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 Vivre pour avancer || Feat Tobias S

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Willem Shepherd

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MessageSujet: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyMar 18 Sep 2018 - 13:25





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Tobias Shepherd


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Je m’arrête dans le couloir et me laisse doubler par les élèves. Amance marche devant moi, le nez sur le sol devant ses pieds. Depuis l’autre soir, nous nous esquivons. Et depuis que Maxine est partie, c’est surtout moi qui fais tout pour ne pas la croiser. Mes sentiments sont mitigés. Je suis à fleur de peau et rajouter une histoire d’amour foireuse ne m’allège pas l’existence. La française vient de disparaître dans sa salle de classe. Je rejoins la mienne. Je tente faire bonne figure, mais l’envie n’est pas au rendez-vous. L’image de mon cousin me revient en tête. Tobias s’inquiète pour moi. Pour lui, je dois faire un effort et tenter de me ressaisir. J’y arrive, parfois pour quelques heures, puis les souvenirs me reviennent en pleine face comme un soufflet.

Midi, je mange un sandwich sans réelle faim, assis sur un banc dans la cours. J’ai remarqué que Vicky me tourne autour, mais reste loin. Je n’ai en ce moment pas la force d’aller vers elle et lui demander ce qui la tracasse. Comment aider les autres à aller mieux quand on est soit même au fond du trou ? Je réfléchis au dossier que je dois traiter ce soir. Une médiation de voisinage. J’avais envie de faire une pause, j’étais allé voir Parrish, lui expliquer que je ne pouvais pas être à cent pour cent sur mon travail. Il avait répliqué que ce n’était pas grave et que m’occuper des autres étaient au contraire salutaire. Le chien de l’enfer m’avait entouré de sa compassion et de sa sympathie de manière simple et sobre. C’est là que je me rendais compte des liens que j’avais tissé. Alessandro est ami avec ce… professeur, mais il a une extraordinaire capacité à cloisonner sa vie que je ne lui en veux pas de ne pas choisir entre ses deux amis. Je ne le lui demandais pas de toute façon. Leoric est moins présent, accaparé par sa fille, mais par de petits gestes discrets, il me soutient également. Il y a notre druide, Connor. D’ailleurs, je me demande où il est passé, cela fait un moment que je ne l’ai pas vu. Penser à tout ce monde, qui chacun à sa façon me soutient, me permet de tenir, de ne pas m’effondrer.

(…)

Le poste de police grouille de monde. Il y a eu un peu de vagues en ville. Une énième déclaration malheureuse de notre président et une vague de protestations s’est déversée dans la rue. Les flics sont pris entre deux feux, celui de leur devoir et leur propres convictions qui les feraient grossir les rangs des protestataires. Il y a eu quelques mouvements d’humeur, quelques nez écrasés, des pieds piétinés. Cela vocifère et scande des slogans dans les cellules. Je croise Brian. Son regard est éteint. Le combat avec la bête n’est pas une victoire totale. Il y a des blessures invisibles qui sont douloureuses. Nous nous saluons d’un coup de menton. Il n’a pas envie de parler, moi non plus.

Je file sur le coin de table qui me sert de bureau. Que ce soit au lycée ou ici, je suis toujours installé en mode précaire. Peut-être que si je réclamais, on me donnerait un espace plus confortable, quoi qu’en lorgnant la grande salle où s’entassent les flics, je me dis que ce métier est un sacerdoce. Je prends le dossier qui m’intéresse, refuse un gobelet de goudron liquide que me tend une policière qui tente vainement ses charmes sur moi et ressors du poste de police.

Tobias est au rendez-vous, le museau plongé dans un de ses éternels livres qui lui occupent les mains quand il ne peut pas tenir une manette de jeu. Écouteurs dans oreilles, il se fond dans la masse des adolescents de son âge. L’image pourrait être rassurante, mais son adolescence a été gâchée et biaisé.

- Hey !

Il lève les yeux, plus averti de ma présence par mon aura et mon odeur que par mon interpellation. Je montre mon dossier et l’impala qui est garée à cinquante mètres de là. Sur le trajet, je lui donne quelques infos.

- Tu vas avoir un DS au prochain cours d’histoire. Je ne sais pas le sujet, mais j’ai entendu ton prof parler du dernier chapitre que vous avez étudié.


La salle des profs est une mine d’or. Je fais profiter Tobias de ce que j’entends. Je ne vois pas là de la tricherie, car même en étant prévenu d’un DS qui se voulait surprise, s’il n’apprend pas ses leçons, il n’aura pas de meilleures notes que les autres. Arrivé à la voiture, nous nous installons. Je lui explique ma mission.

- Je vais te faire passer pour un stagiaire. Nous allons commencer par aller voir le couple de retraités. Cinquante ans qu’ils habitent leur maison.  Ce sont des gens qui ne comprennent plus ce qui les entourent et notamment la nouvelle famille qui s’est installée dans la maison voisine. Conflits générationnel, isolement… Mon travail va devoir amener chacune des parties à faire un pas vers l’autre. On ne les changera pas, mais comprendre l’autre, permet de mieux supporter les différences.

Tobias ne semble pas convaincu.

- Enfin, c’est la théorie. Déjà si on arrive à apaiser toute le monde, ça sera bien. On ne peut pas tous vivre loin des autres…

Comme nous qui avons dû nous fixer. Les campements en pleine nature me manquent. Je tente de recréer un peu de cette atmosphère à la maison, mais je concède à ne plus bouger. Je commence à voir les points positifs de la sédentarité. Surtout depuis que Maxine n’est plus.






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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyDim 4 Nov 2018 - 15:48

HRP : toutes mes excuses pour ce retard. Je suis là, Promis : je serais plus régulière ?


Tobias soupira. Il était arrivé à un passage assez prenant de son polar et devoir interrompre sa lecture le chiffonnait. D’autant plus qu’il s’arrêtait pour aller faire quelque chose pour laquelle il n’avait aucune envie. Qu’allait-il faire dans une médiation, lui qui n’arrivait jamais à s’exprimer clairement ? Les quelques fois où il était intervenu au lycée pour faire cesser des brimades ou juste des moqueries trop lourdes, il n’avait fait qu’éveiller sa Bête intérieure et la victime était repartie aussi terrorisée qu’avant, mais à cause de lui.

Installé à l’avant de la voiture, Tobias positionna précautionneusement son marque-page – on ne corne pas les pages, sous peine d’inculpation pour hérésie – et écouta.
- « J’ai le niveau en histoire. » fit-il, laconiquement. En fait, Tobias avait d’assez bons résultats, sur toutes ses matières. Non seulement n’avait-il pas de club qui l’empêcherait de travailler, mais aimait-il juste apprendre. Et puis, sa mère lui écorcherait la peau des fesses s’il ne rapportait pas des bonnes notes. Elle avait cette idée aussi folle que fixe de vouloir l’envoyer à l’université. Par les chaussettes de Morgane, pourquoi donc ? Ce n’était pas comme s’il avait le moindre projet professionnel en tête. Contrairement à Willem, qui avait trouvé sa voie, Tobias n’était même pas un indécis. Il n’était rien, et puis voila.

- « Pfff. » souffla-t-il à l’énoncé du problème.  « Franchement c’est ça, ton boulot ? » demanda-t-il à son aîné. « Tu fais le larbin pour des Humains incapables de traverser le jardin et de se parler calmement ? Vraiment… et dire qu’on a peur de ces gens…. » Amer, oui. Tobias ne comprenait pas comment une poignée d’Humains, les Chasseurs, pouvaient être à ce point une menace alors que le reste de leur race était dégénérée, abrutie par la télévision, engorgée par le sucre et le gras. C’était… injuste.

Silencieux comme une tombe, il suivit son alpha chez les Viocs. Un petit couple charmant en apparence, dont la maison embaumait la bergamote, le terreau pour plantes vertes et l’anti-mite – le nez délicat de Tobias fut assailli sans pouvoir se défendre dès les premiers pas – qui n’avait pas eu d’enfant et qui voulait vivre tranquillement leur vie. Cinquante ans dans cette maison, que Monsieur avait presque construit de ses mains. C’était, parait-il, un coin désert à ce moment. Ils avaient choisi ce terrain pour le côté « campagne » justement. Mais voilà que l’urbanisation de Beacon Hills les avait rattrapés, et ils avaient désormais des voisins un peu partout. Les derniers en date était une famille « moderne », avec trois gamins et des parents assez absents. Aussi y avait-il toujours de la musique, ou des cris dans le jardin. Jusqu’à tard le soir. Des des barbecus et des travaux en week-end, toujours. C’était très gênant
Tobias était d’accord. Lui qui adorait se balader en forêt pour échapper aux soit-disant bienfaits de la civilisation, ne pouvait pas prendre le parti de ces vieux machins qui voulaient vivre en paix. La médiation, à son sens, serait une injustice envers ces personnes, qui n’avaient rien demandé. Elles allaient devoir faire un compromis pour arranger les petites affaires égoïstes d’autres qui n’avaient même pas la plus petite politesse et la moindre idée du vivre ensemble.

Il soupira en sirotant son thé à la bergamote, attendant que les choses se passassent.

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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyJeu 8 Nov 2018 - 23:16





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- Pfff. Franchement c’est ça, ton boulot ? Tu fais le larbin pour des Humains incapables de traverser le jardin et de se parler calmement ? Vraiment… et dire qu’on a peur de ces gens…

Je soupire face au cynisme de mon cousin. Il fait des raccourcis faciles et expose le problème de façon binaire. Le monde n’est pas blanc ou noir, ni humain ou loup. Sa mère essaye de l’élever de manière à ce que Tobias n’ait pas l’arrogance de certains lycans. Les minorités qui ont un sentiment de supériorité se sentent souvent très mal. Je ne réplique pas et me contente de plisser les lèvres. Ce n’est pas le moment d’aller à l’affrontement. Il est nécessaire que Tobias soit  dans de bonnes dispositions, ou à minima pas en rébellion contre le monde entier et le reste de la galaxie, si je veux que mon idée fonctionne.  Je n’attends pas un miracle, Rome ne s’est pas construite en un jour, mais simplement une prise de conscience. De lui montrer que le dialogue est toujours la première solution. Avant, j’aurais même ajouté : l’unique solution. Seulement la vie s’est chargée de me rappeler qu’elle est injuste. Nous n’avons pas peur de deux vieux qui ont du mal à céder leur quiétude passée, ni d’une jeune famille nombriliste qui pense que leur vie vaut les nuisances qu’elle impose à son entourage immédiat. Nous craignons les chasseurs aveugles, les haineux que rien ni personne ne pourra rationaliser. Pour autant, cela ne doit pas nous empêcher de vivre, plus nous empêcher de vivre.

(…)

Nous arrivons devant la maison des Carter. Quand ils sont arrivés, Beacon Hills n’était encore qu’un hameau coincé entre forêts et vergers. Le mari nous explique qu'ils avaient eu plusieurs logements avant d’atterrir ici. L’endroit avait été choisi pour son côté campagne. Faux me dit la raté du cœur du vieil homme. J’imagine que la véritable raison était d’ordre financière. Je n’ai pas les plans d’urbanisme en tête, mais il me suffit d’évaluer la distance avec l’église principale, celle qui fait face à la mairie, centre historique de Beacon Hills pour comprendre que l’éloignement de tels croyants – Tobias a-t-il vu le crucifix au-dessus de la porte, et les versets de la bibles brodés par madame Carter et jaunis par le temps ?

Une tasse de thé à la bergamote en main, j’écoute monsieur Carter égrener sa vie, cette maison montée par ses mains, la mairie alors républicaine et qui a « mal tournée » quinze ans auparavant au profit de ces « libertins » de démocrates.

- Ils font constamment griller leur viande sous nos fenêtres.
- C’est très incommodant !
- Vous leur avez dit ?
- Non ! Ils voient bien que ça gène ! Et le mari bricole les week-ends. C’est bruyant. Cela réveille Charles.
- Je dors après manger. Une petite sieste d’une heure. Vous devriez faire de même mon garçon. C’est important de reposer son corps.


Les griefs s’accumulent, l’absence de dialogue devient flagrante. Je vois Tobias lever les yeux au plafond dans leur dos. Choc des générations. Je ne sais pas ce qu’il pense de ce couple replié sur lui-même, aigri ou en passe de l’être. J’imagine son verdict à son image, brut sans compassion.

L’absence d’enfant est criante. Ici, la photo d’un épagneul, certainement mort depuis des lustres, là une du mari, fusil cassé au bras, une dizaine de perdrix étalées devant lui. La chasse est strictement réglementée et une telle hécatombe n’est plus permise pour un seul homme. Je fais mine de m’intéresser à la photographie et tombe sur une autre dans un cadre au verre brisé, posé sur le sol sur un côté du vaisselier. Je lève le museau, la tapisserie marque l’absent et un trou trop grand pour le crochet qui y était inséré.

- Votre fils ?


Pas besoin de parole pour comprendre l’histoire douloureuse. Le grain du monochrome marque une époque terrible pour les États-Unis : le Vietnam. Un fils mort aux antipodes de chez eux, leur coin de paradis, certes pauvre à leur époque, envahit par une génération qui n’a pas connu le manque et le travail difficile de l’ancien temps. Je veux bien comprendre que le cri des gosses leur monte à la tête.

- Vous disiez que votre voisin était bricoleur ? Il pourrait vous arranger ça.

Stupeur et tremblement. Demander de l’aide à ces beatniks !

- Votre thé est excellent madame Carter et vos biscuits à l’orange feraient pâlir d’envie ma tante pourtant excellente cuisinière.

Flatter la dame coupe l’herbe sous les pieds du mari qui allait me dire à nouveau tout le mal qu’il pense de ses voisins.

- J’imagine que les bambins d’à côté n’ont pas le droit à du fait maison, mais à du tout prêt du supermarché.

C’est comme si j’avais mis une pièce dans un juke-box.  Madame Carter me récite tout ce que les enfants font d’incorrect et que ces pauvres petits mériteraient que quelqu’un leur apprennent les bonnes manières .

- Ils ont besoin d’une mamie gâteau en somme.
- Parfaitement.


Je commence à mieux cerner la vie dans cette maison. Ils sont fiers de cette demeure construite aux prix de beaucoup de sacrifices sur un terrain qui devait ne pas être bien cher. Il fallait marcher longtemps pour aller à la messe, ou prendre la voiture, bien que je doute qu’ils en aient eu une à cette époque. Un fils mort à la guerre, pas de petits enfants. La ville qui remplace leur campagne. Cette famille qui exhibe sous leur fenêtre ce qu’ils n’ont jamais eu.

Je discute encore un moment, Je tâte le terrain. J’ai une idée derrière la tête. Mais il faut agir avec doigté. Nous prenons congé des Carter, les remerciant encore pour leur gentil accueil et promet de trouver un arrangement.

Bien qu’il suffit de faire quelques pas pour aller sonner chez cette famille qui trouble tant les Carter, je fais signe à Tobias de monter dans l’Impala. Je veux qu’il me donne son avis. Qu’a-t-il vu chez ses gens. Jusqu’où est allée son analyse ? Je veux qu’il me dise honnêtement ce qu’il en pense, puis je lui exposerai ce que moi j’ai vu et mes idées pour arranger l’entente entre ses deux familles.

- Alors, ils sont adorables non ?

Pure provocation de ma part pour l’inciter à parler. Parce que faire parler Tobias n’est pas une sinécure.


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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyDim 11 Nov 2018 - 17:47


Ce n’était pas de l’arrogance. C’était de l’animosité, ressassée depuis des années, qu’aucun événement récent ne modifiait. Ce n’était pas de la haine : il fallait trop d’énergie pour ça, et Tobias en dépensait assez à maintenir la bête en cage comme ça. C’était aussi qu’il s’y refusait. Haïr, c’était encore donner trop de pouvoir sur une âme, qui en devenait obnubilée. Non, pas indifférent non plus, mais blasé. A 18 ans, Tobias avait rendu son jugement et sa sentence était irrévocable. Comme à Koh Lanta, mais en moins truqué.

Lorsque Willem donna le signal, Tobias déposa sa tasse dans sa soucoupe et grommela des remerciements et des au-revoir, avant de s’installer dans la voiture, souhaitant de ton son coeur que son cousin mît le contact et démarrât. Et le débriefing commença. Adorables, disait-il.
- « Non, pas vraiment. » avoua Tobias en toute franchise. « Ils sont aigris, bigots mais hypocrites – tourne la joue de l’autre côté, on attend encore. Ils sont plutôt premier testament, la loi du Talion et tout. Egoistes, renfermés sur eux-mêmes, persuadés d’avoir des droits parce qu’avant eux, leurs parents en avaient. Défenseur d’une morale et d’un dogme qui sied parfaitement à leurs petites personnes et à leurs semblables. Intransigeant. Si leur fils était revenu de la guerre, il aurait fait un très bon Hunter. » Il énuméra les points sur les doigts de sa main, avant de refermer le poing.  « Mais voilà, aussi crétins sont-ils, ils étaient là les premiers, et leur âge impose un certain respect. La famille en face, elle galère peut-être pour joindre les bouts, elle a peut-être une baraque pas chère qui tombe en ruine et qu’il faut réparer quand papa n’est pas au travail, donc en week-end, mais c’est comme ça : ils n’ont pas le bon droit pour eux. Et tu n’y pourras rien. Même un juge n’y pourra rien. Le bon droit, c’est surtout le mauvais droit pour les autres. »

Le droit de ne rien faire, surtout pas penser et vivre sa vie.
- « La meilleure solution serait que Pépé et Mémé aillent en maison de retraite avec des gens qui pensent comme eux. Ils seraient bien, et pas dérangés. Ou alors, que l’autre famille déménage loin de vieux croulants. Mais ces vieux croulants n’ont pas tort. Depuis quand manquer de souplesse est un crime ? »
Oui, Tobias avait revu son opinion au fur et à mesure que son alpha avait mené la conversation. Mais il restait de « leur côté » dans le sens où sa propre logique voulait qu’on respectât la sphère des autres. Et aucune médiation ne pourra changer ce fait.

- « On perd notre temps. Tu es médiateur, pas changeur de couches-bébés. Deux couples d’adultes qui ne savent pas se parler à ce point, ça mériterait de passer les deux familles au lance-flamme et d’en finir une bonne fois pour toute. » L’image était très osée, et Tobias n’étant pas un partisan de la violence gratuite, Willem devrait lire entre les lignes : en gros, foutre des claques, physiques ou verbales, et les laisser se débrouiller comme des grands. OK Corral du bac à sable pour la pelle et le seau ne méritait pas l’intervention de Shérif Shepherd.

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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyMar 20 Nov 2018 - 21:32





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Je ne pensais que mon contre-pied allait lui faire tant d’effet. J’observe Tobias. Mon Tobias, celui qui s’en tient à sujet-verbe-complément sans autre fioriture quand la vie lui impose d’ouvrir le bec et parler. Il n’est pas mal poli, bien au contraire. Ce n’est pas de l’effronterie de sa part, juste qu’il n’éprouve pas le besoin de s’épancher, ni de raconter sa vie, ou ce qu’il pense d’elle. Factuel, précis, limite chiant peut-être. Mais là… Euh ? Depuis quand n’a-t-il pas fait de phrases aussi longues ? Et plusieurs en plus, à la file indienne. Hey respire !

Il me dit tout ce qu’il pense des deux petits vieux, leur travers, leur refus du changement, leurs idées d’un autre temps. Il me parle du « bon droit », celui qui fait s’incliner un jeune devant un vieux, le respect du premier, le « t’imposera tes idées aux jeunes quand tu seras vieux à ton tour ». Cela a marché comme ça jusqu’à nos grands-parents. Car la vie ne changeait pas autant, ni si vite. Avant on se bonifiait avec l’âge, maintenant on devient obsolète en prenant des années. Alors, comme un ordinateur dépassé, faut-il nous mettre à la réforme ?

- La meilleure solution serait que Pépé et Mémé aillent en maison de retraite avec des gens qui pensent comme eux. Ils seraient bien, et pas dérangés.

Et bim, il y va ce petit con à ce raisonnement sur la compétence et les capacités. Tu ne sais pas cliquer sur une souris papy ! À l’hospice. Et soit heureux, car ça coûte une blinde. Je fronce les sourcils. Où sont les valeurs de notre famille ? Heureusement, Tobias module son jugement. C’est que je n’ai pas l’habitude qu’il blablate si longtemps. Sans trou. Presque sans respirer.

- Mais ces vieux croulants n’ont pas tort. Depuis quand manquer de souplesse est un crime ?
- Depuis jamais, sinon tu serais en taule depuis longtemps.


Coup d’œil mauvais contre haussement d’épaule.

Je me retiens de sourire. Je me garde de l’attraper et de le serrer contre moi comme avant. De lui ébouriffer la tête. Mais l’envie est là, forte et puissante. Mady peut être fière de son louveteau. Il sait conduire sa penser, la faire changer de route quand ses déduction ferment des routes, en ouvrent d’autres.

- On perd notre temps. Tu es médiateur, pas changeur de couches-bébés.
- J’ai changé les tiennes, je te rappelle.
- Deux couples d’adultes qui ne savent pas se parler à ce point, ça mériterait de passer les deux familles au lance-flammes et d’en finir une bonne fois pour toute.


Je lorgne sur mon adorable petit cousin qui suggère la violence comme solution. Pas un barbecue, comme il l’image, mais du bon vieux coup de pied dans les fesses. Je préfère ça comme image. Besoin de moins de matos. Moins de soucis avec les flics, la justice et la morale.

- Tu te souviens de ce film que nous sommes allés voir avec Kean’. Tu avais lu le bouquin : La stratégie Ender. Rappelles-toi ce que le héros dit : Dès lors que je comprends vraiment mon ennemi, que je le comprends suffisamment bien pour le vaincre, je me mets alors aussitôt à l'aimer. Ce n’est pas un lance flammes dont ils ont besoin, mais de se comprendre, pour s’aimer.

Je tourne la clé de contact et démarre, pour rouler sur une dizaine de mètres et stopper devant la maison de la jeune famille. Nous aurions pu faire le trajet à pied, mais nous n’aurions pas pu entamer cette discussion si profondément.

- Mon rôle n’est pas de changer les couches, mais d’apprendre aux gens à comprendre son voisin. Tout le reste en découle. Comme tu l’as souligné, le père de cette famille bricole le week end, car en semaine il travaille. Il bricole car c’est moins cher de faire par soi-même. D’un côté une famille qui se fait déborder par la vie, de l’autre deux anciens qui s’ennuient et qui sont tristes. D’un côté des surgelés, un papa bricoleur.

Je montre la poubelle de la famille qui trahit la ménagère dépassée, ou qui n’a jamais appris à cuisiner.

- Et de l’autre des gâteaux maison, de bons petits plats et un cadre posé au sol depuis bien trop longtemps. Oui se sont des adultes, mais admettre que l’on a besoin d’aide est difficile. Ils voient ce qui leur manque et non ce qu’ils peuvent offrir.

Nous sommes sortis de la voiture et allons sonner à la porte de la maison.



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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptySam 24 Nov 2018 - 17:27


Tobias retourna une œillade blasée à son cousin.
- « Je ne suis pas souple, mais je n’emmerde pas la moitié du comté avec mes histoires. » lâcha-t-il, amer. Juste la famille, et c’était bien ça le souci. « Je n’ai jamais prétendu changer les gens ou imposer ma vision des choses. Je refuse juste de changer pour faire plaisir à des gens qui sont… idiots, ou pourris, voire les deux. » Cette situation lui mettait les nerfs à fleur de peau. C’était un de ces cas où il allait forcément échoué. Et Tobias qui voulait toujours réussir pour faire plaisir n’aimait pas ça. Tel le cheval qui ruait quand on le faisait avancer de force, il freinait des quatre fers. Sauf qu’il avait plus de l’âne que du cheval, sous ses airs de loup.

- « Ah, Ah… Hilarant. » répliqua-t-il, acide. « J’avais moins de deux ans. Eux ? Ils sont censés être matures et responsables. En fait, ils sont tellement contents d’eux qu’ils se sont crus le droit de se reproduire et de transmettre leurs gênes défectueux. » Tobias était assez écologique, jusqu’à l’extrémisme… surtout quand on parlait des Humains. Il n’allait pas jusqu’à souhaiter une pandémie, mais il ne pleurerait pas quand au minimum la moitié de l’espèce humaine aurait succombé. Ils étaient trop nombreux, et trop avides d’un mode de vie qui détruisait la planète. Etre l’espèce « dominante » (tousse tousse) ne leur donnait pas le droit de se comporter ainsi.
Lorsque Willem cita le film, Tobias se fit cruel, volontairement. Il devait évacuer la tension, sinon, il allait péter un cable.

- « Tu vois, c’est ça la différence entre toi et moi. Je ne vois pas les Humains comme des ennemis. C’est leur donner trop de considération. Je n’ai généralement que du mépris pour eux. De temps en temps, je rencontre une ou un humain qui est différent. Mais le reste peut crever demain, que j’en serai content. Je n’ai pas envie de comprendre ou d’aimer les Humains. Je n’ai pas envie de les aider à se comprendre ou à s’aimer. Le fait qu’ils aient besoin de quelqu’un pour ça me sidère. » Si Willem pensait faire de lui un quelconque conseiller, il venait de prendre une douche froide.

L’âme en peine, Tobias suivit son alpha. Il avait préféré taire son opinion comme quoi si la mère de famille avait deux sous de jugeote, elle refuserait de laisser ses gosses aux « bons soins » de Mémé. Elle allait s’occuper d’eux, et sûrement y mettre tout son coeur… et elle leur farcirait la tête avec les principes de ce qui devait et ne devait pas être fait. Du coup, entre l’éducation de Papa-Maman, et les idées de Pépé-Mémé, les petits allaient s’y perdre et dans dix ans, ils seraient des harceleurs à l’école, ou en échec social. Willem était peut-être un alpha, mais jamais il ne pourra mélanger l’huile et l’eau.

Ils furent accueillis par une dame de peut-être quarante ans qui aurait besoin de dormir dix ans d’affilé pour effacer ses cernes que tout son maquillage bien trop appuyé ne pourrait jamais caché. Elle avait des mèches blondes, et une manucure rouge écarlate, et Tobias ne put s’empêcher de penser qu’elle pourrait éviter de dépenser de l’argent dans ses frivolités alors qu’elle avait plus urgent à faire. Dans le salon, Daniel, 11 ans, Olivia, 8 ans et Lily, 5 ans, avaient les yeux rivés sur un dessin animé. Monsieur n’était pas encore rentré du travail. Joie, bonheur, ils allaient devoir attendre, en écoutant Madame se plaindre des vieux d’en face. Tobias se carra dans sa place du canapé en fermant les yeux. Pitié, donnez-lui de la patience.

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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyMar 4 Déc 2018 - 23:02





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- Tu vois, c’est ça la différence entre toi et moi. Je ne vois pas les Humains comme des ennemis. C’est leur donner trop de considération. Je n’ai généralement que du mépris pour eux. De temps en temps, je rencontre une ou un humain qui est différent. Mais le reste peut crever demain, que j’en serai content. Je n’ai pas envie de comprendre ou d’aimer les Humains. Je n’ai pas envie de les aider à se comprendre ou à s’aimer. Le fait qu’ils aient besoin de quelqu’un pour ça me sidère.
- Je ne vois pas non plus les humains comme des ennemis…


D’abord le lance flamme, maintenant ce mépris clairement exprimé pour la race humaine. J’ouvre la bouche pour répliquer vertement, mais la referme. À quel moment a-t-on pu merder autant ? J’avais provoqué cette « ballade » à deux pour l’ouvrir un peu au monde, mais ce sont mes yeux qui s’ouvrent et le filtre de l’amour familial avec. Sa réponse pédante mérite une claque, seulement ce n’est ni l’endroit, ni le moment. Les mots s’entrechoquent dans ma tête comme un torrent de colère. C’est rare de me fâcher, si bien que je ne sais même pas comment réagir.

Tobias ose critiquer et met en exergue la paresse humaine à faire des efforts pour vivre en harmonie. Il oublie qu’il est le pire des handicapés des relations sociales. Sa force de loup et l’intelligence de son cerveau le mettent en théorie au sommet de la chaîne alimentaire. Mais sa connerie le rabaisse au niveau d’une Lucilia caesar. Le visage fermé, je frappe à la porte de la maison de la famille que nous venons visiter.

C’est une femme fatiguée qui nous ouvre la porte. L’Amérique moyenne qui nous invite à entrer après les menues présentation. J’ai à nouveau fait passer Tobias pour un stagiaire. Mais contrairement à tout à l’heure chez les retraités je ne vais plus chercher à l’impliquer dans cette crise que l’on me demande de gérer.

Il ne s'est pas aperçu que mon humeur qui a changée du tout au tout. Je retiens une remarque acerbe quand il s’installe dans un coin de canapé et ferme les yeux. C’est mal poli, discourtois au possible. Notre hôtesse ne semble pas en faire cas. Trop épuisée, ou trop blasée par la vie ? Ses enfants ont les yeux scotchés sur la télévision, dans un coin du salon, la planche à repasser attend, une chemise en attente, le fer posé prudemment hors de portée des enfants. Nancy essaye d’être coquette, de rattraper le temps qui file et laisse sur elle des traces indéniables. Son maquillage empire son image. Elle n’a pas les bons repères et lancée dans une course poursuite contre le temps, elle n’a plus celui de vivre.

- Je viens de passer chez les Carter…
- J’imagine qu’ils nous accusent de tous les maux ?
- Ils sont un peu dépassés par les changements du pays. Je crois aussi qu’ils n’ont pas réussi à faire leur deuil de leur fils et ont arrêté de vivre depuis ce temps.


Nancy hausse les épaules. Elle a d’autres soucis que la mélancolie des petits vieux d’à côté. Après nous avoir offert des rafraîchissements que je refuse aux noms de Tobias et du mien, elle poursuit son repassage tout en nous expliquant sa situation. Avec trois enfants, elle a dû arrêter de travailler. Elle est coiffeuse de formation. La garde de Daniel, Olivia et Lily mangerait l’intégralité de ce qu’elle pourrait espérer gagner. La famille repose donc sur les épaules du mari, cadre dans une des entreprises de la ville. Son salaire est correct, puisqu’ils ont pu acheter cette maison. La banque a bien voulu leur faire un crédit, mais si Karl gagne correctement sa vie c’est aussi à grâce aux horaires de fou qu’il fait par semaine. Elle est donc seule pour gérer la maison. Prise par le temps, l’absence de son mari qui s’en ressent sur l’éducation des enfants, sur leur vie de couple, leur façon de vivre s’est dégradée. Ils ne vivent plus, ils survivent. Le mari arrive sur ces entre faits. J’avais réussi à obtenir à ce qu’il se libère une demi-heure.

L’homme est grand et bien bâti. Il était quarterbak à l’université comme en témoigne une photographie à côté de celle de leur mariage. Un sportif qui n’a plus le temps de faire du sport, car c’est son travail qui nourrit sa femme et ses enfants. Nous comprenons à demi-mots que Lily est un « accident » qui n’a pas simplifié leur vie.

- Vous savez, les carter ne sont pas méchants. Je crois que leur aigreur vient de leurs ennuis. De votre côté vous êtes débordés et ne prenez plus le temps de vivre. Vos deux familles auraient grandement à y gagner, si vous vous entraidez.

J’explique que Madame Carter me semble une excellente cuisinière et en manque de tendresse, tandis que son mari est maintenant trop vieux pour faire lui-même les menus réparations de sa maison. Mais que par contre il pourrait d’être excellent conseil pour le bricolage.

- Les Carter ont une vision stricte de la vie, mais interagir avec vos enfants pourraient faire du bien à tous, à eux comme à vous.

Je pousse le trait sur un tableau idyllique. Bien évidemment, il faudra du temps pour qu’une relation de confiance s’instaure, mais Rome ne s’est pas faite en un jour. Ma force de persuasion est assez efficace et c’est ainsi que nous allons tous ensemble voir les Carter. J’ai pris Lily, la plus jeune, dans mes bras. La fillette est sensible à mon aura, plus que ses parents ou ses frères. Elle n’a pas encore ce filtre qui aveugle les gens. C’est donc avec un grand sourire qu’elle dit bonjour à Madame Carter. La vieille dame résiste un peu, puis fond devant la bouille d’ange de la petite et lui propose des biscuits faits maison. Les deux frères ne sont pas en reste et réclament aussi des friandises. La mamy les reprend direct, et leur colle une morale sur la politesse et les bonnes manières. Parents et enfants retiennent leur respiration, gronderie et morale, cela fait des lustres qu’ils n’ont pas été confronté à cela. Il y a un moment de flottement.

- Pardon madame. Pourrait-on avoir des biscuits s’il vous plait ?

C’est Daniel, le plus grand des enfants qui vient de parler. Ses mots désamorcent la tension, les sourires naissent sur les lèvres. La mamy précise qu’elle a mis de la cannelle, Nancy s’exclame qu’elle adore cette épice.

- Monsieur Carter ! Montrez donc votre cadre à refixer. Je suis certain que Karl…
- Montrez-moi ça monsieur Carter. J’ai une perceuse sans fil qui fait aussi visseuse.


Les deux familles entrent dans la maison des Carter sans plus faire cas de nous, sinon un vague salut de la tête. La réaction en chaîne est amorcée, c’est le moment de nous retirer et les laisser faire le reste.

(…)

Tobias est déjà assis dans la voiture. Je n’arrive pas à sonder ses pensées et j’ai peur qu’elles soient noires comme une nuit sans lune. Je suis en colère contre sa manière d’envisager sa place dans le monde et sa hiérarchie sociale qui le place sur un piédestal qu’il ne mérite pas. Je suis en colère, mais aussi triste. Nous en avions tant fait, avant, quand la meute était encore là. Nous avions tous de l’affection les uns pour les autres, mais j’avais une relation particulière avec Tobias. Je ne compte pas les nuits qu’il a passé blotti contre moi, endormi après l’histoire que je lui avais lu. Il a d’ailleurs gardé cette passion pour les livres. Le seul âge ne peut être évoquer pour son éloignement. Nous sommes des loups nés et par nature nous sommes très fusionnels.

Je n’ai toujours pas démarré. Mon cœur oscille entre lui crier dessus, lui dire toute la peine qu’il me fait à trahir la bienveillance dont a toujours fait preuve notre famille. Seulement avant de me faire hurler de colère, il faut m’en faire vraiment beaucoup. Je m’aperçois que je fais ce tic quand je suis fébrile, inquiet ou énervé : mon pouce va toucher alternativement le bout de chacun de mes doigts comme si je comptais quelque chose. Je serre le poing pour arrêter. J’envisageai cette journée avec joie. Partager le quotidien de mon deuxième travail avec Tobias, je voyais cela comme une complicité. Ses mots m’ont blessé. Il me voit comme un vieux idéaliste, un doux rêveur déconnecté de la réalité. Nous voyons Nancy et Karl rentrer chez eux sans leurs enfants. Le mari ressort pour retourner travailler, il nous salue de loin, le pouce levé vers le haut. Je réponds avec un faux sourire, car le cœur n’y est plus. Il semble que j’ai réussi ma médiation, mais j’ai raté l’essentiel.

Je me tourne vers mon passager. Les mots roulent dans ma tête, acides, acérés. L’accabler ne sert à rien, je le sais bien. Mais là j’ai eu ma dose d’insolence, et de mauvaise foi.

- J’avais un cousin qui connaissait le sens large du mot amour sans qu'on ait eu besoin de le lui enseigner, mais il semble être devenu amnésique ou très con. Tu devrais te tresser une couronne. Pour marquer ta grandeur dans ce monde de gens indignes de ton attention.

Ma voix se casse sur ce dernier mot. Tobias, il était tout sauf ça, ce petit con qui regarde les autres de haut. Je démarre la voiture, fais ronfler le moteur par maladresse et m’engage dans la circulation. Mon regard est fixe, loin devant la route. J’ai l’impression d’avoir perdu un être cher. Un garçon qui avait les yeux qui brillaient quand je lui lisais un chapitre d’un livre. maintenant, ce sont des regard atterrés qu'il me lance. Cela me perce le cœur.





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Je plie et ne romps pas. Mais surtout je persévère.


Dernière édition par Willem Shepherd le Mer 19 Déc 2018 - 17:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyDim 9 Déc 2018 - 16:48


Tobias n’est pas insensible. Bien loin de ça. En fait, il est peut-être l’un des jeunes adultes émotifs de sa génération. Il a le cœur au bout des lèvres et l’envie de bien faire en étendard. A chaque fois qu’il avait perdu le contrôle, c’était parce qu’il s’était impliqué dans un conflit où l’injustice le révoltait, au point d’en perdre le contrôle. Certains étaient hyperactifs, lui était hypersensitif. Empathique à l’excès, il avait plongé sa famille dans des situations graves, les forçant à déménager encore et encore, à abandonner la vie qu’ils s’étaient péniblement construite. Et parce qu’il ressentait tout en démultiplié, il accusait le poids de la culpabilité et de la responsabilité. Aussi, à défaut de pouvoir contrôler la Bête, avait-il décider de la restreindre au maximum. Il avait mis son coeur sous cadenas, veillant bien à garder la tête froide au maximum. Peu de jeunes étaient assez matures pour faire ce sacrifice. Lui n’avait pas hésité à deux fois.
Aussi savait-il que son cousin était en colère contre lui, mais il ne se doutait pas de la teneur des accusations. Il pensait que Willem était déçu de voir qu’il n’était pas un fidèle fan du club Kumbalaya-main-dans-la-main. Mais de là à le prendre pour un partisan du main-dans-ta-tronche…

Le jeune homme retourna à son alpha une oeillade d’un nouveau genre. Ce regard, Willem ne l’avait jamais vu, et encore moins, en lui était destiné. A la colère se mêlait une tristesse infinie : le sentiment de trahison le plus absolu. Il détourna le regard, peu désireux de trahir ses pensées et de laisser Willem se douter de la profondeur de la blessure qu’il venait d’infliger à celui qui croyait en lui. Tobias avait parlé librement, parce qu’il était persuadé que Willem ne le jugerait jamais et l’accepterait comme il était… et surtout, qu’il aurait confiance en lui.

- « Et moi j’avais un cousin qui écoutait et comprenait. Je n’ai jamais dit que j’étais meilleur. Comment pourrais-je le prétendre, avec tout le sang et les fautes dont je suis responsable ? » Tobias était glacé, de la tête aux pieds. Il ne savait pas comment réagir à un Willem qui l’accusait, lui, d’être coupable d’un égo mal placé. « Je ne vois pas pourquoi je devrais me soucier des gens qui ne se soucient pas d’eux-même. Je ne vois pas pourquoi je devrais aimer les Humains. Cite-moi une autre raison aussi violente et meurtrière que celle-ci ? Cite-moi une race qui a besoin qu’une autre vienne faire le traducteur entre eux ? C’est tout de même fou que sur les 8,7 millions d'espèces vivantes, il n’y a que les Humains qui soient capables d’autant de mochetés dans le monde. Si pour toi, c’est un crime de ne pas se sentir proche d’eux…. Alors je suis un criminel. Parfait. » Comme s’il n’avait pas assez de soucis comme ça, il devait désormais perdre son temps à aider des dégénérés à communiquer. Et dire que c’était eux qui étaient maudits par les Dieux… Ben voyons…

La voitures marqua un feu rouge et Tobias empoigna son sac avant d’ouvrir la portière.
- « On va s’arrêter là. Puisque apparemment, je suis indigne de toi, je ne vais pas imposer ma présence. » Sauf que pour Tobias, ce n’était pas simplement une question de rentrer à pieds ou pas. Il se sentait rejeté, complètement, et il n’avait aucune envie de rentrer « à la maison », qui n’en était plus une. Bah, il pourrait survivre dans les bois pendant les quelques semaines de cours qu’il lui restait. S’il ne tenait qu’à lui, il partirait dès maintenant – enfin, une fois ses affaires récupérées – mais il avait promis qu’il passerait son diplôme, alors il tiendrait parole. Entre temps, il allait devoir apprendre à vivre en tant qu’oméga, puisque son alpha venait de lui signifier une fin de non recevoir.



HRP : les ados et leurs crises de nerfs ^^
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MessageSujet: Re: Vivre pour avancer || Feat Tobias S   Vivre pour avancer || Feat Tobias S EmptyDim 16 Déc 2018 - 21:36





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Vivre pour avancer.



J’ai craqué, lâché ma frustration et ma colère contre Tobias. Je sais bien que les choses n’ont pas été faciles pour lui. Nous sommes perpétuellement en deuil tous les deux. Mais contrairement à lui, j’ai bénéficié de vingt-cinq années de pur bonheur, là où Tobias n’a pas eu le temps de se forger une identité et s’approprier une demeure, quand bien même si celle-ci était la nature. C’était notre maison, partout où nous installions nos caravanes. J’ai le passé qui m’aide, le sien le ruine.

Son regard en retour de ma diatribe me perce le cœur. Une colère mêlée de tristesse, jamais il ne m’avait regardé ainsi.

- Et moi j’avais un cousin qui écoutait et comprenait. Je n’ai jamais dit que j’étais meilleur. Comment pourrais-je le prétendre, avec tout le sang et les fautes dont je suis responsable ?

Je ne sais que lui répondre. Sinon que tout alpha que je suis, tout cousin aimant que j’ai jamais été, j’arrive à mes limites. J’ai épongé tous ses sentiments, toute sa rage et sa colère. Mais Tobias hait le monde entier, hormis les animaux. C’est sans fin, inépuisable, seulement l’éponge de mon cœur est pleine, saturée de ses aigreurs. Il continue sa mélopée teintée de misanthropie. Il se focalise sur la noirceur des humains, oublie qu’il en est la moitié d’un.  Nous sommes génétiquement compatibles, cela prouve que ce qu’il reproche aux humains, il peut le reprocher aux garous. Mais cela serait déposer les armes. Et j’ai bien compris qu’il s’y refuse. Il aimerait une terre sans humain, mais se ferait chier comme un rat mort en n’ayant personne à détester.

L’idée germe dans ma tête, j’ouvre la bouche pour lui dire qu’au fond, s’il déteste autant les gens, c’est pour ne pas avoir le temps de se détester lui même. Il pense que nous ne savons pas. Il a oublié cette fois. C’était à Chicago, après une de ses crises plus violente que jamais. Mady m’avait demandé, non exhorté, car je refusais de commettre ce que j’appelais et appelle toujours, un viol cérébral. Mais entre les larmes de ma tante, et Keanus presque éventré alors qu’il tentait de ceinturer Tobias pour le calmer, j’avais cédé. Mon cousin était assommé, ligoté comme une bête enragée. À la discrétion de son inconscience, j’avais plongé mes griffes dans sa nuque. Pour comprendre, pour l'aider.

J’avais vu le monde par ses yeux, hideux, dangereux et injuste. J’avais senti sa violence parcourir mes veines et mes nerfs. J’en étais tombé à genoux, terrassé par sa souffrance. J’avais vu le campement, entendu les balles siffler, et ce chasseur surgir pour l’achever. J’avais vu Tobias se regarder dans un miroir à la discrétion d’une porte fermée et chercher du bleu dans ses prunelles dorées.

Il ne se souvient pas de mon intrusion. Nous n’en avions rien dit, ni que Keanus avait failli y passer cette fois. Nous l’avions gardé attaché presque une semaine. Le temps que mon frère guérisse. Tobias ne souvenait pas de son attaque. Lui dire la vérité n’aurait en rien aidé.

- On va s’arrêter là. Puisque apparemment, je suis indigne de toi, je ne vais pas imposer ma présence.
- Tobias !


Je reste impuissant. Mon cousin quitte la voiture à la faveur d’un feu rouge. Je le regarde s’éloigner d’un pas vif. Je pense à Mady. Comment allons-nous gérer cette nouvelle crise ? Crise que j’ai provoquée. Je me suis planté sur la méthode. J’imaginais lui montrer que les ressentis entre deux personnes pouvaient être contournés si on savait prendre un peu de recul et regarder le problème sous un autre angle. Mais Tobias déteste le monde sur lequel il a les pieds. Donc à part migrer sur la lune… Je redémarre, la voiture derrière moi vient de klaxonner.

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