Heures supplémentaires [pv Shin Kiyomizu]

Le soleil décroissait dans le ciel, plongeant Beacon Hill petit à petit dans la pénombre. Les lampadaires se réveillèrent presque tous à l’unisson, éclairant les rues principales de la ville. Les trottoirs se vidaient peu à peu des passants qui voulaient éviter la nuit. Le froid s’invitait déjà, picotant comme de minuscules morsures la peau des joues et des mains. De quoi rappeler, que l’hiver était là, en approche même si les fêtes furent passées. On pouvait en voir certains se blottir dans leur manteau ou se frotter les mains pour rester encore un peu au chaud jusqu’à arriver à destination. Les quelques véhicules qui circulaient éclairaient eux aussi de leurs phares les routes, apportant une quelconque animation.

Un loup-garou serait moins sensible au froid dit-on. On pourrait le penser, quand on voit à cet instant Ryan remontait la rue comme tant d’autres, les mains dans les poches, mais ne semblant trembler par les frissons hivernaux. Il ne neigeait pas encore, mais le policier en pause souffla une fine vapeur blanche. Cela lui rappelait les saisons froides à Dublin. Peut-être un peu plus pluvieux au pays, voir un rien plus animé, mais il se revoyait dans ces rues dans lesquelles il a grandi. Il arpentait ces rues avant, pour se rendre dans un pub bien sûr. Car quand les saisons froides étaient-là, on se sentait d’âme festive, se réchauffer par la bonne humeur des amis et de l’alcool. O’connell était bien tenter de revivre ça, hélas il n’avait aucune personne avec qui faire la fête, et ce n’était pas son objectif pour ce soir.

Il quitta momentanément la voie principale pour s’engouffrer dans une des ruelles de la ville, en plein cœur de ce qui composait le quartier des affaires. Cela n’avait rien à voir avec New-York. On savait faire des ruelles glauques et inquiétant. Ici, ca restait sympathique et même éclairer se disait Ryan. De que pouvait-on redouter ? Un rapide regard derrière lui, et le loup-garou se demandait aussi, comment une ville aux allures si calme, était au bord de la guerre de gang. Et dire que dans cette histoire, le lycan avait le sentiment d’avoir servit de pion. Il n’a pas pus empêcher un tel désastre se produire, il n’était qu’un spectateur.

Rapidement, l’irlandais arriva devant l’enseigne qu’il cherchait. Sans prendre plus de précaution que cela, il se contenta juste de vérifier l’endroit avec le nom écrit en gros au-dessus de la porte et pénétra, sans se doute que dans quelques instants, sa soir ne sera pas vraiment comme il l’aurait prévu.

Ryan entra donc dans une épicerie. Il n’avait pas besoin de grand-chose, mais les placards se vidaient rapidement, malgré le fait qu’il soit à vivre seul et ayant peu de visite, voir pas du tout chez lui. Il fit quelques signes de la tête pour dire bonjour aux quelques clients présents ici, mais les oublia rapidement quand il commença de suite son exploration des rayons. L’épicerie n’avait rien d’exceptionnel. Il ressemblait à toutes celles qu’on trouvait dans la grande paume, moins charmante qu’en Irlande en plus. Petite, on faisait rapidement le tour, tout en profitant d’un fond sonore qui rendait l’expérience plus supportable.
O’connell attrapa donc un sac et commença sa chasse aux aliments. Il attrapa quelques fois un paquet, une course qu’il examinait. Tantôt il la prenait, autrement il reposait. Une scène basique qui serait ennuyeuse à rencontre et surtout à écrire ! Mais il y avait un petit élément dit perturbateur qui venait mettre un peu de piquant. C’était quand l’irlandais passé près de deux jeunes.

La relation entre Ryan est les adolescents ou jeunes adultes était ambigus. D’un côté, O’connell était un éternel jeune dans sa tête, où il arriverait facilement à sympathiser avec cette engeance. Mais d’un autre côté, il savait de quoi ces derniers étaient capables et il s’en méfiait comme de la peste. D’ailleurs, il trouva étrange leur comportement nerveux. Il se mit même à renifler deux fois avant de grogner derrière ses lèvres. Il sentait que quelque chose se tramait, mais il ne savait pas quoi. En tout cas, ils puaient la transpiration et l’herbes. Un des jeunes remarqua Ryan. Il avait tenté de lui lancer un regard provocateur, mais face à celui, plus meurtrier du garou, il eut un mouvement de recul.

Ryan poursuivit cependant ses affaires, mais ce n’était que de courte durée. Quelqu’un qui voulait sortir, de fit bousculer par un nouvel arrivant, l’obligeant à rentrer de nouveau. A la surprise générale, il dégaina une arme et cria au braquage. Bien orchestré, les deux jeunes joignirent le nouveau « client » menaçant tout le monde. Le sang de l’irlandais tourna plusieurs fois à une vitesse folle dans ses veines. Son cœur était tout excité. Il n’avait qu’une seule envie, bondir sur eux et les neutraliser.
Cela serait faisable. Un petit bond, se servir d’un des gusses comme bouclier, désarmer et neutraliser les deux autres. Il a connu pire comme braqueurs. Ceci dit, il du se faire violence pour ne rien faire. Il y avait le risque bien entendu de faire blesser un otage, mais surtout, mettre en danger son identité secrète, qu’il était un loup-garou. Le mieux serait d’obtempérer.

""Tout le monde mains sur la tête et va s'assoir au fond où je peux voir !"

Ryan regarda tout le monde faire. Si on entendait la panique agitait leur pauvre petit cœur, le garou lui, était effroyablement calme. Il avait un regard confiant, non provocateur. Un des jeunes, voyant que justement l’irlandais tardait à obéir, s’approcha de lui pour pointer son arme sur sa tête, à la manière des gangstas qu’on voyait à la télé. O’connell eut l’envie de rire, mais il fallait se retenir.

"T'es sourd ou idiot ?! Les mains sur la tête et au fond !"

Ryan obéît, avec ce petit sourire narquois sur son visage. Il posa ses mains sur sa tête, laissant tomber son sac au sol et alla rejoindre le groupe qui se constituait. N’étant pas sujet à la panique, O’connell pouvait analyser, étudier ces agresseurs. Qu’on se rassure, Ryan n’était pas un profiler ou un extralucide comme dans mentalist. Jute, qu’il savait observer et écouter son environnement pour le tirer à son avantage. Dites une bêtise qui vous trahit, qui révèle des choses sur vous, et il saura en tirer profit. Pour le moment il ne possédait que peu d’indices. Confiant cependant, il savait que ce ne serait qu’une question de temps, avant d’avoir le dessus sur eux. Déjà on devinait qui était le chef, restait à savoir comment fonctionner son leadership.

La situation était quelque peu tendue on pouvait le dire. Les quelques clients et employés redoutaient pour leur vie et ils ont raison. Certes, deux sur trois des braqueurs ne semblèrent pas dégourdit et peu malin. Mais ils étaient aussi nerveux que tout le monde, ce qui représentait un danger. Car ils deviendraient imprévisibles et pouvaient blesser n’importe qui au moindre faux pas. Quelque chose qui leur fait peur ? On tire. Ryan en avait vue des voleurs et braqueurs de toutes sortes et avec ses capacités de loup, savait quand frapper.

Le policier remarqua qu’il n’était pas le seul à concocter un plan. L’asiatique présent dans la salle, semblait vouloir tenter quelque chose. Le loup-garou fronça les sourcils, se demandant bien ce qu’il préparait. Un petit reniflement suffit à lui confirmer qu’il s’agissait bien d’un être humain. Donc il ne faudra pas s’attendre à une explosion de violence et de pouvoirs magiques. Alors la réflexion de l’irlandais fut qu’il risquait de tout faire louper et mettre tout le monde en danger.
Il fut stoppé dans son élan et remit avec les autres. On évitait les soucies ainsi. Mais le jeune homme n’en resta pas là, il parlait tout bas, parlant d’arts martiaux. C’était un petit peu cliché certainement, mais cela tombait bien. Sans doute que l’asiatique voulait donner quelques coups bien placés pour neutraliser tout le monde, mais ne trouva pas une fenêtre pour exprimer son art. Voilà qui était intéressant, il pourrait bien servir pour leur salut.

Cependant, Ryan tâcha de faire comprendre à son pauvre compagnon, qu’il n’était pas le bon moment de frapper. S’il devait se battre et minimiser les risques, il aura besoin d’une distraction et a, Ryan pouvait la lui offrir. Même pas besoin de se changer, juste besoin de son pouvoir naturel. Pour cela, il fit un petit récapitulatif de leurs preneurs d’otages.

Ils étaient trois, deux jeunes suiveurs et un plus âgé étant visiblement le chef. Plus expérimenté, il a pu orchestrer cette attaque. Si ce n’était pas lui, et bien il avait tout pour tirer ce coup à son avantage au détriment de ses deux complices. "Parfait !" Se disait Ryan. C’était un classique, mais faisable. Le mieux serait de briser la confiance du groupe. Restez à savoir qui avait la confiance la plus faible. Celui qui braquait son arme vers les otages et son potentiel partenaire sauveur, n’arrêtait pas de regarder ses propres complices et était bien nerveux. On entendait le chef murmurait quelque chose à l’autre pendant qu’ils tentaient d’ouvrir la caisse. C’était à peine audible, mais pas pour quelqu’un comme Ryan.

Tout à coup, O’connell se montra nerveux à son tour. Il se mit à barbouiller quelques mots dans sa barbe, à croire qu’il citait une incantation. Celui qui braquait l’asiatique il y a quelques secondes, se tourna vers lui, menaçant de son arme à son tour.

"Qu'est-ce que tu baragouine tain ?! Boucle là !"

Ryan avait le regard fuyant. Même paniqué. C’était comme s’il avait perdu toute assurance en lui, frappé par la folie de la vérité. Il continua, machant ses mots. Le braqueur perdit bien vite patience et le secoua pour l’arrêter et le faire taire. O’connell lâcha juste quelques mots tout juste audibles.

"Il va tous nous tuer..."

Il avait bien dit juste « IL » et non « ILS ». Ca, le gars n’avait pas louper. Ses yeux devinrent vite ronds. Il était visiblement rouge de colère, mais ce n’était pas que ce sentiment qui l’animait il fallait croire. Il y avait quelque chose d’autre, quelque chose qui le fit changer. Pas en bien il ne fallait pas exagérer.

"Qu'est-ce que tu racontes ?! On ne tue personnes si vous êtes calmes !"
"Il… Non… Il veut tuer tout le monde…" Répondit-il à nouveau mais tout bas.
L’agresseur lâcha Ryan et se retourna vers ses complices, visiblement perdu. Deux fois qu’il employait le singulier, deux fois qu’il disait que quelqu’un allait tous les tuer. Le gars n’était pas très malin, mais ces mots plus que simples firent écho dans son esprit. Il fit quelques pas vers ses « amis ». Il était vrai qu’ils parlaient tous bas entre eux, marmonnant parfois de leur côté aussi. Ryan, qui ne semblait pas si dangereux que cela, devait avoir entendu une chose l’ayant bien fait flipper.

"Mais il raconte quoi là ?!"
"T'occupes !" Lui aboya le chef. "Surveilles les on a presque fini !"

Cela n’aida pas le gars à mieux comprendre. Au contraire, l’idée qui se germait dans son esprit, semblait prendre racine, et voyant quels fruits cela risquait de donner, il avait peur d’être témoin du résultat. Là, c’était sa colère qui explosa.

"Te fiches pas de nous ! C’est quoi la fin du plan ?!"

Ryan, qui fut abandonné derrière, le visage déformer par l’effroi, se tourna vers l’asiatique et lui décocha un de ses fameux sombres sourires. Besoin d’une ouverture ? D’une distraction ? Voilà qui était chose faite. Les trois bandits étaient occupés entre eux. Avec assez de discrétion, ils pourront les surprendre et avoir le dessus. Mais il faudra agir très vite. Car soit le chef parvenait à reprendre el contrôle de son larbin et le renvoyé auprès des otages, ou bien cela pouvait vite dégénérer. A cet instant, chaque seconde comptait.

Tout ce qui suivit était digne d’un bon film d’art martiaux. Ryan dégustait des prouesses de l’asiatique. Ce dernier était malin, il avait compris le message de l’irlandais et a saisit sa chance. En peu de tems il mit à terre un des premiers braqueurs. Ryan était resté en arrière profitant du spectacle avec plaisir. Il aimait les films de kung-fu. Petit et surtout adolescent, il appréciait voir de grand maître comme le fameux Bruce-Lee donnait quelques coups a faire exploser les dents, et chercha à l’imité, quitte à renverser par accident quelques meubles et subir le courroux de son père.
Après comme pour n’importe qui, en grandissant on se rendait compte qu’on ne serait jamais un guerrier tigre, un rêve de gosse et on revenait à la triste réalité. Mais le voir en vrai, en direct devant lui, ravivait ces passions enfantines.

Le voyant donc si bien gérer la situation, O’connell se mit à parier qu’il arriverait tout seul à mettre hors d’état de nuire les malfrats. Il n’aurait même pas à bouger le petit doigt et donc prendre le risque de se blesser voir pire. C’était tout bon pour lui. Du moins… C’était ce qu’il croyait. Car à un moment, Manannan Mac Lir* semblait plus intéressé au final de le faire passer dans l’autre monde. Le troisième larron était armé et oui et s’apprêtait à prendre en traitre le héros de la soirée.
Ryan ne serait pas dire ce qu’il s’était passé à cet instant. C’était comme si au montage, on avait coupé un morceau de sa vie pour raison artistique. Mais voilà que l’irlandais prit un grand risque pour lui, en bondissant avec une vitesse extraordinaire sur le tireur, courant le danger de se faire blesser.

Eut-il un bref moment d’empathie pour la vie d’autrui ? Avait-il eu peur que le champion des otages se retrouvent blesser ? Une inspiration héroïque ou au final, avait-il calculer qu’en agissant ainsi, Ryan ne risquait pas grand-chose ? Il ne serait le dire. Dans tous les cas, il avait attrapé le poigné du bandit, pousser pour qu’il tir à côté dans un mur. Ce dernier, regardait avec des yeux surpris le manipulateur le retenir. Les belles paroles sur ce coup ne serviront à rien, alors O’connell usa de sa force pour écraser dans sa patte, le membre.
Le vaurien hurla de douleur directement, lâchant son arme, mélangeant pleure, suppliques et jurons pour que Ryan le libère. Mais le loup-garou n’en fit rien. Il broya le poignet, faisant lâcher quelques larmes, avant de faucher ses jambes avec la sienne en balayant l’air et le mettant à terre. Le voleur tomba ainsi au sol et manqua de s’assommer. Sa tête dû tout de même lui faire mal, car il l’attrapa entre ses mains pour calmer la douleur.

Quant à Ryan, il se pressa d’attraper l’arme au sol et cette fois-ci il menaça les derniers larrons qui au final, furent plus ou moins déjà mis hors d’état de nuire grâce à l’asiatique.

"Maintenant tout le monde se calme. On va gentiment appeler la police et viendront tout remettre en ordre ok d’acc ?"

Les otages pendant ce temps, étaient affolés. Plusieurs avaient criés et d’autres se mirent à pleurer. Mais leurs plaintes n’affectaient pas O’connell, pas ne fois ne se laissa déconcentrer pendant sa manœuvre. D’ailleurs, sa première inquiétude alla envers son complice de ce soir. Faisant un pas ou deux vers sa direction, le policier en couverture lui demanda :

"Ca va pas blesser ?"

Vu son odeur, il était humain. C’était impressionnant. Car Ryan aurait bien imaginé ce dernier être une créature très puissante, ayant l’art du combat dans le sang. Mais qu’il soit juste humain et dépourvu de pouvoir, rendait ses exploits plus incroyables. L’irlandais en était conscient que dans son cas, sans ses pouvoirs, il ne pourrait en faire autant. Cet inconnu avait gagné son respect, ou une bonne partie du moins. Pour revenir aux otages, Ryan finit par accorder son attention.

"Si quelqu’un aurait l’amabilité de prévenir la police, j’en serais reconnaissant."

*Dieu guerrier Irlandais.

L’asiatique semblait aller bien. Ryan leva les épaules pour dire « Tant mieux. » Visiblement, on ne comptait aucun blesser du côté des otages, seulement chez les « méchants ». Bon, ces gens risquaient surtout d’être traumatisé et assez sensible en rentrant chez eux, mais Ryan n’était pas psychologue, l’état mental des gens l’importait peu. Le plus important, se disait-il, fut que tout le monde restait en vie ? Pour le reste, ce n’était pas son job et laissa volontiers aux autres à qui c’était incomber. Son partenaire de sauvetage semblait tout de même sonner, un rien perdu. Il tenta de questionner le loup-garou sur quelque chose, mais ce dernier ne comprenait pas grand-chose. Il leva un sourcil perplexe, et préféra laisser tomber.

Il se dirigea vers le fond où les ex-otages se remettaient de leurs émotions. Certaines tentaient de jouer les bons samaritains en calmant leurs collègues, mais malgré cet Happy End, la tension restait forte. Plusieurs bredouillées au milieu de cris et de pleurs, leur plus grand désir de partir, rentrer chez eux, retrouver leur famille, leur chat et tout autre chose. O’connell se gratta la tête en les fixant, barrant le chemin conduisant à la sortie.

"C'est compréhensible que vous vouliez rentrer chez vous et plus rien ne vous en empêche. Mais le bureau du shérif aura besoin de la déposition d'un max de gens, il vaut mieux les attendre."

Certains comprirent et coopérèrent. D’autres bien sûr, soit sous le coup de la frustration ou de la peur, insistèrent pour s’en aller et le garou leur libéra le passage. "Ce serait drôle tout de même, qu'après cette prise d'otage, ils soient à nouveau retenu captif par un flic juste après." Se disait l’irlandais, gardant bien ses pensées pour lui. D’ailleurs, il y pensait aussi, quand ses collègues arriveront, il devra aussi expliquer ce qu’il s’était passer. Il imaginait bien l’un d’eux lui reprocher de ne pas avoir respecter une soi-disant procédure dont il aurait sans aucun doute oublié. Pourquoi ne s’était-il pas annoncé comme flic ? Pourquoi ne pas les avoir contactés lui ou que savait-il d’autre. Ce ne serait pas la première fois. Ryan était un homme d’instinct, qui adaptait ses approches selon la situation. Mais peu de monde semblait désireux de le comprendre. Peut-être devrait-il lui aussi, au final s’éclipser.

Si fuir était une option à l’étude, il n’eut le temps de prendre une décision. L’asiatique revint vers lui pour à la fois le remercier et se présenter. Voilà qui serait plus simple de le nommer que dire souvent l’asiatique. L’irlandais lui sourit, comme s’il venait d’oublier ce qui venait de se passer ce soir et que tout était normal. Il fallait dire que dans sa situation, une attaque humaine paraissait si insignifiante quand on survivait à des loups-garous.

"Ryan enchanté. C’est moi qui vous remercie, vous êtes le grand héros de ces gens. Ils se souviendront de vos actions pendant longtemps."

Ryan était plutôt resté dans l’ombre. Il a semé le doute dans l’esprit de l’ennemi et n’a frapper qu’à la fin pour prêter main forte. Shin lui, avait fait le plus gros du travail en mettant hors d’état de nuire la bande. L’irlandais jaloux ? Pas du tout, au contraire il était satisfait de voir que tout s’était passer comme il l’avait prévu. Il préférait surtout recevoir la reconnaissance et l’admiration quand il est sur scène. Par contre dans le milieu professionnel, c’était différend. Il trouvait bien plus de plaisir dans l’action et dans ses petits jeux qu’avoir toute l’attention. Ryan était ainsi, un agent protecteur de l’ordre qui était un vrai chaos. Et il pensait que s’il voyait un article parlant de Shin, le grand héros de l’épicerie, il serait heureux de le voir.

"D’ailleurs, c’était impressionnant votre petite démonstration. Un vrai maître des arts martiaux. Où avez-vous apprit à vous battre ainsi ?"

Ryan fut tirer dans un coin par Shin et écouta les confidences de ce derniers. Il lui parla de maître, de leçons au japon, bref tout ce qu’il fallait pour que l’irlandais se voit dans un véritable film d’action. Il était tentant de railler la situation, mais c’était comme vivre un rêve de bosse, et il était donc hors de question de briser l’illusion. De plus, le flic ne sentait pas qu’on le baratinait, ce qui força son admiration. Cependant, il fut un poil tiquer quand il entendait le jeune homme lui expliquer qu’il fallait en user qu’en dernier recours.
Dommage, car le loup-garou se disait bien que s’il maîtrisait un tel talent, il en profiterait. Un peu pour se la péter, mais comme la si bien dit Shin, on ressentait sans nul doute une grande puissance à savoir se battre ainsi. Pouvoir désarmer, neutraliser à main nu, venir à bout de tout un groupe cela faisait fantasmer. Alors, accoupler avec des capacités lycanthropiques, on devait devenir une vraie machine à tuer. O’connell se disait que s’il était détenteur d’un tel savoir, il ne serait plus le loup-garou le plus faible de sa race. Il serait aussi bien dominé son ennemi par la force et l’esprit.

Parlant d’esprit, Shin poursuivit sur ce sujet. Effectivement, il expliqua que le point le plus fort dans son art, c’était la manipulation. Chose dont on fut témoin rien que ce soir, maîtriser par le policier. Il n’allait pas le nier, il savait que s’il respirait toujours aujourd’hui, c’était grâce au pouvoir de son verbe, plus que de ses bras. Entendre cela, devint pour lui une évidence. Il devait en savoir un peu plus, posséder ce pouvoir. Un peu comme le dieu nordique Loki qui découvrait une nouvelle magie. Du côté Irlandais, il préférait se voir plus comme le dieu poète Aoi Mac Ollamain.

Bref, Shin enchaina de suite par une démonstration. Ryan était resté muet jusque-là, avalant chaque information qu’on lui donnait. Il fut surpris par la tentative de son partenaire de sauvetage, mais décida de se laisser faire, histoire d’en apprendre plus en mode cobaye. Effectivement il ressentait quelque chose, mais de très léger. Peut-être que sa constitution lupine le rendait plus résistant à une attaque humaine, ou bien en étant avertis l’effet était moindre. Mais il comprenait l’idée et n’en fut pas dérouter un seul instant.

"C'est fascinant." Répondit Ryan avec un regard remplit d’envie. Il se sentait comme un gosse, à qui on montrait le dernier jouet venant de sortir. "Je comprends pourquoi vous devez effectivement éviter de trop l’utiliser."

Était-il sincère en disant cela ? Oui et non. Non car il sentait que s’il dévoilait déjà ce qu’il avait en tête, Shin fasse machine en arrière et vienne à se méfier, à tort ou à raison. Et oui car l’irlandais pouvait comprendre qu’en usant trop de tromperie, le charme ne fonctionnait plus. Une petite dose comme du poison suffisait à faire beaucoup de dégâts. Le policier désirait en apprendre plus, mais pour une fois, il ne savait qu’elle démarche entreprendre pour arriver à ses fins. Il préféra laissa tomber les paroles mielleuses. Être diplomate, juste un peu, avec une pointe d’honnêteté.

"J’admire votre talent et aurais, bien entendu aimer apprendre votre art. Mais je me doute être trop vieux pour me lancer dans une telle entreprise. Sans doute aurait-il fallu que je me lance à mon plus jeune âge comme vous."

Devenir un maître des arts martiaux devait demander des années d’entrainement et de pratiques. On ne le devenait pas en quelques semaines comme à la télé sans doute. Mais O’connell ne s’interdisait pas de rêver. Il convoitait ce savoir qui le faisait saliver. Il lui serait tellement pratique pour un tas de chose. Déjà pour les raisons citées, se la péter et ne plus paraitre faible physiquement, mais surtout, l’aider à se préparer contre une terrible menace qui plane au-dessus de sa tête et probablement sur la ville. Ryan n’avait pas oublié cette soirée où de jeunes lycans furent massacrés. Il ne pleurait pas sur leur sort, mais avait compris le message. Il trouvait cependant étrange de ne pas avoir eut de nouveaux signes depuis…

Ryan acquiesça sur tout ce que lui racontait l’asiatique. Il comprenait plutôt bien ce que disait Shin, car les concepts qu’il ressortait, était souvent aborder dans ces fameux films d’actions. L’irlandais se doutait que c’était plus large et complexe que ce que voulait montrer le cinéma. Et plus il écoutait son nouvel équipier, plus il avait l’espoir d’atteindre ce savoir qui le faisait tant saliver. La petite phrase « il n’y a pas d’âge pour apprendre » réconfortait toujours. Là, on lui faisait une publicité bien alléchante et un peu plus, il aurait tenté de lui demander de l’enseigner. Mais quand Shin avoua avoir abandonner l’idée d’apprendre aux adultes, le lycanthrope eut une moue de déception. On l’avait bien fait miroiter pour le faire dégringoler et de manière violente.

"Voilà qui est bien dommage alors. J'aurais aimé apprendre deux ou trois secrets. Même prêt à vous payer pour apprendre." Il n’avait pas peur de mettre la main au portefeuille.

C’est alors que les agents du Shérif firent leur entrer. On entendait leur voiture au loin et arrivés en quelques secondes. Très vite, trois ou quatre agents apparurent dans l’épicerie et se partagèrent les tâches. O’connell s’approcha de l’un d’eux, sourire dérangeant au lèvres et mains dans le dos pour discuter avec son collègue. En réalité, le loup-garou devinait déjà la réaction de ses collègues et au lieu d’en grincer des dents, il rigolait intérieurement de ce qu’ils pouvaient se dire. Il n’était pas difficile de deviner qu’il voyait juste. L’agent face à lui semblait agacer en voyant Ryan et tous deux n’échangèrent que quelques mots, avant que l’agent toujours, ne se dirige vers l’homme indiqué d’un mouvement de tête par l’irlandais.

Un agent s’occupait des clients encore présents, deux arrêtaient et menottaient les braqueurs avant d’appeler une nouvelle voiture. Le dernier, celui qui avait échangé avec Ryan, écouta la version de Shin. O’connell se tenait entre eux deux, écoutant le héros de la soirée résumée ce moment épic qui restera dans les mémoires pendant un moment. Inutile de revenir sur ce qu’il disait, car il résuma parfaitement l’histoire. Ryan hocha même la tête satisfaite. Quant à son collègue, il leva un sourcil de suspicions vers Ryan. Il était vrai que cette histoire pouvait paraitre dingue. Mais facilement vérifiable avec la déposition des témoins. Non, l’irlandais se doutait que c’était la partie le concernant qui le perturbait.

"Je peux le confirmer Wyatt. Monsieur Shin c’est comporté comme un vrai héros ce soir. Moi, juste un acolyte du moment."
"Mouais... Je veux bien le croire."

Chaque policier avait sa personnalité, sa façon d’être. Mais c’était amusant de voir qu’aucun n’arrivait à supporter les méthodes de leur collègue irlandais. Sa façon de faire détonnait toujours et attirait la suspicion de ses pairs. On se disait à chaque fois, et même là, que Ryan n’avait pas suivit la moindre procédure et qu’une fois de plus cela sera rapporter au Shérif. Bah ! Tout le monde était encore en vie non ? Les blessés étaient les méchants. Le résultat était satisfaisant. Une fois de plus Ryan était arrivé à ses fins et s’il ne recevait aucuns lauriers, qu’au moins on arrêtait de lui faire des reproches pour avoir encore aider des collègues qui eux, ne se priveraient pas de récoltés la gloire. Et en réalité, il préférait largement que les éloges reviennent à Shin.

"Merci monsieur Shin. Nous prendrons vos coordonnés et vous recontacterons si nous avons besoin de plus de précisions. Ryan ? Je peux te parler en privé ?"

L’irlandais inclina la tête dans une révérence caricaturale pour répondre à son collègue. Oh ! Il savait de quoi ils allaient parler et il se tenait prêt. Wyatt ressemblait un peu à Grayson, mais en version plus méchante. Richard était un collègue amoureux des règles et de la procédure, un peu casse pied, mais tellement bisounours en comparaison de ce Wyatt qui lui, prenait surtout plaisir à corriger ses collègues, se prenant pour le chef. Les quelques fois où leurs chemins se sont croisés, c’était pour faire des critiques. Au départ exaspérer par ce monsieur chef, l’irlandais prenait plaisir à faire perdre ses moyens à son collègue. Et chaque rapport qu’il faisait à, leur chef, était un trophée pour lui. Mais avant d’aller le rejoindre, il se tourna probablement pour une dernière fois, vers le maître des arts-martiaux.

"Sans doute des détails à réglé. Mon chère Shin, j’eus le plaisir de vous avoir rencontrer. Et vous suis très reconnaissant de m’avoir sauvé la vie. Je comprendrais qu’après une telle soirée, vous préféreriez rentrer chez vous et vous changer les idées. J’espère que nous aurons le plaisir d’échanger à nouveau dans ce cas. Sauf si vous préférez m’attendre, ce qui serait fort flatteur, mais je en vous retiens en rien."

Toutes les portes n’étaient pas fermées finalement ! Sans doute que ce Shin, eut connus quelques tristes et difficiles expériences et c’est pour cela qu’il ne semblait si embler d’accueillir un nouvel élève. Après tout, il avait fait comprendre que ce n’était pas si simple, sans doute décourager par le manque de motivation de ses élèves, cela pouvait se comprendre. Mais ce ne sera pas le cas de Ryan. Le loup-garou pouvait être un tas de choses, aussi bonnes que mauvaises, ce n’était pas un menteur. Il savait tenir parole, et quand on lui proposa l’accès à se savoir, cette connaissance du combat qui semblait faite pour lui, il ne comptait pas laisser passer cette chance.

"Tá sé uamhnach!* Vous pouvez compter sur moi, je viendrais le plus tôt possible." Avec le boulot, et sans doute les retombées de l’enquête de ce soir, il risquait d’être un peu pris pendant les quelques jours à venir. Mais vu la perspective qu’on lui offrait, que Shin permettait, tout cela n’avait pas la moindre importance pour lui.

Comme il aurait put s’en douter, son futur professeur se montra modeste. Il refusa le titre de héros sans se montrer hypocrites ou jouer faussement la modestie. "Ah ! Si certains de mes anciens collègues étaient ainsi..." Se disait Ryan, se rappelant de tous ces flics qui, un temps furent au même niveau que lui, et qui ont profiter de son travail pour gravir les échelons et devenir des héros aux yeux de la brigade. Au moins ici à Beacon Hills, il n’avait retrouvé encore ce mauvais comportement chez qui que ce soit.
Voilait-il offrir une quelconque récompense à Shin en agissant ici ? Ou faire détourner les yeux de lui pour rester dans l’ombre et ne pas s’attirer des ennuis ? Peut-être un peu des deux, l’irlandais en tout cas, jugea qu’il devait rectifier le tir.

"Vous voulez rire ! Ces jeunes auraient tué ou blesser quelqu’un quand même. Le moindre pet de travers, ils auraient tiré. Vous avez évité le pire croyez-moi, j’ai honte de n’avoir rien pu faire." Conclua t’il avec une mine de chien battu, pas pour se faire prendre en pitié, mais bien montrer que Shin avait assurer, effaçant complétement son intervention.

Ryan les laissa donc un instant, faisant le tour de la boutique, mains dans le dos comme s’il jetait un œil comme tous ces clients qui venaient juste regarder sans jamais acheter… Sur une scène d’arrestation. Pas de blessés, ni de mort chez les gentils, pourquoi s’affoler ? Et puis, presque tout le monde était parti. Quand il vit Shin à nouveau libre, Ryan revint vers lui, le cœur disposé à discuter encore un peu. Mais l’asiatique exprima son envie de rentrer, ce qui était compréhensible. Après une telle soirée, n’importe qui aimerait retrouver son lit ou son canapé et s’évader devant un Netflix. Ryan accueillit cela, sourire aux lèvres.

"Je comprends, et ne vous retiendrais pas plus longtemps. Je prends seulement quelques secondes en plus pour vous remercier de votre aide pour ce soir. Sans vous, qui sait comment les choses se seraient passés. Reposez-vous donc bien et j’espère à bientôt, nous nous reverrons bientôt à votre dojo. Slán**"

Ainsi, chacun se sépara pour rentrer chez lui. O’connell devait l’avouer, qu’il était aussi exténué et rien ne lui ferait plus que plaisir que de retrouver son lit. Mais il se sentait en même temps tout excité à l’idée de ses nouvelles leçons. C’était comme si tout ce qui s’était passé ce soir fut oublier ou presque. Ces criminels étaient bien stupides et ne méritaient pas son intention. Des petites frappes qu’il aurait put mettre à terre et se débarrasser facilement. Mais… Cela aurait été moins drôle. Il avait vu ce que l’univers avait mit en place pour lui, il avait l’impression de jouer avec le destin, participer à un jeu d’échec où en bougeant les bonnes pièces, faisait venir plus facilement dame fortune.

Oui, cela avait prit du temps, mais Ryan commençait de plus en plus à voir les opportunités de cette ville perdue au fond d’un trou. Il trouva le sommeil non en comptait des moutons et écoutant du Hillarie Duff, mais en réfléchissant à comment il allait employés ses nouvelles opportunités.

*C’est génial
**Au revoir