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 Buon matrimonio | Feat Andy

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Alessandro Amaro

Alessandro Amaro


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MessageSujet: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyJeu 3 Oct 2019 - 18:24

click Alessandro & Andy
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« Buon matrimonio. »
Le week-end à la neige avait changé la donne. Je ne pouvais plus vivre comme je l’entendais sans prendre en compte les sentiments de ceux qui m’entouraient. J’avais blessé Andy et je m’en voulais. Nous avions convenu qu’elle me laissait du temps pour annoncer son existence à Therencio. Je ne voulais pas faire cela sans mettre les formes. Mio figlio aurait des questions, des interrogations et je le devine des récriminations. Il me fait confiance, et en quelque sorte, depuis que je suis avec Andy, je trahis cette confiance en ne lui parlant pas de celle qui prend de plus en plus de place dans mon cœur. Je sais ce que je représente pour lui, je dois le rassurer. Je n’ai aucun droit sur lui et tout le confort que je peux lui procurer ne le rend pas débiteur à mes yeux. Sauf pour ses conneries… Toutefois, je le considère comme mien, mio figlio, Therencio, cet adolescent qui n’en est plus un et qui sait très bien se rendre désirable. Je suis un padre omniprésent dans sa vie, intrusif, trop, je le sais. Tobias me le rappelle assez. Étrangement, le beau parleur que je suis se retrouve muet devant cet aveu à lui dire. J’ai peine à accepter l’ampleur de ce que je ressens. C’est confus tout en étant limpide. Je crois que j’ai peur. Peur de m’engager, peur de les blesser l’un et l’autre. Mon malaise se ressent. Je cache cela avec les tracas du travail.

Les jours passent, je ne trouve pas le temps ou plutôt le courage d’aborder Therencio comme je le souhaiterais. Quand il reste dormir, souvent il s’effondre dans le lit et dort collé à moi. Accroché. Comme s’il devinait quelque chose, comme s’il avait peur de me perdre. De son côté, Andy fait une petite mine. Me partager lui pèse. Ils sont devenus les deux personnes que j’aime, ceux que j’ai peur de perdre. J’ai peur de leur jugement aussi. Les serrer dans mes bras me rend vivant. Ils sont ma famiglia, une bien étrange famiglia. Bien évidemment, je ne me projette pas avec Therencio comme je le fais avec Andy. Pourtant, mes sentiments sont forts et sincères. Entiers. Égoïstes.

(…)

J’ai parlé d’Andy à Therencio. Il n’est pas aussi aveugle que je me plaisais à le croire. Cela ne s’est passé comme je l’entendais, presque entre deux portes. J’ai débité la chose en moins d’une minute. Therencio n’a pas réagi comme je le pensais. Je l’ai pris de court. Je crains sa réaction quand elle tombera enfin. J’ai réitéré mes engagements envers lui, les travaux avancent dans mon appartement. J’ai argué que je le laissais libre de ses relations amoureuses et qu’il me devait la pareille. Qu’Andy était une femme bien tolérante d’encaisser que son homme ait une relation charnelle avec celui qu’il considère comme son figlio. Je propose une rencontre, planifie un jour où chacun est libre, trouve un lieu neutre, use beaucoup de salive pour tous deux se sentent confiants, pas pris en otage et… mon tripot de jeu subit une tentative d’incendie criminel, Largo est brusquement à court d’alcool, car son stock a été vandalisé et je reçois un courrier de Los Angeles qui ne me donne pas d'autre choix que d’aller dans la cité des anges. Je suis un patron efficace, mais je ne sais pas me couper en quatre. Je colle Ryan sur les problèmes du Fight Club et Nolan que ceux du tripot, puis appelle Sonny pour savoir ce que le parrain de L.A. souhaite de moi.

Ma demi-sœur Graziella d’un an ma cadette se marie…

Il y a un an de cela, je n’avais qu’un fratello, Matteo. Un fratello que j’avais failli descendre à peu près à la même période après que j’aie appris que notre padre s’était fait serrer par les fédés à cause d’une dénonciation de sa part. Il avait dix ans à l'époque et pensait faire réfléchir notre padre pour qu’il abandonne de muler de la marchandise de contrebande pour le compte de la famiglia. Autour de nous, il y avait beaucoup d’ex-taulards. Matteo s’était imaginé que le vieux en prendrait pour quelques mois, mais ce qu’il ignorait comme mon crétin de padre, c’est que dans la marchandise de contrebande, il convoyait de l’héroïne. Il ignorait aussi que notre padre n’avait pas vraiment le choix. Guiseppe Amaro est mort assassiné en taule avant même de passer en jugement. La famiglia l’avait condamné, jugé trop faible pour résister aux interrogatoires musclés des fédéraux.

J’avais pardonné à mon fratello et à ma grande surprise la famiglia ne m’a pas descendu pour avoir violé mon bannissement de Los Angeles. Et pour cause… Quelques mois plus tard, je semblais revenir fréquentable pour venger le meurtre de Frederico Corleone, l’unique fils du parrain. Pour me motiver à la tâche, Sonny me révèla un secret de la famiglia. Frederico était mon demi-frère, j’étais le bâtard de Don Stephano Corleone. Peu de monde est au courant, juste les capos directement aux ordres de Sonny, consigliere du parrain.

Ce qui m’a fait m’asseoir en recevant l’invitation de ma demi-sœur, c’est le fait qu’elle me demande d’être son deuxième témoin. J’avais refusé de revenir sur Los Angeles. Par révolte et protestation. Parce qu’on ne se souvient pas de son fils uniquement quand on a besoin de lui. Il est clair que si Frederico ne s’était pas fait descendre, je ne saurais rien de mes origines. Therencio se cherche un padre, moi, je fuis le mien… C’est pour cela que mon engagement auprès de lui n’est pas des paroles en l’air. Cela me mine de ne pas pouvoir nous mettre tous les trois autour de la table et discuter de nos liens, de nos rapports Andy, lui et moi. De parler de ce que l’on ressent, de comprendre les sentiments de chacun et de trouver un équilibre.

(…)

Un mariage à l’italienne, c’est une affaire qui se prépare sur de longs mois. Je sens une urgence, devine une grossesse précoce. Je suis invité à passer une semaine à Los Angeles pour participer à l’enterrement de la vie de garçon de ce type que je ne connais pas et aux autres festivités. J’attrape mon téléphone et appelle Sonny. Je veux mettre au clair le rôle qu’il veut me faire jouer lors de ces noces. Il décroche à la quatrième sonnerie, juste avant que j’abandonne pour lui laisser un message.

- Sì ?
- Pourquoi me coller en témoin ? Je ne suis pas un proche de Graziella. Les gens vont se poser des questions.
- Tu es son demi-frère, c’est normal que tu l’accompagnes.
- J’avais compris. Mais vis-à-vis des autres, du reste de la famille, j’ai quel statut ?
- Celui qui te revient de droit.
- Je ne reviens pas à L.A. pour le moment.
- Je sais, ton padre l’a compris. Simplement, le jour où il y aura un problème, il serait bien que ton nom ne tombe pas du ciel.
- Je ne suis pas prêt à ça et je ne suis pas certain d’être prêt un jour…


L’image d’Andy et de Therencio est plus vive que jamais. Mon idée de famiglia à trois me plaît plus que jamais, loin de la machine à gaz qu’est l'organizzazione.

- Viens avec ta donna et ton figlio. C’est l’occasion de les présenter à la famiglia.
- …


Comment peut-il être au courant d’une cellule familiale qui n’est pas encore en place ? Sonny est parfois flippant. Je ne cherche même pas à nier.

- Therencio est en liberté conditionnelle. Los Angeles est en dehors de son périmètre autorisé.
- Précoce tuo figlio… Besoin d’un coup de main ?
- Le nom d’un bon avocat ?


Therencio pourrait prétendre à un abonnement : après l’histoire de cambriolage, j’avais appris pour le saccage du chantier de Chad. Une vie à briquer les tables du Pink ne suffira pas à éponger sa dette. Mais cette affaire ne regarde que mio figlio et moi. Je l’ai adopté tel qu’il est. Je ne dis pas que l’ardoise salée qu’il me coûte ne me fait pas grincer des dents. J’espère toutefois avec l’aide d’un bon avocat récupérer une bonne partie de sa caution de libération.

- Je compte donc ta donna parmi les invités.
- Ce n’est pas dit qu’elle accepte de venir ! Andy n’est pas très à l’aise avec la…
- Ciao’.


« … mafia ». Sonny vient de raccrocher au nez. L’invitation n’en est pas une, c’est un ordre. Je soupire bruyamment. Je regarde ma montre. Andy doit être en plein cours de yoga, je lui laisse donc un message.

« - Ciao’ mio gattino. Tu veux bien manger avec moi ce soir, j’ai quelque chose à te demander. »


(…)

Andy s’installe sur le siège passager. Je suis venue la chercher chez elle. Elle n’a pas bouclé sa ceinture qu’elle me demande ce que j’ai à lui demander. Je me penche pour l’embrasser, puis démarre.

- Au restaurant, OK. Ta journée s’est bien passée mia bella ?



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Andy Turing

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyLun 7 Oct 2019 - 14:09

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



Serrée près de l'encadrement de la porte de sa salle de cours, elle laisse ses élèves passer devant elle, hochant la tête, ponctuant ses gesticulations d'au revoir et de bon courage à intervalles réguliers. Leurs gros bidons lui font un peu peur, elle est toujours angoissée à l'idée qu'une de ses élèves de yoga prénatal ne décide d'expulser son bébé durant un de ses cours. De loin elle croise le regard du nouveau prof du dojo de Shin. Bushido. Il commence à y en avoir pour tout les goûts ici. Et Nathan a l'air gentil. Tout de même un peu étrange parfois. Il laisse une drôle d'impression à la puma qui se sent souvent un peu intimidée par cet homme qui n'est pourtant que de quelques années son aîné.

Un dernier geste de la main à une élève retardataire qui ne perd pas de temps à s'enfuir en direction des vestiaires et la blonde se permet enfin de souffler, retourne dans sa salle pour y récupérer sa serviette et sa bouteille d'eau.

Détour rapide vers son casier, elle fouille dans son sac pour récupérer son portable. Le mec a qui elle et Amance vont acheter leur nouvelle voiture doit la contacter. C'est un soupir défaitiste qui échappe à la blonde quand elle constate l'absence de son téléphone. Elle fait cogner sa tête contre le mur le plus proche, inspire pour retrouver un peu de calme alors qu'entre ses dents elle laisse échapper des jurons qui ne sont destinés qu'à elle. Son regard devenu noir foudroie une de ses élèves qui semble trouver cette situation amusante, Andy ravale un feulement à grand renforts de self-control. Puis elle marmonne à l'intention de sa voisine, qui elle pianote en toute impunité sur son téléphone.

-L'est quelle heure ?
-Dix heures et demi.

La blonde grogne un merci, attrape son sac à main. Son prochain groupe arrive dans trente minutes, ça lui laisse le temps pour un passage vers la boulangerie la plus proche. Ce début de journée n'est pas des plus épanouissants, mais quelques donuts au sucre devraient pouvoir suffire à ensoleiller sa matinée.

[...]

Jared aboie quand la puma passe le seuil de la porte. Le chien vient se coller contre elle, lèche les mains de la blonde tandis que cette dernière bataille avec la serrure qui commence à faire des siennes. Andy force un peu, la clé accepte de tourner, et elle décide de faire abstraction de ce craquement qui vient de se faire entendre. Ses oreilles lui dictent qu'elle et Jared sont les seuls occupants de la maison. Pas de témoins. Elle se contente donc de laisser son sac de sport sur le meuble de l'entrée, range ses chaussures et file en direction de la douche. Le vendeur de voiture attendra.

Ses vêtements éparpillés dans la maison au fil des pièces qu'elle a traversé, elle arrive en tenue d'Eve dans la douche. Elle se glisse sous le jet, actionne l'arrivée d'eau puis se met à hurler quand un torrent glacé se déverse sur sa tête. Elle feule, crie et insulte. Laisse sa rage éclater après ses odieux colocataires, voleurs d'eau chaude. Près de là, Jared hurle à la mort pour offrir un peu de soutien à son amie féline. Amie qui s’extirpe de sa torture, se rue frigorifiée sur une serviette éponge qui ne lui appartient pas. Elle s'enroule dedans, profite de la douceur du coton sur sa peau agressée par l'eau glacée. Tête haute, fière dans sa colère, elle change de pièce, puis se jette sur son lit dès qu'il arrive dans son champ de vision. Sa tignasse blonde trempée s'étale de tout son long sur les oreillers, et alors que la féline se demande si elle ne devrait pas retourner dormir immédiatement, son regard s'illumine quand elle repère son téléphone entre ses draps.

-Eh ben te voilà toi. Rend ma journée un peu moins pourrie.

Son regard passe de boudeur à heureux quand l'écran de son téléphone lui apprend qu'elle a reçu un message durant son absence. Et pas de la part de n'importe qui. La vue de ses voyelles qu'elle aime faire rouler sous sa langue quand elle les prononce, collée à son loup, lovée dans sa chaleur à le don de faire naître un sourire sur son visage. Certes les choses sont encore compliquées entre eux, mais au moins les tabous ont été brisés, même si le cœur de la blonde s'est lézardé à l'entente des aveux de son homme. Therence, ce fils avec qui il couche. Ce garçon qu'Andy a rencontré pendant quelques minutes, trop longues par le malaise qu'elles ont fait naître dans le cœur de la puma. Malgré ce qu'Alessandro lui a dit, elle s'est senti comme la maîtresse avec qui un homme marié va prendre du bon temps quand sa femme a le dos tourné. Elle n'a rien pu dire, elle qui est si loquace habituellement, lorsque son regard a croisé celui du jeune homme. La puma n'a pas baissé les yeux, mais elle n'a pas cherché non plus à paraître fière et forte quand près d'elle, Alessandro a apprit à Therence qui elle était.

Andy Turing. Prof de yoga avec option minette casse burnes. Avocate sur son CV. Voleuse de padre et de lit.

Elle n'a pas reparlé à Alessandro de cette rencontre à laquelle elle n'était pas préparée. Pour ne pas avoir a lui dire combien cette situation la fait souffrir. Pour oublier l'existence de ce garçon qui a maintenant un vrai visage dans l'esprit de la féline.

Ce message lui tire un sourire malgré ses tristes pensées, elle répond dans la foulée, se rendant compte que cela fait déjà bien longtemps que son loup a tenté de la contacter. Langue coincée entre les dents, elle laisse ses doigts glisser à toute vitesse sur son clavier avant d'envoyer sa réponse.

"Coucou. Je dois bosser sur un truc ou deux dans l'après midi, mais tu peux passer me chercher vers 19 H si c'est bon pour toi. <3"

Restaurant avec son homme. C'est en effet une belle manière de terminer cette journée qui prenait jusque là des airs de mauvaise blague. La puma soupire d'aise, vire sa serviette éponge avant de se rouler dans sa couette pour aller relancer la chaudière de façon accélérée. Une vraie douche pour ne pas sentir la sueur ce soir. En tout cas pas dès le début de la soirée.

[...]

Penchée en avant dans l'entrée, elle resserre la bride d'un de ses escarpins autour d'une de ses chevilles. Ces petits trésors de chaussures que lui a offert son parrain pour ses 28 ans sont de vraies merveilles. Une fois chaussée, elle passe une main sur un de ses bas pour le lisser, laisse ses mains remonter le long de ses jambes, puis elle gratte ce qui la démange.

-Bordel Andy, je veux même pas savoir ce que tu es en train de faire.

Tiens Wesley est là, ce soir il daigne les honorer de sa présence. Lui qui semble faire maison à part depuis plus de deux semaines, et ce, la plupart du temps. La puma gigote un peu pour la forme, avant de sourire, narquoise. Elle s'approche de son ami, pose ses lèvres sur la joue du blond avant de murmurer tandis que dehors, la voiture de son homme vient de se garer.

-Je remontais juste mon porte-jarretelles.

La blonde offre un grand sourire au libraire, ce dernier est en train de pâlir à vue d’œil. La jeune femme s'éloigne, passe sa veste sur ses épaules, prend sa pochette pour la soirée avant de sortir. Wes bégaie un peu, confirme par sa réaction, que non, en effet, il ne voulait pas savoir ce que la blonde était en train de faire. Sans s'en inquiéter, la puma referme la porte derrière elle avant de se diriger vers la voiture d'Alessandro. Fesses collées sur le siège passager, elle demande après un bref salut.

-Alors c'est quoi cette question que tu voulais me poser ?

Une réponse tombe sans se faire attendre. Pas celle qu'elle espérait. Elle fronce le nez alors que les lèvres d'Alessandro se posent sur les siennes, achevant de la rallier à son idée. Attendre le restaurant pour savoir de quoi il en retourne. Mais si son homme espère que la nourriture sera une assez grosse distraction pour lui éviter les foudres de sa blonde en cas de sujet fâcheux abordé, il se met le doigt dans l’œil et jusqu'au coude. Andy soupire, grimace un peu avant de répondre à la question qu'il vient de lui poser.

-Ce fut une journée merdique. Pire qu'un lundi. J'ai eu les gestantes en cours ce matin.

À côté d'elle le loup se moque, lui dit qu'elle est vilaine. Elle renchérit.

-Un jour, il va y en avoir une qui va perdre les eaux en plein cours. C'est pire qu'enseigner aux petits vieux du service gériatrie de l’hôpital.

Elle fait l'impasse sur le manque d'eau chaude. Embraie sur la suite sans perdre de temps.

-J'ai pas réussi à joindre le mec pour la voiture, je sens que je suis partie pour être cycliste encore un bon moment. Ton message a été le rayon de soleil de ma journée. Et te voir...

Elle profite d'un feu passé au rouge. Des voitures attendent devant eux, empêchent Alessandro de forcer le passage. Elle avance la tête, savoure cet instant passé à deux. Où il n'est pas fait mention de réels soucis, de fils incestueux ou de son père à elle, qui n'a en effet pas bien prit le fait de se découvrir un nouveau gendre. Pas celui qu'il espérait. Main glissée sous le menton de son homme, elle pose ses lèvres sur les siennes. Mutine. Laisse sa langue chercher à se frayer un passage dans la bouche de l'autre, pour finir douchée par un coup de klaxon. Elle sursaute avant de comprendre que ça y est le feu vient de passer au vert et qu'on attend d'eux qu'ils veulent bien redémarrer. Une flopée de jurons échappe à la blonde, alors que rougissante, elle lisse les plis de sa robe émeraude.

[...]

Sourcils arqués, preuve de son intense réflexion, elle laisse un des ses doigts manucurés courir le long de la liste des hors d’œuvres, fermement décidée à choisir celui dont l'intitulé la fera le plus saliver. Le bout de son escarpin glisse sur le bas du pantalon d'Alessandro, quand sans jamais stopper sa lecture elle prend la parole.

-Ta question, tu devrais la poser maintenant. Tu avais dit que tu attendais qu'on soit au restaurant, et nous y sommes.

En face ça soupire, la puma zieute son homme. Son front plissé, il n'a pas l'air d'être à l'aise. En tout cas pas autant qu'il ne le devrait. Soit il a fait une bêtise, soit cette dernière est prévue pour dans peu de temps. Pas angoissée pour deux sous, la puma laisse son menu retomber sur la table, refuse de faire de l’œil au pain et préfère admirer son loup. La moue de la jeune femme disparaît, elle mordille une de ses lèvres par automatisme avant d'opter pour un grand sourire qu'elle souhaite franc et rassurant.

-Si c'est une question importante, c'est assez fourbe de ta part d'attendre que la nourriture me vole ma concentration. Je t'aime plus que le soufflé au fruits de mer que je vais commander.

Elle sourit, le loup aussi. Si elle a pu le détendre, ne serait ce qu'une fraction de seconde, elle est fière de son coup.

-Donc ta question ne sera pas amoindrie par la présence du soufflé en question dans mon assiette. Et puis bon, tu m'inquiètes quand tu ne dis rien.


©️️clever love.


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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyJeu 17 Oct 2019 - 18:55

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Nous ne sommes pas arrivés au bout de sa rue que le premier message subliminal tombe.

-Ce fut une journée merdique. Pire qu'un lundi. J'ai eu les gestantes en cours ce matin.

Traduction : Tente de ne pas m’irriter et va droit au but. J'essaye de désamorcer la bombe et plaisante sur son cours.

- Tu es une vilaine de dire ça ! C’est beau une femme enceinte.

Coup d’œil de la puma…

- Pas sexy, mais empli de sens.
- Un jour, il va y en avoir une qui va perdre les eaux en plein cours. C'est pire qu'enseigner aux petits vieux du service gériatrie de l’hôpital.


Je grimace à l’idée. Finalement, ce n’est pas si super une femme enceinte.

- J'ai pas réussi à joindre le mec pour la voiture, je sens que je suis partie pour être cycliste encore un bon moment.
- Tu veux que je le presse comme un citron ?


Je plaisante, mais Andy secoue quand même la tête, au cas où je mettrais ma menace à exécution.

- Ton message a été le rayon de soleil de ma journée. Et te voir...
- Une irradiation thermonucléaire ?

Et modeste avec ça. Cela ne semble pas la gêner puisqu’elle profite du feu rouge pour m’embrasser. J’écarte les lèvres et lui donne la permission d’approfondir son baiser. Un coup de klaxon nous rappelle à l’ordre, le feu vient de passer au vert. Je m’esclaffe en voyant Andy rougir comme une pucelle et occuper ses mains à effacer un pli inexistant sur sa robe. Elle peut être très osée comme absolument timide. Son tempérament m’amuse… Quand je n’en fais pas les frais.

(…)

Je consulte le menu lorsque je sens un pied frôler ma cheville. Je ne lève pas les yeux, mais souris. Je sais ce que je vais prendre, j’hésite quant au vin.

-Ta question, tu devrais la poser maintenant. Tu avais dit que tu attendais qu'on soit au restaurant, et nous y sommes.

Tenace ! Je soupire. Je ne peux plus reculer. C’est tout un pan de ma vie que je vais lui proposer de découvrir. Une famiglia qui l’a déjà intégrée comme étant mia moglie. À Los Angeles, ils sont allés plus vite aux conclusions que moi qui suis tiraillé par deux êtres que j’aime.

-Si c'est une question importante, c'est assez fourbe de ta part d'attendre que la nourriture me vole ma concentration.
- Me voilà démasqué ! Tu es trop futée pour moi, mio gattino.
- Je t'aime plus que le soufflé aux fruits de mer que je vais commander.
- La concurrence était rude ! Merci.


Elle sourit, je réponds à ce visage lumineux par un sourire éclatant. Elle reste posée, ne me montre pas son angoisse.

-Donc ta question ne sera pas amoindrie par la présence du soufflé en question dans mon assiette. Et puis bon, tu m'inquiètes quand tu ne dis rien.
- J’ai compris !


Je lève les mains en signe de réédition. Le serveur nous interrompt pour prendre nos commandes. Andy lève les yeux au plafond. Je dicte ce que je souhaite de manière efficace et commande le vin. J’attends qu’il s’éloigne pour commencer.

- Nous irons à Los Angeles dans deux semaines pour quelques jours.

Pas de conditionnel, mais un futur péremptoire. J’adoucis mon propos par un clin d’œil.

- Nous sommes invités au mariage de ma demi-sœur. Elle m’a demandé d’être son témoin.

Andy semble ébahie. Je ne lui ai jamais parlé de Graziella, Frederico qui est mort, Matteo et le reste de ma famille. Je mens sur un point. Ce n’est pas ma sorella qui m’a demandé d’être son deuxième témoin, ça lui a été imposé par notre padre. J'ai eu Graziella au téléphone, elle est tout de même ravie de ma présence, elle a juste une amie un peu dépitée de perdre sa place au devant de la cérémonie. Un tas d’émotions et de questions traversent le regard de la puma. Je gagne un peu de répit avec le serveur qui nous offre un apéritif maison et des olives fourrées aux anchois.

- J’aimerais que tu m’accompagnes.

Je biaise ma première annonce. On m’impose qu'elle m’accompagne… Sent-elle ma gêne ? J’ai horreur de ne pas être maître de mes actes et de mes décisions.

- Ça va être le gros truc… Je vais devoir aller visiter mes oncles et tantes qui ne m’ont pas vu depuis des lustres. Ça va brailler fort en italien, nous pincer les joues. Tu veux bien ne pas me laisser seul dans cette épreuve ? Je crois que je crains plus les mamas que ton padre. Elles n’ont rien de garou, mais…

Je me secoue comme si j’étais pris d’un frisson glacial. Elle va être témoin d’une facette de ma personne plus fragile, et voir le bambino que je reste aux yeux de mes aînés.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 18 Oct 2019 - 22:51

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



Alessandro se rend, fait comprendre que ça y est, il est prêt à cracher le morceau. La puma pose son menu sur la table, qui de toute façon n'avait plus d'utilité entre ses mains vu qu'elle a déjà choisi ce qu'elle souhaite commander. Le pli qui vient d'apparaître entre ses sourcils montre son inquiétude, qui même si elle est tue, reste présente. Une question, si elle était bénigne n'aurait pas mit autant de temps à se faire entendre. Puis elle lève les yeux au ciel quand un serveur débarque pour prendre leurs commandes. Elle énonce la sienne, colle son menu d'un geste un peu trop brusque entre les mains de l'employé du restaurant qui vient de rallonger un peu plus l'attente. Un sourire un peu crispé aux lèvres, elle fixe l'homme qui enfin, s'en va. Puis reconcentre toute son attention sur l'italien.

Son sourire devient rictus figé quand Alessandro laisse le couperet tomber. Une décision dont les nuances tiennent plus de l'ordre. L'avis de la blonde ne semble pas avoir son importance dans cette décision. Los Angeles, pourquoi pas. Mais elle a pour habitude de ne pas aimer qu'on lui dicte son comportement. Vieux réflexe entre pur esprit de contradiction et fierté à préserver. Comportement d'une jeune femme qui aime se penser suffisamment forte et mature pour vouloir affirmer son indépendance.

Et ce que ce soit pour faire face à son père, ou bien même à celui qui s'est fait une place dans son cœur et dans sa vie sans même qu'elle ne puisse réagir. Le clin d’œil que lui fait le loup, pour sans doute nuancer ses propos on ne peut plus clairs est aussi utile qu'un coup donné dans le vent. La puma est vexée, puis étonnée quand la raison de ce voyage est prononcée à voix haute par Alessandro.

Une demie sœur ? Mais d'où sort-elle ? L'information se fraie finalement un chemin vers la cervelle de la puma alors qu'elle cherche d'anciennes mentions faites à cette femme dans une précédente conversation. Les mariages sont des moments sympathiques, pleins de joie. L'idée d'une telle célébration adoucit le peu de tact dont vient de faire preuve le loup précédemment.

Il est clair qu'elle ne connaît pas grand chose de la vie de son homme. C'est même presque le néant sur ce point. Elle ignore combien de temps il aurait fallu à ce dernier pour lui parler de Therence si elle n'avait pas lancé le sujet elle même. Si Amance et sa langue trop bien pendue n'avaient pas mit de l'eau dans le gaz durant le weekend à la neige. Forçant par la même occasion la puma à mettre les points sur les i, crever quelques abcès qui devenaient poison au fil des semaines.

Combien de temps aurait-il laissé passer avant de parler d'elle à Therence ? L'attente n'aurait fait qu’envenimer la situation, la rendre encore plus compliquée à vivre. Même si en fait, sur ce point la blonde doute qu'on puisse empirer leur position actuelle. Elle ouvre la bouche, laisse échapper d'une voix cassante quelques mots qu'elle ne veut pas retenir quand il reformule cette demande, transforme ce fait qu'il vient de lui mettre sous le nez en choix.

-C'est réellement un choix que tu m'offres ? Ou juste une façon de mieux faire passer ce qui ressemble à un ordre.

Il continue, laisse la question de la jeune femme résonner dans le vide. Elle est consciente que celle-ci n'attendait pas forcément de réponse. En tout cas, pas si elle veut que cette soirée qu'elle souhaite agréable ne se transforme pas en conflit ouvert. Elle inspire, tente de retrouver un faciès aimable, pioche même dans les olives qu'on vient de leur emmener pour essayer d'apporter une quelconque distraction à son esprit tourbillonnant.

Pourtant elle ne peut s'empêcher de sourire, quand son homme lui parle de toutes ces mamas qui vont leur pincer les joues. Un tableau qu'elle devine comique avant même d'assister à une pareille scène. C'est même un rire léger qui lui échappe, discret, quand son homme frissonne à la simple évocation de ces instants qui vont le ramener à une place de grand enfant.

Il lui vend du rêve et de l'amusement. Et le pire c'est que ça commence à fonctionner. Il n'est visiblement pas à l'aise, cela se sent. Dans ses mimiques exagérées, les mots qu'il utilise alors qu'il tente au mieux d’adoucir ses précédents propos. La puma lui sourit, revenue à de meilleurs sentiments. Reprend les caresses que son pied avait stoppé contre la cheville de son homme.  

-Pire que mon père ? Ça promet, et je m'en voudrais de louper ça. De plus ça fait bien longtemps que je n'ai pas mit les pieds à un mariage. La dernière fois j'étais la petite fille qui suivait la mariée avec son panier de pétales de roses.

Il y a presque vingt ans. Pour le mariage de son parrain qui est en train de toucher à sa fin à présent. Elle attrape son verre, le lève pour trinquer avec son homme, sans toutefois donner sa réponse. Le laisser mariner un peu, lui apprendre la diplomatie. Lui faire comprendre qu'elle n'est pas un pantin qu'il peut emmener avec lui, où il le désire, à sa guise sans prendre le soin de lui demander son avis. Mais ça il est censé déjà le savoir. Il a bien comprit que la blonde n'est pas du genre à se laisser faire, et qu'elle n'aime pas se faire dicter sa conduite. Pour qu'il ait formulé les choses de cette façon, c'est sans doute parce qu'à lui non plus, on ne lui a pas donné la possibilité de refuser qu'elle l'accompagne. La blonde inspire, ne quitte pas le loup du regard avant de souffler.

-J'ai pas vraiment le choix de toute façon ?

Les lèvres pincées d'Alessandro sont une réponse muette, mais aisément décryptable. Andy sourit, continue alors que dans sa caboche, les pièces s’imbriquent les unes avec les autres.

-Je pense que ce n'est pas ta demie sœur qui a décidé que je venais. Pas toi non plus, même si tu me demandes de t'accompagner et que je me vois mal refuser ta proposition. Tu sais que je n'aime pas les ordres. Mais j'aimerais découvrir l'endroit où tu as grandit.

Une occasion de passer un peu de temps ensemble. Le serveur revient, apporte les entrées alors que la jeune femme est sur le point de demander si Therence fait aussi parti du voyage. Il lui semble bien avoir comprit que le jeune homme avait eu des démêlés récents avec la justice. Elle ne connait pas la gravité de cette situation. Ignore pour quelle raison Therence a besoin d'un avocat.

L'odeur de son plat lui titille les sens, mais pourtant une main posée sur sa fourchette, elle se fige, stoppe son geste. Pour être certaine de ne pas se faire de fausses idées à propos de ce mariage, de cette virée à Los Angeles.

-Les oncles, les tantes, ta demie sœur. Ça fait beaucoup de monde que je vais avoir l'occasion de rencontrer. Mais ce qui m'inquiète ce sont les autres personnes, celles qui m'ont invitée. Celles dont je doute fortement de partager les mœurs et la morale.

Elle attrape sa fourchette et cette fois l’enfonce dans son soufflé sans rien ajouter de plus. Le principal a été dit, en tout cas à ses yeux. Elle ira à ce mariage. Pour ne pas mettre son homme dans l'embarras, et parce que les célébrations de ce genre sont toujours de jolis moments.  Et elle ne veut pas que son absence mine Alessandro, d'une manière ou d'une autre.

Et puis elle sait se tenir. Entre les repas organisés par la direction de l'hôpital où sa mère a un poste important et les relations de travail de son père, elle a connu les fêtes un peu guindées pendant toute son enfance. Andy avale la nourriture qu'elle vient d’engouffrer dans sa bouche, fixe son compagnon qui semble de plus en plus mal à l'aise.

-J'ai été bien éduquée. Je sais tenir ma langue. Ne pas dire ce que je pense en cas de besoin, et même sourire sur commande.

Il va juste falloir qu'elle voit avec Shin pour le prévenir de son absence pendant quelques jours. Le reste de son travail peut aisément être fait dans n'importe quel endroit à partir du moment où elle peut emmener avec elle son ordinateur et dégoter une connexion internet.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMar 29 Oct 2019 - 15:15

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« Buon matrimonio. »
Je n’ai pas relevé son sarcasme. Depuis sa rencontre avec Therencio j’ai l’impression d’aller de bourde en bourde. D’avoir perdu mon aisance naturelle à gérer les conflits. Ou alors Andy me voit tel que je suis réellement, pas si magnifique que ça. J’ai compris après coup et sans qu’elle ne me l’ait clairement dit, que mon existence dans sa vie était mal perçue auprès de son père. Et, à peine rentrée de Phoenix, j’avais provoqué cette réunion « familiale ». Les amertumes et les frustrations ne se sont pas évaporées comme par magie. Ils m’en veulent tous les deux.

Andy ferme les yeux, mais c’est contre son gré, une bataille entre son cœur et sa raison. Pour Therencio, j’ai l’impression que j’ai dégringolé du piédestal où il m’avait mis. Il se sent trahi, même si ma relation avec Andy est normale, alors que celle que j'ai avec lui est critiquable, à la limite immorale. La demande muette d’Andy est limpide, mais cela serait m’amputer une partie de moi-même si je reniais ce lien puissant qui me lie à Therencio. Lui ne semble plus me croire quand je lui répète ce que je ressens pour lui. La peur d’être à nouveau abandonné le terrifie et le submerge. Enfin, c’est l’analyse que je fais des tensions qui émaillent nos échanges. Et ce mariage qui n’arrive pas au meilleur des moments. Ma présence forcée, Therencio qui ne peut pas nous accompagner… Les idées qu’il ne va pas manquer de se faire.

- J'ai pas vraiment le choix de toute façon ?

Andy me ramène brutalement sur terre. Je pince les lèvres. Où que je sois, je n’ai plus de répit. Ils sont tous sur la défensive, à la limite de l’agressivité. J’ai envie de hurler que moi non plus je ne choisis pas, ni la famille dans laquelle j’ai grandi ni de qui je tombe amoureux. Mais si je crie, je la perds. J’aurais dû enrober ma demande, coller un « s’il te plait ». Mais cela lui offrait une porte de sortie, un refus que je ne peux pas me permettre. Je ne sais pas comment Andy analyse mon silence, mais elle semble comprendre que je suis coincé.

-Je pense que ce n'est pas ta demie sœur qui a décidé que je venais. Pas toi non plus, même si tu me demandes de t'accompagner et que je me vois mal refuser ta proposition.
- Je suis navré…
- Tu sais que je n'aime pas les ordres.


Oui je le sais bien et c’est une facette de ton caractère qui fait ce que tu es, un bout de ce tout que je trouve envoûtant.

- Mais j'aimerais découvrir l'endroit où tu as grandi.
- Merci.


Ma réponse sort comme un souffle. Je suis mal à l’aise car tout échappe à mon contrôle, Andy, Therencio et maintenant mio padre qui se décide à officialiser ma naissance. Je ne suis pas prêt à tout ça. Cela fait clairement trop en peu de temps. Le serveur a posé nos entrées devant nous, j’imagine que la nourriture va me donner un peu de répit. Andy se saisit de sa fourchette, je vois ses narines palpiter sous l’odeur exquise qui se dégage des mets qu’elle a devant elle, puis elle se fige. Je reste en apnée. Quoi encore ?

-Les oncles, les tantes, ta demie sœur. Ça fait beaucoup de monde que je vais avoir l'occasion de rencontrer.
- Que des prénoms en o ou en a, ce n’est pas grave si tu mélanges. Appelle les femmes Maria, tu as peu de chance de te tromper. Si ce n’est pas leur premier prénom c’est le deuxième…


Je tente une note d’humour. Un peu de légèreté. Il s’agit d’aller à un mariage, pas un enterrement. Mais Andy me recolle dans mon contexte, celui de la mafia. Que ce soit avec elle ou Therencio, on me colle souvent le museau dans la noirceur de mon monde.

- Mais ce qui m'inquiète ce sont les autres personnes, celles qui m'ont invitée. Celles dont je doute fortement de partager les mœurs et la morale.
- Tu n’as rien à craindre. Tu…


Je ne sais pas quoi dire. Oui, elle va être cernée par des tueurs, des gens qui en exploitent d’autres et d’un faste payé avec de l’argent sale. Je n’ai jamais été du bon côté. Je ne sais même pas ce que c’est. Je n’y vois que des tentations inassouvies et des vies de frustrations. Une fois, lors d’une discussion avec Shepherd, j’avais tenté de comprendre le mode de fonctionnement de l’alpha. Sa gentillesse et son indécrottable dévouement pour des gens qui pour la plupart ne le remerciaient même pas de les avoir aidé. Pourtant Will’ semblait s’en satisfaire, en être heureux même. Il m’avait parlé d’humilité. Ce que j’ai saisi de cette soirée, est que nous ne collions pas la même chose devant ce mot. Je suis humble devant ceux que je considère plus fort que moi, Sonny par exemple. Will’ est humble devant ceux qui sont plus faible que lui.

J’ai attaqué mon entrée et bu une gorgée de vin sans l’apprécier, trop préoccupé à plaire à Andy sans fâcher Therencio. Avec cette sourde angoisse des conséquences de la cérémonie à venir.

-J'ai été bien éduquée. Je sais tenir ma langue. Ne pas dire ce que je pense en cas de besoin, et même sourire sur commande.
- …


« Sourire sur commande ». Voilà ce qu’elle pense que je lui demande ? Je repose mes couverts, l’appétit coupé. Femme objet. C’est ce qu’était ma mère. C’est ce que semble être ma sorellla, pourtant j’espère pour elle qu’elle va épouser un type pour qui elle éprouve des sentiments. Son nom ne me dit rien. Est-ce genre de femme que je veux à mes côtés ? Mon cœur dit non, ma raison verserait plus dans un « ça dépend ». Je regarde son visage, elle est concentrée sur son assiette. Le menu semble lui plaire. C’est déjà ça.

- Je sais que c’est l’image que ça donne, mais je ne te demande pas de faire la potiche. Puis chez les italiens on ne sourit pas sur commande. Soit tu cries et fais la gueule, soit tu souris et rigoles haut et fort.

Je laisse le serveur débarrasser nos assiettes. Il s’inquiète de la mienne à peine entamée. Je le chasse d’un geste impatient de la main. Je me ressers en vin, repose la bouteille, oublie sans calcul le verre vide d’Andy.

- Sache que ma petite amie du moment n’aurait pas été conviée à cet événement. En effet on m’impose de ne pas venir seul, mais c’est parce qu’à leurs yeux tu as presque le statu d’épouse. Ils veulent rencontrer la femme qui me fait dérailler.

Andy me lance un regard interrogatif.

- Je n’ai pas déraillé au sens propre. C’est une façon de dire que toi… et Therencio occupez une place très importante dans ma vie. D’une importance qui peu interférer avec les affaires.

A l’évocation de cet « autre » qu’elle maudit en silence, je la sens se raidir et être sur le qui-vive. Je crève l’abcès avant qu’il n’empire.

- Therenrio est aussi convié, mais dans l’incapacité de pouvoir se déplacer sur L.A.

Regard interrogatif. Lui aussi, c'est donc qu'il a l'attention de ma famiglia. Mais pourtant, il ne vient pas. Nous ne sommes pas en période d’examen ou autre qui l’empêcherait de se libérer. Puis Andy se doute que mio figlio a des ennuis.

- Il est en liberté conditionnelle suite à une connerie. C’est de ma faute, je ne suis pas le meilleur des modèles… Rien de grave, il n’a blessé personne. J’aurais dû le voir venir. Je suis le seul à blâmer.

Je n’en dis pas plus sur les démêlées de Therencio avec la justice. Puis, je ne veux pas qu’Andy se fasse une piètre opinion de Therencio, alors j’endosse la responsabilité de sa faute. Je n’ai pas de mal à me persuader que si j’avais fait plus attention à lui, il ne serait pas allé saccager le chantier de Chad. Et si j’étais descendu de moi-même du piédestal où il me plaçait, il n’aurait pas cherché à arranger sa dette par un cambriolage. Il aurait dû m’en parler. Il a eu peur de me décevoir. Là est ma responsabilité de ce qui lui arrive.

Andy semble soulagée que nous y allons qu’à deux. Ce soulagement me pèse, mais je le comprends et ne lui en tiens pas rigueur. Là aussi c’est de ma faute. Ce que je lui impose est trop énorme. Rien n’est réglé. Depuis leur rencontre tous les deux, j’ai peur de les perdre. Je m’en remettrais, mais cela aurait un prix, celui de mon humanité. Car pour me relever d’un tel arrachement, je blinderais le cœur et deviendrais pire que je ne le suis déjà.

Le plat de résistance interrompt mes pensées. Je me force à manger et retrouve l’appétit après quelques bouchées.

- Le délai est court, mais il va falloir nous trouver une tenue pour l’occasion. À mes frais évidemment. J’ai déjà une idée pour moi et du magasin où je trouverai. Cela te dérange si je t’accompagne pour le choix d’une robe ? Je n’en est pas l’air, mais je suis plutôt à l’aise dans ce genre de magasin.

Je repousse une pensée insidieuse et des images de Therencio dans une cabine d’essayage. Je n’aime pas le parallèle. Je le refuse. Pourtant il existe, quoi que j’en dise. Je jette un regard à mon téléphone. Therencio n’a pas répondu à mon dernier message qui lui demande comment il va. Je lui ai dit que je dînais avec Andy ce soir. La transparence est sensée me redonner sa confiance, mais elle a un prix.

- Il y a un dresscode. Cravate bleue pour les hommes. Et robe blanche avec du vert pour les femmes de la famille. On peut y aller demain. À moins que tu préfères t’en occuper seule ou avec Amance.

Je tente de ne pas faire deux fois la même erreur dans la soirée avec les demandes qui sont des ordres. C’est vrai qu’Andy peut très bien se débrouiller seule pour l’achat d’une robe. Toutefois, j’ai sincèrement envie de partager ce moment avec elle. J'aime beaucoup faire les boutiques, ce qui est assez rare pour un homme de mon milieu.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 1 Nov 2019 - 2:51

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio




Alessandro repose ses couverts sur la table, elle devine à ce geste de son homme qu'elle vient de dire une bourde. Une de plus. Pour ne pas changer. C'est sa peur depuis quelques semaines, de mal choisir ses mots, de foncer tête baissée dans un conflit qui la terrifie sans le vouloir. L'odeur dans le lit, la dispute au chalet avec cette nuit passée à l'hôtel du cul tourné, pendant que dans la chambre d'à côté les deux guimauves sur pattes jouaient à la bête à deux dos. Elle avait pensé que ça ne pourrait pas être pire, qu'une fois ses angoisses livrées, tout irait mieux. Visiblement elle s'est trompée sur toute la ligne. Elle vit mal cette situation, tente de ne pas penser à ce garçon, ce fils avec qui l'italien vit cette relation si particulière. Therence semble la voir comme une garce qui vient de lui voler son loup, et Alessandro est coincé entre eux deux. Et depuis qu'elle a rencontré le lycéen elle peine à faire bonne figure. Pire même, elle n'essaie même plus de faire semblant, alors que pour le bonheur de celui qu'elle aime elle s'était juré de tout faire pour gérer au mieux cet imbroglio.

Elle se contente de manger, sans un mot ni même un regard pour l'italien. Pour se protéger face à tout cela. Cette vie qu'il mène, ce qu'elle peut comprendre, ce qu'elle peut supporter. Et surtout ce qu'elle peut tolérer sans broncher. Face à son père, elle avait su défendre son homme. Elle avait bataillé avec Samuel, imposé ses choix, ne lui donnant pas d'autres possibilités que d'accepter la présence de l'italien dans la vie de sa fille. Prête à essuyer la fureur de son paternel pour les beaux yeux de son homme. Sans que ce dernier n'ait eu besoin de lui en faire la demande. Alessandro semble se douter que l'entrevue père/fille ne s'est pas aussi bien déroulée que la puma ne l'aurait souhaité. Elle a aménagé pour lui une vérité, un mensonge qu'elle espère voir devenir réalité quand les deux hommes de sa vie se seront rencontrés.

Le serveur revient, s'inquiète du peu de nourriture ingérée par Alessandro, ce dernier l'envoie paître d'un geste agacé de la main. Il ne veut pas qu'elle joue les potiches, mais elle ne peut s'empêcher de craindre ce moment où elle sera perdue dans une monde qui n'est pas le sien. Sans lui, elle n'aurait jamais imaginé s'y retrouver un jour confrontée. Ou alors seulement dans un tribunal. Comme dans ses rêves idylliques de jeune étudiante où elle collait les voyous en prison pour un monde meilleur.

Là aussi tout a changé. La mort de Taylor, son départ précipité loin des radars de ses parents trop submergés par la tristesse pour qu’elle puisse le supporter. Son arrivée après quelques détours dans cette ville. Capucine qui l'a emmené dans ce bar. Quand elle avait reconnu le patron elle avait détesté son amie, puis il avait été là, encore une fois, comme un miracle lorsqu'elle s'était mise en quête de justice, risquant sa vie par manque de jugeote. Andy soupire, relâche sa serviette avec laquelle elle s'est mise à jouer de façon machinale quand Alessandro reprend. Elle le fixe, questionne du regard alors qu'il parle de déraillement.

Est-ce que leur relation le met dans une position périlleuse auprès de ces gens ? Sans lui laisser le temps de livrer ses inquiétudes à voix haute, il reprend, étoffe ses derniers dires que quelques précisions supplémentaires. La puma sourit un bref instant, puis soudainement se fige, son visage se vidant de son sang quand le nom de Therence est prononcé. Elle scelle ses lèvres, trop muette pour leur bien à tout les deux. Quand elle ne dit rien c'est mauvais signe.

Le lycéen est invité lui aussi, ce qui en fin de compte est assez logique. Si ces gens connaissent son existence à elle, ils ont également dû avoir vent de celle du jeune homme. Mais ses sourcils se froncent quand Alessandro explique l'absence de celui qu'il nomme son fils à ses festivités. Les ennuis de Therence, ce que la blonde avait cru comprendre, des démêlés avec la justice. Tout cela est donc vrai, elle ignore ce qui lui est arrivé, n'ose pas demander plus de détails. Hors de question de donner l'impression qu'elle souhaite enfoncer le clou. Les problèmes de ce garçon s'ajoutent aux soucis déjà bien nombreux d'Alessandro. C'est surprise par elle même, qu'Andy ouvre la bouche, propose naturellement son aide.

-Si tu as besoin d'un regard juridique et neutre sur tout ça tu peux me le demander. Je suis là pour ça aussi. Même si je me doute que tu dois déjà avoir des contacts dans au moins un cabinet d'avocats.

Elle tente de ne pas laisser son soulagement à l'idée d'aller seule avec Alessandro à ce mariage prendre le dessus sur ses émotions. Il sait que l'idée de partage n'entre initialement pas dans la notion qu'elle se fait d'un couple. Il s'en veut de lui imposer cela, et était prêt à la laisser partir lorsque, à l'extérieur du chalet, il lui avait dévoilé toute la vérité, sans filtre. Car de toute façon, il n'existait pas de bonne façon de parler de cette situation qui semble toujours aussi malsaine à la jeune femme. Mais pour les beaux yeux de son loup, pour ne pas se déchirer le cœur dans une fuite, elle a décidé de faire de son mieux pour tenir le coup. Renier toute cette morale dans laquelle elle berce depuis qu'elle est enfant.

Changement de plat, sans propos inutile la jeune femme attrape ses couverts, plante sa fourchette avec délice dans le morceau de viande bleu qui lui fait face avant d'en trancher une portion. Elle savoure ce repas, essaie de passer à autre chose, ne pas remuer le couteau dans des plaies déjà béantes. Faire bonne figure, finalement pas si loin du rôle de la potiche qu'Alessandro ne veut pas lui imposer.

Sourire aux lèvres, elle ne loupe pas une seule des paroles de son homme, impatiente à l'idée des préparatifs qui les attendent. Deux semaines, c'est bien court comme délai, mais toutefois largement suffisant. Andy lève les yeux vers son bel italien, lui sourit quand il se propose pour une journée shopping. Pourtant les sourcils de la puma se froncent quand rapidement, Alessandro parle à Andy d'emmener Amance à sa place. Sans le laisser mariner plus longtemps, elle attrape la bouteille de vin, remplit son verre désormais vide et donne sa réponse, un sourire habité par la malice étirant ses lèvres fines.

-Entre mon homme et ma colocataire aux goûts vestimentaires parfois douteux, c'est un choix compliqué que tu me donnes.

La garde robe de la française est assez triste, en tout cas c'est l'avis de la blonde à ce sujet. Tout s'y ressemble, hormis quelques pièces originales et un peu classes qui semblent réservées aux grandes occasions. D'ailleurs il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour que la brune se donne la liberté de piocher régulièrement dans le dressing de la puma, habituée aux tenues plus recherchées. Sans doute bercée dans un milieu financier plus aisé depuis son enfance, qui lui a bien souvent permis d'assouvir tout ses petits caprices de fashionista.

Alessandro s'est figé, à l'air sur le qui vive, comme s'il attendait plus qu'une réponse évasive de la part d'Andy. Elle attrape sa serviette, la passe sur ses lèvres, tamponne pour ne pas retirer le maquillage qu'elle y a déposé plus tôt dans la soirée.

-C'est avec toi que je vais à ce mariage, c'est à toi que je veux plaire. J'aimerais avoir ton avis. Savoir ce que tu aimes, et peut être t'offrir moi même cette cravate bleue. J'ai toujours eu un faible pour le bleu de Prusse, mais encore faut il que cela aille avec le costume qu'on va te choisir.

L'homme chipote, trouve à redire face à ce cadeau que la jeune femme veut lui faire. Elle balaie son avis d'un geste de la main, comme s'il ne s'agissait que de sottises.

-Tu me gâtes tout le temps. J'aime faire des cadeaux, et surtout ma mère m'a demandé de ne pas faire fuir son gendre avant qu'elle n'ait l'occasion de le rencontrer. Quand tu la verras tu comprendras qu'elle a une vision assez particulière de la vie de couple. Mais ça ne semble pas déranger mon père.

Miri a accepté bien plus facilement l'existence de ce gendre que son mari, qui lui a des souvenirs qui même s'ils sont lointains, restent bien précis quand on lui parle d'Alessandro Amaro. Si Miranda a toujours été la voix de la sagesse, le père de famille est quand à lui un bon exemple de personne laissant bien souvent ses émotions prendre le dessus sur ses actes.

Les assiettes se vident, les verres aussi. C'est quand le serveur revient pour débarrasser, cartes de desserts en main que la jeune femme fixe leur rendez vous pour le lendemain sur une horaire qui lui convient.

-Demain j'ai mon dernier cours qui se finit à midi trente. Le temps de rentrer, prendre une bonne douche et me changer, je pense être prête vers quatorze heures si c'est bon pour toi.

Quelques mots d'Alessandro et le rendez vous se retrouve confirmé. La jeune femme ne peut s'empêcher de sourire en pensant à ce moment intime qu'elle va passer avec l'homme qu'elle aime. Un instant à deux, juste à eux. Quelque chose de frivole pour oublier les ennuis extérieurs, ne plus penser aux tracas au moins le temps d'un après midi. Puis elle rit doucement en repensant aux dires de son loup à propos des prénoms, un bout des doigts elle titille le bout de ses longs cheveux blonds puis, lâche, sourire espiègle rivé au visage.

-Ta sœur s’appelle Maria aussi ? Et le prénom générique pour les hommes c'est quoi ?

Sa bonne humeur revenue contamine son homme. Il se passe la main sur le visage, rit derrière sa main. Puis finalement de bon cœur en tentant de glisser quelques précisions utiles pour ces quelques jours à passer à Los Angeles. Entre deux éclats de joie, la puma en rajoute une couche, appuie sur l’énormité de la chose tout en se moquant d'elle même.

-Tu crois qu'ils vont noter mon prénom complet sur le plan de table ? Ce serait moche de me faire un coup pareil. Même mes profs ont toujours diminué mon prénom pour m'éviter de penser au fait que mes parents avaient été trop flemmards pour le changer après ma naissance. Andrew Turing, je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours eu l'impression que mon prénom n'allait pas avec le reste de ma personnalité.

[...]

-Tu peux entrer c'est ouvert !

Elle hausse la voix tout en sachant pertinemment qu'Alessandro n'a pas besoin de ça pour l'entendre. Il vient de sonner à la porte et la jeune femme n'est définitivement pas prête pour le départ. Ses doigts martèlent le clavier de son ordinateur portable, alors que derrière ses lunettes de lecture, elle ne peut s'empêcher de laisser son regard glisser sur la silhouette de son homme quand ce dernier entre dans le salon, Jared sur les talons. L'animal colle sa truffe contre les cuisses de l'italien, la puma finit par siffler un ordre entre ses dents alors que sèchement, elle referme le livre posé près d'elle. Code civil qui finit jeté sur la table basse pour aller rejoindre son homologue pénal.

-Jared couché.

Le chien obéit sans demander son reste, et quand Alessandro se glisse près d'elle sur le canapé pour lui demander si elle a finit, son regard glissant sur l'écran d'ordinateur, la jeune femme se tourne vers son homme puis pose ses lèvres sur les siennes.

Elle met un certain temps à s'en détacher, laisse un soupir lui échapper quand une main se glisse dans le bas de son dos pour se faire douce caresse.

-Coucou bel italien. J'ai fini pour l'instant. Une sombre histoire de divorce. La femme de mon parrain tente de le dépouiller en mettant les voiles.

En quelques clics, tout les onglets sont fermés, l'ordinateur ne montre plus le patrimoine de Jason mais seulement un écran noir. La puma se serre un peu plus contre son homme.

-Il faut juste que je me trouve une paire de chaussures confortables et on pourra bouger. Il y a du café frais et de la bière dans le frigo si tu veux. Ne touches pas au pichet qui sent mauvais, c'est le presque mec de Vicky qui a ramené ça, même moi je n'ai pas envie de goûter un truc pareil.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMer 6 Nov 2019 - 17:45

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« Buon matrimonio. »
Andy accepte l’idée de faire les boutiques avec moi. Ce qui me soulage, c’est qu’elle ne voit pas dans ma demande une forme de surveillance, mais bien un partage et un échange. Je me rembrunis quand elle parle de m’offrir une cravate, pas que je refuse un présent de sa part, mais ce mariage n’est pas une sortie imaginée à deux. Mais ma vie qui s’impose à elle, encore une fois.

-Tu me gâtes tout le temps.
- Je suis très rétrograde sur ce point. Un homme doit couvrir de cadeaux la personne qu’il aime. J’ai été élevé sur ce schéma, pardon.


Je fais pareil avec Therencio. Je lui offre les chemises qu’il me vole et lui donne un vrai chez lui. Je ne m’attendais pas à ce qu’il accepte Andy facilement. Et s’il n’avait pas donné congé pour son ancienne piaule avant que je lui annonce la nouvelle composante de ma vie, je ne sais pas s’il aurait remis les pieds au Pink, hormis que pour de violentes tempêtes tumultueuses et possessives.

- J'aime faire des cadeaux, et surtout ma mère m'a demandé de ne pas faire fuir son gendre avant qu'elle n'ait l'occasion de le rencontrer.
- À ma grande honte, je ne me souviens pas de ta mère. Juste ton père. Sa taille est… difficilement oubliable. Puis c’était le daron le plus craint du lycée dans mes souvenirs.
- Quand tu la verras, tu comprendras qu'elle a une vision assez particulière de la vie de couple. Mais ça ne semble pas déranger mon père.
- Je suis curieux de la rencontrer. Si cela peut te rassurer quant à ta rencontre avec ma famiglia, j’appréhende un peu de rencontrer tes parents. Pas que j’ai besoin de leur permission pour leur ravir leur fille, mais cela serait mieux pour toi que je m’entende avec eux.


Autant en affaire, je sais mener ma barque et convaincre les réticents. Là… Le domaine de l’affectif est quelque chose d’irrationnel qui ne se commande pas. Samuel m’en veut pour son fils. Je n’y suis pour rien, mais je représente ce qu’il honnit le plus.

Le repas se poursuit, plus serein, plus dans la normalité d’un couple qui s’offre un restaurant. Andy me raconte ses journées, les questions saugrenues qu’elle reçoit au journal, ou les conversations qu’elle trouve lénifiantes dans son groupe de préparation à l’accouchement au dojo. Puis la conversation glisse sur les prénoms de ma famiglia.

-Ta sœur s’appelle Maria aussi ? Et le prénom générique pour les hommes c'est quoi ?
- Ma sorella s’appelle Graziella, ma mère Maria... Côté hommes, je ne vois pas de schéma précis.


Je ne sais pas qui a décidé de mon prénom, certainement pas celui qui m’a élevé, moi le fils d’un autre. Ma mère a-t-elle choisi librement ? En a-t-elle référé à celui qui s’est oublié en elle ? J’ai tant de questions sur ma conception et peu de réponses. Je ne suis pas « encore » intégré à cette famiglia. Tous ces oncles, cousins, aïeux qui ne sont encore pour moi que des étrangers. Y a-t-il un Alessandro quelque part dans cet arbre généalogique dont j’ignore tout ou presque ? J’imagine que non, je suis un bâtard. Cette histoire de Maria amuse beaucoup Andy. Je ris avec elle. C’est vrai que c’est assez caricatural. Toutefois, pour rien au monde je n’américaniserais mon prénom.

-Tu crois qu'ils vont noter mon prénom complet sur le plan de table ? Ce serait moche de me faire un coup pareil.

Je fronce les sourcils, puis Andy me rafraîchit la mémoire.

- Même mes profs ont toujours diminué mon prénom pour m'éviter de penser au fait que mes parents avaient été trop flemmards pour le changer après ma naissance. Andrew Turing, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu l'impression que mon prénom n'allait pas avec le reste de ma personnalité.
- Si c’est le cas, cela va être épique, car ils vont penser que tu es un transgenre.


(…)

Jared m’accueille, museau mal poli. Je grogne, mais il n’en a que faire. Par contre il suffit d’un mot d’Andy pour que l’animal se couche. Saleté de corniaud. Je rejoins ma belle sur le canapé où elle s’est installée pour travailler. Un réflexe né d’une longue habitude me fait lire ce qui se trouve sur son écran d’ordinateur. Mes doigts se glissent au bas de son dos dans une caresse apaisante.

-Coucou bel italien. J'ai fini pour l'instant. Une sombre histoire de divorce. La femme de mon parrain tente de le dépouiller en mettant les voiles.
- Pour que quelqu’un oublie de t’ennuyer, il faut lui trouver des problèmes bien plus graves que ton existence.


Je ne lui propose pas mon aide, j’imagine que Samuel n’aimerait pas que je me mêle de leurs affaires. Mais l’attaque reste la meilleure défense.

- Même les gens honnêtes ne le sont pas tout à fait. Crédits en retard, erreurs de déclaration au fisc, ton géranium planté sur le terrain du voisin…

Andy ne relève pas et se met en quête de ses chaussures.

(…)

Centre-ville, le magasin où j’ai amené Therencio. Impossible d’aller ailleurs, il n’y a pas son équivalent dans le rayon que je n’ai pas envie de dépasser pour ces achats.

- Je te laisse musarder vers les cravates. Elles sont en soie, tu peux simplement m’aider en partie à l’acheter. C’est le geste qui compte.

La puma proteste. Elle n’a pas encore vu les prix. Je me dirige vers le rayon des costumes. Le vendeur qui me connaît accourt aussitôt. La raison aussi pourquoi je viens ici, c’est qu’ils savent ce que je veux et ce que je ne veux pas. J’y gagne en temps et en exaspération. L’homme sait que mes non sont fermes, mes oui définitifs et que peut-être ne fait pas parti de mon langage. Une interjection dans mon dos m’apprend qu’Andy vient de voir les prix des cravates. C’est comme la lingerie féminine : moins il y a de tissus…

Je reste constant sur la coupe de mes vestes et de mes pantalons, mes choix portent donc sur les matières. Le vendeur me montre un nouveau modèle, vante la qualité des coutures et le soin des finitions. Il ne brode pas. Je porte des costumes depuis mes vingt ans à peu près. Je sais donc en quelques coups d’œil juger de la qualité d’une veste ou du tombé d’un pantalon. Je connais ma morphologie, j’ai donc une bonne idée de ce que cela donnera sur moi. J’arrive aux cabines d’essayage avec trois costumes. Andy nous rejoint. Il y a un espace assez vaste où on peut être tous les deux. Le vendeur accroche les vêtements à une patère et nous laisse entre nous. Je n’attends pas qu’Andy me montre ce qu’elle a trouvé de son côté et retire veste et pantalon. J’enfile le premier pantalon. Andy me fait remarquer que l’ourlet n’est pas fait.

- Jamais dans ce genre de magasin. Ils adaptent toujours à la morphologie des clients. Comme les vestes.

Je lui montre sur celle qui correspond au pantalon que je viens de mettre, pointe la couture de la doublure qui peut facilement être décousue pour atteindre l’intérieur de la veste et permettre une reprise facile sans devoir tout débâtir le vêtement.

- C’est une méthode d’assemblage qui permet de faire du prêt-à-porter qui peut se modifier.


J’enfile la veste sur ma chemise que j’ai prise blanche.

- J’ai l’air de quoi ?

Je tourne sur moi-même, me lorgne dans le miroir. Ça ne va pas dans le dos, une coupe droite qui ne souligne pas ma carrure en V. Je cause surpiqûres, surjets et parmenture comme une vraie couturière. Andy semble hésiter entre effarement et hilarité. C’est que je suis sérieux dans ma description de ce qui ne va pas sur cette veste et de ce qu’il faudrait faire pour que cela tombe bien. Trop de reprises pour que ce soit rentable. Puis nous n’avons pas le temps pour des retouches conséquentes.





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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMer 13 Nov 2019 - 18:02

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio




Le magasin dans lequel Alessandro les a conduit dénote avec le reste de la ville. Alors qu'ils entrent dans l'endroit, le regard de la jeune femme se dépose sur tout ce qui s'offre à sa vue. Elle savoure cet instant de luxe, cette bulle de modernité dans ce patelin perdu. Elle ne connaissait pas cet endroit, et ce n'est pas en accompagnant Wesley faire du shopping qu'elle aurait pu avoir l’occasion d'y mettre un jour les pieds. Elle part dans la direction indiquée par son homme, le laisse en pleine discussion avec le vendeur avant de tiquer quand le prix de cravates revient sur le tapis.

-Tu ne vas quand même pas payer ton cadeau.

Elle a quelques économies qu'elle arrive enfin à mettre de côté. L'argent pour sa nouvelle voiture ayant été enfin récolté, en partie grâce à l'aide non négligeable de ses mécènes parentaux. Elle laisse son regard vagabonder vers les pièces de tissus précieux, n'ose pas frôler du bout des doigts un modèle bleu roi qui vient de lui taper dans l’œil. Puis finalement, sentant le coup de cœur arriver, elle retourne délicatement le bel objet pour en découvrir le prix.

C'est un juron incontrôlé qui lui échappe alors qu'elle plaque sa main sur sa bouche, face au montant qui tire plus vers le PIB d'un pays du tiers monde, que le simple prix d'une cravate luxueuse. En proie au doute, elle modifie son choix, porte pour une cravate dans un ton plus soutenu. En vérifiant le prix, elle perd quelques couleurs.

Plus haut que celui de la première cravate. Préférant la fuite à la réalité, elle s'éclipse. Garde son premier choix en tête alors qu'elle se met à la recherche de son homme. Quand elle le rejoint, un vendeur est déjà en train d'installer des vêtements sur une patère, prêt à quitter les lieux pour laisser place à l'essayage.

-J'ai trouvé une cravate qui me plaît.

Et qu'elle paiera seule, et ce quitte à se faire hurler dessus par son banquier quand il tombera sur son relevé de carte bleue. Elle n'est pas la plus folle des dépensières, elle a apprit à vivre en dessous de ses moyens pour se débarrasser au plus vite d'un prêt étudiant qui pèse sur sa vie. Même si ses parents l'ont élevé dans un certain luxe, elle parvient sans trop de mal à vivre simplement, se satisfaisant des plaisirs de la vie.  Sans vergogne, elle matte royalement Alessandro en pleine séance de déshabillage. Grand sourire rivé aux lèvres, elle note pourtant ce qui lui semble absurde à voix haute quand devant elle l’italien enfile un premier bas de costume.

-Ils ont oublié de faire les ourlets.

Visiblement ce n'était pas un oubli. Alessandro comble les lacunes de la puma en ce qui concerne la mode masculine. Alors qu'il achève de se changer, il explique, exemple à l'appui tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet. La blonde se contente d'opiner du chef en souriant. Pensant au prix des cravates, ne voulant même pas imaginer le montant à régler pour s'offrir un costume complet dans ce genre d'endroits.

Alessandro tourne sur lui même, Andy admire le paysage vu de devant, puis fronce les sourcils face à la vue de dos. Le pantalon est bien.

-La veste. Y a un truc qui cloche. Enfin disons qu'elle ne te met pas en valeur autant qu'elle ne le devrait.

Monsieur partage son point de vue. Puis ne perd pas de temps avant de se transformer en véritable spécialiste. Il cause comme une couturière. Comme la grand mère d'Andy quand elle lui a confectionné sa robe pour son premier bal de promo. La Anna Wintour de Beacon Hills continue, sans se rendre compte qu'il perd doucement l'attention de la blonde. Elle sourit, puis achève cette envolée dans l’œuf, lâchant du bout des lèvres ce qui semble être la meilleure des marches à suivre.

-Bon alors on passe au suivant. Tu verras ce sera le bon.

Sur celui qui suit c'est encore pire si elle se fie aux réactions de son homme. Non seulement la veste n'est toujours pas parfaite, mais en plus le bas décide de lui aussi poser problème. La puma lève les yeux au ciel quand la tenue est reléguée au stade des chiffons importables, sans jamais se séparer de son sourire.

Le troisième costume fait revenir le sourire sur le visage du loup. Alors que la patience commençait à s’effriter, il semble fier de cette trouvaille qu'il porte sur le dos. La puma ne dit plus un mot, elle aussi sous le charme de cette vision. Le tissu sombre, mais pas tout à fait noir. Gris plus sombre encore que l’anthracite. Gris qui irait à merveille avec le bleu de la cravate dégotée un peu plus tôt par la puma. Elle laisse une main courir sur une des hanches de son homme, et quand il se tourne vers elle, un grand sourire aux lèvres, elle devine qui lui aussi trouve ce costume à son goût. Alessandro se penche vers elle, dépose ses lèvres sur celles de la blonde qui n'attend que ça. Quand leurs bouches se séparent, la puma murmure.

-Tu es superbe. Je crois qu'on a trouvé le bon.

Et même si ce n'était pas le cas, il y a encore de quoi enchaîner les essayages. Elle lui fait un clin d’œil. Et sans mimer le fait de rompre le contact, elle continue.

-J'adorerais te l'enlever. J'espère trouver une robe qui te fera autant d'effet que ce costume m'en fait.

Elle agite une main, exagère en s'éventant. Puis fait un pas de côté quand son loup tente une approche. Elle perd son sourire aguicheur, tente de retrouver un maximum de sérieux tout en préparant sa fuite. Dans la pièce d'à côté il y a du monde. Si elle ne veut pas passer pour une folle, elle va devoir savoir se tenir. 

-Je vais chercher ma trouvaille.

[...]

La première cravate se retrouve bien vite mise au rebut elle aussi, pour cause de manque d'harmonie avec le reste de la tenue. Mais la seconde et ses nuances cobalt a l'air de convenir au loup. Alors que du bout des doigts la jeune femme achève de nouer le délicat objet, elle sourit quand son homme note son aisance dans cette manœuvre. Elle lisse un pli du doigt, tente d'oublier le prix de ce joli morceau de soie.

-C'est que j'ai presque été scout moi. J'ai apprit ce genre de choses.

Surpris par cette anecdote inconnue au bataillon de ses connaissances au sujet de la blonde, Alessandro demande à en savoir plus. Quand il finit par lui demander combien de temps elle a tenu le coup dans un groupe pareil, Andy consent à donner une réponse des plus franches.

-Au bout de trois semaines ils ont demandés à mes parents de ne plus emmener leurs enfants. Ça a surement un lien avec le fait qu'on se soit fait pincer pendant qu'on mangeait les friandises des autres mômes.

Elle fait un pas en arrière, admire l'italien quand à lui occupé à fixer l'image que lui renvoient les glaces. Il semble chercher la petite bête, le défaut à rectifier là où la jeune femme n'en voit aucun. Puis visiblement heureux de sa tenue et de la façon dont il se perçoit ainsi vêtu, il finit par se tourner vers la jeune femme.

-Je te laisse voir pour d'éventuelles retouches pendant que je vais régler la cravate ?

Ce n'est pas une permission qu'elle lui demande, mais juste une confirmation de son choix final qu'elle attend.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyLun 2 Déc 2019 - 19:02

Navré du délai._.

click Alessandro & Andy
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« Buon matrimonio. »
Andy ne s’attendait pas à ce que je pinaille autant sur un costume. La pile des rejets s’enrichit de mauvaises coupes et de fautes de taille.

- Tu es superbe. Je crois qu'on a trouvé le bon.

Trois fois que je tourne sur moi-même et je ne trouve aucun défaut. La couleur me plaît, un ton en dessous du noir, plus foncé qu’un anthracite, une teinte élégante. Andy tâte la marchandise, ou plutôt ce qu’il y a sous le vêtement. Je me retourne pour l’embrasser et signifier que son attente est terminée.

- J'adorerais te l'enlever. J'espère trouver une robe qui te fera autant d'effet que ce costume m'en fait.
- Je suis sûr qu’on ne nous entend pas depuis la caisse…


J’avance d’un pas, le regard gourmand. Andy fait un pas de côté et m’esquive.

- Je vais chercher ma trouvaille.
- Reviens vite !


Pendant son absence, je me baisse et rentre le bas du pantalon à l’intérieur pour simuler un ourlet. Je regarde le résultat dans le miroir, puis vérifie que je peux porter mon holster sous la veste.

(…)

Quand Andy me tend la première cravate, je sais qu’elle ne me convient pas pour sa couleur. Mais la seconde d’un bleu puissant ajoute une touche de lumière à l’ensemble. Je relève mon col et Andy m’aide à la nouer. Elle écarte mes doigts d’un geste impatient et s’active à faire un nœud très satisfaisant, avec le seul défaut qu’il est fait de face et ne tombe donc pas comme j’ai l’habitude. Mais je trouve le geste très sexy de sa part, je tais donc ma maniaquerie. Le jour J, je m’en occuperai moi-même.

- Je ne te savais pas douée sur ce point.
- C'est que j'ai presque été scout moi. J'ai appris ce genre de choses.
- Chez les scouts ? Toi ? Sul serio ? Tu as tenu combien de temps ? Ou plutôt, ils ont tenu combien de temps ?


Je me moque un peu, mais j’imagine mal une fantasque comme Andy dans un univers de discipline.

- Au bout de trois semaines, ils ont demandé à mes parents de ne plus emmener leurs enfants. Ça a sûrement un lien avec le fait qu'on se soit fait pincer pendant qu'on mangeait les friandises des autres mômes.

Je ris de bon cœur à l’anecdote. Puis retourne au miroir vérifier que chaque détail convient. Résultat de mon examen : ce costume ira très bien. De plus je lis la même conclusion dans le regard d’Andy.

- Je te laisse voir pour d'éventuelles retouches pendant que je vais régler la cravate ?
- Si tu veux mio gattino.


Andy sort de la cabine d’essayage, je la suis et hèle un vendeur pour prendre les mesures de l’ourlet du pantalon.

(…)

Retour à la voiture où nous rangeons nos achats sauf le pantalon qui devrait être prêt dans 24 h.

- Tu vaux faire une pause ? Manger un bout ? Boire quelque chose de chaud, de froid ? Ou on poursuit avec ta tenue ?

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 6 Déc 2019 - 11:06

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



Achats réglés, empaquetés. Alessandro n'aura plus qu'à aller récupérer son pantalon lorsque l'ourlet nécessaire aura été fait sur ce dernier. Ils sont de retour dans la voiture du loup, la blonde profite de cet instant de calme pour voler un nouveau baiser à son bel italien, puis son estomac gronde furieusement quand son homme fait mention de nourriture. À croire qu'elle n'est jamais réellement rassasiée. Sans attendre qu'une possible moquerie sur ce point puisse trouver le temps d'éclore, elle demande, se renseigne à propos de cette invitation. Son regard glissant sur les environs alors qu'elle tente de situer leur emplacement en ville par rapport à l'endroit qu'elle a l'habitude de fréquenter lorsqu'elle prend le temps d'aller boire un pot avec des amis.

-Je peux choisir l'endroit ?

Elle sait déjà où elle compte emmener son homme. Un bar, mais pas le sien cette fois. Pour le faire passer de l'autre côté du comptoir. Un lieu qu'elle fréquente assidûment, au moins une fois par semaine depuis qu'elle vit ici. La nourriture y est plus simple que ce que l'on peut manger au Pink, le cuisinier n'ayant pas le talent de Charlie derrière ses fourneaux. Elle enchaîne, dicte leur prochain arrêt à Alessandro quand ce dernier se dit ouvert à toutes propositions.

-Je connais un pub sympa. Plutôt bondé le soir, mais toujours assez calme en journée. Un truc qui surfe sur un autre créneau que le Pink. C'est à quelques rues d'ici, on aura même pas besoin de prendre la voiture pour y aller.

Si elle peut faire le chemin à pied juchée sur ses dix centimètres de talons, il n'y a aucun doutes à avoir sur le fait que son homme et ses chaussures de villes pourront faire de même sans soucis.

[...]

Devant la porte du No man's land, la blonde hésite un bref instant, puis donne l'ultime recommandation à l'italien. Sa main collée dans celle du loup, elle fixe ce dernier puis mine ennuyée aux lèvres elle prend le temps de préciser.

-Ils ont une serveuse en chaleur, le genre à regarder de trop près tout ce qui a un service trois pièces. Elle et moi on est pas pote.

Pour faire simple. "Méfie toi de cette garce. Ne me force pas à lui arracher la tête en public" Andy n'aime pas cette femme, elle sait que cette dernière ne voit aucun soucis dans le fait de se montrer inconvenante. En général la puma ne prend pas de détour pour faire comprendre à cette serveuse que son comportement ne lui sied guère. Leur seul point commun est ce non-amour qu'elles éprouvent l'une pour l'autre. Un sentiment des plus réciproques.

Si la féline se force à tolérer ce qui lui aurait semblé impensable il y a encore quelques semaines, cette relation qu'entretient Alessandro avec Therence, elle reste une femme jalouse, un brin trop possessive. Elle sourit quand son loup tente de la rassurer, puis soupire d'aise quand un des bras de ce dernier passe autour de sa taille pour l'enlacer. Ils franchissent ensemble la porte du pub, vite accueillis par la voix chaleureuse de cet homme un peu bourru d'apparence qui tient l’établissement.

-Salut Tigrou ! Tu viens en journée maintenant ?

Le patron ne se doute pas de la réalité qui se cache derrière le surnom qu'il a donné à sa cliente après l'avoir comparé un soir, à un gros chat. Le tout sous les yeux d'une Andy affolée, et ceux d'un Alex soudainement devenu livide. Ce soir là les deux amis s'étaient empressés plus que d'habitude de finir leurs bières pour ensuite quitter les lieux. La puma, terrorisée qui venait d'apprendre peu de temps auparavant la réalité de l'existence des chasseurs n'avait pu s'empêcher de laisser la paranoïa s'emparer d'elle. Et c'est dévorée par l'angoisse qu'elle était entrée dans le pub la fois suivante. Pour finalement découvrir que ce surnom ne cachait rien de plus qu'une bonne entente entre un patron de bar et une de ses habituées.

-Si tu veux je peux repartir ! Je connais un autre bar très sympa en ville.
-Je vois ça. Tu m'emmènes la concurrence en plus.

La puma fait un clin d’œil à son homme tandis que le propriétaire de l'endroit vient vers eux, claque une bise à la jeune femme avant de tendre une main à Alessandro. Andy en profite pour observer l'intérieur du bar, cherche son ennemie. Pas question que cette nana se donne le droit de jouer les femmes fatales autour du loup. Rassurée elle constate l'absence de cette dernière, se sent soudainement plus légère.

-Elle est pas là Tigrou, et elle est pas assez folle pour venir tourner autour de ton homme.

Andy renifle, éprouve de sérieux doutes sur ce sujet. Elle et Alessandro passent leurs commandes, puis se mettent en quête d'une table dans un des coins reculés du pub.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptySam 14 Déc 2019 - 15:30

click Alessandro & Andy
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« Buon matrimonio. »
Une lueur s’éclaire dans le regard d’Andy. Il y a quelques mots magiques comme « manger » qui ont un impact indéniable sur la Puma. Je lève la main et désigne le monde entier quand elle me demande si elle peut choisir le lieu.

- Je connais un pub sympa. Plutôt bondé le soir, mais toujours assez calme en journée. Un truc qui surfe sur un autre créneau que le Pink. C'est à quelques rues d'ici, on aura même pas besoin de prendre la voiture pour y aller.
- Ne te justifie pas ! La présence de concurrents n’est pas un mal.


À sa description, je devine de quel établissement elle parle. Un bar aux accents celtiques. Nous ne sommes pas tout à fait sur le même créneau. Mais une partie de ma clientèle va au No man's land pour changer d’atmosphère et inversement. Défaut professionnel oblige, une fois devant le No man's land, je détaille la devanture et les inscriptions sur la vitrine.

- Ils ont une serveuse en chaleur, le genre à regarder de trop près tout ce qui a un service trois-pièces. Elle et moi on est pas pote.

Ce qui signifie qu’elle est venue ici avec un autre homme… Et que cela ne lui a pas plu que la serveuse le drague. Était-ce avant de me connaître ? Je note son avertissement et ce qu’il sous-entend sans qu’elle n’en prenne conscience. Je sais que je suis très mal placé pour cela, mais la morsure de la jalousie me grignote le cœur. Je me moque de cette serveuse, mais je veux savoir à quel homme elle a osé faire du gringue pendant qu’il sortait avec Andy.

- Je crois qu’il serait préjudiciable pour ma vie que je regarde ailleurs…

J’ai encore en mémoire la scène que m’avait faite Therencio. Et sa violence à la hauteur de l’amour qu’il me porte. Une attaque que j’avais pleinement méritée. Rien n’est encore acté, du moins de la part de mio Figlio et aussi du côté d’Andy qui fait bonne figure. Je dois encore leur prouver que je les aime fort tous les deux, que l’un n’efface pas l’autre. Mais je comprends la notion d’exclusivité en amour, car rien que cette histoire de serveuse allume un feu brûlant au fond de mon ventre.

-Salut Tigrou ! Tu viens en journée maintenant ?

« Tigrou » ? Le surnom affectueux passe mal. De plus, cet homme n’est pas censé savoir. À sa réplique, j’en déduis qu’Andy vient ici en soirée de façon régulière. Avec qui ? Quel impudent ose ?

- Si tu veux, je peux repartir ! Je connais un autre bar très sympa en ville.
- Je vois ça. Tu m'emmènes la concurrence en plus.
- Salut Grant. Tu t’es décidé à repeindre ta devanture et virer cette couleur atroce.
- Le vert est la couleur de l’Irlande.
- Ce n’était pas vert, mais caca d’oie comme les uniformes de la police du comté.
- C’est toujours moins « licorne psychédélique » du Pink, Alessandro.
- Depuis l’incendie, j’ai refait l’extérieur, c’est plus soft et plus aussi queer que lorsque j’ai repris le bar.


Je serre la main de Grant. Il y a certes une légère compétition entre nous, mais elle reste bon enfant. Andy semble chercher son ennemie du regard.

- Elle est pas là Tigrou, et elle est pas assez folle pour venir tourner autour de ton homme.

« Ton homme ». C’est la première fois que je viens ici accompagné d’Andy. Il ne sait donc pas que je suis « l’officiel » dans la vie d’Andy. Il devient donc évident que la Puma vient ici avec au moins deux autres hommes pour que Grant ne soit plus étonné de la voir arriver avec un mec différent et de le considérer comme être « son homme ». Je commande un Rye avant de plonger dans les profondeurs du pub loin de la porte d’entrée. Je m’installe, dos au mur, instincts de mafieux. Andy prend place sur la chaise qui me fait face. Je reste pensif. Andy accepte-t-elle la présence de Therencio parce que de son côté ce n’est pas tout aussi clair que je le pense ?

Andy me parle des idées qu’elle a pour sa tenue. Malgré mes pensées moroses, je retiens chaque détail de ce qu’elle me dit. Avec la diversité de mon travail, j’ai pris l’habitude de réfléchir sur plusieurs problèmes à la fois. Je comprends la nuisance dont parlait Andy. Il semble que Grant se soit planté sur les horaires de sa serveuse. La bombasse arrive dans le dos d’Andy, la croupe en chaloupe et un décolleté prêt à céder. Lèvres carmin sur une dentition qui a vu les soins d’un orthodontiste, elle me lance un sourire ravageur et un clin d’œil équivoque. Je réplique par un sourire sobre. Andy fait presque un bond quand la pin-up pose son plateau sur la table d’à côté pour nous servir. Elle se penche juste ce qu’il faut pour me donner une vue très plongeante sur ses seins. À nos verres, elle ajoute une assiette copieusement garnie.

- Offert par le patron.
- Grant sait que ma fidanzata est une éternelle affamée sans soucis de kilos en trop.


Je pense contenter Andy en la déclarant mienne et de sous-entendre que sa silhouette me convient. Mais la serveuse, loin d’être effarouchée, se redresse avec un sourire mielleux en regardant la puma. Elle lève un sourcil faussement étonné.

- Je comprends mieux pourquoi elle vient ici avec d’autres beaux mecs. Pour ne pas vous ruiner en nourriture.


Je retiens la main d’Andy sur la table avant qu’elle n’atterrisse sur les joues de la fille qui s’en va prestement la croupe provocante. Un silence suit que j’occupe en buvant une gorgée de mon verre. Je scrute Andy, cherche la vérité sur les infimes tressautes de son visage. J’inspire et expire lentement. Me remémore que je suis mal placé pour parler de jalousie, mais je dois savoir. Si Andy ne dit rien, je me renseignerais auprès de Grant et si lui aussi ne dit rien, je crois que Miss aguicheuse se fera un plaisir de me détailler les mecs qu’Andy ne veut pas qu’elle drague. Je dois savoir. Je ne sais pas ce que je ferais des informations, mais je ne peux pas rester dans l’ignorance alors que je suis sur des charbons ardents entre Therencio et elle. Entre surnaturels, il est idiot de tourner autour du pot.

- Qui sont les hommes avec qui tu passes tes soirées ici ?

Je m'étonne de ma voix douce, de mon calme apparent, alors qu'à l'intérieur c'est la tempête.


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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 20 Déc 2019 - 22:44

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



Son cœur loupe un battement quand une voix se fait entendre derrière elle. Merde, Grant s'est planté. Elle sursaute quand le plateau atterrit sur la table qu'elle partage avec Alessandro, se force à fixer sa pinte de bière pour ne pas voir le visage de l'indésirable qui fait le service. Andy bout intérieurement, ne supporte que très mal cette situation qui implique la présence de cette pimbêche, avec son homme dans les environs. Ce n'est que grâce à sa capacité à se contrôler qu'elle se retient de montrer les crocs à l'employée du pub quand cette dernière se penche, seins en avant, sourire bon pour faire le trottoir, son regard trop maquillé posé sur le loup.

Son loup a elle.

Dont on lui impose déjà de devoir le partager avec un jeune homme, et qu'elle refuse de laisser se faire approcher pas la ragagnasse de service. Sans un commentaire à propos du cadeau qu'on leur fait, par peur de ne pas savoir rester courtoise si elle en venait à devoir ouvrir la bouche, la puma perd toutefois quelques couleurs quand la pimbêche en rajoute, sous entend des choses qui suffiraient à foutre en l'air n'importe quel couple. La main de la blonde tressaute, se serre en un poing qui va finir sa course dans le visage de l'imprudente. Elle se tend quand celle d'Alessandro couvre la sienne, l’empêchant d'agir avec une violence qui ne lui ressemble guère.

La puma ne touche pas son verre, son regard devenu noir. Son homme porte le sien à sa propre bouche, sans se fendre du moindre commentaire après le passage de la serveuse qui vient de partir, en dandinant du derrière comme-ci ce dernier était en feu. Ce qui est sûrement le cas, d'une manière ou d'une autre. La blonde inspire, sait que les questions vont bien finir par tomber. Alessandro est du genre franc, comme elle. Deux forts caractères qui lorsqu'ils se heurtent ont tendance à faire des étincelles. De quoi vacciner contre toute idée de disputes.

C'est au moment où elle tend une main vers sa pinte pour en boire une gorgée avant que toute trace de mousse ait disparu que la voix d'Alessandro résonne. Bizarrement calme dans un cas de figure de ce genre. Andy le fixe, se mord les lèvres un bref instant avant de laisser une longue gorgée de liquide amer descendre le long de sa gorge. Ce n'est pas pour gagner du temps qu'elle agit ainsi. Elle n'a rien à se reprocher après tout. Elle veut juste savourer le peu de calme qui lui reste avant ce qu'elle devine être une tempête en approche. Venir ici avec son meilleur ami, c'est très innocent après tout. Mais ces deux là se connaissent, c'est une des raisons qui font qu'elle n'a jamais emmené Alex au Pink Print.

Le druide la sait en relation avec Alessandro. Il ne s'est d'ailleurs pas gêné pour lui donner son avis à ce sujet. Des conseils dont la puma n'avait que faire. La plupart du temps elle se contente de le laisser dire, ne reprend Alex que lorsque ce dernier dépasse les bornes. L'envoie sur les roses et le boude lorsqu'il insiste.

Les doigts d'Alessandro jouent la musique de l'impatience contre son verre. Plus elle attend, pire ce sera. Donc elle se lance. D'une voix aussi douce que franche.

-De simples amis avec qui je ne couche pas et qui savent que je suis en couple avec toi.

Cette façon de tourner les choses est mauvaise, et elle s'en rend compte au moment où elle achève sa phrase. Un tic nerveux traverse le visage de son homme, prouve que ce calme n’était rien d'autre qu'une façade. Dents serrées, il marmonne. Il veut plus. Des noms. Andy s’exécute, commence par le plus simple.

-Je suis venue ici plusieurs fois avec Wes.

Quand ce dernier avait rompu avec son homme, avant qu'il ne cède à nouveau aux avances et aux promesses de sa momie anglaise. Depuis que ces deux là se sont remis ensemble, le libraire semble flotter sur un petit nuage fait de guimauve. Leur dernière sortie remonte à plusieurs semaines.

Le soulagement étire les lèvres d'Alessandro un bref instant. Il connait Wesley, sait que ce dernier n'est pas attiré par tout ce qui peut porter un soutien-gorge. Puis bien vite, tout s'efface. Andy se livre un peu plus. Lâche sa bombe sans prendre de gants.

-Et la plupart du temps, je dirais une à deux fois par semaine, je viens ici avec mon meilleur ami. Tu le connais, et je sais que toi et Alex ne vous appréciez pas beaucoup. C'est pour ça que je ne suis jamais venue au Pink Print avec lui.

Pour le tact, il faudra repasser. Andy sait que son loup comprend sans mal de qui elle lui parle au moment même où elle vient de terminer sa phrase. Cette fois plus de calme du tout. L'italien se fige, bouche ouverte. La puma le coupe avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit.

-Charlie sait que je suis amie avec Alex, je pensais même qu'il t'en avait parlé. Je suis déjà allée chez eux plein de fois. Avec Alex on s'aimait bien au lycée et quand je suis tombée sur lui au dojo je me suis dit que ce serait cool de revoir une vieille connaissance. On s'était même pas vu dans cette ville toi et moi quand j'ai commencé à traîner avec Lex.

Tout est dit. La puma vient de livrer la vérité sur sa vie sociale. Ne voyant pas l’intérêt dans le fait d’argumenter plus longtemps pour défendre une relation purement amicale et innocente, elle finit par replonger le nez dans sa pinte de bière.




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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMar 31 Déc 2019 - 14:44

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- De simples amis avec qui je ne couche pas et qui savent que je suis en couple avec toi.
- J’espère bien.

Je mâche mes mots, la colère fait revenir mon accent au galop, cela doit être incompréhensible, mais je m’en moque. Ce n’est pas la réponse à ma question que j'attends et le sarcasme qui voile ses propos ne me plaît guère.  

- Qui ?
- Je suis venue ici plusieurs fois avec Wes.

Wesley… Impossible de se tromper sur les préférences du libraire. La chaudasse a dû se rendre compte que sa paire de seins ne l’intéressait pas. Il ne compte donc pas dans les potentiels concurrents qui viennent ici avec elle.

- Et la plupart du temps, je dirais une à deux fois par semaine, je viens ici avec mon meilleur ami. Tu le connais, et je sais que toi et Alex ne vous appréciez pas beaucoup. C'est pour ça que je ne suis jamais venue au Pink Print avec lui.

Cormier ? Je me fige. Je l’imagine déjà lui faire son numéro de faux timide, colorant ses phrases de particularités canadiennes désuètes pour la charmer. Ce que je n’imagine pas, c'est tout le fiel qu’il doit déverser sur moi. J’ouvre la bouche pour lui rappeler que pour le Canadien, je suis un homme à fuir, mais Andy ne m’en laisse pas le temps.

- Charlie sait que je suis amie avec Alex, je pensais même qu'il t'en avait parlé. Je suis déjà allée chez eux plein de fois.

Charlie n’en a pas l’air, mais il a le flaire de ne pas se mettre entre le marteau et l’enclume. Cela ne m’étonne pas qu’il ne m’en ait pas parlé. Puis, il loge chez l’autre moralisateur du dimanche. Il ne peut décemment pas mettre son logeur en porte à faux.

- Avec Alex on s'aimait bien au lycée…

Je serre la mâchoire. Évidemment, il y a prescription et Andy n’était pas ma copine à l’époque. Mais si ces deux-là se revoient, les sentiments du passé pourraient ressurgir. Je pense être plus « attractif » que Cormier, mais il a une vie moins compliquée que la mienne et pas de Therencio à coller dans les pattes d’Andy.

- …et quand je suis tombée sur lui au dojo, je me suis dit que ce serait cool de revoir une vieille connaissance.

Oui, une vieille connaissance. Et si cela pouvait rester du passé…

- On s'était même pas vu dans cette ville toi et moi quand j'ai commencé à traîner avec Lex.

« Lex »… Il n’a pas droit à du « Roquet ». La morsure de la jalousie me serre le ventre. Malgré moi, je fais les comptes, ses atouts, les miens. Andy replonge dans son verre. Son cœur n’a pas menti sur le côté amical de sa relation avec l’autre pénible. Mais, je crains qu’Alex fasse un second choix honorable si d’aventure Andy et moi devions nous… Je me renfrogne. Rien n’est acquis, ni l’amour de Therencio ni celui d’Andy. Les inconvénients de ne plus être célibataire, de ne plus la jouer égoïste au risque de tout perdre. Je dois lâcher du lest et ne pas lui ordonner de ne plus le voir.

- OK. Tu sais qu’il est druide ? Sait-on jamais, un jour ses connaissances pourraient t’être utiles.

Je pioche dans l’assiette de charcuterie et reprends une gorgée de mon verre.

- Et qui d’autre t’accompagne ici ?

Au sursaut d’Andy, je sens que j’ai eu le nez creux.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 3 Jan 2020 - 22:25

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Buon Matrimonio




Pas un cri. Même pas l'ombre du début d'une dispute. Si la puma était aussi naïve qu'elle en a l'air, elle irait même jusqu'à penser que cette discussion est sur le point de prendre fin, sans avoir eu le temps de partir dans les hauteurs de l'indignation. Mais son nez, son instinct lui dicte que ce calme apparent que conserve son loup n'est rien d'autre qu'une image. Regard toujours baissé vers sa bière, une moustache de mousse sur la lèvre supérieure, elle se contente d'opiner du chef, marmonner une approbation légère quand Alessandro souligne le fait qu'Alex est un druide.  

Son homme pioche dans la nourriture qu'on leur a offerte, mais elle décide de ne pas l'imiter. Étrangement son appétit légendaire est aux abonnés absents. La jeune femme repose sa pinte sur le disque de carton qui l'accompagne, manque de lâcher un cri de surprise quand Alessandro revient à la charge, demande plus de noms. Sourcils arqués, elle lui jette un regard en biais, moue boudeuse aux lèvres alors qu'un soupir de désarroi se fait entendre.

-Dit comme ça, on pourrait presque croire que tu me fais suivre.

C'est ironique de sa part. Une chose est certaine, si l'italien s'aventurait à faire une chose pareille, la colère de la jeune femme face à un tel affront n'aurait d'égale que la déception de cette dernière à l'égard de son homme. Mais évidemment, il ne la fait pas suivre. La puma serre les dents, puis lassée commence à répondre. Fatiguée par avance de cette tournure que prend cette journée shopping qui jusqu'à maintenant était parfaite.

-Un autre ami. Enfin c'est même pas un ami. Ou peut être que si. J'en sais rien en fait. Lui et moi on se voit rarement ici de toute façon.

Nouvelle gorgée de bière, la puma ferme les yeux de dépit alors que les questions reprennent. La tension qui était déjà palpable monte encore d'un cran. La jeune femme perd son sourire, manque de s'étouffer avec sa bière. La méthode douce et la diplomatie sont en train d'arriver à leurs limites. Cette fois la pinte claque sur la table, bien loin du sous-bock. Andy ne se démonte pas, profite du sursaut de son homme pour appuyer son mécontentement.

-C'est juste un pote ! Rien d'autre, et je ne vais pas arrêter d'avoir une vie sociale uniquement parce que toi, Monsieur Amaro, tu me joues le numéro du grand jaloux ! Ce garçon s’appelle Derek Hale, et lui et moi on fait nos courses ensemble le lundi après midi. C'est un moment marrant. On fait les gamins, des courses de chariot, les mamies nous crient dessus quand on fait trop de bruit.

Andy ne perd pas une miette de cette surprise qui vient d’apparaître sur le visage de son homme. Elle inspire, cherche à retrouver un peu de calme. Peu loin soudainement du point de non-retour, celui où la puma risque de voler la place à l'humaine. Alors qu'ils sont installés à seulement quelques tables de l'endroit où elle se trouvait la dernière fois que son contrôle a faiblit. Éprouvée mentalement par ces soupçons qu'elle devine même si ces derniers n'ont pas l'audace d'être prononcés à voix haute, elle fait pourtant de son mieux pour regagner un peu de tempérance. Tente une armistice.

-Vient avec moi la prochaine fois si tu veux. Il m'a dit que vous aviez une connaissance commune. Ce ne sont que des amis. C'est comme Alex, si tu veux le voir un soir avec moi, je pense que ça peut s'organiser. Ce couillon a une sacrée tête de bois, mais il est loin d'être méchant. Il sait que je t'aime. Je lui ai même conseillé de s'étouffer avec Civet quand il m'a dit que tu avais tenté de tuer sa boule de poils en la balançant sur le lit comme un sauvage.

Sauvage étant un doux euphémisme pour les mots utilisés par le druide dans les multiples messages dont il a harcelé son amie.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyJeu 9 Jan 2020 - 21:37

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« Buon matrimonio. »
- Dit comme ça, on pourrait presque croire que tu me fais suivre.

L’avertissement est à peine voilé. J’en prends note. J’ai déjà agi ainsi avec Therencio. L’intention est bonne, la manière mauvaise. J’en suis conscient. Pour mio figlio c’est la peur qu’il lui arrive quelque chose qui m’a fait agir. Une surveillance pour son « bien », pour me rassurer. Mais un padre comme un mentor doit savoir laisser l’oiseau voler de son propre chef au risque de ne plus le voir revenir.

- Un autre ami. Enfin c'est même pas un ami. Ou peut-être que si. J'en sais rien en fait. Lui et moi on se voit rarement ici de toute façon.
- C’est un ami ou pas ? Pourquoi doutes-tu sur ce point ?

J’ai perdu l’occasion de me taire. La colère d’Andy devient palpable, sa patience a atteint ses limites. Elle explose et me balance sa vérité avec hargne.

- C'est juste un pote ! Rien d'autre, et je ne vais pas arrêter d'avoir une vie sociale uniquement parce que toi, Monsieur Amaro, tu me joues le numéro du grand jaloux ! Ce garçon s’appelle Derek Hale, et lui et moi on fait nos courses ensemble le lundi après-midi. C'est un moment marrant. On fait les gamins, des courses de chariot, les mamies nous crient dessus quand on fait trop de bruit.

J’écarquille les yeux. Ai-je bien entendu ? Le légendaire Derek Hale qui fait des courses de chariot au super marché ?

- Sul serio ?

Je ne peux pas imaginer l’alpha faire le clown ainsi et se faire remarquer de la sorte. Elle ne pense pas que je vais gober une telle connerie ? Un loup alpha, cela relègue Alex au second plan des concurrents possible pour l’amour de ma belle puma.

- Vient avec moi la prochaine fois si tu veux. Il m'a dit que vous aviez une connaissance commune. Ce ne sont que des amis. C'est comme Alex, si tu veux le voir un soir avec moi, je pense que ça peut s'organiser.
- Il est préférable de s’abstenir.
- Ce couillon a une sacrée tête de bois, mais il est loin d'être méchant.

Oui, mais moi je peux l’être.

- Il sait que je t'aime. Je lui ai même conseillé de s'étouffer avec Civet quand il m'a dit que tu avais tenté de tuer sa boule de poils en la balançant sur le lit comme un sauvage.
- Il exagère ! Son lapin est tombé de moins d’un mètre sur un édredon moelleux. Dans la nature ces bestioles font des bonds de plus de cinq mètres dans la nature.
Spoiler:

Je retiens ma grogne, mais il va m’entendre Alex de se mêler de ma relation avec Andy. Toutefois, je retiens ce que vient de dire Andy. Je lui souris doucement, prends sa main pour enterrer la hache de guerre.

- Moi aussi je t’aime et je crois que ça me rend un peu sciocco. Pardonne-moi, je te prie.

Je soulève sa main et pose mes lèvres sur ses doigts.

- Je tiens à toi mio gatino. Sérieusement. Je t’en demande déjà beaucoup trop. Oublie mes questions ridicules. On va te trouver une robe qui rendra la mariée jalouse ?

Nous finissons rapidement nos consommations et partons à a conquête de la mode féminine.

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMar 14 Jan 2020 - 18:21

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Buon Matrimonio




Un baiser, quelques mots doux, la dispute a prit fin avant même de commencer. Leur couple progresse. Ils apprennent à éviter les non-dits et la jeune femme espère bien que cette crise de jalousie qui a fini étouffée dans l’œuf ne signera pas son grand retour dans un futur plus ou moins proche. Ils ont vidé leurs consommations sans un heurt, Andy a même réussi à se forcer suffisamment pour parvenir à sourire à la garce de serveuse qui bosse au pub. Cette dernière semblait presque déçue de ne pas avoir pu assister à une dispute. Une victoire de plus aux yeux de la blonde qui a savouré autant que possible la vue de la mine défaite de son ennemie.

Un court voyage en voiture les a mené dans la première des boutiques sélectionnées par la puma. Elle a perdu l'habitude des journées shopping, principalement à cause de son budget plus que serré qui lui interdit toute folie. Mais durant l'adolescence, elle a longuement suivi sa mère dans les magasins, profitant de la carte bleue de cette dernière pour s'acheter des vêtements à son goût. À San Francisco elle a découvert les friperies, le bonheur de fouiller à travers les caisses et les rayonnages dans l'espoir d'y découvrir la perle rare.

À peine un premier pied posé dans cette boutique, et la jeune femme regrette déjà son choix.  Le lieu avait l'air charmant vu de l'extérieur, mais les vêtements mit en avant sur les mannequins, et surtout cette femme trop enjouée qui allonge le pas dans leur direction suffit à faire frémir la blonde. Elle murmure, sur un registre suffisamment bas pour ne pas vexer la dame, mais bien assez haut pour son homme puisse l'entendre.

-Regarde sur ta droite.

Elle évite de suivre son propre conseil, elle a déjà vu l'horreur qui traîne sur un meuble bas. Une paire de crocs, avec toutes ses hideuses copines de plastique. Andy n'a pas besoin d'en voir plus pour être sûre que son bonheur et celui d'Alessandro ne se trouve pas dans cette boutique, pas avec ce symbole du mauvais goût qui trône à la place d'honneur, juste à côté de l'entrée.

-C'est pas la bonne boutique.

Derrière elle, Alessandro amusé ne cherche même pas à dissimuler un ricanement moqueur. Et trop vite, avant de n'avoir pu prendre la fuite, la vendeuse arrive sur eux, comme un boulet de canon puant l'hypocrisie et le parfum bas de gamme. L'odeur de transpiration de cette femme laisse penser qu'elle doit d'ailleurs confondre son flacon de parfum avec une douche en spray. Supplice olfactif en plus du décor qui pique les yeux.

-Bonjour et bienvenue, que puis je faire pour vous aider ?
-Bonjour, on s'est trompé d'endroit. On cherchait... La bibliothèque ?

Même si Andy ment avec l’aplomb de ceux qui sont certains de délivrer la Sainte-Parole, la vendeuse n'a pas l'air d'y croire.La meilleure des options qui s'offrent au couple reste donc la fuite. Rapide et emprunte de dignité si c'est encore possible. Même si cela semble compliqué, en partie grâce à Alessandro qui parvient de moins en moins bien à dissimuler son amusement. Quand il se décide enfin à ouvrir la bouche, ce n'est pas pour soutenir la puma, mais uniquement pour les enfoncer un peu plus. La jeune femme n'en peut plus, finit par attraper la main de son homme, prend la poudre d'escampette avec lui, un dernier au revoir prononcé à la vite pour ne pas paraître encore plus impolie qu'elle ne l'a été.

Une fois sur le trottoir, la porte de la petite boutique des horreurs refermée derrière eux, Andy se laisse aller elle aussi. Ne cherche plus à camoufler son amusement. Se hisse sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur celles de son homme qui quant à lui vient de pencher la tête pour combler leur différence de taille. Souriante et insouciante, la jeune femme se décroche enfin de cette bouche qu'elle chérit, murmure, lovée contre son loup.

-La dernière fois que je vais dans une adresse proposée par Amance.

[...]

Elle tente de voir ce qui se passe dans la seconde boutique de sa liste en laissant son regard vagabonder au delà de la vitrine. Chercher la faute de goût ultime, ou bien la pièce parfaite. Histoire de ne pas passer pour une vilaine menteuse auprès d'un inconnu pour la seconde fois de la journée. Mais tout ce qu'elle voit, c'est une paire de magnifiques chaussures. Posées sur une boîte ronde. De jolis escarpins, presque un classique. Mais le détail du vernis sur le talon est remarquable et fait naître l'émerveillement dans les prunelles de la puma. Du bout des doigts, elle frôle la vitre qui la sépare de ces merveilles. Merveilles qu'elle aimerait voir devenir siennes. D'un vert soutenu, le talon nacré, elles iraient à merveille avec la couleur de sa robe. Andy chuchote, plus pour elle que pour son homme qui vient de se glisser dans son dos.

-Ce sont de très jolies chaussures.

Elle lève les yeux vers le reflet qui dans la vitre lui sourit. Elle finit par se décrocher de ce doux tableau, redonne son attention aux chaussures avant de finalement lancer la suite des opérations.

-Manquera plus que la robe blanche pour aller avec je pense, et au moins une autre touche de vert.

Histoire que le raccord soit parfait.

La voix de la raison se teinte d'un accent chantant quand elle lui souffle que son bonheur sur ce plan se trouve peut être lui aussi dans cet endroit. La main chaude d'Alessandro englobe la sienne. Andy suit le mouvement sans se faire prier.

À l'intérieur du magasin, le rêve continue. Pas de chaussures en plastique. Pas de vêtements au couleurs criardes, de résidus de la dernière collection de chez Desigual. Andy murmure un bonjour quand un vendeur se présente à eux, avant de nommer de façon claire la raison de sa présence dans ce lieu.

-Les chaussures de la vitrine ? Vous les faites en 37 et demi ? Il me faudrait aussi une robe blanche. Pour un mariage s'il vous plaît.

Formulée ainsi, sa question réveille des rêves de petite fille qu'elle a toujours cru devenus bien lointains.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyVen 17 Jan 2020 - 16:14

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Je suis content de sortir du bar, la main d’Andy dans la mienne et me moque de la mine dépitée de la serveuse. Je conduis Andy près d’un magasin recommandé par la donna de Will’. Je suis le mouvement lorsqu’elle entre dans la boutique, son pas ralentit avec le mien. Fausse bonne adresse. Si une pièce dans la vitrine semblait de bonne qualité, ce n’était que de la poudre aux yeux.

- Regarde sur ta droite.
- 95 C…

Je sais qu’elle parle des crocs aux couleurs agressives, mais la vendeuse l’est tout autant dans son allure.

- C'est pas la bonne boutique.
- Ou si tu aimes le latex… Oh ! Je connais une boutique un peu… pas dans les coins chics… Tu vois ce que…

Coup de coude dans mes côtés. Andy voit très bien, mais pour l’heure nous devons battre en retraite. J’ai du mal à ne pas rire de cette caricature de vendeuse.

- Bonjour et bienvenue, que puis-je faire pour vous aider ?

- Bonjour, on s'est trompé d'endroit. On cherchait... La bibliothèque ?
- Oui la bibliothèque pour lire des livres en braille. Ce n’est pas là, chérie ?

Je me suis agrippé au bras d’Andy et feints de trouver mon chemin la main en avant. La vendeuse esquive de justesse un contact entre sa poitrine et mes doigts maladroits. Je dois me mordre la joue pour ne pas hurler de rire quand nous sortons de la boutique.

- La dernière fois que je vais dans une adresse proposée par Amance.
- Cela eut le mérite d’être amusant.

(…)

Nouvelle boutique, nouvelle vitrine.

- Ce sont de très jolies chaussures.

L’accent appuyé sur « très » fait que j’ai compris l’attente derrière ce constat qui n’a rien d’anodin. Je souris à la belle femme qui m’accompagne par vitrine interposée puis nous entrons dans le magasin.

- Manquera plus que la robe blanche pour aller avec, je pense, et au moins une autre touche de vert.
- Tu seras magnifique.

Sa réponse m’arrache un gémissement. Je frôle ses reins du plat de la main.

- Ne me tente pas mio gattino.

Je laisse Andy voir avec la vendeuse pour les chaussures et commence à musarder au rayon des robes.

(…)

Andy me rejoint perchée sur les escarpins vus en vitrine. Difficile d’imaginer mio gattino, d’habitude si maladroite, marcher avec élégance.

- Tu as la démarche d’une reine mio cuore.

La vendeuse commence à vouloir trier de modèles pour Andy et tend la main vers une robe blanche au prix affolant, mais qui ne convient pas à la silhouette de ma féline.

- Non, j’ai déjà sélectionné quatre modèles et je les ai posés sur le portique là.

La jeune femme semble étonnée de me voir partie prenante sur les choix de vêtements de sa femme, là où la plupart des hommes fuient attendre sur le trottoir.
(…)

Premier essai, Andy tourne sur elle-même. La vendeuse lui assure qu’elle est ravissante. Ce n’est pas faux, mais… Je viens me placer dans son dos et regarde notre reflet dans le miroir. Je tente d’ajuster les bretelles.

- Non.


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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMar 21 Jan 2020 - 18:22

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Elle se rue sur les chaussures dès que la vendeuse les lui apporte. Elle jette les ballerines qu'elle avait aux pieds au rebut, enfile les escarpins. Tente quelques pas, pour voir si le confort est à la hauteur de la beauté de ces petits bijoux. Un sourire satisfait aux lèvres, Andy constate qu'elle est à l'aise, en tout cas pour l'instant. Il ne lui reste qu'à espérer que ce sera encore le cas après de longues heures passées avec ses nouvelles chaussures aux pieds. Car c'est certain, elle ne quittera pas cette boutique sans.

Elle se balade dans les lieux, teste sa démarche. Elle vit en chaussures à talons depuis la fin de ses années lycée, meilleure astuce que la puma ait pu dégoter pour tromper le monde sur sa taille réelle. Un complexe parmi tant d'autres. Andy rejoint son homme, sourit quand il la complimente. S'approche de lui, le pas sûr et élégant. La jeune femme ne prête aucune attention à la vendeuse partie quérir des robes blanches, montrant tout et n'importe quoi du moment que cela convienne aux critères de recherche du couple. Prête à ferrer le chaland, et peut être même lui faire dépenser plus que prévu.

La voix d'Alessandro fige la vendeuse, la main de cette dernière tendue vers une robe qui aurait mit en valeur l'absence de poitrine de la puma. Un mauvais choix de toute évidence. En tout cas pour le couple. Andy sourit, fière de son homme quand ce dernier laisse savoir qu'il a déjà fait une sélection. Que son loup aime le shopping est une heureuse surprise. La jeune femme n'en demandait pas tant à celui qui partage sa vie, et elle s'imagine déjà renouveler cette expérience avec Alessandro.

La vendeuse semble toutefois ébahie par le fait que l'italien s'implique autant dans cette quête de la robe parfaite. Un sourire malicieux aux lèvres, Andy réplique. Le ton de sa voix transpirant la satisfaction.

-C'est à ses yeux que je veux être belle. Ses conseils sont donc prioritaires sur les vôtres aujourd'hui.

[...]

Premier essai, elle fait un tour sur elle même devant une des grandes glaces qui orne la pièce où sont les cabines d'essayage. La puma ne pipe mot quand la vendeuse donne son avis, ne démord pas de son objectif premier. Plaire à Alessandro et ne pas se fier aux sirènes des compliments d'une jeune femme formée pour vendre coûte que coûte. Son loup se glisse dans son dos, leurs regards migrent dans une même direction. Leurs reflets sont certes des plus plaisants, mais ce sont les mains de l'homme qui montrent où se trouve le défaut majeur de cette tenue. Il faut bien l'avouer pourtant agréable à la vue.

Des doigts chauds contre la peau plus fraîche de ses épaules caressent son épiderme, puis remontent les bretelles. Trop lâches, désuètes en comparaison avec le reste de la robe. Rien qui ne saurait être transformé, mais pourquoi s'infliger une telle manœuvre s'ils peuvent directement sortir d'ici avec une pièce qui répondra immédiatement à toutes leurs attentes. Lèvres pincées en une moue tout de même un peu déçue, Andy donne son avis à voix haute, sans même chercher à faire preuve de diplomatie.

-Les bretelles sont étranges. On peut trouver mieux. Passons à la prochaine robe.

Et s'ils ne trouvent pas mieux dans cet endroit, ils partiront avec seulement les chaussures sous le bras. Rien ne presse, et cette boutique tout comme celle qu'ils ont précédemment visitée ne sont pas les seules de la ville.

La jeune femme se dirige vers la cabine d'essayage sans s'attarder sur le visage défait de la vendeuse, mais toutefois Andy prend le temps d'échanger un dernier clin d’œil avec son homme avant de tirer le rideau censé sauvegarder son intimité derrière elle.

[...]

Seconde robe, elle n'a même pas besoin de se regarder dans le miroir pour savoir que celle-ci ne fera pas l'affaire. Par acquis de conscience, elle prend tout de même cette peine, avant de sourire, attrapant sa jupe de voile entre ses mains, faisant une pirouette gracieuse.

-On dirait ce que que je mettais quand j'allais à la danse petite. Je crois que même Madonna ne porte plus ça.

Alessandro lui tend une nouvelle robe qu'elle attrape au vol avant de retourner se cacher dans sa cabine.  

[...]

-Chéri, j'ai besoin de ton aide. Tu peux venir ?

Derrière le rideau c'est la vendeuse qui se propose pour venir rendre service à Andy. Mais le loup ne lui en laisse pas le temps, entre à son tour dans la cabine. La puma, robe sur les hanches, entreprend de passer les bras dans les manches de cette dernière. Elle la trouve superbe et espère bien que ce modèle sera le bon. Sourire aux lèvres, elle attrape sa masse de cheveux blonds d'une main, les surélève avant de demander, amusée.

-Tu m'aides pour la fermeture ?

Bon. Elle aurait sans doute pu gérer cette opération seule. C'est même certain. Elle ne manque pas de souplesse et sait se montrer dégourdie et pleine d'imagination quand une situation le requiert. Mais un des avantages non négligeable de cette sortie shopping en couple est le fait de pouvoir voler des baisers à son homme entre deux essayages. Une main s'attarde sur une de ses hanches, elle frémit. Puis souffle.

-Si on ne finit pas trop tard on pourra peut être même aller dans cette autre boutique dont tu parlais tout à l'heure. Tu sais. Celle qui n'est pas dans les quartiers chics...

Ce soir, aucun de ses colocataires n'est à la maison. Ils sont tous en vadrouille, accompagnés ou non. Mais la blonde n'a que faire de la vie sentimentale de ses amis en cette belle journée, tout ce qui l'importe en cet instant c'est cette possibilité de nuit à deux avec son homme. Chez elle. Sur son territoire. Loin de cet endroit où Therence vit.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMer 29 Jan 2020 - 16:59

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La séance d’essayage se termine dans l’espace restreint de la cabine d’essayage. La vendeuse n’a toujours pas compris qu’elle était de trop. Une femme qui ne connaît ni son métier ni doser ses interventions. Placé dans le dos d’Andy, je scrute sa silhouette dans le miroir. Je pense que nous avons trouvé ce qui sublime son charme. J’ai posé ma main sur sa hanche et la sens frémir à mon contact, je joue à lui souffler doucement sur la nuque, sa réaction de ne fait pas attendre.

- Si on ne finit pas trop tard on pourra peut-être même aller dans cette autre boutique dont tu parlais tout à l'heure. Tu sais. Celle qui n'est pas dans les quartiers chics...

(…)

Nous sommes passés par cette boutique et ressortis avec un corset noir et les bas allant avec. Débarrassée de colocataires et de chien, la maison d’Andy est agréable à vivre. Nous avons commencé la soirée avec un antipasti copieux pour au final nous dire que nous avions suffisamment mangé pour passer à des délices plus charnels.

(…)

Vendredi matin. Therence était maussade quand j’ai quitté l’appartement. Logiquement il aurait dû faire partie de ce voyage, mais sa conditionnelle l’empêche de quitter Beacon Hills. Je lui ai promis de refaire ce voyage que tous les deux, de le présenter à ma famille et aux autres.

(…)

Los Angeles apparaît à l’occasion d’un vallon avec le quartier de downtown qui part à l’assaut du ciel avec ses immenses buildings. Ce n’est pas là où nous allons, mais dans le quartier italien. Les souvenirs remontent alors que je quitte le périphérique. Je grimace quand je remarque que les Chinois ont encore grignoté une rue. Un labyrinthe de sens interdit nous fait passer par des détours. Je reconnais le quartier de mon enfance, les immeubles et les boutiques ont peu changé.

Vient ensuite le problème de se garer, devant chez ma mère, ça sera complet. Il est prévu que nous passion une nuit chez elle dans mon ancienne chambre, les deux prochaines dans la villa où aura lieu le mariage. Passage à la mairie le samedi, puis chez le curé dimanche. Tout un programme. Je freine brusquement, tirant un cri d’Andy. Je baisse ma fenêtre et interpelle celui que j’ai reconnu sur le trottoir. J’attaque en italien, seule manière d’attirer l’attention.

- Ciao’ Giovanni. Sono Amaro, Alessandro.
- Oh ! Il figliol prodigo ! Vieni per il matrimonio ?

Je ne sais pas s’il sait pour ma filiation, mais cet ancien épicier maintenant à la retraite s’est approché de la voiture et curieux se baisse pour voir celle qui m’accompagne.

- È la mia fidanzata, Andy. Sai dove posso parcheggiare?

On ne plaisante pas avec le nom des relations. Andy n’est pas ma femme officielle, et ça ferait mauvais genre que je vienne au mariage avec la petite amie du moment. Je l’ai donc présentée comme ma fiancée sans vraiment n’avoir jamais discuté de cela avec la principale concernée. Je demande à Giovanni où je peux garer ma voiture. Question anodine si ce n’est qu’elle cache le fait de ne pas la retrouver sur cale et des morceaux en moins. Quinze minutes, c’est ce qu’il faut à une bande entraînée pour désosser une Lamborghini, trente si on ajoute le moteur.

- Chiedi a Louis di aprire la sua capannone per te, so che ha spazio.
- Grazie mólto.
- Vieni a casa per un caffè.
- Grazie. Verremo.


Je redémarre tout en saluant l’ancien.

- Et d’un…

Andy me questionne. Je crois me souvenir qu’elle est familière de l’espagnol, Phoenix est à moins de deux cents kilomètres de la frontière mexicaine. Elle peut donc capter quelques mots, sauf quand ils sont mitraillés dans le sicilien de Palerme.

- Attends-toi à une consommation de café intensive. Y aura du paneton pour éponger. Je te fais un bref topo. Là, je vais aller garer la voiture chez Louis. Il tient une blanchisserie et a un hangar qui peut accueillir ma Lamborghini. Sinon, on est bon pour rentrer à pied. Ensuite, chaque fois que nous allons croiser quelqu’un, nous aurons droit à une invitation qui suivant l’heure sera pour un café, un digestif ou un antipasti. Je compte sur ton estomac à pattes pour assurer.

La tête que fait Andy est amusante. Elle s’inquiète du nombre de personnes que nous allons croiser. Je lui réponds par une grimace explicite.

- Et je t’ai présentée comme étant ma fiancée, sinon nous serons obligés de faire chambre à part.

La tête du coyote dans les dessins animés est assez ressemblante aux mimiques par lesquelles passe Andy. Je termine de l’achever avant qu’elle ne m’assomme de questions.

- Faut que je t’explique aussi le rang que j’ai ici. Je suis le bâtard du Parrain. Son fils unique, mon demi-frère, s’est fait descendre il y a presque un an… J’ai appris la réalité de ma naissance avec la mort de Federico, mon demi-frère, que je n’ai croisé qu’en de rares occasions. Le fait que je sois un des témoins de mariage de ma demi-sœur me laisse penser que mio Padre veut me sortir de l’ombre. J’ai clairement expliqué que je venais pour ce mariage, mais qu’ensuite je retournais à Beacon Hills. Faut s’attendre à pas mal de déférence à mon égard demain quand on sera dans la villa de Don Corleone.

J’écoute la réaction d’Andy. Elle n’est pas rassurée.

- Ne t’inquiète pas. Dans tous les cas, ici dans la petite Italie, fils de parrain ou pas on n’échappera pas aux pinçages de joues, aux cafés, aux gâteaux et les mamas vont te trouver trop maigre.

Nous arrivons devant la blanchisserie. Je klaxonne. Louis sort de sa boutique et m’ouvre le portail qui mène à l’arrière-cour et son hangar. La nouvelle de mon arrivée est passée par téléphone, une nouvelle qui est en train de se propager tel un virus.

- Ciao Louis, come stai?
- Molto bene ! C'est la jolie Andy ? Bonjour Mademoiselle.

Même pas besoin de la présenter… Le cirque commence.

- Theresa a fait du café, entrez quelques instants.

Louis a basculé à l’anglais. Au front plissé d’Andy, il a bien compris qu’elle ne captait rien.

- Theresa ! Ils sont là.

Pourquoi faut-il qu’il hurle alors qu’un quart de la ville sait que je suis là ? Nous passons une vieille porte en bois vitrée de petits carreaux pour arriver directement dans la cuisine. Theresa dont je ne me souviens pas du visage, la quarantaine bien tassée comme son mari, nous attend. Elle porte un tablier à carreaux bleus assorti à la toile cirée qui protège la table. Sans qu’Andy le voie, je glisse un billet de dix dollars à Louis pour la voiture. Rien n’est gratuit et je ne peux pas me permettre de me montrer pingre. Une cafetière chante sur la gazinière pendant que la maîtresse de maison déballe un paneton de son emballage de carton. Louis appelle ses deux filles et ses deux fils. Il tient à me les présenter. Après moult courbettes, j’apprends que les deux aînés aident leurs parents à la blanchisserie. À demi-mot, on me confie que le plus jeune des fils rend des services comme courrier. Louis vante sa rapidité, sa femme le fait taire d’un coup de coude. Ma famille était ainsi d’un naturel accueillant, et courbait l’échine de la même façon quand un membre de la Famiglia venait les voir.

- La blanchisserie est un bon métier. Un de ceux qu’on ne peut pas délocaliser en Chine.

J’ai insisté sur « bon métier ». On se fait facilement de l’argent en travaillant pour la Famiglia, mais le prix à payer est très élevé. Quand je pense que nous pouvons enfin prendre congé, refusant une nouvelle part de gâteau, la mama de Louis arrive, essoufflée. Je ne me souviens plus où elle habite, mais elle a dû courir pour venir nous voir. Je murmure à Andy.

- Cette fois on va avoir droit au pinçage de joue.

Et ça de manque pas. La mama m’entoure de ses bras, ses seins s’écrasent sur mon ventre. Elle m’accroche une joue pour que je me baisse et recevoir deux bises plantureuses. Quand arrive le tour d’Andy, la vieille perfide lui raconte une histoire où je devais avoir cinq ans. Un grand m’avait pris mon vélo et je pleurais à chaudes larmes.

- Dovresti nutrire tua moglie, possiamo vedere le sue ossa!

Ça n'a as manqué. Le tour de taille d'une femme est censé être proportionnel à la capacité de son mari de lui offrir une vie confortable. Je ne vais pas tenir trois jours... Du regard, j'envoie un signal de détresse à Andy.


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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyDim 2 Fév 2020 - 16:34

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio




Ils sont partis un vendredi matin. La puma s'est éclipsée de la maison sans même croiser la route de ses colocataires. Vicky a changé de lieu de vie, Wesley est en passe de le faire. Bientôt cet endroit sera bien trop grand et surtout trop cher pour Amance et Andy. C'est comme la fin d'une douce époque qui approche. Une dernière année à vivre comme une étudiante, un dernier moment d’insouciance avant un plongeon sans retour dans le monde des adultes. La jeune femme décide toutefois de ne pas s'en faire à ce sujet. Elle a fait promettre au libraire que son départ pour l'appartement de son mec n'était pas un adieu, et elle sait qu'elle n'aura aucun mal à garder le contact avec la française le jour où elles ne vivront plus sous le même toit. Même Vicky a dit qu'elle continuerait à réserver une soirée pour eux de temps en temps, lorsque ses études lui laisseront un peu de liberté.

Lunettes de soleil vissées sur le nez, la jeune femme savoure ce moment de calme. Son regard est habité par l’excitation, la curiosité et tout de même un peu d'appréhension alors qu'à l'horizon le profil de Los Angeles se dessine. Les buildings luttent pour savoir lequel ira le plus haut, qui sera celui qui taquinera le mieux les cieux, battant ses congénères au grand jeu de la course à la démesure. Andy n'est venue que peu de fois dans cette ville. Elle a beau avoir fait ses études supérieures en Californie, elle est bien souvent restée dans les environs de Stanford, ne s'éloignant que rarement de San Francisco. Telle une enfant, elle ne parvient à lâcher le paysage des yeux. Un labyrinthe de rues qu'Alessandro a l'air de bien connaître au vu de son aisance pour s'y déplacer. C'est cette idée qui attise le plus la curiosité de la jeune femme. Voir l'endroit où son homme a grandit. Le reste, les affaires légales, celles qui le sont moins, elle veut faire passer tout cela au second plan. Voir même tenter d'oublier si on lui en donne la possibilité. Ce qu'elle ignore ne peut lui causer de tord, c'est avec cette idée idyllique en tête qu'elle s'est préparée à ce weekend. Ne pas gâcher la fête avec sa moralité qui tente encore de lui dicter que toute cette histoire finira mal. Alessandro ne quittera pas le milieu pour ses beaux yeux. Elle se doit donc de faire bonne figure pour lui. Ne pas l'accabler inutilement.

Andy plongée dans ses pensées tend une main vers son homme pour aller caresser une de ses cuisses. Se fait couper dans son élan de cajolerie quand la voiture freine brutalement. Elle bondit en avant, fort heureusement sa ceinture est là, l'empêche de faire un vol plané. Mais elle ne se gène pas pour crier, prête à affubler l'autre de tout les noms d'oiseaux qui lui passent par la tête. Andy ouvre la bouche, sourcils froncés. Puis imite la carpe. Alessandro parle en italien avec un monsieur âgé qui lui rend cette politesse. Quand elle entend son homme prononcer son prénom, la jeune femme lève une main puis fait un rapide coucou à l'inconnu, un large sourire égaillant son visage. Elle n'oublie pas pour autant la conduite dangereuse de son loup mais veille surtout à se montrer charmante et polie. Suit à la lettre les ordres donnés par sa mère quand elle l'a eu au téléphone quelques jours auparavant.

Elle a tenté d'apprendre les bases de l'italien, mais les deux hommes parlent vite. Trop. Surtout pour la puma dont les connaissances sont assez limitées sur le sujet. Andy a finit par jeter l'éponge une fois les bases de la politesse acquises. La puma sait à peu près se présenter et commander une bière, ce qui en temps normal lui semblerait comme étant quelque chose de suffisant pour palier à toute éventualité. Broder quelques mots en espagnol reste aussi une solution qu'elle est prête à envisager en cas de besoin. Les deux langues peuvent sembler proches, mais la jeune femme s'est rendue à l'évidence. Elles n'en ont que l'air.

Dans le doute, agiter la main et sourire ressemble à une manœuvre valable pour survivre en terre inconnue.

La voiture redémarre, Alessandro remonte sa vitre. À peine ce semblant d'intimité avec son homme retrouvé que la jeune femme bondit déjà sur cette occasion de le questionner qui se présente à elle.

-J'ai compris "Ciao", "Casa" et "Caffè". Donc j'en déduis que ce monsieur nous invite. J'ai loupé d'autres choses importantes ?

Il faut bien avouer que suivre la conversation sans avoir les sous-titres intégrés est une chose assez compliquée. Alessandro lui confirme que les quelques mots qu'elle a réussi à comprendre signifient en effet qu'ils vont être invités chez de nombreuses personnes. La bouche de la puma s'ouvre béatement quand son homme lui parle de son estomac qui prend bien souvent des airs de puits sans fond lorsque arrive l'heure des repas. Dans la bouche du loup tout cela sonne comme un défi pour l'appétit jusqu'ici sans faille de la jeune femme. Sourcils froncés par la surprise, elle questionne, presque inquiète.

-On va croiser assez de gens pour que je risque d'arriver à saturation ? C'est possible un truc pareil ?

Il ne lui répond pas. Enchaîne sur un autre sujet. La cervelle de la blonde se met en arrêt momentané quand il lui dit qu'il l'a désigné comme étant sa fiancée. Si Samuel Turing était lui aussi dans cette voiture, il ferait sans doute une attaque à l'entente de ce mot. La jeune femme n'a pas le temps de rétorquer quoi que ce soit. Alessandro continue sur sa lancée et la conversation prend des airs de grand délire. La cervelle de la blonde imprime les informations aussi vite que possible, ses yeux s’écarquillant encore un peu plus à chaque nouvelle phrase de son homme. Inconsciemment, elle attend la chute de ce qui ressemble à une blague de mauvais goût. Il ne lui a donné que bien peu d'informations sur ce weekend à venir. Et il faut bien avouer que de manière générale elle ne sait pas grand chose sur celui qui fait battre son cœur. L'imaginer fils, même illégitime du Parrain fait naître du stress chez la puma qui comprend dans quelle galère elle va débarquer. Voix faiblarde, choquée, elle murmure son angoisse. Cette célébration qu'elle appréhendait déjà devient une épreuve insurmontable à ses yeux. Un joyeux bazar au milieu duquel elle a bien peur de faire tâche.

-Tu es en train de me dire qu'on va au mariage de la fille du Parrain. Ton père donc. Qui va peut être dire qu'il est ton père devant tout ces gens. Et moi dans tout ça je vais devoir tenter de ne pas passer pour la blonde naïve de service.

Dit comme ça, cette situation envoie du rêve.

Elle laisse un rire léger lui échapper. Un rire nerveux surtout. Son homme tente de se montrer rassurant, essaie sans doute de faire oublier à la puma ce qu'elle voit comme une épée de Damoclès au dessus de leurs têtes. Mais cela ne fonctionne guère. Ils arrivent devant une blanchisserie, celle de ce monsieur chez qui ils sont censés garer la voiture d'Alessandro s'ils veulent éviter que celle-ci ne finisse désossée par des gamins. Pour la jeune femme qui a vécu une grande partie de sa vie dans la banlieue chic de Phoenix, c'est un véritable choc des cultures. Mais ce n'est pas désagréable, bien au contraire. La chaleur humaine qui règne ici allège son esprit en proie au doute. Elle veut profiter de ces quelques heures dans cet endroit, essayer d'oublier que demain le décor sera tout autre.

Quand un homme dans la quarantaine les salue et lui dit bonjour, Andy lui répond par un grand sourire. Elle rend la politesse, une joie sincère habitant sa voix.

-Bonjour Monsieur Louis ! C'est gentil de nous laisser nous garer chez vous.

Cet homme qui a rapidement fait le choix de parler en anglais les emmène avec lui, appelle une femme qui doit être la sienne, visiblement ravi de leur arrivée chez eux. Ils passent le seuil de la porte, mettent les pieds dans cet intérieur modeste déjà emplit par les effluves de café. Tout sourire, Andy s'avance vers Theresa, propose son aide vivement refusée lorsqu'elle voit cette dernière s'activer pour les accueillir. Les bises sont échangées. Puis Andy se présente, même si au fond d'elle même, une voix lui souffle que dans cette maison, voir même dans tout le quartier, on sait déjà qui elle est.

-Ciao. Je suis Andy, la fiancée d'Alessandro. Merci de nous accueillir chez vous c'est très gentil.

Fiancée. Rien que le fait de prononcer ce mot contribue à rendre cette situation encore un peu plus étrange.

[...]

Les enfants du couple sont venus les rejoindre pour partager gâteau et tasse de café. Andy a répondu aux quelques questions de la mère de famille et de sa fille aînée tandis qu'Alessandro parlait avec Louis. Les oreilles baladeuses de la blonde ont cru entendre qu'un des enfants du couple travaillait pour la mafia lui aussi. Mais Theresa s'est empressée de clouer le bec de son mari d'un coup de coude.

Alors qu'ils sont en train de refuser une nouvelle part de gâteau, prêts à partir, une dame fait son apparition. Andy ne peut s'empêcher de sourire quand la prédiction de son homme se révèle juste quelques secondes seulement après l'arrivée de celle qui semble être la maman de Louis. Quand la dernière débarquée coince son menton entre ses doigts, lui colle deux bises sonore sur les joues, la blonde n'a pas à se forcer pour sourire. Sourire qui se transforme en rire quand une anecdote contant les déboires d'un Alessandro haut comme trois pommes se fait entendre. La puma fait don d'un clin d’œil à son loup, avant de rétorquer, amusée.

-Mon pauvre chou. On t'avait volé ton vélo.

Bizarrement le principal concerné ne semble pas en joie à l'idée de voir cette histoire remonter à la surface. Andy se penche près d'une des filles du couple, Sophia si sa mémoire ne lui fait pas défaut, puis murmure sans s'inquiéter du fait que son homme se fasse réprimander par la mama de Louis.

-Je me demande à quel âge il a lui aussi commencé à faucher les vélos des autres gamins du quartier.

Nouvel éclat de rire. Tué dans l’œuf quand Alessandro les fixe, le regard faussement noir. La puma fait mine de se coudre les lèvres. Puis attrape un nouveau morceau de gâteau quand la mama de Louis lui en met un sous le nez.

-Il faut manger. Tu dois prendre des forces.

La puma obéit sans se faire prier. Près d'elle Alessandro lève les yeux au ciel.

-Per fare bellissimi bambini.

Andy s'étouffe avec son gâteau, persuadée d'avoir réussi à comprendre la suite des dires de la vieille dame. Cette fois c'est son homme qui après un léger blanc se met à rire. Rire sans doute un peu forcé, mais qui parvient à faire oublier au reste de l'assemblée la mine figée de la blonde. Une des mains d'Alessandro caresse son dos, tapote pour l'aider à déglutir. La jeune femme avale difficilement, attrape une tasse de café tendue par une main serviable. À grand renforts de liquide noir, elle parvient à retrouver un peu de contenance, les joues tout de même encore un peu rougies par l'émotion.

-C'est très gentil. Mais nous allons devoir vous laisser, monsieur Giovanni nous a invité à venir boire le café lui aussi. Et Alessandro voulait me faire visiter l'endroit où il a grandit.

Quelques soupirs et au revoir chaleureux plus tard, ils sont dans la rue. Quand son homme lui demande si tout se passe bien pour elle, Andy lève les yeux vers lui, des étoiles plein les mirettes.

-J'adore cet endroit. Les gens sont tous très gentils. C'est beaucoup plus humain que dans la banlieue où j'ai grandit. Maintenant on doit se dépêcher d'aller chez ce monsieur qui nous a invité lui aussi. On ne reste pas longtemps, alors je veux faire le maximum de choses pendant que nous sommes ici.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyLun 10 Fév 2020 - 17:19

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- Mon pauvre chou. On t'avait volé ton vélo.

Louis et sa femme rient, moi aussi, mais jaune. La fourberie d’Andy se paiera par une belle fessée ! Surtout quand elle ajoute d’un air complice à la fille de la maisonnée :

- Je me demande à quel âge il a lui aussi commencé à faucher les vélos des autres gamins du quartier.

Je serre les dents, la regarde d’un œil furibond, mais j’ai du mal à ne pas sourire à ses bêtises. Mio gattino s’est adaptée avec une aisance qui me surprend et qui me plaît. Andy se coud les lèvres en signe de soumission en mousse quand la mama lui donne un nouveau morceau de paneton.

-Il faut manger. Tu dois prendre des forces.

Je lève les yeux au plafond. Ils vont me l’engraisser et lui faire prendre deux tailles en trois jours si c’est le même sketch à chaque fois.

- Per fare bellissimi bambini.

Andy avale de travers, j’ai un léger moment d’absence avant d’éclater de rire. J’avais zappé que la présenter comme ma fidanzata, ceci allait impliquer mariage et bambino… Je crois que ni Andy ni moi ne sommes prêts à cette option pour le moment.

- C'est très gentil. Mais nous allons devoir vous laisser, monsieur Giovanni nous a invités à venir boire le café lui aussi. Et Alessandro voulait me faire visiter l'endroit où il a grandi.

Nouvelle distribution d’embrassades, de tapes dans le dos et de joues pincées. J’esquive une nouvelle invitation prétextant notre emploi du temps chargé. Une fois dehors, je regarde Andy un peu inquiet de sa première impression. Ici, je n’ai pas la même aura qu’à Beacon Hills, elle est entachée de l’histoire de mon enfance où je n’ai pas toujours été le protégé de Sonny, puis le fils caché du Padre.

- Ça va ? Tu tiens le choc ? J’ai un amico qui ne supporterait pas ce type d’intrusions.
- J'adore cet endroit. Les gens sont tous très gentils. C'est beaucoup plus humain que dans la banlieue où j'ai grandi. Maintenant, on doit se dépêcher d'aller chez ce monsieur qui nous a invités lui aussi. On ne reste pas longtemps, alors je veux faire le maximum de choses pendant que nous sommes ici.
- Allons-y.

J’attrape sa main et nous marchons sur le trottoir loin de la mégapole où nous sommes censés nous trouver. Nous pourrions être à Palermo, Catana ou Siracusa. Andy sourit, une brise agréable nous caresse la peau, c’est libres de nos bagages que les fils de Louis vont apporter chez ma madre que nous flânons dans ces rues qui m’ont vu grandir. J’entends des airs de bossa-nova qui se déversent par les fenêtres ouvertes. La nostalgie me gagne, c’est une ambiance qui n’existe pas à Beacon Hills et qui érode un peu mes résolutions de me tenir loin d’ici.

(…)

Giovanni nous attend sous la porte cochère de son immeuble, son sourire s’élargit en nous voyant alors qu’il parlait à un voisin. Nouvelles présentations, moitié en anglais moitié en sicilien. Nous grimpons les cinq étages qui mènent à l’appartement de Giovanni, il nous devance pour ouvrir la porte. En homme galant, je laisse passer Andy, le piège se referme dans mon dos…

(…)

Giovanni, Maria son épouse, Maria-Rosa leur fille, Francesca une ex…, Ugo un amico du basket, Angelo à qui j’ai piqué le vélo, Lorenzo le voisin du troisième qui m’a piqué mon vélo, Chiara, la belle Chiara…, Guilia l’immonde Guilia et toute la liste des saints et saintes du panthéon nous attendaient là en embuscade. Café, paneton, grappa, arancini, cannoli… j’ai dû me battre avec Andy pour en avoir au moins deux, et frutti di martorana, voilà notre peine. J’ai dû traduire à Andy une bonne partie des conversations et surtout pourquoi les gens riaient. Les souvenirs d’enfance sont revenus plus qu’il n’en fallait, j’en avais même oublié certains. J’avoue avoir pris plaisir à me rappeler cette grande évasion quand la mama Rita nous avait punis pour avoir failli mettre le feu à la montée avec des pétards. Elle nous avait enfermés dans la chambre de ses due figli. Dix bambini surexcités au sixième étage qui se font la belle par la fenêtre avec les draps des lits attachés les uns aux autres pour entrer dans la chambre d’un des amico au quatrième étage… J’entends encore les cris de Paolo, le dernier à passer qui hurlait comme un cochon qu’on égorgeait : les nœuds des draps étaient en train de lâcher.

(…)

Andy a du mal à sécher ses yeux sans navrer son maquillage, nous remontons une autre rue alors qu’elle braie encore de rire.

- Mais tu as fini !

Elle repart de plus belle, plié en deux elle cherche son souffle. Joli spectacle qui attire son spectateur.

- Chi è ?
- Non lo so.
- È il figlio del la Maria et de…
- No! Alessandro ? Ciao Alessandro Vieni a prendere un caffè a casa.
- …

Andy a stoppé de rire et tente de faire bonne figure à l’attroupement qui se crée autour de nous. Je vois bien les questions qui leur brûlent les lèvres. Ma présence ici, le mariage de Graziela… Savent-ils que je suis un invité d’honneur ? J’imagine que depuis ma mission à San Francisco pour venger mon demi-frère Frederico, il y a dû avoir des fuites parmi les hommes du parrain basés là-bas, sous le nez de la Camorra. On n’envoie pas une squadra d’inconnus pour venger un tel assassinat.

(…)

Enrico, Lissandro, Fabio, Maria, Maria, Louisa, Maria, Ezio, Enzo… Grappa, antipasti, primi piatti, nous nous sommes sauvés presque en courant avant le secondi pasti.

Ma rue, je ralentis le pas plus si assuré que ça. Je serre un peu plus fort la main d’Andy. Je n’ai pas revu ma madre depuis que j’avais été banni de la ville, même pas quand j’avais violé ce jugement pour venir descendre mio fratello dont j’avais appris le rôle dans l’arrestation de celui qui m’a élevé comme son fils et dont je porte le nom : Guiseppe Amaro. Ce padre faible et soumis qui me faisait honte et à qui on n’a pas vraiment laissé le choix que d’épouser ma mère pour éviter un scandale.

- C’est là !

Je montre à Andy l’immeuble où j’ai vécu jusqu’à être envoyé à Phoenix. Un immeuble à l’image du quartier populaire qui l’entoure. Un coup de blues m’étreint le cœur. Ici sont mes racines, j’aurais pu grandir dans une résidence luxueuse si ma mère n’avait pas été simple femme de chambre dans ladite demeure. Ma mère doit se douter que je sais la vérité. J’appréhende de la voir comme autant j’en ai envie. Un reflet métallique dans ma vision périphérique me remet sur mes gardes. L’homme se détourne, mais à son allure je sais qui il est et pourquoi il est là. Faisant mine de regarder le reste de la rue où j’ai passé mon enfance, j’en déloge un autre. La douce euphorie que j’éprouvais avec celle que j’aime retombe. Andy le remarque, me demande si ça va.

- Oui, entrons.

Pas d’ascenseur ici non plus. J’ouvre la porte d’entrée, la concierge nous attend le pied ferme avec les deux garçons de Louis à ses côtés. Andy est scrutée, jaugée, jugée : poitrine, hanche et enfin maquillage. Ça plisse les lèvres sur sa blondeur qui n’a rien d’italienne. Je dégèle l’ambiance en prenant la vieille dame dans mes bras.

- Ciao’ Mamita ! Come sta la famiglia ?
- Non vieni spesso Sandro !
- Affari, Mamita, afferi…

Elle est gonflée de me reprocher de ne pas venir souvent, tout le monde sait que j’avais été banni de la ville. J’ai le droit d’en être vexé, puis personne n’empêche de venir me voir à Beacon Hills, bien que ça m’arrange qu’ils ne viennent pas en troupeau bruyant dans mon bar.

- Elle t’attend, ton frère Matteo est là aussi.

Mamita a basculé à l’anglais subitement, une manière de mettre Andy à part de tout ce qui a été dit avant. Cela à cause d’une jeune fille, sa petite fille : Gabriella. Quatre ans de moins que moi, quelques baisers volés dans l’arrière-cour, puis j’avais eu autre chose que les filles en tête, merci Sonny. Je réconforte Andy en lui serrant la main et en l’entraînant dans la montée d’escalier. À chaque étage c’est le même scénario, quand nous arrivons sur le palier de l’appartement qui fut le mien, je suis passablement excédé qu’on nous ait largement fait comprendre que si le reste du quartier avait sympathisé avec Andy sans arrière-pensée, ce n’était pas le cas dans cet immeuble où les familles avaient déjà fait des plans sur la comète en me collant avec la petite fille de la concierge quand j’avais huit ou neuf ans.



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Andy Turing

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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMer 12 Fév 2020 - 21:47

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



En arrivant chez Giovanni elle se rend compte de l'envergure qu'a prit la rumeur de leur arrivée en ville. C'est comme si tout le quartier s'était donné rendez-vous chez ces gens qui les accueillent, toujours avec la même chaleur qui transpire à travers les sourires de ceux qu'ils ont croisé jusqu'ici.

Andy ne peut s'empêcher de sourire, quand au détour d'une conversation, elle comprend qu'elle se trouve face à face avec celui qui il y a des années a chipé le vélo de son homme, et un autre garçon, victime du même larcin, mais cette fois commit par Alessandro lui même. Elle n'était donc pas si loin de la vérité quelques instants plus tôt, alors qu'elle commérait en compagnie de la fille de Louis et Theresa. Ici c'est vivant, tout ce qu'elle aime, et même si elle ne comprend pas tout ce qui se dit autour d'elle, même si elle doit parfois se contenter des traductions offertes par son loup, elle se plaît dans cet élément.

Le café est bon, la nourriture meilleure encore. Elle a du batailler avec Alessandro pour grappiller les derniers petits rouleaux de pâte garnie dont elle ignore le nom alors que ce dernier voulait tout garder pour lui ! Des prénoms, il y en a déjà trop pour qu'elle parvienne à tous les retenir. Andy n'ose utiliser l'astuce du prénom universel féminin. Préfère passer pour une jeune femme un peu perdue dans ce flot d'informations nouvelles que pour une idiote moqueuse au crâne emplit de clichés. La puma ne cherche pas à dissimuler son amusement quand on mentionne ce qui ressemble à une anecdote folle. C'est même pire encore à chaque nouvelle phrase d'Alessandro. Le spectacle insolite d'une foule de sales mômes descendant de long de la façade d'un immeuble à l'aide d'une corde de draps lui apparaît mentalement, et c'est la goutte de trop. C'est pliée en deux par son rire, tirée par un Alessandro blasé qu'elle finit par saluer tout le monde.

La blonde pleure presque de rire, chacune des remontrances de son homme la poussant un peu plus loin dans son hilarité. Quand il lui demande se calmer une nouvelle fois alors qu'elle commençait à sécher ses larmes de joie tout en faisant de son mieux pour préserver son rimmel, c'est pire encore. Pliée en deux par un nouvel éclat de rire, la puma tente de s'exprimer, ses mots perdant tout sens logique en se diluant dans son amusement.

-Passer par la fenêtre... Au sixième ! Des trucs pareils. Punis pour s'être enfuis de leur punition !

Elle a bien du mal à se calmer seule. Et Alessandro près d'elle semble attendre, patiemment que tout cela prenne fin. La jeune femme hoquette, se redresse, les joues encore rougies de son fou rire, l’œil brillant, quand des voix se font entendre. Elle hausse un sourcil, lance un regard furtif à son homme. L'attroupement qui se forme déjà autour d'eux ne peut signifier qu'une seule chose dans cet endroit. Ils sont sur le point de signer pour une nouvelle tournée de café et de nourriture riche.

[...]

Ils ont du fuir. Car dans certaines situations c'est la seule solution qui s'offre. Enfin... Fuite est un bien grand mot, car ils n'ont pu refuser réellement de partager un dernier verre avec ces gens décidés à les nourrir. Avec ces personnes qu'elle ne comprend pas toujours, Andy a apprit des nouvelles histoires. Un tome de plus des aventures d'Alessandro Amaro. Pas si différentes de celles de Tom Sawyer. Le nombre de bêtises commises ne doit pas être bien différent si on le compare. Seul le lieu et l'époque changent.

Main serrée dans une de celles de son loup, la jeune femme suit le guide. Ses pieds vacillent un peu dans ses escarpins à talons qu'elle a choisit trop hauts pour cette journée. Son ventre quant à lui semble doucement approcher de la saturation. Rien de grave car chez la blonde, l'appétit revient à la simple vue de la nourriture.

Alessandro ralentit le rythme, pointe un immeuble non loin de l'endroit où ils sont. C'est très différent du cadre dans lequel la jeune femme a grandit. Mais entre une mère médecin et un père juriste, elle n'a connu la vie modeste que des années plus tard. Même à l'époque où elle était étudiante elle parvenait à vivre sans trop se priver. Cela ne fait qu'un an qu'elle prête vraiment attention à l'état de son compte en banque. Sa fugue l'a rendue fauchée comme les blés, elle a du prendre un job, puis un second pour parvenir à régler ses dettes tout en réussissant à mettre à manger dans son assiette. Reprendre le chemins des tribunaux pour Jay aura au moins ça de positif. Renflouer son compte en banque qui n'est heureusement plus dans le rouge depuis quelques mois. Elle ne veut pas d'aide sur ce plan, a refusé que ses parents ne prennent en charge son prêt étudiant. Si elle parvient à devenir femme indépendante, elle ne le devra qu'a elle même.

Quoi qu'il en soit, ce décor lui confirme que son homme n'a pas toujours connu les jolis costumes et les belles voitures à un prix mirobolant. Andy songeuse lève un œil inquiet quand celui qu'elle aime se tend. C'est presque imperceptible. Ça le serait sans doute aux yeux d'un humain. Mais elle devine un trouble dans les pensées de son bel italien et ne peut s'empêcher de s'inquiéter.

-Ça va chéri ?

Son inquiétude ne faiblit pas, même quand Alessandro lui souffle que tout va bien. Sa main toujours enserrée dans celle de celui qu'elle aime, elle se contente de suivre le rythme. Une boule au ventre. Elle s'apprête à rencontrer la mère de son chéri, et ne peut s'empêcher de se rappeler de la réaction de son propre père quand elle lui a avoué le nom de celui qui fait battre son cœur. Samuel a pour lui des antécédents qui ne jouent pas en la faveur de l'italien, mais même si Taylor n'était pas mort il y a maintenant un an, il y a peu de chances pour qu'Alessandro ait un jour, à ses yeux pu jouer le rôle d'un gendre parfait.

Elle ne connait pas cette femme, mère de son homme. Ne sait pas les attentes de cette personne. Perdue dans ses pensées, elle se laisse guider par Alessandro, suit sans réfléchir le mouvement quand ce dernier ouvre la porte et la lui tient pour la laisser passer. Une dame qui doit être la concierge les attend de pied ferme, les garçons de Louis avec elle, bagages du couple en main. Andy sourit, tente d'effacer sa peur. Joue ce rôle qu'elle n'aime pas, la gentille potiche. Ce rôle qu'Alessandro lui a demandé de ne pas jouer, mais c'est la seule manière crédible pour dissimuler son angoisse qui lui apparaît en cet instant.

Cette femme la jauge, ne cherche même pas à s'en cacher. Bien loin de ce bain de chaleur humaine qui a accueillit la puma jusqu'ici, ici c'est la Sibérie en plus froid. L'instant dure, de gênant il devient déstabilisant. La jeune femme se mord les lèvres, ne se sent pas assez bien aux yeux de cette personne qui se permet de la juger avant même d'avoir prit le temps de la connaître. L’enthousiasme d'Andy fond comme neige au soleil. Si elle était petite fille capricieuse, elle pleurerait pour rentrer chez elle. Ou bien plus proche, aller retrouver Theresa et ses filles si charmantes.  

Alessandro prend la femme entre ses bras, mais ça ne change rien. Juste de l'illusion. Mais cette scène reste froide. Cœur tremblant, la blonde attend que ça cesse. Puis soudainement ça parle à nouveau anglais. On nomme une fille qui n'est pas là. La puma n'est pas heureuse, voir même elle devient presque furieuse. Cette Gabriella elle ne l'aime pas avant même de l'avoir rencontré. Andy courbe finalement l'échine à la mention de cette concurrence qu'elle juge déloyale. Fixe ses chaussures qui lui font mal aux pieds. Murmure un bref salut à la concierge, gratifie les fils de Louis d'un sourire sans joie réelle.

-Au revoir. Et merci.

Soit polie lui a dit sa mère.

Et pourtant ce n'est que le début. À chaque étage c'est pire encore, tout ceux qu'ils croisent ne se gênent pas pour la dévisager. Andy n'en peut plus, serre la main de son homme, trop, se fait presque mal alors que lèvres serrées elle n'ose plus rien dire. Le chaton est au bord des larmes, et quand enfin ils arrivent au bon étage, elle est à bout. La blonde clôt ses paupières sur ses yeux rougis par les larmes qu'elle ne veut pas verser. Alessandro devine sans difficulté son mal être, la serre contre lui. Et finalement c'est inconscient, mais elle s'agrippe à son cou. Se love contre lui, secouée par des sanglots secs comme le désert de Sonora. La main de son homme caresse son dos, il lui promet que tout va bien. Mais elle ne sait même plus si elle doit le croire ou non.

Son nez enfouit contre la peau chaude de l'autre, elle inspire profondément. Sait, devine sans avoir besoin de se voir dans une glace que ses yeux ont prit une nuance qui n'est pas celle qu'on leur connait habituellement. L'animal a prit naturellement le relais sur l'humaine en sentant sa détresse. Des lèvres se posent sur son front. Celles de son homme. Pas celui de cette Gabriella. Elle n'a pas le temps de savourer cet instant de calme. Son bel italien lui murmure qu'il l'aime et une fraction de seconde plus tard, une porte s'ouvre. C'est immédiat, l'animal rend sa place à la jeune femme. Son regard nouvellement humain se pose sur un homme qui les dévisage. On pourrait entendre une mouche voler, puis une voix féminine se fait entendre au second plan.

L'homme qui vient d'ouvrir la porte murmure quelques mots sans son. Il a peur vraisemblablement. La fragrance qui se dégage de lui ne peut mentir sur ce point. Le regard fuyant, ce garçon qui ressemble à Alessandro ouvre finalement la bouche.

-Ciao Sandro.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyMer 19 Fév 2020 - 22:14

click Alessandro & Andy
xxx
« Buon matrimonio. »
C’est trop dur pour Andy, elle se retient, veut faire bonne figure. Mais tous ces figlio di puttana ne méritent pas ses efforts. Cela me donne presque envie de revenir m’exhiber avec un homme et de lui laver le fond de la gorge avec ma langue sous le nez de Mamita. J’avais oublié ces gens obtus. Je serre Andy contre moi, lui baise le front pour la rassurer.

- N’oublie pas che ti amo

La porte de l’appartement de mes parents s’ouvre sur mio fratello. Nous nous toisons quelques secondes en silence. Légèrement plus petit que moi, il me ressemble beaucoup avec quelques kilogrammes de plus. Son cœur bat la musique de la peur. C’est un cœur tendre, comme son père, cet homme qui m’a élevé. Sonny m’a dit qu’ils ne le mêleraient pas aux affaires. Non par compassion pour ma mère qui y a perdu son mari et dans un sens aussi son fils aîné qui a épousé la Cosa, mais parce que Matteo n’est pas fiable : il a dénoncé son propre padre. Il n’avait que dix ans, mais qui trahit une fois… La voix de ma mère demande qui est-ce.

- Ciao Sandro.
- Buongiorno Matteo.

J’hésite un instant, la dernière fois que nous sommes vus j’allais le descendre si Arès et Jansen ne m’en avaient pas dissuadé, et les hommes de Sonny m’avaient attrapé avant qu’on ait pu se dire quoi que soit d’autres que des reproches. J’écarte les bras, Matteo hésite puis accepte l’accolade. Nous nous sommes perdus de vue depuis longtemps, même quand j’habitais encore ici avec lui. Quelque chose me dit qu’il n’est pas trop tard pour rattraper le passé. Je le retiens un peu, m’imprégnant de son odeur que j’avais oubliée.

- Content de te revoir fratellino.

Ma mère nous regarde, l’anxiété au bord des yeux. Je lui en veux de ne m’avoir rien dit quant à ma naissance, mais d’un autre côté, elle a fait ce qu’elle pensait le mieux pour moi : elle a obéi aux ordres.

- Ciao Mamma.
- Sandro…

C’est elle qui me tend les bras, je comble la distance qui me sépare d’elle rapidement, car mes yeux me piquent. Revenir ici, avec Andy en plus porte une grande charge émotionnelle. Avec bonheur, je retrouve ce parfum de violette qui pour moi signifie la sécurité. Elle aussi a du mal à garder les yeux secs. Je lui donne le temps de se reprendre avant de revenir vers Andy et de passer un bras protecteur sur ses épaules.

- Voici Andy, Elle partage ma vie et j’espère bien que cela durera longtemps. Et attention, le premier qui me parle de Gabriella, passe par la fenêtre.
- Grabriella dépasse les cent kilos…
- Sul serio ?
- Oui, une truite possède plus de grâce et elle est bête comme ses pieds. Benvenuto Andy. Merci de supporter Sandro, rien que pour cela tu mérites une médaille.
- Mamma !
- Matteo ! Prends leurs valises.


Les garçons de Louis ne rataient pas une miette de la scène depuis la porte d’entrée. J’ai oublié cette curiosité omniprésente qui fait que tout le monde mate ce qu’il se passe chez son voisin. Cette facette-là du quartier ne m’a pas manqué.

- Andy, voici donc Matteo qui fait je ne sais quoi de sa vie et…
- Je travaille dans un garage pas loin d’ici. Mécanique auto.
- Voilà, il pourra peut-être faire des merveilles avec ta voiture Andy, et Maria, ma madre.


Mio fratello serre timidement la main d’Andy, tandis que ma madre l’embrasse avec enthousiasme. Avec une mine de conspiratrice, elle emmène Andy jusqu’à ce qui était ma chambre pour lui faire visiter les lieux, mais je sais qu’elle veut lui parler de femme à femme. Ce que ne sait pas ma madre, c’est que je suis un loup avec une ouïe assez fine pour entendre les conseils qu’elle donne à celle que j’ai officiellement présentée comme étant ma fiancée.

- Elle va lui dire tous tes points faibles.
- Je crois qu’Andy les connaît déjà.
- Tu veux une bière ?
- Oui, ça diluera le café…


Pendant ce temps, j’entends ma mère montrer ma chambre à Andy, ma collection de petites voitures, mon vieux nounours, ma planque de magazines pornos…

- Tu vas revenir t’installer à L.A. ?
- Non. Enfin tant qu’on m’en donne le choix.

Matteo grimace une mimique éloquente. Même s’il n’est pas impliqué dans les affaires, il sait parfaitement comment fonctionne la famiglia.

- Une petite amie ?

J’écoute mon fratello me parler d’une fille, alors que de l’autre côté des cloisons ma mère aborde le sujet grave de la place des femmes dans la Famiglia. Je serre d’avance les dents en imaginant ce qu’elle va lui recommander et qui se résume à fermer sa bouche, mais elle me scie complètement, affirmant à Andy qu’elle regrette de n’avoir rien dit, d’avoir été une épouse docile et une mère compréhensive quand la famiglia a mis la main sur son premier-né.

- Si t’en as marre de L.A., je peux t’embaucher dans mon bar. Serveur, ça peut être dans tes cordes et si tu t’intéresses à la comptabilité, j’ai une boutique de viennoiseries qui jouxte mon bar que tu pourrais gérer.
- Tu ferais ça, Sandro ?
- T’es mio fratello, à moitié, mais fratello quand même.
- Mais mamma ?
- Elle pourrait venir aussi.
- Elle ne quittera jamais cet appartement, tu le sais.
- Je ne te force pas. Simplement changer d’air fait du bien, crois-moi.


Nous sommes coupés par des rires en cascades.

- Sans vouloir te froisser, je crois qu’elles se payent ta tête.
- Y a des chances.
- Andy est une chic fille. Et jolie aussi.
- Merci. Gabriella fait vraiment plus de cent kilos ?
- Oui, une vraie truie !


Cette fois c’est nous qui rions comme des ânes.

- Qu’est-ce qu’il il y de drôle ?

- Rien, mamma !
- Rien, mamma !

Nous rions de plus belle, ce n’était pas arrivé depuis l’enfance de dire la même chose en même temps. Généralement quand nous avions commis une bêtise.


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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyDim 1 Mar 2020 - 16:27

Andy Turing & Alessandro Amaro


Buon Matrimonio



Celui qui doit être le frère d'Alessandro se fait à son tour saluer par ce dernier. L'ambiance est tendue, et Andy commence à se demander si elle aura le droit à un peu de répit dans cet immeuble qu'elle déteste autant qu'elle a adoré tout les lieux qu'ils ont visité jusqu'à présent. Bouche en cœur, devenue muette pour ne pas alourdir encore un peu plus cette drôle d'ambiance, la jeune femme réprime un soupir de soulagement quand les deux hommes s'empoignent dans une accolade fraternelle. Sans rien connaître de leur passif, elle se doute que celui-ci doit être chargé. De bons souvenirs, comme de mauvais moments. Il est impossible pour la puma de juger cette relation. Taylor et elle ont longtemps été en mauvais terme, ils n'ont même pas eu l'occasion de s'offrir une trêve dans cette guerre ouverte qui régnait entre eux. Cela lui pèse encore sur la conscience. Ne pas avoir su pardonner à son frère, ne pas avoir tenté de s'ouvrir à lui, avant que ce dernier ne meurt. Assassiné de façon barbare, ultime conséquence de ses actes douteux.

La maman de son loup arrive à son tour. Elle est belle, c'est tout ce que la blonde a le temps de remarquer chez cette femme dont elle aime le fils avant que ce dernier n'aille plonger dans les bras maternels qui se sont ouverts pour lui. Andy reste figée sur le pas de la porte, n'ose prononcer un mot. Son homme vient de redevenir petit garçon sous ses yeux. Et elle trouve cela magnifique. La blonde pense à son propre père, sa joie de l'avoir revu il y a peu de temps. Cette dispute qu'ils ont eu. Ces mots durs, ces mots vrais. En s'affirmant face au premier homme de sa vie pour défendre celui qui fait battre son cœur de femme, elle a cru perdre cette place de petite fille chérie.

La jeune femme sourit, rougit un peu malgré elle quand son bel italien revient à ses côtés, la présente à sa famille. Le cœur d'Alessandro bat le rythme de la sincérité. Cette fois son sourire est bien réel, animé par le soulagement quand elle comprend que si cette Gabriella semble voulue comme compagne pour son homme dans l'esprit de tout ces gens qu'ils ont rencontré dans cet immeuble, elle ne fait toutefois pas unanimité dans le cœur des habitants de cet appartement. Tout en s'interdisant de devenir moqueuse à la pensée du cachalot humain dont on fait mention, Andy ne peut toutefois pas parvenir à éprouver de la compassion pour cette jeune femme qui doit avoir du mal à passer les portes. Un doux sourire collé aux lèvres, Andy tend une main timide au frère d'Alessandro.  

Le jeune homme lui renvoie cette même émotion tout en se présentant.

-Bonsoir Matteo. Alessandro n'a pas tord pour ma voiture, mais elle roule et c'était une bonne affaire. Je te montrerais les dégâts si tu viens un jour à Beacon Hills.

Cet échange est plus maladroit que froid. Si elle pense avoir réussi à se faire apprécier par la plupart des gens qu'elle a croisé aujourd'hui, Andy sait que c'est en cet instant qu'elle doit à tout prix se montrer polie et charmante. Quand la maman de son homme, cette femme pas beaucoup plus grande que sa propre mère la serre entre ses bras, Andy sent ses yeux devenir encore un peu plus humides. Son soulagement gagne en puissance quand deux baisers atterrissent sur ses joues et qu'une main toute maternelle glisse dans ses longs cheveux blonds. Elle rit un peu quand la mère de son homme lui demande si son fils est gentil avec elle. Pour seule réponse, la puma opine du chef, heureuse d'être ici. Quand sans crier gare, Maria l'attrape par la main et la tire avec elle pour lui faire découvrir l'appartement, Andy suit le rythme sans rechigner. Amusée par les commentaires de Matteo et Alessandro qui lui parviennent sans mal.

[...]

La chambre d'Alessandro n'est pas très grande. Pour faire simple on pourrait en faire tenir trois comme celle-ci dans la chambre qu'Andy a chez ses parents. Encore une fois, elle constate sans mal la différence entre les milieux dont ils viennent.

Petite mais très bien rangée en tout cas. Elle reconnaît sans mal la maniaquerie de son homme dans cet endroit, mais finit par rire quand Maria explique l'ordre qui règne ici.

-J'ai tout rangé quand il a du s'en aller. Ça sentait le fauve, pire que dans un zoo.
-Et dire que je le connais presque maniaque.

Elle tend une main vers un ours en peluche à qui il manque un œil et une partie de l'oreille gauche. Charlie le borgne trône sur le lit comme s'il était le roi des lieux en l'absence de son propriétaire. Andy l'attrape, le serre contre elle, porte la peluche à son nez pour y rechercher des réminiscences de cette odeur connue et chérie. Ses paupières se closent, quand derrière des notes de lavande et de savon, cette dernière s'offre à ses sens. Plus juvénile, mais pourtant on y retrouve tout de même des fragrances de nicotine. Amusée, la puma demande.

-Il a commencé à fumer à quel âge ?
-Trop jeune, avant même de commencer à s'intéresser aux jeunes femmes.  

Maria, sourire moqueur aux lèvres ouvre un tiroir, retire ce qui l'encombre avant de sortir une pile de vieux magazines.

-Mais je te rassure, il n'a pas perdu de temps sur ce sujet là on plus.

-Je crois que j'aurais aimé ne pas voir ce genre de choses. J'espère que ma propre mère ne lui montrera pas tout mes petits secrets quand elle lui fera visiter ma chambre. J'ai eu une longue période Tonya Harding avec une grosse frange. C'était pas très glorieux.

Dans sa vieille chambre, il n'y a pas ce genre de lecture planquée au fond d'un tiroir. L'adolescente qu'elle a été demeurait prude, peu en avance sur ce sujet. Et Taylor était à lui seul une bonne façon de faire fuir tout les prétendants qu'elle aurait pu avoir. De ses années lycée, elle n'a comme souvenir que ce béguin d'adolescente qu'elle avait pour Alex. Alex. Une tentative de rencard foireuse dix ans plus tard lui a montré rapidement que cet homme serait son ami. Peut être même le meilleur qu'elle puisse avoir, mais certainement pas l'homme de sa vie.

-Ce n'est pas le pire des secrets d'Alessandro. Et malheureusement il n'a pas perdu de temps avant de commencer à faire des bêtises.

Andy ne dit plus rien. Prise au dépourvu par les dires de cette femme. Cette femme qui a fait un enfant avec le parrain. Alessandro est le garçon illégitime de cet homme qu'elle va rencontrer demain. Un homme devant lequel la puma va devoir tenir sa langue pour ne pas commettre d'impair. Fille d'un conseiller juridique et d'une pédiatre, elle ne se serait jamais imaginée dans une pareille position. Une rencontre avec la mafia. Si elle a longtemps cru qu'elle deviendrait avocate, ce n'était pas ce genre de personnes qu'elle s'imaginait un jour devoir défendre. La puma, suspicieuse, laisse son regard brun couler sur la mère de son loup. Cette dernière continue, surprenante par ses propos. Des propos qui dénotent totalement avec la place qu'Alessandro a prit dans ce jeu dangereux.

-Tu as l'air d'être une jeune femme douce. Mais tu devras lutter contre eux si un jour ils essaient de te prendre vos enfants. C'est ce que j'aurais du faire, mais je n'en ai pas eu le cran. J'ai eu peur. Mais toi il t'écouteras. Il est plus humain et futé que l'ancienne génération. J'ai eu si mal quand il a du quitter la ville. J'ai eu peur. Tu ne dois pas faire comme moi.

Andy prise de court n'ose plus rien dire. Elle qui pensait que durant ce weekend, on ne cesserait de lui faire comprendre que courber l'échine est la première des règles pour survivre dans ce milieu est ébahie par les propos de la mère d'Alessandro. Quand Maria continue, enfonce le clou, les lèvres de la jeune femme tremblent un peu.

-Sandro était un gentil petit garçon. Un peu voyou, mais un gentil petit garçon.  
-C'est toujours quelqu'un de gentil si ça peut vous rassurer.

[...]

Après cet aparté que la puma jugerait comme étant des plus gênants, l'ambiance est redevenue plus légère. La maman d'Alessandro s'est fait une joie d'ajouter de nouvelles anecdotes contant les bêtises de ses fils à la liste déjà bien longue qu'on avait fait à Andy aujourd'hui. Quand la mère de son homme a tenté de savoir qu'elles étaient les pires sottises faites par la blonde lorsqu'elle était enfant, cette dernière s'est contentée de se vendre telle une petite fille sage comme une image. Si son nez était celui d'un petit pantin de bois, il aurait beaucoup grandit au moment où elle a prononcé ces mots. Maria le lui fait remarquer et c'est toutes deux hilares qu'elles arrivent dans la cuisine pour rejoindre les deux frères déjà en train d'entamer des bières. Les hommes braient comme des ânes et c'est le rire des femmes qui prend fin quand suspicieuse, la maîtresse de maison demande ce qui se passe.

Quand les ânes se jurent innocents à l'unisson, cela ne fait qu’entacher un peu plus leur crédibilité. Maria fixe ses enfants, sourcils froncés, avant de soupirer et prononcer quelques mots à l'intention d'Andy.

-Ça ils le font quand il y a des bêtises dans l'air.
-Vu ce que j'ai pu entendre aujourd'hui ça a du souvent arriver.

Andy sourit alors que les deux hommes lèvent les yeux au ciel, tout en clamant une nouvelle fois leur innocence. Maria ne perd pas de temps, met tout ce petit monde à l'oeuvre. La préparation du repas commence et alors que la blonde était sur le point de faucher sa bière à son homme, elle change d'avis et propose son aide.

Aide acceptée avec joie par Maria qui la convie à surveiller la cuisson d'une partie de repas. Alessandro crie au crime quand Andy s'approche de la gazinière.

-Je sais encore empêcher que le contenu d'une poêle brûle.
-Bien sûr que tu sais le faire. N'écoute pas Sandro.

[...]

En catastrophe on a du ouvrir la fenêtre de la cuisine pour évacuer la dense fumée noire qui avait élu domicile dans la pièce. Déçue de s'être laissée distraire en parlant des soucis de sa voiture avec Matteo, Andy frotte vigoureusement la poêle à présent fichue. Tente de réparer les dégâts à grand renfort de produit vaisselle et d'huile de coude. Alessandro la charrie et les yeux rougis par la fumée la blonde fait de son mieux pour ne pas prêter attention aux moqueries. C'est sa belle mère qu'elle adore déjà qui prend la place de sauveuse.

-Ce n'est pas grave de ne pas savoir cuisiner. On a déjà essayé de t'apprendre à le faire ?
-C'est mon père qui cuisine à la maison. Il a le même niveau que moi.
-C'est génial que tu ais survécu aussi longtemps.

Alessandro prend le relais devant l'évier. Maria guide Andy devant la gazinière, lui trouve une tâche à la mesure de ses maigres talents de cuisinière : Surveiller le contenu d'une casserole d'eau, et avertir quand elle commencera à bouillir. Un truc qu'il est impossible de rater.



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MessageSujet: Re: Buon matrimonio | Feat Andy   Buon matrimonio | Feat Andy EmptyLun 9 Mar 2020 - 16:32

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xxx
« Buon matrimonio. »
L’espace d’un moment, le temps se fige et semble revenir en arrière. Mais n’y a-t-il jamais eu autant de rires dans cet appartement ? Mes souvenirs sont faussés par le filtre noir de la Cosa. Voir le visage de mio fratello rire sans masque et sans crainte me réchauffe le cœur. J’ai toujours été son modèle, celui à suivre, mais il n’a pas le caractère pour être celui que je suis. Et c’est aussi bien ainsi, mia madre peut espérer voir au moins l’un de ses fils vieillir. Si Matteo ne fait pas de connerie. Je pense à Andy, elle a eu moins de chance avec le sien.

Mamma a les yeux qui brillent, je ne lui connais pas ce sourire, ou ai-je oublié ? Je n’ai envie d’être nulle part ailleurs que dans ce modeste appartement, et le faste où nous serons installés demain ne tiendra pas la comparaison. Je claque l’épaule de Matteo qui me le rend, une légère appréhension dans le regard. Je l’attrape par le cou et rapproche nos deux têtes.

- Pense à ce que je t’ai dit, Matteo.

Mamma lance des ordres et nous confie la tâche de dresser la table, je sauve ma bière d’Andy, mais c’est au détriment du repas.

- Ne colle pas Andy aux fourneaux ! Elle va nous empoisonner !
- Sandro !
- Je sais encore empêcher que le contenu d'une poêle brûle.
- Bien sûr que tu sais le faire. N'écoute pas Sandro.
- Mat’ ? Alfredo fait toujours ses plats préparés ?
- Non, il a fermé. Il a fait un infarctus l’an passé.
- Arf. T’aimes le charbon j’espère ?
- ALESSANDRO !
- Sì mamma.

(…)

Une fumée opaque a envahi l’appartement. Matteo ouvre les fenêtres aussi hilare que moi. Il pensait que j’exagérais. Andy tente de rattraper sa bévue en grattant cette malheureuse poêle qu’elle a massacrée. Mamma prend sa défense et gronde ses sciocchi di figlio. A ses gestes et son attention pour la puma, je sais qu’elle l’a adoptée et qu’elle défendra Andy comme si elle était sa ragazza. Je suis content que celle que j’aime ait la bénédiction de mia mamma. C’est important pour moi et j’appréhendais ce moment.

- Ce n'est pas grave de ne pas savoir cuisiner. On a déjà essayé de t'apprendre à le faire ?
- C'est mon père qui cuisine à la maison. Il a le même niveau que moi.
- C'est génial que tu aies survécu aussi longtemps.

J’ai pris la poêle des mains d’Andy et tente de frotter au mieux. Juste pour la forme, car dès que nous rentrons je lui commanderai une nouvelle batterie de cuisine. J’ai du retard à rattraper avec mia madre.

Un plat de pâtes prend la place de la viande qui a carbonisé aux bons soins d’Andy. Mio gattino s’est rassurée en nous voyant faire honneur à ce qu’en bons Italiens nous préférons, puis les pâtes de mia mamma sont une tuerie. On nous questionne sur notre vie à Beacon Hills. Je parle du Pink qui tourne bien et de la boulangerie que j’ai ouverte juste à côté. Je tais bien évidemment mes activités illicites, je tais aussi la présence de Therencio chez moi. Une chose après l’autre, car je préférerai leur faire rencontrer mio figlio en chair et en os. Andy parle de ses séances de Yoga et de sa rubrique dans le journal local.

- Elle a une formation d’avocate !

L’information semble satisfaire mia madre. Seulement, jamais je ne mêlerai Andy avec de quelconques démêlés judiciaires qui pourraient me tomber dessus. L’armada d’avocats au service de Don Stefano saura très bien me sortir d’un faux pas.

- Il va te confirmer demain ?

Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aborde le sujet et encore moins si abruptement.

- Qui est au courant ?
- Tout le monde. Pourquoi tu ne me l’as pas dit… la dernière fois que tu es venu ?

La fois où j’avais violé mon bannissement pour abattre mon frère…

- Je l’ai appris juste après.

Nos regards convergent vers notre madre. Elle soutient notre regard, mais ne dit mot. Seulement j’aimerais savoir si mon géniteur l’a forcée ou si elle avait eu des sentiments pour cet homme.

- Il a fait beaucoup pour nous…
- Comme se servir de papà de mule ? Tu sais où ça l’a mené ! Où cela Nous a menés. Matteo, moi, toi !

J’explose de colère. Guiseppe Amaro restera l’homme que j’appellerais papà, même si je méprisais son peu d’envergure et son caractère de mouton.

- Tu sais que c’est la famiglia qui l’a fait taire en taule ! Comment suis-je censé me comporter demain ? En bon fils aimant ? Bordelo !
- Sandro ! Je ne te permets pas d’être grossier.

Je jette ma serviette sur la table et me lève pour m’approcher de la fenêtre. J’allume une sigaretta, me moquant si cela importune quelqu’un et tire quelques longues bouffées pour me calmer. Dans mon dos, plane un silence de mort.

Ils sont là, je les vois en bas, les portes-flingues du parrain. Ils ne se planquent même pas. L’un s’est calé les fesses sur l’aile avant d’une voiture, tandis que l’autre se fait « gracieusement » nourrir par le commerçant de la boutique devant laquelle il prend racine. Nous ne sommes que des pions, moi, eux, ma madre. J’écrase ma sigaretta dans le pot de fleurs et me retourne.

- Perdonami.
- Demain, mon fils fera bonne figure.
- Sì mamma.

Je souris à Andy qui se fait toute petite, effrayée par ce milieu qu’elle imagine comme il l’est réellement : sans pitié.

- Graziella m’a parue être une fille intelligente la fois où je l’ai rencontrée en toute connaissance de cause.

Ma demi-sœur a été élevée dans ce monde, elle sait où est sa place, celle de la bonne épouse d’un homme qu’on lui a imposé, mais elle m’avait semblé savoir jouer de son rang. J’espère pour elle que son futur mari n’est pas un con et qu’il n’est pas trop affreux. Je ne peux rien pour son physique s’il se devait être disgracieux, mais je m’arrangerai à ce qu’il ne pourrisse pas la vie de Graziella. Je me rends compte que je suis aussi dans le moule, cela me désespère de ne pas avoir de prise sur mes propres réactions.

- Je te ferais honneur mamma.

Nous débarrassons la table, et avec mio fratello nous nous occupons de la vaisselle, pendant que les femmes regardent les vieux albums photo. Ils s’arrêtent l’année de mes douze ans à la mort de cet homme qui m’a élevé comme son fils. Matteo prend congé, je crois qu’il apprécie Andy. Il ne s’attendait pas à ce que je vienne avec une femme qui a autant de caractère que moi. Il lui glisse quelques tuyaux pour sa voiture et part après une énième accolade fraternelle.

Nous sommes installés sur le canapé, Andy au centre, les albums sur les genoux, mamma et moi commentons les images qui dévoilent une vie pauvre, mais plutôt heureuse au final. La bouteille de grappa qui est sur la table basse a bien reçu. Si bien qu’Andy et moi sommes obligés d’aider mamma à regagner sa chambre sans se blesser. Une fois n’est pas coutume, c’est moi qui borde mia madre.

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