Sujet: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Mer 3 Mar 2021 - 6:06
Warning -16 ans:
Ce rp peut contenir des scènes violentes et crues. Âmes sensibles s’abstenir !
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
La soirée bat alors à son plein. Je me retrouve, dehors, entrain de discuter de sujets totalement divers et variés, à la notion alcoolisée en présence de mes potes issus de ma ville natale. Cela fait un bien fou de revoir mon groupe de pair originel, me laissant en totale confiance en moi, ce qui est bien rare. Avec mes amis, je ne suis absolument pas le même. Je dirai même, que je change du tout au tout. Plutôt blagueur, de bonne humeur, et très bavard. Ma prise de confiance vient probablement du fait que je connais comme ma poche ceux qui m'accompagnent ce soir, nous nous connaissons depuis notre plus jeune âge. Chacun d'entre nous peut lire chez n'importe qui comme dans un livre ouvert, il est alors dans ce cas présent bien compliqué d'être timide avec des personnes qui te connaissent plus que n'importe qui.
Les joues alors légèrement rosées, épris par une dose d'alcool légère mais suffisante pour laisser mon esprit se guider à quelques reprises par mon état d'ébriété, je ressors du bar avec mes amis, pavanant des inepties qui n'ont ni queues ni têtes. Nous étions alors un samedi soir, il était approximativement au vu de l'état des personnes m'entourant, trois heures du matin. Il est marrant, que l'on puisse deviner une heure en fonction de la foule nous entourant, et cela, je m'en fais comme une sorte de rituelle, le peu de fois que je sors. Premièrement, mon attention est attirée par l'accoutrement des protagonistes m'entourant, de la gente masculine comme féminine. En début de soirée pour les entrées en bar dansant soit aux alentours de vingt-deux heures, les gens vont être convenablement vêtus. La chemise rentrée comme il se doit dans le pantalon, le col bien placé avec un ou deux boutons d'ouverts. Une coupe de cheveux soignée, ainsi qu'une gestuelle habille. Pour ce qui est des femmes, une coiffure bien évidemment cadrée, la mise en avant totalement prononcée et voulue des atouts féminins sans être vulgaire, et une démarche sensuelle. Et bien évidemment, on parle du début de la soirée. Aux alentours de une heure du matin, les chemises semblent légèrement dépasser des différents pantalons, une manche est remontée tandis que le col n'est plus aussi soigné qu'avant. Le maquillage des demoiselles semble lui aussi marqué, tandis que leurs coupes sont moins soigneuses. A l'heure actuelle, trois heures du matin, les comportements divaguent totalement. Les discours sont incohérents, les accoutrement n'ont plus de réels sens, les coiffures ne sont plus soignées, ainsi que les démarches de chacun sont lamentables. Toutes ces idées fusèrent dans ma tête, tandis que je recrachais lentement la fumée nicotisée inhalée au préalable par ma cigarette en attendant mon groupe de potes, à l'extérieur de l'enseigne. Voici donc, les dorées de l'alcool.
Patientant alors très calmement, tapant frénétiquement mon pied contre le sol comme m'impatientant, je relevais le regard vers une jolie fille qui semblait alors passer juste devant moi. Kada'an ? Non ? Mon esprit me joue des tours. Depuis ma dernière rencontre avec la rouquine, mon esprit est totalement désemparé. Je ne fais plus que penser à son charme irrésistible, ainsi qu'à ses beaux yeux bleus à la couleur azur, me berçant dans un univers océanique remplit de beaux oasis de bonheur, de désirs et d'envie. Secouant la tête de droite à gauche, la voie de l'un de mes amis me ressorti rapidement de mes pensées, tournant brièvement ma tête vers ce dernier en éjectant la cigarette tenue entre mes doigts au sol.
- Que vous êtes longs ! Bon, vu que vous avez pris l'hôtel juste à côté, on s'voit demain si ça vous vas ? Je suis pas trop loin d'chez moi, j'vais rentrer à pied tranquillement. Bonne nuit les gars, j'vous envoie un message quand j'suis rentré haha.
Saluant le groupe d'étudiants d'un hochement de tête, plongeant mes mains dans les poches de mon pantalon, retraçant alors le chemin goudronné pour regagner mon domicile. Le temps extérieur se trouve être plutôt agréable. En effet, une petite brise de vent s'installe dans les ruelles du centre ville, me refroidissant légèrement, le corps brûlant dû à l'effet de l'alcool sur ce dernier. La lune, centrée dans le ciel, à l'allure pleine, illuminant les rues de Beacon Hills en plus de l'éclairage publique. Ce même ciel, tâché d'étoiles, offre un spectacle toujours aussi beau à voir, malgré la pollution lumineuse. Dire que, ces petits grains dans le ciels se trouvent à des années lumières de nous me passionne. Derrière chaque étoile, se trouve probablement une nouvelle galaxie, pouvant cacher une infinité de secrets, inconnus de l'humanité. L'astronomie est un sujet fort intéressant, mais si terrifiant. Nous ne connaissons rien de l'univers, de tout ce que cet vaste étendu cache. Une vie extraterrestre ? Des jedi dans une galaxie lointaine, très lointaine ? Des bonhommes en verts ? Des technologies supérieures à la notre ? Je pense, que je n'en saurai malheureusement jamais rien. Je ne suis pas né à la bonne époque pour ce sujet là, je ne connaitrais probablement pas la conquête spatiale à son apogée. A l'heure actuelle, nous en sommes qu'aux préliminaires. Le temps de l'acte en lui même viendra - selon moi - bien plus tard malheureusement.
[...]
Perdu dans mes pensées, mon attention est attirée par une voix grave semblant fortement s'élever, et agressive. Tournant la tête mécaniquement vers cette dernière en relâchant le filtre de ma cigarette, mes yeux semblent alors tracer l'interrogation par le relèvement de mes sourcils. Un type, de corpulence plutôt banale, et d'une taille égale à la mienne, semble énervé après une personne. Au vu de l'heure, cela ne me semble absolument pas impossible que ça soit une dispute de couple, encore une fois dû aux effets de l'alcool, variant selon les personnes qui en consomment. Certains ont l'alcool mauvais, comme d'autre l'ont avec humour. Je paris sur la deuxième option pour le Monsieur. Ne me souciant pas alors de ce dernier pendant quelques instants, longeant alors l'entrée d'un petit immeuble, mon regard et de nouveau attiré par l'altercation, mais cette fois-ci provenant d'une voie féminine. La femme, hurlant avec une voix non triste mais apeurée, me laissant alors perplexe un instant. La partie de cette allée étant vide, le voisinage ne semble pas plus alerté par la situation, mise à part quelques têtes dépassant des fenêtres pour faire du commérage. Déglutissant audiblement, ma marche semblait alors s'arrêter net en fixant les agissements de l'homme en question. De grands gestes, des injures, le ton monte de plus en plus. Ce dernier, semblant hors de ses gonds, tient un discours totalement incohérent, parlant de contrôle de soit, de pleine lune et autre conneries du genre. Encore une merde qui doit être boostée à la cocaïne mélangée à de la vodka, agrémenté par une petite injection de méthamphétamine dans le bras.
Je restais alors, droit comme un I, à moitié tourné vers la situation qui semblait alors peu à peu déraper. De nouveau des grands gestes, la femme se met alors à pleurer, la main de l'homme vire-volta dans un claquement sourds contre la mâchoire carrée de la pauvre protagoniste, volant contre le sol. Les joues rouges, je resserrai aussitôt mes poings d'une manière plutôt sèche. Un mélange de colère et d'alcool prit le pas sur ma conscience habituellement timide, m'ébranlant de pieds fermes vers le déchet humain qui venait alors d'envoyer valser la femme. M'approchant alors rapidement de ce dernier, celui-ci tapa contre le ventre de la femme comme s'il tirait un coup franc au football, réitérant cette même action dans la partie basse de son crâne, laissant un craquement sonore résonner entre les murs de la rue. Mon regard, se remplit tout à coup d'un rouge vif, laissant ce regard noirâtre pourtant accueillant habituellement, virer à une noirceur totalement dominante. Mes mains agrippèrent rapidement le buste de l'homme, le retournant dans une fouge palpable, les pulsassions de mon cœur s'étant fortement accélérées, dû à la colère et à l'adrénaline, pimenté par une dose de stress bien présente. Mon poing droit s'écrasa alors, craquant la totalité de mes phalanges contre la mâchoire apparente du mis en cause. Remontant durant ce même laps de temps mon poing gauche en boule, en forme d'uppercut se loger dans le sternum de ce dernier, souhaitant alors durant un court instant bloquer possiblement sa respiration - c'est à cet instant, que l'on va voir si les sports de combats m'ont réellement été utiles ou non, malgré ma timidité.-.
Une fois l'homme abaissé, mon genou droit prit le large et tapa à vive allure le nez de la tête baissée de l'homme, laissant ce dernier chuter misérablement en arrière. Secouant la tête et la main amochée par le coup porté, je regagnais alors rapidement le corps inerte de la jeune fille au sol. Déposant mon oreille sur sa poitrine, tentant de capter des battements cardiaque avec succès. Remontant par la ce même orifice vers sa bouche, une respiration se fait alors sentir. Attrapant mon téléphone tout en tapant le numéro des urgences soit le 911, tentant alors de calmer ma voie.
- B-onsoir... Venez vite.
Énonçant alors l'adresse que je pouvais remarquer sur un panneau à ma droite.
- Une femme... une femme s'est faite violemment attaquée par un mec, la trentain... avec une barbe épaisse... euh... les yeux foncés plutôt grand de taille avec des tatouages sur les bras... Je-j'ai tenté de porter assistance à la femme en détresse et...-et ai pris la responsabilité de neutralisé l'individu en vous attendant...venez vi-.
Je n'ai pas le temps de finir mon discours, que mon corps percuta en un instant un mur, dos à ce dernier. Remontant alors comme surpris la tête en avant, voyant l’énergumène que j'avais pourtant mis KO quelques instants plus tard, debout et remonté comme jamais. Il m'a éjecté contre le mur comme si je pesais une dizaine de kilos. Je ne suis certes pas lourd, mais à ce point ?
Tentant de me relever, le genou de l'homme percuta mon foie assez violemment, me faisant tomber nettement de nouveau contre le goudron. Le gout métallique du sang dans ma bouche me laisse sonné, suite aux coups portés par l’homme à l’égard de mon visage, présentant plusieurs plaies au niveau de la mâchoire, de l’arcade sourcilière ainsi que de la lèvre inférieur. Tentant de me relevé à plusieurs reprises, je commençais alors à sentir les membres de mon corps de plus en plus lourd. Ma carcasse prit alors des envols dans plusieurs recoins de la petite contre-allée jouxtant le grand Boulevard, sentant à plusieurs reprises le craquement de mes os à même le sol. Je ne pense pas avoir quelque chose de cassé pour le moment, mais ça ne saurait tardé. La réaction de l’individu me dépasse totalement, une telle férocité à la limite d’un être animal, et une telle sauvagerie me glace le sang. Étant une nouvelle fois jeté au sol, je me laissais alors glisser le long du mur me servant de réceptacle. Le sang dégoulinant de ma bouche, ma tête parsemée de multiples ouvertures imbibées de sangs, mes yeux se fermèrent peu à peu à plusieurs reprises, présentant très clairement un know out.
Désormais, il fallait juste attendre et probablement prier. Prier que le bon samaritain du jour daigne venir me sauver la vie, ou bien encore que le dégénérer me laisse enfin tranquille pour regagner sa maison. L’arrivée de la police serait aussi une situation plus que convenable pour en faire une pierre deux coups. Mes pensées s’adressent en ce moment même en direction de ma famille, de mes proches, ainsi qu’à la belle rouquine que je n’ai pas encore eu l’occasion de revoir… J’espère que j’en aurai une finalement, au vu de l’état de rage de l’homme en face de moi si quelqu’un n’intervient pas je vais sûrement finir dans un très mauvais état.
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
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Alias : Le Freak Humeur : Dantesque Messages : 1132 Réputation : 295 Localisation : Jamais loin de sa flasque
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Jeu 11 Mar 2021 - 11:37
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Sur le seuil de la petite salle de bain de l'appartement de Jasmine, Tobias observe cette dernière qui est en train d'achever de se démaquiller. Il est déjà tard, enfin tôt diront certains. Alice est chez son parrain pour la nuit, permettant ainsi à son célibataire de père de sortir de chez lui pour aller à une soirée qui restera dans les annales. Se faisant violence pour ne pas sourire derrière sa tasse de thé tiède, le chasseur soupire. Manque d'éclater de rire lorsque sa sœur se tourne vers lui pour mieux l'apostropher.
-Tu lui as pété le chibre.
Le regard rieur du professeur se pose sur sa sœur aînée. Les abus de la soirée qu'ils ont vécu et qui s'est achevée de manière aussi inattendue que brutale ne l'aident en rien à conserver son flegme habituel. Légendaire même. Une neutralité chérie qu'il affiche au quotidien. Un costume fait sur mesure qu'il passe sans même avoir à se forcer. Tobias soupire, demeurant muet. Il a bien tenté de reprendre sa sœur sur sa vulgarité précédemment mais ses efforts se sont révélés vains. Ce qui s'est passé un peu plus tôt dans une grande maison de la banlieue de Beacon Hills va devenir anecdote honteuse, puis finalement heureuse. Mais il y a peu de chances pour que toute cette histoire parvienne un jour à sombrer dans l'oubli. Le tueur hausse les épaules ce qui ne sert à rien, sinon pousser sa sœur à grogner.
-Merde ! -Langage. -Non mais tu te rends compte ! Tu te frottes à lui, vous dansez ensemble, il te file son numéro et tu lui tords l'engin ! Mais qui fait ça ? Bordel mais qui fait ça Toby ?
Le prénommé Toby hausse les épaules une nouvelle fois, mine d'innocent rivée au visage. Le regard noir de la tatoueuse lui permet bien vite de saisir qu'il ne fait que s'enfoncer en tentant de défendre ce qui peut être difficilement justifié.
-On s'est fait virer de cette superbe soirée ! Tu as agressé un de mes clients.
Cette fois l'anglais réplique, peu docile, surtout lorsque l'on essaie de faire de sa personne le coupable parfait.
-Il m'a mit la main au paquet.
Donc il a fait de même, avec moins de douceur certes mais il ne regrette en rien son geste. Il n'aime pas les contacts, encore moins lorsque ces derniers sont forcés. S'il avait apprécié le fait de rencontrer cet homme, un client de sa sœur à l'élocution charmante, il faut bien avouer que ce dernier a perdu tout ce qu'il avait d'attrayant en agissant d'une pareille manière. Se sentant violenté, presque salit, Tobias n'a pas réfléchit. Il a agit en usant de la dextérité d'un homme qui a parfois dû sévèrement batailler pour ne pas perdre la vie. Tout est allé très vite, c'est en entendant Travis hurler à la mort que les invités de ce dernier ont saisit l'ampleur du drame qui venait de se produire.
Le brun achève de vider sa tasse de thé, grimace car ce breuvage est devenu trop froid pour conserver son parfum agréable. L'amertume de la boisson englobe le palais du chasseur. Sa sœur quitte la salle de bain, il la suit sans sourciller. S'inquiétant finalement des répercussions de son dernier coup d'éclat.
-Tu le diras pas à maman ?
[...]
Jasmine l'a finalement presque mit à la porte de son petit appartement, arguant qu'elle avait sommeil. Une drôle de blague lorsque l'on sait que la tatoueuse n'avait de cesse de se plaindre au sujet de cette soirée brusquement écourtée par la dernière bêtise en date de son petit frère.
Cigarette fumante au coin des lèvres, Tobias progresse sous les lueurs des réverbères pour aller rejoindre sa voiture. Il doit bien avouer que cette soirée a su animer son quotidien que même lui juge parfois trop routinier. La nuit ne se fait toutefois pas aussi silencieuse qu'elle ne devrait l'être, des grognements et gémissements retentissants non loin de là font se figer l'anglais alors qu'il se situe à quelques mètres seulement de sa voiture. Le tueur ne bouge plus, se noie dans son nuage de fumée. Il tend l'oreille, frémit lorsque l'adrénaline parcourt sa colonne vertébrale. C'est silencieux qu'il reprend sa progression. Les phares de sa berline s'illuminent brièvement tandis qu'il ouvre son automobile à distance.
Rapidement, il agit. Ouvre grand le coffre, en sort un arc. Trop de curieux dans les parages pour qu'il ne puisse se permettre d'user de la plus classique arme à feu. En quelques secondes à peine, il se saisit de munitions, callant une flèche à l'emplacement fait pour cette dernière. Il ne lui faut que peu de temps pour surgir au beau milieu d'une ruelle où se joue visiblement un drame. Il tend l'arc, la flèche fuse. Fauche ce qui lui paraît être l'agresseur. La cible est incertaine dans cette pénombre. Le professeur retrouve ses traits durs habituels ose un pas puis sans broncher achève celui qui vagit à même le sol, une flèche plantée dans le torax.
Le jeu est terminé. Tobias laisse son regard sombre courrir dans les environs. Deux autres masses s'ajoutent à celle qu'il vient de mettre à terre. Si l'une d'entre elles paraît innonfensive, définitivement mise hors jeu ce n'est pas le cas de la seconde. Près du corps encore remuant, un téléphone aussi moderne que couteux à l'écran toujours allumé diffuse une lueur bleue agressive. Ce qui s'y inscrit suffit à faire serrer les dents du britannique. D'un coup sec du pied gauche il écrase l'objet pour l'envoyer sans sourciller rejoindre le cimetière des portables.
Sa courtoisie à l'égard des forces de l'ordre n'a jamais été bien élevée et il doit bien avouer que sa dernière rencontre avec ces braves gens n'a rien fait pour arranger cette relation tendue entre le tueur et ceux qui dévouent leurs vies à l'arrestation des voleurs de poules. Tobias se penche lorsqu'un peu plus bas, on appelle à l'aide. Le professeur laisse son arc choir au sol, se saisit de l'arme blanche rangée bien à l'abri sous son bras de chemise. D'un geste sec il redresse celui qui vient de gagner le statut de témoin gênant. L'homme à la carrure légère déjà bien amoché ne peut se défendre réellement, le tueur d'éprouve donc aucunes difficultés à le coincer contre son torse. Doucement la lame glaciale se glisse, presque une caresse mortifère contre le cou délicat.
-Navré de ne pas être votre bon samaritain. Il semblait être en retard donc j'ai décidé de lui dérober sa place.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Mer 24 Mar 2021 - 20:54
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
Je n'ai malheureusement pas le temps de voir grand chose. Mes pupilles, se dilatent peu à peu tandis que mes paupières se ferment lentement. Je suis dans les nuages, ma tête me fait mal tandis que le goût métallisé du sang dans ma bouche renforce ce sentiment de perte de connaissance. Ma tête, jonche le sol tandis que mes sourcils se crispent par peur que l'animal me saute dessus. Car clairement, pour moi cette personne avait quelque chose d'étrange. Je dirai qu'elle est potentiellement sous une drogue dure comme de la cocaïne ou du crack. Ces drogues décuplent la force de la personne sans qu'elle s'en rendre véritablement compte, et donne une prise de confiance énorme à son inhalateur. Ainsi, vous pouvez fracasser autant que vous voulez une personne sous cocaïne, il n'y a pas trente six mille solutions : un bon cou dans la tranchée, dans la carotide ou quelque chose qui s'affère à la nuque.
Tandis que je vois mon heure arriver de plus en plus rapidement, je vois étrangement la personne qui venait de m'agresser tomber subitement au sol avec quelque chose qui semblerait être planté aux alentours de son sternum. Les yeux plissés, je lève les mains dans tout les sens en tentant tant bien que mal de laisser s'échapper un rictus pour que ma bonne étoile vienne me sortir de cette foutue merde. Je n'y crois d'ailleurs pas. Comment quelqu'un peut me voir ici ? Comment quelqu'un peut avoir le courage de s'aventurer sur une masse pareil qui avait totalement l'air incontrôlable... Je ne sais honnêtement pas. Tout ce que je peux avancer, c'est que quelqu'un est bien présent sur les lieux du crime.
Crime, car une flèche est plantée dans un corp inerte au sol. On peut dors et déjà avancer qu'un meurtre vient d'être commis, à mes côtés. Les pupilles toujours dilatées, je tente au mieux d'ouvrir mes yeux pour contempler le corps de l'homme, qui est bel et bien décédé. Des sortes de spasmes prennent le pas sur moi. Mon coeur s'emballe, tandis que je plonge immédiatement mes mains dans les poches de mon pantalon pour me recroqueviller sur moi même, tentant de faire le mort. Ok ce mec était peut-être défoncé, mais méritait-il véritablement la mort sans déconner ? Comment peut-on faire ça à un être humai ? Il ne méritait pas ça ! Juste un tour aux trous !
Mon regard noirâtre se déporte vers mon téléphone, on peut encore voir que le 911 fait office de fond d'écran de mon smartphone. Du moins, jusqu'à ce qu'un pied explose l'écran tactile de ce dernier. Je me décompose alors littéralement sur place, je suis bel et bien mort. Pas par l'agresseur, mais probablement par le sauveur. Pourquoi ce mec ne voudrait pas que la police vienne sur les lieux au moins pour me porter assistance ? Je ne comprends plus rien, mais je me sens encore plus en danger qu'il y a quelques instants auprès de la grosse brute. La personne s'approche alors de moi, et me relève comme si j'étais un petit enfant de huit ans qu'on allait punir. Mes iris sont alors translucides, laissant apercevoir une mine totalement apeurée. La voix de la personne ouvre alors en grand mes yeux, tandis que mes lèvres tracent un O tel une bouche bée.
Quoi ? Le littéraire, ici ? Qu'est-ce que c'est ce bordel. Ma tête penche en avant comme si j'allais tomber dans les pommes, pour se ressaisir aussitôt. Les traits du visage de Rapier semblent alors être plus durs que lors de notre première rencontre, son regard paraît plus noir que le diable en personne. Entourant rapidement son poignet de mes deux mains comme pour m'agripper à lui, la totalité de mon corps tremblant dû à cette situation plus que flippante.
- Mon-sieur R-a-p-Rapier.... Qu'-est'-ce que vous faites là... Pourquoi vous l'avez tué ?... Vous all-allez me faire quoi ? Je ne vous ai pas vu laissez moi pour mort ici et laissez la police arriver... Je vous en pris !!!
Fermant les yeux comme si le châtiment paraissait inévitable, voyant un diaporama de toute ma vie défiler au fur et à mesure dans ma tête, tout en continuant de parler.
- S'il vous plaît... Je ne di-dirai rien... Partez je vous couvrirai mais ne me faites pas de mal.... Je ne suis pas mé-méchant je ne veux pas mourir ce soir...
Marquant une courte pose, en inspirant profondément.
- C'est ce m-mec il a-gressait une femme... celle là au sol !
Tout en la pointant du doigt.
- Il paraissait incontrôlable !!! Il levait la t-ê-tête vers le ciel et s'acharnait sur la p-auvre femme... Je suis arrivé à le met-tre au sol, un mec normal n'aurait pas pu se re-relever je vous le promet... Il était KO.... Mais... Mais il s'est relevé brusquement, et m'a fait vol-voler dans tout les recoins de la ruelle comme si j-j'étais un ballon de basketball... Il paraissait vraiment... inarrêtable... Comme s'il était sous... sous coc-cocaïne...
Je fixais le professeur, une peur bleue lisible dans mon regard. J'attendais alors simplement le châtiment de l'adulte, tandis que mes paupières se fermèrent peu à peu... entre le sang qui coule le long de mes pores, le stress accélérant considérablement et le choc de voir le professeur de l'université en mode tueur en série... Je ne vais plus tenir très longtemps.
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 46 ans
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Jeu 25 Mar 2021 - 14:18
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
La main sûre et l'esprit serein il est prêt à agir sans attendre. Mais cette sombre destinée qui se dessine à l'horizon ne semble pas convenir à celui qui est sur le point de perdre son statut de témoin pour gagner celui de victime. Tobias frémit à peine, malgré tout surpris d'entendre son nom être écorché par une voix chevrotante qui lui paraît comme connue. Mais toutefois pas suffisamment pour qu'il ne puisse mettre un nom sur le propriétaire de cette dernière. L'anglais raffermit sa prise, peu enclin à l'idée de laisser de piètres gémissements le faire dévier de ce chemin qu'il juge être le plus droit actuellement. Il lui faut entendre bien des jérémiades pour parvenir à se remémorer l'existence de cet étudiant qu'il a croisé à deux reprises à l'université. Monsieur Crawford, cadeau malaisant d'une de ses collègues.
S'il en avait le temps, Tobias rirait. Il ne peut se permettre de prendre le risque de laisser son destin entre les mains d'un gamin dont il ne sait rien. Un microbe, un enfant incapable de prononcer plus de trois mots à la suite sans se mettre à bafouiller. Le genre facilement impressionable, de ceux qui s'étalent telle une flaque face à n'importe quelle démonstration de pouvoir. Offrir sa confiance à ce gosse serait une belle sottise. Sans s'inquiéter de ces mains qui se font serres autour de son poignet, le tueur raffermit sa prise. La maigre carcasse qu'il tient toujours aussi fermement contre son corps tremble plus que de raison. La peur est un sentiment étrange. Une émotion qui peut donner des ailes à chaque personne, même la plus insignifiante des créatures de dieu. C'est finalement presque moqueur que Tobias rétorque quelques mots de sa voix la plus professorale.
-Personne ne veut mourir. Les suicidaires ne sont pas de bonnes proies.
Ces imbéciles se contentent généralement de faire le travail seuls, après quelques essais manqués dans certains cas. La mort sait se faire capricieuse. Frappe là où on ne l'attend pas, ignore ceux qui n'attendent que ses bras pour s'offrir le luxe d'un sommeil éternel et sans rêve.
L'étudiant gesticule, le chasseur le laisse agir à sa guise. Il sait déjà qu'il n'aura aucun mal à régler ce soucis. Même si ce jeune homme était en bonne forme, Tobias ne doute pas de sa capacité à maîtriser ce dernier. L'enfant argumente sans savoir qu'il ne fait rien de plus que brasser du vent. Le littéraire se montre toutefois patient. Après tout il vient de passer une soirée agréable, son humeur est donc suffisamment bonne pour qu'il puisse supporter ce jeu improvisé.
-Elle est morte. Et c'est ce qui va être la cause de votre perte. Personne ne se souviendra de votre courage. Personne ne signera de glorieuse épitaphe en votre honneur. Je doute même que l'on retrouve votre corps un jour.
Tobias énonce cette sinistré vérité d'une voix morne sans prendre la peine d'y ajouter une quelconque charge émotionnelle. Il n'aime pas le mensonge. Rassurer ce gamin n'est pas dans ses priorités. Non ce qu'il désire en cet instant est bien plus simple. L'anglais se voit déjà au fond de son lit, un verre d'alcool posé sur son chevet, un petit film indépendant et une boîte de mouchoirs à portée de mains. Travis et son charme lui ont fait miroiter une agréable fin de soirée, mais le client de sa sœur lui paraît à présent ne plus être en état de satisfaire ses désirs lubriques. La prochaine fois le chasseur devra réfléchir avant d'agir de manière aussi brusque.
Monsieur Crawford continue, ne cesse de parler. L'étudiant ignore heureusement quels sont les songes qui viennent de traverser l'esprit du professeur de littérature. Il ne faut que quelques secondes au tueur pour comprendre ce qu'il s'est passé dans cette ruelle. La lumière éclaire son esprit, sa cervelle raisonne. Il soupire, presque soulagé de ne pas avoir tué un humain lambda.
-Ce n'était pas un drogué.
L'étudiant argue que si. Tobia se paie une bien triste mine en saisissant qu'il est tombé sur ce qui lui semble être le seul habitant de cette ville à ne pas savoir pour le surnaturel. Il tend le bras, attire le môme à lui sans perdre de temps en gestes doux. Cette histoire ne l'amuse plus du tout. Il colle sa main sur la bouche du gamin, l'étouffe presque. Un acte stupide car voilà qu'il dépose ses empreintes un peu partout sur celui qui a refusé d'être une victime docile.
-Vous m'épuisez. La prochaine fois que vous buterez sur un mot face à moi, je vous briserais la nuque. Que ce soit ce soir, à l'université, ou bien encore dans un autre endroit. Mais cela ne fonctionne évidemment que si je ne vous tue pas sur le champ. Ce n'était pas un drogué. Mais tout simplement un garou. Un loup sans doute.
Il ne prend pas de gants pour faire cette révélation qu'il devine aisément être surprenante. Il a lui même découvert ce monde de la pire des manières. Tobias inspire profondément, serre un peu plus ce corps tremblant contre le sien. Tuer ce gamin ne lui sert à rien dans l'immédiat, et cette disparition pourrait attirer des ennuis au chasseur. Il a quitté l'appartement de sa sœur il y a quelques minutes seulement, les rues sont vides de vie à cette heure. Cela fait de lui un suspect idéal. Jasmine soupçonne déjà son petit frère d'être devenu un tout autre homme durant ces quinze années d'absence. L'anglais ne peut donc s'attarder dans ce lieu plus longtemps, pas s'il tient à sa liberté chérie.
-Je me doute que cela puisse vous paraître effrayant. Je vous jure que je ne suis pas fou. Dans cette ville les humains ne sont pas au sommet de la chaîne alimentaire.
C'est aussi le cas partout ailleurs, mais le Nemeton dissimulé au fond des bois est un véritable aimant à surnaturel. Tobias se doit d'agir car le temps court et joue contre lui. Le gamin a eu le temps d'appeler les secours et il ne sait ce que l'étudiant a bien pu leur raconter. La survie gagne pour l'instant.
-Vous êtes blessé. Vous allez me suivre et ne surtout pas contacter la police. Si vous vous débattez, si vous appelez à l'aide, je vous ferais taire. Suis-je clair Raphaël ?
Ce n'est qu'à cet instant qu'enfin il retire la main qui couvrait jusque là la bouche de l'étudiant. Monsieur Crawford ne semble pas être un poids lourd et la berline du britannique est garée à seulement quelques mètres de leur position. Si le chasseur doit user de la force pour appuyer ses arguments il le fera sans sourciller.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Jeu 1 Avr 2021 - 21:14
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
Je ne sais pas ce qui se trame autour de moi. Le temps semble comme au ralentis. L'amertume du sang dégoulinant de ma bouche peine à me sortir de mes pensées, colmaté par un know out technique qui fait que j'ai du mal à prendre réellement conscience des événements. La personne qui devait me sauver, allait en réalité me tuer. Cette même personne, se trouve être le professeur de littérature qui a daigné me donner des cours de soutiens sous recommandation de ma professeur de criminologie. Tout cet enchainement d'informations bouillonne dans ma tête, j'ai même l'impression d'être dans un univers parallèle, ou mieux, dans une série hollywoodienne tellement ce qui se passe paraît irréel. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je ne suis pas au bout de mes surprises.
L'étreinte de Monsieur Rapier sur ma personne me force à tenter de rester éveiller. Son regard noirâtre similaire au mien se veut être terrifiant, frissonnant l'intégralité de mon corps par peur de me retrouver sans tête, ou un couteau planté dans la carotide. Je ne sais que faire à cet instant T, je souhaite juste une chose : rentrer chez moi. Je n'ai jamais de chance, je ne sais absolument pas pourquoi j'arrive tout le temps à me foutre dans de beaux draps. Mais, pour cette fois, c'est la goute d'eau qui va malheureusement faire déborder le vase. Mes pensées sont toujours adressées à mes proches, dans un espèce de diaporama lent et en noir et blanc. Mes mains tremblent, et serrent fermement l'étreinte du professeur de lettre.
Les première répliques de l'homme me glace encore une fois de plus le sang, il va bel et bien passer à l'acte. Mon visage affiche une mine terrifiée, tandis que mon regard se veut totalement vide. Mes mains relâchent peu à peu celle de l'adulte, les laissant tomber le long d e mes flancs. Cette gestuelle indique comme une sorte de destinée. Il ne me semble, qu'aucune possibilité, qu'aucune porte de sortie me soit offerte. Malgré tout ce que je dis, j'ai apparemment à faire à un malade mental, psychopathe et fou furieux qui enseigne à l'université, probablement pour repérer ses proies et les tuer le soir en sortant de sa soirée avec une secte satanique.
" Ce n'était pas un drogué. "
La main du brun se fige sur ma bouche, m'empêchant alors de laisser quoi que se soit d'audible sortir de ma bouche. Le vieux m'informe dans un premier temps, que si je me permets encore une fois de bégayer devant lui, je ne serai plus de ce monde. La suite de sa tirade énonce que ce cas sera valable, que s'il ne me tue pas immédiatement. Pour enfin finir, par "garou", puis "loup". Un loup garous ? Qu'est-ce qu'il raconte ? Est-ce une métaphore pour me dire que c'est un surhomme ? Ou un mec qui sort d'un asile psychiatrique ?
La prochaine prise de parole de l'homme me glace une nouvelle fois le sang. Ce n'est pas possible. Des loups garous ? On le saurait si des êtres surnaturels existent ! Il doit vouloir me dire n'importe quoi pour me faire perdre la tête ou pour m'amadouer ! Si de tels êtres vivants seraient sur la planète, une guerre éclaterai ! Ou on les étudierai au lycée, de la prévention serait effectuée auprès des plus jeunes pour se méfier de ces monstres ! On ne peut pas arriver, et me dire que des créatures mythologiques existent. Je n'y crois pas un seul mot !
Après une prévention au goût de Tobias, la main de ce dernier se décolle de ma bouche. M'avançant alors lentement, titubant, sans daigner dire un seul mot en direction de l'entrée de la ruelle, les yeux rivés sur l'homme mort un peu plus loin, m'arrêtant alors devant lui.
- Je... Je ne contacterai pas la police, Monsieur Rapier. Je vais vous suivre, car je ne pense pas avoir le choix de toute manière. Je ne crois cependant, absolument pas à votre histoire de loup-garou je ne sais quoi. Si de tels êtres existeraient, on le saurai. Je... je vais vous suivre sans faire d'histoire et... et puis voilà. Vous avez été bien clair, Monsieur.
Le sang dégouline en continue de mes lèvres, tandis que les hématomes présents sur mon visage se font ressortir de plus belle. Les mains, tremblantes, sont plongées dans les poches de mon pantalon. J'attends alors le professeur, à l'entrée de la rue pour savoir où aller. Mon regard se voulait alors toujours aussi vide, les expressions de mon visage en corrélation parfaite avec mes iris, symbolisant bien le fait, que j'étais à ce moment là bel et bien perdu au vu de l'enchainement des événements, et des révélations certes fausses au premier abord, mais bien convaincantes, énoncées par Rapier.
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Ven 2 Avr 2021 - 12:12
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Il a en effet été clair. Tobias n'a nul besoin d'en dire plus, de développer ses menaces. Il n'a pas de temps à perdre, discourir et noyer ce garçon dans un flot de mots tant inutiles qu'incompréhensibles ne servirait plus à rien. Monsieur Crawford a saisit sans mal que le professeur de littérature n'avait rien d'un doux agneau. L'étudiant ne crie pas, visiblement assez futé et attaché à l'idée de rester en vie pour ne pas tenter le diable. L'élocution du jeune homme se fait fluide et l'anglais apprécie cet effort que vient de produire ce garçon pour se faire clair. À croire que pour soigner les bégaiements il n'existe qu'une seule méthode : Imposer la peur à son prochain, faire naître un carcan de terreur froide autour de ce dernier. Tobias connaissait les bienfaits de cette manœuvre lorsqu'il s'agit de mettre fin à un hoquet, mais ignorait que la terreur avait également cette vertu.
Monsieur Crawford ne cache pas le fait qu'il ne croit rien de ce que le professeur vient de lui apprendre. Ce qui n'est pas surprenant. Il faudrait être sot pour croire en de pareilles choses sans avoir de preuves sous les yeux. Mais l'étudiant est prêt à le suivre sans faire de caprice et c'est là la seule information que Tobias décide de retenir. L'anglais franchit les quelques mètres qui le séparent de cette créature qu'il vient d'abattre. Il ancre son pied tout contre l'épaule de ce loup qui ne souffrira plus jamais des conséquences d'une perte de contrôle, l'os craque mais l'anglais ne s'en inquiète guère. Ses mains se font serres autour de la flèche puis d'un geste sec il récupère ce qui est a lui. On ne gâche pas de munitions inutilement et surtout on évite de laisser une tripotée d'empreintes sur ce qui ressemble à une scène de crime. Le son qui accompagne cette action est peu ragoûtant. Entre les craquements, le remue ménage provoqué dans le corps du macchabée, et le sang qui s'extirpe sous forme de gouttelettes épaisses le spectacle n'est pas des plus sympathiques pour un non-initié à l'art de l'assassinat.
Car Tobias ne vient pas de chasser, non ce serait bien trop simple pour lui de justifier ses actions en usant d'un terme définissant une caste dans laquelle il ne juge plus avoir sa place. Ce soir l'anglais n'est rien de plus qu'un vulgaire meurtrier. Une idée qui n'est pas pour lui déplaire. Le jeune Crawford ne bouge plus, attendant visiblement de connaître la suite des opérations. Il se sait en sursit et le professeur ne fait rien pour lui rendre la situation plus aisée.
-Ma voiture est juste à côté. Nous allons chez moi.
Arc et flèche dans une main, il se sert de la seconde pour attraper par la manche celui qui ne sait pas encore dans quel pétrin il vient de se fourrer. Raphaël demeure trop choqué pour penser à se rebeller, c'est ce qui lui permet de conserver le peu de dignité qu'il lui reste. Tobias traine plus qu'il ne mène l'étudiant à sa berline, ouvre les portes à distance. Le gamin pisse le sang, en mauvais état après cet affrontement dont il ne pouvait se tirer victorieux. Tobias agit bien vite, troquant arme et munitions pour un plaid duveteux appartenant à Alice. Il le passe autour du corps aussi frêle que tremblant de celui qui doit être en train de vivre la plus grande frayeur de sa courte existence.
-Siège passager. Ne salissez pas ma voiture.
Le minimum de mots, pour un maximum d'efficacité. Aux qualités du jeune Crawford s'ajoute une docilité certaine. Nul doute qu'il deviendra un excellent flic s'il se montre capable d'obéir aux ordres sans réfléchir avec autant d'aisance. Le professeur s'installe derrière le volant après avoir fermé le coffre de sa berline. En quelques secondes il s'attache, met le contact et les guide jusqu'à son domicile.
Le trajet ne dure que quelques minutes, se déroule dans le plus grand des silences si l'on fait l'impasse sur les Chordettes qui murmurent un rythme entraînant. Tobias se gare sur sa place de parking habituel. Fait sauter sa ceinture et celle du gamin qui peine à agir avec dextérité.
-Je vis au cinquième étage. Sans ascenseur...
Sans perdre plus de temps, Tobias s'extirpe hors de son allemande. Il fait le tour de son automobile, se saisissant sans douceur du bras de l'étudiant dès que ce dernier est à portée d'une de ses mains.
La montée des marches est laborieuse. Bruyante également. Pour ne pas s'attirer les foudres du voisinage l'anglais a bien vite jugé utile de porter le gamin. Pour se délester de ce poids une fois arrivé chez lui. Le professeur se déchausse, retire sa veste tout en fixant celui qui est à présent avachit sur son sofa.
-Je sais que c'est un peu gros. Comme révélation. J'aurais moi même préféré ne jamais l'apprendre. Je ne suis pas si différent de vous, je demeure simple humain. Toutefois plus dangereux que la plupart de ces êtres que l'on nous a toujours apprit à nommer monstre. Il n'y a pas plus de déviants dans leur camp que dans le notre, mais les conséquences diffèrent.
Tobias file vers la cuisine, sort une bouteille d'un placard, deux verres d'un autre. Il les remplit tout en dépassant allègrement les deux doigts habituellement recommandés. Sa gestuelle est fluide, habile tandis qu'il repasse dans le salon. Un des verres change de main pour atterrir dans une de celui qui pisse le sang sur le cuir camel du canapé.
-Ils sont puissants. Disposent d'attributs que nous n'avons pas, guérissent bien plus vite également. Mais tout ce qui marche peut mourir un jour si l'on use de la bonne arme. Dans cette ville tout le monde se cache, se dissimule derrière un secret de polichinelle. Mais je dois mes plus immondes cicatrices à des humains.
En tout cas les plus visibles de toutes. Il est certain que l'homme qui l'a soulagé d'une de ses phalanges quelques mois après son arrivée dans cette ville était tout aussi humain qu'il ne l'est lui même. Et en ce qui concerne les odieuses marques qui parent ses mains, il redoute encore Gabriel même s'il a vu ce dernier périr. Même s'il a fait lui même passer son ancien mentor, l'homme qui a prit la vie de son fils, dans l'au delà. Ce soir Monsieur Crawford vient d'apprendre que la mort s'habille en Prada, il est donc normal que l'enfant demeure choqué. Le professeur baisse les yeux sur le jeune homme qui cette nuit a fait l'erreur de se montrer courageux. Raphaël a le regard vitreux, presque déjà mort.
-Monsieur Crawford. Je ne dispose d'aucune preuve a effet immédiat. Je ne vous fais pas confiance, et je comprendrais que vous me pensiez fou. Vous ne seriez pas si loin de la vérité, la sociopathie est en effet un trouble mental. Si vous survivez à cette nuit, vous devrez apprendre à vous montrer prudent.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Mar 6 Avr 2021 - 19:46
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
Mon regard est alors vide. La gestuelle meurtrière du professeur qui décoche l'arc du cadavre de l'homme immobilisé au sol, reste comme figé dans ma mémoire. Je ne comprends et ne réalise toujours pas ce qui est entrain de se dérouler devant mes yeux, vierges de toute violence aussi crue. Mes mains tremblent, je suis désormais, ce que l'on peut appeler un gamin sans défenses. Mes mains abordent mes poches toutes tremblantes, tandis que mes pupilles légèrement dilatées observant les yeux ronds et la bouche bée le cadavre à l'emplacement du trou causé par la flèche. L’amertume ressentie par le sang toujours gisant de ma bouche ne me gêne désormais plus. J'étais comme dans la lune, j'oublie la totalité de l'environnement m'entourant, j'étais uniquement figé sur le sol, et les multiples traces de sangs qui dévergondent ce dernier.
Mes premières pensées s'adressent à mon avenir, professionnel et personnel. Si je me fais choper, comment vais-je réaliser mon rêve de devenir un brillant inspecteur ? Comment vais-je faire pour élucider des meurtres et des enquêtes, quelques soient leurs natures ? Et puis même, être le complice d'un assassinat, certes non commandité, mais bel et bien effectif, n'arrange pas mon cas. Ma carrière est fichue. Si une autorité dépositaire de quelconque pouvoir publique se présente à nous dans les secondes à venir, je suis mort. Je secoue alors ma tête en gage de retour sur terre, et remonte mon regard vers l'adulte qui est entrain de me tirer plus que m'accompagner vers sa berline. Il me demande de m'installer sur le siège passager en m'enroulant d'un drap, en me recommandant fortement de ne pas salir sa voiture.
- Bien.
Ma réponse est alors froide, et distincte de mon choc. Les recommandations quant à mon bégaiement me poussent aussi à faire un effort considérable sur mon élocution. Le trajet se fait alors au rythme des battements de mon coeur, fortement accélérés, qui se font audibles dans l'enceinte du véhicule. Mes yeux sont toujours grands ouverts et scrutent la route, d'une mine troublée. Monsieur Rapier décroche ma ceinture. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la porte que je suis extirper assez violemment de l'automobile, me voulant une nouvelle fois attiré vers le cinquième étage. Cela signifie, que je vais bel et bien dans l'antre du diable en personne, aux portes de l'enfer. Nous grimpons les marches, longuement et bruyamment. Mon accompagnateur fait preuve d'impatience encore une fois et agrippe comme un sac à patate en continuant de monter.
Une fois arrivés chez le tueur, ce dernier me "dépose" à sa façon sur ce qui s'apparente à un sofa.
Les paroles de l'homme n'arrivent pas à me convaincre. Ce dernier est un simple humain, qui est plus dangereux que ces "monstres" comme il les appelle. Comment peut-on être plus puissant que des êtres surnaturels, si jamais cette hypothèse existerait ? Il a oublié de préciser, que c'était un "simple" humain, tueur et psychopathe. J'aurai bien aimé lui notifier, mais à cet instant T, je ne pense pas en avoir assez dans le caleçon pour opposer toute forme de résistance. Et même si c'était le cas, mon état physique actuel ne me permettrait pas ce genre de comportement. L'homme prend le cap d'une autre partie de son appartement, et ramène deux verres alcoolisés. Réceptionnant alors ce dernier tout en exclamant un merci sec, ingurgitant d'une traite le contenant alcoolisé en penchant la tête en arrière. Abaissant assez fortement le verre sur la table sans le faire exprès, tout en fronçant les sourcils dû à l'alcool pur.
La continuité du discours du professeur de littérature me pousse une nouvelle fois à avoir une once de doute dans mon esprit. Et s'il disait vrai ? Pourquoi inventerait-il ce genre de choses ? Peut-être pour me faire peur ? Après mon entrevue si particulière avec lui, un autre jeu tordue comme il m'a fait avec Madame Orwell ne me surprendrait pas. Je ne peux croire à la possibilité que de telles choses existent, nous ne voyons que cela dans les films. La sociopathie hein ? Est-ce normal que cela ne me surprenne pas ?
- Je vois. Je ne peux pas vraiment croire vos dires, M'sieur. Ce n'est pas que je vous prends pour un menteur, mais l'idée que des monstres aux pouvoirs surnaturels existent ne me convainc absolument pas. Nous ne sommes pas dans un film, est-ce peut-être une métaphore pour me dire que c'était un drogué qui avait une force décuplée au vu d'une prise de lignée de cocaïne ? Je ne sais pas ce que vous voulez me dire mais...
Marquant un court temps de pause en toussant, le sang qui était refourgué dans ma bouche coule lentement le long de mon menton, glissant sur mon cou.
- Mais... Je ne trouve pas ça rigolo. Comprenez bien que je ne peux pas croire à ce genre de choses... Je ne crois que ce que je vois, cette conception de la vie fait partie intégrante de moi.
Tentant alors de me redresser, la douleur prit le pas sur l'état de choc de tout à l'heure. De fortes pulsions émanent de mon buste. Soulevant mon haut avec difficulté, plusieurs hématomes sont visibles, notamment sur mes côtes. Je les compte grossièrement au nombre de deux. Zyeutant par la même occasion ma main gauche, mon pouce semble dans un état pitoyable, j'ai sûrement dû me le casser en me réceptionnant quand l'auteur devenue victime, m'a éjecté dans tous les sens. Une belle ouverture, créant autant de sang devrait se situer sur l'une de mes arcades sourcilières. Une douleur plus particulière se fait aussi ressentir sur ma mâchoire, du côté droit. J'ai aussi mal à la cheville droite, mais je parviens toujours à marcher, ce qui est probablement signe que rien n'est cassé. Le bilan est peut-être pas si lourd après tout... Un doigt pété, peut-être des côtes fracturées, je ne sais pas trop quoi en tirer là dedans. Mais plus j'attends, plus la douleur se fait ressentir. Mon visage se crispe de plus en plus, tandis que je commence à me tordre gentiment de douleur dans tous les sens.
- Professeur... Je voudrais bien si possible encore un ou deux verres d'alcool si... si ça ne vous dérange'pas. Et... Je pense que j'ai besoin d'un peu de soin... si... si outre vos compétences de tueur, vous avez peut-être... des atouts de soigneur ?
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Jeu 8 Avr 2021 - 16:17
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Le jeune Crawford vient de vider son verre en usant d'une dextérité qui pourrait lui être enviée par la plupart des ivrognes que Tobias a pu fréquenter durant ses années de déchéance. Cela amuse le britannique qui se dit que malgré cette image très lisse qu'il donne au monde, ce jeune homme est lui aussi habité par le vice. L'humain est par définition un de ces êtres qui accumule les défauts et les qualités durant toute son existence. Tout le reste n'est qu'affaire d'équilibre et de lucidité. Et parfois, sur ce chemin tortueux qu'est la vie une autre, votre autre se présente à vous. Des caractères qui s'assemblent, pour devenir alliance assez solide pour parvenir à survivre aux turpitudes du destin. Une âme sœur, une moitié faite pour vous compléter. Au fil des années, au fil des décès l'anglais a su se persuader que l'humain avait plusieurs chances de découvrir cet autre. Maryssa, Wesley... Des moments forts et des sentiments puissants que le littéraire a vécu comme s'ils étaient des rêves avant que son histoire ne devienne un cauchemar.
Le tueur soupire, se dissimule derrière son silence tandis que l'étudiant se révèle être un Saint Thomas. Ne croire que ce que l'on voit, douter pour ne pas avoir à saisir que l'invraisemblable peut se produire à tout instant. Ce n'est pas une drogue quelconque qui rend ces hommes loups, mais simplement une vieille légende qui conte qu'un imprudent aurait un jour eu la malchance d'apaiser sa soif dans la mauvaise flaque. Et pas n'importe quelle flaque, une empreinte de loup. L'eau recueillie serait alors devenue porteuse de ce qui ressemble à s'y méprendre à une malédiction. Une légende plus rurale qu'urbaine.
Il pourrait dire à ce jeune homme que rien n'est drôle dans toute cette histoire. Et que de manière générale la vie n'est pas une franche partie de plaisir. Il pourrait descendre un étage, aller voir Lewis pour que ce dernier montre à Raphaël sa paire d'ailes. Mais Tobias doute que l'oiseau accepte de se prêter aux règles de ce petit jeu malsain sans faire de manières. Déjà sur l'horloge du salon s'affichent trois heures du matin largement dépassées, presque quatre. Le chasseur ne veut avoir à supporter les cris et les réprimandes de son ancienne victime.
Lèvres closes, le tueur se demande pourquoi est-il en train de faire durer ce déplaisir plus longtemps qu'il n'aurait été nécessaire de le faire. Il aurait dû régler le problème, mettre fin à la vie de ce gamin qui cette nuit en voulant se montrer capable de courage a failli perdre la vie. Monsieur Crawford est en sursit, une donnée qui ne perd rien de sa justesse.
Le policier en devenir se tord de douleur sur le canapé, tâche le meuble de son sang qui sera ardu à nettoyer. L'anglais se demande s'il lui reste encore du lait pour le cuir au fond du placard. Il lui semble qu'il a pu commettre cet oubli lors de son dernier passage au supermarché. Le glaçon britannique serre les dents, soucieux de ne pas avoir pensé à vérifier le fond de ses placards avant d'aller au ravitaillement. La vie de nomade avait au moins cet avantage. Lorsque l'on a pas de maison, pas de domicile fixe on cesse de se parasiter l'esprit avec des histoires aussi ennuyeuses que l'entretien de son appartement...
-Evidemment que j'ai de l'alcool !
Une évidence qui le tire hors de ses songes de ménagère. Tobias se redresse, file à nouveau vers la cuisine. Sans plus toucher au sujet du surnaturel, il offre un rapide inventaire de ses placards à l'élève de sa collègue.
-J'ai du whisky, du gin, une bouteille de grappa au frais. C'est une sorte d'eau de vie italienne, assez forte...
Le blessé lui laisse libre choix de la source de son ivresse prochaine, Tobias se saisit alors d'une bouteille de bourbon d'entrée de gamme. Celle qu'il boit le soir quand les idées noires se font trop présentes pour qu'il ne puisse lutter contre ses mauvaises habitudes. Il tend la main, attrape le flacon avant de filer dans la direction de la salle de bain. Dans le meuble situé sous les vasques, il trouve une boîte à pharmacie. Quelques minutes plus tard il refait son apparition dans le salon, assez fier de la rapidité avec laquelle il a su agir. Il a toutefois dû se montrer trop lent car c'est un endormi qui l'attend. Tobias ne s'en formalise pas. Dans la boîte à pharmacie il trouve quelques seringues sous emballages stériles. Flacon de verre dans une main, seringue fraîchement déballée dans l'autre il use des gestes de l'habitude.
Puis sans prévenir pique dans l'avant bras du futur policier.
Le gamin s'éveille brusquement, surpris. Il braille avant d'être bien vite coupé par le chasseur qui ne tolère pas le moindre caprice.
-C'est simplement de la morphine. Normalement ça ne fait pas bon ménage avec l'alcool mais qui s'en soucie ?
Le chasseur ôte l'aiguille sans douceur, fauche une des mains de l'étudiant pour la presser sur le point d'entrée de l'engin. C'est lorsque Raphaël piaille pour la forme que le chasseur prend connaissance de l'impair qu'il vient de commettre. Son regard noir glisse sur la main de l'étudiant, se fige sur ce pouce dont l'angle n'a rien de naturel. Malgré les suppositions faites précédemment par le jeune homme le tueur n'est pas un bon soigneur, loin de là. Il lui manque cette empathie, et surtout les connaissances qui vont avec cette profession. L'exclamation de sa surprise échappe au britannique. Loin de songer à s'excuser, il se saisit de la main du jeune homme.
-Ah ! Au moins nous savons par quoi commencer !
Un sourire que l'on pourrait qualifier de cruel égaille le faciès froid du professeur. Il coince le bras de l'étudiant pour limiter le champ d'action de ce dernier. Trouve un angle qu'il juge être le bon. Empoigne le pouce blessé avant de le tordre brusquement pour lui permettre de retrouver un angle plus conventionnel.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Mer 14 Avr 2021 - 17:44
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
Mes paupières sont de plus en plus lourdes. Le sang longeant mes pores commence à se faire volumineux de la ruelle, en passant par la voiture du professeur jusqu'à son appartement. Je commence à me sentir comme fatigué, comme si morphée voulait que je la rejoigne à tout prix. Je fronce les sourcils et tente alors au maximum de rester éveiller en serrant le draps qui se trouve autour de moi, me pinçant les muscles à plusieurs reprises au niveau de la cuisse pour me tenir éveillé. Je soupire alors, mais j'ai foncièrement du mal à rester présent. La nouvelle venue du professeur lève mon sourcil apparent en le contemplant, louchant légèrement sur le verre qu'il me présente. L'attrapant plutôt sèchement, je le conduis d'une vivacité hors norme au vu de mon état pour l'ingurgiter plutôt sèchement. Monsieur Rapier quitte une nouvelle fois les lieux, tandis que le verre tenue dans ma main glisse contre le sol.
Je me veux comme attiré dans un néant de coton, semblable à la pub des kinders à la télévision. Une fois les yeux fermés, j'ai l'impression d'être en paix avec moi même et de ne plus rien ressentir. Mes iris s'entrouvrent à plusieurs reprises, admirant le plafond du bel appartement du tueur, mais de manière plus que floue. Je tente de gémir quelque chose qui ressemble à un appel à l'aide auprès du propriétaire des lieux pour qu'il puisse venir me soigner. Ne constant aucune réaction, je me laisse de nouveau aller pour y fermer totalement les yeux. Je pense, et réfléchis à ma vie à cet instant T. Qui aurait cru que j'allais mourir dans une telle position ? Moi qui voyait me prendre une balle en plein service, ou bien alors résoudre un maximum d'enquête, recevoir la légion d'honneur du président américain en personne et mourir d'un cancer des poumons à quatre-vingt ans. Je suis apparemment loin du compte. Je suis pourtant quelqu'un de non violent, et m'éloigne de tout ce qui s'en rapproche. Il est vrai que je suis craintif, et je suis d'ailleurs que très peu rapproché de prêt ou de loin à toute forme de problèmes à caractères physiquement violents. Mes proches me manquent. J'aurai tellement voulu voir ma mère et mon père fières de moi en ressortant de le l'université en brandissant mon diplôme, jetant mon chapeau d'étudiant dans les aires après un discours ridicule, parsemé de bégaiements. C'est sûr qu'au vu des conjonctures actuelles, si je survie à cette terrible nuit, je ne serai pas prêt de bégayer de nouveau en présence du professeur. Je tiendrais beaucoup trop à la vie pour ça, et je doute que celui-ci ne mette pas en place sa prédiction au vu de son empathie quasi inexistante.
L'académie de police... Je n'y mettrai peut-être jamais les pieds. Je n'arriverai jamais à conclure avec Kada'an, et n'aurais peut-être jamais la possibilité de faire ses sorties à quatre que j'aurai tant aimé faire en présence de Jay et son copain. J'essaie de m'accrocher du mieux que je peux à la vie, mes blessures ne sont pas si terribles que ça après tout ? Ou j'en fais peut-être tout simplement trop. C'est la première fois que je ressens un tel choc physique et émotionnel aussi important et douloureux. Je me contente donc à ce moment même de rêvasser d'une vie que j'aurai, tant aimer avoir.
Une douleur provenant de mon avant bras me fait sortir de mon sommeil, laissant s'échapper un rictus audible de ma gorge. Regardant le professeur les yeux ronds, tout en fronçant les sourcils.
- Mais qu'est-ce que vous m'avez fait ?!
Il me rétorque sans me laisser finir que c'est de la morphine, et souline un point très important. Je ne pense pas moi non plus, que ce mélange est une bonne idée. Mais il émet et avec justesse, que l'on a pas véritablement le choix. Fermant les yeux comme pour laisser le liquide issue de la seringue se disperser dans mon corps, le littéraire se saisie d'une de mes mains et la plaque contre l'endroit où il venait de piquer. Un autre cri, caractérisé même d'hurlement s'échappe une nouvelle fois, mais cette fois-ci de mes entrailles. Étant en sueur, je hurle tout en fixant mon doigt qui est dans une position qui n'est pas véritablement une pose normale. Je dirai même, que cela ressemble à un angle droit. Je me retiens de crier de nouveau tout en serrant les dents, fixant le professeur d'un regard aussi noir que ses propres cheveux. Le protagoniste s'empresse alors de saisir mon doigt, ce qui me fait aussitôt trembler. J'entoure une première fois sa paume de mon autre main, comme pour le freiner dans sa démarche sentant un acte qui me ferait plus que mal.
- Par où... commencer ? De quoi vous parlez ? Arrêtez vos conneries faites moi une atèle je sais pas merde à la...
Je n'ai pas le temps de continuer à m'exprimer que ma main entourant la sienne se trouve bloquer contre lui. Le tueur ne prend même pas la peine de me prévenir qu'il se met à tordre mon pauvre pouce innocent afin qu'il puisse retrouver un angle normal. Un nouveau gémissement cette fois-ci plus intense se fait entendre sans que je puisse le contrôler. Retenant mes larmes comme pour avoir une certaine dignité, je secoue ma main amochée dans tous les sens en regardant l'homme qui me fait face d'un regard noirâtre, les sourcils froncés.
- Merde !!!!!! Une atèle ! Avec un stylo ou un os d'une de vos victimes ! Putain !
Je ne pèse même plus mes mots en face d'une personne qui pourrai, en un instant, me ôter la vie. Je ne contrôle plus véritablement ce que je dis et fais, il est plus que probable que je regrette ce qui ressortira dans les secondes et minutes à venir. Je ne suis plus à ça prêt de toute façon.
- Putain aillez du tact merde ! De l'empathie je sais pas ? Vous avez pas des enfants ou des petits frères et soeurs ?
Le regard du soigneur improvisé me remet à ma place. Il s'empresse de se mettre au dessus de moi tout en plaquant mes membres supérieurs contre le fauteuil d'une seule poigne. Il s'empresse d'enlever mon haut, le déchirant presque d'un coup de mains tout en me regardant d'un regard aussi noir. Penchant la tête sur le côté, je me calme aussitôt en m'abaissant, comme un bébé qui se tasse dans son fauteuil.
- Vous... vous n'allez tout de même pas...
Il glisse sa main sur l'une de mes côtes, et effectue un point de pression sur cette dernière comme pour la remettre en place. J'attrape durant ce même laps de temps un oreiller avec ma bouche pour serrer une partie de ce dernier de toutes mes forces, tout en hurlant à la mort. Des larmes cette fois-ci ne pouvant être retenues, gisent sur ce dernier.
- Attendez put...
Je replonge malheureusement une nouvelle fois ma tête dans l'oreiller, il effectue la même manipulation mais cette fois de l'autre côté de mon buste. Je tape ma tête à plusieurs reprises contre le coussin, laissant l'intensité de mes cris audibles varier au fur et à mesure de mes coups. N'opposant aucune résistante, mes bras coulissèrent le long du sofa, une fois relâchés par le psychopathe.
- Un verre... s'il vous plaît.
Il me serre une nouvelle fois un verre, qui se trouve être plus remplis que les deux fois précédents. Les deux doigts recommandés par les barmans sont bien évidemment mis de côté pour atténuer ma douleur. J'attrape le contenant d'une main et le bois de nouveau d'un coup sec, en penchant la tête en arrière. Déposant le verre sur le rebord du canapé, je repose ma tête contre le haut du fauteuil en soupirant longuement.
Je me trouve être en transpiration totale. Une chaleur se dégage de mon corps, mon visage se veut aussi moite qu'après une séance sportive intensive. La tête tanguant de droite à gauche, je suis l'homme du regard qui à l'air de s'agiter de droite à gauche. Les prochaines blessures sont plus superficielles et ne nécessitent pas de manipulations aussi drastiques. Un coup de désinfectant et ça suffira pour la plus part d'entres-elles. Il faut maintenant prier, pour que le professeur n'use pas d'alcool à quatre-vingt dix degrés pour me désinfecter. C'est certes très efficace, mais aussi douloureux.
- Pour le reste... prenez de la bétadine s'il vous plaît hein...
Suis-je bête. Ce genre de mec doit probablement se désinfecte probablement lui même ses plaies avec de la vodka, après en avoir bu la moitié.
- Et... un bandage sur les côtes ne serait pas de refus Monsieur... sans vous commander hein... Et une autre bouteille aussi pour la suite des événements... sans verre.
Avalant ma salive, je laisse retomber la tête contre le haut du canapé, me remettant dans ma position initiale. Je continue de fixer les murs, attendant que l'heure fatidique de la suite des opérations, daigne arriver.
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Dim 18 Avr 2021 - 18:54
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Insensible aux jérémiades de l'étudiant, Tobias agit sans se laisser distraire par ce dernier. Dans un craquement sinistre, le pouce du jeune Crawford retrouve un angle que l'on pourrait juger comme étant convenable. Le chasseur serre les dents pour ne pas envoyer l'imprudent en sursit sur les roses. Il sait ce qu'il est en train de faire, après tout nul besoin d'être médecin pour remettre quelques os en place. Sans broncher à l'entente de tout ces vilains mots qui éclosent dans son salon, le littéraire se remet à la tâche. Il plaque le blessé contre le dossier du canapé d'une main ferme, se poste à califourchon sur les genoux du jeune homme. Une partie de son programme initialement prévu pour cette soirée se joue donc en cet instant, même si cela se révèle être bien moins satisfaisant que cela n'aurait dû l'être. Tobias songe à ce cher Travis qui ne donnera sans doute jamais plus de nouvelles. Puis d'une main agile, il déchire le maillot de corps désormais abîmé du garçon. Les flancs de ce dernier commencent déjà à noircir, ce qui permet au tueur de bien vite saisir quels sont les endroits à traiter.
Pour le bien de l'étudiant le professeur se fait bourreau, il coince une de ses mains, cherche l'erreur sur ce sac d'os. Un sourire pincé aux lèvres, il agit enfin. Brusquement et fermement, pour ne pas perdre de temps il remet l'os à sa place en espérant que ces premiers soins sauront se faire suffisants. Il renouvelle l'opération de l'autre côté, les cris de Raphaël lui montrant clairement que la morphine n'a pas encore eu le temps de faire son effet. Cet andouille va finir par réveiller Lewis et ce dernier ne sera certainement pas d'humeur commode. L'oiseau chanteur a beau être particulièrement bien placé pour savoir tout des travers de son ancien colocataire, il faut bien avouer que Lewis manque parfois cruellement de cette vertu que l'on nomme patience.
Le jeune Crawford se noie dans ses propres larmes, étonnamment Tobias ne trouve pas cela amusant. En tout cas pas autant qu'il ne l'aurait pensé. Ce gamin qu'il est en train de martyriser n'est pas beaucoup plus vieux que ne le serait Charles si on lui avait laissé la vie sauve. Les songes passagers de l'anglais le font se tendre, c'est d'un geste sec qu'il remplit un nouveau verre à destination du blessé lorsque ce dernier en fait la demande.
-J'aimerais que vous cessiez de jurer. J'ai les oreilles sensibles et je ne tolère que très mal la vulgarité.
Cet avertissement résonne dans le vide. Le verre est bu d'une traite, chute sur le tapis du salon dans un son mat. Le maniaque serre les dents pour ne rien dire de son agacement. Le professeur s'occupe alors les mains pour ne pas imposer à tous le fond de sa pensée. Il se saisit de compresses, en fait sauter l'emballage de papier d'un coup de dents sec. Sur le point d'approcher un flacon de bétadine, il se reprend à l'entente de quelques ordres énoncés par la voix faiblarde du jeune Crawford. Un autre flacon, celui remplit d'alcool à 70 qui servait à Tobias avant qu'il n'investisse dans un traitement plus doux lui fait soudainement de l'œil. Les commissures de ses lèvres amorcent une ascension vers les cieux tandis que ses songes prennent une fois de plus la voie de la cruauté. Sur le point de se mettre en action pour soutirer quelques cris supplémentaires à cet insolent étudiant, le professeur se reprend en entendant la suite des dires de son fardeau nocturne.
-Ce serait stupide. Vous êtes sale.
C'est affirmation n'avait sans doute pas besoin d'être notée à voix haute, mais le gamin semble visiblement avoir oublié l'état dans lequel il se trouve. Porté par son ivresse et les effets de la morphine, le jeune inconscient perd doucement le sens des priorités qu'il ne devait déjà pas avoir de bien aiguisé si l'on se fie à la situation dans laquelle se trouve ce dernier. Face à une absence de mouvement de la part du jeune homme, Tobias se reprend et ordonne.
-À poil.
Cette fois il se fait suffisamment clair pour parvenir à faire réagir Raphaël. L'enfant soudainement éberlué le fixe comme s'il venait de dire la plus belle des âneries. Le professeur renchérit, argumente en usant d'un ton qui refusera de se prêter au jeu de la négociation.
-Vous n'allez pas vous doucher en étant habillé. À poil et plus vite que ça.
Le regard du jeune Crawford ne lui a jamais semblé être si craintif. Tobias grimace un sourire qui se veut rassurant. Joue finalement la carte d'un tact que l'on pourrait qualifier de douteux.
-Je suis tueur, pas violeur. Et vous êtes bien trop jeune pour moi.
Pour ne plus se laisser aller à une discussion qui ne sert à rien, il se redresse, passe un de ses bras sous les jambes de cette plaie sur pattes qui se trouve assez d'audace pour tenter de se débattre. Tenté pendant une seconde brève, mais bien existante, le chasseur songe à laisser sa proie choir au sol. Histoire de remettre en place les idées de ce gamin qui fait sans arrêt la même erreur. On ne tient pas tête à Tobias Rapier sans être prêt à en supporter les conséquences. La colère de l'anglais peut se faire flamboyante, c'est pour cette raison qu'il fait de son mieux pour se maitriser en tout instant et ainsi éviter de se laisser sombrer vers de tels coups d'éclat qui généralement ne génèrent pas grand chose à part des bains de sang.
L'homme quitte le salon tout en tenant son fardeau, pénètre dans le couloir dont la lumière est toujours allumée. Seconde porte à sa droite, il bifurque pour refaire son entrée dans la salle de bain. Il dépose l'étudiant dans la baignoire, lui laisse ainsi le soin de se dévêtir lui même. Puis il sort. Il se contente d'ajouter quelques mots avant de refermer la porte derrière lui.
-Ne fermez pas le verrou, vous avez bu et la morphine ne fait pas de cadeaux.
[...]
Ça geint dans la salle de bain et l'eau coule encore preuve que le jeune Crawford est toujours en vie. Patiemment, Tobias attend assit à même le sol. Près de lui, un tas de vêtements. Boxer, t-shirt et bas de jogging qui suffiront bien à remplacer les atours de l'étudiant. Il faut dire que cette scène n'est pas une première. Cet appartement prend des airs de succursale de l'armée du salut, on y livre des blessés qui finissent chacun leur tour dans la baignoire de l'anglais. Le premier Isaac est sans doute mort à l'heure qu'il est, Scipion le second le sera bientôt. Le forain était un compagnon de nuit agréable, mais sa fuite est une sottise qui ne peut rester impunie. Il a vu Tobias transformer un flic en puzzle expert puis en nourriture pour cochons. Un tueur qui demeure libre est un tueur qui élimine les témoins. Cette nuit le témoin se nomme Raphaël.
L'anglais râle son impatience, donne un coup de son pied nu dans la porte.
-Vous et moi et il faut qu'on parle. Que je sache si vous survivez ou pas à cette nuit. Vous êtes un petit crétin inconscient et vous me mettez dans l'embarras Raphaël. J'avais des projets pour la nuit et vous n'en faisiez pas partie. La prochaine fois que vous voyez un garou tabasser une femme dans une ruelle, tournez les talons.
Il tire une bouffée de tabac, s'esclaffe et se perd dans un nuage blanc.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Lun 26 Avr 2021 - 19:43
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
Des goutes de sueurs et de tristesses émanent des divers pores de mon visage. La teinte de ce dernier était légèrement blanchâtre, au vu de la manière dont le professeur exécute ses soins à mon encontre. L'ivresse qui prend le dessus sur mon esprit ne fait qu'aggraver la situation, mélangé à de la morphine. Le côté positif de cette situation est que cela diminue la douleur que je pourrai ressentir en étant totalement sobre, mais l'inconvénient est que je perds mes moyens et cela beaucoup trop facilement. Mon soigneur improvisé ne fait preuve de tact ou même d'une seule once d'empathie. Ce dernier ne se contente de me soigner, sauvagement sans aucune mesure d'hygiène ou même de douceur pour réduire la douleur que je ressens. Ce n'est pas vraiment une surprise, qui aurait cru qu'un tueur sanguinaire me soignerait déjà, hein ? Personne. Je pensais, à l'instant où nous étions dans la rue et qu'il me soutenait par le col, que j'allais finir décapité ou transpercé par l'un de ses jouets maléfiques. Mais, je me retrouve ici, dans son appartement aux allures luxueuses en pleurant à l'instar d'un nourrisson qui fait ses dents.
Le rappel à l'ordre de monsieur Rapier concernant mes excès de douleurs audibles par tout son voisinage me remet sur le droit chemin. L'alcool que le brun m'a servis a tendance à peu à peu, me faire perdre les pédales. Entre cette substance, et celle ingurgitée dans mes veines, je me sens comme tout léger. Au lieu de tirer une moue triste et abattue au vu des événements qui se sont déroulés ce soir, je me contente de sourire, voir même de rigoler bêtement. Ce mélange qui n'est probablement pas conseillé par les médecins, me fait complètement déliré. Les muscles de ma nuque me lâchent à plusieurs reprises, ce qui fait que ma tête tombe nettement contre le dossier du canapé. Mon regard noirâtre toise durant de longues secondes, les yeux écarquillés, le plafond de la demeure du tueur.
L'alcool. La drogue. Quel est le véritable intérêt de tout ça ? Je n'en sais trop rien. Il m'est arrivé de fumer, j'ai eu un passif de fumeur de cannabis avéré il y a quelques temps, mais j'ai stoppé net pour poursuivre mes études dans le droit pour être un jour dans les forces de police. Tout bon policier, a fait quelques conneries dans sa jeunesse pour pouvoir lui même choper ceux qui en font, ça me parait tout à fait logique. L'alcool et la drogue nuisent à la santé des humains, tout comme la cigarette d'ailleurs. Une question se pose alors, pourquoi l'homme est-il toujours attiré par les choses qui nuisent à sa santé ? Ce n'est pas que pour ce genre de choses. La bouffe grasse comme les fast-foods, le sucre en abondance, le sel en overdose... L'être humain est-il si idiot qu'il ne sait faire la distinction entre ses besoins vitaux et ses désirs ? La classification des désirs d'un certain Épicure, prouve en effet que nous ne sommes pas forcément autant intelligents qu'il n'y parait. Il faut, en outre, considérer que parmi les désirs, les uns sont naturels, les autres vains. Parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires, les autres naturels seulement. Parmi les désirs nécessaires, les uns le sont pour le bonheur, les autres pour l’absence de souffrances du corps, les autres pour la vie même. C'est une philosophie de vie épicurienne dont je suis foncièrement d'accord. Prendre uniquement des désirs naturels et nécessaires poussent l'homme a pouvoir vivre longtemps, et en bonne santé. Dans notre société actuelle, tout est sujet à se rapprocher des désirs non naturels et non essentiels. Il faudrait parfois revenir aux sources de l'humanité pour comprendre et vivre sereinement avec notre corps pour espérer être en bonne santé, pas vrai ?
Le professeur qui contenue de me soigner me sort de mes questionnements idylliques qui n'ont véritablement ni queues ni têtes. Se poser ce genre de question en un instant pareil ne rime à rien. Je le regarde alors, la moue totalement alcoolisée, ne comprenant pas véritablement ce qu'il est entrain de me dire. La voix de ce dernier, resonne dans ma tête pendant peut-être quelques secondes. Je ne pense pas avoir bien compris, mais cela suffit à me réveiller pour me redresser face à l'infirmier sociopathe. A poil dit-il ?
Ma tête se décompose en mille morceaux tandis que je tente de reculer au maximum sur mon canapé de patient. Mon corps se met de nouveau à trembler, tandis que mes yeux scrutent sans broncher le brun qui se tient face à moi. Je ne peux bouger, je ne peux dire le moindre mot. Je suis comme paralysé une nouvelle fois par la peur. En plus d'être un tueur, il est violeur pédophile ? J'aurai peut-être préféré mourir plutôt que de dépucelé mon train arrière ainsi que ma bouche. Mes mains se glissent sur mes deux genoux, tandis que ces derniers se plaque l'un contre l'autre à la limite de la suffocation pour mes parties intimes. Les épaules légèrement réhaussées, ma tête se cantonne dans celles-ci comme pour tenter de me cacher difficilement. Si jamais il tente quoi que se soit, il faut jouer la carte de la dernière chance. S'il me viole, il me tuera, donc autant essayer un coup dans les parties intimes et filer. Déjà, il faudrait que je puisse réussir à me lever, ce qui est je pense d'avance peine perdue.
La suite des mots du professeur me "rassurent". Ils me rassurent, mais pas totalement. Il assume lui même qu'il est un tueur. C'est son métier ? Ou encore, est-ce encore plus tordus ? C'est peut-être carrément un passe-temps, une passion que ce dernier détient ? Il est probablement comme ces énergumènes qui chassent des animaux sauvages dans la nature qui n'ont demandé qu'à être tranquille, juste pour le plaisir. Mais, lui, son plaisir serait voué aux hommes ? Je n'ai pas véritablement le temps de réfléchir que le Rapier me relève telle une princesse et m'amène dans sa salle de bain. Ce dernier tente peut-être de se montrer plus doux, mais sans réellement trop de succès.
- Merci.
Une fois posté dans sa salle de bain, je reste planté comme un I dans la baignoire, tentant de ne pas trébucher en me tenant sur le mur jouxtant celle-ci.
- D'accord...
[...]
Au vu du claquement sourd du pied contre la porte de la salle à eau, je m'empresse de faire cesser ma petite douche qui m'a fait un bien monstre. Peinant à plier les genoux pour enjamber la baignoire, je m'avance en enroulant la serviette autour de ma taille pour continuer mon trajet vers la porte. L'entrouvrant difficilement, l'hôte glisse un tas de fringues en ma direction. Je me contente de me sécher et de m'habiller avec ce qu'il me prête, et ressors difficilement dans la salle de bain. Nous nous dirigeons par la suite lentement une nouvelle fois vers son salon. Voyant ce dernier une clope au bec, je prend l'initiative de choper mon pantalon en piteuse état pour retrouver dans l'une des poches un paquet de cigarettes dans un état égal au jean. Coinçant en serrant les muscles de ma mâchoire l'objet nicotiné entre mes lèvres, je peine à trouver un briquet tandis que le professeur me tend son Zippo, probablement de collection, pour allumer le bout de cette dernière.
- Merci.
Inhalant en fermant les yeux une bonne quantité de nicotine, laissant le nuage blanchâtre se joindre à mes lèvres en le recrachant.
- Je suis peut-être un crétin inconscient, mais je ne me voyais pas tracer mon chemin en voyant cette pauvre dame qui venait d'se faire agresser par un taré.
Soupirant suite à ses nouvelles allusions de loup-garou trucmuche.
- Bon... et puis d'ailleurs. Loup par si, vous allez me dire aussi que les sorcières existent c'est ça ? Que les chat garous existent aussi ?
Riant bêtement suite à ma réplique. Le sérieux profond du tueur me glace le sang et me remet une nouvelle fois dans mes bottes. Son regard noir me scrute et ne me lâche pas d'une seule seconde. La lumière émanant de sa cheminée se reflète dans ses yeux, tel la flamme des enfers.
- Je vais faire un effort. Imaginons ne serait-ce qu'une seule seconde que ces... créatures existent. Ces loups-garous comme vous les appelés. Comment puis-je les reconnaitre hein ? Ils ont des poils comme dans Twilight ? Le mec était sur deux pattes pourtant et non entièrement... métamorphosé ou je sais pas quoi.
Je ne crois absolument pas à ce qu'il dit, et je pense que ça se lit sur mon visage. Je vais contenter d'écouter ce qu'il a à me dire, pour tenter d'en déceler la métamorphose sûrement subtile qu'il évoque en employant ce terme.
- Si prochaine fois il y a ? Je suis peut-être un faiblard, un petit gringalet qui bégaie... Mais je tiens à la vie professeur. Je tiens à la vie, et je tiens à avoir une vie palpitante. Je veux grandir et découvrir les subtilités de ce monde merveilleux, devenir un bon flic et vivre une bonne vie.
Toussant alors brusquement suite à la prochaine bouffée de tabac, je reprend mon sérieux en raclant ma gorge.
- Je veux découvrir le monde. Vous avez l'air, malgré votre passe temps... totalement maléfique et sadique, d'avoir vécu pleins de choses, que je ne verrai probablement jamais.
C'est d'ailleurs un fait. Monsieur Rapier a probablement fait des choses que je ne pourrai même pas m'imaginer. Ca lui est tellement monté à la tête, qu'il est devenu complètement fou et me parle de créatures mythiques. Après tout, il n'y a peut-être pas de métaphore. Sa folie a peut-être pris le dessus.
Je me contente de continuer à inhaler ma cigarette, tout en fixant le professeur en attendant les explications sordides qu'il va me donner... En espérant ne pas me faire tuer d'ici là.
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Lun 3 Mai 2021 - 13:21
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
L'étudiant s'est rapidement montré capable de s'extirper hors de la baignoire et venir entrouvrir la porte de la salle de bain suffisamment longtemps pour que le tueur puisse lui fourrer le tas de vêtements sains entre les mains. Perdu dans des gémissements qui sont sans doute plus liés aux substances dont il est la proie qu'à une douleur réelle, le jeune homme pointe enfin réellement le bout de son nez amoché. Raphaël fouille dans ses vêtements devenus importables, dégote un paquet de cigarettes qui doit être le moins cher du marché. Tobias tend son briquet au jeune homme lorsqu'il saisit que ce dernier semble incapable de remettre la main sur le sien sans user de délais que le professeur à la patience limitée jugerait bien vite intolérables. Ce briquet, ce Zippo qui ne quitte jamais l'anglais est une relique. Un trésor qui ne vaut pas rien sur le plan financier, mais si cher aux yeux de celui qui a tout perdu il y a seize ans. Cet objet indispensable à tout fumeur qui se respecte était celui de Maryssa, elle s'en servait pour allumer ces cigarettes dont Tobias détestait l'odeur qu'il nommait puanteur. Après la mort de sa douce, le chasseur a rapidement dérobé cette vilaine manie à celle qui lui avait volé une part de sa raison en quittant le monde des vivants.
Son geste faussement altruiste est en tout cas apprécié. Sans prêter attention aux dires du jeune qui argue qu'il n'était pas dans sa nature de laisser une femme se faire agresser au fond d'une ruelle sans réagir, Tobias se ressert un verre sans doubler son geste. Monsieur Crawford est une brindille. Les abus de cette nuit sont déjà bien trop grands pour que le chasseur ne se mette à gaver un peu plus le foie de cet imprudent qui est devenu son fléau personnel en une heure seulement. Serrant les dents pour ne pas expliquer à l'étudiant que sauver une femme déjà morte n'avait aucune utilité, le chasseur cogite pour trouver une conclusion acceptable à cette histoire. Enfin plus tolérable que celle vers laquelle le guidait son intuition. Il ne peut risquer sa liberté chérie tout ça pour la sauvegarde de la vie de ce jeune homme qu'il jugeait insignifiant avant cette nuit.
La menace pourrait être une solution. La menace est toujours une solution, mais comme toutes les autres elle n'est pas infaillible. Qui sait si demain ou bien encore dans deux mois le futur policier ne pourrait pas être dévoré par un sursaut d'honnêteté mal placée. Il lève les yeux au ciel pour la forme quand le jeune homme ironise au sujet de cette révélation qui vient de lui être faite à propos de ce monde qui vit caché loin des doutes d'une humanité trop fière pour se penser autrement placée qu'au sommet de la pyramide alimentaire.
Pour ne pas se faire cruel, il demeure silencieux. Pour ne pas passer pour un sombre abruti peu au vent des histoires de fantasy qui font vibrer cette génération qu'il craint perdue, il ne demande pas ce qu'est ce twilight. Peu certain de vouloir savoir de quoi il en retourne.
-Nous ne vivons pas dans une teen-série jeune homme. Les loups qui maîtrisent les transformations complètes sont encore plus rares que les génies en devenir que je croise à la faculté. Ce sont des bipèdes, comme vous et moi. Les crocs, les yeux qui brillent et les oreilles ne sont pas obligatoirement montrés à tous lorsqu'un de ces êtres perd le contrôle.
Il y a deux ans ou peut être même moins de cela, il aurait utilisé un tout autre terme pour mentionner l'appartenance de ces gens à la trop grande famille du surnaturel. Des monstres, des erreurs de la nature qui ne semblent régies par aucune loi, par aucune contrainte si ce n'est celle du cycle lunaire. Il faut dire que c'est là une leçon que la vie lui a apprit de la plus dure des manières. Maryssa. Eventrée, son coeur jeté au sol comme s'il n'était rien de plus qu'un déchet. Le carrelage en damier du vestibule souillé par tout ce carmin. Charles. Le souvenir de ce spectacle demeure une vision plus horrifiante encore pour le chasseur. Les pleurs, les appels proférés à ce père incapable qu'il a été cette nuit là. Cette main dans le ventre de son tout petit, trois ans à peine et déjà parti pour rejoindre ce paradis qui ne sert qu'à rassurer les croyants. Ces foutus yeux rouges, le rire de Gabriel il y a quelques mois.
Le chasseur en proie à l'horreur de ces traumatismes passés frémit malgré lui.
-Les crocs et les griffes ne font pas les monstres. Les monstres sont ceux qui ont apprit à affectionner la caresse du sang chaud sur leurs mains.
Tobias Rapier entre à la perfection dans cette catégorie. Les actes qu'il a pu commettre, ceux dont il sera le coupable demain ne donnent naissance chez lui à aucuns remords. Lorsque le jeune Crawford mentionne la vie qu'il devine bien remplie de son professeur, ce dernier se tend malgré lui.
-Une vie bien remplie certes, mais ne faites jamais l'erreur de me l'envier.
De cette manière crue, il exprime son refus d'en dire plus à son sujet. S'il sait se souvenir de belles histoires, d'anecdotes charmantes, celles-ci ne sont pourtant pas ce qui lui viendrait à l'esprit si ce soir il se devait de conter ce qui fut sa vie chaotique. Il reprend la boite qui contient le matériel dédié aux premiers secours, en tire une bande avant de signifier d'un mouvement las mais sec du menton à l'étudiant qu'il peut ôter son haut. Tobias se met en action pour ne pas avoir à en dire plus. Il panse les plaies de cet inconscient qui cette nuit a su se montrer capable de faire preuve de courage.
Son silence dure, tant qu'il est compliqué pour lui de reprendre la parole. Quelques mots lui échappent toutefois, un murmure salvateur pour celui qui se croyait toujours en sursit.
-Je vais vous raccompagner chez vous.
Il ne daigne pas baisser le regard pour croiser celui qu'il devine surpris du jeune homme. Serre simplement les dents lorsque ce dernier lui quémande plus, demande à connaître tout de ce miracle qui est en train de lui permettre de garder la vie sauve.
-Vous n'avez aucune preuve. Dans cette ruelle, il n'y a plus qu'un corps. Le loup a été prit. La ville compte dans ces citoyens un être étrange qui fait le ménage en cas de décès dans les rangs de ceux dont vous doutez de l'existence. Voyez ça comme du personnel dédié au nettoyage.
Raphaël le fixe, mine ahurie. Il pense certainement que le tueur n'est rien d'autre qu'un fou qui dissimule des troubles mentaux derrière des balivernes. Tobias bande à présent le pouce de l'étudiant, sourit de manière sournoise.
-Et pour la femme. Disons simplement que c'est votre sang et non le mien que l'on trouvera dans la ruelle. Votre cellulaire également. Je n'éprouve que peu d'affection pour l'art du mensonge, mais s'il le faut j'appuierais cette version qui pourrait vous conduire en prison. Ce serait dommage de ruiner vos projets de carrière de cette manière. Suis-je clair Raphaël ?
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Jeu 6 Mai 2021 - 0:55
Par une nuit sanglante.
Feat : Tobias.
La fumée nicotinée que j'inhale dans mes poumons me fait un bien fou. Le regard noirâtre du tueur qui se trouve face à moi commence peu à peu à ne plus me déranger. Sa présence, la dose d'adrénaline mélangée à l'alcool me font peu à peu oublier ce sentiment de peur, et ce stress si intense que j'ai pu ressentir depuis le début de la soirée, voir même lorsque je l'avais rencontré à l'université. Monsieur Rapier s'est pourtant montré plutôt sympa et a bien voulu sauver ce témoin que l'on pourrait qualifier de gênant, au lieu de l'éliminer sur-le-champ. Il est vrai que m’ôter la vie aurait rendu la situation beaucoup plus simple pour le criminel. Aucune preuve, aucune balance qui serait susceptible d'être rongée par les remords et de tout déballer à la police, soit dit en passant les futures collègues probables du "traître" en question. À vrai dire, je ne comprends pas véritablement la décision du professeur qui est loin d'être stratégique et subtile. Il n'y a aucune raison, aucune stratégie ou quelque soit la chose, qui peut pousser un être aussi malveillant que mon sauveur du soir de faire une telle erreur. Il va peut-être probablement jouer sur la corde sensible de la peur, car le brun commence tout de même à me connaître. L'entrevue particulière que nous avons passée, ainsi que son cours a très largement suffi à l'expert en pédagogie pour cerner mon caractère et ma façon d'être. Il n'est pas idiot de penser que le choix le plus judicieux, est de me menacer de mort ou je ne sais quoi ce qui est d'ailleurs compréhensible.
Ma main englobe le verre pour que le professeur me serve après lui, mais il ne continue par la route avec sa bouteille jusqu'à moi. Je soupire et me laisse tomber comme un poids mort sur le dossier du canapé, finissant ma cigarette. Cherchant d'un roulement du regard le cendrier pour y écraser le mégot juste après. Les premières paroles de l'homme ne me font pas plus d'effets que ça, mais continuent à me faire planer le doute. Bordel, pourquoi insiste-t-il autant sur ces histoires surnaturelles ainsi que ces êtres mythiques ? Je ne comprends toujours pas ce que le brun veut me faire passer comme message en disant de telles inepties. Encore une fois, l'hypothèse de la drogue dure ingurgitée par voie sanguine ou par les narines me semble de plus en plus plausible. Je ne fais alors qu'acquiescer bêtement tout en scrutant les traits secs du visage de mon interlocuteur.
La continuité de son discours ne fait que confirmer mes dires, et ne rime absolument à rien pour un être que je qualifierai de "normalement humain". Ma tête se penche sur le canapé en arrière tout en plongeant mes pensées sur le plafond durant l'instant de quelques secondes. La prochaine réplique du propriétaire des lieux me réveille instantanément. Je me relève d'un redressement de buste pour déposer mon regard sur celui qui me fait face. Déglutissant légèrement, je prends mon courage à deux mains tout en raclant fermement ma gorge. Tentant de me relever lentement, je me relaisse tomber sur le réceptacle de mes fesses sans détourner le regard.
- Euh... d'accord. Un p'tit question m'sieur, pourquoi me garder la vie sauve ? Bien que je ne veux pas que votre choix change, je ne comprends pas ce choix que vous faites. Vous êtes un sociopathe et tueur en prime, me laisser vivre pourrait vous valoir bien des choses, vous savez. Je ne comprends pas véritablement comment cela se fait-il que vous continuiez à vouloir m'aider à survivre, alors que je pourrai être la cause de votre perte ?
Le loup a été pris par un être étrange qui fait le ménage en cas de décès de ceux que je doute l'existence ? Que veut-il dire par là ? Qu'il y a une sorte de Dieu de la mort qui s'empare des corps ? Ou alors comme dans les films la faucheuse noire ? Il faut arrêter de me prendre pour un con. Un rire nerveux s'échappe de ma gorge, fixant le professeur d'un regard dépité, montrant sans le vouloir que je ne crois absolument pas encore une fois à ce qu'il raconte.
- Je...
Je suis immédiatement coupé par un léger sursaut de douleur dû aux agissements du brun sur mon pouce. Fronçant les sourcils, ma bouche reste quant à elle bée suite à la suite de la tournure qu'évoque le tueur. Il a raison, tout m'incrimine. Mes empreintes digitales, mon ADN, mon sang qui est au sol, ou bien encore mon téléphone portable. Tout démontre clairement que c'est moi qui suis sur place, mais il y a aussi le corps de l'homme qui est là. Rien ne prouve que c'est moi qui ai assassiné la bonne femme, mais tout prête à croire que j'ai été sur les lieux du crime. Je tape fermement ma main non blessée sur le siège en rétorquant.
- MERDE.
Je me relève d'un bon d'adrénaline, tout en réorientant mon regard vers Monsieur Rapier. Voulant m'avancer vers la sortie, je me réceptionne auprès d'un mur, au vu de mes blessures certes moins douloureuses avec la morphine, mais quand même importantes. Je me retourne vers l'hôte de la maison, affichant une mine désespérée.
- Monsieur Rapier, je ne veux pas ruiner ma carrière. Vous me tenez bel et bien par les couilles, je l'admets entièrement. Je n'ai rien à perdre, je sais très bien qu'en un claquement de doigts, vous pouvez me faire rejoindre les cieux. Je ne peux pas prétendre croire aux dires que vous avancez, mais en revanche, je suis sûre d'une chose : aidez-moi à faire disparaître les preuves.
Toussotant légèrement.
- Enfin, si vous le voulez bien.
Je m'avance, boitant vers la sortie tout en glissant une nouvelle cigarette entre mes lèvres.
- Si j'en suis la tournure qu'advient cette scène, je suppose que vous n'allez pas me laisser dans la merde, sinon pourquoi m'auriez-vous sauvé ? Vous m'auriez laissé crever dans cette maudite ruelle si ça n'avait pas été le cas, bien que je ne comprends toujours pas votre réaction.
Mon articulation se veut bâclée au vu de mon état d'ébriété. Ma démarche est aussi elle marquée par l'alcool, mes pupilles dilatées fixant le professeur. Je reste à nouveau, comme à notre première rencontre, posté comme un I - cette fois un I mal écrit -, attendant la réaction du tueur, qui jouera très clairement sur mon destin. Bien qu'en l'état actuel, je n'en suis pas réellement conscient.
Malgré cet état, mon regard ressort une détermination peu commune par rapport à d'habitude. Mon torse est bombé, tandis qu'une confiance semble peu à peu naître en moi. Une colère, semblable à l'envie vitale de réussir tout ce bordel monte en moi, ce qui ne m'est jamais arrivé. Est-ce les prémices d'un nouveau Raphaël plus confiant ? Je n’en doute guère, mais cela me ferait le plus grand bien.
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Lun 10 Mai 2021 - 11:45
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Tobias se contente de taire son amusement tandis que l'étudiant prend pleine conscience de la situation dans laquelle il se trouve. Il faut bien avouer que celle-ci n'a rien d'enviable. À vouloir jouer les preux chevaliers, le jeune Crawford se trouve dans une position des plus délicates. Le regard rieur et presque tendre, le chasseur observe son invité. Les blessures encore fraîches et soignées d'une manière tant rapide que spartiate font souffrir celui qui se voyait devenir policier et qui soudainement vient de saisir que les événements de cette nuit sanglante pourraient le mener directement en prison.
Une fois le choc de cette annonce passé, voilà que le jeune homme tente de faire vibrer une corde sensible inexistante chez le professeur de littérature. Plus cocasse encore, il va même jusqu'à quémander l'aide du tueur qui perdrait alors ce qui peut assurer sa propre sécurité. C'est cette fois un véritable sourire aussi sombre que sincère qui éclot sur les lèvres du britannique qui ne compte à aucun moment aider son invité à camoufler les traces de sa bravoure. Tobias demeure ainsi, aussi muet que sournois. Raphaël tire une nouvelle cigarette de son paquet. La pression éveille les vices de chacun. Imperturbable le chasseur se contente de poser son Zippo sur la table basse de son salon. Il n'apprécie que très peu l'agitation de manière générale, mais il devine le trouble de celui qui vient de sceller son destin en faisant preuve de courage un peu plus tôt dans la nuit.
Monsieur Crawford est un jeune homme déterminé. Une qualité qui a su marquer Tobias et cela dès leur première entrevue.
-Il est évident que je vais vous laisser seul avec vos ennuis. C'est mon unique point de pression pour m'assurer votre silence. Ce mauvais jeu du sort qui s'acharne sur vous est donc la raison qui fait que je peux imaginer vous permettre de quitter mon appartement sauf. Personne n'est assez sot pour jeter les atouts qu'il a en main.
Et il ne faut pas oublier que l'étudiant a prit sur lui de contacter les secours dans cette ruelle. La police est donc certainement déjà sur le lieux du crime. Avec un peu de chance cette femme que l'anglais a jugé morte sans prendre connaissance de son état réel ne l'est pas. Il est donc fort probable que l'étudiant se songe déjà coupable aux yeux de la loi pour un crime qui n'existe pas. Evidemment le chasseur n'évoque pas cette possibilité à voix haute.
L'homme se tend lorsque son invité pose une question de plus. Celle de trop sans doute, celle dont l'entente ternit bien vite le regard du britannique. La lueur espiègle née de son fugagce état de distraction s'efface, s'étiole doucement sous l'impact de ces fantômes qui ne cessent jamais de hanter le tueur. Soudainement redevenu plus froid encore que la glace et peu amusé par la tournure que prend cette discussion, Tobias tend la main vers la bouteille. Se ressert un verre pour noyer sa mélancolie. Le flacon se vide un peu plus, son propriétaire s'offrant alors le temps de la réflexion. Ses prunelles ébènes défaites tombent comme une chape de plomb sur celui qui ne cesse de lui tenir tête.
-J'ai des enfants.
La surprise parvient à percer l'ébriété de l'étudiant. Sans permettre à Raphaël de poser une nouvelle question qui serait fatalement perçue comme étant insupportable, le tueur reprend le fil de sa tragédie personnelle.
-Une petite fille de onze mois, elle dort chez un ami cette nuit. Et un garçon qui aurait vingt-et-un ans. À peine plus jeune que vous ne l'êtes. Il serait certainement brun, avec les yeux aussi sombres que les miens. Et peut-être aurait-il même hérité de cet appendice proéminent qui me sert de nez et de mon sale caractère. Sa mère, ma femme me ressemblait. Même si elle était dotée de cette intelligence sociale qui me fait défaut.
Il parle au passé, exprimant ainsi un drame dont le poids incombe toujours sur son quotidien. Tobias ne sait comme faire ce deuil et ce malgré les années qui se sont écoulées. Ces pertes lourdes il a apprit à vivre avec mais cela ne rend pas sa situation plus aisée à supporter.
-Il y a bientôt dix-sept ans. Je suis rentré chez moi un peu plus tard que je ne le faisais habituellement. Ma femme n'était plus et un monstre profanait mon bonheur. Le vestibule était un bain de sang. Ces choses étaient venues me voler ce que j'avais de plus cher et j'ignore encore à ce jour pourquoi ils ont choisi ma maison. Mon fils était encore en vie, il pleurait pour que je vienne l'aider. Ma ruelle cette nuit là fut sa chambre d'enfant. Cette chose avait sa main pleine de griffes immondes dans le ventre du petit. Et Charles pleurait... L'incapable qui lui tenait lieu de père n'a rien pu faire pour le sauver.
Tobias serre les dents, sent sur ses joues glisser des larmes de désarroi qu'il ne peut contrôler. Il a prit pour habitude de se cacher lorsque sa mémoire lui offre le pire des voyages dans le passé. Mais cette nuit aucun échappatoire ne s'offre à lui, et le voilà en train de livrer ses plus sombres traumatismes à un gamin qui a des airs de vulgaire inconnu tout en ressemblant à l'homme que son fils aurait pu devenir. Sans sourciller le chasseur se saisit de son verre, le portant à ses lèvres avant de le vider en usant d'une promptitude dont seuls les alcooliques savent maîtriser l'usage.
-En fait vous avez raison... Je devrais vous tuer et ce serait alors plus simple pour nous deux. Vous savez la mort, c'est bien moins impressionnant que cela ne le paraît.
Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Ven 2 Juil 2021 - 10:31
Par une nuit sanglante.
Feat : Rapier
Mon coeur se met à s'emballer. Le discours que tient le Professeur de littérature me sidère et me bouleverse jusqu'à m'en faire pleurer. J'aurai comme une envie, l'instant de quelques secondes d'aller vers ce dernier pour le consoler. S'il dit vrai, retrouver son enfant et sa femme meurtris suite à une rixe ou je ne sais quel événement tragique doit être une sacré blessure mentale, quelque chose d'irréparable. La vie, est injuste et cruelle. Aucun être, même le pire qu'il soit, ne mérite de connaître ce genre d'atrocités. Ce n'est pas possible, de se relever d'une telle épreuve sans avoir de séquelles irréparables. Je comprends désormais la nuance qu'apporte Monsieur Rapier sur les créatures dites surnaturelles. De là, il veut probablement nuancer et faire une métaphore pour exprimer la sauvagerie et l'inhumain de certains êtres qui n'ont rien à foutre dans notre société actuelle. Il, voulait probablement comparer cette ordure qui a agressé cette jeune femme, à l'être qui s'en ai pris à sa famille ?
Aucune parole, même un rictus, ne daigne sortir. Je n'arrive pas à émettre le moindre son, suite aux déclarations que le tueur venait de me livrer. Pourquoi me dit-il tout cela ? Surement car comme il le dit, il devrait probablement me tuer ? Je ne pense pas. S'il voulait me tuer, je serai déjà sûrement mort et au passage, je n'aurai pas eu l'occasion d'avoir toutes ces informations. J'ai aussi, du mal à croire qu'un individu si violent puisse être le papa d'une petite chose de onze mois. J'espère qu'il ne va pas faire l'erreur d'éduquer sa fille comme un monstre. Mais de la façon dont il en parle, je pense que ce petit être qui doit être mignon à croquer doit lui être plus important que sa propre vie.
Glissant ma main dans la poche de mon jean déchiré jouxtant le canapé, je saisis un paquet de mouchoir pour l'ouvrir avec difficulté. Je tend alors, me courbant comme je le peux, un mouchoir à l'homme qui venait de se confier à moi. Qui venait même, d'afficher probablement son seul point faible, un fardeau qui doit être si dur à supporter au quotidien. "Vous savez la mort, c'est bien moins impressionnant que cela ne le paraît." Je comprends qu'il me sorte cette phrase, qui doit avoir tant de sens à ces yeux.
- Tenez...
Je prend l'initiative de me servir un nouveau verre, tout en servant l'air craintif Rapier qui me regarde avec un air qui me fait toujours autant frissonner. Mais il ne faut pas que je me démonte. Il faut, que je prouve à l'homme qu'il peut me faire confiance, que je mérite surtout cette "chance" que lui et la vie m'ont offert. Cette chance, de pouvoir replonger dans ma routine habituelle, et de continuer mon traintrain de vie.
- Je ne pourrais dire qu'il m'est arrivé quelque chose semblable à l'épreuve que votre famille ai subit. Je... J'aimerai vous adresser mes sincères condoléances, Monsieur Rapier. Je... Je n'imagine pas la douleur immense que vous aillez pu ressentir suite à cette épreuve tragique, et j'ai du mal à imaginer les tourmentes que vous aillez pu subir suite à ça.
Je n'arrive pas à arrêter de pleurer. L'histoire si touchante de l'homme, me fait ressentir une once de compassion et de peine à son égard. Je n'ai même pas pu relever, le fait qu'il devrait peut-être me tuer. Je me contente alors, de lever mon verre en tapant fébrilement le sien.
- A votre défunte épouse.
Dis-je en buvant une première gorgée.
- Et à votre défunt enfant.
Fis-je, buvant une deuxième gorgée.
- Ce n'est peut-être pas grand chose, mais je suis sûr qu'ils vous observent de quelque part, Monsieur.
Plaquant ma main tremblante contre mon torse, au niveau de mon coeur.
- Et... Ils sont toujours là, présents. Dans votre coeur, n'est-ce pas ?
Finissant le contenant alcoolisé d'une traite, déposant le verre sur la table qui me fait face tout en laissant tomber ma tête en arrière.
- Je ne veux pas paraître intrusif ou quoi que se soit, mais je pense pas que vous étiez un "incapable" comme vous dites. Je comprends ce sentiment de frustration, bien que je n'ai jamais connu quelque chose de la sortes. Nous ne pouvons pas être des surhommes, la nature nous freine forcément à un moment ou à un autre sur nos capacités physiques, et mêmes intellectuelles. Je ne connais pas votre famille, donc je ne pense m'avancer sur rien. Mais je suis certain d'une chose Monsieur Rapier.
Une main essuie les larmes jonchant mes joues, avant de reprendre.
- Je suis sûr, que votre femme... Je suis sûr qu'elle serait en colère d'entendre dire que vous étiez un incapable. Et pareil pour votre fils, je pense... Je pense que ça lui ferait beaucoup de peine. Vous ne pouvez pas dire ça. Je pense, qu'ils vous ont aimé... Comme jamais ils n'ont aimé quelqu'un et qu'ils ont été fier de vous jusqu'au bout. Je le pense sincèrement.
Je me contente alors de le fixer, tentant de garder mon calme face à la situation digne d'un dramaturge.
Brumes du Passé : Humain Meute & Clan : Rapier's Familly Âge du personnage : 45 ans
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Sujet: Re: [-16] Par une nuit sanglante. [Raph x Rapier] Lun 5 Juil 2021 - 18:55
Par une nuit sanglante
Feat : Raphaël
Peu habitué à se prêter au jeu des confidences, le chasseur demeure à présent muet comme une tombe. Il oublie les larmes, traîtresses gouttes d'eau trahissant sa détresse, qui glissent langoureusement le long de ses joues. Et le regard noir perdu dans une vie qu'il subit la plupart du temps, il se contente d'attendre que les choses se fassent à leur rythme. Ce soir, cette nuit il délaisse le contrôle pour mieux le placer entre les mains de celui qui est presque un inconnu même si cette dernière heure vient de drastiquement bouleverser ce qui aurait dû rester une simple relation entre un étudiant et un professeur.
Tobias songe et fatalement espère. D'un geste las il accepte un mouchoir de papier. Dans un reniflement écœurant il fait remonter le long de sa cloison nasale morve et autres sentiments emprunts de mièvrerie. Le tableau qu'il offre à son invité n'est pas bien glorieux, mais la gloire elle même n'est qu'une notion abstraite. La vie sinistre garce ne laisse croire qu'aux imbéciles qu'elle peut se montrer douce. Cette nuit monsieur Crawford a vu le pire, même si pour l'instant l'esprit du jeune homme refuse de se faire à l'évidence. Dehors la mort rôde, dissimulée sous différents visages. Apprêtée de bien des manières. Dehors la mort vous traque et même Jeremie ne saurait vous dire si celle qui vous ceuillera est dotée de crocs ou bien d'un cran d'arrêt. Les lèvres du tueur se froissent dans une expression bienveillante tandis que celui qui ressemble tant à Charles que cela lui offre pour l'instant le droit de conserver la vie sauve se permet un geste qui lui avait été refusé quelques minutes plus tôt.
Monsieur Crawford pleure lui aussi à présent, un verre de nouveau plein serré entre ses mains tremblantes. Tobias serre les dents quand se fait entendre une ritournelle navrante dont il a déjà été gratifié par le passé. La mort de Mary, sombre désastre qui a été la cause de sa perte. Puis celle de Charles, son tout petit. Longtemps il a cru une vérité qui lui semblait être la seule à demeurer plausible. La seule vérité acceptable. Charles n'a finalement pas été tué par le monstre aux yeux rouges qui cette nuit là a foulé le bonheur du britannique de ses pattes griffues. La réalité est plus crue encore que cette fatalité à laquelle l'anglais s'était presque habitué. Incapable de prononcer le moindre mot, il laisse l'étudiant poser les prémices de ce qui ressemble à un instant de solitude.
À aucun moment il ne pose son regard ébahi sur le jeune homme, même lorsque ce dernier fait cogner son verre à nombreuses reprises contre celui qu'il tient toujours en main. Il ne cherche pas à couper l'enfant, se contentant d'inspirer profondément tandis qu'au fond de lui croît une bête terrifiante. La rage. Fureur qu'il parvient à museler, assez pour ne pas dévisser la tête de l'imprudent d'un revers de la main. L'étudiant déjà en piteux état ne supporterait peut être pas un nouvel assaut. La chute de cette scénette se révèle pitoyable. Car ce qui s'affiche à son regard désabusé n'est rien de plus que le sinistre délire d'un enfant alcoolisé, drogué et trop choqué pour agir d'une manière que l'anglais saurait juger comme étant convenable. Tobias se tend puis laisse son verre cogner la table basse.
Ce qui se passe dans son appartement à une heure trop avancée de la nuit pour que de bonnes choses puissent encore s'y dérouler n'est pas sans lui rappeler un autre instant gênant. Alessandro se donnant une permission, celle de parler à la place de Mary. Maryssa qui n'est plus là et dont plus personne n'ose évoquer le souvenir de peur de causer la fureur plus que la tristesse de son veuf. Ce soir c'est l'anglais lui même qui a fauté en parlant de celle dont l'absence a creusé son cœur.
Sourcils froncés et peinant à conserver le silence plus longtemps le chasseur fixe l'étudiant. Chaque mot, chaque parole prononcée par Raphaël est plus dure supporter que la précédente. Intrusif, monsieur Crawford l'est. Et ce malgré ce "mais" dont il a prit le soin de faire l'usage. Tobias ouvre finalement la bouche pour mettre un terme à ce moment qui ne lui sied que trop peu.
-Silence.
Une demande claire, mais murmurée sur un ton si bas que le jeune homme éméché ne semble en avoir saisit le sens complet. La rage roule, fait son chemin en prenant plus d'ampleur à chaque seconde. L'anglais se dresse. Maryssa l'aimait certes, mais il doute que celui qu'il est devenu obtiendrait encore les faveurs de celle-ci si elle était encore en vie. Sans crier gare l'anglais se rue sur celui qui joue avec ses nerfs depuis qu'il a quitté l'appartement de sa sœur. Tobias qui espérait passer une paisible soirée et finir sa nuit en bonne compagnie se demande un bref instant comment ce programme a pu se trouver à ce point bouleversé. D'un geste brusque il relève l'étudiant sans apporter de crédit au glapissement surpris qui échappe à ce dernier. Il dresse le gamin sur ses jambes, le pousse contre un des murs de l'appartement. Sa poigne se fait serre mortifère autour de la gorge de celui qui ce soir a décidé de jouer avec la mort.
Rauque, la voix du chasseur raisonne dans le salon. Sans apporter le moindre crédit aux suffocations de Raphaël, celui qui ce soir emprunte certains de ses traits au malin souffle sa fureur.
-Silence !
Les mots se mêlent dans sa cervelle, les pensées s'entrechoquent sous son crâne. Cet état de rage soudain n'est pas dans ses habitudes. Il aime se croire capable de contrôler ses émotions en tout instant. Lui qui songeait il y a encore une poignée de mois être capable de se murer loin de toutes ces futilités comprend au fil de ses coups d'éclat que ce n'est plus le cas depuis plus d'un an maintenant. Depuis qu'il a mit les pieds dans cette ville, depuis qu'il offre un peu de crédit à ses congénères. Des pairs qui généralement se contentent de l'ignorer, de ne voir en lui rien de plus qu'un sinistre bonhomme pédant.
Puis parfois paraît un hurluberlu. Alessandro fut le premier. Ce soir monsieur Crawford prend cette place et offre à Tobias pitié et larmes sur un plateau d'argent.
La poigne de l'anglais se resserre, un sourire effleure son faciès habituellement fait pour accueillir le plus parfait des flegmes. L'étudiant souffle ce qui sonne comme une résilience. Le pauvre enfant ignore que les supplications ont le don de faire vibrer une corde particulière chez le britannique : Celle du plaisir. Un flash de lucidité traverse soudainement le professeur lorsque depuis l'appartement situé sous le sien lui provient un son qui démontre que Lewis est réveillé. La chasse d'eau que vient de tirer le rossignol fait frémir le chasseur.
Il ôte cette main qui était si proche de prendre une vie.
-Je vous ramène chez vous. Ne venez plus ici.
Du bout des doigts il fouille sa veste, en tire son portefeuille. Avant de fourrer quelques billets de banque dans la main de l'étudiant échoué au sol.
-Votre nouveau téléphone. N'oubliez pas que je vais savoir où vous vivez. Aucune porte close ne m'empêchera de venir vous visiter si je le juge nécessaire.