrent sur un nouvel étage, et je continue de suivre mon hôte, sac à l’épaule. Il me presse à entrer dans l’appartement avant lui, et ne peut donc pas voir mon expression surprise. Ce n’est pas vraiment l’image que je m’étais faite du logement de l’étudiant. À en juger par les parfums ambiants, il vit seul, ce qui m’étonne également. Pas de colocataire, et un appartement mieux que ceux que j’ai pu visités, où vivent pourtant des mecs de mon âge. Nos appartements doivent avoir été construits dans les mêmes années. Tous deux avec un espace ouvert partageant la cuisine et le salon. Je retire mes chaussures et m’avance de quelques pas encore pour ne pas le bloquer dans l’embrasure de la porte. Mon jeune partenaire de sport ne perd pas de temps et m’offre une bière. Nous trinquons et Raphaël m’offre de m’installer comme si j’étais chez moi. J’apprécie l’offre chaleureuse et vais siroter ma bière au salon alors qu’il retire son haut.
« Je ne te juge pas. J’ai partagé cette chance. », fis-je en réponse.
« Et n’oublie pas de verrouiller », taquiné-je alors qu’il disparaît dans ce que j’imagine être sa chambre.
Bien que l’apport parental explique le luxe relatif de son hébergement, je me promets de ne pas le taquiner à ce sujet. Après tout, j’avais presque trente ans lorsque j’ai moi-même quitté le nid familial, pour m’installer à quelques coins de rue de là à peine. Je sais que le mot juste n’est pas chance, mais je sais également que tous n’aiment pas le terme privilège.
Je profite de l’intermède pour écrire à ma soeurette. Je la remercie pour le transfert et lui répète que je ne lui charge pas d’intérêts. Elle peut donc prendre tout le temps dont elle a besoin pour me rembourser. J’entends une douche qui se met à couler, en provenance de la chambre. Quel luxe! Lorsque je demande à Alice de me donner des nouvelles du reste de la fratrie, elle dévie la conversation. Elle me demande ce que je fais, et je lui réponds que je suis chez un pote. J’ajoute qu’il est actuellement sous la douche, avant qu’elle ne m’accuse d’impolitesse. À en juger par les points de suspension dansant qui disparaissent et réapparaissent rapidement, j’en déduis que c’était effectivement le commentaire qu’elle s’apprêtait à passer. J’étouffe un éclat de rire à sa réponse. Selon elle, que je ne sois pas sous la douche avec un ami est la plus grande preuve que c’en est réellement un. Elle a encore une fois réussi à me désamorcer aussi rapidement qu’elle m’avait froissé. Je l’aime et la déteste à la fois pour ce don. Elle ajoute qu’il était temps. Je comprends à l’émoticône souriant qu’elle s’inquiétait pour la créature hautement sociale que je suis. Je trouve aussi, pianoté-je avant de conclure : Je pense qu’il a terminé sa douche. Je te laisse. Bonne nuit. xx½ Vu l’heure, je crains qu’elle ne fasse une insomnie. Il est tard au Rhode Island.
Je me suis levé pour déposer ma bouteille vide et récupérer mes affaires. Je siffle à l’arrivée de l’étudiant, et lui rend sa tape sur l’épaule avant de disparaître là d’où il est venu. Je mime un « Wouah! » muet en arrivant dans la salle de bain. Je saisis le gel douche dans mon sac et boude le carré de tissu replié sur lui-même, dont je ne saurais me servir, en pénétrant l’espace douche, toujours moite. La fraîcheur de ma douche rapide chasse la buée de la précédente. Au bout d’une poignée de minutes, je tends la main pour agripper la serviette que m’a fournie Raphaël et tâche de m’essuyer sans sortir de la douche. Je ne voudrais pas mettre de l’eau partout sur le sol. Je rince le carrelage et m’habille. Je suis soulagé de constater qu’il n’a pas eu l’étrange idée de me fournir en sous-vêtements, alors que j’enfile celui que j’avais pris ce matin, pour mon retour de bouldering. Je souris en enfilant le t-shirt : cette soirée ne se passe définitivement pas comme prévue, et je ne m’en plains pas. Je ne me plains pas nom plus du col rond du t-shirt, alors que les cols en v m’avantagent bien plus : leur échancrure met en exergue mon torse velu. J’enfile le jeans et observe ma silhouette en silence.
Un instant plus tard, je sors de la chambre en tenant la veste sur mon épaule, et mes verres fumés sur le nez. J’ai laissé les godasses sur place, comme elles étaient trop grandes. Mes baskets feront l’affaire. Je souris, radieux, au compliment de Raphaël, et lui rétorque sans attendre.
« Je suis persuadé que ça te va aussi bien, ne dis pas de conneries ! T’es prêt ? »
Je ne commente pas sur le parfum de nicotine qui vient envenimer l’air ambiant, et me pousse à vouloir ressortir aussi rapidement que possible.
«Au fait, je ne t’ai pas dit : c’est très classe chez toi. » Et propre, aussi, mais ce n’est pas vraiment un commentaire très masculin. Ni jeune et branché…
Nous reprenons nos sièges dans la bagnole. Le moteur tourne au ralenti. Ma playlist reprend comme s’il n’y avait pas eu une interruption de quelques dizaines de minutes. Raphaël me fait part de son plan. Je lui souris avec complicité. Je crois comprendre son intention, mais les voix combinées de ma sœur et ma cousine résonnent dans mon crâne.
« C’est ce qu’on dit, oui. Il y a la possibilité que des femmes accompagnent leurs amis gays et aient envie de draguer, mais aussi qu’elles veuillent avoir la paix pour une soirée. Garde ceci à l’esprit : sinon c’est de la mauvaise pub pour tous les homos du globe. » Je lui bourre l’épaule, joueur. «Il y a des condoms dans le coffre à gant, si tu te sens chanceux. »
Raphaël m’apparaît comme un type respectueux, au-delà de sa timidité, et je ne suis pas vraiment inquiet à ce niveau. Je veux surtout qu’il ne se fasse pas trop d’attentes et ensuite soit déçu. Une partie de mon cerveau s’interroge aussi à savoir comment il réagirait si une jeune dame offrirait de l’embrasser à la condition qu’il embrasse un autre mec. Le gamin vire au rouge plus rapidement qu’un feu de signalisation, et les mecs n’ont pas le monopole de l’imbécilité…
Je sors mon portable pour chercher quels établissements sont recommandés. Deux noms queer-friendly apparaissent. Le premier semble avoir davantage la vocation d’un bar branché, gay-friendly sans être un bar gay à proprement parler. Quelle surprise, dans un tel bled... En me fiant à la carte, dispendieuse, j’en déduis une clientèle plus mature et une ambiance plus tranquille. Et puis, ce bar semble fermer tôt. Le second semble correspondre davantage aux âges qui intéresseraient Raphaël. Une boîte de nuit ouvertement gay, ouverte bien plus tard. Elle semble attirée des étudiants et des lycéens. La question ne se pose donc pas.
« On va au Jungle », déclaré-je en quittant mon espace de stationnement. J’explique à Raphaël que l’endroit me semble plus approprié et qu’on risque de s’y amuser davantage, selon mes recherches web.
<...>
J’ai payé la bière à Raphaël. Le goût n’est pas merveilleux : ce n’est pas une surprise dans ce genre d’établissement. La musique vrille mes tympans, mais je parviens à comprendre ce que me beugle Raphaël sans problème. Je me penche chaque fois vers lui, pour la forme. Nous nous déhanchons au rythme des musiques électroniques qui s’enchaînent, sans que je ne puisse toujours discerner la limite entre deux bandes sonores. L’étudiant semble s’éclater. Je suis peut-être biaisé : je ne me suis pas autant amusé depuis un long moment. Je me fiche de l’odeur rance des étudiants en sueur autour de moi. Je me fiche d’être probablement l’aîné sur la piste de danse. Je me fiche de bosser le lendemain. Je vis et apprécie le moment présent, un sourire presque niais aux lèvres. Ça ne m’empêche pas de remarquer quelques spécimens à reluquer. Je voie aussi quelques regards posés sur mon ami ou moi-même. Des gens dansent près de nous, sans que je ne puisse dire si nous dansons ensemble ou simplement dans une vicinité très contigüe.
Mon regard se perd sur les mouvements de la foule, erratiques et similaires à la mer un peu avant l’orage. Un mec attire mon attention : il vient dans notre direction d’un air décidé. À en juger de sa coiffure et ses habits, ce doit être un golden boy. Ces garçons qui ont l’habitude de réussir sans effort, de tout avoir, sans devoir demander, et surtout de ne rien se voir refuser. En comparaison, mes privilèges ne sont effectivement que des aléas du hasard. Son regard descend sur Raphaël, qui regarde ailleurs, et devient lubrique. Son bras se tend et je comprends trop tard ce qu’il a en tête. Je me glisse entre lui et Raphaël. Malheureusement, j’attrape le bras du pervers avec une fraction de seconde de retard. À en juger par les mouvements des tendons de son avant-bras sous ma main, il tâte déjà le pantalon de mon protégé. D’un geste brusque, je relève son bras et le fusille du regard. Il fait peut-être une dizaine de centimètre de plus que moi : je m’en fiche également. Il est trop tard lorsque je réalise que je me suis imposé à la défense de Raphaël et que cela puisse le mettre mal à l’aise.
« À quoi tu joues, mec ? On ne t’a pas appris à draguer ? » -Allez, on est entre nous, c’est rien. Je voulais juste tâter la marchandise. « Il y a un truc, ça s’appelle le consentement. Tu n’as pas droit à une exception parce que tu es moche. » -Vous ne savez pas qui je suis! Je tiens l’avant-bras du gosse de riche contre son torse. Lorsqu’il baisse les yeux sur son poing, je relâche légèrement ma force. Je me doute qu’il ne se plaindra pas, de crainte de perdre la face. Il s’adresse à Raphaël par-dessus mon épaule. - Mec, il est toujours aussi possessif, ton daddy? « C’est mon frère. Remy, on rentre », m’adressé-je au bouclé que je protège.
Je repousse le pervers, qui recule en tentant de retrouver l’équilibre. Malheureusement, il ne tombe pas, retenu en partie par la foule. C’est en me retournant, que je réalise qu’un truc ne sonnait pas juste. Qu’ai-je donc dit ? Davantage embarrassé de m’être interposé comme si Raphaël ne saurait pas se défendre lui-même, et d’avoir risqué de lui foutre la honte devant tout le monde, que de m’être emmêlé les pinceaux et de l’avoir confondu un instant avec mon frère, je l’interroge du regard. Préfère-t-il rentrer? Je pourrai toujours prétendre que j’ai menti exprès en disant qu’il était mon frère, et que je me suis emporté, oubliant le réel nom de Raphaël. Je dépose ma main sur son épaule, d'un geste rassurant.
« Je suis désolé. C’était une mauvaise idée de t’amener ici. »