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 Soins de rapprochement

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Alex Cormier

Alex Cormier


Brumes du Passé : Aware Humain
Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : Charlatan de 31 ans

Meute & Clan : Clan des Gardiens
Âge du personnage : Druidon de 30 ans

Brumes du futur : Druide
Meute & Clan : Aucun
Âge du personnage : Papy de 39 ans

Alias : Pichou Droïde
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MessageSujet: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMar 3 Mar 2020 - 1:51



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Alex savait qu’il était tard quand il réalisa que Charlie était actif dans la cuisine, ce qui n’était pas dans la dynamique habituelle des colocataires. Le druide se réveillait peu à peu et, somnolent, réalisa que quelque chose lui triturait l’estomac en gazouillant.  Un œil s’ouvrit faiblement, pestant contre celui qui avait oublié de tirer les rideaux : la pièce était bien trop lumineuse. Surpris, Alex se demanda un instant pourquoi ce qu’un chat faisait dans sa chambre, à lui pétrir le ventre. Ça n’était pas Mafdet, déjà – et il était préférable qu’elle n’ose jamais, si elle ne voulait pas tenter le vol plané – et il fallut le temps qu’Alex ouvre son second œil pour qu’il y ait une ébauche de compréhension.

-Truc?

Le félin répondit d’un miaulement appréciatif en poursuivant de plus belle, sautant cette fois sur Alex pour lui masser le buste. Qu’est-ce que le chat téléporteur faisait là? Est-ce que Civet était en sécurité? Cette fois, Alex se redressa dans son lit, sous la protestation de la bête, et l’épisode de la veille lui revenait en mémoire alors qu’il prenait conscience de son état.  Certains symptômes de la veille s’étaient adoucis, ou semblaient même avoir disparu. Pas de nausée ni d’étourdissements constata-t-il en  posant le pied au sol. Son crâne, par contre, avait protesté vivement au changement de position en enfilant un serre-tête taille enfant. Sans réaliser que son t-shirt de pyjama était à l’envers, Alex rejoignit l’espace de vie commune en se demandant si l’acouphène était pire ou mieux la veille.

-’Matin. Tu fais un cari? demanda-t-il en fronçant les narines suite à cette attaque olfactive. Étonné, Charlie répondit qu’il faisait des saucisses avec des patates rissolées et des gaufres. Il s’enquit également de l’état du laborantin, qui se servit un verre d’eau fraîche sans comprendre d’où venait cette odeur d’épices.

-Ah! Euhm oui, et toi.

Ils échangèrent quelques phrases avant qu’Alex ne se rappelle de sa crainte pour l’état de Civet. Au ralentit, il se traîna les pieds jusqu’à la cage du rongeur pour le trouver en train de dormir, Machin montant la garde un demi-mètre plus loin.  Le chien se leva aussi tôt, sa queue fendant l’air de bonheur en voyant le visage ami. Deux jappements plus tard, Alex lui instiguait de se taire et promettait de retourner chez Brian bientôt.  En entendant le nom de son maître, Machin fit des ronds sur lui-même, trop excité pour rester sur place, et courut rapporter la bonne nouvelle à Charlie.  L’ours rigola un peu et annonça que le repas était prêt. Avec une rapidité qu’Alex ne lui connaissait pas, il dressa la table et servit deux généreuses portions au compères.

Le biochimiste s’était douché pendant que le cuisinier faisait la vaisselle et, une fois fin prêts, ils retournèrent là où le crocotta les avait attaqués la veille. Pour la troisième fois, il n’y avait plus rien. De l’herbe était tassé là où Brian et Alex était tombé, et le GPS sur le portable du canadien indiquait qu’ils étaient effectivement au bon endroit, mais c’était comme si le monstre s’était volatilisé; qu’il était parti en fumée. Le laborantin ne fit pas de cas du regard inquiet de son ami, et ils rentrèrent tranquillement. Le grand air avait légèrement soulagé les maux de tête du blessé. Suffisamment pour qu’il n’ait pas trop de mal à embarquer les bestioles dans la voiture de Brian et assurer d’un ton confiant à l’ours qu’il se sentait suffisamment bien pour conduire.


***


La moto du cuisinier avait suivi la voiture du policier pendant un moment, pour s’assurer de l’état du conducteur de l’automobile.  Jusqu’à ce que leurs routes divergent, à tout le moins, et que l’ours ne tourne en direction de son emploi. Malgré les lunettes fumées sur ses yeux, Alex plissait les yeux à chaque feu de circulation, ébloui par leur intensité. Quelques minutes plus tard, le druide avait à peine garé la voiture chez son ami que Truc s’était retrouvé à les regarder sortir de la voiture par la fenêtre du salon. Il ne lui avait fallu que quelques sauts spatio-temporels pour y arriver avant même que le manitobain n’ait eu le temps d’ouvrir la portière à Machin. Le chien fila vers la porte d’entrée, son arrière-train se trémoussant sous les coups de fouet de ses vertèbres caudales, et Alex le rejoignit bientôt, les lunettes de soleil toujours sur le nez et une grosse boîte peu profonde à plat sur une main. Il avait jeté un regard en coin au massif qui inclina milles et une corolles, incertain d’être reconnu par les rosiers, ou même d’être le bienvenu auprès de la végétation locale.

Peu de temps après avoir toqué à la porte, on lui ouvrait. Le druide força un sourire qui voulait dire qu’il allait bien et passa à l’intérieur à la suite du chien qui rentrait au bercail. Alex referma la porte derrière lui, signifiant par le fait même qu’il ne repartait pas immédiatement, puis il retira ses lunettes et ses chaussures, confirmant qu’il comptait rester quelques instants. En réalité, il comptait s’incruster pour un moment : il voulait tenir compagnie au policier autant pour celui-ci que pour lui-même.

-Ils s’ennuyaient trop de toi, ils m’ont supplié de les ramener! rigola-t-il. Ça ne te dérange pas, j’espère.

Au soulagement du druide, cela semblait même être le contraire. Un sourire soulagé, nettement plus franc que le précédent, illumina son visage qui s’assombrit rapidement. Où étaient passées ses manières?

-Comment tu te sens? s’enquit-il avant que la conversation n’ait le temps de dévier. S’il était évident que son ami avait déjà connu des jours meilleurs – et des pires –, il était moins évident de savoir comment était son état. Brian admit se sentir légèrement fiévreux, et Alex y réagit spontanément d’un haussement de sourcils où se mêlaient la culpabilité et l’inquiétude, avant d’y répondre avec sollicitude.

-Je suis désolé de t’avoir entraîné là-dedans et que… de t’avoir causé… ça.

Le laborantin réalisa alors qu’il n’avait pas quitté des yeux le support plastique dans lequel le bras du soldat était immobilisé. C’était l’occasion parfaite de le forcer à accepter de tenir compagnie au biochimiste, qui sauta sur l’occasion.

-Je vais rester pour t’aider. De toute façon, je suis en arrêt pour la semaine. J’ai tout mon temps, et pas envie d’être tout seul à la maison.

Car Charlie, lui, n’était pas en congé. Il se levait tard et rentrait tard le soir, et n’était pas toujours d’humeur à converser. Et puis, il n’avait pas vu le crocotta, qui trottait toujours dans l’esprit d’Alex et lui ferait immanquablement ressasser le sujet avec quiconque à proximité, pour peu qu’ils soient au courant des secrets de Beacon Hills. Son esprit galopait par ailleurs déjà ailleurs, et Alex fut ramené de la lune par la voix du propriétaire des lieux, qui lui demandait quelque chose par rapport à la boîte qu’il tenait. Il s’était arrêté dans une boulangerie sur la route pour y faire une emplette de dernière minute.

-Je… En fait, je m’étais dit que profiterais de l’occasion pour m’excuser. Je voulais m’excuser d’avoir eu des préjugés contre les flics, et de t’en avoir fais faire les frais, en étant trop expansif et en te mettant dans le même panier que tous les autres. Je le regrette, tu ne le méritais pas. Tu n’es vraiment pas comme ça. À vrai dire, Richard et Stilinski non plus, ou pas vraiment… Je sais que j’ai beaucoup de préjugés, qu’ils sont pas justifiés ni sympathiques, et je travaille sur moi-même pour m’en départir. Voilà… Et pour montrer patte blanche, je suis passé à la boulangerie. Je me suis dit qu’on pourrait les partager.

Sans plus attendre, Alex ouvrit la boîte de carton sur une demi-douzaine de beignes de différentes saveurs. Un sourire facétieux au visage, il la tendit vers le policier pour qu’il se saisisse d’un donut et poursuivit son soliloque.

-Comme je te disais, je m’en défais petit à petit. Il comptait bien garder les préjugés les plus rigolos pour la fin, comme celui-ci. J’ai pris plusieurs saveurs parce que je ne savais pas lesquelles tu préférais, et je n’ai pas osé déranger Richard pour le lui demander.

Le druide n’était pas certain non plus que son compatriote aurait apprécié la plaisanterie.  Maintenant qu’ils arrivaient à se sentir, Alex ne comptait pas ruiner cette ébauche de relation pour un malentendu ou une différence artistique, si tant était que l’humour de scientifique pouvait être considéré comme un art. Il se sentait nettement plus à l’aise avec Brian et était confiant que celui-ci prendrait la farce pour ce qu’elle était : une moquerie auto-dérisoire et sans malice.

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Brian O'Conner

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMar 10 Mar 2020 - 22:05


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier





Un bruit sourd et un miaulement me sortent du sommeil. Je me suis endormi tel que je me suis effondré sur le canapé. Mes reins en compote me rappellent que je n’ai plus vingt ans. Je me redresse en grimaçant, j’ai mal et transpire bien trop pour que cela soit normal. Où ai-je posé les flacons de cachets ? Ma cervelle pédale dans de la marmelade.

I keep falling down when I stand on my feet
Feeling like a clown when I say what I mean

- Truc ?

Il s’était déjà téléporté de la maison au parc de la ville avec l’exploit d’emmener Machin avec lui. Mais la cabane d’Alex est bien plus loin, à moins que la notion de distance n’existe pas dans sa façon perturbante de se déplacer. Le chien va être impossible à tenir si son compère n’est pas avec lui dans une maison inconnue. Je soupire de lassitude et me laisse aller contre le dossier, une chape de plomb sur les épaules.

Un jappement dehors suivi de coups frappés à la porte délivre un message que j’analyse en image : le visage du biochimiste derrière ma porte. Je me secoue mentalement et me lève en appui sur ma béquille qui gisait là où je l’avais laissée choir. Le sol tangue le temps d'une demi-seconde. Je dois à onze années de marine de ne pas partir en zigzag vers la porte d’entrée. Alex est bien là, lunettes solaires sur le nez. Il est debout, en état de conduire, deux informations qui me rassurent sur son état. Machin me force à reculer, il réclame des câlins et un jeu que je suis bien incapable de lui offrir. Le Canadien referme la porte pour moi. Un bras en écharpe, et ma seule main de libre occupée à serrer une canne, je fais un piètre hôte. Je clopine vers le canapé pour m'asseoir et arrêter de tanguer.

- Merci de les avoir ramenés, ils devaient être impossibles. Je les ai mal éduqués…

Enfin, pas moi, mais j’avais laissé Jordan leur passer tous leurs caprices. J’ai repris les choses en mains, mais quand on vit seul, la joie qu’apporte leur exubérance est un don difficilement réprimandable. Alors que je cède un biscuit-nonos à Machin, Alex quitte ses chaussures et retire ses lunettes. Il sourit, mais son regard est fatigué. Je me demande quelle image je lui renvoie.

- Ils s’ennuyaient trop de toi, ils m’ont supplié de les ramener ! Ça ne te dérange pas, j’espère.
- Non au contraire, je culpabilisais de t’avoir laissé la « meute ».
- Comment tu te sens ?
- Moulu. Je dois avoir un peu de fièvre, je suis trempé de sueur. J’ai dormi sur le canapé depuis que je suis rentré, flemme de monter à l’étage. Mais je vais avoir tout le temps de me reposer.


Je tente de laisser fleurir un sourire rassurant. Je suis à plat, mais je m’en remettrais.

- Je suis désolé de t’avoir entraîné là-dedans et que… de t’avoir causé… ça.
- Ne le sois pas ! Tu as eu raison ! Nous devions protéger les gens de cette abomination. C’est mon métier…

Le courage revient à Alex. Il a foncé dans cette histoire sans penser à lui, à sa sécurité. Richard et moi avions l’avantage d’un entraînement quotidien. C’est pourtant lui qui a eu raison du monstre.

- Je vais rester pour t’aider. De toute façon, je suis en arrêt pour la semaine. J’ai tout mon temps, et pas envie d’être tout seul à la maison.

Je ne réagis pas tout de suite, la bouche ouverte à gober les mouches. Je suis touché de sa compassion et j’avoue que cela me réchauffe. Quelqu’un qui s’inquiète pour moi, pour mon confort, c’est doux au cœur et à l’âme. Chaud aussi. Je suis content qu'il souhaite rester ici le temps de son arrêt. Depuis qu’il est entré, Alex tient un carton blanc, comme ceux qu’ils donnent dans les pâtisseries. Ma curiosité est piquée.

- C’est quoi ? Et assois-toi, pardon.
- Je… En fait, je m’étais dit que profiterais de l’occasion pour m’excuser.
- De quoi ? J’étais volontaire pour le crocotta, je connaissais les risques !


Mais il ne s’agit pas de cela.

- Je voulais m’excuser d’avoir eu des préjugés contre les flics, et de t’en avoir fait faire les frais, en étant trop expansif et en te mettant dans le même panier que tous les autres. Je le regrette, tu ne le méritais pas. Tu n’es vraiment pas comme ça. À vrai dire, Richard et Stilinski non plus, ou pas vraiment…

J’ouvre les lèvres puis les referme. Que dire ? Il n’est pas le seul à ne pas faire la différence entre l’uniforme que je porte et l’homme que je suis, entre les ordres que je dois appliquer et ce que je pense en tant que citoyen. Au début de ma carrière, j’attendais de la reconnaissance de ces gens que nous venions sauver, puis onze ans d’armée m’ont fait ouvrir les yeux : ceux que j'avais délivrés ne me voyaient pas comme un sauveur, mais comme leur prochain bourreau. De la marine, je regrette les bateaux, le grand large, la nature brute, mais pas les guerres. Je pense avoir trouvé un compromis dans la police, et ma volonté de devenir inspecteur est pour tenter de donner un sens au mot justice. Inspecteur, cela a déjà une meilleure aura que simple flic.

- Je sais que j’ai beaucoup de préjugés, qu’ils sont pas justifiés ni sympathiques, et je travaille sur moi-même pour m’en départir. Voilà… Et pour montrer patte blanche, je suis passé à la boulangerie. Je me suis dit qu’on pourrait les partager.
- Ce n'est pas grave Alex.

Sans attendre, il ouvre la boîte. Plusieurs rangées de beignets ne demandent que d’être dévorées. Mon sourire devient franc et sincère, je retiens avec peine mon rire. Je ne peux pas me permettre de m’agiter avec cette clavicule qui ne tient que par l’immobilité de mon bras.

- Comme je te disais, je m’en défais petit à petit. J’ai pris plusieurs saveurs parce que je ne savais pas lesquelles tu préférais, et je n’ai pas osé déranger Richard pour le lui demander.
- Dick t’en aurait réclamé !

Je secoue la tête, lève la main pour faire signe que non.

- Je plaisante bien sûr. J’adore les beignets, même avant de devenir flic. J’aime tout, mais je préfère ceux fourrés à la framboise. Merci !

J’attrape la gourmandise et mords dedans à pleines dents. Je ferme les yeux et savoure ce goût synonyme d’écart sur mon régime alimentaire, mais le plaisir est réel. Je croque un nouveau morceau, les yeux toujours clos pour amplifier l’explosion de goût dans ma bouche.

- Je me rends compte que je n’ai rien avalé depuis presque vingt-quatre heures, sauf ta tisane ! Tu devrais mettre ta part sous clé ou je vais tout manger.

Je lèche mes lèvres pleines de confiture. Cette friandise me fait un peu oublier mon épaule et mon mollet qui pulse méchamment. Alex ne pouvait pas trouver mieux. Je le remercie à nouveau d'un sourire.

- Il faut que je nettoie ma plaie, ça dut s’infecter. Je crève de chaud. J’ai dû passer l’heure pour la prise des médicaments. Et manger, me laver aussi... Je ne sais pas dans quel ordre.

Je soupire. L’avant-bras droit posé sur ma cuisse, l’autre contraint par l’atèle, je n’ai pas l’énergie de terminer la fin du beignet que je tiens mollement entre les doigts. Je relève le menton, essuie d’un revers de poignet mon front moite et capte le regard d’Alex. Il s’inquiète, mais semble incertain sur la manière d'agir. Je devine qu’il n’est pas dans ses habitudes de s’imposer ainsi chez quelqu’un. Je suis content qu’il soit passé outre sa réserve naturelle.

Je ne lui avais rien caché de l’évènement traumatique qui fait l’homme que je suis maintenant : un type sain en apparence, mais sclérosé de peurs primaires. La fièvre camoufle le rouge qui me monte aux joues. Je m’étais confié si facilement, pour expliquer et prévoir tout geste brutal de rejet de ma part. Je m'en étonne encore.

I'm not feeling free
Na-na, not me
Yeah, constantly

Si j’avais prévenu Alex de ce passif si intime et personnel, c’était avant tout parce que je lui faisais confiance. Rien de rationnel envers celui qui se dit lui-même bourré d’a priori anti-flic. Je sais qu’il en est sincèrement désolé de mon état, sa présence ici le démontre. Il aurait pu se contenter de ramener ma voiture et les animaux puis repartir. J’ai assez côtoyé de gars, souvent dans la promiscuité d’une cambuse, pour savoir jauger quelqu'un. Je tente un sourire timide. Je n’ai pas l’audace d’avouer que sa présence me réconforte. Je n’ai pas non plus le cran d’analyser plus en profondeur ce que je ressens, par crainte, par peur.

Ridiculed by scorn and all your doubts of me
Holding onto dreams you say will never be
You say will never be

- Si jouer au garde malade te va, je promets d’être un patient sage.

Je lui souris pour étudier le sol sitôt après. Il est tant… Sans lever les yeux, je lui livre ma pensée.

- Tu m’as impressionné dans les bois, vraiment ! Tu gères un max !

… pour un non-flic, un non-soldat. J’ose un nouveau regard. Il n’est pas le seul à avoir des a priori idiots. Malgré son exploit, Alex ne fanfaronne pas. Son comportement est si reposant. Je n’ai pas besoin d’être sur mes gardes. J’enfourne malgré tout la dernière bouchée de beignet à la framboise, il ne faudrait pas gâcher.

- On commence par quoi ?

© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMer 18 Mar 2020 - 23:14



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Si, c’était grave. Pour Alex, du moins.  Lui qui harassait tout le monde et leur faisait la morale à tout va pour ne pas considérer les surnaturels comme des monstres, il agissait - ou avait agit, espérait-il - de manière similaire envers les flics. Les policiers. Les agents de la paix et de l’ordre. Tant mieux si Brian prenait son attitude passée, et résolument en voie de changer, avec un grain de sel, mais Alex ne pouvait se montrer complaisant envers soi-même. Il avait déjà fait les frais de commentaires sur les gens en blouses blanches, car aucun domaine n’était vraiment protégé contre les préjugés, et il réalisait bien qu’il était pas moins con que les autres d’agir de la même manière, blessante et ignorante. Probablement surtout ignorante.

Les étincelles gourmandes qui illuminèrent le regard de Brian vinrent tout de même mettre un baume au coeur de celui qui cherchait à se rédempter.  À moins que ce sourire n’était qu’une réponse positive, preuve que l’humour du laborantin faisait parfois mouche. Car bien qu’il déclarait que les friandises auraient plu à son confrère, il indiqua de la main qu’il n’en voulait pas. La blague devenait bien moins bonne si elle impliquait du gaspillage. Avant que son plan de contingence – ramener les beignets au poste avec une note anonyme – n’ait eu le temps de se concrétiser dans son crâne, Brian précisa qu’il le menait également en bateau. Le druide eut un éclat de rire soulagé : il s’était fait prendre à son propre jeu, mais il n’en avait pas moins vu juste avec son idée à l’intention du blessé. Le biochimiste nota mentalement les informations cruciales que le policier lui fournissaient, telle que sa saveur préférée, et profita qu’il entamait sa pâtisserie pour échanger à son tour ces pertinentes informations.

-Je préfère aux abricots. Mon frère dit que c’est pêches. C’est trop sucré pour que je fasse la distinction, je crois. Et j'ai pensé demander, au fait : ils sont en rupture de beignets saveur chou-fleur.

Alex aimait bien ceux qui étaient glacés au miel, également, mais il était rare que Charlie ne lui en laisse. Il observa l’expression presque gamine sur le visage de Brian, qui dégustait ce moment les paupières fermées, comme s’il s’agissait de sa première découverte du sucre. Ou alors comme s’il n’avait pas mangé depuis longtemps. Brian admit qu’il était affamé, l’hypothèse d’Alex s’avérant tout à coup exacte. Le druide se contenta d’engloutir sa sucrerie avant de pincer les lèvres.

-Je n’avais pas l’intention de tenir un inventaire des beignes, tu sais… Et je vais te cuisiner quelque chose d’un peu plus consistant, si tu veux.

L’inquiétude dans la voix du druide se dissipa rapidement en voyant un nouveau sourire éclairer le joli minois de l’éclopé. Il se matérialisa toutefois rapidement au niveau de ses sourcils, qui se joignirent comme pour un conciliabule, alors que l’agent de la paix admettait avoir un peu de fièvre et, en résumé, ne pas avoir été en mesure de s’occuper de lui-même seul. Voilà une excellente raison pour rester encore un peu et jouer les gardes-malades. Par contre, Alex hésitait à demander où étaient les médicaments pour voir s’il était préférable d’attendre la prochaine dose en sautant la précédente, ou s’il pouvait la donner immédiatement et reprendre ensuite le cycle normal. C’était probablement ce qui pressait le plus : limiter la douleur et potentiellement la fièvre de son ami. Ensuite, il pourrait cuisiner pendant que son hôte se nettoyait. Deux questions persistaient : devrait-il désinfecter la plaie avant ou après le bain; et devait-il offrir à Brian de l’aider à se déshabiller et se préparer à se laver? Il lui semblait qu’il y avait dans cette idée quelque chose de vaguement humiliant pour le blessé.

Maintenant qu’Alex y portait davantage attention, il voyait effectivement le front de l’ex-marine reluire de sueur. Le gilet à capuche, le même que la veille, devait lui donner bien chaud, en plus de la fièvre, et le biochimiste ne doutait pas que Brian ait sué dedans, ce qui lui aura donné froid ou, au minimum, des frissons, et ainsi de suite. Il ne semblait rien rester de ce qu’il avait porté dessous, probablement pour éviter de contraindre outre mesure les gestes du héros. Même les pantalons n’avaient pas changé. Le druide en conclut aisément que son ami s’était simplement affalé en arrivant chez lui et n’avait pas trop bougé de là. Brian fit de nouveau un sourire, plus furtif cette fois, avant de replonger son regard vers le sol. Il devait se sentir vulnérable et ça ne devait pas vraiment lui plaire.


- Tu m’as impressionné dans les bois, vraiment ! Tu gères un max !

Le sourcil d’Alex se hissa bien haut.  Comment lui avait-on répondu, déjà, pas moins de quinze minutes plus tôt? Il tenta de répéter la formule en haussant les épaules.

- Il fallait aussi que je protège les gens. C’est peut-être pas mon boulot, mais c’est mon… hobby? Alex n’avait jamais vraiment pensé à nommer cette chose, qui révélait davantage du devoir moral ou de la vocation que d’un réel passe-temps. Et puis, j’ai quasiment rien eu à faire. Tu l’as traqué, vous l’avez attaqué, il m’a déjoué et Richard l’a tué.

Le druide ne tentait pas de minimiser son implication, mais les faits étaient là : il n’avait principalement servi que de guide, avait perdu les pédales quand son camarade était en train de se faire zigouiller et avait poignardé la créature. Toutefois, c’était effectivement Dick qui avait occis la créature.

- On fait une plutôt bonne équipe, au final. Tous les trois.

Alex sourit à son tour. Voilà une phrase qu’il ne se serait jamais cru dire. Brian termina sa collation avant que le laborantin n’ait à l’exhorter, et s’enquit de la suite des événements.

- Si tu veux m’indiquer où sont tes médicaments, et si tu me permets de fouiller dans ta cuisine pour te ramener un verre d’eau, on pourrait commencer par ça. Ensuite tu me montreras ta jambes et tu pourras aller te laver pendant que je fais à manger. Si ça te va. Je vais y aller lentement, j’ai encore le tournis quand je bouge trop vite.

Le canadien n’aimait pas spécialement se montrer directif ou inquisiteur, mais la situation l’exigeait compte tenu de la mobilité limité de Brian. Celui-ci lui accorda d’ailleurs sa bénédiction, et Alex alla glaner ce dont il avait besoin. Il prit le temps de bien lire les instructions sur le contenant de comprimés, pour s’assurer de ne pas empoisonner son ami, avant de trancher.

- La bonne nouvelle, c’est que tu peux la prendre tout de suite. Tu décaleras les prochaines pour garder le temps prescrit entre chacune. Il devrait pas y avoir trop de conséquences pour une seule. On pourra mettre une alarme sur ton portable, si tu veux.

Sans trop de cérémonies, ni de brusqueries, Alex tendit le cachet et le verre d’eau à l’éclopé. Il profita du moment que mit Brian à avaler la pilule pour lui demander de voir sa jambe. Il avait davantage l’habitude d’ausculter des plaies qui se refermaient à vue d’oeil et sur lesquels il devait parfois agir rapidement, surtout si elles ne se refermaient pas d’elles-mêmes.

- Mon père râlait parfois que j’étais en train de transformer sa maison en dispensaire. C’est la première fois que je fais soignant à domicile, j’imagine que je devrai te charger une surprime à mes tarifs. Je pensais à cinquante pourcent.

La plaisanterie - car il avait toujours aidé gratuitement les gens surnaturels qui avaient cogné à sa porte - touchait tout de même une corde sensible, puisque le châtain était inquiet de voir la facture que ce Docteur Lockheed allait leur avoir refilé. Il espérait fortement que ses assurances ne feraient pas de chichis. Alex inspecta la plaie. Il y avait effectivement des traces d’infection, mais rien de dramatique.

-Je devrais pas avoir besoin d’aller chercher ma scie et tu vas garder ta jambe. commenta-t-il en se demandant pourquoi il faisait constamment des blagues aussi ridiculement débiles.

-Par contre, je pense que tu devrais te changer en quelque chose de plus confortable. Des pantalons de jogging, ou de pyjama, par exemple, pour ne pas nuire à ta circulation sanguine. D’ailleurs, enlève donc ta ceinture!

Le laborantin s’était relevé pour ranger la boite de donuts hors de la portée des animaux lorsqu’il croisa le regard incrédule du policier. Un petit «Oh!» lui échappa, alors qu’il réalisait sa bévue. Un moment de malaise plus tard, au cours duquel tous deux n’avaient demandé qu’à demi-mot si Alex pourrait – ou devrait – aider l’invalide à se débarrasser de la lanière de cuir, le biochimiste en avait défait la boucle et tentait de la glisser par les passants tout en veillant à garder une distance et une posture à la fois décentes et respectueuses.

-Peux-tu juste lever les fesses un peu s’te-plait? demanda-t-il en virant couleur radis, le regard délibérément vissé sur sa propre main qui tenait la fermeture métallique de la ceinture.

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Brian O'Conner

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyDim 22 Mar 2020 - 15:02


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




- Il fallait aussi que je protège les gens. C’est peut-être pas mon boulot, mais c’est mon… hobby ? Et puis, j’ai quasiment rien eu à faire. Tu l’as traqué, vous l’avez attaqué, il m’a déjoué et Richard l’a tué.

Tout s’est passé si vite, que j’ai encore du mal à comprendre l’action qui nous a tous sauvés. Dick avait dit que le Crocotta était mort grâce à la lance d’Alex, ce que je veux bien croire. Je sais que mes balles ont fait mouche, mais le monstre avait une capacité de régénération quasi infernale. Je me contente de hocher doucement la tête. La modestie du biochimiste me plaît. Beaucoup à sa place fanfaronneraient, un civil qui réussit là où échouent deux policiers entraînés.

- On fait une plutôt bonne équipe, au final. Tous les trois.

- Oui. Qui l’eut cru ?

C’est vrai que malgré nos différences, nous nous sommes bien accordés. J’y vois là la marque de Dick qui agit comme un liant.

- Si tu veux m’indiquer où sont tes médicaments, et si tu me permets de fouiller dans ta cuisine pour te ramener un verre d’eau, on pourrait commencer par ça. Ensuite, tu me montreras ta jambe et tu pourras aller te laver pendant que je fais à manger. Si ça te va. Je vais y aller lentement, j’ai encore le tournis quand je bouge trop vite.

Il me faut quelques secondes pour rassembler mes souvenirs et de ce que j’avais fait en rentrant au petit matin. J’indique où se trouvaient les médocs et donne ma bénédiction pour qu’il fouille les placards. Je me laisse à nouveau aller dans le canapé. Entendre Alex qui s’affaire dans la cuisine est un son rassurant. Machin le suit comme son ombre. Je regarde le Queen Anne's Revenge et souris. Mon épaule me fait un mal de chien comme mon mollet, pourtant je me sens apaisé. Il existe des remèdes qui n’ont rien à envier aux pharmacies.

- La bonne nouvelle, c’est que tu peux la prendre tout de suite.
- Super !
- Tu décaleras les prochaines pour garder le temps prescrit entre chacune. Il devrait pas y avoir trop de conséquences pour une seule. On pourra mettre une alarme sur ton portable, si tu veux.
- C’est une bonne idée.


Quoique tout à l’heure, vu ma fatigue, je doute que j’aurais entendu l’alarme, ou eu l’énergie de me traîner jusqu’à la cuisine. Je prends le verre d’eau tendu ainsi que les cachets que j’avale sans façon. Je colle le verre sur mon front tandis qu’Alex examine ma plaie. Il justifie sa légitimité à cet examen, mais je lui fais déjà confiance.

- Mon père râlait parfois que j’étais en train de transformer sa maison en dispensaire. C’est la première fois que je fais soignant à domicile, j’imagine que je devrai te charger une surprime à mes tarifs. Je pensais à cinquante pour cent.
- Tu prends les biscuits pour chien ?

Je fais un clin d’œil pour souligner que j’ai compris sa plaisanterie. Toutefois, je compte bien lui rendre la peine qu’il se donne pour moi. On verra bien comment je m’acquitterai de ma dette, quoique j’aie déjà une petite idée, mais qui nécessite ma complète guérison.

- Je devrais pas avoir besoin d’aller chercher ma scie et tu vas garder ta jambe.
- Me voilà soulagé, l’allure d’un capitaine Achab me plaît moyen.
- Par contre, je pense que tu devrais te changer en quelque chose de plus confortable. Des pantalons de jogging, ou de pyjama, par exemple, pour ne pas nuire à ta circulation sanguine.
- Je ne manque pas de vêtements confortables.
- D’ailleurs, enlève donc ta ceinture !


Je regarde Alex ranger la boîte de donuts hors de portée de Machin, puis ma ceinture. Une galère s’annonce. J’imagine que ça ira mieux plus tard, mais là, même déboucler mon ceinturon me semble hors de portée. Avec une gêne évidente, Alex entreprend de défaire ma ceinture.

- Peux-tu juste lever les fesses un peu s’te-plait ?
- Le mieux est que je me lève.

Je prends appui sur ma béquille et me redresse sur mes pieds, donnant un meilleur accès à Alex aux passants de mon pantalon. Sentir ma ceinture glisser le long de mes hanches sans que je sois l’initiateur du mouvement à quelques choses de troublant. La couleur des joues du druide me dit que je ne suis pas le seul à être embarrassé.

- Je me sens mieux, merci.

Reste à monter à l’étage, me débarrasser du reste et me laver. Je claudique jusqu’au pied des escaliers, l’ascension de la première marche manque de me faire basculer en arrière. Je n’ai pas encore récupéré de notre nuit agitée.

- Alex ?

Le druide apparaît dans l’encadrement de la porte de la cuisine, un torchon à la main.

- Tu peux m’aider juste pour monter les marches ? Je sens que je vais me vautrer. Je n’ai plus de force.

L’ascension est épique, à la deuxième marche j’oublie toute timidité et fait peser mon poids sur les épaules d’Alex qui a passé un bras autour de ma taille, veillant à ne pas toucher mon bras en atèle. Une fois à l’étage, il redescend me chercher ma béquille.

- C’est sportif…

Plein de non-dits dans mon regard. Je n’ose exprimer ce que je ressens. Une sorte de joie indicible, une chaleur qui réconforte mon cœur. Alex n’est pas plus bavard que moi, pourtant son silence en dit autant que des mots. Il ne reste pas chez moi simplement par grandeur d’âme, j’en suis persuadé. Enfin, je l’espère plutôt.

Une fois stabilisé sur mes deux jambes je file en direction de la salle de bain. Virer le haut est aisé. C’est une autre histoire pour le bas. Mais le pire devrait plus se situer à renfiler un slip et un pantalon. Je ne parle pas des chaussettes.

(…)

La douche fait un bien fou et efface un peu ma fatigue. Je me savonne, les fesses posées sur le rebord de la baignoire pour minimiser le risque de chute et ménager mon épaule.

Je sèche ce que je peux, ce qui est à portée de ma main droite sans contorsion possible. Vient le moment où je dois aller dans ma chambre. Nouer ma serviette autour de ma taille m’est impossible et j’ai besoin de ma main pour tenir la béquille. Je la tiens donc entre les dents pour cacher ce que ça peut pendant que je file à la vitesse d’un escargot subsonique avec l’espoir qu’Alex ne passe pas en bas à ce moment précis. Dans la pire des configurations, il aura droit aux fesses blanches d’un flic sous un dos légèrement bronzé par mes séances de gym dans le jardin.

Assis sur le matelas, j’enfile un boxer propre et les jambes d’un bas de survêtement. Je me relève. La suite se termine en ondulations disgracieuses pour remonter tout ça là où cela doit aller et ranger correctement ce qui doit l’être. Je me rassois pour souffler un peu. Je tente d’enfiler la manche droite d’un hoody, mais je n’arrive à rien. Je colle donc une paire de chaussettes dans une des poches et, la capuche serrée entre mes dents, je retourne vers les escaliers où je balance tout par-dessus la rambarde. Machin croit à un nouveau jeu et chope une manche et traîne mon vêtement sur tout le rez-de-chaussée.

- Machin ! Lâche ça !

Parle à mon… Descendre est plus aisé que la montée, je rase le mur en appui et arrive en bas sans mal. Un peu de repos et je devrais mieux me débrouiller. Je claudique jusqu’à la cuisine pour montrer la plaie nettoyée à Alex. Il faut refaire le pansement. Je le trouve en pleine préparation du repas, ça sent bon. Je laisse éclater ma joie.

- J’ai faim !

Puis je rougis quand le regard d’Alex détaille mon torse nu.

- J’ai pas encore la technique pour enfiler mon gilet tout seul ni mes chaussettes.

Du regard, je désigne mes pieds nus sur le carrelage. Ça aussi ça risque d’être épique : je suis chatouilleux.


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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyJeu 26 Mar 2020 - 20:06



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






La cuisine de Brian était bien organisée et rangée méthodiquement, du moins c’était l’avis d’Alex, qui parvenait à y naviguer sans trop de problèmes et à retrouver à rapidement ce qu’il cherchait. Un couteau dans la main, une planche à découper dans l’autre, il posa le tout sur le comptoir en riant pour lui-même. Les traits d’esprits du gentil policier lui revenaient et le faisait autant rigoler que lorsqu’il les avait entendus la première fois.  Il avait dû chercher sur son portable la référence du marin pour comprendre qu’il connaissait davantage le nom du célèbre cétacé que celui de son prédateur. Alex comptait d’ailleurs emporter cet honteux secret dans la tombe plutôt que d’avouer ainsi une abysse à sa culture générale. Alors qu’il lavait les branches de céleri, Alex se demandait s’il n’aurait pas dû offrir à son ami de l’aider à se relever en lui supportant le dos plutôt que de le laisser prendre appui sur sa béquille en voulant ménager son orgueil. Après tout, tout le monde n’était heureusement pas aussi fier-pet qu’un Cormier…

Le laborantin fut tirer de ses réflexions par la voix du blessé qui l’appelait de la pièce adjacente. D’un geste fluide, il coupa l’eau et tira à lui un torchon sur lequel il épongea ses mains en pressant le pas dans la pièce voisine. Le sourcil dressé, il s’empressa de demander si tout allait bien alors qu’il passait la porte. Le temps d’analyser la configuration dans laquelle Brian se trouvait, il avait déjà commencé à demander, avant même que son cerveau n’ait pu arriver à la conclusion raisonnable, corroborée par la requête de son hôte.

-Y’a quelque chose que j... Sa voix s’éteignit d’elle-même pour laisser le timbre timide de celle de Brian.
- Tu peux m’aider juste pour monter les marches ? Je sens que je vais me vautrer. Je n’ai plus de force.
-Oui… Oui! Bien sûr. répondit-il au milieu de quelques interjections grommelées. Il ne formula pas à voix haute ses accusations d’imbécilité. Comment avait-il pu oublier que Brian ne pourrait pas s’accrocher à la rampe tout en tenant sa béquille.

Le druide passa la serviette sur son épaule et vint cueillir son patient au niveau de la hanche, loin du coude enguenillé. Alex se concentra sur leurs quatre pieds, pour éviter de ne se laisser distraire par la chaleur qui s’appuyait contre lui. Il y avait quelque chose d’excessivement intime dans cette montée pourtant complètement platonique. Quelque chose qui donnait raison à Richard : buter du monstre les avait rapprochés et en avait fait des amis. D’une amitié suffisamment forte pour qu’Alex passe par-dessus ses réticences naturelles aux contacts physiques. De toute manière, quand il s’agissait d’aider quelqu’un d’autre, il n’avait pas de mal à passer outre celles-ci, du lui semblait-il. Il aurait fait la même chose pour l’agent Turner, si c’était lui qui s’était retrouver dans la situation de son collègue, croyait-il, et Dick agirait indubitablement de la même manière envers les deux timides.  Il n’y avait donc là rien d’anormal, sinon que d’y réfléchir autant et de tenir ainsi à trouver une justification qui parviendrait à le convaincre lui-même.

Les deux hommes restèrent un instant en haut des escaliers en silence, à reprendre leur souffle. Brian admit même que ça avait été sportif. Ce n’était pas comme si les policiers n’avaient pas un profil athlétique, surtout à Beacon Hills, ou manquaient d’occasion de s’entraîner et de dépenser leur énergie. Si même sous ces conditions, il admettait un effort certain, Brian soulageait légèrement la conscience d’Alex qui se demandait s’il n’avait pas négliger ses joggings matinaux, dernièrement.

Le biochimiste avait l’impression que son ami le fixait et, en réaction, il n’arrivait pas lui-même à détourner le regard.  Peut-être que Brian avait la même impression et que le résultat était ces deux adultes qui se regardaient les pupilles enlignées les unes dans les autres, en silence, comme s’ils jouaient à l’un de ces jeux d’endurance que font les enfants pour passer le temps. Le premier à rire ou quitter l’autre des yeux  perdait. De sa fratrie, c’était généralement Michael qui y gagnait. Sans comprendre pourquoi il pensait désormais à cela, ni sans parvenir à s’en empêcher, l’aîné des Cormier se mit à rigoler doucement, puis s’excusa alors que Brian filait sans demander son reste. Alex en profita pour retourner à la cuisine en espérant ne pas avoir insulté son ami. Il en doutait. Se persuadait que Brian comprendrait ou, au moins, attribuerait son étrange comportement à sa timidité naturelle.

Le laborantin poursuivit donc son nettoyage des légumes et fit bouillir de l’eau alors qu’il coupait les carottes en petites rondelles. Les céleris suivirent, ainsi qu’un petit navet qui termina en cubes. Machin ne perdait pas un geste que faisait Alex, probablement habitué à attraper ce qui tombait au sol, ou même à s’en faire lancer un morceau de temps en temps, mais il ne reçut que des grattouilles sur le crâne, suivies d’un lavage de mains intensif. Alex ne désirait pas donner ou encourager de mauvaises habitudes chez un animal qui n’était pas le sien.

Sifflotant un air country, Alex s’occupa de dresser la table en posant bols et cuillères, suivis de la salière et de la poivrière. Il n’avait pas osé trop en mettre dans le bouillon, sachant qu’il avait tendance à avoir la main lourde – merci à sa mamie Cormier – et se disait que Brian pourrait toujours en ajouter au goût. C’était plus facile que d’en retirer. Il alla touiller le contenu de la casserole, en essuya la cuillère de bois sur le rebord et la déposa dans une petite assiette afin de ne pas tout salir lorsqu’il entendit de nouveau la voix de Brian.  L’eau avait cessé de couler depuis quelques minutes et Alex s’était dit qu’il était préférable de le laisser se débrouiller par lui-même, à moins qu’il ne réclame de l’aide. Il se retourna toutefois pour voir ce que tramait le chiot. Il sourit pour lui-même en le voyant traîner le gilet de son ami, mais préféra une fois de plus ne pas s’en mêler. De toute manière, Brian ne lui avait-il pas dit qu’il avait pléthore de vêtements confortables? Il n’aurait qu’à prendre un autre gilet avant de redescendre, songeait-il pour lui-même.

- J’ai faim !
- C’est presque prêt. répliqua-t-il en posant de nouveau la cuillère près de la casserole, avant de se retourner.

Brian avait décidé de ne pas opter pour un gilet différent, comme le constata le druide alors que son regard semblait déterminé à agir de son propre chef. Ce qui signifiait présentement de jouer à relier les points avec les grains plus foncés parsemés sur le torse du policier. Comme il l’avait raisonné plus tôt, les policiers de Beacon Hills avaient une vie active et étaient athétiques, c’était normal. Il n’y avait là rien d’impressionnant. Et cela faisait longtemps qu’il se doutait que les critères d’admission aux écoles de police incluaient un volet "beau gosse". Que Brian n’ait pas passé par l’une de ces écoles n’y changeait visiblement rien. C’était peut-être un critère à l’embauche, au final, plutôt qu’à l’admission à l’académie. C’est en remarquant le voile rouge qui glissait sur le cou et les épaules du policier, à partir de son visage, qu’Alex se secoua – au sens figuré – et rougit à son tour.

- Désolé. Le toubib a dit que c'était possible que j’aie des absences dans les prochains jours. Hum… Je pense que t’as échappé ta veste.

Alex se pencha pour saisir le vêtement pendant que Brian lui expliquait qu’il n’arrivait toujours pas à s’habiller complètement seul. Machin croyait à un jeu de tir à la corde et le druide lâcha sa pression sur le haut pour lever le regard sur le visage de Brian.  Croisant le sien, de regard, il le suivit en baissant les yeux sur les orteils nus. Ça n’était rien, ça, sinon un peu de liberté. Le biochimiste posa la main sur le museau de Machin et inséra son pouce et son majeur de part et d’autre de la gueule, comme une pince. Le chiot ne mit pas deux secondes à relâcher sa prise.  Alex le félicita et lui caressa les flancs pour montrer sa satisfaction quant à son attitude, avant de se lancer sur le défi suivant.

- Passe ton bras ici, fit-il en tendant la manche et tirant le gilet sur l’épaule de son ami. Le druide prit quelques secondes pour inverser la manche restant à l’intérieur du vêtement, afin d’éviter qu’elle ne traîne et risque de s’accrocher dans quelque chose, y compris la gueule du chien, avant de déposer la deuxième épaule du vêtement sur celle correspondante de l’humain. Alex contourna le mentaliste pour se retrouver en face de lui et, sans lorgner du côté du torse cette fois-ci, assembla la fermeture éclair. Il la remonta sur quelques centimètres, pour éviter qu’elle ne se détache d’elle-même, avant de laisser Brian l’ajuster à une hauteur qui lui était confortable.

Alex profita de cet instant pour éteindre la cuisinière et touiller une dernière fois la soupe. Brian avait déjà pris place à table et Alex remplit les deux bols du mélange fumant de légumes et de nouilles. Rien n’était aussi réconfortant qu’une bonne soupe, en plus de combattre la fièvre et la déshydratation. Cette fois, ce fut le ventre de l’ex-marine qui supplia d’être nourri. Depuis quand Brian avait-il mangé autre chose que des beignets?

-Promis, on mange bientôt. Je veux juste m’occuper de ta plaie d’abord, imposa-t-il en souriant à l’affamé, sans lui laisser la possibilité d’une concession pour autant.

Une fois qu’il eut été cherché la petite trousse de premiers soins, Alex s’assit à son tour et tourna sa chaise vers Brian, réclamant qu’il lui donne les chaussettes et lève d’abord sa jambe blessée. Une fois le talon du policier solidement déposé sur le coussin du siège du soigneur improvisé, celui-ci roula le bas du pantalon pour se donner un accès à son plan de travail.  Ensuite, il referma les genoux autour du mollet pour empêcher toute rotation de la jambe. Il sortit d’abord une lingette désinfectante.

-Ça va piquer.

Retenant le genou de sa main gauche, le garde-malade s’affaira à bien nettoyer, de l’intérieur vers l’extérieur de la plaie.  Il n’y avait pas de raison qu’elle ne guérisse pas bien, mais il sortit tout de même un paquet de points de rapprochement* de la trousse, pour s’assurer que la cicatrisation soit belle. Lorsque vint le temps de refaire le pansement, le druide réalisa qu’il avait pris la mauvaise habitude, avec sa clientèle habituelle auto-régénératrice, de laisser la gaze sur la plaie en attendant qu’elle se referme d’elle-même plutôt que de faire un vrai bandage.  Il eut donc besoin de quelques essais avant de réussir à faire quelque chose qui se tenait tout seul sans être trop serré et inconfortable non plus pour son patient.

-Voilà! T’es tout beau et tout propre, fit-il. Il tenta de poursuivre en faisant mine de rien, bien qu’il se soit rendu compte de cette étrange familiarité, presque maladroite. Tu veux que je te fasse une boucle pour faire joli?

Le bas du pantalon de nouveau roulé en place, Alex profita d’être dans une position qui lui donnait déjà accès au pied de Brian pour lui enfiler la première chaussette. Une minute plus tard, le policier se bidonnait toujours et la première chaussette n’était toujours pas complètement enfilée. Taisant son propre fou rire, Alex tenta de se faire autoritaire.

-Arrête de rigoler, ou ça va refroidir. T’as pas plutôt des pantouf… des chaussons? Ce serait plus facile à enfiler.

Lorsque les pieds du flic chatouilleux furent bien au chaud, les deux comparses s’occupèrent de se réchauffer l’intérieur du corps et l’âme. Alex soufflait sur chaque bouchée de soupe avant de la manger.  Il leva un sourcil incrédule lorsqu’il fut remercié pour le repas et sourit en rosissant de nouveau.

-Tu sais que ça me fait plaisir d’être là, hein. Sinon je serais resté chez moi.  Et pis, ça me coûtera aussi moins cher de courses.

Un clin d’oeil s’envola du coin des paupières d’Alex, alors qu’il plongeait pour une nouvelle cuillerée de soupe. Non, définitivement c’était bien mieux ici que s’il était resté chez soi à passer la journée avec sa solitude. Et Civet. Toutefois, Civet n’était pas aussi drôle à taquiner.

*:

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMer 1 Avr 2020 - 23:42


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




- Désolé. Le toubib a dit que c'était possible que j’aie des absences dans les prochains jours. Hum… Je pense que t’as échappé ta veste.

Je lève un regard inquiet sur le biochimiste. S’agiter de la sorte à la cuisine ne lui est peut-être pas conseillé. Alex montre qu’il sait s’y prendre avec les animaux en récupérant mon gilet de la gueule de Machin déçu que l’on ne joue pas avec lui. S’en suit un habillage où j’obéis à l’injonction de passer mon bras valide dans la manche, Alex s’occupant à fermer le tout de manière à ce que le vêtement reste sur mes épaules. Je me sens mieux ainsi, le haut couvert de quelque chose.

C’est étrange de lui laisser les rênes du repas et suis curieux de goûter à sa soupe qu’il nous sert dans des bols. Je me suis assis pour soulager ma jambe valide. Je ne peux rien faire pour l’aider sauf à le gêner plus qu’autre chose. C’est un peu frustrant, mais je dois avouer que l’attention qu’il montre à mon égard me touche beaucoup, comme une forme de camaraderie avec laquelle je renoue avec joie. J’attends patiemment, mais mon ventre se manifeste dans un bruit discordant et embarrassant.

- Désolé…
- Promis, on mange bientôt. Je veux juste m’occuper de ta plaie d’abord.
- Pas d’inquiétude.


J’ai l’impression d’être redevenu un petit garçon quand je pose mon talon sur sa chaise entre ses jambes. Quand il m’annonce que cela va piquer, je me tends prêt à supporter la douleur sans bouger. Je crains qu’il n’en soit pas de même, quand il s’agira de mettre mes chaussettes. Je le laisse opérer, gardant le regard dans le vague pour ne pas regarder ses gestes. Je ne suis pas douillet, mais je préfère ne pas regarder. Je reste plus détendu ainsi.

- Voilà ! T’es tout beau et tout propre.
- Merci !
- Tu veux que je te fasse une boucle pour faire joli ?
- Je préfère pas.


Je ris en lui répondant. J’apprécie cette dérision dans ce rapprochement où il est plus qu’évident que nous sommes tous les deux pas à l’aise. Vint le moment terrible. Alex n’a fait que se saisir de la chaussette que je gigote déjà, un sourire aux lèvres. Il ne me touche pas, pourtant je me tords déjà de chatouilles.

- Ça va aller ! Je vais y arriver !

Mais plus le temps s’écoule, plus je ris et voir les lèvres d’Alex se crisper pour ne pas rire à son tour amplifie mon hilarité.

- Arrête de rigoler, ou ça va refroidir. T’as pas plutôt des pantouf… des chaussons ? Ce serait plus facile à enfiler.
- Vas-y !

Sportif l’enfilage de chaussettes, mais la douleur que mes mouvements intempestifs provoquent vers mon épaule m’aide à garder mon calme suffisamment longtemps pour que mon ami termine sa besogne. C’est avec un réel plaisir que je commence à manger. Une cuillère plus tard, j’attrape la poivrière pour assaisonner ma portion. La maison reprend son calme après l’épisode épique des chaussettes, seulement ponctué du bruit que nous faisons en mangeant et de Machin qui tente d’attraper sa queue dans le salon. Il s’arrête quand Truc lui fait un croche-patte. Les deux bêtes partent dans une course poursuite digne d’un Tom et Jerry.

Alex souffle à chaque cuillérée là où je touille un maximum pour évacuer les calories thermiques de mon bol. Chacun sa méthode, car je bois le bouillon à même la faïence, me servant de ma cuillère que pour le solide. Si les ingrédients viennent de chez moi, préparés par un autre, ils prennent une nouvelle saveur. Rien de très flagrant, cela reste une soupe, mais assez pour que je sente la différence.

- Merci d’avoir préparé le repas. C’est très bon !

Je m’interromps en me disant qu’il pourrait y voir un sous-entendu peu flatteur sur ce que je pourrais penser d’un homme qui vit en pleine forêt, mais Alex me coupe avant que je module mes propos. Il ne semble pas avoir relevé, ou du moins ne me le fait pas remarquer.

- Tu sais que ça me fait plaisir d’être là, hein. Sinon je serais resté chez moi. Et pis, ça me coûtera aussi moins cher de courses.

Un clin d’œil appuie sa remarque, donnant encore plus de légèreté à ce moment.

- C’est un prix bien modeste pour avoir un homme de maison !

À mon tour, de lui faire un clin d’œil, puis d’aller voir de plus près le fond de mon bol quand un double sens me vient en tête. Jordan et son esprit mal tourné auraient-ils déteint sur moi ? Je ne sais pas si la chaleur qui monte à mes joues vient du potage ou de cette sensation de bien-être que je ressens depuis l’arrivée d’Alex. Il me fait sortir de ma solitude. Je relève le nez et lui lance un sourire. Un remerciement muet, je ne souhaite pas l’embarrasser avec mes états d’âme.

- Il doit me rester du flan parfumé à l’orange. Enfin si je ne l’ai pas mangé par inadvertance… Ça m’arrive souvent avec les desserts.

Je fais une mimique penaude, puis après vérification dans le réfrigérateur, Alex me confirme qu’il reste un peu de cette gourmandise que je mange aussi pour son apport en protéines grâce aux œufs.

(…)

Machin ronfle légèrement dans son panier. Il est tombé comme une souche comme à son habitude. Nous devons déloger Truc qui à lui tout seul arrive à occuper les trois places du canapé. La télévision est proscrite pour les maux de tête d’Alex, et même si nous sommes fatigués tous les deux, nous avons décidé d’éviter de nous coucher comme les poules et risquer de dérégler nos heures de sommeil. Avec les gardes de nuit, j’ai l’habitude d’avoir un horaire décousu, mais il est évident qu’Alex accuse le coup. Il a trouvé dans mes placards de quoi faire une infusion. J’ai quelques jeux qui se jouent à deux ou plus, des formats de poche pratiques à emporter, reliques de ma période militaire où souvent nous devions trouver à nous occuper sans pouvoir bouger. Mais ce soir notre attention est limitée. Je propose donc un Uno tandis que nous buvons tranquillement nos tisanes. La partie n’est pas rapide et se termine quand Truc s’installe sur les cartes que nous posions sur la place de libre entre le druide et moi.

- On va dire que le chat gagne tout le temps…

Au sourire de mon vis-à-vis, je sais qu’il pense comme moi à un autre chat bien plus impressionnant que la boule qui ronronne sans vergogne. Je pose ma jambe blessée sur la table basse et regarde le Queen Anne's Revenge qui est accroché sur le mur en face. Le silence s’installe bercé par la respiration sifflante de Machin et les ronrons de Truc. Je profite qu’Alex pose son mug sur la table basse pour lui confier le mien et m’éviter de me décoller du dossier du canapé.

- Il faudra que je reprenne des cachets avant de me coucher.

Je grimace un peu, l’action de la prise précédente commence à s’estomper. Alex promet de m’aider.

- Il faudra libérer le lit de l’autre chambre. C’est essentiellement du fatras de l’ancienne propriétaire que je ne me suis pas encore résolu à trier. Les draps sont dans ma chambre.

Je me demande où j’ai mis mon duvet. L’ai-je laissé chez Alex ? Nous étions partis si rapidement une fois le monstre repéré. Enfin, cela n’a pas d’importance, ce n’est pas perdu. Je lâche le bateau des yeux pour tourner la tête vers Alex.

- Je n’ai jamais mis les pieds au Canada, pourtant la frontière était à moins de deux cents kilomètres de la maison de mes parents. C’était comment chez toi ? Les gens, les habitudes ? Enfin, si ce n’est pas indiscret.

Je suis curieux de connaitre comment il vivait avant, dans quelle atmosphère. Vu d'ici, les Canadiens semblent plus raisonnables que nous.


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Alex Cormier

Alex Cormier


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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyVen 10 Avr 2020 - 0:58



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Sous ses sourcils rehaussés d’amusement, Alex fit les yeux ronds. Derrière ce faux outrage qui avait comme principal avantage d’empêcher tout rougissement intempestif, le druide cherchait une réplique intelligente. Il jugea préférable d’éviter de blaguer sur le fait qu’il était passé de biochimiste, à laborantin, à assistant de laboratoire avec Mafdet, à homme de ménage, désormais, auprès de Brian. C’était un peu trop près de la vérité pour ne pas pincer. Les blagues sur ses frais ou son tarifs commenceraient à être un peu trop redondante. Et… Et Alex avait perdu le momentum, à force de trop réfléchir.

Ce n’était pas la fin du monde et, de toute manière, son expression se décomposa rapidement pour rendre son sourire à l’éclopé. Alex ne savait pas comment relancer la conversation. Il opta donc plutôt pour écraser un craquelin au fond de son bol afin d’en absorber un peu plus le solvant. Sa part de soupe commençait drôlement à se rapprocher de la définition d’une bouillie alors qu’il y replongeait sa cuillère. Brian suggéra de terminer le flan à l’orange qu’il lui restait possiblement, après le repas.  Quel gourmand faisait le policier, ne put s’empêcher de faire remarquer le scientifique.

- On a pas encore fini le repas que tu penses déjà au dessert!

Malgré sa taquinerie, Alex se releva pour aller inspecter le réfrigérateur, admettant au passage qu’il comprenait ce que Brian voulait dire. Un peu trop bien, même, comme une petite souris semblait également faire disparaître les friandises de la cabane.

- Avec tout ce qui est salé, par contre. Les tortillons de fromage autant que les chips ou que les olives marinées.

Le laborantin prit un peu plus de temps que nécessaire, la tête au frais. S’être levé si brusquement lui avait donné le tournis et il sentait le mal de cheveux menacer de naître s’il ne se calmait pas.


***


Malgré l’interjection qu’il avait spontanément poussée, Alex n’était pas contrarié outre mesure par l’apparition du chat sur leur espace de jeu. Il lui restait des cartes puissantes en main, et celle de Brian était presque entièrement vide, ce qui signifiait qu’Alex risquait de faire énormément de points si le policier parvenait à jouer ses quelques cartes avant que lui-même ne se débarrasse des siennes. La remarque de Brian eut le bénéfice de faire sourire le druide, révélant cette fois-ci ses dents, après qu’il se soit interrogé à savoir si on parlait bien ici de Mafdet, ou s’il s’agissait d’une référence à Garfield.

- Alors on ferait mieux de se rappeler de faire équipe avec, la prochaine fois.

Alex contrôla son impulsion de faire un nouveau clin d’oeil à son hôte, et se pencha plutôt sur la machine à ronronner pour la caresser, en se demandant depuis quand il avait la paupière aussi hyperactive. Il avait à peine posé les doigts sur le crâne du chat que le mentaliste tendait sa tasse à Alex, qui s’en saisit pour la déposer auprès de la sienne. Alors que le policier récitait la liste des trépidantes activités qui les attendait, le laborantin le rassura à savoir qu’il continuerait de l’aider.

Le druide suspendit toutefois ses gestes, du moins jusqu’à ce qu’un coup de tête le rappelle à l’ordre et qu’il reprenne d’un geste mécanique ses caresses, lorsqu’il fut question de lui préparer un lit. Cette fois, son expression fit entièrement place à un air vacillant entre l’hésitation et l’inconfort. D’une part, il ne se sentait pas l’énergie de faire du ménage chez son ami, et la seule idée de devoir faire le lit lui semblait ridiculement épuisante.

- Je suis pas fatigué, mentit-il en espérant qu’un bâillement ne choisirait pas ce moment précis pour pointer le bout de son nez. De son propre appendice nasal, Alex désigna la bibliothèque de BrianJe pourrai lire, à la place. De toutes façons, je dormirai mieux chez moi. Mais merci pour l’offre, hein.

Il y eut un moment de silence avant que, dans ce qui semblait une suite logique d’idées pour l’intellectuel, Brian s’intéressa au chez soi identitaire du druide; à celui de son autre nationalité. Alex prit un instant pour réfléchir avant de répondre, et en profita pour tenter de faire un exercice de calcul mental.  Il abandonna finalement, principalement en raison de ce qui élançait dans son crâne.

- Je sais même pas si j’y ai passé le quart de ma vie, admit-il davantage en prévision de devoir s’excuser par la suite que pour se défiler. Était-il une fraude aux yeux de tous, qui le considéraient simplement comme un canadien pur et dur? Ses parents étaient déménagé en Nouvelle-Angleterre alors qu’il n’avait pas 10 ans et, outre quelques rares visites à sa famille étendue, il n’y avait pas remis les pieds….

- Jusqu’à ce que je décide d’aller à l’université à Vancouver. Ça m’a permis de faire mes études en me ruinant un peu moins que si j’étais resté à New York.

Ceci étant dit, Brian ne lui avait pas demander de raconter sa vie, ou de se justifier, et le druide embraya rapidement sur la réelle question du mentaliste. Un tantinet d’hésitation dans la voix, il annonça d’abord :

- En vrai, c’est pas si différent.

Après tout, la vaste majorité de la population canadienne vivait elle aussi à moins de deux cent bornes de l’unique frontière terrestre du pays. De chaque côté de cette ligne imaginaire, le paysage se poursuivait naturellement; et il évoluait avec fluidité. Les populations faisaient de même. Il s’agissait également de jeunes nations nées de colonies anglaises, et ce fut à travers cette émancipation qu’Alex expliqua les premières différences. Là où les voisins du sud s’étaient séparés de la couronne dans la révolution et la guerre, ceux du nord s’en étaient distanciés – ils étaient toujours sujets de Sa Majesté, après tout – à travers la diplomatie. Il ne fallait pas se faire d’illusion : l’histoire du canada comptait son lot de traces de sang dans la neige. D’abord dans le sort réservé aux Premières Nations : malgré les différences, on ne pouvait guère considérer l’un des pays comme humaniste ou bienveillant à cet égard.  

Les canadiens avaient la réputation d’être près de la nature, ce qui était également le cas des américains, pour peur qu’on s’éloigne des grands centres et de leurs cités tentaculaires. Quant à l’offre culturelle y était similaire au point d’aisément paraître indiscernable. Alex trouvait toutefois la télévision autant que la comédie canadiennes un peu plus subtiles que sa contrepartie américaine, qu’il jugeait avoir tendance à tendre vers ce que le manitobain considérait comme de la vulgarité.

Le rapport à la liberté, et aux armes à feu était certainement l’un des trois principaux points qui venait à l’esprit de quiconque tentait d’expliquer la différence des deux jumeaux géants nord-américains. C’était vrai que le regard public était différent, entre le droit inaliénable des uns et un outil dangereux à contrôler, ou non, des autres. Il ne fallait pas être naïf et penser que seulement l’armée et la police étaient armés au Canada : des gens y avaient également la chasse en loisir, et d’autres étaient collectionneurs. Enfin, si une partie de la population était en faveur d’un enregistrement de celles-ci, certaines régions se rapprochaient drôlement de la mentalité américaine sur bien des points, et y étaient farouchement opposées. Cela n’empêchait pas qu’en somme Alex se sentait généralement plus en sécurité au Canada, à l’exception de minuscules quadrilatères au coeur de Vancouver ou Winnipeg, qu’aux États-Unis.
- Comme y’a moins d’armes, je me dis qu’il y a moins de chances qu’un fou furieux en ait une entre les mains. C’est peut-être pas logique, ou de l’aveuglement volontaire, je sais pas.
De la même manière, le pays de sa mère favorisait une culture de la poursuite judiciaire, qui était généralement mal vue des compatriotes de son père – presque autant que cette maladie du couponnage extrême* – et c’était là, en somme, la différence entre les visions de la liberté : lorsque les états-uniens déchiraient leur chemise en s’écriant Freedom, le considérant comme leur droit le plus fondamental, inaliénable et, surtout, se réclamaient d’en faire un droit purement égoïste, les canadiens se montraient plus nuancer. Ils ne réfutaient pas le caractère fondamental et essentiel de ce droit, mais évoquaient également le devoir qui incombait également à chacun : celui de respecter les droits de l’Autre.

Et puis, ça n’empêchait pas les fusillades du côté du colosse aux pieds d’argile. Moins fréquentes, certes, y compris en proportion de la population de chacun des pays, mais présentes tout de même. Surtout dans l’est du pays, où le sang latin y est le plus fort. Cette dualité était également un trait fondamental du Canada. Un pays moderne et multiculturel, accueillant de réputation et presque autant dans les faits. Les canadiens n’étaient pas tous parfaits, et il y existait toujours des demeurés revendiquant diverses opinions archaïques et discriminatoires, mais cela était généralement mal vu. Quant au multiculturalisme, le Canada avait créé des noyaux culturels plus ou moins faiblement interreliés, comme un vitrail, plutôt qu’une mosaïque reliant davantage ses morceaux à une plus petite échelle. S’il s’agissait bel et bien d’un pays à la fois sécuritaire et chaleureux, comme le prouvait sa renommée internationale, c’était probablement parce qu’il s’agissait d’une terre vaste qui permettait une distanciation aisée entre les gens qui le désiraient. Même dans les villes les plus denses, on ne se marchait pas sur les pieds comme on pouvait le faire ailleurs dans le monde.  Il y avait donc forcément moins de frictions.  Surtout, avec ce mythique hiver que subissaient les habitants de ces quelques arpents de neige, il était facile de comprendre que l’entraide soit devenu une valeur et un enjeu social aussi important.

C’était d’ailleurs le troisième point majeur de différence qu’Alex trouvait entre les deux pays : le filet social présent dans son pays d’origine et qui permettait d’assurer une certaine dignité minimale à la majorité de ses habitants. C’était également un sujet de discorde au sein de la populace, à savoir si on était trop ou trop peu généreux, et si on ne laissait pas simplement des profiteurs abuser du système ou, au contraire, de pauvres gens ne restaient pas toujours mis à l’écart et dans la misère. Il fallait toutefois reconnaître que la différence n’était pas dans l’existence d’un filet social, mais dans sa forme. Les États-Unis possédaient un filet social tissé à même le bénévolat et l’engagement individuel pour une cause ou une autre, tandis que le Canada misait davantage sur des réseaux forts dans les domaines de la santé, de l’éducation et de sécurité sociale, sans exclure l’importance de l’engagement social et des organismes à but non lucratif.

Au bout de sa tirade, Alex roula des yeux, avachis sur son coussin, pour vérifier s’il n’avait rien oublié.  Il se redressa subitement et entama le geste de se cogner le front, mais ne le fit pas, par instinct de survie.

- Surtout, on a les meilleurs joueurs de hockey et de football. Pis on fête l’Action de Grâce au bon moment.

La bouche grande ouverte, quelque part entre un franc sourire et un rire muet, Alex se justifia.

- Sérieux, quand j’était petit, j’avais l’Action de Grâce en même temps que mes amis, puis ma mère nous refaisait la même chose un mois plus tard. Ça a pris du temps avant que je pige. Après, je râlais pas, ça faisait deux fois plus de dinde et de festins.

Puis, il y avait Noël peu de temps après. Inutile, avec du recul, de se demander pourquoi leurs parents avaient autant insisté à avoir des enfants actifs.  La tête d’Alex pencha sur le côté alors que Brian lui demandait pourquoi il n’était pas resté au Canada, considérant l’éloge qu’il venait d’en faire.  La bouche entrouverte, Alex se demanda un instant s’il avait démontré un biais si positif envers sa contrée d’enfance. Son cerveau ne passa même pas par la case où il se demandait si le policier n’était pas content de le savoir en Californie, ce qui était une heureuse surprise, sinon un miracle dès qu’on le connaissait un peu. Rougissant légèrement, car il ne voulait pas avoir donné l’impression de détester sa vie ici, Alex répondit finalement en haussant les épaules.

- Le boulot. Et pour être plus près de ma famille. Pour ce que ça avait donné, au final…

- Et puis, la Californie c’est pas le Texas, non plus, hein. J’suis bien ici. Je me sens chez moi à Beacon Hills.

Cette fois, un sourire timide se dessina sur ses lèvres pincées qui s’étirèrent longuement.

- Au fait, j’ai oublié de te demander t’es d’où. Ben, où tes parents habitent… où t’as grandi, quoi.

Le druide soupira. Il ne savait pas avoir de la verve trop longtemps sans commettre un impair et passer pour un mésadapté social ou qu’en savait-il encore.  À savoir si c’était son inaptitude sociale qui avait causé son retrait en ermitage ou l’inverse, c’était l’histoire de l’oeuf et de la poule.

*:

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMer 15 Avr 2020 - 15:49


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




Je regarde mes pieds depuis que j’ai compris m’être trompé sur ses intentions. Je prenais mes aises à lui proposer de jouer après le repas, tenant pour acquis qu’il n’aurait pas de route à faire ce soir et qu’il dormirait ici. Puis je saisis encore moins quand il me désigne la bibliothèque, me disant vouloir lire à la place de dormir. J’ai loupé un épisode. Est-ce les médicaments qui me jouent des tours ? Il ne va pas passer la nuit à lire ? Ce n’est pas prudent avec son choc à la tête.

Pour m’éviter un nouveau malaise avec une parole erronée ou maladroite, je lui demande de me raconter son pays d’origine. Ma curiosité n’est pas juste polie, c’est vraiment un pays que j’aimerais visiter. Je n’ai jamais trouvé l’occasion de le faire ni avec qui entreprendre ce voyage. La solitude en voyage, je ne la conçois que sur un bateau.

- Je sais même pas si j’y ai passé le quart de ma vie.

J’ouvre la bouche, étonné par cet aveu. Un quart de sa vie ! Alex a grosso modo le même âge que moi, cela lui ferait quitter sa patrie de naissance au sortir de la petite enfance. Je ne l’aurais pas deviné, car il a conservé de ce pays bien des tournures de phrases : la transmission de ses parents, je suppose.

- Jusqu’à ce que je décide d’aller à l’université à Vancouver. Ça m’a permis de faire mes études en me ruinant un peu moins que si j’étais resté à New York.
- Tu m’étonnes !
- En vrai, c’est pas si différent.


Géographiquement, c’est vrai que le sud du Canada ressemble au nord des États-Unis. La concentration de lacs est aussi importante de mon côté de frontière que de l’autre. Alex soulève une première différence : le Canada est un membre du Commonwealth, l’un des dominions. Si cela n’a pas changé grand-chose dans les actes des anciens colons sur la population déjà présente sur ce continent, cela se traduit par un sentiment identitaire peut-être différent. C’est là que je trouve qu’Alex me paraît plus canadien que Dick alors que le temps passé sur le territoire de la feuille d’érable penche largement en faveur de mon collègue. Comme quoi une nationalité ne se joue pas que sur du temps de présence, mais peut être aussi une affaire de cœur.

Le second point qu’Alex soulève concerne les armes à feu suivi de près de notre sacro-sainte liberté. J’ai une vision d’ex-soldat et de représentant de la loi sur ces points et je serai pour retirer les permis de port d’arme à quiconque ne se plie pas à des restrictions strictes comme c’est d’usage dans certains pays d’Europe : inscription à un club de tir, visite médicale, interdiction de les porter avec soi chargées et prêtes à tirer et coffre-fort pour ranger ces engins de mort dans les maisons. Les flics seraient alors moins nerveux de la gâchette.

- Comme y’a moins d’armes, je me dis qu’il y a moins de chances qu’un fou furieux en ait une entre les mains. C’est peut-être pas logique, ou de l’aveuglement volontaire, je sais pas.
- Non. Je suis d’accord avec toi. Je suis intervenu sur trop de drames familiaux qui n’auraient pas eu lieu si une arme n’avait pas traîné de manière inconsidérée.

C’est plaisant de l’écouter me parler de son pays qu’il considère comme natif, même si de fait il vit ailleurs, expatrié dans l’âme. Cela correspond à l’idée que je me fais d’Alex, sa vision de la liberté, son choix de se déclarer Canadien avant d’être Américain. Je ne vois pas là un subterfuge, mais sa réelle identité : le cœur là-bas, la raison ici. Je souris quand il souligne la culture plus latine qu’anglaise de l’Est de son pays, moins hypocrite, plus volcanique aussi. Sa remarque sur le vaste espace vital des Canadiens allié à un climat difficile me laisse songeur. De par mon expérience, sauf exception, les conflits armés se concentrent entre les quarante-cinquièmes parallèles nord et sud. La chaleur rendrait-elle l’homme mauvais ? Alex complète ce sentiment avec la couverture sociale plus universelle qu’elle ne l’est aux États-Unis. Ici, l’ascenseur social compte beaucoup d’étages, il faut souvent une vie pour se hisser au sommet, quelques secondes suffisent pour en dégringoler. Je ne renie pas mon pays, mais moins de loteries dans nos vies nous rendraient plus paisibles, enfin je le crois.

La voix d’Alex se meurt à mon grand regret. L’écouter me plaît, suivre le fil de ses pensées au gré de ses phrases, ses intonations tantôt chaudes, tantôt entraînantes sont une douce musique qui me fait sentir sa présence amicale. Je mordille ma lèvre inférieure, j’aimerais que ce moment dure longtemps. Je me sens bien là, en sécurité chez moi et avec une présence qui irradie la maison même si la nuit est tombée depuis un moment. Un comble pour moi, l’ex-marine, le flic qui ne craint pas l’affrontement physique. C’est sur un autre plan qu’Alex agit sur moi, j’en suis troublé, mais ça me plaît. Je n’imaginais pas pouvoir faire confiance à nouveau.

- Surtout, on a les meilleurs joueurs de hockey et de football. Pis on fête l’Action de Grâce au bon moment.
- On est meilleur que vous au basket, au football et au baseball !

Je le taquine, bien que supporter une équipe a souvent été un exutoire salutaire lors de mes longues missions en mer.

- Sérieux, quand j’étais petit, j’avais l’Action de Grâce en même temps que mes amis, puis ma mère nous refaisait la même chose un mois plus tard. Ça a pris du temps avant que je pige. Après, je râlais pas, ça faisait deux fois plus de dinde et de festins.
- Mon père était si spécial que le Thanksgiving ressemblait plus à une corvée qu’une fête. Cela dit, on bouffait mieux que d’habitude ce jour-là. Pourquoi tu n’es pas resté au Canada ? Après tes études ?
- Le boulot. Et pour être plus près de ma famille. Et puis, la Californie c’est pas le Texas, non plus, hein. J’suis bien ici. Je me sens chez moi à Beacon Hills.
- Non, c’est vrai qu’il y a un grand écart entre la côte ouest et le sud du pays.
- Au fait, j’ai oublié de te demander t’es d’où. Ben, où tes parents habitent… où t’as grandi, quoi.


Je souris, sa question est bien légitime. Seulement, j’ai bien moins à raconter à cause des névroses de mon père qui avait géré nos vies à la seconde près, aucune surprise, pas de place à l’hésitation, tout était prévu, de ce que nous faisions de nos temps libres à la composition des repas. Ma mère et moi n’avions pas droit au chapitre.

- De la nouvelle Angleterre, de Portland plus précisément. Fils unique. J’envie les fratries, avoir un frère ou une sœur aurait peut-être changé la donne.

Je m’engonce plus confortablement dans le canapé, pendant que je cherche comment expliquer dix-huit années d’ennui mortel à Alex.

- Mon père était expert-comptable, ma mère ne travaillait pas. Nous mangions à heures fixes avec un menu qui tournait sur quinze jours. Pas de fantaisies possibles. J’ai reçu ce qu’il faut d’un point de vue matériel, mais mon père n’était pas démonstratif et ma mère a un caractère très effacé. Le week-end étaient dédié à la pèche en lac, la grande passion de mon paternel, la seule. Et quand ce n’était pas la saison, il fallait bricoler la grande barque sur laquelle je passais des heures à rêvasser me faisant enguirlander parce que je n’étais pas à l’affût du poisson.

J’explique ma rébellion à l’adolescence, ma fréquentation du groupe des durs au lycée, l’usage de mon don pour les bluffer.

- Je voulais faire réagir le paternel, qu’il s’intéresse à moi, à ce que j’avais envie de faire de ma vie. J’ai récolté des interdictions de sortir, des coupures d’internet, ce qui m’a plongé dans les cartes marines qu’il possédait. Je n’aimais pas la pêche qu’il m’imposait comme activité, par contre j’adorais manœuvrer la barque. Je bavais sur les voiliers qui nous doublaient, le spi déployé, le barreur au trapèze. Pour mes dix-huit ans j’ai reçu une canne à pêche, une courte pour la pèche à l’appât, le truc le plus ennuyeux du monde. Il aurait pu m’offrir une Devaux quatre brins et la soie pour fabriquer mes propres mouches. Tu as vu le film « Et au milieu coule une rivière » ? Là, je conçois la pêche comme une activité intéressante.

Je me souviens de ma déception que même l’enveloppe d’argent liquide glissé en douce par ma mère n’a su atténuer. Je me rendais compte que j’étouffais dans ce carcan familial et l’univers étroit de cet homme que j’avais de plus en plus de mal à concevoir comme étant mon géniteur. Je n’avais rien en commun avec lui et si peu avec ma mère… L’idée de l’adoption m’avait souvent effleuré, mais mon passage dans des sections très spéciales de l’armée qui épluche votre passé bien au-delà de ce qu’il est normalement permis avait écarté cette option. Restait l’amant occasionnel, ce qui n’aurait pas été incongru. Ma mère, femme au foyer ne s’épanouissait pas. Un jour peut-être, j’oserai le lui demander avec l’espoir qu’elle me dise que oui, elle avait fauté.

- Trois jours après cette journée qui m’avait collé un sacré cafard je poussais les portes du bureau de recrutement de la Navy. Je n’ai jamais regretté mon choix.

J’ai les yeux qui pétillent et mon sourire s’écarte d’une oreille à l’autre quand je repense à cette période : le pur bonheur même si j’en ai bavé.

- J'ai revu mon père un an après mon engagement sur un lit d’hôpital. Il avait trouvé des irrégularités dans la comptabilité de sa société, mais entre accepter le pot-de-vin pour la fermer et laisser une erreur dans les comptes, sa nature psychorigide avait tranché. Il s’est fait tabasser à coup de barre de fer. Il a survécu juste le temps de me dire que je l’avais déçu et reprocher à ma mère je ne sais quelle connerie de rangement à la maison. J’ai honte de le dire, mais quand le signal de son électrocardiogramme est devenu plat, je me suis senti libéré.

Je laisse échapper un soupir. Peu de gens connaissent cette partie de ma vie, cela se compte sur les doigts de la main.

- J’imagine que tout ça a forgé celui que je suis maintenant : un type un peu complexe.

Je grimace un peu penaud. Se dévoiler n’est jamais facile, mais là je me sens soulagé. Je souhaite qu’Alex comprenne qui je suis. Je ne peux réprimer un bâillement. Alex ne semble pas très frais non plus, mais je n’ose pas insister pour débarrasser l’autre chambre. L’idée me fatigue rien que d’y penser. Nous ne sommes pas encore assez proches pour que j’ose lui proposer la place à côté de moi dans mon lit, puis je n’arrive pas à cerner ses intentions réelles. J’ai peur de mal dire, de commettre un impair… de le faire fuir.

- Je crois que mon lit m’appelle. Je vais prendre mes médocs.

Je me redresse en m’aidant de ma béquille. Mon mollet tire moins qu’avant, les soins de mon infirmier maison ont été bénéfiques. Je claudique jusqu’à la cuisine.


© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyDim 19 Avr 2020 - 16:03



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Alex était content de trouver une bonne dose d’approbation auprès de Brian, qui validait ses intuitions et ses opinions. Si c’était possible, Alex trouvait même réconfortant de savoir que le port d’arme était un droit remis en question par certains policiers, ou que la paix sociale passait pas une justice. Parfois, à force d’entendre certaines opinions circuler à la cafétéria du boulot, il en était venu à se demander si ce n’était pas lui qui était fou, ou idéaliste, de tenir de telles valeurs.  Il avait beau ne rien dire, et ne pas partager ses pensées, savoir qu’il était différent de la pensée dominante le faisait tout de même se remettre en question. Et dans leurs taquineries mutuelles naissait une véritable et sincère complicité.  Du genre qui ne nécessitait pas de se casser les méninges à savoir si il avait dit quelque chose de déplacé ou avait poussé la blague trop loin.  C’était rafraîchissant de ne pas surchauffer ses neurones sur le moindre détail. La discussion balança éventuellement d’un homme à l’autre, Alex étant heureux d’apprendre que Brian venait de Nouvelle-Angleterre, ce joli coin de pays dont lui-même avait gardé de bien doux souvenirs.  La conversation acheva enfin sa transition vers le blessé chez qui ils se trouvaient, qui raconta sa jeunesse à son convive.


- J’envie les fratries, avoir un frère ou une sœur aurait peut-être changé la donne.
- J’ai été chanceux, mais ça peut être pour le meilleur comme pour le pire!

Alors qu’il écoutait Brian, Alex imita inconsciemment son interlocuteur en s’enfonçant un peu plus confortablement dans son siège. Son attention toute tournée sur le policier, il l’observait avec une expression grave, réalisant sa chance d’avoir connu une famille soudée, au moins quelques années. L’enfance de Brian lui apparaissait comme grise et spartiate, à la description qu’il en faisait et le druide n’était pas certain de l’attitude qu’il lui convenait d’adopter.  Il se doutait bien que la pitié n’avait pas sa place, et la compassion pouvait parfois paraître s’en rapprocher. Toutefois, rester de marbre et froid ne serait pas très empathique. Il se contenta donc dans un premier temps de ponctuer le récit d’onomatopées tantôt amusés, consternés ou compréhensifs selon ce qui lui était narré.

Le scientifique ne fit même pas mine de vouloir cacher sa surprise lorsque son ami avoua avoir fait partie de la bande des dur-à-cuire au lycée. S’il était déjà difficile de s’imaginer la trombine que Brian avait vers quinze ans, il était encore plus difficile de penser que l’homme qui était devenu ce policier intègre et respectueux ait pu passer par la case taxeur ou grosbill. Tout de même amusé par le récit de cette période rebelle que la plupart des adolescents traversaient, Alex hochait de la tête en souriant. Lorsque la passion conquit la voix de l’éclopé, qui s’emballa en multipliant les termes techniques, les yeux d’Alex se mirent à briller d’intérêt en réponse à ceux de Brian.  Il eut beau signifier discrètement que non, il ne connaissait pas ce film, le laborantin était suspendu aux lèvres de son interlocuteur. Ses sourcils montèrent vers de nouveaux étages face à l’audace de celui qui s’était engagé dans la marine.

Cependant, on ne pouvait grimper si haut sans retomber et, bon public, Alex se rembrunit à l’annonce du destin de Monsieur O’Conner. Il en eut des frissons, d’imaginer un pauvre homme, certainement dans la cinquantaine, se prendre de tels coups. Compassion de courte durée lorsque, outré, le laborantin su les derniers mots que ce père de famille avait réservé à ses proches. Le père de Brian semblait être un homme triste, au final, et probablement insatisfait de sa vie ou, a minima, mal dans sa peau. À défaut d’offrir une accolade réconfortante à son ami, Alex s’était recroquevillé, les talons sur le bord de son coussin et le menton sur les genoux.

- Je crois que les gens qui prétendent ne pas être complexes se mentent d’abord à eux-mêmes. C’est cette complexité qui nous donne notre humanité et notre charme. Et si ça peut t’être d’un quelconque réconfort, je me suis parfois dit que je serais mieux si mon père disparaissait. J’imagine que  je suis désormais trop vieux pour habiter avec lui.

C’était vrai. La colocation avec son père était bien plus éprouvante qu’avec Charlie en raison de l’autorité naturelle qui existait entre le Gabriel et son fils. Sans compter que l’ours avait l’avantage d’avoir, par exemple, les mêmes référents culturels que son émissaire. Alex en avait développer la conviction que des adultes affranchis de même famille faisaient mauvais ménage. Surtout si ils s’étaient bien peu fréquentés durant une quinzaine d’années.

Contaminé par le bâillement de Brian, Alex enfouit sa tête contre ses cuisses afin de cacher la vision de son gosier au monde entier. Le policier se leva en informant le druide qu’il allait s’étendre et se reposer un peu. Alex n’y voyait aucun problème.  Il pourrait lire jusqu’à ce que Brian se réveille, ensuite ils mangeraient quelque chose de léger et poursuivraient la soirée.

- Bonne sieste! claironna-t-il donc.

Le claudiquant gaillard réapparu dans l’ouverture de la porte de la cuisine pour préciser qu’il allait se coucher pour la nuit. L’air ébahi, Alex resta une seconde le menton en suspension sous sa bouche avant de balbutier.

- Mais! Déjà?  C’est encore l’après-midi!

Pour donner du poids à son argument, Alex se retourna pour pointer la fenêtre, baignée par la lueur orangée des lampadaires dans la rue. Stupéfait, il se dit que le soleil s’était couché bien tôt, avant de ne penser regarder l’heure sur son portable.

- Oh! rougit-il en saisissant pourquoi il avait été question de déménager le fatras de l’ancienne propriétaire.  Ça n’était évidemment pas pour une petite sieste que Brian envisageait de se donner tout ce trouble.

- J’avais demandé à Charlie de venir me chercher en finissant le boulot. J’ai pas pensé qu’il finirait tard et que tu as besoin de beaucoup de repos et...

Quelques phrases confuses où trônaient principalement des mots d’excuses et une ébauche de justification inutile furent lancées.  La vérité était que non, Alex n’y avait pas réfléchi, mais qu’il n’avait pas réellement la tête à de grandes réflexions. À force de s’échauffer ainsi, ça recommençait à lui élancer dans le crâne. Il fut finalement interrompu dans son pathétique empêtrement de mots par la vibration du portable qu’il avait toujours à la main.

- En parlant du loup, observa-t-il sans s’apercevoir du paradoxe du choix de cette expression. Le message de l’ours ne comportait que deux points d’interrogation. Excuse-moi un instant.

Dans un court message, il avisa le cuisinier que son hôte était fatigué et qu’il ne voulait pas le forcer à rester debout en attendant que Charlie n’ait terminé son boulot. La réponse du gourmand ne se fit pas attendre et Alex la lut, ébahi. "Dors là". Les joues du scientifiques, qui avaient eu le temps de pâlir un peu, reprirent immédiatement une couleur rosée. Alex n’aurait pas même espérer penser à cette solution, et tout à coup son système débrouillardise lui rappela qu’il pourrait simplement appeler un taxi. Ce serait certainement le plus raisonnable : une nuit confortable et reposante dans ses affaires. Par contre, il n’en avait pas vraiment envie, et il se créait déjà une liste d’arguments contre les taxis : il n’aimait pas badiner avec des inconnus; les chauffeurs géraient très mal la température à l’intérieur de leur véhicule; ils conduisaient mal; ça lui coûterait une fortune comme il habitait au milieu de nulle part; etc.

- T’aurais pas un pyjama à me prêter, aussi? questionna-t-il timidement Brian en allant le rejoindre dans la cuisine. Je devrais être bon pour m’occuper tout seul du lit de la chambre d’ami. Encore désolé de pas avoir capté… tout ça.

Brian parvint à disperser rapidement le malaise d’Alex et ils reprirent une conversation légère avant de monter à l’étage où la literie et l’habit de nuit furent fournis au druide, qui s’affaira dans la chambre pendant que son hôte faisait sa routine du soir. Le laborantin avait libéré l’espace en faisant principalement des piles par terre, et il avait ensuite fait le lit d’une manière très militaire : les draps tombaient également et aucun pli n’était visible.  Une fois changé, il aida Brian à enfiler le haut de son propre pyjama – il était hors de question qu’il ne dorme avec une fermeture éclair qui lui rentrerait dans la chair – et il fila ensuite faire sa propre toilette.

- Bonne nuit, souhaita le druide en toquant contre le montant de la porte de Brian. Tout est beau de ton côté? Si t’as besoin de quoi que ce soit, dis-le moi.

Les yeux du biochimistes se fermaient déjà tous seuls. Une nouvelle fois, il se surprit à vouloir offrir une étreinte chaleureuse à son ami, avant de refermer partiellement la porte. Alex se glissa sous les draps, s’étirant comme un chat avant de se tourner sur le côté, en position foetale.  Un sourire aux lèvres, il humait l’odeur réconfortante de propreté des draps, derrière laquelle une note plus subtile se glissait, enivrante.

Le nez planté dans le creux de son coude, Alex fut réveillé par les griffes de Truc, qui se plantaient à intervalle régulier dans son chandail, chatouillant sa peau sans la déchirer. Le druide grommela avant de retirer son bras pour s’imprégner de l’odeur de la pièce.  Dès qu’il ouvrit les yeux, le chaton brailla un miaulement distordu et pétri de plus belle sa victime. Incapable de déterminer la meilleure approche qu’il pouvait adopter, Alex entreprit de gratter le crâne du félin. À en juger des ronronnements qui se mirent à émaner de la bête, il avait choisi la bonne option. Plusieurs minutes passèrent avant que le chat ne se volatilise pour réapparaître au pied du lit, d’où il sauta en roucoulant.  Le laborantin partit à la recherche de son téléphone et, constatant qu’il était trop tard pour qu’il ne parvienne à dormir davantage, il se leva. Le souffle régulier qui parvenait de la chambre des maîtres semblait indiquer que Brian était toujours assoupi. Il descendit donc les marches en tentant de faire le moins de bruit possible, pour être accueilli par le bruit des griffes de Machin contre le parquet. Alex fit une halte-gratouilles avant de filer à la toilette du rez-de-chaussée.  Lorsqu’il en sortit, Machin faisait le pied-de-grue devant la porte extérieure de la cuisine, et Alex l’accompagna quelques minutes à l’extérieur.

De retour au salon, Alex saisit un livre au hasard et s’installa dans le fauteuil pour en débuter la lecture. Il réalisa rapidement que ledit bouquin était un roman policier, et il fut rapidement entraîné dans l’histoire. Une enquête qui tournait autour du tatouage assez particulier de la victime, seule indice que l’expert-détective avait à sa portée au moment où les paupières d’Alex s’abaissèrent contre son gré.

Le druide fut tiré de ses rêveries par le craquement d’une marche de l’escalier. Nouveau moment d’excitation de Machin, pendant qu’Alex essuyait du revers de la main la coulisse de bave au coin de ses lèvres. Un instant plus tard, il avait récupéré le livre chu à ses pieds et rejoignait Brian au bas de l’escalier.

- Bon matin! Tu as bien dormi? s’enquit-il en se plantant devant le mentaliste.

Une couture du fauteuil bien en vue sur sa joue, Alex réprima un bâillement alors qu’il annonçait que, pour sa part, il avait fait une excellente nuit.

- Je me suis réveillé un peu tôt. Ça te dérange pas que j’aie fouillé un peu, j’espère? Alex leva le livre pour expliquer ce à quoi il faisait allusion, et offrit un sourire aussi endormi que rempli de dents à son hôte.

Le duo de blessé se dirigea ensuite vers la cuisine. Alex y interrogea Brian à savoir ce qu’il désirait manger. Il laissa alors le roman sur la table pendant qu’il s’affairait à préparer le petit déjeuner, mais il avait toujours l’intrigue en tête.  Il coupa donc le silence avec une question bénigne et qui pouvait sembler sortie de nulle part si on ne connaissait pas le bouquin.

- Tu as déjà pensé avoir un tatouage? Tu ferais quoi?

Pour sa part, Alex n’avait jamais songé sérieusement à l’encrage, car il n’était pas très à l’aise avec les aiguilles, mais surtout parce qu’il s’était persuadé qu’il ne trouverait jamais une idée qui lui plairait toute sa vie.

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptySam 25 Avr 2020 - 18:08


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




Je baille à m’en décrocher la mâchoire. Ma tête embrumée de fatigue met un temps certain avant d’analyser l’incongruité de la réponse d’Alex. J’espère bien dormir plus qu’une sieste pour récupérer. Cachets avalés, je retourne vers le salon pour préciser mes intentions au druide.

- J’espère bien arriver à dormir d’une traite jusqu’au matin, je suis mort de fatigue. Pas toi ?
- Mais ! Déjà? C’est encore l’après-midi !

Je fronce les sourcils, qu’Alex se plante d’une heure où deux soit, mais entre le jour et la nuit, cela n’augure rien de bon pour sa tête. La confusion se lit sur son visage.

- J’avais demandé à Charlie de venir me chercher en finissant le boulot. J’ai pas pensé qu’il finirait tard et que tu as besoin de beaucoup de repos et...

Je m’étais donc bien trompé sur ses intentions. Je me sens idiot, qu’a-t-il pu penser avec mon idée à vouloir débarrasser le lit de la seconde chambre. Il a dû me trouver insistant, voire même inconvenant. On ne force pas les gens à rester chez soi, bras immobilisé ou pas. Je n’ai pas le temps de répliquer un truc foireux que le téléphone d’Alex nous sauve. Tous les deux apparemment, si j’en juge sa mine soulagée en voyant qui lui envoie un message. Par discrétion, je retourne à la cuisine ranger ce qui l’est déjà.

(…)

À défaut, j’ai sorti la vaisselle pour mon petit déjeuner demain matin.

- T’aurais pas un pyjama à me prêter, aussi ?  Je devrais être bon pour m’occuper tout seul du lit de la chambre d’ami. Encore désolé de pas avoir capté… tout ça.

J’ai un léger blanc, le temps de comprendre ce retournement de situation. Charlie ne vient plus le chercher ? Pas que cela me désole, j’en suis même plutôt content, mais je m’inquiète d’autant plus sur le traumatisme qu’Alex a subi. Il passe du coq à l’âne et ses propos manquent de cohésion. C’est à surveiller de près. À l’armée, j’avais suivi une formation aux premiers soins et je me souviens qu’en présence de chocs à la tête, il fallait vérifier la vigilance de la victime, regarder ses pupilles. Je me promets d’aller vérifier cette nuit qu’Alex aille bien.

- T’inquiète pas. Tu as reçu un sacré choc à la tête. Eh oui, je ne manque pas de pyjamas, ou plutôt de fringues de sport que j’utilise pour ça. Longs ou courts suivant ce que tu préfères.

(…)

L’ascension jusqu’à l’étage se passe moins laborieusement que la première fois. Je monte seul, Alex dans mon dos pour m’aider au besoin.

- Mode petit vieux...

Je montre le placard de ma chambre où Alex peut trouver ce qu’il a besoin en drap et vêtement de nuit et pendant qu’il s’affaire dans l’autre chambre, je me mets à l’aise et passe un bas de jogging. Mon mollet tire nettement moins, l’infection est sur le point d’être enrayée. Alex m’aide pour le haut avant de filer se laver. Un sourire rêveur aux lèvres, je m’installe au mieux sur mon lit, calant les oreillers pour me bloquer dans mon sommeil. Je vais être contraint de dormir sur le dos moi qui ai l’habitude de faire des huit avec la couverture. J’écoute le son de l’eau qui coule dans la salle de bain. Ce bruit anodin vaut de l’or : je ne suis pas seul. La compagnie d’un chat et d’un chien réchauffe l’atmosphère de cette maison, mais ce n’est rien à comparer d’une présence humaine. La sollicitude d’Alex me touche, d’autant que, même sans le connaître en profondeur, je sais qu’il est réticent au métier que j’exerce et à ce qu’il peut représenter. Il est une personne farouche, un peu tranché dans sa conception de la vie, mais depuis le crocotta, j’ai entrevu une autre nuance de sa personne. Je me promets de soigner cette amitié, car il y a longtemps que je ne me suis tout simplement pas senti aussi bien. Je sors de mon nuage quand on toque à la porte.

- Bonne nuit. Tout est beau de ton côté ? Si t’as besoin de quoi que ce soit, dis-le-moi.
- Merci.

Je dois avoir l’air idiot avec mon sourire, mais je me sens comme un coq en pâte. C’est agréable que quelqu’un se soucie de moi. Je vais avoir du mal à m’en passer. Je remonte la couette sous mon nez, me promets de me lever une ou deux fois pour vérifier qu’Alex va bien et m’endors sans m’en rendre compte.

(…)

Un jappement joyeux me sort d’un rêve sans queue ni tête. Je garde les yeux fermés, fais craquer mes orteils avant d’étirer ce qui est possible à l’être. Une douleur pulse au niveau de ma clavicule, réclamant des calmants pour la faire taire. Il me faut un moment pour comprendre pourquoi Truc et Machin ne sont pas là pour faire la foire : Alex ! Je regarde le réveil : neuf heures. J’ai dormi d’une traite et failli à ma promesse d’aller voir si Alex allait bien. Je me lève aussi vite que mon état me le permet. Mon cœur fond de joie quand mon invité me rejoint en bas des escaliers pour me souhaiter une bonne journée. A-t-il conscience qu’il me vend du rêve ?

- Bon matin ! Tu as bien dormi ?
- Comme un bébé ! Et toi ?

Il a une drôle de marque sur la joue.

- Je me suis réveillé un peu tôt. Ça te dérange pas que j’aie fouillé un peu, j’espère ?
- Non ! Tu as eu raison.

À la vue du livre et du bâillement d’Alex, je percute que c’est la marque de la couture du fauteuil qui lui barre la joue. J’aime le naturel qui nous conduit à la cuisine sans politesses inutiles. Je me jette sur mes remèdes pendant qu’Alex s’affaire à nous préparer de quoi manger. J’attends comme un gamin gâté que la nourriture arrive à moi en me grattant la base du crâne, Machin confortablement installé sur mes pieds. La question fuse, impromptue. C’est vraiment une caractéristique d’Alex, je souris à l’image de l’intérieur que je me fais de son crâne où un bon milliard de rouages tournent sans cesse.

- Tu as déjà pensé avoir un tatouage ? Tu ferais quoi ?
- Un tatouage ? Euh…

Cela vient-il de Millenium, le livre qu’il lisait ? Il est certain que jamais je ne me ferais un tatoo comme celui de Lisbeth Salander, trop envahissant. Je réfléchis sérieusement à la question en buvant une gorgée de café.

- Une rose des vents. Cela fait sens avec mon passif de marin et la nature de mon don. J’ai failli une fois me faire tatouer, heureusement que je me suis dégonflé à la dernière minute, sinon j’aurais l’écusson d’une unité de marine où je ne suis plus sur le biceps.

Je tends ma tartine à Alex après un échec pour la beurrer.

- Mais je ne suis pas réfractaire à l’idée, quant à sauter le pas… Ce n’est pas l’aiguille que je crains, mais de me lasser du motif. Quoi qu’une rose des vents comme on en trouve sur les vieilles cartes marine, ça me plairait. Je me suis promis d’économiser pour m’offrir un petit voilier.

Mon regard se porte au-delà d’Alex, sur un horizon qui n’existe que dans ma mémoire : un bateau, la mer et le vent.

- J’ai l’impression d’être « vrai » sur l’eau. Je ne sais pas expliquer ce sentiment. J’ai dû être un poisson dans une autre vie, alors que j’ai une affinité avec l’air. L’eau aussi, mais en fines gouttelettes. Et toi ? Si tu devais faire un tatouage ? Tu choisirais quel thème ?


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyLun 11 Mai 2020 - 0:07



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Alors que les deux hommes s’éveillaient lentement, Alex se demanda vaguement si une quelconque magie avait été à l’oeuvre pour qu’il dorme aussi bien, hors de chez lui et dans une pièce surchargée. Que Brian dorme bien, ça se comprenait : il était dans son élément et son corps avait besoin de récupérer. Sans compter l’aide apporté par les analgésiques. Le policier semblait d’ailleurs bien pressé de reprendre sa médication, et le druide ne pouvait qu’en déduire que la souffrance avait recommencé.  Il n’en pipa toutefois pas un mot, n’étant pas certain que l’agent de la paix apprécie d’être pris en pitié ou de voir sa vulnérabilité placée sous les feux de la rampe.  

Si la question d’Alex sembla prendre Brian un peu au dépourvu, il en semblait pas trop s’en étonner non plus et le druide lui laissa le temps de penser à sa répondre, bien conscient qu’une seule personne avait la malchance de pouvoir suivre ses pensées frénétiques, qui sautaient d’un lien à l’autre à un rythme étourdissant : lui-même. Il assumait que tous les cerveaux fonctionnaient ainsi, mais que la plupart des gens étaient plus habile à démêler le fouillis qui y régnait. Alex se contenta de plonger dans sa boisson chaude, par mimétisme bien plus que par soif ou par besoin de caféine. Un sourcil levé, attentif, Alex écoutait en alternant entre café et tartine. Il aimait bien l’idée de la rose des vents.  C’était un peu là son problème : il appréciait les idées des autre et se les appropriaient, plus ou moins inconsciemment, plutôt que de trouver ses propres concepts, qui lui ressembleraient davantage. Ce manque d’originalité était probablement la raison pour laquelle il finissait également par rejeter toutes les idées qu’il empruntait aux autres.

Le deuxième sourcil d’Alex se hissa à la hauteur du premier, alors qu’il admettait sa surprise face au choix que Brian avait failli faire, et qu’il semblait désormais considérer comme une erreur évitée de peu. Ce que le laborantin comprenait, vu les circonstances.

- Ça aurait fait différent d’une ancre sur le biceps, sourit-il en se demandant si ce stéréotype n’était en fait véhiculé que par  Hollywood et Popeye.

La tranche de pain tendue dans sa direction était sans équivoque : Brian abdiquait de se battre contre le couteau et avait décidé de profiter du fait qu’un druide serviable se trouvait par hasard attablé avec lui. Cela n’empêcha pas ledit druide de taquiner à mi-voix son hôte et pourvoyeur de petit-déjeuner, alors qu’il la saisissait malgré tout.

- Non merci, j’ai déjà suffisamment à manger dans mon assiette.

Le laborantin dut se faire violence pour ne pas envoyer un clin d’oeil – comme s’il était véritablement nécessaire de souligner que oui, il blaguait – et se raccrocha plutôt aux propos du brun. Ils partageaient cette crainte non pas de l’acte, mais du temps qui viendrait les couvrir de regrets. Preuve qu’ils possédaient tous les deux des esprits posés et analytiques, et qu’ils prenaient le temps de jauger les conséquences avant de ne prendre une décision. Et puis…

- Je trouve ça cool, comme motif, honnêtement.

Le silence se fit quelques instants, alors que la tartine glissait dans l’assiette de Brian. Le marin était visiblement tombé dans la lune ou, plus vraisemblablement, à la mer. Le biochimiste était-il égoïste de se réjouir que Brian était désormais un policier à Beacon Hills, même s’il trouvait qu’il était dommage qu’il ait eu à abandonner son rêve. Car il ne faisait aucun doute que l’océan manquait au marine. C’est lorsqu’il reprit la parole que Brian le confirma, expliquant qu’il se sentait différent lorsqu’il naviguait. Une impression qu’Alex pouvait imaginer, mais certainement pas comprendre. Il n’y avait nulle part où il se sentait plus, ou moins, authentique qu’ailleurs.  On pourrait certes arguer que la forêt était son élément, que c’était son domicile et que c’était bel et bien là qu’il était le mieux.  Pourtant, il avait connu suffisamment de milieux différents pour savoir qu’il ne pouvait se réduire ainsi. Pas parce qu’il était plus complexe. Non. Considérer Brian comme une personne simple ne lui semblait pas possible, ni respectueux. Alex était peut-être simplement moins passionné, ou moins précis dans ses passions. Ou alors, il n’avait simplement pas trouvé encore ce qui ferait vibrer son âme.

- Ouf! soupira-t-il lorsque la question lui dut renvoyée.  Il n’en était pas surpris. Il fallait même s’avouer qu’il avait tenté de réfléchir à une réponse qui ferait un minimum de sens, mais ce n’était jamais chose aisée pour lui.

- Derek a un triskèle dans le dos. J’aimerais bien un truc du genre, je trouve ça esthétique. Mais j’ai peur qu’un motif tribal soit juste beau, sans avoir de sens profond pour moi. Et de m’en lasser, un peu comme tu as dit. Et puis, je me dis que je préférerais quelque chose de subtil et discret. Sauf que j’ai pensé à un bison, pour la province où je suis né, ou un arbre. Ça ferait encore plus de sens, avec le druidisme et tout ça, mais à la base c’était pour mon nom de famille. Cormier veut dire service tree en français...

Alex prit une longue gorgée de café, repensant à ses aïeuls qu’il avait côtoyer durant sa tendre jeunesse, pour ne réaliser que longtemps après leurs décès quels drôles d’oiseaux ils avaient été de leur vivant. Entre celui qui avait prétendu être chaman toute sa vie, sans qu’Alex ne puisse désormais savoir s’il s’y trouvait une once de vérité, et celle qui l’avait épousé et lui avait donner son nom en dot, après avoir parcouru, littéralement, la moitié d’un continent en train.

- C’était le nom de famille de ma grand-mère. Mon père m’a dit que grand-père a préféré lui donner le nom d’une femme libre plutôt que le sien. Je ne sais pas si c’est romancé ou...

Le druide soupira ostensiblement. Il ne savait pas pourquoi il racontait cela à Brian, alors qu’il ne s’agissait probablement que d’histoires pour enfants. Alex n’était pas stupide, il savait que les conditions de vie sur les réserves des deux anciennes colonies britanniques étaient horribles, et que si son grand-père y était véritablement né, c’était un petit miracle qu’Alex et son frère aient eu les vies qu’ils avaient. Cela avait dû coûter d’énormes sacrifices à cet homme, mais ces questions avaient toujours été entourées de silence.

- Elle aussi est née près de la mer. D’une famille de pêcheurs. Et moi je n’ai jamais mis les pieds sur un vrai bateau. Je ne sais pas ce qu’elle en dirait … Oh!

Un sourire mutin aux lèvres, Alex se leva pour débarrasser la table.

- On devrait…

Le biochimiste coupa net et fronça les sourcils alors qu’il déposait les assiettes près de l’évier. Il était sur le point de suggérer quelque chose qui n’était pas en adéquation avec le niveau d’amitié ni ne familiarité des deux hommes.  Du moins, pensait-il qu’il n’était pas approprié de suggérer que les deux exterminateurs de crocotta ne partent en excursions ensemble. Ils se connaissaient si peu, encore. Rapidement, le cerveau d’Alex remoula son offre en quelque chose de plus convenable, qu’il présenta en se rasseyant sur sa chaise, accueillit par le ronronnement de Truc sur son mollet.

- Désolé, mon cerveau s’est emballé et a oublié comment faire des phrases en anglais. Je voulais dire : on pourrait faire un marché. Hier, tu m’as dit que tu n’étais jamais allé au Canada. Moi je ne suis jamais allé en mer. Tu en dis quoi que celui qui fais cette première expérience le premier reçoive une bière de l’autre?

Voilà, un pari un peu con, avec un enjeu aussi minime que viril, et qui n’impliquait pas de voyager tous les deux ensemble. Cela faisait déjà beaucoup plus décontracté et beaucoup moins dépendant affectif ou désespéré de se faire des amis. Le genre de promesses de bro que les flics devaient constamment se faire entre eux. Comme les équipes sportives.  À tout le moins, c’était ce qu’Alex avait conclu à force de visionner des séries télés.

Alors qu’il interrogeait l’ex-militaire du regard, le biochimiste baissa soudainement le regard en espérant ne pas rougir.  Il espérait ne pas se faire répondre par la négative, mais surtout ne pas passer pour un naze avec une idée un peu bête. Oui, c’était pour cela qu’il rougissait.  Certainement pas parce que ses neurones cherchaient à savoir s’il n’avait pas spontanément voulu offrir de vivre ces deux expériences l’un avec l’autre parce qu’il se sentait confortable en la présence de Brian. Le policier avait un tempérament facile, il n’y avait pas à douter que les gens recherchaient généralement sa compagnie. Alex n’y faisait pas exception, tout simplement.

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyDim 17 Mai 2020 - 15:07


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Feat : Alex Cormier




Alex me charrie quand, las de tenter d’étaler le beurre sur la tartine et non ailleurs, je lui tends ma tranche de pain. J’aime cette ambiance amicale et bienveillante. C’est certain qu’il y a de quoi rire : moi, ex-marine, ex-commando contraint de demander à un autre de beurrer ma tartine. C’est dans ces moments-là que l’on prend l’ampleur de l’atrocité qu’est la dépendance. Le druide qualifie mon idée de tatouage potentiel de cool. Je ne sais pas vraiment ce que j’en pense. Il est évident qu’il est préférable que le motif soit socialement acceptable pour ne pas être assimilé sans réflexion à un dessin. Mais d’un autre côté, je trouve les tatouages purement esthétiques comme un non-sens. Quand je lui retourne la question, Alex accuse le poids de ce choix s’il devait le faire. Il ne prend pas cela à la légère, une attitude pondérée qui me plaît. J’apprends que son voisin de forêt possède un triskèle dans le dos. Alex affirme souhaiter quelque chose dans ce genre, mais craint qu’un graphisme épuré reste vide de sens à ses yeux. Il me parle ensuite de bison, j’écarquille les yeux de surprise. Il explique rapidement que c’est l’animal de la province où il est né. Je me tais, mais choisir l’animal totem d’une région où il a peu vécu me semble tenir plus du choix par défaut que d’une réelle envie. Et un bison peut avoir bien d’autres significations qui ne ressemblent pas au Canadien. On peut se lasser d’un dessin qu’on a trouvé beau un jour, mais pas d’un qui possède un sens profond. Je passerai peut-être un jour le pas quand cela représentera quelque chose d’important à mes yeux.

- … ou un arbre. Ça ferait encore plus de sens, avec le druidisme et tout ça, mais à la base c’était pour mon nom de famille. Cormier veut dire service tree en français...

Je souris doucement. Cela me semble déjà plus à s’accorder à l’image que je me fais de mon ami : proche de la nature, un élément terre alors que je suis affilié air avec des accointances aquatiques. Mes pensées s’effilochent sur un chemin hasardeux. Alex est le socle, la base, la terre ferme alors que je représente le mouvement, celui de l’eau et du vent. Différents, mais complémentaires. Une chaleur naît dans mon cœur, avec un doux sentiment de bien-être.

- C’était le nom de famille de ma grand-mère. Mon père m’a dit que grand-père a préféré lui donner le nom d’une femme libre plutôt que le sien. Je ne sais pas si c’est romancé ou...
- C’est une jolie histoire en tout cas.

Ce genre d’arrangement sur les patronymes pouvait aussi être motivé par des raisons plus sombres, comme lorsqu’un nom devient trop lourd à porter à cause de son histoire bonne ou mauvaise. Là aussi, je tais mon avis. Cela importe peu et c’est aussi bien de rester sur ce que même Alex nomme une histoire pour les enfants. Au-delà de l’anecdote, il m’ouvre une porte, pas la plus grande, mais sûrement la plus intéressante sur sa vie et ce qui fait qu’il est celui qu’il est devenu. Une ouverture qui me touche de par la confiance qu’il me donne. Je mange avec délice ma tartine confectionnée avec soin par les mains du druide. Je commence déjà à compter les jours. J’ai une semaine avant qu’il ne reprenne son travail, six jours maintenant. On s’habitue à être heureux.

- Elle aussi est née près de la mer. D’une famille de pêcheurs. Et moi je n’ai jamais mis les pieds sur un vrai bateau. Je ne sais pas ce qu’elle en dirait… Oh !

Qu’appelle-t-il un vrai bateau ? Pour moi, tant que ça flotte et que c’est dirigeable, s’en est un. Après, j’ai évidemment mes préférences, pour la marine à voile d’abord et les vieux gréements ensuite. Alex se lève pour débarrasser la table, je ressens un mélange de bien-être et de frustration. Je n’ai pas l’habitude de dépendre d’un autre, mais être choyé est si doux.

- On devrait…
- Oui ?

Le silence qui suit n’est pas gênant, mais coupe un élan spontané. Je reste perché à ses lèvres. Que pense-t-il que nous devrions faire ?

- Désolé, mon cerveau s’est emballé et a oublié comment faire des phrases en anglais.
- Mon français est épouvantable… Je suis presque meilleur en arabe, c’est dire.

Pour avoir navigué durant des années dans le golf persique, je connais quelques phrases usuelles qui permettent de trouver à manger et son chemin, demander de poser son arme à terre et lever les mains bien haut aussi.

- Je voulais dire : on pourrait faire un marché. Hier, tu m’as dit que tu n’étais jamais allé au Canada. Moi je ne suis jamais allé en mer. Tu en dis quoique celui qui fait cette première expérience le premier reçoive une bière de l’autre ?

- Euh, d’accord.

Proposition surprenante et je n’imaginai pas devoir faire une première pour avoir l’occasion de lui offrir une bière. Puis, je le vois subitement regarder la table le bout des oreilles bien rouge. Je devine que le silence qui a précédé cette proposition incongrue était en fait le remaniement d’une idée plus directe.

- Embarquer sur un bateau ne fait pas le voyage, comme visiter un pays inconnu avec un livre pour seul guide. Que dirais-tu d’une sortie en catamaran quand j’aurais récupéré la mobilité de mon épaule ? Seul un marin peut te montrer ce que signifie prendre la mer. Le voyage commence par l’odeur, ce parfum d’algue et d’iode qui emplit tes poumons. Ensuite, c’est ton équilibre qui prend le relais, quand le sol tangue sous tes pieds. Puis vient le vent qui t’épouse comme une seconde peau, comme s’il cherchait à éliminer ce qui est superflu. Tu sens l’étrave qui force les flots, les coups de bélier à chaque retombée de la proue, la houle qui te contre et enfin l’horizon lointain où que tu regardes. Il n’y a plus que toi, l’eau, le ciel et le bateau. C’est là que tu apprends à aimer ton embarcation.

Je souris un peu gêné de m’être emballé. C’est un moment que j’ai envie de partager avec lui, un élément où je deviens l’homme le plus assuré de la terre, où je me sens meilleur. Cela me donne le courage d’être plus franc et direct.

- Je te montre la mer, tu me montres le Canada et on boit des bières dans les deux cas. Ne pas oublier la récompense !

Même si dans ce cas, ce ne sera pas la boisson houblonnée qui sera la récompense. Machin tente de me faucher une pantoufle, je le repousse de mon autre pied. Il en profite pour chiper celle libérée par mon pied levé. Je me redresse et abandonne l’idée de récupérer mon bien.

- Cela te dit de fainéanter au jardin ? Le soleil brille, la température doit être clémente. Et je rassurerai mes gardiennes.

Quand j’ouvre la porte de la cuisine qui donne sur une véranda ouverte et la haie de rosiers qui avait bu le sang de Jansen, les fleurs se tournent vers nous.

- Dans la forêt, près de chez toi, les végétaux ne me portent qu’une indifférence neutre, mais elles…

Je désigne les roses qui commencent à déplier leurs tiges dans une invitation claire pour moi, mais qui du point de vue d’Alex peut sembler dangereuse par égard à la taille de leurs épines.

- Elles me protègent, peut-être parce que nous partageons un peu du sang de Jansen. Mais elles protègent aussi Truc et Machin, alors je me dis que le lien est plus complexe que ça. Elles ont senti que je n’étais pas en forme.

Je m’avance vers les lianes acérées qui s’enroulent lentement autour de mon bras valide et de ma taille.

- Je n’ai jamais été griffé, regarde, leurs épines deviennent molles quand elles me câlinent.

Je vois bien qu’Alex reste prudemment en arrière. Moi-même, je ne m’explique pas ce qui me lie à ces roses, mais leurs épines étaient devenues plus solides que de l’acier le jour où j’avais été menacé par des molosses enragés. Les chiens avaient abandonné la partie, la couenne lacérée de toute part.

Leur parfum est subtil et se dégage par vague, comme une respiration. La méfiance ne réside pas que du côté du druide et la roseraie attend de statuer sur le sort de mon ami. Je ne sais pas où je puise cette audace, mais après avoir regardé mes pieds nus fouler l’herbe, je tends la main vers Alex.

- Et si avant l’océan, je te faisais découvrir une autre facette de la nature ? Tu ne crains rien, car tu es mon ami.

J’admets qu’il faut en avoir dans le pantalon pour accepter de s’approcher d’une dizaine de rosiers mouvants.

- Sois attentif à la fréquence où tu sens leur parfum et au bruissement de leurs feuilles. Sans connaître leur langage, si tu restes ouvert d’esprit tu pourras saisir leur état d’esprit et leur réaction primaire comme l’intérêt de toi, une nouvelle personne pour elles. Ça ne sera pas vraiment transposable sur tes plates-bandes à cause du sang de Jansen qui les a modifiés. Mais les plantes restent sensibles à nos émotions. C'est le sentiment de terreur qui m'avait permis de débusquer le crocotta

Les roses sont aussi branchées sur mon humeur et là elle est au beau fixe. Heureusement, cette partie-là du terrain est abritée des regards par la végétation dense des alentours. C’est pour cela que je ne me prive pas de prendre mon bain de roses, comme Truc et Machin elles font partie de ma vie.

Je repousse doucement une corolle qui me chatouille la base du cou et m’amuse de la tension d’Alex quand une liane épineuse décide de s’enrouler autour de son bras.

- Tu vois, ça ne pique pas. J’ai remarqué autre chose avec elle : impossible de leur mentir. Elles réagissent à tes émotions.

J’interviens quand les roses se font un peu plus intrusives et qu’Alex n’ose pas se rebeller, tétanisé par une crainte légitime.

- C’est mon ami, les filles, donc gentil avec lui. On ne fourre pas ses pétales sous le nez des gens comme ça ! Même si les gens collent leur nez contre vos corolles...

Je fais toujours attention qu’on ne m’entende pas causer avec mes roses pour ne pas passer pour un cinglé. Devant Alex, je peux être celui que je suis grâce à mon frère de sang : l’homme qui parle aux plantes.

- Elles disent avoir soif.

Je fais un pas vers la maison, tout de suite les tiges qui m’enserraient se retirent et me libèrent.

(…)

Machin a abandonné mes pantoufles je ne sais où et sort de la maison comme une balle quand il m’entend tourner le robinet d’un tuyau d’arrosage.

- Tu me crois, si je te dis qu’un jour, elles me l’ont ligoté dans un coin le temps que je les arrose correctement ?

Pas besoin d’expliquer le problème à Alex : Machin tente d’attraper l’eau avec sa gueule. Je passe le moment suivant à m'appliquer à épuiser mon chien rien qu’en orientant autrement le tuyau d’arrosage. Truc reste prudemment assis au sec sur une rambarde.


© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyDim 24 Mai 2020 - 19:15



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Feat. Brian O'Conner






La discussion autour de la table était tranquille, douce et lente, à l’image du soleil qui pénétrait doucement par la fenêtre, maintenant qu’il avait dépassé le faîte des maisons du quartier. Elle en avait également la même sérénité. Tout à coup, il était si facile de faire abstractions des bruits étouffés des voitures dans la rue, qui démarraient pour se rendre à l’école ou au travail, des rares marcheurs qui discutaient, et d’un moteur de tondeuse à gazon qui faisait du zèle, pour ne se garder que le chant d’un couple d’oiseaux qui nichait non loin,  quelques éclats de rires préscolaires et… rien d’autre. Le silence apaisant des quartiers résidentiels en semaine.

Les deux hommes s’échangeaient écoute et approbation aussi naturellement qu’il était possible de l’imaginer et, quelque part dans cette facilité, Alex croyait bien qu’un petit bonheur se logeait. Peut-être était-ce la désinvolture qui avait mené à la témérité, ou peut-être était-ce l’inverse, mais Alex se rattrapa au dernier moment. Il sourit timidement à la mention linguistique. La mention du chinois ou du grec en tant que langues incompréhensibles était plus fréquente que l’arabe, aussi se demandait-il s’il ne s’agissait que d’une blague ou s’il s’y trouvait également un fond de vérité.

De toute manière, le français du druide n’était pas fameux non plus. C’était Michael qui avait la bosse des langues, pas Alex. Il n’avait pas voulu dire qu’il avait tenté de s’exprimer dans la langue de molière, mais comme un extra-terrestre qui aurait tenté d’imiter Shakespeare sans prêter attention à la grammaire anglaise. De toute manière, il avait menti. Un mensonge blanc, qui n’avait eu comme seule intention de ne pas passer pour un dépendant, un obsessif, un désespéré, ou autre chose du genre. Il n’avait pas envie, surtout, de paraître sordide auprès du policier.

Brian ne semblait pas convaincu par la suggestion, plus mesurée et plus beauf d’Alex. Son hésitation semblait trahir une désapprobation et Alex craignit d’avoir mal lu la situation, mal comprit le niveau d’amitié, ou d’intimité, qui les liait présentement. Allait-il devoir essuyer un froid recul du policier s’il trouvait que le nerd s’était emballé? De vieilles insécurités, enracinées dans une scolarité depuis longtemps terminée et située bien loin de là, s’étaient réveillées comme milles Érinyes qui tempêtaient dans son crâne. Alex posa son regard aveugle plus bas, comme alourdi d’inquiétudes, sans réaliser la chaleur qui lui cuisait les oreilles. Tel un phare, ce fut la voix de Brian qui lui fit redresser l’échine, taisant ses bruissements d’ailes hystériques en quelques phrases plus rassurantes que toutes les berceuses du monde.

Estomaqué, Alex ne répondit pas immédiatement. Brian lui vendait du rêve à décrire ainsi ce qui pourrait être pour eux. Certes, le druide des Prairies ignorait s’il avait ou non le mal de mer, et s’il ne serait qu’un poids pour le marin, mais ce détail ne se présenta même pas à son esprit. Brian lui suggéra même l’exacte idée qu’il avait lui-même tue. Pour un peu, Alex se serait levé pour le prendre dans ses bras. Toutefois, le druide restait qui il était, et Brian n’était pas non plus à l’aise avec de telles effusions. Il se contenta donc de l’observer une seconde, béat, avant de lui rétorquer, un enthousiasme non feint dans la voix.

- C’est une excellente idée! Et tout le monde y gagne!

Le moral au beau fixe, le laborantin reporta son attention sur sa tartine, qu’il termina en deux bouchées. Le chien s’enfuit hors de la pièce avec une pantoufle dans la gueule et Brian suggéra de passer au jardin. Alex mit un moment avant de comprendre de quelles gardiennes il était question. Ses voisines faisaient-elles également vigie de quartier?

- Avec plaisir. Tu crois qu’on va réussir à faire dépenser assez d’énergies à Machin pour le fatiguer?

Après avoir cligner des yeux pour s’adapter à l’éclatante clarté du jour, Alex se tendit. La gorge subitement sèche, il observait les tiges se tendre vers Brian. Elles allaient en faire un sushi! Se nourrissaient-elles de sang humain? Était-ce ainsi que Brian conservait cette connexion? S’agissait-il d’un bien plus sombre rituel qu’Alex ne l’avait d’abord cru?  L’ami des Roses avait beau lui expliquer toutes ces choses, qu’il aimait l’intérêt qu’elles lui portaient, qu’elles le protégeaient , ainsi que la faune du domicile, qu’elles ressentaient son mal, ou quelque chose du genre. Mais à quel prix. S’il fallait pour cela affaiblir le blessé! Malgré ces explications, cette démonstration, Alex restait méfiant. Si les plantes ne semblaient effectivement pas faire de mal à Brian, elles paraissaient même câlinent, pour reprendre les mots de son hôtes, l’appréhension résonnait dans son corps au rythme de son pouls. Possiblement un peu de jalousie, également, de savoir ce geste préféré à des végétaux qu’à des humains. Peu importait le lien qui pouvait unir Brian à ses fleurs, Alex ne le possédait pas. Il restait un étranger pour ces plantes conscientes, et il n’avait aucun moyen de connaître leur nature primaire, leur essence, comme on savait qu’un fauve était généralement plus violent qu’un âne.

La main tendue vers lui changea la donne. Même s’il y avait quelque chose de vaguement horrifique à voir ainsi les tiges se mouvoir autour de Brian, au risque de l’absorber à jamais, la promesse de ce contact, et de bénéficier d’un guide, suffit à renflouer le courage du druide, qui s’en saisit et s’avança à son tour dans le mur vert. Inutile de mentionner que Brian avait exagéré en parlant de cette facette de la nature. Il n’y avait là rien de naturel, mais ce n’était pas le moment de jouer aux apprenti-étymologistes. Alex écoutait attentivement les instructions de son ami, sans être rassuré pour autant. Comment saurait-il interpréter ces indices dont il parlait? Et voilà que les plantes se faisaient également téméraires, et venaient serpenter sur son corps comme des sangles décidées à le retenir. Un instinct préhistorique hurlait à Alex de fuir : était-ce là le même sentiment qu’avait éprouvé Brian lorsqu’il avait offert de les attacher avec sa ceinture? Venaient-elles également de s’emparer de son mollet?

Le druide se raidit à la mention des émotions.  Certes, en ce moment, la frayeur était en tête de peloton, mais quelque part derrière, assaisonnée d’une bonne part de confusion, Alex savait qu’il se trouvait autre chose : quelque chose qui cherchait toujours à être défini, mais qui avait été ravivé telle une braise par le contact de la main de Brian qui s’était fermée sur la sienne, chaude et bienveillante. Mieux valait faire le vide, et évacuer de son esprit les émotions et les pensées indésirables.

Alex joua des narines, pliant le nez et le trémoussant alors que la fleur chatouillait sa moustache. Enfin, un sourire perça sur son visage qui ne se détendit pas pour autant.

- Ça chatouille! protesta-t-il à mi-voix, et Brian intervint en sa faveur. C’était vrai que ce qu’il leur demandait était un peu paradoxal. Mais quelque chose d’autre lui apparu davantage aberrant encore.

- Je croyais que tu étais chatouilleux! s’exclama-t-il avec un brin de malice, au moment où Brian se défaisait de l’étreinte de ses gardiennes pour aller leur quérir de l’eau.

Étrangement, Alex décida pour le moment de rester là. Prouver qu’il n’était pas un couard, et qu’il n’était pas venu à leur rencontre simplement pour faire plaisir à Brian. Il devait apprivoiser les roses s’il voulait qu’elles l’apprivoisent également. Il se trouvait déjà plus détendu. La caresse végétale était presque électrostatique, et l’avant-bras du druide frissonna alors qu’il s’y enroulait  une tige bourgeonnante.

- Salut, les filles... tenta-t-il finalement. En réponse, la haie exerça une douce pression sur son corps. Alex commençait à comprendre ce que Brian aimait tant de venir se perdre dans ses amies. Un sourire naquit, ainsi qu’une bulle de légèreté dans son abdomen, alors qu’il regardait le policier s’affairer. Le druide repensa à ce que son ami lui avait dit, sur les émotions que la roseraie savait lire. Qu’il était impossible de leur mentir. Qu’elles savaient lire les émotions des gens. Cette fois, plus que de la crainte, ce fut de la témérité qu’il ressentit à cette pensée. D’un ton conspirateur, une expression mutine au visage, il leur murmura, pour être certain que Brian ne l’entende pas non plus. Derrière le ton confiant d’Alex, une pointe d’inquiétude transparaissait toutefois.

- Dites, les filles… vous savez garder un secret, hein? Brian dit que vous lisez les émotions. Si vous connaissez mieux les miennes que moi, vous lui direz pas, hein? Pas avant que j’y voie clair, en tout cas. On veut la même chose : qu’il soit bien.

Le druide eut l’impression de voir un clin d’oeil parmi les fleurs sur la gauche de son champ de vision, et le robinet s’actionna au loin. Rapidement, Machin se retrouva à tenter de manger le jet d’eau. Alex explosa de rire à la question de Brian et observa le jeu de son confortable endroit. Le mouvement des roses autour de lui commençait à lui être familier, presque rassurant.

Lorsque Brian se tourna pour arroser la haie, celle-ci repoussa doucement le druide hors de portée, alors qu’il protestait en direction du policier.

- Attends! Je veux pas avoir les pieds mouillés! s’esclaffa-t-il en gambadant, hilare, pour éviter le jet d’eau et pour rester au sec. Une fois ses fous rires passés, Alex pensa à complimenter la cour qu’il voyait pour la première fois et qu’il avait été trop choqué pour observer de prime abord. La végétation dense donnait un petit côté intime à la cour, ainsi qu’un sentiment intensément végétal, presque aussi fort que celui qu’Alex connaissait en forêt.  Il ne manquait que l’odeur d’un lit d’aiguilles roussies et séchées pour compléter l’illusion. Peut-être aussi d’avoir moins de lumière solaire directe.

- J’aime bien ta cour. Jansen t’a donné un coup de main pour l’aménager ou t’as tout fait seul?

En observant de manière un peu plus approfondie, Alex remarqua ensuite que certaines choses n’étaient évidemment pas parfaites, qu’il restait des petits travaux à faire, ou des détails à retoucher, comme dans toute maison. Au risque de paraître impoli, le laborantin s’offrit pour aider si Brian en avait besoin.

- C’est certain, ajouta-t-il, que je n’ai pas le pouce aussi vert que Jansen, mais bon...
Le druide désigna la haie de rose qui était abreuvée.

- C’est certain que je ne pourrais pas faire ça.  En fait, je savais que Jansen était puissant, mais…  Je pense que je ne réalisais pas à quel point! C’est fou.

Un ange passa, durant lequel Alex repensa à Jansen, au Crocotta, à la chimère, à Charlie, au poignard du dru. Au pacte qu’ils s’étaient fait, presque seulement en un échange de regards. Un accord tacite entre les trois hommes. Alex qui se proposa pour établir un lien surnaturel durable entre eux. Il était peut-être temps pour lui d’agrandir le cercle de ses alliés, songea-t-il. Puis, étant donné le lien qui unissait Jansen et Brian, ça lui semblait tout naturel.

- Je ne sais pas si Jansen t’avais parlé de la façon dont on s’était entendus pour protéger la forêt, avec Charlie aussi. Je pense que, avec ce qui s’est passé avec le crocotta, je devrais aussi t’inclure. Je suis leur émissaire, je sais pas si tu es familier avec le concept?

Alex déglutit. Il se sentait maladroit dans sa façon d’attaquer le vif du sujet autant que dans sa formulation.

- Enfin, je me disais que je pourrais devenir ton émissaire aussi, si ça t’intéresse.

Et que Brian ne déménageait pas à Sacramento.  Ou pas.  Après tout, Alex pourrait toujours lui prodiguer des conseils à distance, un peu comme il se sentait toujours le druide de Jansen même si celui-ci ne lui avait plus donné de nouvelles depuis longtemps.

- Dans les faits, je ne crois pas que ça changerait grands-choses entre nous. C’est plutôt symbolique, comme une promesse d’être là l’un pour l’autre.

À force de minimiser ses propos, Brian allait-il penser que ce n’était rien de spécial, comme les poignées de mains pas si secrètes des jeunes, et que le druide offrait à quasiment n’importe qui de devenir son émissaire?  Ça n’était pas le cas. C’était une décision posée et réfléchie, même si elle pouvait apparaître spontanée, car Alex prenait très au sérieux le pouvoir des mots. Un contrat verbal était aussi valable qu’une entente écrite.



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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptySam 30 Mai 2020 - 16:32


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




Le chien est au paradis, à moitié trempé, il ne se lasse pas d’attraper l’eau avec sa gueule : un bonheur simple pour un esprit simple. L’animal peut sembler ridicule ou risible, mais il sait profiter de l’instant présent, et j’ai bien l’intention de l’imiter et jouir de la présence d’Alex chez moi. Il est si… Je n’arrive même pas à mettre des mots sur ce que je ressens. De l’apaisement, une forme de sécurité aussi. C’est un peu paradoxal pour un flic censé défendre les autres.

Il n’a pas été très rassuré quand je l’ai invité à s’approcher des roses. Il m’a fait confiance et est même resté à côté d’elles quand je me suis dégagé pour les arroser. Ce geste en dit beaucoup pour moi, bien plus qu’un acte de bravoure ou d’orgueil : il accepte mon monde, tente de le comprendre ou me fait confiance sur le fait qu’il ne lui arrivera rien. Je ne sais pas ce que ressent Alex, mais le comportement des roses m’aiguille un peu : elles l’adoptent. Et à l’instar de Truc et Machin, elles l’assimilent comme un de mes proches. Cela me fait chaud au cœur, car il est difficile de les tromper sur ses intentions.

Machin délaisse l’eau pour sa queue pour terminer étalé sur le dos, assommé par le vertige. J’ai l’idée d’arroser un peu Alex, mais les roses prennent le devant et le repoussent doucement de la haie fleurie. Elles n’ont aucune notion d’humour ou de second degré.

- Attends ! Je veux pas avoir les pieds mouillés !
- Tu as peur de t’enraciner ?

J’arrose la base des rosiers. Eau et soleil, la nourriture et l’énergie des plantes. L’équivalent d’un soupir d’aise me parvient de la haie. Si les plantes n’ont aucun humour, elles ne sont pas dépourvues de sentiments. Le mot est incorrect, mais je n’en connais pas d’autres pour désigner l’attention d’une plante envers une autre, ou envers moi qui ai franchi la frontière des espèces et de deux mondes différents. De la même manière qu’un arbre va prêter ses racines vigoureuses à son voisin maladif, les roses viennent d’adopter Alex.

- J’aime bien ta cour. Jansen t’a donné un coup de main pour l’aménager ou t’as tout fait seul ?
- Il a tout fait, même s’il partait d’une base saine. En fait, il a agencé de manière à créer une harmonie bénéfique qui minimise mon rôle. Je m’en sors grâce aux facultés du sang qu’il m’a transmis. Je sais quand arroser. Mais si je devine la maladie sur une plante, je suis bien incapable de savoir comment y remédier. On peut faire l’analogie avec un bébé, tu comprends les signes évidents, après tu as besoin de consulter un spécialiste dés que cela se complique.

Alex acquiesce à ma formulation des choses et se propose de m’aider avec une spontanéité qui me rend heureux et confirme ce sentiment de bien-être que j’ai en sa présence.

- C’est certain que je n’ai pas le pouce aussi vert que Jansen, mais bon… C’est certain que je ne pourrais pas faire ça. En fait, je savais que Jansen était puissant, mais… Je pense que je ne réalisais pas à quel point ! C’est fou.
- Oui…

Mon frère de sang me manque. Je l’avais trouvé si fragile, presque une poupée docile entre les griffes d’Amaro. Pourtant, c’est en chevalier qu’il s’était battu dans la forêt où l’avaient conduit ses « sœurs ». Force et douceur, je ne sais pas où il est. Retrouver son rang l’a ramené plus proche de la nature et d’une échelle de temps différente de celle des humains. Jansen n’est peut-être pas loin, en sommeil, mêlé intimement au tronc d’un arbre. Qu’Alex le connaisse et l’apprécie n’est qu’une preuve de plus qu’un lien entre nous existe. Il fallait simplement se donner la peine de l’approfondir. Je tire sur le tuyau d’arrosage pour qu’il s’enroule automatiquement à sa base. Avec seulement un bras de valide, je dois m’y prendre à deux fois. Truc vient se frotter contre mes chevilles et ronronne fort dans l’espoir que je lui donne quelque chose à manger, quand Alex me fait une proposition étonnante.

- Je ne sais pas si Jansen t’avait parlé de la façon dont on s’était entendus pour protéger la forêt, avec Charlie aussi.
- Oui, il m’en avait parlé. Je me souviens même lui avoir dit que Charlie s’impliquait dans cette association juste pour protéger les ruches sauvages.
- Je pense que, avec ce qui s’est passé avec le crocotta, je devrais aussi t’inclure. Je suis leur émissaire, je sais pas si tu es familier avec le concept ?
- Oui, je connais. Avec…


Ma voix se meurt. J’allais mentionner Jordan et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai le sentiment que parler de mon ex pourrait contrarier cette amitié naissante.

- Dans les faits, je ne crois pas que ça changerait grand-chose entre nous. C’est plutôt symbolique, comme une promesse d’être là l’un pour l’autre.
- Oui ! Avec plaisir !

J’ai répondu un peu vite ! Il va penser que je cherche à m’accrocher, même si c’est lui qui me fait cette proposition. Je souris en rougissant, me gratte la nuque ne sachant pas comment rattraper la vivacité de mon accord.

- C’est un peu Mafdet qui m’a servi « d’émissaire par défaut ». Elle est de bons conseils, mais ses enseignements sont assez sauvages. Tu as l’impression d’être une souris entre les pattes d’un gros chat ! Elle m’a rappelé certains instructeurs que j’ai eus à l’armée. Je… je ne suis pas contre de changer pour quelqu’un de plus posé et qui ne me feulera pas dessus si je rate un exercice de maîtrise.

Je regarde ma main. Je n’ai pas besoin d’esquisser de gestes pour mettre en action mon don, mais le mouvement de mes doigts ou de ma main m’aide à conceptualiser l’action à faire : un léger courant d’air, une forte bourrasque localisée, ou carrément un grand vent qui balaye poussière et petits débris. Mafdet m’avait même fait sculpter des formes avec du sable et des débris. Mais cela demande une concentration extrême et une énergie dont j’ignore la dangerosité sur mon cerveau et ma santé en général.

- Cela me rassurerait d’avoir quelqu’un à qui parler de mes soucis de courant d’air, de ne pas être seul avec mon don. Et de fait, je fais déjà un peu ce travail de protection. Je veux bien ranger de côté ce qui a pu m’opposer à Charlie pour mettre nos forces en commun. Nous possédons chacun des qualités différentes, c’est ce qui a fait la différence avec le crocotta. L’animal s’est attaqué à celui qu’il pensait le plus fort pour au final mourir de la main d’un homme simplement armé de son courage.

De la main, je propose les deux chaises longues protégées des intempéries par l’avancée de la véranda. C’est là que je m’installe pour lire quand le temps le permet. Une table basse en rotin sépare les antiques sièges, don de l’ancienne propriétaire. Leur allure est désuète, pourtant ils sont confortables. Après l’achat de la maison, j’avais choisi de ne pas renouveler le mobilier de jardin que la vieille dame m’avait laissé, estimant qu’économiser pour un voiler était plus important qu’une décoration moderne. Le vintage a ses charmes.

(...)

Truc calé sur mon ventre et Machin ronflant sur le sol entre nous, je demande plus d’explication sur cette meute qui n’en est pas une qu’Alex a construite autour de lui.

- Y a un rite de passage ? Un serment à prêter ? Un barbecue à organiser ? Et je veux bien ton avis sur les maux de tête que j’ai après utilisation de mon don. Je ne peux pas consulter pour ça et parfois ça m’inquiète.

Aller à l’hôpital, passer un scanner serait la meilleure manière de finir en rat de laboratoire. Puis, je me rends compte que j’en demande beaucoup au druide avec une responsabilité qu’il n’a sûrement pas envie d’endosser.

- Je ne te demande pas de remplacer un médecin, hein ! Ça me rassure de pouvoir parler de mes tracas sans filtres. C’est gentil aussi de me faire confiance et de proposer ton aide.

Truc entreprend de se nettoyer soigneusement l’anus dans le sans-gêne qui caractérise les animaux.

(…)

Je termine mon assiette, elle est si propre qu’il est facile de comprendre que j’ai aimé ce qu’Alex a préparé.

- Cela te dit de mater une série ? Ou on se fait une VOD ?

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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyLun 15 Juin 2020 - 4:18



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Pour toute réponse, Brian eut droit à une grimace : il devait se trouver bien drôle avec ses jeux de mots, à dire que le Cormier risquait de s’enraciner si on lui arrosait les pieds. Le sourire furtif, quasiment mutin, qui sembla apparaître un instant au coin des lèvres du policier vint trouble Alex suffisamment pour qu’il souhaite qu’elles aient écouté et compris son souhait secret. Il désirait ardemment qu’elles se gardent bien de bavasser dès qu’il serait rentré chez lui, et fut heureux de voir que la discussion reprenait avec un naturel digne des plus longues amitiés, alors qu’ils discutaient de l’aménagement de la cour et de Jansen.  L’utilisation du passé venait marqué cette absence sans nouvelles qu’ils n’osaient aborder. Qu’y avait-il à dire, puisqu’ils étaient, justement, tous deux sans nouvelles?

À la mention de Charlie, Brian y alla de sa petite remarque. Alex ne savait pas comment le prendre. Brian était définitivement du genre à taquiner doucement les gens, mais le druide se doutait bien que le cuisinier et le flic ne devaient pas être très fans l’un de l’autre. Leur druide se retint donc de mentionner qu’il y avait plus à Charlie qu’il n’y semblait, et que l’on gagnait à le connaître. Après tout, l’ours désirait sincèrement protéger les petites bêtes de la forêt. Catégorie dans laquelle il rangeait son colocataire, et ça, il était hors de question qu’il ne le mentionne.

Le coeur battant, il s’était attaqué au vif du sujet. Que Brian soit familier avec la notion d’émissaire lui épargnait déjà bien du mal. Alex n’était pas un expert en explications claires et succinctes. Brian sembla sur le point d’ajouter quelque chose, mais s’abstint et Alex, une fois certain qu’il n’interromprait pas son ami, reprit en offrant, cartes sur table, d’être l’émissaire du mentaliste. La réponse fusa immédiatement, non seulement positive, mais également enthousiasme. Ce baume au coeur rassura Alex, qui sentit un léger poids soulager ses épaules.  Il avait craint de passer pour ce lycéen impopulaire empressé de faire passer la moindre nouvelle connaissance au rang de meilleur ami pour la vie. Le mec collant qui ne voyait pas que c’était sa propre attitude qui causait sa solitude. Certes, Brian savait qu’Alex avait déjà un cercle social actif, mais quand ce genre de raisonnement avait-il suffit à calmer ses angoisses?

Une fois de plus, les garçons discutèrent de Mafdet. Un sourire complice naquit sur le visage du druidon, qui voyait très bien ce que voulait dire le flic. Avec ses trente mille siècles derrière la cravate, il serait décevant que la druide des Hale ne soit pas une source encyclopédique de connaissances autant que de conseils, toutefois il était vrai que ses méthodes étaient restées plutôt traditionnelles, sinon antiques. Et cette impression d’être une souris! Renforcée par ce délicat et subtil surnom, certes, mais déjà bien présent avant qu’elle ne le prononce. Elle était joueuse, et jouait rude, effectivement. Quant à savoir si Alex était plus posé… Certes, il ne feulait pas, et il était hors de question qu’il ne le tente.  Il risquerait de faire fuir Brian.

- Elle t’aime bien alors, sinon t’aurais eu droit au coup de patte. En mode panthère.

Le druide se tourna la langue sept fois, évitant de tomber davantage dans les pitreries en suggérant qu’il s’attendait toutefois que ses recrues ne relâche pas le niveau. Il savait très bien que ce n’était pas ce que le policier avait voulu dire. Il cherchait quelqu’un de plus compréhensif ou indulgent que Mafdet, simplement. Et la bonne nouvelle, c’était que la vaste majorité de la population planétaire entrait dans cette catégorie. Macklin faisait potentiellement partie des rares individus à en être exclus.

Le regard d’Alex suivit celui de Brian pour s’attarder à la main qu’il tenait en l’air, à mi-hauteur. Le biochimiste n’avait pas la moindre idée de ce sur quoi son ami réfléchissait, mais il était certain qu’ils ne pensaient pas à la même chose, alors qu’Alex observait l’organe avec curiosité et imagination, comme un objet ancien qui viendrait d’être exhumer. Si sa force ne faisait aucun doute, de par la carrière qu’avait embrassée Brian, ainsi que par sa passion pour la navigation, sa potentielle douceur interpellait le druide, qui s’en interrogeait. C’était là toute la complexité humaine. Ne disait-on pas que c’était la même main qui pouvait nourrir et frapper; caresser et repousser?

La voix de Brian reprit, et Alex s’y accrocha comme à une corne dans la brume.  Il se laissait guider, apprenant au passage à mieux connaître celui avec qui il discutait. C’était bien car le policier effectuait déjà ces tâches qu’Alex lui avait partagé cette invitation. Au-delà, il était content que Brian offre par lui-même de mettre en berne ses différends avec Charlie, quoiqu’il se doutât que l’ours ferait plus difficilement preuve de la même maturité. Avec un peu de chance, il avait suffisamment confiance en Alex pour ne pas remettre le jugement du druide en question et suivre son exemple. Puis, Alex rougit au compliment répété une nouvelle fois que lui offrait Brian. Pour un peu, Alex finirait par se demander si ce n’était pas Brian qui venait de devenir l’émissaire du druide, vu la sagesse dont il savait faire preuve.

Ils s’installèrent sur la véranda, poursuivant confortablement la discussion, paisible et entrecoupée de silences qu’Alex mit à profit pour envoyer le lien d’un site d’apparence frauduleux proposant "les cinq meilleures méthodes pour se débarrasser de ses flatulences importunes" avec, pour simple mention "Pour tes soucis de courant d’air! ; ) ".   Alors que le rythme de la conversation faiblissait, Alex ferma les yeux en profitant de la chaleur des infrarouges sur son corps, sans laisser mourir leur discussion pour autant.

Alex n’ouvrit un œil qu’au moment où le sujet des gardiens fut de nouveau abordé. Un sourire aux lèvres, le druide réprima un rire avant de répondre.

- On peut faire un rite au Néméton si tu veux. C’est ce qu’on a fait, avec Charlie, mais c’est surtout symbolique, et pour le côté solennel. Si tu veux me prêter allégeance, je serai ravi! J’aime bien l’idée du barbecue et je suis positif que ça te ferait gagner des Crowleydollars. Je t’enverrai l’adresse de la boutique de couture pour les mensurations de ton costume*.
Alex hésita, puis opta pour ne pas pousser la blague trop loin. L’expérience lui avait appris, bien souvent à ses dépends, que c’était dans ces moments que l’on passait de comique à lourd. Quant à ces maux de têtes…

- Je veux bien t’aider, c’est certain. Tu as mal où? Tu décrirais comment? Lancinant, aigü? Comme un point? Il ne faisait que répéter les questions que le médecin lui avait posées la veille, ou l’avant-veille, à l’hôpital. Sa commotion cérébrale ne faisait certes pas de lui un spécialiste en douleurs cervicales, et Brian sembla se récrier.
- Je ne te demande pas de remplacer un médecin, hein ! Ça me rassure de pouvoir parler de mes tracas sans filtres. C’est gentil aussi de me faire confiance et de proposer ton aide.

- Et ça me rassure aussi que tu me fasses confiance. Ça me fera plaisir d’être soigneur, plutôt que médecin; je ferai de mon mieux. Après, les mentalistes sont plus rares que les loups, et plus discrets aussi, en général. C’est moins facile de trouver des informations à votre sujet, du coup.

Un sourire à la pique envers les garous, et un clin d’oeil pour conclure sa phrase suffirent à exprimer la candeur confiante de ses propos, alors qu’il refermait les paupières sans le moindre égard pour la toilette du félin.


***


- Merci! fit Alex en débarrassant l’assiette et les couverts de l’ex-marine, en réponse à son compliment muet.

Le laborantin se mordit brièvement les lèvres en rinçant rapidement la vaisselle dans l’évier. L’invitation du mentaliste était alléchante – venait-il d’être invité à Netflix and chill? –, mais…

- Ça me ferait plaisir, et je ne suis pas contre une extension de mon billet médical, mais je préfère ne pas risquer de me faire gronder par le médecin.

Sitôt le derrière de retour sur sa chaise, Truc étira ses pattes sur sa cuisse, manifestement en quête d’une friandise. Il se contenta de lui grattouiller le crâne avant que le chat ne reparte, penaud, et fit sa contre-offre.

- Si tu trouves un truc avec des sous-titres pour non-voyants, ou dans ce genre, je pourrais me poser dos à la télé, ou les yeux fermés. Sinon on ouvre toutes les lampes du salon pour minimiser le contraste de lumière, et on écoute des épisodes courts en voyant comment ça se passe.

Alex fit une moue désabusée. Aucune de ces solutions n’était très glamour.

- Sinon, on sort les cartes. Avec les collègues, on joue souvent sur la pause midi et j’ai appris quelques jeux simples. C’est comme tu préfères, en vrai.

Cette fois, Alex envoya un sourire invitant. Il n’avait pas franchement envie d’être un éteignoir de concupiscence et comptait bien laisser à son hôte le verdict final. Jamais croirait-il qu’une heure ou deux de télés allait lui bousiller le cerveau!


***


Ce fut le portable d’Alex qui sonna le glas de la soirée? Journée? … de la période passée chez Brian. Une fois qu’il eut rapatrié toutes ses affaires, câliner les bêtes à quatre pattes une dernière fois et répondu à Charlie qu’il l’attendrait au coin de la rue dans deux minutes, Alex souhaita une bonne fin de soirée à son hôte et lui offrit d’emmener un jeu de société pour le lendemain.

- À demain! claironna-t-il en se rapprochant spontanément de son ami pour lui faire une accolade à quarante-cinq degrés, en évitant soigneusement le côté blessé du policier.

Ce ne fut qu’une fois dans voiture avec Charlie, presque à mi-chemin vers la cabane, qu’Alex réalisa qu’il avait peut-être outrepassé les limites de tolérances de Brian. Le druide tenta de se remémorer si son ami avait fait une tête particulière, mais il n’y avait pas porté attention et n’arrivait à aucun résultat, sinon un début de migraine. Quant à son chauffeur, voilà que, sous prétexte qu’Alex ne pipait pas mot, il s’inquiétait de le savoir malade.

- J’ai une commotion, rappela-t-il à son colocataire, avant de dévier la conversation sur sa soirée de travail au Pink. Avec sa loquacité habituelle, Charlie ne s’attarda pas sur les détails et le silence retomba rapidement dans l’habitacle.  Cette fois, ce fut Alex qui relança son ami.

- Au fait, je peux te demander un service? interrogea-t-il. Le grognement qu’il obtint en réponse fut interprété, avec justesse, comme un "ça dépend quoi".  Une explication plus tard, et la demande fut acceptée.


***


Le lendemain matin, Alex envoya un message à Brian pour lui dire vers quelle heure il devrait arriver chez lui, et le prévenir qu’il emporterait de quoi se remplir le ventre, sans préciser quoi. D’une part, Charlie avait accepté de lui rendre ce service sans lui partager le menu qu’il avait en tête.  D’autre part, lorsqu’il apprit ce dont il s’agissait, Alex crut préférable de ne rien dire. Ni à celui auquel il avait fait promettre de montrer patte blanche, ni à Brian.

Son sac à dos sur les épaules et son plus beau sourire sur les lèvres, Alex attendait que le tumulte créé par son arrivée ne se résolve en l’ouverture de la porte. S’il avait ostensiblement laissé sa brosse à dent à sa place, dans la salle de bain de la cabane, en réponse aux moqueries de l’ours qui lui avait rappelé de l’emporter -cette fois-, Alex n’avait pas négligé pour autant d’en plonger une, neuve et toujours dans son emballage, dans son sac parmi le reste de ses affaires. Son sac contenait également une petite boîte rectangulaire qu’il avait promis de prendre avec lui, ainsi que son propre pyjama et tout le tralala: il serait prêt à rester pour la nuit, au cas où Charlie serait retenu tard au travail.

Une fois accueilli, Alex retira ses chaussures et alla déposer le sac thermique à la cuisine. Il n’avait pas osé faire une nouvelle accolade à celui qui devrait le supporter toute la semaine, de crainte d’avoir fauté la veille.

- C’est du poulet braisé, expliqua-t-il en observant la réaction de son ami. Il s’est trouvé hilarant. Y’a du riz et des légumes, aussi. Et je pense que je l’ai insulté quand j’ai vérifié si tu risquais l’intoxication. Il semble qu’on ne rigole pas avec la bouffe.

Sauf quand il s’agissait de comparer le nouvel ami de son émissaire à une volaille bien cuite. Volaille qui semblait intéressé Truc, dont les miaulements semblaient destinés à crever le coeur des deux hommes qui s’efforçaient de l’ignorer.

- T’as bien dormi? Comment va ton épaule? interrogea Alex, avec un intérêt réel, avant d’ordonner à Brian de lui faire signe dès qu’il aurait faim.

- On pourra manger dehors : il fait beau. Et y passer la journée aussi. Ça m’a fait un bien fou de glander au soleil, hier. Je comprend mieux les chats. Ou bien, il avait peut-être besoin de vacances et cette pause imprévue avait des bénéfices qu’il n’avait pas envisager. Entre autres, il était bien dans ce havre de paix loin de sa cabane qui n’était devenue, avec le temps, qu’une extension du boulot.

*:



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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptySam 20 Juin 2020 - 18:56


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




À ma proposition de visionner un film, la réponse d’Alex me rappelle que les écrans lui sont fortement déconseillés. Je m’en veux d’avoir oublié cela ! Il me l’a pourtant dit. Quel ami suis-je, si je ne me préoccupe pas plus de sa santé quand il vient passer toute la journée chez moi pour m’aider dans les gestes du quotidien ! Son débit de parole est rapide et il ne semble pas vouloir s’arrêter. Alors, quand il parle de cartes, je saisis l’occasion pour presque crier :

- Cartes ! Oui, les cartes c’est bien aussi. Je veux bien apprendre un nouveau jeu.

J’ai montré à Alex où il peut trouver notre bonheur : dans une boîte à biscuit en métal, où se trouve un tas de petits jeux qui datent de mon enfance et de mon adolescence. Avec un temps de retard, je me souviens qu’il y a aussi ma collection de cartes Pokémon. J’ai un peu honte qu’il voie que j’ai conservé ces reliques.

Pendant qu’il distribue les cartes après m’avoir expliqué les règles, je repense à ce qu’il m’a dit pour sa meute qui n’en est pas une. Il parlait d’un rite au Nemeton, quelque chose de symbolique qui montre que sa proposition n’est pas des paroles en l’air, mais bel et bien un engagement à protéger les habitants de la forêt, et j’y ajouterai la forêt elle-même. L’idée d’un acte solennel me plaît, je reste un homme d’engagement et ma vie a été ponctuée de cérémonies à chacune de mes élévations dans les échelons militaires. La police est moins formelle, la promotion n’est souvent notifiée que par un courrier officiel. Pire, lorsque je passerai inspecteur, je ne porterai plus l’uniforme. Cela m’attriste un peu. Quatorze ans que j’en porte un, c’est devenu une seconde peau.

Je prends mes cartes en main et laisse Alex lancer la partie. Au bout de quelques plis, un point qui me perturbe pointe sur le bout de ma langue.

- C’était une plaisanterie le costume pour le rite devant le Nemeton ?

Au regard d’Alex, je comprends que je suis un indécrottable naïf ! Évidemment que c’était une blague ! Trop évident, et moi comme un couillon…

- Oh !

Tout penaud, je me concentre sur le jeu. Au bout de quelques instants, un coin de ma bouche s’étire dans un sourire, je lève les yeux et croise le regard malicieux d’Alex. Je lui fais une grimace et hausse d’une épaule. Je perds la première partie, gagne celle d’après en suspectant Alex d'avoir triché pour perdre. Dans la boîte en fer posée sur la table basse, je reconnais le petit sac en velours noir qui contient des osselets. Un jeu acheté dans le souk à Djibouti. Je demande à Alex de me passer le sac, puis sors les osselets. Je tais la raison qui m’avait fait acquérir ce jeu qui date de l’antiquité. Il est parfait pour entraîner son adresse et sa rapidité à manier un poignard… Mais au-delà de l’aspect martial, j’avais aimé battre mes compagnons de cambuse à ce jeu. Je fais une petite démonstration de mon agilité qui se termine par un osselet sauvé de justesse de la gueule de Machin quand vient le moment de « faire la retournette* ».

- C’est préférable de les ranger. Ce n’est pas grand-chose, mais j’y tiens !

Aux questions d’Alex, je me rends compte que la boîte à biscuit contient un trésor de gamin. Sous les jeux de cartes, je retrouve quelques figurines trouvées dans des œufs en chocolat, quelques scoubidous, plusieurs bracelets brésiliens cassés, un polaroid de ma pomme pris à la proue de la frégate-école où j’ai été mousse. Les couleurs ont viré, j’ai un teint jaunâtre sur un ciel d’un bleu azur trop intense. Nous parlons de ces petits riens, ces babioles qui traînent au fond d’une boîte, ou d’un tiroir et qu’on se répugne à jeter. À l’étage, dans une grande boîte en plastique dort mon uniforme de la Navy avec les insignes et ma casquette. Le blanc immaculé est protégé par deux housses de plastique à la fermeture étanche.

(…)

Le téléphone d’Alex qui bipe me fait regarder l’heure. Crowley doit avoir terminé son service. Le froncement contrarié des sourcils d’Alex me met en joie : il est déçu de devoir partir. Je le laisse rassembler ses affaires, je n’ai plus aucune honte à rester inactif devant lui. Puis ce n’est pas comme si je pouvais lui être utile en quoi que ce soit. La ménagerie s’agite également, tournant autour de notre invité comme pour lui compliquer la tâche. Truc finit même par se coucher sur le sac qu’Alex vient de poser près de la porte. Si bien que le druide entreprend de leur faire moult câlins et promettre de revenir demain. Je crois bien être jaloux de mon chat ! Je n’ai pas l’audace de miauler.

- À demain !
- Rentre bien.

J’ai droit à une prudente accolade. Moi, qui d’habitude répugne que l’on entre dans ma sphère corporelle, je me sens presque frustré de ce contact furtif. Je prends le prétexte que Machin a suivi Alex jusqu’au trottoir pour le regarder s’éloigner vers le bout de la rue où Charlie doit passer le récupérer. Truc ronronne à mes pieds.

Quand je retourne dans le salon, je range les cartes dans la boîte à biscuit et après une seconde d’hésitation, y mets la feuille où Alex a noté les scores des parties de cartes.

(…)

Me suis-je réveillé à l’aube ? Oui ! Je m’éternise à la salle de bain, prétextant à moi-même que c’est à cause de mon épaule. Ce n’est pas faux, la douleur revient, brûlante et violente quand les antalgiques ne font plus effet. Je suis assis à la cuisine devant mon bol de céréales quand je reçois un message d’Alex. Ma bonne humeur grimpe en flèche. Il annonce apporter le repas. Je crois que j’aime bien me faire nourrir. Quel sentiment délectable de se sentir choyé ! Ma béatitude se ressent sur ma ménagerie. Truc circule la queue droite et Machin semble plus excité que d’habitude.

Lorsque la sonnerie retentit à la porte, un branle-bas de combat se met en route dans la maison. Machin aboie à tout va et court en me tournant autour, au risque de me faire tomber. Truc miaule un concerto au pied de la porte, alors qu’il est capable de se téléporter à la rencontre d’Alex. Il me faut tout de même un peu de temps pour arriver jusqu’à la porte et de l’ouvrir après un petit numéro d’équilibriste sans la béquille posée contre le mur.

- Bonjour !

Alex se contente de me répondre pareil en hochant la tête. Je n’ose pas esquisser un geste, trop timide et gêné par ma béquille. Tout le monde suit le mouvement jusqu’à la cuisine. Chien, chat, flic veulent savoir ce qu’il y a au menu.

- C’est du poulet braisé. Il s’est trouvé hilarant. Y’a du riz et des légumes, aussi. Et je pense que je l’ai insulté quand j’ai vérifié si tu risquais l’intoxication. Il semble qu’on ne rigole pas avec la bouffe.

J’éclate de rire.

- C’est de bonne guerre. J’adore le poulet !
- T’as bien dormi ? Comment va ton épaule ?
- Bien dormi. Mais toujours très douloureux quand les médocs ne font plus effet. Le chirurgien m’a parlé d’une semaine délicate à passer avant que cela devienne plus supportable.


En fait, j’ai mal dormi, car je ne peux pas me rouler en boule comme j’ai l’habitude, mais je ne veux pas me plaindre de trop.

- On pourra manger dehors : il fait beau. Et y passer la journée aussi. Ça m’a fait un bien fou de glander au soleil, hier. Je comprends mieux les chats.
- J’adhère au programme !

Nourriture rangée dans le réfrigérateur, nous avons migré sur la terrasse avec deux verres et une bouteille de jus d’orange. Après une authentique parade de bienvenue, Truc et Machin vaquent à leur vadrouille respective.

La première activité du matin est trouvée par Machin qui exhume un tas de drisses avec lesquelles je m’amuse à faire des nœuds. C’est plus difficile avec la main gauche collée à mon ventre, mais je compense par l’habitude. Alex me questionne sur le pourquoi il existe autant de nœuds différents, de quoi s’y perdre.

- Il y a des doublons où les différences sont historiques ou liées à la qualité des cordages. Ensuite, chaque nœud a réellement une spécificité. Tout dépend de ce que tu veux relier, de la longueur entre les points d’attache et les forces qui seront appliquées sur les nœuds. Et n’oublions pas qu’on doit pouvoir le défaire facilement.

La matinée passe à nouer des drisses. Alex finit par trouver un usage pour sa cabane et son jardin. Midi arrive, les deux éclopés que nous sommes prenons un apéro au jus de fruit pendant que le poulet de Charlie se réchauffe doucement dans le four. Mon téléphone sonne, interrompant Alex dans ses explications sur la période de fabrication sur sirop d’érable.

- C’est Dick ! Allo !

(…)

Je raccroche avec un sourire.

- Il prenait de nos nouvelles. Et m’a proposé une date pour ce fameux restaurant que l’on doit faire ensemble, et précisé qu’il en profiterait pour fêter son anniversaire. Faudrait qu’on lui trouve quelque chose à lui offrir.

Le four sonne, il est temps de s’attaquer à ce poulet frit.

*:


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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyVen 26 Juin 2020 - 16:07



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Supportable, ce n’était toujours pas le Pérou. Combien de temps l’épaule de Brian resterait-elle encore sensible? De combien de temps Alex l’avait-il hypothéquer? Sa mobilité et sa force reviendraient-elles à leur pleins potentiels? Voilà les questions qui trottaient dans l’esprit du biochimiste alors qu’il suivait Brian sur la terrasse. Le militaire ouvrant la porte au scientifique qui apportait le jus et les récipients. Sans oser poser de questions sur la nécessité de mettre ou non de la crème solaire.

Alex avait à peine pris deux gorgées de jus et l’idée de fermer les yeux quelques instants venait tout juste de germer dans son esprit lorsque Machin leur ramena un tas de cordes dénichées on ne savait trop où. Le druide s’était attendu à voir Brian tirer sur son côté pour souquer contre son chien, mais il entreprit de faire quelque chose de bien plus calme – ce qui était sans doute préférable pour son épaule – et Alex l’observa, intrigué.

Chaque jour, il apprenait à connaître un peu plus ce policier rencontré à la clinique vétérinaire. Il découvrait sans cesse de nouvelles facettes de sa personne, et leur complicité semblait bien décidée à grimper lentement et sûrement. Il était facile de le voir, simplement par les fous rires qu’ils s’échangeaient désormais, en pleine partie de carte, sans que l’un d’eux ne songe être la victime d’une moquerie. Pendant que, calmement et gêné par sa blessure, Brian donnait un cours de nautique 101 à Alex, celui-ci repassait mentalement les scènes favorites du film qu’il s’était déjà passé lorsque son crâne l’avait tiré du sommeil. Le regard brillant de passion ou d’amusement de Brian, ses sourires, la manière dont il parlait toujours avec justesse, mais également la soirée qu’ils avaient passés ensemble à la cabane, poursuivant une idée téméraire qui avait failli rendre le mentaliste légume.

Alex appréciait la confiance de Brian, et l’ouverture avec laquelle il se confiait à lui, mais il se demandait s’il n’était pas impoli de ne jamais inverser les rôles. Il lui semblait que Brian donnait sans vraiment sembler compter et qu’Alex prenait sans ne rien donner en retour.

- Mon père faisait un nœud de chaînette, avec les restes de corde qui dépassait, réfléchit-il à voix haute.  Il ajouta ensuite une blague vaguement autodérisoire. J’ai tenté d’en refaire, une fois, et je pense que j’ai failli perdre deux doigts.

Sans trop savoir comment ils en étaient arrivés là, Alex avait charrié Brian de ne pas être plus calé en acériculture : ne venait-il pas de Nouvelle-Angleterre, et du Maine, plus précisément? C’était, à ses yeux, un sacrilège, de n’avoir jamais mis les pieds dans une érablière digne de ce nom, et ce fut à son tour d’instruire son ami.

- Les nuits doivent être froide, et les journée chaudes, mais pas trop, pour que la sève remonte dans l’arbre. En théorie, on pourrait faire la même chose avec...

Le druide sursauta lorsque ses explications furent interrompues par la sonnerie du portable du flic. Alex demanda à son hôte de passer le bonjour à son collègue et se leva pour aller embêter machin avec une branche morte qu’il avait trouvée au sol, laissant la conversation téléphonique rester privée. Lorsque le druide, mais pas le chien, en eut marre, il alla caresser la haie de rose du bout des doigts, humant le parfum qui flottait dans l’air. Il les salua sobrement, toujours pas habitué à ce phénomène, et tenta de ne pas envoyer de regards furtifs en direction de l’éclopé. Il souriait comme un béat à la seule idée de ce que l’après-midi pourrait leur réserver, et commençait à en réaliser la raison. Ou à l’accepter, du moins.

- Il va bien?

Alex trotta vers la table, sourire aux lèvres, lorsqu’il vit Brian raccrocher. Ses sourcils traduisirent sa surprise pour lui, alors qu’il apprenait que l’anniversaire de Richard serait bientôt et que le resto mexicain deviendrait l’occasion de le souligner. Ça ne lui dérangeait pas vraiment. Même qu’il remarqua avec fougue que Brian suggérait qu’ils offrent un cadeau ensemble à leur ami âgé.

- Tu as des idées? Tu le connais mieux que moi...

Négatif.

Alors qu’Alex suivait les dernières recommandations de Charlie, notées sur son portable, et servait le repas dans les assiettes, il balançait des idées en vrac à celui qui reprenait des forces.

- Tu penses qu’il y a des peluches à l’effigie du Crocotta? Sinon je lui ferai une bouture de cataire, pour quand il aura besoin d’amadouer Maf’. Ou bien, on lui trouve un billet pour aller voir les Canucks à San José? On a une chance sur deux qu’il aime le hockey… Ou un truc pour sa famille, genre euh… des billets de cinéma?  Un pack de bières de microbrasseries? Un mug et une casquette du meilleur père au monde. Ou meilleur flic. Ou meilleur ami, ce serait peut-être moins bizarre...

Même si ils n’étaient pas meilleurs amis. Concept avec lequel Alex avait, de toute manière, du mal depuis la petite enfance.
Alex soupira en déposant les assiettes sur la table de la véranda. Il fit une petite baboune* pour souligner qu’il était bien embêté et s’assit en haussant les épaules.

- J’suis pas le plus doué pour les cadeaux admit-il comme si l’évidence n’avait pas déjà sauté au visage de Brian.

Les deux mangeurs poursuivaient leur échange d’idées, évoquant bien plus de sottises que de suggestions sérieuses. Ils résumèrent ce qu’ils savaient de Richard, ce qu’il avait pu dire à Brian, et tentèrent d’y voir des pistes sur lesquelles lancer leurs méninges. Flic intègre et père de famille dévoué, c’était là les aspects principaux de la vision qu’ils avaient de lui. Alex répugnait à demander de l’aide à Mafdet, ne sachant pas si elle lui préparerait un coup pendable ou si elle se moquerait carrément de lui.

- Un jeu de table pour la famille, sinon? Oh! J’ai emmené Timeline, au fait. Faut replacer des événements en ordre chronologique. Faudrait pas qu’on s’atrophie le cerveau pendant nos convalescences. Y’a aussi Milles Bornes à la maison, mais je me suis dit que tu l’avais peut-être déjà...


***


Lorsque Alex étira le bras pour saisir son verre, force fut de constater à quel point il était vide. La solution était simple, le pichet de jus se trouvait à proximité, il suffisait de transvider une partie de son contenu dans son verre, chose qu’Alex avait déjà fait à quelques reprises aujourd’hui. Pourtant, il décida plutôt de se redresser sur son siège, prêt à s’en éjecter.

- Tu voudrais pas de la bière plutôt, si t’en as?

C’était l’après-midi; il faisait beau et doux. Pourquoi ne pas en profiter pour prendre une petite fraîche entre amis et relaxer encore un brin plus? Le druide était déjà debout, tout souriant de sa proposition d’offrir un verre au flic – quoique à même ses propres réserves – lorsqu’il se mit à sourciller. Il venait de réaliser l’ampleur de sa grossièreté.

- J’suis désolé, c’est sûrement pas conseillé avec tes médicaments!

Alex ne devait pas paniquer. C’était une erreur honnête, un simple oubli malgré le bandage bien visible de Brian. Il n’avait pas eu l’intention de jouer les squatteurs ou de se montrer impoli. Ce n’était rien de bien grave, en réalité. Juste qu’il se sentait peut-être un petit peu trop à son aise dans la maison aux roses.

*:



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Brian O'Conner

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptySam 4 Juil 2020 - 16:16


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




Les sourcils d’Alex s’agitent dans cette drôle de danse qui m’est devenue familière. J’y lis l’étonnement. Je crains quelques instants de m’être emballé en proposant d’offrir à Dick un cadeau commun, mais il semble qu’il soit plus surpris que mon collègue souhaite fêter ce jour avec nous. Un nouveau cercle d’amis semble réellement s’être créé avec nos aventures en forêt.

- Tu as des idées ? Tu le connais mieux que moi...
- Euh… non.

À vrai dire, j’ai rarement été confronté à cette problématique. Et quand j’ai offert quelque chose à quelqu’un, cela s’est principalement passé par une enveloppe commune où chacun met ce qu’il veut. Je suis gêné de me contenter de mettre les pieds sous la table pendant qu’Alex s’agite entre les couverts et les finalités à apporter à ce que Crowley nous a cuisiné. Mais l’idée du présent commun trotte dans le crâne de mon invité.

- Tu penses qu’il y a des peluches à l’effigie du Crocotta ? Sinon je lui ferai une bouture de cataire, pour quand il aura besoin d’amadouer Maf’.
- Ce n’est pas une bouture, mais un champ entier dont il aurait besoin !
- Ou bien, on lui trouve un billet pour aller voir les Canucks à San José ? On a une chance sur deux qu’il aime le hockey…
- Ho ! Bonne idée. Il faut compter ses enfants ? Je ne sais pas si Jo aimerait. Troy certainement.

- Ou un truc pour sa famille, genre euh… des billets de cinéma?  Un pack de bières de microbrasseries ? Un mug et une casquette du meilleur père au monde. Ou meilleur flic. Ou meilleur ami, ce serait peut-être moins bizarre...

Je ne sais pas quoi répliquer, il y a pas mal d’idées sympas dans ce qu’il a annoncé.

- Je doute qu’on trouve une peluche à l’effigie du Crocotta. Lui prendre une panthère serait un peu intrusif dans sa vie privée. Le mug est à retenir, il a cassé le sien au poste.

- J’suis pas le plus doué pour les cadeaux.
- Tu viens de proposer plus d’idées en un temps limité que je suis capable de le faire.

Je me mords l’intérieur de la joue. Une idée vient de pointer le bout de son nez dans ma cervelle, mais je n’ose pas passer à l’acte : demander à Alex ce qu’il aimerait recevoir si c’était son anniversaire. Mon assiette est remplie généreusement de poulet frit. Un délicieux arôme s’en dégage. Au diable la mauvaise farce de l’ours, j’attaque avec appétit. La viande a été découpée pour être accessible au manchot que je suis. Tout en mastiquant, nous égrenons ce que nous connaissons de Dick. Flic et père de famille dévoué.

- Un jeu de table pour la famille, sinon ? Oh ! J’ai emmené Timeline, au fait. Faut replacer des événements en ordre chronologique.
- Oui, je connais. Cool !
- Faudrait pas qu’on s’atrophie le cerveau pendant nos convalescences. Y’a aussi Milles Bornes à la maison, mais je me suis dit que tu l’avais peut-être déjà...
- J’ai. Il doit être dans la chambre des cartons. Ceux qui contiennent ce qu’il y avait dans ma chambre chez mes parents.


J’ai tout vidé après avoir quitté la Navy. Ne laissant que les posters au mur et ce que je ne prendrais jamais. Ma mère conserve les souvenirs d’un jeune enfant, quelques fantômes d’un adolescent. De l’adulte que je suis devenu : rien. Je devais aller la voir avec Jordan. Il m’avait convaincu de renouer mes liens avec celle qui avait fait de son mieux avec le monolithe glacial qu’était mon père. Depuis, j’ai reporté ce voyage aux calendes grecques. Je n’ai pas la force d’affronter ça seul : la revoir, brasser le passé, mon coming out…

(…)

Il fait bon sur la véranda. Les jeux sont étalés sur la table entre Alex et moi. Machin roupille aux pieds du druide, pendant que Truc fixe un lézard depuis bien une demi-heure. Le quartier est tranquille en semaine, les gens travaillent et les enfants sont à l’école.

- Tu voudrais pas de la bière plutôt, si t’en as ?

Je constate que le pichet de jus est vide. On l’a descendu sans s’en rendre compte.

- J’suis désolé, c’est sûrement pas conseillé avec tes médicaments !

J’allais accepter, mais la mise en garde douche ma joie. Maintenant qu’il en a parlé, j’ai envie d'en boire une...

- Y en a dans le bac légumes du frigo. C’est de la Bud, ça va pas courir bien loin en alcool. Mais c’est vrai que je dois faire attention.

Je regarde mes pieds, les roses, la table, puis Alex.

- Je veux bien en partager une, si cela ne te dérange pas ? Sers-toi ce que tu veux. Si y en manque, y en a deux packs dans le garage à mettre au frais au besoin.

Alex ne se fait pas prier deux fois et disparaît dans la maison. Je m’enfonce dans le coussin de la chaise longue avec un sentiment de bien-être que je n’ai pas ressenti depuis longtemps. Enfin, ce n’est pas si vieux, mais l’abandon de Jordan a brisé tous les ponts que nous avions construits, collant notre relation dans un temps lointain.

Entendre Alex brasser à la cuisine avec une liberté confiante réanime un coin de mon être que j’avais mis en berne. Machin a suivi Alex à l’intérieur. Je l’entends couiner pour avoir une gâterie. Autre chose qui me plaît chez le laborantin : il apprécie mes animaux. Je sais ma ménagerie atypique. Machin peut devenir vite usant et Truc bien flippant avec ses bons de téléportation. Alex revient chargé de deux bières et d’un paquet de biscuits. Il a pris le temps de remettre des bières au frais qu’il est allé chercher au garage. Il pose une des bouteilles à ma portée. La première gorgée est un bonheur, mais j’ai mauvaise conscience vis-à-vis de mes médicaments. Je m’aperçois trop tard que j’ai bu instinctivement à la bouteille au lieu de verser la moitié du breuvage dans mon verre. Je fais tout de même le transfert dans mon verre. Il ne serait pas raisonnable que je boive toute la bouteille.

- Tu pourras complimenter ton colocataire et lui dire que le flic a apprécié son poulet ! Que penses-tu d'un mug personnalisé pour Dick. On collerait dessus une gravure du crocotta et un texte style « au héros de l’ombre », un truc de cet acabit.

Machin ressort de la cuisine avec un os de poulet dans la gueule. Il a su attendrir Alex. Celui-ci se réinstalle à sa place. Gêné, je guette ses gestes, à savoir s’il va se servir de ma demi-bouteille ou en ouvrir une autre.

- Avec le mug, on peut lui prendre un jeu intergénérationnel pour jouer avec ses enfants. Je ne sais pas combien tu veux y mettre. Des places à un match risquent de gonfler la note.

Je pose la carte de l’invention de l’imprimerie avant la découverte de l’Amérique. Enfin, je lance la carte et demande à Alex de la placer correctement sur la ligne temporelle.


© Fiche par Mafdet Mahes


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyVen 10 Juil 2020 - 19:25



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






C’étaient toutes des idées pourries, improbables ou trop chères, surtout. Du coup, ça ne comptait pas. Alex n’en rougit pas moins, pris en flagrant délit de fausse humilité, et aborda le dépeçage scrupuleux de son morceau de poulet. On aurait pu croire à un démineur, tant il semblait déterminé à ne pas ingurgiter le moindre morceau de plus de cinq millimètres de large. Bien plus fins que ceux servis à Brian, dont la coupe était d‘une taille raisonnable. Les blessés connaissaient manifestement encore bien mal leur nouveau pote, alors qu’ils poursuivaient leur conciliabule, s’échangeant des idées à un rythme irrégulier, ponctué de silences ou de propos hors-sujet.

Heureux de ne pas avoir passé pour un sauvage en offrant de la bière en début d’après-midi, Alex était allé puiser deux bouteilles au réfrigérateur, s’était arrêté pour caresser vigoureusement le poitrail de machin, dont la patte arrière tressautait d’euphorie, et avait remplacé ses prises par deux bouteilles tièdes au toucher. Le druide décapsula la première bière et la posa devant le mentaliste, qui en but une gorgée alors qu’Alex décapsulait sa bouteille. Brian tira une drôle de tête et versa la moitié du liquide dans son verre. Le laborantin réalisa que, plutôt que de fouiller à la recherche d’une douceur, il aurait pu rincer leurs verres. Il avait bien perçu l’hésitation de son hôte à l’idée de mélanger l’alcool et la médication, mais le policier intègre avait finalement opté pour la rébellion. Aurait-il un petit côté hors-la-loi?

- Je ferai le message à Charlie; vous serez peut-être pas si difficile à concilier, au final. Alex se permit un simple coup d’oeil. L’ours montrerait peut-être davantage de résistance. Il ne serait même pas surprenant qu’il marchande de n’être amical avec Brian que lorsque Alex le serait avec Alessandro… Ce qui était déjà le cas, aux yeux du biochimiste, puisqu’il avait accepté de l’aider, d’être son ancre et de… d’envisager de bosser pour lui, quoi. Ça, ni Brian ni Richard ne risquaient d’apprécier...

- Va pour le mug! S’il vient de perdre le sien, en plus, ce sera parfait! … Et Cheers!

Alex alla cogner sa bouteille brune contre le verre de Brian, en soutenant son regard comme le voulait la superstition. Il détourna ensuite rapidement le regard, le visage souriant derrière le goulot qu’il tétait, et Machin lui donna l’excuse parfaite pour regarder ailleurs. Il avait toujours dans la gueule le pilon qu’Alex lui avait cédé, et le laborantin jeta un regard en direction du propriétaire canin. Alex avait bien fait attention de lui donner un pilon, plus robuste et moins pointu que la plupart des autres os de la volaille, et Brian ne semblait pas se formaliser de voir sa bête de compagnie ainsi gâtée.

- C’est certain que je pense que nous sauver la vie ça vaut bien plus que ça, mais… Vous avez parlé des coupures au poste, donc je présume que t’es pas plus millionnaire que moi, quoi. Et puis, si on en fait trop, c’est lui qui risquera d’être mal à l’aise ensuite.  

Une fois la vaisselle rangée, Alex avait sorti le jeu qu’il avait ramené de la cabane. Les explications n’avaient pas été longues : simple rappel qui tenait plus de la formalité bureaucratique que de la nécessité. Dû à son handicap temporaire, Brian comptait sur Alex pour placer ses cartes sur la ligne du temps en suivant ses instructions. Il saisit la carte de la découverte de l’imprimerie et la déposa au tout début de la ligne, à la nuit des temps, avant même l’invention du calendrier solaire.

- Là? T’es certain? taquina-t-il avant de déposer la carte entre Marco Polo empruntant la route de la soie et la découverte de l’Amérique.

- Bien joué! Je vais poser la découverte de la circulation sanguine… ici! Ça doit bien être au 19e siècle… Ou pas! 1242, par Ibn Al-Nafis.

Heureusement, la prochaine carte sur la pioche était le premier clonage d’un mammifère.  C’était l’une des plus faciles du jeu, tant elle avait faite les manchettes dans son jeune âge. Brian gagna la première partie, et la deuxième commençait à s’allonger dangereusement, lorsque Truc se mit à observer la table en jouant du yoyo avec sa tête, manifestement prêt à sauter dessus. Alex se pencha pour l’attraper, mais le félin extraordinaire se téléporta sur les genoux de son maître et s’y roula en boule, un œil clos et l’autre veillant à observer l’enquiquineur en face.  Le biochimiste posa sa carte, la défaussa et en piocha une nouvelle, avant de faire signe à Brian que c’était à son tour. Lorsqu’il leva sa bouteille, il réalisa qu’elle était vide. Il lorgna un instant en direction de la demi-bouteille restante de Brian.

- Je peux? T’es pas malade?

Une fois cette information clarifiée, il but une gorgée de la boisson qui n’était plus tout à fait fraîche sans n’être encore tiède pour le moment. Pour lui, d’ordinaire si dédaigneux, c’était une petite victoire que d’accepter de partager ainsi le goulot avec quelqu’un, même si ce n’était pas n’importe qui. Truc restait toujours aux aguets, fixant avec un intérêt dangereux ce qui se passait sur la table de la véranda.  C’était peut-être le temps de partager l’idée qui lui était venue plus tôt.

- Si tu veux, quand t’en auras marre, je pourrais t’aider à libérer la chambre d’ami. Je veux pas m’immiscer, surtout, mais je sais que c’est parfois plus facile de faire ce genre de trucs à deux que seul. C’est plus motivant...

Et puis, ils avaient le temps, mais Brian n’avait pas les bras pour ce faire. Par contre, s’il s’agissait de cartons de l’ancienne propriétaire autant que de cartons ramenés de l’ancienne chambre de Brian, cette deuxième catégorie pourrait vite se montrer un peu trop personnelle, sinon émotive. Alex se mordit la lèvre : il avait l’impression que Brian n’avait cessé de s’ouvrir à lui cette semaine et qu’en échange, Alex avait fort peu parlé de lui.

- Je suis pas pressé d’arrêter hein. J’aimerais bien une victoire -honnête- au moins. Pour l’égo... Il envoya un sourire, pour démontrer qu’il n’était pas réellement mauvais joueur, et déglutit. Comment s’ouvrir?

- Pour un mec qui se tenait avec les durs à cuire, t’as l’air d’avoir plutôt bien retenu tes cours d’histoire.

Allons.  Maintenant, il ne lui restait plus qu’à plonger. Une inspiration, et voilà. Plus qu’à se lancer!  Aller! Finalement, ce fut en déposant la carte de la découverte du coton qu’il s’élança.

- C’était pas ma matière préférée, mais je pensais que je m’en tirais bien. Là, j’ai comme un doute. J’étais déjà un peu solitaire, et je n’aimais pas Phoenix, alors j’étais constamment plongé dans les livres. Il a fallut du temps, avant que je réalise à quel point ça pesait sur la… perception que les autres lycéens avaient de moi. Au trimestre suivant, je me suis inscrit à l’équipe d’athlétisme. Heureusement, les leçons de karaté que j’ai suivies depuis mon enfance m’ont permis d’être plutôt en forme pour un nerd. Mon père était au diable vauvert depuis sa séparation, et ma mère était trop occupée pour nous. De toute manière, elle était pas mal autoritaire. Encore aujourd’hui, je suis pas certain qu’elle aurait bien réagi si je lui avais parlé de mes soucis à l’époque…

- Je dis pas que j’étais malheureux, je me rappelle pas de l’avoir été vraiment. J’avais quelques amis et ma copine; on faisait parfois des bêtises ensemble. Je vivais avec ma mère et mon frère et même si c’était un peu austère, j’ai rarement douté qu’ils m’aimaient. Je voyais mon père quelques fois par année, il nous appelait généralement après les championnats ou les examens où Michael ou moi avions bien performé, pour nous féliciter. Je m’étais bien intégré à l’équipe d’athlétisme, j’étais pas dans les plus mauvais, et les caïds me laissaient généralement tranquille. J’aurais peut-être pu être plus populaire si j’avais fait les essais de foot, mais c’était pas quelque chose qui m’importait suffisamment.

Alex sourit, car il s’apprêtait à faire un peu d’auto-dérision.

- J’étais peut-être aussi un brin hautain. C’est pas d’hier que j’ai des préjugés sur un peu tout et n’importe quoi. Du coup je préférais les coureurs aux footeux sans cervelle, ou que je voyais pas de qualité chez ce panacée de violence que me semblait alors être Charlie. J’aurais sûrement pas aimé ta bande non plus, j’imagine… C’est peut-être pas très étonnant, du coup, que j’avais un cercle restreint. C’était la faute à bibi.

- Il y avait un petit boisé entre la base et le reste de la ville. Je passais par là quand je ratais mon autobus, et c’est souvent là aussi que je retrouvais mes amis avant d’aller au ciné ou aux arcades ensemble.  Ça, par contre, je me faisais toujours laver. J’suis beaucoup trop nerveux pour ces jeux de folie!


Le biochimiste déposa sa dernière carte, celle de la découverte de la structure de l’ADN.

- En 1957*! clama-t-il sans même la retourner. Ce n’est qu’alors qu’il réalisa qu’il n’avait pas vraiment suivi le jeu et que Brian venait peut-être de gagner, tout juste avant lui.

*:



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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyDim 19 Juil 2020 - 18:42


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




À mon grand étonnement, je gagne la première partie. J’imagine qu’Alex s’est montré plus studieux que moi sur les bancs de l’école, mais j’oubliais que les questions portent sur plusieurs univers dont on n’est pas tous familiers. Il a tout de même bon pour toutes les questions qui touchent à la science.

- Je peux ? T’es pas malade ?
- Non, juste accidenté.

Je baisse le nez, un peu couillon d’être gêné par ses lèvres qui se posent au même endroit que les miennes il y a plusieurs dizaines de minutes de cela. Constat de gamin de dix ans ! Ce n’est pas la première bouteille que je partage avec un autre. La Navy m’a appris à ne pas être regardant sur ce point. Mais que ce soit lui me trouble. Truc atterrit sur mes genoux avant qu’Alex l’attrape. Le chat était en train d’élaborer le meilleur angle de saut pour désorganiser notre ligne de temps.

- Si tu veux, quand t’en auras marre, je pourrais t’aider à libérer la chambre d’ami. Je veux pas m’immiscer, surtout, mais je sais que c’est parfois plus facile de faire ce genre de trucs à deux que seul. C’est plus motivant...
- Oh ! Oui, merci. C’est le genre de corvée que l’on repousse sans cesse avec des arguments bidon.

Je souris, visualise les cartons, leur contenu. Les ouvrir me permettrait sûrement d’aller de l’avant. À part ce que m’a laissé l’ancienne propriétaire et qui ne relève que du pratique, le reste est personnel. J’ai un peu honte à l’idée de les ouvrir avec Alex, ou plus exactement de les lui faire ouvrir lui. Mais par une alchimie inconnue, je lui fais confiance.

- Je suis pas pressé d’arrêter hein. J’aimerais bien une victoire -honnête- au moins. Pour l’égo...
- Je croyais que tu faisais exprès de perdre !
- Pour un mec qui se tenait avec les durs à cuire, t’as l’air d’avoir plutôt bien retenu tes cours d’histoire.


J’éclate de rire, puis grimace au rappel douloureux de mon épaule.

- Tu sais, un soldat passe quatre-vingts pour cent de son temps à attendre. Enfin dans la Navy surtout. Quand t’es coincé en mer sur des périodes de six mois et que t’en a marre des sprints sur le pont supérieur, tu cherches à t’occuper. J’ai donc beaucoup lu. La bibliothèque du mess des officiers regorgeait d’ouvrages sur les guerres et donc de l’histoire. Au début, je choisissais les livres à lire, ceux sur les bateaux et la navigation, après j’empruntais tout bêtement le suivant sur l’étagère. Mécaniques, philosophie, sciences marines, les grandes conquêtes, les inventions, etc. tout y est passé. À l’école, j’avais un niveau moyen et j’étais nul en histoire.

Je remarque qu’Alex semble plongé dans une profonde réflexion, ses mâchoires sont serrées l’une contre l’autre, sa tête rentrée un peu dans ses épaules, l’attitude d’un gars qui s’apprête à se jeter dans de l’eau qu’il sait froide. Et c’est presque en apnée qu’il se livre, comme il doit rarement le faire. J’écoute sa voix qui peu à peu prend un rythme plus posé me raconter qui il était plus jeune. Son appartenance aux nerds de service ne m’étonne pas, c’est un peu le cas de tous les scientifiques, ou l’image que l’on en a : des mecs collés à leur ordinateur, des héros sur warcraft, des victimes dans la vraie vie.

J’ai soif, mais je ne veux pas interrompre ce flot en me levant pour aller chercher de l’eau à la cuisine. Alex a mangé son pain noir avec une famille éclatée, un père englouti par son boulot de druide, j’imagine, une mère austère à l’image de sa profession. Il m’arrive encore de dire « affirmatif » au lieu de « oui » en réponse à des questions. L’armée vous modèle dans un moule étriqué et standardisé qui laisse des traces longtemps après qu’on l’a quittée.

Il dit avoir pratiqué l’athlétisme, même si équipe il y a, c’est avant tout un sport de performances personnelles. Je reconnais là son caractère indépendant.

- J’étais peut-être aussi un brin hautain. C’est pas d’hier que j’ai des préjugés sur un peu tout et n’importe quoi. Du coup je préférais les coureurs aux footeux sans cervelle, ou que je voyais pas de qualité chez ce panacée de violence que me semblait alors être Charlie. J’aurais sûrement pas aimé ta bande non plus, j’imagine…

Je souris quand il parle des footeux. Je me débrouillais bien comme quarterback, trichant allègrement avec mon don pour dévier la trajectoire du ballon. Un sport tactique où l’intimidation entrait en jeu. Je ne le contredirais pas sur la population qui composait les équipes : du soldat en devenir. Je continue de sourire pour le rassurer que je ne me froisse pas de ses aveux. Je place la bataille de Diên Biên Phu entre la fin de l’occupation du Japon et la mort d’Erol Flynn.

- Maintenant, je n’aimerais pas la bande avec laquelle j’ai pu traîner. On évolue et c’est le propre de l’homme.
- En 1957 !

La découverte de la structure de l’ADN ? J’aurais collé ça dans les années trente ! Il retourne la carte, s’aperçoit de son erreur de trois années et que j’ai gagné au coup d’avant. Je fais une grimace désolée. Jamais je n’aurais parié le battre deux fois de suite à ce jeu. Truc bondit sur la table mettant une belle pagaille.

- Le chat efface ta défaite. On s’attaque aux cartons ?

(...)

J’ai posé mes fesses sur le lit et regarde l’empilement qui nous attend. Alex attend que je lui désigne une cible à ouvrir.

- On va commencer par les cartons laissés par l’ancienne propriétaire.

Je montre un carton qui semble contenir du papier. Quand Alex l’ouvre, il tombe sur des cahiers manuscrits où est conté tout l’historique du jardin. Jansen aurait été fou s’il avait ce trésor entre ses mains.

- Savoir le nom des rosiers et l’année de leur plantation… Déchetterie, à moins que tu y voies quelque chose d’utile pour le futur ? Je ne suis pas un jardinier en herbe.

Le carton suivant contient des housses de rechange des chaises longues dans lesquelles nous étions assis.

- Ça va au garage !

Alex fait des tas au fil de nos découvertes. J’hésite sur des mangeoires pour oiseaux, les cède à Alex car avec Truc à la maison, cela serait criminel de les attirer. Quand nous avons terminé avec ce qui ne m’appartenait pas de base, Alex s’occupe de ranger et descendre ce qui doit l’être. Quand je serais rétabli, je n’aurais qu’à faire un passage à la déchèterie de ce que je ne conserve pas.

Viennent ensuite mes propres cartons. Là, c’est moins facile. Il n’y a rien à jeter, juste à ranger. Comme je ne sais pas choisir lequel ouvrir en premier, Alex attaque celui qui lui tombe sur la main. Du premier carton, il extirpe mon uniforme de lieutenant de vaisseau. Les boutons brillent sous la housse de plastique et le blanc me semble toujours impeccable. Quand il lève l’ensemble, je remarque que des plis se sont installés sur le tissu, impensable quand j’étais en service actif. Revoir mon uniforme me renvoie à une période où j’étais heureux et dans mon élément. Un rêve exaucé qui a été brisé par un conard. Je soupire, la gorge nouée par l’émotion. Je suis fier de cet uniforme, des galons qui ornent encore les épaulettes, des barrettes sur le poitrail qui listent mes combats et mes décorations pour bravoure. Onze années de service, un beau palmarès. Le souvenir de ce gâchis mouille mes yeux, je regarde mes pieds. J’avale ma salive pour arriver à souffler sans trop trembler.

- Il faut le mettre dans la penderie pour qu’il perde ses plis.

Tout ça me manque. Je papillonne des paupières pour chasser ces larmes que je ne maîtrise pas. J’aimerais tant faire table rase du passé. Je suis en colère contre moi-même et mon corps qui trahit mes émotions. J’aimerais paraître fort aux yeux d’Alex. C’est là que je réalise que l’amitié que je lui porte va bien plus loin. Ce qui ne m’aide pas à garder les yeux secs. Une idée parasite casse un peu mon émotion, une idée de cadeau pour Dick. J’en fais part à Alex d’une voix ténue.



Je n’ose pas relever la tête ni prendre mon mouchoir dans ma poche. J’ai l’ultime espoir totalement idiot qu’il ne s’est rendu compte de rien. Je lui donne une bien piètre image de moi. Chier !


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Alex Cormier

Alex Cormier


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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyVen 31 Juil 2020 - 1:02



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Alex n’avait pas réellement besoin de voir ses défaites effacées : il ne comptait pas garder un journal de leurs parties, et comptait bien gagner, un de ces quatre : il n’était pas vraiment pressé. Il appréciait tout de même l’humilité de Brian, qui ne se montrait pas mauvais joueur et s’affichait même prêt à effacer sa série de victoires. Alex se contenta de lui envoyer un sourire reconnaissant, et légèrement embarrassé. Un embarras qui n’avait toutefois rien à voir avec la gêne qu’il avait ressentie lorsqu’il avait pioché dans la bouteille du policier. Comme si Alex avait pu oublier que Brian était blessé, ou qu’il ait pu penser que cela le rendait contagieux d’une quelconque manière que ce soit. Ça avait été sa première réflexion, qu’il avait su chasser rapidement en se disant que l’accidenté ne le prenait pas non plus pour un imbécile et que c’était un trait d’esprit de sa part. Tout cela avait évidemment pris trop de temps pour que le biochimiste ne réagisse sur le moment, et lorsqu’une réplique lui vint à l’esprit, quelques longues minutes plus tard, il s’abstint de l’émettre. Brian aurait certainement tiré une drôle de tête si le druide s’était soudainement exclamé être soulagé de ne pas risquer d’attraper une épaule cassée.

Alex rangea donc rapidement le jeu, et abandonna le boîtier sur la table alors qu’ils montaient à la chambre d’amis. Il hocha énergiquement de la tête au plan d’attaque fourni par Brian, puis attendit les instructions du maître des lieux, sans un mouvement, tel un automate qui attendait ses instructions. Le druide s’activa dès que le premier carton fut désigné. Alex fronça des sourcils en découvrant un paquet de livres empilés les uns par-dessus les autres. Tous de la taille de journaux intimes ou…

- Ce sont des cahiers de lab! s’exclama spontanément le scientifique en feuilletant le premier de la pile. Ce n’était peut-être pas exactement ça, dans le sens où cela ne suivait pas les règles de l’art, mais l’intention et l’esprit minutieux de la démarche scientifique étaient sans équivoque. Les pages étaient parsemées non seulement de notes, mais de plans également, ainsi que de noms latins et leurs équivalents anglais et parfois de fleurs ou de feuilles séchées et scotchées entre deux pages vierges. Une véritable encyclopédie qui leur permettrait de refaire toute l’histoire de la cour avant et arrière. Du moins, ça en aurait été le cas avant les réaménagements effectués par Jansen, se rappela le druide. Brian leur destina la déchetterie, mais laissa à Alex une sortie de secours qu’il saisit sans attendre.

- Je les ramènerai chez moi pour les feuilleter, voir s’il n’y a rien d’intéressant qui s’y cache.

Alex s’attaqua au prochain carton, et réalisa bien rapidement qu’il devrait faire des piles efficaces s’il ne voulait pas multiplier les aller-retours à travers la maison : ce qui restait dans diverses pièces, ce qui était destiné à la déchetterie, et ce qu’il ramenait chez lui. Lorsqu’il repassa devant la fenêtre, il en tira les rideaux, ébloui qu’il était par la clarté du jour réfléchie, réfractée et multipliée par les vitres fermées. Il s’éviterait ainsi une migraine et serait plus efficace dans ses nouvelles tâches de tri, d’empilement et de navette.  Lorsque la pile «garage» fut suffisamment importante pour justifier un voyage, il saisit les cartons et les y mena. Il fit de même avec les cahiers de notes et les mangeoires données par Brian, qui prirent place près de la porte d’entrée.

- Quand on descendra, tu me montreras où tu veux que je mette la pile de trucs à jeter pour pas que ça soit dans le chemin. Je pourrais passer par la friperie pour aller porter ce qui est encore en bon état.

Le garage était l’option évidente, mais il fallait éviter de confondre les deux catégories – les trucs utiles qui seraient conservés au garage et les babioles qui n’y resteraient que temporairement – et c’était là qu’il devenait primordial que Brian voit et sache où se trouverait chacune des piles. Cela lui éviterait de faire une bévue. Légèrement essoufflé par ses allées et venues dans la maison, et inconfortablement chaud, Alex plongea à travers les rideaux pour ouvrir la fenêtre et aérer la pièce où ils s’activaient depuis un moment déjà, et qui commençait à sentir le cerveau bouilli.

Lorsqu’il reporta son attention sur Brian et s’enquit de la suite des opérations d’un simple mouvement de sourcil, Alex trouva son ami songeur. Confiant et devenu plus à l’aise dans sa besogne, le châtain désigna une nouvelle boîte, sans réaliser qu’il ne restait que celles du policier, et l’ouvrit immédiatement. Il était tombé sur une housse contenant un uniforme d’un blanc de neige.  Un timide « Oh! » s’échappa des lèvres du biochimiste, qui admira l’état du vêtement. Il ne faudrait définitivement jamais que Brian voit les blouses de laboratoire d’Alex, et leur relative blancheur jaunie, tachée, et  parfois même brûlée par endroits. Des sarraus faits d’un coton rêche, bien plus fonctionnel qu’agréable. C’était certes la différence entre un vêtement d’apparat et un équipement de protection individuelle. Après un fugace regard au-dessus de son épaule, Alex leva l’uniforme, proprement rangé et plié. Son cerveau décida de lui-même d’imaginer Brian remplir ces vêtements aplatis par un long rangement.

Quand, plus tôt, Brian avait expliqué qu’il avait décidé par lui-même d’accroître ses connaissances; qu’il s’était mis à lire, à s’interroger, à se cultiver pour passer le temps, alors qu’Alex s’imaginait sans mal que d’autres auraient simplement partagé leurs temps libres entre l’entraînement physique, les jeux – d’argent, potentiellement, mais le druide ne pouvait imaginer que la Navy ne le permette – et toutes sortes d’autres plaisirs simples et confortables, quelque chose avait résonner en lui. Là où il aurait pu flâner, ou boire, ou qu’en savait-il encore, Brian avait choisi de s’instruire. Le druide avait alors trouvé le policier extrêmement plus séduisant qu’à aucun autre moment auparavant. Vu la gueule du flic, certains argumenteraient qu’il était déjà séduisant en soi, mais Alex ne l’avait jamais vu sous cet angle. C’était là, probablement, que ce trouvait la différence entre la beauté et le charme, et le pas avait été franchi : il avait basculé dans l’attirance. Avec du recul, Alex devait néanmoins s’avouer que ce qu’il réalisait aujourd’hui n’était peut-être pas si nouveau.

Si, sur la véranda, Alex avait eu l’assurance que ses réactions physiologiques avaient été dissimulées par la table, il craignait désormais que ses méninges hyperactives ne lui jouent des tours et ne trahissent son émoi. Le druide fut heureusement ramené sur terre par la voix de Brian, qui fit instantanément disparaître la superposition mentale que s’était faite Alex, de l’homme dans son ancien uniforme.

Le laborantin parcourut du regard l’uniforme, à la recherche des plis mentionnés. Il aurait bien offert de le repasser, mais se doutait que son manque d’expérience à la planche et au fer risquait de mettre le vêtement dans un pire état. Il ne saurait rendre le prestigieux vêtement à la hauteur des attentes du marine, et se contenta donc de le suspendre en poussant les autres cintres pour faire de la place. Le sourcil perplexe, Alex avait bien remarqué que quelque chose semblait différent dans la voix de Brian, comme si elle était vaguement plus terne, moins vivifiante qu’à son habitude. C’est en entendant la suggestion du policier pour son collègue qu’Alex put valider que ça n’allait pas. Il sourit pourtant, craignant cette fois que ce soit son chandail qui ne puisse contenir son émotion : son coeur venait probablement d’exploser dans sa poitrine. Alors que Brian était probablement bouleversé – il en aurait bien raison! - à la vue de son ancien uniforme, il pensait toujours au cadeau qu’ils offriraient à Richard. Si ce n’était pas là de la bonté, pure et douce dans ce monde d’individualisme oppressant, il ne savait pas ce que ce pourrait être. Être capable de s’oublier pour penser à autrui était probablement l’une des qualités les plus belles qu’Alex puisse imaginer.

- C’est une bonne idée!

Alex se retourna enfin, pour voir Brian tirer une tête de gamin puni. Le druide put alors confirmer que son coeur n’avait pas explosé, puisqu’il venait d’éclater comme un vitrail, projetant des éclats douloureux dans ses viscères. Le laborantin tut son envie de serrer son ami bien fort contre lui et alla plutôt le rejoindre sur le lit, du côté de son épaule saine. Le mouvement du policier était sans équivoque et Alex fit la moue, en allant appuyer sa main entre les omoplates de Brian, nonobstant leur pudeur respective. Pendant qu’il parlait, les petites tapes qu’il fit d’abord laissèrent rapidement place à des mouvements circulaires irréguliers, sans qu’Alex ne s’en aperçoive.

- T’as pas à avoir honte. C’est normal de vivre des émotions, et c’est correct de les laisser s’exprimer.

Hypocrite. Le biochimiste était un pro des émotions embouteillées, pressurisées et qui finissaient par jaillir sans préavis, généralement au visage de quelqu’un. Récemment, ce quelqu’un avait d’ailleurs été leur ami commun, et Brian en avait été témoin. Il ne restait qu’à espérer que Brian soit suffisamment sage pour écouter les conseils plutôt que suivre l’exemple du druidon.

Au bout d’un moment, Alex reprit la parole, d’une voix qu’il espérait douce et pleine d’empathie.

- C’est une partie importante de ta vie que je viens de sortir de là, sans avertissement. C’est un bon signe, que ça te fasse ressentir quelque chose, c’est ce qui nous rend humains.

Brian saurait évidemment déjà tout ça, du moins Alex l’espérait-il, mais il ne lui en laissa pas moins le temps d’intégrer et de digérer ses propos avant de se relancer à l’eau.

- On évolue peut-être, et on change certainement, mais il y a des choses qui feront toujours partie de nous, parce qu’on les chérit. J’espère sincèrement que tu choisiras toujours de chérir tes années dans la Navy.

C’était beaucoup dire, pour quelqu’un qui n’aimait pas l’autorité, ou les forces armées. Cette fois, Alex reprit sans laisser un souffle passer.

- Parce que c’est quand tu en parles, et quand tu parles de naviguer, que tu as l’air d’être le plus en phase avec toi-même. Tu deviens passionné; tu en parles avec amour. Ce n’est pas parce que ça fait partie de ton passé que c’est complètement derrière toi.

L’envie d’enlacer Brian submergea de nouveau le druide, qui s’en abstint avec résignation. Il ne voulait pas profiter de la vulnérabilité du policier, ni même en avoir l’air. D’une part, ce n’était pas dans la nature du laborantin, et d’autre part cela résonnerait sans doute mal avec le passé que Brian lui avait récemment admis avoir subi; spécialement dans les circonstances actuelles, l’uniforme toujours dans leur champ de vision.

- C’était une mauvaise idée que j’ouvre tes boîtes. La dernière semaine a déjà été suffisamment éprouvante. J’aurais dû me mêler de mes affaires et j’en suis désolé.

Alex avait parfois de mauvaises idées. Celle-là s’était avérée terrible, même si elle partait de bonnes intentions. Il aurait bien dû se douter que de rouvrir des cartons pouvait rapidement devenir émotif, et qu’il deviendrait rapidement un intrus parmi les mementos. De surcroît, ce n’était pas une épreuve nécessaire pour quelqu’un qui avait déjà admis se sentir inutile à cause de son bras en écharpe.  

Le druide préféra ensuite conserver le silence, de peur de s’enliser encore en disant une bêtise. Lorsque Brian s’annonça prêt à poursuivre leur activité, Alex s’y opposa en essayant de faire preuve de diplomatie.

- En fait, je me sens un peu étourdi, mentit-il. Ça te va si je fais une petite sieste?

Tel qu’il s’y était attendu, son hôte ne s’y opposa pas et sortit de la pièce. Alex se retrouva donc seul dans la chambre, où il  passa quelques minutes à fixer le luminaire éteint, avant de rouler sur le côté, un œil fermé alors que sa main cherchait son portable. Un instant plus tard, il lançait une discussion avec Jenny en bâillant à s’en décrocher la mâchoire.


***


Alex ouvrit paresseusement les paupières, et alla, du dos de son pouce, essuyer le filet qui s’était échappé de ses lèvres. Ne reconnaissant ni les odeurs ni la pièce, le laborantin se demanda un instant où il était, jusqu’à ce qu’il ne remarque les rideaux tirés et les cartons laissés en sursis sur le sol. Le portable du biochimiste affichait trois messages non lus et l’aperçu en en-tête le fit sourire.


Jenny a écrit:
T’es le pire, Cormier!!  Rolling Eyes  Rolling Eyes


Les deux autres messages de son amie étaient plus sympathiques et encourageants. Le druide se leva ensuite en s’étirant, à l’instar du chat qui s’était lové contre lui pour la sieste.  Il dut s’admettre qu’il avait peut-être eu davantage besoin de ce repos qu’il ne l’avait d’abord cru. Une fois debout, il put constater que tous ses morceaux étaient bien en place. Alex quitta la chambre à la recherche de son hôte, laissant la porte ouverte derrière lui.

Brian s’enquit immédiatement à savoir si le druide avait bien dormi, et ce dernier le confirma avec un sourire légèrement niais sur son visage encore chiffonné.  

- Tu te sens mieux? interrogea-t-il à son tour.

Une fois rassuré, Alex s’excusa et s’enfuit dans la toilette du rez-de-chaussée, où il put passer son visage à l’eau fraîche pour compléter son réveil. De retour au salon auprès de son hôte, Alex prit place sur le fauteuil en face de Brian, une expression sérieuse au visage. Sa nervosité se manifestait au rythme de son pied droit qui se prenait pour un tambourin. Pourtant, Jenny avait raison : il valait mieux crever l’abcès le plus rapidement possible.

- Au fait, je peux te demander ton avis sur quelque chose?

L’approbation du policier ne se fit pas attendre, mais voilà qu’Alex hésitait. C’était stupide! Maintenant qu’il s’était jeté à l’eau, il ferait aussi bien de nager. Après quelques raclements de gorges et une toux de politicien, il se lança finalement, en réquisitionnant Truc sur ses genoux. Le matou n’apprécia guère et se téléporta immédiatement hors de portée de bras – pour une énième fois -, mais Machin vint à la rescousse. Alex demanda d’abord timidement à Brian de le laisser parler sans être interrompu, puis plongea dans le vif du sujet.

- Il y a une personne dans mon entourage qui a récemment commencer à me plaire, je pense. Pas je pense. J’en suis certain.

Pourquoi l’avait-il  formulé ainsi? Cette stupide habitude de toujours nuancer ses propos et, surtout, ses sentiments. Et pourquoi ne pas avoir dit cash qui lui plaisait?

- C’est quelqu’un de drôle, gentil et intelligent. Il – c’est un homme – a une sensibilité que j’apprécie, et sa timidité est charmante. J’aime beaucoup passer du temps avec lui, et j’ai l’impression que lui aussi. Je… je crois qu’il m’envoie des signaux, mais j’ai peur que ce ne soit que mon cerveau qui se construit des châteaux  au Portugal et s’invente simplement des raisons de voir ce qu’il aimerait voir.

Alex était lancé et, en parlant ainsi d’une personne hypothétique et absente, cela lui semblait bien plus aisé. Il reprit rapidement son souffle avant de replonger dans son explication.

- Je valorise beaucoup l’amitié qu’on a, lui et moi, et j’ai peur de la scrapper* si je me trompe sur ses intentions. J’aimerais lui dire que je le respecte, et le respecterai toujours, peu importe ses sentiments pour moi, et que je serai toujours à même de prendre notre relation en fonction de ce qu’il désire, platonique ou non. À son rythme, qu’elle doive évoluer au-delà de l’amitié ou non, mais je ne sais pas dans quel ordre lui dire toutes ses choses.

Le laborantin reprit une grande inspiration. Il était difficile de dire si c’était l’essoufflement d’avoir parlé si vite ou autre chose qui l’avait fait rougir à ce point.

- Je… Il va bientôt quitter Beacon Hills et je veux le lui dire avant qu’il parte, mais j’ai peur de donner l’impression que je veux le retenir, je me sentirais atrocement égoïste si je devenais une entrave à ses projets et ses rêves.  J’ai passé presque une semaine entière avec lui et j’aimerais simplement qu’il sache, avant qu'il s’en aille, que ça aura été l’un des plus agréables moments de ma vie. Mais j’ai peur de lui faire peur en lui disant toutes ces choses en même temps, et…

Brian avait certainement déjà compris de qui il était question, mais Alex préférait encore n’assumer de rien et ainsi s’éviter des malentendus gênants à l’avenir. Il ne désirait pas non plus faire poireauter Brian, ou risquer de laisser son cerveau angoissé partir en spirale et lui faire vomir des tonnes de propos décousus. Le scientifique déglutit en retenant son souffle. Son apnée arrivait à terme; il savait que dans quelques secondes il aurait touché son objectif. Il détourna donc son regard fuyant du Queen Anne’s Revenge pour le fixer sur Brian, à la recherche de ses réactions.

- Et j’espère que je ne t’ai pas effrayé, et que ça te va comme façon de te dire que j’en pince pour toi.
- Grave
, appuya-t-il, pour le regretter aussitôt. Bonjour le vœu pieux de ne pas mettre de pression.

Alex n’avait pas l’habitude d’être celui qui faisait les premiers pas. C’était comme si l’air pénétrait pour la première fois dans les poumons d’Alex, qui se sentait à la fois revigorer et terrifié. Après ce marathon, chaque souffle semblait déterminé à lacérer chacune de ses alvéoles pulmonaires, dans l’attente d’une réaction, d’un mot, d’un sourire. D’un cri? D’une ire méritée? D’une tempête?

Bon sang que c’était désagréable de se placer en position de vulnérabilité, malgré l’espoir qui lui gonflait le cœur à l’hélium. Toutefois, c’était un juste retour des choses, après l’ouverture dont Brian avait fait preuve auprès d’Alex.

- Je peux te laisser seul, si tu veux.

C’était probablement mieux que de presser le pauvre homme à  lui répondre quelque chose immédiatement. Et pour prouver qu’il ne s’agissait pas seulement de paroles en l’air, Alex repoussa doucement le canidé et se releva, prêt à sortir du salon – ou de la maison.

scrapper:



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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMer 12 Aoû 2020 - 15:47


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




Je tente de visualiser Dick en train de déployer la tente auto portante dans son appartement, d’imaginer la joie de Troy, les sarcasmes de Jo et le bonheur simple de celui qui est maintenant plus un ami qu’un collègue de pouvoir faire du camping dans un environnement rassurant. Je me force à imaginer son visage si expressif, ses mimiques souvent comiques qui lui valent parfois quelques galères. Repenser aux clowneries de mon collègue m’aide fermer les vannes de mon émotion. Mais cela ne fait pas disparaître la situation gênante dans laquelle je me trouve : un soldat qui pleure comme un enfant. La honte empourpre mes joues.

Le regard toujours fixé au sol, je vois les pieds d’Alex bouger. Il vient s’asseoir à côté de moi. Commandé par tout ce qui me mine, j’esquisse un geste de recul qui ne plaît pas à ma clavicule. Je pourrais broyer un os tant mes mâchoires sont serrées l’une contre l’autre. Le passé me pourrit le présent. Alors que je pense avoir tout gâché, je sens la main d’Alex se poser sur mon dos, amical, léger. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. Je lutte contre cette phobie revenue au galop depuis l’abandon de Jordan, ou plutôt celui de son alter ego : le chien des enfers avait décidé que j’étais une gêne dans la vie de son hôte. Mon âme apprécie le geste qui s’est transformé en chaste caresse, mon corps lutte contre l’instinct primaire de fuir.

- T’as pas à avoir honte. C’est normal de vivre des émotions, et c’est correct de les laisser s’exprimer.

Je soupire, réponds par un hochement de tête, le regard ailleurs. Je ne fais pas confiance à ma voix pour oser parler. Les mots d’Alex sont empreints d’empathie, bien que je devine que lui-même ne doit pas aimer se laisser déborder par ses émotions. Nous sommes tous éduqués ainsi, la société attend d’un homme qu’il soit solide et ne laisse jamais paraître ses failles. Les seules larmes que l’on nous autorise à verser sont celles de joie.

- C’est une partie importante de ta vie que je viens de sortir de là, sans avertissement. C’est un bon signe que ça te fasse ressentir quelque chose, c’est ce qui nous rend humains.
- Ouais…
- On évolue peut-être, et on change certainement, mais il y a des choses qui feront toujours partie de nous, parce qu’on les chérit. J’espère sincèrement que tu choisiras toujours de chérir tes années dans la Navy.


C’est justement parce je les chéris trop, que le manque est cruel. C’était un univers rude. L’isolement de la mer allié à un entassement de bonshommes dans des cambuses. Des conditions particulières, parfois extrêmes, pas supportables par n’importe qui. Un monde où je me sentais à ma place. Alex reprend son monologue faute de réponse de ma part. Il a noté mes changements d’humeur quand je parle de la mer, des bateaux, de ce que j’ai ressenti au large. Je suis touché par son attention qui va plus loin qu’un intérêt poli.

- C’était une mauvaise idée que j’ouvre tes boîtes. La dernière semaine a déjà été suffisamment éprouvante. J’aurais dû me mêler de mes affaires et j’en suis désolé.
- Non ! Tu n’y es pour rien. C’est super gentil de ta part de vouloir m’aider. Précieux même.

Le nœud au fond de mon ventre s’est dénoué. Mon souffle s’est apaisé, me permettant de retrouver une voix normale. Je me souviens de la première fois où Alex avait mis les pieds ici, j’étais brûlant de fièvre. Déjà là, il avait joué au garde-malade. À croire que c’était un signe du destin. J’arrive enfin à me reprendre et oser un coup d’œil dans sa direction. Je lis beaucoup de choses sur son visage, mais rien de ce que je craignais. Je suis rassuré.

- On peut poursuivre !
- En fait, je me sens un peu étourdi. Ça te va si je fais une petite sieste?
- Oh ! Bien entendu ! J’oublie que je ne suis pas le seul convalescent ! Repose-toi !


(…)

J’ai laissé Alex en poussant légèrement la porte de la petite chambre pour lui épargner l’agitation des deux boules d’énergie qui, étrangement, nous avaient laissé seuls le temps du rangement. Je n’ai plus besoin de béquille, mais mon mollet tire un peu, me donnant une démarche chaloupée. Je me force à poser mon pied à plat et sors prendre l’air sur la véranda pour évacuer les dernières brumes de stress.

Savoir le druide dans la maison, assez à l’aise pour y faire une sieste me chauffe le cœur. Je suis content de sa présence, content de l’évolution de notre amitié. Je sais que j’exerce un métier qui représente à ses yeux une autorité à laquelle il a du mal à se soumettre en tant que citoyen. Mais il a l’intelligence de ne pas mettre tout le monde dans le même sac. Je souris en me souvenant de sa première confrontation avec Dick dans la voiture de patrouille. Maintenant, on en est à réfléchir pour lui offrir un cadeau commun. Je revois le Alex sérieux et vif. Méfiant aussi. Cela s’explique par son passif, ce job de druide qui se rajoute à celui qui lui permet de vivre sans luxe, puisqu’il est obligé de cumuler avec des heures au lycée. Il porte une charge morale invisible aux regards des gens, celle d’être un gardien un peu spécial. Il m’a proposé d’en être avec son colloc. Plus qu’une répartition des tâches, j’y vois l’acceptation de ma personne dans son univers, un cercle que je présume assez restreint.

La fatigue me ramène à l’intérieur et au salon où je m’installe avec précaution dans un fauteuil. Machin échoue sur mes pieds, la langue pendante. Je regarde les boîtes de jeux abandonnées sur la table basse. Je repense aux journées passées en compagnie d’Alex, à son comportement. Le crocotta nous a réuni dans la douleur. Le Canadien est une personne avec une éthique. Sa gentillesse n’est plus à démontrer. Cette camaraderie, comme j’ai pu la vivre dans l’armée, me frustre. Je sais bien que j’ai envie d’autre chose avec lui, mais que c’est utopique. Il m’a dévoilé un peu son enfance, son statut de nerd. Il a parlé avoir quelques amis, une copine… Le mot avait verrouillé toute projection. Comment côtoyer quelqu’un pour qui on éprouve des sentiments en sachant que l’inverse est impossible ? La vie me semble bien cruelle.

(…)

C’est Machin qui en s’ébrouant me fait entendre de l’agitation à l’étage : Alex s’est réveillé. Je le trouve charmant quand il apparaît dans encadrement de la porte, les cheveux en pagaille et une marque de coussin sur la joue. Une apparente vulnérabilité qui flatte mon côté protecteur. Bien que pour le moment, c’est lui qui me protège. Ce négligé est agréable dans le sens qu’il prouve une connivence entre nous, une forme d’intimité aussi. Difficile de ne pas me projeter sur quelque chose de plus fort, mais d’illusoire.

Mon métier m’a appris à ne pas afficher mes émotions, à l’apparition brutale d’un uniforme près. Je cache mon inquiétude, quand Alex réapparaît après une toilette sommaire. Il semble nerveux alors qu’il s’installe dans le fauteuil en face du mien.

- Au fait, je peux te demander ton avis sur quelque chose?
- Bien sûr !

Je suis content qu’il requière mon opinion, cela prouve sa confiance. Il me demande de ne pas l’interrompre, et je déchante vite dès ses premiers mots.

- Il y a une personne dans mon entourage qui a récemment commencé à me plaire, je pense. Pas je pense. J’en suis certain.

Voici arriver le pire des scénarios. Il va me parler d’une fille rencontrée à son travail ou je ne sais où. Me demander mon avis pour arriver à l’approcher.

- C’est quelqu’un de drôle, gentil et intelligent.

Je hais cette femme !

- Il – c’est un homme – a une sensibilité que j’apprécie, et sa timidité est charmante.

Un homme ?! Les statistiques pour qu’Alex soit gay n’étaient déjà pas énormes, mais qu’il puisse être… De qui parle-t-il ? De Crowley ? Il n’a rien de timide, quoi que… Ce n’est pas le plus expressif des hommes que je connaisse. Mais je ne le qualifierais pas d’intelligent. Après on dit que l’amour rend aveugle... Le fait qu’il parle d’un homme me semble encore plus cruel. Il aurait été hétéro, j'en aurais voulu à la nature, là j’en veux à quelqu’un de particulier.

- J’aime beaucoup passer du temps avec lui, et j’ai l’impression que lui aussi. Je…

Là, je vois très bien de quoi il parle. J’ai aimé ces journées avec Alex. « Passer du temps avec lui ? » Cela ne peut être que Crowley. Ce n’est pas si impensable. Pour commencer à cerner Alex, je le vois mal accueillir chez lui quelqu’un qu’il n’aimerait pas.

- Je crois qu’il m’envoie des signaux, mais j’ai peur que ce ne soit que mon cerveau qui se construit des châteaux au Portugal et s’invente simplement des raisons de voir ce qu’il aimerait voir.

Je crois que Crowley ne gère pas les « signaux » qu’il envoie. Alex poursuit sur l’amitié, de sa capacité à s’adapter si ses sentiments n’étaient pas réciproques. Sans le savoir, il parle de ma propre situation. J’admire son courage. L’idée de me lancer me fait rougir de honte. Ce n’était pas du domaine du possible et ça l’est encore moins maintenant : je suis certain de me manger un râteau. J’aimerais qu’il me confirme le nom de ce gars, pour que j’ai un visage à détester. Je ne ferais bien évidemment rien pour nuire à cette relation. Mais un nom, un visage, cela me permettrait de voir ce que l’autre possède et pas moi pour lui plaire. Je suis en apnée.

- Je… Il va bientôt quitter Beacon Hills et je veux le lui dire avant qu’il parte, mais j’ai peur de donner l’impression que je veux le retenir, je me sentirais atrocement égoïste si je devenais une entrave à ses projets et ses rêves.

Quoi ? Crowley n’a pas l’intention de partir. Il a trouvé une gâche en or au Pink. Quand Alex poursuit et précise un peu plus le cadre de cette rencontre, de sa crainte de me faire fuir, car je comprends qu’il parle de moi, j’oublie comment on respire. Je réalise, maintenant qu’il plante ses yeux dans les miens, qu’il avait eu le regard fuyant jusque-là. Mes poumons se remplissent d’air en force.

Un malstrom d’émotion me traverse. C’est une plaisanterie ! Ou je suis simplement en train de rêver et de prendre mes désirs pour la réalité. Je suis heureux, choqué aussi que, pour une fois, ce que je souhaite arrive enfin. Un grand doute balaye ma joie. C’est trop beau pour être vrai. Ou s’est lié au contexte et il réalisera dans un mois que ce n’est qu’une passade.

- Et j’espère que je ne t’ai pas effrayé, et que ça te va comme façon de te dire que j’en pince pour toi.
- Je…
- Grave.


Je ne sais pas ce qui me rend muet : son audace, que mes sentiments soient réciproque ? « Grave » ça veut dire beaucoup, non ?

- Je peux te laisser seul, si tu veux.

Mon corps est sur pause. Lèvres entrouvertes, mon regard passe d’un de ses yeux à l’autre, ma respiration est erratique. Je vois Alex se relever sans que j’arrive à formuler le moindre mot. Je lui plais ! « Grave » il a dit ! Mon mutisme qui perdure repousse Alex vers la cuisine. Machin hésite à le suivre.

(…)

Je ne sais pas quelle force surnaturelle m’a relevé du fauteuil et amené à la cuisine. Alex me tourne le dos, les épaules basses. Je me mets à sa place, coincé dans la douleur de l’attente.

- Pareil !

J’ai posé une main sur le plan de travail, car je ne fais pas confiance dans mes jambes qui flageolent. Alex s’est retourné, le regard interrogateur. Il n’est pas à l’aise non plus et c’est ce qui m’aide.

- Tout pareil.

J’ai l’impression que mon vocabulaire s’est envolé, être devenu un analphabète. Je déglutis, avance d’un pas. Il y a un moment où il faut se jeter à l’eau. J’inspire profondément, comme à chaque fois que je me suis lancé au combat. Une grande inspiration et go !

- …

Machin, assis entre nous, nous regarde. Il tourne la tête à intervalles réguliers, comprend qu’il y a quelque chose en cours. Go, j’ai dit !

- …

J’ai ouvert la bouche, aucun son ne sort. Le psy que j’avais vu à New York m’avait conseillé d’exprimer par une voie indirecte ce que je ressens lorsque je suis bloqué.

- Je n’ai pas envie que cette semaine se termine.

Je fais un sourire qui doit être pitoyable.

- Grave, que j’ai pas envie que tu rentres chez toi.

Truc traverse la cuisine, la queue haute, se moquant royalement de l’émotion qui règne dans la piéce. Je comble d’un nouveau pas l’espace qui nous sépare. J’ai envie d’un tas de trucs, d’un contact, mais j’ai peur d’un mauvais réflexe de ma part. Il avait fallu un trésor de patience à Jordan pour m’apprivoiser. Je ne veux pas imposer cela à Alex.

- C’est pas un château au Portugal, mais une maison avec des roses pas très normales, un chien idiot, un chat bizarre et un flic qui aime bien le poulet…

Je me sens un peu con, là, à un demi-bras de distance. Je regarde ses prunelles claires, ses yeux au dessin particulier, comme deux gouttes d’eau renversées, ses cheveux blonds qui l’illuminent d’or. C’est quand il sourit que d’un côté, le visage mi-sérieux, mi-riant que je lui trouve le plus de charme. Et tous ces mots qu’il prononce et qui sortent de sa bouche comme une nuée d’enfants à la fin de la classe. Dans son cerveau cela doit être illuminé comme une mégapole, là où le mien doit ressembler au calme d’une nuit étoilée.

- L’idée de rejoindre l’école de police de Sacramento était surtout là parce que rien ne me retenait ici. J’aime bien ma maison, les roses…

Et aussi parce que j’ai constamment sous mon nez sur mon lieu de travail l’objet de grandes frustrations et rancunes.

- Dick ne m’a pas fait de la pub de son ancienne affectation. Ce n’est pas bon signe… J’ai engagé une demande, j’ai un entretient de prévu, mais rien ne m’oblige à…

Je sursaute quand Machin aboie. Je regarde le sol, expire comme pour me vider d’un stress accumulé depuis trop longtemps.

- Avant de comprendre de qui tu parlais, je haïssais cette personne.

Je lève la main, hésite, me mange les lèvres, puis ose une caresse du bout des doigts sur sa joue. Je comprends maintenant pourquoi je lui avais dévoilé si facilement mon passé traumatique. Ce n’était pas pour excuser ma phobie du contact, mais inconsciemment à l’inciter à ne pas y prêter attention, à passer outre. Machin brise le moment avec des jappements où il est difficile de savoir s’il pleure ou hurle à la mort.

- Tain’ qu’il est débile ce chien !

Je lève le pied dans l’idée de le pousser vers la sortie, oubliant que m’appuyer sur ma jambe blessée n’est pas la meilleure des idées. Machin a fui bien avant que je ne perde l’équilibre.


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Alex Cormier

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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMar 1 Sep 2020 - 23:12



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Les cuticules rasés, à l’exception du dernier, qui était toujours coincé entre incisives et molaires, Alex avait terminé de tout essuyer et replacer en symétrie sur le tapis de vaisselle. Il n’avait mieux à faire que de se ronger les ongles en ruminant ses pensées, ou craintes et regrets se mêlaient en un dangereux mélange. Si ça n’avait été de la peur de terminer, lacéré par les épines, en compost pour rosier, il aurait entretenu l’idée de prendre la poudre d’escampette et de fuir par la cour arrière. Pourquoi n’avait-il pas su attendre sagement que leur semaine de convalescence n’atteigne naturellement sa clôture avant de tout ruiner. Au moins, il aurait pu passer un peu plus de temps encore en compagnie de Brian, avant que celui-ci ne reste coi, face à cette déclaration inattendu. S’il était malchanceux, Alex venait de se dénicher la mention de pervers, et se retrouverait dans la même case cérébrale que cette ordure de Marvin. Pourquoi le druide détruisait-il toute amitié naissante? Se plaisait-il inconsciemment dans sa vie de reclus asocial?

Lorsque la voix de Brian le tira de ses pensées sombres, le laborantin sursauta en parvenant à taire un gémissement de surprise. Il fit face au policier, incertain d’avoir bien compris ce qu’il avait dit. Certes, il n’y avait pas trois cent mille sens à ce mot, et à peu près aussi peu d’interprétations possibles. Mais voilà : Alex avait dit moult choses et, plutôt que de sauter aux conclusions, il préférait ne pas se faire d’idées. Tirer des plans sur la comète ne résultait toujours qu’en de pires blessures. Le regard fuyant, de peur de paraître suppliant, Alex observait le canidé, la cuisine, les mains de Brian, n’importe quoi pour ne pas affronter son regard. Ces yeux empreints de compassion et de bonté. S’ils devaient le blesser, Alex n’était pas certain d’y survivre.

La distance entre eux se raccourcit alors qu’un nouveau mot venait préciser l’intention du policier. Tout quoi? Il disait que c’était réciproque, ou bien que lui aussi en pinçait pour un mec frôlant la perfection et qui quitterait bientôt Beacon Hills? Un collègue qui avait également demander une mutation à Sacramento, peut-être? Alex se sentit bien stupide. Brian n’était certainement pas le seul membre des forces de l’ordre à jouer dans cette équipe, et les chances étaient qu’il s’y trouve bien plus de mecs de son goût. Le peu d’occasion qu’Alex avait eues de visiter le poulailler avait suffit à confirmer que la photo était un prérequis sur la demande d’embauche. Et ils risquaient d’avoir plus d’intérêts communs, c’était on ne pouvait plus évident.

Brian rouvrit la bouche, mais ne trouva pas immédiatement les mots. Certainement, c’était parce qu’il ne savait pas comment annoncer à Alex la non-réciprocité de sa déclaration, et qu’il cherchait comment se montrer diplomate. Voilà pourquoi les secondes, qui paraissaient des éternités, passaient lentement. Brian ne voulait simplement pas heurter Alex. Sauf que le laborantin commençait à s’en formaliser, son visage se crispa doucement, sous la tension et l’attente. Il était à un instant de se dire qu’il ferait mieux de décamper sans demander son reste, et s’arranger pour ne plus jamais revoir Brian. Quant à l’anniversaire de Richard, Alex pourrait toujours se faire passer pour gravement malade. Il devrait bien être capable de faire semblant d’avoir attrapé une pneumonie… C’était la première fois qu’il faisait les premiers pas dans une relation. Il n’avait jamais osé. La crainte du rejet avait toujours été trop forte. Ou peut-être n’avait-il simplement jamais ressentit quelque chose d’aussi puissant que ce qu’il vivait présentement.

Le visage s’illumina alors que Brian lui envoyait un sourire timide et mignon. Il avait fallut une seconde au druide pour qu’il ne comprenne que sa témérité avait été récompensée, et qu’il n’aurait pas à rentré seul à la cabane, aussi tôt, pour passer la soirée à boire de la bière tiède et manger des chips. Qu’il était invité à rester, et même à revenir les jours qui suivaient. Un sourire furtif passa sur le visage du canadien alors qu’il réalisait qu’il avait eu un langage un peu trop jeune pour son propre âge, et que cela sonnait étrange dans la bouche de Brian.  Le silence s’installa de nouveau, dérangé seulement par les coussinets de Trucs sur le carrelage. Un silence léger en comparaison de ceux qui avaient précédé, mais pourtant encore lourd et chargé de tension. Une tension différente, simplement. Il parlait d’accepter Alex dans sa ménagerie, de lui ouvrir la porte de sa maison aux roses aussi souvent qu’il le désirait. La bouche sèche, le druide humecta ses lèvres, à la recherche de quelque chose à dire, qui puisse exprimer sa joie et son réconfort, et qui ne soit pas monosyllabique.

Le pouls soudainement plus bruyant qu’à son habitude, Alex comprit au temps utilisé que Brian avait trouvé quelque chose, ou quelqu’un, qui le retenait dans la bourgade de Beacon Hills. Il devinait les non-dits qui traçaient en lettre d’or son nom derrière la maison et les roses. Suivirent les défaites, les raisons de refuser sa réaffectation. Des excuses qui prouvaient que Brian était prêt à tenter cette histoire, ce chapitre de leur vie écrit à deux mains. Chapitre qui, s’ils étaient chanceux et travaillaient convenablement ensemble, ne serait que le premier de plusieurs. De nouveau, Alex sursauta. Cette fois, la faute était sur Machin, qui semblait croire qu’on avait oublié sa présence. Le laborantin hésita à se pencher pour gratouiller la pauvre créature, et Brian reprit. Un sourire timide aux lèvres, Alex avoua à voix basse, en prenant l’hésitation de Brian pour de la timidité.

- Je préfère que tu ne la haïsses pas, ça me rendrait très triste.

Surpris par le geste de la main vers sa tête, Alex se laissa faire. Le contact électrique était doux et rassurant, bien loin de la brutalité dont l’intellectuel avait si aisément tendance à accuser la police. L’ai un peu con, entre mièvrerie et béatitude, Alex souhaitait encore que le moment perdure, mais Machin décida plutôt d’y mettre un terme. Le druide éclata de rire à l’exclamation du mentaliste, probablement embêté de s’être fait démolir son moment de mignonnerie ainsi. Ils avaient bien le temps d’en créer de nouveaux.

Lorsque le laborantin réalisa que son soupirant était sur le point de s’affaler au sol, il se précipita pour l’attraper et le retenir autant qu’il le pouvait.  Bien qu’il fut entraîné dans la chute, Alex espérait avoir réussi à amortir la chute de Brian. Il l’avait saisit comme il l’avait pu et résista dans cette position, qui pourrait presque passer pour un câlin inconfortable, un moment.

- Tu n’as rien de cassé? Ta cheville... s’enquit-il avec un intérêt non feint.

Pour sa part, le druide sentait cet espèce d’engourdissement dans son champ de vision, qui se traduirait bientôt par des petits points d’un blanc lumineux dont le seul but était de lui boucher la vue.  Le druide serait bien resté un moment ainsi. Il se satisferait d’abord du temps de reprendre leur souffle, et de retrouver un peu de sang-froid après cette frousse.

- Je veux bien croire que tu n’as pas envie que la semaine finisse, mais je doute que ma cheffe accepte sans broncher que je reprenne tout de suite une semaine de maladie supplémentaire.

C’était une taquinerie. S’il avait un billet médical, Macklyn ne pourrait rien dire, sauf rendre sa vie un enfer à son retour.  Ce serait probablement un honnête prix à payer pour avoir doublé son temps passé au paradis. Pour qu’Alex ne relâche son emprise sur le policier, il fallut encore qu’il ne réalise que son pouce le caressait inconsciemment, dans un geste qui tenait surtout du réflexe.

- Désolé, je voulais pas...

En fait, il aurait bien voulu.  Toutefois, il avait promis de respecter le rythme de Brian, et il voulait bien plus encore tenir sa parole que de répondre à ses envies égoïstes. Chercher le contact et la chaleur humaine était peut-être bien naturel, mais respecter les gens que l’on apprécie l’était tout autant.

Les deux hommes se dépatouillèrent et se relevèrent en silence, plus rouge l’un que l’autre. Alex fut soulagé que la migraine ne se déclare finalement pas, et il lissa son t-shirt, davantage pour s’occuper les mains que parce qu’il voulait bien paraître, avant de relever les yeux sur Brian. Sans un mot, que deux mouvements de menton, il se comprirent et décidèrent d’un commun accord qu’il était préférable de se rasseoir. Tout sourire, le druide voulut relancer la conversation, et débuter en demandant à Brian s’il était d’accord pour que Alex lui prenne les mains. Toutefois, une pensée fugace traversa son esprit, sans qu’il ne sache d’où elle avait bien pu sortir. Toute la semaine, il avait réussi à la tenir à l’écart, et à la taire. Il était parvenu à se convaincre d’oublier entièrement ce sujet, et voilà qu’il ressurgissait, sans le moindre avertissement. Peut-être y avait-il quelque chose dans un coin de son champ de vision, ou un son vaguement familier, qui avait rappelé à son esprit ce tabou. Maintenant qu’un synapse l’avait trahi, il avait l’impression que son cerveau entier était placardé de cette seule information. Il lui était devenu impossible de penser à autre chose.

- Merde! pesta-t-il pour lui-même en se rétractant contre le dossier de son siège. S’il voulait réellement que leur relation signifie quelque chose, il se devait d’être honnête envers Brian. Mais voilà, ce serait une épreuve assez rude pour une si jeune relation. Le laborantin tergiversa un moment, avant de se jeter une fois de plus à l’eau.

- Il y a un truc. Je voulais pas vous en parler, à Richard et toi, mais… Si on veut être ensemble, je pense que je te dois d’être sincère. De toute manière, je pense pas que je pourrais te cacher ce genre de choses longtemps. Et vaut mieux que je te le dise plutôt que tu le découvres par toi-même et que tu m’en veuilles ensuite. Je, euhm…

Alex fixa ses iris glauques dans ceux de Brian, afin d’y retrouver un peu de courage, et avoua s’être fait embourber dans une sinistre affaire.

- Je sais pas si vous êtes au courant au poste : il y a une nouvelle drogue, qui vise les surnaturels. On m’a abordé pour en changer la formule. La remplacer par une version moins puissante. Pour l’instant, ceux qui en prennent perdent complètement les pédales.

Il avait bien suggéré de la retirer, simplement, du marché noir, mais on lui avait bien fait comprendre que la recette ne resterait pas secrète longtemps et que d’autres la copieraient. Ce n’était pas comme si il avait réellement pu impliquer la police : il n’avait aucune idée à quel point la connaissance du surnaturel pouvait être répandue ou non dans ce corps de métier hors du commun.

- Du coup, c’est le temps de changer la formulation, avant qu’elle ne soit plus largement connue. C’est l’occasion de contrôler ses effets et de protéger tout le monde à la fois. On m’a promis que ce serait possible. Que les effets soient similaires à un verre ou deux, rien de plus. Qu’ils puissent conserver leur contrôle et ne pas s’exposer inutilement, ni faire de victimes innocentes.

Et si on ne respectait pas ses conditions, Alex comptait bien se venger d’avoir été utilisé comme un vulgaire pion.

- Je suis désolé d’avoir cassé l’ambiance. J’aurais certainement dû vous en parler avant, mais avec le crocotta, je n’y avais même plus repensé.

Cette fois, plutôt que de fuir la conséquence de ses paroles, le druide s’efforça à redresser l’échine en guettant la réaction de Brian.



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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptyMar 8 Sep 2020 - 23:16


Soins de rapprochement


Feat : Alex Cormier




La perte d’équilibre me procure un shoot d’adrénaline. La crainte d'une douleur fulgurante à l’impact me fait serrer les dents. Mes hanches pivotent, vieux réflexe de combattant, pour présenter mon flanc droit au sol qui s’approche. Ce simple geste m’arrache des larmes. Toutefois, c’est le corps d’Alex que je percute. Il encaisse le choc, amortit ma chute, mon épaule me foudroie, mais la douleur reflue quand je décrispe mes muscles. L’articulation semble ne pas avoir bougé. Grâce à lui. Je reprends mon souffle, la joue collée contre son torse. C’est chaud, agréable et troublant à la fois. Gênant aussi, après ce que l’on s’est avoué. Une dichotomie me déchire entre l’envie de me blottir contre lui et celle de fuir la caresse de son pouce.

Il me parle de sa cheffe qui verrait d’un mauvais œil qu’il s’absente plus que nécessaire. Je réalise à quel point mes mots avaient la maladresse d’un enfant. Je ne sais pas comment relancer.

- Désolé, je voulais pas...

J’aurais bien voulu… mais je m’écarte avec prudence et me redresse avec son aide. Nous sommes bons pour quelques ecchymoses supplémentaires. Lui, surtout.

- Pardon de ma maladresse.

À chuter comme un idiot, à briser un instant magique. À m’écarter de ce contact qui m’électrise tout autant qu’il me fait peur. Peur qu’on me berne à nouveau, peur qu’on me quitte encore. Et pourtant, ses bras autour de moi étaient le plus chaud des manteaux, le plus doux des carcans, la plus belle des promesses.

L’aventure nous a éprouvés, tant sur le plan physique qu’affectif. Nous sommes sonnés au sens propre comme au figuré. D’un commun accord, nous allons au salon nous asseoir. Le sourire d’Alex réchauffe la pièce et mon cœur. Je le trouve courageux. On s’est assis sur le canapé, sans laisser de place vacante entre nous, juste l’espace d’une main. Proche, mais pas envahissant. Il l’avait laissé entendre dans sa déclaration : être capable d’une grande patience. Une qualité que j’apprécie. Je me masse doucement l’épaule pour décontracter cette zone, me donner une contenance aussi. Machin est planqué quelque part dans la cuisine : il sait qu’il a fait une bêtise. Truc s’installe sur le fauteuil en face de nous, tel un spectateur. Il ne lui manque qu’un pot de croquettes, et la caricature est complète.

- Merde !
- Qui y-a-t-il ?

Alex est soudainement mal à l’aise. A-t-il oublié quelque chose, quelqu’un, un rendez-vous ?

- Il y a un truc. Je voulais pas vous en parler, à Richard et toi, mais…
- Oh ?
- Si on veut être ensemble, je pense que je te dois d’être sincère. De toute manière, je pense pas que je pourrais te cacher ce genre de choses longtemps. Et vaut mieux que je te le dise plutôt que tu le découvres par toi-même et que tu m’en veuilles ensuite. Je, euhm…


Je suis inquiet. Je ne vois vraiment pas ce qu’Alex voudrait cacher à la police. J’ai bien compris qu’en nommant aussi Dick, il mentionnait notre métier. Puis, je me souviens que de base, il n’aime pas les flics. Va-t-il m’avouer qu’il fait pousser un peu d’herbe dans sa maison ? Je ne lui en voudrais pas.

- Je sais pas si vous êtes au courant au poste : il y a une nouvelle drogue, qui vise les surnaturels.
- Oui, enfin non. En fait, tu me donnes la raison de troubles récents. Des attaques de « pumas » avec des pumas pas très discrets. On a plusieurs cadavres… et les blessures infligées ne sont pas habituelles, comme si le surnat était bourré. Une nouvelle drogue, tu dis ?
- On m’a abordé pour en changer la formule. La remplacer par une version moins puissante. Pour l’instant, ceux qui en prennent perdent complètement les pédales.


« On ? » Ma question ne franchit pas mes lèvres. Ses sœurs se bousculent dans ma tête. Comment Alex est-il en contact avec le milieu ? Est-il coutumier du fait ?

- Du coup, c’est le temps de changer la formulation, avant qu’elle ne soit plus largement connue. C’est l’occasion de contrôler ses effets et de protéger tout le monde à la fois. On m’a promis que ce serait possible.

Est-il à ce point naïf ? Ou s’en persuade-t-il ? Ce milieu, on n’en sort jamais, ou pas intact. Qui est-ce « on », qui a eu assez de charisme pour lui faire le coup du chant des sirènes ? La réponse m’apparaît évidente.

- Que les effets soient similaires à un verre ou deux, rien de plus. Qu’ils puissent conserver leur contrôle et ne pas s’exposer inutilement, ni faire de victimes innocentes.

Je comprends que la sobriété forcée de certains surnaturels peut se révéler frustrante, mais en cas de dérapage ou d’ivresse excessive, les dangers sont multipliés par dix. La nature ne les a-t-elle pas rendus insensibles aux drogues justement pour la préservation de leur espèce ?

- Je suis désolé d’avoir cassé l’ambiance. J’aurais certainement dû vous en parler avant, mais avec le crocotta, je n’y avais même plus repensé.

Je hoche la tête à défaut de parler. Alex n’a pas seulement cassé l’ambiance, il a éveillé le flic, le futur inspecteur que j’espère devenir un jour. Et je note déjà une contradiction dans ses propos. Il a commencé par « Il y a un truc. Je voulais pas vous en parler, à Richard et toi, mais… Si on veut être ensemble, je pense que je te dois d’être sincère. » et maintenant, il évoque le crocotta, qu’il aurait dû nous en parler avant, mais que ça lui est sorti de la tête.

D’une volonté à cacher cette information, il termine presque par un « j’ai oublié de vous en parler ». Je comprends sa gêne. Il n’a jamais eu de flic proche dans sa vie, jamais eu besoin de justifier une incartade à la loi. Là, on est loin d’un petit écart de conduite, mais d’un acte qui peut lui valoir dix ans de prison.

La force des sentiments se mesure lors des épreuves. Cela arrive plutôt vite dans notre cas, pourtant je suis d’accord avec Alex sur un point : il est préférable d’aborder cela le plus tôt possible. Mes choix sont peu nombreux : le dénoncer, ne rien dire, mais prendre mes distances, ou accepter Alex dans sa globalité. Je le crois quand il affirme accepter le job pour agir de l’intérieur à rendre cette drogue moins pire. Je ne me leurre pas que si ce n’est pas lui qui s’y colle, ils trouveront quelqu’un d’autre et que si ce n’est pas le cas, cette drogue circulera quand même avec les effets dévastateurs que l’on connaît. Mais c’est dix années de taule s’il se fait prendre, et j’aurais du mal à prétendre ne pas être au courant. Je perdrais ma plaque de flic. Je cherche un sens à tout cela. Et je le trouve : Alex déterminé à côté de moi. L’audace, je la puise en moi en passant mon bras valide autour de ses épaules pour l’attirer contre moi.

- J’ai accepté de faire partie de ton truc de gardien. J’ai compris que ce n’est pas une cause sans danger. Tu te bats à ta manière, avec les armes qui te sont propres : tes connaissances. J’imagine que celui qui te propose ce travail, c’est la grande gueule du Pink ?

Alex me confirme que je ne me trompe pas.

- Je saurais lui faire tenir les promesses qu’il t’a faites.

Je lui rappellerais sa dette envers Jansen. En face de nous, truc s’est assoupi. Le spectacle est terminé.


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MessageSujet: Re: Soins de rapprochement   Soins de rapprochement EmptySam 12 Sep 2020 - 14:41



Soins de Rapprochement


Feat. Brian O'Conner






Sitôt eut-il terminé son aveu, voir peut-être même avant, Alex le regretta. D’une part, il réalisait bien qu’il avait entraîné Brian dans son guêpier, sans lui en laisser le choix. D’autre part, il craignait la réaction du policier. Il craignait une colère, ou une dénonciation, ou un bris de confiance.  Pourtant, le druide savait qu’il avait fait la bonne chose, que de conserver ce type de secret aurait un effet gangreneux sur leur relation. Alex avait su se convaincre que tout irait bien, qu’il saurait ne rien faire de dangereux, ni se faire pincer. Il ne serait pas le premier à développer une recette et poursuivre sa vie librement, n’est-ce pas? Et puis, ce n’était pas comme si ses motivations étaient égoïstes ou maléfiques. Il avait pris sur lui ce défi dans le but de sauver des gens, ou de minimiser le nombre de gens que cela mettrait en danger, plus honnêtement. Peut-être était-ce par naïveté, mais il s’était également persuadé que, s’il trouvait une recette qui n’aurait aucun effet sur les humains normaux, il ne risquait rien. Une telle substance virtuellement inoffensive dans le domaine du mondain ne pourrait pas lui valoir des accusations légales. Sur quel motif? Avoir créé -ou réutilisé- une nouvelle molécule en tant que placebo? Certes, il y avait ce concept selon lequel il ne fallait pas se faire passer pour un médecin et vendre des médicaments sans les licences appropriées. Mais Alex ne comptait rien vendre. Définitivement, un composé qui n’affecterait que les surnaturels était sa meilleure voie d’action. Quelle cours serait prête à reconnaître publiquement l’existence de cet univers de mythes ancrés dans la réalité? L’émoi et la panique que cela causerait était certainement un risque que la Justice ne pouvait pas prendre. Non. Alex savait qu’il allait prendre tous les soins requis pour ne pas se faire attraper, et surtout, pour limite les dégâts de cette substance dont Alessandro lui avait parlé.

Il n’en restait pas moins qu’Alex craignait la réaction de Brian. Il craignait un rejet; il craignait de voir déferler sur lui sa colère, mais bien pire encore : il craignait de l’avoir déjà perdu en trahissant ainsi sa confiance, en l’ayant blessé. Le silence lui semblait bien long. Pourtant, il ne dura que le temps de quelques inspirations, avant que le verdict ne tomba. Ses cartes étaient jouées, toutes visibles sur la table, et il restait à savoir si le policier les accepterait ou non.  Le bras qui vint chercher son épaule ne pouvait qu’être un bon signe, n’est-ce pas? Ou était-ce une douceur dans le but de réduire la douleur des mots qui suivraient, tel un réconfort contrefait?

Le laborantin restait tendu, alors qu’il écoutait les premiers mots de Brian. La succession de ceux-ci lui permit de se détendre doucement, mais il se braqua lorsque le flic devina qui était son mécène. C’est qu’il était véritablement doué à son job! Pour toute réponse, Alex se contenta de tourner la tête vers Brian pour établir un contact visuel, et il grommela en opinant du chef. La promesse que Brian lui fit alors était bien douce, et le druide se laissa totalement aller, décontracté. Il éloigna légèrement son postérieur de celui de Brian, pour se blottir plus confortablement contre son épaule et passa un bras sous celui en écharpe, en prenant soin de ne pas y toucher.

- Merci. J’espère quand même que tu n’en auras pas besoin. J’aurais préféré ne pas t’impliquer là-dedans.

Il y eut un instant de silence qu’Alex mit à profit pour observer Truc qui, dans son sommeil, se contorsionnait et roulait à demi sur le dos, ses vibrisses frémissants de ce qui devait être un rêve de jeu de chat et de souris.

- J’ai pas envie que cette semaine se termine non plus, admit-il à son tour.

D’un accord tacite, ils restèrent un long moment ainsi. Le pouce d’Alex se mit éventuellement à caresser l’abdomen du mentaliste, mais cessa rapidement suite aux tremblements du chatouilleux. C’est lorsque Machin les rejoint en aboyant, pour demander la porte, que le jeune couple n’eut d’autre choix que de défaire son étreinte. Le druide offrit de s’occuper de sortir le chien. En retournant à l’intérieur, ils prirent Brian la main dans le sac, les joues pleines et une coulisse de confiture de framboise au coin des lèvres.

-Tu as quelque chose, là, pointa-t-il la preuve accablante, son doigt à environ un décimètre de la tache sucrée. Il hésita à offrir de la nettoyer lui-même, ne voulant pas se montrer trop intrusif, et décida plutôt de d’offrir, sur un ton amusé :

- Je devrais peut-être faire le repas. Pâtes?

Le scientifique se chargea de mettre l’eau à bouillir, la sala et y ajouta une goutte d’huile, puis il déposa la boîte de pâtes sur le comptoir, prêt à en vider le contenu au moment opportun. Ils avaient quelques minutes libres avant de passer à table, mais plutôt que de la dresser, il se rapprocha de son hôte et tendit timidement les doigts vers la main de celui-ci, comme pour lui offrir un moment de rapprochement. Le druide avait envie de serrer celui qui faisait battre son coeur contre lui, mais il avait fait une promesse et comptait la tenir. Il se satisferait de lui prendre la main, ou de le fixer dans le blanc des yeux, sans contact.

- J’ai décidé de pas renouveller mon contrat au lycée, cet automne. J’en ai parlé qu’avec Jenny et Charlie pour le moment. J’arrive pas à suivre le rythme, entre les deux boulots, et tout le reste, et je veux pas courir à l’épuisement. Si, en plus, ça peut me donner l’occasion de passer plus te temps avec toi, c’est un avantage non négligeable, même si l’été est encore loin...

Vu ce que le druide avait avoué plus tôt, Brian risquait de croire qu’Alessandro avait promis une rémunération coquette à son Walter White personnel. La vérité était qu’ils avaient omis d’abordé le sujet et que, de toute manière, Alex ne pourrait accepter la moindre compensation : cela rendrait toute l’affaire trop concrète, et ajouterait le risque de venir biaiser son jugement.  Sa plus grande paie serait de savoir qu’il aurait tout fait en son pouvoir pour garder le plus de gens possible en sécurité.

Le laborantin poursuivit sur sa lancée :

- C’est encore tôt pour l’annoncer aux RH, mais je devrais quand même prévenir Mafdet.  Donc si je disparais subitement, ça pourrait être pour ça.

Alex faisait une farce, mais cela cachait maladroitement le fait qu’il n’avait aucune idée de la manière par laquelle l’imprévisible professeure de chimie réagirait en apprenant qu’elle perdrait sa souris.  Avec un peu de chance, elle feindrait l’indifférence; avec beaucoup de chance, elle ne la feindrait pas. Sans chance, elle se "vengerait" sur son druidon. Manque de pot total, elle passerait son fiel sur les élèves. Auquel cas, Alex craignait qu’il n’y ait des morts.



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