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 Faux Départ

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Jay Knezevic

Jay Knezevic


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MessageSujet: Faux Départ   Faux Départ EmptyLun 18 Juil 2022 - 21:30


Faux Départ  ᵝ Chad Wilder


- Cheval a copulé.

L’annonce se fait au beau milieu du repas. Tobias et moi nous échangeons un regard chargé de sens et d’émotions. Il s’y trouve certainement de l’étonnement, au premier plan, ainsi qu’une bonne part d’amusement, tant nous ne nous y attendions pas. Ce n’est toutefois pas tout. Dans notre échange muet, nous savons tous deux que cela signe enfin – ou déjà, il m’est de plus en plus difficile de le savoir – le terme de notre séjour, avec ce que cela implique de déchirements pour la prunelle de nos yeux. Cela fait effectivement déjà deux cycles lunaires que nous observons dans cette colonie. Et puis, il y a une touche de curiosité, que j’adresse immédiatement.

« Sais-tu ce que veut dire ce mot, ma puce ? »

Notre fille me rétorque qu’évidemment. Ian lui a bien expliqué que c’est ce que les animaux font pour se reproduire et que, à la suite de cet accouplement, les Hales auront un nouveau Poulain. Je souris légèrement face à la naïveté de notre fille, qui a parfois réussi à être préservée malgré une dizaine d’années de survies dans des conditions extrêmes. Alice semble réaliser quelque chose, et ajoute, d’une traite :

- Est-ce que ça signifie que madame Cheval va venir vivre avec Cheval et nous ? C’est une famille, maintenant.

Cette fois, c’est Tob qui explique que ce n’est pas ainsi que les choses se passent chez les animaux. Il ajoute que Monsieur Hale ne serait certainement pas ravi de la situation. Je hausse les épaules : pour ce que j’ai à faire du bonheur de cet inconnu. Je décide surtout de vérifier la validité des informations.

« Comment sais-tu que Cheval s’est accouplé ? »

La réponse ne tarde pas, aussi fervente qu’évidente : c’est Ian, le cousin de Monsieur Hale, qui le lui a dit. Je crois comprendre que l’éleveur n’a pas eu le temps de venir nous le dire de vive voix. Il n’a probablement pas voulu risquer de ne pas nous croiser à l’école, bien que j’y accompagne les enfants dès que je suis de garde à l’hôpital. Je pince les lèvres à cette pensée. Mon enthousiasme pour ce poste s’effrite. J’apprécie de donner des soins aux gens, mais j’ai du mal à me contenter d’un simple poste d’infirmier, alors que j’étais thérapeute. Semblerait-il que mon orgueil professionnel soit intact, même après toutes ces années. Heureusement, certains chefs de services reconnaissent mes aptitudes à faire plus que de jouer les garde-malades ou les absorbeurs de souffrance, et me confient des taches dans mes cordes, quand ils en ont l’occasion. Ce qui est plutôt rare : le retour de la vie à la dure a rendu les gens plus tolérants aux troubles que je soignais et, surtout, que j’aidais à prévenir. En conséquence, ils me visitent souvent pour des problèmes graves qui auraient aisément pu être évités.

Je demande à ma fille comment s’est passée sa journée, et ce qu’elle a appris. Ian a évidemment une part large du récit, mais elle mentionne également quelques autres copains et copines de classe, de temps à autre. Il faut dire que le louveteau ne me déplaît pas : il semble être un bon garçon, dont la droiture me semble contraster avec la nature pingre du marchand qui l’héberge. Comme quoi, il ne faut jamais trop généraliser lorsqu’il est question de famille.

Ce n’est qu’une fois la vaisselle terminée, alors que nous nous apprêtons à sortir pour pratiquer les exercices d’auto-défense d’Alice, que Tobias reprend la parole. Il nous annonce le plan de match en quelques phrases succinctes, à son habitude. C’est dix ans ensemble qui me permettent d’en tirer toutes les conclusions nécessaires, et de lire les nuances dans son regard d’ébène. Demain, je me rendrai à l’hôpital avec Ragoût et, au retour, lorsque mon époux se rendra au mur en fin de journée, je lui laisserai ma monture en échange de celle prêtée par le roi des équidés.  Je ne suis pas certain que la commodité soit le seul moteur de sa décision. Il est possible qu’il préfère également envoyer son meilleur diplomate en tant qu’ambassadeur, au cas où davantage de marchandage soit nécessaire. Ou qu’il n’ait simplement pas envie de s’imposer un tel détour. Une fois Cheval de retour chez nous, nous pourrons préparer notre départ. Cela ne devrait pas nous prendre trop de temps. Malgré la permission étendue d’occuper la maison entière, nos affaires se limitent toujours au strict minimal, facile à empaqueter et à emmener avec soi.

Deux choses me tracassent légèrement : si Monsieur Hale a dit vrai, il vaudrait mieux qu’Alice ne chevauche plus derrière Tob. Je n’ose pas aborder ce sujet, et ainsi risquer de le mettre de mauvais poil avant le coucher. Avec ses horaires de garde, il est redevenu trop rare que nous dormions ensemble, même quelques heures, pour que j’aie envie de nous imposer cela. Ensuite, je ne sais pas si j’aurai la chance de souhaiter au revoir aux amis que je me suis faits, en à peine quelques semaines. À mes collègues, et à nos voisins, si. Aux quelques autres rencontrés aux hasards des travaux de fortification ou dans la cour d’école, je n’en sais rien. Je n’ai certainement pas envie de faire une tournée paroissiale pour autant, d’autant plus que je devine que Tobias serait contre.  
J’ai dû pousser Tobias pour qu’il cesse de ronfler, au beau milieu de la nuit. Je craignais qu’il ne réveille Alice, alors que je me suis habitué à cette trille réconfortante qui caractérise son sommeil. Je n’ai jamais su comment, même dans ces conditions, il conservait toutes les qualités de son aristocratie britannique. C’est bien différent des ronflements mollassons ou hoquetant de mes compatriotes américains. Je crois par ailleurs avoir également ronflé, compte tenu de mon éveil sur le ventre, quelques heures plus tard. Je me suis retourné pour me rendormir sans plus de problème, et c’est Alice qui m’a levé hors du lit. Lors de ses jours de congé, Tobias se lève aux aurores et s’occupe jusqu’à ce qu’il soit l’heure de prendre le petit-déjeuner et de nous préparer à aller en centre-ville. Il fera la deuxième moitié de sa nuit en début d’après-midi, pour ne pas trop bousculer son cycle du sommeil.

Le toit de notre voisine et mentor est réparé. Ce dossier est donc terminé, ainsi que quelques autres bricoles auxquelles nous avons été invités à donner un coup de main. Si mon mari est chanceux, ce jour de repos en sera réellement un. Une rareté à Beacon Hills. La routine du départ, qui inclut aujourd’hui bisous, embrassades et petite crise d’Alice, faite, nous partons avec quelques voisins vers le bâtiment scolaire.

Je me rends ensuite à l’infirmerie où je dois prodiguer quelques soins, changer des pansements ou même, parfois, laver des patients. Il y a du monde. Une grippe particulièrement brutale semble s’être immiscée à Beacon Hills dernièrement. Je ne sais pas qui est le patient zéro, mais je suis content que nous soyons arrivés il y a suffisamment longtemps pour ne pas être pointés du doigt. La journée s’annonce longue, mais risque de passer rapidement : je ne suis même pas certain que j’aurai le temps de grignoter toutes les vivres que j’avais prévu manger. La répartition des tâches est toujours rapide, mais pas forcément efficace. J’entends toujours quelques collègues grommeler sur une rotation injuste des tâches, et m’efforce de ne pas prendre part à ce pessimisme ambiant. Une fois face aux patients, je n’ai aucun mal à reprendre un sourire chaleureux et professionnel, bien plus à même de soulager les peines morales et physiques, que de tirer une tête d’oppossum dépressif.

Lorsque ma journée se termine, je trotte jusqu’à la croisée des chemins où Tobias et moi avons établi que nous échangerions nos montures. Ce n’est pas un immense détour pour me rendre ensuite à l’école. Nous échangeons nos montures ainsi que quelques mots, certains taquins, d’autres plus pragmatiques, ainsi que des noms d’oiseaux, avant de retourner à nos devoirs respectifs. Si je me sens déjà le cœur plus léger d’avoir vu mon homme, c’est l’accueil d’Alice qui termine de plaquer un authentique sourire sur mon visage. Elle et Ian sont évidemment ensemble. On pourrait presque croire qu’ils vivent dans les mêmes baskets. Je leur demande comment a été leur journée. Outre quelques absences imprévues et un exercice de mathématiques particulièrement compliqués, ils ne semblent pas avoir beaucoup à partager. Je me doute bien que cela changera avec la distance mise entre l’école et nous.

« Ian, nous devons, Alice et moi, aller voir Monsieur Hale. Pourrais-tu nous indiquer le chemin menant chez toi ? Nous n’y sommes jamais allés. »

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que le jeune loup acquiesce de tout son être et ma fille pousse un étrange couinement d’excitation. Il n’y a pas de question : l’état de ravissement des enfants est à son comble. Ian saisit ma main ainsi que celle d’Alice avec enthousiasme, décidé à nous conduire illico presto chez le marchand équestre. Dans leur félicité, ils semblent avoir oublié que j’ai avec moi la jument de l’éleveur.

« Nous pourrions aussi y aller à cheval. Je pense qu’il serait possible de »
- Chad !

Peu habitué d’être interrompu de la sorte, je reste interloqué, alors que j’observe la tête blonde courir vers le gaillard au catogan. Une courte hésitation plus tard, Alice le suit en sautillant. Je rejoins les enfants en saluant d’un geste de la tête l’autochtone. Je n’ai pas besoin de feindre la gaieté de le voir, alors que je lui souris.

« Bonjour, Monsieur Wilder. Ou préfères-tu Chad ? »

Ian rigole doucement. J’ai remarqué la même réaction lorsque j’ai utilisé une formule similaire en référence à son tuteur. Je n’y porte pas particulièrement attention, devine que Chad est venu récupéré le pupille de son ami. J’indique alors :

« Je dois me rendre à la résidence Hale. J’ai offert d’accompagner Ian. J’espère que tu ne voies pas de problèmes en notre compagnie. »

J’envoie un clin d’œil au loup, et ne m’en rend compte qu’une fois le geste posé. Le naturel est fort, dirons-nous.

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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyDim 31 Juil 2022 - 16:30



Faux dépat
Premier et deuxième cercle

Patrick  Knezevic

Derek avait affiché le signal. Un code couleur transcrit par des bouts de tissus accrochés à la cheminée du manoir. Jaune pour "Chad", marron pour "besoin d’aide pour des travaux". Rouge pour "urgent". Ça lui évite un aller-retour jusqu’à la réserve. Une journée de cheval. Pierre Argent et quelques personnes de confiance peuvent communiquer ainsi avec les Kawaiisu. Pour donner l’alerte essentiellement ou un besoin impérieux de rencontre. Nos compagnons ailés dans le ciel savent repérer les signaux et alerter les sentinelles en poste.

Je suis parti, le jour se levait à peine. Cinquante kilomètres à parcourir jusqu’au manoir, c’est plus de six heures de cheval. Je monte à cru et, sauf urgence, laisse l’équidé gérer son rythme de marche et de pause.

J’arrive au début de l’après-midi. Je trouve Derek qui s’affaire sur l’un des côtés de sa grange. Un pilier porteur a cassé, affaissant le toit. Insectes xylophages. Une plaie en ce monde où les charpentes métalliques ne sont plus mises en œuvre. Dans le futur peut-être si l’Homme remet son industrie en route.

En m’attendant, il a tenté de limiter les dégâts avec des étais. Après les salutations d’usage, je me mets au travail : réfléchir comment nous y prendre pour remplacer cette poutre verticale sans que la grange s’écroule. En plus de mes bras, c’est surtout de l’architecte dont Derek a besoin.


↑↓↑↓↑↓↑

Sans engin élévateur et tracteur, il faut tout mon savoir pour récupérer les portances qui font défaut. Je mesure et calcule. Derek à la manœuvre coupe et tronçonne les différents éléments que je lui commande. Par un jeu de déportés, j’ai trouvé comment remplacer l’immense poteau vertical par d’autres, plus courts, qui vont s’emboîter les un dans les autres. Le poids du toit devrait bloquer l’ensemble.

J’avais déjà emprunté des ouvrages à la bibliothèque. Les gardes avaient dû la protéger au tout début de la déroute. Quand on cherche seulement à survivre, les livres font un bon combustible. Ensuite, les gens qui n’avaient jamais ouvert un livre en dehors de l’école avaient compris leurs importances. J’avais recopié quelques croquis d’assemblage de chalets et autre construction en bois ou en pierres. C’est ce carnet que j’ai pensé à prendre avec moi, me doutant du problème de mon ancien alpha, qui nous sauve la vie présentement.

Nous avons arrêté quand la fin de l’après-midi approcha. Trois heures de labeurs seulement. Derek doit s’occuper de ses animaux. Nous poursuivrons demain. Pour le moment, l’édifice est stabilisé. Je me propose d’aller chercher Ian.

- Il sera content de me voir.
- C’est certain.


↑↓↑↓↑↓↑

La chaleur du labeur m’a laissé en tunique et pantalon de peau. Le tapis de selle aux motifs colorés et géométriques m’assure ne pas subir la transpiration de ma monture. En chemin vers le centre-ville, je salue les gens que je connais. Pour ainsi dire presque tous ceux que je croise. Le reliquat d’indifférents ne l’est pas tant et a une dent contre les Kawaiisu et leurs prétendus privilèges.

Les jaloux, les aigris, des sentiments bien humains. Ian serait capable d’aller à l’école à cheval depuis bien cinq années. Mais une telle monture est un luxe suprême. Cela équivaudrait rouler en porche dans un quartier miséreux. Une provocation que se refuse Derek. Ian aura son cheval quand il n’ira plus à l’école et qu’il sera officiellement éleveur comme l’alpha.

J’arrive en vue de l’école. L’endroit est une place animée à l’instar du magasin central. Un point de rencontre où les gens échangent des nouvelles ou s’organisent pour diverses taches. Il y a là des gens qui n’ont plus d’enfants scolarisés. Juste pour être certain de croiser un maximum de monde en un minimum de temps. Je vois Ian en grande discussion avec un homme que je reconnais : le compagnon du professeur. Mon cœur se chauffe à la vue du loup. Nous nous sommes peu parlé, des banalités d’usage. Notre dialogue empruntant des chemins plus visuels et corporels. Ian m’aperçoit, sa joie quand il court vers moi est sincère. Je passe une jambe par-dessus l’encolure de ma monture et me laisse glisser au sol.


↑↓↑↓↑↓↑

- Chad !

Je coupe le débordement d’émotions et de joie par le salut protocolaire Kawaiisu : l’index et le majeur de ma main droite rejoignent d’abord mes lèvres puis mon cœur. Ian se reprend. Un Kawaiisu ne montre pas ses émotions en public. C’est un gentil rappel à celui qui prétend rejoindre un jour la tribu. Mais pour cela, Ian devra quitter le manoir et venir vivre dans la réserve. Ce dont je doute fort. Cette voix est pour lui une issue de secours suivant comment se passent les choses dans la plaine. Quoi qu’il en soit, sans avoir le statut d’un brave de la tribu, il sera l’un de ses membres honoraires, comme l’est Tama'Rangi Marama.

Alice nous a rejoints. Ses yeux brillent. Ian se mord la joue pour ne pas m’inonder de ce qu’il a en tête. Le père d’Alice se charge de faire redescendre la pression des enfants en s’approchant.

- Bonjour, Monsieur Wilder. Ou préfères-tu Chad ?
- Monsieur Wilder, se moque Ian.
- Chad, c’est bien, Pat.
- Je dois me rendre à la résidence Hale. J’ai offert d’accompagner Ian. J’espère que tu ne voies pas de problèmes en notre compagnie.
- Avec plaisir.

Je sais Derek très content d’avoir pu faire affaire avec le professeur. Rafraîchir ses lignées avec du sang neuf est pour un éleveur une aubaine, et un miracle à notre époque. Pat me lance un clin d’œil. C’est un rapide qui ne tourne pas autour du pot. Je lui retourne un sourire qui plisse mon nez. Charmant, vraiment.

Je remonte à cheval et écarte mon pied à l’équerre pour que Ian y prenne appui pour se hisser dans mon dos. Alice hésite. Pat n’a pas sur le dos l’espère de harnachement que portait le professeur pour maintenir sa fille en selle. La gamine tord d’autorité le pied de son père et se hisse derrière la selle du cheval qui porte la marque de Derek sur la croupe.

D’un coup de rein, je donne une impulsion à ma bête qui, sans que j’ai à la diriger, fait demi-tour et s’engage sur un chemin plein Est. À la sortie de la ville, nous chevauchons au pas, côte à côte. Dans notre dos, les enfants assurent la conversation. Les adultes s’en tiennent à des mimiques silencieuses, mais explicites qui passent inaperçues aux yeux d’Alice et Ian, tant ils sont occupés à organiser la visite de la jeune fille. Ian compte bien tout lui montrer. Il gonfle l’importance de ses taches. Les poules deviennent régiment, les deux vaches un escadron d’infanterie. Le potager gagne quelques acres. Alice boit les paroles de mon filleul. Le flirt enfantin nous fait sourire. Mais c’est bien la même musique qui se joue à l’avant.


↑↓↑↓↑↓↑

L’immense portail qui barre l’accès au manoir apparaît au détour d’une courbe du chemin forestier. Ian saute de cheval et s’empresse d’aller manœuvrer la serrure labyrinthe. J’ai le temps de secouer la tête négativement avant qu’il vante la complexité du mécanisme. Alice rejoint son ami sur le plancher des vaches. Nous passons le portail, Ian referme dans notre dos, puis disparaît, Alice sur les talons.

- Ça va être compliqué de la faire repartir.

Si ma remarque trouve un écho chez le père d’Alice, sa gestuelle a changé du tout au tout depuis que nous sommes en territoire Hale. Est-ce l’idée de se retrouver seul devant un alpha qui n’est pas le sien ? Je pousse mon cheval contre le sien. Nos jambes se frôlent. Je sers brièvement son épaule pour le rassurer. Je ne sais pas ce qu’il appréhende, mais il peut être certain qu’il n’y aura pas de bagarre ici.

Je suis fier de la réaction de Pat quand il aperçoit le manoir. En chemin, Ian a précisé qu’il avait été reconstruit par mes soins. Je n’ai donc pas à me vanter ni annoncer mon métier, qui par retour de politesse demande à son interlocuteur d’en faire de même.

L’ancienne profession avant le chaos est parfois devenue un tabou. Le professeur en est un bel exemple. Mais souvent, les gens gardent le mystère pour laisser le doute sur une situation plus mirifique qu’elle ne l’était réellement.

Derek apparaît dégoulinant de sueur poussant une brouette de fumier. Nous descendons de cheval. Je laisse Pat expliquer les raisons de sa venue. Je n’ai pas de difficulté à trouver un motif pour m’éclipser.

- J’ai pensé à un assemblage plus léger pour ta grange, je vais refaire mes calculs voir si c’est viable.

Ian et Alice passent en trottinant sans nous accorder d’importance.


*:
Chad
© Méphi.



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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 12 Aoû 2022 - 23:27


Faux Départ  ᵝ Chad Wilder


Le jeu de séduction qui se trafique entre Chad et moi se poursuit dans un silence qui ne m’importune aucunement. J’ai l’habitude des échanges muets et des taquineries non-verbales avec mon alpha. Doucement, les mains d’Alice autour de ma taille se relâchent, ses doigts s’enfoncent de moins en moins profondément dans ma chair, que je devine reprendre rapidement un teint normal, après cette rougeur forcée. Malgré l’attention que je porte à ma fille, et au maintien de son équilibre sur la selle, je parviens à participer activement à la parade coite du drôle d’oiseau qui chevauche avec nous. Un bel oiseau, mais étrange : non pas bizarre ou exotique, mais simplement curieux.

Les enfants à l’arrière nous imitent, consciemment ou non. J’ai, du moins, la certitude qu’Alice agit par mimétisme, à jouer à faire comme les grands. Je garderai toutefois un œil sur l’adolescent, qui est bien arrivé à l’âge où l’on apprend à se découvrir sous un nouveau jour, ainsi que l’autre. Je ne connais pas le fils de l’éleveur Hale, mais sais qu’il a accès à du matériel supérieur aux manuels pour comprendre la reproduction. Je me rappelle aisément de l’enfant que j’étais, à son âge, sous mon coq platine. J’espère soudainement que son pingre tuteur ait bien éduquer le louveteau, que j’avais jusqu’alors considérer comme un enfant. Je me réconforte en humant l’air où se mêlent le désir de Chad et le mien. Si je ne sens pas celui de Ian, j’espère que ce n’est pas parce qu’il est masqué. Heureusement, notre départ se profile et nous n’aurons pas à nous inquiéter des courtisans potentiels de notre fillette avant quelques années. 
 
Nous nous retrouvons devant une forteresse dont la barricade extérieure a tout à envier. Je réprime autant que je le peux toute réaction qui pourrait me trahir. Je sens Alice se retenir plus fermement contre moi, en réponse à ma posture plus tendue. Elle laisse échapper un compliment émerveillé, mais maladroit. Je lui murmure doucement de faire attention à rester polie. Je serais désolé si Ian venait à lui trouver des reproches.  
Le louveteau saute de selle et je comprends à l’échange entre les bêtas que je serais mieux de détourner le regard. J’indique à ma monture de tourner lentement sur place, afin de détourner l’attention de la prunelle de mes yeux.

« En rentrant, tu pourras t’asseoir devant et tenir les rênes, si tu veux. »

Tobias me tuerait, mais mon offre ne trouve pas de réponse : le portail s’est ouvert et Alice s’est lestement échappée à l’intérieur de l’enclos glorifié qu’est la résidence Hale.  
- Ça va être compliqué de la faire repartir. 
« Je kidnapperai Ian, ça devrait lui suffire. » 
Aucun clin d’œil pour souligner la plaisanterie. Seul un sourire plus crispé qu’à mon habitude. Je n’ai pas envie de rencontrer ce Hale. Je ne rechigne que rarement aux marchandages et autres activités diplomatiques. Mon désamour de l’alpha me porte à me méfier de moi-même et à craindre une mauvaise réaction de ma part. Chad semble discerner mon malaise et le comprendre. Je ne me doute pas que nous nous méprenons ainsi tous les deux. Je réponds à son embrassade par un rapide tapotement de sa cuisse, pour le remercier de son attention autant que pour lui indiquer de ne pas se faire de bile. Je gère.  
 
Le manoir apparaît et cette fois je ne parviens pas à contenir une réaction impressionnée. Je laisse couler, préférant ne pas laisser transparaître mon effort de stoïcisme. Je prends un instant supplémentaire pour laisser glisser mon regard sur la demeure, pour l’apprécier dans son entièreté. 
« Joli travail. Tu as tous mes compliments. » 
 
Lorsque l’opportuniste Hale, maître des lieux, apparaît, je ne peux pas dire qu’il ait fière allure. Non pas que je prête une réelle attention à son physique érémitique. Je me contente de le jauger d’un œil dédaigneux et lui indiquer en aussi peu de mots que possible la raison de ma présence en ses terres. Raison dont il doit déjà se douter, comme il n’est pas un abruti. Car je refuse de croire qu’un idiot de première aurait su déjouer mon mari.  
« Nous venons récupérer Cheval. » 
 
Chad ne semble avoir aucun mal à trouver un prétexte pour se faire la malle et m’abandonner du même coup en tête à tête avec le fourbe négociateur. J’use d’une certaine agilité sociale et rebondis sur ses propos avec suffisamment d’élégance pour rendre la manœuvre naturelle. 
« Avez-vous besoin de bras supplémentaires ? » Je m’adresse directement à Chad qui est, après tout, le cerveau de l’opération. « Je me suis récemment découvert un talent en construction. » 
En reconstruction, réparation et fignolage, surtout. Notre aide chez madame Willers n’est pas passée inaperçue et des commandes ont surgi de chez nos autres voisins. Guidés par notre estomac, et celui d’Alice en tête, nous avons accepté de donner ces coups de main en fonction de nos disponibilités.  J'espère qu'en faisant ainsi preuve de bonne volonté, je saurai m'attirer les bonnes grâces de ce Hale. C'est plus facile de montrer patte blanche quand on n'a pas des mains déformés par un passé que je ne peux que deviner, je suppose.
 
La marmaille passe devant nous et nous ignore. Je lève le menton en direction de ma fille. 
« Alice. As-tu salué monsieur Hale ? Il a pris soin de Cheval durant les deux derniers mois. » 
Elle s’arrête et vient se tenir devant moi, droite comme la justice, et espiègle comme la liberté. Elle joue sa timide et j’y reconnais une rengaine mille fois jouée par sa tante Rosalind. Je souris dans son dos alors qu’elle salue l’éleveur Hale avec un entrain un brin trop enthousiaste à mon goût. Mon sourire perd de sa superbe, mais reste bien présent, et fier de ma progéniture. Elle remercie l’homme aux équidés pour les soins apportés à notre étalon et s’apprête à filer à nouveau.  
D’une légère pression sur son épaule, j’attire l’attention d’Alice. Elle se retourne et croise mon regard. Je me contente d’une expression entendue pour lui rappeler de respecter la plus importante règle de notre meute : qu’elle reste toujours à portée de vue de son daddy ou de moi. Ce sera en l’occurrence dans mon champ de vision qu’elle devra rester ce soir. Une main dans sa douce crinière, je la renvoie à son exploration de cet étrange territoire
« Va t’amuser avec ton ami, ma choupette. »

Je relève la tête en direction des deux autre loups – adultes – et réalise avoir perdu le fil de la discussion. Me visage se plisse un moment alors que je replace ma casquette sur mon crâne.
« Vous disiez ? »
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptySam 20 Aoû 2022 - 16:00



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Premier et deuxième cercle

Patrick Knezevic

- Avez-vous besoin de bras supplémentaires ? Je me suis récemment découvert un talent en construction.

Le compagnon du professeur me prend au dépourvu. Il s’adresse à moi et non au maître des lieux. Je ne peux clairement pas prendre l’initiative de lui demander de rester. De plus, son attitude envers Derek frôle une limite qu’il serait sage de ne pas dépasser. Mon ancien alpha possède une bonne résilience, mais il ne faut pas non plus trop le chercher gratuitement. Je ne comprends pas l’inimitié évidente de Patrick. Derek m’a montré le cheval du Professeur, plutôt fier du résultat de ses soins sur l’un de ses sabots. L’animal va bien, ce qui n’était pas le cas deux mois plus tôt. Propose-t-il son aide pour atténuer son attitude ? Je lève un sourcil vers Derek. Une paire de bras en plus est toujours un plus.

- Alice. As-tu salué monsieur Hale ? Il a pris soin de Cheval durant les deux derniers mois.

L’enfant de sa voix cristalline et espiègle dissipe la tension. Elle arrache même un sourire à Derek qui constate comme moi qu’elle se montre bien plus sociable que son père. Je comprends l’intérêt de Ian pour cette jeune fille vive et intelligente. Derek me désigne Patrick d’un coup de menton discret. Nous n’avons pas besoin de mots pour échanger, quelques mimiques des lèvres ou des yeux suffisent. Usant du verbe quand les gestes ne suffisent plus.

-  Vous disiez ?


↑↓↑↓↑↓↑

Derek assure qu’un coup de main est bienvenu. Sa présence nous évitera de nombreux essais en me permettant de garder un recul quand ils positionneront les poutres. Je m’éloigne vers la table de la terrasse pour griffonner sur une ardoise les changements auxquels j’ai pensé. Si je suis efficace, nous aurons le temps de couper les vieilles poutres effondrées pour un nouvel assemblage. Le bois déjà taillé est précieux. Avant on s’en servait de bois de chauffage. De temps à autre, je regarde du côté du paddock où Cheval était installé.


↑↓↑↓↑↓↑

Derek sortit Cheval pendant que Patrick dessellait la monture prêtée en échange. Il évoqua en quelques mots l’état de Cheval et offrit quelques astuces à Patrick pour soigner les pieds d’un cheval avec ce que l’on trouvait sur la route, comme du joint silicone. Je les rejoins avec mon ardoise où j’ai dessiné ce que je souhaite faire.


↑↓↑↓↑↓↑

Derek a rappelé à Ian ses corvées. Mon filleul bombe le torse en décrottant le poulailler devant Alice qui ramasse les œufs. Patrick coupe les vieilles poutres suivant mon schéma, tandis qu’avec Derek nous préparons leur futur emplacement. L’alpha en profite pour discuter de sa dette contractée auprès du Professeur. Aux précautions qu’il prend pour expliquer son deal avec le Professeur, je devine que monsieur Rapier n’a pas été franc avec son mari. Derek était trop proche de moi, Mick et Mafdet pour ignorer ce que la façade de flegme cachait. Comme je l’ai fait au mariage, il a dû promettre de tenir sa langue. Cela se sent, il réfléchit à ce qu’il dit pour ne rien lâcher de compromettant pour le Professeur.

Sans la nécessité de soigner Cheval et ne rien posséder d’équivalent à troquer à ce moment-là, le Professeur s’est vu obligé de patienter le délai imposé par les chaleurs des juments : deux mois.

- Comme vous partez bientôt, je propose de vous dédommager en nourriture facile à emporter, avance Derek. Je peux aussi vous offrir des crédits, le magasin central possède des choses que je n’ai pas. J’ai aussi du savon artisanal.

Un produit de luxe, possible grâce aux escapades de Mafdet qui après avoir raflé le stock existant avait rapporté les ingrédients permettant d’en fabriquer. Les Kawaiisu utilisent un mélange de cendre, de sève d’arbre et de glaise.

Je les laisse négocier leur échange. Derek n’est pas chiche pour ce qui n’aura coûté que du temps au Professeur et son mari. Il va jusqu'à proposer que Patrick aille voir au magasin ce qui pourrait leur être utile pour adapter la somme exacte de crédits nécessaire. Il glisse quand même dans leur discussion que sans leur départ, il aurait aimé pouvoir pratiquer quelques saillies avec leur deuxième cheval. La période s’y prête, mais cela retarderait un peu le départ d’une semaine ou deux. La présence spontanée de Patrick pour récupérer Cheval le freine à insister plus lourdement.


↑↓↑↓↑↓↑

Nous regardons l’écurie riche d’un toit qui tient enfin. Par des jeux de report de charges, j’ai pu remplacer ce qui était cassé par les anciennes poutres redécoupées et quelques autres. Le tout sans un clou.

- Ça va tenir ? s’enquiert Derek.
- Si ça te tombe sur la tête, mon assureur te remboursera, répliqué-je narquois. Ça va tenir et cette technique permet de s’affranchir de longues poutres. T’es mon test zéro.
- Rassurant ! Limonade ? propose Derek. Installez-vous sur la terrasse pendant que je prépare ce que je dois à Patrick. Chad, tu sais où c’est rangé.


↑↓↑↓↑↓↑

J’appelle les enfants et invite Patrick à me suivre. Nous nous débarbouillons dans un tronc creusé qui sert de bassin près du manoir alimenté par un ancien robinet où Derek branchait son tuyau d’arrosage. Je n’ai pas à me préoccuper des verres et de la limonade : Ian et Alice s’occupent du service. Je m’installe donc sur un transat qui a connu des jours meilleurs et invite Patrick à faire de même.

- Merci pour le coup de main ! On s’est évité des efforts. Quand partez-vous ? J’aimerais faire mes salutations au Professeur avant votre départ.

Dix ans pour revenir à Beacon Hills, je n’imagine pas le revoir de sitôt.


*:
Chad
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyJeu 29 Sep 2022 - 0:07


Faux Départ  ᵝ Chad Wilder


Je capte enfin que mon attitude cadre mal, ou est mal perçue par mes hôtes. Je décide donc d’adapter mon approche à l’avenir, mais ne m’excuse ni ne m’explique : je ne dois rien à personne hormis ma meute. Certainement pas à celui qui a tenté d’escroquer mon époux. J’espérais que d’offrir mon aide suffise pour montrer patte blanche, mais il semblerait que je devrai faire un effort supplémentaire. Ce qui m’irrite réellement, c’est de constater en cet instant la force de la régression de mes habiletés sociales. Je n’ose me questionner à savoir si ce sont dix ans d’errance ou dix ans avec Tob qui m’ont affecté de la sorte.

Lorsque Derek accepte mon offre, je me contente de hocher de la tête en sa direction, un sourire pincé aux lèvres. J’écoute le charabia de Chad, qui nous indique comment il compte s’y prendre. Je capte le portrait global de ce qu’il suggère, mais me résigne à lui faire confiance sur le détail. Du coin de l’oeil, j’observe l’éleveur, qui semble partager ma stratégie.

Vient ensuite le temps d’effectuer l’échange des bêtes. Contrairement aux craintes que j’ai pu avoir au cours des derniers mois, il ne surenchérit pas sur des difficultés ou autres imprévus rencontrés dans les soins prodigués à cheval et ne justifie aucune surtaxe ni ne mentionne aucun frais supplémentaire. Mes appréhensions infondées, je commence à me demander pourquoi Tobias et moi avions cru être de tels perdants dans cette enchère. Nous avons perdus du temps, certes, et risquer qu’Alice s’attache à la racaille locale, mais nous avons tout le temps du monde, et il n’est pas mauvais que notre fille sociabilise un minimum. Sans devenir le papillon sociétal que je fus, j’aimerais qu’elle n’évite pas le reste du genre humain avec la même ferveur que mon alpha. Ce n’est pas comme s’il s’agissait de pestiférés. Ou plutôt, si. Tous sans exception, même la prunelle de nos quatre yeux. Il n’y a donc pas d’exception à faire.

Les conseils que m’offre gratuitement Derek terminent d’apaiser mes récriminations. Je me doute que la santé de son bétail lui importe réellement, sans que ça ne soit que financier. Peut-être davantage même que celle de ses contemporains, qu’en sais-je. Il devrait bien s’entendre avec mon mari si tel est le cas. À passer des heures à ne rien se dire, seuls ensemble. Voyant Chad s’approcher, je remercie l’éleveur équin et tend l’oreille en direction de l’architecte improvisé ingénieur.

Nous nous activons tous, les enfants compris. Il est beau de voir Alice aussi épanouie, à s’épivarder avec le louveteau. La crise que l’annonce de notre départ causera me trouble en avance, et je tente de ne pas y penser, me concentrant sur le trait de scie que je veux aussi droit que possible. Je ne porte pas attention aux trois autres mâles, mes deux seules préoccupations supplémentaires étant de surveiller Alice, et de ne pas me couper un doigt. Je ne laisse même pas traîner mes oreilles du côtés des oncles qui partagent quelques secrets à faible voix : je suis un loup de bonne famille.

Je sens mon regard s’éclairer à la mention du savon. L’hygiène est primordiale dans notre famille, et je serai bien mal en point le jour où j’en refuserai. L’offre de crédits m’irrite un peu, sans que je ne sois certain de la raison. Je comprend le raisonnement derrière son offre, toutefois quelque chose continue de me triturer l’esprit, avec ce système. Il faudrait que je discute avec Tobias pour vérifier ce dont nous aurions besoins. De nouveaux vêtements seraient un luxe que nous n’avons pas l’habitude de nous refuser, mais à en juger le contenu des placards de Beacon Hills, je doute que nous ne trouvions chaussure à notre pied.

« Tobias appréciera sans doute le savon et les vivres », débuté-je en prenant soin de ne pas paraître trop empressé, ni avide. « Pour le reste, il faudra voir ce qui nous manque crûment afin de ne traîner que le strict nécessaire : je ne voudrais pas surcharger nos montures inutilement. »

Je souris au fermier, malicieux. Cela ne dure pas, car l’air qu’il me renvoie me semble fermé. Je commence à m’interroger à savoir si nous ne sommes pas simplement destinés à ne pas nous entendre. Il paraît qu’il y a un pourcentage de gens avec qui le courant ne pourra jamais passer : je me souviens avoir lu et commenté un article sur le sujet, à la rigolade, quand j’étais à la fac. Mes amis avaient dit que je devais alors être inhumain, et je leur avais rétorqué que j’appréciais simplement un bon défi. Il est désormais trop tard pour que l’alpha devienne mon prochain défi, compte tenu de notre départ imminent.

La discussion se poursuit un moment. Notre meute n’est composée que de trois individus, mais nous sommes devenus des survivalistes aguerris. Moi qui fut un consommateur hors-pair ai appris à me contenter de peu, et à me débrouiller avec ce qui me tombait sous la main. Je suis presque submergé par la quantité, pourtant limitée, de produits que le magasin général a à nous offrir. Comment faisais-je pour parcourir avec expertise ces sites d’achats en ligne?

Je ne suis pas pris au dépourvu lorsque Derek mentionne qu’il est dommage qu’il n’aura pas l’occasion de profiter de la présence de Ragoût pour augmenter le bassin génétique de son cheptel. Je lui offre un sourire poli, à la mine désolée bien que cela me fasse une belle jambe.

« Cette colonie est l’une de celle qui s’en tire le mieux dans la région. Je ne serais pas étonné que Tobias soit tenté de repasser un jour ou l’autre. »

Je ne promet rien, mais indique fermement que le marché initial est conclus. Il n’a jamais été question que nous nous attardions plus longtemps. Cette pensée me cause un pincement au coeur, alors que je croise le regard de Chad qui s’affaire à évaluer le boulot accompli. En voilà une étrange réaction, alors que j’ai des fourmis dans les jambes, à la simple idée de reprendre la route, libre. Si Tobias change d’idée, le notable en sera certainement l’un des premiers avisés, en dehors de nos amis : Derek se révèle être un mécène suffisamment généreux.

Lorsque nos travaux sont enfin terminés, nous observons le résultat. Je dois admettre éprouver une sensation de fierté couplée de satisfaction à la vue du résultat. Je suis persuadé que l’abri des chevaux à même meilleure allure que jamais, bien que je ne l’aie pas vu avant aujourd’hui. Je rigole effrontément à la moquerie que Chad destine à son ami, qui nous offre alors une limonade. Chad m’indique de le suivre, et je me demande un instant où il m’entraîne. Nous nous rinçons sommairement dans une cuve rustique, à défaut d’un réel nettoyage, et j’enfile mon maillot de corps. Je garde ma veste pour plus tard : j’ai encore un peu chaud.

Nous nous installons chacun dans un transat pendant que les enfants font le service. Je suis satisfait de voir que la complicité entre eux reste innocente et demande à ma princesse, après un bisou sur la tempe, de nous laisser entre adultes. Elle fait la moue pour la forme et se mérite un câlin doublé d’un bisou. « Je t’en prie, Alice.» Ian et elle prennent leurs verres de limonade et contournent la maison pour s’installer sur la galerie, ou les marches de celle-ci. Je ne les voie plus, mais entend le rythme de leur discussion; avec un minimum de concentration, je pourrais les espionner. Je m’apprête à demander à Chad si l’alpha est un loup, ou bien un robot-garou. L’autochtone me prend toutefois au dépourvu.

« C’est un plaisir. Les amis de Tob sont également les miens. »

À sa question suivante, je me contente d’abord de hausser les épaules et prendre un air détacher. Tobias communique peu et je ne suis pas télépathe. Si j’ai appris à le deviner, il me surprend encore parfois, et cette situation est une première dans notre relation.

« Je n’en sais fichtre rien. Je doute que nous restions encore une semaine complète, car Tobias est pressé de partir. Je ne serais même pas surpris s’il décidait de partir une heure après mon retour », m’amusé-je. «Tu devrais passer pour le dîner demain. Je saurai le convaincre de rester au moins vingt-quatre heures. »

Après tout, j’apprécierais de faire mes adieux à mes amis, et je crois que Tobias devrait également visiter cette femme étrange au mariage de laquelle nous avons assisté, pour lui faire part de notre imminent départ. Et puis, je ne serais pas surpris que le bureau du gouverneur nous fasse remplir une liasse de paperasse en douze copies, simplement pour la forme – ou pour décourager ses habitants de s’aventurer hors des murs - : les joies de la bureaucratie.

« Dans tous les cas, il voudra certainement te voir avant de partir. » Pardi! Si Chad nous invitait à nous installer dans son village, je ne serais même pas surpris que Tobias accepte avec enthousiasme. Avoir retrouvé un ami lui fait plus de bien qu’il ne le reconnaîtrait.

Je prends une rasade de limonade et exprime mon appréciation d’un long soupir. Il est vrai que suite à une longue journée de labeur, cette gâterie ne fait pas mal du tout. Je penche ma tête vers le Kawaiisu et lui déglingue mon sourire le plus charmeur.

« Je serais aussi ravi de profiter de ta présence dans toute la mesure du possible. » J’ajoute à mi-voix un commentaire cavaleur et béni les cieux ou quiconque nous a jeté à la figure, il y a une décennie, cette grotesque fin du monde que ma fille ne soit pas louve et ne m’entende pas. Je ne saurais dire à combien de reprise cela a pu nous être utiles, à Tobias et moi.

Je soigne ma posture lorsque j’entends Derek sortir du bâtiment principal. Je m’étire le cou et constate ses mains chargées : je me lève aussitôt pour lui offrir de l’aide, et le remercier une fois de plus. J’hésite un instant à l’inviter également au repas du lendemain : ce serait de tenter le diable. Par contre, il serait aussi tout à fait normal de célébrer nos fructueuses affaires avec notre partenaire commercial autour d’un repas et, surtout – surtout!-, Alice serait ravie de recevoir Ian. Je transfère la marchandise dans les sacoches de Ragoût en portant attention aux commentaires du maître des lieux, qui m’indique quelques informations qu’il juge importantes. Je lui serre la main et nous retournons aux transats. Ian et Alice déboulent alors que je formule mon offre à mon hôte. Il est plutôt évident que le jeune loup a écouté la conversation.

« J’ai invité Chad à la maison demain soir. Je pense que les enfants seraient heureux si Ian pouvait aussi être présent. Vous êtes aussi invité, évidemment, mais je ne veux pas que vous vous sentiez forcés de faire ce détour. Si vous le préférez, voici ce que je suggère : je pourrai récupérer Ian en même temps qu’Alice, et Chad pourra vous le ramener en fin de soirée. Qu’en dites-vous? »

Je m’attends à un refus de la part de celui qui nous a été décrit comme un ermite revêche, mais si j’ai appris une chose aujourd’hui, c’est que Derek Hale sait parfois surprendre.
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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyDim 2 Oct 2022 - 14:32



Faux dépat
Premier et deuxième cercle

Patrick Knezevic

Étonnamment, Patrick n’a pas une idée précise du jour de leur départ. Cela semble tenir à l’unique bon vouloir du Professeur. Je les aurais imaginés plus modernes pour une meute et couple d’homme. Les décisions de leur vie semblent incomber à l’alpha, son bêta se contentant de suivre le mouvement. Certes, cette décision était déjà actée.

- Tu devrais passer pour le dîner demain. Je saurai le convaincre de rester au moins vingt-quatre heures.
- Avec plaisir !

Je souris au trait d’humour qui décrirait le professeur comme pressé de quitter les lieux, de retrouver l’errance. Je saurais m’adapter à une telle situation, ma vie est déjà spartiate. Seulement, je reste profondément ancré à ma terre.

- Dans tous les cas, il voudra certainement te voir avant de partir.
- J’ai été heureux de le retrouver. De même pour Alice qui a bien changé.

Derek n’en finit pas de brasser dans sa réserve. Un stakhanoviste du travail qui a du mal à prendre le temps de vivre. Sa propriété lui demande un dur labeur, mais il ne se garde pas souvent du temps pour se reposer. Soudain, Pat m’offre un sourire gourmand.

- Je serais aussi ravi de profiter de ta présence dans toute la mesure du possible.

Je lui réponds d’un sourire en coin accompagné d’un clin d’œil et de mon verre levé dans sa direction. Au mariage à portée de mes oreilles de loup, Pat avait avoué au professeur ses envies à mon égard et j’avais bien entendu la bénédiction de celui-ci. Cela m’avait rassuré sur la conduite à tenir. Ses regards appréciateurs datent du jour de leur arrivée et jamais je ne me permettrai de créer de la peine dans le cœur de celui qui fut un ami. Je m’attarde sans pudeur à reluquer cet homme tout à fait à mon goût. J’aime son apparence et aussi la malice de son regard.


↑↓↑↓↑↓↑

Derek sort enfin de sa cache les bras encombrés de trésors. Il a parfaitement intégré la nécessité de l’utile au peu encombrant. Pat a été clair sur leur deal : ils ne resteront pas plus longtemps pour que leur deuxième cheval assure une descendance. Derek agit néanmoins en bon commercial. Il soigne Pat en n’étant pas radin, alors qu’il pourrait l’enfumer. Qui, sinon lui, connaît réellement la valeur des choses qu’il échange ?

Je suis resté sur mon transat pendant qu’ils transféraient l’abondance dans les sacoches du cheval de Pat. Ian et Alice, fatigués de leurs jeux, se posent enfin près de moi. Le Professeur comme Derek a eu le même soin que d’élever leur enfant en cultivant leur intelligence et pas seulement leur aptitude à accomplir les tâches qui permet de survivre dans ce Nouveau Monde hostile. Alice se dit ravie de me savoir leur invité le soir suivant. Moment commun pour des sédentaires, une vue de l’esprit quand on ne possède pas de toit fixe. Quand Derek et Pat reviennent vers nous, Pat élargit son invitation à Ian et Derek.

- Je pense que les enfants seraient heureux si Ian pouvait aussi être présent. Vous êtes aussi invité, évidemment, mais je ne veux pas que vous vous sentiez forcés de faire ce détour. Si vous le préférez, voici ce que je suggère : je pourrai récupérer Ian en même temps qu’Alice, et Chad pourra vous le ramener en fin de soirée. Qu’en dites-vous ?

Ian est en apnée. Il regarde Derek, puis moi. Du bout des doigts, j’esquisse un geste qu’il connaît bien. Les Kaiwaiisu possèdent leur langage des signes. Bien plus discret que celui du mal entendant, il résume les ordres simples, les états émotionnels. Là, je signifie à ma pupille que je suis fier de sa retenue alors qu’il meurt d’envie que Derek accepte. L’alpha se fait un peu prier, non pour mettre Pat mal à l’aise : il teste le sérieux de Ian.

- Je suis d’accord, cela fera du bien à Ian de sortir de la routine. Je décline en ce qui me concerne, je vais profiter de ne pas l’avoir dans les jambes pour des affaires qui traînent depuis un moment.

Par affaires qui traînent, je comprends chasse, ou négoce auprès d’une nouvelle ferme qui vient de s’établir plus au sud : des enfants qui prennent leur indépendance.

- Ian, tu prendras ton cheval, cela sera plus simple pour Patrick.

Pour ne pas attiser les jalousies, Ian va à l’école comme les autres enfants : à pied ou en carrioles. Du temps perdu, mais la convoitise rend les gens déraisonnables. Une mesure prise pour la sécurité de Ian. Je ne sais pas si ma pupille souhaite continuer ses études. La majeure partie des enfants vont jusqu’à la fin du collège, la moitié seulement reste assidue sur trois années de lycée, rares sont les études supérieures égrenées au compte-gouttes. Pierre Argent voudrait que chaque personne dépositaire d’un métier transmette ses connaissances à au moins cinq personnes. Un vœu pieu pour garder les savoirs faire, une volonté qui a du mal à s’imposer à la survie de tous les jours.

J’ai fait ma part et partagé lors de la construction des palissades un savoir utile. Chaque année, quand quelqu’un est intéressé, j’offre des cours d’architectures. J’ai dû revoir ma science avec les moyens du bord. Il y a tant de vieux métiers à réinventer. C’est ainsi que Derek s’est initié à la forge.


↑↓↑↓↑↓↑

Patrick et Alice sont partis après de solides poignées de mains. Tandis que Ian s’occupe à préparer la tente de sudation, avec Derek nous nous plantons devant son écurie et les réparations du jour.

- On n’aurait pas fini sans le compagnon du Professeur, constaté-je.
- Un gars méfiant.
- En vie…
- Ouais.

Comment un type qui a vécu dix ans en mode nomade peut-il s’entendre avec un autre qui s’est cloîtré sur son immense propriété ?

- C’est prêt, Chad.

Je me retourne et souris à Ian qui frissonne dans le soleil couchant vêtu de son seul slip.

- Toujours pas ? proposé-je à Derek.
- Non. Je vais faire le repas pendant vos rites.

J’ôte mes affaires que je pose sur le transat où j’étais installé. Devant le dôme de l’étuve fait de peau de chèvre, je m’installe en tailleur sur le sol, Ian en face de moi. Il n’est pas loin de claquer des dents. C’est un exercice d’endurance, mais surtout de maîtrise de son corps. J’ai froid aussi depuis que le soleil n’éclaire que la pointe des arbres. Pourtant, en quelques insufflations je refrène le réflexe capillaire sur mes bras.

- Le sang, l’air, la terre.

Les frissons de ma pupille se calment, mais il a encore les polis dressés sur ses avant-bras.

- Respire et concentre-toi sur ton sang qui circule.

L’exercice abaisse notre température corporelle d’un demi-degré. Rien pour ceux de mon clan qui vont bien plus bas. Seulement Ian ne possède pas le patrimoine génétique des Kawaiisu.

- C’est bien, entrons dans la tente.


↑↓↑↓↑↓↑

Derek nous a cuisiné des lasagnes. Je me régale pendant ce repas chaleureux. Ian est sorti épuisé de la tente de sudation. J’ai donc ajourné le reste du programme. Ian est indécis sur l’avenir qui veut choisir. Son cœur balance entre reprendre la succession de Derek et intégrer le clan des Kawaiisu. La voie de mon peuple lui plaît pour son harmonie avec la nature, et un pacifisme qui convient à son caractère. Mais je sais que le travail avec les chevaux, la ferme et ses animaux lui plaît aussi beaucoup. Je crois que ce qui le fait lorgner de mon côté c’est la vie de solitude que mène Derek. Ian ne veut pas vivre seul. Il m’a suffi de voir l’éclat de ses yeux tandis qu’il montrait la propriété à Alice. Dommage que la jeune fille s’en aille bientôt, ces deux-là sont en train de tisser une amitié solide.

Ian dort du sommeil du juste. Je retrouve Derek au salon devant une flambée dans l’insert de sa cheminée. J’ai préparé une boisson chaude à partir de graines et de fleurs des montagnes.

- Je peux emporter une partie de ta réserve d’herbe à fumer ? Je te la remplace au plus vite. J’aimerais en faire cadeau au professeur demain soir.
- Prends tout. Je m’en sers presque pas.
- Tu devrais planer plus souvent !
- Et toi un peu moins !

Une entorse aux règles des Kawaiisu, ce mélange qui nous permet de détacher notre esprit telle une drogue n’est réservé qu’aux braves du clan. J’en avais apporté une bourse diluée en principes actifs à Derek pour qu’il se détende un peu. Je pense que cela fera plaisir au Professeur. Il était un grand fumeur avant. Avec ce mélange, il pourra retrouver un peu les effets de la nicotine totalement inopérante sur les bronches d’un loup.


↑↓↑↓↑↓↑

J’ai aidé Derek à réparer ses enclos et effectué des réparations sur son circuit de distribution d’eau. Quand l’après-midi fut bien entamé et le moment de rejoindre mes hôtes de la soirée je partis piquer une tête dans le lac pour laver mon corps des labeurs de la journée et aussi délier mes muscles.

Alors que je prends soin d’attacher mes cheveux en catogan devant le miroir du hall d’entrée, Derek me fait une remarque salace. A priori, les regards de Patrick à mon égard lors du mariage de Mafdet ne lui ont pas échappé.

- Te fout pas son alpha à dos ! conseille-t-il.
- Jamais je ne froisserai le Professeur ! J’y vais. À demain, tu seras certainement couché quand on rentrera.


↑↓↑↓↑↓↑

C’est un voisin qui m’indique du bout des lèvres la maison du Professeur et de sa famille. Mon poncho, les deux plumes accrochées à mes cheveux et surtout le fait que je ne sois pas soumis aux lois de Beacon Hills font que souvent les gens me regardent de travers.

Je reconnais au bout du chemin le cheval de Ian. Je suis arrivé. Je retrouve les montures du Professeur et de Patrick avec une poule juchée sur l’un d’eux. Je passe le portillon et frappe à la porte, ma besace en travers de l’épaule.



*:
Chad
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Dernière édition par Chad Wilder le Ven 4 Nov 2022 - 9:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 4 Nov 2022 - 1:25


Faux Départ  ᵝ Chad Wilder


 
Son silence plus ardent que bien des mots me suffit comme réponse à mes invitations bohèmes. Il semble prendre plaisir à ce jeu d’observation et de séduction, peut-être autant que moi. J’aime être désiré tout comme il me plaît de permettre à d’autres de se sentir désirés par un homme de ma trempe. Je n’ai plus l’insouciance juvénile de ma vingtaine ni le charme confiant de ma trentaine, mais la quarantaine déborde toujours d’attraits, certains éternels tels que le pétillant de mes yeux, d’autres nouveaux et possiblement temporaires, comme ma tonsure ou la barbe que j’exhibe avec éloquence, à l’inverse d’un péquenaud du Midwest. 
 
Les gamins pointent leur nez sur les talons de Derek. Je dois admettre que c’est agréable de ne pas constamment devoir rester sur le qui-vive à surveiller d’un œil ma puce. Pouvoir me contenter d’une oreille paresseuse m’apparaît comme un luxe auquel je supporterais de m’habituer. L’autre alpha m’aide à ensacher les denrées et les vivres abondantes que je pourrais avoir l’impression de lui dérober, si ce n’était de la nécessité qu’elles représentent, et du consentement de l’éleveur équin.  J’attends d’être de retour auprès de ma prunelle pour lui offrir également de passer le lendemain : au diable les remontrances de mon cher époux. 
 
Je ne remarque pas les signaux invisibles que s’échangent les deux autres bêtas, et attend patiemment la réponse de Derek, les mains calmement posées derrière mon dos. Alice m’imite, à la différence qu’elle trépigne ouvertement. Son âge n’a pas le luxe de connaître la valeur du temps que l’on prend, quand bien même n’ait-elle vécu que dans ce monde au ralenti. J’affiche mon sourire poli, celui du thérapeute qui, jadis, écoutait les complaintes de gens qui n’en faisaient qu’à leur tête de ne pas suivre ses recommandations : imaginez un dentiste dont le client râlerait sur des caries, la bouche pleine de sucreries, et vous en aurez une idée. Un sourire courtois, affecté, mais qui s’en balance, au final. 
 
Derek ne viendra pas, mais il accepte la suggestion que je lui ai faite. Cela me soulage évidemment, mais je me contente d’un hochement de tête. Mon sourire se fait plus franc, plus amusé, quand il révèle, ou justifie, que sa décision est fonctionnelle. 
 
J’offre la même poignée de mains aux trois loups : Ian est à peu de choses près un adulte, après tout, dans ce monde qui nous est contemporain. Alice m’imite, mais change rapidement de tactique pour câliner son ami. Elle pousse même l’audace jusqu’à presser un bisou contre la joue du marchand revêche. Je dévie du regard en direction de Chad, à la fois étonné de la scène et rassuré que ma fille ne partage pas trop mes goûts en matière de gens. Je pourrais longtemps m’interroger à savoir ce qu’elle peut préférer à cet homme au tempérament aride, par rapport à celui qu’elle a ignoré, mais cela serait futile : chacun préfère un type de personne différent, et je dois accepter ma fille jusque dans sa plus fondamentale étrangeté. 
 
Nous n’attendons pas de ne plus être à portée de voix pour entamer quelques comptines et ritournelles parmi les préférées d’Alice. Cheval semble heureux de retrouver son léger fardeau. Fardeau qui insiste pour rester assiste devant moi, et s’étale de tout son long en un câlin qui promet de durer jusqu’à notre arrivée à la maison. Empruntée. Jusqu’à la maison temporaire où Tobias nous attend.  Elle s’endort dans cette position entre deux vers de Madonna, épuisée d’une journée si riche en émotions, et je veille dès lors à son équilibre : je la réveille à demi, de temps à autres, pour m’assurer qu’elle reprenne une meilleure posture, mais la laisse autrement s’assoupir sans problème. 
 
Plus j’approche du quartier où nous avons élu domicile, et plus je doute de croiser Tobias se rendant aux fortifications qu’il protège depuis deux mois. Je parque Cheval en silence et fait glisser notre fille dans mes bras. Elle s’agite un peu, et effleure un état d’éveil. Je caresse sa crinière du bout des doigt, lui permettant de replonger chez Morphée. Du bout des doigts, je tâtonne pour retrouver la poignée de porte rendue invisible par ma charge. Une fois Alice alitée et convenablement bordée, je retourne à Cheval pour rentrer ses sacoches. La bête renâcle en remerciement en allant rejoindre son compagnon de voyages dans l’écurie de fortune. 
 
Je me désape après avoir tiré les rideaux et vérifier le verrou de la porte. Avec milles précautions, pour ne pas causer un raffut en heurtant quelque chose et ainsi risquer de réveiller Alice, je range nos nouvelles possessions. J’organise les vivres dans la cuisine, j’aligne quelques articles variés sur la table et d’autres près du matelas où Tobias et moi campons plus souvent à tour de rôle qu’ensemble. Le morceau de tissu qui nous sert de draps est toujours imprégné de son odeur, tout comme de celle, tenace, d’une vieille cigarette résistante aux lavages. Malgré mon aversion pour cette drogue, ce mélange se montre rassurant. Je me concentre sur ma respiration et rejoins rapidement le pays des songes. 
 
Mes paupières closes ne suffisent pas à cacher les éclats du soleil levant qui s’immisce dans l’espace entre deux rideaux mal tirés. Ce n’est toutefois pas ce qui m’a éveillé, mais la présence de sons sur le pas de la porte. Je ne mets pas de temps à reconnaître le rituel de Tob qui rentre au bercail, puis son odeur lorsqu’il pénètre dans la masure. Je ne me lève pas pour autant et attend avec oisiveté le moment où mon conjoint jugera qu’il est temps de m'activer. Le baiser matinal ne se fait pas attendre, et je m’installe en position assise sans porter la moindre attention à la chute du drap. D’une voix enrouée, je l’accueille chez ce qui ne sera bientôt plus notre refuge. 
 
« Nous t’avons raté, hier. J’ai réussi à obtenir un meilleur prix, contre un peu d’aide. Ton ami était également là. » 
 
Je lui indique les travaux que nous avons effectué sur l’écurie des Hale et dénombre une partie des vivres que j’ai pu ramener : la partie dont je me souviens sans devoir me creuser les neurones. Il est encore un peu tôt pour que mon cerveau soit à sa vitesse de croisière. Je précise l’offre que l’ermite nous a faite quant aux crédits du magasin général et réprime un bâillement. 
 
« J’ai invité Chad et Ian à passer ce soir. Un repas d’adieux avant qu’il ne retourne auprès de sa tribu, et que nous partions. » 
 
La mention du louveteau pubère semble suffisante pour éveiller Alice, qui claironne sur la présence de son ami à la table. Son ton enjoué trahit tout de même une certaine anxiété, sans doute liée à notre départ. Nervosité qui ne prend plus la peine de se voiler lorsque Alice s’enquiert à savoir si elle pourra garder ses épées de tricot avec elle ou si elle devra les abandonner ici lors de notre départ. Des aiguilles à coudre me sembleraient plus importantes, pour des réparations temporaires ; je laisse mon mari répondre à cette question logistique une fois que d’un regard je lui partage mon assentiment.  
 
« L’éleveur Hale a suggéré que nous restions encore deux mois, pour que Ragoût participe à son tour à varier le bassin génétique de son troupeau. Je lui ai indiqué que nous n’avions pas la volonté de nous attarder encore longtemps. »

- Et pourquoi pas, d’abord ?

Notre grande fille s’offusque, davantage attristée que réellement frustrée.

« Parce que nous sommes des nomades. Nous ne savons pas rester sur place et vivre dans une ferme comme Monsieur Hale. »
- ‘Suffit d’apprendre!
« Va te préparer pour l’école, déjà, et on reparlera de "suffit d’apprendre" ensuite » lui dis-je en déposant un bisou sur sa tête.

Nous nous affairons à ce qui pourrait passer pour un matin normal, comme les soixante derniers. Je profite que Alice soit occupée plus loin pour parler avec Tobias à voix basse. Nous devons encore nous assurer que nous sommes sur la même longueur d’onde, après tout.

« Tu prévoies quoi ? Je pense que je pourrais aviser l’hôpital aujourd’hui et aller voir à l’hôtel de ville combien de dizaines de formulaires les bureaucrates voudront nous faire remplir avant de nous laisser partir. Il ne nous resterait qu’à faire nos adieux à Ma...fdet ? À Karen aussi et aux voisins, puis nous pourrons partir quand nous le voudrons.  »

Je sens que les Fortunes se bidonnent d’un tel optimisme, mais je me voie bien mal prévoir le pire, quand je peux enfin libérer mon alpha de ces cages concentriques qui nous retiennent et qu’il abhorre. Je l’embrasse sans exprimer le fond de ma pensée, persuadé que je n’ai pas besoin de l’exprimer pour qu’il la connaisse.

La petite voix de notre préadolescente tente de nous ramener à l’ordre : nous semblons prendre du retard sur un horaire qui ne repose pourtant sur aucun cadran.

- Daddy! Pappa! Grouillez-vous!
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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 11 Nov 2022 - 16:41



Faux départ
Feat : Pat & Chad

L'annonce faite par Alice n'était pas aussi innocente que ce que la jeune fille avait semblé penser. Cheval en parvenant à faire son office de mâle reproducteur venait de régler toutes les dettes qui les retenaient contre leur gré dans cette ville qui un jour avait été le lieu de vie de l'ancien chasseur. Sans oser montrer sa joie, craignant que cette dernière ne soit pas partagée par sa princesse, Tobias s'était contenté d'acquiescer à l'entente des plans de son époux. Les départs ne sont qu'une part comme une autre de la routine qui régit leur vie de nomades. Rien dans cette ville ne saurait les retenir. Sans annoncer de date pour leur départ qui serait aussi rapide que possible, l'anglais s'était contenté d'attendre sereinement le retour des siens lorsque ceux-ci étaient allés se rendre chez l'éleveur.

Puis il avait rapidement saisit que sa fille et son compagnon ne sauraient être de retour avant qu'il ne doive prendre la route pour se rendre une dernière fois auprès des barricades qu'il protégeait depuis maintenant deux mois. Deux longs mois, vécus comme une injuste punition dans ce que l'alpha ne savait voir autrement que comme une cage. Grande certes, mais guère plus rassurante et confortable pour son esprit que ne l'avait été celle dans laquelle ils avaient attendu durant de nombreuses heures l'arrivée de Chad. Soufflant, songeant même à pester après cet imprévu, l'alpha avait prit la route. Heureux de savoir que bientôt ce calvaire toucherait à sa fin.

[...]

Il n'a su abandonner ses songes de liberté, pas même lorsque les autres gardes se sont adressés à lui pour s'inquiéter du contenu de son quotidien devenu lénifiant depuis ces deux derniers mois. Il s'est attaché à son silence, chérissant ce dernier en sachant que les gens vivants dans cet endroit sont incapables de penser au monde extérieur sans craindre ce qui pourrait y vouloir leur fin. Cet horizon qui se dessine au delà des barrières et dans lequel le regard onyx de l'alpha a l'habitude de se perdre ne l'effraie plus depuis déjà des années. Il a su s'adapter aux dangers de ce monde, y survivre pendant tant d'années que cet exploit ne sait plus le surprendre. Certes un jour il partira dans un ultime combat car les hommes comme lui ne sont pas faits pour mourir de vieillesse, mais tout cela ne l'inquiète pas plus qu'il ne serait raisonnable de le faire.

Il espère seulement voir sa fille grandir, devenir femme et que ni Patrick ni elle n'auront la triste idée de le suivre dans l'au delà. En sursit depuis tant d'années le loup pense à sa défunte épouse qui l'attend depuis déjà si longtemps. Cette existence qui bien souvent lui semble avoir été celle d'un autre homme n'a que peu de points communs avec celle qu'il mène aujourd'hui. Mais il a toujours ce noyau solide, cette famille dont il a besoin pour s'épanouir. Ce qui fut pendant de longues années un cruel manque est depuis dix ans sa raison de vivre.

Le ciel s'éclaircit, le loup fait quelques brefs adieux à ceux dont il a partagé le quotidien durant cette période qui a su lui rappeler l'homme qu'il avait été. Il élude les questions, grogne pour la forme quand des regards s'attardent sur sa personne avant d'annoncer que dans deux jours il ne sera plus ici.

-On part bientôt.
-Pour longtemps ?
-Pour toujours.

La voix de Karen tremble un peu tandis que son visage se ferme. La jeune femme généralement souriante offre à son ami une expression digne d'un jour de funérailles. Tobias s'en soucierait s'il avait eu le temps et l'envie de s'attacher à cette douce jeune femme qui a commit une erreur en se rapprochant du loup. Certain de n'avoir rien promit à celle qui lui demande désormais s'il compte venir la voir dans la journée le britannique se contente de refuser cette invitation qui n'avait rien d'innocente. Sa voix demeure glaciale et il n'est guère surpris quand une main s'abat sur une de ses joues. Il gronde, son regard s'illumine brièvement. Une menace limpide qui suffit à faire comprendre à la belle blonde qu'il ne tolèrera plus de débordement de ce genre.

-Jason avait raison. T'es qu'un sale con !
-Je suis navré qu'il t'ait fallu autant de temps pour t'en rendre compte.

[...]

Ses pensées sont sombres, il ne peut s'empêcher de penser à cette jeune femme qui a fait l'erreur de s'attacher à sa personne alors qu'il lui avait semblé être clair sur ses intentions et ses projets. Il n'attendait que le feu vert de l'éleveur pour pouvoir quitter cette colonie qui même si elle abrite certains de ses rares amis fait remonter en lui des souvenirs liés à une époque à laquelle il ne veut plus songer. Quand il arrive devant cette maison qui fut la leur pendant deux mois, il prend soin de bien attacher la monture de son époux près de la sienne dont il flatte l'encolure. Avec une de ses dernières cigarettes entre les lèvres il inspire longuement, dissimulant un maigre sourire à la vue de cet animal auquel il a causé quelques soucis de santé. Il espère être tranquille sur ce point durant encore quelques longs mois, peut-être même une année complète. Alice n'aime pas voir leurs montures devenir repas.

Il fume sa cigarette jusqu'au filtre, en écrase le mégot dans une tasse en terre installée près de la porte avant d'entrer dans cette maison où on l'attend. Sans se perdre en gesticulations inutiles, il délaisse sa veste sur le dossier d'une chaise, puis s'approche de la couche de fortune qu'il a parfois le bonheur de partager avec celui qui a su au fil du temps gagner son entière confiance. Tobias se penche au dessus de celui qui paraît être encore endormi, mais dont la respiration trahit l'éveil. Ses lèvres glissent sur la bouche de son amant qui ne tarde pas à ouvrir les yeux.

En guise d'unique salutation, il offre un clin d'œil malicieux à celui dont il claque le postérieur pour lui faire comprendre que l'heure de se lever est déjà arrivée. Ils ont aujourd'hui fort à faire, doivent achever de préparer leurs affaires qui n'ont jamais été entièrement déballées, charger leurs montures et si possible prendre la route avant que le soleil ne se couche.  Tout ces plans lancés sur la comète de l'espérance ne tiennent cependant pas bien longtemps car Patrick annonce bien vite avoir rencontré Chad, puis invité ce dernier à venir souper en étant accompagné par le jeune louveteau devenu l'ami d'Alice peu de temps après leur arrivée dans cette colonie. Le britannique ne voit là qu'une raison de rendre plus tristes encore ces enfants qui vivront sûrement mal cette séparation qui leur ait imposée.

Les Rapier et les Hale ont deux modes de vies opposés. Si un des deux alphas se plaît à vivre dans sa rassurante prison, l'autre ne supporte que très mal le fait de vivre dans une maison. Tobias ouvre la bouche pour annoncer sa désapprobation.

-Je crois qu'on aurait pu s'épargner de pareilles simagrées.

La fin de sa phrase n'est rien de plus qu'un murmure. La mention du jeune Ian semble avoir éveillé sa princesse et cette dernière affirme sa joie de voir son ami les rejoindre le soir même. Le visage du loup se ferme dans une sombre expression tandis qu'il serre les dents pour ne pas recadrer immédiatement la prunelle de ses yeux. Gardant le silence, s'y accrochant comme un forcené, il écoute tout des dires de son homme sans juger utile de le couper. Monsieur Hale aura su se montrer généreux et leur offrir ce qui est parfois compliqué à trouver dans le monde extérieur. Alice réclame le droit d'apporter avec eux ses aiguilles à tricoter et son ouvrage. Tobias est prêt à céder à cette requête pour éviter un caprice de sa fille. Dix ans après son laxisme maladif est toujours d'actualité.

La discussion suit son cours et quand Alice réclame sans surprise la possibilité de s'attarder dans ce lieu, ses deux parents réagissent de concert pour briser cet élan insolent qui se dessine à l'horizon.

-Et pourquoi pas, d’abord ?
-Les choses sont ainsi et nous n'avons pas à nous justifier sur ce point jeune fille.

Sa réponse peut sembler injuste, on pourrait même croire qu'il frôle l'abus d'autorité mais ce début de crise qui s'installe n'est qu'un caprice qui passera à sa fille dans quelques mois. Le loup regrette d'une certaine manière que son instinct l'ait guidé vers cette ville qui n'est plus la sienne depuis bien longtemps. Certes il était heureux de revoir Chad, Mafdet et même l'époux de la féline mais cette maigre joie ne vaut pas toutes ces privations qu'une possible vie de sédentaires pourrait leur imposer. Alice ne sachant se rendre compte qu'elle franchit allègrement les limites de la patience de son alpha pousse même le vice à son paroxysme en leur demandant d'apprendre à vivre de la même manière que le fait monsieur Hale. Un homme certainement respectable mais dont Tobias n'enviera jamais l'existence.

Ils ne parleront plus de cette crise passagère, car l'anglais coupera court à cette mutinerie avant qu'elle n'ait le temps de s'installer. Ils quitteront cet endroit demain et ce même si la petite blonde n'est pas en accord avec les projets de ses parents. Tobias parvient sans mal à dissimuler son agacement et quand Patrick vient lui parler, il lui répond sans avoir à chercher ses mots.

-Tu prévoies quoi ?
-Un départ demain après le repas de midi.
-Je pense que je pourrais aviser l’hôpital aujourd’hui et aller voir à l’hôtel de ville combien de dizaines de formulaires les bureaucrates voudront nous faire remplir avant de nous laisser partir. Il ne nous resterait qu’à faire nos adieux à Ma...fdet ?
-Son mari va être heureux de nous savoir prêts à quitter cette ville.
-À Karen aussi et aux voisins, puis nous pourrons partir quand nous le voudrons.
-J'ai déjà annoncé notre départ à Karen qui n'a que moyennement apprécié cette nouvelle. Et je doute qu'elle sache plaire à Madame Willers.

Cette femme s'est montrée aimable et chaleureuse envers eux depuis le jour de leur arrivée. Parfois trop maternaliste envers sa personne et Patrick au goût du britannique, il a su apprécier cette femme aux avis tranchés et aux manières de douce tortionnaire qui lui rappelle sa propre mère sur certains points. Margareth Rapier n'est sûrement plus de ce monde, mais Tobias n'a rien oublié de la douceur emprunte de fermeté de cette mère courage qui n'a jamais vu autre chose en lui que le petit garçon auquel elle avait donné la vie. Ils avaient passé ensemble le dernier noël baigné du confort de leur ancienne vie, avant que son fils offrant un argument bancal aux siens pour éviter les festivités du nouvel an ne rentre en Californie pour vivre un réveillon solitaire.

La nostalgie n'a pas le temps de faire son nid dans l'esprit de Tobias que déjà sa princesse les invite à se presser pour un rendez-vous dont il ignorait qu'il était prévu.

[...]

Si Alice pensait se rendre à l'école, il en fut tout autrement. Craignant qu'un tel évènement et des adieux larmoyants ne viennent enrichir les caprices de sa fille Tobias a jugé que l'école pouvait se faire buissonnière. Ils ont commencé leur journée chez Madame Willers qui jusqu'au moment de l'annonce de leur proche départ était heureuse de les recevoir dans sa demeure autour d'une tasse remplie d'une infusion si fade que l'on aurait pu juger que les plantes utilisées n'étaient rien d'autre que l'herbe sèche du jardin et une assiette de savoureux biscuits. Attristée la vieille dame a eu bien du mal à retenir une larme qui a dévalé la pente d'une de ses joues abimées par le temps. Tobias a senti sa gorge se serrer et son estomac devenir un poids quand la femme l'a tenu contre lui, lui faisant promettre prudence et survie dans ce monde devenu rude.

Par la suite, Patrick s'en est allé, les abandonnant pour retrouver ses responsabilités à l'hôpital.

Doucement, profitant de cet instant, Tobias et sa fille se sont rendus à pied chez l'amie de ce dernier. Sachant son père d'un naturel taiseux, la petite blonde n'a pas ouvert la bouche une seule fois, hormis pour souffler son désaccord. Se sentant forcé de briser des tabous déjà bien installés, Tobias a ouvert la discussion sans avoir à se forcer.

-Il est normal que tu sois triste.
-...
-Ne boude pas ainsi. Tu t'es créé des souvenirs, tu as eu l'occasion de vivre des expériences dont tu sauras tirer du bénéfice quand tu seras devenue assez forte pour pouvoir y penser sans avoir envie de pleurer. Mais notre vie n'est pas ici.
-On pourrait au moins essayer !
-Notre vie est à l'extérieur. Dans une colonie comme celle-ci notre vigilance finirait par s'étouffer. Une horde comme celle qui a su briser leurs barricades une fois pourrait renouveler cet exploit. Ces gens qui on survécu dix ans ne seront peut être plus de ce monde dans six mois. S'attacher à eux ne sert à rien.

Cette logique implacable saura faire son chemin dans l'esprit de celle qui refuse pour l'instant toutes ces informations. Comprenant que son enfant saura rétorquer à tout ses dires, l'alpha décide de cesser d'argumenter dans le vent. Un jour sa fille saisira que toutes ces décisions n'avaient été prises que pour son bien.

[...]

Alors qu'il hésite devant cette maison qu'on lui a indiqué comme étant celle de monsieur Turner, Tobias se rend compte que son amie n'est peut être pas chez elle et que l'accueil qui va lui être réservé sera alors glacial. Lassée de cette attente Alice tend une main et frappe contre le battant de bois avant que son père n'ait pu songer à l'en empêcher.



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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyMar 15 Nov 2022 - 22:17

Faux départ

Feat : Tobias Rapier

Mon jardin de simples et plantes à vertus thérapeutiques n’en est qu’au début de son expansion. En dix années, j’avais bien entendu planté ce que tout bon herboriste se doit d’avoir. Mais l’espace dédié à ces plantations était circonscrit à ma capacité à l’entretenir. Quel intérêt d’un tel jardin quand vous êtes à trois semaines de cheval et que c’est le meilleur moment pour récolter ? Ma récente sédentarisation change la donne. J’ai fait une promesse à Dick, et je fais partie de ces personnes qui tiennent à honorer leur parole. C’est pour ça que, malgré ma très longue vie, le nombre des promesses que j’ai dites se compte sur les doigts de mes deux mains. Ma vie d’avant, celle d’immortelle ne se prêtait pas à ce genre de serment.

Dick m’a laissé carte blanche pour réorganiser le potager qu’il entretenait avec Jo et le reste du terrain à notre disposition. Nous avons de la place, car dans la mesure du possible seulement une maison sur deux ou trois est habitée. L’idée directrice qui s’est imposée presque naturellement est que chaque famille devait rechercher l’autonomie alimentaire. À l’inverse de Brian qui habite le quartier « maudit » parce qu’à part lui tous ses voisins sont morts dès la première vague d’infection. Les patients zéros comme ils les nomment à l’hôpital. L’espace autour de notre maison proche du premier cercle n’en reste pas moins restreint pour ma nouvelle activité autoproclamée d’herboriste en plus de mon travail à l’hôpital en tant que chimiste.

J’ai attaché mes cheveux en chignon lâche et m’acharne à rogner mon crayon à papier sur des listes de plantes et le genre de terrain qui leur serait approprié. J’ai repéré une zone forestière à l’extérieur du domaine de Derek, mais contre sa clôture pour au moins bénéficier de ce rempart déjà bâti pour recréer un biome de fougères et je l’espère de champignons. J’espère aussi que la proximité de l’alpha découragera les potentiels pilleurs. Il arrive encore qu’on se fasse voler des légumes la nuit quand tout le monde est couché. L’Humanité n’a pas perdu ses mauvaises habitudes. Au début, je traquais facilement les coupables en suivant leur odeur. Dix ans plus tard, les gens ont appris à couvrir leurs traces. Pierre Argent interdit de piéger les cultures. Un estropié coûte trop cher à la communauté, paraît-il. Je serais reine, enfin gouverneur, je ne ferais pas tant de chichis.

Les Kawaiisu veulent bien me permettre de cultiver un bout de leur pan de montagne pour les plantes alpines et autres. Je rumine sur un point : tout ce que je souhaite cultiver ne se trouve pas forcément dans l’enceinte de la province et j’ai promis à Dick de ne pas repartir dehors des semaines durant. Je rumine sur ce problème cornélien quand on frappe à la porte. Ça doit encore être la voisine du bout du quartier. Dick est naïf et n’a jamais vu qu’elle a le béguin pour lui, ça arrangeait bien cette mégère que je sois souvent partie. Normalement, Dick était de repos, mais l’un de ses collègues s’est blessé hier, il est donc aux barricades. Je décide de coller une bonne frayeur à cette femme histoire qu’elle ne revienne plus. J’ai juste le temps de me retenir de rugir quand je reconnais Rapier et sa fille. À leurs têtes effroyables, je crains de ne pas avoir été assez rapide pour effacer le masque effroyable que j’avais composé sur ma figure.

- Pardon, je croyais que c’était la casse-pied du bout de la rue ! Entrez ! Que me vaut ce plaisir ?

Je colle une bise sur la joue de Rapier qui maugrée sur les chats collants puis pince la joue d’Alice qui comme tous les gamins du monde abhorre ce geste de la part des adultes. Rapier m’explique la raison de sa venue avec le minimum de mots nécessaires pour sortir une phrase grammaticalement correcte. Lui, son charmant mari et sa princesse sont sur le départ. Ce n’est pas une surprise, il l’avait annoncé. Et Rapier fait ce qu’il dit. Je l’aime bien ce grand machin, cela m’attriste un peu de le revoir partir.

- Je comprends. L’appel du large… On étouffe dans ces barricades.

L’ancien littéraire semble soulagé que j’aille dans son sens. Je dois être la seule à ne pas tenter de le retenir ni le prendre pour un fou quand il a ici toute la sécurité souhaitable pour sa fille. Des gens tueraient pour avoir son droit de s’installer à Beacon Hills.

- Je t’ai préparé une sacoche de remèdes. C’est surtout pour Alice.

J’attrape une besace posée au-dessus d’un meuble. J’ouvre pour montrer ce qu’elle contient.

- Y a un papier qui te liste tout avec les effets. Tout est rangé et répertorié dans des enveloppes. Là, c’est le matériel pour les futures menstruations de la demoiselle. On a constaté que les premières règles commencent de plus en plus tôt, Alice a déjà dix ans, il faut vous attendre à ce que ça débarque bientôt. Tu lui as expliqué au moins ?

Je regarde Alice avec un gros doute. J’espère ne pas avoir dépucelé ses oreilles sur les horreurs féminines qui vont lui pourrir la moitié de sa vie.

- Des culottes menstruelles et deux cups pour quand elle sera à l’aise. Une partie des herbes sert à soulager les douleurs y afférentes. Je t’ai préparé trois onguents : un pour les démangeaisons, une autre pour cicatriser et le dernier est à base de gaulthérie pour les douleurs musculaires.

Je sers à Alice un verre d’orangeade et la boîte des biscuits.

- Vous avez un itinéraire précis ? Je peux te montrer sur une carte des endroits où faire une halte sûre dans un rayon de trois cents kilomètres.

J’écoute mon ancien collègue et l’invite à s’asseoir un moment. Il évoque ce qui le crispe dans le fonctionnement de Beacon Hills. Je souris intérieurement : le système actuel est au final moins restrictif qu’avant tout ce bazar. Ensuite, je comprends son ressentiment contre les palissades.

- Elles m’ont longtemps pesée. Aujourd’hui je suis à un tournant de ma vie où je grille les toutes dernières années de ma vie. À une échelle humaine, il me reste encore de belles années, mais à la mienne je suis sur ma fin de vie. Dick m’a ouvert les yeux sur ce que je perdais à courir dehors. Ces murs que je qualifiais il y a peu de prisons vont me permettre de profiter de ceux que j’aime.

Je viens de toucher une corde sensible : Alice a arrêté de grignoter et regarde lourdement son père. Je sais qu’elle a sympathisé avec Ian. Elle est à un âge où cela devient plus difficile de s’arracher d’un lieu où elle se sent bien.

- Tu m’enverras une carte postale, plaisanté-je.

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyJeu 24 Nov 2022 - 12:14



Faux départ
Feat : Pat & Chad

Mafdet ouvre la porte et la mine qu'elle affiche est effrayante. Alice se tasse sur elle même tandis que son père se fait violence pour ne pas partir à reculons. La jeune demoiselle déjà intimidée par l'amie de son papa peine à faire bonne figure, il se contente alors de glisser une de ses mains sur une des épaules de sa fille pour lui transmettre un peu de son courage. Mafdet n'est pas bien méchante, certes elle est un étrange personnage mais cela ne va pas plus loin. En pratiquant la féline on parvient à lui trouver un bon nombre de qualités, sa franchise étant une de ses plus belles vertus. Parfois la façon qu'elle a d'agir peut dérouter mais l'anglais se retrouve d'une certaine façon chez son amie. Ils sont tout deux faits d'un bois similaire. Il grogne pour la forme lorsque le chat pot de colle lui fait une bise, ravalant un sourire amusé lorsque sa fille offre à leur hôtesse une moue pas piquée des hannetons après qu'une de ses joues ait été pincée. Les enfants n'aiment généralement pas être le sujet de telles attentions. En quelques mots l'alpha annonce la raison de leur venue dans cette maison.

-Bonjour. Nous partons demain.

Il n'a pas besoin d'en dire plus, avait déjà prévenu qu'ils n'étaient que de passage dans cette colonie. Malgré cette prévenance un bon nombre de personnes semblait croire que leur petite famille poserait de manière définitive ses bagages dans cette ville qui a su survivre au pire. Alice elle même avait finit par se convaincre que plus jamais ils ne retourneraient sur les routes, le sujet étant bien vite devenu tabou dans leur maison. Pour ménager la petite blonde ses deux pères avaient su taire leur impatience, se contentant de ronger leurs freins en silence. Mais il est désormais impossible de faire l'autruche plus longtemps tant l'heure de leur départ est proche. Tobias a hâte de retrouver sa vie à la normalité certes relative mais qui est la seule qui sache le satisfaire pleinement. Mafdet le comprend, ne tente pas de le pousser à réviser son jugement sur cette colonie et  son envie de la quitter au plus vite. Ils n'ont pas été malheureux dans cet endroit mais l'anglais s'est senti dans ce lieu comme prisonnier d'une cage si grande que certains ont su en oublier l'existence.

Il dissimule son envie, son impatience et son bonheur pour ne pas attrister celle qui serait bien restée dans cette ville pour les dix prochaines années. Deux mois c'est là tout ce qu'il aura fallu pour que la vision du monde qu'a cette jeune enfant ne se retrouve totalement modifiée. Un jour elle comprendra, en tout cas c'est là ce qu'espère de tout son cœur son père. Et peut-être saura t-elle également lui pardonner l'égoïsme dont il est en train de faire preuve. Pat s'est lui aussi rapidement trouvé des amis, replongé dans ce bain de vie sociale sans avoir à se forcer. Mais pour Tobias cette communauté aussi bienveillante puisse t-elle être est un défi auquel il ne veut pas avoir à se confronter.

Lorsque Mafdet lui annonce avoir préparé à leur intention une sacoche de remèdes il est bienheureux de pouvoir compter cette femme parmi ses amis. Patrick sera sans aucun doute heureux de ne pas avoir à ce soucier de la santé de leur princesse durant les prochains mois.

-Je te remercie, ça nous sera très utile.

La féline attrape la sacoche posée sur un meuble, l'ouvre avant d'en détailler le contenu bien ordonné. Tobias blêmit lorsqu'un problème purement féminin qui saura causer bien des soucis à la jeune Alice est abordé par celle qui a su penser à tout. Il se souvient vaguement des menstruations de sa mère, puis de ses sœurs et finalement de son épouse. Les humeurs changeantes de ces femmes et les boîtes de tampons rangées dans un coin du meuble des cabinets d'aisance. Il reste muet quand Mafdet lui demande s'il a parlé à sa fille de ces tracas qui vont la cueillir une fois par mois et ce jusqu'à l'arrivée de la sainte ménopause. Non il ne lui en a pas parlé, arguant qu'il avait le temps de le faire lorsque le fond des culottes de sa princesse sera rougit par le sang. Une erreur que Patrick a dû combler. Mais il ne saurait en être certain.

Mafdet détaille ces choses féminines, sans mentionner tampons et serviettes jetables, leur préférant d'autres objets plus durables. Docile le loup écoute tout des dires de celle qui sait de quoi elle est en train de parler, se saisissant d'une des mains de sa fille pour tenter de la rassurer. Ou bien de se rassurer lui même. Dix ans, onze dans moins d'un mois c'était bien trop jeune selon le britannique pour mettre ces préoccupations à l'ordre du jour. Il semblerait qu'il se soit trompé sur ce point. Alice boit le verre d'orangeade que vient de lui offrir l'amie de son père, pioche un biscuit, puis un second dans l'assiette qui a été posée devant elle.

-Vous avez un itinéraire précis ?
-Pas vraiment. Nous partions vers le nord lorsque j'ai senti la souche m'appeler. Il faut que je discute avec Patrick pour connaître ses désirs. J'ai l'impression qu'il apprécie la vie dans cette ville mais si je suis parti il y a dix ans c'était pour rester libre. Beacon Hills est une cage, grande certes, mais pas plus agréable que les autres.

Alice vient de délaisser son verre d'orangeade et les douceurs qui l'accompagnait pour fixer son père d'un regard devenu subitement noir. Si son amie a su se poser par amour pour cet homme que certains font l'erreur de confondre avec un simple d'esprit, Tobias ne peut se préparer à un tel sacrifice en sachant que son propre époux se plaît lui aussi dans cette vie dangereuse qu'ils mènent depuis le jour de leur rencontre. Le loup demeure silencieux, se sentant honteux d'imposer ses choix à sa fille qui en deux mois a eu le temps de se créer une vie dans cet endroit et même de s'y faire des amis. Ce soir les adieux avec Ian seront douloureux, des larmes couleront sans aucun doute sur les joues de ces deux enfants qui se retrouvent prit au cœur d'un situation dictée par d'égoïstes choix d'adultes.

-Tu m’enverras une carte postale.

L'anglais sourit timidement tout en offrant un clin d'œil malicieux à son amie.

-On tentera de revenir. Dans dix ans. Voir si tout le monde est toujours en vie et compter le nombre de petits enfants que tu auras. Mariée et grand-mère... Je trouve distrayante la tournure que ta relation avec monsieur Turner prend.

La féline s'agace pour la forme de cette innocente pique que vient de lui lancer son ancien collègue. Il ne faut qu'une poignée de secondes à Alice pour que cette dernière ne réagisse aux dires de son père le plus austère.

-On va revenir ici !

[...]

Patrick est rentré il y a une heure accompagné du jeune Ian ce qui a suffit à faire oublier sa peine à Alice dès que son ami est apparu dans son champ de vision. Depuis ce moment les enfants jouent après que la demoiselle se soit sentie obligée de montrer à son ami l'ouvrage de tricot sur lequel elle progresse depuis leur arrivée à Beacon Hills. Les deux hommes ont su saisir l'occasion qui se présentait à eux pour s'occuper de régler les dernières affaires dont ils doivent se charger avant de quitter cette colonie. Leurs biens ont pour la plupart été rangés dans ces lourdes sacoches qui suffisent à contenir leur vie entière. Tobias a montré à son époux celle offerte par Mafdet, lui détaillant tout de l'organisation de la féline. Il n'a pas pu faire ses adieux à monsieur Turner mais juge qu'il est plus simple que les choses se soient déroulées de cette manière. Cet homme et lui ne seront jamais amis car trop différents. Il voit en Tobias un criminel qui a eu le culot de se rendre au restaurant avec sa compagne, l'ami de celui qui faisait la pluie et le beau temps dans cette ville avant que le monde ne parte en vrille. Faire un détour du côté de LA est devenu une idée plus que tentante depuis les révélations que Chad a su faire à l'anglais sur le départ du parrain d'Alice. Un jour peut-être leurs chemins se croiseront une nouvelle fois. Mais l'alpha ne veut imposer son amitié avec l'italien à celui qui partage son quotidien depuis dix ans. Cela impliquerait un bon nombre de révélations et Tobias doute qu'Alessandro ne sache tenir sa langue au sujet du sombre passif de son ami aussi bien que ne l'ont fait Mafdet, Chad ou encore monsieur Hale.

Tobias s'affaire désormais en cuisine, achevant de préparer ce repas qui se doit d'être excellent puisque c'est là le dernier qu'ils vont avoir l'occasion de partager avec Chad et le jeune ami de sa princesse. Un rôti de biche cuit dans le four, arrosé avec minutie par celui qui met une touche finale au dessert qu'il a prévu. Il épluche une pomme qui va s'ajouter à celles déjà coupées en tranches minces. Lèvres pincées, il lève la tête lorsque son amant passe près de lui. Leurs regards se croisent, des sourires faisant leurs apparitions sur leur faciès épuisés. Tobias n'a pas goûté le confort de leur couche depuis presque une journée et la fatigue commence à l'accabler.

Il espère donc que cette soirée saura être calme, sans cris ni conflits. Sa patience comme toute bonne chose a des limites qu'il serait bon de ne pas dépasser. Tout en prenant soin de ne pas se trancher un doigt au passage, il coupe le quartier de pomme qu'il tient en main avant de le disposer sur une pâte qu'il a préalablement fait cuire au four. Ce dessert certes rudimentaire touche au gastronomique s'il doit être comparé avec ce que seront leurs repas pour les prochains mois. L'ancien chasseur murmure alors quelques mots tout en prenant grand soin d'être assez discret pour que les enfants ne puissent pas l'entendre. Le bruit électronique de la gameboy de la petite blonde s'est fait entendre quelques minutes plus tôt et depuis règne dans cette maison un silence presque parfait. Tobias espère que le louveteau n'aura pas l'idée de demander un jeu similaire à son tuteur.

-Je pense que Monsieur Hale apprécierait de voir revenir Ian avec quelques carrés de chocolat.

Pat exprime sa surprise devant tant de générosité de la part de son époux.

-Il a su se montrer généreux envers nous.

Tobias achève de monter une rosace harmonieuse sur sa pâte, se lève par la suite pour vérifier que rien ne brûle dans le four à bois. Le rôti de biche découpé puis soigneusement ficelé cuit tranquillement. Il l'arrose d'une main experte avant de se redresser quand parviennent à ses oreilles des sons qui trahissent l'arrivée de son ami. Justine caquète. Cette poule insolente se prend pour un chien et tient à les avertir dès qu'une personne approche de leur demeure provisoire. Ian partira également avec cet animal que le britannique ne sait plus supporter et ce depuis le jour de son arrivée dans sa famille. Elle a échappé de justesse au four ce soir, graciée par Alice qui ne voulait pas voir cette vile bestiole devenir leur repas.

-Chad est arrivé. Tu peux aller lui ouvrir Jolicœur ?

Ces deux là s'apprécient. Si Tobias était du genre jaloux il s'en préoccuperait mais n'étant lui même pas l'ange de la bonne conduite quand il s'agit de fidélité, il se contente d'observer cet amusant manège dont il va être le spectateur ce soir. Chad est en effet bel homme, brillant et d'humeur toujours égale. Un bon nombre de qualités qui savent plaire à Tobias pourtant incapable de songer à une situation les menant lui et son ami dans le même lit. Ses escapades extra-conjugales il préfère les partager avec des femmes assez charmantes pour accepter de soupirer de concert un orgasme avec le loup volage qu'il est.



© Fiche par Mafdet Mahes




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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyMar 6 Déc 2022 - 21:01



Faux dépat
Premier et deuxième cercle

Patrick Knezevic

Le gallinacé s’avère être la sonnette de la maison. C’est Patrick qui m’ouvre. Visage avenant, le sourire ravageur, le compagnon du Professeur sait plaire. Si les voisins n’étaient pas en train de surveiller nos faits et gestes, je me serais aventuré sur un geste audacieux et un peu licencieux.

- Bonjour ! Et encore merci pour cette invitation.

Un bavardage superflu destiné aux oreilles indiscrètes. Plus qu’avant, il est nécessaire de montrer patte blanche. Maintenant, ils savent que ma venue était attendue. Rassurés, ils devraient s’occuper de leurs oignons. Pat s’écarte pour me laisser passer. La maison embaume une bonne odeur de cuisine. De la viande juteuse et de la tarte aux pommes. La nostalgie d’un Ancien Monde m’étreint une fraction de seconde. La cuisine des Kawaiisu n’est pas si élaborée et quand les fast foods sont devenus un lointain souvenir, ils sont revenus à l’alimentation de leurs ancêtres : nutritive et sans fantaisie. Le changement alimentaire ne s’est pas fait sans frustration. Les Kawaiisu devenus pour certains obèses ont retrouvé les traits émaciés de leurs ancêtres d’avant les colons. Leur ADN est programmé pour une nourriture pauvre. C’est seulement chez Derek ou chez les Turner que je peux goûter à ce genre de plat. Pat semble s’apercevoir de ma brève absence.

- Ça sent drôlement bon ! dis-je en serrant brièvement son épaule pour dissiper le malaise.

Le Professeur et sa famille n’ont pas investi toute la maison, en témoigne le matelas posé sur le sol dans un coin du salon. Se sont-ils si éloignés des standards de la vie sédentaire, ou à l’inverse conservent-ils un certain niveau d’inconfort pour ne pas se faire happer par la douceur d’un lit douillet ? Ce matin, Ian m’a fait part du mécontentement d’Alice et de son envie de rester à Beacon Hills. Avant de le laisser à l’école, j’avais demandé à mon filleul de se montrer brave et qu’au moment des adieux avec son amie de l’aider à rompre leur lien en n’étant pas trop chaleureux, presque impassible pour ne pas rendre cet instant plus pénible qu’il ne sera déjà. Remplacer un peu de la peine de son amie contre de la colère contre lui. Le chagrin accable là où la colère donne de l’énergie. C’est aussi ça l’amitié.


↑↓↑↓↑↓↑

Je pose ma besace sur une commode et en extirpe la bourse de tabac. Je salue le professeur quand il a les mains libres et lui offre le tabac.

- C’est le mélange que je vous ai fait fumer au mariage, mais là il est pur. Ainsi il fait un peu planer. Pour l’économiser ou atténuer l’effet, vous pouvez le couper avec des feuilles de maïs émiettées. J’ai mis une pipe, le papier à cigarette n’est plus qu’un lointain souvenir.

Le regard du Professeur s’éclaire, alors qu’il ouvre la bouche pour me remercier, Ian et Alice arrivent bruyamment de l’étage. La fillette vit l’instant présent et rayonne de bien-être. Ian la couve comme la sœur qu’il a perdue avant même de naître.

- Alice m’a montré comment tricoter. Je lui ai expliqué comment on tisse chez les Kawaiisu, mais c’est compliqué sans le métier à tisser.
- Ian tisse les tapis de selle pour les chevaux de Derek, expliqué-je aux deux papas. Il n’y a pas assez de selles, les tapis vont peu à peu les remplacer. Alice, tu peux voir le travail de Ian sur le dos de mon cheval. C’est lui qui a tissé le tapis qui me sert de selle.

C’est grâce aux touristes que les Kawaiisu ont conservé le savoir-faire de leur artisanat. La vie prend souvent des chemins tortueux. J’entends Alice s’extasier sur les motifs géométriques et les couleurs de la laine. Quand Pat et le Professeur m’invitent à m’asseoir à table, ce dernier laisse échapper un bâillement. Il enchaîne certainement cette soirée sur sa garde.

- Je suis navré de vous faire veiller…

On me rassure. Le Professeur est ravi de me voir ce soir, certes il est fatigué, mais je comprends à demi-mot que Pat prendra la relève si l’énergie du Professeur s’éteint en cours de soirée. Alice rentre, suivie de près par Ian qui se montre soucieux. La fillette est un peu pâlotte. Ian affirme qu’elle a eu un vertige dehors et qu'elle a eu soudainement chaud. Il y a quelques cas de grippes en ville. Je ne dis rien pour ne pas inquiéter. Les papas mettent cette faiblesse sur le compte de son excitation à recevoir Ian et son départ qui approche à grands pas. Le Professeur prie les enfants de se laver les mains avant de passer à table. Commence alors une soirée paisible. Je parle du dernier livre qu’il m’ait été amené de lire. Après avoir servi de combustible, le shérif Stilinski avait eu la remarquable idée de donner aux livres le statut de trésors humanitaires et fait regrouper à la bibliothèque tous les livres abandonnés avant qu’ils ne terminent en papier pour allumer le feu.



*:
Chad
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyJeu 5 Jan 2023 - 4:47


Faux Départ  ᵝ Tobias & Alice Rapier, Chad Wilder


 
Tobias ne tente pas de cacher sa désapprobation du jeu de courtoisie que j’ai improvisé. Un jeu qui me plaît, et me plonge dans la mélancolie d’une doublement ancienne vie. Je ne dis donc rien lorsque les plans changent et que nous nous dirigeons vers la masure de notre voisine, plutôt que l’école. Je reste silencieux, pour ma personne, ce qui reste plus loquace que mon partenaire d’une décennie. J’ai cru décelé une émotion chez mon mari lorsque la vieille bougresse nous a étreints, résignée à accepter notre décision. Je mentirais si je prétendais ne pas m’en être moi-même retrouvé tourne-boulé.

Deux baisers plus tard, et je quitte ma famille pour une dernière journée de travail. Une journée qui promettait déjà d’être bien différente des précédentes, par le simple message que je dois y porter. C’est à un médecin épuisé que j’ai annoncé notre départ qu’elle jugea bon de qualifier de hâtif et déraisonnable. Frustrée et débordée, elle a tout de même acquiescé à ma demande de terminer plus tôt pour boucler ce qui devait encore l’être.

Le dispensaire est plus rempli que je ne l’ai vu depuis mon assignation ici. J’y ai reconnu quelques élèves, ainsi que des gens rencontrés lors de la reconstruction du bric-à-brac érigé en muraille. Je ne sais pas ce qui explique une telle congestion de l’endroit. Un rhume particulièrement coriace, ou une grippe, supposé-je.

C’est en début d’après-midi que, sans le vouloir, j’ai surpris un murmure entre deux médecins. Je me rendais à la buanderie pour déposer des tissus souillés et en reprendre des frais afin de poursuivre ma tournée. Ce n’était pas un virus banal, disaient-ils. Ils ont à peine terminé de prononcer le terme « résistance » que les médecins se sont abruptement interrompus. Une autre garde-malade, à en juger par les salutations polies qui suivirent, s’était engagée dans le couloir. Ce fut ensuite à mon tour de les croiser, un sourire courtois aux lèvres, et ils se sont séparés.

Je dois avouer que ceci me perturbe légèrement. Le souvenir du virus qui a décimé le monde humain il y a dix ans est encore bien trop vif à l’esprit de nombre d’entre nous. Seules les mémoires des gamins de l’âge d’Alice en sont préservées. C’est avec de l’empressement dans le moindre de mes gestes que je termine ma journée. J’offre une embrassade à mes plus sympathique collègues, et prends mon congé avant qu’ils n’aient le temps de rendre ces adieux émouvants.

Je me dirige sans perdre de temps vers la mairie. Mon discours interne bâtit une situation complexe qui me demandera d’être résolue en usant de toute ma prestance. Ainsi prêt à en baver, j’entre dans le bâtiment et demande qui prévenir de notre départ.
« Combien de documents devrai-je signer pour ma famille? »
La réponse du gouverneur me scie les jambes, et j’en perds ma rogne. Rien de tout cela. Il me remercie d’avoir eu le civisme de le lui annoncer, me promet d’en prendre note, et m’invite à dépenser nos crédits restants avant de partir, puisque nous semblons décidés à ne pas remettre les pieds ici. Il ajoute que nous serons toujours les bienvenus, si l’envie nous prenait de changer d’idée, un sourire malicieux aux lèvres.

"Beacon Hills n’est pas une prison", précise-t-il. J’ai envie de m’insurger : si je l’ai pensé, il n’y a que Tobias qui l’ait dit. Je parviens toutefois à tourner sept fois ma langue plutôt que de brûler des ponts.
« C’est ce qu’il semblerait, Gouverneur Argent. »

Le plus embarrassant est que je dois admettre ressortir du bâtiment public le coeur légèrement plus léger. L’animal en moi n’aime pas être pris au piège, et la voie de sortie -ou de retour- offerte par le maître des lieux vient réconforter cet instinct primaire. La somme de nos avoirs en main, je vais marchander avec cet infecte Rusard, pour collecter quelques produits peu encombrants que l’éleveur Hale ne pouvait pas nous procurer. Un nouvel état de compte en mains, plus maigre, je retourne à Pierre Argent.

« Je veux transférer nos crédits restants à Ian Hale. Nous n’en aurons que faire, et ma fille aimerait savoir qu’un cadeau a été fait à son ami. »

Je hoche les épaules quand vient la question de l’identité du donateur. Cela ne changera rien qu’il inscrive le nom d’Alice ou d’un bienfaiteur anonyme. J’avais d’abord songé séparer les crédits restants entre les amis favoris d’Alice, mais au vu de la somme ridicule, j’ai changé d’idée. Je tergiverse à nouveau et fait remplacer le nom de Ian par celui d’une camarade dont la situation familiale semble difficile. Enfin, pour autant que j’aie pu en analyser des dires de ma princesse. Nous discutons quelques minutes, jusqu’à ce que je me cambre soudainement en entendant la cloche de l’école. J’étais sur le point d’oublier le jeune Hale!

« Veuillez m’excuser. Adieu. »

Je cours presque jusqu’à l’école, où Ian traîne toujours d’un air hésitant qui se fait inquiet lorsqu’il tourne la tête en ma direction. Je sens un agacement à mi-chemin entre la frustration et le soulagement de me voir, seul.

- M’sieur Rapier! Où est Alice? Elle n’est pas venue à l’école aujourd’hui.
« Elle est à la maison, les plans ont changé. Comment vas-tu? »

Ma réponse ne semble pas le satisfaire, mais je lui fais signe de prendre la route sans plus attendre. Le comté n’est pas immense, mais il faut tout de même le temps qu’il faut pour rejoindre nos appartements. Malgré mes tentatives d’animer la conversation, notre périple se passe en silence. Le regard du jeune loup s’égaye finalement en arrivant dans notre quartier. Je salue George qui m’accuse de vouloir partir en catimini. Nous arrêtons un moment pour discuter, et je l’étreins amicalement avant de rentrer auprès des miens.

Alice accueille Ian avec un enthousiasme qui contraste celui de son père pour mon retour. Un baiser sobre et quelques gentillesses suffisent au vieux couple que nous formons depuis des années. Nous les laissons s’occuper ensemble en les écoutant d’une oreille ou de l’autre pendant que nous nous affairons. J’hésite à mentionner la conversation que j’ai surprise à l’hôpital, et décide d’attendre un moment plus approprié. Lorsque nous serons au large, le vent dans les voiles et ce long intermède derrière nous, par exemple.

Tob me présente la sacoche fournie par son amie féline. D’une prévoyance à couper le souffle, je me sens soudainement mieux équiper pour accueillir notre fillette dans la puberté. Je devrai transformer ce qui n’avait été que de vagues préambules et des allusions pour tâter le terrain en une vraie conversation préparatoire. Elle sera bien différentes de celle que j’avais pu avoir avec ma petite sœur, jugeant maman passéiste et trop prude de refuser de lui en parler. Il y a toute une science médicale à prendre en compte, après tout! J’embrasse Tobias sur la joue en le charriant.

« Super! Tu es chanceux que ton amie soit déjà mariée. » Pas autant que je puisse l’être d’avoir "épousé" Tobias, mais cela coule de source.

Nous passons plutôt à la cuisine et nous affairons. J’explique succinctement ma réunion avec Pierre Argent à mon époux, et lui dit que ma défection s’est faite sans heurts. De toute manière, ils n’auraient pas eu le temps de faire des chichis. J’assiste Tobias dans la découpe de la viande et des légumes et, lorsque l’ouvrage vient à me manquer, je le laisse rouler sa pâte et vais m’occuper des bestiaux dehors. Je rentre quelques minutes plus tard, réalisant que Tobias s’en est déjà chargé. Je ne fais pas de cas de la gameboy exhibée au local, enfreignant au passage l’une de nos règles de meute. Par contre, je claque la langue de surprise lorsque Tob mentionne le partage de notre précieux chocolat.

« Tu apprécies le gamin! » le nargué-je. Ian est plus charmant que son oncle-cousin-père-tuteur, il faut bien l’admettre.

Je souris à la réponse stoïque de mon alpha. Je vais dresser la table alors qu’il termine de préparer le dessert. Entre le tintement des couverts retentit soudainement leur sirène personnelle : la volaille annonce l’arrivée du loup, et un sourire étire mes traits. À demi penché dans le fourneau, mon mari me charge d’aller ouvrir.

« Avec plaisir, mon joli c… canari. »

J’ouvre à Chad sans lui cacher ma joie, ni mon appétit qui se fait pourtant plus discret depuis quelques années. Je ne fais rien d’obscène et me contente d’être moi-même, comme j’ai appris à l’être dès mon plus jeune âge : charmant, puis séducteur.

« C’est notre plaisir, Chad. Après ce que vous avez fait pour nous… »

Nous sortir de prison, certes, mais ce n’est pas tout, et je compte bien ajouter à cette liste un dernier point avant de partir. Je laisse entrer Chad et referme la porte derrière moi. Il ne semble pas vouloir s’avancer davantage et je fais un pas de côté pour ne pas me retrouvé pris entre lui et la porte. Par réflexe je cherche appui dans son dos, déposant légèrement mes doigts entre les omoplates de l’autre bêta. Il semble se ressaisir et commente le fumet qui embaume l’air. La pression sur mon deltoïde ne m’est pas perdue : j’y réponds d’un clin d’oeil et réponds à son compliment par des louanges.

« Tob est un excellent cuisinier, pour autant qu’il ait de bons ingrédients à portée de main. »

L’atmosphère est détendue et amicale. Chad offre de la fumerie à Tobias, admettant au passage les habitudes de consommation de mon partenaire sans la moindre gêne.

« C’est approuvé par la FDA? » blagué-je en voulant me pencher sur les herbes. Cette fois, c’est à mon époux qu’est dirigé le clin d’oeil, une main sur sa hanche. Je préfère largement ce parfum, mais ni Tobias ni moi n’avons le temps de commenter davantage sur le présent : les enfants descendent l’escalier comme un déferlement de wapitis.

Les enfants ont donc échangé sur les arts manuels avant de revenir auprès des adultes. Impressionné par les talents de Ian, presque autant que par ceux de ma fille prodige, autodidacte de la laine, j’accompagne Alice pour observer le tapis de selle de Chad. Je retiens un commentaire salace et un regret de ne pas avoir pris un tel item la veille, et me contente de commenter un instant les formes et les couleurs avec ma fille, avant de rejoindre les beaux hommes à l’intérieur. Je reste légèrement en retrait, pour laisser aux amis l’espace nécessaire à leur rencontre. Nous passons bientôt à table et hélons l’autre duo d’amis. Ils entrent avec un drôle d’air au visage. Je fronce les sourcils à l’explication de Ian, mais Alice jure de bien aller. J’échange un regard avec Tobias et nous établissons le prognostic : c’est un malaise ponctuel et sans conséquence, certainement causé par les émotions qui se tiraillent en elle.  Ou à l’imminence de sa puberté, songé-je. Dans tous les cas, je refuse de croire qu’il s’agisse de quelque chose de grave : dix ans d’errance nous ont appris que la petite a une santé de fer. Et comme nous lui avons inculqué les concepts de salubrité dès l’âge tendre, les chances sont en sa faveur.

Chad et Tobias discutent de livres et je devine l’intérêt de mon alpha à la mention de cette bibliothèque insoupçonnée. Je le sais cultivé et bien que nous n’ayons jamais réellement discuté de la vie d’avant, je n’ai eu aucun mal à deviner qu’il était jadis – et est toujours – un lettré.  Lorsque la discussion vient vers moi, j’admets sans honte ne jamais avoir été un grand lecteur, mais trouve à vanter un roman qui avait été une lecture forcée, au lycée. J’en avais même lu quelques autres du même écrivain.

Entre le rôti et la tarte, je fais la vaisselle avec les enfants Cela nous donne un moment pour digérer, et m’en fera moins à laver plus tard. J’offre à Tob et Chad d’en profiter pour aller fumer s’ils le désirent.

Le dessert se mange sous une nouvelle conversation, et la situation me permet de découvrir une nouvelle facette de l’homme avec qui je partage mon quotidien. Je l’observe en tentant de ne pas trop me montrer affectueux, et risquer de ruiner sa crédibilité auprès de son ami. Quand Tobias ne tient plus et annonce qu’il va se coucher, je vais l’accompagner. Nous avons trop rarement l’occasion de dormir simultanément, je profite de l’occasion de le border, peu importe nos invités. Cela ne prendra qu’un instant, de toute manière. Chad pourrait croire que je viens chercher un assentiment muet au déroulement du reste de la soirée, mais il n’en est rien. J’ai une confiance infaillible en mon mari, et j’aime croire qu’il en va de même de sa part. Si je cherche parfois la présence d’autres hommes, c’est principalement pour que le plaisir dure à l’occasion plus longtemps qu’avec mon cher et tendre.

À mon retour à la table, je remarque que Alice semble moins énergétique qu’à son habitude. Sa posture est également différente, plus relâchée. Et pas de la manière qui me fait rager.
« Tout va bien, ma puce ?  Veux-tu faire une sieste également ? »
- Non! Je vais bien!

Je n’ai pas besoin de pouvoirs lycans pour voir qu’elle ment. Toutefois, le regard volé en direction de Ian m’indique la réelle raison pour laquelle elle s’entête à rester debout.  J’hésite à offrir que nos invités passent la nuit, craignant le courroux de deux alphas en brisant la promesse d’un plan déjà établi.

« D’accord. »

Je vais chercher un vieux jeu de carte avant de m’asseoir. Aussitôt, Alice se laisse choir contre moi, à la manière d’un jeune enfant, ou encore d’un lémurien. Je lui caresse le dos et poursuis la discussion, après avoir expliqué les règles du jeu aux enfants. Ian semble concentré sur le jeu, mais Alice fait n’importe quoi. Je la sais pourtant plus vive que ceci. J’échange un regard avec Chad. Je ne veux pas les mettre dehors, mais il vaudrait mieux que Alice se repose. J’en ai complètement oublié les plans que j’avais pour l’autre homme. Je ne sais pas l’heure qu’il est, mais il est assurément tard.

« Il va être l’heure d’aller nous coucher. Voulez-vous...»

Mon invitation est interrompue par une intense quinte de toux. Je me tourne immédiatement vers ma puce pour la soutenir et la réconforter. Je ne crois pas qu’il soit possible que ceci n’ait pas réveillé Tobias.
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyJeu 12 Jan 2023 - 18:25



Faux départ
Feat : Pat & Chad

Tobias ne prend pas la peine de se lever pour accueillir celui qui est son ami, mais qui a aussi su devenir celui de Patrick en peu de temps. Quitter cette ville sera un déchirement, pour leur fille mais pas seulement. S'il ne montre que peu d'émotions sur ce sujet, sinon son empressement à retrouver ce qu'il voit comme étant sa seule manière d'être libre, Tobias juge toutefois compliqué de laisser dans cet endroit des gens qu'il avait cru perdus pour mieux les retrouver. Ils ne sait pas encore si un jour la destinée les fera revenir à Beacon Hills, il l'espère secrètement mais préfère taire son avis sur le sujet pour ne pas donner de faux espoirs à Alice. Il opine du chef lorsque Chad arrive dans son champ de vision pour le saluer, mettant un point final au montage de sa tarte. Le repas sera effectivement goûteux et bien plus riche que ne le seront les prochains.

L'avantage d'avoir une maison dans laquelle vivre est ce confort qui y est inévitablement lié. C'est pour cela qu'ils ont prit grand soin de ne pas s'étaler plus qu'il n'aurait été nécessaire de le faire dans cette demeure qui n'est pas la leur. Pour éviter de prendre ainsi de mauvaises habitudes qui aurait rendu plus ardu le retour à la réalité.

Il quitte la chaise sur laquelle il s'était installé, s'essuyant soigneusement les mains avec un vieux torchon qu'il avait attaché à sa ceinture avant de tendre une main amicale à leur invité. S'il avait su ne pas rougir à l'entente des compliments qui lui ont été faits au sujet de ses maigres talents de cuisiniers, il peine à dissimuler cette joie qui fait pétiller son regard et qui étire par la même occasion ses lèvres pour leur faire adopter la forme d'un sourire, timide certes, mais surtout sincère.

Ouvrant la bouche pour remercier leur invité, il se fait couper dans cette envolée par les enfants qui déboulent depuis l'étage sans chercher à se montrer discrets.

-C'est approuvé par Chad. Et moi même.

Il rend son clin d'œil à celui qui partage sa vie depuis plus de dix ans. Avant d'ajouter une promesse qu'il n'est pas certain de savoir tenir.

-J'arrêterais de fumer lorsque je ne trouverais plus rien qui puisse se prêter à cet usage.

Il craint que ce jour n'arrive plus vite qu'il ne saurait le prévoir. Ce vice, car il faut savoir nommer les choses, est le dernier qu'il traîne avec lui. Pareil à un souvenir lié à une époque pourtant révolue. Patrick a su s'y habituer, il ne grogne presque plus à propos de cette odeur de tabac froid qui suit parfois son alpha comme son ombre. Les enfants qui savourent cette dernière soirée tout en espérant que jamais elle ne trouvera de fin mettent un point final cette discussion, leur joie éblouissante faisant naître des sourires sur les faciès pourtant usés par une vie rude des adultes.

Si Alice a mit peu de temps à dompter les aiguilles à tricoter, Ian semble avoir prit une longueur d'avance sur ce sujet. Les enfants accompagnés par Patrick partent observer le tapis de selle tissé par le jeune loup, Tobias retrouve place sur sa chaise invitant par la même occasion son ami à l'imiter. Pat fait son retour dans la maison, l'alpha baille sans avoir pu ne serait-ce que songer à réfréner ce réflexe qui trahit son état avancé de fatigue. Il ne tient pas le compte des heures qu'il a passées en étant loin de sa couche, mais les devine nombreuses. Lorsque Chad s'excuse de sa venue qui empêche son hôte de dormir, Tobias ne tarde pas avant de le rassurer sur ce point.

-Vous voir me fait plaisir. Dormir peut attendre.

Il ira se coucher lorsqu'il ne lui sera plus possible d'ignorer son épuisement. Les deux enfants viennent les rejoindre. Ian a l'air soucieux et Alice semble moins vive qu'à l'accoutumée. Ce vertige qui pourrait trahir l'approche d'un mal n'est peut être que le fruit de cette excitation qui se mêle mal avec l'approche de leur imminent départ. Tobias tend les bras pour prendre sa fille sur lui, pose une de ses mains sur le front tiède mais moite de sa princesse avant de lui baiser une joue. Satisfait il garde sa fille contre lui un instant, savourant ce câlin improvisé qui pourtant ne durera pas car déjà la demoiselle se débat pour rejoindre son acolyte.

-Jeunes gens vous devriez-vous laver les mains. Le souper est presque prêt.

Il n'y a guère besoin d'attendre longtemps pour voir ces enfants faciles de caractère obéir. Chad comme il avait l'habitude de le faire il y a dix ans parle des œuvres qu'il a eu l'occasion de lire ces derniers temps sans manquer d'évoquer cette bibliothèque qui a été mise en place dans la colonie pour préserver ce trésor que sont les livres. Des vestiges, marques d'époques diverses qu'il aurait été si simple de malmener pour parvenir à se chauffer, mais que le gouverneur a eu la bonne idée de protéger. Argent est un homme bon qui tente de préserver une fragile harmonie, un rôle compliqué et nécessaire pour la survie des habitants de cette colonie. Jamais il ne viendrait à l'anglais l'idée de lui envier cette fonction délicate.

Tobias qui a eu l'occasion de retrouver dans son appartement quelqu'un de ses anciens volumes favoris regrette de ne pas pouvoir tous les emmener avec lui lorsqu'ils vont quitter Beacon Hills. La place est chère et rare dans leurs sacoches et les dernières mésaventures de Cheval leur ont prouvé ce qu'ils pensaient pourtant déjà savoir : Surcharger inutilement leurs montures ne leur causera que du malheur.

L'anglais a toutefois pu, à de nombreuses reprises, trouver des livres durant leur périple. Il a apprit à sa fille la lecture en lui faisant déchiffrer les lignes de Verne et les vers de Baudelaire. Certes il lui a parfois fallu expliquer à cette enfant trop jeune pour saisir toutes les nuances de ces œuvres leur contenu, mais il affirme sans rougir que sa princesse est plus ouverte à la lecture que n'ont pu l'être certains des jeunes gens à qui il a pu faire cours par le passé.

Le repas débute, la viande est excellente. Les navets sont quant à eux insignifiants mais pas aussi dérangeants que ne l'auraient été des brocolis. Tobias mange, observant sa fille d'un œil soucieux, craignant qu'elle ne soit à nouveau la proie d'un vertige. Mais cela n'a heureusement pas lieu. Les enfants profitent de cette dernière soirée sans jamais mentionner le proche départ de la demoiselle. Les adultes parlent de choses et d'autres, empruntant des chemins de discussions qui n'auraient pas été incongrus dix ans plus tôt. Patrick annonce vouloir faire la vaisselle avec les enfants pour ne pas repousser cette charge à plus tard, affirmant qu'il n'a pas besoin de l'aide de son mari ou encore de leur ami.

Chad et Tobias sortent donc pour fumer tout en chérissant le silence auquel ils ont toujours su garantir une place de choix, si ce n'est de roi. Entre deux bouffées d'air encombrées par une fumée odorante l'ancien architecte compare Patrick a une perle sans manquer de souligner leur rareté ce qui fait sourire le britannique. Sans chercher à peser le poids de ses mots, Tobias décrit avec plus de clarté sa situation matrimoniale.

-Je crois qu'il vous aime bien. "Canon" a t-il failli échapper lorsque vous êtes venu nous tirer hors de cette cage dans laquelle on nous laissait moisir.

L'ancien professeur ne maîtrise aujourd'hui pas plus le tact qu'il ne le faisait dix ans plus tôt.

-Mon cœur est à lui. J'ose espérer que la réciproque est vraie. Sans doute lui plaisez vous aujourd'hui, mais je suis navré de vous apprendre qu'il vous aura oublié dans 6 mois. La vie est cruelle et nous a dérobé le temps que nous pouvions accorder à nos souvenirs.

Les propos de l'alpha pourraient sembler cruels, mais ce n'est pas là son souhait alors qu'il se contente d'énoncer à voix haute ce qui ne sont pour lui que des évidences. Il n'a certes pas la science infuse, mais il juge avoir souvent raison. Bien assez en tout cas pour tolérer difficilement les rares instants où ce n'est pas le cas. Sur ce point comme sur bien d'autres il n'est pas bien différent de son amie féline.

Lorsqu'ils retrouvent l'intérieur de la maison arrive le moment de manger cette tarte qui trône au milieu de la table. Si la discussion ne tarde pas à reprendre, Tobias peine toutefois à en suivre le fil. Il pique du nez, proéminence à la mesure non-négligeable qui manque de caresser le fond de son assiette. Sans crier gare, il pose sa serviette près de son assiette avant d'annoncer ses proches retrouvailles avec sa couche.

-Veuillez m'en excuser mais il faut que je dorme. Chad, prenez soin de vous. Ian, mon cher, j'ai sorti du chocolat pour monsieur Hale. Je pensais aussi te laisser Justine, la poule de compagnie d'Alice, en pension. Elle n'est ni intelligente, ni méchante et pond de beaux œufs.

L'enfant est ravi de ce cadeau pourtant empoisonné. Alice lui donne quelques fantasques recommandations au sujet de l'animal. Dans un éclat amusé Tobias souhaite une dernière fois à ses invités de passer une bonne soirée avant de rejoindre le matelas, suivi par Patrick. Rapidement en boxer, pour préserver la pudeur de ses invités, Tobias se faufile sous drap et couette. Louchant un peu quand un baiser espiègle atterrit sur son front, il tend le bec pour avoir plus tout en retenant un commentaire qui serait à juste titre considéré comme salace. Apaisé à l'idée de renouer avec la normalité de sa vie de nomade, Tobias se contente de bourrer son oreiller avant de se laisser sombrer dans un profond sommeil.

[...]

Tobias se redresse après un sursaut. Un bruit inquiétant est venu troubler la tranquillité de ses songes. Sa princesse vient de tousser. Un fait rare car cette enfant a une bonne santé et n'est que très peu souvent malade ce qui sait convenir à ses deux pères. Mais cette toux qui vient d'arracher l'anglais aux bras de Morphée n'est pas normale. Le loup râle de sa voix grave, son inquiétude se faisant immédiatement entendre.

-Alice !

Son appel, véritable cri du cœur trahissant sa détresse, ne reste pas sans réponse. Il se lève, se saisissant d'une chemise qu'il passe sur son torse dénudé tout en revenant vers sa famille et leurs invités qui sont encore là. Il ignore combien de temps il a pu dormir, trop peu certainement, mais ce détail est sans importance. Il attrape sa fille que Patrick lui tend, passe sa main sur le front désormais trop chaud de sa toute petite avant de marmonner sans mentionner les marbrures sombres qui se dessinent sur sa main avant de se perdre sur son avant-bras.

-Elle est vraiment malade. Son front n'était pas chaud avant que nous ne passions à table.

Callant celle qu'il ne saura jamais voir autrement que comme son bébé contre lui, Tobias fait quelques pas tout en berçant son enfant. La petite Alice sanglotte, silencieusement. De cruels soubresauts secouent tout son être ce qui met la raison de son père à rude épreuve. Patrick, puis Chad, parlent d'une épidémie qui ressemble à une forme de grippe dont on ne parvient pas encore à guérir tout les symptômes.

Il ne faut que peu de temps à l'anglais pour saisir l'ampleur de ce désastre et ce qui est en train de se produire. Ses plans dont il pensait pourtant avoir réfléchit chaque détail ne sont plus viables.

-On ne part pas demain. Je ne m'éloigne pas de la ville dans laquelle Mafdet vit si notre fille est malade Patrick. Ce serait fou d'agir ainsi.

Il l'était il fut un temps, mais fort heureusement pour eux cette époque est révolue. Serrant les dents, il fait une proposition qui certes lui déplaît mais qui saurait satisfaire ses proches.

-On pourrait même ne pas partir si c'est votre souhait.  




© Fiche par Mafdet Mahes




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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyMer 25 Jan 2023 - 14:43



Faux départ
Premier et deuxième cercle

Patrick Knezevic

J’éprouve un moment de grand malaise quand le Professeur s’excuse et prend congé pour dormir. Ce n’est pas tant cela qui me gêne, mais plus l'élan de son compagnon à l’accompagner le temps d’un câlin. Un geste tout à fait légitime, sauf qu’ils n’ont pas totalement investi la maison qu’on leur a alloué et posé un matelas à même le sol dans la pièce de vie où nous avons mangé. Je me sens dans l’inconfortable position du voyeur malgré moi. Je regarde ailleurs pendant cet intermède, les enfants centrés sur eux-mêmes ne m’offrent aucune échappatoire. Je suppose que le confort spartiate de leur installation est volontaire, pour que leur retour à leur vie d’errants soit moins difficile.

Quand Patrick revient à la table, je songe à comment m’y prendre pour prendre congé sans paraître fuir. Même si, à la profondeur de sa respiration, je sais que le Professeur s’est endormi rapidement, sa présence dans la pièce m’ôte le goût à toutes frivolités pour la soirée. J’ai beau comprendre que leur couple se montre solide tout en ayant des liens élastiques, j’ai gardé de mon éducation bostonienne quelques principes de bienséance. Un concept qui peut paraître caduc, tout comme l’est ce passé qui ne s’efface pas encore de nos mémoires.

La fatigue inquiétante d’Alice m’ouvre une porte. Patrick se rend compte que sa fille couve probablement un mauvais virus. La fillette s’obstine à donner le change, focalisée sur cette ultime soirée avec son ami. Elle est en âge de comprendre la préciosité de cette relation et se doute que le Professeur veillera à ne pas laisser réitérer l’expérience pour son égoïste besoin d’indépendance. Je pense que c’est une erreur qu’ils font de repartir. Non pour l’inconfort de la vie qu’ils mènent ni pour le danger constant, mais pour la solitude de leur existence et l’asymétrie qu’il règne dans cette famille. Tobias et Patrick ont leur couple et leur fille. Alice n’a que ses papas à aimer. Je garde mes réflexions pour moi. Il n’est pas dans ma nature de me mêler des affaires des autres.


↑↓↑↓↑↓↑

Pendant la partie de cartes qu’offre Patrick, je sens le regard de Ian peser sur moi. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir ce qui le tracasse. Lui aussi sent que l’état d’Alice va rapidement devenir incompatible avec une errance sur les routes. Et comme moi, il doute que cela freine le Professeur. Ian m’avait largement fait part de sa colère contre les papas d’Alice de lui imposer une vie dont la petite ne veut plus.

La soirée s’enlise. Je me décide enfin à annoncer notre départ quand Patrick me devance. Je suis soulagé et je m’en veux de ne pas avoir saisi l’occasion du coucher du Professeur pour me retirer avec Ian. L’ambiance change avec Alice qui interrompt son père d’une quinte de toux qui n’annonce rien de bon.

Le bruit alerte le Professeur qui a tôt fait de nous rejoindre. Le constat est sans appel : Alice a une poussée de fièvre. Patrick évoque l’épidémie de grippe qui engorge l’hôpital. Je confirme avoir entendu qu’il y avait pas mal de gens malades et que dans de tels cas la frontière avec les terres des Kawaiisu se ferment pour éviter de propager la contagion.

- C’est déjà arrivé deux hivers de suite en 2025 et 2026, une vague de grippe qui avait tenu au lit la moitié de la province. La première avait emporté deux anciens de la tribu. Suite à cela, le conseil des sages avait décidé de fermer les échanges entre les deux communautés dès qu’il y a une suspicion de risque sanitaire. Alice est jeune et elle est en bonne santé, son corps va vite éliminer le virus, terminé-je rassurant. Je suis bon pour squatter chez Derek le temps que l’épidémie passe, poursuis-je.

Mon optimisme retombe quand Patrick nous apprend les inquiétudes des médecins de l’hôpital : les patients ne réagissent pas aux traitements donnés. Cette « grippe » est une variante inconnue. Sans le dire clairement, le spectre de l’épidémie de 2020 flotte dans l’air. Alors que j’imagine que cette information va pousser le Professeur à fuir le plus rapidement possible de Beacon Hills, il me surprend par sa réaction.

- On ne part pas demain. Je ne m'éloigne pas de la ville dans laquelle Mafdet vit si notre fille est malade, Patrick. Ce serait fou d'agir ainsi.

Je lis un éclat de soulagement dans le regard de Ian. Je sais qu’il se retient, depuis qu’Alice a montré des signes de faiblesse, de dire tout haut tout le mal qu’il pense de la vie que ses papas souhaitent lui imposer. C’est au tour d’Alice de sourire faiblement quand le Professeur enchérit sur ce qu’il vient de déclarer.

- On pourrait même ne pas partir si c'est votre souhait.
- Je peux la soulager pour qu’elle se sente mieux, annonce Ian qui joint le geste à la parole en s’emparant de la main d’Alice.
- Ian Hale ! Ne t’impose pas ! Il y a assez de loup au mètre carré dans cette maison. Je ne doute pas que les papas d’Alice ont mémorisé ton offre. Si l’épidémie perdure, l’école va fermer et tu auras du temps et la liberté de circulation. Je me tourne vers le professeur avant de poursuivre. Normalement, il y a un plan d’urgence qui s’instaure dans de telle conditions. On est au courant quand la ville sonne le cor. Je jette un regard vers Patrick. Je ne connais pas le protocole exact, je crois qu’il faut un nombre de patients allié à un taux de mortalité. C’est délicat de mettre la province en quarantaine. Ils vont fermer les portes de la première et deuxième palissade. La zone d’où il sera difficile de ressortir, pour un humain, est le centre-ville, là où se situe l’hôpital. Les échanges vont reposer sur les surnaturels. Faut s’attendre à des tensions. Dans ces moments-là, nos capacités supérieures frustrent un peu plus les gens. Le travail des gardes devient plus compliqué. Ils doivent toujours garantir la sécurité tout en ne véhiculant pas l’épidémie.

Je crois que mon discours n’est pas aussi rassurant que je le pensais.

- Cela a bien fonctionné la dernière fois. La bienveillance l’emporte sur la mauvaise humeur de quelques individus trop stressés. Les gens ont conscience que la douceur de vie de la province ne tient que par un effort collectif. Puis, vous êtes tous deux des garous, vous ne serez pas limités dans vos mouvements. Je vais me rapprocher de Mafdet, savoir si elle a besoin que je lui rapporte des ingrédients qu’elle n’aurait pas en stock.


↑↓↑↓↑↓↑

Nous avons pris congé tout en promettant notre aide et de repasser le lendemain pour prendre des nouvelles. En décidant de rester, le professeur qui est garde et Patrick qui travaille à l’hôpital seront plus que jamais sollicités. Ian s’est offert en garde malade. J’ai mis un bémol, car Derek ne voudra sûrement pas qu’il s’absente tous les jours. J’ai évoqué le manoir et que Derek ne s’opposerait pas à ce que la petite y séjourne si ses papas se trouvaient occupés ailleurs. La propriété de mon ancien alpha est certainement l’endroit le mieux protégé de la province. Même dans les périodes de disette, personne ne s’est aventuré à lui voler ses légumes.

La nuit est tombée depuis longtemps quand nous nous pointons au manoir. Derek nous attend sur le perron, visiblement inquiet.

- C’est le bordel en ville, s’exclame-t-il.
- Une épidémie de grippe ? L’amie de Ian est touchée.

Je n’aime pas le visage crispé de Derek ni le regard désolé qu’il lance à Ian.

- C’est pas la grippe ? questionne Ian, l’angoisse transpirant de ses lèvres.
- Ils n’en savent rien. Le gouverneur m’a attrapé quand j’ai livré les deux montures pour les gardes.

Derek nous invite à continuer de parler à l’intérieur.

- C’est quoi, alors, s’alarme Ian.
- Il n’en savent rien, je t’ai dit ! Ce virus est particulièrement contagieux. L’afflux de malade s’est emballé en fin d’après-midi.
- Le mari du professeur nous a informé que les médecins s’inquiétaient de l’état de leurs patients. Mais comme il était sur le départ, il n’a pas dû voir arriver la vague de malades que tu décris.
- Le gouverneur a décidé de mettre la ville en quarantaine et ordonné la fermeture des portes.
- On n’a pas entendu la corne de brume !
- À ce sujet, Argent était assez furax quand il m’a parlé : les cornes ont fendu avec le gel. Il ne sait pas depuis quand elles ne sont plus en état. Bref. Je suis réquisitionné pour jouer à l’ambulancier et au transport de denrées. Ian, tu vas devoir gérer le ranch en mon absence.
- Je peux pas ! J’ai promis de veiller sur Alice !
- Du calme, dis-je en posant la main sur l’épaule de mon filleul. Derek, je me suis permis de proposer le manoir pour la convalescence de la fille du Professeur si besoin. Il est garde et son mari bosse à l’hôpital…
- Ils restent ? J’aurais parié qu’ils se barraient en fuyant la queue entre les jambes.
- Le grand papa d’Alice leur a proposé de rester pour toujours ! précise Ian.
- Tu as bien fait, Chad, élude Derek. Les tensions entre surnat et humains ne vont pas manquer de ressurgir. On doit se serrer les coudes. Alice est la bienvenue, comme ses pères bien que je doute que le mari du professeur veuille séjourner sous mon toit. J’ai senti qu’il ne m’appréciait pas trop. L’ancienne chambre de Peter et Ruby doit être plus vaste que la maison qu’ils occupent.
- C’est ton mode de vie, cloîtré dans un cloître, qui doit le rendre mal à l’aise. Puis avec le Professeur, il a sa dose de personne peu souriante, taquiné-je. Si la ville ferme ses porte, cela signifie que la route du territoire Kawaiisu est fermée. Je vais m’occuper du ranch avec Ian et aider au mieux nos amis. Au lit ! Je sens que les jours à venir vont être fatigants.
- Mais Alice pourra venir ici ?
- Seulement si cela arrange ses papas. Nous avons proposé notre aide, ils sont libres de l’accepter ou non. Si je m’occupe du Ranch, tu pourras aller veiller sur Alice chez elle. Ça te va, Derek ?

Mon ancien alpha hésite.

- Il est en âge de s’assumer.
- OK ! Mais en cas de danger, tu reviens ici quitte à embarquer ton amie sans prévenir ses papas.
- Oui ! Je leur laisserai un message en évidence, si cela arrive.

Faut-il encore que la petite soit en état de tenir sur un cheval. Je tais mon inquiétude quant à la réalité de ce nouveau virus. Ian est à fleur de peau. Sur le trajet du retour, il avait analysé la situation d’Alice, se félicitant que cette épidémie forçait son père à réviser son jugement et ses priorités de vie. Alice reste une humaine, et on sait tous que si cela s’avère être une récidive du virus initial qui a décimé quatre-vingt pourcent de la population mondiale, le don de la morsure ne lui sera d’aucune aide. Derek avait été invité à mordre un nombre incalculable d'infectés sans que cela n’ait jamais changer la triste fin de ces fortes fièvres.

Ian couché, Derek me briefe sur le travail à faire, les bêtes à surveiller particulièrement et les tâches primordiales à exécuter. Il n’aime pas se faire réquisitionner ainsi, seulement il a conscience de sa position privilégiée : il ne bosse jamais sur les palissades à réparer et paye son tribu de travail communautaire obligatoire en livrant sans contrepartie des chevaux au gouverneur.

- Demain, je retourne voir le Professeur pour prendre des nouvelles d’Alice, on passera chez Mafdet aussi voir si elle a besoin de moi. Je me lèverai à l’aube pour avancer les tâches ici. Ne t’inquiète pas, on va gérer.

Ce qui reste de l’ancienne meute a conservé l’esprit de corps du passé. Nous avions l’habitude d’être dispersés et éloignés les uns des autres. Le temps de cette crise, elle va se reformer naturellement. Je m’installe pour cette courte nuit dans le transat sur la terrasse. Non que je boude le confort de la chambre d’ami que j’occupe quand je viens au manoir, mais j’ai besoin de m’endormir rapidement et je sais qu’entendre la nature autour de moi, comme dans le hogan qui est devenu ma nouvelle demeure depuis que j’ai rejoints les Kawaiisus, m’aidera à me détendre.



*:
Chad
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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyDim 5 Fév 2023 - 20:25


Faux Départ  ᵝ Tobias & Alice Rapier, Chad Wilder, Ian Hale


 
J’avais raison. Un râle de mort-vivant me parvient, coupant net aux doux ronflements de mon partenaire de vie et de nomadisme. Il appelle notre princesse d’un cri rauque et pénètre un instant plus tard la cuisine. D’un réflexe subordonné, je lui tend notre précieuse enfant : l’alpha a des moyens que je n’ai pas, ou pas aussi efficaces. Je ne dis rien de mon appréhension et attend son jugement comme un condamné le chant de la guillotine. Des pleurs inaudibles viennent ébranler Alice, probablement submergée par le mélange de son mal-être, le choc de la réaction de son père et l’angoisse générale que la situation vient déposer sur ses épaules. J’enlace ma famille et dépose un baiser qui se veut rassurant sur le front de ma fille, avant de me lever pour m’affairer.

M’occuper les mains m’occupera l’esprit. Je mets de l’eau à bouillir et arpente la cuisine à la recherche d’ingrédients pour casser la grippe. Je m’en veux de ne jamais avoir porté attention à ces recettes de grands-mères que mes amis à San Francisco s’échangeaient parfois, me reposant sur ma santé surnaturelle pour n’en trouver aucun usage. Je me souviens des éloges faites aux bouillons de poulet et m’interroge un instant sur la viabilité de transformer Justine de la sorte. La crise que ferait Alice m’y décourage en avance.

Du bout des lèvres, je pèse mes mots et mentionne les cas de grippe qui sont apparus il y a quelques jours, pour passer rapidement de quelques-uns encore hier à plusieurs ce matin. J’évoque la discussion que j’ai surprise, sur les traitements défaillants, qui ne guérissent pas de la maladie et semblent même avoir du mal à apaiser tous les symptômes. Chad m’appuie des informations qu’il connaît, et Ian nous indique que plusieurs élèves étaient absents de l’école, ce matin.

Une éclosion.

Tob berce toujours notre fille qui sanglote, lorsqu’il tranche de son habituelle voix assurée. Nous resterons encore un moment. Cela me rassure, car je sais mon conjoint entêté, à en devenir parfois téméraire. Je ne sais pas ce qui tout à coup l’a assagi, mais j’en suis heureux. Une partie de moi est également heureuse d’apprendre que nous nous traînerons les pieds dans cette colonie somme toute accueillante où je commence à me sentir à l’aise.

Je retire ma casquette pour passer la main sur mon crâne rasé, dans un geste inconscient qui se suspend à la déclaration suivante de mon mari. Veut-il dire ne jamais partir du tout? Il doit être fiévreux. Alice a noté la faille malgré son état et s’enquiert déjà, ignorant la main d’Ian sur la sienne :

- Jamais… Jamais?

Nul besoin d’être un loup et de capter les signaux chimiques pour entendre la fébrilité dans la voix engourdie de notre enfant. Ni pour deviner celle de Ian, que Chad rappelle à l’ordre.

« Nous aviserons lorsque tu seras rétablie, » lui murmuré-je en empruntant l’autorité de Tobias. Je ne souhaite pas qu’il fasse une promesse qu’il regretterait toute sa vie. Je n’en écoute pas moins la logorrhée de Chad, qui ne m’étais jamais apparu davantage du type loquace que mon époux : raison de plus pour considérer ses dires.

Le terme épidémique traverse notre petite assemblée comme l’humidité pénètre à l’intérieur du corps : il vient étreindre jusqu’à nos os d’un sentiment glacial. Le souvenir d’une décennie plus tôt et de la semi-extinction qui y avait eu lieu est encore bien trop frais à la mémoire des adultes, et je n’en doute pas, de Ian également. Son explication nous en apprend néanmoins davantage sur le fonctionnement de notre terre d’accueil. La fermeture de l’école ne devrait pas nous importuner, puisque je doute que Tobias ait dans l’intention d’envoyer Alice à l’école fiévreuse. Il risque plutôt de la garder dans ses jupons. Que cela permette à son meilleur ami de venir la visiter lorsqu’il le désire est toutefois un aspect positif : une telle compagnie lui changera les idées et nous permettra de prendre un peu de repos. Ian est jeune, mais me semble tout de même mature. Pardi, ils le sont tous bien plus que je ne l’étais au même âge. J’espère seulement que cette sagesse nous assurera la chasteté de ses intentions.

Un filet d’air m’échappe à la mention du cor. Il est certain que nous aurions entendu une corne si elle avait résonné au-dessus de la ville. La situation est donc inquiétante, mais n’est toujours pas alarmante. Ma main se pose d’elle-même sur celle d’Alice. Chad n’est pas au courant du protocole exact, mais puisque nous restons encore, je pourrai aller m’en enquérir demain, à l’hôpital. Mon immunité intrinsèque ne devrait pas me poser de soucis.

Comme s’il lisait mes pensées, Chad poursuit sur la zone de quarantaine et le rôle que nous, surnaturels, revêtirons alors. Je doute que de jouer les mules ne tente davantage Tobias que de servir de courrier. Cela ne m’enchante guère, mais je comprends la logique et serai prêt à m’y soumettre, si ceci peut être garant du mieux-être de ma fille. Quant à savoir si je crains les tensions avec des jaloux… Je sais me montrer convainquant.

J’échange un regard avec Tob : si le travail des gardes devient plus compliqué, il y a fort à parier qu’on s’attendra à ce qu’il retourne renflouer leurs rangs, tout comme moi, si on m’y juge plus utile qu’à traiter des malades dont je n’ai rien à faire. Je sais l’égoïsme de mon raisonnement, mais il ne devrait pas paraître très étonnant venant d’un loup qui a vécu dix ans avec comme seule compagnie stable et fiable les deux autres membres de sa famille.

Suite à notre regard échangé, Chad change légèrement de ton et se montre davantage rassurant.  Ou bien il tente de nous convaincre de se ranger du côté de la collectivité plutôt que de se renfermer sur notre trio. Lorsqu’il promet de s’arranger avec leur amie féline pour trouver des traitement, je sens Tobias se détendre. Infinitésimalement.

« Merci Chad, pour toutes ces informations. Et merci à toi, Ian, de vouloir veiller sur Alice également, c’est très apprécié. Si nous avons besoin de quelque chose, nous irons te trouver chez ton oncle. »

Cousin, me reprend le gamin, et je souris. Chad propose de repasser le lendemain, et nous ne pouvons refuser son offre. L’inquiétude se fait plus douce lorsqu’elle est partagée. Par contre, je ne suis pas chaud à l’idée d’aller nous cloîtrer dans le manoir de ce même cousin. Notre mode de vie a renforcé mon indépendance naturelle, et me retrouver endetté encore une fois à cet autre alpha ne me sied guère. Sans compter que, justement, cela ferait deux alphas sous un même toît. En soi, ce ne serait pas terrible, s’il ne s’agissait pas de Tob et l’éleveur Hale, avec leurs tempéraments respectifs.

Je referme la porte sur les silhouettes de nos invité qui se fondent dans l’obscurité. Un soupir long comme la vie plus tard, je pousse mon loup et ma perle vers le lit qui nous attend. Nous n’avions pas besoin de cette épreuve supplémentaire!

« Au lit! Vous avez besoin de repos, tous les deux. »

La nuit est agitée. Alice, blottie entre son Daddy et moi, passe la nuit à suer, grelotter, tousser, gémir et ronfler. Je me lève aussi épuisé que je ne l’étais au coucher, sinon plus. Je m’occupe de la routine matinale pendant que Tobias est aux petits oignons avec Alice. Lorsque je lui offre d’aller chercher plus d’informations, mon mari accepte et m’ordonne de m’informer également sur un éventuel remède. J’opine, bien que je ne voie pas pourquoi mes anciens collègues auraient gardé une telle information secrète.

Je suis surpris de trouver les portes du centre-ville fermées, et davantage encore de me faire demander une preuve de passage. Je fais briller mes yeux de loups et indique me rendre à l’hôpital : cela semble leur suffire. Je m’attarde toutefois, une question aux lèvres :
« Je n’ai pas entendu l’alarme…? »
- C’parce qu’elle a été sabotée.
- Boucle-la, Jack. Elle a gelé et s’est fendue, c’est tout.

Après les avoir remercier, je reprends mon chemin. J’arrive une dizaine de minutes plus tard en vue du bâtiment où j’ai travaillé au cours des quelques dernières semaines. J’ai à peine mis les pieds à l’intérieur que deux collègues m’interpellent.

- Jay! Tu as décidé de rester, finalement?, questionne la première
- Vous me devez cinquante crédits, lui rétorque son subalterne, un infirmier avec qui je n’ai pas d’affinités, avant que je n’aie le temps de répondre.
« Docteur Andrews peut conserver ses crédits, je ne suis pas ici par charité chrétienne », tranché-je d’un ton acerbe. Je n’apprécie guère qu’on fasse des paris dans mon dos, ni que l’on juge de mon caractère. « Ma fille est malade, et je voulais savoir ce que l’on sait de ce microbe.»

On m’explique qu’on en est toujours au stade de la découverte, à observer et effectuer des tests initiaux. Revenir bredouille n’est pas une option qui m’enchante et, mes collègues n’ayant pas le temps de s’arrêter, me redirigent vers les gestionnaires, qui devraient en savoir plus. Le médecin auquel je parle alors n’a guère plus de bonne nouvelle et me demande plutôt de revenir au travail pour les aider, comme je suis pris à Beacon Hills de toute manière. Je ne peux rien lui promettre, Alice étant ma priorité, et pousse plutôt la question de Tobias. La réponse me rend furieux.

- Avec la médecine moderne, le traitement aurait été trivial, mais il n’existe plus de tels médicaments à Beacon Hills.
« Et ailleurs? »
Le silence qui se pose un instant, comme un papillon sous la tempête, aurait suffit à m’indiquer ce que le battement de coeur raté me confirme lorsqu’il me répond.
- Il n’y a aucun moyen de le savoir.  
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Tobias Rapier

Tobias Rapier


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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyDim 12 Mar 2023 - 14:57



Faux départ
Feat : Pat & Chad

Les mots qu'il vient de prononcer lui semblent être ceux d'un autre tant ils sont en contradiction avec ses habitudes. Cet endroit lui déplaît, il ne lui trouve que peu de qualités. La présence de quelques uns de ses rares amis, cette sécurité qu'il juge encore trop illusoire pour pouvoir s'y fier pleinement, mais qu'il sait pourtant bien présente. Ici il peut dormir la nuit, prendre ce qui dehors est un risque énorme sans craindre que l'on vienne s'attaquer à lui et sa famille. Ces deux derniers mois il a pu renouer avec la normalité de la vie d'autrefois, savourer cette quiétude qui est celle d'un loup qui durant un bref instant s'est offert la permission de vivre et non survivre.

Pourtant il ne regrette rien de ces dix dernières années. Un temps bénit durant lequel il s'est senti libre de suivre des règles faites pour lui plaire sans que jamais on ne puisse juger ses actes ou le réprimander. En acceptant de plier, de rester à Beacon Hills pour réjouir sa fille et peut être son époux, il prend le risque de perdre ce qui a fait son bonheur durant cette décennie bénie. Un jour une langue se fera vipère, la vérité éclatera et Pat abandonnera son mari. Tobias ne peut s'empêcher de songer à ce jour dont il espère qu'il n'aura jamais à le voir. Parfois il a songé à parler de son ancienne vie à Patrick, mais jamais il n'a osé franchir ce pas car bien conscient des conséquences qu'une telle folie pourrait avoir sur leur étrange famille. Alice a besoin de ses deux pères auprès d'elle.

Mais cela ne lui suffit désormais plus. Auprès de Ian et des autres amis qu'elle a su se faire dans cette colonie, la jeune fille a découvert l'ampleur de ce monde dont ses parents lui avaient jusque là tu l'existence. Un poison aux yeux de Tobias qui en cet instant se retrouve à faire une promesse dont il espère qu'il saura la tenir sans que cela ne le mine plus qu'il serait raisonnable de le faire. Alice questionne, demande une confirmation, semblant craindre que ses oreilles n'aient pu lui faire défaut. Ian propose son aide pour soulager son amie et n'attend pas que réponse lui soit donnée avant de saisir la petite main d'Alice dans une des siennes.

Chad quant à lui discourt sur ce mal qui accable Alice ainsi que bon nombre des gens qui vivent eux aussi dans cette colonie. Tobias tait non sans mal qu'il se moque du sort de ces personnes qu'il n'a pas prit la peine d'apprécier plus qu'il n'aurait été bon de le faire. Mentalement il liste les humains qu'il connaît dans cette ville. Madame Willers, la plupart de leurs voisins, Karen qui lui en veut tellement pour son départ qu'elle juge précipité et dont elle ignore qu'il vient d'être reporté aux calendes grecques, l'époux de Mafdet, les marmots de ce dernier et bien d'autres encore...

Partir demain n'est plus une option, partir un autre jour n'a jamais été aussi incertain qu'en ce instant... La prochaine fois qu'il voudra dire une sottise de ce genre , Tobias se taira et se tiendra à ses bonnes habitudes. Celui qui ne dit mot ne prend pas le risque de prononcer celui de trop.

Chad bien plus loquace qu'à l'accoutumée se montre rassurant et pourtant Tobias ne peut s'empêcher de songer au pire. Qui sait si ces cornes dont l'appel n'a pas encore retentit ne se feront pas entendre au petit matin ou bien dans le courant de la nuit.

Tobias baisse les yeux sur sa fille qui s'accroche à lui. Puis doucement remercie son ami et celui d'Alice.

-Merci Chad. À toi également Ian, Tout cela chamboule nos plans. Mais nous ne manquerons pas de porter secours à notre prochain si nous pouvons nous le permettre tout en garantissant la sécurité d'Alice. Elle est ma priorité, l'unique avec Pat. Mais je suis loin de l'homme odieux que j'ai pu être par le passé.

Il se tait pour ne pas trop en dire, pour ne pas mentionner ce sanglant passif qu'il juge avoir laissé derrière lui.

Pat annonce qu'ils savent où trouver Ian. Chad reviendra demain après une nuit dont Tobias espère qu'elle ne sera pas porteuse de sombres nouvelles. Il ignore avec superbe la proposition qui leur est faite par Chad. Vivre chez monsieur Hale est en cet instant une possibilité qui semble disproportionnée à l'alpha mais suivant les évènements il se pourrait que son avis sur ce sujet puisse être modifié. Le neveu de son ancien collègue ne paraît pas être un mauvais bougre, mais simplement un solitaire qui a su faire survivre son cousin et lui même sans que l'on puisse venir ternir leur quotidien. Un loup qui comme Tobias a su prendre sa destinée en main pour mettre les siens à l'abri. Certes les méthodes diffèrent mais le résultat porte sans mal les traits de la réussite dans les deux cas.

[...]

La nuit fut longue et éprouvante pour les deux loups qui cachent comme ils le peuvent les stigmates de leur fatigue. Lovée entre ses deux parents Alice a passé une bien mauvaise nuit elle aussi. Tobias n'a cessé de se réveiller entre deux trop courts instants de repos. La toux et les gesticulations de sa princesse agissant comme la pire des alarmes. L'inquiétude dévore le loup de l'intérieur et pourtant il tente de dissimuler ses craintes et son trouble à sa fille du mieux qu'il le peut.

Le seul point positif dans cette triste affaire est le fait que jamais durant la nuit les cornes n'ont résonné pour faire leur triste office. Tobias tente de faire manger leur fille, affichant une mine fermée lorsque cette dernière refuse de goûter la dernière part de tarte qui a su survivre après la soirée de la veille. Il essaie le chocolat, le lait et le miel, des œufs brouillés et d'autres à la coque mais rien n'y fait. Alice picore comme un moineau, se plaint de sa gorge brûlante. Même Justine qui a obtenu l'exceptionnelle permission de pouvoir entrer dans la maison en ces temps de crise se montre calme et silencieuse. Comme si elle savait qu'elle est sur le point de se voir être transformée en bouillon de poulet.

Quand Patrick se propose pour aller se rendre en ville, à l'hôpital pour grappiller quelques informations, Tobias ne tarde pas avant d'exiger qu'il revienne avec quelques réponses bien précises.

-Cette grippe me semble pire que celles que j'ai eu en étant humain. Renseigne toi sur un remède. N'importe lequel tant qu'il puisse être efficace.

[...]

Alice est parvenue à grignoter et même à gronder sa poule de compagnie lorsque celle-ci a jugé bon de vider sa vessie sur une des chemises de son Daddy. Le gallinacée s'est vu être expulsé pour une durée indéterminée de la maison et depuis Tobias s'affaire à nettoyer son vêtement en frottant avec force le tissu mouillé en utilisant un savon de cendre. Trop fort sans doute car le vêtement craque et se troue ce qui manque d'arracher à l'anglais une flopée de jurons dont il interdit pourtant l'usage à son époux et sa fille.

-Daddy, ce n'est pas de la faute de Justine tu sais... Je crois qu'elle est triste et comme elle ne sait pas parler, elle le montre comme elle peut.
-Elle pissait déjà partout il y a deux mois. La seule différence entre ta poule et un chat, c'est qu'elle peut se rendre utile en pondant des œufs alors qu'un chat ne sait que semer ses poils et ses crottes derrière lui.

Alice ne partage pas l'avis de son père, la moue qu'elle affiche désormais montrant tout de sa désapprobation. Tobias est un homme parfois dur qui ne pèse que trop rarement le poids des mots qu'il emploie. L'inquiétude qui le ronge depuis la veille ne lui permet pas de gagner en tendresse. Il se reprend toutefois bien vite lorsque le regard de sa princesse s'embue. La lèvre supérieure tremblante, sa fille le fixe et il doit réagir rapidement pour que n'aient pas le temps de se faire entendre les sanglots de cette dernière. Il accourt, prend sa Alice contre lui, la serrant contre lui avec douceur et tendresse.

-Je suis désolé pour les vilaines paroles que je prononce parfois. Ne pleure pas ma chérie s'il te plaît.

Ces douces paroles ne suffisent pas à étouffer l'inévitable crise de larmes de la petite fille. Malade et épuisée à cause de ce mal qui l'accable depuis la veille, Alice sanglote, ses larmes mouillant le torse de son père qui la berce en espérant que sa présence saura apaiser sa princesse. Il se sent soudainement horriblement seul à attendre que se tarissent les larmes de sa fille. Son regard noir cherche du secours autour de lui. En vain. Il chuchote une chanson pour apaiser sa petite blonde qui au bout de longues minutes redresse la tête pour croiser le regard de son père. Les perles azur qui servent de prunelles à la demoiselle sont rougies par la fatigue et les pleurs, sur ses joues se mêlent larmes et morve. Tobias essuie ce désastre en se servant de son propre pull sans sourciller.

-Tout va bien se passer chérie... Tout va bien se passer.

[...]

Alice est endormie quand un coup est donné contre la porte de cette demeure qui leur servait encore hier de logis provisoire mais qui est en train de devenir leur véritable maison. Serrant sa fille contre lui, Tobias se lève et va ouvrir à son invité venu finalement accompagné par le jeune Ian. La nuit et la matinée qui l'a suivie furent compliquées, mais il est inutile de le préciser. Saluant sobrement son ami et le filleul de ce dernier, Tobias s'efface pour les laisser entrer dans cette maison qui ressemble à s'y méprendre à un champ de bataille.

-Patrick est à l'hôpital. Alice a passé une mauvaise nuit, nous aussi. Je lui ai dit de se renseigner à propos d'un remède. Ce n'est pas une grippe habituelle, jamais je n'ai été malade de cette manière lorsque j'étais enfant.

Son visage perd les maigres couleurs qui l'habillaient encore lorsque Chad annonce que les cornes ont fendu à cause du gel. Tobias se ferme complètement, berçant sa fille avec frénésie sans savoir garder le moindre contrôle de ses émotions. Craignant le pire, il sent en lui une faille s'ouvrir et devine sans avoir besoin de voir son reflet dans une glace que ses yeux ont perdu leur noir habituel. Il fait les cent pas, fouille à la recherche de son flegme pourtant réputé à toute épreuve sans jamais parvenir à en retrouver la moindre trace.

-On en serait pas là si je ne les avais pas fait venir dans cette ville ! Alice ne serait pas malade, nous serions sur les routes et je n'aurais que faire de ces soucis qui deviennent les nôtres vu qu'on vit maintenant dans cet endroit. C'est de ma faute ! Dix ans à la protéger du pire pour la voir malade et ne pas savoir la soigner alors qu'on n'a pas eu de cesse de nous vendre la sécurité de cet endroit. Il faut un remède.

Tobias s'emporte, il est terrifié à l'idée de perdre sa fille lui qui a encore tant de mal à accepter la disparition de son fils il y a plus de 25 ans. Sa voix, encore plus rauque qu'en temps ordinaire, se tord et finalement se meurt quand un sanglot lui échappe.





© Fiche par Mafdet Mahes




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Chad Wilder
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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 31 Mar 2023 - 21:23



Faux départ
Premier et deuxième cercle

Patrick Knezevic

Derek est parti à l’aube avec une carriole bricolée avec ce qui fut un van dans une vie antérieure et trois chevaux. Il s’attend à de multiples trajets soit pour déplacer des malades vers l’hôpital, soit transporter des denrées d’un point à l’autre de la province dont la libre circulation est interrompue jusqu’à nouvel ordre.

Je pose mon seau et m’essuie le front du revers de la main. Levé avant le soleil comme mon ancien alpha, j’enchaîne les soins à ses animaux. Je me suis un peu trop avancé hier soir en promettant de revenir voir le Professeur et sa fille. Normal que Derek ne s’ennuie pas : sa charge de travail est énorme. À tant vouloir que Ian ne manque de rien, il a l’autonomie pour deux familles entières. L’emmuré, comme certains se moquent, se trace un chemin de labeur, non seulement pour Ian, mais aussi pour être le dernier bastion de survie pour son ancienne meute et leurs familles. Dick et les siens trouveront refuge au manoir si la province de Beacon Hills part en débâcle. Il ne le sait juste pas. Derek ne se vante pas et laisse parler les commères et tous les pseudo bien-pensants qui jugent négativement sa façon de vivre.

Après le professeur, je dois trouver Maf. J’aurais dû proposer de faire l’inverse et ne pas m’encombrer de Ian. J’ai parlé trop vite, tel l’homme blanc. J’en assume les conséquences et reprends mon seau pour remplir l’abreuvoir de la bassecour. Ian me rejoint tandis que je change la paille de l’écurie.

- Je vais t’aider !
- Va plutôt préparer de quoi manger pour plusieurs jours. Pas question que tu puises dans les réserves des papas d’Alice si tu restes chez eux.
- Derek est d’accord ?
- Oui. Pas de gaité de cœur, mais oui. Je vais m’occuper du ranch.
- Merci, Chad !
- Calme ta joie ! Car si la situation empire, j’irai aider et tu seras obligé de rentrer pour t’occuper des bêtes.

Officiellement, je ne suis plus citoyen de Beacon Hills, mais membre de la tribu des Kawaiisu. Futur chef, même si j’espère qu’Ezéquiel tienne ce rôle encore longtemps, très longtemps. Par mon statut, Pierre Argent ne peut pas me réquisitionner comme il vient de le faire avec Derek. Toutefois, je ne suis pas un imbécile sans cœur, et je me porterai au secours de mon prochain si le besoin s’en fait sentir.

Ian s’est élancé vers le potager et le poulailler. Je ne doute pas qu’il se débrouille à se cuisiner ce qu’il faut. Les chevaux sont nerveux. Leur maître n’est pas là, ils sentent l’atmosphère tendue. Les bruits alentour sont différents. Même s’il n’y a plus de moteurs, l’Homme fait du bruit. Le nouveau confinement les terre chez eux.

Je termine par le carré de simples et d’aromates. Je ramasse des sommitales de lavande pour son asepsie, du thym, de la sauge et de la camomille pour leur vertu anti-inflammatoire.

Dans la cuisine, je retrouve Ian occupé à vouloir nourrir un régiment. Je prends les trois pots de miel qu’il a sorti et les remets dans le placard.

- C’est pour Alice ! Elle a très mal à la gorge !
- Je le sais, mais il n’est pas correct que tu vides les placards pour ton ami. Je t’ai demandé de te préparer de quoi manger pour quelques jours pour ne pas prendre sur les denrées de la famille d’Alice. L’inverse est vrai. Tout ceci ne t’appartient pas.
- Je travaille au jardin, ce miel je l’ai ramassé et…
- Ian ! Exercice de mathématiques : en proportion entre le travail de Derek et le tien, quelle est ta part sur cette table ?
- Sérieux ?
- La part que je t’ai dit de préparer, soit ton repas pour quelques jours.
- Mais ! C’est mon amie !
- Il n’y a pas de mais ! Dans quelques semaines, ton amie sera peut-être loin de Beacon Hills !
- Son papa a dit qu’ils allaient rester pour toujours !
- Laisse lui le temps de changer d’avis, de mettre la faute sur la colonie de l’état de sa fille. Ils seraient partis la semaine passée, Alice serait en pleine forme…

Ian serre les lèvres des larmes dans les yeux. Il comprend les enjeux, ceux du professeur et les nôtres. Nous devons aider notre prochain sans nous démunir pour autant. Un adage qui impose des choix difficiles, injustes.

- J’ai ramassé des plantes qui soulageront un peu ton amie.

Ian se contente de hocher la tête. Il est frustré et déçu. Il vit ses premières déceptions d’adulte. Je m’approche de lui et le serre contre moi.

- S’attacher à quelqu’un n’a jamais été aussi difficile. Mais souviens-toi : tu n’es libre que de ta vie. La famille du professeur suit d’autres règles que celles que Derek et moi t’avons enseignées.
- Son papa alpha fait la loi tout seul ! Même son autre papa calque ses actions sur Monsieur Rapier. Il regarde toujours dans sa direction avant de parler ou de faire quelque chose.

Je souris. Ian est de nature contemplative, même si son amitié avec Alice le pousse à se montrer plus actif. Son analyse fait quelques raccourcis, mais n’est pas si éloignée d’une certaine forme de vérité. Ce n’est pas tant les coups d’œil réguliers du bêta envers son alpha qui appuient son raisonnement, mais sa stupeur et celle d’Alice quand le Professeur a émis l’idée de ne plus partir.

- Ne juge pas leur fonctionnement. Il est adapté à leur vie nomade et aussi un reflet plus exact de la hiérarchisation dans une meute. Quand Derek avait ton âge, c’était sa mère qui décidait quand respirer. C’est nous qui sommes en dehors des standards de notre nature. Je vais seller les chevaux, termine ton sac. On part bientôt.


↑↓↑↓↑↓↑

Il n’y a qu’une monture devant la maison du Professeur. Je suppose que Pat est allé en ville. La poule nous fuit dans l’attitude d’un animal qui s’est pris une chasse. Je frappe doucement à la porte de la maison silencieuse. Quand le battant s’ouvre, il offre un spectacle désolant. Alice dort dans les bras de son père, le visage bouffi. Le Professeur n’a pas meilleure mine.

- Patrick est à l'hôpital. Alice a passé une mauvaise nuit, nous aussi. Je lui ai dit de se renseigner à propos d'un remède. Ce n'est pas une grippe habituelle, jamais je n'ai été malade de cette manière lorsque j'étais enfant.
- La province est bien en confinement. Les cornes d’alarme ont fendu avec le gel.

Je sens que j’ai prononcé les mots de trop. Ce que je présageais ce matin devant Ian se met en place. S’il n’accuse pas la colonie directement en rejetant la culpabilité sur lui-même au départ, le grief devient vite explicite : Beacon Hills n’est pas à la hauteur de ses promesses. Ian serre les poings à côté de moi tandis que le Professeur se laisse aller à sa colère et sa frustration. Je lis dans le regard de ma pupille qu’il a compris ma leçon matinale et ne regrette plus ni le miel ni les autres denrées laissées au manoir.

Je ne condamne pourtant pas le Professeur pour ses paroles égoïstes. Ces mots, si durs soient-ils, reflètent une réalité. Avant la dernière horde de marcheurs qui a pas mal secoué ceux qui croyaient ferme dans une paix durable, Beacon Hills sur jouait un peu sa prospérité. Un colosse aux pieds d’argile. Je me porte au secours de mon ami qui vacille et lui prend Alice des bras. La petite se réveille. Fiévreuse, elle annone quelques syllabes incompréhensibles.

- Alice ! C’est Ian ! Je suis revenu avec Chad.
- Ian ! Froid !

Du menton, j’indique le canapé à Ian. Il s’y installe. Je pose délicatement Alice dans ses bras et les recouvre d’une couverture qui traîne à côté.

- Occupe-toi d’Alice un moment, son papa a besoin de souffler. Je prépare une tisane. Veille à ce qu’elle boive beaucoup, elle est brûlante.

Une main à plat sur son omoplate, je force le Professeur à passer à la cuisine.

- J’ai apporté quelques plantes qui vont la soulager. Elle doit à tout prix boire deux litres d’eau ou de tisane par jour.

Je déballe mon maigre butin, explique les bienfaits de chaque plante. C’est effectivement moins efficace que l’allopathie de jadis, mais cela n’en reste pas moins efficient. Je m’occupe à faire chauffer de l’eau. Le professeur s’est assis sur une chaise et reste apathique. Je pose devant lui un bol fumant avec ma décoction. Je mise sur le goût et le parfum du breuvage pour le requinquer un peu. Je transvase le reste dans une bouteille de limonade qui traîne sur le plan de travail et la pose à côté de Ian et Alice. La fille du Professeur s’est rendormie. Ian lui caresse doucement les cheveux. Les veines de sa main qui tient celle de son amie sont noires. Je retourne à la cuisine et m’installe en face du Professeur.

- Ian a apporté ses repas pour quelques jours. Il va s’occuper d’Alice et moi je le remplace au ranch, car Derek a été réquisitionné pour aider les habitants qui sont coincés par le confinement.

Je guette les réactions de mon vis-à-vis. Ce que j’énonce est à l’opposé de la vie qu’il a menée depuis dix années. Ne va-t-il pas voir que les contraintes de ce qui nous tombe dessus : Derek obligé d’abandonner ses animaux, Ian qui porte assistance à une amie qu’il ne devait plus revoir de sa vie, moi qui prend en charge les corvées d’un autre ? Ou va-t-il comprendre les avantages de la cohésion de groupe ? Certes une troupe restreinte comme sa famille a plus de facilité pour éviter les ennuis, seulement un groupe d’individus hétérogènes comme la province de Beacon Hills est riche de profils différents qui peuvent trouver autant de solutions.

- Je me mets en quête de Mafdet. Elle connaît un plus large panel de plantes susceptibles d’aider Alice. Soit je vous l’envoie, soit je repasse. Nous allons la soigner !

Je souris aux remerciements que ne manque pas d’énoncer le professeur d’une voix lasse. Je l’écoute s’appesantir sur ce qu’il a dit précédemment. Regrette-t-il ses paroles ? La fatigue pousse son accent anglais, j’ai du mal à le comprendre et n’ai pas l’envie de lui demander de répéter.

- Pas contre, si je suis appelé à devoir aider, Ian sera obligé de rentrer au manoir. Alice, vous et Pat êtes les bienvenus. Derek me l’a confirmé. La chambre des parents de Ian est à votre disposition au besoin. Ian peut veiller Alice si vous et Pat êtes appelés à aider. Il peut faire office de nounou, même si dans un premier temps il est préférable de ne pas trop bouger Alice. Le manoir est à une petite demi-heure à cheval.

Hier soir, le Professeur affirmait être d’accord pour aider si la sécurité d’Alice était garantie. Derek, Ian et moi lui offrons cette garantie.


↑↓↑↓↑↓↑

J’ai laissé le Professeur qui m’a assuré profiter de la présence de Ian pour aller dormir un peu. La maison des Turner n’est pas très loin et comme je le craignais, je n’y trouve ni Maf ni Dick. Leur voisine m’apprend que Jo a récupéré Suzie : Dick est coincé à la surveillance de la porte ouest de la première barricade. Beaucoup de gens cherchent à rentrer pour aller à l’hôpital. Il faut filtrer, éviter les contaminations, la propagation du virus. Mafdet est au laboratoire de l’hôpital. Je me demande si l’ancien voisin de Derek s’y trouve aussi.

Je retrouve Dick au check-point. J’attends mon tour la bride à la main. J’admire le calme de ce père courage. Avec patience et gentillesse, il refoule ceux qui n’ont pas à entrer, retient ceux qui n’ont pas à sortir. Ils sont trois gardes pour cette tâche ingrate de confiner une population inquiète. Dick a de très mauvais souvenirs de la première fois : cela a tourné à la guerre civile. L’équilibre reste fragile quand les gens ont peur. Je reste bref quand vient mon tour. J’explique que je cherche après Maf et pourquoi.

- Ah, son ami au grand pif !
- Oui, celui-là.
- Elle est au labo de l’hosto à faire des potions qui puent et des cataplasmes.


↑↓↑↓↑↓↑

L’hôpital est en effervescence. Je file directement dans une partie normalement interdite au public. On me connaît, ainsi que mes liens avec la Diva égyptienne. Quand je trouve Mafdet, j’ai plus l’impression d’être dans une cuisine qu’un laboratoire. Des plantes de toutes sortes encombrent un large plan de travail. Plusieurs marmites d’eau glougloutent. C’est l’effervescence. Je rase les murs pour ne pas gêner. Il me suffit de dire à Maf que la fille du professeur est atteinte pour qu’elle devine ce que je tais : l’état du dit professeur. Elle me fait un rapide topo sur ce que je peux proposer à Alice. Elle n’a évidemment pas le temps de me préparer les mélanges de tisane et les cataplasmes qui semblent pour le moment être l’unique remède qui donne un mieux dans l’état des patients. Elle me fourre tout un bric-à-brac de plantes, de gaze, d’argile et autre remède ancien dans les bras en me débitant les posologies à la vitesse d’un avion sonique.

- De toute façon, la seule solution viable serait un antibiotique.
- Ça ne marche pas sur les virus. Non ?
- Pas sur le virus, mais sur la surinfection qu’il provoque. Le virus se nourrit de pus.
- Berk.
- Tu élimines l’infection, le virus meurt de faim. Le malade guérit.
- Ça ne se fabrique pas les antibiotiques ?
- Il faut une souche active. On n’en a plus.
- Les médocs qu’échangeait la clique d’Amaro ?
- Oui.
- Pourquoi ne les a-t-on pas multipliés ?
- On l’a fait, enfin les gens du labo de l’époque, moi je gambadais dehors à ce moment-là.
- Et ?
- Et si c’était trivial en 2020, ça l’est moins quand tu n’as pas une chaîne du froid garantie. Ils ont perdu le stock lors du dernier black-out de l’hôpital y a deux ans. La foudre a flingué je ne sais quoi. Le temps de réparer, la température des frigos avait dépassé la limite fatale.
- Alessandro en a sûrement encore.
- Ça m’étonnerait, sinon il aurait continué ses échanges bouffes contre médicaments.
- Ou il a trouvé de quoi se nourrir ailleurs.
- Oé. Tu m’excuseras, mais j’ai du taf !
- Merci pour le Professeur, il te le revaudra, j’en suis sûr.
- Il me doit rien, dis-lui bien. Je fais ça pour sa petite minette. Ian bave dessus. Ça ne lui dit pas.

Je me cogne presque dans Patrick au tournant d’un couloir. Il semble bien affairé. En quelques mots, j’explique que je retourne chez lui avec de quoi soulager sa fille. Pas le temps de nous éterniser : il a du travail et moi je gène le passage.


↑↓↑↓↑↓↑

Le professeur dort encore quand j’entre dans la maison. La poule profite du fait que j’ai les bras trop encombrés pour refermer la porte pour rentrer. Ian change l’eau d’une bassine et rince le linge qui lui sert à rafraîchir son amie.

- Comment va-t-elle ?
- Elle dort un peu mieux depuis que j’ai absorbé son mal. Elle a bu toute ta tisane.
- Maf m’a donné d’autres plantes. Trouve un papier et un crayon que je note vite ce qu’elle m’a dit avant d’oublier.

Le professeur se réveille et vient au chevet de sa fille quand je lui applique le cataplasme sur la poitrine comme conseillé par Maf. Je lui répète ma conversation avec la Druide sans rien omettre.

La bonne nouvelle est que ce virus ne transforme pas les gens en zombies, sauf quand ils meurent vaincus par l’infection. Mais ça, c’était vrai avant. Je l’écoute émettre des plans sur la comète. Oui, Los Angeles n’est pas si loin : quatre jours à cheval. Mais rien ne dit qu’Amaro recevra le Professeur ni que celui-ci arrivera jusqu’à lui. Quant à savoir s’il possède toujours l’antibiotique qui nous fait défaut…

Je prends congé. L’après-midi est déjà bien entamé. Sur une question du Professeur, je lui précise à nouveau que normalement le labo de l’hôpital n’a besoin que d’une seule dose de l’antibiotique pour le reproduire en quelques jours.

L’entreprise me semble vaine. Il faut une grosse semaine pour faire l’aller-retour. Combien de temps pour arriver à parler à l’Italien ? Et même s’il valide l’argument qu’Alice est sa filleule, qu’il ait toujours le médicament, qu’il veut bien en offrir sans contrepartie. (J’ai précisé au professeur qu’il ne doit rien promettre au nom de la province de Beacon Hills. Le chantage au médicament n’a pas marché par le passé, il ne marchera pas maintenant. Personne ici ne veut passer sous la coupe de la mafia.) Alice comme les autres patients devront attendre une semaine ou deux supplémentaires pour dupliquer l’antibiotique… Beaucoup de supposition pour un si grand espoir.

Les palissades du manoir se dressent devant moi. Je dois traire les vaches et nourrir les lapins que j’ai oubliés ce matin.



*:
Chad
© Méphi.



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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 7 Avr 2023 - 12:39



Faux départ
Feat : Pat & Chad

Il est en colère, après lui même et cette ville dans laquelle il se sent prisonnier. Il redoute ses prochains choix et l'impact qu'ils pourraient avoir. Tobias qui pensait il y a encore quelques jours tout contrôler de ce monde qui évolue autour de lui se rend compte que tout cela n'était que désillusions. Conscient d'offrir un piètre spectacle à Chad et au jeune Ian, il ne parvient pas à retrouver son calme habituel, celui qui fait de lui une figure de stabilité pour les siens. Chancelant, il laisse sa fille quitter ses bras pour trouver ceux de Chad sans broncher, incapable de trouver en lui assez de force pour conserver la tête haute. Alice s'éveille, Ian prend le relais. Ce gamin est bienveillant et se comporte comme un chevalier servant dévoué au bien être de son amie.

Tobias souffle, une expression douloureuse qui ne le quitte pas depuis la veille dérobant sa place au flegme qu'il affiche habituellement. Sans rechigner, il obéit à Chad et suit ce dernier dans la cuisine en désordre. Sur la table trônent encore les préparations du petit déjeuner qu'Alice n'a pas réussi à manger et que son père n'est pas parvenu à ingurgiter. Tout cela ne ressemble pas à Tobias, mais il se moque en cet instant de l'image qu'il a à offrir à ses visiteurs. Il écoute les consignes données par Chad, y fait suffisamment attention pour être capable de les répéter à Patrick lorsqu'il sera de retour. Sans prononcer le moindre mot, il se contente de fixer le bol fumant que son ami ne tarde pas à poser devant lui. Après sa dernière tirade et les mots peu tendres qui ont été les siens, il préfère conserver le silence et s'y accrocher. Son humeur n'est pas bonne et la cruauté lui mord le bout de la langue. Tobias sait toutefois qu'il serait de mauvais goût de continuer d'exprimer ainsi le fond de sa pensée sans se soucier du ressenti de ses visiteurs. Ces deux mois passés dans cette colonie furent plus paisibles que l'alpha ne l'avait craint en arrivant et en découvrant bien trop vite que leur escale durerait plus longtemps qu'il ne le désirait. Il a même, à certains instants, prit goût à cette vie tout en ne pouvant pas s'empêcher de songer chaque jour à leur départ dont la date approchait.

Mais hier, en quelques heures seulement, ses certitudes se sont brisées, envolées sans qu'il ne puisse rien décider de leur sort. Demain ils vivront encore dans cette colonie, pour y rester si le souhait d'Alice devait être partagé par Pat. Ce virus qui fait son nid dans la ville bouleverse ainsi les projets et idéaux de celui qui se pliera sans rechigner aux désirs du plus grand nombre.

Tobias demeure ainsi un long moment, incapable de parler ou bien d'agir. Il écoute son ami qui lui conte la cruelle réalité de l'actuelle situation. Un nouveau mal accable les hommes qui ne savent pas encore comment reprendre le court de leur vie après le drame qui a eu lieu dix ans plus tôt. L'humanité prend cher et Tobias se dit que Dieu est plus proche du Malin que ce fils qu'il a envoyé aux enfers.

Ils vont devoir aider, ce qui en soit ne dérange pas l'ancien professeur. Il devine que Patrick travaille en cet instant à l'hôpital et se doute que demain, il sera peut-être lui aussi appelé pour secourir ses nouveaux compagnons de déroute. Il aurait simplement aimé avoir le choix, ne pas se voir imposer une décision qui lui revenait. Alice s'est endormie dans les bras de son ami. Un jeune homme qui a dardé d'un regard sombre l'anglais lorsque ce dernier a exposé son désarroi sans peser au préalable le poids de ses paroles.

Tout en sachant qu'il vient de signer ses adieux à sa liberté chérie, Tobias soulage d'une longue gorgée brûlante le bol que Chad a mit à sa disposition.

-Je me mets en quête de Mafdet. Elle connaît un plus large panel de plantes susceptibles d’aider Alice. Soit je vous l’envoie, soit je repasse. Nous allons la soigner !
-Merci Chad. Pour votre bienveillance et celle de Ian alors que je me montre odieux.

Pas le meilleur trait de caractère de celui qui se réfugie dans une colère réfrigérante pour ne pas avoir à assumer ses craintes. Il a perdu un fils et sait que sa santé mentale, déjà sacrément amochée ne survivrait pas à une perte de plus. Il ne veut pas avoir à enterrer les siens, trop couard pour savoir faire une fois de plus face à un deuil qu'il ne pourrait pas affronter tout en conservant ce qui reste de sa raison.

Tobias déblatère sans se soucier de la clarté de son élocution, annone quelques excuses désordonnées pour mieux se contredire à la virgule suivante. Il est épuisé et n'a pas la force de lutter contre ce fléau.

-Pat est sans doute en train de travailler, je suivrais son exemple si on a besoin de moi. Je ne veux pas arracher Ian à sa demeure plus longtemps qu'il n'est nécessaire de le faire. Je rappellerais à Patrick la proposition de monsieur Hale quand il reviendra et ensemble nous aviserons.

[...]

Chad est allé quérir les services et conseils de Mafdet. Tobias songe quant à lui à retrouver le confort de sa couche pour une heure, peut être deux. Il a peu dormi ces derniers jours et devine que tout cela n'est pas pour arranger son humeur. Ian reste au chevet de son amie, suivant le père de cette dernière du coin de l'œil lorsqu'il entre dans son champ de vision. L'alpha ne s'en formalise pas, conscient de ne pas apparaître sous son meilleur jour. Il n'était pas un bon humain et si depuis dix ans il a su s'améliorer au contact de son époux et loin de ses addictions passées, il sait toutefois que son caractère peine à plaire. Il observe le jeune homme sans jamais chercher à entretenir la moindre conversation avec lui. Patrick est bien meilleur que Tobias ne saura jamais l'être dans l'art de gérer l'humain ou encore le lupin.

Tobias se couche après avoir marmonné quelques recommandations à l'ami de sa fille. Le sommeil ne met que peu de temps à le cueillir.

[...]

Chad est de retour lorsque Tobias s'éveille. L'ancien chasseur ne tarde pas à se lever pour se porter auprès de la cible de toutes ses inquiétudes. Alice semble respirer d'une manière plus paisible qu'elle ne l'a fait pendant la nuit, ses cheveux blonds emmêlés et moites de sueur couvrant une partie de son visage.

Chad est en train d'appliquer un cataplasme sur la poitrine de la jeune endormie sans que le regard de Tobias ne parvienne à se détacher de sa progéniture. L'ancien architecte lui répète tout de la discussion qu'il a pu entretenir avec leur amie commune. L'anglais questionne, veut tout savoir de ce qu'il juge rapidement être sa quête. Personne ne veut avoir dans cette ville à faire avec celui qui tient les rênes de LA. Ce cerbère dont Tobias craint qu'il ne soit pas fait de mousse est un loup dont les ambitions terrifient ceux qui vivent ici. Aucune personne censée ne veut devoir vivre sous la coupe de la mafia. Une organisation avec laquelle l'anglais fut par le passé ami, mais dont il n'a jamais voulu qu'elle puisse régir son intimité.

Si un individu dans cette ville peut arracher à Alessandro un précieux médicament, c'est bien lui. Si une personne peut faire entendre raison à cette bourrique, il est évident que ce sera celui qui fut son ami. Tobias ne perd pas de temps avant de prendre sa décision, espérant juste qu'elle saura être acceptée et comprise par celui qui partage sa vie dans des délais aussi brefs que possibles.

-Je lui parlerais, rappellerais les promesses qu'il a faites devant le pasteur en devenant le parrain de ma fille. Il est croyant et je sais que ça n'a pas changé même si nous ne nous sommes pas vus depuis dix ans. Et si ça ne suffit pas je ramènerais sa tête en plus de l'antibiotique. Sa vie m'est moins chère que celle de ma fille.

C'est sur ces paroles qu'il termine ce qui sera sa parabole. Dans trois semaines, un mois peut-être tout sera réglé. Et s'il ne revient pas, il sait que sa fille et l'homme qu'il aime seront entre de bonnes mains.

-Si je devais ne pas revenir, je laisserais une lettre dans le sac à tricot d'Alice pour Patrick. Vivre dans le mensonge j'en accepte le poids, mais je veux que mon trépas soit sincère. J'aimerais que vous acceptiez de rester auprès d'eux pour l'après si un drame devait se produire Chad.

Une demande légitime, mais qui ne trouve pas de réponse. Chad s'en va après s'être assuré que chaque détail était réglé. Justine qui a pu entrer dans la maison caquète, juchée sur le dossier du canapé pour rappeler à celui qui ne peut plus la voir en peinture sa présence sur son territoire.

Tobias tient sa fille contre lui, baisant délicatement son front. Ian prend naturellement le relais au chevet de son amie pendant que le père de cette dernière s'assure que toutes leurs affaires sont prêtes.

-Je vais parler avec Patrick. Lui demander son avis. En espérant qu'il coïncide avec le mien. Nous irons chez ton cousin, ce soir ou encore demain. Puis je partirais.
-Et si l'autre papa d'Alice n'est pas d'accord ?
-Je partirais. Mais une dispute précèdera mon départ.

Il espère que ce ne sera pas le cas.

La journée se poursuit, rythmée par les réveils d'Alice. Tobias a préparé de la tisane avec les plantes que Chad a apporté, fumé les herbes que son ami lui a offert la veille quand ils songeaient tous que leur existence paisible continuerait de l'être. Quand Patrick revient, le ciel est déjà sombre. Tobias ne perd pas de temps, prenant son homme à part même s'il ne sert à rien de vouloir cacher leur conversation à Ian. Si Patrick n'a pas eu vent d'un remède ce n'est pas le cas de son alpha et celui-ci ne le laisse que peu de temps dans l'ignorance.

-Le parrain d'Alice a un antibiotique. Il vit à LA, ne négocie avec personne s'il n'a rien à gagner. Je dois y aller, seul car je ne veux pas prendre le moindre risque. Alice est trop mal pour qu'entreprendre un pareil voyage soit une riche idée et je ne veux pas te confronter à la violence de ce loup. La mafia ne recrute pas chez les enfants de cœur. Je ne peux rien te promettre, sinon mon retour aussi rapide que possible. J'ai commis des actes dont l'atrocité ne pose aucun doute par le passé, je suis prêt à récidiver pour le bien de notre fille. Et des autres malades. Vous seriez en sécurité chez monsieur Hale durant mon absence et je serais rassuré de vous savoir loin de tout danger.

Tobias se penche, dérobant les lèvres de celui qui vit auprès de lui depuis dix ans déjà sans lui laisser la moindre chance de pouvoir en placer une. Il le serre contre lui, soufflant avant de lui ôter sa casquette pour déposer un baiser sur le crâne plus chauve que rasé qui est à sa disposition.

-Je vous aime, je ne veux pas prendre le risque de vous perdre. Je veux vous voir heureux, même si ça implique de devoir rester dans cette ville. Je survivrais à cette possibilité mais pas à votre fin.



© Fiche par Mafdet Mahes




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Jay Knezevic

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MessageSujet: Re: Faux Départ   Faux Départ EmptyVen 14 Juil 2023 - 1:08


Faux Départ  ᵝ Tobias & Alice Rapier, Chad Wilder, Ian Hale


Je rentre frustré. D’aucun n’a voulu me donner cette information que j’étais allée quérir. La plupart étaient innocemment ignares de telles médecines, mais quelques mensonges ont aussi fusé, du côté des sommités et de leurs lèche-bottes attitrés. Il m’est clair qu’ils connaissent l’existence d’une option tierce, mais qu’elle ne leur semble pas digne de la vie de ma fille. Ni mes plus charmants sourires, ni mes clignements d’yeux les plus adroits n’ont semblé pouvoir y changer quoi que ce soit. C’est à en devenir furieux. J’ai bien croisé Chad, qui s’est pris un grognement agacé. J’ai voulu lui demander s’il savait quoi que ce soit, mais il semblait trop pressé de retourner à Tobias pour m’en dire plus. Enfin, je n’ai pas insisté comme il s’y rendait pour aller soigner Alice.

Je croise George qui me salue de loin. Il semble hésiter un instant, avant de retourner à son jardin. J’ai le corps ankylosé d’avoir gagné quelques crédits contre mon gré, et n’ai probablement pas mon air habituellement avenant. Je ne lui en veux pas de ne pas chercher à faire causerie : cela me convient également.

Je pousse le panneau de la porte en me reconstituant une expression agréable. Si j’avais été moins doué en sciences, j’aurais peut-être pu étudier en arts dramatiques. Pas que cela aurait la moindre importance désormais, outre que je ne serais plus utile à l’hôpital.

« Chéri? Je suis rentré. »

C’est sorti tout seul, tout comme Justine qui se met aussitôt à picorer dans la cour avant. J’espère que la référence antique pourra lui dérober l’ombre d’un sourire, alors que je m’avance à sa recherche. Tobias me rejoins avec la tête de quelqu’un qui n’a pas envie de se faire entendre par notre enfant.

« Aucun de ces abrutis de médecins n’a été fichu de me dire la vérité. Au mieux, ils ne savent rien, et au pis...»

Tobias m’interrompt avant que j’aie le temps de lui indiquer qu’on ose me cacher la vérité. À moi, un loup. Et pas n’importe lequel, non plus : l’unique bêta de l’une des meutes les plus résilientes qui soit. Terrifiantes, même, argueraient certains. Les propos de mon amant m’estomaquent. J’y sens des papillons s’envoler et venir chatouiller ma luette à la mention d’un antibiotique. Je réalise alors que je n’ai pas mangé de la journée : un estomac vide est bien plus facile à retourner. Il est question de ce parrain maudit, envers lequel je n’ai entendu que des mots de lâcheté jusqu’à tout récemment. Des mots remplis de fiel, sur un fond de respect en mi-ton. Le reste tient de la folie. Le même genre de folie qui fait adopter un loup étranger et sa fille à un autre, ou de vivre en mercenaires nomades au milieu des zombies. Je l’écoute avec appréhension et sérieux. Je pose chacun de ses mots sans que nos pupilles ne se décroisent. Je n’apprends rien que je n’avais déjà deviné au moins en partie, et reste impassible aux révélations de Tobias. Jusqu’à ce qu’il souhaite nous déménager aux écuries. Je grimace pour la forme, mais c’est effectivement la meilleure option, dans le cadre de l’idée qu’il vient de me partager. Je serre Tobias contre moi alors qu’il embrasse mon crâne à la calvitie naissante.

« Nous aussi. »

Dans l’autre pièce, j’entends Alice tousser, et Ian la rassurer. Je dois me faire violence pour ne pas prendre la place du louveteau au chevet de ma princesse. Mais j’ai d’abord une conversation à conclure avec mon mari.
« Je vais te poser une unique question. Ne me réponds qu’une fois que tu auras dormi : es-tu certain? »

Ce n’est pas la première fois que nous nous soumettons à cet exercice. La plupart du temps, quand je veux qu’il prenne le temps de se questionner, mais que je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec lui.  Et dire que la semaine dernière, je lui aurais fait une scène s’il avait même envisager de sortir de la ville sans m’en parler au préalable.


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