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 Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature

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Brian O'Conner

Brian O'Conner


Meute & Clan : Clan des Gardiens
Âge du personnage : 33 ans

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MessageSujet: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyMar 1 Déc 2015 - 18:45


Un seul chemin,
Celui de tes pas.


Feat :  My Hell Toutou



Jordan était là. Cela devait être la panique au poste de police… L’urgence de me faire comprendre de la créature qui prend sa place devient primordiale. Instinctivement Jansen recule un peu devant l’être de feu.

Jordan est nu, sa peau est noircie de suie, sculptant ainsi son corps d’ombres et de lumières. Son visage a la non-expression caractéristique de cette trance qui fait reculer son humanité. Pourtant, son regard accroche le mien. J’y lis de l’inquiétude à mon égard et une certaine reconnaissance. Le sourire fugace qu’il laisse passer me transporte le cœur. Si je l’ai lié à moi, lui faisant l’amour comme si s’était ma première fois… C’était ma vraie première fois avec un homme… Ce n’est pas seulement l’adjoint Jordan Parrish avec qui je souhaite lier ma vie, mais avec toutes les composantes qui font de lui ce qu’il est. Je ne sais pas comment dialoguer avec la créature qu’il est en ce moment et dont nous ignorons tous les deux le nom. Mais il est évident que si je veux me faire aimer de l’homme, je dois me faire aimer d’elle également.

Je n’ai pas de crainte, ni de peur face à ce surnaturel qui semble venir d’un autre monde. Je n’ai pas de réserve ou de doute, je l’accepte tel quel. Cependant, pour l’instant, je suis trop diminué et tributaire de Jansen pour me déplacer, pour établir un contact.

Il n’y a pas d’obstacle majeur entre la grotte et l’arbre. Quand je faiblis trop Jansen me porte sur son dos. Je ne sens toujours pas mes jambes et je peine à serrer mes bras autour de lui pour m’accrocher. Je dis que ça va quand il me questionne sur mes blessures, alors que mes nerfs à vifs me font comprendre leur situation d’une manière bien douloureuse. Je crois que le drus n’est pas dupe, mais il comprend que je ne veux pas interférer avec la mission actuelle de Jordan qui pourtant semble nous attendre. Arrivé au Nemeton, il m’installe un peu à l’écart de l’honorable souche. Jordan s’embrase avec le kanima dans les bras. Quand il s’assoit sur la souche, je vois ses épaules se vouter. Son visage affiche une infinie tristesse, j’ai envie de le prendre dans mes bras, mais ce n’est pas le moment et je ne suis pas en état de le faire. Son regard accroche de nouveau le mien, alors je ne le lâche pas et lui envoie toutes les ondes positives possibles et aussi mon amour inconditionnel. La créature comprend-elle ? J’aimerai tant pouvoir lui parler, lui dire que sa présence ne m’effraye pas et que je suis là autant pour elle que pour Jordan.

La crémation rituelle est longue, je crois que je me suis assoupi, la tête sur les genoux de Jansen. La soirée a été éprouvante pour nous deux. La fraicheur de la nuit me réveille. Jordan semble dormir sur la souche. Je demande à Jansen de me transporter près de lui.

- Jordan ? Hé Ho !
- Merde ! Je crois que je me suis évadé !


Sa spontanéité nous fait rire. Oui l’adjoint du shérif s’est évadé de sa cellule !

- Une vraie passoire, le poste de police !

Je me moque gentiment de lui et de sa nudité. Mais soudainement il réalise mon état. Il voit ma chemise déchirée, ouverte sur les profondes entailles faites par le kanima, et mon état avachi qui trahit la perte de ma tonicité musculaire. Je suis comme une poupée de chiffon….

- Vous êtes dingues ! Affronter ce truc ! Il aurait pu vous… Oh putain, Brian, viens la, espèce de bourricot … T’es vraiment attachiant !
- C’est toi qui ose dire cela ?! Et c’est comme ça que tu me préfères, bourrin à souhait !


Je le dévore du regard. Enfin je le retrouve, sans ces maudis barreaux entre nous. Je me moque de mes blessures, si la récompense est de pouvoir enfin sentir ses bras autour de moi.

-bon, il va falloir que je m’occupe de toi, tu es amoché, ma tête brûlée ! Jansen tu m’aides ? on va le conduire chez moi, je saurai m’occuper de lui et le soigner.
- J’ai bobo…


Je prends un air de chaton égaré qui fait fondre Jordan et Jansen. Nouveaux éclats de rire de nous trois. Je réalise que j’ai un petit pouvoir sur eux, alors je force le trait, pour leur bonheur à tous deux de me cajoler. Jordan hérite du pantalon de Jansen qui se retrouve donc en boxer. Alors qu’ils me portent vers la voiture, je les taquine un peu.

- T’es prêt pour aller bosser au Pink Print Jansen, et toi Jordan tu frises l’outrage aux bonnes mœurs à te balader ainsi à poil, sans parler de ton évasion. Stilinski va faire une jaunisse.

Je passe le voyage retour allongé sur la banquette arrière, la tête calée sur les genoux de Jansen. Les fréquents regards de Jordan dans le rétroviseur, montrent que la main de Jansen qui caresse mes cheveux n’est pas du tout à son goût. Ce mouvement de jalousie me réchauffe le cœur, il tient à moi.

- Jansen, ne t’inquiète pas, je vais prendre soin de lui… Promis.


C’est moi, où il le met dehors avec empressement ? Je souris à Jansen, le remerciant de son aide précieuse. Sans sa présence, je serais vraisemblablement mort à l’heure qu’il est. Je le rassure sur mon état et lui promet de lui donner des nouvelles dès le lendemain. Sitôt la porte d’entrée fermée sur le dos d’un Jansenrassuré, c’est un Jordan en guimauve qui se rue sur moi. Il retire délicatement mes vêtements et me transporte dans la baignoire en me serrant contre lui. Je suis à la merci de ses attentions, mais cela me convient. Je me crispe un peu quand l’eau touche mes blessures. Mais déjà Jordan est à l’œuvre. Ses baisers dans mon cou m’électrisent. Je sais qu’il va explorer chaque millimètre de ma peau. Je me soumets à son inspection plus que sensuelle.

-je t’aime. Je te veux. Maintenant. Toujours. Je crois que pour la première fois, je me suis souvenu que j’étais humain, quand j’étais l’autre… Et pour la première fois, il s’est souvenu de toi… Ce sera toujours toi, peu importe combien de temps je resterai sur cette terre brulée. Ce sera toi.
- Je t’aime aussi Jordan, toi et cet autre... J’arriverai à lui parler, à l’apprivoiser, je te le promets.


La tête calée contre son épaule, je me laisse faire. Ma paralysie temporaire ne me gêne pas. Toutefois, elle me frustre un peu de ne pouvoir lui retourner ses gestes d’amour. Une partie de mes blessures sont déjà en bonne voie de cicatrisation. Néanmoins, aussi agréable que peut être un bain avec Jordan, où la température de l’eau reste toujours constante, nous sommes vite limités dans nos mouvements, sans parler du côté glissant de l’endroit.

- Tu me téléportes dans le lit monsieur Spock ?

Je le laisse me sécher et me porter jusqu’à notre chambre. Jordan râle pour la forme, quand il s’aperçoit que finalement j’arrive à tenir sur mes jambes sans trop de mal. Il instaure donc une sanction pour tromperie sur mon état. Il connait mon point faible, et me faire me tortiller sous ses chatouilles est un vice qu’il a un peu trop l’habitude de prendre à mon gout.

Confortablement installé sur le dos, je le contemple. Derrière lui, accroché au mur couleur outremer, le Queen Anne's Revenge est magnifique. Je lis dans son regard, tout son désir à peine retenu. Je cligne des yeux en signe d’assentiment. Je n’ai pas de crainte pour ce qui va suivre, car c’est avec lui.

- Je suis à toi…

Ma voix est rauque. Je mentirai si je disais ne pas avoir d’appréhensions quand il se penche au-dessus de moi. Mais cette crainte n’est pas vraiment pour moi, mais pour lui. Je veux lui donner ce plaisir, mais aussi celui d’arriver à me donner du plaisir de cette manière. Il sait toutes mes craintes et toutes mes peurs. C’est donc avec une foi aveugle que je m’offre à ses caresses qui explorent l’intégralité de mon corps. Je me soumets à sa loi et lui fait confiance pour effacer à jamais les images qui me hantent depuis bien trop longtemps.

© Fiche par Mafdet Mahes


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Jordan Parrish

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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyMer 2 Déc 2015 - 16:45


Un seul chemin possible…
Je m’en veux un peu d’avoir presque jeté dehors Jansen. Je l’aime beaucoup. Il mérite de connaitre le bonheur, lui aussi. Mais j’ai l’impression d’avoir vécu pendant au moins trois mois sans avoir Brian pour moi tout seul, et je compte me rattraper ce soir. Demain, ou après-demain, viendront les questions, et Stilinski à affronter. Je me suis enfui du poste ! Si les conséquences ne risquaient pas d’être désastreuses, j’en rirais… Le flic qui s’enferme tout seul et qui se fait la belle ! Brian m’a montré sur le chemin, pour détendre l’atmosphère, le sms envoyé de Jansen.

J’ai reçu le même, mais je n’ai toujours pas récupérer mon téléphone, et donc je n’ai pas eu l’occasion de le voir. Il est magnifique, et il le sait. Mais derrière sa fanfaronnade, maintenant que je le connais, je sais combien il souffre de l’image qu’il donne, et de ne pas pouvoir faire autre chose de sa vie. Je me fais le serment, avec Brian, de ne pas le laisser seul, jamais. J’ai encore un peu de mal de le voir si proche et si.. Tactile avec Brian, mais je sais que ce n’est pas un jeu pervers de sa part. Que de changements en si peu de temps. D’abord Matrim qui me trouble un peu, puis la puissance des sentiments et des envies que Brian à déclencher en moi.. Et maintenant, moi qui n’ai jamais regardé les hommes de cette façon, je trouve Jansen très séduisant… Mais je sais, sans aucun doute possible, que c’est Brian que je veux contre moi, et pour aussi longtemps qu’il le voudra.

Le plus surprenant, dans ce chaos qui est devenu mon quotidien, c’est cette impression, un peu trouble pour le moment, d’avoir reconnu Brian dans mon périple. Ça, plus que toute autre chose, me donne de l’espoir. Si j’arrive à lui parler pendant que je suis cette… chose… Alors peut être que j’arriverai à la contrôler, et à comprendre son but, même si je le connais en partie. Il ne fait maintenant plus aucun doute, j’essaie de cacher les aberrations surnaturelles aux yeux des profanes. Et si je le fais au Nemeton, c’est sans nul doute pour les offrir au vieil arbre. Pour le régénérer ? Ou pour un motif plus sombre ?

Mais là, tout de suite, les seuls motifs sombres qui m’inquiètent sont les volutes de sang qui se diluent dans l’eau de notre bain commun. Je grimace en voyant les blessures de celui que j’aime. Mes gestes sont doux, délicats, et méticuleux. Je profite du moment qui m’est offert, avec lui, et mes baisers et ma langue se font explorateurs de la planète O’Conner. Je ne sais pas vraiment comment ça marche, je sais juste que là ou je l’embrasse, ou je le lèche, ses blessures se résorbent. Mais pas sa fatigue. Alors je prends soin de lui, et petit à petit son corps retrouve les sensations nécessaires à la suite du programme que j’ai en tête. Ses soupirs de plaisirs déclenchent des petits grognements d’envie presque sauvages de ma part. La texture de sa peau, sa voix rendue rauque par l’envie me rendent totalement dingue. Dingue de lui.

- Je t’aime aussi Jordan, toi et cet autre... J’arriverai à lui parler, à l’apprivoiser, je te le promets.

Sa tête repose contre moi, j’adore l’odeur de ses cheveux, de son cou, de sa peau, tout simplement. Il ne peut pas répondre comme il l’aurait fait dans d’autres circonstances, encore victime des résidus de la paralysie du kanima. Rapidement cependant, nous avons tous les deux envie de passer à des jeux plus intimes, et l’endroit n’est pas vraiment approprié pour ça.

- Tu me téléportes dans le lit monsieur Spock ?

-a vos ordres, captain sous l’eau !

Ma boutade arrive à le faire rire. C’est volontaire de ma part, car il sait, je le vois, ce que j’ai envie de faire, et je sais, moi, ce que ça implique pour lui. Je ne le forcerai jamais à quoi que ce soit. Mais j’ai envie de le faire mien, je ne sais pas pourquoi, mais je suis persuadé que ça aidera mon autre moi à le reconnaitre, à l’accepter…

Le frictionnant avec un regard des plus allumeurs, je m’assure qu’il soit totalement propre et sec, et que la plupart de ses blessures sont en voie de guérison. Puis je le prends dans mes bras, le portant avec un regard brulant glissant sur son magnifique corps.

-tu en profites, mon salaud ! Tu tiens très bien debout, hein ?

Ma punition est immédiate, et Brian se tortille sous mes doigts experts, son rire déclenchant le mien. J’ai l’impression qu’aucun problème, qu’aucune malédiction ne peut résister à son rire. J’ai l’impression d’entendre chanter dans mon cœur. Finalement, nos gamineries laissent place à un moment plus sérieux, plus contemplatif.

Je suis au-dessus de lui, à genoux sur le matelas, lui enserrant les poignets, alors qu’il me sourit, me regardant avec ses magnifiques yeux. J’ai tellement envie de lui, à ce moment-là, que je crois que je me retiens à grand peine de me fondre en lui séance tenante. Son regard m’y autorise, sa voix aussi.

- Je suis à toi…

-oui.. Oui mon Brian, mon amour.. Tu es à moi !

Alors je me rapproche doucement de lui, et mes baisers reprennent leur parcours initiatique. Je le lèche, je l’embrasse, mes mains glissant sur sa peau, et derrière son dos, là où je sens ses cicatrices, puis sur ses fesses, lorsqu’il se cambre. Mes dents mordillent ses tétons, et mon nez se frotte sur ses abdominaux alors que je me rapproche de son sexe. Il est au garde à vous, mon bien aimé soldat. Je mets un point d’honneur à m’assurer que tout son corps bénéficie des coups experts de ma langue, goutant à la saveur de son arme avec laquelle il m’a vaincu la dernière fois.

Puis je redescends, doucement, mes mains caressant ses cuisses, ses mollets, ses chevilles. Je prends son pied droit avec mes deux mains, et viens l’embrasser, puis je gobe doucement ses petits doigts de pieds, les titillant avec ma langue. Ma main gauche maintient ma prise, pendant que ma droite remonte le long de sa jambe pliée, afin de cueillir son membre déjà humide d’excitation. Ses soupirs ne font que répondre aux miens, lorsque mon pouce caresse son méat, et m’excitent encore plus.

Alors je me rapproche de lui, couché sur le vendre, ma tête proche de son bas ventre. Plaçant ses jambes sur mes épaules, ses deux genoux de chaque côté de ma tête, relevant son bassin, j’explore ce lieu qui m’était encore interdit. Celui par lequel il a connu l’humiliation et la souffrance. Je veux remplacer tout ça par le plaisir. Mes coups de langues se font de plus en plus rapide, de plus en plus audacieux, entrecoupés de baisers à l’intérieur de ses cuisses.  Lorsque je suis sûr que j’ai suffisamment préparé l’endroit pour qu’il ne souffre pas, je me redresse, et approche mon propre  sexe tendu comme jamais par l’excitation. Nos regards ne se lâchent pas, je guette son accord, encore une fois. Nos sourires sont synchrones alors que je le pénètre, expérimentant pour la première fois cette sensation. Progressant lentement, doucement, la chaleur enveloppant mon sexe qui se fait conquérant, nous amorçons tous les deux les mouvements de bassins qui imitent le ressac des vagues. Je m’approche et je m’éloigne, de plus en plus rapidement, et mes mains sont agrippées au siennes. Je le veux entièrement contre moi, alors je l’aide à se rapprocher, mes lèvres parcourant son cou, mes mains son dos et ses fesses. Les frissons et la  sueur sur sa peau sont un nectar que je savoure. Nous changeons de position, Brian allongé sur le ventre et moi sur lui, et la cadence reprend, je suis fou de désir. Je ne sais pas si je lui donne autant de plaisir que j’en reçois, mais c’est tout ce que je souhaite.

Nous glissons le long des couvertures moelleuses, et je me retrouve sur le dos, avec Brian au dessus de moi. Dieu qu'il est beau, son torse offert à mes mains, nos deux âmes enroulées l'une à l'autre comme nos deux corps sont enroulés dans les draps. Il reprend le contrôle, et j'en suis ravis, car cela signifie qu'il prend autant de plaisir que moi. Ses mouvements me rendent fou, je n'en peux plus de me retenir et je finis, dans un long râle de plaisir, par exploser en lui, alors que nous sommes au sol, les draps ayant suivi notre mouvement. Quelques spasmes m’agitent encore, mais il est hors de question que je le lâche comme ça. Au pris de contorsions je lui embrasse les abdominaux, et parcoure de nouveau son sexe de bas en haut, puis de haut en bas.

Je le prends alors en bouche, jusqu’à l’amener au même point ou je suis arrivé, l’empêchant de se retirer lorsqu’il râle à son tour de plaisir. Je n’ai pas honte, je l’aime, aucun acte d’amour ne peut être honteux. Je l'aide à se relever, et le dépose avec une grande tendresse sur le matelas moelleux.

-je reviens vite.Je crois qu'il ne me quitte pas des yeux, aussi, pour le faire rire, je dandine de façon outrancière. Son rire m’atteins en plein coeur.

Lorsque je reviens de la salle de bain, m’étant rafraîchis, je le retrouve alangui sur le lit. J’ai tellement peur qu’il doit le voir, et me rassure d’un sourire.
Je le recouvre de mon corps, et ronronne presque en sentant ses doigts dans mes cheveux.
- je ne te lâcherai jamais, Brian. Je voudrai te rendre heureux. Je te jure que je vais tout faire pour te rendre heureux.
Un baiser sur son torse est la dernière chose dont je me rappelle, m’étant endormis sur lui, sûr de lui apporter ma chaleur corporelle.






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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyVen 4 Déc 2015 - 18:10


Un seul chemin possible…


Feat : My Hell Toutou



Je ferme les paupières et me laisse envahir par les sensations. La présence de Jordan est toujours accompagnée de cette douce chaleur qu’il ne réserve qu’à moi. Je me dis que c’est le signe que son autre moi m’accepte également et me reconnait. Je sais ce que nous allons faire, ce qu’il va me faire, et je ne peux m’empêcher de rougir et d’appréhender le moment fatidique. Une pudeur naturelle et une crainte légitime que je combats avec ma confiance en lui.

L’autre jour, il s’est donné à moi presque sans hésitation. Cette première fois est marquée à jamais dans mon cœur. Cependant mon amour pour lui est aussi le gage de mon respect. Nous tâtonnons encore dans ce couple hors convention sociale que nous formons. Je suis loin d’être à l’aise avec cela, entre mon propre passif et les actualités qui montrent que l’intolérance est reine. Nous devons trouver notre mode de fonctionnement à nous et je crois que celui-ci n’est pas attaché à un clivage binaire des rôles. Ce soir, je suis convaincu que je peux jeter à la corbeille tous ce que j’ai pu lire sur les couples gays. Il n’existe qu’une seule et unique manière d’être ensemble, la nôtre.

Alors que ses lèvres tracent des sillons brulants sur ma peau, ma respiration se fait courte devant le plaisir qu’il me procure. Aussi face à mon appréhension de ne pas être à la hauteur et de le décevoir, ses doigts qui caressent la cicatrice de mon dos me rappellent qu’il me connait et cherche à me connaitre mieux encore. Alors quand il prend mon sexe en bouche d’une manière sensuelle, j’oublie mes interrogations. Une vague de plaisir me parcourt les reins et je m’arque boute vers lui pour intensifier ce contact. Mes doigts se perdent dans ses cheveux courts, la fatigue de la soirée disparait sous le traitement qu’il m’impose.

Jordan prend les rênes de mon corps et je deviens une terre malléable sous ses doigts experts. Quand il prend mon pied, je réagis, car je suis particulièrement chatouilleux. Mais son contact ferme change la donne et il me fait gouter à un plaisir encore jamais testé. Son infinie douceur me met en confiance, pourtant quand il me soulève les jambes pour accéder à mon intimité autrefois violée, je dois refreiner un mouvement de recul. C’est encore traumatisant dans mon esprit. Je me raccroche donc à toutes les sensations voluptueuses qu’il me donne pour accepter ce contact si personnel et intime. Jordan n’agit pas en hédoniste égoïste, et sait me garder dans le même état d’excitation que lui.

Quand nous en enfin arrivons au moment crucial, il guette de nouveau mon assentiment, que je lui donne dans un sourire que je veux rassurant alors que c’est loin d’être mon état. Au début c’est une intrusion, seul mon mental me permet de ne pas m’enfuir. Mes mains accrochent les siennes dans cette épreuve de confiance et de combat contre mes traumatismes passés. Mon plaisir se refroidit aux premiers va et vient. C’est encore difficile d’accepter cette présence en moi, c’est un peu douloureux. Toutefois, je suis heureux de le sentir ferme et de lui donner ce plaisir. Plaisir que je dois apprendre à éprouver et à m’approprier. Car il est hors de question que je me donne à lui par simple sens d’équité. Notre relation en deviendrait vite bancale. Je dois apprendre à accepter sa présence et l’aimer.

Je rougis quand nous changeons de position et qu’il se place dans mon dos. Je sais la puissance érotique de cette configuration. J’essaye de suivre et d’éprouver du plaisir, mais celui-ci se fait tiède et timide. Je lutte encore contre cette sensation d’intrusion. J’ai du mal à me relâcher et à me laisser totalement aller. Encore sur la défensive, je bloque mes sensations. Je me projette donc sur Jordan, ses mouvements qui s’accélèrent et tente de m’accaparer son propre plaisir et de le faire mien. Nos mouvements chaotiques nous font glisser sur le sol, emportant drap et couettes.

Un sentiment de frustration m’anime. Je veux ressentir ce plaisir qui reste pour l’instant hors de ma portée. La seule chose qui peut me faire briser ce tabou, c’est l’amour de Jordan. Alors je me replace sur lui, face à face. Il me soulève et me prend contre lui. Son regard aimant et enfiévré me donne une idée de ce qu’il ressent. Cela me réconforte, alors je me noie dans son regard et bois le plaisir qu’il exprime sans pudeur. La position me permet de gérer la pénétration, cela me convient mieux. La maitrise de l’acte me redonne confiance, ainsi que son regard enfiévré. Alors qu’il s’envole dans un crescendo de sensation, je ressens enfin une chaleur nouvelle dans mon bas ventre, à l’intérieur de moi. Le plaisir n’est jamais venu de ce point. Alors que Jordan râle dans sa jouissance, je goute à cette nouvelle sensation qui finalement enfle et s’intensifie de seconde en seconde. Ma conscience se détend alors que mon corps lui se tend, cherchant à approfondir le contact. Je l’accueille d’une manière volontaire, recherchant l’amplitude et la force du mouvement. Avec un décalage, mon plaisir se redresse enfin.

Je ne sais pas comment Jordan arrive, sans me quitter, à me prendre dans sa bouche. Il éveille un nouveau centre de plaisir qui s’ajoute au premier. Je m’agrippe comme je peux alors que mes hanches s’agitent frénétiquement sous le plaisir qu’il me donne. J’oublie tout, sauf ce feu ardent qui menace d’exploser. Quand je suis à ma limite, je tente de me dégager de sa bouche, mais il me refuse cette liberté. C’est donc avec un plaisir un peu honteux que je me laisse aller à la jouissance. Le plaisir du sexe est une chose, celui de partager cela avec la personne que j’aime, n’a pas de comparaison.

(…)

Jordan est dans la salle de bain, j’ai réintégré notre couche, épuisé mais satisfait. L’excitation retombée, je sens un léger inconfort dans mon intimité. Mais l’aspect désagréable est de loin, masqué par la plénitude que je ressens. Cet acte n’est pas encore naturel pour moi, mais je sais que je peux y trouver du plaisir. Quand Jordan réapparait, je lis clairement l’inquiétude dans son regard. Il s’est rendu compte que j’ai eu plus de mal, que lui l’autre fois, à me relâcher et éprouver du plaisir et jouissance. Alors, je prends une pose alangui et tapote le matelas à côté de moi. Il plonge dans le lit et m’emprisonne de ses bras en me couvrant de baisers.

- Je ne te lâcherai jamais, Brian. Je voudrais te rendre heureux. Je te jure que je vais tout faire pour te rendre heureux.
- Tu me rends heureux Jordan. Et la seule entrave que j’accepte est celle de tes bras.


Je me cale sur le ventre, ma position préférée pour dormir, alors qu’il se colle sur mon dos comme une couverture chauffante. Depuis l’autre connard, je n’ai jamais supporté d’être entravé de quelque manière que ce soit. Mais là, son poids m’écrasant doucement, je me sens en sécurité. Ça aussi c’est un grand changement pour moi, celui d’accepter que l’on me protège.

(…)

Le soleil entre à foison dans notre chambre. Le souffle de Jordan me chatouille la nuque. Sa respiration est encore lente et régulière. Il dort encore. Dans la nuit, il s’est décalé pour me soulager de son poids, mais son bras me barre encore les reins, ainsi que sa jambe sur les miennes ferment ma prison humaine. Doucement je tends la main pour saisir mon téléphone. Du bout d’un pouce je tapote un message rassurant à Jansen, lui disant que je vais bien et que mes blessures sont presque un vieux souvenir.

J’ai fini par laisser ma marmotte somnoler dans le lit. J’ai pu m’échapper de son emprise qu’avec la promesse d’un petit déjeuner gourmand. Et c’est bien l’odeur des pan cakes qui finit par le faire descendre. J’aime sa dégaine au lever du lit, l’œil pas vraiment éveillé, les doigts en râteau qui grattant son corps un peu partout.

- Si tu continues à te gratter ainsi, je te mets un collier antipuce !

Ma boutade me vaut de me faire poursuivre par un fou furieux qui parle de me dévorer tout cru. Une menace avec un « pas de sexe ce soir », me le rend sage comme une image en une seconde. Jordan se venge en prenant la tête d’un enfant avec un gros chagrin. Mais quel trooler celui-là !

(…)

Quand Stilinski nous a ordonné de le suivre dans son bureau, nous savions que ça allait chauffer. Et c’est le cas. Le shérif n’est pas des plus ravi de l’évasion de Jordan et s’inquiète de la sécurité de tous tant que nous n’avons pas une idée plus précise de la créature qu’il est. J’ai beau promette que je suis là et que je suis capable de le canaliser quand il entre en « crise », rien n’y fait. Jordan est condamné au travail administratif et affaire simple exempte de tout risque de dérapage. Je suis obligée de faire équipe avec Lexie. Ce n’est pas que je n’apprécie pas ma collègue, mais je préfère largement être en patrouille avec Jordan.

Les jours passent et j’ai l’impression que Hyacinth ne va pas bien, pourtant il m’assure le contraire quand je l’appelle ou que nous nous retrouvons à la salle de sport. Je ne dis rien à Jordan, car je sais que ma « connexion » avec le danseur le trouble un peu.

(…)

- O’Conner, Tu prends Lexie avec toi et vous allez au vieux hangar, l’ancienne distillerie. Il y aurait un « Puma » qui rôde…
- OK Chef !


« Puma virtuel… » Je reçois le message codé cinq sur cinq. Encore une manifestation surnaturelle et comme dans les agents de terrain Lexie et moi sommes au courant, c’est sur nous que ça tombe.

- Lexie ! Il faut que nous… Ah, je me débrouille seul !

Ma collègue tient dans ses bras une femme en pleurs. Aux marques bleues sur son visage et autour de son cou, je devine qu’il s’agit d’une femme battue. Il est préférable que ce soit ma collègue féminine qui s’occupe d’elle. Jordan est au téléphone. J’hésite à l’avertir, car il va s’inquiéter. Mais s’il s’agit d’une chimère… Il serait préférable qu’il prenne ses précautions. Alors je lui fais un grand geste pour attirer son attention.

- Je vais à la vieille distillerie, il y aurait un « puma » qui rode. Promis je fais attention.

Je disparais avant qu’il n’ait le temps de répliquer et son interlocuteur semble s’impatienter.

(…)

Me voilà arrivé devant la vieille bâtisse. Je vais pour avertir le central que je suis sur place et que je vais patrouiller dans les environs, puis m’interromps. Le souci est que si cela tourne mal avec le « puma », la cavalerie va rappliquer et l’identité du faux puma se révéler. J’appelle donc directement le shérif. Il m’encourage à redoubler de prudence d’autant plus que je suis seul.

Le temps s’est couvert. Le ciel n’est pas à l’orage, mais ce gris maussade donne aux lieux un air lugubre. J’ai sorti mon arme et entre dans le bâtiment délabré. L’endroit est poussiéreux et silencieux. Sans un bruit je progresse, il y a énormément de toile d’araignée. Ces bestioles sont impressionnantes dans leur rapidité à construire leurs toiles gluantes. Je ne sais pas quelle variété vit ici, mais les fils sont particulièrement épais.

Quand un fil me tombe sur l’épaule, je comprends déjà que je vais avoir des ennuis. Je me retourne et vise en hauteur au jugé. Une silhouette humanoïde disparait dans les poutrelles métalique. Le type de déplacement lui n’a rien à voir avec les capacités d’un humain, même bon acrobate.

- Chimère… Quelqu’un les fabrique à la pelle ou quoi !?

Je songe à appeler Jordan, mais dès que je fais mine de prendre mon téléphone, je suis de nouveau la cible de ces fils. Avec effroi, je comprends qu’il tente de me saucissonner avec. Je m’empêtre avec, il faut que je sorte de là, je fais une cible bien trop facile.

(…)

Je cours  depuis un long moment. Mon entrainement avec la troll patrol ne m’a jamais autant servi. J’ai tiré à plusieurs reprises sur la créature. Je l’ai blessée et ralenti, l’idée m’est donc venue de l’attirer vers le Nemeton. Je connais vaguement la position de l’arbre. Je sais qu’il ne me laissera pas approché s’il ne le souhaite pas. Mais venir à lui avec cette chimère qui me colle de plus en plus près, me semble une bonne idée. Je garde une bonne avance, cependant je ne sais pas comment je vais gérer une fois arrivé. Un truc se colle dans mes cheveux, mon avance se réduit, j’accélère.


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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyDim 6 Déc 2015 - 18:20


Un seul chemin possible…


Jamais je n’aurai espéré prendre autant de Plaisir avec un homme. Je l’aime tellement, c’est quelque chose de réellement intense. Je me sens fou de désir pour lui, et je suis convaincu de vouloir faire ma vie avec lui. Il est tout ce que je recherche, sans même savoir que je recherchai ça. Il est bon, il a un idéal et il fait passer la vie des autres avant la sienne. Ses failles ne le rendent que plus attachant. Je me souviens parfaitement de son arrivée au poste de police. Cet air franc, le garde à vous militaire, l’acceptation des ordres sans les contester. On se comprend lui et moi sur ce point. Et puis petit à petit je l’ai vu agir, j’ai vu son courage et son abnégation. Dans ma somnolence, je crois bien que je souris, en me rappelant nos premiers entrainements, et la gêne qui se peignait sur son visage.

Maintenant que je sais pourquoi, j’enrage de ne pouvoir faire payer à celui qui lui a fait perdre tellement d’années, victime de sa propre prison. Avant ce salopard, il avait surtout eut des histoires sans lendemain. Et depuis lui, un vide s'était fait en lui. Je veux qu'il ne se sente plus jamais en prison, plus jamais seul. Je l’aime. Vraiment. Je suis peut-être un peu possessif, je ne me connaissais pas comme ça. Mais j’aime l’avoir près de moi, le sentir contre moi, l’empêcher de partir. C’est égoïste, mais tellement plaisant. Je crois qu’il la seule personne qui pouvait me faire rester humain. La seule personne qui pouvait m’empêcher de sombrer. J’ai cru l’aimer pour ça, mais c’est autre chose. Son sourire, ses pitreries, sa façon de se tortiller quand je le chatouille. Et, cette nuit, la façon qu’il a eu de se donner à moi, sachant très bien ce que ça représentait pour lui et la guerre qu’il a dû mener pour me faire suffisamment confiance.

Je n’avais pas conscience de me réveiller dans un monde terne, avant lui. A présent, les matins sont joyeux, même si nous avons à affronter les dangers. Nous le faisons ensemble. Je ne peux pas le garder auprès de moi en permanence, il ne le supporterait pas et de toutes façons l’homme que j’aime a cette indépendance à laquelle je tiens. Je n’en apprécie que plus les moments où je le retrouve. J’aime caresser ses cicatrices, même si lui en a un peu honte. Je vais le laisser venir à moi sur ce point, mais je veux le découvrir, comprendre son passé, partager ses blessures. A deux, on guérit plus vite. Je suis peut-être celui qui le réchauffe, mais il est celui qui donne un sens à mes flammes. Je redoute le moment où il ne sera plus là, si celui-ci arrive.

Pris de panique à cette idée, je me réveille, pour le trouver toujours prisonnier de mon bras et mes jambes. Souriant, me collant contre lui, lui déposant un baiser sur le dos, je me rendors comme un bienheureux.

Le lendemain matin, j’ai du mal à me réveiller, encore euphorique de la veille, et Brian continue dans le parcours sans faute avec un petit déjeuner dont l’odeur est simplement irrésistible.

- Si tu continues à te gratter ainsi, je te mets un collier antipuce !

Je me rue sur lui, mais il est rapide le bougre.

-je vais te dévorer, toi ! Comment tu fais pour être encore plus sexy au lever qu’hier soir ?

-si tu veux remettre ça ce soir, t’as intérêt à te calmer la !

L’effet est immédiat, je mime un gamin qui boude sous son rire que j’aime tellement.

Le passage au bureau n’est pas des plus agréable, mais je subis stoïquement la tempête stilinski, soupirant avec dépit en comprenant mes nouvelles affectations… Le pire, c’est que je ne peux pas réellement lui en vouloir. Un flic qui se fout en taule pour se faire la malle les jours suivant, ça fait un peu tâche.

Quelques temps plus tard, Brian me fait des grands gestes, au bureau, et, ne me laissant aucun moyen de l’en empêcher, me fait comprendre qu’il part à la chasse au surnaturel. Seul. Tête brulée !

Je suis affolé. Il va encore se mettre en danger… Et je l’aime pour ça aussi. Je crois qu’il va falloir que je m’y fasse. J’ai décidé de mêler ma vie à celle d’un homme hors du commun, et je n’ai aucun moyen de le mettre sous verre. Je peux juste prier pour qu’il s’en sorte, et panser ses blessures s’il le faut… Quoique cette partie n’est pas forcément la plus désagréable, pour être honnête.
N’arrivant pas à me concentrer, je sors de mon tiroir mes plaques militaires. J’ai envie de lui en offrir une des deux. C’est idiot, mais plutôt qu’échanger des bagues, je me dis qu’il pourrait être touché de cette attention. Comme si je lui offrais ce que j’ai été, ce que je suis, et ce que je serai, avec lui. C’est quelque chose d’extrêmement personnel, il doit en avoir des équivalentes.

Savoir qu’il porterait autour du cou une part de moi me fait sourire. Si Matrim reviens je lui proposerai peut-être de rendre ce cadeau encore plus personnel et spécial, pour Brian.

Mes pensées dérivent à une époque où je n’étais pas cette chose, ou du moins je n’en avais pas conscience. A l’armée, je n’ai jamais eu de franche camaraderie. Un démineur ne vit jamais très longtemps, c’est ce qu’on disait. De fait, personne ne se liait d’amitié facilement avec quelqu’un qui pouvait mourir d’un jour à l’autre. Bien sûr, j’aimais faire ça. Sauver des gens, braver le danger.
J’étais d’un naturel plutôt calme, ce qui valait mieux vu qu’un mauvais choix pouvait signifier la fin.
Une fois, je m’étais énervé et j’avais faillis mourir et tuer beaucoup de personnes. On nous avait appelé en urgence quand la police de la navigation, pensant avoir mis la main, avec la police maritime sur un trafic de stupéfiant, avait finalement été piégé sur un navire mouillant a à peine 1 km de la cotte, remplis pétrole, et avec une bombe à retardement déjà enclenché. En fait, ils étaient tombés dans un piège… En temps normal, les garde-côtes avaient leur propre service de déminage, mais cette bombe-là ne m’était pas inconnue et mon propre corps d’armée avait relayé l’info, me prêtant généreusement à la garde côtière pour cette opération délicate. Outre les morts potentiels, une explosion signifierait une catastrophe écologique absolue…

Ça faisait un bon quart d’heure que je tentai de convaincre ce stupide garde-côte que je devais m’approcher en nageant du navire, au cas ou quelqu’un observait, et pas de façon ostensible pour le bien de sa carrière.

-écoutez, j’ai besoin de ce coup d’éclat, pour prouver à tous que je mérite ce poste. Je suis fils de boulanger, lui-même fils de boulanger, je veux leur montrer à qui ils ont affaire. J’en ai assez d’entendre « il nous roule dans la farine » ou encore « il nous mène à la baguette »

-écoutez-moi bien ! je n’en ai rien à foutre de votre carrière, si ce navire explose, des centaines de personnes vont mourir et des tonnes de pétrole vont venir pourrir les cottes.

-jamais personne ne m’a parlé sur ce ton ! Je préfère vous prévenir, si..

Je ne lui avais pas laissé finir sa phrase. Le serrant par son col de chemise, je lui avais hurlé dessus :

-espèce de Garde-côtes à la mie de pain ! Si tu me laisses pas faire ça à MA manière, je peux te garantir que tu as intérêt à planquer tes miches, parce que tu finiras à pétrir des petits pains pour le restant de ta vie !

Ma traversée à la nage avait heureusement pu me calmer, et j’avais réussi à désamorcer la bombe. Pendant longtemps, la blague était restée, et l’affaire appelée

« La bombe au levain » !

Riant de nouveau à se souvenir, mon pouce caressant les plaques militaires comme j’ai envie de caresser la paume des mains de Brian, j’ai soudain un coup au cœur. Quelque chose se passe, quelque chose qui parle à mon autre moi. Regardant, affolé, autour de moi, je capte le regard de stilinksi qui comprend ce que j’ai à lui dire. Un signe de sa tête, et je me précipite dans les vestiaires, dans l’attente que je sais maintenant inévitable de la suite. Résigné, je me déshabille, posant mes fringues là ou j’espère les retrouver en rentrant…



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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyJeu 10 Déc 2015 - 18:28


Un seul chemin,
Celui de tes pas.


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Un fil collant s’accroche dans mon dos et me tire brusquement en arrière. Je rétablis mon équilibre de justesse et évite de peu le lancer suivant de cette soie collante, particulièrement résistante que mon poursuivant me bombarde sans faiblir. Je ne sais même pas si je me dirige bien vers le Nemeton, et je me rends bien compte que courir ne me suffit pas à maintenir une distance constante avec cette immonde créature. Je réfléchis sur ce que je dois faire, tout en esquivant les attaques de la bête. L’être étrange se fait surprendre par mon agilité à utiliser les arbres qui m’entourent comme des routes de passage. Cela me procure un bref répit pour réfléchir à la situation. Nous cheminons sur un trajet aussi chaotique qu’acrobatique, cependant je commence à fatiguer... J’ai choisi de rallier le Nemeton par pur réflexe. C’est là-bas que Jordan brûle les corps des chimères. Les corps des chimères…

L’évidence se fait dans mon esprit. Chaque fois que l’autre moi de Jordan fait surface, c’est parce qu’il y a une chimère morte quelque part. Et celle qui me crache ses fils gluants depuis tout à l’heure est bien trop vivante pour que Jordan rapplique et me donne un coup de main. Il est toujours difficile de prendre la décision de tuer quelqu’un, plutôt que de tenter de le maîtriser. Ce choix, j’ai déjà eu à le faire par le passé, soit au NCIS, soit avant quand j’étais dans la marine. Souvent, il n’y avait aucun doute à avoir, car la vie d’un innocent ou la mienne était en jeu ou encore c’était tout simplement un ordre. Mais parfois… dans de rares occasions, le cas de conscience se pose, l’urgence finit souvent par décider à notre place, mais dans le cas contraire, nous vivons avec ça sur la conscience. Dire que j’ai la conscience tranquille serait une belle fadaise. Car même celui qui m’a marqué à vie dans le bas du dos avec son poignard, méritait un procès… Même si mon acte était de la légitime défense, même s’il n’aurait pas eu ce genre de pensées pour moi… Je revois souvent son regard plein de haine quand il comprend que je l’ai eu et que je vais survivre.

Ici, le cas de conscience ne se pose pas. Cette créature est mortellement dangereuse pour la population. Je bouge un quart de seconde trop tard, mes pieds s’emmêlent dans un fil collant et je chute au sol. Je roule jusqu’à pouvoir me dégager. Ma matraque, inutile pour ce genre de combat, me rentre méchamment dans la cuisse. Je n’ai que mon arme de service, mes poings et mon don à opposer à cette créature. Je sais que c’est totalement illégal, mais je songe à m’équiper d’un poignard à attacher à la cheville. J’en parlerai à Jordan, je pense qu’il sera d’accord. Par contre, pas un mot de cette idée à Stilinski qui est très à cheval sur la réglementation que nous bafouons un peu trop souvent à son goût avec ces affaires surnaturelles.

Je me redresse, mon arme solidement ancrée dans mes deux mains. Je ne dois pas gaspiller mes munitions et viser pour lui coller une balle en plein cœur ou en pleine tête. Plus facile à dire qu’à faire quand plein de fils gluants viennent se coller sur mon visage et mes bras. Je sens bien toute la capacité de ces entraves collantes. Déjà je suis gêné dans mes déplacements, je colle de toute part.

Choc frontal, je n’ai pas eu le temps, ni de tirer, ni d’esquiver. Mon arme voltige à quelques mètres de là, et un coup part tout seul quand elle rebondit contre un arbre. Il manquerait plus que je me blesse ainsi… Deux espèces de mandibules sortent de la bouche du type, vu de près c’est assez ignoble, il y a un petit côté Alien assez…déplaisant. Je me défends dans ce corps à corps effréné. Sa force est équivalente à la mienne, si j’arrive à…

- Aïe ! Saloperie !

Je hurle de douleur. J’ai reçu une méchante piqure à la cuisse droite. Ça brûle et ça fait un mal de chien. Je sens mon quadriceps se tétaniser. J’essaye de me dégager, mais l’autre est en train de me saucissonner avec ses fils. Ce n’est pas bon du tout, et ma jambe qui s’engourdie avec le venin... Je commence à désespérer de m’en sortir alors j’essaye de virer ces fils avec mes capacités mentales. Mes iris s’éclairent d’un bleu intense et tandis que je tiens la gueule de l’autre, loin de mon propre visage, ce que j’appelle mon sixième sens depuis peu, oscule l’environnement de mon corps. Mentalement je suis les fils qui m’enchevêtrent. J’analyse leur structure, la matière qui les compose. Les fils sont d’une solidité redoutable dans leur longueur, mais ils n’ont aucune tenue dans leur largeur. A mains nues, l’opération serait impossible, car les fils bien trop fins pour être préhensiles, mais avec mes capacités à agir au niveau des particules…

Le travail est laborieux, mais je finis par défaire plus rapidement que l’autre ne tisse. Nous roulons l’un sur l’autre, chacun cherchant à prendre l’ascendance sur l’autre.  Aucun mot n’est échangé sinon que des grognements dus à l’effort. Dans ma vision périphérique, je vois mon arme posée sur le sol, à deux mètres à peine de nous. Après un coup violent à l’occiput de mon adversaire, j’arrive à me dégager suffisamment pour me projeter vers elle. Je grimace quand la créature arachnide me rattrape par le mollet, y plantant ses horribles mâchoires. Cependant j’ai réussi à attraper mon arme. D’une contorsion des reins, je me retourne vers la chimère. J’ai déjà le doigt engagé sur la gâchette. Alors quand le canon arrive en position, je n’ai plus qu’à appuyer. La balle le fauche au front et ressort à l’arrière de la boite crânienne dans une explosion de fragments d’os, de sang et de cervelle.

Je reste en position un long moment, couché sur le dos, buste légèrement relevé, bras tendu vers la créature qui s’est finalement écroulée sur mes cuisses, me souillant de ses fluides vitaux. J’ai des éclaboussures de sang sur les bras, des fils gluants partout sur le corps, je tremble un peu dans cette position, tendu à l’extrême. Mais c’est bien terminé. La tension se relâche et je m’effondre à mon tour, posant mon dos au sol. Mes cheveux pleins de toile d’araignée, car il s’agit bien de cela, collent la terre et les feuilles mortes.

Ma cuisse et maintenant mon mollet me lancent et me font souffrir. De ma jambe valide, je me dégage du corps pesant et rampe en arrière pour m’écarter de cette chose anormale. Je vois des sortes de dard au niveau de ses mandibules. C’est de là que doit sortir son poison. Si je me souviens, les araignées paralysent leur proie pour les momifier vivantes. Un frisson de dégoût me secoue violemment.

J’agrandis le trou de mon pantalon au niveau de la cuisse pour voir son état. J’ai comme une piqûre d’araignée géante. Doucement je presse les bords de la plaie, une sorte de pus vert sombre en sort. C’est tout bonnement dégueulasse.

Je ne sais pas combien de temps, je passe à m’épiler les bras en ôtant les fils collants ou en pressant ma cuisse pour faire sortir le venin. Je sais qu’il va venir, qu’il va me trouver. Je ne sais pas si le Nemeton est loin ou pas. Ma seule certitude est que, j’ai mal, je suis fatigué, je suis sale, j’ai faim et j’en ai assez de ce binz ! Nous ne pourrions pas avoir une bonne attaque de banque bien normale pour changer ?

Le roi soleil fait son apparition. Il regarde la créature, puis moi. Ses iris enflammées sont envoûtantes et ce côté impassible lui donne un air impérieux. Est-ce de l’inquiétude que je lis dans son regard ? Je fais un geste vague qui signifie que je survis. Cette scène a comme un gout de déjà-vu. Alors que Jordan se baisse et ramasse délicatement le corps de la créature que j’ai tuée, je tente de me redresser. Poser le pied par terre m’arrache un cri. Ma jambe droite est enflée, l’œdème m’empêche même de plier le genou. Je ne vais pas pouvoir le suivre. La nuit est en train de tomber alors qu’il s’éloigne dans une direction que je n’aurais pas imaginé être celle du Nemeton.

- Hey !! Et moi ?! Pfff !

Me voilà comme un couillon, tout seul dans la lumière du jour qui décline, quelque part dans la forêt, sans pouvoir signaler ma position. Je ne sais même pas où je me trouve… simplement que l’ouest est là où le soleil se barre avec la lumière, le Nemeton là où la chaudière infernale est partie sans même me dire un mot gentil. Il pourrait me remercier, s’inquiéter, dire quelque chose, râler, bougonner un truc… Comment Jordan va me trouver, s’il se réveille au Nemeton qui ne semble pas être vraiment à proximité de là où je me trouve ? L’autre corniaud muet aurait pu m’embarquer avec lui ! Je grogne mon mécontentement contre cet être qui est une part de Jordan que j'aime plus que tout et qui m’a laissé tout seul ! C’est vrai quoi, pas obligé de se la jouer à « Je-suis-une-entité-supérieur-je-cause-pas-aux-inférieurs ». La dite entité fait moins dans le panache quand je m’occupe de ses fesses lors de nos soirées coquines…

Là tout de suite j’ai comme un coup de mou, une baisse de moral. Mais je suis quoi moi la dedans ? Un simple pion exécutif ? Il me semble me rappeler que j’avais dit que je le suivrais n’importe où et quelles que soit les conditions… Mais je crois que malgré mon entière loyauté envers Jordan, j’ai besoin d’un peu d’attention de sa sainteté l’enflammé, bien que je sais que Jordan n’a aucune influence sur elle. Assis sur le sol, je bougonne, pressant sur ma cuisse qui commence enfin à désenfler un peu. Enfin je tente de m'en persuader pour me sentir moins vulnérable. Je me demande si je peux m’aider de mon don pour enlever le venin qui imbibe ma chair. Mais dès que je teste, la douleur est insupportable. Je ne peux pas agir sur ce qu’il y a dans mon corps… sans détruire ce qu’il y a avant.

J’entends un bruit de pas qui approchent. Je serre mon arme au cas où cela ne soit pas l’autre bourricot. La dernière fois avec Jansen, ça avait été plus long et j’avais même dû réveiller Jordan pour qu’il revienne à lui. Je soupire, que ce soit Jordan qui arrive ou l’autre chaudière infernale, tant pis je boude ! Sérieux, ça lui casserait le c*l, de dire un mot ! Et je refuse que Jordan me lèche la cuisse, j’irais acheter ce qu’il faut à la pharmacie.

Nonos pas content !
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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyDim 13 Déc 2015 - 12:42


Un seul chemin possible…


Nous sommes sûr que ce soir, nous allons encore devoir absorber cette douleur, cette anomalie. Nous marchons en évitant les zones éclairées, conscient, depuis que nous avons remarqué les agissements de l’homme aux yeux clairs… Brian. Que nous devons être plus discrets, au risque sinon de devoir nous occuper des témoins. Nous ne voulons pas de mal aux humains, sauf s’ils nous empêchent d’effectuer notre mission. Nous aimons bien Brian. Nous n’avons pas besoin de lui parler pour apprécier sa présence. Il nous aide, et nous l’en remercions pour ça. Il est solide, aussi, il l’a prouvé. Nous savons que nous le trouverons à présent sur notre route. Nous pensons à lui, étrangement. Nous voudrions lui parler, le comprendre… Mais nous n’avons pas le temps pour ça. Avons-nous déjà eut une aide, avant ? Nous ne pensons pas. Il est le premier. Nous nous sentons moins seul, et nous aimons ça.

Nous sentons que nous approchons du but, nous sommes attirés par cette mort qui n’est pas encore effective, mais qui nous semble inéluctable. Nous sommes inquiets. Ces derniers temps, nous avons eu beaucoup de travail, ce qui nous parait suspect. Quelqu’un ou quelque chose joue avec la nature et le surnaturel. Nous ne pouvons tolérer que cela continue. Nous avons un devoir à accomplir, et ce ou ces gens nous empêche d’être serein en le faisant.

Finalement, nous arrivons à destination. Nous restons un moment à observer la scène. Brian est ici, emmêlé dans des toiles d’araignées, sans doute produite par la créature. Cette dernière est inerte, mais nous nous inquiétons pour Brian. Nous ne voulons pas avoir à le brûler. Nous… Ne tolérons pas l’idée qu’il disparaisse de notre monde. Nous l’observons, perdant du temps. Nous sommes rassurés par son geste. Nous savons que la dernière fois, il était blessé, et aujourd’hui il porte d’autres blessures, pas les anciennes. Nous concluons donc qu’il est capable de se soigner, de guérir. Nous sommes satisfaits, nous avons un allié de valeur. Nous prenons la créature dans nos bras, heureux de savoir que Brian nous suit. Nous nous rappelons la dernière fois, l’image apaisante de son regard, quand nous étions triste. Nous voulons arriver à ce moment, et nous endormir en le sachant près de nous. Il faudra que nous lui parlions un jour, mais nous ne savons pas quoi dire, et cela fait si longtemps que nous ne l’avons pas fait. Nous pensons que notre voix peut faire peur aux gens ordinaires. Mais nous savons que Brian n’est pas ordinaire.

Il nous cri quelque chose, et nous sommes heureux de le savoir derrière nous, à nous suivre…
Arrivant à destination, nous nous asseyons, tenant le corps contre nous. Les flammes nous submergent, et nous tournons le regard, heureux de rencontrer celui de… Brian ? Où est l’humain plaisant ? Nous sommes déçus. Ne nous a-t-il pas suivit ? Nous pensions nous endormir en le regardant, nous avons moins de peine en le regardant. Alors c’est ainsi, nous avons de nouveau ce fardeau à gérer, seul… Nous sommes tristes, et nous n’aimons pas ça. Cet humain à un pouvoir étrange sur nous. Mais soudain, nos flammes doublent d’intensité, et un coup au cœur, que nous n’avions pas ressenti depuis longtemps, nous transperce d’angoisse. Lui est-il arrivé quelque chose ? Nous nous sentons si las… Il faut…

Alors que nous nous assoupissons, déjà, nous prenons le temps de planter notre doigt sur la souche, sachant qu’elle guérira très vite de notre traitement…

(…)

Je me réveille, les muscles endoloris, comme à chaque fois. Le visage plaqué contre la souche du Nemeton, je mets un moment, en me relevant, à voir qu’un message pyrogravé m’est destiné
« trouvons le. Il est surement dans la forêt, blessé par la créature. Nous ne savons pas pourquoi il ne nous a pas suivi » …

Brian ! Merde ! Je regardais, fasciné, le message s’effacer, comme si le nemeton avait attendu que je me réveille pour le voir, puis se guérissait à présent de toute souillure. Affolé, je regarde autour de moi, et remarque les traces de mon dernier sacrifice à l’arbre. Des fils gluants, fins, comme des toiles d’araignées… Le cœur battant rapidement, je suis les traces de cette toile qui est tout sauf naturelle, mais mon corps nu ne me facilite pas la tâche, les branches me fouettant, dans ma précipitation pour le retrouver.

Comme un petit poucet, je remonte la piste, parfois rapidement, parfois perdant de précieuses minutes… Quand finalement je débouche à l’endroit ou Brian repose, visiblement blessé à la jambe, et me regarde furieusement.

-Brian ? Mais que ? C’était quoi ? Tu es blessé ? Laisse-moi…

-non ! Dégage ! ça t’aurait arraché ta tête de majesté des flammes de m’adresser deux mots ? De t’enquérir si j’allais bien ? de vérifier si je te suivais ?

-mais. Je ... Je ne me rappelle pas… Brian, tu es blessé, il faut.


-c’est bon ! j’ai appelé l’hôpital, faut juste se rapprocher de la route… Et reste pas en vue, t’es à poil, je ne vois pas comment je vais expliquer ça…Porte moi un peu, au moins, maintenant que tu daignes considérer ma présence !

Je ne sais pas quoi dire. Il a raison. Peu importe si je n’ai aucun contrôle sur qui je suis dans ces moment-là, il a raison. Il aurait pu mourir, et mon autre moi l’aurait laissé… Cette révélation m’accable soudain, alors que je le porte, sans un mot, pour lui éviter de marcher sur sa jambe dont je n’aime pas du tout l’aspect pour une fois…
Finalement, nous semblons tous les deux gênés. Et Brian furieux… Quand je vois, au loin, les lumières d’une ambulance arriver, je le laisse sur le bord de la route, le cœur en miette… ça ne peut plus durer…

Passant par des chemins détournés, je finis par récupérer mes affaires au poste, après avoir pris une douche rapide. Me servant des registres au poste, je trouve facilement à quel hôpital il est transporté, et j’indique juste à Stilinski que l’affaire est résolue. Il comprend en bougonnant et me demande de lui donner des nouvelles de Brian. Et que j’aurai à rattraper mon retard de paperasserie en rentrant de l’hôpital…

Tant pis si je dois bosser jusqu’à 5 heure du matin, je ne laisse pas Brian la bas tout seul.
Arrivé à l’hôpital on me dit d’attendre à l’accueil, qu’il reçoit les soins… Je fais les cents pas dans le hall, et la température monte, au vu des personnes attendant qui s’éventent avec des prospectus… Tentant de me calmer, je crois bien être responsable de l’explosion de vapeur du distributeur d’eau lorsque je vois l’équipe revenir avec un Brian alité sur une table roulante. Il a l’air d’aller bien.

-monsieur, il a besoin de repos, il faut le laisser dormir. L’opération s’est bien passée, nous lui avons extrait un venin particulièrement virulent, mais à présent il doit dormir.

-mais je veux passer du temps avec lui, je peux ?

-non, Jordan ! Laisse-moi seul. J’ai sommeil.

Je baisse les yeux, ne pouvant soutenir son regard. Mes épaules s’affaissent, et la gorge nouée, je retourne donc au poste, m’occuper de mon travail en retard…

Au bout d’un moment, je prends une décision, récupérant ce qui m’est cher de mon ancienne vie.
Une photo. Mes plaques d’identification. Il n’y a rien de plus personnel pour un militaire. On pourrait presque dire que ces plaques nous représentent.

Je passe une nuit agitée, serrant l’oreiller de Brian contre moi, respirant son odeur. Tout mon être réclame sa présence. Il sortira en fin de journée. J’ai posé un jour de congé, car j’ai eu le temps de finir mon travail hier soir, bien que tardivement.

M’arrêtant dans une joaillerie, et cassant une bonne partie de mes économies, j’investis dans un cadeau pour Brian. Puis je passe à environ 25 km de la ville, pour une commande particulière à un restaurant-péniche mouillant au port donnant sur l’océan. Beacon Hill est entouré de collines, de forêts, et l’océan.

J’ai passé l’après midi à préparer mon jeu de pistes… C’est dans un costume moderne, assez simple, que j’attends Brian à la place que j’ai choisi pour nous deux, avec une vue superbe sur l’océan éclairé par les lumières de la péniche…



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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyVen 18 Déc 2015 - 17:10


Un seul chemin,
Celui de tes pas.


Feat :  My Hell Toutou



Lorsque Jordan se pointe, je ne peux m’empêcher de laisser éclater ma mauvaise humeur. Il y a pourtant une bonne part de mauvaise foi dans ma brusquerie contre lui, seulement je me suis senti si abandonné quand il est parti sans se retourner une seule fois pour voir comment je me portais.

- C’est bon ! J’ai appelé l’hôpital, faut juste se rapprocher de la route… Et reste pas en vue, t’es à poil, je ne vois pas comment je vais expliquer ça…Porte moi un peu, au moins, maintenant que tu daignes considérer ma présence !

Je cache ma confusion dans mes reproches. Cela me fait mal de voir Jordan se voûter sous ma harangue. Et un moment de gêne s’installe, alors qu’il me porte pour me rapprocher de la route. Je rumine mon ressentiment dans un silence pesant. Je sais bien qu’il ne maîtrise pas son autre moi. Et qu’il y a déjà un mieux depuis la première fois où il m’avait tout bonnement blessé pour passer. Au loin, les lumières de l’ambulance signalent son arrivée. Je suis désorienté et je ne sais plus trop où se trouve la distillerie, là où j’ai laissé ma voiture de patrouille. Je me retourne pour dire à Jordan qu’il n’a qu’à la prendre, mais il a déjà disparu dans les fourrés. Je soupire, je ne veux pas me fâcher contre lui, mais là, il nous manque un minimum de communication.

L’ambulancier n’en finit pas de faire des commentaires sur ma piqûre. Il déblatère à n’en plus finir sur les gens qui introduisent sur le continent américain des animaux et des insectes dangereux. Je ne savais pas quoi inventer, alors je surfe sur la vague de ses élucubrations tout en restant vague sur l’endroit où je suis tombé sur cette venimeuse « Africaine » dixit mon soigneur. La couleur du pus, d’après, lui est très caractéristique. Tout ce que je sais, c’est que ça fait toujours un mal de chien.

Mon uniforme me vaut d’être traité rapidement. J’ai droit à la batterie de tests standards, une prise de sang et un rappel du vaccin contre le tétanos alors que je leur assure être à jour côté piqûre. Mais là c’était la partie sympathique. Le chirurgien qui m’ausculte secoue la tête.

- Il va falloir inciser pour absorber le venin. Bordel, elle faisait quelle taille cette araignée ?
- Euh… comme ma main…
- Je vous fais une anesthésie locale.


Pendant que le docteur s’affaire sur ma cuisse, je regarde le plafond et compte les trous dans les dalles. J’aurai pu y rester, comme l’autre fois avec Hyacinth… Vu le temps que Jordan, ou plutôt « l’Autre » a mis pour arriver,  cela signifie qu’il s’est mis en chemin avant la mort de la chimère. Savait-il d’avance l’issue de ce combat ? Je ne sais pas ce qu’abrite le corps de Jordan, mais il est bien plus fort que moi. Sa capacité d’invoquer le feu le rend intouchable… sauf à moi qui sait l’éteindre… Est-ce ça mon rôle ? Être son Némésis ? Notre histoire d’amour n’est-elle pas une erreur ou un hasard malheureux qui gêne la bête qui sommeille en lui ? Jordan m’a raconté la cérémonie un peu mystique pour les funérailles de l’agent Ferones. Lui était-il destiné ? Mes pensées s’emmêlent et mes doutes sur ma place auprès de Jordan m’épuisent.

- C’est terminé. Heureusement que vous ne développez pas d’allergie au venin, car avec la dose que vous avez reçu, c’est un miracle que de récupérer déjà si vite. L’œdème est pratiquement résorbé.
- Merci.
- Nous vous gardons une nuit et un jour en observation pour vérifier que vous allez bien et après vous pourrez sortir.


Un infirmier accompagné du chirurgien me sort du bloc sur un chariot. Quand on passe vers l’accueil, nous constatons un grand désordre. Et quand je vois une bonbonne d’eau éventrée et l’atmosphère tropicale qu’il règne ici, je devine ce qu’il vient de se passer.

- Monsieur, il a besoin de repos, il faut le laisser dormir. L’opération s’est bien passée, nous lui avons extrait un venin particulièrement virulent, mais à présent il doit dormir.
- Mais je veux passer du temps avec lui, je peux ?
- Non, Jordan ! Laisse-moi seul. J’ai sommeil.


J’ai eu ma dose d’anomalie pour la journée. Et venir faire la chaudière qui s’emballe à l’hôpital est vraiment de trop. Les produits que l’on m’a injecté commencent à me faire somnoler. Je ferme les yeux et me laisse bercer par le cliquetis des roulettes du chariot qui me mène à ma chambre. L’infirmier dose ma perfusion et me dit quelque chose que je ne comprends pas, je sombre dans un sommeil sans rêve.

A mon réveil, je mets quelques secondes pour comprendre où je suis. J’entends les bruits caractéristiques d’un hôpital, les chariots des infirmières, celui des aides-soignantes. L’une d’elles m’avertit de la visite du chirurgien dans l’heure qui suit. Je demande à pouvoir prendre une douche. Car la veille, ils n’ont nettoyé que la zone à soigner. Me voilà donc assis comme un petit vieux sur une chaise de douche, ma perfusion le plus à l’écart possible du jet d’eau chaude bienfaisant. L’infirmière m’a obligé de m’asseoir car je boîte beaucoup. L’eau chaude me fait un bien fou et détend mes muscles noués.

Le chirurgien est satisfait de l’état de ma cuisse. Il me prescrit un médicament qui devrait terminer de la faire désenfler. Je n’aurais l’autorisation de sortir qu’à l’issu du résultat correct des analyses du matin. Je prends donc mon mal en patience et somnole sur mon lit.

Mes résultats sanguins satisfont le corps médical et c’est tant mieux, car j’en ai assez de me tourner les pouces sur mon lit d’hôpital. Alors que je sors de l’hôpital, j’hésite à passer par le poste de police, quand une infirmière me rattrape et me donne les clés de ma voiture de patrouille qui, d’après elle, est garée sur le parking non loin de là. Je ne sais pas si je dois cette attention à Jordan ou à un autre de mes collègues, mais j’apprécie de ne pas avoir à me taper le chemin à pied. Ma jambe est encore un peu raide. Cependant, je n’ai plus mal grâce aux antalgiques que l’on m’a donné.

La maison est silencieuse, Jordan doit être au poste de police, et Jansen s’arrange pour passer dans le jardin plutôt quand nous ne sommes pas là. Il y a comme un froid entre nous depuis que je ne suis plus connecté à ses sensations. J’aimerai en parler avec lui, mais j’ai déjà fort à faire avec Jordan et la chose qu’il est. Je lance mes clés dans la corbeille posée dans le hall d’entrée. Je me défais de mon ceinturon avec mon arme et le range dans un des tiroirs puis file me changer dans la chambre. Le lit est totalement défait, Jordan a visiblement tourné dans son sommeil. Je culpabilise de l’avoir envoyé paitre hier. Je retire mon uniforme et enfile un jean et une chemise propre. Il est encore tôt, cela me laisse le temps de cuisiner pour lui et de faire les gâteaux que Madame Travis, l’ancienne propriétaire de la maison, m’avait appris à faire. J’espère que Jordan me pardonnera mon mouvement d’humeur de la veille.

Il est placé bien en évidence sur la table à la cuisine. Un bout de papier avec l’écriture de Jordan et ces quelques mots.

« Là où ton passé est parti en fumée »
- Mon passé parti en fumée ? Hein ?


Immédiatement je pense à la banque à New York, quand la bombe avait explosé. Mais Jordan n’a rien à voir avec ça. Mon passé en fumée…

- La Jardin !

Je sors dehors et vais à l’endroit où je lui avais avoué le cauchemar que j’avais vécu. L’herbe avait repoussée sur le brasier improvisé de Jordan avec mon dossier. Une enveloppe m’y attend.

- Mais à quoi joue-t-il ?!

Un peu inquiet je me saisis de l’enveloppe. Brusquement j’ai peur, peur d’être allé trop loin dans mon rejet hier soir. M’annonce-t-il qu’il retourne emménager cher lui ? Je retourne à l’intérieur de la maison et pause la lettre à côté du premier mot. Je frissonne alors que je n’ai pas froid. Je m’en veux. J’aurais dû être plus patient et compréhensif. La mort dans l’âme, je me saisis de la lettre et l’ouvre.

« L’entrepôt où tu as croisé mon autre moi la première fois. »

Mais à quoi joue-t-il ? Je ne sais pas ce que Jordan cherche à faire, mais s’il me demande d’aller là où j’ai croisé son autre lui pour la première fois, alors j’irai. Je prends une veste, absorbe deux des cachets que l’hôpital m’a prescris et ressorts. Je me souviens parfaitement de cette course poursuite dans une zone désaffectée de la partie industrielle de Beacon Hills.

L’endroit est aussi désert que la première fois. Quand je m’avance vers le bâtiment où je me suis battu avec la chimère, un bruit violent sur ma droite me fait sursauter et porter ma main à ma hanche, … vide de mon arme de service. Je croise deux yeux d’un vert intense noyés dans une fourrure couleur nuit.

- Pff ! Va jouer ailleurs le chat !

Je soupire puis entre dans le bâtiment. La lumière du jour entre par le toit effondré. Je me souviens de la poursuite et de ma chute. Sans Jordan j’y serais resté… C’est là que l’autre est apparu. Il ne semblait pas me reconnaître. Je l’ai suivi et orienté au prix de quelques brûlures. Au milieu des décombres, une enveloppe est posée bien en évidence. Je souris car je crois comprendre ce que Jordan essaye de me dire… ce cheminement entre nous, et l’évolution de notre relation. Je ne suis pas étonné de ma prochaine destination et ne peux m’empêcher de rougir à cette évocation…

« Un tapis de mousse »

Notre première fois… Je prends la direction que nous avions prise la dernière fois. Si je me souviens du chemin jusqu’à l’endroit où nous avions trouvé le corps du garde-chasse, la suite est bien plus floue dans mon esprit. Je sais que le Nemeton sait égarer les gens qu’il n’a pas la volonté de voir. Alors quand je dépasse le chemin forestier, lieu du drame pour ce garde-chasse, je continue sans réfléchir à ma direction. J’imagine que Jordan m’attends près de cet arbre sacré qui est une composante essentielle de sa vie. J’accélère, car je veux le voir et m’excuser de ma conduite. Seulement lorsque je débouche dans cette clairière où je suis déjà venu deux fois, l’homme que je pensais y trouver n’y est pas. Une nouvelle enveloppe m’attend.

- Tu vas me faire courir longtemps sac à puce ? Ce n’est pas cool avec ma jambe qui traîne.

Cette fois le message est plus long, je m’assois sur la souche pour le lire. Ses mots me touchent. Ils évoquent ce que nous avons fait ici. Ce qu’il m’a permis de prendre… lui. Une photo est jointe à la lettre qui se termine par cette phrase :

« Je pense que c'est le combat le plus important que je doive livrer. Toi. »

Le cliché le représente quand il était encore à l’armée. Son air sérieux me tire un sourire. J’ai des photos équivalentes, sapé dans l’uniforme blanc immaculé de la marine, la visière du képi à raz les yeux et le menton légèrement relevé. Je réalise que dans l’armée nos grades étaient inversés. J’avais atteint le rang d’enseigne de vaisseau  1ère classe, ce qui équivaut à lieutenant dans l’armée de terre, alors que Jordan avec sa qualité de démineur était sous-officier. Si je garde une amertume d’avoir perdu ce rang, c’est parce que je m’étais vraiment investi à fond pour y arriver. J’avais comblé mes lacunes scolaires et aussi fait mes preuves en tant que soldat sur le terrain. J’avais arraché chaque galon à la sueur de mon front et non pas grâce à une école payée par un papa friqué. Pourtant, malgré cela, je n’ai aucun problème à ce que Jordan soit mon supérieur et ce même si maintenant nous sommes… en couple. A mon arrivée, à la vue de mon dossier, il m’avait posé la question. Sur ce point, nous nous comprenons. Quand nous sommes en service, il donne les ordres, j’agis comme il le demande, même si j’avoue que parfois, je suis déjà devant avant qu’il n’ait le temps de donner son ordre… Mais quand nos uniformes sont sagement rangés l’un à côté de l’autre, il ne reste plus que deux hommes. J’aime cette clarté entre nous et cela me désole autant que hier, je l’ai envoyé paitre.

(…)

Je roule depuis vingt minutes. Fini les balades en forêt, Jordan m’envoie dans un musée ! Sur le trajet je pense à ce que nous sommes, au chemin que nous avons parcouru ensemble. J’aime l’amour qu’il me porte, j’aime l’amour que j’ose lui donner. Quand il est là, ma vie s’allège d’un immense poids, celui de mon passé et de ses traumatismes. Le ticket d’entrée qui était dans l’enveloppe m’indique que je vais dans un musée de la marine. Jordan s’est plié en quatre pour organiser tout cela. Mes remords n’en sont que plus forts. J’ai osé le rembarrer alors qu’il est si sincère.

Sitôt passé les portes, je suis comme un gamin, émerveillé de ce que je vois. Je claudique un peu, la balade en forêt et le trajet en voiture ont un peu sollicité ma cuisse serrée par un bandage. Il faudra d’ailleurs que je repasse à l’hôpital dans quelques jours pour retirer les points de sutures.

Le sens de visite suit la chronologie historique. Je passe rapidement les premières salles pour m’arrêter à l’époque que je préfère. Celle qui a vu l’essor de la marine avec la recherche d’une nouvelle route des indes. Pendant deux siècles, c’est la marine qui a imposé sa dominance sur le monde. Il y a les restes de l’épave d’un galion coulé au large des côtes californiennes. J’apprécie la courbure de la coque et imagine les batailles que ce navire a menées. Je me laisse porter par ma rêverie et me vois grimper sur le mât de misaine pour mettre les voiles et partir au grand large, regarder les mouettes suivre le sillage écumeux du navire, et l’air aux saveurs iodées m’emplir les poumons. Au détour d’une allée je tombe en arrêt. Je fais plusieurs fois le tour de la maquette, émerveillé. L’envie me brule les doigts de toucher cette reproduction du bateau dont une représentation trône dans ma chambre.

- Le Queen Anne's Revenge…

Je pince les lèvres en découvrant une petite erreur sur le grand mât. Cette frégate britannique est une pure merveille à mes yeux. Initialement c’était un bâtiment négrier, baptisé La Concorde. Capturé au large des Antilles, ce navire est célèbre pour son histoire dans la piraterie. Je crois que si j’avais vécu à cette époque, il y a fort à parier que je n’aurai pas servi du côté de l’ordre… Quoiqu’avec des si on peut bien s’inventer n’importe quelle vie. C’est une classe de primaire qui me sort de ma rêverie, je poursuis ma visite plus rapidement. La boutique du musée est un vrai piège pour moi. J’ai envie d’acheter un tas de babioles, allant d’une réplique d’un sextant à une boussole ouvragée à l’ancienne. Je me contraints à sortir les mains vides. L’endroit suivant où Jordan m’envoie est un magasin qui n’est pas très loin. Je n’avais que le numéro et non l’enseigne. Je suis donc étonné de me retrouver devant un magasin de vêtements. Sans autre indication, j’entre un peu incertain. Mon air perdu attire la vendeuse. Je me sens un peu couillon de lui dire la raison de ma présence, mais elle me demande de la suivre.

- Voici les différents modèles que nous avons. Votre ami nous a commandé une tenue entière.
-…


Me voilà bien embarrassé. Jordan me fait courir depuis quelques heures sans se montrer. Je pensais le trouver au Nemeton, puis au musée et me voilà dans ce magasin à choisir une tenue de marin... Si je suis attendri par ses attentions, j’ai hâte de le retrouver. Devant moi, j’ai le choix entre plusieurs tenues, mon choix est vite fait. Au diable les dorures des galons et les vestes empesées. Mon choix est simple en non pas gouverné par une volonté d’amoindrir les frais que cela représente pour celui qui me l’offre. J’essaye donc une tenue de simple matelot bleue marine avec un pantalon à pont, une marinière à rayures blanches et bleues, recouverte d’une vareuse à col marin orné de trois bandes blanches. Le calot à pompon rouge termine mon habillage. La vendeuse revient et me complimente sur mon aspect disant que j’ai l’air vraiment naturel dans cet habit. Si elle savait combien je me sens moi avec ceci sur le dos… Une petite vague de nostalgie me serre le cœur. Si je n’avais pas eu de velléité de prendre du galon, je serais certainement encore avec cette tenue et vraisemblablement le plus heureux des marins… Jordan… Non, il est faux de dire que je ne suis pas heureux maintenant. Je suis simplement… bloqué à terre.

- Votre ami m’a demandé de vous donner ça avant de partir.
- Merci Mademoiselle.


Nouvelle enveloppe, nouvelle destination. Quand je lis le nom d’un restaurant, je comprends que c’est le terminus de ce jeu de piste qui n’est que la représentation des sentiments de Jordan a mon égard. Je décide donc de garder mon uniforme de matelot sur le dos et de repasser par la boutique du musée. J’en ressors… chargé.

Le restaurant est sur une péniche. A l’accueil, ma tenue fait sourire, sourire que je rends de bonne grâce. Un serveur me guide sur le pont. Je le suis avec une légère claudication, une pensée furtive pour le capitaine Achab, me fait sourire. Les convives déjà installés me regardent passer, mais je n’ai que faire de leur regard, je ne vois qu’une seule et unique personne : Jordan qui se lève comme un diable qui sort de sa boite dès que j’arrive à sa hauteur, laissant tomber un paquet sur le sol. Au papier qui l’entoure, je devine que c’est son ultime présent. Il est rouge de confusion, maladroit et si désirable que j’ai du mal à me retenir de le serrer dans mes bras et de l’embrasser passionnément.

Nous nous regardons un moment, gênés l’un et l’autre. Il détaille ma tenue de mousse, comprend mon choix de cet uniforme de simple matelot. Mes galons d’officier dorment au fond de mon sac de marin et ne sont pas prêts à ressortir de sitôt. Alors que nous nous asseyons, je pose sur son assiette un des gadgets que j’ai acheté à la boutique. J’ai posé le reste de mes affaires à côté de ma chaise.

- C’est du made in Chine en plastique bon marché. C’est une mine à contact. Ça fait boum si tu appuies sur deux cornes en même temps. Pour la désamorcer, il faut appuyer une fois sur chaque tige en moins de dix secondes.

Je regarde Jordan s’exécuter et réussir du premier coup, là où j’ai abandonné à la deuxième tentative… Je scrute son regard si clair, il est si…

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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyDim 20 Déc 2015 - 17:21


Un seul chemin possible…

J’observe mes mains. Je ne tremble pas. Et pourtant je l’attends avec une certaine anxiété. De l’impatience, mais pas seulement… J’ai l’impression de vraiment l’avoir blessé, quand j’étais l’autre… J’aimerai lui dire que je n’y peux rien, mais je sens bien que ce n’est pas vraiment quelqu’un d’autre. C’est en partie moi. De ce simple constat découle mon interrogation : comment faire pour que je le reconnaisse pleinement quand je deviens l’autre ? Je veux vraiment qu’il comprenne que je tiens énormément à lui. Le simple fait d’imaginer l’avoir laissé derrière moi, alors qu’il était blessé m’est insupportable… Pourquoi faut-il que je sois si froid, si distant, alors que je manipule les flammes ?

Je souris en m’imaginant son parcours. J’espère qu’il le fait vraiment, car cette tête de mule est bien capable de sauter les étapes, ou de tout faire dans le désordre, ou allez savoir quoi encore… Combien de temps c’est écoulé depuis ce jour où nous avons entamé cette route si difficile mais si prometteuse ? Depuis ce jour où j’ai brulé symboliquement son passé, dans le jardin ? Je ressens encore la peine que j’ai partagée avec lui, alors qu’il me livrait ce qui le hante depuis si longtemps… Depuis ce jour j’ai envie de le prendre dans mes bras, de me donner à lui et de l’accepter. Non pas parce que je le crois faible, au contraire ; mais parce qu’il a su me bouleverser comme jamais jusqu’ici. Il est un idéal de droiture, d’abnégation. C’est aussi un satané bourrin de militaire. Je m’esclaffe presque en pensant à cette tête de mule que j’appelle « mon nonos » pour je ne sais quelle raison.

Je me rappelle aussi lorsqu’il m’a joué de la guitare. Je me sens bien quand je l’entends jouer. Je vois ces grands yeux clairs se mettre à rêver, à penser à la mer, l’océan, et sans doute plein de choses dont je n’ai pas idée… Peut-être est-il arrivé à l’endroit où nous avons fait l’amour pour la première fois ? J’aimerai y retourner, avec lui, c’est notre endroit secret, celui ou je me suis donné à lui. Je rougis en repensant à cet acte, mais n’en ai pas honte. C’était tellement fusionnel… Sur mes genoux se trouve mon cadeau, emballé un peu approximativement… Je ne suis pas doué du tout pour les emballages… Et puis, ce n’est pas vraiment son cadeau final, mais je voulais avoir quelque chose à lui donner ce soir. Quelque chose de fort, pour lui prouver à quel point je tiens à lui.

Puisque j’ai un peu de temps devant moi, je réfléchis à ce que j’ai appris jusqu’ici sur ma seconde nature… Je peux prendre pour acquis le fait que je deviens cette chose lorsque des aberrations, des chimères sont sur le point de mourir ou sont déjà mortes… Il y a tout de même cet aspect dérangeant, presque prémonitoire, qui serait lié à la mort, du moins la mort d’êtres surnaturels. Car ça ne s’est pas déclenché uniquement avec les chimères. Le kanima, l’autre fois…. Il faudrait peut-être que j’en parle à Lydia. Elle pourrait m’expliquer comment elle, elle arrive à sentir la mort et se diriger vers son but… Je ne suis pas sûr qu’elle contrôle tellement plus que moi. Sommes-nous tous les deux des messagers de la mort ?

Je regarde l’océan, illuminé par des décorations disposées avec goût. L’air frais est agréable, compensé par la chaleur des radiateurs disposés. Aucune chance d’avoir des moustiques en cette période de l’année, donc ça me semble l’endroit idéal. Ça aurait un peu gâché la soirée si on devait se claquer les bras et le cou entre chaque conversation…

Et puis finalement, en me retournant, je le vois arriver. Mon cœur fait un bond, le découvrant pour la première fois dans son costume de marin. Il est magnifique, altier, et terriblement sexy… Je me relève d’un bond, faisant tomber la surprise que je devais lui révéler au dessert. Rouge de confusion je ramasse mon cadeau mal emballé dans l’espoir de le planquer, et j’en profite pour me renverser un verre sur la chemise. Heureusement, que de l’eau…

Il s’est arrêté, et je savoure sa vision, en lui souriant. Il doit me trouver gauche, mais je suis heureux de voir cette malice et ce désir dans ses yeux, plutôt que cet air qu’il affichait la dernière fois que nous nous étions parlé. Je ne peux pas m’empêcher de le détailler de la tête au pied, passant rapidement ma langue sur ma lèvre inférieure, trahissant mon envie d’aller l’embrasser farouchement. Il est juste parfait…

Je me refrène cependant, car bien que nous soyons tous les deux en accord avec notre histoire, nous n’en voyons pas la nécessité de l’afficher aussi clairement. Lorsqu’il dépose un gadget , je souris de son intention touchante.

- C’est du made in Chine en plastique bon marché. C’est une mine à contact. Ça fait boum si tu appuies sur deux cornes en même temps. Pour la désamorcer, il faut appuyer une fois sur chaque tige en moins de dix secondes.

Comme un gamin recevant un cadeau à noël, je me précipite pour essayer la bombre léthale en plastique, et lui fait un sourire de conquérant en ayant réussi.

-tu es magnifique… Comme d’hab.. Mais la…

Je baisse un peu le volume de ma voix avant de poursuivre. Mon regard pétille d’effronterie et d’envie. M’assurant, avec un air de comploteur, que personne ne nous regarde, je lui frole la jambe avec la mienne, sous la table.

-j’avais déjà faim avant, mais là, tu viens d’ouvrir un autre appétit en moi… Tu es juste irrésistible… Je suis si fier qu’on soit… que tous les deux on…

Et je me rends compte qu’on se l’est jamais dit. On s’est dit « je t’aime », et « prend moi » ou encore « merci d’être là », mais jamais « on est en couple ». Je rougis furieusement et prend une grande respiration avant de poursuivre…

-tu es mon mec, je suis ton mec. On est en couple… Je ne sais pas comment faut faire dans ces cas-là, j’ai retourné le problème cent fois dans ma tête. Je n’ai pas de modèle, je me suis demandé s’il fallait que je t’offre une cravate où. Une putain de bague… et…

Mes mains tremblent, je sors le paquet mal fichu, tout torchonné, puisqu’il l’a déjà vu… Je suis rouge de honte mais nous sommes pratiquement les seuls à ne pas être sous les vitres aménagées, en intérieur… Alors je me lève, dépose le paquet sur ses genoux, puis tique quand je vois qu’il trésaille, et que je remarque l’épaisseur due aux bandages sur sa cuisse…

-oh merde, pardon. Et je t’ai fait crapahuté, je suis…

En voulant ôter le paquet pour ne pas qu’il ait mal à cause du poids sur sa cuise, je trébuche, m’accroche à la nappe, ce qui est pas vraiment une bonne idée. Le temps de me relever, Brian est lui aussi aspergé de flotte, nos mains se sont croisés et mon paquet cadeau est à moitié déchiré, révélant l’intérieur… Je suis assis sur mon séant, au pied de la chaise sur laquelle se trouve Brian, qu’il a légèrement reculé lorsqu’il se prenait le verre d’eau…

Mon regard fait le parcours entre le sien, ses mains et mon présent… Il y a mes plaques d’identification militaire, et la chaine qui les relies est une chaine d’argent travaillé, très finement, pour que ça reste masculin…

-ce n’est pas définitif… Je dois les ramener au magasin pour qu’il les recouvre d’argent aussi, pour qu’elles ne ternissent pas… De toutes façons, je ne voyais pas de meilleur raison de casser ma tirelire… Et comme ça tu aurais sur toi ce qui me représente vraiment. C’est ce que j’ai de plus précieux, à par toi… Et je compte demander à Matrim d’enfermer dedans ce que je suis, ce que je ressens pour toi… Je me dis que peut être, avec ça, je pourrais forcer l’autre à te reconnaitre ?

Je déglutis, mal à l’aise, en l’observant.

-veux-tu être.. mon.. mec ?
Mes yeux sont fiévreux, je l’aime tellement…




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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyMar 22 Déc 2015 - 18:46


Un seul chemin,
Celui de tes pas.


Feat :  Sac à puce



Jordan me regarde intensément. Son regard est presque un touché sur ma silhouette. A cet instant, je sais qu’il ne m’en veut pas pour ma mauvaise humeur de la veille. Je lui rends son sourire, heureux d’être là, et du chemin qui m’y a conduit. J’aime lui plaire et provoquer ce désir dans ses yeux. Avec lui, je n’ai plus de tabou sur le sexe, car il est celui qui m’a libéré de mes chaines de chasteté forcée.

Je le devine fébrile et il faudrait être couillon pour ne pas comprendre qu’il n’a pas organisé toute cette mise en scène pour un simple restaurant à deux. La caresse furtive de sa jambe contre la mienne me fait sourire de plus bel. En réponse, j’emprisonne sa cheville entre mes deux pieds. Il bafouille et rougit. Je crois qu’il n’y a que devant moi qu’il affiche une telle vulnérabilité. Cela montre son attachement et me réconforte. Une personne dans ce monde se préoccupe vraiment de moi.

- Tu es mon mec, je suis ton mec. On est en couple… Je ne sais pas comment faut faire dans ces cas-là, j’ai retourné le problème cent fois dans ma tête. Je n’ai pas de modèle, je me suis demandé s’il fallait que je t’offre une cravate où une putain de bague… et…

Attendri et également surpris, je le vois se lever et venir me poser son paquet sur mes genoux. Je comprends son malaise. Je n’ai jamais pensé un jour que je serais en couple avec un autre homme. Il n’y a ni modèle, ni schéma. Uniquement celui que l’on va s’inventer. Mes points de sutures sont encore sensibles et j’ai un peu trop sollicité ma jambe alors que le médecin m’avait prescris du repos. Mais au diable le repos alors que j’ai mon mec à mes pieds qui fait n’importe quoi, renversant mon verre d’eau et partant dans un désastre digne du radeau de la méduse.

Le navire en détresse nommé Jordan se stabilise enfin. Assis sur le sol, il tient son présent en main, le papier d’emballage s’est déchiré, laissant apparaître ce qu’il a l’intention de m’offrir. Quand j’aperçois ses plaques d’identité militaires, ses Dog tag… Je comprends que là, c’est du sérieux, vraiment du sérieux. Il m’explique ce que représente pour lui le fait que je porte ses plaques autour de mon cou. C’est tout simplement un don de sa personne et aussi une demande solennelle.

- Veux-tu être.. mon.. mec ?

Je suis littéralement ébaubi. Dans mon schéma personnel et dans toutes les projections que j’ai pu me faire jusqu’à présent de cette scène, c’est toujours moi qui tenais ce rôle. Sans avoir vraiment une idée de la personne à qui je pouvais dire ces mots, car je n’ai jusqu’à présent jamais trouvé LA personne à qui confier ma vie, je m’étais toujours projeté dans un scénario un peu classe, limite prince charmant où la personne en face ne peut qu’accepter. Mais ça c’était avec l’image d’une femme en face de moi.

Je regarde Jordan, six pieds de haut, un bon paquet de muscles, prompt au combat au corps à corps, une détermination à toute épreuve et une loyauté affirmée. Il n’a rien de la gracile jeune femme que j’ai pu me représenter en pensée. Mais il est évident que je ne l’échangerais contre aucune belle femme… ou aucun autre homme vu que finalement c’est ce qui me plait.

Je prends doucement ses mains dans les miennes, ses plaques prisonnières de nos paumes. Sur l’instant je me moque de savoir si quelqu’un nous regarde, je me penche et capture ses lèvres.

- Oui, je veux être ton mec. Et toi, veux-tu être le mien ?

Sa réponse est étouffée par le baiser qu’il me rend. Nous serions à la maison, son beau costume aurait déjà atterrit sur le sol… Le mien aussi...

- J’accepte de porter une de tes plaques, si toi tu portes une des miennes. Nous aurons ainsi tous les deux nos deux noms côte à côte, unis…

J’ai du mal à finir ma phrase car l’émotion me noue la gorge. La symbolique est énorme et surtout elle nous ressemble. Une bague pourquoi pas plus tard, quand nous déciderons de nous afficher. Mais nos plaques d’identité sont ce que nous sommes. Porter celle de l’autre contre son cœur est la meilleure des preuves du sérieux de notre attachement et de notre amour mutuel.

Jordan s’est rapidement relevé quand le serveur arrive avec les menus. Sourires gênés et complices, nous cachons tous deux notre embarras dans le déchiffrage du menu. Seulement, je suis bien incapable de le lire tant je suis euphorique. Je ne sais pas comment nommer ce qu’il vient de se passer. C’est une demande de fiançailles ? Quand le serveur revient prendre notre commande, je n’ai toujours rien choisi.

- Euh… comme toi !

Je n’ai pas écouté ce que Jordan a choisi. Je me moque du menu, ce qui m’importe c’est lui. J’attrape sa main sur la table et ne la lâche plus.

- Je… Je tiens à m’excuser pour hier… Je sais que tu n’as pas d’emprise sur l’autre… Je n’étais pas en danger de mort et je crois sincèrement que si cela avait été le cas, tu aurais agi. Tu me reconnais Jordan, je l’ai vu dans ton regard. J’arriverai à communiquer avec cette partie de toi.

Finalement nous mangeons du poisson. Le repas est arrosé avec un blanc californien qui me fait un peu tourner la tête. Le mélange avec les médicaments me rend un peu sensible à l’alcool. Et c’est avec une légère euphorie que je quitte le restaurant avec Jordan. Pour se faire pardonner de m’avoir fait courir en oubliant –encore- que je suis blessé, il porte mes paquets, m’interrogeant sur ce que j’ai pu acheter.

- Tu verras à la maison, sac à puce curieux ! Et il faut que je ressorte mes plaques aussi. Elles sont au fond de mon sac de marin avec mes insignes.

Cette phrase me vaut de me faire voler mes lèvres, pour une bonne minute d’apnée. J’indique l’endroit où je me suis garé afin d’y poser mes sacs avant d’aller nous balader sur le port.

Main dans la main, défiant le regard des passants, nous cheminons sur les quais. Je me sens bien si près de l’océan. L’air marin a la saveur du grand large et de la liberté. Jordan s’extasie sur les yachts luxueux qui s’alignent comme pour une exposition. Dire que je suis insensible à ces coques profilées serait mentir. Mais un peu plus loin, se profilent les mâts et les élingues qui claquent au vent. C’est toute la différence qu’il peut y avoir entre une voiture de sport et une voiture de course. La première va vite, la seconde aussi. La première est confortable avec siège en cuir et ronce de noyer sur le tableau de bord. Pour la seconde, il faut enlever le volant pour accéder au siège et en guise de tableau de bord luxueux, des arceaux de sécurité et une ceinture de sécurité trois points.

J’entraine Jordan vers les voiliers. Je suis un peu déçu de ne pas y trouver d’ancien gréement amarré. Je lui aurais bien expliqué le rôle de chaque mât et donné le nom de chaque élément. Le monde de la marine a un vocabulaire très riche. Régulièrement je sers les plaques de Jordan à travers le tissu de mon t-shirt. Ma peau n’est pas encore habituée à leur présence. J’ai hâte de lui donner les miennes.

Une plage suit le prolongement du port, nous poursuivons en nous déchaussant. Le sable est frai sous nos pieds. La nuit est tombée et les promeneurs ont rebroussés chemin vers la ville. Nous en profitons pour nous chamailler un peu. Jordan prend toujours un malin plaisir à me chatouiller. Je suis si vulnérable entre ses mains. Un autre que lui se serait déjà pris mon poing dans la figure, car je déteste cela. Mais à lui, je lui donne tous les droits. Le sable accueille nos enlacements. Je crois que ma tenue de marin lui fait beaucoup d’effet. Et si nous sommes trop proches de la civilisation pour envisager des ébats sulfureux, la nuit est complice de nos caresses. Je frissonne sous ses doigts qui se glissent sous ma vareuse. Je ne suis pas en reste déboutonnant quelques boutons de sa chemise. Je crois que c’est la première fois que je le vois sans son uniforme ou la tenue décontractée qu’il porte à la maison.

Par jeu, je crée un léger vent qui l’oblige à fermer les yeux, je m’échappe en claudiquant, puis m’abrite de son regard derrière un bâtiment. L’amusement est niai au possible, mais Jordan entre dans mon jeu et me cherche dans des endroits impossibles comme dans un des parasols repliés du bar qui jouxte la plage. J’ai du mal à contenir mon amusement de ses pitreries.

Deux bras m’enserrent et une exaltation de victoire suit de leur propriétaire. En fait, je ne me cache plus. J’ai vu quelque chose qui va enchaîner quelques conséquences plus ou moins désastreuses. Le bâtiment qui me masquait est en fait une école navale. Et j’ai sous les yeux leur flottille. Le gros de leur possession est fait pour les enfants et leur enseigner les rudiments de la navigation à voile. Mais… tout au bout de la rangée des bateaux sagement rangés sur le sable, il y a un catamaran.

- Jordan, tu me fais confiance ?

Il n’a pas besoin que je lui explique mon intention, mon expression est suffisamment expressive. Je n’ai aucune connaissance de la côte, ni des courants marins des environs. Mon alcoolémie a un peu diminuée, mais je reste un peu euphorique et je traîne de plus en plus la patte. Cependant, je peux être une vraie tête de mule, surtout s’il y a un bateau dans les parages. Sans attendre sa réponse, je rejoins l’objet de ma convoitise. Un peu moins de six mètres, c’est un catamaran de sport. Deux coques, un mât et un trampoline qui rejoint le tout. Je tire la housse qui protège la voile. Je suis comme un gamin au pied d’un sapin de noël. Quoi que Jordan puisse dire, je vais mettre ce bateau à l’eau. Je ne peux pas résister et cela fait si longtemps que je n’ai pas senti le sol tanguer sous mes pieds. Sur une table de pique-nique, j’ai posé mes affaires qui craignent un peu, le calot à pompon, mes chaussures et mon téléphone. Ma montre est étanche et a même une boussole. Amusé, Jordan m’aide à pousser le catamaran vers l’eau.

- Attend !

Je file rapidement vers l’école de voile et leur emprunte deux gilets de sauvetage. La mer c’est du sérieux et même pour s’amuser, jamais je ne dérogerai à la sécurité basique. J’ajuste le gilet sur Jordan qui se laisse faire, amusé de mon euphorie. Il me traite de capitaine au long court. Je lui promets qu’on va aller jusqu’à Hawaï.

- Monte !

Je lui évite de se mouiller les pieds. Précaution un peu inutiles car nous allons être trempés dans deux minutes en passant la barre des vagues qui échouent sur la plage. La grande voile flotte un peu, je cours sur le trampoline pour ajuster le foc. Enfin je montre à Jordan comment s’accrocher au trapèze. J’attrape l’écoute reliée à la bôme puis la barre, la voile se gonfle et se tend. La poussée est instantanée. Les deux étraves entrent dans l’eau puis en ressortent dans une belle écume. Je ne peux empêcher du hurler ma joie. Vivant, je me sens vivant et libre. Les conditions météorologiques sont quasi idéales. Nous ne tardons pas à prendre de la vitesse et rapidement le bateau gîte. Une des coques se soulève alors que l’autre s’enfonce dans l’eau. Je me déporte pour compenser l’équilibre. Jordan, un peu perdu, pend comme un jambon au bout du trapèze.

- Remonte, sinon on va verser !

J’éclate de rire quand je le vois s’accrocher au trampoline pour aller du côté montant. Mais il est trop lent pour compenser, je lâche la barre et fait mine de me jeter à l’eau. En fait je tiens sur le côté de la coque en appuis sur les pieds, le reste du corps dans le vide. L’effet balancier fonctionne, le bateau retombe et je me trempe de la tête au pied. Si j’ai de l’eau de mer dans la bouche c’est que je suis hilare. Jordan me regarde comme si j’étais devenu fou.

- Aller, on y retourne !

Cette fois-ci, je lui fais grâce des manœuvres extrêmes et le laisse s’habituer aux gestes. Finalement, il s’en sort plutôt bien. Je ris quand il se ramasse sur le trampoline en roulant quand je change de bord. Je suis le plus heureux des hommes. Je sens contre ma poitrine les plaques de Jordan. Il vient de me demander d’être son homme, son mec et j’ai une coque qui tangue dangereusement sous mes pied.

- Compense ! Vite !

Pas assez, le bateau s’est couché sur le côté. Nous nageons dans l’eau pas très chaude. Je rassure Jordan, et lui montre où se placer pour redresser le catamaran. Au loin la ville éclaire la nuit de ses étoiles artificielles. Il y avait longtemps que je n’avais plus fait le fou sur l’eau.

- Aller on rentre, tu as réussi ton baptême de moussaillon !

Je cours sur le trampoline, lui vole un baiser mouillé au passage et me réinstalle à la barre. Je décide de couper direct pour nous ramener à la base navale. Mais quand on ne connait pas le terrain… et bien on se plante ! Il fait nuit et je suis bien trop euphorique pour remarquer l’écume devant nous. Le catamaran s'échoue brutalement dans un banc de sable à peine émergeant. L’impact désarçonne Jordan qui fait un trois cent soixante autour du mât accroché au trapèze et moi, je me vautre dans l’eau, la tête la première dans le sable qui arase la surface. Je me redresse et crache tout penaud. J’ai du sable plein la bouche…

- Ah ben… Je l’ai pas vu celui-ci ! Tu vas bien ?!

C’est un Jordan entortillé autour du mât qui me répond en tendant le pouce vers le haut. Dépité, je regrimpe sur le trampoline et l’aide à se détacher. J’affale la voile, le temps de jauger de la situation. Jordan est un peu inquiet. Il a remarqué que je boite franchement. Dans l’excitation du moment, je ne me suis pas ménagé, et je ne suis pas un loup-garou qui se régénère, juste un humain avec des capacités mentales.

- Je vais pousser pendant que tu tiens la barre. Sinon, nous attendons que la marée monte un peu. Mais il fait froid et nous sommes trempés…

Deux bras m’emprisonnent, je sais quelle option Jordan a choisi. Cinq minutes plus tard la bôme sert d’étendage, le trampoline de matelas et Jordan de chauffage central.



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Jordan Parrish

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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyLun 28 Déc 2015 - 15:30


Un seul chemin possible…

Amoureux, voilà… Alors c’est comme ça ? Quand on guette si on a un message de l’autre ? Quand votre portable montre systématiquement ce dernier comme appel récent ou sms envoyé ? Quand on l’imagine, en permanence, et que son sourire vous fait sourire ?

J’ai toujours rêvé d’avoir une musique de fond le jour où ça m’arriverait. Et je trouvais ridicule de voir des images au ralentis quand ça arrivait dans les films. Mais c’est comme ça. Le temps se ralentis, je n’existe que dans cet espace créé pour nous deux, et je n’ai pas besoin de musique. Il y a le vent, les petits mobiles métalliques qui tintent, le bruit de l’eau, les clapotis, les oiseaux nocturnes, et même les autres clients, estompés. Dans ces cas-là on a l’impression qu’ils sont tous heureux, qu’ils participent à votre bonheur. Qu’ils ne se plaignent pas, et n’ont que de belles choses à dire.

Ma déclaration est un désastre, mais je n’échangerai ma place pour rien au monde. Je le regarde, souriant benoitement, j’ai une vue imprenable sur son menton qu’il trouve trop fuyant et que je trouve irrésistible, et sur ses yeux qui illuminent mon naufrage. Mon mec. Pourvu qu’il accepte. Le monde ou il n’accepte pas est celui que je réfute, qui n’existe pas, dont je ne tolère pas l’éventualité. Assis par terre, je sens ses doigts se resserrer sur les miens, les plaques entre nos mains, comme une acceptation. Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais je suis prêt à tout lui donner. Il … C’est Brian, un point c’est tout. Je n’ai pas besoin d’expliquer aux autres ce qu’est Brian. Il est mon horizon. Et aucun horizon n’a de début ni de fin. Je veux garder le cap vers lui, et pourtant qu’il soit proche de moi en même temps.

- Oui, je veux être ton mec. Et toi, veux-tu être le mien ?

Je l’embrasse. Ça veut dire oui. Ça veut dire évidemment, ça veut dire que je ferai tout pour lui et qu’il vient de me rendre encore plus heureux, si toutefois c’était possible. J’ai tellement envie de lui que ça me rend pratiquement dingue. On dirait un jeune chien fou…

- J’accepte de porter une de tes plaques, si toi tu portes une des miennes. Nous aurons ainsi tous les deux nos deux noms côte à côte, unis…

-oh Brian. C’est. C’est exactement. C’est parfait… Et si je ne te reconnais pas, même avec ça, alors éteint moi complètement et botte moi les fesses !

Ma gorge est nouée.
J’arrive par miracle à me relever quand le serveur vient prendre la commande, et nous ne nous cachons plus. De toutes façons, je n’ai pas été très discret. Je remarque des regards plutôt attendris autour de nous… Mon pouce caresse sa paume.
Lorsqu’il s’excuse, je balaie ses arguments avec ma main libre… J’espère vraiment que ça va changer. Il faut que je prenne le contrôle de cette chose, ça devient urgent. Lorsque nous quittons le restaurant, je le décharge de ses paquets, curieux comme un jeune chiot…

-c’est quoi ? Hein ? Dis ?

- Tu verras à la maison, sac à puce curieux ! Et il faut que je ressorte mes plaques aussi. Elles sont au fond de mon sac de marin avec mes insignes.

Je n’y tiens plus et me rue sur lui, l’embrassant longuement, et trouvant comme à chaque fois que le gout de ses lèvres est exquis.
-oui, il faudra que tu me les donnes, comme ça j’irai les donner avec les miennes, j’ai commandé un revêtement en argent, pour qu’elles ne s’abiment plus, et que ça soit un peu plus chouette.

Nous progressons dans un état euphorique, nous rapprochant des quais et des voiliers. J’ai déjà vu Brian comme ça, ou presque. Il semble revivre, et son sourire est grand. Les voiliers présents sont majestueux. Je n’y connais pas grand-chose, et je sais que Brian pourrait m’en parler des heures.

Le sable sous nos pieds nus est plaisant, et je profite lâchement de la moindre occasion pour le chatouiller et lui décrocher son rire que j’aime tant. Nous nous retrouvons sur le sable, à la faveur d’un emplacement non éclairé, pour nous embrasser. Je le trouve encore plus désirable avec son costume de marin. J’ai bien sur envie de le lui arracher, ce que je ne peux pas, mais mes mains trouvent quand même de la peau de Brian à parcourir et malaxer… Il ne se gêne pas lui aussi pour me rendre un peu moins présentable. Ses doigts dans mes cheveux me procurent un plaisir intense.

Et puis nous voilà à jouer à cache-cache comme deux gosses, alors qu’il a utilisé son pouvoir pour lui permettre de m’échapper.

-ou tu es, marin d’eau douce !

Je fais exprès de soulever des trucs improbables, ou il n’a pas du tout la place de se cacher, pour le faire rire, sachant qu’il m’observe. Un sceau, une pelle, un château de sable, sous une serviette oubliée, un parasol replié. Son rire éclate enfin et je le capture de nouveau.

- Jordan, tu me fais confiance ?

Je hoche la tête et l’ébouriffe en guise de réponse. Je sais parfaitement ce qu’il a envie de faire, et je ne vais certainement pas l’empêcher d’être heureux.
Alors que je l’aide à mettre l’engin de perdition à l’eau, il tient à me ligoter dans un gilet de sauvetage. Je l’insulte gentiment, car je crois que mon costume est bon pour un baptême, et pas à l’eau bénite.

Je l’observe et tente d’être le moins maladroit possible, mais je n’ai pas son aisance et son habitude. C’est un vrai petit singe, souple, malgré sa patte folle, agile, et rapide. Il se penche, compense saute, quand je rampe, pendouille, roule et rebondis… Une vraie catastrophe, mais qui a au moins le mérite de le faire rire. J’ai l’impression d’avoir deux mains gauches, mais je tente de faire bonne figure.

Finalement, après des fous rires, et ses cris d’exaltation, nous finissons par décider de rentrer.
- Aller on rentre, tu as réussi ton baptême de moussaillon !

-tu ne perds rien pour attendre. Mais je ne vais pas te faire désamorcer une bombe…


Je suis sur le point de lui sauter dessus, pour l’emprisonner et le chatouiller avec mes cheveux trempés, quand nous heurtons violemment .. Euh… un dos d’âne de mer ? ça existe ? J’ai l’impression de faire un tour de grand 8, m’accrochant à ce que je peux, pendant que Brian se retrouve échoué sur un banc de sable. Finalement, pas de dos d’âne de mer.
-ouais, ça va. Je crois.
Répond-je à sa question, tentant de faire le pitre en lui faisant le signe « o k ».. Je suis totalement empêtré. Je ne sais pas trop si le voir ainsi est bon signe. Déjà, il semble un peu inquiet, donc je le suis. Ensuite, il boite plus qu’en début de soirée, donc je suis encore plus inquiet.

- Je vais pousser pendant que tu tiens la barre. Sinon, nous attendons que la marée monte un peu. Mais il fait froid et nous sommes trempés…

Je fais taire ses craintes, il a besoin de repos. Alors mes bras trouvent leur place naturelle, l’enserrant. Nous suspendons nos affaires pour les mettre à sécher, et nous voilà, nus et serrés l’un contre l’autre, pendant que je diffuse une chaleur bienfaisante.

-je n’aurais pas dû manger autant, je crois que je vais devoir savourer de la cuisse de Brian, c’est pour ton bien.

Il tente de protester, mais j’enlève ses pansements, nettoie doucement avec de l’eau, ce qui lui déclenche une grimace, et je me mets à l’embrasser doucement, pendant que mes mains parcourent son corps, pour qu’il soit toujours au chaud. Ma langue œuvre pour le guérir, mais rapidement, je sens les anesthésiants et j’arrive à le faire rire en parlant d’une voix pataude.

-ze crois bien que che bande de la languuueu

Son éclat de rire déclenche le mien. A vrai dire, il n’y a pas que de la langue, et les minutes suivantes trouvent une utilisation assez créative de notre état à tous les deux.
Il est allongé sur moi, alors que je suis sur le dos, sa tête sur mon épaule, mon bras sur les siennes, et nous enserrons tous les deux mes plaques… Je le trouve encore plus sexy avec uniquement ça.

-je te trouves encore plus sexy avec juste ces plaques… Tu me rends dingue… Et te voir heureux, comme ça, c’est vraiment magique…

Je prends un moment, caressant son ventre, ses abdos, ses bras, son sexe…

-ce serait top qu’on ait notre voilier à nous. Je te n’ai jamais vu aussi heureux. Je veux te revoir comme ça le plus souvent possible… je n’ai pas beaucoup d’argent, mais ce sera tout pour toi. Pour nous... Je t’aime. Je t’aime, Brian. Mon mec…

Je suis presque déçu quand nous nous rhabillons, alors que nous pouvons reprendre notre périple. Le retour se fait plus calmement, et nous arrivons, dans une conclusion parfaite à cette soirée, avec le lever du soleil. Ses yeux sont magnifiques. Il semble ne plus boiter, du moins beaucoup moins. Ma guérison a fait son effet.

-dommage que tu ne te sois pas blessé ailleurs, il aurait fallu que je m’assure que tu sois guérit, de façon régulière.

Mon double haussement de sourcil, comme un pitre, me vaut de me prendre en plein visage la corde pour amarrer le bateau.

-dès qu’on aura nos plaques, quand je les aurait récupérer de chez le bijoutier, avec les tiennes aussi, je demanderai à matrim de... faire son truc, et comme ça on sera vraiment toujours l’un avec l’autre… Enfin s’il veut… Je ne sais pas trop où il est. Je crois qu’il a des ennuis…

Le jeune photographe m’inquiétait un peu... Et j’étais aussi inquiet de ce qu’il risquait de me demander pour ce service. Je lui devais déjà des photos de nu. Qu’est ce qu’il allait encore inventer pour ça ?

Sur la route, je tente encore une fois de tirer les vers du nez à Brian à propos des paquets, mais rien à faire… Tête de mule ! Adorable tête de mule !


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MessageSujet: Re: Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature   Un seul chemin possible, celui de tes pas. | Contenu Mature EmptyJeu 31 Déc 2015 - 16:40


Un seul chemin,
Celui de tes pas.


Feat :  Sac à puce



La nuit est paisible, la voile est affalée pour nous éviter de dériver quand l’étrave se libérera du banc de sable sur lequel nous avons échoué. Les élingues claquent doucement, répondant au ressac de l’océan. Au loin nous apercevons le port et la ville plus loin qui brillent avec l’éclairage publique. La proue oscille un peu avec la houle qui est légère. Ma joue se chauffe doucement au contact du torse de Jordan. Echoués à moins d’un mile de la côte, c’est comme si nous étions loin du monde, dans un paradis isolé au milieu de l’océan. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi bien. Je suis dans mon élément, sur un bateau entouré d’eau, mon corps nu, posé sur un matelas chauffant répondant au nom de Jordan, ou sac à puce selon mon humeur.

Il s’est occupé de soigner ma jambe et fait le clown car il a léché les anesthésiants résiduels qui restaient autour de la plaie. Je ris à ses bêtises, je me sens si bien et tellement en confiance dans ses bras. J’en ressens une sorte de plénitude alors que nous enserrons ses plaques antre nos mains. Elles vont devenir le symbole d’une promesse entre nous, un symbole qui nous ressemble. J’aime un homme. Cela me parait toujours incongru de me le dire, mais ce que je ressens, mes rêves ou mes angoissent sont maintenant totalement tournés vers lui.

- Je te trouve encore plus sexy avec juste ces plaques… Tu me rends dingue… Et te voir heureux, comme ça, c’est vraiment magique…
- Toi aussi tu me rends dingue… Je ne pensais pas qu’un jour je… enfin tu me comprends… Mais je suis heureux que nous ayons tous deux dépassés nos freins et nos blocages.


Je ferme les yeux de plaisir quand ses mains me caressent. Avec lui, je n’ai plus aucune crainte du contact, moi qui sursautais au moindre frôlement. Nous en avons fait du chemin.

- Ce serait top qu’on ait notre voilier à nous. Je te n’ai jamais vu aussi heureux. Je veux te revoir comme ça le plus souvent possible… je n’ai pas beaucoup d’argent, mais ce sera tout pour toi. Pour nous... Je t’aime. Je t’aime, Brian. Mon mec…
- Tu… tu es sérieux ? C’est mon rêve depuis que j’ai quitté la marine. Le sol instable d’un bateau me manque beaucoup. L’argent que tu as et celui que j’ai sont aussi là pour te faire plaisir aussi Jordan. Il est hors de question que tu me fasses passer avant toi. Je t’aime aussi, toi mon mec.


La marée a monté, le catamaran est presque libéré de sa prison de sable. Nous remettons nos vêtements qui sont rêches à cause du sel et du sable. Mais au moins ils sont secs. Pour rentrer, je joue la carte de la sécurité et fait un léger détour pour éviter le banc de sable.

- Dommage que tu ne te sois pas blessé ailleurs, il aurait fallu que je m’assure que tu sois guérit, de façon régulière.
- Parce que j’ai besoin d’être blessé pour que tu t’occupes de moi ?!

D’un air faussement fâché, je lui envoie l’amarre dans la figure pour qu’il attache le catamaran. Je prends bien soin de ranger proprement le bateau et remet les gilets de sauvetages à leur place initiale. Sur le chemin qui nous ramène à la voiture, Jordan m’explique qu’il veut utiliser les dons du type qui a emprisonné la liste dans la boule en verre. Je ne comprends pas trop ce que cela signifie pour les plaques, mais si c’est la volonté de Jordan, alors c’est aussi le mien. Je pause une main rassurante sur son épaule quand il dit s’inquiéter pour cet homme qui n’a visiblement pas donné de nouvelles depuis un long moment. Sur le chemin du retour Jordan tente de savoir ce que j’ai acheté à la boutique du musée. Je n’ai rien pris de vraiment sensationnel, mais j’aime le laisser dans le doute et lui fais un air mystérieux.

Minuit est passé depuis longtemps, quand nous arrivons à la maison. Nous filons directement sous la douche pour nous décrasser du sel. Évidemment, Jordan ne peut s’empêcher de transformer la salle de bain en hammam. Nous nous endormons très tard, ou plutôt très tôt, Jordan ayant décidé que j’étais grandement blessé et que mon état critique nécessitait ses soins.

Le lendemain, il découvre la nature de mes achats à la boutique du musée. Une sculpture en résine qui représente le Queen Anne's Revenge, un baromètre, une belle reproduction d’un sextant ancien et une carte maritime du littoral où nous sommes allés.

Alors que nous prenons un copieux petit déjeuner, nous ne pouvions nous douter des heures sombres qui allaient impliquer Jansen mon frère.

Spoiler:

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