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 Il boemo e il padrino || ft Scipion

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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyMar 16 Juin 2020 - 20:30

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« Il boemo e il padrino. »
Le mariage de ma sorellastra* avait commencé un nouveau chapitre de ma vie. En me reconnaissant comme son bâtard, Stefano Corleone avait légitimé ma place de témoin de la mariée et surtout de successeur. À vingt ans, j’aurais applaudi. Maintenant, j’ai l’amertume d’être pointé comme digne figlio parce que mio fratellastro* s’est fait refroidir comme un bleu. Toutefois, je devais mon retour à mes affaires et à Beacon Hills à Sonny, mon mentor et consigiere du Parrain. Non qu’il ne me considère pas prêt à le succéder dans son propre rôle de conseiller, je voyais là, la protection d’un padre de cœur. De tous les « padri » que l’on m’a collés dans la vie, il est celui que je respecte le plus, le seul à qui j’ai envie de ressembler.

Ce mariage avait aussi été une épreuve pour Andy. Si elle avait apprécié pouvoir échanger quelques mots avec George Clooney, elle avait essuyé en pleine face toute la mentalité patriarcale de la Famiglia, celle que l’on écrit avec un F majuscule, celle que l’on prie après le Bon Dieu, voir même avant quand ça urge. Sa brosse à dents jumelle toujours la mienne dans ma salle de bain, preuve qu’elle accepte à défaut d’adhérer, la smala particulière qui compose ma famille proche. Elle a pris conscience que je n’ai pas mon mot à dire, que l’on ne quitte pas la Cosa Nostra, du moins pas vivant et que si je lui ai promis de ne pas la mêler au pire, je devrais lui mentir par omission. Mentir tout court pour sa sécurité, alors qu'on s'était promis de tout se dire.

Ma mâchoire tente une vie solo quand Donovan profite de mon inattention pour me fourguer son fameux crochet gauche. L’air empeste la sueur, la fumée de sigaretta et le mauvais alcool. La clameur des parieurs raisonne dans le hangar, on tape du pied dans les tribunes. Un jour, elles vont finir par s’écrouler, avec les excités qui sont dessus. Ils viennent là pour l’adrénaline, pour se sentir vivants, gagner de l’argent, un peu. En perdre, souvent. Que ce soit sur le ring ou sur les planches en bois, on est tous là pour oublier quelque chose, moi le premier.

Jo a mis les chaussettes de son équipe de basket préférée. C’est ce que je constate alors que mon nez hume la poussière du ring. J’entends le décompte, là, tout là-haut. Les spots pendus à leur tige au plafond de tôle m’éblouissent. Je devine Largo, perché au sommet de l’escalier qui conduit à son bureau, un furoncle de tôle grise qui domine le ring, autrefois bureau du contremaître de ce qui fût une blanchisserie, puis un entrepôt.

Je revois la tête de bouledogue de mio padre, j’entends à nouveau le ton sur lequel il me propose de faire les démarches pour changer mon nom de famille pour le sien. Je me retrouve debout, vacillant face à Donovan. Jo a arrêté de compter. Il baisse le bras, le combat reprend. Les abdos de mon adversaire claquent sous mes phalanges réunies. Nous combattons à mains nues. C’est au choix ici, les seules règles sont : pas de mort et ne pas détacher un morceau du corps de son adversaire.

J’enrage, j’ai une bonne technique, ce qui me fait souvent gagner, mais là j’ai besoin de cogner, pas de vaincre. Donovan est bien coté, c’est un bon gars. Lui est là pour l’oseille. Trop impulsif, il n’arrive pas à garder un job plus d’une semaine. Par un fait étrange, dès qu’il monte sur le ring, il semble trouver au fond de lui un calme olympien. Il me touche à l’épaule, me déstabilise, je recule d’un pas, tente de bloquer du pied et de verrouiller mes bras en défense. Ma colère me rend moins fluide, plus buffle que loup. Ce n’est pas mon jeu, et le swing de Donovan me le rappelle. Je sais que ce soir je ne vais pas gagner contre lui. Ceux qui ont misé contre moi vont sourire, j’ai de fait une bonne cote, meilleure que celle de Donovan. Une valeur forgée aux poings et au sang. Il y a une vérité au Fight Club : aucun combat truqué, même quand c’est le boss qui offre le spectacle. Je ne suis pas comme lui, je ne suis pas comme mon padre. Le respect, je le gagne seul, et non pas avec l’ombre d’une organizzazione qui plane dans mon dos.

Trente-six étoiles plus tard, je mange définitivement la poussière. Ça hurle dans les tribunes, ça tape du pied. Ils vont tout casser ces cons ! J’ai une vague pensée pour remplacer les planches pour du béton. C’est un bon ami, le béton : fiable et solide. Muet comme une tombe. Donovan me parle, me tend la main. J’entends rien qu’un bruit assourdissant. Je fumerais bien une sigaretta.

(…)

Je repose mon verre vidé de sa grappa sur ma table personnelle, non loin du bar et à bonne distance des tribunes et du ring, tout en aillant une bonne vision d’ensemble. Pour la vue on repassera, deux cocardes ont enflé mes paupières. Après que je me sois changé dans les vestiaires pour une tenue confortable sans tache de sang, Donovan est venu s’excuser avec un sourire qui lui partageait le visage en deux : gagner contre moi allait lui assurer une fin de mois douce et paisible. Nous avons combattu de nombreuses fois l’un contre l’autre, le score est en ma faveur, mais je n’ai pas une si grande avance.

Largo tente de me parler des comptes, mais j’ai encore Big Ben qui sonne minuit entre les deux oreilles. Il abandonne l’idée et remonte veiller au grain dans son perchoir. Avec un geste ralenti par la douleur, j’attrape la bouteille de grappa, vire le bouchon avec les dents et bois au goulot. Cela m’évite d’en verser la moitié sur la table comme au premier verre. La gorge en feu, j’extirpe une sigaretta d’un paquet bien froissé et cherche mon briquet.

- Merda ! Où est-il ?

*:


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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyMer 17 Juin 2020 - 11:11

Il boemo e il padrino || ft Scipion PLANS


Depuis la sortie au cinéma, Scipion ne mettait plus le pied hors de chez lui sans son briquet. La population du secteur aimait jouer avec le feu, et il ne voyait pas d'objections à se faire un peu mal, à l'occasion. Il s'approcha donc du vaincu avec un demi-sourire qui travaillait dur à ne pas être narquois, en lui tendant la main, non pas cette main vide des quémandeurs, mais une main armée de l'objet recherché.

Enfin, mettre le pied hors de chez lui, c'était un grand mot. Il était resté en extérieur toute la journée, profitant de ce climat bienheureux dont bénéficiait la petite ville. C'était un plaisir de se rapprocher du Pacifique. Toute l'atmosphère était différente. L'artisan avait posé ses tréteaux entre les arbres, et avait bricolé au grand soleil, en respirant l'air de la forêt voisine, surveillant vaguement sa roulotte garée à ses côtés sur un espace dédié à cet effet. Pas de concurrents, pas trop de promeneurs pour venir lui faire la conversation. Il devrait ramener du monde. Enfin, pour le moment il était dans la phase de conception de son nouveau spectacle.

Il se débrouillait ainsi : il testait la première version, il étudiait les réactions du public local, il révisait en de multiples nouvelles version, et au final il aboutissait à quelque chose qui ferait frémir et rire à coup sûr. Chaque ville avait ses démons et ses sujets de plaisanterie, et comme le faisaient ses ancêtres depuis la nuit des temps, il convenait de s'y couler avec malice et bienveillance, comme dans un moule qui lui donnait forme.

Il avait déjà noté une spécialité locale, mais il ne pouvait guère l'inclure dans son spectacle. Depuis quelques jours qu'il furetait dans les environs, il avait entendu causer d'une branche de la recherche underground qui lui paraissait très prometteuse. Lui qui se targuait de rester lucide en toutes circonstances, la perspective d'une substance qui lui permettrait de voir la vie en rose le rendait curieux. C'était une sorte de défi. Oh, il ne savait pas ce qu'il déciderait si ça s'avérait être vrai. Il voulait voir, toucher et sentir. C'était plus fort que lui.

Pour ça, il fallait parler à l'artiste qui travaillait sur cet ambitieux projet. Entre artistes, ils pouvaient sûrement s'entendre. Ce n'était même pas la drogue en soi qui l'intéressait, plutôt l'idée de quelque chose de complètement nouveau, et au-delà, le potentiel de croissance économique qui l'entourait. Après tout, le Nord de cet Etat était connu dans le pays entier pour sa longue tradition de moonshine – un nom qui avait de quoi ravir, par lui-même – puis de plantations diverses et variées, selon l'évolution de la demande. Une terre de débrouillards, d'esprits ouverts, bref, de gens respectables.

Mû par ces nobles pensées, notre vagabond atterrit en présence de rébarbatifs personnages qui lui demandaient "ce qu'il savait faire". Et ils ne parlaient pas d'habiller des poupées. Scipion avait donc fait l'imbécile avec son couteau, comme il en avait le secret.

Quelques tests avaient prouvé qu'il savait au moins esquiver, rouler et rebondir comme un pantin, aligner les croche-pieds avec une grâce sadique... et sans perdre un cheveu de son souffle. Il pourrait amuser la galerie et énerver le champion en face, il avait ce physique équivoque dont on a envie de se moquer, mais qui dissimule un grain de folie imprévisible qui peut constituer une menace soudaine. Et au pire, il se ferait défoncer, mais pas avant d'avoir amplement diverti la salle. Ce ne serait peut-être pas du grand sport, mais ce serait du grand spectacle.

"Bien sûr que ce sera du grand spectacle. J'ai une gueule de bouquiniste ?" avait-il répliqué en relevant la tête d'un air offensé. Aucune réaction autour de lui, pas de sourires entendus, même pas une étincelle de compréhension. Ah, est-ce qu'il était vraiment déçu ? Ou surpris ? Ses citations tombaient souvent à plat, voire toujours, et là, ce n'était pas encore un classique... enfin, il aurait classé ça dans la catégorie des classiques instantanés, mais ça n'avait pas fait le tour du monde, sans doute ; trop récent. Il se consolait comme il pouvait.

Ayant ainsi obtenu ses entrées dans le charmant local qui tenait lieu de vestiaire au ring, il chercha à repérer l'objet de sa curiosité ; et c'est ainsi qu'il aborda finalement le Patron. Pendant un instant, il crut s'être trompé. Ce type venait de se faire refaire le portrait. Mais en observant les interactions depuis un coin des vestiaires, notamment une brève conversation avec son adversaire, Scipion ne pouvait pas avoir de doutes. Il continua à faire profil bas ; d'ailleurs on n'aurait pas besoin de lui avant cette phase de la soirée où les esprits menacent de s'engourdir ou de se lasser. Une petite curiosité pour réveiller la salle. Et à les entendre beugler, on était loin d'en être là.

Monsieur siégeait désormais à une table tranquille, et avait davantage l'air de ce que le nouveau venu aurait attendu : tenue correcte, entourage déférent, un bon verre... d'accord, le verre irait se rhabiller. Scipion eut un petit sourire : il était d'accord, la bouteille c'était bien mieux, surtout quand on buvait seul. Et il avait surgi de nulle part pour proposer son briquet, dès que le Monsieur avait paru seul. Est-ce qu'un chef de gang qui monte sur le ring a vraiment besoin de gardes du corps, au fond ?

Il aurait peut-être dû être terrorisé en ce moment, ou juste un brin sérieux, mais c'était plus fort que lui, ça l'exaltait, toutes ces conneries. Et s'il avait bien compris...

"Scipion Thalberg," dit-il modestement avec une courbette de saltimbanque. "Un ami de Tobias. Si je peux me rendre utile, n'hésitez pas."

Le meilleur moyen de se faire remarquer était sans doute de ne rien faire de particulier ; le patron était explosé, et quant à lui, il aurait l'occasion de briller quand on l'appelerait sur le ring, n'est-ce pas ? Ce serait une sorte d'entretien d'embauche très dangereux. Ah oui ! A propos, il valait peut-être mieux attacher ses cheveux. Ça donnait trop bonne prise, cette saleté. Enfin, il n'était pas contre, mais pas dans ce contexte précis. Trois nattes africaines ramenées en chignon à l'arrière de son crâne, ce serait le plus solide. Il entreprit de ses coiffer face à un miroir accroché au mur, qui faisait probablement office d'infirmerie. Oh, si on souhaitait lui poser des questions, il était présent ; mais dans le cas contraire, ses cabrioles de guerre parleraient pour lui.
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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptySam 20 Juin 2020 - 21:45

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« Il boemo e il padrino. »
Une flamme jaillit devant moi, faible lueur qui perce le mince trait d’ouverture de mes paupières gonflées. Tête inclinée, je me penche vers ce feu prometteur d’un plaisir solitaire. La première bouffée est toujours amère. Nichée dans son papier en sesbanie, la colonne de tabac est encore à température ambiante. La deuxième taffe est déjà plus agréable et sa fumée plus épaisse. Je serais patient, je me serais mis au cigare, seulement le barreau de chaise ne se prête pas à ma consommation nerveuse et addictive.

- Scipion Thalberg. Un ami de Tobias. Si je peux me rendre utile, n'hésitez pas.

Qu’est-ce qu’il fait encore là celui-là ? Je cligne d’un œil, tente de reconnaître ce visage qui ne me dit rien. Il exécute une sorte de rond de jambe. Personne ne lui a dit que je n’ai pas besoin de danseuses ? Nouvelle dose de nicotine, le bout de ma sigaretta rougit d’incandescence dans une chaleur rassurante et maîtrisée. Les carillons logés sous mon crâne laissent un peu de place à la réflexion. Ce drôle d’échalas vient bien de mentionner le prénom de mio amico ? Encore un usurpateur ! S’il connaissait l’Anglais, il saurait que Tobias changerait de trottoir pour ne pas risquer d’être seulement effleuré par ce maigrichon qui confond sa peau avec du papier à lettres. Je n’ai jamais compris cet engouement pour le tatouage, à part détourner l’attention d’un corps qu’on imagine laid, ou inconvenant. Ou comme ces étudiantes qui passent au Pink avec un discret « Carpe diem » enroulé autour de leur poignet. Si tu as besoin de l’écrire sur ta peau ma jolie, c’est que tu n’es pas prête de l’appliquer.

« Scipion Thalberg… » Quels genres de parents affublent leur bambino d’un prénom pareil ? Scipion, ce Romain qui rendit à la Sicile des trésors volés par les Carthaginois. Seule raison pour laquelle cela me dit quelque chose, après il ne reste qu’un boy-scout à la solde de Rome la voleuse.

Le carillon sous mon crâne laisse la place à un adagio plus posé, rythmé par les frappes de ceux qui ont choisi la boxe française pour s’affronter sur le ring. La présence des gants de cuir frustre certains parieurs, aficionados de contacts directs et de sang. Pourtant, même si je ne pratique pas, j’apprécie regarder cette technique de combat, la frappe des gants apportant une touche musicale qui rythme les jeux de jambes.

Mais pour le moment, je ne suis pas en état d’apprécier l’art du combat et le parasite décoloré perturbe mon repos. Me prendre une dérouillée a calmé ma colère.
Pour l’instant.
Il en faut peu pour la réveiller. J’attire la bouteille de grappa et remplis mon verre, le geste de plus en plus sûr, à mesure que mon organisme répare les dégâts de ma lutte précédente. Après le velouté du tabac, l’eau-de-vie incendie ma bouche et réveille mes sens. D’un œil un peu plus clair, un peu moins fermé, je fixe l’original qui se fait une beauté capillaire, se matant dans le miroir derrière le bar.

« M’être utile ? » Trop maigre pour être baisable, trop de lecture sur sa peau. Je pourrais envoyer un message à Tobias, donner ce nom inoubliable pour corroborer l’information, mais je constate l’absence de mon téléphone, rangé dans la poche de ma veste accrochée là-haut sur le porte-manteau dans le bureau de Largo.

Nouvelle taffe, nouvelle lampée de grappa. À part ma squadra, personne ne connaît le lien entre Tobias et mes affaires les plus sombres. Si on nous sait amis, c’est parce qu’il est un client fidèle du Pink Print. Il y a bien les faces de citron plus envahissant que des termites qui pourraient faire le lien, mais il ne me semble pas que Tobias ait laissé un survivant la fois où ils m’avaient mis la main dessus. Tout compte fait, la grande sauterelle tatouée pourrait bien dire vrai : il connaît Tobias et souhaite bosser pour moi.

Ce gars a donc besoin d’oseille, c'est la seule raison pour laquelle on vient me trouver en général. C’est une bonne motivation, mais encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions.

- Tu vaux quoi ? J’ai l’impression que tu pourrais t’envoler si j’éternue un peu fort.


Dans quelles cours joue-t-il ? Les montent en l’air ? Les geeks hacker ? Les informateurs ? Gigolo ? Le métier est vaste.

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyDim 21 Juin 2020 - 22:42

L'entrevue était tendue. Un peu comme ces cordages de métal sur lesquels se déplaçait maman au bon vieux temps, en équilibre précaire au-dessus de la fosse où acclamaient les spectateurs. Ils cherchaient tous à voir sous sa jupe, ces connards. Les bons souvenirs. Scipion était convaincu que le fils de ses parents était un partenaire de business tout à fait appréciable, et ça se voyait à son attitude, alors qu'il soutenait le regard qui le décortiquait sans pitié, comme une crevette. Une sauterelle. Bref, un quelconque arthropode.

"Qui sait ce que je vaudrais, en m'accomplissant. J'ai les mains faites pour l'or, et elles sont dans la merde," sourit gracieusement le bohémien, plaintif sans l'être, la commedia de l'arpenteur d'estrades qui fait appel à une émotion tout aussi factice chez son public consentant. Allez. Là, on parle classiques. Les vrais, ceux qui tachent. Au moins un petit signe de reconnaissance ?
"Je veux monter une affaire – une affaire honnête – une grande cape sous laquelle pourront s'abriter tous mes amis selon leurs besoins. Je pose mes valises."

Une phrase radicale, qui ne voulait absolument rien dire pour son interlocuteur, mais qui pour lui sonnait comme un engagement personnel - et côté engagements, il n'avait rien du paladin moyen. Quand il en prenait, c'est que son sang et ses viscères lui en donnaient l'ordre sous peine d'autodestruction. Deux jours, ça n'avait pas été grand-chose, mais en deux jours on réfléchit, qu'on soit dans un cachot à tourner en rond, ou dans son propre crâne clos au milieu d'un paysage de rêve...

Scipion s'était installé comme chez lui dans cette petite localité, pendant cette brève période de vie. Il avait respiré l'air de la forêt, regardé monter la lune, il s'était vautré dans l'herbe pour regarder se balancer les cimes des arbres ; il avait marché jusqu'au centre-ville et avait flâné les mains dans les poches, en respirant les restes de parfums qui erraient autour des lieux de restaurations, des habitations et des cantines. Il avait réfléchi et passé ses mains dans ses cheveux plus d'une fois comme il le faisait maintenant. Le vent lui avait murmuré une petite chanson à l'oreille. Ce n'était pas une mort, juste une nouvelle aventure. Et de toute façon, toutes les autres fois qu'il avait eu devant lui un choix draconien à faire, il avait toujours été impulsif.
Ça se tentait.

Il lui fallait juste un pied à l'étrier, un peu de cash pour démarrer dans la vie, ce qui était à peu près le contraire de ce que ses braves parents lui avaient laissé en quittant ce monde pour celui du dessous. Il comptait évidemment sur la figure de papier-mâché devant lui pour jouer ce rôle protecteur. Ce serait un ami ensuite, lui aussi ; de ceux qui pourraient cacher leurs affaires louches sous sa large cape. Il n'avait jamais eu de scrupules à contracter des dettes. Une dette, c'était un lien. Il aurait une dette envers ce brave padrino et ce dernier pourrait s'inviter de temps en temps en lui réclamant un service, et voilà. Les bonnes dettes font les bons amis, non ? A lui, bien sûr, de se montrer à la hauteur de cet équilibre. Si ce n'était pas Amaro ce serait un autre ; mais si c'était lui, ce serait intéressant.

"On dit du mal des fêtes foraines mais il y a un grand potentiel derrière ces tréteaux de bois. Cacher, entreposer, receler, emprisonner, enterrer, blanchir... Beaucoup de mal. Beaucoup de potentiel, pourtant."

Scipion n'avait jamais eu l'air aussi innocent. Il vendait une attraction pour enfants et ça se voyait ; il y avait sur sa physionomie toute la conviction candide qu'un charlatan projette devant un troupeau d'enfants crédules, pour accéder par le biais de leur émerveillement au compte en banque de leurs procréateurs. On lui aurait donné le Bon Dieu sans confession. (Dieu seul sait ce qu'il en aurait fait.) Il avait croisé les mains derrière son dos et se balançait légèrement, suivant son rêve des yeux comme un papillon qui aurait voleté autour de lui sans daigner se poser. Il en avait rêvé un moment, de ce parc d'attractions sur site, mais il lui manquait le site, ou plutôt l'envie de s'y installer. Il y avait toutes sortes d'endroits sympathiques sur la route qu'il avait suivie ; le sol n'avait pas manqué sous ses pieds ; c'était l'immobilisation qui lui faisait défaut.

Il avait les pieds stables en cet instant. A propos, on allait avoir besoin de lui sur le ring.

"Tout est question d'imagination. J'en ai. Voilà ce que je vaux. Et maintenant, mon public me réclame."

Il était temps de se faire anguille, serpent, scorpion. Il avait en face de lui un adversaire calme et posé, peut-être pas totalement sobre, que son ridicule attitude cabotine et légère insulta rapidement. Non, Scipion ne respectait pas les règles de base de la physique et de la gravité, et à peine celles du combat. Il avait envie de mordre. C'était drôle, il avait envie de se battre. Ce pauvre monsieur ne lui avait pourtant rien fait. Il était drôle, avec sa veine qui battait à la tempe, comme sur la figure des taureaux de dessins animés. Mais il représentait un obstacle, une porte, un fil de funambule, un vide à traverser. Et ce qui  l'attendait de l'autre côté l'intéressait trop pour qu'il lui fasse des cadeaux.

La danse tourna à la transe mystique, son regard ne se détachait plus de celui de son cavalier, les échos de la foule répercutaient les ondes de choc. Il fut finalement fauché en pleines côtes, le coyote, comme par un camion lancé à pleine vitesse, et il décolla tout aussi légèrement pour un vol plané qui fit éclater les rires. C'était inévitable.

Il ne démontrait pas un talent de combattant. Il en avait d'autres. Son entêtement le releva, sa rage de réussir et son amour du spectacle le rejetèrent en avant, et son hostilité profonde à prendre quoi que ce soit au tragique mit un grand sourire railleur sur son visage enveloppé d'encre. Comme les voltigeurs désarmés de Crète, il fit un bond au-dessus du taureau, dans une torsion de son corps endolori qui arrêta, pendant une seconde, le souffle dans la gorge de l'assistance. Cette petite seconde avait rechargé toutes ses batteries. Il trébuchait, mais il rayonnait. Il reviendrait ici de temps en temps, si on voulait de lui.
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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptySam 27 Juin 2020 - 20:49

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- Qui sait ce que je vaudrais, en m'accomplissant. J'ai les mains faites pour l'or, et elles sont dans la merde.

En voilà un beau bonimenteur, honnête comme un arracheur de dents ou un banquier.

- Je veux monter une affaire – une affaire honnête – une grande cape sous laquelle pourront s'abriter tous mes amis selon leurs besoins. Je pose mes valises.

Aux mots « affaires honnêtes », je grimace à défaut d’être capable de sourire avec mon visage tuméfié. Aucune légalité ne peut émerger du lieu où nous nous trouvons. Puis je comprends le sens caché de ses paroles. Il se propose comme prête-nom, de couverture. En voilà un audacieux couvert de ses nippes pour seul trésor. Les poches percées, on est capable de promettre la lune et garantir le reste de la galaxie avec. Quel genre d’affaires ce drôle de taxon peut-il bien espérer monter ? Le salon de tatouage est déjà pris, et Jaz, la sœur de Tobias, a rapidement su se faire une réputation après le départ de Nicolaï, l’ancien propriétaire. Et une chose est sûre : ne pas contrarier Jasmine Rapier. Ou pense-t-il tenir un food-truck, une boutique de nippes ? Je ne vois pas ce qui pourrait à l’occasion planquer l’une de mes activités. Car c’est bien un mécénat qu’il me demande cet ensifera décoloré.

- On dit du mal des fêtes foraines, mais il y a un grand potentiel derrière ces tréteaux de bois. Cacher, entreposer, receler, emprisonner, enterrer, blanchir... Beaucoup de mal. Beaucoup de potentiel, pourtant.

Un bonimenteur, c’est bien de cela qu’il s’agit. Un insecte suffisamment rusé pour cibler directement la bonne personne, si j’en crois sa récente arrivée en ville. Un papillon de nuit attiré par une lampe. Il est un peu navrant de penser que je brille peut-être un peu trop pour mon bien. Ou Scipion est un fin limier, ce qui lui ferait gagner des Amaro dollars. Le comique ne s’inquiète pas de mon silence. Homme de spectacle, il gère le crachoir sans se préoccuper de son auditoire. Il gigote et se dandine, à croire qu’une armée de cafards vient de se glisser sans son falzar. Je le verrais plus dans un cirque que dans une fête foraine.

- Tout est question d'imagination. J'en ai. Voilà ce que je vaux. Et maintenant, mon public me réclame.

Quel drôle de zèbre, le voilà qu’il tourne les talons, direction le ring. Des sans-le-sou qui viennent m’offrir leur service sont monnaie courante. Trouver celui qui aura une réelle utilité devient plus épineux. L’arrangement direct est dangereux pour moi, la règle est le cloisonnement dans ce métier. Mais j’aime bien voir ce que vaut la marchandise. De l’argent à investir, j’en ai, puisque l’achat de l’immeuble où je pensais y planquer mon tripot a capoté à cause de ce figlio di puttana di pollo !

Un acrobate, voilà à quoi me fait penser Thalberg quand il grimpe sur le ring. Agile et lest de corps, il semble aussi l’être de la cervelle. C’est un atout, mais ce genre d’oiseau se sent souvent plus malin que la main qui le nourrit. Je veux bien croire dans ses « capacités », seulement dans mon organizzazione, il ne suffit pas d’être doué, il faut aussi être fiable et fidèle. Lealtà, un principe qui passe avant toute chose. Un faible fidèle sera toujours préférable à un type doué, mais arriviste.

Intéressé, Thalberg l’est. Tous les mecs présents ici ce soir le sont. Le tout est de prévoir le futur, se comportera-t-il comme un chiot reconnaissant, ou un stronzo de première ?

Il y a peu de poids plume dans son genre. Largo lui a collé ce qu’il avait de moins massif en poche ce soir. Cela reste tout de même du David contre Goliath. Ici, ce sont généralement les Goliaths qui vainquent. Peu ont la technique pour abolir la différence de gabarit. Thalberg ne fait pas mentir ma première impression et se fait sauterelle ou anguille suivant le point de vue. Le premier round est toujours un moment d’observation, parfois d’intimidation quand un combattant est assuré de son coup. Esquive contre force brute, secutor contre rétiaire. Thalberg sourit comme en représentation, il en saluerait les parieurs si l’autre lui laissait le temps d’exécuter un rond de jambe. Cela grogne dans les tribunes, ils ne sont pas habitués à ce cirque. On ne sourit pas sur un ring, on grogne où on pleure. L’esquive a ses limites dans si peu de mètres carrés. Le choc frontal fait taire la foule. Le blondin tournoie les bras en funambule et part en vol plané. Sa grâce de saltimbanque fait rire, fait rare dans ce lieu où l’on appelle plutôt au meurtre.

Le round se poursuit, les soixante premières secondes écoulées, les paris ont été clos. Spécificité de la maison qui permet de juger les gladiateurs qui s’affrontent. Les parieurs sont contents, tandis que les combattants ont développé une technique pour gonfler leur gain en paraissant mauvais pour que les paris aillent à leur adversaire. Tout est question de bluff, dans les tribunes comme sur le ring. Une seule certitude : pas de combats truqués. La sanction, quand on en chope un à se coucher pour du fric, est proportionnelle à l’importance que je donne à ma réputation. Cela arrive encore, des petits malins qui pensent passer sous les radars de mes hommes, ou un type tellement aux abois que je ne peux plus espérer lui inspirer de la crainte.

Bong !

La sauterelle est toujours debout, sautillante, agaçante. Son adversaire va s’asseoir dans son coin de ring pour une minute de répit. Il ne quitte pas l’échalas blond du regard. Quant à celui-ci, il semble s’amuser, nullement inquiet de la suite. Est-il inconscient ou cache-t-il son jeu sous une désinvolture enjouée.

Bong !

Goliath déplie lentement sa carcasse pour s’avancer au centre avec des gestes mesurés. Thalberg rapplique, véritable mouche du coche, il sautille virevolte, taquine du poing et recule. Goliath a changé de tactique, il ne cherche plus à l’atteindre, se contentant de parer les coups, les pieds soudés au sol.

Thalberg continue son numéro, l’assistance hurle sa frustration de ce tempo plutôt mou. J’étire mon visage avec diverse grimace, mes paupières ont désenflé, mon précédent combat devient un lointain souvenir. Je remplis mon verre de Grappa et attends que Goliath sorte une technique que je connais bien, puisque c’est la manière de se battre de mon ours-cuisinier.

La sauterelle poursuit ses stridulations, redouble de pirouettes et de provocations. Elle a gagné le cœur du public qui l’encourage. C’est un bruit mat qui fait taire la foule et le guignol de service. Goliath a analysé le rythme de son adversaire et son jeu défensif. Dans la répétition des mêmes gestes, il arrive toujours un moment où la coordination jambes-poings marque un léger déphasage. David vient de se manger l’équivalent d’une tapette à mouches géante. Dos sur le sol, il contemple les constellations de projecteurs tandis que Jo égrène le décompte. Il reste vingt secondes avant la fin de ce deuxième round, dix avant qu’il soit déclaré perdant.

- 10… 9… 8…

La frappe a été puissante et donnée sans qu’aucune défense ne l’amortisse. Je vais pouvoir juger de la résistance de cendrillon.


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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyDim 28 Juin 2020 - 13:01

C'est du beau spectacle. C'est le public qui fait le spectacle, et il est adorable ici. Enfantin dans ses réactions brutes et son enthousiasme, à gueuler en protestation ou à acclamer un joli coup ; et il ne voit rien venir. Il se laisse surprendre, il vit dans l'instant présent. Scipion apprécie. C'est dans ces conditions qu'il donne le meilleur de lui-même. Le cynisme n'apporte rien, et l'apathie, eh bien, autant donner sa performance devant les pensionnaires du cimetière voisin. Et à propos de cimetière...

"Quatre... trois... deux..."

Vous avez déjà vu un coyote qui fait le mort devant un ours ? Maintenant, oui. Il entrouvre la paupière, un ricanement sournois aux lèvres, il laisse passer le temps et on jurerait qu'il ne respire plus ; et à la dernière seconde... Hop, sur ses jambes ! Un grand salut, deux pas en arrière. Bon, c'est du bluff. Il a vraiment été bien étourdi, et les cinq premières secondes lui ont exclusivement servi à repérer où se situaient encore le haut et le bas. Et encore maintenant, il sent carillonner les neurones dans son crâne échevelé. Adieu, la jolie coiffure.

Juste un prétexte. C'est ce qu'il cherche en venant ici, d'ailleurs. Un beau prétexte bien solide et parfaitement innocent.

Ses jambes manquent des pas à présent. Ses plongeons sont moins assurés, il a déjà perdu. Il n'esquive plus largement, mais de justesse. Le poing en forme d'enclume frôle sa tempe comme une balle, alors qu'il roule une fois de plus à distance avec une grimace, conscient d'avoir pris appui sur un os qui ne se sent pas très bien. Il joue l'homme ivre, lève un index tremblotant, trébuche sur le côté, esquive encore. C'est de la comédie à présent, c'est tout ce qu'il peut encore arracher à ce moment d'entêtement absurde.

Il accentue les attaques de l'adversaire. Il se pend à son biceps au vol, décolle de terre et va rebondir contre les cordes, tombe dans les bras de l'arbitre qui le relance en avant. L'autre en a marre. Oh, ce serait amusant de parvenir à l'énerver, et lui faire commettre une faute. Tout à coup Scipion se retrouve perché sur ses épaules. Il pourrait lui planter les pouces dans les yeux, mais ça serait contraire au règlement, à moins que ce soit un lézard et que ses yeux repoussent ? Il y a mieux à faire. Debout en équilibre, Scipion salue la foule.

Il ferait bien sa publicité tant qu'il est là, littéralement suspendu dans les airs, brillant de sueur et de sang sous la lampe crue, mais c'est déjà trop tard ; son moment de gloire est passé. Une patte se referme sur sa cheville, et le décourage de ses velléités d'alpinisme, d'une torsion qui briserait la jambe si tout le corps ne suivait pas docilement. Des hauteurs au sol, le choc est rude. Et voilà qu'un coude d'ours le maintient désormais en place. Ce ne sera pas si facile de se relever cette fois.

Il faudrait se mettre en colère. Ah, c'est vrai ! Il a cité Scarface et tout le monde s'en fout. C'est quoi ces mafieux de seconde zone qui n'ont pas étudié leur Scarface par coeur ! Et qu'ils ne viennent pas prétendre qu'ils préfèrent la version de 32. Personne ne préfère la version de 32 ! Ou ce sont des hipsters qui ne respectent pas les classiques, c'est ça le plan ? Scipion grince des dents et son corps se soulève, quelques os rendent des craquements qui pourraient inquiéter un homme plus... intelligent. Il insisterait, s'il avait encore une chance, et il le regretterait plus tard en cuvant son hémorragie interne, mais la sentence tombe, le ramenant à la raison.

"Dix."


Et allez, ce n'est pas ce soir qu'il deviendra champion de catch. Bah, pas envie de se maquiller, de toute façon. Il est très bien au naturel. Pendant quelques secondes, il n'est plus vraiment conscient, il respire et c'est déjà pas mal. Il a un peu envie de vomir quand on le traîne en position debout. Du beau spectacle. Les cheveux dans la gueule, collés à sa peau. Toujours ce sourire sans objet particulier, pas dans cette salle, en tout cas.

Un grand coup de talon pour se redresser, les bras levés pour faire croire qu'il faisait semblant, un salut de départ, et il descend du ring dignement. L'adversaire a l'air content. Le compte n'est pas joyeux. Ses habits seront en sale état en sortant d'ici, même quand son corps se sera remis de la petite escapade. Il aurait dû prendre des rechanges... Bah, tant pis. Il a toujours son manteau.

"Un verre d'eau ? Merci."

Il le vide sur son crâne au lieu de le boire. C'est pas le moment d'essayer de faire passer quelque chose entre ses dents. Elles se ressoudent à peine. En voyant son adversaire descendre à son tour, il lève le pouce dans sa direction, louche sur l'angle du pouce, le redresse dans un craquement et jure entre ses dents, en français dans le texte. Allez, il faut repérer le boss maintenant ; il n'a pas l'air d'avoir bougé pendant la petite démonstration.

Quant à savoir ce qu'il en a pensé, ce sera sans doute difficile à dire. C'est un énigmatique. Pas une mauvaise stratégie. Scipion n'a jamais pu s'y résoudre, mais il comprend que d'autres plus taciturnes se mettent à l'aise de cette façon, dans leur petit fauteuil de silence. Il s'étire, fait craquer ses vertèbres, secoue ses cheveux mouillés et les rattache aussitôt. Le pantin reprend forme humaine, il n'est pas aussi désarticulé qu'il en avait l'air en quittant la scène. Ah, si seulement il avait eu droit à son couteau.
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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptySam 4 Juil 2020 - 21:29

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« Il boemo e il padrino. »
Ryan, mon second et chef de la squadra, vient me déranger. L’un des gangs du nord de la ville tente d’intimider nos dealers et reprendre le territoire que je leur ai pris. Territoire qu’ils avaient récupéré à la mort de Victor Barns, l’ancien caïd de Beacon Hills avant que je pose mes valises ici.

Le trafic de stupéfiants me hérisse le poil à cause de ce qui est arrivé à l’homme que je croyais être mon père et qui m’avait élevé pendant douze années comme son propre fils, tout en sachant que je n’étais pas de lui. Un homme qui avait fait la mule à son insu et qui avait été liquidé en taule par la Famiglia quand il s’était fait serrer par les fédéraux sous dénonciation de mon demi-frère, son vrai fils. Je me moque du devenir des drogués, chacun est responsable de sa vie, mais cette sale affaire familiale m’avait fait jurer de ne pas toucher à ce commerce… jusqu’à ce que le grand patron de Los Angeles me mette les points sur les I. On ne dit pas non à un parrain de la Cosa Nostra et encore moins quand il se trouve être son vrai géniteur.

- Ces foutus Blacks ont envoyé deux de nos distributeurs à l’hôpital.
- Cazzo ! Ce n’est pas le meilleur moment pour une guerre de gang !

Ce n’est jamais le bon moment, mais avec ce fouille-merde de Turner, il est important que mon organizzazione fasse profil bas quelque temps. Sur le ring, la sauterelle reste collée au sol.

- On fait quoi, Patron ?
- Amochez-en quatre. On surenchérit tout de suite. Et colle quelqu’un aux basques de leur chef. Je veux tout savoir sur ses faits et gestes. On coupera la tête du serpent s’ils ne se calment pas. Et il va falloir embrouiller les flics. Vois ça avec Nolan, il est doué pour les plans tordus. (*)

Ryan reparti, je regarde l’acrobate que l’on a aidé à descendre du ring. Au sourire qu’il arbore, je me demande si Goliath n’a pas tapé un peu trop fort sur son crâne. Mais semble que non. L’autre fanfaronne encore, salue son adversaire d’un pouce qui présente une articulation de trop. Le comique continue son show, ce qui fait rire dans les tribunes. J’admets qu’il a le sens du spectacle et une bonne résistance physique. Perdre sur le ring ne lui a pas fait perdre des points à mes yeux. On peut même en perdre, tout en gagnant son combat. Je juge un homme sur la gestion qu’il fait de sa réussite ou de son échec.

Mon téléphone me harcèle, quatre appels manqués de Sonny. Lui c’est le consigliere du parrain de L.A., mon ancien mentor aussi.

- Sì ?
- Jamais tu réponds ?
- Téléphone interdit sur le ring…
- Ta fuite est rebouchée. Ciao’.
- Grazie.


La fuite était une taupe qui donnait les trajets de mes camions d’alcool de contrebande. Il fallait que mes hommes et moi ayons de solides alibi, car il était possible de remonter jusqu’à moi. J’en avais donc informé Sonny. La « fuite » venait de succomber à un accident domestique.

Le saltimbanque revient vers ma table en raccrochant ses morceaux, ou du moins il semble remettre les articulations de sa carcasse dans des axes plus convenables pour bouger sans douleur. Je me lève, ramasse ma bouteille que je repose sur le comptoir d’où elle disparaît rapidement, crochetée dans un geste rapide par le barman du club qui sert un alcool bien moins raffiné aux parieurs et combattants de la soirée. Du menton, je désigne à Thalberg l’escalier métallique qui monte jusqu’à l’ancien bureau du contremaître qui surplombe le ring.

(…)

- Referme la porte et assois-toi. Tu me fatigues à bouger comme si t’étais monté sur ressorts.

Je prends la place qui est normalement celle de Largo, occupé dans la fosse à prendre les paris du prochain combat, et désigne une chaise certainement plus vieille que moi à l’autre échalas. J’allume une sigaretta avec le briquet qui traîne sur le bureau et sors deux verres et une bouteille de whisky de l’un des tiroirs du bureau.

- Raconte, je t’écoute.

(*):

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyMer 8 Juil 2020 - 11:23

Oh, voilà un gentil patron, qui offre le whisky ! C'est très bien le whisky, pour certains cas particuliers. Par exemple ça désinfecte. C'est ce qui se dit en tout cas, ce n'est pas forcément une vérité scientifique. Scipion n'est pas un scientifique, ça tombe bien. Il joue avec le breuvage auquel ses yeux répondent d'une lueur à peu près opérationnelle. C'est tout de même une jolie couleur. Un petit soleil de minuit. Sans le quitter des yeux, il commence, et puisqu'on lui demande de raconter, il n'y a qu'une manière de commencer.

"Il était une fois..."

Dans son carnet intime, Scipion commence ses entrées par "il était une fois". Souvent, elles lui servent de trame de départ pour des improvisations. Le sentiment est réel, les illustrations sont brodées. A propos de brodé, ses poches de manteau sont pleines de ces plans qu'il trace depuis des années, et qu'il étale sur la table, en esquivant le whisky du patron. Pas la peine de le surveiller, lui : il ne va pas lui faire de mal. Un seul plan, ça suffira. Celui où on voit, en vue d'avion, comme sur un plan d'architecture pour une vraie maison digne de ce nom, tout ce qu'il espère installer. Au plus il fera de ses propres mains, au mieux il préfère. Il a confiance en l'artisanat local, mais c'est lui qui fait visiter, après ! C'est lui qui assume, chaque choix d'éclairage, chaque grincement du parquet.

Donc, c'est une maison hantée. Un vrai petit parc d'attraction qui n'est au final qu'un assemblage de tréteaux aménagé glorieusement. Des paravents, des rideaux, tout ce qui s'installe et se transporte facilement. C'est ce qu'il possède actuellement, mais l'idéal, bien sûr, ce serait de construire en dur. Ou de reprendre une vraie baraque isolée, la retaper, mettre en place un parcours d'horreur. Que du dehors aussi, ça ait l'air d'un manoir colonial plein de secrets honteux et de monstres confits dans le formol. Toute la déco, il l'a déjà en tête, un style southern gothic cohérent dans sa folie, à peine assez extravagant pour faire rire et sursauter. A peine assez sombre pour laisser un sentiment de malaise lancinant. Mais joli, dans un sens. Comme un voile de mariée qui flotte sur un marécage où brillent les yeux des crocodiles, au son lointain d'un banjo.

Plus il parle et plus c'est clair : le crime, dans son univers, c'est une esthétique. Un mélange onirique de codes et d'objets trophées qui se marie avec son humour tordu, son irrespect des cases imposées, et ses vieux films étranges. Le crime, c'est une toile d'araignée faite de dangers excitants et de références obscures. C'est un jeu, mais sa vie est un jeu. Il est fichu d'y mettre toute sa passion et tout son sang. D'office, il y engage tout ce qu'il possède, comme on se jette dans un gouffre en étant persuadé de savoir voler.

Des cachettes partout. Une petite allusion au passage à la drogue sur laquelle un ambitieux du coin serait en train de travailler. Facile de décorer la cave en laboratoire de savant fou, et d'y tenir de véritables activités laborantines, sans que personne se méfie. Oh, et des automates, des figurants, une planque pour qui aurait besoin de disparaître quelques semaines sous une bonne couche de maquillage. Un grenier de receleur, des doubles fonds dans les murs où peuvent être dissimulés des squelettes entiers – à moins de les utiliser directement comme attractions ? Et des lumières, des bruits inquiétants jusque tard dans la nuit, parfaitement justifiables par l'ambiance des lieux.

"J'ai un dossier vierge, je me suis toujours démerdé dans mon coin, sans trop déranger. Bon, je me suis fait choper une fois à poil près d'un parcours de randonnée, j'avais pas fait gaffe... c'est tout ce qu'on a sur moi. Et c'était dans l'Utah ! Ya prescription !"

Il avait détesté traverser cette zone. Tout le monde essayait de lui vendre des huiles essentielles ou de l'entraîner à l'église. Tout le monde voulait un contrat sur son âme, à échanger contre un petit bout de Paradis. Il préférait encore la mafia. Au moins, c'était pas lui qui payerait tout, et il croyait en la camaraderie de meute. Il s'est à moitié assis sur le coin de la table en expliquant, c'est pas pour ce qu'il pèse, et il a cicatrisé, il ne tache plus. Un bon métabolisme, comme on dit pour rassurer les humains qui s'étonnent. Tiens ! A propos d'humain. Il y a une question encore en suspens. Peut-être que le patron pourra le renseigner ? Le patron aussi, il cicatrise trop vite pour être honnête.

"Si je peux être totalement sincère, j'aime bien Tobias, il est marrant, et j'ai envie de lui faire une surprise. Il sait comment je vis, il s'attend à ce que je parte. Si je développe mon petit Disneyland gothique, je ne pars plus. C'est bête hein ?"

Bête non, c'est gênant surtout. Un petit rire légèrement nerveux lui échappe, le premier de la soirée, le premier depuis longtemps en fait. Ça, il ne le dirait pas en public. Se faire tabasser, ça va ; mais on ne montre pas ses authentiques faiblesses. Là, en privé, ça va, c'est même la meilleure garantie de sa bonne foi qu'il puisse donner sur le moment. A part ça, il n'a rien à offrir, il débarque comme une feuille morte que le vent aurait poussée trop loin, et il n'y a aucune raison de lui faire confiance. Mais Tobias est marrant et ce type doit s'en rendre compte, sous son masque d'homme qui ne rit jamais. Il doit pouvoir comprendre que ce genre de chose arrive. Et avec le métier qu'il fait, la vie qu'il mène, il doit réaliser à quel point les décisions impulsives infléchissent le cours d'une vie, bien plus que les stratégies réfléchies.

Il se recule, s'assoit sagement dans la chaise, résiste à la tentation de se recoiffer à l'infini pour s'occuper les mains, et essaie d'avoir l'air d'une personne normale. Un bon élève. Une personne à qui on confierait une somme d'argent pour monter une attraction foraine dans une vieille baraque. Tout ça pour faire une blague. Il y a des blagues qui sont très sérieuses.
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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptySam 11 Juil 2020 - 14:27

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- Raconte, je t’écoute.
- Il était une fois...
- …

Je lâche un soupir. J’aurais dû préciser d’être clair et concis. Mais c’est trop tard, le manège est lancé, impossible d’arrêter sa ronde. Il en a de l’énergie ce type, alors qu’il vient de se manger le sol du ring. C’est peut-être ce détail qui ne me fait pas appeler l’un des gardes pour le jeter dehors. Loin, avec quelques bosses en plus pour enfoncer le clou. La résistance à la douleur n’a que deux sources : la folie ou la bravoure. J’ai déjà mon idée à quelle fontaine cette sauterelle s’abreuve.

Il a évoqué le nom de Tobias. Se sont-ils connus à Eichen House, cet asile où je lui avais rendu visite, lui faisant passer des sigaretta en cachette. À regarder le tatoué, c’est certain qu’il ne dépareillerait pas avec les autres pensionnaires de cet établissement spécial. Son regard un peu trop vif l’aurait collé dans l’aile avec des pièces capitonnées.

Ce drôle de zèbre prend ses aises, étale sur le bureau des torchons de plans qu’il possède plein les poches de son manteau de satyre, pour n’en laisser qu’un, le moins pire, un pas trop sale. Je ne comprends pas tout de suite de quoi il s’agit tant cela me semble désordonné, les normes bafouées. Pour l’heure, je ne lui prêterai pas un kopeck, tant il ne me paraît pas avoir l’envergure de ses palabres.

Je situe l’affaire lorsqu’il me parle de maison fantôme. Au personnage et aux coups de crayon sur le plan qu’il a choisi de laisser visible, je devine qu’on est loin d’une animation moderne. Point d’effets spéciaux ici, mais de la fête foraine dans sa pure tradition classique. Le cliché southern gothic décliné dans son côté le plus sombre. Je souris, cela me rappelle une troupe de forains qui avait tenté de s’installer sous les autoponts non loin de la petite Italie où j’ai grandi. Un quartier de Los Angeles coincé entre différents périphériques. J’avais sept ou huit ans à l’époque. Avec les autres bambini, nous avions tenté de regarder sous les tentes, faucher dans les roulottes ce que ces nomades cachaient. Mes souvenirs sont flous et faussés par les années qui ont passés. Mais je me souviens d’une grande frayeur et d’une fuite ponctuée de nos rires. Les saltimbanques n’étaient pas restés, la dîme à la Cosa était sans doute trop élevée pour leur bourse. Je n’avais vu que les accessoires, des jeux d’ombres et de lumières, l’imagination du bambino que j’étais avait fait le reste. Aujourd'hui, ce n’est plus un bambino influençable qu’il va falloir convaincre, mais un adulte terre à terre.

Je sirote mon verre tout en écoutant cette grande gigue. C’est qu’il en a de l’éloquence le drôle. Il sait peser mots et gestes, il connaît son affaire, j’en conviens. Il me peint un parc d’attractions aux couleurs surannées. Une machine à faire peur un peu éraillée, jouer sur le doute distillé dans les esprits plus que par une mise en scène impeccable. Pas une affaire qui fera sa pub sur le net, plus une niche logée dans un coin pas fréquenté, un peu poussiéreux, oublié des gens, où ils iront attirés par le bouche-à-oreille. Le visuel se veut louche d’emblée. Pari audacieux que j’apprécie. Ne joué-je pas la caricature du mafieux classe au Pink ? Montrer au lieu de cacher embrouille plus sûrement les esprits que d’habiles tours de passe-passe.

Scipion égraine ses idées, les transpose à quelque chose qui pourrait m’être utile : le vrai-faux laboratoire clandestin, des automates aux ventres cachés, les caches secrètes. Il pousse l’audace d’user du vrai pour les squelettes cachés dans les placards. Il est fou ! Ce n’est pas une araignée qu’il a de collée au plafond, mais un essaim de sauterelles.

- J'ai un dossier vierge, je me suis toujours démerdé dans mon coin, sans trop déranger. Bon, je me suis fait choper une fois à poil près d'un parcours de randonnée, j'avais pas fait gaffe... c'est tout ce qu'on a sur moi. Et c'était dans l'Utah ! Ya prescription !

J’incline la tête, toujours sans un mot, il parle largement pour deux. Ce farfelu aurait un casier vierge ? Information que je ferai vérifier, c’est un bon bonimenteur après tout.

- Si je peux être totalement sincère, j'aime bien Tobias, il est marrant, et j'ai envie de lui faire une surprise. Il sait comment je vis, il s'attend à ce que je parte. Si je développe mon petit Disneyland gothique, je ne pars plus. C'est bête hein ?
- Tobias n’est pas un homme marrant.

Ma voix se fait enfin entendre. Je tourne la tête vers les vitres sales qui donnent sur la fosse, sur le ring et les gradins en contrebas. Ça se castagne entre les cordes. Je dédaigne le combat pour chercher le service d’ordre. La sauterelle voulant prouver sa valeur a aussi dévoilé son jeu : un adversaire à prendre au sérieux. Un type capable de faire la pige à certains des hommes embauchés par Largo plus habitué à du cogne dur que des anguilles dansantes. Une balle arrêtera n’importe quel crapaud menteur, mais sortir un flingue est toujours sources de merda. Nolan et Dante sont là. Je n’ai plus d’inquiétude. Je sors mon téléphone tandis que le bouge-bouge tente l’immobilité sur une chaise.

Phone:

Il ne mentait pas. Qui est cette Laura ? Je soupire à nouveau et reluque ce drôle de type. Il trouve Tobias marrant et mio amico le décrit comme un ami. Soit. J’accorde donc à la sauterelle une folie intelligente et un crédit de confiance Rapienne. Je me ressers un verre, laisse celui de mon vis-à-vis vide. Je retape un bref message à l’intention de Nolan, lui demandant de monter dans le bureau. Puis j’attends en buvant mon whisky dans un mutisme complet. Nos oreilles sont tout de même agressées par le brouhaha ambiant qui suit le tempo des gnons distribués sur le ring. Comme par une malice du hasard, Nolan ouvre la porte au moment où le gong retentit. Cela semble amuser mon invité. Je résume le topo au mercenaire.

- Ce monsieur est forain. Il demande un mécénat pour installer un parc d’attractions avec une maison fantôme en clou du spectacle.

Le regard de Nolan passe alternativement de Scipion à moi. Visiblement, il se demande si je ne me fous pas de sa gueule.

- Il paraîtrait que ses automates ont un grand ventre et ses malles d’immenses doubles fonds.
- Ses garanties ?
- Ami de Rapier.


Nolan ne cache pas sa surprise. Il connaît le professeur pour son côté asocial et renfermé, à cent lieues de fréquenter un hurluberlu tatoué à la coiffure féminine.

- Je veux que tu ailles jeter un œil demain sur l’installation de ce monsieur.

Je termine mon verre, le repose sur le plan, signifiant par ce geste que je me l’approprie pour l’étudier plus finement et me tourne vers ce probable associé.

- C’est avec les conditions habituelles de la Famiglia : quinze pour cent des recettes pour la protection, plus cinquante-cinq pour cent pour le remboursement de la dette.

Il a intérêt que son affaire marche ou apprendre à voler pour échapper à la Mano Negra.

-  Sous réserve de l’impression qu’aura Nolan en visitant votre installation actuelle. Marché conclu ?

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyDim 12 Juil 2020 - 14:21

Il boemo e il padrino || ft Scipion Contrat

Cinquante-cinq, plus quinze... le calcul de tête n'avait jamais été le fort du coyote, il avait fait l'école buissonière pour moins que ça. Cinquante plus dix ? Et les deux cinq restants, ça fait encore dix. Oh, tout de même. Soixante-dix pour cent de ses recettes futures, parties en fumée à l'avance, comme un incendie qui voyage dans le temps – joli concept, d'ailleurs, ça serait à réutiliser en spectacle.  C'était une chance qu'il ne fasse pas ce métier pour faire fortune. Tant qu'il avait assez d'argent pour continuer à travailler, ça lui suffisait ; il dormait sur les lieux, il mangeait les restes de son stock (ou braconnait), il n'avait pas de loisirs vraiment payants auxquels il ne puisse se faire inviter avec un petit sourire charmeur... et il ne faisait pas d'économies.

Il aurait accepté de reverser tous ses gains, si le padrino lui avait accordé l'entretien de ses installations, et un peu d'argent de poche pour s'amuser de temps en temps. Le rêve américain lui passait au-dessus de la tête comme un oiseau inaccessible ; les trésors qu'il cherchait étaient plus fugaces que ça, plus participatifs. S'il n'avait rien à bricoler, ça ne l'amusait pas. Un bel appartement en terrasse avec vue sur la mer, un plombier attitré sur le pied de guerre pour réparer les fuites, quelqu'un pour faire le ménage, quelqu'un pour livrer les plats, et un bureau pour travailler... ça l'aurait rendu fou, aussi sûrement qu'une cellule de prison. Déjà, ses mains se seraient mises à pianoter toutes seules, puis ses pieds à marcher en dormant.

Il avait donc déjà accepté en pensée ; il restait à préciser un détail. Ce qu'il donnerait, lui, c'était clair. Il souhaitait connaître avec certitude ce qui lui serait donné en échange.

"On est bien d'accord que pour mériter toute cette affection, la Famiglia me traite comme un fils. Elle me trouve la casa et le campo. Et ...i soldi, pour acheter l'apparecchiature."

Petite frime innocente, puisque le folklore était à ces couleurs. Scipion ne parlait aucune langue étrangère de manière correcte et stylée, en revanche il avait ramassé toutes sortes de mots, d'expressions et d'accents. Ça émaillait un personnage. Ses marionnettes prenaient ainsi du caractère, et les gamins n'étaient pas facilement offensés. Les adultes, on ne sait jamais, surtout ceux qui évitent soigneusement de décrocher un sourire ; il s'arrêta aussi vite qu'il avait commencé, et conclut d'un détail qui avait son importance à ses yeux, question de fierté :

"Pour la promo, je me débrouille, je préfère faire ça à la main."

Bon. Et maintenant... Nolan venait demain. C'était enregistré, comme la position exacte d'une épée de Damoclès qui se la jouerait guillotine à retardement. Quelque chose lui disait que Nolan ne faisait pas de cadeaux aux tocards. Et il n'avait pas encore grand-chose à montrer, c'est bien pour ça qu'il venait ici. C'était toute sa vie, comme il l'avait dit à Tobias, et il en était fier, mais ça n'était jamais que ce qui peut tenir dans le coffre d'une voiture, la banquette arrière lourdement mise à contribution, et une roulotte où, mine de rien, il se conservait l'espace de vivre. Et une remorque, mais la remorque tirait la gueule, il faudrait bientôt la remplacer, alors il ne la chargeait pas trop.

En tout et pour tout, il disposait de stands pliables, comme des origamis ou des livres dépliants en carton pour les gamins ; son stock était adapté à ce mode de vie léger.  C'était surtout son sens du spectacle qui faisait l'intérêt de la fête. Il faudrait faire à Nolan une petite démonstration. Il faudrait être opérationnel et bien réveillé. Il lui distribua un tract avec les horaires où il se produisait ; il n'y aurait peut-être personne, ça lui ferait une raison de se produire.

Il n'y avait rien à craindre. Ce serait comme une de ces inspections des municipalités regardantes. Un gendarme qui vient fouiner autour des installations, un regard suspicieux au stand de tir – des balles en caoutchouc, je vous dis ! - on lui offre un tour gratuit, une peluche pour son petit dernier, et vogue la galère. Il s'autorise une ou deux remarques comme "on a des problèmes assez souvent, c'est pas contre vous, vous avez l'air d'un brave gars, mais de façon générale..." Et on se dit qu'un jour, pas aujourd'hui, un jour de vengeance, on pourra lui faire payer. Les gens qui se trouvent honnêtes et bien sous tous rapports, ce sont les pires. Scipion était bien content d'avoir affaire à autre chose. Il aurait dû tenter ça plus tôt.

D'une main leste, il rédigea au dos de son plan un simulacre de contrat. Il n'avait jamais été très habile à la rédaction de documents complexes. Il savait improviser des chansons à voix haute, mais dans le domaine légal, fallait pas trop lui en demander ; il avait appris par coeur ce qui concernait sa sauvegarde personnelle, et ça s'arrêtait là. Et c'était du bouche à oreille. Il n'était jamais allé vérifier. Bref, le contrat était surtout un assemblage de deux colonnes, d'un côté figurant les apports de ses nouveaux amis, de l'autre ce qu'il leur devait en échange. Et en bas, un cadre chacun, pour signer. Il le fit le premier, puis laissa son vis à vis consulter le document dans toute sa... subtilité. Au moins, il n'y avait pas de petites lignes secrètes en bas de page...

Dans la première colonne : bâtiment – terrain – achat matériel - protection – être bon public. Et dans la seconde en face : publicité – spectacle – RH – 70% des gains - loyauté. Une petite astérisque, et en bas, sous les signatures, une ligne écrite aussi large que toutes les autres. Ni femmes ni enfants – ni Tobias. Une boutade et un avertissement sérieux. Il s'engageait sur le principe que le prof était dans les bonnes grâces de la bande ; si ça changeait un jour, qu'on ne vienne pas lui demander de se retourner contre lui. Ce serait la guerre. Certes, il n'était pas très effrayant, mais lui-même ne s'était jamais vu en situation réellement désespérée, et il ignorait de quoi il serait capable en pareil cas. Il préférait ne pas savoir. Que tout le monde reste bons amis et il serait le parfait associé. Un paraphe démonstratif pour sceller le pacte, et son âme était vendue. Elle n'avait jamais valu bien cher de toute façon ; il faisait une bonne affaire.

Le whisky disparut dans sa gorge. C'était le grand moment de vérité. Il espérait n'avoir pas été trop audacieux, ni trop présomptueux ni trop souriant, ni trop... rien. Il était rarement "pas assez" mais fréquemment "trop" et ça lui jouait des tours. Enfin, entre sales bêtes on se comprenait, tout de même ! Ce serait bien malheureux de ne pas pouvoir compter sur un pilier de la respectabilité locale comme l'était Messer Amaro. Comme le font les superstitieux, Scipion mobilisa toute la confiance et l'espoir qu'il était capable d'éprouver, en fixant l'emplacement vide où devait s'ajouter la signature de son nouveau contact.

"Oh, et il va de soi que ce torchon restera entre nous. Je ne montrerais pas ça à des yeux administratifs, ça les piquerait. C'est juste pour mon confort personnel."
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Alessandro Amaro

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MessageSujet: Re: Il boemo e il padrino || ft Scipion   Il boemo e il padrino || ft Scipion EmptyMar 21 Juil 2020 - 17:26

clickAlessandro & Scipion
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« Il boemo e il padrino. »
Thalberg calcule, il me semble voir ses doigts bouger pour s’aider à regrouper les dizaines et vérifier que le tarif est prohibitif, à la hauteur du risque pris et de la réputation de la Famiglia. J’attends un roulement d’yeux, un doigt protestataire, une négo de marchand de tapis.
Rien.
La sauterelle sautille sur son siège. Fatiguant personnage. Mais ne discute pas l’arrangement. Cela est un brin soupçonneux. Deux cas de figure chez ceux qui ne mouftent pas sur les conditions : la peur ou la trahison future. Cet homme n’a pas peur. Y aurait-il une troisième voie avec ce zouave ?

- On est bien d'accord que pour mériter toute cette affection, la Famiglia me traite comme un fils. Elle me trouve la casa et le campo. Et ...i soldi, pour acheter l'apparecchiature.

Je souffle par le nez en l’entendant écorcher ma langue natale. Mais c’est là, le propre des bonimenteurs. L’important est qu’il comprenne sur qui il ne doit pas expérimenter son talent et sa verve.

- Affinché non scappi con i soldi, ti pagheremo gli importi come e quando ne avrai bisogno.

Je ne fais aucun effort sur mon débit de parole et me suis exprimé dans la langue de mon clan, un parlé que même les Romains sont incapables de suivre tant les mots sont mangés et digérés : le sicilien.

- Pour que tu ne te casses pas avec l'oseille, on te versera les sommes au fur et à mesure de tes besoins.
- Pour la promo, je me débrouille, je préfère faire ça à la main.
- J’aime autant.

L’animal s’agite à nouveau, se penche vers le bureau, pousse mon verre pour retourner son plan. Le voilà, gribouillant une note à deux colonnes. Je jette un regard vers Nolan qui me renvoie le sien avant de lever les yeux au ciel. J’ai confiance dans son jugement, il a de la bouteille et a côtoyé bien des types étranges. Nolan sait voir ce qu’il se cache sous les nippes et sous l’encre des tatouages. Sa prose terminée, Thalberg tourne le papier pour que j’aie le bon sens de lecture.

- « Bon public » ?

S’il croit que moi ou l’un de mes hommes allons assister à ses shows… J’écoute l’explication. Je ricane à la mention de Tobias. Qu’il ne s’inquiète pas, les anguilles de son genre finissent toujours pas se fourvoyer dans une nasse. Puis Tobias est aussi mio amico. Le naïf ne voit pas que le danger pourrait venir de l’intérieur. En ce moment, l’Anglais est à manier avec précaution. Il a le poing facile. Will’ en a fait les frais récemment.

- Oh, et il va de soi que ce torchon restera entre nous. Je ne montrerais pas ça à des yeux administratifs, ça les piquerait. C'est juste pour mon confort personnel.
- L’honneur est la qualité principale de la Famiglia. J’honorerais mon engagement, si tu exécutes le tien en n’étant pas déficitaire. Mais si tu veux un contrat, soit !

J’attrape le stylo de la main gauche alors que je suis droitier et d’une écriture expressément maladroite, je transcris le code de cette transaction qui donne une date, mon code de référence et la nature de l’accord. Ici, un financement et une protection. Le saltimbanque semble s’offusquer de ce peu de soin à côté de sa signature stylisée.

Il boemo e il padrino || ft Scipion Contra10

- Tu viens de contracter avec la Famiglia, pas moi personnellement. Cloisonnement oblige. Puis un papier, ça se perd…

Et je connais un flic qui serait ravi de, à nouveau, me les briser menu avec un tel projet louche à souhait.

- Si tu as un souci et que je suis indisponible, donne ce code. Tu seras aidé. Je te fais confiance pour trouver l’oreille adéquate.

Je retourne le plan, en prends une photo avec mon téléphone avant de le repousser vers Thalberg.

- Parle de moi, tu meurs. Tire-toi avec l’argent, tu meurs. Abandonne sans mon aval…

Pas besoin de terminer ma phrase.

- J’ai une idée où poser ton affaire. Convainc Nolan demain que tu n’es pas qu’un clown et on se revoie dans une semaine. Va bene ?

La sauterelle se lève, vacille, ce n’est pas un surhomme non plus.

- Dans l’immédiat, j’ai besoin de stocker du liquide. Réfléchis à ça.

Commencer par l’alcool est un risque mineur si l’affaire capote pour une raison ou une autre. Il faut que je m’entretienne avec Tobias pour éclaircir son lien avec le saltimbanque.

- Buona sera signore. Spero di vederti presto !

Du menton, je l’invite à suivre Nolan pour se mettre d’accord pour le lendemain. Derrière les vitres, le public tape du pied en cadence signifiant qu’il y a eu KO. Je me rallume une sigaretta et me lève pour observer l’autre descendre l’escalier de métal qui rejoint le sol de béton brut du hangar. Sa démarche trahit son corps perclus de douleurs. J’ai souvenir que les coyotes cicatrisent moins vite que les loups. Je m’y connais dans cette espèce puisque j’ai volé le Fight Club à un coyote. Une race peut-être inférieure en force, mais habile et rusée, moins sournoise que les renards. Je prends un risque avec ce type, et c’est le propre de mon métier, toujours sur la corde raide. Mon téléphone sonne avec insistance : Sonny Santino, le consigliere du padrino de L.A.

- Cosa ? T’as vu l’heure ?




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