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 I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias

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Alessandro Amaro

Alessandro Amaro


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MessageSujet: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptySam 9 Mar 2019 - 18:41

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« I sacri vincoli dell'amicizia. »
Aparté Point Chrono:

La carte de la côte ouest est étalée sur le bureau de Largo. À mes côtés, Ryan mon bras droit et chef de la Squadra, Milan qui supervise le Stidia et Largo, le gérant du club qui nous sert également de base. De l’autre côté des vitres qui donnent sur le ring du Fight Club des clameurs retentissent. Il doit y avoir un KO pour qu’ils s’excitent autant, mais je m’en moque. Un convoi d’alcool s’est à nouveau fait braquer. Impossible de protéger un camion efficacement sans attirer l’attention de la volaille. Le chauffeur et le mec censé le protéger se sont fait tabasser et le camion soulagé de son contenu. Cet incident est ordinaire et passe normalement dans les pertes, seulement leur fréquence est en nette hausse. Nous devons reprendre la main. Mais, nous ne connaissions pas ceux qui nous attaquent. Un nouveau gang, c’est certain, mais qui ? Une bande d’asiat s’est installée dans la ville voisine à trente bornes de Beacon Hills. Les chinois sont des voleurs, mais cela serait leur faire un procès d’intention. J’ai écarté les blacks de la cité, pas loin de la maison de Shepherd. Les attaques sont soigneusement orchestrées, bien loin des opérations violentes du gang des chiens enragés ou des evil machin truc. S’ils sont inventifs pour se donner un nom, leurs méthodes restent basiques : frapper en surnombre, voler. Or, nos camions se font braquer par quatre types maximum.

- Ce sont des pros patron. Des bons.
- Effectivement Ryan. Trop bons pour viser nos camions. On est loin des volumes de la Camora à S.F. ou ceux de la famiglia à LA. OK, ils se font du fric, mais quelque chose me chiffonne.

Je soupire, car je ne mets pas le doigt sur ce qui cloche. Largo me sert un verre, mais reste muet. C’est lui qui doit jongler avec les commandes d’alcool quand la contrebande nous fait défaut. Le souci est que les parieurs boivent comme des trous et que le club étant illégal, Largo ne peut pas commander régulièrement de grande quantité d’alcool sans attirer l’attention. Je le dépanne un peu avec le Pink, mais c’est marginal. Mon bar doit rester clean.

- Il faut sécuriser et arrêter cette hémorragie.
- Comment ?
- Bonne question Milan !


Je bois mon verre cul sec et le pose sur la carte. Nos fournisseurs sont de la région de Chicago, le trajet est long pour venir jusqu’à Beacon Hill. La pression policière est bien là. Nous n’avions pas besoin d’un pique assiette.

- Milan ! Avec la Stidia organise des vols d’entrepôts dans le sud, par-là. Mets sur pied ces attaques et rends-moi compte pour que je valide.

Je montre une zone sur la carte.

- On change nos méthodes d’appro pour un temps. Vise d’abord deux vols de petites envergures pour voir la réaction de la volaille, puis cible quelque chose de conséquent pour qu’on ait du stock.
- Il va falloir songer où planquer  ce stock. On ne peut pas garder tout ici.


Largo a raison. Déjà que la caisse des paris attise suffisamment les convoitises.

- Ryan, trouve-nous quelque chose. Et nous allons piéger plusieurs transports en provenance de Chicago. Exit les camions, on passe en voitures. Ainsi on sacrifie moins de marchandises. Vois avec ton frère comment coller un mouchard dans l’une des caisses et le système pour le tracer.

(…)

Deux jours plus tard.

J’ai chaud, un corps est collé dans mon dos, son souffle me chatouille la nuque. Therencio tire profit que je l’oblige à travailler au bar pour rester le soir. « Mort de fatigue » soit disant. Ce n’est pas entièrement faux, mais il s’est engouffré dans la brèche. Je n’ai pas le cœur à le virer, d’autant que je compte lui proposer d’habiter définitivement ici quand mes projets de travaux de l’étage du Pink seront faits. Ce n’est donc pas pour tout de suite.

- Tu prends tout le lit Therencio.

Pour toute réponse, il frotte son nez contre ma nuque et se sert un peu plus contre moi.

- Je ne suis pas ton doudou !

Je repousse la couette, ce qui provoque un couinement dans le lit et me lève. Quand Therencio dort ici, je me lève plus tôt à cause de ses cours, du percolateur à faire chauffer pour lui servir un café digne de ce nom, sortir les viennoiseries et tout ça avant que Dan ou Sophie arrivent. Toutefois, j’aime bien nos petits déjeuners en duo. Assis en face l’un de l’autre il me dit le programme de sa journée. Après l’incident avec Tobias, il nous a fallu trouver un consensus sur ma surveillance et sa liberté d’action.

(…)

Therencio a filé en direction du lycée après un baiser léger sur mes lèvres. Aux US, ce geste est usuel entre parents et enfants. Simplement, Therencio n’a plus 10 ans… Dan me salue et va installer les tables en terrasse. La météo semble partir sur du sec et le soleil pas trop caché par les nuages. Sophie me claque une bise sonore sur la joue et prépare les premières tasses pour les matinaux qui ne vont pas tarder à arriver.

(…)

J’aperçois la grande silhouette de Tobias sur le trottoir devant le Pink. Il termine sa sigaretta avant d’entrer. Il a fini ses cours de l’après-midi. Je pose les verres sales que je viens de débarrasser d’une table et file à mon bureau. Nous ne nous sommes pas revus depuis l’incident. Non qu’il ait changé ses habitudes à venir au Pink, c’est simplement moi qui a été très occupé et peu présent au bar. Je ressors du bureau avec une enveloppe qui contient un chèque au montant des réparations de sa voiture.

- Ciao’ Tobias.

J’ai posé l’enveloppe entre la caisse et les piles de serviettes. Je la lui donnerai plus tard. Avant, j’aimerais mettre les choses au point avec lui. Therencio a merdé, j’ai conscience que mio amico a été indulgent même si extérieurement une personne ordinaire l’aurait considéré comme un criminel. La violence est mon quotidien, et risque de devenir celui de mon figlio. Je vois dans cet incident, une leçon de vie pour Therencio. Seulement, certains propos de Tobias ont dépassé ce que je peux tolérer : Il s’est permis de critiquer ma façon d’agir avec el figlio mio. Un recadrage s’impose. Chaque famiglia est différente. Dans la mienne on apprend à tirer dès qu’on sait tenir une arme. Therencio est encore entre deux mondes, il a besoin de protections et d’être guidé.

- Alcool ou soft drink ?

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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptyLun 11 Mar 2019 - 17:31

Tobias Rapier & Alessandro Amaro


I sacri vincoli dell'amicizia



Sa main s'écrase sur le réveil lorsque ce dernier se met à hurler de sa sonnerie stridente, lui faisant quitter les bras de Morphée d'une façon trop agressive. Trop car cumulée à cet étau qui lui enserre la crâne. Il a forcé hier, trop par rapport à ses récentes habitudes d'homme presque clean. Il ouvre les yeux, cherchant à tâtons l'interrupteur avant de regretter d'avoir réussi à le retrouver quand la lumière vive vient empirer son état. Sa langue passe sur ses lèvres tandis que les souvenirs de la soirée de la veille lui reviennent en tête.

Wesley. Ses questions qui viennent gâcher leur instant de tendresse, la dispute qui a suivi et son départ de la librairie. Une menace de mort mal dissimulée pour seul salut au moment de son départ. Lewis qui vient le rejoindre, pour finalement le ramener à l'appart alors qu'il était allé se cacher dans son taudis personnel.

Il se redresse dans un grognement rauque, ses yeux pas encore adaptés à cette lumière dans laquelle baigne sa chambre. Pourtant il ne peut pas décemment rester dans son lit, à pleurer sur son sort. L'inaction n'est pas une bonne chose, et chez lui elle a le don de faire renaître des pensées qu'aucun homme censé ne devrait avoir. Debout, ses draps défaits laissés derrière lui, il attrape le premier costume qui lui tombe sous la main, terminant de se dévêtir de sa tenue de la veille, laissant ses vêtements traîner derrière lui alors qu'il quitte sa chambre. Une douleur de plus le rappelle à l'ordre, le bas de son dos s'ajoutant à la longue liste des endroits qui le font souffrir.

[...]

Il a réussi à traîner sa carcasse jusqu'au lycée, et fixe d'un œil torve l'intérieur de son casier. Cherchant ce qu'il doit y prendre, pour finalement se souvenir que dans son empressement à quitter l'appartement ce matin, il y a également oublié une partie de ses affaires. L'esprit engourdit par le cumul de la douleur de son âme, le whisky englouti en guise de petit déjeuner et les anti-douleur, il fait de son mieux pour ne pas cogner sur l'agaçant personnage qui lui parle depuis qu'il est entré en salle des professeurs.

Bobby Finstock semble en avoir après le monde entier et le fait savoir à ceux qui veulent bien l'entendre. Tobias doit, à ses yeux, entrer dans cette catégorie puisque le professeur d'économie ne cesse de lui faire part de son mécontentement après l'administration du lycée, et le manque de moyen qu'elle offre à l'équipe de Lacrosse. Le professeur de littérature ne sait pas grand chose de ce sport, et comme il évite les représentations sportives en tout genre depuis sa plus tendre enfance il doit bien avouer qu'il est un peu perdu la plupart du temps quand son collègue vient lui parler de sa passion pour ce sport. Comme si voir des gosses jouer au foot armés de filets à papillons pouvait être intéressant.

Il referme son casier d'un geste sec, se tournant vers son collègue qui ne doit pas avoir compris que des cernes accompagnées d'une haleine parfum whisky était en général mauvais signe. Il soupire, se forçant à écouter le coach.

-Tobias, il faut que tu me comprennes. Ils veulent que les petits gagnent mais ne sont même pas capables de nous trouver des volontaires pour la logistique. Comment je gère ça moi ?

Tobias soupire. Trop de mots et de cris dès le matin. Il ouvre la bouche.

-En vous faisant un ami. Et en allant l'ennuyer avec vos histoires soporifiques.

Il quitte la pièce, ne portant plus aucune attention à son collègue qui ne semble pas juger comme étant bonne la réponse qu'il vient de lui donner. Normalement il devrait avoir gagné un peu de tranquillité. Pour les heures à venir, et peut-être même les jours qui vont suivre.

[...]

Le premier cours s'est bien déroulé. Des élèves de seconde facilement impressionnables, une réputation déjà faite ajoutée à une mine patibulaire ont suffit pour étouffer toutes idées de rébellion dans l’œuf. Malheureusement il a à présent des terminales et les choses ne se passent pas aussi bien. En effet, sous ses yeux, Anderson cherche des noises à un Lahey jamais contre une petite joute verbale improvisée.

L'ambiance passe de tendue à électrique, puis finalement la gamine le prend à parti, cherchant l'approbation de son professeur, semblant penser que leurs petits cours particuliers lui donnent une bonne raison pour croire que l'homme est de son côté.

La brosse tenue dans les mains de l'homme claque contre son bureau lorsque la voix nasillarde de l'enfant retenti à nouveau, se faisant insistante. L'arme contre son flanc le titille, et c'est d'une voix forte qu'il donne son verdict.

-Collés. Tous, sans exception. 2 heures samedi, vous gérerez la logistique pour le professeur Finstock. Je vous laisse le soin de remercier Lahey et Anderson à la fin de mon cours.

Il se retourne, se mettant face à son tableau, sa main se levant pour y inscrire les dates des évaluations à venir. Sa bouche se tord en un rictus froid quand des pleurs se font entendre. Il termine d'un ton sec, ruinant toute idée de mutinerie avant qu'elle ne puisse être appliquée.

-Wilson ! Cessez de pleurer. Vos larmes sont aussi déplacées que cette absence de soutien gorge sous votre chemisier. Nous ne sommes pas là pour voir un Peep Show. Tenez vous convenablement.

[...]

Rien ne court aussi vite qu'une rumeur. C'est grâce à cela qu'il a gagné sa tranquillité pour la fin de la journée.

Cigarette à la main, ses pas le guidant par automatisme vers le Pink, sa raison l'ayant empêché de faire un détour par la librairie de Wesley, il termine de s'enfumer les poumons. Sans un regard pour l'intérieur des lieux, il passe son mégot entre ses doigts pour ensuite le jeter sur la chaussée avant de pénètrer dans un de ses rares refuges en ville. Le regard vide, il se contente d'un bref hochement de tête pour répondre au salut de l'italien avant de s'installer à sa place habituelle.

Il ne se sont pas revus depuis que les deux terreurs des bacs à sable ont massacré sa voiture. Trop occupés chacun de leur côté pour cela. Un infarctus et un petit ami se révélant être des occupations très prenantes, laissant peu de temps à la routine habituelle du chasseur. Mais bon cela devrait s'arranger puisque refaire une attaque n'est pas dans ses projets immédiats et que Wesley lui a bien fait comprendre qu'il ne voulait pas le revoir.

-Alcool. Quelque chose de fort.

Même le whisky habituel semble une option trop faible pour étouffer ses tourments aujourd'hui. Un café est lui inenvisageable. Son regard croise celui de son ami. Il semble contrarié lui aussi. Le Pink Print n'était peut être pas un bon choix pour venir trouver un peu de réconfort. Il va devoir se contenter de ce qu'on voudra bien lui servir pour étouffer cette douleur sourde dans laquelle tout son être baigne depuis la veille.

Alessandro et lui ne se sont pas parlé depuis qu'il est venu régler les soucis causés par son marmot. Therence les ayant tous mit dans une situation de plus délicates avec ses déductions erronées. Des mots durs ont été échangés et l'italien ne semble pas avoir bien prit le fait que Tobias se permette de donner son avis sur ses pratiques avec le gamin. À ça s'ajoute cette réflexion du loup sur le fait que l'anglais n'ait pas réussi à protéger son propre enfant, qui reste coincée dans la gorge du chasseur.

Le regard du mafieux se fait inquiet puis inquisiteur face à l'état de son ami, qui doit laisser penser que quelque chose s'est mal passé. Un état trop proche de celui dans lequel il était la première fois qu'il est entré dans ce bar. Finalement la question éclate dans l'air. Tobias soupire avant de fixer le zinc d'un air défait.

-J'ai merdé avec Wesley. Selon lui les secrets et les histoires romantiques ne font pas bon ménage.

Il attrape le verre qui vient d'être posé face à lui, trinquant d'un geste monotone avec son ami avant de donner le verdict de cette soirée désastreuse.

-Donc on a opté pour la fin de la partie romantique.

Ses yeux rougis par la fatigue, les abus et les larmes qu'il s'interdit de verser croisent ceux du loup, le mettant au défi de lui faire la leçon.
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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptyMar 19 Mar 2019 - 18:25

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- Alcool. Quelque chose de fort.

Le ton de mio amico a la couleur de l’hiver, rude, froid, grinçant. Son regard ressemble à une banquise en déroute. Je note son teint plus terreux que d’ordinaire, ses yeux injectés de sang. Il s’est murgé. Au mieux des cas. Ses pores exhalent cette sueur acre typique de l’âme en détresse. Que s’est-il passé ? Je n’ai pas d’échos du côté de Therencio qui a pour le moment la bonne idée de faire profil bas – tout en s’arrangeant de ne pas perdre la face devant les autres –. J’ai même entendu le bambino se vanter de travailler au bar quand il s’est retrouvé à servir une bande d’étudiants qu’il connaît. Therencio sait tirer profit de la situation, j’en suis plutôt fier. Ne jamais paraître faible, c’est gage de survie.

Tobias affiche la tête du type à la dérive qu’il était la première fois qu’il est rentré ici. Sur quel radeau vogue-t-il ? Un souci avec Jaz ? Je ne vois que sa sœur qui peut le conduire au désespoir. Je lui tourne le dos, cherche la bouteille des poivrots. Ce n’est pas le tire-boyaux servi au Fight Club, mais un alcool bas de gamme qui n’a d’intérêt que son taux d’alcool. L’épicurien que je suis, refuse de servir une bonne bouteille à quelqu’un qui se moque du goût. Tobias sait apprécier les bons malts, c’est avec cette accroche que j’avais réussi à lui faire baisser sa consommation au Pink au profit d’une dégustions, de boire autrement. Le commerçant que je suis n’y perd rien à cette baisse car les alcools que je lui propose sont plus chers. La qualité aux dépens de la quantité. Je pose devant Tobias son verre sur un carré de serviette en papier bordeaux. Je l’épargne de l’olive piquée dans un cure-dent.

- J'ai merdé avec Wesley. Selon lui les secrets et les histoires romantiques ne font pas bon ménage.

Je claque la langue en me servant deux doigts de Grappa. Wesley… Le doux jeune homme avait peut-être cela en défaut : la douceur naïve. Cette rencontre était un point positif pour Tobias, une façon de l’attirer vers la lumière. Mais à tirer chacun sur son bout de corde, il se peut que l’un lâche, la lumière refusant de s’obscurcir. Tobias me confirme le désastre.

- Donc on a opté pour la fin de la partie romantique.
- Je vois.


Je lève mon verre.

- Aux conneries du passé.

Je choque mon verre contre le sien et bois la moitié de mon breuvage. L’alcool explose dans ma bouche et réchauffe mon palais. C’était une folie utopique, l’amour pour des gars comme nous. Je soupire. Tobias me fixe, farouche, il s’attend à une désobligeance de ma part, mais elle ne viendra pas, pas sur ce point. Mon lit est vide, réchauffé par un adolescent qui se cherche un padre, un modèle et un amant incestueux. Je suis très mal placé pour émettre un commentaire sur les relations amoureuses. Je m’abstiens d’un « c’était prévisible ».

Je lance un regard circulaire dans le bar, c’est calme. De la tête, j’invite Tobias à me suivre, non sans attraper la bouteille de Grappa. Je nous conduis dans mon bureau sous l’œil de l’Etna qui occupe tout un pan de mur. L’image est un peu noircie par endroit, témoignage de l’incendie criminel d’il y a un an. On se laisse tomber, chacun sur le fauteuil qui lui revient, sans chichis. Je fais tourner le précieux liquide dans mon verre, il se réchauffe et s’aère. L’histoire de Tobias m’en rappelle une autre. Il a fait le bon choix.

- Elle se prénommait Lyly.

Ma voix troue le silence, je sens le regard de Tobias sur moi, mais m’obstine à regarder mon verre.

- Des cheveux champ de blés et le regard azur, jolie comme les fleurs quelle vendait, le cœur sur la main. Elle économisait pour pouvoir se mettre à son compte, avec un point d’honneur de ne rien devoir à personne.

Je vide mon verre le remplis à nouveau et laisse traîner la bouteille du côté de Tobias.

- Mon frère a cru bon de l’avertir de mes « activités ». J’allais le faire, parce je n’imaginais pas ma vie sans elle, mais je reportais sans cesse. Elle trop pure, moi de plus en plus sombre.

Nouvelle gorgée d’alcool, je sors une sigaretta de mon paquet que je lance à Tobias et claque mon briquet d’inox. Deux bouffées profondes et je reprends mon récit.

- Lyly m’a donné une semaine pour aller me livrer moi-même aux poulets. « Cela allégerait ma peine » affirmait-elle. La naïve n’imaginait pas le traitement qu’allait m’infliger la volaille. J’étais proche du Don et je connais leurs méthodes. Ils n’allaient pas me frapper, mais simplement m’enfermer avec la racaille black, ou chinoise, ou mexicaine. Nos ennemis qui feraient le sale boulot à leur place, avec l’unique choix entre mourir torturé ou faire tomber un parrain.

Je ricane.

- La peste ou le choléra. Chaque homme a ses limites, difficile de dire si j’aurais craqué ou pas. J’ai un instinct de survie sur-développé. J’ai choisi de ne pas avoir à choisir.

Je vide mon verre, les yeux perdus dans le vague, perdus au large de Los Angeles.

- J’ai invité Lyly pour une dernière soirée sur un yacht avant de me livrer. Elle a accueilli ma décision avec soulagement, m’avouant que je lui ôtais le poids de la dénonciation. Je me suis focalisé sur cette lâcheté ultime, elle a pensé à son âme avant la mienne. Elle le soleil, la pure colombe. Ce n’est pas à mon âme déjà corrompue que j’ai songé, quand son cou a cédé sous mes mains, mais à ma survie et à celle de la Famiglia.

Le silence s’installe dans le bureau. Je lève enfin les yeux vers Tobias. Il ne m’a pas quitté du regard depuis le début.

- Lyly me hante encore. Je ne peux même pas lui demander pardon, car je recommencerais s’il devait en être encore ainsi. Je me rassure en me disant qu’un amour véritable ne te demande pas de choisir. Jamais.

J’écrase mon mégot dans le cendrier. Une telle personne existe-t-elle ?

- Tu viens très certainement de sauver la vie de Wesley.

La bouteille glougloute alors que je remplis à nouveau nos verres. Tobias affiche une grimace douloureuse. Je tente d’atténuer mon propos.

- S’il t’aime vraiment, il reviendra sans te demander de choisir.

Je vais demander à Ryan de surveiller ce libraire. Il y a des signes d'anxiété chez une personne "normale" qui s’apprête à faire du mal à une autre personne, à le trahir. Je saurais l'arrêter à temps, maquiller en accident. Tobias n'en saurait rien...


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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptyLun 25 Mar 2019 - 13:51

Tobias Rapier & Alessandro Amaro


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Il siffle une longue gorgée, diminuant drastiquement le niveaude son verre. La brûlure de l'alcool quand ce dernier passe dans sa gorge déjà abîmée par ses derniers excès lui tirerait presque un soupir de soulagement. Le goût est ignoble, sans intérêt. C'est exactement ce dont il a besoin en ce moment. Alessandro ne dit rien, et surtout évite d'ouvrir la bouche pour débiter des âneries sur ce qui était prévisible ou non. Il n'a pas besoin qu'on lui rappelle que tout cela courrait tout droit vers un échec cuisant malgré ce que semble penser le rossignol. Un excès de naïveté l'a poussé à croire que tenter de construire une relation était une chose possible pour lui, alors que la soirée de la veille a prouvé que tout cela n'était que de la poudre aux yeux.

Sans un mot, il suit Alessandro à travers le bar, entre dans le bureau avant de se laisser tomber sur un fauteuil sans prendre le temps de laisser ses yeux s'attarder sur le volcan qui trône sur tout un pan de mur. Il fixe son verre un bref instant, avant de poser son regard noir et vitreux sur son ami quand ce dernier prend la parole. Ces quelques mots, le ton utilisé et l'imparfait montrent que cette Lyly n'est plus en vie.  Alors que le loup conte cette histoire, Tobias se souvient de leur première rencontre. Quelques jours après son arrivée dans cette ville inconnue ou il croyait pouvoir terminer sa vie en tentant de lui donner un semblant de normalité. Le loup avait parlé de cauchemars, et n'avait pas répondu par la négative lorsque l'anglais lui avait demandé si madame était morte.

Il n'avait pas creusé plus loin pour tenter d'en savoir plus, comprenant mieux que quiconque qu'évoquer les disparus peut faire plus de mal que de bien. Il vide son verre tandis que l'italien parle trahison. Il attrape le paquet de cigarettes au vol quand son ami le lui jette, ne prononçant aucun mot, encore moins loquace que d'habitude. Bâton de nicotine fumant coincé entre les lèvres, il se ressert, avant de poser la bouteille d'alcool sur le bureau.

L'histoire d'Alessandro a du bon dans son horreur, elle fait comprendre à Tobias qu'il a eu raison d'agir de cette façon avec Wesley. Ne rien dire, se terrer dans ses secrets. Pour éviter que Wesley finisse lui aussi le cou brisé, ou bien tout simplement une balle fichée entre les deux yeux. Il sait que si le blond cherche à lui causer des ennuis il devra agir sans perdre de temps. Certes il n'a pas une organisation à protéger comme c'était le cas pour son ami, mais il pense à sa survie. La seule qui doit lui importer puisqu'il n'a rien d'autre. La prison ou les institutions psychiatriques n'ont rien d'attrayant. Et il est suffisamment lucide pour savoir que finir dans un endroit pareil n'arrangerait rien. Les rues sont pleines de tueurs, et il a fini par penser suite à sa propre expérience que tout homme peut le devenir si on sait comment l'y mener.

Il termine son verre d'une traite, ajoutant un peu plus d'alcool à celui dans lequel son foie doit déjà être confit. Il a une courte, mais existante pensée pour son cardiologue qui lui a dit qu'il devait mener un rythme de vie sain. Plus d'alcool, de tabac, sel ou même café et stress. Il a rit jaune en entendant ces belles recommandations, avant de jeter la feuille où elles étaient annotées dans la première poubelle qui lui est passée sous la main. Celle glissée sous le bureau du cardiologue en question.

Son regard accroche celui de son ami qui vient de relever les yeux vers lui. Il ne l'a pas quitté du regard pendant qu'il contait cette sinistre histoire qu'est la sienne et celle de cette jeune femme. N'a pas prononcé un mot, par respect pour son ami qui a du commettre ce qui peut sembler intolérable. Mais cet acte n'est que le fruit de l'instinct de survie d'un homme acculé et sur le point d'être trahi. Il relâche un nuage de fumée, créant un écran éphémère entre lui et le loup. Il ne cherche pas à retenir un soupir de lassitude face à l'affirmation d'Alessandro, se contentant de lever les yeux au ciel. Il a bien conscience que la situation aurait pu déraper bien plus qu'elle ne l'a fait. Mieux vaut un cœur abîmé que la mort pour Wesley. Il est jeune et a toute une vie devant lui pour oublier le vieux cachottier qui a traversé son existence un bref instant.

Il serre compulsivement son verre entre ses longs doigts avant de répondre à Alessandro sur un ton qui transpire la lassitude.

-C'est à souhaiter que ce ne soit pas le cas. Hier soir je me suis révélé dans toute ma splendeur. Fourbe et menaçant. Il ne veut plus me voir, tout ce que j'espère c'est qu'il m'oubliera vite.

Sa vois ne tremble pas. Il est on ne peut plus sincère même si ses mots creusent un peu plus l'abîme qui règne dans son cœur. Il se préfère froid et vide d'émotions, ces dernières ne lui apportant que trop rarement autre chose que de la souffrance. Il ne veut plus prendre le risque de les laisser mener sa vie et ses actions. D'expérience il sait que l'alcool ne guérit rien, il endort seulement. Rendant les lendemains matins plus durs encore à supporter. Il espère bien que ses mauvaises habitudes qu'il avait réussi à atténuer à force d'efforts et de temps, finiront à nouveau par se ternir.

Pourtant il aime cet alcool qui roule dans sa bouche, taquine son palais mit en berne par ses excès récents avant de partir glisser dans sa gorge. Il soupire, fixe son verre sans vraiment le voir. Il écrase son mégot dans le cendrier, sa voix trop calme résonnant à nouveau dans le bureau.

-Je suis navré pour cette jeune femme. Navré que tu ais du en arriver là. J'espère bien ne pas avoir besoin d'en venir à une telle extrémité.

Son regard noir prouve pourtant qu'il le ferait si cela s'avérait nécessaire. Une nouvelle atteinte au sens commun, un nouveau pas vers sa déchéance qu'il signerait si la situation l'exigeait. Sa gorge se serre, sa bouche s'ouvre et laisse échapper ces quelques mots qui ne lui ressemblent pas. Des mots qui mettent à découvert le trouble qui le traverse.

-Il est persuadé que je ne l'aime pas. Je boitais encore quand il m'a lancé ça au visage. Il ne se rend même pas compte que je l'ai laissé me toucher de cette façon alors que je ne supporte même pas une poignée de main en temps normal.

Il n'a jamais aimé qu'on le touche. Ce qui était une habitude excentrique quand il était plus jeune est devenu maladif avec les années.

Il note mentalement sans y penser ce sourcil qui vient de se hausser sur le front de son ami suite à la révélation qu'il vient de lui faire. Il sourirait face à cette expression de surprise s'il s'en sentait capable. Ses lèvres se mouvent pour prendre la forme d'un rictus alors qu'il boit une nouvelle gorgée d'alcool. Puis il se souvient de la mine contrariée du loup à son arrivée, bien vite effacée de son esprit par Alessandro et ses déboires passés.

Il observe son ami, avant de retrouver ce qu'il a vu en arrivant dans le bar. Ce pli soucieux qui lui barre le front et lui colle au moins cinq années de plus au compteur. On est bien loin de tout ce cinéma à l'italienne qu'il a l'habitude de retrouver quand il passe au Pink.

-Tu as une sale tête. On dirait moi dans un bon jour.

Pas de réaction de la part du loup, alors il gratte un peu plus. S'il y a bien une personne avec qui il se permet d'avoir ce genre de comportement c'est avec l'homme qui lui fait face.

-Des soucis ? Bar ? Les affaires ? Autres ?

La bouche d'Alessandro se tord, lui donne l'impression de se voir dans un miroir à l'entente de sa dernière proposition. Il sait que l'altercation récente qu'il a eu avec Therence et son ami peuvent le faire entrer dans cette catégorie. Autant avouer immédiatement qu'il n'est pas partant pour une dispute de plus. Il estime avoir eu sa part entre Wesley et Lewis durant ses dernières 24 heures.
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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptyVen 29 Mar 2019 - 22:59

clickAlessandro & Tobias
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« I sacri vincoli dell'amicizia. »
Nous buvons en silence. Je joue distraitement avec mon briquet. Tobias est ce qui se rapproche le plus des amitiés que j’ai connues à Los Angeles. Des amitiés où les silences ont plus d’importance que les discussions. Si je veux parler, je m’orienterais plus vers Willem. Tobias comprend les non-dits de mon histoire. Il n’a pas besoin des détails, et ne veut pas spécialement les connaître. Il sait ce que ça fait de tuer de sang-froid.

-Tu as une sale tête. On dirait moi dans un bon jour.

Je lèvre les yeux vers lui et me contente d’exhaler ma fumée. Ici, dans ce bureau, nous sommes de l’autre côté de la scène. Un endroit où les acteurs tombent le masque. « Lui dans un bon jour… » C’est gentil, j’aurais été bien plus sévère envers moi-même.

-Des soucis ? Bar ? Les affaires ? Autres ?

Je lève un sourcil étonné. Tobias creuse, il sort du froid recul qui colore notre relation. Je grimace ce que j’espère un sourire, mais qui n’est que ce qu’il est, un pli de lassitude, une moue d’inquiétude. Je fais un vague geste de la main, ma sigaretta dessine une arabesque intangible. Je tire à nouveau sur le filtre jauni, regarde mon verre. Je ne suis pas très causant sur mes soucis. L’histoire sur Lyly était une façon de le déculpabiliser, de le rassurer sur son comportement.

- Le bar marche à merveille. Trop. Nous sommes victimes de notre succès. Souvent, nous refusons du monde les soirs où Lewis chante. Ton rossignol commence à avoir ses fans.

Lewis… Je suis navré pour lui que Conrad soit parti comme un voleur. J’imagine que cet abandon y est pour beaucoup dans l’acharnement qu’il met à s’occuper de son ex-tortionnaire. Mon index suit le rebord de mon verre.

- Ma relation avec Therencio est à la foi complexe et limpide…

En dehors des clous, des règles ou des normes. C’est bien dans un rôle de mentor, de padre que je me vois. Mais, il nous manque cette barrière du sang commun qui fige les frontières d’une affection, d’un amour. Le bambino s’engouffre dans mon indécision. J’ai la lucidité de reconnaître que ce jeu me plait. Je me retrouve en lui. Je joue le père que je n’ai jamais vraiment eu, je transpose. Alors quand sa peau touche la mienne, c’est moi que je touche et non un jeune homme de dix-neuf ans.

- Pour autant, je n’accepte pas de leçon à ce sujet.  


J’effleure le regard de Tobias une demi-seconde. Pas besoin d’en dire plus. Il sait ce à quoi je fais référence. Personne ne me dictera ma conduite sur ce point, car personne ne peut comprendre ce sentiment particulier qui nous lie. Je me vois en lui et Therencio voit son lui futur en moi. Relation malsaine et toxique ? Certainement. Je n’ai jamais été dans le camp de bonnes mœurs. Tobias ne réplique rien, y a rien à répliquer. Nous nous comprenons dans le silence. Le jour où je m’engueulerais avec lui sera celui où notre amitié n’aura plus de sens.

- Mes camions d’alcool se font braquer. Des pros. Ils n’ont pas mordu à l’hameçon d’un convoi piégé. Mon ancien ennemi à Beacon Hills, Victor Barns, était un vieux briscard. Méthodes à l’ancienne, qui ont fait leurs preuves. Là, ce sont des mecs qui maîtrisent les nouvelles technologies, ils sont efficaces, économes en moyens humains. Je me suis encroûté avec la tranquillité de Beacon Hills…

Et Arès ne semble pas près de revenir. Je ne peux pas en vouloir au Tigre de préférer sa femme, sa fille et son clan à un groupuscule excentré de la Cosa Nostra. Notre amitié perdure avec le téléphone. Mais les questions de boulot ont cédées la place à celle plus familiales. Sa fille grandit bien, j’ai envoyé un présent pour ses un an. C’est ma filleule après tout. Je regarde Tobias, il y a un long moment de cela, j’avais évoqué avec lui que j’étais prêt à l’engager. Est-ce le moment ? Est-ce le refaire plonger dans ce qu’il tente de fuir, ou offrir un défouloir à son âme qui ne peut oublier qu’il reste un tueur ?

- Ryan s’en sort à gérer la squadra et Milan la stidia. Mais mes deux branches armées restent indépendantes. Pas le même profil, méthodes différentes. Des ex-miliaires d’un côté, des voleurs et des bandits de l’autre. Deux visions complètement différentes du métier. Difficile de les faire bosser ensemble. Jusque-là, cela ne posait pas de soucis. La Stiddia se centrait sur les vols et la squadra sur le maintien de l’ordre et la sécurité de mon organizzazione. Mais nous commençons à grossir, j’ai absorbé une partie des hommes de mon ancien rival. L’absence prolongée de mon bras droit commence à se faire sentir. Ça manque de cohésion… et de coups de gueules bien sentis pour mettre tout ce monde dans le rang.


J’observe la réaction de Tobias. Reprendre les armes, son corps ne demande que ça, par contre sa conscience… J’imagine qu’il rejettera une telle offre. C’est un boulot à temps plein incompatible avec sa vie de prof sur le repentir. Mais…

- J’ai besoin d’un outsider pour des missions ponctuelles. Un mec qui gagne la confiance de mes hommes en cinq minutes chrono.

Tobias me demande de développer. Déjà il ne refuse pas en bloc. Mais rien ne me dit qu’il acceptera.

- Des gens à secouer, d’autres à buter. Pas d’états d’âme, l’efficacité et la discrétion avant tout.

Ryan a trouvé un point de ralliement de ces cinese maledetto. J’ai une idée : buter les trois quatre mecs qui se pointent de temps à autre par un cavalier solitaire. Afficher ostensiblement mes hommes ailleurs, pour ne pas sembler être dans le coup, laisser les chinetocs mariner dans leur jus, leur faire croire à d'autres ennemis et peut-être réveiller de vieilles rancœurs et d’anciennes lessives pas tout à fait sèches. En gros, lancer un pavé dans la marre et espérer que d’autres viennent faire le ménage. Au poker, on appelle ça un coup pour voir.



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Tobias Rapier

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MessageSujet: Re: I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias   I sacri vincoli dell'amicizia || Feat Tobias EmptyMer 3 Avr 2019 - 15:22

Tobias Rapier & Alessandro Amaro


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Ses sourcils se froncent quand son ami fait mention du rossignol. Disons que cette nuit leur relation a prit un sacré coup dans l'aile. Des paroles ont été prononcées et même si elles étaient faussées par la colère et la peine il va de soi qu'elles marqueront encore les esprits quelques temps.

Heureusement Alessandro ne s'attarde par sur ce sujet, mais Tobias regrette d'avoir posé des questions à propos des soucis du loup quand le sujet en arrive à Therence. Tout les deux il s'ignorent, indifférence saine semblable à celle qu'il entretient avec la majorité de ses élèves. En général les mômes ne l'aiment pas. Un sentiment réciproque. S'il avait voulu s'attirer leur sympathie il serait devenu marchand de glaces, pas prof. Et puis autant être franc, il n'a aucune envie de s'attirer des ennuis en s'occupant d'un peu trop près des affaires de Garnet.

De la relation qu'Alessandro et le gamin entretiennent il ne sait pas grand chose, et à vrai dire cela ne l'intéresse pas plus que ça. Il a soulevé un point, un seul :  le fait que techniquement on évite de faire surveiller ses gamins. Les regrets n'ont pas mit longtemps à arriver, son ami ne perdant pas de temps pour le remettre à sa place et se servir d'un sujet plus que sensible pour appuyer ses propos. Le message est passé, Alessandro ne veut pas qu'on lui fasse la morale à ce sujet, et l'anglais ne s'y risquera plus. Comme un chat échaudé par l'eau froide il fuira le sujet de cette relation père-fils qui ne le concerne en rien. La mort finit toujours par frapper, et même si les affaires de l'italien peuvent accélérer une possible fin dans une boite en sapin, lui coller un chaperon n'empêchera pas le gamin de se faire rouler dessus par un bus ou de se briser la nuque en glissant sous la douche si là est son destin.

Sans un mot, il attrape son verre, le déleste d'une gorgée. Les mauvaises habitudes ne sont jamais bien loin et elles sont bien plus simples à retrouver que les bonnes résolutions. Muré dans un mutisme aussi exemplaire que s'il était le fruit d'un vœu prononcé en l'honneur du Très-Haut, il écoute d'une oreille plus attentive qu'elle n'en a l'air le résumé des déboires du loup.

Ce n'est pas une habitude entre eux. Parler de ces choses là. Même si il a une idée qu'il pense plutôt nette des activités de son ami, il ne s'y intéresse que très peu. L'italien donne l'impression d'un homme qui gère bien ses multiples activités. Tobias sait que s'intéresser de trop près à ce qui se passe dans la pénombre risquerait de faire grandir un peu plus cette boule qui serre son ventre, cette force qui fait trembler ses mains quand il repense à ces dernières années. Ce qu'il a fait durant tout ce temps. Le bien être qu'il en a tiré.

Son regard sombre et vide d'émotions se lève, caressant l'image de son ami quand ce dernier continue, faisant mention d'un manque. Deux équipes qui tournent bien de façon séparée, mais qui semblent presque incapables de bosser ensemble. Ses lèvres se serrent alors qu'il analyse les informations données par Alessandro, puis sa bouche s'ouvre brièvement quand ce qui ressemble à une proposition de job se fait entendre.

-Tu peux développer ?

Peu de mots en comparaison avec les explications à rallonge de l'italien. Un ton neutre, une simple demande à titre informative. Pourtant il les sent, ces fourmillements qui traversent ses mains quand le loup reprend, faisant naître la pire des tentations aux yeux de Tobias. Celle de rechuter, prendre le risque de déraper à nouveau et de retomber dans ses travers sans être sûr de pouvoir les laisser à nouveau par la suite. Il soupire, sa main caressant son menton où pointe une barbe de quelques jours. Sous son crâne ses neurones et synapses tournent à plein régime. Derrière son visage impassible se cache une cervelle en surchauffe, des émotions contradictoires.

Lutte infernale entre un instinct devenu celui d'un tueur qui a besoin de la violence pour apaiser son âme et une conscience nouvellement réapparue qui lui gâche la vie.

Ses doigts glissent sur le bureau, retrouvent son verre et le portent à sa bouche. L'objet vidé retrouve sa place sur le meuble, une main posée au dessus pour éviter qu'on ne le remplisse à nouveau sans son accord. Il y a des instants où la lucidité est une donnée non négligeable dans la prise d'une décision. Chance qu'on le lui a pas donné il y a 15 ans, mais aujourd'hui il veut être en état de faire ce choix, sans avoir l'alcool à accuser s'il venait à le regretter. Il ouvre la bouche, voix posée pour donner ses conditions. Ton aussi neutre que s'il était en train de lire le dictionnaire où présenter la météo.

-Je ne tue pas d'innocents. Sauf si l'instant l'exige.

Sa main ne tremblerait pas s'il devait le faire, mais il aurait l'impression de se trahir. Il a laissé McNeal derrière lui car ses méthodes ne lui convenaient plus, ce n'est pas pour y retourner moins d'un an plus tard.

-Second point, je veux connaître la longueur de la ficelle que tu comptes me mettre à la patte. Nous sommes amis. Devenir le larbin qui t'obéit sans réfléchir n'est pas une évolution viable à mes yeux.

Il a fait ça pendant 15 ans, avec un maître qui ne lui donnait qu'une illusion de liberté. Son aveuglement et un endoctrinement à la dure l'ont empêché de s'en rendre compte immédiatement. Sa peine et ce besoin de vengeance, de sang et de justice brûlant dans ses veines, faussant son jugement.

Le retour à la réalité n'en a été que plus dur, les yeux clairs de l'homme ailé devenu martyr sous ses mains agissant comme un électrochoc, ravivant sa conscience. Faisant renaître un soupçon d'humanité au fond de son âme souillée. Il passe sa langue sur ses lèvres, se penchant un peu plus vers son ami, fantôme de sourire figé au bord des lèvres.

-Deux conditions ce n'est pas grand chose. Si ça te convient je te donne un coup de main avec ton soucis, et ceux qui suivront.

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