Promenons nous dans les bois [Ryan & Douglas]

"I was super cool. But Now I'm super strong. I had Nothing to loose but I was super wong. I was the..." La musique qui résonnait entre les oreilles du jeune O’Connell grâce à ces deux écouteurs bien incruster. La voix mélodieuse et électronique de la chanteuse qui le motivait à maintenir l’allure de manière régulière, malgré un terrain chaotique. Tenue de sport, Ryan coursait un peu en forêt. Il avait besoin de se maintenir en forme, de se couper du monde un instant, de l’oublier même. Et quoi de mieux que son activité favorite or la musique, même si elle était présente, que la course en pleine forêt ? C’était le matin, sans doute qu’à cette heure, les oiseaux chantaient à l’approche du loup et que le vent secouait comme des carillons les branches des arbres… Mais Kelis faisait taire aux oreilles de Ryan l’orchestre naturelle.

D’ailleurs, le nouveau flic de Beacon Hill avait décidé d’emprunter un sentier non officiel. Quittant le sentier qui serpentait à travers le sous-bois, le jeune homme préférait s’amuser à courir à travers branches et buissons. Ce petit parcours parsemer d’obstacles innombrables, offrait à l’Irlandais un jeu bien plaisant. Sans sa fatiguer dans le moindre effort, il sautait par-dessus tronc, souche et arbustes épineux. Rien de bien extraordinaire, mais que dire s’il s’amusait à sauter entre les arbres, grimpant le long de leur corps pour bondir sur ces bras de bois ? L’expérience le tentait. Sans plus y réfléchir, il y grimpa sur le premier arbre en quelques secondes seulement. Sans s’arrêter, il joua aux écureuils en sautant.
Quel goût de la liberté que cela lui procurait. C’était comme avoir l’impression de voler, que l’apesanteur n’avait plus la moindre signification pour son corps. Ne plus rien sentir sous ses pieds, l’air qui enveloppait sa chaire, comme si elle cherchait à le retenir… Jusqu’à ce qu’il retombe sur un autre arbre, le rappelant à la réalité. Mais la récréation s’acheva bien rapidement, quand des cris retentir dans ces bois.

Alerte, Ryan regarda tout autour de lui, mais ne discerna rien. Usant de prudence, il remonta une ligne d’arbre pour finir par découvrir quelque chose par terre. Descendant pour voir, la chose rampante sur le sol n’était pas un animal. O’Connell tenta de voir cela de plus près, descendant de son arbre pour se pencher par-dessus. Il constata qu’il s’agissait d’un homme.

"Mo Dhia! Il se passe quoi ici ?"

Ryan n’eut même pas le temps de décider s’il devait oui ou non aider ce pauvre homme. Certains diraient que la question ne se posait pas, mais ce serait mal connaître notre ami. En tout cas, il se précipita au moins pour sortir son téléphone pour appeler de l’aide. A peine eut-il parler à la standardiste et dire que quelqu’un était blesser, qu’une masse noire sortit de… Il ne savait où en fait, l’attaqua. Elle était forte et rapide, O’Connelle perdit dans l’altercation son téléphone et même son MP4 qui tous deux disparurent dans les buissons.
Il roula une fois au sol avant de rebondir sur ses pattes, ses yeux devenus jaunes instinctivement. L’inconnu semblait porté toute un costume de camouflage, veste et pantalon treillis, il avait le visage masqué par une capuche et un foulard. S’il était surpris par le changement chez Ryan, il n’en montra aucun signe. Soit il était bien effrayé ou bien s’y était-il attendu, car sans plus attendre, l’homme lança ce qui lui tombait sous la main sur le loup-garou.

Ryan repoussa le projectile au loin, et poussant un grognement, tenta de contre attaquer, toutes griffes dehors. Le second homme voulu rouler parterre pour esquiver, mais l’irlandais était bien plus rapide, arrivant à déchirer le dos du manteau vert et marron. Les deux opposants se firent face, prêt pour un deuxième round… Cependant quelque chose bougea plus loin dans les buissons, surprenant les deux personnages. Avec une rapidité et une dextérité nouvelle, l’inconnu prit les jambes à son coup. Ryan voulu aller à sa poursuite, hélas à peine un pied poser plus loin… Quelque chose l’accrocha et le fit se renverser en avant, manquant de peu de s’éclater le pif contre la terre.

Se retournant, il aperçu la victime le visage lacéré, le regard mouillé et suppliant, gargouillant un :

"Aidez-moi..."

Ryan avait plus à cœur d’aller rattraper son agresseur que de sauver cet homme pour le moment. Cela lui semblait être le plus important, hélas l’univers en avait décidé autrement.

Tout s’était enchainé tellement vite par la suite. Ryan fut bien surpris de découvrir les secours sur les lieux en un temps record. Et dire qu’à New-York, même si l’hôpital était juste à côté, il fallait attendre une demi-heure au moins. Embouteillage et travaux constant n’aidaient en rien. A Beacon Hills, la ville était plus calme, plus petite surtout. Mais le nouveau flic resta surpris tout de même. L’ambulancier s’était rapidement approché du loup-garou pour le questionner, et il fallut quelques secondes pour ce dernier afin de se rendre compte qu’il était toujours en mode « sur ses gardes ». "Damn !" Se maudissait-il. Il n’avait pas pensé assez vite à se calmer. Sans doute que le jeune ambulancier avait remarquer sa petite particularité. Mais au lieu d’afficher une mine d’étonnement, il leva les yeux en l’air.
Etrange… Cela voulait forcément dire qu’il s’agissait d’un humain mit dans la confidence. Car O’Connell sentait l’humain et non autre créature. En tout cas, voulant minimiser la cata qu’il avait débuter, ses yeux redevinrent ceux d’un humain et tâcha de répondre et avec la plus grande honnêteté.

"Je faisais mon footing tranquillement lorsque j'ai entendu comme des bruits de lutte. Voulant voir ce qu'il se passe, je suis tombé sur ce pauvre bougre à terre et suppliant. Alors que je tentais de vous prévenir, un type déboula de nul part, tente de me frapper avant de partir les jambes à son coup."

Inutile par contre de mentionner que Ryan avait tenté de se défendre en mode « loup-garou ». Il avait tout dit sinon, sans rien cacher d’autre, juste ce qu’on avait besoin de savoir et qu’il raconterait pareillement quand on lui demandera de faire un rapport. Tiens, en parlant de ça…

"Vous avez raison. Je suis policier justement et je compte bien leur signaler."

Enfin oui, il n’était des forces de l’ordre que depuis quelques jours à Beacon, mais il connaissait son métier. D’ailleurs, abandonnant quelques secondes le secouriste, il alla retrouver son portable. Il avait quelque peu morflé dans la bagarre, mais semblait pleinement opérationnel. Le nettoyant avec sa main, la terre qui recouvrait l’écran, il joua avec ses contacts pour retrouver le numéro du post. Ou bureau du Shérif.

"Ecoutez… Si je peux vous être utiles, je me tiens à votre disposition. Mais vous semblez avoir la situation bien en main."

Ryan n’aimait pas trop cette situation. Lui qui n’aspirait qu’à prendre l’air, n’avait prévu de jouer les bons samaritains, et puis s’être fait aussi facilement percer par quelqu’un qui devait en savoir aussi long sur les siens sans compter qu’un malade courrait dans les bois, tout ceci ne le mettait trop à l’aise. En même temps, il avait envie d’aller chasser de cet agresseur, le traquer pour lui apprendre les bonnes manières et lui faire regretter de s’être attaquer à lui… Et accessoirement au blessé.

De toute, que pouvait-il donc faire de plus ? Il n’était pas soigneur ou médecin, ses collègues allaient lui posés des questions et puis voilà. L’histoire allait s’arrêter ici pour beaucoup de personne présentes et ceux qui seraient intéresser de la découvrir dans les journaux. Mais pour notre brave irlandais, ce n’était que le début d’une nouvelle. Il avait un agresseur sur les bras, et même si certains flics comptaient le retrouver, O’Connell avait à cœur d’en faire une histoire quasi-personnel. Oui quasi et pas plus pour le moment, parce qu’il avait un peu la rage, un côté rancunier on la bien comprit. Mais aussi, ce goût pour l’adrénaline. « Le plaisir étant dans la chasse, non dans la capture. » Car même si Ryan n’avait jamais tué de sa vie, enfin en tant que loup-garou, poursuivre un tocard et lui flanquer la frousse en plus de quelques coups, lui procurait toujours une très grande joie.

Mais avant tout, il contacta le bureau pour prévenir de son côté. Ryan faisait confiance en ses collègues pour ne pas trop lui mettre la pression justement. Il était nouveau en ville certes, les les policiers faisaient toujours confiance en les leurs. Donc ils ne poseront pas trop de problèmes aux nouveaux projets d’OConnell.

Cette histoire hantait l’esprit de Ryan. Chaque détail lui revenait en boucle comme un cauchemar, mais les images ne firent en rien sursauter le jeune homme. Si pour certains, ils éprouveraient une forme de traumatisme et chercherait une quelconque vengeance, le policier lui, n’en était rien de ces gens. Non, son attachement à cette histoire était tout autre. Déjà, il manqua d’être la seconde victime de l’agression, mais ce qui le poussait à s’y intéresser surtout, fut la curiosité. Depuis qu’il avait quitté son Irlande natale, Ryan n’avait jamais rencontré d’autres créatures, se croyant être le seul loup-garou du pays par moment. Et là… Voilà que dans cette toute petite ville, un monstre rodait dans ces bois.

Il était donc curieux de l’appréhender, savoir s’il était comme lui ou non, et aussi, lui apprendre les bonnes manières en ne s’attaquant pas à n’importe qui. O’connell tenta d’être sur l’affaire. Car même si la victime ne put sortir du coma et porter plainte, une enquête était ouverte. Et comme le loup-garou fut impliquer, on lui refusait le droit d’enquêter, par crainte de conflit d’intérêt. Alors pendant une bonne partie de la journée, l’irlandais méditait sur cette histoire, faisant mine de bosser sur les petites affaires qu’on jeter sur son bureau, et réfléchissant à comment détourner le système pour pouvoir enquêter en mode solo.
Ce n’était pas bien compliqué d’ailleurs. Une fois sa journée terminée, du moins quand il trouva une belle occasion pour sa casser plutôt, Ryan partit donc, avec le strict minimum, vêtu en mode civil pour retourner sur les lieux. Avec un peu de chance, en une soirée il aura beaucoup avancé, et s’il était d’humeur, laissera quelques indices à ses collègues pour qu’ils puissent clore comme il fallait l’enquête.

Ainsi, Ryan se retrouva à nouveau dans ces mêmes bois. La musique étant en moins, il put mieux entendre les quelques oiseaux chantonnaient dans le coin. Tout était paisible, la nature immobile, pas un souffle d’air. L’humain ici, ne verrait que paix et sérénité. Mais pour un gars comme Ryan, doté d’une vue et d’une ouïe largement supérieur, il arrivait plus facilement à discerner la moindre anomalie. Et la première ne tarda pas, quand il découvrit rapidement que quelqu’un d’autre rodait dans le coin. Il pouvait entendre ses pas sur le sol humide comme une éponge, les brindilles qui craquaient, la respiration régulière et l’odeur… Oh oui l’odeur d’un humain qu’il semblait reconnaitre.
A n’en pas douter, c’était celle de l’ambulancier, le gars étant venu sauver la victime. Pour le moment, il lui tournait le dos, Ryan approcha à pas de loup dans son dos, mais il eut la belle surprise de découvrir que lui aussi, fut découvert. Il y avait de quoi surprendre effectivement. D’abord incrédule, O’Connell retrouva cette confiance arrogante quand il se retrouva à faire face à l’ambulancier.

"Vous avez l’ouïe très fine dite moi. Surprenant."

Mains dans les poches, l’Irlandais scruta ce camarade inattendu. Pourquoi était-il venu ici aussi ? Il sentait l’humain, rien ne laissait à penser que ce jeune homme, devant avoir un charme fou, pouvait avoir un quelconque intérêt à venir trainer ici, surtout sur le lieu d’un crime récent. Serait-ce de la curiosité mal placée ? Ryan était curieux à présent de le savoir aussi. Humant l’air bien fraiche de cette ville, Beacon avait au moins un avantage sur New-York, ici, on pouvait respirer sans craindre de chopper quelque chose. La pollution était réduite, la nature ici était vraie… Il y avait de quoi ce ressourcer, le bon point qu’il donnait à ce trou perdu.

"Vous aussi vous aimez vous perdre lors d’une ballade au milieu des bois alors ? Il existe meilleur endroit que le lieu d’une agression vous ne pensez pas ?"

Pouvait-on dire que les deux hommes étaient dans une impasse ? Car tous deux se parlaient sans vraiment rien dire, mais faisant des sous-entendus. Déjà, rien que cela suffisait à mettre la puce à l’oreille. Déjà, se perdre pour améliorer son sens de l’orientation… Ryan n’était pas aussi convaincu, mais préféra pas le relevé. Sinon, allons donc dire tout ça aux gens qui se sont perdu et fait bouffer par un cougar. Il n’en fallait pas plus pour faire comprendre au flic que l’ambulancier soit là uniquement en raison du caractère surnaturel de cette affaire. Pourquoi donc ? Après tout, il sentait l’humain. S’il était lycan, l’irlandais aurait compris, mais là, on aurait dit une forme de curiosité malsaine.
Cependant, il ne pouvait pas s’empêcher de lever un cil en entendant son compagnon d’infortune prétexter que leur discipline était similaire. Il ne voyait pas de suite le lien être recoudre un bras et donner de l’aspirine, et cette histoire.

"Justement, vous ne seriez pas plus utile auprès du blesser au lieu de faire un exercice d’orientation dans les bois ? La personne qui l’agresser ou la chose… C’est pas dans votre rayon si ?"

Le jeune ambulancier avait vue juste sur un point, O’connell ne devrait trop être sur l’affaire qui le touchait également. Mais ça, il ne préférait pas trop revenir dessus. Bon, si le Shérif ou un autre agent l’apprenait, il se ferait juste taper sur les doigts avec avertissement. Mais bon, Ryan était un flic couplé d’un loup-garou. Ceci en faisait un mélange dangereux. Déjà un policier était souvent sous pression. Affrontant le danger et la mort chaque jour, la moindre agression il en faisait facilement une affaire personnelle. Combien de collègues à New-York, avait-il vue sombrer, sortir un gun au moindre bruit suspect, et réclamant une forme de vengeance quand ils se retrouvaient au milieu d’une fusillade ou juste à côté ? Ryan manqua d’être victime de l’agresseur aussi, et suivait un peu ce « principe ».
Mais en tant que loup-garou, ce sentiment était accentué. Pire, c’était la première fois depuis longtemps qu’il recroisait la route d’une seconde créature. Depuis un moment, il se croyait être seul, et voilà qu’on lui plaçait sur sa route un nouveau compagnon de jeu. Il était furieux, et même temps curieux au sujet de cet illustre inconnu. Ce fut pour tout cela qu’il désirait mener une enquête perso, mais avec ce type dans les parages, ca risquait d’être un peu compliqué.

Peut-être pouvait-il tenter de lui faire peur. Non, on ne prendra pas le risque de se changer devant lui et lui coller la frousse comme à Halloween. Plutôt menacer de prévenir le bureau, qu’il interférait avec une enquête en cours. Mais comme il avait déjà relevé qu’il était impliqué… Le bougre devait connaitre déjà la procédure des cops. Soufflant un bon coup, Ryan semblait laisser tomber ses cartes, sachant que le contraire ne ferait que durer ce petit jeu sans fin et d’ici la semaine prochaine, ils y étaient encore.

"Bon ! Et si on arrêtait de tourner en rond ok ? Vous êtes-là pourquoi exactement ? Et crachez le morceau, je me doute de ce que vous avez vue."

Après tout, l’ambulancier avait surpris les beaux yeux dorés de notre loup. Mais au lieu d’être surprit, il avait réagi comme d’une évidence. Ce gars connaissait le monde du « surnaturel » pour le nommer populairement. Il devait savoir de quoi il en retournait. Mais cela voudrait dire que… Que la ville avait sans doute plus d’un de spécimens en son sein sans doute. En tout cas, l’ambulancier devait savoir quelque chose et l’inspecteur était à présent déterminer de savoir quoi. Marre aussi d’être le petit nouveau qui découvrait tout en retard dans une ville aussi petite.
N’ayant vue que son aspect ennuyant, enfin il touchait à quelque chose de plus amusant pour lui, donc or de question de laisser filler une si belle occasion. Cet humain devait en avoir rencontré du beau monde. Son métier l’aurait rapproché de quelques créatures blessées et agonisante ? Combien ? Etaient-ils ici ? Le gars s’improvisait crypto zoologiste et possédait un journal sur le sujet ? Ryan aimerait examiner un tel livre ! Enfin, si ce dernier existait et qu’il ne divaguait pas trop, ce qui arrivait facilement avec lui.

Les suspicions de l’irlandais semblèrent se révéler juste. Douglas était un humain parfaitement aux faits concernant les créatures dites surnaturelles. Au moins, voici un gros pas de franchit, on gagnait du temps et c’était tant mieux. Par contre, Ryan se força de ne pas rire tout de même. Bras croisés sur le torse, il toisa du regard l’humain devant lui. En quoi ce genre d’histoire le concernait au juste ? On aurait dit un de ces geeks qui se prenait pour un justicier élu par la grâce divine pour combattre les méchants monstres. Il était vrai qu’en le regardant bien, Douglas paraissait costaud, le corps sculpté par l’activité physique. Mais cela ne suffirait pas face à un garou dopé.

"Et... J'imagine que tu comptes t'en occuper. Que tu es le saint patron des humains qui après avoir vue un loup-garou, pense pouvoir les arrêter ? Toi un simple humain ?"

L’ambulancier devait avoir regarder bien trop de films ou de séries fantastiques pour ado, montrant des jeunes devenirs des héros en allant affronter les vilaines bêbêtes. Ou sinon, un de ses proches fut tuer par l’une d’elles. Histoire bien triste, mais semblant si cliché. O’connell évita tout de même de prendre le risque de le railler sur ça, car sujet délicat et s’il se révélait juste, il se sentirait mal.
Mais que dire de la proposition d’alliance ? Sur le coup, le policier eut presque le regard exorbiter et pourtant, aurait dû s’y attendre. Un gamin qui demanderait à un adulte envers qui, une forme d’admiration pouvait exister, de le prendre avec lui ? Bon, déjà, tous deux devaient avoir pas loin le même âge non ? Juste que depuis devenu un lycanthrope, Ryan se voyait son arrogance quelque peu renforcée et donc, ne se prenait pas pour n’importe qui.
Alors, voir un humain n’ayant rien d’extraordinaire physiquement, l’irlandais eu la facilité de le regarder un peu de haut. On parlait tout de même de traquer une bête aussi intelligente et fourbe qu’un homme, possédant des griffes, des crocs et pouvant sentir et repérer à des centaines de mètres une proie. Si Ryan eut le temps l’autre jour, le policier fêtard aurait pu en venir à bout, mais dans le cas présent, l’ambulancier lui, n’avait aucune chance. Du moins, pas autant qu’O’connell.

"Ecoutes moi… Beau gosse, j’ignore pourquoi tu veux vraiment partir à la chasse aux méchants loup-garou, mais crois moi… Ce n’est pas comme courser un chien sauvage. C’est un poil plus risqué."

En même temps, Ryan n’eut jamais vraiment l’occasion de se mesurer à ses semblables. Il eut la meute en Irlande qui l’avait transformé, mais pas de réelles altercations. Pire, Ryan avait accepté de s’enfuir, et de s’exiler loin. Mais ça, il était inutile que l’ambulancier soit au courant. Et puis, Ryan avait effectivement ses raisons pour retrouver ce lycan et il avait un peu peur que celles de l’humain, viennent interférer avec les siennes. Alors oui, O’connell voulait avoir un peu sa revanche, mais surtout, il s’agissait du premier loup rencontrer depuis bien longtemps. Ryan fut curieux de le voir, se rappeler qu’il n’était pas seul.

"Sérieusement, c’est bien trop dangereux. Tu ferais mieux de me laisser régler cette histoire, ce serait plus prudent." Disait-il sur un ton plus compatissant.

Ryan se souciait-il vraiment de la sécurité au fond de Douglas ? Difficile à dire. Sans doute un réflexe de flic où la sécurité des civils primait avant tout. Et puis, comme dit juste avant, Ryan ne voulait pas avoir une gêne dans les pattes. Ce n’était pas parce que l’humain connaissait le monde des créatures, qu’il était un expert et encore moins capable de les affronter.
Alors oui, il ne le connaissait pas, ne savait rien de sa vie, de son parcours et encore moins, de qui, il s’agissait en vrai. Mais pour sa défense, l’irlandais n’avait connu que deux cas de figure dans ses rencontres, et toutes les nuances comme par exemple un humain chasseur, ça, c’était un concept étranger pour lui, n’en ayant jamais rencontrer et ne soupçonnant pas leur existence, du moins ici.
Enfin bon, il espérait arriver dérouter celui-ci, le faire partir, le convaincre qu’effectivement, un loup serait plus utile qu’un humain, ou bien qu’il ne ferait que le déranger.

On risquait de se répéter, mais les deux hommes avaient du mal à arrêter ce petit jeu de défis, cherchant à convaincre l’autre de soit abandonner ou poursuivre. Ryan ne voulait vraiment pas avoir un humain dans les pattes. Il serait légalement responsable, flic quand même ne l’oublions pas, et donc si quelque chose lui arrivait, le bureau ne se priverait pas de demander un rapport et on accablerait le pauvre irlandais de tout cela. Comprenons donc qu’il ne se souciait pas vraiment du sort de l’humain, juste des éventuelles retombées.
O’connell écouta d’un air moqueur les arguments de l’ambulancier. Ce qu’il disait n’était pas faux, mais l’irlandais trouvait à redire.

"Qui te dis que les flingues sont faites par des humains ? T'avais peut-être des créatures à l'origine."

Après tout, on ignorait la nature des inventeurs de ces objets de mort. On les disait humain par défaut, mais qui sait, ils pouvaient bien être des loups garous et donc, que ces êtres fabuleux ont contribuer à l’essor de la civilisation ! En espérant qu’ils ont contribuer autrement que par l’armement, sinon ce serait bien triste.

"Et nos ancêtres… Il devait être bien équiper et nombreux pour chasser l’ours. Là mec… T’es un peu seul et sans cairde." « Ami », sans vouloir être vexant.

Oui les arguments misent sur la table pouvait convaincre, mais l’irlandais y mettait le doute dessus. Il croyait naïvement décourager un homme à l’esprit enfantin, quand il voyait une grande personne lui dire non et briser ses rêves. Mais il persista quand même. Et… Quand il mentionna les « chasseurs » Ryan eut comme un doute. Il ne comprenait pas trop ce que l’ambulancier voulait dire, mais l’irlandais était loin d’être bête et devinait déjà que cela pouvait sentir mauvais pour lui. Décidément, le jeune homme faisait bien plus de découverte à Beacon Hill qu’à New-York. La grande ville avait ses curiosités, mais pas autant que ce trou perdu en pleine forêt.

Cependant pour appuyer ses dires, l’inconnu utilisa un étrange objet. Au départ, l’irlandais leva un cil, se demandant bien ce que cela pouvait être, mais rapidement, il se retrouva plier en deux, les mains contre les oreilles, se retenant d’hurler à la mort. Ce fut brutal et fort, il se croyait à une techno parade, et qu’il était coller au camion au niveau des enceintes. Un son violent et aigue lui perçait les tympans. Un peu plus, et le garou se serait jeter sur Douglas pour lui coller une bonne droite. Mais l’ambulancier arrêta donc son supplice, finissant ainsi son exposer.

Ryan lui décocha un regard noir, le gorge qui vibrait sous un grognement sourd. Il se mit à sa hauteur, menaçant toujours par son regard. Il pourrait le frapper ou même le tuer, personne n’était là pour regarder et on ne lui reprocherait pas le crime ainsi. Ce serait facile, un coup de griffe et l’homme aurait apprit la leçon. Mais… Ce serait le premier crime de l’irlandais et il ne s’en sentait pas capable, même si c’était tentant. Il du se contenter de lui tourner le dos, la voix grave qui s’échappait de sa bouche.

"Ok tu peux me suivre kid salach. Mais traine pas dans mes pattes compris ?!"

Même si Ryan n’était pas un tueur, il ne se priverait pas de tourmenter, torturer sa malheureuse victime. Le loup-garou n’était pas le plus fort de sa race, mais il ne manquait pas de ruse pour arriver à ses fins. Il espérait au moins inspirer assez de peur chez l’autre pour le décourager de recommencer ou bien faire une bêtise. Il ignorait encore qui il était, et pourquoi cet humain se prenait pour une sorte de héros chasseur justicier ? Sans doute possédait-il un passif lourd, mais Ryan y voyait surtout un gosse la tête remplit de fantasme sur un monde dont il ignorait tout, et don même O’connell, peinait à découvrir. Sone expérience avec le surnaturel restait limité, il apprenait par lui-même et sur le tas. C’est un peu pour cela qu’il recherchait ce loup-garou, non seulement pour réparer sa fierté, mais aussi dans l’espoir d’en savoir un peu plus… A condition que l’homme chétif ne lui gâchait rien.

Un plan avait germer dans la tête de Ryan oui. Un truc tout bête. Il pourrait par exemple, et se sera sa première fois, lui arracher la gorge avec ses griffes ou ses crocs. Le gars mort, on pourrait prétexter une attaque d’animal sauvage. Non, pas une autre victime de l’agresseur sinon l’affaire ne serait pas rapidement classée. En tout cas, O’connell être mit sur l’affaire de son meurtre et facilement dire conclure à une histoire d’un randonner perdu dans la forêt, ayant rencontré un ours. Et conclure par une punchline qui déchire, avec lunette de soleil sur le nez et une musique des experts derrière pour faire plus clicher. Quoi ? Il parlait d’un plan pour capturer la bête ? Bien dommage pour Ryan. Mais non, rassurez-vous, l’irlandais plaisantait en imaginant tout cela bien entendu. Enfin…

"Ouais... Jusqu'à ce que t'arrives." Lui répondit donc le garou sèchement.

Jusqu’ici il avait imaginé mener sa traque en solo. Loup sans doute, mais solitaire. Il n’avait pas prévu d’être suivit par un homme pouvant se montrer aussi arrogant et pénible que lui. Chose que le policier n’avait pas cru capable. Enfin bref. Il était-là, et même si c’était tentant le plan imaginer juste avant, l’irlandais avait des principes dont il avait lui-même du mal à les comprendre. Pour l’heure, cherchons une nouvelle stratégie ! Ce que fis notre ami. L’ambulancier était plutôt bien équipé ça c’est sûr. Était-il fort ? Rapide ? Car le garou sauvage risquait de le voir comme un petit lapon succulent. Mais si ce lapin avait un fusil, donc ça devrait le faire. Ryan ne savait plus où il avait entendu cette histoire d’ailleurs, un lapin armé…

Finalement Douglas proposa un plan. A armes égales ? Et puis quoi encore ! O’connell n’était pas un chevalier de la table ronde ou autre type qui prétextait se battre avec honneur. Des principes oui, mais pas à ce point. Et puis, ce gars était dangereux, sans doute que lui, n’hésiterait pas à se montrer déloyal lors d’un combat. Ryan ne voulait prendre aucun risque pouvant nuire à sa sécurité… Et à celle dont il avait la charge bon gré malgré.
Le garou sourit à l’humain d’une façon bien malsaine et lui répondit sur un ton sarcastique le cœur y étant pleinement :

"Bonne idée ! Je pourrais t’attacher une cloche au tour du coup et tu devras te mettre à bêler pour l’attirer ok ? Ou mieux ! Tu mets une jolie robe banche, une perruque blonde, et tu cris attacher à un poteau comme un sacrifice. En tout cas, quand le monstre viendra, je serais caché dans les buissons et essayer de lui bondir dessus avant qu’il te bouffe. Enfin essayer je dis."

Rien qu’imaginer ces deux scénarios, donnait envie à Ryan de mourir de rire. Il était conscient que la situation demandait du sérieux mais… Ce serait trop demander justement à Ryan. Il pouvait aller loin comme ça. Narguer, railler son compagnon d’infortune toute la nuit, c’était dans ses cordes. Néanmoins le policier n’oublia pas le but de tout ceci, et retrouver ce lycan restait prioritaire. Son sourire donc s’échappa et finalement le visage de l’irlandais devint plus sérieux, plus sombre.

"Bon sinon… A moins que tu ais un détecteur de cleps sur toi, je vais essayer de le pister. Toi, évites de trop t’éloigner et couvre mes arrières. T’es armée au moins ?"

Son petit gadget était utile il fallait l’avouer. Mais il était surtout utile pour neutraliser. Le loup-garou pourrait par un réflexe pour s’en sortir, surmonter la douleur et contre attaquer l’origine du bruit. Si l’ambulancier n’avait même pas un lance-pierre, ca risquait de chauffer. Et que Ryan le veuille ou non, il devait veiller sur la sécurité du civil. Le gars était exaspérant certes, mais O’connell tenait à son boulot et faisait de son mieux pour le respecter, même si ses méthodes pouvaient quelques fois surprendre. Et donc, si le jeune homme venait à se faire dévorer, ben même si cela répondrait à un des fantasmes du lycanthrope, ça l’embêterait bien un minimum à la fin.

Un ambulancier avec une arme. Après tout, c’est l’Amérique. Au moins, l’humain pourrait se défendre et Ryan lui fit suffisamment confiance pour qu’il sache s’en servir. Espérons qu’il avait prévu des balles en argent ou recouvertes de poison. Sinon autant se servir de petits cailloux à lancer contre un tank. Bref, Ryan ne voulait pas perdre de temps sur ça et tous deux partir donc à la chasse au loup-garou avec pour seul consigne :

"Evites de me tirer dessus juste."

La forêt pullulait d’odeur et de traces en tout genre. Comme la rencontre avec le loup-garou fut bref, le policier du bien se concentrer pour reconnaitre la trace de ce dernier. L’odeur était encore là, mais s’amenuisait rapidement. Sa piste filait à travers les buissons presque en ligne droite. Poussant branchages et feuilles, O’connell suivait avec précaution la cible. Il n’allait pas trop vite pour ne rien louper et éviter de « tomber dans la gueule du loup. » Pendant qu’ils marchaient sur l’herbe humide et les branchages qui tapissaient la forêt, Ryan prit le loisir de réfléchir un peu sur son compagnon du moment.

En l’écoutant, on déduisait facilement qu’il n’était pas qu’un simple humain se rêvant d’être une sorte de chasseur ou traqueur de monstres folkloriques. Ce gars en savait bien plus qu’il ne voulait le montrer. Et quand il avait parler d’ego, l’irlandais ne savait pas s’il parlait de leur proie ou bien de lui. Enfin, s’il devait y avoir une bagarre, il valait mieux de toute façon, que ce soit Ryan qui s’en charge. Il n’était pas très imposant ni très musclé, mais savait se débrouiller quand on devait rendre des coups. L’ambulancier lui, pouvait toujours le couvrir.
Par contre, l’irlandais n’oubliait pas le point qui le titillait. Il s’agissait du premier loup-garou rencontré depuis ce qui lui semblait être une éternité, du moins depuis son arrivé à Beacon Hills. Il aurait aimé lui causer avant d’en faire une descente de lit. Mais si l’homme qui l’accompagnait ne pensait qu’à le mettre en pièce, voilà que son petit projet se retrouva à mal.

"Dis-moi… Une fois tomber sur lui, je devine que tu comptes le transformer en gruyère dès qu’on lui tombe dessus. Tu as déjà buter un lycan avant ?"

Pour le moment, Ryan ne décelait rien. Les bruits qu’il entendait grâce à son ouï surdévelopper, ne concernaient que quelques animaux se baladant dans ces bois, le vent et l’odeur du garou traqué se perdait à l’horizon. Bien loin, le duo de chasseur bénéficiait d’un moment de répit pour l’heure. Mais il valait mieux ne pas en abuser, car O’connell resta sur ses gardes, s’attendant à voir leur chance tournée à tout moment. De toute façon, il ne tenait pas trop à faire la conversation. Il posait juste ces questions pour savoir les intentions de son compagnon, du moins avoir confirmation de ce qu’il cru comprendre.

Il cogitait à savoir comment tourner la situation à son avantage, faire pour éviter de faire tout ça pour rien. Tuer l’ambulancier était tentant, mais hors de question. Ryan ne se voyait pas comme un tueur, et il n’oubliait pas qu’il était flic aussi. Même s’il avait imaginé un plan pour faire passer la mort de Douglas pour accidentelle, il aurait du mal à franchir la ligne pour lancer l’exécution de ce sordide plan.
Après, Brian lui avait expliquer que cette ville avait la curieuse magie d’attirer des êtres de tout genre. Des loups garous, il devait y avoir un beau paquet, Ryan devait mieux y faire attention. Mais c’était le tout premier rencontrer comme dit et redit et l’irlandais voulait marquer le coup en évitant que cette première rencontre finisse bien trop vite dans le sang.

Néanmoins, il était possible aussi que le second garou ne soit d’humeur à parler. Il pouvait bien de suite se jeter sur eux pour les mettre en pièce et donc, obliger Ryan à user de force pour le neutraliser. Mais si la cible n’accordait pas un minimum de confiance à l’irlandais, ce dernier commença déjà à avoir une idée de stratégie qui lui plaisait beaucoup.

Ryan ne pouvait dire si le « chasseur », car il ignorait encore l’existence officielle de cette appellation, disait cela sincèrement ou bien mentait-il pour impressionner le loup ? L’agent se contenta juste de lever les épaules. De toute manière, il verra bien des compétences de cet improbable compagnon. Il le suspectait être plus un poids qu’autre chose, mais O’connell lui accordait tout de même le bénéfice du doute. Néanmoins l’irlandais appréciait moyennement que l’ambulancier remette en question ses propres objectifs.

"Je ne te demande rien d'autre. Laisses moi causer c'est tout."

En temps normal, il serait logique effectivement, que le principal suspect refuserait de dialoguer avec la police ou avec quiconque. Pourtant, Ryan se disait qu’entre loups, ils pourraient se comprendre, mieux se faire confiance. Et de toute façon, l’irlandais ne chercherait pas à convaincre la bête sauvage d’arrêter les meurtres. Il comptait sur elle pour l’aider, à mieux comprendre la lycanthropie, et s’il y en avait bien d’autres des comme lui ici. On lui avait fait comprendre que oui, mais combien et qui ? Ses réflexions qui lui portaient un espoir de compréhension furent un instant déranger par les réflexions de l’ambulancier. Déjà que cet humain parlait trop à son goût, voila qu’il se permettait des réflexions idiotes.

Ryan se tourna vers lui, l’air moqueur et le regard dur. Quand il se disait que cet humain serait surement un boulet, il se rendait compte à quel point il pouvait avoir raison au final. "Fort heureusement que je ne suis pas comme les autres." Se disait donc Ryan. "Sinon je l’aurais bouloter et laisser ses tripes à l’air depuis longtemps rien que pour le faire taire."

"Non c’est vrai ? Heureusement que tu es-là pour me dire quoi faire Sherlock, sinon je serais paumer."

En plus d’être un loup-garou, O’connell était un policier rappelons-le. S’il est vrai que l’irlandais misait beaucoup sur son flaire, ce qui l’aida dans la plupart de ses enquêtes, il n’oublia pas ses autres sens. Il arrivait à voir, à distinguer les détails autour de lui que n’importe quel être humain. Une brindille cassée, l’écho un râlement, un petit bout de quelque chose flottant au vent… Tout était accentuer, faisant passer l’irlandais pour presque un de ces supers héros qui peuplent les bandes dessinées. La piste du loup-garou fuyard fut difficile à suivre. L’odeur s’affaiblissait, et parlant des traces justement, elles restaient rares, comme si la nature, se bougeant plus rapidement les fesses que d’habitude, se hâtait pour dissimuler la présence de l’être surnaturel.

L’humain ajouta qu’il connaissait d’autres moyens non létaux pour faire parler. Aurait-il changé d’avis concernant l’interrogatoire et laisser sa chance au lycanthrope ? Tentative de se rattraper ou bien Ryan était complétement à côté de la plaque ? Bras croisés sur sa poitrine, il interrogea donc l’humain du regard, tout en lui demandant :

"Comme quoi ? Tu as quoi en tête ?"

O’connell n’avait pas peur de passer par la violence pour obtenir ce qu’il voulait. En même temps, sa première idée pour questionner le loup passait par des formules bien tournées pour endormir sa méfiance et ainsi obtenir quelques confidences. La violence, il n’en avait pas peur, mais préférait en user qu’en dernier recours. Après, si les méthodes du chasseur fonctionnait, l’irlandais serait dans l’obligation d’admettre que ce dernier pouvait se montrer utile au final.

"Comme j’ai dit, je préfère lui parler avant. Mais s’il s’obstine, alors on utilisera d’autres moyens."

Ryan acquiesça de la tête. Il devait avouer que le pseudo chasseur connaissait au moins bien son affaire et que ce n’était pas une sorte de geek paumé qui se croyait dans une série télé. Le gars gagnait quelques points auprès du loup garou, c’était déjà ça de gagner pour lui, il fallait l’avouer. Mais il restait encore insupportable pour l’irlandais. Toujours à poser des questions, à parler. Il aimerait bien le lui arracher la langue, ce serait sa première leçon de chasse. Surtout que l’ambulancier, s’il connaissait vraiment les garous, devait savoir que ces derniers avaient l’ouïe très fine et que celui qu’ils traquaient, devait les entendre à une centaine de mètres minima.

Voilà un peu pourquoi, O’connell préférait chasser en solo. Quand il enquêtait, il espérait que le partenaire qu’on lui collerait dans les pattes serait un tantinet marrant, du moins collaborerait bien avec sa manière de faire. Sino, il préférait agir seul, sans avoir qui que ce soit dans les pattes. Là, il chassait son premier loup-garou depuis une éternité, Ryan aurait voulu quelque chose d’exceptionnel, de parfait pour cette « rencontre », mais le sort en avait décidé autrement.

L’ambulancier proposa des idées, on ne pouvait pas dire qu’il n’essayait pas quelque chose. Mais l’irlandais préférait balayer chacune de ses propositions d’un revers de la main, manière de dénigré ses solutions.

"Tu crois vraiment qu'il me prendra pour une proie facile ? Suis peut-être pas imposant, mais je doute que le gars soit bête."

La cible verrait rapidement que Ryan était un lycanthrope aussi, il le reconnaitrait et se montrerait bien plus prudent. Le mieux sans doute se serait que le chasseur serve d’appât. Il était humain, le loup-garou se montrerait moins méfiant et s’il était vraiment sauvage, il ne dirait pas non à un potentiel bon festin. Bien sûr, Ryan serait là pour intervenir et protéger son compagnon humain. Enfin, il essayera. Sans doute…

L’ambulancier fit une autre remarque, qui manqua de faire lâcher à Ryan un râlement. "L'odeur de la victime sérieux ?" Il en avait assez que cet humain ne faisait que le sous-estimer, prenant le garou pour un débutant. Oui il n’a pas connu beaucoup de ceux de sa race, devant se débrouiller seul. Mais il connait bien son métier, et ce qu’il est, du moins en très grande partie. Allait-il dire à l’humain comment coller un pansement ?
S’il avait peur que le jeune homme soit un poids, voilà qui fut chose faite. Douglas l’exaspérait au plus au point, et se demandait toutes les cinq secondes, si ce ne serait pas lui, qu’il allait plutôt tuer.

Et voilà que le chasseur émit un doute, une inquiétude concernant la cible. Mais, Ryan ne semblait partager son point de vue. Il décocha un sourire sournois à son encontre avec un ton très mielleux.

"Je doute fort qu’il irait tuer quelqu’un au milieu de tant de monde. Ça m’étonnerait, car il ne peut pas être là-bas… Et ici."

C’est alors qu’une ombre se profila devant eux, entre les arbres. Une, non deux, trois… Six silhouettes qui encerclaient le duo, quatre hommes et deux femmes, visiblement bien jeunes. Vous devez connaitre l’expression de « sales ados ! » Et bien on pouvait le dire, avec le visage velu, les yeux jaunes et des crocs monstrueux dans leur gueule. Ils dévoraient des yeux les deux randonneurs, se léchant les babines et grognant comme des bêtes à qui on voulait prendre leur os.

Un chasseur et un loup-garou seul contre toute une petite meute, ça risquait d’être difficile. Ryan eut une idée qui le tentait bien et ne se priva pas de l’exécuter. A la surprise générale, il ramassa une grosse branche se trouvant à ses pied et… Frappa le crâne de Douglas avec.

*****

Le plancher craqua sous ses épaisses semelles. Quelques poussières tombèrent du plafond à chaque pas qui raisonnait. Poussant un vieux rideau qui faisait office de volet, Ryan entra dans une minuscule pièce à peine éclairer par la clarté de la lune, qui arriva tout juste à entrer par une petite fenêtre. Il se pencha au-dessus d’une vielle cage, qui devait servir à garder de gros chiens. On devait organiser des combats ici sans doute, pour le moment il n’en avait pas la preuve. Mais il n’était pas là pour ça, Ryan regardait avec un sourire malsain, la pauvre créature enfermer à l’intérieur.

"Bien dormi la belle aux bois dormant ?"

Il regarda bouger, s’agiter même l’humain prit au piège dans ce cauchemar.

"J’espère que ta ceann ne te fait pas trop mal… Douglas."

L’officier de police dévoila une carte d’identité, appartenant à l’ambulancier. Visiblement, l’irlandais avait un peu fouiller dans ses affaires et eut même le temps de se renseigner un minima sur le chasseur, mais mise à part des informations civils, il ne trouva rien d’intéressant.

"Et si tu le cherches… Ce n’est pas la peine, c’est moi qui l’est."Ajouta donc le loup-garou en agitant sous son nez, le fameux émetteur d’ultra son avant de le ranger dans sa poche, hors de porté de Douglas.

Ryan fit une grimace comme s’il s’imaginait souffrir à la place de son comparse humain. On pouvait dire que le loup-garou n’y était pas aller de main morte. Le coup servait avant tout à le faire plonger dans un coma temporaire, pas le tuer. Mission accomplie il fallait croire.

"Ouais, tá brón orm* il fallait trouver quelque chose et avec le peu de temps que j'avais, ça me semblait être la meilleure solution. Sans rancune ?"

Même si cela le tentait, Ryan ne cherchait pas à tuer ou faire tuer Douglas. Rappelons-le, Ryan n’était pas un guerrier. Se battre il savait le faire, mais resta un loup-garou bien moins fort que la plupart de ses paires. Quand il vit qu’ils étaient en surnombre, l’irlandais dû ruser. Trouver un subterfuge pour les aider à survivre encore un petit moment. De plus, il ne faisait pas totalement confiance au brun, il avait peur que ce dernier ne tue les seuls pouvant le renseigner. Donc, envoyer l’ambulancier dans le coma se révéla plutôt judicieux et payant.

Parlant de pouvoir papoter avec ces jeunes loups psychopathe, le duo s’apprêtait à sortir de ce sous-sol quand, mettant de côté qu’un chat eut fait peur à Douglas et que Ryan allait le charrier dessus plus tard, une voix féminine se fit entendre. Elle était juste à la sortie, sans doute n’avait-elle pas encore comprit que leur « gibier » s’échappait en ce moment même. Ce dernier proposa à l’irlandais de saisir sa chance pour discuter, proposition accueillit avec une expression de dégout.

"Ça va, j’ai déjà assez causer avec ces morveux." Répliqua t’il tout bas. "Ils ont bien failli me dégouter d’être un loup-garou."

Nous n’avons pas encore parler de ce qui s’était passer durant le « sommeil » de Doug. Il ne s’était écouler que deux ou trois petites heures maximums. O’connell n’eut le temps de faire un topo et visiblement, ne semblait emballer d’en faire un. Il aura sans doute l’occasion de le faire quand la mort ne planerait plus autant sur leur tête. En tout cas, en écoutant Ryan on comprenait que l’entretient ne fut pas des agréables, que loin d’obtenir ce que voulais le policier, c’était une grosse déception. Le garou se mit à soupirer.

"Ok je vais aller distraire cette bean craiceáilte**. Profites en pour te tirer discrétos ok ?"

Etrangement, si avant on pouvait voir en Ryan quand il proposait au chasseur de prendre la fuite le désire de ne plus avoir un boulet dans les pattes, son regard là semblait différends. Bien qu’un rien énerver, on pouvait y lire une réelle inquiétude, non feinte.
Prenant son courage à deux mains, l’irlandais grimpa les quelques marches et ne tarda pas à tomber sur la propriétaire de la voix. Comme mentionné, il s’agissait d’une adolescente, mais qui semblait sortir tout droit d’un trip. Cheveux salle ébouriffé, T-shirt froissé représentant un slogan de révolte capitaliste, la jeune fille dévorait du regard l’irlandais. Ses yeux brillaient d’un jaune éclatant et n’avaient pas peur de montrer les crocs.

"Salut belle gueule ! Je me demandais où tu étais passé."
"Hey Liza ! Comme tu voies je n’étais pas loin." Lui répondit O’connell avec son sourire ravageur et son charme légendaire.

Liza s’approcha d’O’connell d’un pas vif, n’ayant pas peur de se coller limite à lui, approchant son visage du sien faisant ainsi sentir son haleine de mort. Ryan du faire attention pour ne pas vomir, gardant son self-contrôle.

"Tu es allé voir le casse-croute de ce soir ? Un peu sentimental pour celui qui nous a apporter le sacrifice de bonne foi non ?"

Si elle soupçonnait quoi que ce soit, c’était en sous-entendu. Car malgré tout, elle ne se privait pas de caressait du bout des doigts ornés de griffes, le torse et les bras de Ryan. Ce dernier frémissait à chaque fois quand une femme lui fit ce petit plaisir, mais venant d’une gosse complétement dingue, l’excitation n’était pas au rendez-vous. Malgré cela, il poursuivit son jeu d’acteur et se souvint toujours qu’il devait laisser une ouverture pour Douglas afin qu’il puisse prendre la fuite.

"Ne me dis pas que t’es jalouse. Juste un dernier mot pour voir ce crétin pleurer comme une vraie lopette. Et si on aller finir de préparer le truc que vous m’avez parler ? Ainsi tu pourras le bouloter comme tu le désires."



*Je suis désolé.
**Folle

Ce qui suivait dépassait l’entendement. Ryan fut des premiers surprit. Alors qu’il essayait de repousser les avances de la femelle tout en évitant de trop la repousser pour laisser champ libre à Douglas, une dispute éclata. Les deux autres lycanthropes étaient en train de se battre entre eux. La louve et le garou tournèrent la tête vers l’altercation pour voir ce qui se passait avant de presser le pas. Décidément, ils ne se faisaient pas de cadeau. Chacun assénait des coups violent à son adversaire que ce soit de poings, de pieds ou de griffes. La femelle semblait partagée entre l’inquiétude et la fascination. Ryan quant à lui, se tenait un peu à l’écart et quand il vit plus loin l’humain il faussa compagnie à ses semblables ni vu ni connu pour aller le rejoindre.

Arrivant à son niveau, il l’attrapa par le bras pour le mener un peu plus loin, cacher à la vue de tous là où les arbres commençaient à entourer l’édifice. C’était une maigre cachette certes, mais devrait faire l’affaire pour le moment. O’connell se tourna donc vers le chasseur et lui demanda avec un regard sombre sur lui :

"C’est toi qui à provoquer ce bazar ?!" En quelques secondes, le visage du policier devint plus doux, ses yeux brillés de malice et un large sourire sinistre découpa son visage en deux. "Pas mal du tout. T’es plutôt doué beau gosse."

Voir cette zizanie frappait comme la foudre et mettre à mal la meute plaisait à voir pour Ryan. Lui dont on disait un peu manipulateur, beau parleur, il s’inclina volontiers devant les prouesses de cet humain qui au final, faisait moins boulet qu’il ne l’aurait imaginé.

Un peu comme sur une échelle émotionnelle, l’expression de Ryan changea à nouveau devenant plus sérieux. Il ne savait pas combien de temps ils avaient, mais il se sentait presser de parler à Douglas s’un sujet important alors il ne perdit aucune seconde.

"Ecoutes, ces gars-là sont en fait des sbires, des pantins. Un plus gros se cache dans le coin et c’est à lui qu’ils voulaient te sacrifier. Je peux les occuper le temps que tu files et appelles de l’aide ok ?"

Il aurait aimé lui parler de tout cela avant, mais il manquait de temps. Si sa rencontre avec ses premiers lycanthropes à Beacon Hills se révélait décevante, il apprit pas mal de choses attirant son attention. En particulier cette histoire d’Alpha. D’après ce qu’avait comprit O’connell, c’était loin d’être un idiot comme le reste de la bande. C’était quelque chose de plus gros, de plus menaçant. Bref, quelqu’un dont Ryan doutait que son jeu de charme suffirait à amadouer.
Lorsque tout à coup, un hurlement retentit derrière eux. Pas besoin d’être lycan pour l’entendre, la forêt entière en fut alerter. Ryan se retourna vers l’origine du son aux aguets. Ce cri, n’annonçait rien de bon.

"Damn ! Je crois qu’ils ont découvert ton évasion malgré ta diversion. Ou la mienne. Il ne faut pas rester-là."

A noter que pas une seule seconde, Ryan avait songer de se servir de Douglas comme diversion ou le sacrifier pour sa vie. Là, il ne pensait qu’à une seule chose, sauver la peau à tous les deux. A moins de se servir des gadgets de l’humain, l’irlandais pensait à fuir, courir pour trouver un abri et appeler du renfort. Il connaissait les noms et prénoms de chacun et prévenant le shérif que ce sont des loups, on pourrait envoyer des gens préparer qui n’en feront qu’une bouchée.