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 Dans l'attente

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Jay Knezevic

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MessageSujet: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyVen 14 Juil 2023 - 1:27


Dans l’attente  ᵝ Chad Wilder, Ian Hale & Alice Rapier




Tobias est parti il y a quelques jours déjà. Il doit déjà avoir atteint la cité des anges, si nos estimations sont exactes. Au manoir, les jours s’étirent en un marasme abrutissant. J’apprécie le dévouement de notre meute d’accueil à s’occuper de ma puce : cela me permet quelques instants d’un sommeil agité, ainsi que de remplir mon office médical en ville.

Je passe le plus clair de mon temps libre à l’intérieur, n’ayant pas de connaissances ou d’intérêt en agriculture. Je me contente de faire les repas et de préparer les prochains cataplasmes. Lorsqu’ils ont besoin d’aide pour une tâche manuelle, généralement simplement parce qu’une paire de mains supplémentaire facilite considérablement le travail à abattre, je n’ai pas besoin de me faire prier pour mettre l'épaule à la roue. J’évite encore le propriétaire des lieux, avec qui je ne me sens pas d’affinités. Je pense qu’il s’agit de l’une de ces situations où il nous faudra d’abord le temps de s’apprivoiser.

Ce matin, j’ai dénoté une fragrance légèrement différente chez Alice. Familier à ce changement hormonal par lequel mes sœurs sont passées, j’ai décidé de me familiariser avec le trousseau préparé à cette fin par Mafdet. Je serais effectivement surpris que Tobias n’arrive avant les premières règles d’Alice. Ce qui m’agace, ce n’est pas de devoir avoir une nouvelle fois cette discussion avec elle, mais qu’elle doive subir cette épreuve en superposition d’une autre.

Le principal bénéfice est qu’une telle activité me gardera l’esprit bien plus occupée que de m’activer aux fours ou traverser la zone tampon jusqu’à l’hôpital. J’y passe beaucoup de temps, à ressasser comme un vieux tabac trop mastiqué les propos de Tobias. Ils m’ont été bien moins rassurants qu’il n’a dû le croire. Savoir que son ancien ami œuvre dans le nid de couleuvre qu’est Los Angeles n’est qu’une demi-surprise. Accepter qu’il se sacrifie et risque plus que je ne lui en aurais jamais demandé m’est éprouvant. Pourtant, la source de mon tourment est bien autre. Plus triviale, diraient certains; définitivement plus prosaïque.

Je chantonne à Alice qui roupille sur le canapé près de moi. Elle dort du sommeil du juste, et si on m’assure que son état s’est stabilisé, je voie le moindre symptôme légèrement différent comme une rechute. Il n’y a pas de doute que la médecine de la femme-chat y soit pour quelque chose dans la guérison de ma fille. Pourtant, assis dans ce manoir, je n’arrive pas à faire taire cette inquiétude irrationnelle. C’est bien là le seul bénéfice de la chevauchée vers le centre-ville. Outre un roupillon inconfortable, je peux aussi profiter de cette solitude pour me relâcher et faire s’évader le trop-plein émotionnel qui manque à tout moment de déborder.

La porte s’ouvre sur Chad. Je me tais au milieu d’un vers et monte le regard dans sa direction. Je ne sais pas ce qu’il fabriquait dehors, mais un rinçage ne lui ferait pas de tort. Je jette un regard par la porte de la cuisine, où mijote un ragoût. Je me redresse en calant la sacoche offerte par Mafdet contre un coussin. Je n’ai pas envie que son contenu se renverse partout.

« Avez-vous besoin de mon aide? »

Du menton je désigne Alice, qui ne devrait pas se réveiller de sitôt, m'offrant le répit nécessaire pour donner un coup de main.
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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMer 9 Aoû 2023 - 20:05



Dans l’attente
Deuxième cercle

Pat Knezevic

J’essuie mon front d’un revers de poignet. La chaleur m’accable et les travaux de ferme n’arrangent rien. Je prends les instructions de Derek le matin et m’exécute dans la journée en me rapprochant au mieux de sa façon de faire. Il enrage de me laisser tout le travail sur les bras, seulement ma présence et celle de Ian ne lui offrent aucune excuse pour se soustraire à ses devoirs de citoyen immunisé contre les virus. Ce n’est pas tant qu’il rechigne à aider à transporter du matériel, des denrées ou visiter les malades aux quatre coins du comté, c’est simplement son caractère de grognon taciturne qui revient au galop quand il doit déléguer et se reposer sur d’autres pour accomplir son travail. Le soir, il revient harassé d’avoir sillonné le conté ou d’avoir dû parler à plus de cinq personnes dans la même journée. Derek peu se montrer sociable, pas trop longtemps.

D’ailleurs, je ne sais pas si c’est la crainte qu’un reproche fuse à la faveur d’une journée harassante, mais Pat s’est vite auto attribué les tâches domestiques « d’intérieur », se trouvant peu compétent pour les travaux de la terre. Dix ans plus tôt, je l’aurais accusé de craindre se salir. L’hôpital l’occupe bien assez pour que je me rembrunisse d’hériter des tâches pénibles. Je m’en amuse, ses talents culinaires changent notre ordinaire. J’ai embrassé depuis longtemps l’alimentation terne et chiche des Kawaiisu. L’époux du professeur se montre innovant avec les produits du manoir. Personne ne moufte, les conversations restent factuelles avec l’avancée de la contagion en toile de fond. On compte les premiers décès parmi les personnes les plus fragiles, les plus âgées. L’humeur est morose, l’absence du Professeur pèse. L’Italien était un homme d’honneur et de parole, mais le jeu a changé, les anciennes règles biaisées d’une apocalypse.

Ian s’occupe de ses tâches usuelles, puis s’enferme à veiller la moindre ratée du souffle de son amie. Quand elle est assez réveillée pour l’écouter, il lui lit un livre. Si quelqu’un veut du mal à Alice, il devra passer sur le corps de beaucoup de loup. Même Derek, qui ne s’éternise pas le soir et se couche tôt, prend sincèrement des nouvelles de sa jeune invitée lors du souper commun. Le courant n’est pas fluide entre Pat et lui, mais ils se rejoignent dans leurs inquiétudes de pères ou d’adultes responsables d’un enfant.

Je pousse du pied sur le haut du fer de ma bêche. La terre est sèche et le canal d’irrigation qui passe au nord du terrain de Derek presque à sec. Je butte les plants de patates après avoir paillé le carré des tomates. Un cri aigu me fait lever les yeux au ciel, un busard tourne au-dessus de moi en cercles court. Je reconnais l’oiseau totem d’un brave de ma tribu. Je pose mes outils et m’installe par terre à l’ombre d’un arbre. Je dois faire le vide, calmer les rythmes de mon corps pour espérer saisir le message sans avoir recours à mes herbes à fumer que j’économise précieusement depuis le début de la quarantaine.


↑↓↑↓↑↓↑

La contamination a touché la tribu. Les symptômes sont moins virulents que ceux des habitants de la plaine. Tunkasina veut savoir si l’Homme blanc a un remède. J’explique l’entreprise du professeur et promets d’avertir le gouverneur de la présence du virus chez les Kawaiisu. Si le comté trouve un remède grâce à Tobias, Argent aura tout intérêt à en faire profiter les Kawaiisu et ne pas laisser de foyers actifs à proximité de sa ville. Le professeur est en passe de devenir un héros malgré lui. Une situation cocasse.

J’entre dans le manoir en réprimant un bâillement. Pat et Alice sont installés sur le canapé. La fillette semble dormir.

- Avez-vous besoin de mon aide ?
- Ça va aller. Ian termine. L’enclos des cochons s’est cassé. L’un de ces corniauds a défoncé le grillage du poulailler, les autres ont exploré le jardin. Un plant de tomate est mort. On s’en sort bien. Le conte des trois petits cochons est faux : ils n’ont pas peur d’un loup qui grogne ! Je les ai enfermés dans la remise. Il est trop tard pour remettre leur enclos en état. Je verrai demain. Ian termine de traquer les poules en vadrouille. J’ai besoin d’un bain ! En fait si, tu peux m’aider à charrier des seaux d’eau depuis le bassin de l’écurie. Je suis vanné. Comme tu as dû le remarquer, l’arrivée d’eau qui arrive au manoir est à sec. J’ai tout dévié vers les cultures.

Je pousse la porte de la salle d’eau du bas, la seule qui fonctionne l’été – quand on ne dévie pas l’eau pour sauver le potager – et attrape les deux brocs de fer émaillé. Une récupération d’un musée d’histoire rurale d’une ville à l’Est, un trip qu’on avait mené sur la brillante idée de Peter avec lui, Ma et, Mick. Une idée qu’il avait eue avant les autres.

- Prends les seaux de la cuisine, dis-je à Pat qui s’est levé sans réveiller sa fille.


↑↓↑↓↑↓↑

L’eau remplit lentement le premier récipient, quand Ian nous rejoint.

- Poules rangées. Elles m’ont fait courir !
- Tu veux te laver en premier ?
- Non, je vais piquer une tête dans le lac.
- Il doit être vaseux et l’eau trouble.
- Je sais, mais ça me rafraîchira. J’ai envie de nager un peu. Ne jette pas l’eau quand t’as fini, je viendrai me rincer.
- OK.

(…)

- Je te laisse ramener les deux seaux quand ils seront remplis ? demandé-je à à Pat. J’emporte déjà les deux brocs. Je vais commencer avec ça ! Si je n’avais pas la flemme, j’aurais accompagné Ian ! Passé l’âge de courser des cochons…

Je reviens vers le manoir avec en ligne de mire un moment de bien-être. De l’eau presque tiède vu la chaleur et le filet restreint qui coule à l’abreuvoir et le savon liquide maison à base de sève de lierre et de macération d’autres plantes odorantes. Ce n’est pas aussi efficace que nos anciens gels douche, mais ça permet de se nettoyer et de ne pas trop sentir la transpiration ou la merde de cochon.

Je n’attends pas que Pat revienne, et me désape rapidement et balance mes fringue par la fenêtre. Derek a posé une bassine de l’autre côté et installé son ancienne machine à laver sur une palette. Il a trafiqué un ancien vélo dont il a enlevé les roues. La machine marche à l’énergie des mollets de Ian.

Assis dans la baignoire, je prends soin de fermer la bonde avant de me renverser coup sur coup les deux brocs de flotte sur la tête. Ce que j’aurais considéré comme une torture dix ans auparavant n’est qu’un pur délice pour ma peau et mes muscles, le meilleur moment de la journée : le bain ! Je barbote dans les dix pauvres centimètres d’eau déjà ternis de terre et savonne avec force ma longue tignasse.

- Je te remercie, pose la flotte à portée de main, dis-je en entendant les pas de Pat.

J’ai les yeux fermés par la mousse légère du saponifiant, mais non moins irritante. Il ne manque que la radio calée sur une chaîne musicale. Avant, j’aimais bien me prélasser dans le bain en écoutant de la musique.


*:
Chad
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMar 22 Aoû 2023 - 2:17


Dans l’attente  ᵝ Chad Wilder, Ian Hale & Alice Rapier


Après le choc de l’odeur, un sourire fatigué illumine mon visage à l’explication imagée de Chad. S’il a du courser les porcs, je peux comprendre qu’il soit ainsi recouvert de boues. Les valeureux porcs sont de nouveau à l’abri et, surtout, les indispensables plantations sont ainsi protégées. Je me lève doucement de mon séant. J’ouvre la bouche pour offrir une aide concrète dans les réparations, pour la refermer aussitôt que Chad affirme qu’il est trop tard pour de tels projets. Un regard par la fenêtre me permet d’estimer la durée minimale que prévoie le kawaiisu pour ce faire.

Le loup change finalement d’idée et accepte mon offre. Je lui lance un regard qui ne doit pas mentir sur ma confusion quand il parle d’avoir dévié l’eau vers les cultures. On peut faire ça? Je ne sais trop s’il a suffit de couper un robinet, ou s’ils ont quelques part plus loin, un système davantage primitif pour contrôler l’eau. J’imagine un pharaon qui supervise des écluses antiques en sachant très bien que tout de cette représentation est sans doute erronné.

Sans ne serait-ce qu’envisager de broncher, je me dirige vers la cuisine et vais quérir les seaux qui m’ont été demandés. Je suis ensuite Chad jusqu’à la source à laquelle il veut puiser. N’y a-t-il pas un lac, quelque part dans la forêt adjacente? Une baignade me semblerait plus simple que de puiser ici, et cela économiserait l’eau des cultures. Je me tais toutefois ou, plutôt, je badine avec Chad. Je comprend pourquoi mon mari apprécie sa compagnie. Chad a la discussion facile, et intéressante. L’arrivée du louveteau m’indique la raison derrière la décision de Chad. C’est embêtant, cette histoire.

« Allons, tu es encore dans la force de l’âge. » le charié-je. « Je serai là dans un instant. »
Chad part à son tour, me laissant bien rapidement seul avec mes pensées, à patauger dans l’eau des cultures. Je ne suis peut-être pas un fermier comme eux, mais au moins je sais que je ne m’éreinterai pas à la tâche. Je me tient dans une position confortable qui ne devrait pas me faire forcer de travers. Au travers mon discours intérieur, une pensée s’échappe et me surprend.  " C’est que tu n’es pas un loup vilain." Voilà ce que j’aurais dû lui rétorquer quand il a fait un trait d’esprit sur les petits cochons. Et je sais que dans une ancienne vie, pas si lointaine, je n’aurais même pas eu besoin d’y réfléchir. Une vie où Tobias n’est pas parti en quête du Graal et Alice ne risque pas de périr d’une grippe.

En traversant le salon, je jette d’ailleurs un œil sur ma princesse. Elle n’a pas bougé et semble toujours assoupie. Je ne dévie pas de ma trajectoire pour lui faire un bisou, malgré la tentation : je crains bien trop de ne perdre un millilitre de ma précieuse cargaison. Chad m’accueille et, alors que je m’apprête à verser l’eau dans la cuvette par ses pieds, il me guide. Les yeux clos dans ce qui m’apparaît clairement être un moment de relaxation, il semble serein. À moins qu’il n’ait fermé les paupières pour ne pas voir l’état de l’eau dans laquelle il baigne. Je ne suis pas certain qu’en ajoutant tout le contenu des seaux on apercevrait le fond de la baignoire. Moi qui m’étais convaincu que les cernes de l’émail étaient dues à l’usure et non à une incrustation de saleté, je commence à douter. Je dépose donc les seaux là où l’autre homme pourra s’étirer pour les saisir sans trop de mal, et ressors en catimini, brocs en main.

À mon retour, je tais tout embryon de protestation dès que je passe le pas de la porte.
« Si vous ne vous en servez pas, j’irai la reverser dans le réservoir. Si tu as peur de gaspiller l’eau, on pourra toujours écoper la baignoire aux seaux et s’en servir pour arroser les champs. »
Je ne vois pas de raison pour laquelle ce plan ne fonctionnerait pas. Les plantes ont besoin d’eau pour survivre, et de terre pour croître. Elles auront droit à un deux-en-un.

Cette fois, Chad a les yeux ouverts, et je lui balance un sourire persuasif en allant prendre place sur ce qui tient le rôle de moteur pour une machine à lessive. Les pieds sur les pédales et le fessier sur la selle, j’observe un moment de silence.

L’absence de Ian me permet à mon tour une certaine sérénité. J’apprécie son aide et son amabilité envers Alice, mais j’ai déjà eu son âge et la manière dont ma fille le pose sur un piédestal fait naître en moi des craintes irrationnelles autant que naturelles. Je souffle donc, quand je le sais occupé ailleurs – ce qui reste une proportion non négligeable de ses journées – comme en ce moment. Cela ne m’empêche pas de tendre l’oreille pour guetter l’ouverture de la porte d’entrée.

Au bout d’un moment, j’interroge Chad : ce n’est pas très poli, après tout, de tenir compagnie à quelqu’un en train de se laver. Pas ainsi, du moins.
« Je ne veux pas t’importuner. » Il me rassure et je l’observe d’un œil amical. Son torse m’est devenu une vue familière et à peu près aussi indécente que ses genoux qui pointent hors de l’eau. Je fais tourner les pédales à rebours pour éviter de générer un vacarme qui risquerait de réveiller ma fille. Je cherche mes mots un instant, avant de lancer ma ligne à l’eau. Sans Tobias avec qui partager mes pensées, je ne sais que faire. J’ai besoin d’une présence, mais également d’une oreille et, parfois, d’être défié un peu.

« Crois-tu que je pourrais trouver un vélo en état, pour Alice? »

Ce n’est pas un cheval, certes, mais cela allégerait la charge de cheval et lui permettrait d’obtenir un certain degré de cette indépendance à laquelle elle aspire sans savoir la nommer. L’idée me triture l’esprit depuis mon premier bain ici. J’en ai parlé avec quelques collègues, mais aucun ne semblait convaincu que l’on puisse trouver une bicyclette orpheline, ou des parties en suffisamment bon état pour en réassembler une. De toute manière, il y a dix ans je savais m’occuper de l’entretien de base de mon vélo, pour une éventuelle urgence, mais je faisais toujours affaire à un détaillant pour tout ce qui tenait de l’entretien préventif, alors en assembler…

Je sais très bien que c'est de la fuite. Plutôt que de nier l'état de santé de ma fille, je m'accroche à un espoir qu'elle se porte mieux. Un espoir que je concrétise en un projet, et que je matérialise en un fichu vélo qui n'existe peut-être même pas! Je mets une seconde à capter la réponse de Chad. J'ai la tête ailleurs.
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMer 30 Aoû 2023 - 17:28



Dans l’attente
Deuxième cercle

Pat Knezevic

Prendre un bain avec un toit sur la tête est un luxe que je peux m’offrir que chez Derek. Dans réserve Kawaiisu, la cascade du piton de l’aigle fait office de douche. Ce n’est pas la même sensation : ici un bien-être relaxant, là-bas un moment tonifiant. Je bouge le moins possible et laisse la saleté décanter au fond de la baignoire. À jouer au paysan toute la journée, je sollicite des muscles qui n’en ont pas l’habitude : j’ai mal au dos. Je félicite ma nature qui soigne progressivement les micros déchirures provoquées par des gestes trop violents ou peu optimisés. Je ne me plains pas plus, cette nouvelle pandémie me permet de passer du temps avec Ian. Pendant le travail, nous parlons de tout sans les filtres qu’il peut poser avec Derek. Je réponds au mieux à cet adolescent qui devient homme.

J’ouvre les yeux en entendant les pas du mari du professeur qui n’en est plus un. Ce terme n’est plus approprié, pourtant il est gravé dans ma mémoire et représente une grande part du Britannique. Si à l’oral, je lui sers du « Tobias », mentalement son prénom résonnerait de façon trop intime. Mon éducation me l’a toujours fait considérer comme un aîné. Et les aînés, ça se respecte. Les temps ont changé…

- Si vous ne vous en servez pas, j’irai la reverser dans le réservoir. Si tu as peur de gaspiller l’eau, on pourra toujours écoper la baignoire aux seaux et s’en servir pour arroser les champs.

Je souris en silence à la proposition de Pat et m’amuse du raisonnement qui l’a visiblement conduit à cette conclusion : prendre un bain quand on manque d’eau n’est pas le plus judicieux. Il lui manque des données que seuls l’architecte de cette demeure et son propriétaire connaissent. Je ne me presse pas d’expliquer. Chez les Kawaiisu, on laisse souvent le silence répondre le principal, on ajoute ensuite les détails si le nécessaire se présente. Il s’installe sur le vélo privé de roue. D’un geste paresseux, je gratte un résidu de terre incrusté entre deux orteils et que le trempage seul ne suffit pas à déliter.

- Je ne veux pas t’importuner.
- Ce n’est pas le cas. La toilette chez les Kawaiisu est souvent collective. C’est un moment de parole, puis cela permet de vérifier que personne n’a de blessure suspecte. Ils restent majoritairement humains.
- Crois-tu que je pourrais trouver un vélo en état, pour Alice ?
- Hum… C’est chaud. C’est devenu le dernier mode de déplacement quand l’essence a manqué. Avec les pièces de rechange qui s’épuisent, tu en verras avec des roues en bois. C’est un bien précieux. Dommage de ne pas en avoir parlé au Pro… à Tobias. En chemin pour Los Angeles, il aurait peut-être trouvé. Le moyen de locomotion reste les charrettes à cheval. Les gens s’entraident et s’organisent pour amener les enfants à l’école. Faudra demander à Ian qui est plus au courant que moi, il t’indiquera les croisements qui font office d’arrêt de bus.

La population est bienveillante sur ce point. L’entraîne est devenue une question de survie. Rares sont ceux qui ne font qu’utiliser les services des autres sans rien apporter en échange. Les métiers de garde et ce tout qui touche au médical sont bien vus. Passer sa journée le cul sur une selle et risquer sa vie en cas d’intrusion n’attire plus grand monde. La population aspire à une vie tranquille. Ceux qui travaillent à l’hôpital sont perçus comme des héros. Alice est une jeune fille radieuse, elle n’aura pas de problèmes de déplacement. Elle trouvera toujours quelqu’un prêt à faire un détour au besoin pour la conduire là où elle le souhaitera.


↑↓↑↓↑↓↑

Pat m’écoute d’une oreille distraite. Son regard orienté par-delà du mur vers le canapé où dort sa fille en dit long sur ses préoccupations. Je me lève sans provoquer de remous pour ne pas soulever le limon qui s’est déposé au fond de la baignoire. Sans exhibition outrancière, mais sans pudibonderie, je pose les pieds sur le tapis qui jouxte la baignoire, puis attrape ma serviette pour me sécher sommairement avant de la nouer autour de ma taille. J’essore mes cheveux au-dessus de la baignoire et, semblant faire fi de la proposition de Pat, je libère la bonde et aide de la main l’eau chargée de crasse à s’évacuer. Je rince les bords à l’éponge.  

- L’eau était trop sale pour que Ian se rince avec. Il utilisera celle qui reste. Quant à l’économie d’eau, il faut savoir que le manoir, à cause de sa situation loin de la ville et proche d’une réserve protégée, n’a jamais été relié au tout-à-l’égout. Les eaux usées se dispersent dans une cuve spéciale, puis dans un champ d’épandage. C’est la zone à l’Est du manoir, le potager y est accolé exprès. Tu remarqueras la futaie qui reste verte. Cela offre de multiples avantages comme garder une zone fraîche et donner du bois de chauffage. Les arbres poussent vite à cet endroit. Il ne faut pas les laisser grossir pour garder l’accès aux tuyaux souterrains en cas de bouchage du circuit. Ce n’est arrivé que deux fois, je crois.

Mes explications ne semblent pas trouver d’écho. Je m’approche de Pat et pose mes mains sur ses épaules.

- Hey ! Alice est une enfant robuste. Plus que la plupart de ceux de son âge à Beacon Hills. Si y en a une qui va se remettre, c’est bien elle ! Tobias va revenir avec l’antibiotique. Je connais l’homme qu’il va voir. Comme chacun, il a ses défauts, mais c’est un homme de parole, une parole qu’il a donnée à Dieu il y a plus de dix ans. Il ne se défilera pas. Je n'aurais rien dit à Tobias, si c'était sans espoir.

Je pense avoir été assez vague sur le personnage qu’est Alessandro Amaro, Alessandro Corleone maintenant. Assez peu pour ne pas mettre Tobias en défaut : son mari ne sait rien de son passé sanglant. Assez pour rassurer Pat sur la viabilité de l’excursion de son compagnon. Je serre un peu plus ses trapèzes.

- Il va revenir avec le médicament. Alice va guérir, elle et les autres malades. Tobias va devenir un héros, il ne le sait pas encore. Il va détester, rie-je en lâchant Pat et en coiffant de mes doigts mes cheveux qui commençaient à me faire un casque à la Playmobil.

Ma plaidoirie ne semble pas faire beaucoup d’effet. J’ose lui ébouriffer la tête.

- Souris ! Alice guérira mieux si son papa n’a pas la tête d’un contribuable sous le coup d’un contrôle fiscal.

Ça me paraissait plus drôle dans mon esprit…


*:
Chad
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMar 19 Sep 2023 - 3:50


Dans l’attente  ᵝ Chad Wilder, Ian Hale & Alice Rapier


J’observe Chad se curer les orteils. Il y a quelque chose de fascinant dans cette scène peu ragoûtante, ce qui ne m’empêche pas d’en détourner le regard avant qu’une grimace ne s’aventure sur mon visage. Je ne sais que trop pourquoi je reste ici. Je recherche la compagnie, mais ai oublié comment lier contact avec les gens. Un contact plus que superficiel du moins. Comme un vieux muscle, j’espère que cela me reviendra. J’acquiesce, dodelinant de la tête, à l’explication concernant le bain collectif. Il n’y a là rien de bien différent que les douches des vestiaires, au final. Un moment qui permettait de décompresser et faisait partie intégrante de la camaraderie au sein d’une équipe sportive.

Parlant de sport, j’ouvre un filon dans cette direction. Alice reste ma priorité, et cela transparaît jusque dans mes inquiétudes. J’arque un sourcil au lapsus de Chad : de quoi Tobias est-il un pro, à ses yeux ?  L’autochtone me confirme mes soupçons davantage qu’il ne m’apprend quoi que ce soit.  Il est évident que les pièces pour effectuer les réparations seront plus difficiles à trouver pour une construction mécanique que biologique. Et un vélo en fin de vie ne peut fournir ni chair ni cuir ni quoi que ce soit d’autre d’utile dans notre situation. Ma déception me fait réaliser que je tenais peut-être davantage à avoir cet article normal, pour partager avec Alice un instant normal du monde d’avant. Un instant qui en serait même caricatural : celui d’un père qui apprend à son enfant à chevaucher à bicyclette.

Lorsque Chad aborde la contribution de chacun à la communauté, je lui lance un regard en biais. Ce n’est pas la force de notre meute, et je crains bien que nous ne réussissions à nous ostraciser à force d’agir en électron libre. Heureusement, nous avons pu lier un certain lien avec quelques-uns de nos nouveaux voisins. Le loup des falaises semble comprendre et me rassure que nos positions nous donnent un certain jeu. Je me promets tout de même de ne pas en abuser. Devenir complaisant nous attirerait des ennuis.

« J’en prends note, merci. »

Ce qui me remonte le moral, c’est de savoir que mon informateur est Ian. Pour les arrêts de bus, peut-être, mais également pour trouver un cadeau précieux. Certes, je ne lui fais pas entièrement confiance à proximité de ma fille. Je sais toutefois qu’il l’apprécie suffisamment pour mettre les bouchées doubles afin de l’aider. Je n’ai qu’à mentionner que le vélo serait pour Alice, et les chances sont qu’il y mettra du sien. Plus, du moins, que si c’était simplement pour moi.

Je laisse la discussion filer. Chad sait se taire aussi bien que mon époux, mais sait définitivement mieux entretenir la conversation. Sa parole agréablement lente coule bien. Les sens portés vers ma prunelle, je lui répond tantôt distraitement, tantôt avec davantage d’aplomb. Du gras du pouce, je joue contre l’anneau de métal à mon annulaire. Je ne porte presque pas attention à sa sortie de la baignoire. Il me faut en fait un instant avant de réaliser que le bruit de l’eau qui coule emplit la pièce, et que Chad est penché par-dessus l’émail, à nettoyer derrière lui.

« Ian? » J’interroge sans faire de phrase complète, et Chad devine le sens. J’apprécie.

La réponse de l’homme au catogan me satisfait, et son explication s’embrouille dans mon esprit alors que je détecte comme un cillement dans la respiration d’Alice. Cela me rappelle le sifflement des narines de Tobias, lorsqu’il trouve à peine le sommeil, pataugeant quelque part entre notre monde et celui de Morphée. Le premier ronflement; le plus doux, aussi. Des émotions conflictuelles s’emparent de mon esprit, alors que j’espère son retour rapide et le crains à la fois.

Les mains de Chad me ramènent à la réalité. Une fois encore, il se montre encourageant. Je sais que Alice va se rétablir. J’ai confiance que Tobias reviendra. Je n’aime simplement pas qu’il dépende ainsi de ce lâche qui l’a trahi il y a une décennie. Je me fiche des promesses faites à une quelconque puissance supérieure, et ne crois qu’en celles faites entre humains. Je comprend  néanmoins le sens des propos de Chad. Il ne tente pas d’ouvrir un débat philosophique sur ce qui n’existe pas, mais de mettre en lumière l’une de ses plus vertueuses qualités.

J’exhale ostensiblement lorsque Chad ajoute de la pression sur mes épaules. Je me décontracte et me relâche. Je m’appuie contre celui qui s’est glissé derrière moi, prêt à poursuivre. D’une voix faible, je l’interroge sur ses derniers propos, mais me ravise avant de n’en avoir dit trop.

« Qu’est-ce que… rien.»

Je n’ai pas à fouiner et demander ce que Chad a bien pu dire à Tob pour le convaincre d’aller à la rencontre de son ami déchu – et déchéant, si j’ai bien cerné le personnage. C’est à eux de décider s’ils veulent me partager cette information. Ou si, comme tant d’autre, Tobias l’emportera dans sa tombe. Mon massothérapeute improvisé poursuit sa allocution d’encouragements. Un sourire pâle passe sur mes lèvres à l’idée de Tobias recevant une médaille à la mairie, des mains de cet Argent. Ce n’est pas le type de décorations dont je l’aurais cru un jour s’affubler. Mon rictus meurt, aussi furtif qu’il est apparu. Je me raidit et étire mon dos lorsque les mains de Chad me délaissent. Une position qui m’est plus naturelle.  Je passe la jambe par-dessus le cadre du vélo pour me lever et retourner vers le salon où Alice ne m’attend pas réellement.

La sensation rêche des repousses de mes cheveux contre la main de Chad m’arrête dans mon élan. Un geste fraternel; un contact comme je n’en ai pas eus depuis longtemps. Sous le choc, je le regarde sans trop savoir quoi dire. Il me faut un instant pour comprendre la blague de Chad, et un moment pour lui rétorquer, l’expression que je m’efforce désormais de garder impassible.

« Le fisc est toujours à Beacon Hills? Ils auraient pu faire un effort pour s’en débarrasser, quand même. »

Cette fois, je souris avec sincérité. J’attire le baigneur contre moi en une accolade. La main plaquée au centre de son dos, j’en gère la durée.

« Je sais qu’Alice va s’en remettre. J’ai confiance que Tobias va revenir. »

Je relâche la pression de mon étreinte Les yeux fermés, je mets en mot mes tracas des derniers jours.

« Et plus rien ne sera pareil. »

Mes pieds glissent pour laisser au prisonnier que je libère l’espace de son confort. Pour la centième fois depuis le départ de Tob, ou peut-être pour la centième fois aujourd’hui, je retire le jonc à mon doigt. Pour la centième fois depuis que mon alpha l’y a glissé, à la va-vite, il y a quelques années.

« Je n’ai jamais été un grand romantique. Tob non plus. Et maintenant qu’il est parti, il veut qu’on se marie. Officiellement. »

Je laisse s’incruster un silence naturel. Mettre en mots et entendre ma voix prononcer ces inquiétudes leur apporte une dimension nouvelle. Plus dérisoire, d’une certaine manière. Un faux problème, ou un problème d’occidental, comme on le disait jadis. Je me fiche de passer pour un pleurnichard : là où mon mari tentait d’exprimer de la tendresse, il m’a blessé. Le savoir ne met aucun baume sur la blessure, à mon grand regret.

« Il y a dix ans que nous sommes ensemble. L’alliance a d’abord été un subterfuge, pour avoir la paix dans les colonies. Rapidement, j’ai mis de côté l’idée de la retirer. Pas seulement pour des raisons pratiques. »

Je soupire. Je pensais que nous nous aimions en sachant nous passer de mots. J’avais la certitude que c’était le cas, et tout est désormais ébranlé. Je ne suis pas entré dans le détail de la cérémonie que nous avons jadis faite. Malgré mon appréciation naturelle de l’esthétique et du confortable, j’ai cru savoir faire la part des choses. Au coeur d’une union, ce n’est pas les fioritures qui comptent. C’est de nous être épaulés, en cavale, au milieu de hordes de marcheurs, durant des années.
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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyVen 29 Sep 2023 - 13:23



Dans l’attente
Deuxième cercle

Pat Knezevic

Patrick m’offre un retour amical qui gomme la gênante qui s’installait suite à sa brève raideur après mes propos maladroits. Si je devine son état émotionnel, je ne connais pas assez son caractère pour opter sur la meilleure approche de réconfort. Vivre en nomade l’a forcément conditionné à des réflexes de protections et d’éloignement.

- Je sais qu’Alice va s’en remettre. J’ai confiance que Tobias va revenir. Et plus rien ne sera pareil.

Je hoche la tête, non pour lui donner raison, mais par compréhension de tout ce que ça engendre. Passer de nomades à sédentaires, c’est tout un conditionnement de réflexes à revoir, dont le premier est de savoir s’en remettre à d’autres. Beacon Hills a recréé une société de spécialistes, ce que l’Homme a toujours fait depuis la nuit des temps. Dehors, Tobias et son mari devaient assurer tous les rôles, tous les métiers qui leur étaient nécessaires avec plus ou moins de bonheur. La tribu des Kawaiisu n’échappe pas à ce qui semble être une norme pour notre espèce : chacun est employé à ce qu’il sait faire le mieux. Mais mon raisonnement a pris un autre chemin que celui de Patrick : il joue avec son alliance.


↑↓↑↓↑↓↑

Il m’explique que Tobias souhaite officialiser leur union qui est naît d’un subterfuge qui au fil du temps s’est transformé en amour profond. Je regarde ma main, elle aussi elle fut ornée d’un bijou semblable. Une promesse, l’antichambre d’une cérémonie officielle qui n’a jamais eu lieu. J’ai retiré mon anneau de fiançailles quand j’ai quitté le manoir pour aller vivre sur le territoire des Kawaiisu. Je recherche toujours les traits de celui que j’ai aimé sur les Marcheurs qu’il m’arrive de croiser, pour finaliser un deuil. Mon amour s’est éteint comme un tissu perd ses couleurs au soleil. Il ne m’est resté que de l’amertume et la répulsion à m’engager de nouveau.

La demande en mariage de Tobias après dix ans de vie commune, car il s’agit de ça, affecte son compagnon. Je ne sais pas quoi lui répondre. Mick avait reporté notre mariage après nos fiançailles entre quatre yeux : aux « ce n’est pas le moment », ont suivi des « on aura le temps plus tard », et enfin un « je t’aime, ce n’est pas utile » peu de temps avant sa disparition. Dans l’immédiat, je l’ai pensé mort, puis avec le temps je me suis rappelé ses contacts avec le Shield. C’est bien leurs manières d’exfiltrer leurs agents sans un regard pour les autres. Je reconnais à Mick une forme de droiture dans ses actes : il ne se serait pas engagé avec moi dans un mariage en sachant qu’il pouvait un jour partir sans moi. Ce doute a créé en moi une fissure devenue faille. Pourtant, je sais que dans pas longtemps, je vais céder à la demande de mon peuple et celle d’Ezéquiel qui aimerait voir naître un petit enfant avant de mourir. Recommencer à aimer, ou faire comme si...

- Le mariage est un acte symbolique et en aucun cas un acte d’amour. Je suis mal placé pour te donner des conseils, j’y ai cru un jour… sauf de demander à Tobias ses motivations profondes.

Je resserre ma serviette qui commençait à glisser sur mes hanches.

- Si sa réponse est d’être rassuré, n’en sois pas meurtri, dis oui. Ton amour est plus fort que ton amour propre, j'en suis persuadé. La crainte d’être rejeté n’est pas un sentiment qui se contrôle, cela ne signifie pas qu’il n’a pas confiance en ton amour pour lui. Sauf si dans cette officialisation, tu y vois une prison.

La porte qui s’ouvre sur un Ian vêtu d’un simple boxer nous interrompt. Il s’inquiète en premier lieu d’Alice, les mains pudiquement placées devant son entrejambe. Son amie dort. Ouf pour lui !

- Il reste un broc d’eau pour te rincer. Tu veux que j’aille chercher plus d’eau ?
- Non, c’est bon. Le lac était assez clair, me suis baigné avec mes fringues pour que ça les lave un peu.

Alice s’ébroue et sort peu à peu de sa torpeur. Ian fuit vers la salle de bain. Je laisse Patrick s’occuper de sa fille pendant que je vais me changer dans ma chambre.


↑↓↑↓↑↓↑

Un bouquet de fleurs orne le chevet à côté d’Alice. Un présent de Ian que la fillette semble apprécier. Sa fièvre est un peu retombée, assez pour lui donner l’énergie de se tenir assise. J’ai cuisiné des choses faciles à manger pour Alice, une omelette avec des morceaux de tomates et du poulet rôti pour les loups. Derek est passé en coup de vent. Il reste le temps de manger et d’emporter l’un de ses chevaux destinés aux gardes. Il ne semble plus si mécontent de sa réquisition et nous donne des nouvelles de ce qui se passe dans la province. Il a conscience d’être l’un des maillons de la chaîne d’entraide qui évite au mécontentement de conduire le peuple au soulèvement. Il s’est fait de nouveaux amis, au bout de dix ans, il n’est jamais trop tard. Le calme retombe sur le manoir après son départ.

Patrick lit un livre à Alice qui a repris quelques couleurs après avoir mangé. Ian et moi ressortons nous occuper des bêtes et de la ferme. À la demande de Derek, je consolide l’enclos des cochons. L’aventure du matin que lui a raconté Ian ne l’a pas fait rire.


*:
Chad
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptySam 21 Oct 2023 - 16:52


Dans l’attente  ᵝ Chad Wilder, Ian Hale & Alice Rapier


Après un moment de réflexion dont je commence à prendre l’habitude, Chad me répond avec justesse. Il met le doigt sur ce qui me déchire : le mariage est un acte symbolique. Un symbole que j’ai porté à mon annulaire, sans jamais le retirer. Un acte que nous avons déjà posé il y a des années, avec un contrat qui, même s’il n’a jamais été rédigé ni signé, a toujours été pris au sérieux et respecté par les deux partis. Je ne suis pas devenu le papa de Alice en jouant de subterfuges, mais en écoutant mon coeur s’attacher à ce drôle de noyau familial. Pourtant j’ai gravité autour en m’en rapprochant constamment, jusqu’à ce que la gravité fasse son œuvre et que, derrière un buisson, la collision se produise entre nos anneaux et nos mains.

J’ai bien entendu Chad s’ouvrir à moi. Je sais qu’il s’est montré vulnérable, et la tentation de sauter sur cette occasion de faire diversion est à la fois grande et me semble épuisante. Trop pour investiguer ou pour l’écouter en ce moment. Je me promets néanmoins de lui en reparler plus tard. On imagine trop souvent que les jolis garçons comme lui et moi ne peuvent avoir le coeur brisé.

« Je suis désolé. » D’un geste qui se veut réconfortant, je passe doucement la main sur son bras.

J’écoute son conseil en m’efforçant de rester ouvert à toute proposition. Tobias n’est pas loquace, mais est honnête. Le pire que je risquerais n’est donc pas un mensonge, mais une absence de réponse. J’écoute Chad poursuivre, un instant distrait par son jupon qui voulait se faire la malle. Il semble sous-estimer mon amour-propre, et pourtant il n’a pas tort. La marque plus pâle sur mon doigt, exempte de crasse autant que des cajoleries solaires, est à nouveau protégée des éléments alors que je remarque la froideur du métal qui en avait été retiré pourtant fort peu longtemps. L’air grave, je pèse les mots de Chad. Je ne crois pas percevoir dans ce renouvellement des vœux – car c’est peut-être finalement tout ce dont il s’agit – une prison. Au contraire, ce que Chad dit à mot couvert est rempli de bon sens. La situation de la meute a changé. Nous ne sommes plus que tous les trois, seuls et isolés. Nous commençons à établir des liens avec d’autres, et à envisager la permanence. Ce changement suffirait à expliquer qu’il veuille s’assurer de la stabilité la plus importante : celle de sa famille.

« Je sais qu’il m’aime et qu’il sait que je. »

Le plancher qui grince devant la porte m’interrompt. Ma pensée va immédiatement sur Alice, mais c’est l’adolescent qui entre plutôt dans la pièce, en faisant un geste que je considère enfantin. Je n’ai pas besoin de dire le mot qui manque à ma phrase. Chad le devinera sûrement avec justesse. Cet amour réciproque, en lequel nous avons tous deux confiance, Tobias et moi, est certainement la raison pour laquelle la jalousie ne s’est jamais immiscée dans notre relation, contrairement à tant d’autres.

Je ne porte pas attention à l’échange entre les locaux, car je perçois du mouvement du côté de ma princesse et file immédiatement à son chevet. Je porte un verre d’eau à ses lèvres, accroupi devant elle, et m’enquiers de son état.

<…>

Chad est un excellent garde-malade pendant mes absences. Je n’ai pas le choix de remplir mes obligations médicales, mais j’ai confiance en lui et en les soins de Ian. Quant au maître des lieux, nous ne nous voyons pratiquement pas. Nous ne nous sommes salués qu’une fois ou deux. Aujourd’hui, nos horaires nous permettent de discuter davantage. Enfin, je me contente d’écouter ce qu’il raconte à Chad, en mangeant mon poulet. L’opinion que j’ai sur le marchandeur évolue doucement à son avantage. C’est probablement mieux ainsi, comme il m’offre le gîte. Malgré mes réticences naturelles, je dois me montrer reconnaissant envers lui.

Après la vaisselle, je passe au salon avec Alice, où je poursuis ma lecture d’un ouvrage qu’elle a choisit parmi la sélection du manoir. Au bout d’un chapitre et demi, elle s’endort sur moi, molle comme une poupée de chiffon. Je vais la mettre au lit et la border, en chantonnant pour moi-même davantage que pour elle. Lorsque sa respiration me semble constante, je ressors à pas de loup et vais me changer. Je prend mes fringues les plus vieilles et me dirige à l’extérieur. Réparer un enclos ne doit pas être si difficile, quoique salissant. Je me saisis d’un maillet et demande où mon aide serait nécessaire. Tenir quelque chose en place, ou transporter autre chose tombe facilement dans mes cordes, mais j’insiste pour aider davantage. Si la communauté est si importante à Beacon Hills, il vaut mieux que je fasse partie de celle où je vis, déjà.

<…>

Nous terminons, moins sales que je ne m’y serais attendu, et plus énergisé, également. Je réalise à quel point être actif et suer un peu m’avaient manquer. Je tends fréquemment l’oreille en direction de la fenêtre de la chambre où dort Alice. Je l’ai laissée entrouverte pour m’assurer de pouvoir la surveiller facilement. Malgré l’envie d’aller courir ou chevaucher Ragoût qui me tenaille, je pose mon fessier sur l’un des meubles extérieurs. J’indique aux garçons de s’installer également. Un sourire orgueilleux aux lèvres, j’observe notre travail disparaître dans l’obscurité grandissante.

« Dis-moi, Ian, comment va l’école? Tu aimes bien cela? »

Je me souviens de relatifs distants qui me posaient de telles questions, une vie auparavant. Je détestais, et ils ne semblaient jamais réellement intéressés. Je m’efforce donc de montrer mon intérêt en le poussant à me raconter davantage, jusqu’à ce que le sujet s’épuise naturellement. L’adolescent réfrène un bâillement. J’en profite pour reprendre l’offensive.

« Et les amours? » Une partie de moi espère qu’il me parle d’un garçon. Cela libérerait mon esprit protecteur des doutes que je peux avoir sur ses arrières-pensées. À ma grande déception, il se contente de rougir et annone qu’avec ses tâches ici, il n’a pas le temps à cela. J’imagine que ceci explique également le célibat prolongé de son oncle. Cousin. Je lève le yeux vers les étoiles, reconnaissant des schémas qui m’étaient encore inconnus il y a dix ans. Cette fois, le gamin bâille à s’en décrocher la mâchoire, et annonce qu’il va se coucher. Quelques minutes passent, pendant lesquelles l’activité dans le manoir indique la routine de sommeil de Ian, puis le silence tombe. Il me faut un moment encore pour décrocher mon regard des astres et le tourner vers Chad.

« Si tu as envie de me parler de cette personne qui t’a brisé le coeur, je serais honoré. Je ne veux toutefois pas t’embarrasser. » Il y a mille autres choses dont nous pourrions discuter, mais je veux d’abord m’assurer de tenir la promesse que je me suis faite.
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMar 14 Nov 2023 - 18:34



Dans l’attente
Deuxième cercle

Pat Knezevic

Patrick insiste pour nous aider. Une volonté louable et compréhensible. Sa fille dort confortablement installée dans la chambre prévue pour la sœur de Ian à côté de la chambre parentale qui fut celle de Peter et Ruby et que Patrick occupe. Il n’y a pas eu besoin de faire de la place à la famille de Tobias. Le manoir est vaste. J’occupe l’une des chambres d’ami du rez-de-chaussée.

Je trouve surprenant qu’après tant d’années de nomadisme, symbole de risques et d’inconfort par les temps qui courent, que le mari de l’ancien professeur soit si peu dégourdi de ses dix doigts. J’étais loin d’être un manuel avant tout ce bazar, mais la vie m’a contraint à m’adapter. Mes mains sont sculptées de mes tâches quotidiennes, comme la patine entre mon index et majeur droit poli par le maintien des flèches de mon arc. S’il y a dix ans on m’avait prédit que je serais obligé de chasser pour manger…

Malgré son manque de pratique, Patrick se montre utile. Plus puissant que Ian, qui arrive pourtant dans sa période de pleine puissance, celui dont je ne sais pas grand-chose, sinon qu’il bossait dans le paramédical, prouve qu’il sait travailler en équipe. Je ne parierai pas autant sur son compagnon britannique. Je découvre un peu sa personnalité à sa façon d’éviter la saleté quand ça lui est possible. Ce devait être un gars tiré à quatre épingles avant, ou du moins attentif à son look. Un coquet sans le côté péjoratif qu’on associe souvent à ce qualificatif. Ce constat séduisant est voilé de l’inquiétude de ce père qui jette de fréquents des coups d’œil, en plus de tendre l’oreille, vers la fenêtre entrouverte de la chambre où Alice dort.

Le travail terminé, c’est lui qui propose de prendre un peu de repos sur la terrasse d’où on peut admirer le rendu de notre labeur. Derek devrait être satisfait quand il verra l’enclos réparé. Il pourra repartir plus serin, ça l’avait contrarié de nous laisser l’entière autonomie sur cette tâche.

Patrick questionne Ian sur l’école. Se renseigne-t-il pour Alice, ou est-ce par pure politesse ? Affable, Ian lui donne ses impressions, les matières qu’il préfère, celles qu’il suit parce qu’il le faut bien.

- Et les amours ? demande-t-il quand le sujet de l’école est épuisé et Ian départi de sa réserve habituelle.

La question n’est pas innocente. Je cache mon sourire en me frottant le bas du visage, comme pour y chasser une lassitude. Tous les pères du monde sont-ils ainsi avec leurs filles ? Des hommes jaloux du premier mâle qui pourrait tourner autour de la prunelle de leurs yeux et leur voler son attention. Sans grande surprise, la question met Ian mal à l’aise. Il sort une demi-vérité : il n’a pas le temps de traîner hors du manoir.

Effectivement, je pense que Derek en fait trop, conduisant son cousin à beaucoup l’aider. Certes, au manoir on mange varié et à sa faim, mais je suis la preuve qu’avec un peu de discipline, un loup peut survivre avec des repas frugaux. Après, je ne boude pas la table de Derek chaque fois que je viens, bien au contraire.

Le rouge qui colore les joues de mon filleul cache un émoi qu’il n’avait encore pas connu jusque-là, avant de rencontrer Alice. Il tient de son père ce goût pour les gens intelligents et lucides, ce qu’est assurément la fille de Tobias en plus de répondre aux critères de beauté de notre communauté. Ian fuit grâce à une vérité entière : il a sommeil.


↑↓↑↓↑↓↑

Les étoiles ont colonisé le ciel. Derek ne rentra pas ce soir. C’est la nouvelle lune, la nuit obscure rend les chemins traîtres et dangereux pour un cheval. Son ordre de priorité est une évidence. Soit il bénéficie du gîte et du couvert d’une connaissance, soit il dort dans un talus herbeux en attendant le lever du soleil.

Le chant des grillons succède à celui des oiseaux. Ce calme apaisant après une journée de travail me plonge dans une douce torpeur que vient briser la gestuelle de Patrick : il s’apprête à parler d’un sujet important ou équivoque.

- Si tu as envie de me parler de cette personne qui t’a brisé le cœur, je serais honoré. Je ne veux toutefois pas t’embarrasser.

Je ne m’attendais pas à ça, j’imaginais un sujet plus… coquin. Après, c’est louable de sa part de s’enquérir de l’état de mon cœur avant de s’intéresser à mon postérieur. Je soupire profondément : vaste sujet. Ça ne me dérange pas d’en parler. Avec les gens d’ici, le sujet est devenu tabou. Ceux qui me connaissent ont peur de remuer le couteau dans la plaie. Patrick a le recul de l’étranger et l’ignorance des détails. Par où commencer ?

- Il s’appelle… Il s’appelait Mick Wayne. Wayne comme Bruce Wayne, le Batman.


↑↓↑↓↑↓↑

J’ai fortement résumé notre histoire, expliqué son enfance d’orphelin, de ce qui nous avait rapprochés, l’évidence de nos sentiments, nos vœux prononcés sur un banc du parc avec l’échange des alliances, la promesse d’un mariage entouré de nos amis, de notre meute. Je n’ai pas caché l’appartenance de Mick au Shield ni ma colère quant à sa décision d’en devenir un membre actif, alors qu’il aspirait à une vie de paix avec moi quelques mois avant. Une décision qui ruinait toute velléité de vie de couple pour des raisons de sécurité : je devenais son point faible, son boulet.

- L’épidémie a contrarié ses projets. On est venus vivre avec Derek, on a aidé à construire tout ça. Je lui ai reparlé mariage début 2022 quand la deuxième palissade venait d’être terminée. Les alentours du manoir étaient sécurisés. Plus de morts qui marchent autour de la palissade du manoir, la vie reprenait un semblant de normalité. Nous avions été invités à quelques mariages prévus comme pour le nôtre, avant l’effondrement. Ça m’a donné l’envie, construire une vie, une famille peut-être. Il a éludé, affirmé qu’on avait toute la vie. Dans ce monde ? Toute la vie ? Je ne suis pas certain qu’on puisse prétendre à la même espérance de vie qu’avant. Quelques mois après, il a disparu. J’avais reformulé mes vœux d’union une semaine avant. Il était un combattant expert. Un humain capable de rivaliser avec un loup en combat rapproché.

J’agite la main dans un geste las.

- Je ne pouvais pas croire qu’il se soit fait avoir par les morts. Personne ne l’a vu sortir du périmètre de la deuxième palissade. La troisième était en ébauche. C’est comme s’il s’était volatilisé. Après l’avoir cherché pendant des mois, j’ai quitté le manoir pour m’installer dans la tribu de mon grand-père et j’ai adopté leur mode de vie. On ne disparaît pas ainsi, pas lui ! Une autre conclusion s’est imposée au fil des années : Mick était parti. Il avait d’autres projets où un mariage n’avait pas sa place. La palissade était facile à escalader. Je pense qu’il a essayé de rejoindre le Shield. N’avait-il jamais rompu le contact avec eux ? Je ne le saurais jamais. Il est peut-être en vie quelque part à jouer les héros, les sauveurs. Pour moi, l’homme que j’aimais, ce gars honnête et loyal est mort. Il m’a brisé le cœur trois fois, la première en reniant sa promesse et en s’engageant auprès du Shield, la deuxième fois en partant comme un lâche sans rien dire, en me laissant avec des questions sans réponse. La troisième fois, c’est en constatant que le seul sentiment qui me restait pour mon âme sœur était un parfait mépris.

J’ai parlé en regardant la nuit qui nous entoure. À présent, je scrute le visage de Patrick faiblement éclairé par la voûte céleste.

- Une part de moi vous envie, Tobias et toi. L’amour réciproque est si doux à l’âme. Mais l’autre moitié n’a pas envie de revivre cet arrachement. Je vous souhaite de durer. Je ne veux plus tomber amoureux, un vœu vain, car ce n’est pas une chose dont on décide. Je privilégie des amitiés poussées. J’ai besoin d’affection comme tout le monde. Un pur célibat me rendrait aigri. Voilà, t’en sais beaucoup sur moi à présent. T’en parler me confirme que j’ai fermé les bonnes portes et ouvert celles qui devaient l’être pour continuer sans me retourner sur le passé.

Je souris et hausse les épaules, un peu embarrassé de cet étalage. Je ne connais rien de Patrick, de l’homme qu’il est, à part qu’il n’aime pas se salir, ni de l’homme qu’il a été. Je ne compte rien lui demander. Je n’ai pas accepté de me livrer pour entendre la même chose de sa part en retour.


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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMar 20 Fév 2024 - 4:45


Dans l’attente  ᵝ Chad Wilder, Ian Hale & Alice Rapier


Je fronce les sourcils à la mention de ce Bruce Wayne. Le nom m’est vaguement familier. Le personnage qui suit me tire un haussement d’épaules involontaires. Je n’ai pas porté attention aux super-héros depuis des décennies, et ce n’est pas l’homme chauve-souris qui avait attiré le plus mon attention. Puis, nous parlons de ce Mick, et non pas du Bruce. Enfin, de la discussion, je suis un récepteur actif et laisse Chad me dire ce qu’il juge important. Son ex possède un pedigree impressionnant, et je suis quelque part rassuré que Chad n’en ait pas été intimidé. Un sentiment qui tire vers une fierté à l’égard de mon nouvel ami.

J’écoute l’autochtone me narrer comment il s’est vu refusé deux demandes en mariage, ce qui me force en quelque sorte un miroir devant le visage, remettant mes propres gestes et avis en perspective. Plus, peut-être, que l’échange que nous avons eu cet après-midi. Il s’agit peut-être sinon d’un complément, qui me semble plus fort parce que je suis davantage prêt à le recevoir. Je devine sans mal la douleur qu’il a dû porter suite à cette disparition. Une douleur que j’ai infligée à quelques garçons avec lesquels je voulais rester volage, mais surtout à mon unique ex, dont le nom m’échappe. Je ne peux rien dire, car je n’ai jamais été laissé sur la touche. Même le départ de Tobias n’est pas comparable.

Une main empathique sur l’avant-bras de Chad, je l’écoute me raconter son deuil, son refus de croire qu’il ait pu arriver quelque chose à Mick, ses recherches vaines, la trahison et une colère que je devine, puis l’acceptation de s’être vu joué à trois reprises. Je devine plus que je ne voie ses pupilles à peine plus claires que celles de mon mari, qui m’observent dans l’obscurité. Lorsque Chad reprend parole, je délaisse son avant-bras et vient poser mon postérieur à ses côté pour passer le bras derrière son dos. La description qu’il fait de notre famille fait naître un sourire à moitié orgueilleux, et à demi malin. Toutes les dynamiques de notre union lui sont inconnues. Certaines échappent même à Alice, qui était pourtant constamment à portée de voix jusqu’à notre arrivée ici.  Je sais que je suis trop conciliant, pour un partenaire autant qu’un bêta, par crainte que d’empiéter sur l’autorité de notre leader ne cause une rupture dans notre noyau. Pourtant, je sais que Tobias a le sentiment inverse. Je ne crois pas que nous somme frustrés, ni l’un ni l’autre, de cette situation ubuesque. Prudents serait davantage le terme que j’emploierais.

Ce que nous souhaite l’ami au catogan reste l’une des plus belles preuves d’amitié qui soit envers mon mari. Je fais mine de ne rien lire entre les lignes de cette amitié poussée qu’il vante et me projette dans mon propre passé. Je me contente de lui frictionner l’épaule un moment, en silence.

« Je suis heureux que tu aies trouvé une recette convenable à ton bonheur. Tu le mérites. »

Ce n’est pas mon avis qui découle de mon opinion personnelle, mais du simple fait qu’il n’est pas aisé de se mériter l’estime de Tobias. Moins encore, son amitié.

« J’ai toujours été volage. J’ai été celui qui part en brisant un coeur : j’avais peur de l’engagement et disais que j’étais un esprit libre, un oiseau sauvage qu’on ne peut mettre en cage. J’ai tant vanté mon besoin d’indépendance, que j’ai été le premier surpris par mon comportement quand le virus est débarqué et que tout est parti en couille. J’ai cherché la stabilité. C’était peut-être par une sorte d’instinct lupin, mais j’avais besoin d’un noyau solide. »

Je reprends mon souffle en observant le faîte des arbres qui joue à cache-cache avec les étoiles les plus basses. Certaines de ces choses n’ont jamais été dites auparavant. Certainement pas à Tobias, même s’il ne doit pas être dupe. Pas plus que je n’ai posé de questions sur son passé malgré ses mains martyrisées et son aptitude innée au combat.

« Je suis tombé sur un homme qui en était à ses premières lunes et s’occupait seul de son bébé. Je me suis dit que c’était l’occasion idéale, que si je savais me rendre indispensable, mes chances de survie augmentaient également. Je les ai observés un moment pour m’assurer que l’homme ne serait pas un poids mort. Il m’observait aussi et m’a confronté un soir. J’ai eu de la chance de tomber sur eux. Beaucoup plus que je ne l’ai cru d’abord. Pas que pour partager des ressources ou une couche. Je suis passé de ce type un peu playboy à un père de famille sans même m’en apercevoir. Il aura fallu une fichue épidémie pour que j’accepte d’avoir le droit à l’amour. »

Mon intérêt utilitaire envers Tobias avait rapidement franchi le stade sexuel pour se développer en une complicité et une attirance intellectuelle que je n’ai jamais éprouvée auparavant, ni depuis. Mon alpha est un homme cultivé et à l’humour juste assez déjanté pour moi. Je laisse s’installer un silence qu’une quinte de toux vient interrompre. Ma main presse l’épaule de Chad alors que je le remercie d’un mot qui prend maintes significations et m’excuse vers l’intérieur.

<…>

La nuit a été rude.

- Pappa!

Alice s’est réveillée en panique suite à ses premières règles. J’ai ressorti la trousse de la seconde amie de Tobias et en ai révisé le fonctionnement avec ma princesse. Je l’ai rassuré de mon mieux et nous avons discuté longuement. Je me suis peut-être plus imposé qu’elle ne l’aurait souhaité, mais définitivement moins que son père aurait préféré. Lorsqu’elle a retrouvé le sommeil, ce fut à mon tour de chercher Morphée sans succès. Une crainte me ronge de l’intérieur : que son état qui semblait se stabiliser ne se détériore désormais des suites d’une faiblesse. Son petit corps n’a pas encore l’habitude de ces effusions mensuelles et les conséquences du choc de la perte sanguine m’effraient. Sans Tobias à mes côtés, je ne peux qu’observer les ténèbres de la chambre et attendre l’aube en silence.

J’ai posé un petit-déjeuner et une carafe d’eau sur la table de chevet de notre chambre, ne voulant pas réveiller ma puce. Je lui ai embrassé le front et suis sorti pour aller jouer au garde-malade en ville. J’ai croisé l’éleveur en route. Il ne semble pas avoir bien mieux dormi que moi. Nous nous sommes salués et avons échangé quelques mots, sans plus.

<…>

Je pose ma besace dans la cuisine et monte à la chambre en réajustant ma casquette sur ma tête. Je monte l’escalier en sautant une marche sur deux. J’entends Alice chantonner pour elle-même d’une voix lasse et m’adresse à elle du palier.

« Comment te sens-tu, Alice? Comment a été ta journée? »

Je passe la porte sur les dernières syllabes et voie Chad au chevet de l’enfant. Mon coeur s’emporte, bien que je tente de me raisonner : il n’est certainement venu que lui tenir compagnie, rien de grave.
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MessageSujet: Re: Dans l'attente   Dans l'attente EmptyMar 19 Mar 2024 - 21:37



Dans l’attente
Deuxième cercle

Pat Knezevic

Le silence reprend son droit dans la nuit d’encre. Deux oiseaux nocturnes se répondent dans des hululements qui pourraient sembler macabres, s’ils n’étaient pas simplement représentatifs du bruit de la nuit. Les grillons sont de la partie, mais ils vont bientôt se taire quand la chaleur ambiante aura chuté un peu. En parlant de chaleur, je sens celle qui irradie de Patrick qui s’est assis près de moi pendant mon monologue. A posteriori, j’ai l’impression de m’être apitoyé sur mon sort. Mes joues chauffent de honte. La nuit, précieuse alliée, me cache dans son manteau de jais.

- Je suis heureux que tu aies trouvé une recette convenable à ton bonheur. Tu le mérites.

Une recette convenable ? Ces mots me font sentir encore plus pitoyable. Un jour, Tunkasina m’avait reproché de me calfeutrer dans une mélancolie confortable et de m’embrumer l’âme avec les herbes à fumer. Je ne lui avais rien rétorqué, simplement gardé le silence. Trop las pour entrer dans une colère ridicule, la violence verbale n’est pas dans mon caractère, trop lâche pour reconnaître mes torts.

Tandis que je fais mienne l’idée que le silence va continuer de meubler la soirée, la voix de Patrick perce la nuit avec un aveu surprenant. Pas dans sa nature, je me doutais un peu de ce trait de caractère chez lui, mais dans sa franchise d’admettre qui est celui qui fait souffrir l’autre, le rôle du méchant dans les films romantiques. Me voilà à écouter l’autre version des drames amoureux.

Peur de l’engagement, esprit libre, besoin d’indépendance : les revendications classiques du début du XXIe siècle. Moi d’abord, le reste de l’univers après. Je suis mal placé pour critiquer, n’ai-je pas fait preuve de vanité en construisant cette maison futuriste au milieu de la forêt, si futuriste qu’une fin du monde l’a transformée en bloc de béton inhabitable. Dans le cas de Patrick, l’apocalypse semble lui avoir donné un cœur. Ou un instinct de survie. Les deux assurément, Tobias Rapier aurait tôt fait de lever un pipeauteur. Leur famille est belle et saine.

Avec plaisir, j’écoute l’histoire de leur rencontre. L’instinct de survie était bien sa motivation première, comme le reliquat de l’humanité à avoir survécu au virus. Quoique la présence d’une enfant si jeune ne soit pas un choix judicieux pour marcher en silence pour ne pas attirer les marcheurs. Peut-être misait-il sur la mort précoce d’Alice et devenir la béquille de ce nouvel alpha.

Nécessité fait loi. Patrick n’échappe pas à la règle. Le play-boy se métamorphose en père attentionné. Évoluer ou périr, c’est la loi universelle du monde vivant. L’homme s’adapte à son environnement ou meurt. C’est basiquement binaire.

Une quinte de toux rappelle l’angoisse qui étreint toute la province. Patrick se lève, une pression sur mon épaule, un mot dont je suis incapable de me décider sur le sens réel ou caché et le play-boy devenu papa va s’occuper de sa fille.

Je lève le museau vers les milliards d’étoiles qui trouent le ciel noir. L’atmosphère soulagée des gaz à effet de serre donne l’impression qu’elles vont me tomber dessus. Les grillons se sont tus. Je frissonne, mais pas de froid, pas que.


↑↓↑↓↑↓↑

Je m’étire dans le hamac de Derek. J’ai préféré dormir dehors loin de ce tiers de famille qui lutte contre la maladie. Ian a raté le chant du coq, il dort encore. Réveillé par l’aube et la rosée matinale, je suis allé m’occuper des chevaux sans déjeuner. À mon retour, Patrick était parti en ville et Ian le remplaçait comme garde malade. L’odeur de sang qui m’assaille quand j’entre dans le manoir trouve son explication dans la salle de bain où trempe du linge menstruel souillé. La petite n’est décidément pas gâtée. Je décide de faire des cookies aux éclats de noisettes pour lui remonter le moral.

Peu après midi, le voisin le plus proche de Derek fait tinter la cloche du portail. C’est le paysan chez qui Derek se fournit en farine : l’axe de sa meule à moudre est sorti de son logement. J’y envoie Ian, l’état d’Alice ne me plaît pas pour la laisser sous la seule surveillance de mon filleul.


↑↓↑↓↑↓↑

Alice n’a mangé que la moitié d’un cookie mouillé dans du lait. J’ai laissé tomber mes corvées, me contentant de donner à manger et à boire à la ménagerie du manoir pour me concentrer sur Alice. À l’eau que lui avait apportée son père, j’ai ajouté du miel pour lui apporter un peu d’énergie. Elle a accepté un peu de soupe. Je retourne le cataplasme posé sur sa poitrine et préparé avec ce que m’avait donné Mafdet, puis je reprends les mains de l’enfant entre les miennes. Mes veines noircissent, Alice soupire de soulagement. Ce traitement empirique semble fonctionner, du moins ça la soulage. Sa fièvre se fait moins violente.

Nous éprouvons un grand moment de solitude quand elle me fait comprendre qu’elle doit changer de protection. Elle a mal au ventre. Je récupère le linge souillé qui agresse mon museau de loup, le range avec les précédents qui trempent dans la salle de bain et reviens à son chevet. L’arrivée de ses règles a clairement détérioré son état. Le saignement est abondant. J’ai beau tenter de me souvenir de comment ça s’était passé pour ma sœur, mais je n’ai aucun souvenir à ce sujet. Emy avait géré ça avec notre mère, une affaire où les hommes sont exclus.

Pour passer le temps, je lui ai proposé de chanter tour à tour des chansons qui nous plaisent. Je lui demande de boire une gorgée d’eau sucrée toutes les deux chansons. Je ne suis pas le plus grand des chanteurs, ça la fait rire.


Gênée, Alice n’a pas souhaité que je pose mes mains sur son ventre douloureux. Je puise cette douleur supplémentaire en lui tenant les deux chevilles. Ian est retenu chez le voisin. Ça me cloue dans la chambre d’Alice, mais c’est préférable vu l’état de la jeune fille, pour préserver sa pudeur.

Elle termine un titre des Beatles que je ne suis pas surpris qu’elle connaisse (Hey Jude) quand Patrick surgit sur le seuil de la porte de la chambre. Concentré sur Alice, je ne l’ai pas entendu arriver. L’inquiétude se lit dans son regard. Je hausse vaguement les épaules à sa question muette. Je ne préfère pas expliquer devant Alice ce que j’ai fait. Vivre ses premières règles avec un inconnu n’est pas de tout confort, plus ce virus ou microbe qui la cloue au lit. Je laisse la place au papa en me frottant les mains pour stopper le fourmillement qu’engendre l’aspiration du mal.

- Elle va mieux qu’à midi.

Mais semble moins bien que ce matin quand Patrick est parti travailler.

- Je vais à la cuisine, puis dehors pour…. Bref. Je reste à portée d’oreille.

Je vais pallier à ce qui ne peut pas attendre demain ou un hypothétique retour de Derek. Prendre le mal d’Alice une bonne partie de la journée m’a un peu épuisé. Je comprends mieux la sale mine de Patrick qui n’a pas eu une nuit très reluisante.


↑↓↑↓↑↓↑

Ian est de retour. Il est noir de cambouis. À son récit, je saisis que le paysan a un peu abusé de sa gentillesse. Ian affirme que ça en valait la peine en me montrant un large panier de victuailles.

- Alice ? demande-t-il.
- Pas pire. Son père vient de rentrer.
- L’alpha ?
- Non, Patrick. T’as le museau bouché ?
- Suis vanné.
- Tu peux au moins nourrir la bassecour ? Je commence à peine mes tâches de l’après-midi, j’ai passé tout mon temps au chevet d’Alice.
- T’as dit que son état n’était « pas pire » !
- Ses ennuis féminins qui débarquent ainsi n’aident pas. D’ailleurs à ce sujet, reste discret. ET sors de sa chambre si tu la vois s’agiter des fesses, c’est qu’elle veut se changer.
- Suis pas idiot !
- T’as pas de référence féminine !
- Y a Maf’ !
- Genre elle t’a parlé menstruation !
- Ben oui figure-toi ! Elle m’a même montré une cup !
- Une quoi ?
- Ah ! C’est qui l’ignare ?
- File !


↑↓↑↓↑↓↑

Le front collé sur la cuisse de la vache, je tire sur ses pis. Je crois que je pourrais m’endormir ainsi, assis sur mon tabouret, si mes trapèzes ne m’élançaient pas tant. Patrick n’est pas sorti du manoir. Je suppose qu’Alice lui a raconté sa journée et inquiété son père.

Je rêve d’un bain et d’un lit : ce soir je ne dormirai pas dans le hamac. Mon ventre couine : et faut que je mange. J’ai fini de traire, pourtant je reste assis, le front collé sur la cuisse de la vache. Dormir…


*:
Chad
© Méphi.



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