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 Joue-la comme Wagner [Acte III]

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Jay Knezevic

Jay Knezevic


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MessageSujet: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyJeu 19 Aoû 2021 - 2:36


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

Suite de ces sujets:


L’école a bien changé. Au risque de passer pour un vieux croulant, je me permets de le souligner. Non pas avec dédain ou mépris, ni même par arrogance. C’est tout aussi objectif et factuel que cela pourrait l’être, sans la moindre trace de nostalgie de ma part. C’est du moins la conclusion rapide à laquelle j’en viens en écoutant discourir George et la flotte de gamin qui navigue autour de nous jusqu’à l’établissement scolaire.

George m'a rapidement indiqué où trouver la direction, qui nous a ensuite orientés vers l'enseignante. Il me faut alors faire preuve de diplomatie, de charme et de promesses de discrétion pour que ma présence soit acceptée dans la salle de classe. Alice dans mon giron, je suis retourné dans la cour. J'y ai aperçu du coin de l'œil un alpha auquel je ne me suis pas attardé, mon attention tout entière dirigée sur ma princesse qui était rapidement retournée jouer avec ses nouveaux voisins.  La présence de plusieurs louveteaux m'apporte un sentiment de familiarité apaisant. À l'époque où j'arpentais les cours d'école, nous n’étions que quatre lycans dans la cour de récré : Angelica, Alice, Claude et moi. Au moment où j'ai eu le permis et donc la responsabilité de parfois devoir récupérer les cadets, il s’y trouvait bien plus que seulement Remy, Rosalind et la fratrie d'Angie. Ils formaient presque un petit bataillon, ou un détachement. Ils devaient être entre une dizaine et une quinzaine à jouer parmi les autres enfants qui ne se doutaient de rien.

La maîtresse d'école a demandé à Alice de se présenter à la classe, alors que je m'assois au sol près du pupitre qui lui a été assigné. Si j'ai craint qu'elle ne soit intimidée de parler en public, ma petite fait ça comme une championne. Je l'observe, rayonnant de fierté, parler de Daddy et Pappa, de Cheval et Ragoût, de Monsieur Lapin et du satané chat magique, omettant au dernier moment de mentionner le Game Boy. Elle entonne même le petit air croate que je lui massacre depuis sa plus tendre enfance. Elle répond ensuite aux quelques questions de ses camarades, les tançant parfois comme s'il s’agit d’une bande d’extra-terrestres. Si certaines questions sont effectivement farfelues, "Tu veux faire quoi… Pardon miss Jansson; Que veux-tu faire plus tard?" ne se mérite théoriquement pas un tel regard. Amusé, je félicite néanmoins ma fille d'un clin d'oeil alors qu'elle prend place, incertaine, au pupitre qui lui a été assigné.

La première heure s'est bien déroulée. Il a fallu expliquer à ma princesse qu'il faut lever la main pour répondre ou parler. Malgré un nouveau regard alien, elle a obtempéré. Voilà quelques regards en coin de l'enseignante, que je surprends à traîner un peu longuement dans ma direction. Il n'en faut pas plus pour que je décide de m'amuser. Un sourire suffit à transformer sa légère hésitation en pause empourprée. Quelques sourires plus tard, je tente un clin d'oeil. La pauvre dame en baffouille, et perd même le fil de ses pensées. Je décide alors de ne pas me montrer trop cruel, et me contente ensuite de lui sourire.

La deuxième heure n’a en réalité duré qu'une dizaine de minutes en tout, et alors qu'un cancre demande la même explication pour la septième fois, Alice a levé la main.  J'ai immédiatement déduit que ma petite merveille souhaite aider le pauvre garçon, et l'institutrice pense certainement la même chose, puisqu'elle lui permet de prendre la parole.  
- Je peux aller jouer?
L'idée soulève l'enthousiasme général chez ses camarades.  L'enseignante tente de reprendre le contrôle de sa classe et d'expliquer à ma fille que ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Ma puce nous rétorque alors, avec toute la pertinence du monde :  
- Mais j'ai déjà compris. Je sais ça!
Un regard supplicateur me convainc de m’ingérer et d'expliquer à Alice comment fonctionnent les choses à l’école, pendant que l'institutrice repart sur son explication comme un vieux vinyle rayé. Je ne sais pas si le gamin avait des problèmes d’estime de soi, mais je sens que la petite nouvelle vient peut-être d’en déterrer les prémices.

La journée se poursuit, impassible.  Finalement, l'école n'a pas tellement changé. Je crois que j'avais oublié à quel point c'était barbant, et je réalise que si ce n'était d'Angie, j'aurais certainement décroché assez jeune. Je me serais possiblement débarrassé des études en faisant un cours professionnel, ou quelque chose du genre. J'aimais bien mon boulot de thérapeute, je ne dis pas le contraire. Mais toutes ces études pour n'exercer qu'une décennie avant que tout ne pète ? Ça n'en valait pas la peine. J'aurais dû faire ouvrier : au moins ces connaissances pragmatiques me seraient restées utiles.  Enfin… pas électricien ni éboueur ou plombier. Ils n’ont plus trop la cote en ces temps apocalyptiques.  Maroquinier, ébéniste ou charpentier, par contre, aurait été la panacée.  

L'avant-midi terminé, je me retrouve attablé avec Alice et ses nouveaux "amis". L'enseignante est rapidement venue vérifier que tout se passait bien entre les enfants, et en a profité pour me demander si je préférais "Monsieur Rapier, ou bien…?"
« Patrick », avais-je répondu en faisant mine de ne pas voir clair dans son jeu. Dommage qu’il n’y ait plus de lignes téléphoniques, sinon je suis persuadé qu’elle m’aurait filé son numéro.

Une pause pipi plus tard, et Alice court dans la cour de récré en riant. Une moue navrée au visage, je l'observe. Comment expliquer à Tob qu'elle s'est aussi bien intégrée ? Et rapidement ! Mon pincement au coeur se retrouve instantanément à l'avant-bras, alors que je le ramène contre mon torse en un mouvement réflexe.  
« Hey ! »  Protesté-je vivement, en un grondement bas.
Une fillette de six ou sept ans, mais déjà presque aussi grande que la mienne tient dans sa main les trois poils qu'elle vient de me soustraire.  Un scintillement doré traversa son regard doux alors qu'elle me fixe en souriant calmement. Puis elle disparaît au pas de course, sans avoir dit le moindre mot. Je cherche aussitôt ma prunelle du regard, craignant une diversion élaborée. Elle s'amuse toujours, un peu plus loin. La foule de gamins est impressionnante, je dois bien l’admettre : je n'aurais pas cru qu'il puisse y avoir autant d'élèves ici.  

- Monsieur Rapier? Patrick?
- Pappa?
« Alice! Tout va bien ? » Sursauté-je.
- C'est interdit de ronfler dans la classe, me confie ma fille comme s'il s'agissait d'un secret divin. Un instant plus tard, elle quitte son siège et se cale dans mes bras. Je lance un regard désolé à la maîtresse et pousse ma princesse sur son banc en déposant un bisou sur le front.  
« Je suis désolé miss Jansson », dis-je en tentant de donner un bon exemple à la marmaille rassemblée.
Je me suis endormi quelque part au milieu des exercices de divisions. À en juger par la raideur dans mon cou, ma tête a basculé vers l'avant plutôt que de s'appuyer contre le mur. L'enseignante m'interroge, un sourire amusé aux lèvres. Il n’est plus question de mathématiques.
« Pardon ? » Demandé-je.
- De quel type de forêt s'agit-il?
Je n'en sais fichtre rien.  Le manuel qu'elle tient est loin, l'image petite, et mon intérêt pour la géographie - ou la foresterie - inexistant.  Je dois néanmoins montrer l'exemple : exposer qu'il n'y a aucun mal à admettre ses limites ou son ignorance ; qu'il ne sert à rien d'être insolent ou  paniqué, et encore moins d'être agressivement sur la défensive.  J'ouvre bientôt une bouche encore un peu pâteuse.

« Une forêt d'arbres, je suppose. »

C'est raté pour le bon modèle. La marmaille rit plus que de raison. L'institutrice, malgré un instant de surprise, ne semble pas se laisser déstabiliser pour si peu. Loin d’être dépitée, elle reprend, l'oeil brillant et la voix plus haute que le tumulte.  
Ceci,  les enfants, est un exemple de réponse qui vous fera échouer votre examen. Quelle est la bonne réponse ?
Une fillette la clame en levant la main, sans attendre son tour, et la leçon se poursuit dans toute sa platitude. Les leçons s'enchaînent sans que je ne sombre encore dans le sommeil. Comme quoi les miracles sont possibles ! À la fin des classes, je constate que je n'ai pas perdu mes vieux réflexes alors que je suis le premier à sortir de la pièce, Alice accrochée à mon bras. Elle me signale que nous devons attendre ses nouveaux copains, alors que je nous dirige déjà au lieu de rendez-vous que m'a indiqué notre voisin temporaire ce matin.  

Ce n'est pas George, mais une voisine qui m'accompagne sur le chemin du retour. Elle m'explique qu'ils vont récupérer les enfants à tour de rôle, pour éviter de tous se déplacer en même temps pour rien.  Nous n'avons pas vraiment le temps de discuter en dehors de cela : je sers à nouveau de canasson officiel pour la petite troupe. Surtout, ils se racontent leurs journée et Alice se montre particulièrement pipelette. Elle me raconte - du moins j'imagine, mais elle pourrait aussi parler dans le vide vu comment elle ne cherche même pas à établir un contact visuel - sa journée comme si je n'y avais pas participé, et se répète sans perdre de sa ferveur. Parfois, elle mentionne les cours "d'épée" que Tobias doit encore lui donner ce soir.  Lorsque les quelques kilomètres séparant l'école de notre logis temporaire s'essoufflent, je soupire d'aise et dis au revoir au voisinage.  
« Tu vas pouvoir raconter ta journée à Daddy, ma puce. » L’encouragé-je d’un sourire. C’est lâche, mais c’est au tour de Tobias de gérer cette facette hyperactive de la petite que je découvre aujourd’hui.

Ça piaffe et ça hennit derrière la bâtisse. Daddy attendra visiblement : il faut d'abord dire bonjour aux bêtes. Ma princesse me tire par le poignet. Quelques pas plus tard, je me libère de son emprise pour boucher mes oreilles lorsqu'elle émet un hurlement strident.  
- Chevaaaaaal!
Je comprends son angoisse quand je voie moi aussi que l'équidé qui accompagne Ragoût n'est pas l'alezan. Je pose un genou au sol.  
« Alice, s'il te plait ma puce, mes oreilles. »
Son cri de détresse se meut en pleurs hoquetant. Je prends ma princesse contre moi et lui caresse les cheveux. Je devine que Tobias a pu échanger sa monture pour une autre, le temps que la fécondation se fasse.
« Cheval va revenir, ne t'inquiète pas. »
Tob sort à ce moment. Je devine la panique qui a dû lui prendre aux tripes en entendant le cri de sa progéniture. Il nous rejoint et vient compléter le noeud qu'est notre étreinte. Alors qu'il nous résume les aventures de Cheval, une odeur pique mon nez. Il a bu ? Je fronce les sourcils, incrédule que mon mari ait pu gaspiller une telle valeur marchande. Alice se remet de ses émotions en reniflant.
- Comment il s'appelle?
Nous sommes informés que c'est une elle sans nom. La petite semble sidérée que la jument puisse ne pas avoir de nom. Je décide donc de ménager ses émotions un peu.  
« On l'appellera Madame Cheval, si tu veux.  Ou Princesse, comme toi », suggéré-je.
Je profite que Alice réfléchisse pour passer ma tête au-dessus d'elle et embrasser mon alpha. Le noyau d'affection se détend rapidement et nous nous relevons.
« Comment a été ta journée, mon canari? Nous avons été sages à l’école, n’est-ce pas Alice ? »
Si Tob pense que j’ai oublié sa taquinerie de ce matin !
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Dernière édition par Jay Knezevic le Dim 3 Oct 2021 - 19:21, édité 1 fois
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyMer 25 Aoû 2021 - 12:21



Joue-la comme Wagner acte lll
Feat : Pat

Il a su se reprendre sans trop de difficulté après ce qui semble avoir été une phase d'euphorie inquiétante. C'est avec quelques livres sous le bras qu'il a finalement quitté son ancien appartement et repris cette route qui le mène à un logis qui n'est plus si temporaire qu'il paraissait l'être la veille. Le loup fulmine toujours intérieurement, furieux de devoir modifier des plans qu'il n'avait même pas prit la peine de réellement établir. Même si ce monsieur Hale affirme le contraire, il n'a d'autres choix que de devoir laisser une part de sa destinée entre les mains de cet inconnu qui a défaut d'être aimable a su lui offrir une tasse de thé. Un réconfort non-négligeable. La saveur du thé proposé par l'alpha n'avait rien de comparable avec ces sachets vieux de dix ans que Tobias chaparde lors de ses virées dans d'anciens centres commerciaux vides de vie mais pas dénués de marcheurs.

Cheval est en mauvais état, principalement à cause de la carrure de son propriétaire et des traitements qui lui sont infligés au quotidien. Et il faut bien l'admettre, les trésors enfouis dans les sacoches trimbalées par les Rapier n'ont que peu de valeur pour un homme qui semble avoir su s'accommoder de cette fin du monde éternelle. Hale paraît en effet être bien installé, tel un roi qui vivrait loin des tracas du bas peuple. Si la veille le gouverneur avait paru plus risible qu'autre chose aux yeux de l'ancien professeur, ce n'est en rien le cas de l'éleveur de chevaux. La ferme de l'homme est vaste. La nourriture ne doit pas manquer à sa table. Au trot, juché sur sa monture temporaire et traînant Ragoût derrière lui, Tobias finit par retrouver cette rue qui héberge sa famille depuis la veille. Le voisin, ce Georges avec lequel Pat a prit le temps de sympathiser le salue. Puis note bien vite le changement de monture de l'alpha.

-C'est marrant ça ! C'est plus le même que tantôt.

Tout en forçant sur son faciès l'apparition d'un sourire qu'il espère toutefois être avenant l'ancien chasseur fixe son voisin. Ses lèvres prennent machinalement le pli de la mesquinerie lorsque son regard sombre glisse sur la vieille salopette en jean de l'homme.

-On appelle ceci un imprévu.
-Ah je me doute bien. Patrick m'a dit que vous n'alliez pas rester longtemps. Il sait pour le cheval ?

Tobias sent son sourire s'agrandir au fil des mots que prononce Georges. Pat lui en voudrait certainement s'il apprenait qu'il a rabroué cet homme qui paraît amical. Ne sachant comment se tirer de ce mauvais pas sans se montrer impoli, le britannique conserve donc un silence parfait qui une fois de plus se révèle être un allié de choix. Généralement les gens cessent de parler lorsqu'ils ne trouvent aucune réponse.

Les secondes s'égrènent alors. Jusqu'à ce que la voix de l'imprudent se fasse à nouveau entendre.

-Si vous arrêtez de parler ça veut dire que j'ai raison ?
-Non. Au revoir Georges.

Tobias se laisse choir au sol en usant d'une gestuelle dotée d'une certaine grâce. En prononçant à voix haute le prénom de son tout nouveau voisin il n'a pu s'empêcher de songer à son frère. Georges doit être mort depuis des années, c'est ce que l'ancien professeur espère en tout cas. Que son ainé n'ait eu à vivre cette parodie d'existence que leur impose ce virus dont personne ne connaît réellement la source. L'alpha amorce un geste de la main, une salutation amicale qu'il destine à cet homme dont il pense l'esprit léger. Puis traverse la rue avec ses montures pour retrouver sa nouvelle demeure.

[...]

Il entend Alice, puis Patrick. Sourit inconsciemment avant de lever la tête. Sa fille et son conjoint sont de retour et bien vite l'alpha dissimule la surprise qu'il réserve pour celle qui est la prunelle de ses yeux. Il a finit par dégoter un vieux manuel de tricot. Les fouilles dans leur demeure provisoire n'avaient rien donné, il s'est donc permit d'aller à la rencontre du voisinage. C'est finalement une certaine madame Willers qui l'a aidé et a bien voulu lui prêter ce foutu manuel de tricot dont il va avoir besoin s'il veut parvenir à retrouver la gestuelle aiguisée dont faisait usage sa mère lorsqu'elle se mettait à tricoter. Une fois son présent pour sa fille dissimulé sous une couverture, l'alpha se dresse prêt à aller rejoindre les siens. Il presse le pas lorsque la détresse de sa petite lui parvient. Nombreuses sont les fois où leurs montures sont devenues leurs repas. Alice est émotive comme peut l'être tout enfant de son âge. Mine figée dans une angoisse certaine Tobias sort de la maison, arrivant au pas de course près de sa fille.

Il s'agenouille pour se mettre au même niveau que la petite blonde qui peine à retenir de lourds sanglots, l'englobe de ses bras pour la serrer contre lui. Alice a cessé de hurler et se contente à présent de renifler bruyamment tout contre le torse de son père. C'est une main habitée par la douceur qui cajole les longs cheveux blonds. Tobias susurre quelques explications avant de dérober un baiser à son bêta.

-Cheval a un sabot fissuré. Selon l'éleveur ce serait moi le fautif. Enfin ma carrure. Il souffre mais ira bientôt mieux. Je pense monsieur Hale compétent.

Alice demande à connaître le nom de cette jument qui va faire partie de leur vie durant quelques semaines. La réponse de Tobias semble ne pas plaire à cette petite qui aime nommer l'important.

-Elle n'en a pas. Juste un numéro.

Tobias s'il était seul ne se donnerait pas la peine de nommer cette bête. Il a lui même mit plus d'une semaine à trouver un prénom à Alice lorsque cette dernière est entrée dans sa vie. Il avait jugé, sottement cela va de soi, qu'en gardant ce bébé loin de toute humanisation il ne risquerait pas de s'y attacher. Si parfois la mémoire du britannique lui fait défaut, si bien souvent il peine à se remémorer ce qui était les clefs d'une vie qu'il a bien du mal à considérer comme ayant été la sienne, il n'a cependant rien oublié de ces premiers instants passés avec celle qui allait devenir sa fille. Une paternité qui lui est tombée dessus sans qu'il ne puisse réellement comprendre ce qui était en train de lui arriver. Alice et Pat cogitent et machinalement Tobias cherche lui aussi.

-Minette ? Ce serait amusant. Tu pourrais peut être même lui apprendre à miauler.
-Daddy ce n'est pas un chat.
-Je sais bien. C'était de l'humour...  

Et Tobias vient de faire un bide monumental. Le sujet le plus important de cette journée se fait alors une place naturelle dans la discussion. Pat affirme sa sagesse, preuve que les recommandations de l'anglais ont été religieusement suivies.

-Papa a dormi à l'école.
-Pas si sage que ça dans ce cas.


Tobias amusé offre un clin d'œil à son compagnon.

-Et il a mal répondu à la question de l'institutrice.

L'ancien chasseur fixe son amant, le regard rieur il se retient de laisser son hilarité exploser librement. Le ton dont vient d'user Alice montre que cette faute a dû être spectaculaire. Sans attarder ses pensées sur ce coude qui vient de s'enfoncer dans ses côtes l'anglais se penche pour attraper sa fille. Il dépose un doux baiser sur la joue de son enfant qui tente d'échapper à cette marque d'affection. Sans doute se juge t-elle soudainement trop grande pour mériter un tel traitement. Cette idée ne prend pas racine dans l'esprit du loup qui bien vite comprend qu'une seule journée à l'école ne saurait avoir changé sa fille à ce point.

-Demain c'est moi qui vient avec toi. On aurait peut être dû faire ça dès le début. J'ai eu l'impression de me faire embobiner par monsieur Hale. Nous allons devoir rester plus longtemps que prévu.

Pat hausse un sourcil soucieux. Cette situation est inédite et jamais ils n'ont eu a rester plus de deux semaines dans une colonie. Beacon Hills demeure toutefois un lieu particulier, un endroit où réside une part du passé de l'ancien professeur. Tobias s'explique.

-Nous n'avons rien à offrir à ce monsieur Hale. Il vit comme un roi. Un drôle de roi qui s'est construit un enclot dans l'enclot. Les chaleurs sont prévues dans un mois et demi, notre seule solution pour partir avant cette date serait de mettre les voiles avec la jument.

Tobias a eu le temps d'y songer alors qu'il attendait le retour des siens. Ce n'est pas la plus honnête des manières d'agir, mais tenir des promesses faites à un parfait inconnu est un luxe. Certes ils n'ont aucun projet qui les attend à l'extérieur, sinon celui de garder la vie sauve et de préserver au mieux Alice de ce nouveau monde qui veut leur peau. Mais ce mode de vie n'est pourtant pas sans avantage. En vivant en décalage d'un monde où les survivants se regroupent ils conservent une liberté qui n'a pas de prix.  

© Fiche par Mafdet Mahes




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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyDim 3 Oct 2021 - 19:58


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

Je fronce les sourcils à l’annonce de Tobias. Les maux qu’il nomment en suggèrent d’autres. Probablement des douleurs aux jambes et au dos. Cela est, du moins, la conclusion évidente à laquelle le thérapeute que je suis parviens rapidement. Puis, il y a ce nom qui semble vouloir titiller ma mémoire. Je chasse ce doute pour taquiner mon britannique.

« J’aime bien ta carrure, moi. Mon gros canari. »

Alice nous rassure sur le poids de ses pères, et insiste que nous ne somes pas gros. Elle poursuit ensuite sur les choses sérieuses : nommer cette pauvre jument sans nom. Si j’approuve d’un grand signe de tête à la suggestion féline de mon mari, Alice se montre moins conciliante. Je souris à celui qui se hasarde trop rarement à l’humour et poursuit avec quelques suggestions. Je réfute l’usage de Gameboy pour nommer la pauvre créature : d’une part car cela serait d’assumer son identité de genre, mais surtout parce que notre fille ne devrait pas savoir ce qu’est cette chose. Il vaut mieux éviter d’attirer l’attention là-dessus. Peut-être par vengeance, Alice me dénie Anonyme sous prétexte qu’il ne s’agit pas d’un baudet. Je me demande vaguement si je suis désormais à cet âge exécré où je ne fais que des jeux de mots douteux. Des Dad jokes, comme on accusait mon père d’en faire.

« Pourquoi pas chocolatine ? » offris-je en dernier recours. Alice ne contredit pas, mais n’accepte pas non plus : elle aura besoin de temps pour délibérer. Au moins, cela correspond à la robe de la pouliche. Si je m’impatiente, je risque de la nommer licorne et cela se terminera ainsi.

Nos imaginations épuisées, je détourne le sujet sur la journée de mon mari, et alors que notre princesse cafte mes errances oniriques, Tob me gratifie d’un clin d’oeil. Lui, au moins, semble apprécier mes compétences de trublion indiscipliné. Son air moqueur ne lui mérite pas moins un bourrage de mon coude dans les côtes. Tobias hausse notre fille dans ses bras. Elle se débat comme un chaton face à un bain alors qu’il lui colle un bisou au visage et lui promet de l’accompagner à ma place le lendemain. Pendant que nous discutons, à l’abri des oreilles indiscrètes, le vague brouhaha du quartier parvient à ma fine ouïe. Il semblerait que nous aurons à nous habituer quelques temps à tout ce remue-ménage, et à la vie en voisinage, loin de notre solitude à trois.

Combien de temps est plus longtemps que prévu? Je n’ai pas réellement besoin de prononcer la question. Mon expression faciale, et la complicité de notre couple, s’en charge à ma place. La répétition du nom de cet escroc à cheval ne fait que conforter mon impression de l’avoir déjà entendu. Suffisamment familier pour que je me demande si nous nous sommes rencontrés, tout en ayant la certitude de ne pas avoir croisé son chemin : je n’avais jamais entendu parler de Beacon Hills avant de tomber sur Tobias. Ce personnage que je m’imagine facilement en Jean-sans-Terres ne me dit rien qui vaille : on n’embobine pas mon mari si facilement, pas plus qu’on ne l’impressionne avec aisance.

Je songe à la dernière remarque de Tob. Ce serait certainement une option qui nous avantagerait : remplacer un bolide défectueux par le nouveau modèle. Partir avant de risquer de prendre de mauvaises habitudes, ou pire : de créer des attaches à Alice. Toutefois, cela implique également de perdre cette cité comme havre lors de nos pérégrinations, ou comme comptoir de commerce. Au vu de l’état de notre accueil et de l’économie apparemment florissante de la province, je ne suis pas certain que ce serait réellement une grande perte pour notre meute. Et puis, il ne faut pas oublier de tenir compte de l’émotivité de celle qui rompt le silence.

- Et Cheval ?

« Nous ne sommes pas des voleurs, Princesse. Daddy n’était pas sérieux. »

Il est clair que Alice ne voudra pas abandonner son ami à quatre jambes. J’échange un regard avec Tobias pour lui signifier que nous pourrons toujours venir avec un nouveau plan. Il ne m’est pas impossible d’aller réquisitionner Cheval au moindre claquement de doigt de mon géant, et de partir sur les entrefaits.

« Dans ce cas, j’irai aider à reconstruire leur muret », répondis-je à Tobias, en concluant de cette manière l’interlude concernant la durée de notre séjour. Il n’est pas toujours mal venu de montrer patte blanche pour se prémunir de bonnes faveurs et de clémence à notre égard. « Cela devrait satisfaire le gouv… »

Tobias et moi nous figeons simultanément, tournant la tête en direction de l’avant de la maison. «… verneur. »

Touts à notre conversation, il semblerait que nous n’ayons pas entendu la clameur de nos voisins temporaires se rapprocher de notre logis, mais les quelques coups frappés à la porte d’entrée ne nous échappent pas. Pas plus qu’à Alice, qui se glisse hors des bras de son père et saute agilement au sol. Nous la suivons alors qu’elle court vers l’avant de la maison. Une odeur délectable chatouille mes narines avant même que j’aie tourné le coin. Une tarte à la rhubarbe se trouve dans les mains d’une jeune femme dont la grossesse doit la précéder d’un bon quart d’heure lors de son arrivée dans une pièce. Je ne reconnais ni l’homme qui l’accompagne un bambin dans les bras, ni les enfants qui les entourent comme un essaim butinant entre eux, d’une part, et deux autres couples vaguement familiers. Le plus distant est composé de George, qui nous envoie sa main libre, et celle qui doit être sa conjointe. Le dernier est constitué de cette dame qui m’a rejoint à l’école et d’un autre homme. Je remarque que tous ont les mains occupées de divers plats. George nous hèle.

Interpellés, nous rejoignons nos voisins. Alors que le quinquagénaire dont mon mari n’a rien à envier nous explique qu’ils ont décidé de faire un repas partagé pour nous souhaiter la bienvenue. Je hausse un sourcil et range ma main dans celle de mon alpha, me doutant que cela ne risque pas de lui plaire. Nous aimons notre liberté; ne rien devoir à personne ni se faire imposer quoi que ce soit. L’absence d’une tonne de gens, également. Enfin, cela vaut surtout pour lui, mais il m’influence certainement. Enfin, c’est très discourtois de s’inviter ainsi chez des gens sans s’annoncer. Je leur souris poliment et prend mon ton le plus mielleux.

« Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de vous recevoir. »

La dame de l’école me dit qu’ils venaient nous chercher pour aller chez madame Willers. Il s’agit apparemment de l’habitante du dernier foyer du microcosme où nous nous sommes échoués. Je n’ai pas besoin de tirer Tobias pour suivre la petite troupe : Alice qui leur enjoint le pas est une motivation suffisante. Les discussions fusent, informelles. Je réponds à quelques questions et laisse nos hôtes nous guider vers celle qui nous reçoit. Une longue table est installée, un rôti trônant au centre. Je ne peux m’empêcher de repenser aux banquets de cette bande dessinée dont Remy raffolait. Un truc avec un petit blond et un grand roux. Je retire ma casquette alors que nous prenons place à la table, forcés à siéger en son centre. Je capte un échange entre la femme enceinte et l’épouse de George, qui indiquent que madame Willers a offert de s’occuper des enfants pendant la réunion. C’est Alice qui demande de quelle réunion il s’agit. Je lui murmure à l’oreille :

« Ma princesse, c’est impoli de se mêlé des conversations des autres. »

Madame Willers envoie valser mon autorité parentale d’un revers de main et indique que le gouverneur à inviter d’urgence les citoyens à participer à une réunion pour traiter des contrecoups de l’attaque de la horde. Un silence lourd plombe soudainement l’ambiance. George trahit son propre malaise en raclant sa gorge et c’est finalement un autre convive qui explique : il sera aussi question de l’avenir des orphelins. Je remarque que personne n’ose nous demander de nous occuper de leur marmaille, ni nous inviter à les accompagner à ladite réunion. La conversation reprend, les enfants l’alimentant de noms alors qu’ils dressent le portrait des élèves qui étaient absents à l’école. J’en déduis aux réactions des parents que quelques-uns sont effectivement des orphelins, alors que d’autres avaient simplement congé.

Un nom remet l’inconfort autour de la tablée : Suzannah. On semble douter davantage encore de ce qui pourrait advenir de cette fillette. Le jeune père nous explique qu’elle est comme nous. Si cela peut être favorable pour avoir une aide efficace, elle n’a que cinq ans et la plupart des gens ne savent pas gérer les crises d’un louveteau. Je me contente d’un « Ah » et m’enfonce dans mon silence en prenant une nouvelle bouchée de patates. J’espère simplement qu’ils ne penseront pas intelligent de donner à Alice l’idée ridicule d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Je crains que Tobias ne saurais lui dire non. Ma main glisse sur sa cuisse, sans que je ne lui échange un regard. Cela n'est pas dans mes habitudes de jouer à l'autruche ainsi, mais je sais quand me taire et laisser mon alpha parler.
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyJeu 7 Oct 2021 - 16:05



Joue-la comme Wagner acte lll
Feat : Pat

La dernière possibilité énoncée par l'ancien professeur va à l'encontre de tout les principes dont il a fait démonstration plus tôt dans la journée devant l'éleveur de chevaux. Prit de court Tobias n'avais pas songé à d'autres choix que celui qu'il s'est senti forcé de faire. Sa monture n'aurait sans doute pas tenu jusqu'à leur prochaine escale et maîtriser un nouvel animal aurait demandé du temps. Un temps souvent trop précieux et cela même aux yeux de ceux qui ont décidé de vivre en décalage et loin des nouvelles conventions sociales qui rythment ce monde qui n'en finit pas de mourir. Perdre du temps, c'est surtout prendre le risque de perdre la vie. L'alpha ne veut s'imaginer continuer à traverser cette existence moribonde sans les siens à ses côtés. Sa santé mentale qui a déjà montré des signes de faiblesse par le passé ne tiendrait pas le coup.

Les deux hommes gambergent, chérissent un silence qui pousse naturellement à la réflexion. Alice incapable de rester muette plus longtemps fait à nouveau entendre le son de sa voix.

-Et Cheval ?

Tobias ouvre la bouche, prêt à répondre à son enfant qu'il est inutile de s'attacher à une bête qui finira dans leurs assiettes. Prit de vitesse par son conjoint, il se tait avant d'avoir pu prononcer ces tristes mais pas moins lucides paroles. Pat se montre diplomate. Nez pincé l'anglais laisse alors l'agitation redescendre, heureux de savoir que son compagnon ne lui tient pas rigueur de ces imprévus qui viennent chambouler des plans qu'ils n'avaient pas encore vraiment eu le temps d'établir. Le regard sombre de celui qui fut bourreau avant de changer de camp croise celui de son amant. L'absence de dires de la part du géant britannique suffit à donner l'assentiment de ce dernier. Patrick fait mention de projets à court terme qui risquent de devenir leur quotidien durant ces prochaines semaines.

L'esprit lourd Tobias ne peut s'empêcher de craindre que son passé ne ressurgisse dans cette ville qu'il a abandonné dix ans plus tôt. Son bonheur qui lui semblait solide jusqu'à maintenant ne lui paraît à présent ne tenir que par un fil. Il suffirait d'une mauvaise rencontre, d'un élan de curiosité de la part de Patrick pour que ce tableau idyllique qu'ils forment aux yeux de l'alpha ne devienne catastrophique. L'abruti à poils roux qui leur a servi de geôlier est une preuve qu'ici on se souvient encore de Tobias et qu'il n'a pas laissé une belle image dans les esprits de ceux qui furent ses concitoyens.  

Un murmure signe de vie devenu brouhaha fait se dresser l'ancien chasseur. Ils ne sont plus seuls et attirent malgré eux la curiosité de ce voisinage venu aux nouvelles. Quelques coups timides contre la porte se font entendre. Alice saute des bras de son père et file tel un éclair pour rejoindre leurs visiteurs. Les deux loups suivent leur fille que Tobias ne peut s'empêcher de juger comme étant trop enthousiaste. Il n'apprécie guère les manières de ces gens mais une fragrance régressive et sucrée le fait bien vite changer d'avis au sujet de ces inconnus. Une tarte, un délice dont il ne s'est pas repu depuis ce qui lui paraît être des siècles. D'autres odeurs se mêlent à celle de l'aguicheuse rhubarbe et l'anglais doit se faire violence pour ne pas évoquer à voix haute cette joie que fait naître en lui l'idée de pouvoir manger un bon repas.

Si le petit déjeuner avait à lui seul des airs d'extraordinaire, le repas qui approche se fait déjà plus prometteur encore. Une foule les attend, les mains chargées de victuailles. Tobias hoche la tête en guise de salutation puis comme à son habitude laisse son conjoint prendre les devants. Main de Pat serrée dans une des siennes, l'alpha ne pipe mot. On ne leur laisse pas vraiment le choix et cela suffit à ravir le britannique bienheureux de pouvoir échapper aux rations habituelles. Leur stock de victuailles a prit du plomb dans l'aile depuis leur dernier arrêt dans un centre commercial dévasté. Silencieux, l'anglais traîne son amant près de lui, suivant sereinement ce troupeau de voisins venu leur souhaiter la bienvenue.

-J'ai faim. Assez pour ne pas avoir envie de mordre les bavards. Et madame Willers a l'air... tolérable.

Regard surpris de la part de Patrick qui découvre ainsi que son compagnon a déjà prit la peine de rencontrer cette femme d'un certain âge. Tobias manque de perdre son latin, son français ainsi que son anglais à la vue d'un rôti qui trône au centre d'un banquet. Sans prononcer le moindre mot, le loup prend place près de son unique soutien en cet instant. En effet Alice paraît avoir oublié l'existence de ses deux parents et leur voisine temporaire vient de piétiner l'autorité parentale de Patrick. Pat qui ôte sa casquette tandis que l'anglais tente de faire entrer la moitié du rôti dans son assiette. Tobias esquive les légumes verts avant de plonger sur le jus de viande, laissant les grandes personnes parler d'orphelins et d'adoption. Personne n'a prit la peine de les convier à la réunion dont il est question et cela suffit à satisfaire celui qui se plaît loin de son prochain.

Un nom revient à maintes reprises. Une jeune louve désormais livrée à elle même que personne ne semble être en capacité d'accueillir. L'homme au bambin explique sans détour que la nature de l'enfant pose problème. À cinq ans les inconvénients de la lycanthropie de la demoiselle surpassent tout les avantages qui pourraient y être liés.

Pat ouvre la bouche pour ne rien dire, Tobias observe d'un air soucieux la verdure qui a atterrit dans son assiette suite à un étrange maléfice et en fait don à sa voisine qui risque de perdre les eaux à tout moment. Jusqu'à présent muet, l'alpha sent que le moment de faire entendre le son de sa voix est venu lorsque la main de son amant se pose sur sa cuisse. Avant que des idées folles n'aient pu se frayer un chemin dans l'esprit d'Alice, avant que l'on puisse mentionner à voix haute la possibilité que les nouveaux venus s'infligent ce fardeau, l'anglais vide sa bouche et énonce l'évidence.

-On ne la prendra pas en charge.

La voix rauque de l'anglais retentit et fait taire les conversations. Tout les regards se tournent vers lui, la pression qu'impose la main de Pat sur sa cuisse se raffermit. Il faut dire que c'est la première fois que le loup prononce un mot depuis qu'ils ont prit place autour de cette tablée. Les convives se jaugent et c'est alors un nouveau combat qui se lance. Qui aura l'audace de reprendre la parole après cette brève intervention de celui qui n'a jamais perdu l'accent si caractéristique des natifs du Royaume-uni.

-Personne ne vous a rien demandé Tobias.
-Personne ne comptait le faire ?
-Mais papa ce serait gentil de prendre la petite fille avec nous.
-Alice, silence. C'est une affaire de grandes personnes.

Cette fois madame Willers n'a pas l'audace de couper le père de la fillette. Si Pat est devenu muet suite aux injonctions de sa nouvelle voisine, Tobias ne se montrera pas aussi conciliant. L'alpha baisse les yeux pour croiser le regard de celui qui partage sa vie depuis une décennie à présent. Patrick est encore jeune, plus que Tobias ne l'était lorsqu'il a adopté Alice. Peut être que son bêta se sent prêt à renouveler l'expérience de la paternité, un choix dangereux lorsque l'on prend pleine conscience du monde dans lequel ils évoluent. Dans cette ville les gens sont protégés de tout, ne savent rien des troubles qui agitent le monde extérieur à leur belle prison dorée.  

-Nous n'avons rien à offrir à une enfant si jeune. Je ne suis pas un loup de naissance, je ne saurais l'aider de la manière appropriée et je refuse que cette tâche revienne entièrement à Patrick. Dehors elle mourrait et nous ferait périr par la même occasion.

Ces aveux énoncent une réalité. Nul besoin d'être devin pour comprendre que leur vie qui n'est pas toujours rose serait des plus risquées pour une enfant qui n'a connu que le sédentarisme. La horde des marcheurs et les dégâts commits par cette dernière montre que les gens qui sont restés dans cette colonie n'étaient pas prêts à subir un assaut. Des morts par dizaines, des infectés que l'on a certainement dû abattre pour le bien du plus grand nombre. Tobias n'a nul besoin de les avoir vu de ses propres yeux pour s'assurer de leur existence. Cette ville qui fut la sienne n'était pas préparée et ses habitants doivent apprendre à en payer le prix.

Du coin de l'œil, il perçoit Alice qui s'agite. Sa princesse l'observe en arborant de grands yeux azurs larmoyants. Le loup cède généralement aux désirs de sa fille. C'est cette conviction qui indique à la petite blondinette que son avis sera prit en compte.

-Daddy... Ce serait gentil de... Moi je serais contente.

Le tonnerre se fait entendre, les convives sursautent, surpris lorsque le poing serré de l'anglais cogne la table avec violence. Dans un fracas de vaisselle maltraitée certaines plaintes se font entendre. Un grondement sourd et profond suffit à ramener en ce lieu un silence parfait.

-J'ai dit non ! Je ne laisserais pas un de tes caprices vous prendre à moi. Suis-je clair ?

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyDim 10 Oct 2021 - 18:42


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

Comme trop souvent, je dois régulièrement transvider des légumes dans l’assiette de mon conjoint. Ils s’en évadent presque aussitôt, mais je ne perds pas espoir qu’il se lance à en goûter quelques-uns. Ou en avale par mégarde. Dans l’intimité de notre famille, je le harangue davantage : à son âge, c’est dangereux pour son coeur et, tout le reste. Ce n’est toutefois pas le temps, devant tous ces convives, de faire des chichis. C’était du moins mon intention, jusqu’à ce que le sujet s’en retourne d’une louve orpheline. Cela n’est toujours pas inévitable, au moment où mon mari se prononce et tranche. Nous sommes visiblement d’accord, et je me contente de confirmer mon support à sa décision d’un hochement de tête, la bouche pleine de brocolis. Je sens la tablée se crisper et ma main sur la jambe de mon partenaire suit le mouvement.

On rétorque au bout d’un moment que personne ne comptait rien nous demander. J’en conclus que nos voisins du mois – cette durée interminable! - sont lucides et réalisent que nous confier l’enfant revient à l’exiler du seul territoire qu’elle ait connu. Un sourire narquois apparaît à mes lèvres lorsque mon chéri doute des intentions de ceux qui nous invitent à leur table. Je réponds tout de même à Tob sans sarcasme.

« Ce serait normal qu’ils préfèrent demander à des gens du coin. Tel que ton ami Chad, ou l’éleveur de chevaux. » Je doute sincèrement qu’il s’agisse des deux seuls loup-garous en ville, mais m’abstient de le mentionner.

Je sens la conversation désamorcée et libère ma main pour couper un cube de rôti dans mon assiette. C’était une mauvaise lecture, qui ne tenait pas compte de la pugnacité de notre fille. Je répond au même moment que mon alpha.
« Cela n’est pas une question de gentillesse. Daddy a raison. »

Mon ton encore calme s’est probablement perdu sous l’énervement qui point chez Tob. La fatigue, les frustrations de cette colonie étrange et de ses habitants excentriques n’y sont certainement pas pour rien. Si je le comprends, je ne tente pas moins de l’apaiser en caressant du bout des doigts sa cuisse. J’aurais peut-être dû taire la mention du Hale. Je surprend son regard à vouloir fouiller le mien, et devine qu’il veut simplement y trouver le soutien de sa meute.

Je ne m’étais jamais imaginé avec un enfant. Non pas parce que j’en avais peur ou que je ne les aimais pas. À en juger de la façon dont je me débrouillais avec Rosa et Remy, il n’y avait aucun doute que j’étais suffisamment doué avec les gamins. Cela ne correspondait simplement pas au mode de vie de Jonah, alors il n’avait jamais désiré être père. Certainement pas dans un monde où c’était si compliqué. Enfin, quand Alice m’est tombée dans les bras, sans complexité, et le monde de Jonah éteint derrière moi, je l’ai accueillie sans hésiter. Cela ne veut pas dire que je courrai après un second enfant si je peux éviter un tel tour du destin. Si je commence à vieillir, pour un humain, ma nature lupine me garderait aussi suffisamment en forme pour repartir de zéro, mais cela n’est pas ma volonté. Sans compter que Tobias n’a pas bénéficier de cette sénescence ralentie durant les premières décennies de sa vie.

Mon britannique taciturne reprend la parole, davantage pour convaincre les adultes présents que notre fille, qui n’en perd pas moins le moindre mot. Je ne montre pas que je suis touché devant la tentative de mon alpha de me préserver de devoir gérer seul une louvette, alors que j’ai su gérer mon demi-frère et ma demi-sœur, certes au sein d’une grande meute, ainsi qu’un récent alpha au tempérament parfois difficile. Ce n’est toutefois pas le moment de le taquiner à ce sujet, et je me contente de lui envoyer un regard pétillant de malice.

La voix de Tobias n’a pas besoin d’être étranglée, ni même de trembler ou de flétrir d’une quelconque façon que ce soit pour que je sache l’émotion qui naît à la fin de sa tirade. Nous partageons ce même pire cauchemar, cette crainte ultime de perdre notre noyau familial. Si nous passons souvent pour diverses choses, des sauvages aux bandits de grands chemins, cela ne fait que prouver que personne n’a prit le temps, en une décennie, de chercher à voir briller l’humanité qui nous anime. Je mastique silencieusement, profitant du confort de ce cercle restreint. Cocon d’habitants au sein d’un nid confortable de survivants. J’ignore notre fille qui semble désormais assise sur un nid de fourmi, et devine qu’elle tente d’user de sa tactique de séduction numéro vingt-sept, le regard de chiot malheureux. J’entends déjà Tob changer d’avis et revenir sur ses paroles à peine prononcées. Comme si elle craignait que sa tactique soit insuffisante, notre princesse rouvre la bouche et s’égosille, plantant ce que je devine être le dernier clou dans le cercueil de son statut d’enfant unique.

Comment aie-je pu me tromper autant ? Je sursaute dans le même geste que le voisinage entier lorsque le poing de mon doux compagnon s’abat d’énervement sur la table.  Cette fois, ce ne sont pas des larmes de Pierrot qui perlent aux yeux de notre ange, mais le barrage des trois gorge qui veut céder. Alice trépigne encore, davantage peut-être.

« Alice Rapier, ça suffit. »

Confuse, elle nous regarde tour à tour, cherchant visiblement comment faire plier l’un de ses pères, sachant qu’il emportera l’autre dans sa chute. Des mots indistincts, à peine plus clairs que des gémissements traversent ses lèvres. Son attitude trahi la notre à son égard : peu habituée aux refus, autant qu’aux punitions, nos hôtes doivent se douter que notre blondinette n’a jamais subi notre violence. Je pose mes couverts d’un geste délicat et me débarbouille rapidement avec ce que je devine servir de serviette de table. Je me lève et laisse ma main sur l’épaule de mon alpha, pour lui indiquer que je gérerai la crise et qu’il n’a pas à se lever également. Mon regard planté dans les iris bleutés de ma fille, je lui envoie un ordre.

« Suis-moi, miss. On va laisser Daddy avec les grandes personnes. »
- J’ai pas eu de tarte ! commence-t-elle à chigner.
« Il faut être sage pour en mériter. Daddy nous dira si elle est bonne, on rentre. »

Vu ma performance à l’école, il va de soi que cet argument me sied autant qu’à ma fille. Je tente de me satisfaire du fumet délectable du dessert, et de me convaincre que les barbarers de Beacon Hills sont certainement du genre à ne pas éplucher leur rhubarbe avant de l’ajouter à la tarte. Évidemment, la réelle cheffe de notre meute ne respecte pas mon autorité parentale. Je dois donc contourner la table et prendre notre désobéissante enfant dans mes bras afin qu’elle m’accompagne. D’une main, je bloque les poings qui me martèlent, et je pivote pour m’assurer que ses pieds ne heurte rien ni personne. Au seuil de la cour, je force un sourire en me retournant vers les gens présents.

« Je vous remercie de votre hospitalité et de votre accueil. Désolé pour cette scène, Alice n’est pas habituée à la vie en société. »

Je ne suis pas persuadé que laisser Tobias seul avec des inconnus soit la meilleure approche, mais les victuailles devraient adoucir ces présences. Du moins, c’est ce que j’espère. Ma seule certitude est qu’il est préférable de le séparer de celle qui a hérité de certains aspects de son caractère. Les cris d’Alice se meuvent rapidement en sanglots muets. Je sais qu’elle est réellement froissée, et cela me désole de devoir faire preuve d’autant de sévérité, mais il en va du bien-être de mon amant. Je libère ses mains, maintenant que ses pieds ont cessé de marteler mes côtes. Elle commence à être grande et encombrante, à défaut de lourde. Je tente de lui caresser les cheveux, mais elle me le refuse d’un geste d’esquive. Je devine son déchirement entre la tentation de se blottir pour chercher du réconfort et de bouder, pour me punir.

J’entre dans cet endroit qui nous héberge, et dépose mon fardeau. Je commence à fouiller dans nos sacoches en gardant un œil proverbial sur ma princesse adorée. Elle me lance qu’elle nous déteste et je m’efforce de ne pas paraître chambouler par cette attaque émotionnelle que je sais aussi mensongère que motivée par une passion qu’elle ne parvient pas à contrôler. Je prends un instant pour fermer les yeux, car je ne veux pas hausser le ton, et après une profonde inspiration, je rétorque.

« Daddy et moi t’aimerons toujours plus que tout au monde. »
- Pourquoi vous êtes méchants, alors ?
« Nous ne sommes pas méchants. Cela n’était pas le moment approprié pour avoir cette conversation ensemble. On ne peut pas tout dire devant des étrangers, ma puce. »
- Si! C’est méchant de laisser Suzannah sans famille !
« Tu sais, Suzannah est un être humain, pas une poupée que l’on peut prendre avec soi sans se poser de questions. Si on la recueillait, cela nous donnerait beaucoup plus de responsabilité. Il faudra subvenir à ses besoins, mais pas que. Imagine si Daddy et moi n’étions plus là, demain, et qu’on t’envoyait vivre avec des gens que tu n’as jamais rencontrés. Tu trouverais ça difficile, n’est-ce pas? »
Je m’accroupis et l’attire vers moi pour éviter de lui créer du désarroi, et colle sa tête contre mon torse.
« Nous n’irons nulle part sans toi. Jamais. Par contre, les enfants qui ont grandi ici ne sont pas habitués à vivre comme nous. C’est un choc supplémentaire qu’on ne peut pas leur imposer. Tu comprends? »
Malgré la défiance dans son regard, je sais bien qu’elle saisit mes paroles. Entêtée comme seuls les trois Rapiers savent l’être, elle ne risque pas de l’admettre immédiatement. Alice se défait de mon étreinte et je retourne à mes recherches. Elle m’observe, curieuse. Je lui donne quelques fruits légèrement meurtries. Elle croque le premier avec empressement, et s’étonne lorsqu’elle me voit déposer un bâton de tabac sur la table, bien visible de la porte.

- Tu n’aimes pas quand Daddy fume !
« C’est vrai, mais je n’ai pas aimé le voir se fâcher non plus. Ça lui fera du bien. Sais-tu ce qui lui ferais encore plus du bien ? »
- Du chocolat ?
Je souris. Cette option est pas mal, mais nos réserves sont minces. Il y a une autre friandise calmante que je lui réserve et qui est entièrement renouvelable. Quand la petite dormira.
« Mieux encore serait que tu lui demandes pardon, d’accord ? »
Alice grommelle et je lui appuie sur le nez en lâchant un petit onomatopée.
« Tu vas mieux? Vas chercher tes épées pour qu’on essaie de comprendre comment ça fonctionne. »
- Mais c’est Daddy qui m’a promit qu’il me montrerait.
« Je n’ai pas le droit d’essayer, moi aussi? »

Avec un peu de chance, l’un de nous deux ne se débrouillera pas trop mal avec ces petits bâtons pointus. Je sens que je vais être bien embêter de les tenir sans m’encombrer les mains.
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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyMar 19 Oct 2021 - 11:47



Joue-la comme Wagner acte lll
Feat : Pat

Les larmes qui sont sur le point de faire leur apparition sur le doux visage d'Alice ne sont plus celles d'un crocodile. C'est soulagé que Tobias entend son compagnon prendre la suite des opérations en main. Leur fille les fixe, cherche du soutien, celui qui saura laisser apparaître une brèche dans les murailles de ses défenses. Cette enfant habituellement facile sait manœuvrer pour pousser ses pères à agir à sa guise. Il lui suffirait d'en avoir un dans son camp pour que cela pousse le second à changer son fusil d'épaule. Ses atouts ont un potentiel si grand qui lui ont permit d'obtenir bien des faveurs par le passé, c'est sans doute pour cela qu'aujourd'hui la fillette se montre si choquée après avoir franchit une limite dont elle ignorait l'existence.

La colère vibre encore dans la gorge de celui qui durant des années a fait couler le sang des loups. La vie, farceuse, s'est jouée de Tobias il y a à présent dix ans. Le forçant a changer de vie, à se faire un autre pour ne pas perdre ce qu'il avait de plus précieux. Sa fille qui le fixe à présent en balbutiant des mots que même les sens aiguisés de ses papas ne peuvent percevoir de manière claire. Tobias ferme les yeux un bref instant tandis que Patrick se lève pour se diriger vers celle qui n'a pas dit son dernier mot. La main de son compagnon qui s'attarde sur son épaule arrache un soupir de gratitude à l'alpha.

Alice ne tarde pas avant de se rebeller, négocie, hurle et finalement se débat avec force en saisissant qu'aujourd'hui son avis ne sera pas loi. Pat porte leur fille tout en bloquant les mains et les jambes de la sauvageonne qui fait en cet instant démonstration de tout ce que ses manières ont de moins louable. Tobias darde son homme d'un sourire maladroit, le remerciant pour ce qu'il est en train de faire. Alice a le cœur sur la main et pour elle accueillir une jeune louve n'est rien de plus qu'un geste altruiste et remplit d'un amour sans bornes. L'innocence de la fillette empêche cette dernière de bien situer qu'agir de cette façon apporterait également un lot d'ennuis considérables aux siens.

Leur douce humaine miniature se retrouve ainsi révoltée car que les priorités des adultes qui régissent sa vie ne sont pas semblables aux siennes. Tobias souffle, il perçoit encore tout des cris de sa fille. Des sanglots qui enfin se tarissent pour ne laisser que respiration saccadée derrière eux. Autour de la table nul ne pipe mot depuis que se sont faites entendre les dernières salutations de Patrick. L'anglais baisse les yeux sur son assiette, l'appétit coupé. Certes il compte finir son souper car la nourriture n'est pas en abondance, mais le plaisir de partager un bon repas même si cela incluait la présence d'inconnus n'est plus là.

-Nous sommes navrés. Alice le sera également dans quelques heures lorsque le remords aura pu percer et prendre le dessus sur la frustration.

La jeune femme qui lui tient lieu de voisine opine du chef, un sourire tant timide que compatissant effleurant les lèvres de la demoiselle. George ouvre la bouche pour faire entendre le son de sa voix. Si Tobias est peu loquace il semblerait que le naturel avenant de Patrick ait su le faire entrer dans les bonnes grâces de celui qui paraît être un homme simple.

-Les choses vont bien se passer ?
-Oui, Patrick est une perle. Habituellement je vois le fait qu'Alice ait su conserver son innocence comme une chance.. Mais un peu plus de lucidité de sa part nous aurait évité à tous les deux de finir par emprunter le chemin de la colère. Demain tout ira mieux.

C'est une affirmation. Même s'il n'est pas devin, Tobias a apprit à se montrer optimiste. Ce loup qui aurait pu le répugner est devenu son allié, une autre facette de la pièce cabossée qu'il était déjà. Une face brillante tandis que l'autre demeure patinée par le sang et les sombres souvenirs. Madame Willers se saisit de la tarte pour en trancher deux larges parts qu'elle met par la suite de côté. Le repas reprend et étrangement on respecte le fait que le nouveau voisin soit un taiseux de nature. Les plats se vident et sont remplacés par des tasses d'une infusion brûlante. On mentionne que ces plantes viennent du jardin de simples d'une femme qui vit un peu plus loin dans la rue.

Une vieille fille aux manières un peu pincées voir même précieuses selon l'homme au bambin. Une description qui n'est pas si éloignée de celle que l'on pourrait donner en mentionnant celui qui se contente de vider son amère tasse d'eau chaude. Un breuvage qui n'a rien de comparable avec le thé que lui a offert l'éleveur de chevaux plus tôt dans la journée.

Les discussions reprennent sans que jamais le britannique ne songe à y prendre part. Dans cette ville il ne connaît plus personne hormis Chad. Alors quand arrive ce moment fatidique durant lequel ses nouveaux voisins se mettent à énumérer les noms de ceux qui ont perdu la vie suite à l'arrivée de la horde, l'ancien chasseur dissimule sa profonde indifférence derrière un mur de froideur. Jasmine n'est plus depuis des années. La tatoueuse était partie en Angleterre fêter la nouvelle année en famille et Tobias ne se fait guère d'illusions sur le sort qu'a dû être celui de ses proches. Le parrain d'Alice qu'il considérait comme son meilleur ami, son allié pour faire face aux vicissitudes de la vie, a mit les voiles avec sa fiancée quelques jours avant que Tobias ne suive cette même voie. Jamais l'anglais n'a songé à pister celui qu'il considère depuis comme un traitre, même si certaines rumeurs le poussent à croire que son ancien ami ne serait pas mort.

C'est pourtant ce qu'il dit à Alice depuis qu'elle a l'âge de quémander des informations au sujet de cette personne qui lui a offert sa médaille de baptême. Il fut mon ami. C'est là ce que son père lui répond car il est plus simple de faire croire à cette enfant que le monde est mort. Qu'il ne reste rien d'une vie passée dont elle n'a pu conserver le moindre souvenir.

Tobias se lève, prêt à rejoindre les siens. Il espère que les larmes de sa fille se sont taries, que Pat n'a pas eu à trop souffrir de cette crise d'humeur de leur enfant.

-Tobias, mon cher, n'oubliez pas les parts de tartes. Je pensais aussi vous demander un service.
-Madame Willers je doute de...
-J'ai songé à un arrangement qui nous conviendrait à tout les deux. Mon mari est mort il y a presque huit ans et j'ai besoin d'un homme fort pour m'aider dans quelques travaux.

L'anglais fait glisser son regard sur les autres convives qui sont encore attablés. Georges, l'homme au bébé dont il n'a su songer à apprendre le nom, puis cet autre dont le visage se pare d'une élégante moustache... Il semblerait que le voisinage compte suffisamment d'hommes pour que cette dame d'un certain âge n'ait pas besoin de l'aide des nouveaux venus.

[...]

Le présent, ce dédommagement pour ce service qui n'a pas encore été rendu, caquète. La boule de plumes s'est oubliée sur la chemise du loup qui la tient sous son bras tout en tachant de ne pas briser le volatile. Une nouvelle venue chez les Rapier qui devrait plaire à Alice. Une source de nourriture comme une autre aux yeux de l'alpha. Dans sa seconde main se trouve un plat en verre qui contient parts de tartes, légumes et restes de pain. Madame Willers les a à la bonne, il semblerait que la comédie de la courtoisie soit donc parvenue à faire son petit effet. Un liquide chaud s'étale sur la chemise du loup qui retient avec difficulté un grognement sourd. La porte s'ouvre avant qu'il n'ait pu demander de l'aide.

-Daddy !

Alice se fige un bref instant en voyant le volatile toujours tenu par son père. La gamine qui lui tendait les bras mire à présent avec insistance l'animal au bord de la panique. Pat ne perd pas temps avant de poser la question, la seule qui ait une vraie importance en cet instant. Mais qui est cette boule de plumes rousses et que fait elle dans ce lieu qui durant deux mois va d'une certaine manière être leur maison ?

-C'est une avance. Je vais aider Madame Willers en réparant sa toiture.

L'alpha ne sait rien du métier de couvreur mais Georges l'a rassuré. Rien n'est réellement compliqué dans le fait de clouer des tuiles et des panneaux de bois sur le toit d'une maison. En tout cas c'est là la version que lui a donnée l'homme qui semble être un bien meilleur bricoleur que le loup. Patrick relâche ses aiguilles à tricoter couvertes par plus de nœuds que de mailles, enjambe ce qui fut une pelote de laine pour rejoindre son compagnon et le délester de ses victuailles.

Justine termine quant à elle entre les mains d'Alice pour le plus grand bonheur de Tobias qui ne cherche pas à dissimuler son soulagement d'être enfin débarrassé de l'animal. La poule caquète, partageant visiblement le point de vue du loup.

Alice se love contre son père, murmurant des mots que le britannique souhaitait entendre à son retour mais dont il n'aurait osé demander qu'ils soient prononcés. Dans le drame qui s'est produit aujourd'hui ils ont tout deux leur part de responsabilité.

-Pardon Daddy... Je ne voulais pas te faire crier.

Une des mains de l'alpha glisse dans la chevelure d'or de l'enfant. Il casse sa grande carcasse en deux pour déposer un baiser sur le front de son effrontée.

-Je t'aime. Je ne voulais pas crier. Mais parfois je dois dire non, pour ton bien. File donc montrer la maison à Justine.
-Justine ?
-Oui. Car un jour ou l'autre elle passera à la casserole. C'est une blague de grands, je te l'expliquerais dans quelques années.

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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyMar 16 Nov 2021 - 4:10


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

Fichtre! Palsambleu! Bigre! Sapristi! Sacrebleu!  J’aurais bien dû laisser à Tobias cette tâche avilissante. Il n’aura pas fallu cinq minutes avant que l’intérêt d’Alice ne s’éteigne et qu’elle s’installe au sol pour jouer. J’ai alors à peine entamé le geste, peut-être même l’idée seulement, de déposer les brindilles du démon qu’elle m’a piqué l’orgueil, sachant très bien où appuyer pour que cela fasse mal et qu’elle obtienne l’effet escompté.

« Bien sûr ma puce, que j’en suis capable. »

L’index violacé par la strangulation qu’il subit, je peste une fois de plus lorsque le fil rompt à nouveau. Alice souligne que je suis chanceux que Daddy ne m’entende pas. Pourtant, je n’ai utilisé que de jurons euphémiques et décidément pas de la liste noire, valant des réprimandes. Certes, cela ne signifie pas que Tobias approuverait d’un tel emportement de son bêta favori. Je soupire en décroisant les jambes, et me penche sur le fil pour nouer les deux parties séparées. On croirait presque en un chapelet, au point où cela en est. Je sens que j’aurai les poignets touts courbaturés demain, et si j’y étais un peu plus sensible, des ecchymoses arboreraient déjà mes avant-bras, à force de me taper et piquer les avant-bras avec ces aiguilles beaucoup trop longues pour mon goût.

« Tu crois qu’un petit bisou me redonnerait un peu de patience ? »

Je jurerais qu’elle a regardé par la fenêtre avant de s’approcher pour m’embrasser. Ma fille profite évidemment de ma position assise pour déposer ses lèvres sur un endroit autrement inaccessible : mon crâne chauve. Je quémande avec amusement une bise sur la joue, et elle proteste comme d’habitude. C’est finalement Monsieur Lapin qui s’y colle. Je reprends le manuel et tente à nouveau d’entortiller mes doigts du fil selon la manière indiquée. Ni les mots ni les images ne me semblent établir quelque chose de clair. Soit, je coupe le sang dans l’un des doigts autour duquel la fibre s’enroule, ou se drape comme le dirait l’auteure, soit le filin ne tient pas en place et retombe au moindre mouvement. Alice s’installe à mes côtés, et bien que je me décale pour lui faire un peu de place, elle se retrouve à demi sur l’accoudoir et à demi dans le vide. Je glisse donc ma cuisse sous son corps frêle pour lui donner de l’équilibre.

« Tu y comprends quelque chose, Choupette ? »

Nous tentons un peu plus longtemps, et j’abandonne enfin de m’entortiller les doigts. Je tire et enroule les fils sur l’aiguille de ma main libre, avec une efficacité tout à fait inexistante. Je ne parviens à rien de réellement bon : un filet de nœuds qui semblent plus effrayés l’un par l’autre que solidaires. Force m’est de constater que je n’ai pas ce talent naturel. Il me faudra bien abdiquer, et espérer que Tobias y sera plus chanceux. Ou doué. Surtout doué. Parlant du loup, je relève le museau en entendant des caquètements dehors qui dissimulent le rythme de marche de mon partenaire. Mes narines se contractent lorsque son parfum me parvient, et cela semble être le signal qu’attendait la petite pour s’élancer à la porte. Elle se tiraille un instant avec la poignée de porte avant d’arriver à ouvrir le panneau pour son père. Chacun ses combats, me dis-je. Une odeur d’acide urique pénètre la chaumière, enterrant la douceur du sucre, et je m’efforce de ne pas grimacer. L’état du vêtement de Tobias me laisse deviner la cause de l’odeur. Mon regard remonte lentement pour croiser celui de mon conjoint. Pendant que mon cerveau calcule les informations qui s’enchaînent et les mets en relation, je me lève en repoussant de côté mon tricot sans cérémonie.

« Tob, qu’est-ce ? Que fait-elle ici ? »

La réponse de mon aîné va droit au but, à son habitude. Je ne prends pas la peine de demander ce qui nous vaut ces parts de victuailles et de desserts. C’est plutôt évident, et il faudra dans ce cas remercier nos voisins d’une manière ou d’une autre. Pas que la vieille Willers, comme il s’agissait d’un repas collaboratif. J’observe la volaille changer de main, et me montre discret lorsque la proclamation des excuses se métamorphose en réconciliation.

Alice me lance un regard interrogateur, espérant probablement que je lui explique le nom de son amie rouquine. Je hausse les épaules et hausse une main à plat au-dessus de ma tête pour mimer que je ne suis toujours pas assez grand. Ou vieux. Ou britannique.  Il arrive parfois que je ne comprenne pas les références de mon Anglais, et c’est généralement en raison d’un décalage culturel ou générationnel, bien qu’il ait davantage l’âge d’être mon frère que mon père. Je pose une règle avant que notre enfant ne file, poulette sous le bras, et que naisse une drôle d’idée dans sa tête.

« Elle reste dehors. On lui fera une jolie cabane. »

Je vais à mon tour saluer Tobias. Du bout du nez, je caresse le généreux membre qui lui barre le visage. La proximité de notre étreinte me permet de l’interroger suite à notre baiser, en ayant la certitude de ne pas être entendu. De toute manière, Alice est trop occupée à raconter la maison à Justine.

« Ça va ? » Pas de canari, ni d’autre niaiserie : c’est bien la preuve que je suis sérieux. Rapidement rassuré, je promets mon aide pour réparer le toit de la Willers. Une étincelle dans le regard, je ne sais m’empêcher d’ajouter : « Je ne voudrais pas que tu te casses le bassin. »

Je me dérobe pour ramasser Monsieur Lapin au sol, abandonné pour un jouet plus intéressant, et lance un sourire mutin au géant flegmatique. Alice revient, jurant de s’en être tenue aux pièces où nous avons convenu de nous circonscrire. Je la félicite et dépose un bisou revanchard sur son crâne, puis nous sortons. Justine se retrouve dans l’enclos des chevaux, qui l’observent d’un œil méfiant. Alice insiste pour que sa nouvelle bête de compagnie ne dorme pas à la belle étoile, et nous récupérons donc quelques morceaux de bois pour lui construire un abri aussi temporaire que chambranlant, dans un coin.

- Est-ce que c’est l’heure de l’entraînement?

J’échange un regard avec Tobias. Parmi les heureuses surprises que le destin m’a faites en mettant ces deux-là sur ma route, il se trouvait certes l’occasion de ravoir une meute, et une famille, mais surtout les qualités qui me plaisent chez Tobias et font écho aux miennes, comme son intelligence ou sa culture. Il y a également les intérêts que nous partageons, et dont l’un des plus surprenant a d’abord été, je dois l’admettre, d’apprendre qu’il était – ou avait été – également adepte des arts martiaux mixtes. Nous avions longtemps hésité avant de nous résigner à devoir transférer nos connaissances à notre perle. Il fallait qu’elle puisse se défendre, et pas seulement des cohortes de morts-vivants.

« C’est plutôt l’heure de dormir. Demain, nous serons mieux reposés et nous pourrons reprendre un rythme plus régulier. Tu dis bonne nuit à Justine? »

Cela laissera également le temps aux adultes de discuter des nombreuses choses qui se sont produites aujourd’hui et qui méritent nos attentions. Un récapitulatif, d’abord, puis une courte discussion pour que Tobias prenne les décisions appropriées. J’apprécie sa façon de mener la meute en tenant compte de nos avis autant que de nos besoins, plutôt qu’en tyran. C’est pourquoi je ne le conteste que très rarement, si même cela est déjà arrivé. Je réserve le traitement lubrique de son moral pour la fin, lorsque notre fille aura atteint le sommeil profond, ou à peu près.

Une fois Alice bordée, nous passons dans la pièce adjacente. La porte ouverte nous permet de conserver un œil sur notre princesse, alors que je lance la discussion.
« Un mois et demi ? Est-ce que tu crois que c’est raisonnable ? » Pour ma part, je n’en sais rien. Nous nageons dans l’inconnu, avec une gamine qui grandit et change continuellement. Et puis, il y a la question sous-jacente. « Vaut-il mieux qu’Alice chevauche avec moi sur Ragoût, ou t’es-tu entendu avec l’éleveur pour lui procurer un poulain? »

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyJeu 25 Nov 2021 - 12:54



Joue-la comme Wagner acte lll
Feat : Pat

Pat prend soin d'établir une règle au sujet du logis de la nouvelle arrivante avant que d'étranges idées n'aient le temps de se frayer un chemin dans l'esprit juvénile de celle qui cajole sa nouvelle amie. Justine caquète, vraisemblablement plus à l'aise dans les bras d'Alice que dans ceux du père de cette dernière. L'enfant ne les écoute déjà plus et part montrer au gallinacé leur lieu de vie. Leur princesse prend ses aises dans cette demeure, bien plus vite que l'alpha ne l'aurait souhaité. Celle dont les souvenirs ne sont rien d'autres que ceux d'une personne n'ayant connu qu'une vie de nomade prend trop rapidement goût à ce sédentarisme soudain qui n'est pas fait pour plaire à celui qui s'est construit une vision toute particulière de la liberté au fil des années. Le loup est bien vite arraché à ses troubles, il savoure en conservant un silence religieux la proximité que lui offre celui qui partage sa drôle d'existence depuis déjà dix ans.

Qui aurait pu croire que Patrick resterait près d'eux, que cette présence que l'anglais peinait à tolérer initialement deviendrait bien vite indispensable à son équilibre. Il se remémore leurs débuts. Taiseux de nature et avec son bébé sous le bras Tobias est conscient d'avoir fait une drôle de première impression à celui qui n'allait pas tarder à partager sa vie, sa couche et même ce rôle de père auprès d'Alice. Tout cela ne devait durer que quelques jours, une semaine, l'attente d'une première lune. Puis l'habitude a bien vite été prise, celle de veiller sur un compagnon de déroute. En quelques mois à peine Pat leur était alors devenu indispensable. Le britannique opine du chef. Il va bien même s'il doit avouer qu'il se serait passé de ce bain de foule que représentait ce dîner improvisé avec ceux qui sont leurs nouveaux voisins. Tout cela n'est qu'une histoire de semaines mais dans cette colonie ont les dévisage comme s'ils n'étaient rien de plus que des bêtes curieuses lorsqu'ils mentionnent sans filtre leur envie de mettre les voiles aussi vite que possible.

Ces gens, même s'ils sont bien planqués derrière des barricades qui ont su montrer leurs faiblesses, sont tout de même conscients du danger qui rôde malgré leur quotidien paisible.

-Je ne voudrais pas que tu te casses le bassin.
-Si je me brise les reins mieux vaut que l'activité fautive soit ludique.

Il appuie sa lubricité d'un clin d'œil. Ses lèvres s'étirent légèrement. Un sourire sincère, une nuance du bonheur dans son plus simple appareil. Alice revient, sa boule de plumes entre les mains tout en promettant ne pas avoir été fourrer son nez en dehors des pièces dont ils peuvent jouir du confort. C'est ensemble qu'ils quittent la quiétude de cette maison, Ragoût et sa nouvelle camarade affichent leur trouble à la vue de cette nouvelle chose agitée que l'on dépose près d'eux. Alice clame que Justine ne peut dormir à la belle étoile et c'est ainsi qu'ils finissent par assembler quelques planches pour construire un simulacre de niche pour la poule. L'édifice est branlant et semble prêt à s'effondrer à chaque instant. Ils ne parviendront sans doute pas à un meilleur résultat ce soir.  

L'anglais ne dissimule rien de sa fierté tandis que la voix de leur petite blonde se fait entendre. Alice quémande ce qui est devenu une de leurs habitudes. Cela fait des années à présent qu'ils jugent utile de transmettre une partie de leur savoir à cette petite fille qui a dû apprendre à se battre, à savoir tuer pour survivre dans ce monde qui réclame leur fin. Les étoiles qui font leur apparition dans la voute céleste indiquent qu'il est déjà tard, sans doute trop pour se prêter à cet exercice devenu rituel. Pat explique à l'enfant qu'il serait plus raisonnable qu'elle aille se coucher si elle veut être en forme pour la journée du lendemain. Cette routine déroutante qui s'installe déplaît au britannique. Demain sa fille devra aller à l'école, voir des gens, prendre le risque de se faire des amis. Certes les autres gamins des environs ne sont pas une source de danger au sens propre du terme pour la petite fille, mais si elle s'attache plus qu'il ne serait raisonnable de le faire à ces anonymes, leur départ ne sera que plus cruel encore pour elle. Tobias se tend, espérant que cette journée qui s'achève n'a pas vu de nouvelles amitiés se dessiner à l'horizon.

Alice est bordée, de doux songes lui sont souhaités. Et c'est en usant d'une délicatesse empruntée aux félins que les deux loups changent de pièce. Tout en laissant une de ses oreilles traîner dans la direction de leur fille, le britannique s'affaire silencieusement en rangeant ce gâchis nommé tricot qui git abandonné sur un des fauteuils. Le résultat est désastreux mais il pense qu'il n'aurait pas été plus performant que ne l'a été Pat s'il s'était lui même prêté à cet exercice périlleux qui requiert minutie et délicatesse. Des qualités qui ne sont pas connues pour être celles de l'alpha. Imperceptiblement il se tend, haussant les épaules avant de prononcer une réponse tant concise que factuelle à la question de son conjoint.

-Raisonnable, non.

Son regard noir glisse sur son compagnon, Tobias cherche conseil auprès de celui qui partage sa vie. Il n'a guère envie de s'attarder dans cette ville où il est connu comme le loup blanc. Le souvenir qu'il a laissé dans les esprits de ceux qu'il a pu côtoyer lorsqu'il vivait encore à Beacon Hills est le reflet parfait de l'homme qu'il fut par le passé. Un homme sombre, sanguinaire et sans merci. Un être rongé pas des vices de toutes sortes. Cette morsure qui fut un choix raisonné il y a dix ans a su lui apporter la paix. Un acte pourtant récrié par les chasseurs de manière générale. Mais le britannique n'a jamais perdu de temps en tentant de respecter un code désuet.

-Elle ne peut plus monter avec moi. Je suis déjà trop lourd pour Cheval. Mais elle est bien trop jeune pour avoir sa propre monture. Nous n'avions rien qui puisse intéresser monsieur Hale. D'après ce que j'ai pu voir il ne manque de rien, il vit cloîtré pour être certain que personne ne tentera de le voler. Ce tordu s'est construit une cage dans la cage, le masochisme a encore de beaux jours devant lui.

Tobias se souvient de l'oncle de monsieur Hale. Même si avec les années les noms ne sont devenus que des amas de lettres insignifiants pour son esprit usé, il n'a pas oublié ce regard clair et intelligent qu'était celui de son confrère. Au fil du temps le britannique a effacé de sa mémoire un grand nombre de choses, un fait qui l'inquièterait si le passé avait encore une importance dans cette vie qu'ils mènent. Il ne sait rien de ce qu'a pu être l'ancienne vie de Pat ou alors si peu que cela n'a aucune importance. Une situation qui lui convient parfaitement tant il a de secrets à dissimuler de son côté. L'alpha se meut en direction de la porte qui les sépare de leur douce endormie. Alice serre monsieur lapin contre son corps maigrelet, sa respiration est sereine et profonde. Agité par l'inquiétude, il murmure quelques mots qui donnent enfin corps à ses angoisses.

-Ce serait bien qu'elle évite de s'attacher à cette vie. Je n'aime pas l'idée de m'attarder dans ce lieu. J'y ai certes eu des amis, connu son parrain mais il est parti avant que je ne le fasse avec la petite. Ce type nous avait donné une parole que j'ai longtemps crue faite d'or. Je ne veux pas qu'elle ait à subir de pareilles désillusions.

Tobias se ferme dans un silence religieux, celui qu'il affectionne tant en temps normal. Il pense à l'italien, ces rumeurs qui lui font penser que le loup est toujours dans le camp restreint des vivants. LA serait devenue une terre de non droit où il est bon de ne pas mettre les pieds. Jamais il n'a prit le risque d'emmener les siens aux alentours de ce qui fut la cité des anges avant de devenir une terre de sang anonyme. L'enjeu ne vaut pas l'immense trésor qu'il pourrait y perdre. Au fil du temps l'anglais a apprit à chérir la prudence.

Sans rien ajouter l'alpha fait glisser ses doigts le long de sa chemise, il déboutonne un à un les cercles de plastique gris qui dissimulent sa pudeur. Il se dénude et se dévoile devant le seul qui ait apprit à voir au fond de lui douceur et tendresse depuis le trépas de Maryssa. Certes il fut un temps où un jeune libraire avait su se frayer un chemin dans le cœur glacé du loup, mais cette histoire a été brisée. La mort choisissant encore de s'abattre sur ceux qui faisaient l'erreur de s'attacher à lui.

Des mains se posent sur ses hanches, s'ancrent dans sa chair à travers l'épaisse toile de jean de son pantalon. C'est sur fond d'une détresse qui se doit de demeurer muette que ses lèvres se déposent sur celles de son conjoint. Des mots lui brûlent la gorge, comme chaque jour depuis des années maintenant. Chaque étreinte est vécue comme si elle risquait d'être la dernière. Celui qui fut longtemps bras droit de la Mort sait que cette dernière est une garce, une joueuse capricieuse.

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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyJeu 30 Déc 2021 - 2:09


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

La réponse de mon partenaire est courte et, à son habitude, ne laisse aucunement place à la confusion. Plus tranchée que mes tergiversations, sa sentence n’en est certainement pas moins le produit d’une réflexion et d’une délibération aussi approfondies que les miennes. Je pousse un peu, et oriente la discussion sur l’objet de toutes nos fiertés et toutes nos inquiétudes. Je sais l’amour inconditionnel que Tobias lui porte, et l’irrationnel qui le rebute à accepter de savoir Alice autre part que derrière l’un de nous deux. C’est la voix de son instinct protecteur, d’une part, mais je soupçonne également une parcelle d’orgueil qui refuse de voir la prunelle de ses yeux vieillir. Mon amant me détaille davantage les conséquences de sa carrure et du sabot fissuré. J’en conclus que Ragoût héritera de sa charge à temps plein. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, loin de là. Je tais ma question suivante, à savoir si nous causerons une surcharge à ma monture. J’ai certes quelques centimètres et kilos en moins que mon partenaire, cela ne veut pas dire qu’à deux nous ne serons pas une surcharge. Je n’en pipe mot, car je sais très bien que j’ai déjà abordé le sujet trop récemment. Il y a à peine quelques jours, avant que nous n’arrivions dans cette ville assiégée par la mort. 
 
Je n’aime pas ce que Tobias me dit de ce Hale. Je fronce les sourcils. Non seulement parce que quiconque prétend ne rien trouver d’intéressant dans nos sacoches est soit un menteur, soit du genre à cacher de lourds secrets, mais parce que cette position d’intouchable me semble trancher avec l’atmosphère communautaire qui nous étouffe depuis notre arrivée. Je ne serais pas surpris que le gouverneur ne soit qu’un pantin à la solde de l’éleveur. Un loup qui en instaure un autre en position d’autorité ne serait pas stupide, pour garder un œil sur la bergerie. Je souris à la dernière phrase de mon époux qui n’est pas si tendre. Je ne comprends pas non plus pourquoi vivre dans enclos au sein d’une cage, mais j’en suis certainement moins dédaigneux que Tobias. 
 
« Je n’aime pas ce Hale », déclaré-je avec douceur, malgré la fermeté de mon propos. Ce nom qui me semble étrangement familier. Comme si j’aurais dû le connaître, ou s’il s’agissait de l’une de ses dynasties apprises en cours d’histoire. Mes yeux s’écarquillent. J’ai oublié le nom du bled en question, mais je suis persuadé que ma famille m’a déjà parlé d’une importante meute dans cette région. La mention d’un incendie, et de guerres intestines me viennent brièvement à l’esprit.


« Si c’est de la même meute que j’ai entendue parler à l’époque, ils portent la poisse. Il vaut mieux nous en méfier. » Je pèse mes mots, et diminue la portée réelle de ma pensée, pour ne pas créer une réaction vive. Cela reste sans compter les talents en négociation de celui qui ne s’entoure que de chevaux. Je n’en conclus pas moins ma pensée. « Quand bien même nous n’avons pas le choix de faire affaires avec lui. »


Tout à ses réflexions, j’observe Tobias du coin de l’œil, alors qu’il va s’assurer de la sérénité du sommeil de la petite. Je prépare notre couche pendant ce temps, en sifflotant faiblement. Je m’arrête dès que mon alpha revient à moi, et l’écoute s’inquiéter d’Alice. Je lève un regard perplexe en direction de l’homme de ma vie, et poursuit mon œuvre avant de lui répondre. Je contourne le matelas pour rejoindre celui qui déjà se prépare à s’étendre. Ma chemise imite la sienne, s’ouvrant sur mon torse.


« Traversons le pont une fois que nous serons à la rivière. Nous trouverons toujours comment nous assurer de son bien-être, je te le promets. Par contre, nous ne pourrons pas toujours la protéger du monde, tu sais. Tant mieux si elle ne s’attache à personne. Notre départ n’en sera que plus aisé. Sinon, ce serait une bonne occasion pour elle d’apprendre ce qu’est le deuil. Il vaut mieux qu’elle connaisse la perte d’un ami avant d’en connaître de plus importantes. »


Malgré mon langage pudique, je ne fais pas allusion à l’âge de son père, mais au danger que représente ce monde, et à notre engagement à faire passer sa survie avant la nôtre. Je me veux rassurant en plantant mon regard dans celui de mon époux. Mes mains qui enserrent sa taille avec une ferme possessivité sont la promesse de mon indéfectible loyauté, et d’une présence éternelle à ses côtés. Mes lèvres vont taire ses protestations alors que la passion monte en nous, à l’inverse de nos pantalons.


<…>
Je me réveille enlacé avec Tobias, à la manière de l’un de ces motifs mis en exergue sur le livre de tricot de la voisine Willers. Je dois admettre que la sédentarité à cet avantage : Tobias et moi pourrons peut-être davantage caler nos horaires de sommeil ensemble. Dans la pièce adjacente, j’entends Alice qui joue sagement, tout en parlant à Monsieur lapin. Je me rhabille avant d’aller voir de quoi il s’agit, et rassembler de quoi nous faire un petit-déjeuner.


- Pappa! Ça veut dire quoi ce mot ? Ja… Jack art? Jacques Ouarde ?
« Je n’en sais rien, ma puce. Va réveiller Daddy, vous devez vous préparer pour l’école. »


Elle me lance un regard inquiet, mais je l’encourage d’un bisou sur le front. Pendant ce temps, je trouve trois assiettes où je partage les restes d’hier matin ainsi qu’une partie de nos réserves. Pendant que notre princesse presse gentiment Tob de s’habiller, je saisis les deux aiguilles qu’elle a laissé choir. C’est ce moment qu’elle choisit pour revenir, chasser par son père qui a encore besoin d’un peu de calme. Je lui désigne l’échantillon qui pend sous l’une des aiguilles, impressionné. Cela ne casse pas trois pattes à un eider, mais reste infiniment mieux que mes propres tentatives.


« C’est toi qui as fait ça ? Tu es douée, ma chérie. Daddy pourra regarder avec toi ce que Jaquard signifie. » Ou l'art de pousser chéri dans les orties.


Nous mangeons et nous préparons rapidement pour quitter notre antre aujourd'hui. Les chevaux attelés, Alice fait d'émouvants aux revoirs à Justine avant de la libérer dans l'écurie. Ce matin, c'est l'épouse de George qui nous accompagne en ville, ainsi qu'un des voisins de la veille. Nos chemins bifurqueront de celui de Tobias et des enfants qui vont à l'école, comme nous nous rendrons tous trois à la palissade.


Malgré de plates excuses pour l'esbrouffe de la veille, le silence accompagne notre trajet. Les langues ne semblent vouloir se délier qu'à la sortie du centre-ville. J'y apprends, sans véritable intérêt, que George et son épouse sont tombés veufs il y a dix ans, et que seulement deux de leurs cinq enfants sont nés des suites de cette union. On m'indique l'ancien métier de certains, en le contrastant au nouveau. Des potins en tout genre, allant des histoires galantes aux affaires du quotidien. Je me demande même si cela fera partie d'une sorte d'examen de citoyenneté au terme de notre période de probation. Idée ridicule parmi tant d'autres, que je chasse rapidement.
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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyVen 7 Jan 2022 - 11:41



Joue-la comme Wagner acte lll
Feat : Pat




Son sommeil est étrange, peuplé par des images sans sens qui se mêlent pour former un tableau perturbant.

Tout d'abord il y a cet homme dont il ne sait se rappeler le nom, un incongru personnage qui lui hurle dessus et qui pénètre sa demeure. Des restes d'une vie qui fut la sienne, celle d'un être qui n'est plus depuis des années. Tobias Rapier est mort il y a longtemps à présent et le loup qui a prit cette place devenue vacante ne regrette rien de cette époque. Ne reste plus que Tob, une facette plus calme de celui qui n'était guère plus qu'un froid professeur. Un cruel assassin. La cruauté et le vice ne sont plus rien depuis que la terre des hommes a finit purgatoire. L'alpha gronde dans son sommeil, marmonne des mots durs qu'il destine au malandrin qui lui ressemble étrangement.

Si le professeur n'est plus qu'un souvenir, certaines mauvaises habitudes n'ont pas été perdues. Une gamine aux traits angéliques chante des mots de l'est. Le loup s'apaise, ronfle comme pour rappeler aux siens qu'il est toujours de ce monde avant de se retourner comme une crêpe en emportant dans son sillage le coussin aux couleurs fanées qui lui sert d'oreiller et une partie de l'édredon qui couvre son corps nu. L'alpha n'a pas l'occasion de profiter plus longtemps de la douceur des bras de Morphée qui a su remplacer la chaleur de son compagnon. Il râle pour la forme, ouvrant un œil hagard qu'il ne tarde à déposer sur sa perle qui l'interpelle.

-Daddy ? Il faut te lever pour aller à l'école.
-Naaaaon laisse moi dormir. J'ai passé l'âge.

Il y a dix ans cette vie avec laquelle il s'apprête à renouer était pourtant la sienne. Une existence navrante tant elle était ennuyante qui savait lui offrir le lot de normalité en lequel il s'efforçait de croire. L'anglais tente de refermer un œil en catimini même s'il doute de pouvoir échapper à cette corvée à laquelle il a pourtant affirmé être prêt à participer la veille. Pour lui cette école n'est synonyme que de malheurs et de foule. Le solitaire a vite su prendre ses aises lorsque le monde s'est tu, que la vie s'est faite si rare qu'il ne risquait plus de rencontrer son prochain à chaque coin de rue. Le souper de la veille, tout ces gens et leurs regards surpris suite à cette rencontre avec des survivants qui ont connaissance avec ce monde dont ils ne savent rien a été éprouvante.

Tant que l'ancien chasseur ressent malgré lui une forme de crainte à l'idée de se retrouver prit au piège entre de trop nombreux humains miniatures. Les marcheurs ne parlent pas, ne vous jugent pas. C'est là une de leurs rares qualités. Alice ne tarde pas à revenir près de son père, un jean dont l'état est proche de la propreté fermement tenu entre ses petites mains. Le loup gronde un avertissement qui suffit à faire déguerpir l'enfant. Puis enfin il se dresse et s'extirpe de ce lit de misère qui semble être un meuble luxueux pour ceux qui ont perdu certaines notions de confort au fil du temps. Le loup s'habille, baillant alors que ses doigts fouillent pour assortir boutons de chemises avec leurs boutonnières attitrées. Distrait, il ne loupe cependant rien des dires de son conjoint. Pat sait habiller sa fourberie naturelle d'un humour désarmant. Cela fait parti de son charme.

Tobias lève les yeux au ciel, se saisissant de ses chausses avant de rejoindre le reste de sa meute.

-Bonjour.

Il dérobe baisers et tartines, noue ses lacets. Si l'alpha est dur à tirer du lit, il ne met que peu de temps à devenir opérationnel. En quelques minutes les voilà prêts et c'est dehors qu'ils retrouvent un voisin, l'épouse de George ainsi que leurs enfants. La femme semble souriante, visiblement peu méfiante et ce malgré les esclandres de la veille. Pat excuse ce qui n'est que naturel, la voisine s'enquiert de leur nuit et de la qualité de leur sommeil. Un simple exercice de politesse que le britannique juge trop formel et par la même occasion hypocrite pour avoir envie d'y répondre. User du bon mot, c'est le boulot de Pat. Celui d'Alice à la rigueur. Tobias préfère l'action teintée de réflexion à la discussion. Ses déboires face à monsieur Hale ne sont qu'un rappel de ses maigres talents de diplomate.

Bien vite, les voies bifurquent. Tobias continue seul avec les enfants, sa main serrant avec fermeté celle de sa fille qui le guide vers cette école dont elle ne cesse de leur parler depuis qu'elle en connaît l'existence. Trop enjouée pour prêter attention à l'apparition de ce pli soucieux qui barre à présent le front de son père, Alice tire ce dernier derrière elle comme s'il était un trophée. Ou encore un doux animal qu'elle désirait présenter à ses nouveaux compères.

Dans la cour Tobias voit la progéniture de George prendre la poudre d'escampette pour être trop vite remplacée par une nuée de petits curieux bruyants. Il est l'unique parent dans cet endroit. Mais il a besoin de voir ce lieu de ses propres yeux pour décider s'il est bon de laisser sa princesse revenir à l'école. Après tout il est loin d'être sot et Pat n'est pas non plus né de la dernière pluie. Ils sont parvenus sans trop de mal à faire entrer savoir et bon sens dans l'esprit juvénile de leur petite humaine. Alice est lettrée et sait compter. Possède également les bases de géographie, de sciences et d'histoire qu'ont su lui apporter de nombreuses lectures sélectionnées avec soin. L'envoyer à l'école est donc un acte qui ne brille pas par son utilité. L'institutrice vient à leur rencontre, se présente. Elle est charmante. Une qualité non négligeable aux yeux de l'alpha.

-Bonjour. Monsieur Rapier, je suis le père d'Alice. Le second et dernier exemplaire. Si tout se passe bien aujourd'hui, elle viendra seule la prochaine fois.
-Bonjour, Patrick s'est endormi hier. Pensez vous renouveler cet exploit ?

Cette fois l'alpha peine à dissimuler le sourire amusé qui effleure ses lèvres. Il offre une main en réponse à celle tendue par la jeune femme.

-Je saurais me montrer plus assidu mademoiselle.

L'absence d'alliance, ces couleurs que prennent les joues de la jeune femme prouvent à l'homme qu'il touche la vérité du bout de la langue.

[...]

La première heure est calme. On y parle lettres, un sujet que le britannique maîtrise. Il souffle quelques mots choisis pour aider sa fille. Si Alice décide de ne pas prêter attention aux tentatives de tricherie de son père, ces dernières ne passent toutefois pas inaperçues bien longtemps. Assit à même le sol, le regard porté dans la direction de sa progéniture, celui qui fut un jour le professeur Rapier ne voit pas arriver celle qui tient les rênes de la classe. C'est un raclement de gorge qui le fait sursauter. Un son impoli bien vite habillé de quelques mots agaçants.

-Vous êtes assidu en effet. Peut-être trop. Monsieur Rapier je pense que vous devriez laisser Alice travailler seule.

Alice pose son regard azur sur son père. Deux perles claires qui invitent le loup à obéir à l'institutrice qui le somme de quitter la salle de classe. L'enfant sourit. Puis ose prononcer quelques mots qui sonnent comme une trahison pour les oreilles du britannique.

-Daddy je n'ai pas besoin de toi. Tu devrais aller jouer dehors en m'attendant.

Le cœur de Tobias se serre, ses yeux se font si petits qu'ils ne semblent être plus que deux simples fentes. Il jauge sa fille de son regard sombre, puis vient le tour de celle qui visiblement décide qui peut ou non rester dans ce lieu. Un gamin ricane deux rangs plus loin et l'envie de laisser poindre un peu de rouge dans son regard onyx traverse l'esprit de l'alpha. Vexé il refuse cette main que l'on tend pour l'aider à se relever. Puis quitte la pièce pour rejoindre la cour extérieure sans un regard pour celle qui ne souhaite vraisemblablement plus avoir un père trop imposant dans les jambes.

[...]

Les enfants sont sortis des classes comme des abeilles fuyant un essaim martyrisé. La fureur en moins. Alice n'est que brièvement passée s'inquiéter du sort de son père avant de partir rejoindre un groupe constitué d'une partie de ses nouveaux camarades. Comme Tobias le craignait la veille après les révélations faites par Pat, la demoiselle n'a mit que peu de temps à s'acclimater à ce monde qui lui était encore inconnu quelques jours plus tôt. Cela n'est pas pour plaire au loup qui sait pourtant qu'il ne peut sciemment empêcher sa fille d'être attirée par son prochain. Plus qu'un deuil à faire, ce sera le retour à leur existence de nomades qui risque d'être compliqué pour la petite blonde lorsque sera venu pour eux le moment de quitter cette colonie. Adossé contre un mur orné de fissures, l'alpha songe à ce retour à la normalité qu'il attend déjà avec impatience.

-Daaaddy... Daddy !

Les pleurs d'Alice font renouer l'alpha avec la réalité. Il ouvre grand les yeux, le rouge ayant prit la place habituellement réservée au noir profond. Son enfant court vers lui, sanglotant. Il se précipite vers elle, se saisit de son corps frêle pour la porter contre son torse. Tobias gronde une demande.

-Qui a fait ça ?

La main d'Alice saigne. L'égratignure peu profonde suffit à faire sortir le loup de ses gonds tandis qu'il se saisit du membre meurtri pour le porter à ses lèvres. Alice chouine tout en essuyant ses larmes contre la joue de son alpha de père.

-Il m'a... On m'a poussé... Le garçon m'a dit qu'il ne voulait pas jouer avec une sauvage.

Le terme utilisé est dur, celui choisit par un gosse mal éduqué qui ne sait qu'offrir la méchanceté à son prochain. Tobias rumine, prêt à aller chercher lui même cet impoli personnage pour lui apprendre les bonnes manières en usant d'une méthode qui n'aurait rien de douce. Toucher Alice, s'en prendre à elle ressemble à une déclaration de guerre. Certains ont déjà perdu la vie pour moins que ça. La caresse des doigts fins de sa petite humaine tout contre sa joue aide le loup à ne pas perdre pied, à faire abstraction de cet attroupement qui est en train de se former autour d'eux. Ils sont devenus l'attraction de la cour de récréation.

-Je te préfère sauvage que stupide humain attendant l'heure de l'abattage.

Il ne songe à peser les poids des mots dont il use, trop furieux pour jouer le jeu de la douceur et de la courtoisie. Alice mentionne un autre enfant. Quand certains vous poussent à la chute, il arrive aussi que d'autres vous tendent une main qui vous aidera à vous relever. Un jeune chiot blond s'approche lorsqu'il est fait mention de ce qui doit être sa personne. Son regard clair glisse sur l'alpha. Tobias sent la crainte, la frustration également. Un sentiment qui doit être lié au fait que ce gosse ne doit avoir eu le temps d'éviter que ce drame qui pourrait sembler moindre n'ait le temps de se produire.

-Chiot, c'est toi qui l'a aidé ?
-Je ne suis pas un chiot.
-Donne moi ton nom et je cesserais de t'appeler ainsi. Tu sembles en effet plus humain que celui qui trouve juste de s'en prendre à la petite nouvelle.

Tobias force ses lèvres serrées à prendre le pli de la bienveillance la plus sincère. Il dépose sa fille au sol tout en examinant la main de cette dernière. La plaie légère n'est plus qu'un mauvais souvenir. Avec l'aide d'un simple filet d'eau, il ne restera bientôt plus rien des quelques traces du carmin frais qui orne encore la paume de sa princesse.

-Je m'appelle Ian.
-Bien. Demain ainsi que les jours qui suivront, je ne saurais être là avec Alice. Je compte sur toi pour l'aider. J'ôterais les yeux du prochain qui la fera pleurer.

Le cœur de l'anglais ne fléchit pas. Ce qui provoque un léger recul chez le gamin qui lui fait face. C'est sans s'en soucier que l'alpha offre sa main à Ian.

-Tu peux m'appeler Tobias. L'ami d'Alice devient le mien.


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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyJeu 20 Jan 2022 - 0:50


Le troisième Acte ᵝ Tobias Rapier

Judith, l’épouse de George a quitté notre convoi pour se diriger vers la ferme d’une amie de longue date, avec qui elle troque régulièrement. Il ne reste plus que mon voisin et moi-même. L’homme sent vaguement la nicotine. Je ne le lui mentionne pas, mais en conclus que c’est à lui que je dois le festin auquel j’ai eu droit à notre premier matin chez madame McIntyre. Je ne pourrais dire qu’un malaise s’installe, mais il est plus qu’évident que nous ne tenons pas à converser. Le silence ne se montre pas oppressant. Il est tout de même rompu par Roy, pour m’annoncer que nous serons bientôt là. Je lui lance un regard perplexe, de biseau. À sa façon de m’observer, j’en déduis qu’il aimerait discuter pour passer le temps. Il ne sait probablement pas quoi dire à un loup-garou, quelles questions lui sont permises de poser. Ou à un étranger.

« C’était gentil de nous inviter, hier soir. »
- L’idée de Miss Willers. C’est un peu l’âme et la colonne vertébrale de notre hameau.

Je ponctue son intervention d’un hochement de tête. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre que c’est elle qui assure la cohésion de leur communauté. Habitué au mutisme de Tobias, je ne pense pas à relancer la conversation. Voilà que l’homme semble tergiverser. Je l’entend ouvrir et refermer la bouche à quelques reprises, s’humecter les lèvres, laisser s’échapper un son orphelin.

« Elle nous a demandé de l’aider avec son toît. »


Je n’ai pas le temps de poursuivre que l’homme à mes côtés s’élance sur une explication, visiblement soulagé. Il justifie le quartier entier de n’avoir pu le faire auparavant, trop occupés qu’ils étaient. Roy me conseille également de nous référer à George si nous rencontrons des pépins. Le doyen du microcosme, outre madame Willers, ne me semble pas être dans la fleur de l’âge. J’en conclus que son savoir en menuiserie est plus extensif que ceux des autres maisons.

« Il est charpentier ? »
- Il était ingénieur. C’est pas le plus habile de ses mains, mais il sait comment faire des trucs solides, et bien planifier. Il m’a appris à tirer, aussi.
« Ah bon ? » questionné-je poliment sans avoir à feindre la surprise. L’homme bonace ne m’était pas apparu comme un féru d’armes à feu. Enfin, dans l’ancien monde.
- Ouais, son ami avait une cabane dans les bois, plus au Nord. Ils y chassaient le gros gibier deux fois l’an. Ce devait être son pote qui débitait, par contre…

Je hoche de nouveau de la tête, en souriant. Je ne crois pas utile de préciser que Tob et moi nous débrouillons très bien lorsque vient le temps de découper la viande. L’agitation de Roy reprend avec mon chant. Je ne termine pas un couplet que je l’interroge d’un ton impérieux.

« Qu’y a-t-il ? »
- La lune est gibbeuse et…

L’homme se tait, cherchant probablement à bien sélectionner ses prochains mots. Je n’en ai pas besoin pour comprendre ce qui le tracasse.

« Vous ne craignez rien, Roy. Nous contrôlons son emprise sur nous. » Je ne le sens pas convaincu. Après un soupir, je sors mon argument-massue. « Alice a survécu dix ans avec nous, cela devrait vous rassurer. Vous l’avez vue, elle ne nous craint pas, non plus. »

C’est au tour de Roy d’opiner sans mot dire. J’espère avoir pu le rassurer, car je n’ai pas envie d’être éveillé au milieu de la nuit par un lynchage public. L’image d’un vieux dessin animé pour enfants, où des villageois s’activaient avec des torches à la main, me revient à l’esprit. Je reste coi, et Roy m’interroge à nouveau, plus serein, alors que nous sortons de la forêt. La barricade apparaît au bout de la plaine.

-Et ça… Ça fait mal ? Quand vous vous transformez?

J’éclate d’un rire honnête. Je sens qu’il y a beaucoup de plaisir à avoir aux dépends de cet homme.

« Ce n’est pas la sensation la plus confortable que j’aie connue. »

<…>  
Je suis affecté à un groupe de travail, et à ce groupe de travail est assigné un garde dont le but est de surveiller nos arrières. Je jauge celui-ci du regard, n’appréciant pas l’idée de devoir mettre ma sécurité entre les mains de ce Quentin. Nous croisons deux autres groupes avant de nous arrêter là où nos travaux communautaires nous attendent. Quentin nous lit les ordres et instructions qu’il a reçues et nous nous attelons à la tâche. J’ai l’heureuse surprise de voir le garde aider quelques-uns de ses concitoyens à quelques moments-clés qui ne lui demandent de baisser ses gardes qu’un court instant.

Au bout d’un certain temps, j’ai également l’infâme certitude qu’il évite soigneusement de m’aider d’une quelconque manière que ce soit. Je n’en aurais pas vraiment besoin, de toute manière. Mes habiletés surnaturelles transparaissent dans mon efficacité, ce que mes camarades remarquent éventuellement. Des compliments et des commentaires sur la rapidité de mon travail, ainsi que sur mes habiletés, fusent dès lors, de temps à autre. Lorsque quelqu’un le souligne au garde qui nous accompagne, Quentin me jette un regard suffisant. Il s’approche pour inspecter le bout de palissade sur lequel je n’ai pas chômé, cherchant visiblement à voir si j’ai bâclé l’ouvrage qui m’était commandé. Il se retourne sans en commenter, et se contente d’aboyer un ordre. Sa façon de motiver les troupes, présumé-je.
- Y’a pas de raison de lésiner.
« Imagine comment il aurait été plus utile de nous avoir ici , mon mari et moi, plutôt que de nous faire passer une journée entière en cage. »

Je comprends bien que ce petit merdeux n’admettra pas la qualité de mon travail, ni ne l’appréciera. Je n’ai pas réellement besoin de l’approbation de qui que ce soit. À voir la populace qui travaille autour de moi, il est clair que chacun fait de son mieux et offre tout ce qu’il peut pour sécuriser à nouveau leur cité-état. C’est également mon cas, et si je peux d’ordinaire me vanter de mes moyens surnaturels, je ne voie pas l’intérêt de me prêter à ce jeu maintenant. Je ne suis toutefois pas obligé, non plus, de tolérer l’attitude de ce garde.

Je défie Quentin du regard pendant un moment. Un sourire apparaît éventuellement sur ses lèvres, sans que je ne sois certain de comment l’interpréter : victorieux ou sadique. Je retourne à mon ouvrage, et la journée se poursuit. Chaque fois qu’il passe à proximité, Quentin y va d’un commentaire acéré. Sans que cela ne m’use, j’admire sa bravoure pour chercher ainsi des puces à un lycanthrope. Je réplique la plupart du temps, avec une répartie des plus spontanées. Ses attaques semblent se faire moins hargneuses alors que les heures passent, et je me laisse prendre au jeu de ces railleries. Un sentiment de familiarité perce, comme si je renouais avec une vieille habitude ensevelie dans le passé.  

À la fin de la journée, Quentin raccompagne notre groupe jusqu’au poste de garde où nous nous étions réunis ce matin, nous remercie tous et nous souhaite une bonne soirée. Il se dirige ensuite vers moi. C’est la pression de sa main claquant derrière mon épaule qui me fait réaliser de quelle habitude j’ai vu le fantôme toute la journée : nous nous faisions souvent ce même genre de piques, avec mes potes de fac. Je me dégage néanmoins de son geste trop amical et me tourne pour lui faire face. Je le dévisage en tentant de savoir ce qu’il me veut. La réponse à mon interrogation ne se fait pas attendre, alors qu’il me questionne avec familiarité.

- Alors, Rapier, vous vous êtes trouvé une maison ?
« C’est Monsieur Rapier, ou Patrick. Et oui. »

Quentin m’interroge à savoir où mon clan s’est installé. Je ne connais pas le nom que porte ce quartier, et m’apprête à nommer George et la dame Willers lorsque le groupe de Roy revient à son tour. Vu comment mon voisin me demande si je suis prêt à rentrer, Quentin semble satisfait d’obtenir sa réponse et retourne à ses fonctions. Roy et moi repartons. Nous discutons peu, mais bien. Il me pose quelques questions supplémentaires sur ma nature, et sur ce qu’est devenu le monde extérieur. Je l’interroge à d’autres sujets et lui demande son opinion sur le fonctionnement de la ville et sur ses habitants. Après avoir passé la seconde palissade, il me fait signe de prendre un chemin différent de ce matin : l’école est déjà fermée depuis un moment, et il vaut mieux nous rendre directement chez nous. Alors que nous arrivons près de la rue où nous logeons, Roy s’agite de nouveau. Cette fois, il me demande directement :

- Il reste des cigarettes à Tobias ?

Je lui souris et lui indique que je l’ignore, mais que je lui reviendrai avec la réponse. Nous nous séparons et je me dirige vers la maison qui nous abrite. En me voyant, Alice délaisse à moitié Justine, qui court, affolée, pour se réfugier dans sa niche de fortune.

- Justine ! Pappa est là ! Pappa!
« Bonsoir mon ange. Comment a été ta journée ? »
- Un ami m’a poussé, mais Ian a été gentil et papa lui a demandé de rester avec moi à sa place. Et puis l’institutrice a dit à Daddy de sortir de la classe parce qu’il me disait les réponses. Tu viens manger ? J’ai très faim. On t’attendait.

Un peu déboussolé, je me laisse guider à l’intérieur où l’odeur du repas chatouille mes narines. Je réalise alors à quel point je suis également affamé. Je prend tout de même un instant pour troquer la chemise dans laquelle j’ai sué toute la journée pour un vêtement propre, avant de passer à la cuisine pour saluer mon amant.

« Je ne pensais pas qu’ils nous garderaient aussi longtemps. Comment s’est passée ta journée ? »
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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyVen 28 Jan 2022 - 13:12



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La suite de journée a été égale à son commencement. Si pour la jeune Alice elle fut placée sous le signe de la découverte et de la camaraderie son père lui a quant à lui trouvé un arrière goût aigre. Celui de l'ennui. Un sentiment dont il pensait déjà tout connaître car la vie de nomade n'est pas faite que d'aventures. Ces dix années de vie sauvage, de survie ont été peuplées par plus de longs moments d'attente que de batailles sanglantes. Elle a su à sa manière se montrer routinière. Et de ce fait rassurante aux yeux de celui qui n'aime guère perdre le maitrise de son quotidien. C'est avec un soulagement non feint que l'alpha voit la fin de cette journée arriver. En quelques minutes les enfants désertent l'école sans se faire prier pour retrouver leurs proches venus les ramener à bon port. Bruyants, ces enfants se font bien vite insupportables pour les oreilles de celui qui n'a jamais cessé de chérir le silence. Tobias se lève, délaissant le mur fissuré qui lui servait de dossier lorsque la voix de sa petite humaine lui parvient. À quelques pas derrière sa princesse se tient ce chiot, Ian. Un enfant qui semble fiable et doué de bon sens.

-Daddy ! Ian a plein de poules chez lui ! Justine pourrait avoir des amies.
-Ma chérie... Un exemplaire de gallinacé à la vessie défaillante c'est déjà largement suffisant. Nous n'avons nul besoin d'en faire collection.

Alice ne semble pas être en accord avec cette logique dont vient de lui faire démonstration son paternel. Mais ce dernier ne lui permet pas de se perdre en protestations. Il lui intime d'un geste sec de la main à dire au revoir à son nouvel ami, un baiser ne tardant pas avant de claquer sur une des pommettes du garçon dont les joues prennent subitement une teinte rosée. Alice est tactile, plus que ne le sera jamais son alpha. C'est paraît-il une qualité même si Tobias y voit en cet instant un inconvénient de choix. Sa fille va s'attacher à tout ces inconnus dont il serait bon qu'ils ne deviennent jamais des amis. Cela ne rendra leur proche départ que plus dur encore. Patrick est plus optimiste que ne l'est son mari sur le sujet. Le loup se saisit de sa fille, la porte comme si cette dernière n'était qu'une plume légère. Sa petite blonde fermement hissée sur le dos, il se dirige vers la sortie de l'école.

La femme de George les attend, elle aussi venue récupérer ses enfants. Les gamins dissertent au sujet de cette journée qui vient de s'achever, Tobias demeurant muet tandis que sa voisine relance la discussion lorsque cette dernière semble sur le point de s'essouffler. La maladresse sociale du loup est mise à l'épreuve quand celle qui vient de lui apprendre qu'elle se nommait Judith s'adresse directement à lui.

-Vous étiez donc professeur ?
-Oui. La littérature.

Une matière qui brille désormais par son inutilité. Certes les gens lisent encore, pour passer le temps et car il faut bien l'avouer depuis que la fée électricité n'est plus en capacité d'alimenter les nombreux écrans autour desquels évoluait la vie moderne, les hommes se sont remis à lire pour occuper le peu de temps libre dont ils disposent. Mais cette civilisation dont l'anglais ne sait si elle est en train de renaître ou bien d'achever de périr ne permet plus le luxe de l'oisiveté. La littérature n'offrait déjà que peu de débouchés viables avant que le monde ne tourne fou. Pour prospérer il est désormais plus utile de savoir planter des radis que d'être capable de disséquer l'intégrale de l'œuvre de Poe.

Judith mentionne une femme vivant dans leur quartier qui était elle aussi du métier avant cette décadence qu'est devenue leur existence. Une professeur de mathématiques qui n'est plus depuis trois ans. Tobias opine du chef lorsque sa voisine lui confie le nom de cette femme. Il est incapable de lui dire s'il l'a connu ou non. Sa mémoire n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a pu être par le passé. Son esprit a noyé ces futilités qui n'avaient de l'importance que dans son ancienne vie. Alice joue avec les cheveux noués en chignon de son père, murmurant près de l'oreille de ce dernier.

-Tu as peut être oublié. Tu en oublies plein, des choses.
-Ma chérie, je n'oublie que celles qui sont dénuées d'importance.

Judith lui lance un regard sombre. Tobias n'ayant guère cherché à se montrer discret, il se doute à présent que ces paroles qui pour lui demeurent innocentes ne sont pas au goût de tout ces gens avec qui il va devoir cohabiter durant ces deux mois à venir. Il presse le pas en apercevant enfin l'habitation dans laquelle ils ont élu domicile. Alice court pour prendre des nouvelles de sa nouvelle amie tout en laissant à son père la possibilité de vaquer à de multiples occupations dont il juge qu'elles sont plus importantes que l'état du volatile dont ils sont les heureux propriétaires.

Alice pousse une vive exclamation avant de refaire son apparition dans le salon. La poule suit la fillette comme son ombre tandis qu'un trophée est tenu par la jeune humaine.

-Daddy ! Regarde ce que j'ai trouvé ! Je crois que Justine est une poule magique.
-Non. Elle a simplement trouvé une manière de se rendre utile en pondant un œuf.

La ritournelle des "pourquoi" et des "comment" joue sur un tempo empressé ses premières mesures. Lorsque la fillette demande comment la poule a fait pour leur délivrer un pareil trésor l'anglais ne prend pas la peine d'édulcorer sa réponse.

-Comment fais-tu pour aller à la selle ?
-Dans le harnais sur ton dos.
-Non l'autre selle.

Le loup mime une concentration poussive, des rides s'ancrent sur son front. Il plisse un œil pour la forme puis le second. Dans un cri écœuré Alice échappe l'œuf ce qui arrache un éclat de rire à son père.

[...]

Les restes du souper de la veille mélangés à un peu de viande séchée se réchauffent, embaumant la maison d'une odeur qui suffit à faire grandir l'appétit de Tobias. Demain il faudra qu'il se rende dans ce lieu où les crédits peuvent être échangés contre de la nourriture car leurs réserves ne vont pas tenir plus de quelques jours avant de se tarir. Le linge sèche, accroché à une longue corde tendue à travers les pièces de vie dont le confort leur est permit. Alice joue avec sa poule. Il semblerait que cette dernière soit devenue la nouvelle amie de sa petite fille. Des cris de joie retentissent, faisant écho à l'arrivée de Pat. Le loup lève les yeux au ciel, amusé par l'énergie sans limite de sa princesse. Il ne loupe rien de dires de celle qui n'aura pas tardé avant de dévoiler les frasques de son alpha à son second père.

Pat entre, passe une nouvelle chemise avant de s'approcher de son mari. Pareil à un mièvre amant énamouré le britannique laisse un doux sourire épouser la forme de ses lèvres avant de glisser ces dernières sur celles de son bêta. Lorsque Pat demande à Tobias comment s'est passée sa journée, l'ancien professeur répond brièvement.

-Instructive. Et décevante.

L'école n'a guère changé après toutes ces années. Même si Tobias n'avait jamais été catalogué en tant qu'élément perturbateur avant ce jour, il avait tout de même été exclut de plusieurs débits de boissons. Ces deux expériences, aussi différentes peuvent-elles paraître demeurent aussi honteuses l'une que l'autre.

-L'institutrice n'est pas aimable. Alice ira seule désormais. J'ai eu l'impression d'être un boulet de forçat attaché à sa cheville. Je crois que mon bébé n'est plus.
-Daddy voulait me donner des réponses. Mais il a été gentil et s'est fait un nouvel ami.

Alice bombe le torse, fière que son père ait su s'intégrer à sa manière à l'environnement scolaire. Tobias ne possède pas un sens aigu de la diplomatie et par le passé il a su fâcher à maintes reprises ceux pour qui il faisait l'effort de construire une courtoisie généralement défaillante. Ces dix dernières années bénies par un isolement naturel n'ont rien arrangé à cette affaire. L'anglais se dresse pour remplir aussi largement que le leur permettent leurs maigres moyens deux assiettes pour les membres de sa famille. Dans la troisième écuelle, celle qu'il se réserve, il ajoute quelques morceaux de pain détrempés dans un peu d'eau et de miel pour pallier au manque de nourriture. Ils ne sont riches que de peu de choses, sinon de l'amour qu'ils se portent. Cela n'est pas une nouveauté.

En silence, enfin presque s'ils font exceptions des dires d'Alice qui pense déjà à la journée du lendemain, ils soupent. Tobias affectionne ces moments. Du calme, une normalité qui est la leur. Il rince les assiettes, secouru par Pat qui prend sa suite pour essuyer leur vaisselle.

-Demain il faudra trouver de la nourriture. Peut-être même aller chasser si les crédits ne nous permettent rien de bon. Je me renseignerais pour la garde.

Pat approuve ces plans. Le pied gauche de l'anglais trépigne, il veut savoir comment s'est passée la journée de son bêta mais n'ose clairement en quémander le contenu de crainte que ce dernier ait pu tomber sur de mauvaises personnes. De celles qui auraient pu garder un cuisant souvenir de feu Tobias Rapier.  Ces questionnements muets peinent à trouver une réponse qui sauraient leur convenir. C'est après un regard sombre levé vers le ciel que l'alpha demande enfin.

-Ta journée s'est bien passée ? As-tu besoin que je te masse le dos avant de dormir ce soir ?  



© Fiche par Mafdet Mahes




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MessageSujet: Re: Joue-la comme Wagner [Acte III]   Joue-la comme Wagner [Acte III] EmptyVen 4 Fév 2022 - 23:42


Le Rideau ᵝ Tobias Rapier

Déstabilisé par l’empressement de la situation, je ne réalise pas que j’ai oublié quelque chose en passant à table. Alice le remarque. Avant que je n’aie le temps de demander à Tobias comment sa journée a été décevante, ma fille clame qu’il est impoli de manger avec un chapeau sur la tête. Je me saisis de la visière accolée à mon cou et retire le couvre-chef, en écoutant mon amant poursuivre. Si la déception me semble aller logiquement avec une journée passée sur les bancs d’écoles, je suis moins d’accord avec son appréciation de l’institutrice. J’avais cru, manifestement à tort, qu’elle aurait plu à mon partenaire.

« Notre bébé restera toujours notre bébé », édicté-je avec défiance.

Malgré un œil noir en ma direction, Alice fait mine d’ignorer ma remarque et poursuit les explications de son paternel géant. Mon regard se plisse alors que j’approche mon ustensile de mes lèvres. Je ne suis qu’à demi surpris que Tob ait pu tricher, si c’était pour mousser l’intelligence de notre brillante progéniture. Ce qui m’étonne, c’est la déclaration suivante : qu’il ait pu se faire un ami si rapidement, et en un lieu aussi improbable.

« Et toi, tu t’es faite un ami? » alimenté-je la conversation.

J’en apprend davantage sur Ian, un louveteau qui s’est montré gentil avec ma puce. Cette fois, c’est de contrariété que mon visage se plisse alors que j’interroge du regard celui avec lequel je partage une relation concubine. Je garde le feu ardent des propos de ma fille à l’aide de quelques questions, alors qu’elle m’explique que Ian a plusieurs poules.

« Cela doit être utile pour manger des œufs à tous les jours. » Tobias m’indique silencieusement avoir désapprouvé de l’idée d’un poulailler plus peuplé, et je poursuis en m’efforçant de faire preuve d’un maximum de fluidité. « Cependant, cela doit lui demander un travail colossal. Bien plus que pour s’occuper de Justine seulement. »
- De toute façon, Daddy il a dit que Justine n’avait pas besoin d’amies.

Notre blondinette dévie doucement sur l’avenir. Elle semble s’habituer sans soucis à la vie sédentaire que nous offre ce fortin aux prétentions de cité-état.

Je ne termine pas mon assiette, laissant quelques bouchées de viande à qui viendra à mon secours. Bien que je prétende être repus, j’ai l’habitude de ne plus connaître la satiété, tout comme Tobias et, malheureusement, Alice. Je n’ai jamais été un goinfre de nature. Mon ancien style de vie m’étant utile par-délà le grand bouleversement de nos vies.

Nous nous levons pour nettoyer ce dont nous avons usé. Tob prend l’initiative de la partie humide, et je mets l’épaule à la roue en attrapant un torchon. C’est à son tour de planifier le jour qui vient. Je me contente de dodeliner mon accord, en faisant mine de ne pas remarquer l’excitation qui s’empare de mon alpha.

« Je t’accompagnerai. J’ai promis retourner aider à reconstruire ces "fortifications", demain ». Mes doigts miment les guillemets, entre deux assiettes que j’essuie.

J’espère que cela suffira à montrer patte blanche et à se défaire de la méfiance latente des locaux, sinon à se mériter leur confiance. Je sais que je serai ensuite attendu à l’hôpital, où je gagnerai mon salaire pour subvenir aux besoins que Tob vient de mentionner, via ces crédits. Je remets le linge à sa place et hèle Alice.

« Tu viens, ma chérie? C’est l’heure de ton entraînement. » Il est hors de question qu’il devienne dans nos habitudes de sauter ces séances.

Tob roule des yeux exaspérés et me pose enfin la question qui le tourmentait, pendant que notre furie m’attrape la main pour me tirer hors de la maison.

« Très bien. Ils étaient contents de m’avoir : il paraîtrait que ça avance plus vite avec quelqu’un de notre stature. Je ne me suis pas avancé à promettre ton aide, ne t’inquiète pas. »

Agacé par l’attitude d’Alice, qui se fiche de notre conversation qu’elle trouve manifestement barbante et continuer de tirer sur mon bras, je l’attrape et la passe sur mon épaule comme un sac de pommes de terre particulièrement légères. Elle rigole et je profite de ma mobilité récupérée pour déposer un baiser sur la joue de Tobias. Je remarque que sa barbe se fait longue, selon ses critères, mais ne commente pas. Il gère très bien sa coquetterie lui-même.

« Je ne refuserais jamais une telle offre », réponds-je ensuite.

Il est évident que je lui ferai également un massage. Il me paraît exténué, moralement du moins, par sa journée. Je peux m’imaginer qu’un bâtiment rempli d’enfants ne soit pas son rêve le plus fou. Et encore : ne viens-je pas juste d’apprendre qu’il a lui-même été éducateur?

Alice s’impatiente et tire sur les quelques poils couleur rouille de ma barbe. Je me rends à l’évidence : sa patience atteint sa limite. Pour éviter une crise, je m’empresse de sortir en promettant à mon homme d’être plus exhaustif une fois notre lapine au lit. Je ne crois pas pertinent de lui partager la moindre de mes interactions du jour, mais lui confierai tout de même que personne ne m’a semblé particulièrement charmant, bien que je sache qu’il n’a pas besoin d’en être rassuré.

Justine se juche sur une vieille clôture pour observer les prouesses de notre petite combattante d’un œil méfiant. La cavalerie, pour sa part, piaffe. J’offrirai à Tobias de discuter ici, en s’occupant des montures, plutôt qu’à proximité des jeunes oreilles.
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