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Sujet: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Mar 9 Avr 2019 - 14:54
clickAlessandro & Tobias xxx« C'era una volta a Beacon Hills. » Ryan serre les mâchoires et son verre. L’ambiance est de plomb au Fight Club. Les derniers parieurs sont partis. Largo passe un coup de balais sur le sol et Jo lessive le ring du sang de la soirée. La recette a été moyenne. On a limité les consommations d’alcool par manque de bouteille. Moins d’ivresse égale moins de paris risqués, donc moins de recettes. La Stidia est en train de mettre au point un cambriolage, mais nous devons aller toujours plus loin pour éviter les rapprochements fâcheux. La distance ajoute un risque supplémentaire. Il est plus facile de s’enfuir avec une valide de plusieurs milliers de dollars qu’avec dix mètres cubes de cartons de bouteilles. Impossible d’acheter sur le circuit légal, nous n’avons que du cash. Les flics deviennent redoutables et les filières clandestines s’écoulent les unes après les autres.
Mais c’est ainsi, et nous nous en sortions très bien jusqu’à ce que ces asiats s’incrustent dans l’équation. Quatre camions, ce n’est pas moins quatre livraisons qui ont été soit flambées, accidentées ou tout bonnement être abandonnées aux mains des flics prévenus d’on ne sait comment. Je ne connais pas leur patron, ces gars sont discrets comme des ninjas, des ombres dans l’ombre. C’est même par un pur concours de circonstances, que Ryan a trouvé cette arrière-boutique où ils se retrouvent. Il s’agit d’une ancienne laverie automatique en faillite. La devanture ne paye pas de mine, rideau de fer crasseux, vitrine opacifiée au badigeon blanc et un monticule de poussière et de papiers crades coincés entre les deux.
Barns évincé, c’était tout un marché qui tombait, celui des stupéfiants. Je m’étais juré de ne jamais y toucher, en mémoire de cet homme qui m’avait élevé comme son fils et qui était tombé pour les dix kilos qu’il mulait sans même le savoir. Depuis mes douze ans, j’ai une aversion pour la drogue, car elle est, à mes yeux, synonyme de chute. Mais voilà, il y a ensuite les affaires et leur gestion. Laisser le marché libre, revenait à accepter qu’un nouveau Barns s’installe, un nouveau concurrent qui ne manquerait pas d’avoir des envies d’expansion. J’avais donc repris le buisines et les anciens dealers de Barns. Beacon Hills reste soft sur la demande, j’ai repris le réseau de dealer de barns et pris les filières de l'organizzazione. C’est un de nos dealers qui a averti Ryan d’allées-venues suspectes autour de cette ancienne laverie. Il a passé l’info, sachant qu’il gagnerait un billet vert en échange. Ne pas être rat sur les récompenses est une façon de se construire un bon réseau.
- La squadra peut s’en charger Boss !
Ryan rage. Andrew son cousin, hoche la tête à côté de lui. Finn et Sam sont accoudés au bar fait de vieux bidon et de planches grossières. Tyrone et Aiden attendent, les natiche posées sur les gradins. Seul Nolan semble se retenir de parler. Ryan rue à chaque fois que je semble hésiter à coller la Squadra sur une affaire.
Je ne décoince toujours pas un mot, depuis que j’ai annoncé faire appel à quelqu’un d’extérieur à l'organizzazione. Mon visage se perd dans la fumée de ma sigaretta, je regarde ma montre, il me reste un peu de temps. J’écrase le bout de ma tige de nicotine entre les doigts et jette le mégot devant le balai de Largo.
- Je sais que vous pouvez vous en occuper, mais je veux utiliser une autre méthode. Toi et les gars vous irez vous pavanez ailleurs, de même que la Stidia, pendant que ces mecs se feront descendre. - Le môme ne parlera qu’à moi.
Je soupire. Cela m’agace quand on discute mes ordres.
- Et toi tu relayeras l’info au mec qui fera le boulot. Capiche ? - Pourquoi cette méthode ?
Nolan se décide à l’ouvrir.
- J’ai déjà eu affaire aux chinois. Rien à voir avec Victor Barns, ils ont une organizzazione qui peut les soutenir. L.A. ne nous aidera pas pour des soucis d’appro d’alcool, c’est donc à nous de régler ce problème. Mais avant d’envoyer la cavalerie… - T’envoies un solitaire, tu nous donnes un alibi pour mettre notre organisation hors cause. C’est un coup pour voir ? - Effectivement Nolan. Ne jamais s’attaquer à un serpent quand on n’en voit pas la tête.
Le mercenaire est plus sage que Ryan, moins impulsif. Pourtant, il ne ferait pas mieux que Ryan à la tête de la squadra. Nolan est excellent car il sait garder un recul vis-à-vis de l’équipe. Largo nous a rejoint autour des tables qui longent le bar du Fight Club. Jo est déjà parti, son job ne concerne que l’arbitrage des combats et parfois la préparation de certains combattants. Jo a déjà eu des démêlées avec la justice et ne souhaite pas replonger. L’arbitrage ce ces combats est la seule entorse à sa nouvelle ligne de vie. Je respecte son choix et ne le mêle pas à mes affaires.
La porte du hangar s’ouvre et se referme. Mes hommes se retournent. Les mains se rapprochent des holsters.
- Tranquillo !
Les pas de Tobias raisonnent. Mio amico s’arrête à quelques mètres, prenant soin d’avoir tout le monde dans son champ de vision et à portée de flingue. Ryan et Andrew le connaissent de vue, Ils l’ont déjà croisé au Pink. - Messieurs, je vous présente Tobias Rapier. C’est lui qui va jeter un pavé dans la mer de Chine. Tobias ne rejoint pas l'organizzazione. Il agira pour mon compte uniquement au cas par cas en solitaire, sauf s’il exprime le désir d’un soutient ou d’une logistique particulière. Ryan, quand ton indic t’avertira de la prochaine présence des faces de citron, tu lui relais l’info immédiatement. Et ensuite tu avertis la Stidia et chacun de votre côté vous montrez vos têtes pour un solide alibi.
Sur la table, il y a de la bière industrielle, une bouteille de ce qui ressemble de très loin à un whisky et ma bouteille de Grappa.
- Sers-toi un verre, mio amico.
Je désigne la bouteille d’alcool italien. Cela semble anodin, mais ce geste montre le degré de respect que j’ai pour le professeur. Ensuite, c’est à lui de coller une bonne impression. Mais il semble déjà que le flegme anglais face son effet. Aux signaux que renvoie Nolan, je le sais conquis. Finn et Sam également, ils savent lire la gestuelle d’une personne. Et si Tobias est craint au lycée, ce n’est pas seulement pour la sévérité de son enseignement.
HRP:
Je te laisse introduire l'invitation d'Aless' au hangar et ton acceptation de ce travail.
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Jeu 11 Avr 2019 - 19:30
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
C'era une volta a Beacon Hills
À l'appartement ça ne crie plus. Un soulagement pour les oreilles de leur voisinage, et une source d'inquiétude sous-jacente pour le professeur. Le rossignol ne lui adresse la parole que lorsque c'est nécessaire, et même si Tobias préfère le savoir loin de ses petites affaires personnelles, cela le perturbe. L'idée d'avoir cassé son ami fait naître une douleur sourde dans son cœur, qui se cumule à celle due à la perte de Wesley.
Il relève le nez de sa copie quand Lewis passe près de lui pour attraper quelque chose dans le réfrigérateur. Bouche entrouverte, prêt à laisser une de ses piques habituelles s'envoler, il le fixe une dernière fois puis se ravise. Après tout il l'a bien cherché, c'est bien lui qui a balancé des vérités blessantes et des mensonges au contenu intolérable au visage de son Jiminy Cricket. Pour qu'il lui lâche la grappe et cesse de vouloir se mêler de sa vie pour tenter d'y mettre de l'ordre. Il a eu ce qu'il voulait, laisser quelques dommages collatéraux venir gâcher sa satisfaction ne lui ressemble pas.
Le rossignol finit par retourner dans le salon, câlinant son fauteuil, embrassant le flot de bêtises déversé par une émission de télévision poubelle. Tobias barre une sottise de plus sur la copie d'un élève de terminale, ce dernier ayant réussi à faire atteindre ses limites à la patience du professeur. Encore un gamin insouciant qui semble penser que rigueur et travail ne sont que des options facultatives dans sa quête pour obtenir un diplôme à la fin de sa scolarité.
Il pose le torchon de cet idiot de Greenberg sur le tas des copies déjà corrigées, prend la suivante et sourit en voyant le nom de Miss Martin y apparaître. Un peu de sérieux. Un sourire charmé naît sur la bouche du professeur alors qu'il survole le contenu de la copie de ce petit génie des mathématiques qui n'est pas non plus la dernière pour les matières plus littéraires. Alors que son regard se pose sur une faute d'accord qu'il va se faire une joie de désigner à son élève, son portable vibre.
Le crayon rouge finit sur la table, remplacé par le cellulaire. Peu de gens ont ce nouveau numéro. Et vu l'heure il sait qu'il ne peut s'agir du lycée ou même de sa mère. Lewis se retrouve éliminé d'office. Il ne reste plus que deux joueurs.
Il fait glisser son doigt sur l'écran pour déverrouiller l'objet et retient un petit geste victorieux en voyant que ce n'est pas le nom de sa sœur qui s'affiche. D'un geste machinal il range son crayon dans sa trousse en cuir élimé, lit le message et découvre les informations que l'italien y a mit. Un rendez-vous. Le hangar signifie HCC, lieu où l'anglais n'a jamais mit les pieds, n'étant que peu friand de ce genre de démonstration de violence gratuite. Certains y voient un sport, pour lui ce n'est rien d'autre qu'un moyen de laisser libre court à ses pulsions primitives. Et se faire un peu d'argent, voir beaucoup si l'on se nomme Alessandro Amaro.
L'horaire donnée lui demande de passer plus tard dans la soirée quand les lieux seront vidés des badauds. Le temps pour Tobias de finir de corriger cette classe, et se changer. Troquer son t shirt blanc et son boxer contre une tenue plus appropriée.
Il a finit par développer une nette tendance à l'oubli du port de pantalon lorsqu'il est chez lui depuis sa rupture avec le libraire.
[...]
Il a garé sa voiture nouvellement retrouvée un peu plus loin dans le quartier. Réflexe pour ne pas se retrouver lié de trop près à cet endroit. Cela ferait sûrement mauvais genre pour un professeur du lycée d'être connu pour fréquenter un club de combat illégaux. Savoir qu'un de ses élèves passe déjà pas mal de temps ici lui mine suffisamment l'esprit. Il ne veut pas que sa présence dans les parages arrive aux oreilles de Lahey. Ce dernier serait capable d'y voir une approbation quelconque, même si l'adolescent jure à qui veut l'entendre qu'il se moque de l'avis de son professeur de littérature.
Il ouvre la porte d'un geste assuré, avant de la refermer derrière lui sans plus de cérémonie. Son visage exprimant cette neutralité habituelle qui est la sienne, devenue sa marque de fabrique au fil du temps, il progresse dans cet endroit. Ombres au sol deviennent silhouettes, les murmures quant à eux laissent place à des paroles plus distinctes. Il se stoppe, ses chaussures impeccablement cirées marquant un temps d'arrêt alors qu'il fait glisser son regard sur les personnes présentes. Prêt à faire feu au cas où.
Alessandro. Quelques visages qui ne lui semblent pas anonymes même s'il est incapable de leur redonner une identité propre. Et de parfaits inconnus. Il se contente d'hocher la tête en entendant le loup le présenter à cette petite assemblée. Les mots qui sortent de sa bouche coïncident avec ce qui a été décidé entre eux plus tôt. Avare de mots, il se contente de faire passer les perles noires inquisitrices qui lui servent de prunelles sur les membres de ce groupe d'apparence hétéroclite mais rassemblés ici dans un même but. Du coin de l’œil il repère Ryan lorsque ce dernier laisse échapper une réaction non-verbale à l'entente de son prénom, donnant ainsi un nom à un visage qui semblait déjà familier à l'anglais. Il finit par s'avancer vers les bouteilles quand son ami l'invite à se servir. Sa main droite attrape un verre, la gauche se resserre autour de cette bouteille d'alcool italien qu'affectionne tant Alessandro. Sa bouche s'ouvre alors qu'il trinque avec le loup.
-Bonsoir messieurs.
Quelques voix lui répondent alors qu'il trempe ses lèvres dans l'alcool, faisant descendre le niveau de son verre d'un cran tandis que le Grappa part taquiner son palais pour finalement terminer sa course dans sa gorge. Le plaisir de s’enivrer avec un alcool de qualité, même si ces temps-ci il a plutôt tendance à boire la première chose qui lui tombe sous la main. La disparition du libraire dans le paysage de sa vie est bien trop récente pour qu'il parvienne à passer au dessus en si peu de temps. Les quelques émotions qui arrivent à faire frémir son cœur se font rares, mais elles n'ont rien de superficielles. Mais heureusement l'alcool a toujours fait des merveilles lorsqu'il fallait endormir ces sentiments parasites.
Il pose son verre, croise le regard d'Alessandro. Il a l'air heureux de le voir ici, presque soulagé aussi. Tobias a bien conscience du service qu'il est prêt à lui rendre. C'est un regard brûlant qui lui fait tourner la tête. Ryan semble le dévisager. Attendre quelque chose de lui. Ses yeux noirs rivés sur l'homme doté d'une carrure plus impressionnante que la sienne, l'anglais finit par ouvrir la bouche, presque amusé par le silence quasi religieux qui encombre les lieux. Comme dans sa salle de classe, même si la discipline semble bien mieux respectée ici que dans les locaux du lycée.
-Ryan. Je vous donnerais mes coordonnées. Je suis constamment joignable et j'irais faire le ménage dans les délais les plus brefs quand on aura besoin de moi.
Son regard se pose sur le reste de l'assemblée, dur et froid. Un des rares qu'il ait en stock. Il serre son verre entre ses longs doigts, glisse une cigarette entre ses lèvres. Les conversations reprennent.
[...]
Allègrement vautré sur le canapé, ses pieds nus en pleine communion avec l'accoudoir dans lequel ils se sont entremêlés, il exhale un peu de fumée parfum cancer. Tout son esprit parti voyager avec les fantômes des Noëls de Dickens, il ne remarque même pas la cendre qui vient d'échouer sur son livre ouvert.
Par contre il sent le portable qui vibre contre son flanc. Il remue pour parvenir à mettre la main dessus sans rendre son équilibre précaire, puis décroche.
-Oui ? -C'est à vous de jouer Monsieur Rapier. Je vous envoie les renseignements nécessaires.
Il murmure une confirmation à Ryan de sa voix grave, puis se lève pour aller chercher de quoi s'armer et ainsi être prêt à parer à toutes éventualités. Et enfiler un pantalon.
️️clever love.
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Ven 19 Avr 2019 - 18:54
clickAlessandro & Tobias xxx« C'eraunavolta a Beacon Hills. » Tobias savoure sa grappa en face de moi. J’ai relancé la conversation, les hommes parlent logistique, voitures à voler pour le stock. On n’utilise jamais deux fois le même véhicule dans nos opérations. Ce sont Aiden et Tyrone qui s’occupent de ce point. Sam annonce une nouvelle commande de balles et d’armes chez son fournisseur habituel, il a besoin de cash. Il demande à Tobias s'il a besoin de quelque chose de précis. Largo monte à son bureau chercher les neuf mille dollars demandés. Les conversations glissent sur le super bowl, le dernier Marvel et le cul de Brie Larson. Je suis soulagé, d’une part de la présence de Tobias et d’autre part de la réaction des hommes. Ils en ont vu des gros bras et des mercenaires qui se la pètent. Ils savent repérer un des leurs, n’en déplaise à Tobias sur la place qu’il souhaite prendre dans ce bas monde ou pas. Son flegme anglais les a tous mis d’accord. Son calme aussi.
C’est la première fois qu’il me voit sous ma vraie facette. Ici mes sourires sont rares et mes mots tranchants comme des couteaux. Ce n’est pas mon phrasé chantant qui fait que ces hommes me respectent, mais bien mon esprit de meneur, de chef et de tacticien. A l’exception de Ryan qui est un ancien militaire, ils ont tous comme moi baigné dès l’enfance dans un monde rude et brutal. Pourtant, tout tueurs qu’ils sont, les hommes de la squadra ont un sens élevé de l’honneur et une déontologie qui pourrait surprendre plus d’un flic.
Je soutiens le regard de mio amico. Il me voit tel que je suis, sans filtre, sans une once de remord sur mes activités. Ce soir, il s’engage à tuer pour moi. J’utilise ses qualités dans ce job, mais aussi la faiblesse de son âme qui n’arrive pas à se détourner de ce passé qu’il essaye d’arracher. J’assume et ne m’en cache pas. Toutefois, en répondant présent à ma proposition, lui aussi m’utilise. La force de notre amitié réside dans la lucidité de ce qu’est l’autre.
Ryan échange ses coordonnées avec Tobias. Un hochement de tête très british a rapidement fait comprendre que Tobias évitait les contacts et les poignées de main. Rien de choquant dans ce milieu. L’équipe se disperse. Je suis satisfait, Tobias a pu jauger de ma puissance de feu et, même s’il avait peu de doutes à ce sujet, s’assurer que je n’étais pas qu’un simple chef de gang.
(…)
- C’est engagé Boss. - OK, allez donc passer la soirée au bowling. Je contacte Milan. La Stidia va aller faire la fête dans la ville d’à côté.
Quand je raccroche, Jerry est en train de baisser le rideau de fer du Pink.
- Bonne soirée Boss. - Repose toi Jerry, tu as mauvaise mine en ce moment. Si tu as besoin de vacances, prends des jours, je me débrouillerai. - Ça va aller, merci.
Je monte me changer, puis file au Fight Club où je m’exhibe sur les gradins. Je ne change rien à mes habitudes et reviens me coucher vers les trois heures du matin. Mon téléphone affiche un message de Tobias qui date d’une bonne heure. C’est une simple copie de son message précédent qui laisse penser à une erreur et un téléphone qui s’est activé au frottement dans une poche. Pas de trace qui me relie à l’évènement si son téléphone ou le mien venaient à être volés ou piratés. Je sais qu’il a réussi sa mission. Un point supplémentaire aurait désigné une cible échappée, deux points, deux cibles… Pas de modification du message précédent, mission réussie à cent pour cent.
(…)
Je revois Tobias deux jours plus tard au Pink. C’est Samedi, le bar est plein. Therencio a fait ses devoirs dans mon appartement, puis rembourse son prêt en aidant Jessie et Kada’an au service. Le samedi soir, il reste souvent dormir quand il ne s’incruste pas dans une fête étudiante. Nous fainéanterons demain au lit, jour de relâche pour les rebelles et les mafieux.
Spoiler:
On laisse passer quelques jours avant que les chinois remontent les évènements via le dealer qui les a donnés et agissent en conséquence.
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Mar 23 Avr 2019 - 16:18
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
C'era une volta a Beacon Hills
Patiemment il attend. D'un calme olympien pour quelqu'un qui a un cadavre à ses pieds. Le premier qu'il a croisé en entrant dans cet endroit. Sans perdre de temps il a attrapé l'homme, l'a coincé entre ses bras avant de lui enfoncer un couteau de chasse dans la tête, passant sous la mâchoire pour finir sa course dans l'organe censé être celui de la raison. Rapide, simple et quasiment indolore. Le chinois n'a même pas eu le temps de comprendre ce qui était en train de lui arriver, fauché par des mains dont l'habileté à tuer n'est plus à prouver.
Il redresse la tête, lâchant du regard le spectacle des plus charmants situé près de ses chaussures. Dans le coin ça parle, une seule voix. Son second client de toute évidence. Qui s'impatiente si on se fie au ton qui monte, et au débit de paroles qui semble s’accélérer. Parler le mandarin ne fait pas parti des talents du professeur, ses capacités linguistiques sont limitées à l'anglais, au français et à quelques bases d'allemand. La voix se fait plus forte, et avant de devoir avoir à faire à un homme inquiet et sur le qui-vive, Tobias se met à découvert, son revolver serré entre ses doigts. Deux balles. Une première pour faire joli et ainsi maîtriser son adversaire. Elle se fraie un chemin dans la gorge de l'homme, au niveau de la pomme d'Adam avant de ressortir de l'autre côté aussi vite qu'elle est arrivée. Il fait un pas vers celui qui à présent s'étouffe avec son propre sang. Si le premier chinois n'a pas eu le temps de voir la mort arriver, ce n'est pas le cas du second. Celui-ci fixe l'anglais, une lueur d'espoir dans le regard alors qu'l devrait déjà savoir que c'est trop tard. Arme levée, Tobias met un point final à cette scène pitoyable, figeant cette espérance à jamais dans le regard de l'homme en l'achevant d'une balle entre les deux yeux.
Son arme encore fumante à la main, il fait un dernier tour des lieux avant de la ranger, quittant l'endroit comme si rien ne s'était passé à l'intérieur. Ce n'est que lorsqu'il rejoint l'appartement qu'il prend son portable pour envoyer un message à Alessandro. Le même que le précédent, une chose remplie de banalités. Il sait que l'italien comprendra ce que tout cela signifie. Le manque de modifications lui fera comprendre que tout s'est passé comme prévu. Tobias a cueilli ses proies avec une facilité effarante, son esprit torturé s'offrant une accalmie. C'est en souriant qu'il retire ses gants noirs et sa veste pour les mettre à tremper dans une bassine planquée sous son lit. Loin des regards indiscrets d'un rossignol curieux comme une pie.
[...]
Deux jours plus tard, il est au Pink. Ça court partout, le lieu est bondé. Trop pour le professeur qui préfère s'exiler dans un coin, fesses posées sur le tabouret qui est au fil du temps un peu devenu le sien. Un verre face à lui, remplit d'un alcool qui n'en a que le nom. La qualité ne sert à rien pour un homme qui ne cherche qu'à s’enivrer. Jerry semble avoir comprit où se situait le soucis et la raison de cette rechute. Il ne parle plus de Wesley alors qu'il avait prit pour habitude de venir aux nouvelles, récoltant des nouvelles plus ou moins fournies en fonction du moral du britannique. Mais le barman est suffisamment intelligent pour savoir que bien souvent la sociabilité du professeur va de paire avec le taux d'alcool qu'il a dans le sang.
Alessandro est bien présent, mais gère son affaire, bien trop occupé pour venir discuter avec le chasseur. Seuls quelques mots sont échangés, et ces derniers sont d'une banalité effarante. C'est quand Therence pose un plateau près de lui, manquant de toucher son bras au passage que l'anglais termine son verre d'une traite. Il règle sa note, puis colle un billet sous le nez de Garnet. Il n'a rien contre ce gamin, sa voiture ayant retrouvé son intégrité physique, cette affaire est pour lui bonne à jeter aux oubliettes. Il sait que le lycéen ne viendra plus jamais lui causer de soucis. Le souvenir de son unique tentative, un échec mémorable souligné d'un tir de flashball devrait lui servir de leçon encore longtemps, et il sait qu'Alessandro veille au grain.
-Planque ceux la avant qu'ils ne servent à rembourser ton père. Et dit lui que je suis rentré je te prie.
Son ami connait le soucis dû à l'équation Tobias + foule. Il devrait donc comprendre la raison de son départ.
De nouveau debout sur ses deux jambes un peu plus flageolantes qu'à son arrivée dans le bar, il prend son manteau, le passe sur ses épaules, une cigarette éteinte déjà coincée entre les lèvres alors qu'il passe la porte. Lewis bosse encore, s'il joue bien son coup il a le temps de finir son bouquin et d'appeler sa mère avant le retour de son colocataire qui semble bien décidé à le fuir comme la peste.
[...]
Regard rivé sur son téléphone, il fixe ce dernier, l'encourageant mentalement à sonner. Alessandro n'était pas au bar hier soir. Des jours qu'il n'a pas réellement vu son ami, si l'on oublie les quelques fois où ils se sont croisés en coup de vent. Il a bien tenté de l'appeler la veille, mais le portable sonnait dans le vide.
Il est a présent presque dix neuf heures, et le nombre d'appels sans réponse ne fait que s'accroître. Therence ne semble pas avoir été mit au courant de la raison de cette absence au vu de la réponse vague qu'il a donné à Tobias quand celui-ci l'a coincé dans un coin du lycée pour lui poser des questions sur son paternel. Le gamin n'a pas d'informations intéressantes en stock, logique puisque toutes ces affaires ne concernent en rien les enfants, qu'ils aient l'outrecuidance de se penser adultes ou non. Le professeur s'est contenté de réponses évasives et sans signification réelles pour justifier son comportement. Sans mensonges, le gosse n'y a vu que du feu. Un esprit sans doute brillant mais qui comme pour la plupart des gens se retrouve vite embrouillé par l'usage excessif de mots de quatre syllabes et plus.
L'anglais n'y tient plus, tout en se fustigeant mentalement pour ce geste qu'il est en train de faire, il reprend son téléphone et appelle le premier contact de son répertoire. Une unique sonnerie se fait entendre, avant qu'il ne soit redirigé vers la boite vocale. Signe que l'appel a été refusé volontairement. Le message pré-enregistré se termine, Tobias grimace en entendant le "bip" disgracieux qui lui donne le feu vert.
-Alessandro. C'est Tobias. Encore. Essaie de me rappeler quand tu auras un moment de libre.
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Alessandro Amaro
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Lun 29 Avr 2019 - 18:22
clickAlessandro & Tobias xxx« C'eraunavolta a Beacon Hills. » Tobias écluse, juché sur son tabouret, celui qu’il prend d’ordinaire, loin des passages, la place du poivrot. Je me demande encore comment il peut arriver à tirer juste. Je sais bien qu’il a assez d’intelligence pour rester sobre en mission, mais il suffit de voir ses mains quand il entre dans le bar. Ce tremblement qui s’apaise quand la dose d’alcool va baigner ses neurones. Il a rechuté. À croire que le meurtre et l’adrénaline qui se diffuse dans le sang suffisent à raffermir ses gestes.
Il y a foule aujourd’hui, le temps incertain fait que la terrasse est désertée pour l’intérieur. Je prends tout de même un moment pour parler avec mio amico. Nous nous disons des banalités, le sujet Wesley Beaumont est soigneusement évité, comme celui des Chinois. Je retourne au travail et soulage Jerry d’une partie des commandes. Bières sans faux col, café avec des sucrettes, petits mots sympas. Je sers des verres, je serre des mains et je resserre la vis à Therencio qui bavasse avec des amis au lieu de débarrasser une table encombrée.
- Et un café serré pour la trois !
Quand je jette à nouveau un regard vers Tobias, la place est vacante, son verre de whisky vide trahit sa venue. Trop de monde pour lui, c’est déjà un effort de sa part d’être quand même entré. Je lève le nez sur l’écran de télévision qui occupe un mur, la météo s’affiche : maussade et un peu frais. Je vais retarder l’approvisionnement en glaces et sorbets, inutile d’encombrer les congélateurs.
- Rapier te fait dire qu’il rentre. - Monsieur Rapier !
Therencio lève les yeux au plafond. Son inimitié envers son professeur est certaine, mais il a compris au moins la leçon. Enfin, je l’espère.
(…)
Je referme mon briquet d’un claquement sec et exhale un trait de fumée. Deux camions d’alcool de contrebande sont arrivés au Fight club sans encombre. Largo respire, il n’est plus obligé de restreindre les parieurs. Les paris ont repris comme avant, l’ambiance est là et cela cogne dur sur le ring. Apparemment, l’affaire était simple, il suffisait d’éliminer les exécutants pour retrouver la sérénité sur mon business. Je ne crie pas non plus victoire. Deux morts, c’est du chagrin et potentiellement des envies de vengeance. L’équation habituelle du milieu. Pour cesser l’escalade, il faut frapper la tête, mais dans le cas présent, je ne sais pas qui précisément est à l’origine de mes misères. J’ai appelé Sonny, pour savoir si les triades s’agitaient de son côté, il n’a rien pu me dire de constructif à part que cela chauffe avec les Asiatiques sur le monopole du deal. Qu’est-ce qu’ils ont besoin de venir m’emmerder à Beacon Hills !
Nous sommes un dimanche soir. Largo vide le coffre de son bureau pour ne garder que le minimum nécessaire. Il va ranger le pognon dans des planques sécurisées, escorté par Ryan et Finn. Je reste un peu au hangar après leur départ et discute avec les deux gardes qui vont surveiller les lieux cette nuit. Je prends le temps de les écouter. L’un parle de la nana qu’il a en vue, annonce sa technique pour la ferrer, je lui glisse quelques conseils un peu moins lourdauds de ce qu’il avait prévu. L’autre garde reste peu bavard, mais je le devine préoccupé. Il finit par cracher le morceau : sa compagne est tombée malade et a perdu son job à la station-service. Elle attend un petit pour la fin de l’année, les dépenses vont affluer alors que leurs revenus sont en baisses. - Si tu veux, tu peux faire des heures en plus ici, faire le ménage, j’en parlerai à Largo. Je proposerais bien un travail à ta femme, mais c’est soit le Pink, soit la boulangerie à côté. Dans les deux cas, c’est un travail où tu restes debout, pas l’idéal pour une femme enceinte.
Le gars accepte quand même ma proposition, ils sont vraiment aux abois. Je lui dis que sa compagne n’a cas venir me trouver au Pink quand elle sera rétablie et qu’on verra à ce moment ce qui lui conviendrait le mieux. Je quitte le hangar avec un sentiment de satisfaction. C’est vrai que j’augmente mon emprise sur cet homme, j’applique les méthodes de la Cosa, mais c’est tout de même gratifiant de lire de la reconnaissance dans le regard d’un homme. Je sais qu’après cela, il ne pourra rien me refuser. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Dehors, je remonte mon col, un vent issu du large s’invite dans la nuit. Le temps est clair, je marche doucement vers ma voiture qui m’attend à deux pâtés de maisons du hangar. Je me gare toujours loin pour brouiller les pistes.
Je reste pourtant attentif à mon environnement, mais celui qui m’attaque était sous le vent, je n’ai pas senti son odeur. La matraque électrique a raison de mes défenses, je m’écroule sur le sol, tétanisé. Je suis balancé à l’arrière de ma propre voiture, les mains solidement entravées. Mes capacités lupines sont en deçà de la section de mes entraves. Le sommeil me prend par surprise avec un coup violent sur le crâne.
(…)
C’est un bon mal de crâne qui me sort du sommeil artificiel qui m’avait été offert. J’ai beau ouvrir les yeux, je ne vois rien. Le sol est dur et froid contre ma joue, mes épaules me lancent, les mains toujours attachées dans le dos mettent mes articulations à rude épreuve.
Je calme ma respiration qui commençait à s’accélérer. La panique est instinctive, mais une perte d’énergie. Il faut que je réponde aux questions primaires avant d’envisager une action. Qui ? Pourquoi ? Où suis-je ?
Je teste la solidité des ferrailles qui m’entravent. J’arrive à peine à les tordre. Je bouge un peu, j’évalue ma mobilité, j’entends le bruit d’une chaîne qui me bloque rapidement. À l’aveuglette, je talonne, touche les maillons, là aussi c’est du solide. Mes ravisseurs ont-ils une idée de ma nature ou est-ce simplement des gens prudents ? Il est vrai qu’une paire de menottes est un jeu d’enfant pour un habitué.
Je laisse mes sens appréhender le lieu. Froid, humidité, un léger courant d’air aux saveurs iodées. Cela sent la moisissure, plus une odeur indéfinissable. C’est quelque chose de fané, vieux. Des solvants peut-être. Je ne suis pas loin de la côte et de l’océan. Mon ouïe me rapporte peu de bruit, celle d’une canalisation qui suinte quelque part dans ce bâtiment où j’estime être au sous-sol et le grésillement de ce qui doit être un néon. Pourtant, aucune lumière ne filtre. La pièce où je suis doit être borgne et sa porte soigneusement calfeutrée. Quelle heure peut-il être ? Je me contorsionne pour voir le cadran de ma montre, mais elle n’est plus à mon poignet. Je suis en chemise, ma veste m’a été retirée. Les poches de mon pantalon sont vides. Plus de clefs ni de téléphone.
Au grognement de mon ventre, j’estime être aux alentours de midi. Je fais un inventaire de mes douleurs. Mon mal de crâne s’estompe maintenant que je suis éveillé. Pas d’empoisonnement à l’aconit. Premier résumé de ma situation : emprisonné dans une pièce isolée du monde, en sous-sol non loin de l’océan.
- Un flux d’air !
Si je sens la mer, c’est qu’il doit y avoir une gaine qui m’apporte cet air. Mais l’obscurité est totale et mes yeux de loup ne font pas mieux que s’ils avaient été humains. Pas moyen de savoir s’il y a un système d’aération par lequel je pourrais m’évader, si tant est que j’arrive à me défaire de mes entraves. Je tâte plus soigneusement celles-ci du bout des doigts. Rien de classique, ce sont des fers, ceux que l’on mettait aux esclaves il y a deux siècles.
Qui utiliserait cette méthode ?
Je déroule la liste de mes ennemis. Les Napolitains utilisent les moyens basiques d’entraves, et mon corps aurait été passé à tabac. Le gang qui a émergé à Beacon Hills après l’assassinat de Victor Barns ne me semble pas assez organisé pour une telle mise en scène. Restent les Chinois. J’ai pensé à eux immédiatement, mais je préfère être certain d’écarter toute autre possibilité. Sonny m’avait affirmé que s’était tendu à L.A.
J’ai le qui, une idée assez vaste du où, me reste le pourquoi.
Évidemment, le meurtre de deux des leurs n’a pas fait plaisir, mais cela ne me dit toujours pas pourquoi les Chinois viennent s’emmerder sur un marché de niche à Beacon Hills. La ville ne compte même pas de quartier asiatique. Et quand bien même ils me mettent hors service, le business à faire est bien en deçà de leurs marchés habituels. Avant d’être des gangsters, on est avant tout des hommes d’affaires. Je fais mon blé sur Beacon Hills, car je me suis diversifié et que la concurrence reste marginale. Il n’y a pas la place pour deux grosses organizzazione.
Un bruit, ou plutôt le grincement d’une porte au-dessus de ma tête, accréditant ma thèse du fait que je me trouve dans un sous-sol. Je m’allonge à nouveau sur le sol dans la position dans laquelle je me suis réveillé.
Une violente lumière m’agresse les rétines, je ferme les yeux alors qu’une porte s’ouvre. Je joue l’endormi, pour pas longtemps : un coup de pied dans le ventre m’arrache un gémissement. Je suis tiré et redressé, je peine à voir le visage de mes assaillants. Ils ont tous deux une lampe frontale éblouissante visée sur leur front.
Des professionnels…
Je reconnais mon téléphone dans la main de l’un d’eux. J’imagine qu’ils vont me demander le code pour le déverrouiller. Je n’ai pas le temps de me motiver à résister qu’ils testent mes empreintes. Ils n’ont droit qu’à trois tentatives avant que le téléphone se bloque, je me maudis de ne pas avoir choisis un doigt peu pratique. Ils le déverrouillent au deuxième essai. Un coup dans la mâchoire termine cet épisode.
(…)
Je suis à nouveau dans le noir, mais j’entends de l’activité de l’autre côté de la porte. Je réfléchis aux faiblesses que j’offre avec mon téléphone déverrouillé. Avec Ryan et le reste de mon équipe, je passe par une messagerie instantanée qui ne conserve pas l’historique de nos messages. Donc rien qui ne me lie avec des activités illégales. Mon mail et mes autres applications sont verrouillés par un mot de passe. Reste la messagerie. Therencio, Willem, Tobias, Kada’an et le reste du personnel du Pink, le numéro de Sonny n’est pas enregistré, je le compose à chaque fois. Le fils des conversations renseigne sur le type de relation que j’ai avec ces personnes.
Que veut-on de moi ? J’ai reçu quelques coups, mais rien de réellement sérieux. La porte s’ouvre à nouveau sur un rectangle de lumière. Sans sa loupiote au front, une silhouette approche et montre l’écran de mon téléphone à la page de mes conversations avec Therencio. Un message a été tapé en imitant mon style d’après mes précédents messages. Je l’informe que je serais absent pour quelques jours et injoignable. Je le contacte dès que j’en ai l’occasion. Un style lapidaire comme mon précédent message. L’historique est vidé tous les deux jours. J’évite les envolées du bambino qui parfois se lâche un peu quand il a le blues.
Nouveau coup dans la mâchoire, histoire d’équilibrer la douleur et à nouveau l’obscurité totale. Pas de question, pas de demande, pas de repère, cela a tout l’air d’être un début de conditionnement. Je me réinstalle au mieux que mes entraves me le permettent.
Tiens, je n’ai pas les pieds attachés ! Oubli ?
Comment Therencio va-t-il réagir ? Il a les clefs de mon appartement. Je ne vois que deux cas de figure : soit il s’installe chez moi en pacha, soit il s’inquiète et vient aux nouvelles. Je penche pour la première hypothèse. Mais si c’était la deuxième, que pourrait-il bien faire ? Aller au Fight club et prévenir Largo et Ryan ? Mais mon appli Snapchat est accessible. Ils ont pu envoyer un message à Ryan de ma part.
Oui, mais tout dépend de leur connaissance de mon organizzazione.
(…)
Ils m’ont nourri d’une bouillie infâme. Je n’ai aucune idée du temps écoulé, ma demande de me libérer les mains pour pisser est restée vaine. J’ai tenu jusqu’à ce que j’en puisse plus. Isolement, humiliation, affaiblissement. Étrangement, c’est le loup qui sommeille en moi qui me tient encore lucide. Le fauve rumine sa vengeance et attend son heure.
Quand je pense avoir dépassé les deux jours d’isolement, j’ai un soulagement. S’ils voulaient s’en prendre à mes proches, cela serait déjà fait. J’aurais dû apprendre le numéro de Sonny à Therencio. Je me promets de le faire quand je sortirai de là, si je sors un jour.
(…)
Un ramdam particulier me sort de ma torpeur. Cela s’agite en haut et rapidement la porte de ma cellule est ouverte. Trois silhouettes à contre-jour. Je n’ai encore aucune certitude quant à leur identité. On m’attrape, un type à chaque bras, le troisième me libère de la chaîne qui me collait au mur. Je suis hissé, traîné, je n’aide pas. Le mouvement fait remonter ma propre odeur qui me répugne. Je sens la sueur et l’urine. La sensation est des plus désagréable dans mon pantalon, encore humide de mon dernier soulagement. Je rêve de douche et de bain.
Une enfilade de couloirs, une grande pièce, à nouveau un couloir, des ordres fusent rapides, secs et… en mandarin. Me voilà fixé. Mon pavé dans la mare a bien fait réagir, mais pas comme je l’espérais. Est-ce que Tobias s’est fait prendre ? Mio Amico ne me voue pas une loyauté à toute épreuve, pourtant je sais qu’il ne moufterait pas. Rien que par son sens de la contradiction et parce que c’est lui et pas un autre. Alors comment sont-ils certains que je suis à l’origine des deux meurtres ? Tobias a bien piqué le fric des types qu’il a descendu et la came qu’il y avait en stock sur l’un d’eux. Triade ou pas, ils ne peuvent pas se permettre de faire une erreur, alors comment ont-ils… Je suis assis avec rudesse sur une chaise de jardin, ce modèle en fer ouvragé qui conduit à merveille l’électricité. On m’a fait mariner dans le sens propre comme au figuré, vient le temps de la cuisson.
- Ce n’est pas très intelligent de descendre deux de mes gars.
L’anglais est impeccable, académique, seulement les mots choisis sont ceux d’un étranger. L’homme reste dans mon dos.
- Ce n’est pas très intelligent de marcher sur mes plates-bandes.
Je paraphrase pour montrer que je n’abdique pas facilement. De toute façon, cela serait idiot de nier. Une matraque électrique corrige mon audace. La douleur est immense et générale. Le silence revient dans la pièce. Je fais un peu plus attention à mon environnement, dans un coin je vois une vieille coque de bateau. Un petit modèle pour les écoles de voile.
- OK ! Pourquoi venir foutre le merdier à Beacon Hills ? Ce n’est pas rentable pour vous, pas de chinatown, une population asiatique très minoritaire, la racaille blanche ne vous suivra pas ou seulement avec des pressions bien trop exagérées pour la manne à gagner.
Je tente de me faire factuel. OK, ils me pourrissent la vie en bousillant mes convois d’alcool, mais le secteur leur est défavorable. Après un silence de plomb, celui qui avait parlé se met à rire. Il va me répondre ce con ? Il se fout de ma gueule !
- Alors ?
Mon impatience me coûte cher. Une avalanche de coups s’abat sur moi. Je suis impuissant, incapable de me défaire des ferrailles qui m’entravent les poignets, je suis à leur merci. Je n’apprendrais que ce qu’ils veulent bien me dire. Me descendre suffirait à arrêter mes affaires à Beacon Hills, ce n’est donc pas mon business qui est visé. - Qui a descendu mes gars ? - …
(…)
Ils n’ont pas eu besoin de me rattacher à la chaîne scellée dans le mur. Je n’ai rien dit ni réagi à l’énoncé de mon répertoire téléphonique. J’ai réglé mon téléphone pour qu’il efface les messages de plus de deux jours. Je me souviens de mes dernières réponses laconiques à Therencio. Rien qui ne laisse transpirer notre relation étroite, rien qui ne le différencie de mes autres contacts. La page de Tobias doit être vide.
J’ai quelques côtes cassées, le bras gauche dans un sale état et la tête en marmelade. J’accueille la fraîcheur du béton contre ma joue comme un soulagement. Je crois que les Chinois sont furieux, car leurs mecs se sont fait avoir avec une facilité évidente. Les hommes descendus semblaient être tenus en haute estime. Leur honneur a été bafoué. Il faut dire que je leur ai collé le meilleur des tueurs aux natiche.
(…)
Je me réveille la langue pâteuse, les lèvres encore enflées. Y a des jours comme ça où je regrette de ne pas être un alpha : ça guéri nettement plus vite. Le corollaire serait que cela dévoilerait ma nature, et j’ai l’intime conviction qu’ils ignorent que je suis un garou. Quoiqu’il en soit, si l’occasion m’en est donnée, je les extermine le plus salement possible. Mais pour le moment, à part faire la carpe sur ce sol de béton…
Je suis une cible indirecte, un appât pour un plus gros poisson, et je n’en vois qu’un, el mio padre.
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Ven 3 Mai 2019 - 11:40
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
C'era une volta a Beacon Hills
Son regard se pose sur cette fourchette à dessert qui est en train de plonger dans son mi-cuit au chocolat. Le sans gène de la personne qui l'accompagne ne le choque même plus. Même après quinze ans sans contacts avec Jasmine, il n'a pas oublié que celle-ci était incapable de se comporter convenablement en société. Il soupire, donne un coup avec son propre couvert sur cette main chapardeuse avant de répondre à la proposition dérangeante que vient de lui faire son aînée.
-Hors de question que j'encourage mes élèves à aller se faire mutiler en leur parlant de ton salon de tatouage.
Réaction prévisible de la chose bouclée mécontente de cette réponse, un talon aiguille s'enfonce dans la chaussure du professeur, et son pied par la même occasion. Il ne bronche pas suite à cette douleur, ses lèvres pincées seules signe visible de son agacement face au manque de maturité de la femme.
-T'es qu'un con.
Il ne cherche pas à démentir cette information, qui semble être l'idée générale que les gens se font quand ils le rencontrent. Il soulage son assiette d'une nouvelle bouchée de chocolat, véritable délice pour ses papilles. Jasmine s'entête, peu découragée malgré le refus de son frère.
-Tu pourrais faire un effort. Ça tourne pas super bien et les mioches adorent le côté cool des tatouages. Faut juste que tu leur fasses entrer l'idée dans le crâne. Entre deux vieux bouquins moisis.
Le regard noir du chasseur se pose sur sa sœur, intérieurement il est prêt à étriper la chose qui vient de commettre ce qu'il compare à un blasphème. Mais cela n'irait pas avec le décor de ce restaurant huppé où il l'a emmené. Et sa mère lui en voudrait. Il attrape sa flûte, le champagne allant rejoindre le chocolat dans le fond de sa bouche, le mélange de ces deux arômes si différents se révélant délicieux.
-J'ai tout laissé pour toi ! -Je ne t'ai rien demandé. Tu rentres au pays quand tu le souhaites. -Si tu viens aussi.
Il déglutit, choqué par l'ineptie qui vient d'être prononcée à voix haute. Ses sourcils se haussent sur son front alors qu'il décide d'ignorer les dires de sa sœur. Elle est comme les enfants, si on cesse de porter attention à ses bêtises et divers caprices, elle finit par comprendre et se lasser. Nez plongé dans le reste de son dessert, il manque de s'étouffer quand elle en rajoute une couche, faisant un massacre parmi les théories éducatives de son frère.
-Tu as ta famille là bas. Des neveux et nièces qui ne te connaissent qu'en photo. Ici il te reste quoi ? Tu viens de te faire larguer et Lewis ne supporte plus ta sale caboche. Papa et maman seraient si heureux.
Il réfléchit, cherche quelques arguments pour se défendre. Certes sa situation actuelle ne paye pas de mine, mais il ne pense pas que les choses s'arrangeraient s'il se décidait à retourner en Angleterre. Il soupire de dépit, pense à son ami qui ne lui a donné comme nouvelles qu'un simple message impersonnel aux informations trop vagues pour être réellement rassurantes. Alors que l'appeler aurait été si simple. L'instinct du professeur lui fait bien sentir que quelque chose n'est pas naturel dans cette disparition. Il n'a jamais connu l'italien absent aussi longtemps. Il prononce quelques mots, réponse factuelle aux provocations de Jasmine.
-J'ai Alessandro. Un bon ami. En Angleterre je n'ai rien. Juste une maison qui a vu la mort des miens.
[...]
Le doute ne l'a pas quitté depuis qu'il a mangé avec sa sœur, celle-ci ne comprenant pas les raisons de sa froideur à la fin de cet instant passé ensemble. Deux nouveaux appels à Alessandro ce sont conclus de la même façon, coupés volontairement, le revoyant inexorablement sur sa boite vocale. Il a finit par cesser d'envahir le répondeur du loup en laissant des messages plus où moins courtois. Ses mains tremblent. Il a contacté Ryan, lui aussi sans nouvelles de son patron. Ce qui n'a fait que donner plus de force encore aux inquiétudes du britannique. L'italien n'a pas choisi de quitter le décor de cette petite ville californienne de son plein gré. Sa paranoïa habituelle encouragée par des circonstances exceptionnelles, Tobias s'est mit à réfléchir au trois points les plus importants dans ce genre de situation.
Qui ? Où ? Pourquoi ?
Sa descente à la laverie lui donne une bonne idée de la cause et des protagonistes de cette petite histoire. Il en a parlé à Ryan, forcé de se justifier dans cette traque aux informations qu'il mène. Le strict minimum, juste de quoi convaincre l'ancien militaire. Ce dernier a fini par céder, sentant la colère poindre chez l'anglais, ayant comprit qu'il valait mieux éviter de pousser ce dernier sur ce chemin. L'homme lui a promit une rencontre avec le dealer qui a balancé les chinois de la laverie, Tobias attend, ses nerfs à fleur de peau alors qu'il serre une tasse de thé brûlante entre ses longs doigts.
Quand l'écran de son portable s'éclaire, ce dernier se mettant à vibrer sur la table, il l'attrape d'un geste rapide et assuré, ouvrant sa messagerie, déjà prêt à partir tandis que Ryan lui indique le lieu de rendez vous.
[...]
Dans cette pièce sombre et à la propreté relative, il fait face à ce petit dealer qui semble troublé par sa présence en ces lieux. La seule source de lumière, une ampoule grésillante pendant du plafond laisse entrapercevoir toute le terreur de l'homme qui fixe l'anglais face à lui. Anglais dont la patience s’amenuise au fil du temps. L'indic de Ryan visiblement peu décidé à se mettre à table, ne comprend pas que chaque minute passée sans parler ne fait que diminuer drastiquement son espérance de vie.
-Monsieur. Je vous jure que j'ai rien fait... Pitié. Je veux voir Ryan.
La bouche de Tobias se pince en un rictus froid alors que pour seule réponse, il sert une menace au dealer.
-Parle ou je te tire dans le genou.
Quelques balbutiements incompréhensibles sortent de la bouche de l'homme attaché à une chaise. Tobias sort son arme, la caresse amoureusement prêt à faire un carton si l'autre ne se décide pas rapidement à l'ouvrir pour lui donner les informations qu'il désire.
-Pitié. Ils vont me tuer si je les balance.
Une déflagration suivie d'un hurlement se font entendre quand l'articulation du pauvre homme explose sous l'impact de la balle.
-Après les genoux on passera aux poignets.
L'homme pleure sa douleur, puis finalement ouvre la bouche pour laisser des informations cruciales s'en échapper.
-Deux gars... Des bridés... Je sais pas où ils ont emmené votre patron. Ils voulaient me tuer... J'avais pas le choix. -À quoi ressemblaient-ils ? -J'en sais rien... À des chinois !
Tobias mécontent de cette information des plus inutiles colle le canon de son arme contre le genou indemne du dealer, prêt à réitérer son geste. Celui-ci tremble sous le contact, balbutie de nouvelles informations. D'un ton si empressé qu'il faut toute sa concentration au professeur pour parvenir à le suivre dans sa diarrhée verbale. C'est quand un point est soulevé que l'attention de Tobias refait son apparition. Une veste d'une école de voile. Mentalement il note ce nom, avant de quitter la pièce sans plus cérémonie, retrouvant Ryan à l'extérieur.
-C'est bon pour moi. Je te le laisse. Garde le en vie, Alessandro voudra peut être s'en charger quand il sera de retour.
[...]
Il a trouvé plusieurs endroits portants le nom donné par le dealer. Il a naturellement opté pour l'école la plus proche de Beacon Hills. Alessandro est un loup, les transporter sur de trop longues distances peut s'avérer fastidieux. Après presque deux heures de voiture, il arrive sur les lieux, la nuit noire l’accueillant alors que son regard se pose sur quelque chose qu'il reconnait immédiatement. La voiture de l'italien semble l'attendre, garée non loin de la plage. Sourire de satisfaction collé aux lèvres, Tobias se gare à son tour. Il attrape les armes dans sa boite à gantd, deux couteaux trouvant place dans l'intérieur de ses manches. Il ne sait pas ce qui l'attend à l'intérieur, mais il préfère parer à toutes éventualités, n'aimant pas les surprises. Encore moins quand elles ont un rapport avec le fait de débarquer chez l'ennemi pour venir récupérer un ami. Sans avoir la certitude que ce dernier est toujours en vie.
Il tourne la tête, cherchant lequel de ces bâtiments est le bon. Avant de sourire cruellement en apercevant un homme non loin de là. La fumée d'une cigarette rendue visible par les quelques lampadaires qui parsèment l'endroit de tâches lumineuses donne la raison de ce manque de prudence de la part de l'inconscient qui va rencontrer la mort dans un futur proche. Tobias s'approche, sans crainte prêt à réagir trà tout instant.
-Pardon monsieur je cherche un ami. -Vous n'avez rien à faire ici !
Là où tout homme censé comprendrait le danger dans cette situation et rebrousserait chemin immédiatement, Tobias se contente de faire un pas de plus vers l'homme. Avant que ce dernier ne puisse faire quoi que ce soit, il dégaine, son arme envoyant une balle entre les deux yeux de l'asiatique, le silencieux dissimulant sans mal la détonation qui pourrait alerter de nouveaux joueurs. Et rendre la position de l'anglais critique à tout instant.
️️clever love.
Alessandro Amaro
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Ven 10 Mai 2019 - 23:22
clickAlessandro & Tobias xxx« C'era una volta a Beacon Hills. » L’Omerta n’est pas un vain mot. Cette notion est gravée au fer rouge sur mon cœur et sur mon âme. Parler équivaut à un aller simple en enfer. Pas celui que l’on vous promet à confesse, mais celui des hommes. Tous les chaudrons brûlants de la géhenne ne sont rien contre la cruauté des hommes. Dès qu’ils ont commencé à utiliser mon téléphone contre moi, espérant me faire tressaillir à l’énoncé d’un nom, je me suis refermé sur moi, verrouillant toutes pensées qui pourraient me faire fléchir. Ce n’est pas de l’insensibilité, mais au contraire le meilleur moyen de protéger ceux qui me sont chers.
Je sens ma chair cicatriser, je tente de concentrer ce don sur ce qui ne se voit pas : les lésions internes. Mais c’est difficile avec l’orchestre symphonique qui joue dans ma tête. Réduit à l’immobilité, je fais la liste de mes failles possibles. La première est Therencio. Avec mon historique qui s’efface chaque jour, ils n’ont pas conscience du nombre de messages que l’on s’envoie. Le suivant est Willem. Je ne souhaite pas mettre sa meute en danger, même si je les sais capables de se défendre. Juste, ils n’ont pas besoin de ce genre d’ennuis. Will’ est un homme bon, notre amitié est un peu paradoxale, il respecte celui que je suis, me couvre même, je lui rends la pareille. Arès est loin et quand bien même, s’il était à Beacon Hills, il ne ferait qu’une bouchée de la triade, avec l’aide de son camp évidemment. Tobias peut être vu comme un client fidèle du bar. Je me laisse sombrer avec l’idée qu’ils ne craignent rien. Je ne peux pas les aider, sinon me taire et rester de marbre.
(…)
De l’eau froide me réveille brutalement. Froide et pas très propre. Je ne tente pas de définir ce qu’ils ont pu y ajouter. On me hurle dessus en mandarin. Je ne comprends rien, mais j’imagine qu’il n’y a rien d’intéressant à comprendre. À nouveau, je suis soulevé et traîné dans l’enfilade de couloirs. C’est douloureux, mes côtes se sont à peine consolidées. À nouveau la chaise de fer, je grimace. S’ils recommencent avec l’électricité, je perds mes pouvoirs régénérateurs et je sens que je vais en avoir besoin. Un type que je n’ai encore jamais vu m’attrape par les cheveux et tire ma tête en arrière. Quand il commence à parler, je reconnais la voix de celui qui menait la danse la dernière fois.
- Alors Amaro ? Tu sais ce que tu fais ici ? - Non, mais je pense que je vais rapidement le savoir… Tu connais mon nom et tu ne t’es même pas présenté. Quel manque de savoir v…
Un coup dans le ventre me coupe le souffle.
- Tu as raison Amaro. Je suis Wu Chang. - Chang ? - Oui. Tu connais ma notoriété ? - Sur le milliard de Chinois vivants, vingt pour cent s’appellent Chang. Donc t’es aussi notable qu’une goutte d’eau dans le Pacifique amico.
Noir total.
(…)
La lumière filtre par un mince trait de mes paupières gonflées. Malgré cela, une lumière m’aveugle. Cela discute autour de moi, un seau d’eau jeté en pleine figure me fait tressaillir.
- Poursuivons. - …
Cette fois je ferme ma grande bocca, je n’ai plus l’énergie de répliquer. Et je suis à la limite de ce que je peux endurer.
- Serrati.
L’information met de longues secondes pour arriver à mon cerveau et que celui-ci bouge ses rouages pour l’analyser. Serrati, Gaetano Serrati, le numéro un de la Camorra basée à San Francisco. Mais que viennent foutre les Napolitano avec une triade chinoise ? OK avec la Cosa Nostra, on ne peut pas se blairer, mais jamais on ne s’allie avec une mafia étrangère pour régler ses comptes.
- Ils n’ont rien dans le pantaloni pour te laisser faire le sale boulot !
C’est à ce moment-là que je remarque la caméra qui me filme. Du direct ou du différé ? Pas de câbles, par d’ordinateur à proximité. Je serai mort quand la vidéo parviendra à Sonny. De toute façon, dans un si court délai, je serais mort avant qu’il me trouve.
- Serrati n’a pas apprécié que tu abattes son neveu. - C’était une juste vendetta, ce mec a abattu Frederico le fils de Don Stefano Corleone. Loi du talion, tu n’as pas à te coller au milieu de cette affaire.
Ma voix se brise en même temps que les os de ma jambe. Le pied-de-biche se relève, je rentre la tête entre les épaules, dérisoire protection. Quand l’humérus de mon bras gauche cède, c’est le loup qui hurle à la mort. Mes crocs sont sortis, mes oreilles se sont allongées. L’effroi et la surprise paralysent mon tortionnaire. Dans un effort douloureux, je me tends et happe son poignet entre mes dents. Je serre de toutes mes forces et de toute ma haine. Ils m’ont attaché sur la chaise de métal, mais n’ont pas utilisé leur matraque électrique. Je peux donc broyer cette main, le sang gicle dans ma gueule, les os craquent, je remue la tête pour déchirer les chairs, pour que ce soit douloureux. Je n’ai pas l’espoir de m’en sortir, mais je partirai en faisant le plus de dégât possible. Dire que j’avais peut-être trouvé un nouveau sens à ma vie, un but, celui d’avoir une famille à moi, un figlio.
Un coup de feu retentit. Je ferme les yeux anticipant la douleur. Mais rien de neuf dans ma souffrance, ou alors j’ai déjà si mal que je ne sens plus les nouvelles blessures ? Toutefois, ce tir ne reste pas orphelin. D’autres balles suivent. La cavalerie est arrivée. Dans mon dos, mon nez est en bouilli réduisant mon odorat à zéro. Le tireur ne parle pas, il tire.
- Les menottes…
Je croasse plus que je parle. On ne va pas me comprendre. Deux balles et mes poignets sont libres. Je me suis déjà relevé dans un état encore pire que ça, face à la bête. Je pousse sur ma jambe valide et me projette sur Wu Chang qui avait trouvé un abri derrière un poste à souder. Un bras, une jambe et une mâchoire valides suffisent à réduire un être humain en bouillie. Je n’ai pas visé la gorge comme le fait habituellement un loup. Non. Mon âme de loup et d’humain est d’accord sur un point : cet homme doit mourir en souffrant. Cet homme est habitué à regarder les autres souffrir, il va comprendre ce qu’il en est. Je me venge et venge par la même occasion toutes ses victimes. Mes griffes le lacèrent pendant que mes crocs lui arrachent sa chair, bouchées par bouchée. Je l’achève quand Tobias arrête de tirer, signifiant que c’est terminé. Dans mon élan, j’ai reconnu mio amico du coin de l’œil. Je m’effondre au sol rouge de mon sang, rouge du sang de mon ennemi.
Tobias hésite à s’approcher, je suis entièrement transformé et dans une fureur noir. Il pointe même son arme vers moi. Je gronde, puis me calme, douché de fatigue, d'émotions et de douleur. Il n’hésitera pas à tirer s’il se pense en danger. De toute façon, j’ai tout donné. Mon bras gauche semble avoir une articulation en plus, quant à ma jambe, ce n’est pas mieux. Le tissu déformé de mon pantaloni laisse deviner la fracture. Je suis au bord de l’évanouissement. Comment ? J’ai mille questions, mais je n’ai plus la force de parler. Je lui en dois une belle. D’un doigt las, je désigne la caméra qui a chuté au sol. Autant éviter de laisser des indices, car même si Tobias fait cramer l’endroit pour que les flammes détruisent toutes traces de mon ADN qui s’étale un peu partout en flaque rouge, les flics sont doués pour faire parler les bidules technologiques, même carbonisés.
Le retour à Beacon Hills s’annonce laborieux tant pour moi qui moi amico.
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Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Ven 17 Mai 2019 - 8:19
Tobias Rapier & Alessandro Amaro
C'era une volta a Beacon Hills
Il entre sans perdre de temps dans le bâtiment, sur ses gardes mais rapidement surpris par le manque de vie dans les environs. Il est certain d'être au bon endroit, ses tripes lui soufflent qu'il est tout proche de son ami. Ce type à la mine patibulaire et la voiture de l'italien garée non loin de là n'en sont que des preuves en plus. Il progresse, arme à la main avant de se tendre quand un premier cri se fait entendre. Une voix qu'il connait bien, celle de celui qu'il est venu ramener au bercail alors que les types qui bossent pour lui ne se sont même pas rendus compte de la disparition de leur patron. Un nouvel hurlement alors qu'il est déjà sur la trace du premier. Plus grand chose d'humain, juste un loup qui hurle à la mort. Tobias accélère le pas, son cœur s'emballe bien malgré lui alors que la peur de perdre son ami lui serre les tripes, fait se raffermir sa prise sur son arme. Il déboule, suit de nouveaux hurlements de terreur pour finalement tomber sur une scène édifiante, mais aussi plutôt prévisible au vu des données qu'il avait déjà en main.
Sa main se dresse. La balle fend les airs. Un homme s'écroule. Le crâne à présent orné d'une boutonnière.
Le regard du chasseur glisse sur son ami, de dos. Il ne peut qu'avoir une vague idée des dégâts, mais ne peut s'empêcher de sourire en voyant un homme s'enfuir la main déchiquetée, une expression de terreur collée au visage. Il semblerait que les nouveaux amis d'Alessandro viennent de découvrir que l'humain n'est pas l'animal le plus dangereux de la chaîne alimentaire. Loin de là. Pourtant l'esprit du professeur ne s'attarde pas sur ce détail, mais sur l'homme qui vient de dégainer en se rendant compte de son arrivée au beau milieu de ce moment qui avait pour but de rester intime. Deux tirs, un pour faire sauter l'arme et la main qui la tenait encore il y a quelques instants, le second met fin aux souffrances brèves mais intense de l'autre, la balle partant s'enfoncer dans sa poitrine.
Tobias se stoppe sur sa lancée, tend l'oreille quand l'italien marmonne quelques mots. Incompréhensibles malheureusement. C'est en voyant le loup remuer les mains que le britannique comprend sans mal sa demande. Les balles suivantes servent à faire sauter les attaches et libèrent un fauve qui malgré son état ne perd pas de temps à se ruer sur sa proie. Des hurlements entre douleur et horreur se font entendre, l'ancien tourmenteur du loup découvrant la signification directe et sans filtre du mot souffrance. Tobias détache son regard de ce macabre spectacle, vide son chargeur sur les chinois restants, couvrant Alessandro quand certains tentent de venir le décrocher de sa proie.
Puis le silence refait son apparition. Seule la respiration lourde d'Alessandro se fait entendre. Dans ce lieu l'expression bain de sang prend tout son sens. La seule chose épargnée par le liquide rouge qui a coulé à flot semble être le costume du professeur, aussi propre que s'il sortait de la housse du pressing. Il change de chargeur d'un geste mécanique, prêt à parer à toute éventualité quand son ami se tourne vers lui, des airs de bête sauvage au visage. L'italien gronde, la prise de l'anglais autour de son arme se fait plus ferme alors qu'il tient à présent le loup dans sa ligne de mire. Prêt à l'abattre si la situation devait l'exiger. Peur primaire qui l'a fait vivre pendant quinze ans reprenant le dessus sur l'amitié qu'il éprouve pour celui qui lui fait face.
Il ne cherche pas à dissimuler son soupir de soulagement lorsque son ami parvient à se calmer, s'approche, son regard fixant lui aussi cette caméra au sol quand le loup lui désigne d'un geste plus tremblant qu'autre chose. Objet à mettre sur la liste des choses à emmener avec eux avant de faire un grand ménage par le feu. Un hochement de tête lui suffit pour faire comprendre à Alessandro qu'il a bien comprit ce qu'il voulait lui dire, il s'agenouille près de lui, son regard couvant le corps meurtrit, prenant note de l'étendue visible des dégâts.
-Je vais devoir remettre ce qu'ils ont cassé dans une place plus conventionnelle.
Pour éviter d'avoir à rebriser des os par la suite. Les loups guérissent vite. Trop dans un cas comme celui-ci. Alessandro gronde quand l'anglais pose une première main sur son bras. Le temps n'est pas à la répulsion des contacts de ce genre, il faut qu'ils parviennent tout les deux à conserver leur sang froid.
-Ça va être douloureux. J'y vais à trois.
Sa seconde main trouve sa place.
-Trois.
Un grand craquement suivit d'un hurlement se fait entendre. Les yeux du loup se teintent de bleu alors qu'il se cambre sur le sol couvert de sang.
[...]
Les flammes qui dévorent le bâtiment éclairent la nuit, à l'arrière de la berline noire, un corps puant l'urine et la sueur enveloppé dans une couverture. L'inconscience a happé Alessandro dans ses bras alors que Tobias s'occupait de sa jambe. Depuis plus un son, juste quelques tremblements quand le chasseur a dû le porter jusqu'à la voiture. La caméra quant à elle loge provisoirement dans le coffre.
La clé tourne dans le contact, le moteur grondant doucement, brisant le silence quasiment religieux qui est devenu roi. Il faudra bien venir récupérer l'auto de l'italien, mais c'est pour l'instant impossible. Surtout que les clés se sont révélées introuvables. Il n'a jamais été prévu que le loup puisse ressortir vivant de ce lieu dans la tête de ses ravisseurs.
Cigarette à la bouche, Tobias jette un dernier coup d’œil au rétroviseur intérieur avant de filer, roulant aussi prudemment que possible. Ce n'est pas le bon soir pour se faire contrôler. S'il a une bonne étoile il serait doux que celle-ci se souvienne de son existence.
[...]
Phares éteins, il se gare au plus près du Pink. Son ami s'est réveillé, éclat de terreur dans les yeux, tandis qu'ils approchaient de Beacon Hills. À présent il le fixe, et quand il ouvre la bouche pour tenter de poser une question alors que l'anglais l'attrape pour le faire sortir de la mercedes, ce dernier se contente d'un regard noir pour lui faire comprendre que ce n'est pas le moment.
Grimper les marches pour rejoindre l'appartement de l'italien se révèle fastidieux, la porte ouverte quand à elle est une bonne surprise. Therence ne tarde pas à se mettre sur le chemin entre la chambre et l'entrée, faisant grogner l'anglais. Il dépose sa charge en vitesse sur le lit avant de se hâter vers la salle de bain.
-Il va falloir m'aider à le laver. Et au moins bander ce qui peut l'être.
Il attrape une paire de ciseaux, quelques serviettes éponge avant de revenir dans la chambre.
-Ah et lui trouver une cigarette aussi.
Il fait un clin d’œil au loup, se veut rassurant. Paire de ciseau en main il oeuvre à retirer les restes de pantalon qui ont commencé à se fondre dans la peau qui a tenté de guérir. Le loup frémit, Tobias pose sa main sur sa cheville, esquisse un semblant de sourire.
-Du calme, j'ai pas fait ça pour te tuer après. Tu es la seule raison valable que j'ai su donner à Jaz pour ne pas la suivre en Angleterre.
Près d'eux Therence panique, pose trop de questions. Il semble s'être fait berner par des messages qui lui ont laissé croire que son père allait bien.
️️clever love.
Alessandro Amaro
Brumes du Passé : Loup Oméga Meute & Clan : Aucun Âge du personnage : 31 ans
Meute & Clan : Amaro Organizzazione Âge du personnage : 32 ans
Brumes du futur : Loup Alpha Meute & Clan : Corleone Organizzazione Âge du personnage : 41 ans
Alias : Le Sicilien - La Rafale à voyelles Humeur : Dangereusement votre Messages : 1992 Réputation : 512 Localisation : Au Pink Print
Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Dim 26 Mai 2019 - 11:33
clickAlessandro & Tobias xxx« C'era una volta a Beacon Hills. » Le calme après la tempête, dans mes oreilles seulement. Mon corps hurle de souffrances. Les jaunes savent torturer, ils ont élevé cette pratique à un art. L’odeur de sang affole mes sens, mais je n’ai plus d’énergie pour réagir. Un bien pour Tobias, il n’aura aucun mal à me contrôler si le loup s’emballait à nouveau. Toutefois, l’animal a eu sa dose, j’ai le goût de celui dont j’ai déchiqueté la gorge à pleines dents. Ses artères ont giclé sa vie d’un rouge chaud et vibrant.
La calme après la tempête, et un Tobias Rapier impeccable au milieu de ces ex vies qui dégoulinent et s’étalent sur le sol. Il n’aurait qu’à essuyer ses semelles sur un paillasson pour entrer sans problèmes dans un restaurant chic. La classe anglaise. Ma pensée ne franchit pas mes lèvres, trop de douleur, trop de fatigue. Le regard de mio amico est professionnel, il évalue les dégâts, anticipe la suite. Un autre pourrait y lire de la froideur, moi, cela me réchauffe. La terreur née de la douleur s’évapore un peu. Il va me falloir du temps pour guérir, mais cela va aller de mieux en mieux. La torture a cessé.
-Je vais devoir remettre ce qu'ils ont cassé dans une place plus conventionnelle.
Ou pas… Je ferme les paupières et reprends mon souffle. J’abhorre l’idée, mais Tobias a raison. Je tressaille et grogne quand sa main se pose sur mon épaule. Son cœur rate un battement, mon état le répugne, lui qui hait les contacts.
-Ça va être douloureux. J'y vais à trois.
OK, il va bouger à deux…
-Trois.
La douleur fuse comme une balle. Tout mon corps se tend, le cri que je lâche est rauque et exprime ma souffrance. Les soins de première urgence sont un nouveau supplice. C’est la terreur qui illumine mon regard quand Tobias s’approche de ma jambe. Mais je reste tétanisé par la précédente action et le cortège de celles d’avant. Mio amico agit, il ne s’éternise pas en palabres, je serre les dents et les poings quand il se saisit de ma cheville. Cette fois-ci la douleur m’emporte dans le néant.
(…)
Je fais un cauchemar sombre où tout n’est que douleur et tourments. C’est la lumière stroboscopique des éclairages de la ville qui me réveille, alors que Tobias roule sur une artère vide de circulation. Mes pupilles se rétrécissent trahissant ma terreur. Le passage à tabac méthodique a fait son œuvre. Mon cerveau appréhende la prochaine souffrance. Je reconnais l’enseigne éteinte du Pink, puis le reste des bâtiments alors que Tobias fait le tour pour entrer par-derrière.
Comment m’a-t-il retrouvé ? Pourquoi la Squadra n’était pas avec lui ? Me rapprocher de mon terrier remet mon cerveau en route. Mais Tobias se contente d’un regard sombre quand j’ouvre à peine la bouche pour le questionner. Je ne suis pas en mesure de lutter ni de m’imposer. M’extirper de sa Mercédès est un exploit. Je tâte le sol, j’appréhende l’appui sur ma jambe cassée. Je n’ai pas conscience du temps qui s’est écoulé pendant mon évanouissement, mais la consolidation de l’os a commencé : je tiens debout. Mais c’est tout. Commence alors une avancée laborieuse.
Notre arrivée est accueillie par la voix de Therencio. Trop concentré à me mouvoir avec le moins de douleur possible, je n’entends pas ce qu’il dit. Mio figlio n’est que cris et protestation, la voix rude de Tobias claque ce qui me semble être des ordres. Quant à moi j’accueille mon lit avec une rare jouissance.
(…)
Cela bouge autour de moi, je n’écoute que d’une oreille. C’est à peine si je sens la branche des ciseaux qui découpe mes vêtements. Je soupire, je n’aime pas abîmer mes affaires, même si quand je vais au Fight club, j’évite de porter mes costumes les plus précieux.
-Ah et lui trouver une cigarette aussi.
Une sigaretta ! Après le son de la voix de Therencio, voici une deuxième bouffée de plaisir dans mon univers de souffrance. C’est Therencio qui me la coince entre les lèvres. Mon bras gauche est cassé et le droit est en grève momentanée. Le bambino nous soumet à une avalanche de questions, jusqu’à ce que Tobias le fasse taire en lui collant un gant dans les mains. Je ferme les yeux alors que je sens un peu de propre sur ma peau. Tobias tire sur un morceau de mon pantaloni, je grogne. Le tissu s’est mêlé à ma chair qui cicatrise de façon anarchique. Trop à faire. -Du calme, j'ai pas fait ça pour te tuer après. Tu es la seule raison valable que j'ai su donner à Jaz pour ne pas la suivre en Angleterre. - Tu m’en vois ravi.
Je croasse en libérant mes lèvres de la sigaretta. Dire qu’il y a peu, sur ce matelas… Je croise le regard de Therencio. La peur et la colère se mélangent dans son regard.
- Va bene. Je ne suis pas mort.
Je suis navré du spectacle désolant que je lui offre. Therencio me porte en si haut en estime et il me voit dans un pitoyable état, sentant l’urine, le sang et la sueur. Je crois lire un instant de doute dans ses prunelles. Je lui ai promis tant de choses et me voilà presque plus mort que vivant.
- J’ai vu pire. On a vu pire.
Therencio a déjà vu mes entrailles, on pourrait dire que cela devient une routine. N’empêche que j’ai droit à un sermon sur mes fréquentations alors qu’il nettoie avec la délicatesse d’une Madre mes parties intimes et le reste. Je devine le soulagement de Tobias de ne pas avoir à m’effleurer à ces endroits-là.
(…)
Trois fois que Therencio change l’eau de sa bassine. Ma peau nue frissonne. L’essentiel des souillures a été retiré. Je crois que mon garde malade prend plaisir à s’occuper de moi. Tobias s’est adossé à la fenêtre, une sigaretta au bec.
- Comment tu m’as retrouvé ? Et que foutent Ryan et les autres ?
Therencio parle de me plâtrer le bras, de m’attacher au lit et d’autres trucs fatigants. J’apprends que Tobias est le seul à s’être alarmé de ma disparition. Je revois mes geôliers déverrouiller mon téléphone et envoyer un message à Therencio. Ont-ils fait la même chose avec Ryan pour qu’il ne bouge pas ? Je l’espère pour lui. Je dois mettre au clair cette affaire.
Sujet: Re: C'era una volta a Beacon Hills || feat Tobias Sam 1 Juin 2019 - 15:22
C'era una volta a Beacon Hills
-Qu'est-ce que je vous sert?
-Ça alors Garnet! Qu'est-ce qu'il s'est passé? T'as basculé par dessus le comptoir, ils t'ont gardés? se marre un "camarade" de la FAC en mimant le coup dans le pif de trop. Les avantages de côtoyer une population hétéroclite de fêtards et d'avoir fréquenté les bancs de l’université le temps de quelques cours de crim'.
-Ah. Ah. Ah. Je regarde à droite, à gauche, être certain que le personnel trainent ses oreilles ailleurs, puis me penche entre la tablée leur confier mon secret. C'est mon magnétisme qui a convaincu Amaro. Il a tout de suite flairé le potentiel. Parait que je "fidélise" la clientèle.
-Jusqu'à ce qu'un client porte plainte pour harcèlement... pour moi ce sera un de ces cocktails arc-en-ciel avec au moins cinq couleurs.
-La même pour moi!
-Sept couleurs et avec une tranche de papaye, tu sera gentil.
-Vous êtes au courant que ce n'est pas moi qui prépare vos boissons?
-Alors je voudrais la choppe la plus volumineuse de la carte.
-Pareil pour moi!
-Un double avec un supplément de glaçons et accompagné d'un sombrero de nachos.
-...
Je m'en retourne délivrer une commande un tant soit peu plus réaliste à Jerry et qui ne m'obligera pas à exécuter un numéro de cirque en baladant mon plateau. Je me hérisse quand ça chahute à mon intention à la table des étudiants. Ils ne viennent quand même pas de m’apeller "Garçon"?!
Je brandis un doigt d'honneur, récolte un grognement d'Aless, me console en essayant de capter le jolie sourire de Kada'an qui m'ignore superbement. Les commandes affluent, je rempli mon plateau vide au comptoir. Un mouvement sec de bras attire mon attention sur son propriétaire, jusque là fondu dans le décor
Rapier.
Je me fait discret durant ses cours et garde mes distances en dehors. L'empreinte de la boule de flashball sur mon bide et son sourire cruel m'ont marqués ce qu'il fallait pour y réfléchir à deux fois avant de recroiser sa route. Depuis, je rembourse comme convenu les dégâts sur sa voiture en aidant au bar après le lycée, et je suis le fil des évènements, à l'affut entre deux commandes. Tobias vient au Pink, et Aless lui rend la politesse sans qu'aucun ne tienne rigueur à l'autre pour les mots malheureux qui ont été échangés le jour de la bêtise. "Ne me reproche pas de tout faire pour garder el figlio mio en vie! Moi, je n’échouerai pas!". Je devine le drame sans le connaitre, sans trop m'y attarder surtout. J'ai des progrès à faire en profilage, et le chasseur n'invite pas vraiment à la conversation. Mais je m'étais sentis responsable de causer une querelle entre eux - plus que d'avoir estropié sa berline. Heureusement, jusqu'à preuve du contraire, Tobias ne m'en tient plus rancune. Je le soupçonne d'avoir soufflé notre prochain sujet à étudier à Aless, le répertoire d'un chanteur français. De quoi laisser comprendre qu'il n'est pas aussi abominable qu'il en donne l'air quand on évite de le chercher? Ça n'ôte pas qu'il fait flipper... J'attrape mon plateau et stoppe net à l'apparition de billets verts en plein dans mon champs de vision.
-Planque ceux la avant qu'ils ne servent à rembourser ton père. Et dit lui que je suis rentré je te prie.
Je considère le prof, les morceaux de papiers, le prof, puis les ranges sans me faire prier à l’abri dans la poche arrière de mon jean en lui offrant une mine entendue.
-C'est comme si c'était fait.
Je m’éclipse aller prévenir Aless après avoir déposé mes commandes au passage.
-Rapier te fait dire qu’il rentre.
-Monsieur Rapier!
-On n'est pas au bahut, "Boss"!
Je râle, il fronce des sourcils. Un affrontement typique entre nous qui renouvelle sa comédie à l'italienne habituelle.
* * *
Vestiaire de la Beacon Hills High School. Je troque mon t-shirt pour mon maillot de basket quand mon téléphone vibre parmi le tas de fringue.
Je serais absent pour quelques jours et injoignable. Je te contacte dès que j’en ai l’occasion.
Je hausse un sourcil, mitigé. Pas de doudou pour les nuits à venir?... Mais pas de padre sur le dos pour les prochains jours! Une claque dans le dos et les boutades puériles des équipiers au sujet d'une petite nouvelle me ramène au présent. Je dégage le visage d'un des curieux de par dessus mon écran, fini de me préparer, et trotte jusqu'au terrain.
* * *
Fin des cours. Je flâne en compagnie d'une camarade, adossée dans un couloir, l'index baladeur sur la rondeur de sa hanche quand Rapier déboule dans ma direction. Sa présence fait fuir ma blondinette. Bruny et ses copines jacassaient au sujet d'une liste qui circule dans la salle des profs depuis quelques jours. Je n'aime pas ça... De quoi on m'accuse maintenant?!
Rien. Joyeux cherche simplement Aless et pense que je saurais le renseigner.
-Il a loué un chalet et pris des vacances à la neige avec une bande de potes.
Je crois qu'il a fallu une demi-seconde au chasseur pour comprendre que c'est un bobard. Je crois... Je n'aime pas cette face inversement aussi stoïque qu'il boue à l'intérieur qu'il me fait. Ok, ok! Qu'est-ce que j'en sais d'où il est! On partage un lit, notre salive, et bientôt un appart', c'est pas pour ça que Al me dit tout.
-Il m'a dit qu'il s'absentait pour quelques jours, il m'a pas dit où ni donné de raison. Pourquoi, qu'est-ce qu'il ce passe?
A mon tour de faire ma mine de suspicieux. Le prof me sort une vague d'explications confuses digne du pilier de comptoir dépendant de son barman qu'il est. Mouais... Là dessus il disparait comme il est apparu. En me laissant quelques doutes. J'attrape mon tél, hésite. Commence à pianotter... Stop! Toute bonne relation se base sur la confiance et il ne faudrait pas que je déborde sur la vie privé de mon gangster. Les mecs sur-possessifs c'est surfait et ça ne m'a pas réussi jusque là... Je me fais violence et range mon téléphone. Patience. Il me contactera lui-même le moment venu.
N'empêche que ce soir je ferais un saut au HCC. J'essaierais de chopper Largo, l'air de rien. Il doit surement savoir où est parti Aless.
* * *
Autant j'apprécie le personnel du Pink, autant j'ai du mal avec l'escouade du hangard. Non seulement il ignore ou ne veut pas révéler où est Aless, mais je crois qu'on se paie de ma tête de petite frappe.
* * *
Le matin je m'occupe de l'ouverture du bar en l'absence d'Alessandro. Levé de la gille, mise en services des machines, et je passe le relais à Dan et à Sophie. Œuvrer au réveil du Pink Print comme le fait quotidiennement le padre me plais. J'embarque mon trousseau de clefs nouvellement garni en partant. Je me sens déjà comme chez-moi...
* * *
Aujourd'hui, je me suis fait une nouvelle copine. Elle s'appelle Jo, et je crois qu'elle m'aime bien. Son père, moins.
* * *
Aujourd'hui, j'ai reçu du courrier. Une enveloppe A4 marron de trois tonnes. J'ai ouvert. J'ai trébuché de mon petit nuage. Je ne vois toujours pas la fin de ma chute.
* * *
Je déboule dans le quartier huppé de Beacon Hills le moteur rugissant. J'arrive à entrer dans ce p*tain d'immeuble. A force de tambouriner, la porte s'ouvre. Seulement ce n'est pas sur le Loulou que je croyais...
* * *
Je suis indigne d'Aless. Je maudit Chad Wilder. Je suis dans la m*rde.
Je rumine ma vie de chien, affalé dans le lit d'Alessandro - fils indigne, mais ça ne m'empêche pas de squatter l'appart' de l'italien. Ça fait des jours qu'il est parti, et au fond, je prie pour qu'il rallonge son séjour. Même si ses bras chauds me manquent et que je veux en profiter temps que je le pourrais encore. Avant qu'il ne m'enferme dans la cave du HCC pour les dix années à venir, ou qu'il ne me réserve une séance de plongée privée au lac, ou pire encore! qu'il me renie. Wilder menace de révéler les activités illicites d'Aless aux flics s'il ne se fait pas rembourser les dommages que j'ai causé sur son chantier, avec les intérêts en primes. Je ne sais pas comment lui annoncer. Je crois qu'en fait, la solution la plus logique qui s'impose, c'est de ne pas lui en parler. Ce n'est pas de la lâcheté! c'est de l'instinct de survit. Et un orgueil irrattrapable. Parce que je trouverais le moyen de faire changer d'avis ou payer ce sadique de bourge de Wilder! et Alessandro n'y verra que du feu...
Je sursaute quand la porte s'ouvre subitement. Je bondis du lit, ramasse mon flingue et les bouteilles de bières qui trainent comme une preuve de ma déchéance, les cachent sous un t-shirt dans le fauteuil et me précipite à... l'entrée... Rapier traine un Amaro maculé de sang. Le mien se glace.
-Aless!
-Il va falloir m'aider à le laver. commande le chasseur en le faisant basculer sur le lit. Et au moins bander ce qui peut l'être. Ah et lui trouver une cigarette aussi.
-Qu'est-ce qu'il c'est passé?!
Tobias m'ignore. Il s'affaire entre la salle de bain et la chambre, et revient chargé en serviettes et avec des ciseaux. J'attrape le visage d'Aless par les mâchoires, du bout des doigts. Il semble à demi-conscient. Son visage est ouvert et tuméfié. Ses membres frémissent, sanglants et paralysés. Il empeste la sueur et l'urine.
J'ai le cœur pris dans un étaux, serre des dents pour retenir ma colère.
-Comment il s'est retrouvé dans cet état?...
Tobias découpe ses vêtements. Le loup se rebelle.
-Du calme, j'ai pas fait ça pour te tuer après. Tu es la seule raison valable que j'ai su donner à Jaz pour ne pas la suivre en Angleterre.
- Tu m’en vois ravi.
-Où est-ce qu'il était passé? Qui lui a fait ça?! Vous saviez que quelque chose clochait. C'est vous qui l'avez embarqué dans des histoires?!
J'accuse, les poings tremblants. Wilder avait embarqué mon ex dans des plans foireux avant de relâcher sa vigilance. Ça lui avait couté quelques tripes et un départ définitif de cette ville et de ma vie. Je ne laisserais personne me refaire le coup avec Aless. Mais non, Tobias n'est pas l'instigateur de ces ennuies. Alessandro est assez grand pour foncer dans les problèmes tout seul...
Je lui en veux à ce moment là. Qu'importe ses objectifs, son état le prouve : c'était inconsidéré. Mais le moment est mal choisie pour des remontrances.
Rapier justifie comme il ordonne, bref et grave, et ça fini par me faire obéir. J'extirpe une cigarette du paquet qui traine près du lit et la lui glisse entre les lèvres. Je vais remplir d'eau chaude la bassine qui sert habituellement à laver ses chemises de tâches de boisson et de sang et m'installe à son chevet commencer à le nettoyer. Sous le sang, des plaies encore à vif. Le loup remue et grogne au contact du torchon humide et des manipulations du prof. Je chuchote des mots rassurants, qu'il est à la maison, en sécurité.
Ce n'est pas la première fois que je le vois en si mauvaise posture. Ses jours ne sont pas en danger contrairement à sa bravade contre la Bête. Mais c'est Alessandro Amaro, un vainqueur. Il n'est pas censé se retrouver dans un état aussi... il baigne dans sa propre crasse, il y a des marques profondes autour de ses poignets. J'ai une boule dans la gorge. Qui qui ait fait ça, ça ne restera pas impuni. Je le couve, mélange d'inquiétude et de colère sourde tandis que le chasseur s'attèle sur ses blessures par ordre de prioritée.
-Dans quoi est-ce que tu t'es fourré...
-Va bene. Je ne suis pas mort.
-Je te connais plus vivant que ça.
-J’ai vu pire. On a vu pire.
Silence. Amer, pesant. Tandis que je l'essuie les mots se bousculent derrière mes dents et je les retiens, par respect. Mais ça fuis, un sifflement acéré.
-J'en suis pas si sûr.
Je me lève brusquement aller changer l'eau.
J'aurais peut-être du me taire. Dans son état, c'est remuer le couteau dans la plaie. Mais c'est peut-être justement ce dont cet imbécile a besoin!... Ma colère se dispute à l'abattement dans la salle d'eau. Cette pique, moi j'en avais besoin. Il n'y a rien de justifiable ou d'acceptable dans cette situation! Au moins contre la Bête, il a faillis partir en héro. Ce soir, quoi qu'il ait eu à affronté, il baigne dans sa propre pisse.
* * *
Je ne me suis pas excusé quand je suis revenu. Mais j'ai continué de le nettoyer avec attention. Silencieux. J'ai l'impression d'être laissé sur la touche, surtout. Jusqu'à ce qu'une parole, un détail, brise la glace et suscite mon indulgence. J'ignore ce qu'il a vécu ni pourquoi. J'y vais de mes petites réflexions au grès de mes pensées, pêle-mêle de constats, de reproches, et de mots réconfortants. Il lui faut un plâtre. Et une paire de menottes - je me réveillerais un matin, et ce crétin sera parti en virée sans ça. Il a meilleure allure décrassé... Je lui en veux vraiment. Mais je l'aime, si fort... La vue de son torse propre mais noir d'ecchymoses me donne envie de chialer. Je retire le linge, effleuré par l'envie d'y déposer des baisers. C'est un loup majestueux qu'on a traité en chien de caniveau. Il se voulait rassurant plus que vantard tout à l'heure. Mais il n'a pas à faire le fier comme si revenir en morceau fessait parti de son quotidien. Ça m'a fait prendre conscience que c'est peut-être bien ça, finalement, la vie cachée du grand Alessandro Amaro. Que ce "On a connu pire" n'est que le premier d'une longue série, jusqu'au jour où... Et ça me révolte et ça fous la trouille, et ça me fait l'aimer d'avantage et ça me fait le détester encore plus dans le même temps.
-Comment tu m’as retrouvé? Et que foutent Ryan et les autres?
Je lève les yeux sur Tobias. Le chasseur fume à la fenêtre. Imperturbable. Lorsqu'Alessandro sera endormi, s'il n'est toujours pas parti, il va falloir que je lui touche un mot.
-C’était la Camorra dernière tout ça.
Dans ma tête l'imagerie populaire de la mafia se heurte à la vision du padre alité. Alessandro, d'ordinaire si grand, me paraît bien petit. Je cherche une réaction chez Rapier a qui il manque quelques phalanges, dont la voiture déborde d'armes, et qui vient de sauver Aless. Conversation d'adultes. Je reste cloué à ma place, décidé à en faire parti.
* * *
Je serre doucement la porte de la chambre dans mon dos. Aless s'est endormi. D'un regard je signale au prof de ne pas prendre la porte tout de suite. Je m'allume une cigarette et tire avidement sur le bâtonné avant d'aller ouvrir la fenêtre du salon. Je n'ai fait que le laver et aider à panser ses plaies, pourtant je me sens vide. Je m'accoude au rebord et crache à l'extérieur. L'air frais me fait du bien.
-Ceux qui lui ont fait ça. Ils sont toujours en vie?
La réponse claque, catégorique.
-Tans mieux.
Ça n'empêche que ça n'était que des exécutants. Aless n'est pas plus en sécurité. Trop humain pour ce qu'il pourrait être... si Tobias n'était pas intervenu...
-Ne refaite plus jamais ça.
Je lève le nez de l'horizon et soutiens hargneusement le regard du professeur.
-Venir me voir, m'interroger, en sachant que quelque chose se trame et en me le cachant. Je suis apte à comprendre, et j'en ai le droit! Il est votre ami, mais il est aussi ma famille, si je le perd...
J'ai plus personne. Et je ne suis pas prêt à embrasser ma solitude à nouveau. J'en serais pas capable. Sourcils froncés, la mâchoire qui pulse, j’attends une réponse favorable du prof. Qu'on ne m'accuse pas de caprice, surtout pas après ce qu'il vient d'arriver...
-Veillez sur Aless. Vous l'avez tiré d'affaire aujourd'hui. Mais s'il a des problèmes à nouveau, je dois être au courant. Et je veux en être. Je sais tirer, je serais pas un poids. Je le promets.
Fin des réclamations.
* * *
Non. Et il s'est barré. Foutu Rapier!
Je me couche au côté d'Aless, au plus proche mais sans l'entraver. Ses membres reposent sur des oreillers pour rendre son repos moins pénible. Je sais que le chasseur veillera sur lui, je veux croire qu'il ne me laissera plus éhontément dans le flou, mais pour le reste, est-ce qu'on me traite vraiment comme un gosse incapable?!... L'enveloppe énumérant les dégâts de mon casse et la sommes allouée me pèse de plus en plus. Ça n'est vraiment pas le moment...
Je me rapproche de mon loup alité. Si je pouvais lui dégotter un alpha. Si je pouvais me débarrasser de Wilder... Si je pouvais faire d'une pierre deux coups?
HRP:
A force de m’appeler je répond présent~ S'il y a besoin de modifier quoi que ce soit, n'hésitez pas à remodeler à votre goût ou à me le dire et je change.